company:avant

  • Avant-propos de : « A l’école du partage. Les communs dans l’enseignement » | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/06/24/avant-propos-de-a-lecole-du-partage-les-communs-dans-le

    Nous avons commencé à exercer notre métier de professeures documentalistes au début des années 2000. Depuis cette époque, le déploiement des technologies numériques, et notamment du web, a transformé la société et notre profession d’enseignantes. Ce que nous avons appris lors de notre formation s’est donc avéré très vite obsolète. Il y a une dizaine d’années, nous sommes retrouvées en grand questionnement sur les contenus à transmettre aux adolescents que nous avions face à nous. Comment accompagner leurs pratiques de recherche d’information, leur utilisation des blogs, des forums, des médias sociaux ?

    #C&F_éditions #Ecole_partage #Hélène_Mulot #Marion_Carbillet

  • Le « New York Times » renonce aux dessins politiques : « Aujourd’hui, les rédactions préfèrent les photos aux dessins »
    https://www.liberation.fr/planete/2019/06/11/le-new-york-times-renonce-aux-dessins-politiques-aujourd-hui-les-redactio

    A la suite d’une polémique née d’un dessin jugé antisémite, le quotidien américain cessera d’en publier à compter du 1er juillet. L’historien des médias Christian Delporte explique comment les journaux peuvent craindre les controverses et les incompréhensions.

    Le New York Times a annoncé lundi qu’il ne publierait plus de dessins politiques dans son édition internationale à compter du 1er juillet. Le quotidien américain souhaite ainsi s’« aligner » sur son édition nationale, qui n’en relaie plus depuis des années. Cette décision intervient suite à une polémique liée à une caricature jugée antisémite ce qui fait regretter à l’historien des médias Christian Delporte la raréfaction des dessins de presse, vecteurs d’une certaine liberté, au profit des photos, moins sujettes aux controverses.
    La décision du New York Times est-elle inédite dans la presse américaine ?

    Je n’ai pas le souvenir d’un exemple aussi radical. Habituellement, les rédactions font passer le dessin de la une à la page trois, puis aux pages intérieures… Ce qui lui donne moins de visibilité, sans le faire disparaître. Les dessinateurs ont cependant toujours été beaucoup plus consensuels aux Etats-Unis qu’en France. Nous avons en effet une tradition de presse d’opinion qui n’existe pas outre-Atlantique, où les journaux ne veulent pas choquer les lecteurs. Le problème des dessins, c’est qu’il s’avère difficile d’en publier qui plaisent à tout le monde. C’était pourtant un peu ce qu’essayait de faire le New York Times jusqu’à présent. Ses illustrations n’allaient pas très loin mais c’était visiblement déjà trop. Ce titre souhaitant viser un public large, le dessin reste gênant. Et encore plus le dessin politique qui est nécessairement un peu mordant.

    De manière générale, même si elles recourent à l’humour voire à l’ironie, les illustrations de la presse américaine ne se montrent jamais outrageantes, elles n’indignent pas le public. Or, dans le climat actuel, elles risquent de le devenir encore moins. Ce qui se révèle presque frustrant pour les dessinateurs. Si on imposait aux illustrateurs français les mêmes conditions qu’aux Etats-Unis, ils trouveraient cela extrêmement contraignant. Là-bas, le dessin entre en effet dans une ligne éditoriale alors qu’en France, leurs auteurs demeurent plus autonomes.
    Y voyez-vous une menace pour la liberté de la presse ?

    Un dessin que tout le monde aime c’est un mauvais dessin. Cabu [caricaturiste assassiné lors de l’attentat de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015] disait d’ailleurs qu’« un dessin c’est un coup de poing dans la gueule ». Une bonne illustration est forcément transgressive, ce qui peut déranger dans un monde politiquement correct. De nos jours, toute image peut être mal interprétée.

    Bien sûr, il ne faut pas exagérer. Ce n’est pas une grande atteinte à la liberté de la presse. Mais le dessin exprime tout de même une opinion. Dès l’instant où l’on écarte cette opinion, cela réduit l’espace de la liberté. C’est symptomatique d’une époque. Avant-guerre [la Seconde Guerre mondiale, ndlr], le dessin était, au contraire, quelque chose d’extrêmement important. C’était une sorte d’éditorial. Pourtant, quand une rédaction veut, actuellement, adoucir sa ligne éditoriale, le dessin devient gênant.
    Les dessins de presse risquent-ils de disparaître ?

    Aujourd’hui, les directeurs de publication préfèrent les photos aux dessins. Elles limitent les dérapages et s’avèrent, d’une certaine manière, plus universelles alors que le dessin ne l’est pas. Tout le monde ne le comprend pas forcément. D’autre part, il se révèle difficilement exportable à l’étranger, surtout quand il comporte une légende. Ce qui explique en partie que, depuis une quarantaine d’années, il y en ait de moins en moins dans la presse. Quand une rédaction doit sacrifier quelque chose par manque de place, c’est, en effet, toujours les dessins.

    Le problème vient aussi du fait que les contenus des journaux n’aient plus de limites. Ils circulent librement. Or, un dessin prend son sens dans le contexte de son support. Si on l’enlève, il peut être mal interprété. Le site de Charlie Hebdo a ainsi bloqué les téléchargements de ses illustrations pour éviter qu’elles se diffusent, qu’elles soient déformées et qu’on leur fasse dire le contraire de leur message initial.

    Mais, avec les réseaux sociaux, cela s’avère strictement impossible de garder le contrôle. Un dessin se retrouve très vite à l’autre bout du monde, au risque de donner naissance à une polémique explosive. Les rédactions deviennent donc de plus en plus prudentes, et ce sont finalement ces précautions qui limitent la liberté de la presse. Elles ne veulent pas publier une image qui risque de se retourner contre elles.
    Augustine Passilly

  • #Andrea_Dworkin : COÏTS – Avant-propos
    https://tradfem.wordpress.com/2018/12/29/coits-avant-propos

    Quand j’ai terminé l’écriture d’Intercourse, un collègue m’a conseillé d’y ajouter une présentation pour expliquer le contenu du livre. De cette façon, les gens ne seraient pas choqués, apeurés ou irrités, puisque les idées leur seraient déjà familières, mâchées d’avance, plus digestes ; je m’épargnerais des interprétations erronées ou malicieuses, des distorsions délibérées ; et mon empressement à montrer patte blanche attesterait de mon désir que les gens m’aiment ainsi que mon livre, quintessence d’une attitude féminine. Cela serait un genre de demi-génuflexion.

    D’autres collègues – sans doute plus francs – m’ont conseillé tout de go de le publier sous un nom d’emprunt. J’ai refusé ; et Intercourse est devenu l’équivalent d’un test de Rorschach social où les gens ont lu les caricatures qu’ils imaginaient de moi et tout ce qu’ils présumaient connaître à mon sujet. D’abord édité aux États-Unis, en même temps que mon roman Ice and Fire, en 1987, Intercourse continue à être traîné dans la boue par des gens qui ne l’ont pas lu, réduit à quelques slogans par des journalistes se posant en critiques, en sages ou en grands penseurs, traité comme un écrit odieux et haineux par tous les crétins qui s’imaginent que l’apaisement de notre monde violent viendra d’encore plus de respect envers des hommes blancs et décédés.

    COÏTS , traduit par Martin Dufresne, paraîtra en janvier au Québec (Éditions du remue-ménage) et en Europe (Éditions Syllepse). Signalez-le à votre libraire SVP, ou commandez-le directement aux éditeurs : http://www.editions-rm.ca ou https://www.syllepse.net

  • Avant-propos − Courrier des statistiques N1 - 2018 | Insee
    https://www.insee.fr/fr/information/3646998?sommaire=3647035

    « Il faut que tout change pour que rien ne change. »
    Lampedusa T., Le Guépard

    Le Courrier des statistiques a accompagné des générations de statisticiens pour lesquels il était une référence. À sa lecture, on mesure à la fois la permanence des grandes problématiques du système statistique public et notre capacité collective à évoluer et innover pour coller aux besoins de notre temps. Sa mise en sommeil il y a quelques années avait laissé un certain nombre d’entre nous orphelins. Ce numéro inaugure donc le retour de cette revue emblématique.

    Qui dit renouveau du Courrier des statistiques dit nouvelle numérotation (le lecteur en appréciera la subtilité), et surtout nouvelle maquette et nouveau format, avec une édition complètement numérique, accessible sur notre site internet. La Revue sortira deux fois par an, en décembre et en juin. Pour ne pas manquer un nouveau numéro, vous pouvez vous abonner aux avis de parution.

    Mais pour l’essentiel, c’est-à-dire l’esprit, le Courrier des statistiques reste dans la lignée de son prédécesseur... tout en se renouvelant. Vous trouverez ainsi dans la revue des articles sur les méthodes de la statistique publique, ses grandes opérations, ses projets, son organisation, le cadre juridique dans lequel elle s’exerce, mais aussi désormais des éclairages plus fréquents sur l’activité d’autres Instituts nationaux de statistique, des réflexions prospectives, et une ouverture sur les nouvelles sources de données. Si le Courrier des statistiques ne sera pas systématiquement disponible en anglais, les articles que vous souhaitez traduire ou faire traduire, parce que susceptibles d’intéresser nos collègues étrangers, pourront aussi être mis en ligne.

    La revue est ouverte à tous les statisticiens publics et aux experts français et étrangers qui s’y intéressent et qui ont des idées d’articles. Pour atteindre le niveau d’exigence souhaité en matière de rigueur et clarté du propos, la rédaction en chef vous accompagnera dans la phase d’écriture, de validation et de relecture. Un petit guide vous donnera les principales consignes de présentation et bonnes pratiques de rédaction à respecter afin que votre article informe et intéresse vos lecteurs, sur les sujets qui vous tiennent à cœur, sans perdre ni lasser.

    Comme nous le rappelle le Directeur général de l’Insee dans son éditorial, nous avons envers nos collègues, mais aussi nos concitoyens, un devoir de pédagogie sur nos méthodes, et pas seulement sur nos statistiques et études. En écrivant dans le Courrier des statistiques, vous participerez à la transparence que nous leur devons. Qui mieux que vous peut contribuer à cette entreprise éminemment démocratique ?

    Et maintenant, chers auteurs, à vos plumes et claviers...

    Pascal Rivière
    Directeur de la collection, Insee

    • Courrier des statistiques N1 - 2018 | Insee
      https://www.insee.fr/fr/information/3647035
      présentation du numéro, suivie du sommaire

      Le premier numéro est paru. Il comporte un article du directeur général de l’Insee sur l’organisation administrative du système statistique public en France, qui reprend son intervention au World Statistics Congress de l’International Statistical Institute en 2017.
      Un dossier de quatre articles éclaire ensuite la problématique de l’utilisation des sources administratives en statistique, avec en particulier une présentation de la DSN par la directrice du GIP - Modernisation des Déclarations Sociales. Puis on change de registre avec la mise en place du dispositif mondial d’identifiant unique des intervenants sur les marchés financiers (Legal Entity Identifier, LEI), et le rôle qu’y joue l’Insee. Enfin, le dernier article présente de façon pédagogique la notion de statistique publique sous ses différentes facettes, tant au niveau français qu’européen.

  • Grande Guerre : au milieu des râles, les premiers cris des surréalistes
    https://next.liberation.fr/culture/2018/11/10/grande-guerre-au-milieu-des-rales-les-premiers-cris-des-surrealistes

    Paul Eluard, Jacques Vaché, André Breton, Louis Aragon, Joë Bousquet… Pour eux, la guerre aura été la matrice d’une pensée et d’une œuvre en rupture. A l’abattage des hommes doit succéder celui de toutes les conventions.

    Des décombres surgit parfois un monde nouveau. Souvent ! ajoutent les générations suivantes comme un acte de foi, une croyance absolue en un monde régénéré par le cataclysme d’avant. La guerre de 14-18 aura précipité la France dans la modernité. Pour s’en convaincre, il n’est que de voir toutes les innovations technologies nées de conflit dans le seul but de mieux s’entre-tuer : avions, chars d’assaut, mitrailleuses, gaz… Le progrès aura eu là des relents fétides…

    Avant la France vivait sa « Belle Epoque », une période de relatif calme après la guerre de 70 et la Commune. Les conséquences de l’affaire Dreyfus s’estompent. La République est installée. Les chemins de fer se développent. Le rail entre dans les campagnes. Seule la question religieuse avec la séparation de l’Eglise et de l’Etat, vient aviver les vieilles plaies. La France, confortablement installée dans ce cocon, traîne des pieds pour entrer dans le XXe siècle et vit toujours à l’heure du précédent.

    La guerre sera la matrice de toute une nouvelle génération d’écrivains. Même si pour certains, ils ont publié avant-guerre, tous, mobilisés dès 1914 ou en 1915, professeront la même volonté de rompre avec l’ancien monde, promettant de casser ses conventions, de « ruiner la littérature » selon la formule de Paul Eluard dans un petit mot adressé à André Breton. Pour une grande part, la guerre sera le creuset où se trempera le surréalisme. Tout comme en Italie où l’après-guerre verra se développer un mouvement se voulant résolument « moderne », le futurisme, dont le manifeste initial a été publié en 1913 ; idem avec « l’expressionnisme » en Allemagne.

    Paul Eluard est mobilisé comme infirmier dès 1914, quelques mois seulement après sa sortie du sanatorium. Il est affecté à l’hôpital ordinaire d’évacuation numéro 18 à Hargicourt, dans la Somme. En 1917, sur le front au sein du 95e régiment d’infanterie, il rédige quelques poèmes restés fort peu connus.

    « Oh ! le bruit terrible que mène la guerre parmi le monde et autour de
    nous ! Oh ! le bruit terrible de la guerre ! Cet obus qui fait la roue,
    la mitrailleuse comme une personne qui bégaie,
    et ce rat que tu assommes d’un coup de fusil ! ». (Notre mort)

    André Breton, étudiant en classe préparatoire aux études de médecine est déclaré bon pour le service le 17 février 1915. Il rejoint Pontivy pour y faire ses classes dans « un cloaque de sang, de sottise et de boue ». Le futur étudiant en médecine est affecté à Nantes en juillet 1915, ville dont le pape du surréalisme écrira dans Nadja qu’elle « est la seule où j’ai l’impression qu’il peut m’arriver quelque chose qui en vaut la peine ». Interne en 1916 à l’hôpital de la rue Marie-Anne du Boccage, il y fera une rencontre déterminante, cruciale même pour la suite de son aventure littéraire, celle du Nantais Jacques Vaché qui, rescapé de la tuerie, mourra en 1919 d’une surdose d’opium dans une chambre d’un hôtel cossu du centre-ville.

    Ses lettres de guerre viennent d’être republiées avec une préface et tout un appareil de notes rédigé par un autre Nantais, Patrice Allain, maître de conférences, un des plus fins connaisseurs de l’œuvre et de la vie de ce précurseur du surréalisme qui, épuisé par la guerre, n’aura brillé qu’un court instant. Avant-guerre, le jeune homme, un brin dandy, lecteur de Jarry, amateur du « nonsense » britannique et de l’Umour – orthographié sans h –, aura été l’animateur d’un petit cénacle littéraire sur les bords de Loire. Le temps de la guerre, la ville devient alors le berceau du surréalisme. Dans ses missives, pour la plupart adressée à sa famille, à ses proches et à André Breton, Vaché relate ses journées de poilu.

    Au fil des mois, le ton change. Parti à la guerre avec un certain enthousiasme, il sera affecté comme interprète auprès des troupes anglaises en Champagne dans ce qui est appelé « la tranchée des cadavres », et décrit toute son horreur de manière poétique, dans la mesure où la censure laisse passer ses lettres. Le 30 septembre 1915, c’est un véritable petit tableau de genre qu’il peint à sa tante. « Le ciel classique sanglant, la nuée de corbeaux, les débris de casque… les armes broyées — On s’oublie à regarder — avant que le râle bizarre et effrayant d’un homme qui va mourir ne vous fasse dresser les cheveux sur la tête — Ces plaintes de mourants sont navrantes… tant qu’ils causent, ou qu’ils appellent leurs mères… […] On les plaint encore avec son cœur d’homme — Mais lorsque ce n’est plus qu’un sanglot rythmé — lointain — que l’on sent que ces yeux révulsés ne regardent plus ici, mais que déjà ce malheureux vit dans un monde différent du nôtre. On a peur — On sent sa chair se hérisser — La terreur instinctive de la bête devant la mort. »

    En 1916, Breton, lui, est affecté au centre neuropsychiatrique de Saint-Dizier, qui accueille les soldats traumatisés de retour du front. Il y fait la découverte de l’œuvre de Sigmund Freud, qui exercera ensuite sur les surréalistes une très grande influence, notamment via la place donnée à l’écriture automatique.

    Au duo Vaché-Breton s’adjoint Louis Aragon. Breton et lui se connaissent déjà pour s’être côtoyés sur les bancs de l’école de médecine. Aragon est mobilisé en 18 sur le front des Ardennes comme brancardier. Il voit arriver vers lui ceux qu’il sait ne pouvoir sauver.

    « Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
    Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu […]
    Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille

    Qu’un obus a coupé par le travers en deux
    Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
    Et toi le tatoué l’ancien légionnaire
    Tu survivras longtemps sans visage sans yeux

    On part Dieu sait pour où ça tient du mauvais rêve
    On glissera le long de la ligne de feu
    Quelque part ça commence à n’être plus du jeu […]

    Comment vous regarder sans voir vos destinées
    Fiancés de la terre et promis des douleurs
    La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
    Vous bougez vaguement vos jambes condamnées […]

    Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
    Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
    Déjà le souvenir de vos amours s’efface
    Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri » (Tu n’en reviendras pas)

    Et cette génération confrontée à la mort à toute heure de la journée veut brûler les étapes… Aller, et aller vite de peur que le passé ne vous rattrape. A l’abattage des hommes doit succéder celui de toutes les conventions. « Modernité aussi donc constante et tuée chaque nuit […] Former la sensation personnelle à l’aide d’une collusion flamboyante de mots rares. Nous laisserons l’Honnêteté logique — à charge de nous contredire », écrit Vaché dans une lettre à André Breton, datant de 1917, posant ainsi une des pierres fondatrices de ce qui sera le premier manifeste du surréalisme. Et pour mieux le mettre en pratique, toujours dans la même lettre, « PANTINS— PANTINS— PANTINS— voulez-vous de beaux pantins de bois coloriés— deux yeux— flamme morte et la rondelle de cristal d’un monocle — avec une pieuvre machine à écrire », lâche Vaché en proie à la fièvre du front.

    Dans cette galaxie figure aussi un poète sombre, une figure noire, celle de Joë Bousquet. Le mouvement surréaliste sera un mouvement dont il sera le perclus, l’immobile. Blessé le 27 mai 1918 à la bataille de Vailly, dans l’Aisne, à hauteur de la colonne vertébrale, il perd l’usage de ses membres inférieurs. Sa vie se poursuivra sur un lit dans sa petite chambre à l’intérieur des remparts de la cité de Carcassonne où, ironie du sort, il réside rue de Verdun. Il mourra en 1950 à l’âge de 53 ans après trente-deux ans de réclusion entre les quatre murs de sa chambre.

    Bousquet poursuit les expériences intérieures en usant de drogues comme il le raconte dans la Tisane de sarments. « Ma blessure existait avant moi, je suis né pour l’incarner, écrira-t-il. Et alors, j’ai compris que c’était fini et je suis resté debout […]. Je n’ai pas eu à attendre longtemps. Une balle m’a atteint en pleine poitrine, à deux doigts de l’épaule droite, traversant obliquement mes poumons pour sortir par la pointe de l’omoplate gauche ; ce qui faisait, du même coup, traverser au projectile mes deux poumons et la partie avant du corps vertébral. Je suis tombé », raconte-t-il dans une lettre envoyée à un ami. Tombé pour ne jamais plus se relever tout en restant vivant. Cloîtré pour revisiter son imaginaire tandis que ses amis surréalistes tentaient, avec la boue des tranchées, de façonner les mots d’un monde nouveau.

    Christophe Forcari

    Illustration : André Breton par Man Ray, dans les années 30

    #guerre #Grande_guerre #11-Novembre #surréalisme #Paul_Eluard #Jacques_Vaché #André_Breton #Louis_Aragon #Joë_Bousquet

  • Avant-propos par Nicolas Taffin à Révolution Paine | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/09/19/avant-propos-par-nicolas-taffin-a-revolution-paine

    Cette année, nous devrions toutes et tous célébrer le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits humains, adoptée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies à Paris. Nous devrions… et pourtant, le cœur ne pourrait être léger à célébrer, quand nous constatons toujours, et partout, des manifestations cruelles d’inégalité et d’oppression ; quand nous voyons notre incapacité à traiter dignement les personnes qui transitent d’un pays à un autre sous la pression de la guerre, de l’économie mondialisée ou des changements climatiques ; quand sont pratiquées des inégalités de traitement ou le harcèlement pour cette moitié de l’humanité que sont les femmes ; quand se manifestent mille autres vexations et privations de ce qui avait pourtant été défini dès 1789, et renforcé ou confirmé en 1948, comme les droits fondamentaux de tout être humain. Toutes ces situations interpellent et révoltent les jeunes citoyennes et citoyens que nous sommes, citoyens pourtant constitués sur ces droits. Jamais la démocratie n’a autant reculé sur le globe que ces dernières années. Afin de mesurer l’écart qui sépare notre présent des intentions initiales, si difficilement constituées en lois, nous avons souhaité remonter le fil des droits humains, jusqu’à une de leurs sources, ou du moins un de leurs plus fervents défenseurs, alors que ces droits faisaient l’objet de violentes attaques dès la Révolution française. Cet auteur est un être surprenant, un écrivain passionnant que notre vocation d’éditeurs ne pouvait laisser dans la pénombre qui l’entoure encore en France, tandis qu’il bénéficie d’une notoriété (certes critique) outre-Manche et d’un rayonnement incontestable outre-Atlantique.

    Thomas Paine, premier citoyen du monde

    #Thomas_Paine #Paine #C&F_éditions

  • Trois ans en Bretagne, une investigation sous pression | Les pieds sur terre
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/journal-breton-saison-2-epilogue-2

    Depuis trois ans, Inès Léraud tient son journal breton : une immersion en vingt épisodes dans la commune de Maël-Pestivien, au cœur des Côtes d’Armor. Dernier épisode de la série, l’épilogue 2 fait le point sur les obstacles rencontrés par Inès Léraud ces derniers mois : les intimidations reçues par certains témoins et la manière dont les services de communication des grandes entreprises agroalimentaires tentent de décrédibiliser ses enquêtes. Durée : 28 min. Source : France Culture

    http://rf.proxycast.org/1477045363050291200/10078-06.09.2018-ITEMA_21798475-0.mp3

  • Histoire populaire de la France
    En 1980, l’universitaire Howard Zinn publiait une « Histoire populaire des États-Unis » afin de redonner la parole à ceux qui en avaient été privés — les femmes, les Amérindiens, les esclaves… Trois décennies plus tard, #Gérard_Noiriel s’est lancé dans un projet comparable au sujet de la #France. De la guerre de Cent Ans à nos jours, son ouvrage décortique les relations de pouvoir au sein de la société.
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/08/NOIRIEL/58948
    https://agone.org/memoiressociales/unehistoirepopulairedelafrance
    #histoire


    À paraître le 19/09/2018

  • Salah Hamouri en détention : la famille dénonce un acharnement judiciaire
    Modifié le 05-09-2017 à 13:03 | Avec notre correspondante à Jérusalem, Marine Vlahovic
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20170905-territoires-palestiniens-salah-hamouri-prison-justice-israel

    A Jérusalem, la saga judiciaire de Salah Hamouri se poursuit. Soupçonné d’avoir renoué avec des « organisations politiques illégales », le Franco-Palestinien a été arrêté par l’armée israélienne à son domicile de Jérusalem-Est le 23 août dernier. La semaine dernière, le ministère de la Défense israélien avait décidé de le placer six mois en détention administrative la semaine dernière. Mais le tribunal israélien a finalement décidé qu’il purgera trois mois de prison : c’est le reliquat de sa peine avant sa libération dans le cadre de l’échange de prisonniers avec Gilad Shalit en 2011.

    La famille et les avocats de Salah Hamouri dénoncent un acharnement judiciaire contre le jeune homme et demandent aux autorités françaises d’intervenir. Avant sa libération anticipée dans le cadre de l’échange de prisonniers avec Gilad Shalit en décembre 2011, il lui restait trois mois à purger. Pour Sahar Francis, l’avocate du franco-palestinien, il s’agit surtout de le laisser en détention à tout prix : « C’est la première fois qu’un juge décide de "réactiver" un reliquat de peine. Dans tous les cas, Salah reste en détention. Et en fin de compte, c’était leur objectif depuis le début, car depuis son arrestation et son interrogatoire ils n’ont jamais formulé d’accusation claire ou présenter de preuves contre lui »

    Salah Hamouri est soupçonné d’avoir renoué avec une « organisation politique illégale », ce qu’il nie, et son père Hassan Hamouri demande aux autorités françaises de faire pression sur Israël. « Les Français doivent se montrer dur envers Israël, Le président, le ministère des Affaires étrangères et le consulat doivent bouger maintenant. Nous n’avons plus le temps. Sinon cette histoire ne va jamais se terminer ».

    Salah Hamouri risque toujours d’être placé en détention administrative, un régime de détention, sans inculpation ni jugement, condamné par la France et l’Union Européenne. Salah Hamouri a déjà passé sept ans dans les geôles israéliennes, accusé d’avoir projeté l’assassinat du rabbin le plus influent de l’Etat hébreu. Il s’est toujours déclaré innocent.

    #Salah_Hamouri

    • ADDAMEER
      05 September 2017
      http://www.addameer.org/news/salah-hamouris-administrative-detention-order-replaced

      The Jerusalem District Court has reinstated a previously issued sentence from 2005 for Addameer’s field researcher and human rights defender Salah Hamouri’s, who was issued a six months administrative detention order on 29 August 2017. During the order’s confirmation hearing on 5 September 2017, the judge decided to replace the administrative detention order with a three-month sentence. This three-month represents the time that was left for Salah to serve prior to his release as part of the Wafa Al Ahrar exchange deal. Hamouri was to be released on 13 March 2012, but instead, was set free on 18 December 2011 as part of the exchange deal.

      Addameer’s attorney, Mahmoud Hassan, said that this decision will not prevent Hamouri from being placed under administrative detention again even after he serves the rest of his previous sentence. Hassan also noted that the prosecution nor the intelligence were in favor of the decision and will be filing an appeal.

      Addameer believes that this decision comes in response to the international pressure and campaigns calling for the immediate release of Hamouri. As a result, Israel’s reinstatment of the sentence represents an attempt at legitimizing Hamouri’s detainment. Addameer again emphasizes that Salah’s arrest and subsequent detainment represents an egregious attack by the occupation against the work of human rights defenders in Palestine. Take action now and sign this petition directed to French president Emanuel Macron and European officials demanding them to act now.

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      Israeli court reinstates former prison sentence for Palestinian-French NGO worker
      Sept. 5, 2017 9:24 P.M. (Updated : Sept. 5, 2017 9:26 P.M.)
      http://www.maannews.com/Content.aspx?id=778980

      BETHLEHEM (Ma’an) — A Jerusalem court replaced a six-month administrative detention order — imprisonment without charge or trial — issued against Salah Hamouri, a human rights defender and field researcher for Palestinian prisoners’ rights group Addameer, and replaced it on Tuesday with a reinstatement of a past sentence when Hamouri was released during an Israeli-Palestinian prisoners exchange six years ago.

  • Sri Lanka Bans Private Floating Armouries - The New Indian Express
    http://www.newindianexpress.com/world/Sri-Lanka-Bans-Private-Floating-Armouries/2015/11/16/article3130540.ece

    Sri Lanka has banned private floating armouries, but Private Maritime Security Companies (PMSCs) will be allowed to function (...) following a major scandal over the functioning of the Lanka-based PMSC, Avant Garde Maritime Security Services Ltd (AGMSL).

    (...) the controversial company, which ironically was a Joint Venture (JV) with the Defence Ministry’s security firm Rakna Arakshaka Lanka Ltd (RALL). The JV, entered into in 2012, has since been cancelled. (...)

    From 2009 to 2012, the Navy was the repository of weapons that were lent to the PMSCs for anti-piracy operations in the Red Sea area. After the setting up of the RALL-AGMSL JV, which acquired two floating armouries, the Navy lost revenue to the tune of LKR 1.2 billion (US$ 8.4 million), according to a report.

    Several illegalities in the operation of the RALL-AGMSL JV were discovered after the exit of the Mahinda Rajapaksa government in January this year. The AGMSL’s floating armouries had sailed in the high seas with weapons that were not authorised, police and the Navy alleged.

    In October, one of its floating armouries had sailed into Indian waters off Minicoy, and also entered Maldivian waters, thus exposing itself to punitive action by the Indian and Maldivian navies.

    Permission to enter Galle port was taken from the Defence Ministry, but only at the end of the journey. When the vessel entered the port, it had 861 weapons on board, but authorisation had been given for only three specified weapons and three Sea Marshals. The vessel’s crew had kept its route a secret and also lied about their captain’s identity. Besides, there are money laundering and corruption cases against the AGMSL, which are being investigated.

    #arsenaux_flottants #piraterie #Sri_Lanka #Inde

  • La #coopérative jeunesse de service à #Quintin, c’est parti ! - Avant-Premières, Coopérative d’activités et d’emploi
    http://www.avant-premieres.coop/La-cooperative-jeunesse-de-service.html

    Les #CJS ont pour objectifs de permettre à un groupe de jeune de se sensibiliser à l’entrepreneuriat coopératif et sont accompagnées au niveau local par différents acteurs de l’économie sociale et solidaire et du territoire : la mairie de Quintin, la MJC de Quintin, Rich’ESS le pôle de l’économie Sociale et solidaire du pays de st Brieuc, la Coopérative d’activités et d’emploi Avant-Premières.

    #Coopérative-jeunesse-de-service #côtes-d-armor #22