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  • Un million de pauvres oubliés des statistiques Louis Maurin - 21/09/2018 - Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/un-million-de-pauvres-oublies-statistiques/00086201
    Source : http://www.observationsociete.fr/revenus/pauvrete/pauvresnoncomptes.html

    Officiellement, la France compte cinq millions de pauvres si l’on utilise le seuil à 50 % du niveau de vie médian. Ce chiffre ne comptabilise pas une grande partie de la population la plus pauvre. Probablement supérieure à un million de personnes. Revue de détail.

    1/ Les pauvres parmi les pauvres
    Les données sur la pauvreté ne prennent pas les plus pauvres, éloignés de tout système d’enregistrement statistique. Etablies à partir de données fiscales, les données officielles ne peuvent pas, de fait, comptabiliser les personnes qui vivent dans la plus grande misère, dans des bidonvilles, des squats ou à la rue. On estime que 140 000 personnes n’ont pas de domicile (données 2011). Une partie des étrangers sans papiers, les plus récemment arrivés, échappe aussi aux données. Les « gens du voyage » – au moins 250 000 personnes – sont eux aussi mal recensés par ce type d’enquête.

    2/ Les personnes qui vivent grâce au soutien familial
    Ce n’est pas tout. Une partie de la population dispose de très faibles revenus mais dépasse le seuil de pauvreté en raison de la prise en compte de l’ensemble des ressources du ménage. Ces personnes ne vivent pas dans la pauvreté au quotidien, mais elles seraient dans cette situation sans l’apport d’un revenu tiers. Elles se placent dans un rapport de dépendance vis-à-vis de l’apporteur des revenus. C’est le cas notamment de la plupart des femmes inactives dont le conjoint dispose d’un revenu suffisant pour que l’ensemble du ménage se situe au-dessus du seuil de pauvreté, mais qui, par elles-mêmes, n’ont aucune ressource.

    Il faut y ajouter toute une partie de jeunes adultes qui connaissent des difficultés d’insertion sur le marché du travail, contraints soit de rester vivre chez leurs parents, soit d’y revenir. Au total, la Fondation Abbé Pierre estime que 640 000 personnes sont contraintes de vivre hébergées par la famille ou des relations, dont 150 000 enfants de plus de 25 ans qui n’ont pas pu prendre leur autonomie faute de moyens et 340 000 enfants de plus de 25 ans contraints de revenir vivre chez leurs parents.

    La solidarité au sein du couple ou de la famille, voire des amis, fait qu’une partie de la population dispose d’un niveau de vie supérieur au seuil de pauvreté uniquement parce que l’on prend en compte le revenu de ceux qui l’aident. Pris individuellement, ces adultes entreraient dans les chiffres de la pauvreté, même s’ils vivent dans un ménage qui globalement n’est pas pauvre.

    3/ Ceux qui sont hébergés en collectivité
    Tous ceux qui vivent durablement en collectivité ne sont pas davantage comptabilisés par l’Insee. L’institut ne prend en effet en compte que les ménages individuels. En France, 1,5 million de personnes sont dans ce cas (données 2015), toujours selon l’Insee. Un million de personnes âgées vivent en maison de retraite : toutes ne sont pas pauvres, mais combien disposent de plus de 850 euros par mois ? Il faut y ajouter notamment les immigrés qui vivent dans des foyers de travailleurs, les détenus (70 000), en passant par les établissements sanitaires de long séjour (pour les personnes lourdement handicapées notamment), où les résidents doivent être rares à disposer de revenus supérieurs au seuil de pauvreté… La société Adoma, qui a remplacé la Sonacotra 1, loge à elle seule 60 000 personnes, dont une grande majorité de travailleurs immigrés âgés aux très faibles ressources.

    4/ Les ménages étudiants
    Les ménages où la personne de référence est étudiante sont aussi écartés de l’enquête de l’Insee. Ces ménages regroupent environ 400 000 personnes. Cette population mélange de jeunes étudiants qui « galèrent », doivent travailler quelques heures en complément de leurs études, et d’autres aux conditions de vie nettement plus favorable du fait du soutien financier de leurs parents, que l’on peut difficilement intégrer à la population pauvre.

    SDF, personnes âgées, femmes inactives, travailleurs immigrés en foyer, détenus, étudiants… « La France invisible » 2 des statistiques de la pauvreté a des visages très différents. L’Insee ne publie aucune donnée sur le sujet, mais le nombre de pauvres est très probablement supérieur d’au moins un million aux données officielles de la pauvreté, si l’on additionne l’ensemble de ces catégories. « Probablement » parce qu’en réalité il n’existe aucune estimation de ce chiffre…

    Il faut se méfier de tout simplisme. En Europe, on mesure la pauvreté de façon relative au niveau de vie médian de la population. Prendre en compte ces « invisibles » ferait baisser le niveau de vie médian de l’ensemble de la population et aurait pour effet… de réduire le seuil de pauvreté. Par construction, la statistique appréhende mal les populations qui ne vivent pas dans des logements dits « ordinaires ». Il n’y a pas une pauvreté « cachée » par les services statistiques officiels. On peut malgré tout constater qu’aucun chercheur ou aucun organisme statistique ne s’est penché sur la question, au moins dans les années récentes. Plutôt que d’exagérer la pauvreté en France en élargissant la définition par le haut, comme c’est souvent le cas, il serait préférable de mieux connaître ceux qui ne rentrent pas dans les « cases » statistiques habituelles de la pauvreté et qui pourtant ne se résument pas à une poignée de marginaux.

    L’invisibilité statistique peut conduire à une invisibilité sociale tout court. La pauvreté dans les maisons de retraite ou la pauvreté en « dépendance » (pour ceux qui dépendent de revenu d’une tierce personne) mériteraient en particulier d’être mieux étudiées.

    Cet article est publié en partenariat avec le Centre d’observation de la société. http://www.observationsociete.fr/revenus/pauvrete/pauvresnoncomptes.html

  • Adoma SNI, créateur de sous-France, les salariés en résistance
    https://rebellyon.info/Adoma-SNI-createur-de-sous-France-les-17544

    Les conditions de travail et d’hébergement des demandeurs d’asile sur le Centre d’accueil pour demandeurs d’asile du Rhône sont aujourd’hui indignes et mettent en péril la santé des résidents et des salariés. Appel à la grève jeudi 9 mars.

    #Infos_locales

    / #Migrations_-_sans-papiers, Une

  • De Calais à Saint-Pierre-des-Corps : « Je n’ai pas de contrôle sur ma vie »
    http://larotative.info/de-calais-a-saint-pierre-des-corps-1927.html

    A propos du centre d’accueil et d’orientation de Saint-Pierre-des-Corps, où sont accueillis 46 hommes en provenance de Calais.

    Ils sont arrivés de Calais le lundi 24 octobre. 46 hommes, essentiellement des Soudanais. Le foyer dans lequel ils ont été installés est situé en bordure de la voie de chemin de fer. Un hasard sans doute : le nom de l’avenue, Stalingrad, évoque la station du métro parisien où des centaines d’autres réfugiés survivent dans des campements de fortune [1].

    H., 27 ans, est passé par ces campements de La Chapelle et Stalingrad, à Paris, avant de rejoindre Calais. Avant cela, il y a eu la traversée de la Méditerranée, l’arrivée en Italie, le passage de la frontière à Vintimille. Puis quatre jours de marche pour rejoindre Cannes.

    « Pendant la journée, je me cachais pour éviter les contrôles de police ; je marchais la nuit. »

    Certains des hommes accueillis dans le CAO ont passé plus d’un an à Calais. « La vie était horrible là-bas ». Ils évoquent ceux qui ont réussi à rejoindre l’Angleterre, et ceux qui sont morts en essayant. Pour les Soudanais, vouloir passer de l’autre côté de la Manche est presque une évidence : l’anglais est l’une des langues officielles dans leur pays d’origine, et beaucoup ont de la famille installée là-bas. Mais aujourd’hui, la frontière leur apparaît comme complètement fermée [2].

    C’est l’entreprise Adoma qui gère le CAO de Saint-Pierre-des-Corps. Un vigile est présent jour et nuit, deux travailleurs sociaux sont là pour accompagner les résidents dans leurs démarches administratives. Un travailleur social pour 23 résidents, c’est mieux que ce qui était fixé par l’État, qui a prévu un ratio de 1 pour 30, et un budget de 25 euros par personne et par jour pour le fonctionnement de ces centres. Mais aux yeux de certaines structures d’hébergement qui ont refusé de participer au dispositif, le montant de cette dotation est insuffisante pour permettre un fonctionnement satisfaisant. Le blog Passeurs d’hospitalité, qui documente la situation à Calais, évoque « un système d’accueil au rabais pour les demandeur-se-s d’asile (...) le budget de fonctionnement alloué par l’État aux CAO est insuffisant pour assurer un accueil et un encadrement satisfaisant ».

    #migrations #calais #CAO #rezo

  • Dans la campagne bourguignonne, le nouveau refuge des migrants de Calais, port folio
    http://www.lemonde.fr/europe/visuel/2015/06/03/dans-la-campagne-bourguignonne-le-nouveau-refuge-des-migrants-de-calais_4644

    Chemise écrue et cheveux lustrés, Samani Omar Salam attrape son cabas à roulettes, claque la porte du foyer #Adoma et descend au village. « On est bien ici », lance le jeune Soudanais en contemplant les champs de boutons d’or. Sur la place de Pouilly-en-Auxois (Côte d’Or), 1 600 habitants, quelques commerces, une école et un clocher, il salue son ami Abdallah Mohammed, un Erythréen de 38 ans, à bicyclette. En ce doux matin de mai, on croirait les deux hommes établis dans le bourg depuis des générations. Ils ne sont pourtant que de passage, arrivés il y a quatre mois à peine, en bus depuis Calais, où ils vivotaient sous les bâches des camps de fortune, avec 2 500 autres migrants. « Là-bas j’avais froid, j’avais faim, j’avais peur, j’étais sale », raconte Samani, encore hébété à l’évocation de la « jungle ».

    A Pouilly-en-Auxois, le jeune homme de 23 ans a pu dormir dans un lit pour la première fois depuis son départ du Soudan, en août 2014. Avec quarante-quatre autres #demandeurs_d’asile – des hommes pour la plupart originaires du Soudan, d’Erythrée et du Tchad – il loge désormais dans les anciens locaux de la gendarmerie, en bordure du village, reconvertis en centre d’accueil temporaire pour migrants (AT-SA, voir encadré).

    Géré par la société Adoma, ce foyer ouvert en janvier – qui peut accueillir jusqu’à soixante #migrants – a été conçu par le ministère de l’intérieur pour désengorger #Calais.

    (...)
    11 000 demandeurs d’asile chez Adoma
    Société spécialisée dans l’#insertion par le #logement, Adoma (ex-Sonacotra) est le premier opérateur national pour l’hébergement et l’accompagnement des demandeurs d’asile. En tout, 140 dispositifs d’accueil de demandeurs d’asile sont implantés en France : des centres d’accueil (54 #Cada), des accueils d’urgence (42 #Auda) et un dispositif national d’hébergement d’urgence composé de centres d’accueil temporaire service de l’asile (31 #AT-SA), comme celui de Pouilly-en-Auxois, pour lequel Adoma a signé un bail préalable de douze mois. Plus de 11 000 demandeurs d’asile étaient accueillis dans ces structures en 2014, selon les chiffres de l’opérateur.

    #publireportage #photo