company:arts

  • Au Brésil, « quand les sambas du carnaval deviennent des instruments de résistance à l’extrême droite au pouvoir »
    https://www.bastamag.net/fete-de-la-musique-samba-bresil-carnaval-resistances-quartiers-populaires

    Alors que le « pays de la samba » traverse la pire crise de son histoire récente, la chanteuse brésilienne Ana Guanabara sort un album qui réunit quatorze morceaux emblématiques de l’expression de la population afro-brésilienne des quartiers pauvres de Rio de Janeiro. Ana Guanabara y exprime son admiration pour cette culture et les valeurs qu’elle porte, convaincue qu’elle peut être un outil de résistance en ces temps de régression démocratique et de répression populaire. Rencontre en France, à (...)

    #Résister

    / A la une, #Amériques, #Entretiens, #Arts_et_cultures, #Classes_populaires

  • Bruxelles en mouvements n°300 - Mai-juin 2019
    http://www.ieb.be

    Ce numéro a été coordonné par Gautier Briade, Sarah De Laet, Maud Marsin et Andreas Stathopoulos. Illustrations de Philippe Meersseman.
    • Introduction : 286 + 300 = 40 ans d’histoire et de luttes urbaines
    • Planification urbaine & rapports de force sociopolitiques
    • Le Carré des Chardons restera-t-il un espace vert ?
    • Protéger et valoriser l’îlot industriel Citroën à la place de l’Yser
    • Le goût du G ?
    • La guerre des tours
    • Bruxelles, la marque qui tue la mort !
    • Le capitalisme vert est-il une bonne affaire du point de vue social ?
    • IEB et les mobilisations citoyennes : le Quartier Midi
    • La Cityvision, un choix citoyen
    • Réapproprier les espaces publics : pour mieux dominer ?
    • Voyage au centre commercial : la bulle financière

    Éditorial
    • Le journal de l’A-bruxellisation !

    DOSSIER : Il était 300 fois
    Dans ce numéro anniversaire, nous vous proposons de (re)découvrir une série de textes parus au cours de ces deux décennies. Ces textes nous paraissent intéressants par leur actualité persévérante, par l’éclairage qu’ils peuvent apporter à des processus actuels, ou encore pour ce qu’ils peuvent nous dire de l’évolution d’Inter-Environnement Bruxelles (IEB), fédération de comités de quartier et de groupes d’habitants.
    C’est aussi la preuve par 300 que le travail mené par les habitant·e·s et les associations – même s’il s’apparente parfois à celui de Sisyphe et qu’il est parsemé de réussites ou d’échecs –, se révèle bien nécessaire pour préserver la qualité de vie des Bruxellois·e·s et donner forme à une ville qui répond aux besoins de toutes et tous.

    Liste des points de dépôt De bonnes adresses
    Bruxelles en mouvements est distribué dans une série de lieux bruxellois.
    Anderlecht
    • Bibliothèque communale, rue du Chapelain, 1-7.
    • Centre culturel Escale nord, rue du Chapelain, 1-7.
    • Campus CERIA, avenue Emile Gryson, 1.
    • Ecole Ouvrière Supérieure, route de Lennik, 808.
    • Boutique culturelle, rue Van Lint, 16.
    • Centre d’entreprises Euclides, rue du Chimiste, 34-36.
    • CuroHall, rue Ropsy Chaudron, 7.
    • Les Pissenlits, chaussée de Mons, 192.
    • Union des locataires, Chaussée de Mons, 213.
    • Syndicat des locataires, square Albert Ier, 22.
    • Cosmos, rue Docteur de Meersman, 14.

    Bruxelles-Ville – Laeken
    • Bibliothèque Bockstael, boulevard Emile Bockstael, 246.
    • Maison de la Création, place Bockstael.
    • Maison de Quartier Espace S, rue de la Comtesse de Flandre, 4.
    • Maison de Quartier Mellery, rue Mathieu Desmaré, 10.
    • Cité Modèle - Maison de Quartier, avenue des Citronniers, 61.
    • Maison de la Création / Centre culturel BXL Nord, rue du Champ de l’Eglise, 2.
    • Maison de Quartier Willems, chaussée de Wemmel, 37.
    • Bruxelles BRAVVO, rue Moorslede, 54.
    • Parckfarm, parc de Tour et Taxis.

    Bruxelles-Ville – Neder-Over-Heembeek
    • Maison de la Création NOH, place Saint-Nicolas.
    • Maison de Quartier Rossignol, chemin du Rossignol, 18-20.

    Bruxelles-Ville – Pentagone
    • Point-Culture, rue Royale, 145.
    • Facultés universitaires Saint-Louis, boulevard du Jardin Botanique, 43.
    • Bozar, rue Ravenstein, 23.
    • NOVA, rue d’Arenberg, 3.
    • A la Mort Subite, rue Montagne-aux-Herbes-Potagères, 7.
    • Tropismes, Galerie du Roi, 11.
    • HOB, place de la Monnaie, 6.
    • Quartier Latin, place des Martyrs, 13.
    • El Metteko, boulevard Anspach, 88.
    • Le Coq, rue Auguste Orts, 14.
    • Halles Saint-Géry, place Saint-Géry.
    • Centre culturel des Riches Claires, rue des Riches Claires, 24.
    • Bibliothèque, rue des Riches Claires, 24.
    • Fin de siècle, rue des Chartreux, 9.
    • Den Teepot, Rue des Chartreux, 66.
    • Ligue des Droits de l’Homme, rue du Boulet, 22.
    • Onthaal Café, rue du Vieux Marché aux Grains, 5.
    • Passa porta, rue Antoine Dansaert, 46.
    • De Markten, Rue du Vieux Marché aux Grains, 5.
    • Centre Dansaert, rue d’Alost, 7.
    • Micromarché, quai à la Houille, 9.
    • KVS – Koninklijke Vlaamse Schouwburg, KVS Box, quai aux Pierres de Taille, 9.
    • Bruxelles Nous Appartient, rue de Laeken, 119.
    • Théâtre National, boulevard Emile Jacqmain, 111.
    • La Ferme du Parc Maximilien, quai du Batelage, 2.
    • Café Boom, rue Pletinckx, 7.
    • Académie des Beaux-Arts, rue du Midi, 144.
    • Centre Bruxellois d’Action Interculturelle – CBAI, avenue de Stalingrad, 24.
    • Bruxelles Laïque, avenue de Stalingrad, 8.
    • Pêle-mêle, boulevard Lemonnier, 55.
    • IHECS, rue de l’Etuve, 58.
    • Au Soleil, rue du Marché au Charbon, 86.
    • Recyclart, rue des Ursulines, 25.
    • Marché bio, rue des Tanneurs, 58-62.
    • Archives de la Ville de Bruxelles, rue des Tanneurs, 65.
    • Il est une fois, rue du Chevreuil, 20.
    • Chaff, place du Jeu de Balle, 21.
    • L’imaginaire, place du Jeu de Balle.
    • Warm water- L’eau chaude, rue des Renards, 25.
    • Pianocktail, rue Haute, 304.
    • Le 88 asbl, rue Haute, 88.

    Etterbeek
    • Bibliothèque néerlandophone, avenue d’Audergem, 191.
    • Atelier 210, chaussée Saint-Pierre, 210.
    • ATD Quart-Monde Belgique asbl, avenue Victor Jacobs, 12.
    • Centre culturel Senghor, Chaussée de Wavre, 366.
    • Bibliothèque Hergé, avenue de la Chasse, 211.
    • Maison Médicale Maelbeek, rue de l’Etang, 131.
    • Habitat et Rénovation, rue Gray, 81.
    • Maison de quartier Chambéry, rue de Chambéry, 24-26.

    Forest
    • Brass, avenue Van Volxem, 364.

    Ixelles
    • Horloge du Sud, rue du Trône, 141.
    • Bibliothèque Mercelis, rue Mercelis.
    • CIVA, Rue de l’Ermitage 55.
    • Le Pantin, Chaussée d’ixelles 355.
    • Mundo-B, rue d’Edimbourg, 26.
    • Varia, rue du Sceptre, 78.
    • ERG, rue du Page, 80.
    • Peinture fraîche, place de la Trinité.
    • Pêle-mêle, chaussée de Waterloo, 566.
    • Ecole AS IESSID, rue de l’Abbaye, 26.
    • Point Culture - Médiathèque ULB, Campus du Solbosch.
    • ULB - PUB, avenue Paul Héger, 42.
    • Gracq, rue de Londres, 15.
    • Maison des Solidarités, rue du Viaduc, 133.
    • La Cambre, place Eugène Flagey, 19.
    • Bike paradise, rue Américaine, 101.
    • Maison de la Paix, rue Van Elewyck, 35.
    • Point Culture - Médiathèque ULB, Campus de la plaine.
    • La Cambre, Abbaye de la Cambre.
    • La Cambre, avenue Louise.

    Jette
    • Centre Armillaire, boulevard de Smet de Naeyer, 145.
    • Bibliothèque Mercier, place Cardinal Mercier, 10.
    • Café Excelsior, rue de l’Eglise Saint-Pierre, 8.
    • Rouf-Ressourcerie Textile , chaussée de Wemmel, 37.
    • Maison médicale Antenne Tournesol, rue Henri Werrie, 69.
    • Maison médicale Esseghem, rue Esseghem, 24.

    Molenbeek-Saint-Jean
    • Maison des Cultures, rue Mommaerts, 4.
    • Centre communautaire Maritime, rue VandenBoogaerde, 93.
    • La Raffinerie, rue de Manchester, 21.
    • La Fonderie, rue Ransfort, 27.
    • Café de La Rue, rue de la Colonne, 30.
    • Centrum West asbl, rue de Menin, 42.
    • La Rue, rue Ransfort, 61.
    • Buurthuis Bonnevie, rue Bonnevie, 40.
    • Maison de quartier Heyvaert, quai de l’Industrie, 32.
    • Maison médicale Norman Béthune, rue Piers, 68.
    • RBDH (Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat), quai du Hainaut, 29.

    Saint-Gilles
    • Les 3 frères, place Morichar.
    • La Boule d’Or, avenue du Parc, 116.
    • Brasserie de l’union, Parvis de Saint-Gilles, 55.
    • Brasserie Verschuren, Parvis de Saint-Gilles, 11.
    • Maison du livre, rue de Rome, 24.
    • Centre culturel J. Franck, chaussée de Waterloo, 94.
    • Manuka, rue du Fort, 1.
    • De Piano Fabriek, rue du Fort, 35A.
    • Smart , rue Émile Féron, 70.
    • Cafétéria Village Partenaire, rue Fernand Bernier, 15.

    Saint-Josse
    • Radio Panik, rue Saint-Josse, 49.
    • Amazone asbl, rue du Méridien, 10.
    • Bibliothèque communale de Saint-Josse, rue de la Limite, 2.
    • GSARA, rue du Marteau, 26.
    • FABRIK , rue de la Commune, 62.
    • Filigranes, avenue des Arts.
    • Théatre de la vie, rue Traversière, 45.
    • Ateliers Mommen, rue de la charité.
    • Haecht 51-53, chaussée de Haecht, 51-53.

    Schaerbeek
    • Ecole de promotion sociale, rue de la Poste, 111.
    • CVB, rue de la Poste, 111.
    • L’âne vert - L’âne fou, rue Royale Sainte-Marie, 11.
    • Halles de Schaerbeek, rue Sainte-Marie, 13.
    • Bar du Gaspi, Chaussée de Haecht, 309.
    • Le Barboteur, avenue Louis Bertrand, 23.
    • Les idées à la pelle, avenue Louis Bertrand, 25.
    • Centre Culturel de Schaerbeek, rue de Locht, 91/93.
    • Soleil du Nord, place Gaucheret, 20.
    • Maison médicale Le Noyer, avenue Félix Marchal, 1a.

    Uccle
    • Candelaershuys, avenue Brugmann, 433.
    • Bibliothèque communale, rue du Doyenné, 64.
    • La Roseraie, chaussée d’Alsemberg, 1299.
    • Bibliothèque communale flamande, rue de Broyer, 27.
    • Ecole des Arts, avenue De Fré, 11.
    • Coté Village, chaussée d’Alsemberg, 895.
    • Centre culturel d’Uccle, rue Rouge, 47.
    • ISTI, rue J. Hazard, 34.
    • Centre Montjoie, chaussée de Waterloo, 935.

    Watermael-Boitsfort
    • Espace Delvaux, rue Gratès, 3.
    • Bibliothèque communale, rue des Trois-Tilleuls, 32.
    • Psylophone, rue de l’Hospice communal, 90.
    • La Vénerie, place Antoine Gilson, 3.

    Woluwe-Saint-Lambert
    • Cook & Book, avenue Paul Hymans, 251.
    • Le 75, avenue J.-Fr. Debecker, 10.
    • Chantier du Temps Libre, cours Paul Henri Spaak, 1.

    Abonnez-vous à Bruxelles en mouvements

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    Vous pouvez souscrire à un abonnement annuel en nous faisant parvenir vos coordonnées.
    Le montant annuel de l’abonnement pour les particuliers est de 24 euros à verser sur notre compte : IBAN BE33 2100-0902-0446 / BIC GEBABEBB .
    L’abonnement comprend, si vous le souhaitez, l’envoi chaque semaine par courrier électronique, de l’« Inventaire des enquêtes publiques en Région de Bruxelles-Capitale ».
    Offres valables en Belgique. Pour les autres types d’abonnement, nous contacter : Inter-Environnement Bruxelles.

    Dans les #kiosques #Bruxelles #bruxellisation #urbanisme #spéculation #immobilier #bruxellisation #bruxelles_capitale #espace_public #marchandisation #pietonnier #lutte #médias_libres #médias 
 

  • Puisque c’est les vacances et que tu ne sais pas quoi faire avec tes niards, je te livre mon truc à moi que j’ai développé un peu par hasard, un peu par goût, et que j’aurais bien aimé qu’on me donne le truc plus tôt : avec les enfants, on dessine.

    Oui, je sais, évidemment que tes enfants ils dessinent déjà. Mais ce qu’on a trouvé, avec ma bande, c’est de se promener systématiquement avec des carnets et une trousse de crayons, à chaque fois qu’on va se promener. Parfois c’est juste pour se passer le temps quand on a une pause dans l’après-midi, mais le plus souvent c’est l’alibi de la visite.

    La règle number ouane, je pense, c’est que tu dois dessiner aussi. Si l’adulte, déjà, il fait son timide (« mais je sais pas dessiner »), je crois que c’est pas la peine. Avec les enfants, on dessine tous, on s’encourage, on se trouve des idées de dessins, des thèmes, et on rate et on réussit, mais ensemble.

    Ça a commencé un peu par hasard l’année dernière, aux soldes de février. Au supermarché, ils bradaient des carnets un peu rigolos, mais de bonne qualité, couverture rigide, format A5, avec un élastique de fermeture. Normalement vendus 9 euros, bradés à 1 euro pièce. J’en ai pris une dizaine, en me disant que ça ferait plaisir aux enfants.

    On a commencé timidement, un dimanche de mi-saison : on s’est fait un « safari-dessin » dans Montpellier, en commençant par notre rituel dimanche matin au Peyrou. Comme tu te doutes, un safari-dessin, c’est comme un safari-photo, mais avec des dessins. On a poursuivi en ville, la porte du Peyrou, la petite s’est mise à dessiner les lampadaires, ma bande ultra-concentrée. Idée géniale de ma grande (9 ans à l’époque) : une fois terminé son dessin sur la page de gauche, montrer et recueillir nos commentaires, et les écrire sur la page de droite. Ça a super-bien donné. Les petits s’y sont mis aussi, avec des pages de droite entièrement en phonétique (6 ans au moment du crime).

    Et puis après presque deux heures, un peu marre, alors fish-and-chips et direction le parc de jeux. C’est pratique les carnets et les crayons, ça coûte rien, et quand on en a assez on fait autre chose sans culpabiliser.

    On a continué comme ça pépère depuis. J’ai toujours nos carnets (j’insiste : j’ai un carnet aussi, forcément, sinon c’est pas du jeu). Le plus souvent c’est pour combler une pause. Souvent tout de même c’est l’alibi de la promenade (« safari-dessin » donc). Et de temps en temps, c’est vraiment l’activité de la journée : par exemple, les dimanche où il pleut, à Montpellier c’est un peu mort, je propose « on va dessiner au musée Fabre ? », et figure-toi que mes petits, ça les botte d’aller au musée pour dessiner les statues. Des fois, on se pose sur un banc et on se dit des sujets (les sujets les plus cons sont les meilleurs), et en fonction du temps on fait une page façon bédé, ou juste un dessin pour illustrer, et ensuite on compare nos trouvailles en ricanant parce que c’est très con.

    Astuce du musée : il y a des gens tout nus et on voit leurs fesses, et ça ça les amuse beaucoup. Mon mecton est hyper-concentré, il peut dessiner la même statue pendant une bonne heure. La ch’tite, elle, va plus vite, il faut trouver des sujets. Une fois au milieu des Injalbert, elle commençait à gigoter mais avec les autres on n’avait pas terminé, je lui ai suggéré de dessiner les fesses des statues, ça l’a éclaté. Sinon, règle aussi dans les musées : on a le droit de s’étaler dans n’importe quelle position pour réussir à dessiner ce qu’on veut. S’il faut être assis tout droit en tailleur, c’est chiant.

    Un jour ma grande m’a dessiné en train de dessiner mon ch’tit et ma ch’tite qui étaient en train de dessiner un tableau de Bazille en train de peindre Sisley (lequel était peut-être en train de peindre la Macreuse qu’on peut voir dans la même salle…) au musée Fabre. Le concept qu’on s’est surtout bien marrés…

    Si tu veux, le but n’est pas tant de dessiner pour dessiner, même si je trouve ça très bien de s’entraîner à dessiner. Pour les enfants, je vois plein d’autres avantages…

    – D’abord on s’occupe intelligemment pour pas cher. N’est-ce pas que c’est bien de mettre les sous ailleurs. Et je trouve très sympa de s’habituer à faire des activités qui ne sont pas basées sur la pure consommation (ce qui était un aspect qui me pesait dans nos sorties à Paris).

    – Ce que j’aime beaucoup dans cette activité, c’est qu’on fait quelque chose ensemble, ou plutôt l’un·e à côté de l’autre, sans trop parler. Un peu comme regarder la mer sans parler avec un·e ami·e. Quand on dessine, on est ensemble, on le fait parce qu’on sait qu’on est ensemble, et on n’a pas besoin de bavarder ni pour s’occuper, ni pour « échanger ». (Ça n’empêche que c’est marrant et que souvent on rigole bruyamment après.) C’est aussi pour ça que l’adulte doit dessiner, à mon avis : pour que ce soit bien un instant de complicité.

    – Un avantage induit épatant : c’est un outil formidable pour les enfants pour discuter avec des adultes qu’ils rencontrent. On tombe sur un·e dessinateurice en dédicace, on visite une petite expo, etc. : alors on montre les carnets des enfants, et les artistes-adultes sont toujours super-sympas quand ils voient ça, délivrent des encouragements de professionnels, les plus sympas en profitent pour demander une dédicace aux enfants, je ne sais quoi, et tu as des petits de 6/10 ans qui interagissent de manière très créative avec des adultes qui ne sont pas en train de se forcer pour trouver quelque chose à dire à des petits gosses (tu sais, le genre « et tu es en quelle classe ? » pour essayer de faire mine de s’intéresser). Là, c’est assez systématique : « ah bon, vous dessinez ? Faites voir ? Ouah c’est super… », et hop des petits se retrouvent dans une conversation « d’égal à égal » avec un adulte lui-même plutôt content de la tournure de la discussion.

    – Et enfin ça nous donne une raison d’entrer dans les galeries quand on se promène, alors que sinon on n’oserait pas (et j’aurais peur que les enfants n’aient pas envie et s’ennuient : maintenant ils sont demandeurs). On a même visité plein d’ateliers d’artistes quand c’étaient les portes ouvertes, ils étaient ravis (et figure-toi : les artistes aussi, de voir des petits qui posent des questions et montrent leurs œuvres).

    Pour terminer : la grosse surprise c’est que les gamins adorent ça. Je n’imaginais pas qu’on pouvait aller régulièrement au musée le dimanche quand il pleut pour faire dessiner de jeunes gamins, et que ça les amuse autant. Quand j’en parle à d’autres adultes, j’ai trop souvent des réactions du genre « mais mes enfants ne savent pas dessiner » (alors ça, c’est faux et de toute façon on s’en fout), parfois « mais moi je sais pas dessiner » (alors ça, encore une fois, on s’en fout, c’est pas concours d’entrée aux Beaux-Arts, c’est un truc pour passer du temps en complicité avec les niards), et le plus souvent : « ça va pas leur plaire, c’est pas leur truc, ils aiment pas ça… », alors que pour le coup c’est le préjugé de l’adulte qui s’exprime – que j’ai constaté que, surprise surprise, c’est l’une des activités préférées des enfants.

  • « Sous la douche, le ciel » : chronique d’une lutte pour la dignité des sans-abris et des précaires
    https://www.bastamag.net/Sous-la-douche-le-ciel-chronique-d-une-lutte-pour-la-dignite-des-sans-abri

    Comment raconter, à l’heure des sanctions contre les chômeurs, des politiques urbaines anti-SDF et des coupes sociales généralisées, la lutte des plus précaires pour leur dignité ? Sans jamais tomber dans la condescendance ou le constat d’impuissance, Sous la douche, le ciel, film documentaire des réalisateurs Effi et Amir, prend le parti de l’humour et d’un regard centré sur l’intime pour questionner frontalement les velléités à la fois excluantes et profondément intrusives du monde actuel. Valorisant (...)

    #Chroniques

    / #Alternatives_concrètes, #Inégalités, #Classes_populaires, #Arts_et_cultures

  • A Kaboul, « se produire sur scène est extrêmement dangereux, les artistes sont en première ligne »
    https://www.bastamag.net/A-Kaboul-se-produire-sur-scene-est-extremement-dangereux-les-artistes-sont

    A Kaboul en Afghanistan, quatre étudiants assoiffés de vie, décident d’accomplir un projet audacieux : rénover un cinéma abandonné, qui a miraculeusement survécu à 30 ans de guerre. Racontée dans Kabullywood, un film dont Basta ! est partenaire, leur histoire nous rappelle que dans les années 1970, la capitale afghane était un haut lieu de la culture. « Le film a réussi à voir le jour alors même que les conditions de tournage en Afghanistan ont été très difficiles - attaques, menaces de mort, incendie, (...)

    #Résister

    / #Arts_et_cultures, #Atteintes_aux_libertés, #Asie_et_Pacifique

  • Kabullywood, l’histoire de jeunes Afghans avides de culture et de liberté
    https://www.bastamag.net/Kabullywood-l-histoire-de-jeunes-Afghans-avides-de-culture-et-de-liberte

    Kabullywood, c’est l’histoire d’une bande d’amis, dans leur vingtaine, qui aiment le cinéma, veulent en voir et veulent en faire. Jusqu’ici, rien d’exceptionnel. Mais ces jeunes vivent à Kaboul, en Afghanistan. Les lieux de loisirs, les cafés, sont la cibles d’attentats des talibans, même plus de 15 ans après la chute officielle de leur régime, et la pauvreté menace de toutes parts. Mais ils n’abandonnent pas. Le quatuor, trois garçons et une fille, trouvent un grand cinéma abandonné. Avec l’ancien (...)

    ça bouge !

    / #Arts_et_cultures, #Atteintes_aux_libertés, #Asie_et_Pacifique

    #ça_bouge_ !

  • À #Montpellier, je viens de découvrir Le Vieux Biclou, atelier associatif d’autorépartion de vélos :
    http://www.vieuxbiclou.org

    – 2 ateliers participatifs et solidaires pour l’autoréparation de vélos (et autres objets roulants !), l’un aux Beaux-Arts, l’autre sur le campus de la Fac des Sciences.
    – Des cours, dispensés par un pro, pour s’initier à la mécanique cycle ou apprendre à rouler en ville.
    – La vente de vélos d’occasion, restaurés ou en l’état.
    – Le gravage Bicycode et des conseils contre le vol
    – Une aide pour un projet vélo personnel (voyage…)

    Deux adresses : une aux Beaux-Arts, une à la fac de sciences (chic, c’est près de chez moi).

  • Dick Annegarn - Acoustic

    De « Sacré géranium » (1974) à « Twist » (2016), Dick Annegarn a sorti dix-huit albums studio et quatre albums en public. Aujourd’hui, l’auteur-compositeur-interprète néerlandais présente « 12 Villes - 12 Chansons ». De Bruxelles à Karlsbad, en passant par Essaouira et Coutances, il revisite certains de ses titres emblématiques en version symphonique. Pour « Acoustic », avec une formation pop, Dick Annegarn chante « Maison rose », « Saint-André-des-Arts », « Tchernobyl blues » et « In New Orleans ».

    Présentation : Sébastien Folin ; réalisation : Philippe Sommet.

    https://culture.tv5monde.com/musique/dick-annegarn-11577
    #Dick_Annegarn

  • Biens culturels africains : le rapport Savoy-Sarr évoque des restitutions définitives - RFI
    http://www.rfi.fr/afrique/20181121-biens-culturels-rapport-savoy-sarr-restitutions-definitives

    D’après Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, 90 000 objets provenant d’Afrique subsaharienne se trouvent actuellement dans les collections publiques françaises, dont 70 000 au musée du Quai Branly à Paris. Les 20 000 autres sont réparties dans d’autres musées ou villes portuaires françaises (Cherbourg, Le Havre, La Rochelle, Bordeaux, Nantes, Marseille).
    Les objets qui pourraient être restitués
    Evidemment, il est encore trop tôt pour déterminer combien d’œuvres seront rendues à leurs pays d’origine. Néanmoins, pour les auteurs du rapport, ces restitutions pourraient concerner quatre types d’objets. Les objets saisis dans le cadre d’agressions militaires, à condition que leur acquisition soit antérieure à l’adoption en 1899 des premières conventions de la Haye codifiant les lois de la guerre, les objets réquisitionnés durant la période coloniale (1885-1960) par des militaires, des administrateurs ou leurs descendants, les objets pris ou achetés de force lors des grandes expéditions scientifiques françaises en Afrique au 20e siècle et les objets acquis illégalement après les indépendances, notamment par le biais de trafics.
    La majorité des objets africains se trouvant actuellement dans les collections publiques françaises ont été acquis durant la période coloniale. Le rapport mentionne aussi des objets provenant de pays n’ayant pas été colonisés par la France : le Ghana, le Nigeria ou encore l’Ethiopie. « Nous sommes d’avis que ce patrimoine culturel recoive la même attention et bénéficie de la même importance dans le processus de restitution que les objets provenant des anciennes colonies françaises », expliquent Bénédicte Savoy et Felwine Sarr.

    #Afrique #Arts #Postcolonialisme

  • Artistes plasticien·nes : toute œuvre mérite-t-elle salaire ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/artistes-plasticiens-toute-oeuvre-merite-t-elle-salaire

    A l’ombre de quelques artistes-stars très reconnus et exposés dans de grandes institutions, de nombreu·seux plasticien·nes ont aujourd’hui beaucoup de mal à vivre de leur art. Quelles sont les difficultés rencontrées et pourquoi ? Peut-on vivre décemment aujourd’hui en tant qu’artiste-plasticien·nes ?

    #radio #art #revenus
    18/10/2017
    après écoute la réponse est non et il y a besoin de supprimer des artistes.

    • Débrouille et petits jobs : les artistes débutants entre coups de bol et ras-le-bol
      https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/11/18/debrouille-et-petits-jobs-les-artistes-debutants-entre-coups-de-bol-et-ras-l

      Galerie La Forest Divonne, un vendredi de novembre, à Paris. Elsa et Johanna présentent leur premier « solo show » (exposition individuelle). Deux ans à peine après leur sortie de l’Ecole nationale des arts décoratifs (Ensad) et de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA), ces deux photographes de 27 ans ont le privilège d’exposer leur travail à quelques pas des Beaux-Arts, là où Johanna Benaïnous a été formée pendant cinq ans à « pousser son univers ». Un univers troublant où son duo avec Elsa Parra entre dans la peau de personnages qui semblent familiers, mais étranges, et interrogent le spectateur sur leurs identités : femmes ou hommes ? Déguisés ou travestis ?

      Le succès de ce travail, qui n’est pas sans rappeler celui de l’artiste américaine Cindy Sherman, contraste avec le parcours semé d’embûches de nombreux jeunes artistes. Comédiens, danseurs, musiciens, peintres, sculpteurs, et tant d’autres qui ont répondu à un appel à témoignages diffusé sur le site du Monde. Le nombre et la diversité des réponses permettent de dresser, par petites touches, le portrait d’une génération de jeunes aspirants artistes. Une génération tiraillée entre l’impératif de faire des études supérieures, de s’accommoder avec le monde du travail et de s’insérer dans l’univers de la culture et du spectacle.
      Après le diplôme, le grand vide

      Parmi ces témoignages, de nombreux artistes plasticiens déplorent l’absence de professionnalisation dans les écoles d’art, même si ces dernières revendiquent la création de modules préparant à l’emploi, de séminaires ou de conférences. « Après les Beaux-Arts, personne ne t’attend, et personne ne t’a préparé non plus à ce qui t’attend. Dans les écoles, c’est un sujet un peu tabou. Vivre de son art, c’est lointain », témoigne cette jeune diplômée de l’Ecole européenne supérieure d’art de Bretagne (EESAB) qui vit – pour l’instant – de son travail de régisseuse.

      Même si, évidemment, les jeunes qui s’engagent dans cette voie savent que cette filière, du point de vue de l’insertion professionnelle, est plus complexe que d’autres. « Finalement la seule chose que l’école à su me prédire, c’est la précarité inhérente à tout artiste ! Nul n’en vit décemment, et on ne peut pas prendre les quelques contre-exemples d’artistes businessmen à la Jeff Koons comme représentant de notre cause. Une fois l’école finie, j’ai pris un job alimentaire, conscient que mon diplôme ne m’ouvrirait aucune porte », explique avec amertume un diplômé des Beaux-Arts de Paris de 25 ans (qui préfère conserver l’anonymat).
      Exposer « dans un grand musée tout en étant au RSA »

      « On a à la fois le statut le plus valorisé dans notre société, créateur, et le plus méprisé, assisté » – Diane Bertrand

      Pour les artistes plasticiens, il n’y a pas d’équivalence du statut d’intermittent, qui garantit une relative sécurité dans les « périodes creuses ». Des dizaines de jeunes artistes racontent ainsi, à travers l’appel à témoignages, qu’ils touchent le revenu de solidarité active (RSA). « J’ai toujours eu du mal à vivre de mon travail, et j’alterne entre enseignement, résidences d’artistes, quelques ventes d’œuvres et des petits boulots, explique Diane Bertrand, sculptrice et céramiste, diplômée en 2008 de l’école supérieure des métiers d’art d’Arras. Concrètement, je ne pourrais pas vivre sans les minima sociaux, et je crois que c’est ce qui m’a le plus étonnée au début de ma carrière : voir que l’on pouvait avoir ses œuvres exposées dans un grand musée tout en étant au RSA. Psychologiquement, cela crée une situation étrange, car on a à la fois le statut le plus valorisé dans notre société – créateur – et le plus méprisé – assisté. »

      C’est un milieu particulier que celui de l’art, un milieu où « on est choisi plus qu’on ne choisit », résume Jean-Baptiste Boyer, jeune peintre figuratif de 28 ans, uniquement diplômé d’un bac professionnel artisanat et métiers d’art. « On ne sait pas toujours pourquoi on devient cet élu. Moi, j’ai toujours peint et puis le moment est venu. Ceux qui n’auraient jamais jeté un œil à mon travail m’ont trouvé tout à coup intéressant », raconte le peintre, qui doit sa percée fulgurante à l’œil averti d’Henri van Melle, collectionneur, commissaire et ancien directeur international des événements et expositions de la maison Hermès.

      Peu après leur rencontre, Jean-Baptiste Boyer signe avec la galerie Laure Roynette, qui organise sa première exposition, en novembre 2017. Ce fut un succès : « Toutes ses toiles sont vendues la première semaine », se rappelle Laure Roynette, et une prolongation a été organisée jusqu’en janvier. Mais l’histoire de Jean-Baptiste Boyer, artiste qui « peint pour continuer à vivre », est singulière. Les chiffres attestent d’une autre réalité. Trois ans après l’obtention d’un diplôme supérieur, un diplômé en arts plastiques sur quatre n’est pas parvenu à s’insérer dans son domaine de formation, rappelle une étude d’Anne Daras sur l’insertion professionnelle de formations artistiques et culturelles supérieures, réalisée par le ministère de la culture en 2011.
      « Soit vous êtes comédien, soit vous mourez »

      Nicolas Romain n’a jamais renoncé à devenir comédien, même s’il a cédé à un DUT technique de commercialisation pour rassurer ses parents cadres, qui l’avaient mis en garde contre un métier de « crève-la-faim ». Il a ensuite décidé de financer entièrement le cours Florent et sa chambre de bonne à Paris. Pendant sa formation, il partage son temps entre les cours de théâtre et son travail alimentaire de régisseur à l’Ecole du Louvre. Puis il suit les cours de Jean-Laurent Cochet, ancien pensionnaire de la Comédie-Française et metteur en scène, qui a formé, notamment, Isabelle Huppert, Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, Carole Bouquet, Fabrice Luchini, Gérard Depardieu…

      « J’ai fait du porte-à-porte pour vendre des contrats de gaz » – Nicolas Romain

      « J’y ai appris les fondamentaux. Depuis que j’ai terminé ma formation, j’ai multiplié les courts-métrages pour les écoles de cinéma. J’ai rencontré et travaillé avec l’équipe de Jean-Pierre Mocky. J’ai aussi fait un travail de metteur en scène de théâtre pendant un an », détaille le jeune comédien. Mais, en parallèle, il n’a jamais cessé d’avoir un « boulot alimentaire » : « J’ai fait du porte-à-porte pour vendre des contrats de gaz, donné des cours de théâtre à des enfants, eu un CDI dans une entreprise d’accueil à la Défense. Il me restait parfois sept euros pour manger à la fin du mois. Sept euros, c’est une baguette ou un cheeseburger par jour pendant une semaine. » Nicolas Romain se souvient de cette phrase de Jean-Laurent Cochet : « Soit vous êtes comédien, soit vous mourez. » « J’aime l’idée de mérite. Je pense qu’il est très important d’être confronté à la réalité de la vie pour devenir un bon comédien. La perception de cette réalité est, selon moi, sûrement faussée dès lors que l’on vit aux crochets des autres », conclut-il.

      Et pourtant, la famille, ça aide énormément. Mélanie Charvy, diplômée d’un master 2 de droit de l’université de Nanterre, remarque qu’elle n’a pas souvent croisé des fils et filles d’immigrés ou d’ouvriers pendant sa formation théâtrale au studio de Vitry (Val-de-Marne). « Le théâtre est un milieu bourgeois où règne l’entre-soi. Il faut avoir des parents qui vous soutiennent financièrement pour faire des études dans des écoles privées, sinon c’est très dur de se concentrer sur son apprentissage », explique cette jeune comédienne et metteuse en scène. Une étude du ministère de la culture publiée en 2014 lui donne raison. Ainsi presque un artiste des spectacles sur deux (47 %) est un enfant de cadre.
      Des voies royales

      Parmi tous ces aspirants comédiens, seul un infime pourcentage emprunte la « voie royale », l’une des treize écoles supérieures d’art dramatique. Blanche Ripoche, admise en 2013 au Théâtre national de Strasbourg (TNS), l’une des formations les plus prestigieuses, n’a pas eu encore à se soucier de son avenir. « J’ai la chance de pouvoir surfer sur ce réseau d’écoles nationales », explique la jeune femme, qui souligne que le rêve d’intégrer ces formations peut faire « beaucoup de mal » aux recalés de ces concours ultra-sélectifs. En 2013, elle avait été sélectionnée avec onze autres élèves parmi huit cents candidats.

      « Tous les jours, tout est remis en question : talent, aptitudes, valeur de nos expériences » – une plasticienne

      « Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées », écrivait Arthur Rimbaud dans son célèbre poème Ma bohème. Un vers qui semble correspondre à la vie que mènent certains artistes « vivotant » à coups de RSA, d’enseignement, de travail alimentaire et même de mécénat. « La vie d’un artiste n’est pas un long fleuve tranquille. Tous les jours, tout est remis en question : talent, aptitudes, valeur de nos expériences. Il faut un moral d’acier pour supporter ce doute perpétuel, et ne jamais perdre l’envie d’avancer, de se surpasser », appuie, avec un peu plus de recul, une artiste plasticienne quadragénaire. Et se rappeler, sans cesse, une évidence : « On est artiste parce qu’on ne peut pas être autre chose », suggère avec modestie Jean-Baptiste Boyer.
      Les réseaux sociaux, une aubaine pour les jeunes artistes
      « Disco Palmyre ».
      « Disco Palmyre ». FLORENT GROC

      « Je n’avais jamais imaginé être artiste », confie Florent Groc, diplômé de l’école d’art, de design et d’animation d’Aix-en-Provence en 2009. Quand il commence à poster des photos de son travail sur Instagram en 2012, Florent Groc confond le réseau social avec un logiciel de retouches de photos, sans avoir conscience de la dimension « sociale » de l’application. Il est rapidement remarqué par un jeune critique et commissaire d’art, qui lui propose de participer à sa première vente aux enchères organisée par la maison Piasa. « J’ai vendu deux œuvres. Ce n’était pas énorme, mais ça m’a donné confiance dans ma pratique », explique l’artiste, qui compte 2 500 abonnés sur son compte, et poursuit son travail à Marseille.

      Silvère Jarrosson a suivi le même chemin. Ancien élève de l’école de danse de l’Opéra de Paris, il avait l’habitude de publier « spontanément des posts sur Facebook ». Ce jeune homme de 23 ans s’est mis à peindre après un accident qui lui a coûté sa carrière de danseur classique. « J’ai commencé à vendre mes premières toiles en 2013 », explique-t-il. C’est toujours à travers Facebook qu’il est contacté par un « ami » virtuel, qui lui révèle être galeriste et s’intéresser à son travail depuis un an. En janvier 2014, sa première exposition est organisée par la galerie Hors-Champ. « Cela a été comme un signal donné. Mon travail a été accrédité. »

      Selon le rapport Hiscox sur le marché de l’art en ligne publié en 2016, Facebook et Instagram sont devenus les réseaux sociaux préférés des acheteurs d’art au cours de ces deux dernières années. Laure Roynette, qui dirige la galerie qui porte son nom, confirme : « C’est très important pour une galerie de regarder ce qui se fait sur les réseaux sociaux. Cette génération des 25-35 ans vit naturellement avec Instagram et Facebook. On arrive à découvrir des artistes comme ça. » Néanmoins, le passage en galerie reste incontournable, « les collectionneurs ont toujours besoin d’un rapport physique à l’œuvre », estime Laure Roynette.

    • « Parmi les jeunes diplômés en art, seule une petite minorité vit de ses créations »

      https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/11/18/parmi-les-jeunes-diplomes-en-art-seule-une-petite-minorite-vit-de-ses-creati

      Si je me base sur les travaux que l’on a à notre disposition, on sait que la plupart des artistes ne vivront pas de leur expression artistique de manière principale. Dans les cinq à dix ans suivant la sortie de la formation, une petite minorité seulement va pouvoir vivre de son art de manière principale en suivant son idéal artistique. Pour les autres, l’insertion professionnelle passe soit par une reconversion en dehors du monde de l’art, soit par une pluriactivité, parfois dans son monde de l’art, parfois non, la pratique artistique mue par la passion étant alors doublée d’un emploi alimentaire ou d’emplois artistiques « utilitaires ».

      Il y a bien sûr des différences selon les univers, un musicien ou un comédien aura, par exemple, plus d’opportunités à occuper des emplois artistiques, même peu valorisés, qu’un artiste plasticien. La seule étude statistique solide sur de jeunes musiciens professionnels, menée par Philippe Coulangeon en 2004, montre qu’au bout de dix ans plus de la moitié des artistes avaient arrêté toute activité musicale professionnelle.
      Lire les témoignages : Coups de bol, débrouille et petits jobs : les galères des jeunes artistes

      Cette difficulté d’insertion professionnelle dans la vie d’artiste n’est pas occultée par les écoles d’art, qui tentent de préparer leurs étudiants à affronter le monde du travail. Elles développent des ateliers en ce sens pour les former à d’autres emplois artistiques « utilitaires », comme comédien en hôpital, graphiste ou enseignant, en insistant sur l’utilité des réseaux sociaux ou en leur apprenant à faire un book. Ou encore à passer un entretien, une audition. D’ailleurs, cette façon de faire entrer des techniques de l’entreprise dans les écoles d’art ou de les former à des emplois moins valorisés sur le plan artistique est parfois critiquée par les étudiants eux-mêmes, plus intéressés par la recherche de leur voie artistique.
      Existe-t-il une voie royale ? Des formations qui permettent de mieux s’en sortir ?

      Il est évident que le fait de passer par une école réputée augmente les chances d’accéder à des emplois valorisés. C’est un cercle vertueux, on rencontre des professeurs qui sont des professionnels réputés, qui peuvent vous choisir et vous offrir vos premières opportunités. Dans ces formations, des réseaux efficaces peuvent être constitués. L’école fonctionne aussi comme preuve de votre légitimité, et renforce votre réputation lors des rencontres ou des auditions. Pour autant, la vie de ces jeunes artistes issus des écoles réputées n’est pas non plus un long fleuve tranquille, et beaucoup peinent à trouver un chemin. Les mondes de l’art sont des mondes compétitifs et saturés, les places sont rares, et beaucoup se joue au travers des réseaux et des affinités.
      Peut-on dire que « le talent n’est qu’un élément parmi d’autres » ?

      Si on ne s’intéresse qu’aux personnes qui réussissent, il peut paraître évident que tout arrive grâce à leur talent. Mais, en réalité, il y a très peu d’emplois disponibles qui correspondent à l’idéal artistique, et le talent n’est qu’un élément parmi d’autres. Pour accéder à ces emplois, il faut un ensemble de savoirs et de connaissances, mais aussi des liens sociaux efficaces.

      Si vous avez fait une école prestigieuse, que vous venez d’une famille d’artistes qui vous aura appris à vous comporter, que vous connaissez des gens du milieu et si vous êtes un homme, ce sera plus facile. Pour autant, on peut être comédien et faire de l’art-thérapie, ou être valorisé pour sa créativité sur d’autres modes, et être finalement plus épanoui qu’un comédien « en haut de l’affiche ».

      La réussite par les réseaux est toujours considérée comme une injustice, car on estime que le professionnalisme doit être le premier critère de jugement. C’est une constante dans tous les milieux professionnels. Mais les réseaux sociaux, les affinités, et parfois même le physique jouent un rôle démesurément important dans les mondes de l’art. Et dans l’art, cette réalité est vécue de manière douloureuse, car c’est une activité vécue sur le mode de la vocation, où seul le talent devrait compter. Cela dit, quand on interroge les personnes qui ont choisi ces parcours, elles ne découvrent pas la difficulté de l’insertion en école ou à sa sortie. Elles ont été mises en garde et se sont engagées dans cette voie par passion ou par vocation, et veulent « tenter leur chance » quand même.
      Lire aussi Les réseaux sociaux, une aubaine pour les jeunes artistes
      Les inégalités entre hommes et femmes sont aussi très criantes. Les femmes sont moins représentées dans les galeries, leurs films sont moins sélectionnés dans les festivals.

      Ce n’est pas plus criant dans les mondes de l’art que dans les autres environnements professionnels masculins, mais comme on part du présupposé que les mondes de l’art sont ouverts, tolérants, et à l’avant-garde, on s’étonne qu’ils fonctionnent de la même façon.

      Il y a évidemment des milieux plus masculins, comme la réalisation de films, où les femmes ont d’emblée plus de difficultés que les hommes. Dans le jazz, elles sont confrontées à l’entre-soi masculin, à des stéréotypes féminins péjoratifs ou des normes de fonctionnement masculines. Difficile alors pour elles de se projeter dans ce monde et de s’y maintenir.

      Dans la danse, le théâtre ou les arts plastiques, qui sont pourtant des mondes plus féminisés, la situation n’est pas tellement plus facile, dès lors qu’elles souhaitent grimper en haut de la pyramide. La compétition entre femmes est féroce, et celles-ci doivent adopter des codes masculins pour réussir.

      En arts plastiques, elles se trouvent confrontées aux mêmes mécanismes négatifs que dans le jazz ou le cinéma. En théâtre et en danse, les femmes sont sursélectionnées, souvent enfermées dans des normes physiques contraignantes, et elles doivent se plier aux règles de la séduction. En effet, elles sont bien plus nombreuses que les hommes, alors même qu’on recrute autant, si ce n’est plus, de rôles masculins et de danseurs hommes que de rôles féminins ou de danseuses.
      On observe aussi que l’ouverture sociale s’est réduite dans le milieu artistique. Pourquoi ?

      Les personnes d’origine sociale favorisée et qui n’appartiennent pas aux « minorités visibles » sont privilégiées à toutes les étapes : elles ont été plus souvent formées aux pratiques artistiques dans leur famille, elles disposent plus souvent de comportements et de physiques proches des normes attendues, elles sont plus souvent aidées financièrement dans les cinq à dix ans après la sortie de formation… Les enfants d’origine sociale défavorisée ou appartenant aux minorités visibles, à l’inverse, ressemblent moins aux normes attendues, ont moins de ressources financières et ont un réseau moins efficace. C’est en jouant sur ces mécanismes que les écoles de formation artistiques peuvent essayer de compenser ces inégalités.

    • Merci pour les précisions @colporteur

      –-------

      Le travail doit être une souffrance. Un travail qui ne fait pas souffrir ne mérite pas de rémunération.
      Les artistes sont sensé·es prendre du plaisir dans leur activité, illes ne méritent donc pas de rémunération.

    • Ma fille est entrée dans une seconde générale, mais contingenté → création et culture design. Alors qu’elle est au lycée du Mirail, avec toute sa diversité, sa classe (dite des artistes) est composée presque exclusivement de filles blanches. Ce qui est vraiment frappant.
      Sur l’origine sociale, pour l’instant, ça a l’air assez varié, mais je pense que la donne change profondément après le bac.

    • Au niveau sociale il y a des chances qu’après le bac ca change en pire.
      J’étais en bac arts plastiques mais dans un lycée catho non mixte ce qui fait que c’etait 100% féminin, bouge et très très blanc.
      De mon souvenir des beaux-arts il y avait surtout des blanc·hes et des classes favorisées. J’avais pas pu faire de comptage du ratio femmes/hommes, mais les profs étaient surtout des hommes. Un atelier était « interdit aux connasses du MLF (ce qui voulait dire femmes) et a ceux qui parlent une langue de metèques (ce qui désignait un élève italien) ». L’école a justifié ces propos en disant que ce prof prennait sa retraite l’année prochaine. Ca faisait donc plus de 20 ans que cet ordure pratiquait ce mode de recrutement avec la bienveillance de l’institution et c’était en 2001. Un de mes prof se ventais aussi de choisir ses étudiantes sur des critères physiques et de faire faire son travail d’artiste par ses élèves.
      Les femmes sont majoritaires dans ce cursus mais ne sont pas exposées, pas achetés, pas valorisées, pas cités. On les retrouve par contre en majorité sous le seuil de pauvreté.

      J’avais trouvé une étude sur le milieu de la danse, très très féminisé chez les enfants et la pratique amatrice et majoritairement masculine dans la professionnalisation, avec des très fortes discriminations sur les grossesses et une mise au placard très jeune et plafond de verre. J’avais mis ca sur seenthis je vais voire si je retrouve.

  • A Clermont-Ferrand, le succès d’une grande librairie reprise en coopérative par ses salariés
    https://www.bastamag.net/A-Clermont-Ferrand-le-succes-d-une-grande-librairie-reprise-en-cooperative

    Ils n’étaient pas des experts en gestion, et pourtant ils l’ont fait. Après avoir été mal dirigée par un grand groupe, puis par un fond d’investissement, la librairie Les volcans, à Clermont-Ferrand, a été reprise en société coopérative (Scop) par douze de ses salariés. Quatre ans après cette opération, qui a bénéficié d’un fort soutien local, Bastamag est allé à la rencontre de ces libraires, papetiers et disquaires. Avec 44 salariés aujourd’hui, une quatrième année bénéficiaire, le succès de la librairie ne se (...)

    #Inventer

    / A la une, #Arts_et_cultures, #Revenus, #Capitalisme, #Reportages, #Transformer_le_travail, Travailler (...)

    #Travailler_autrement

  • Des films et des débats pour comprendre ce qui se joue au Brésil
    https://www.bastamag.net/Des-films-et-des-debats-pour-comprendre-ce-qui-se-joue-au-Bresil

    Ce sont cinq jours de films et de débats à ne pas manquer si ce qui se passe au Brésil éveille votre curiosité. L’élection présidentielle s’y déroulera en octobre, avec un candidat raciste, sexiste, et nostalgique de la dictature militaire en embuscade. La pauvreté, les inégalité et la violence remontent après une amélioration sous la présidence de gauche de Lula, aujourd’hui en prison pour corruption. La déforestation de l’Amazonie reprend de plus belle... Pour aborder ces sujets et bien d’autres le (...)

    ça bouge !

    / #Amériques, #Arts_et_cultures

    #ça_bouge_ !

  • 1月4日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-160104

    RT @nanko_kyokudou: 大河ドラマ「真田丸」の番組宣伝も増え、真田幸村が盛り上がってきましたね。「映画 講談 難波戦記 -真田幸村 紅蓮の猛将-」は遂に、映画館での最終上映です。東京・下北沢トリウッドで、1月3日(日)~8日(金)連日13:30~、1日1回上映。1月20日DVD発売です。 posted at 11:27:47

    Top story: Prominent Members of Turkey’s Arts Community Released After Arrest a… hyperallergic.com/265559/promine…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 10:58:45

    Papier is out! paper.li/ChikuwaQ/13277… Stories via @dtrindadescheer @ellie_nor @BugsGroove posted at 09:16:10

    Top story: #TwitterAgainstWomen, un hashtag pour que le cyberharcèlement ne soi… www.liberation.fr/france/2016/01…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 09:02:25

    RT @AnneMortier1: “Ce n’est pas tellement la lumière qui m’inspire, c’est ce que la lumière éclaire.” #WillyRonis pic.twitter.com/BSGyXBkglp posted at 08:37:29

    RT @TATJANASL: Joel and Ethan Coen on the set of ’No Country for Old Men’ (2007) (...)

  • À Paris, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la vie de bohème se développe. Le groupe des #Arts Incohérents est une des figures du mouvement.

    Les Arts incohérents, sérieux s’abstenir — Macha Séry (#paywall)
    http://www.lemonde.fr/ete/article/2011/07/22/les-arts-incoherents-serieux-s-abstenir_1551656_1383719.html

    En 1882, Jules Ferry rendit l’enseignement obligatoire et Jules Lévy l’esprit de sérieux facultatif. On ignore combien de gamins prirent le chemin de l’école. On tient pour assuré que le 2 octobre de cette année-là le jeune écrivain a reçu chez lui deux mille personnes qui piétinèrent dans l’espoir d’apercevoir des oeuvres loufoques imaginées par quelques amis. L’idée lui a été soufflée par le journaliste Emile Goudeau, celui-là même qui a fondé, quatre ans plus tôt, le cercle des Hydropathes.

    Ils sont nés, écrivent-ils, à Califourchon-en-Celle, nés à Quil (Ain), nés au Fitte dans l’A dêche, né viables, nés-léphant, nés Patant, nés pas content, né-coutent que les bons conseils, né-lèvent pas d’objections, ainsi de suite.

    « Aquarium en verre dépoli pour poisson timide » — Luc Ferry
    http://www.lucferry.fr/%C2%AB-aquarium-en-verre-depoli-pour-poisson-timide-%C2%BB

    « L’incohérent est jeune, il lui faut en effet la souplesse des membres et de l’esprit pour se livrer à de perpétuelles dislocations physiques et morales. Pincer un cavalier seul sur la corde de l’insenséisme est interdit aux hommes mûrs. L’incohérent n’a conséquemment ni rhumatisme, ni migraines. Il est nerveux et robuste. Il appartient à tous les métiers qui se rapprochent de l’art : un typographe peut être incohérent, un zingueur jamais ! […] »

    Les Arts Incohérents
    http://www.artsincoherents.info

    #culture #histoire