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  • Martine Orange "AÉROPORTS DE PARIS : LA PRIVATISATION DE TOUS LES SOUPÇONS"
    Médiapart 18 février 2019

    Tout est étrange dans le projet de loi portant sur la privatisation du groupe ADP. Le texte est volontairement flou, les règles choisies sont hors norme, la durée de 70 ans de concession sans comparaison. Le gouvernement prévoit même de payer les actionnaires minoritaires pour privatiser et de payer pour reprendre le bien public à la fin de la concession. De quoi soulever nombre de doutes et de soupçons.

    « Heureusement, il y avait l’affaire Benalla. On craignait que la procédure d’indemnisation que nous avons prévue pour la privatisation d’ADP [anciennement Aéroports de Paris – ndlr] soulève des oppositions. En fait, les députés ont à peine regardé. Tout est passé sans problème. »

    Aigline de Ginestous est en verve lors de ce dîner parisien, un soir de septembre. Le projet de loi Pacte, dans lequel est inscrite la privatisation des aéroports de Paris, est alors en discussion en commission à l’Assemblée nationale. Mais les parlementaires ont l’esprit ailleurs, semble-t-il, troublés par ce qui se passe à la commission des lois au Sénat.

    Aigline de Ginestous est alors manifestement très investie dans ce projet. Ancienne salariée de la banque Rothschild, très active dans la levée de fonds d’En Marche ! lors de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, elle est devenue, après les élections, collaboratrice parlementaire de Roland Lescure, président de la commission des affaires économiques et rapporteur général de la loi Pacte. Elle a aussi beaucoup travaillé sur ADP. Alors ce soir-là, elle se laisse aller aux confidences, face à des invités un peu médusés de découvrir tant de choses restées dans l’ombre dans ce projet de privatisation.

    Elle pourrait d’ailleurs continuer à suivre le projet à l’avenir. Depuis le 16 octobre, à l’occasion du remaniement ministériel, Aigline de Ginestous a été nommée cheffe de cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances. Contactée, elle n’a pas répondu à notre message.

    Les initiateurs du projet de loi sur la privatisation d’ADP avaient raison de s’inquiéter de la façon dont serait reçu le texte par les parlementaires. Car payer des indemnités aux actionnaires actuels pour privatiser est sans précédent dans une opération de privatisation. C’est l’une des étrangetés, mais pas la seule, dans ce projet de privatisation d’ADP.

    Tout semble volontairement flou, opaque. Même le Conseil d’État, pourtant de tradition peu contestataire, ne peut s’empêcher de relever en introduction de son avis « le caractère singulier de la réforme envisagée par le gouvernement qui conduit à prévoir, dans le projet de loi, un mécanisme “sui generis” d’indemnisation de la société ADP présentant une grande complexité ».

    « C’est un texte presque incompréhensible. Pour en comprendre le sens et la finalité, il faudrait savoir l’objectif que les politiques poursuivent », analyse l’avocat Dominique Schmidt, spécialiste en droit des sociétés et droit boursier.

    Les chiffres clés d’ADP en 2018. © ADP
    Les chiffres clés d’ADP en 2018. © ADP
    L’ennui est que le gouvernement n’a jamais articulé une argumentation convaincante sur ce dossier : pourquoi veut-il vendre à toute force ADP ? La société représente un caractère stratégique évident : elle contrôle la dizaine d’aéroports civils d’Île-de-France dont Roissy, Orly, Le Bourget et l’héliport d’Issy-les-Moulineaux.

    Roissy est classé comme le dixième aéroport mondial pour son trafic passager. Mais si l’on additionne les seuls trafics passagers d’Orly et de Roissy, ADP devient la première société aéroportuaire du monde, devant Atlanta, Pékin et Dubaï. Ces dernières années, la société a enregistré une croissance annuelle de 10 à 30 % de son chiffre d’affaires. Son bénéfice représente une marge nette de 14 %. Elle verse quelque 100 millions de dividendes par an à l’État.

    Alors pourquoi se séparer d’un tel actif ? Même les États-Unis ont gardé la propriété publique de leurs aéroports, les considérant comme des infrastructures stratégiques. L’aéroport de Francfort, troisième aéroport européen, est contrôlé majoritairement par le Land de Hesse et la ville de Francfort. Quant à la Grande-Bretagne, les autorités de la concurrence ont imposé que les deux principaux aéroports de Londres, Heathrow et Gatwick, soient séparés avant d’être privatisés afin de ne pas constituer un monopole.

    Or dans le projet de loi, aucune des précautions n’apparaît : le gouvernement ne prévoit ni maintien d’une présence publique ou des collectivités territoriales, ni séparation pour éviter une situation de rente excessive. Tout doit être cédé d’un bloc à un seul exploitant pendant 70 ans.

    « Les explications du gouvernement ne tiennent pas la route. Sa justification pour privatiser ADP, Engie et La Française des jeux est qu’il veut dégager 10 milliards d’euros pour créer un fonds d’innovation de rupture. Une fois placées, ces sommes doivent lui permettre d’obtenir 300 millions d’euros. Tout cela n’a aucun sens. L’État peut facilement trouver 300 millions d’euros sans ces opérations », soutient le député Charles de Courson qui, tout en ne se disant pas hostile par principe à la privatisation d’ADP, a beaucoup bataillé contre le gouvernement lors de la discussion du texte.

    Lors du débat parlementaire, le ministre des finances Bruno Le Maire a tenté de répondre en avançant des arguments d’une grande faiblesse. Les trois sociétés versent quelque 800 millions d’euros de dividendes par an à l’État, soit bien plus que les 300 millions attendus. Mais cet argent a un rendement de seulement 2,2 %, selon le ministre des finances, alors que l’argent tiré de ces ventes et placé pourrait lui offrir un rendement de 2,5 % (voir le compte-rendu des débats ici).

    La bonne opération avancée par le gouvernement a des allures de placement du livret A. Comment justifier l’abandon au privé pendant 70 ans d’un tel bien commun, qui constitue de fait une rente, en mettant en face de tels chiffres ? D’autant que le motif invoqué revient, alors que l’État s’appuie déjà sur la Caisse des dépôts et la BPI, à créer un fonds d’investissement à risque, ce qui ne relève ni de ses missions ni de ses compétences.

    Après l’Assemblée, le texte a été discuté au Sénat début 2019. Entretemps, il y a eu le cruel rapport de la Cour des comptes sur la privatisation des aéroports régionaux, le fiasco confirmé de la vente de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, le scandale renouvelé des autoroutes privatisées. Ces précédents justifiaient de ne pas réitérer l’expérience, surtout avec une société de l’importance d’ADP, ont expliqué les sénateurs. Droite et gauche unies, les sénateurs ont repoussé à début février cette privatisation, ainsi que celle de La Française des jeux et d’Engie.

    « Nous aurons le dernier mot », ont répliqué des députés LREM. La majorité semble bien décidée à rétablir les privatisations prévues dans le cadre de la loi Pacte. Car le gouvernement y tient par-dessus tout.

    Pourquoi tant d’acharnement ? Au bénéfice de qui ? Analyse d’un projet de privatisation qui soulève nombre de doutes et de soupçons.

    Sous le regard de la Constitution
    Jusqu’alors, tous les gouvernements qui se sont succédé ont exclu ADP du champ des privatisations. Même quand la société a été transformée en 2005, afin de permettre l’entrée d’actionnaires minoritaires, il a été inscrit qu’elle resterait contrôlée majoritairement par l’État. La raison invoquée était simple : Aéroports de Paris n’était pas privatisable.

    Selon de nombreux juristes, ADP s’inscrit dans le champ d’application de la Constitution, si l’on invoque le 9e alinéa du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 : « Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. »

    « ADP n’est pas constitutionnellement privatisable : cette société gère directement une frontière vitale placée au cœur de notre capitale économique et politique ; 80 % du trafic aérien de l’étranger vers la France s’effectue en recourant à ses services. Force est donc de constater que l’exploitation de la société ADP a un caractère de service public exercé à l’échelon national », rappellent dans une tribune publiée fin janvier dans Le Mondeplusieurs personnalités, dont Patrick Weil et Paul Cassia (lire le billet de ce dernier dans le Club de Mediapart), parties en guerre contre ce bradage.

    Le caractère inconstitutionnel a été soulevé à plusieurs reprises dans les débats parlementaires. Dans son argumentaire, le gouvernement se retranche derrière l’avis du Conseil d’État donné sur la loi Pacte. En quelques lignes, celui-ci a balayé l’obstacle d’un revers de main : « Si la société ADP est chargée, à titre exclusif, d’exploiter une dizaine d’aéroports civils, ceux-ci sont tous situés dans la région d’Île-de-France. Il estime donc qu’ADP, nonobstant l’importance des aéroports qu’elle exploite, n’exerce pas une activité présentant le caractère d’un service public national ou d’un monopole de fait, au sens et pour l’application du neuvième alinéa du préambule de 1946. »

    Mais sur quoi se fonde le Conseil d’État pour émettre un tel avis ? Lorsqu’une société accueille 80 % des trafics passagers d’un pays, peut-on se limiter à sa seule implantation régionale pour déterminer qu’elle n’exerce pas un monopole national parce qu’elle n’est que francilienne ? Pour trancher ces questions complexes, a-t-il par exemple consulté l’Autorité de la concurrence, dont la mission est notamment de déterminer les marchés pertinents, le caractère monopolistique ou non d’une société ?

    Interrogé par Mediapart, le Conseil d’État a répondu que non, il n’a pas sollicité l’Autorité de la concurrence. Il dit s’en être tenu à la jurisprudence du Conseil constitutionnel sur la question, et notamment sur celle qui avait prévalu lors de la privatisation de Gaz de France. « Le commentaire de la décision du 30 novembre 2006[du Conseil constitutionnel] relève ainsi que la notion de marché à laquelle se réfère implicitement le Conseil constitutionnel pour l’application du neuvième alinéa du préambule de 1946 est beaucoup plus large que celle de “marché pertinent” retenue par le Conseil de la concurrence pour l’application du droit de la concurrence », précise le Conseil d’État.

    Mais sur quoi se fonde l’appréciation, si ce n’est pas sur des critères économiques ? Sans étude, sans estimation chiffrée, sans comparaison, le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État ont donc leur propre estimation de ce qui constitue un monopole. Leur évaluation semble n’avoir qu’un lointain rapport avec ce que dit l’Autorité de la concurrence et, plus largement, avec les théories économiques sur le sujet. Ce qui permet toutes les interprétations, en toute opportunité.

    « Je ne crois pas qu’ADP constitue un monopole physique. Ils sont très rares. Pour ADP, on peut dire que Paris est en concurrence avec le hub de Londres, de Francfort ou d’Amsterdam. C’est là où sont les nouvelles concurrences », dit Charles de Courson.

    Le député de la Marne ne cache pas qu’il a une position un peu originale, même dans son camp. « La privatisation d’ADP, pourquoi pas ? Mais pour quoi faire ? Est-ce que cela permet d’inscrire Paris dans un réseau aéroportuaire international, qui semble être la tendance lourde du développement des services aéroportuaires ? Est-ce que la préservation d’Air France est prise en compte ? Est-ce que cela répond à l’intérêt général ? Si les conditions sont réunies, on peut le faire. Sinon, il faut s’abstenir. »

    Jusqu’à présent, le gouvernement a été incapable d’apporter des réponses à ces questions, de démontrer en quoi cette privatisation répondait à l’intérêt général. À aucun moment, il n’a présenté une vision à long terme, expliqué comment il voyait évoluer le transport aérien, quel rôle pouvait avoir ADP, pourquoi le transfert d’une telle rente au privé avait un sens. Aucun plan, aucun schéma directeur n’a été avancé, comme si l’avenir de Roissy et d’Orly relevait de la seule compétence du futur concessionnaire.

    Le seul projet évoqué est celui de la direction d’ADP : la construction d’un quatrième terminal à Roissy. Ce nouvel équipement, d’un coût estimé entre 7 et 9 milliards d’euros, justifie selon le gouvernement à la fois la privatisation et une concession hors norme de 70 ans. Dans les sociétés, de tels projets s’amortissent plutôt sur 20 ou 30 ans.

    Ce projet d’extension est vivement contesté par les riverains, qui dénoncent une centralisation accrue du trafic aérien sur Roissy. Ils redoutent que leur quotidien ne devienne invivable. Un tel projet démontre bien en tout cas la tentation de concentration – monopolistique aurait-on envie de dire – d’ADP, au contraire de tout ce qui a été affirmé.

    Tout est hors norme dans le projet de loi sur la privatisation d’ADP : les mécanismes imaginés pour la réaliser, les schémas juridiques, la période sur laquelle elle doit s’étendre, et comment l’État envisage de récupérer son bien à la fin.

    En 2005, ADP a changé de statut. L’État lui avait apporté la propriété de tous les actifs aéroportuaires et, pour renforcer son bilan, la propriété foncière de quelque 8 600 hectares de domaine public, avant de l’introduire en Bourse. Mais il était bien inscrit que l’État en garderait le contrôle majoritaire.

    C’est cette architecture qui embarrasse le gouvernement et qu’il veut casser. Pour cela, il lui fallait d’abord résoudre la question foncière. Plus de 8 000 hectares en région parisienne, cela vaut beaucoup d’argent. Pour ne pas avoir à réévaluer la valeur d’ADP, tout en n’ayant pas l’air de brader le patrimoine public, le gouvernement – ou plus exactement Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée à la manœuvre sur le dossier – a imaginé transformer la société en concession.

    Les apparences sont ainsi sauves : officiellement, les terrains restent la propriété de l’État. Le concessionnaire aura-t-il, cependant, la liberté de l’utiliser comme il l’entend pendant la durée de la concession ? Rien n’est dit sur le sujet. Mais tout laisse craindre, au vu des précédents des contrats autoroutiers, que les intérêts de l’État ne soient, une fois de plus, jamais défendus et que le concessionnaire soit libre de faire ce que bon lui semble, sans en avoir payé le prix.

    Une privatisation hors norme
    Cette transformation a conduit le gouvernement à proposer un schéma singulier « d’une rare complexité », comme le dit le Conseil d’État. L’imagination, il est vrai, a été au pouvoir. Le gouvernement a estimé que les actionnaires minoritaires actuels perdaient une partie de la valeur de leur investissement, puisque ADP n’allait plus être une société dont la durée de vie était illimitée, mais bornée dans le temps, la concession étant limitée à 70 ans. Selon l’analyse juridique soutenue par le gouvernement, cela revient à une sorte d’expropriation ou de nationalisation. Il convient donc d’indemniser les actionnaires existants pour cette perte.

    Ainsi, le gouvernement s’apprête à payer pour privatiser ADP. C’est sans précédent. En dépit de nombreuses recherches, il nous a été impossible de trouver un cas semblable en France ou à l’étranger.

    Selon les premiers chiffres avancés par le gouvernement, les indemnités s’élèveraient entre 500 millions et 1 milliard d’euros. Alors que la vente d’ADP est estimée autour de 8 milliards, l’État se priverait ainsi d’une partie de la somme pour dédommager les actionnaires actuels. Parmi ceux-ci figurent Vinci, actionnaire à 8 %, qui a depuis longtemps mis un pied dans la porte de la société, et Schiphol Group, qui exploite notamment l’aéroport d’Amsterdam, actionnaire lui aussi à hauteur de 8 %.

    « L’État a choisi cette formule parce que c’est plus facile à privatiser comme cela, plutôt que de désintéresser les actionnaires minoritaires. En fait, il leur fait bénéficier de la prime de contrôle qui lui revient en tant qu’actionnaire majoritaire », analyse l’avocat Dominique Schmidt, qui a souvent défendu l’Autorité des marchés financiers (AMF) devant les tribunaux.

    « Cette procédure semble logique et habituelle comme mécanisme. C’est le même principe qu’une indemnité d’éviction pour un locataire exploitant. L’idée est de compenser un préjudice lié au fait qu’il y avait une durée infinie pour exploiter qui se réduit à 70 ans et donc un préjudice. Pour autant, compte tenu de la durée assez inhabituelle dans le monde des affaires (70 ans), cette approche reste pour le coup seulement éventuelle à mon sens et très théorique », explique de son côté Olivier Arthaud, président de la chambre régionale des commissaires aux comptes de Lyon.

    L’étrangeté de l’opération ADP ne s’arrête pas là. Le droit des concessions est inscrit de longue date dans la pratique en France : à la fin de la durée de vie de la concession, le concessionnaire doit restituer l’ensemble des actifs et des biens en état à la puissance concédante – État ou collectivités locales – gratuitement. Aucun dédommagement n’est prévu. Mais pas dans le cas d’ADP : l’État a prévu de lui racheter les actifs au terme de la concession.

    Là aussi, c’est une situation sans précédent. Le risque est que l’État doive débourser des sommes gigantesques à la fin de la concession. Comme il est toujours impécunieux, il y a de fortes chances pour qu’il reconduise la concession plutôt que de la racheter. Sans le dire, c’est une concession à perpétuité pour le privé qui risque de se mettre en place.

    Afin de diminuer la valeur de rachat futur – en vieillissant, les actifs perdent de leur valeur – et d’économiser les deniers publics – c’est en tout cas la présentation qui en a été faite lors des débats parlementaires –, le gouvernement se propose d’allonger la valeur de la concession : 70 ans ! Là encore, aucune concession n’a jamais été aussi longue. D’autant qu’il ne s’agit pas de construire des aéroports, de créer ex nihilo des équipements. Ils existent, ils sont exploités et entretenus.

    « C’est le temps pour permettre une stabilité et une visibilité de l’exploitation à long terme », a justifié Bruno Le Maire pour expliquer cette durée hors norme. En termes économiques, cela s’appelle une rente perpétuelle, injustifiée. D’autant que le gouvernement a rejeté tous les amendements qui proposaient d’encadrer au moins un peu la procédure, de prévoir des clauses de revoyure, de révision.

    Un épais silence entoure aussi la possibilité que la société concessionnaire – en la matière, sa durée de vie est moins garantie que celle de l’État – change de mains, soit victime d’une OPA durant cette période. Qu’advient-il alors ? L’État aura-t-il la possibilité de récupérer la concession d’ADP, si celle-ci tombe aux mains de capitaux chinois par exemple ? Mystère.

    Cette question délicate n’est pas dans la loi mais est renvoyée au contrat de concession, le gouvernement semblant considérer qu’un droit d’agrément suffit pour préserver ses intérêts. Pendant 70 ans, le concessionnaire d’ADP doit avoir les mains libres, selon le gouvernement. On se saurait brider l’initiative privée.

    Une formule d’indemnisation sur mesure

    Le diable est souvent dans les détails. Dans le projet de loi sur la privatisation d’ADP, il se cache dans la formule comptable retenue pour calculer les indemnités à verser aux actionnaires existants. La première bizarrerie est que le gouvernement soit tenu d’inscrire cette méthode d’évaluation dans la loi.

    Pour calculer le montant des indemnités à verser aux minoritaires, il a choisi de ne retenir qu’un seul critère : les flux de trésorerie disponibles actualisés. Interrogé par Mediapart sur les motifs qui l’avaient conduit à retenir cette méthode, le ministère des finances n’a pas répondu.

    Cette méthode d’évaluation (pour les modes de calcul, voir ici) est censée permettre d’évaluer les ressources financières et les profits futurs que pourra dégager une entreprise. Mais cela repose sur des facteurs bien subjectifs. « Tout repose sur l’histoire que veut raconter l’entreprise. Surtout dans cette méthode, il a un facteur particulièrement souple : c’est le taux d’actualisation. C’est là que cela se passe. Selon le taux choisi, la valeur peut varier du simple au quadruple. »

    Olivier Arthaud, commissaire aux comptes, confirme l’analyse : « Faire varier le taux d’actualisation d’un point peut avoir un impact de plus de 20 % sur la valeur. C’est donc très “facile” de pousser une tendance ou une autre dans ce type d’approche. »

    Les observateurs sont encore plus perplexes sur la durée choisie pour effectuer les estimations. En général, le temps de référence se situe entre 5 et 7 ans, rarement au-delà. « 70 ans, cela tient de la divination », ironise Dominique Schmidt. « On est dans l’exercice théorique », abonde Olivier Arthaud, ajoutant qu’il voudrait au moins prévoir des clauses de revoyure tous les dix ans pour s’assurer de la vie future d’ADP. À ce stade, le gouvernement l’a exclu.

    La façon alambiquée dont répond le Conseil d’État sur cette méthode traduit un suprême embarras. Tout en relevant qu’au-delà de 20 à 30 ans, il est difficile d’avancer la moindre prévision, il statue finalement que « l’exercice n’est pas impossible » (voir son avis).

    « Mais qui a pu écrire un tel texte ? », s’amuse un connaisseur du dossier en commentant l’avis du Conseil d’État. « Y aurait-il quelque cabinet qui lui aurait suggéré la rédaction en lui faisant passer leur avis par quelque “porte étroite” [l’appellation fait référence aux interventions des lobbies qui s’adressent dans la plus totale opacité aux membres du Conseil constitutionnel (voir notre article) – ndlr] ? »

    Lorsque nous lui avons demandé comment il justifiait une telle méthode de calcul et s’il avait reçu des avis extérieurs, le Conseil d’État a répondu : « Le Conseil d’État s’est prononcé à partir des éléments qui lui étaient fournis par le gouvernement, après lui avoir posé toute question utile et dialogué avec lui. »

    Au bon vouloir du gouvernement
    « Mais pourquoi ne prévoyiez-vous pas un appel d’offres public ? Prévoir une procédure de gré à gré ne pourra qu’entretenir le soupçon. » Lors des débats parlementaires, plusieurs députés ont interpellé le ministre des finances sur les procédures choisies pour privatiser ADP et sur l’opacité régnant autour de ce dossier. « Je les ai prévenus. je leur ai dit qu’un appel d’offres les protégerait. Ils n’ont rien voulu entendre », dit Charles de Courson.

    À toutes les remarques et suggestions présentées par les parlementaires, le ministre des finances a opposé une fin de non-recevoir. Pas question de faire un appel d’offres public, pas question de publier le cahier des charges, pas question de s’expliquer.

    Pour bien montrer qu’il avait l’intention d’avoir de bout en bout la main sur le dossier, le gouvernement a soutenu des amendements opportunément déposés par des membres de la majorité LREM. Ceux-ci prévoient d’encadrer strictement le temps d’instruction du dossier de la commission des participations et des transferts.

    Chargée par la loi d’évaluer les conditions de privatisation de tous les biens publics, cette autorité voit réduire son rôle à une simple chambre d’enregistrement des volontés du gouvernement sur ce dossier : elle n’aura, selon les amendements déposés, que trente jours pour se prononcer sur la privatisation d’ADP.

    Il est donc à craindre que tout se passera – et est peut-être même déjà engagé – ailleurs. Pour le conseiller, le gouvernement a déjà choisi depuis longtemps son banquier d’affaires : c’est Bernard Mourad. Ancien dirigeant du groupe Altice, ce proche d’Emmanuel Macron a rejoint En Marche !, où il était lui aussi chargé de la collecte de fonds, pendant la campagne présidentielle.

    Après l’élection présidentielle, il a créé une petite banque d’affaires puis a rejoint la filiale parisienne de Bank of America, dont il a pris la direction. Et c’est cette banque qui a été choisie comme conseil de l’État dans le dossier ADP. Comme Bernard Mourad le dit à Vanity Fair, « c’est challenging ».

    Dans son rapport sur les privatisations des aéroports régionaux, la Cour des comptes avait rappelé à l’ordre le ministère des finances, en lui rappelant que les règles de déontologie s’appliquaient aussi à lui, que les conflits d’intérêts n’étaient pas qu’une question théorique. Compte tenu du rôle joué par Bernard Mourad pendant la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, n’aurait-il pas été préférable que Bercy applique un devoir d’abstention, afin d’éviter tout soupçon ? Interrogé, le ministère des finances n’a pas répondu.

    Car le soupçon est là, toujours plus pesant, au fur et à mesure que le dossier chemine au Parlement. Avant même que la procédure ne soit officiellement ouverte, Vinci, qui possède déjà les aéroports de Nantes, Lyon et Gatwick (Angleterre), et est candidat pour reprendre celui de Toulouse – ce qui devrait normalement soulever au passage quelques problèmes de concurrence –, est présenté comme le grand vainqueur.

    Au point que le PDG du groupe de BTP et de concessions, Xavier Huillard, a fini par s’énerver lors de la présentation de ses résultats. « Nous sommes absolument convaincus que ce modèle de gestion privée est plus que jamais efficace pour renforcer l’attractivité des territoires », a-t-il soutenu, en récusant tous les procès d’intention faits à son groupe sur sa gestion des autoroutes, dont il est aussi le premier concessionnaire en France.

    Selon certaines rumeurs, il pourrait être amené à partager ADP avec quelques autres actionnaires extérieurs qui viendraient l’accompagner. Le nom de la Caisse des dépôts du Québec – dont le rapporteur général du projet de la loi Pacte, Roland Lescure, est un ancien premier vice-président – est souvent évoqué. Elle est peut-être déjà présente au capital d’ADP, mais son nom n’apparaît pas car elle n’a pas franchi le seuil de déclaration.

    L’institution canadienne, présente en France depuis plus de vingt ans, essentiellement dans l’immobilier, a de grands projets en France. Elle a justement ouvert un bureau en France, spécialisé dans les infrastructures.

    Mais on cite aussi des fonds d’investissement, des banques d’affaires comme Macquarie Group ou Goldman Sachs. Bref, beaucoup de personnes, particulièrement dans le monde financier, semblent très attirées par ADP. Ce qui devrait normalement amener le gouvernement à reconsidérer son analyse sur le dossier, à se demander si vraiment il faut privatiser un tel actif. Mais non. Le gouvernement veut vendre, vendre à tout prix le groupe ADP.

    Dans sa décision du 26 juin 1986, le Conseil constitutionnel avait fixé les grands principes qui devaient conduire les privatisations : « L’État ne peut céder des actifs en dessous de leur valeur et le choix des acquéreurs doit se faire “sans privilège” », avait-il tenu à préciser. Pourquoi, dans le dossier ADP, le gouvernement donne-t-il tant l’impression de vouloir passer outre ce principe ? Pourquoi a-t-on le sentiment, avant même que la privatisation ne soit engagée, que tout est opaque et que tous les dés sont pipés ?

  • Cette semaine, un cadre dirigeant d’Alstom, qui a été détenu pendant deux ans aux Etats Unis pendant les négociations de rachat de la société française Alstom Energie par l’Américain General Electric, témoigne dans un livre, « Le piège Américain », de la façon dont l’entreprise américaine a racketté l’entreprise française. Dans la foulée, l’ex président de la commission parlementaire de l’Assemblée Nationale sur « les décisions de l’État en matière de politique industrielle », concernant notamment Alstom, signale à la justice qu’à l’occasion de ce rachat, un possible « pacte de corruption » a pu impliquer le ministre de l’économie de l’époque, devenu depuis président de la république. Deux très importants articles dans le journal Le Monde. Puis, plus rien dans les médias. Silence. Serait-ce que Macron est bien protégé ? C’est plus grave que cela. L’affaire Alstom est un révélateur de l’état dans lequel se trouve la démocratie française. Je m’explique.
    Premier acte. Au début des années 2010, l’entreprise est accusée par la justice américaine de pratiques douteuses en Indonésie. En 2013 un de ses dirigeants, Frédéric Pierucci, est arrêté aux Etats Unis, mis en prison. L’objectif de la justice américaine est clair dès ce moment : par la menace, les pressions, obtenir la vente d’Alstom à GE. Le gouvernement, l’Assemblée Nationale en sont-ils officiellement informés ? Leur avis a-t-il été sollicité ? Alors qu’Alstom Énergie est une pièce maitresse de notre industrie nucléaire et, entre autres, de la maitrise de notre marine militaire (sous marins et porte avions), alors que l’Etat a sauvé l’entreprise quelques années plus tôt, et continue à la soutenir ? Absolument pas. L’information circule dans certains réseaux opaques, qui prennent des décisions secrètes dont ils ne rendront jamais de comptes. Dans une affaire qui met en jeu l’avenir énergétique du pays, et son indépendance militaire, les instances politiques et gouvernementales régulières ont été totalement hors jeu.
    Deuxième acte. Le chantage de la justice américaine a été efficace parce qu’il a pu s’appuyer sur des relais dans l’entreprise et dans la haute administration. Il existe des institutions, agences, commissions dites indépendantes chargées d’assurer le contrôle d’un bon fonctionnement de la vie économique, le respect de la déontologie et de lutter contre la corruption. Ont elles rempli leur rôle ?
    Dans le cours de l’opération, le PDG d’Alstom diffuse à la presse une information sur les très grandes difficultés de trésorerie de l’entreprise qui est, dit il, à cours de cash. Sans surprise, l’action s’effondre en bourse, ce qui facilite les manœuvres de GE. L’information est fausse, le PDG le sait, le bilan officiel de l’entreprise le montrera. Ce type de manœuvre tombe donc sous le coup de la loi. Il existe une Autorité des Marchés Financiers chargée en principe de faire respecter la loi. Est elle intervenue pour bloquer la manœuvre ou sanctionner le PDG d’Alstom ? Je n’ai pas trouvé trace d’une telle intervention.
    Autre manquement. Il existe une Agence des Participations de l’Etat, qui gère les avoirs de l’Etat dans les entreprises. Son patron est un très haut fonctionnaire (avec un très haut salaire), qui dans le cas d’Alstom a été informé très tôt (2012, la vente sera effective en 2015) des appétits de GE, et a largement donné son avis en coulisse, dans les réseaux obscurs dont on parlait plus haut. Dès l’affaire conclue, il démissionne de son poste en cours de mandat, et va prendre un poste de direction dans Bank of America, une des banques impliquées dans le rachat d’Alstom. Ce comportement n’est pas conforme aux règles de déontologie de la Fonction Publique qui imposent des délais de plusieurs années pour se faire embaucher dans des entreprises avec lesquelles on a traité comme fonctionnaire, pour éviter les risques de corruption. Et une Commission de déontologie de la Fonction Publique est chargée de faire respecter ces règles. Va-t-elle intervenir pour interdire au directeur de l’APE de prendre son nouveau poste ? Elle lui signale le problème, il suggère alors de faire endosser son embauche non directement par Bank of America, mais par une filiale de la banque, Merrill Lynch, pour que ce soit moins voyant. Et la commission s’estime satisfaite.
    Parlement et gouvernement hors jeu, institutions de contrôle défaillantes, de quoi Alstom est il le nom ?
    Consanguinité, soucis de carrières faites d’incessants allers-retours public-privé, porosité aux pressions des entreprises et des lobbys, nous sommes sur la voie de la république bananière, mais en costume cravate, question de standing.

    https://www.dominiquemanotti.com
    https://seenthis.net/messages/756635#message756821
    #Alstom #Dominique_Manotti

  • Affaire Macron-Benalla : les enregistrements qui changent tout - Page 1 | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/310119/affaire-macron-benalla-les-enregistrements-qui-changent-tout?onglet=full

    Ils sont cool les barbouzes de la République :)

    — Alexandre Benalla, badin : « Truc de dingue, le “patron” [c’est ainsi qu’il surnomme Emmanuel Macron – ndlr], hier soir il m’envoie un message, il me dit : “Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi. Je suis avec Isma [Ismaël Emelien, conseiller spécial du président – ndlr], etc., on attend Le Monde, machin, etc.” »

    — Vincent Crase : « Donc le “patron” nous soutient ? »

    -- Benalla : « Ah bah, il fait plus que nous soutenir […]. Il est comme un fou […]. Et il a dit comme ça, il a dit, il m’a dit : “Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux.” C’est énorme quand même. »

    • Il faut dire qu’ils autohébergent les enregistrements et que forcément, tout le monde veut les entendre et que ça plombe nettement plus les serveurs que juste du texte.
      Je les ai entendu, il y a un peu plus d’une heure.
      N’importe quel gouvernement sauterait.

      Mais eux, ils en ont tellement rien à foutre de la démocratie, des institutions, de la justice et de l’ensemble du pays : un peu comme si tous les mafieux de l’histoire du cinéma avaient pris les commandes en même temps !

    • Je trouve ça quand même hallucinant la différence avec la plupart des pays anglophones où quand il y a une affaire même bien moindre que ça, les politiques sont complètement mis à l’index et ne peuvent plus être légitimes au niveau politique. Ils ont toujours une vie largement correctes, mais ils sont obligés de se barrer dans le privé, ils ne peuvent plus être élus, ils sont placardisés de ce côté là. En France, tout continue (Pasqua, Chirac, tellement…). C’est quand même la grosse honte au niveau du peuple, des médias, etc, d’accepter tout ça.

    • #Alain_carrignon #Monsieur_le_maire_de_Levalois_Perret alias #patrick_Balkany et enfin, qui se souvient du film où apparaissent #Gilles_Catoire et le très grotesque (ou obscène, je n sais pas quel st le qualificatif qui sadapte le mieux) #Didier_Schuller - La conquête de Clichy (Schuller était un copain de Balkany). Y a #Charles_Millon, #Gérard_collomb, #Jacques_médecin : Vous pouvez allonger la liste si vous pensez à quelqu’un en particulier.

      A voir ou a revoir :

      https://www.lesinrocks.com/1997/10/22/cinema/actualite-cinema/la-conquete-de-clichy-jours-imbeciles-a-clichy-11231924

      La Conquête de Clichy, formidable document de Christophe Otzenberger sur les politiciens de terrain, et notamment le fameux Didier Schuller, est enfin diffusé sur France 2 après deux années de censure télévisuelle. Depuis son tournage, la configuration de la ville a totalement changé : le maire PS en examen, le notable RPR en cavale, une opposition en charpie, le FN qui fait des cartons et une majorité très plurielle. Retour sur place.

    • La Conquête de Clichy - Un extrait assez significatif - en 1 minute 17 secondes, tout est dit (les escrocs sont pris la main dans le pot de confiture, condamnés, et reviennent à la vie politique, redeviennent maire (Carrignon à Grenoble) ou députés. Et les électeurs le savent et ça ne leur posent aucun problème.

      Didier Schuller de retour en campagne à Clichy :

      « Y a eu un lien qui a été brisé il y a 20 ans dans des affaires politico-financière » dit-il, sans honte apparente.

      « Condamné à trois ans de prison pour financement illégal de ses activités, politiques, Schuller a été condamné à trois ans de prison dont un ferme en 2007, une affaire qui aurait ou mettre un point final à sa carrière, mais à 65 ans, il a décidé de faire son grand retour ! [Note de Reka : il a fuit en Rep. Dominicaine et/ou Israël] » explique la journaliste

      « Vous savez, nul n’est parfait, faut donner une deuxième chance » dit une dame dans la rue

      https://www.dailymotion.com/video/xytq40

    • je me souviens avoir vu ce film et en être sortie sur ma faim. Est-ce parce que Christophe Otzenberger se réclamait de Depardon ? avec l’idée de seulement montrer. Certes on « voit » un spectacle consternant des politiques hypocrites en campagne. Mais il m’avait manqué de ne pas y trouver les véritables ficelles de cette mafia vantarde des hauts de seine, poulains de Pasqua et copains du futur Sarko1er piochant tous dans le même sac. La dangerosité réelle de ces personnages n’était pas abordée.

    • Hier soir sur LCP, dans l’émission « Droit de suite » Alstom : une affaire d’état ? je ne trouve pas le lien mais ce sera rediffusé, on commence à savoir qui a tiré les marrons du feu dans cette affaire.
      https://www.youtube.com/watch?time_continue=465&v=88cZestFj9c


      https://stratpol.com/alstom

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/04/05/rachat-d-alstom-par-ge-patrick-kron-ne-convainc-pas-les-deputes_5281052_3234
      https://www.fayard.fr/documents-temoignages/alstom-scandale-detat-9782213686882
      http://multinationales.org/Alstom
      http://podcast.grafhit.net/cultureProhibee/CP_S10E05.mp3

      Cette semaine, un cadre dirigeant d’Alstom, qui a été détenu pendant deux ans aux Etats Unis pendant les négociations de rachat de la société française #Alstom Energie par l’Américain #General_Electric, témoigne dans un livre, « Le piège Américain » , de la façon dont l’entreprise américaine a racketté l’entreprise française. Dans la foulée, l’ex président de la commission parlementaire de l’Assemblée Nationale sur « les décisions de l’État en matière de politique industrielle », concernant notamment Alstom, signale à la justice qu’à l’occasion de ce rachat, un possible « pacte de corruption » a pu impliquer le ministre de l’économie de l’époque, devenu depuis président de la république. Deux très importants articles dans le journal Le Monde. Puis, plus rien dans les médias. Silence. Serait-ce que Macron est bien protégé ? C’est plus grave que cela. L’affaire Alstom est un révélateur de l’état dans lequel se trouve la démocratie française. Je m’explique.
      Premier acte. Au début des années 2010, l’entreprise est accusée par la justice américaine de pratiques douteuses en Indonésie. En 2013 un de ses dirigeants, Frédéric Pierucci, est arrêté aux Etats Unis, mis en prison. L’objectif de la justice américaine est clair dès ce moment : par la menace, les pressions, obtenir la vente d’Alstom à GE. Le gouvernement, l’Assemblée Nationale en sont-ils officiellement informés ? Leur avis a-t-il été sollicité ? Alors qu’Alstom Énergie est une pièce maitresse de notre industrie nucléaire et, entre autres, de la maitrise de notre marine militaire (sous marins et porte avions), alors que l’Etat a sauvé l’entreprise quelques années plus tôt, et continue à la soutenir ? Absolument pas. L’information circule dans certains réseaux opaques, qui prennent des décisions secrètes dont ils ne rendront jamais de comptes. Dans une affaire qui met en jeu l’avenir énergétique du pays, et son indépendance militaire, les instances politiques et gouvernementales régulières ont été totalement hors jeu.
      Deuxième acte. Le chantage de la justice américaine a été efficace parce qu’il a pu s’appuyer sur des relais dans l’entreprise et dans la haute administration. Il existe des institutions, agences, commissions dites indépendantes chargées d’assurer le contrôle d’un bon fonctionnement de la vie économique, le respect de la déontologie et de lutter contre la corruption. Ont elles rempli leur rôle ?
      Dans le cours de l’opération, le PDG d’Alstom diffuse à la presse une information sur les très grandes difficultés de trésorerie de l’entreprise qui est, dit il, à cours de cash. Sans surprise, l’action s’effondre en bourse, ce qui facilite les manœuvres de GE. L’information est fausse, le PDG le sait, le bilan officiel de l’entreprise le montrera. Ce type de manœuvre tombe donc sous le coup de la loi. Il existe une Autorité des Marchés Financiers chargée en principe de faire respecter la loi. Est elle intervenue pour bloquer la manœuvre ou sanctionner le PDG d’Alstom ? Je n’ai pas trouvé trace d’une telle intervention.
      Autre manquement. Il existe une Agence des Participations de l’Etat, qui gère les avoirs de l’Etat dans les entreprises. Son patron est un très haut fonctionnaire (avec un très haut salaire), qui dans le cas d’Alstom a été informé très tôt (2012, la vente sera effective en 2015) des appétits de GE, et a largement donné son avis en coulisse, dans les réseaux obscurs dont on parlait plus haut. Dès l’affaire conclue, il démissionne de son poste en cours de mandat, et va prendre un poste de direction dans Bank of America, une des banques impliquées dans le rachat d’Alstom. Ce comportement n’est pas conforme aux règles de déontologie de la Fonction Publique qui imposent des délais de plusieurs années pour se faire embaucher dans des entreprises avec lesquelles on a traité comme fonctionnaire, pour éviter les risques de corruption. Et une Commission de déontologie de la Fonction Publique est chargée de faire respecter ces règles. Va-t-elle intervenir pour interdire au directeur de l’APE de prendre son nouveau poste ? Elle lui signale le problème, il suggère alors de faire endosser son embauche non directement par Bank of America, mais par une filiale de la banque, Merrill Lynch, pour que ce soit moins voyant. Et la commission s’estime satisfaite.
      Parlement et gouvernement hors jeu, institutions de contrôle défaillantes, de quoi Alstom est il le nom ?
      Consanguinité, soucis de carrières faites d’incessants allers-retours public-privé, porosité aux pressions des entreprises et des lobbys, nous sommes sur la voie de la république bananière, mais en costume cravate, question de standing.

      https://www.dominiquemanotti.com/2019/01/20/de-quoi-alstom-est-il-le-nom
      https://seenthis.net/messages/732835
      #panier_de_crabes #république_bananière

  • Edward Snowden Explains Blockchain to His Lawyer — and the Rest of Us | American Civil Liberties Union
    https://www.aclu.org/blog/privacy-technology/internet-privacy/edward-snowden-explains-blockchain-his-lawyer-and-rest-us

    ES: In a word: trust. Imagine an old database where any entry can be changed just by typing over it and clicking save. Now imagine that entry holds your bank balance. If somebody can just arbitrarily change your balance to zero, that kind of sucks, right? Unless you’ve got student loans.

    The point is that any time a system lets somebody change the history with a keystroke, you have no choice but to trust a huge number of people to be both perfectly good and competent, and humanity doesn’t have a great track record of that. Blockchains are an effort to create a history that can’t be manipulated.

    BW: A history of what?

    ES: Transactions. In its oldest and best-known conception, we’re talking about Bitcoin, a new form of money. But in the last few months, we’ve seen efforts to put together all kind of records in these histories. Anything that needs to be memorialized and immutable. Health-care records, for example, but also deeds and contracts.

    ES: Let’s pretend you’re allergic to finance, and start with the example of an imaginary blockchain of blog posts instead of going to the normal Bitcoin examples. The interesting mathematical property of blockchains, as mentioned earlier, is their general immutability a very short time past the point of initial publication.

    For simplicity’s sake, think of each new article published as representing a “block” extending this blockchain. Each time you push out a new article, you are adding another link to the chain itself. Even if it’s a correction or update to an old article, it goes on the end of the chain, erasing nothing. If your chief concerns were manipulation or censorship, this means once it’s up, it’s up. It is practically impossible to remove an earlier block from the chain without also destroying every block that was created after that point and convincing everyone else in the network to agree that your alternate version of the history is the correct one.

    So on the technical level, a blockchain works by taking the data of the new block — the next link in the chain — stamping it with the mathematic equivalent of a photograph of the block immediately preceding it and a timestamp (to establish chronological order of publication), then “hashing it all together” in a way that proves the block qualifies for addition to the chain.

    Think about our first example of your bank balance in an old database. That kind of setup is fast, cheap, and easy, but makes you vulnerable to the failures or abuses of what engineers call a “trusted authority.” Blockchains do away with the need for trusted authorities at the expense of efficiency. Right now, the old authorities like Visa and MasterCard can process tens of thousands of transactions a second, while Bitcoin can only handle about seven. But methods of compensating for that efficiency disadvantage are being worked on, and we’ll see transaction rates for blockchains improve in the next few years to a point where they’re no longer a core concern.

    Yet the hard truth is that the only thing that gives cryptocurrencies value is the belief of a large population in their usefulness as a means of exchange. That belief is how cryptocurrencies move enormous amounts of money across the world electronically, without the involvement of banks, every single day. One day capital-B Bitcoin will be gone, but as long as there are people out there who want to be able to move money without banks, cryptocurrencies are likely to be valued.

    BW: But what about you? What do you like about it?

    ES: I like Bitcoin transactions in that they are impartial. They can’t really be stopped or reversed, without the explicit, voluntary participation by the people involved. Let’s say Bank of America doesn’t want to process a payment for someone like me. In the old financial system, they’ve got an enormous amount of clout, as do their peers, and can make that happen. If a teenager in Venezuela wants to get paid in a hard currency for a web development gig they did for someone in Paris, something prohibited by local currency controls, cryptocurrencies can make it possible. Bitcoin may not yet really be private money, but it is the first “free” money.

    BW: So if Trump tried to cut off your livelihood by blocking banks from wiring your speaking fees, you could still get paid.

    ES: And all he could do is tweet about it.

    BW: The downside, I suppose, is that sometimes the ability of governments to track and block transactions is a social good. Taxes. Sanctions. Terrorist finance.

    We want you to make a living. We also want sanctions against corrupt oligarchs to work.

    ES: If you worry the rich can’t dodge their taxes without Bitcoin, I’m afraid I have some bad news. Kidding aside, this is a good point, but I think most would agree we’re far from the low-water mark of governmental power in the world today. And remember, people will generally have to convert their magic internet money into another currency in order to spend it on high-ticket items, so the government’s days of real worry are far away.

    BW: How would you describe the downsides, if any?

    ES: As with all new technologies, there will be disruption and there will be abuse. The question is whether, on balance, the impact is positive or negative. The biggest downside is inequality of opportunity: these are new technologies that are not that easy to use and still harder to understand. They presume access to a level of technology, infrastructure, and education that is not universally available. Think about the disruptive effect globalization has had on national economies all over the world. The winners have won by miles, not inches, with the losers harmed by the same degree. The first-mover advantage for institutional blockchain mastery will be similar.

    BW: And the internet economy has shown that a platform can be decentralized while the money and power remain very centralized.

    ES: Precisely. There are also more technical criticisms to be made here, beyond the scope of what we can reasonably get into. Suffice it to say cryptocurrencies are normally implemented today through one of two kinds of lottery systems, called “proof of work” and “proof of stake,” which are a sort of necessary evil arising from how they secure their systems against attack. Neither is great. “Proof of work” rewards those who can afford the most infrastructure and consume the most energy, which is destructive and slants the game in favor of the rich. “Proof of stake” tries to cut out the environmental harm by just giving up and handing the rich the reward directly, and hoping their limitless, rent-seeking greed will keep the lights on. Needless to say, new models are needed.

    ES: The tech is the tech, and it’s basic. It’s the applications that matter. The real question is not “what is a blockchain,” but “how can it be used?” And that gets back to what we started on: trust. We live in a world where everyone is lying about everything, with even ordinary teens on Instagram agonizing over how best to project a lifestyle they don’t actually have. People get different search results for the same query. Everything requires trust; at the same time nothing deserves it.

    This is the one interesting thing about blockchains: they might be that one tiny gear that lets us create systems you don’t have to trust. You’ve learned the only thing about blockchains that matters: they’re boring, inefficient, and wasteful, but, if well designed, they’re practically impossible to tamper with. And in a world full of shifty bullshit, being able to prove something is true is a radical development.

    #Blockchain #Edward_Snowden #Pédagogie #Bitcoin

  • « Lula, le prisonnier politique le plus important au monde » | Textes à l’appui | Là-bas si j’y suis
    https://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/noam-chomsky-j-ai-rencontre-lula-le-prisonnier-politique-le-plus-important-a
    https://la-bas.org/local/cache-gd2/6b/87bab6cd31ba8c8f6bce1feb4324b5.jpg?1540400822

    Fin septembre, accompagné de sa femme, Noam CHOMSKY (89 ans) est venu à la prison de Curitiba, capitale du Paraná, pour rendre visite à LULA, ancien président du Brésil. Alors qu’il était donné largement favori pour les élections, LULA a été condamné à une peine de 12 ans de prison pour corruption. Une peine qu’il conteste tout comme une grande partie des Brésiliens. Pour CHOMSKY, LULA est avant tout un prisonnier politique. Il dit pourquoi dans un article publié sur THE INTERCEPT. Nous vous en proposons une traduction :

    « Ma femme Valeria et moi, nous venons de rendre visite à celui qui est sans doute le prisonnier politique le plus important de notre époque, d’une importance sans équivalent dans la politique internationale contemporaine. Ce prisonnier, c’est Luiz Inácio Lula da Silva – plus connu dans le monde sous le nom de « Lula » – condamné à la prison à vie et à l’isolement, sans accès à la presse et avec des visites limitées à un jour par semaine.

    Le lendemain de notre visite, au nom de la liberté de la presse, un juge a autorisé le plus grand journal du pays, Folha de S. Paulo, à interviewer Lula. Mais un autre juge est aussitôt intervenu pour annuler cette décision, alors que les criminels les plus violents du pays – les chefs de milice et les trafiquants de drogue – sont régulièrement interviewés depuis leurs prisons. Pour le pouvoir brésilien, emprisonner Lula ne suffit pas : ils veulent s’assurer que la population, à la veille des élections, n’entende plus parler de lui. Ils semblent prêts à employer tous les moyens pour atteindre cet objectif.

    Le juge qui a annulé la permission n’innovait pas. Avant lui, il y a eu le procureur qui a condamné Antonio Gramsci pendant le gouvernement fasciste de Mussolini en 1926, et qui déclarait : « nous devons empêcher son cerveau de fonctionner pendant 20 ans. »

    Nous avons été rassurés, mais pas surpris, de constater qu’en dépit des conditions de détention éprouvantes et des erreurs judiciaires scandaleuses, Lula reste un homme très énergique, optimiste quant à l’avenir et plein d’idées pour faire dévier le Brésil de sa trajectoire désastreuse actuelle.

    Il y a toujours des prétextes pour justifier un emprisonnement – parfois valables, parfois pas – mais il est souvent utile d’en déterminer les causes réelles. C’est le cas en l’espèce. L’accusation principale portée contre Lula est basée sur les dépositions d’hommes d’affaires condamnés pour corruption dans le cadre d’un plaider-coupable. On aurait offert à Lula un appartement dans lequel il n’a jamais vécu.

    Le crime présumé est parfaitement minime au regard des standards de corruptions brésiliens – et il y a à dire sur ce sujet, sur lequel je reviendrai. La peine est tellement disproportionnée par rapport au crime supposé qu’il est légitime d’en chercher les vraies raisons. Il n’est pas difficile d’en trouver. Le Brésil fait face à des élections d’une importance cruciale pour son avenir. Lula est de loin le candidat le plus populaire et remporterait facilement une élection équitable, ce qui n’est pas pour plaire à la ploutocratie.

    Bien qu’il ait mené pendant son mandat des politiques conçues pour s’adapter aux préoccupations de la finance nationale et internationale, Lula reste méprisé par les élites, en partie sans doute à cause de ses politiques sociales et des prestations pour les défavorisés – même si d’autres facteurs semblent jouer un rôle : avant tout, la simple haine de classe. Comment un travailleur pauvre, qui n’a pas fait d’études supérieures, et qui ne parle même pas un portugais correct peut-il être autorisé à diriger notre pays ?

    Alors qu’il était au pouvoir, Lula était toléré par les puissances occidentales, malgré quelques réserves. Mais son succès dans la propulsion du Brésil au centre de la scène mondiale n’a pas soulevé l’enthousiasme. Avec son ministre des Affaires étrangères Celso Amorim, ils commençaient à réaliser les prédictions d’il y a un siècle selon lesquelles le Brésil allait devenir « le colosse du Sud ». Ainsi, certaines de leurs initiatives ont été sévèrement condamnées, notamment les mesures qu’ils ont prises en 2010, en coordination avec la Turquie, pour résoudre le conflit au sujet du programme nucléaire iranien, contre la volonté affirmée des États-Unis de diriger l’événement. Plus généralement, le rôle de premier plan joué par le Brésil dans la promotion de puissances non alignées sur les Occidentaux, en Amérique latine et au-delà, n’a pas été bien reçu par ceux qui ont l’habitude de dominer le monde.

    Lula étant interdit de participer à l’élection, il y a un grand risque pour que le favori de la droite, Jair Bolsonaro, soit élu à la présidence et accentue la politique durement réactionnaire du président Michel Temer, qui a remplacé Dilma Rousseff après qu’elle a été destituée pour des motifs ridicules, au cours du précédent épisode du « coup d’État en douceur » en train de se jouer dans le plus important pays d’Amérique Latine.

    Bolsonaro se présente comme un autoritaire dur et brutal et comme un admirateur de la dictature militaire, qui va rétablir « l’ordre ». Une partie de son succès vient de ce qu’il se fait passer pour un homme nouveau qui démantèlera l’establishment politique corrompu, que de nombreux Brésiliens méprisent pour de bonnes raisons. Une situation locale comparable aux réactions vues partout dans le monde contre les dégâts provoqués par l’offensive néolibérale de la vieille génération.

    Bolsonaro affirme qu’il ne connaît rien à l’économie, laissant ce domaine à l’économiste Paulo Guedes, un ultralibéral, produit de l’École de Chicago. Guedes est clair et explicite sur sa solution aux problèmes du Brésil : « tout privatiser », soit l’ensemble de l’infrastructure nationale, afin de rembourser la dette des prédateurs qui saignent à blanc le pays. Littéralement tout privatiser, de façon à être bien certain que le pays périclite complètement et devienne le jouet des institutions financières dominantes et de la classe la plus fortunée. Guedes a travaillé pendant un certain temps au Chili sous la dictature de Pinochet, il est donc peut-être utile de rappeler les résultats de la première expérience de ce néolibéralisme de Chicago.

    L’expérience, initiée après le coup d’État militaire de 1973 qui avait préparé le terrain par la terreur et la torture, s’est déroulée dans des conditions quasi optimales. Il ne pouvait y avoir de dissidence – la Villa Grimaldi et ses équivalents s’en sont bien occupés. L’expérimentation était supervisée par les superstars de l’économie de Chicago. Elle a bénéficié d’un énorme soutien de la part des États-Unis, du monde des affaires et des institutions financières internationales. Et les planificateurs économiques ont eu la sagesse de ne pas interférer dans les affaires de l’entreprise Codelco, la plus grande société minière de cuivre au monde, une entreprise publique hautement efficace, qui a ainsi pu fournir une base solide à l’économie de Pinochet.

    Pendant quelques années, cette expérience fut largement saluée ; puis le silence s’est installé. Malgré les conditions presque parfaites, en 1982, les « Chicago boys » avaient réussi à faire s’effondrer l’économie. L’État a dû en reprendre en charge une grande partie, plus encore que pendant les années Allende. Des plaisantins ont appelé ça « la route de Chicago vers le socialisme ». L’économie, en grande partie remise aux mains des dirigeants antérieurs, a réémergé, non sans séquelles persistantes de la catastrophe dans les systèmes éducatifs, sociaux, et ailleurs.

    Pour en revenir aux préconisations de Bolsonaro-Guedes pour fragiliser le Brésil, il est important de garder à l’esprit la puissance écrasante de la finance dans l’économie politique brésilienne. L’économiste brésilien Ladislau Dowbor rapporte, dans son ouvrage A era do capital improdutivo (« Une ère de capital improductif »), que lorsque l’économie brésilienne est entrée en récession en 2014, les grandes banques ont accru leurs profits de 25 à 30 %, « une dynamique dans laquelle plus les banques font des bénéfices, plus l’économie stagne » puisque « les intermédiaires financiers n’alimentent pas la production, ils la ponctionnent ».

    En outre, poursuit M. Dowbor, « après 2014, le PIB a fortement chuté alors que les intérêts et les bénéfices des intermédiaires financiers ont augmenté de 20 à 30 % par an », une caractéristique structurelle d’un système financier qui « ne sert pas l’économie, mais est servi par elle. Il s’agit d’une productivité nette négative. La machine financière vit aux dépens de l’économie réelle. »

    Le phénomène est mondial. Joseph Stiglitz résume la situation simplement : « alors qu’auparavant la finance était un mécanisme permettant d’injecter de l’argent dans les entreprises, aujourd’hui elle fonctionne pour en retirer de l’argent ». C’est l’un des profonds renversements de la politique socio-économique dont est responsable l’assaut néolibéral ; il est également responsable de la forte concentration de la richesse entre les mains d’un petit nombre alors que la majorité stagne, de la diminution des prestations sociales, et de l’affaiblissement de la démocratie, fragilisée par les institutions financières prédatrices. Il y a là les principales sources du ressentiment, de la colère et du mépris à l’égard des institutions gouvernementales qui balayent une grande partie du monde, et souvent appelé – à tort – « populisme ».

    C’est l’avenir programmé par la ploutocratie et ses candidats. Un avenir qui serait compromis par un nouveau mandat à la présidence de Lula. Il répondait certes aux exigences des institutions financières et du monde des affaires en général, mais pas suffisamment pour notre époque de capitalisme sauvage.

    On pourrait s’attarder un instant sur ce qui s’est passé au Brésil pendant les années Lula – « la décennie d’or », selon les termes de la Banque mondiale en mai 2016 [1]. Au cours de ces années, l’étude de la banque rapporte :

    « Les progrès socio-économiques du Brésil ont été remarquables et mondialement reconnus. À partir de 2003 [début du mandat de Lula], le pays est reconnu pour son succès dans la réduction de la pauvreté et des inégalités et pour sa capacité à créer des emplois. Des politiques novatrices et efficaces visant à réduire la pauvreté et à assurer l’intégration de groupes qui auparavant étaient exclus ont sorti des millions de personnes de la pauvreté. »

    Et plus encore :

    « Le Brésil a également assumé des responsabilités mondiales. Il a réussi à poursuivre sa prospérité économique tout en protégeant son patrimoine naturel unique. Le Brésil est devenu l’un des plus importants donateurs émergents, avec des engagements importants, en particulier en Afrique subsaharienne, et un acteur majeur dans les négociations internationales sur le climat. La trajectoire de développement du Brésil au cours de la dernière décennie a montré qu’une croissance fondée sur une prospérité partagée, mais équilibrée dans le respect de l’environnement, est possible. Les Brésiliens sont fiers, à juste titre, de ces réalisations saluées sur la scène internationale. »

    Du moins certains Brésiliens, pas ceux qui détiennent le pouvoir économique.

    Le rapport de la Banque mondiale rejette le point de vue répandu selon lequel les progrès substantiels étaient « une illusion, créée par le boom des produits de base, mais insoutenable dans l’environnement international actuel, moins clément ». La Banque mondiale répond à cette affirmation par un « non » ferme et catégorique : « il n’y a aucune raison pour que ces gains socio-économiques récents soient effacés ; en réalité, ils pourraient bien être amplifiés avec de bonnes politiques. »

    Les bonnes politiques devraient comprendre des réformes radicales du cadre institutionnel hérité de la présidence Cardoso, qui a été maintenu pendant les années Lula-Dilma, satisfaisant ainsi les exigences de la communauté financière, notamment une faible imposition des riches et des taux d’intérêt exorbitants, ce qui a conduit à l’augmentation de grandes fortunes pour quelques-uns, tout en attirant les capitaux vers la finance au détriment des investissements productifs. La ploutocratie et le monopole médiatique accusent les politiques sociales d’assécher l’économie, mais dans les faits, les études économiques montrent que l’effet multiplicateur de l’aide financière aux pauvres a stimulé l’économie alors que ce sont les revenus financiers produits par les taux d’intérêt usuraires et autres cadeaux à la finance qui ont provoqué la véritable crise de 2013 – une crise que « les bonnes politiques » auraient permis de surmonter.

    L’éminent économiste brésilien Luiz Carlos Bresser-Pereira, ancien ministre des Finances, décrit succinctement le déterminant majeur de la crise en cours : « il n’y a pas de raison économique » pour justifier le blocage des dépenses publiques tout en maintenant les taux d’intérêt à un niveau élevé ; « la cause fondamentale des taux élevés au Brésil, c’est le fait des prêteurs et des financiers » avec ses conséquences dramatiques, appuyé par le corps législatif (élu avec le soutien financier des entreprises) et le monopole des médias qui relaient essentiellement la voix des intérêts privés.

    Dowbor montre que tout au long de l’histoire moderne du Brésil, les remises en question du cadre institutionnel ont conduit à des coups d’État, « à commencer par le renvoi et le suicide de Vargas [en 1954] et le putsch de 1964 » (fermement soutenu par Washington). Il y a de bonnes raisons de penser que la même chose s’est produite pendant le « coup d’État en douceur » en cours depuis 2013. Cette campagne des élites traditionnelles, aujourd’hui concentrées dans le secteur financier et servie par des médias qu’ils possèdent, a connu une accélération en 2013, lorsque Dilma Rousseff a cherché à ramener les taux d’intérêt extravagants à un niveau raisonnable, menaçant ainsi de tarir le torrent d’argent facile dont profitait la minorité qui pouvait se permettre de jouer sur les marchés financiers.

    La campagne actuelle visant à préserver le cadre institutionnel et à revenir sur les acquis de « la décennie glorieuse » exploite la corruption à laquelle le Parti des travailleurs de Lula, le PT, a participé. La corruption est bien réelle, et grave, même si le fait de diaboliser le PT est une pure instrumentalisation, en regard des écarts de conduite de ses accusateurs. Et comme nous l’avons déjà mentionné, les accusations portées contre Lula, même si l’on devait lui en reconnaître les torts, ne peuvent être prises au sérieux pour justifier la peine qui lui a été infligée dans le but de l’exclure du système politique. Tout cela fait de lui l’un des prisonniers politiques les plus importants de la période actuelle.

    La réaction récurrente des élites face aux menaces qui pèsent sur le cadre institutionnel de l’économie sociopolitique au Brésil trouve son équivalent dans la riposte internationale contre les remises en cause, par le monde en développement, du système néocolonial hérité de siècles de dévastations impérialistes occidentales. Dans les années 1950, dans les premiers jours de la décolonisation, le mouvement des pays non-alignés a cherché à faire son entrée dans les affaires mondiales. Il a été rapidement remis à sa place par les puissances occidentales. En témoigne dramatiquement l’assassinat du leader congolais, très prometteur, Patrice Lumumba, par les dirigeants historiques belges (devançant la CIA). Ce crime et les violences qui ont suivi ont mis fin aux espoirs de ce qui devrait être l’un des pays les plus riches du monde, mais qui reste « l’horreur ! l’horreur ! » avec la collaboration des tortionnaires historiques de l’Afrique.

    Néanmoins, les voix gênantes des victimes historiques ne cessaient de s’élever. Dans les années 1960 et 1970, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, avec le concours important d’économistes brésiliens, a présenté des plans pour un Nouvel Ordre Économique International, dans lequel les préoccupations des « sociétés en développement » – la grande majorité de la population mondiale – auraient été examinées. Une initiative rapidement écrasée par la régression néolibérale.

    Quelques années plus tard, au sein de l’UNESCO, les pays du Sud ont appelé à un nouvel ordre international de l’information qui ouvrirait le système mondial des médias et de la communication à des acteurs extérieurs au monopole occidental. Cette initiative a déchaîné une riposte extrêmement violente qui a traversé tout le spectre politique, avec des mensonges éhontés et des accusations ridicules, et qui finalement a entraîné le retrait du président américain Ronald Reagan, sous de faux prétextes, de l’UNESCO. Tout cela a été dévoilé dans une étude accablante (donc peu lue) des spécialistes des médias William Preston, Edward S. Herman et Herbert Schiller [2].

    L’étude menée en 1993 par le South Centre, qui montrait que l’hémorragie de capitaux depuis les pays pauvres vers les pays riches s’était accompagnée d’exportations de capitaux vers le FMI et la Banque mondiale, qui sont désormais « bénéficiaires nets des ressources des pays en développement », a également été soigneusement passée sous silence. De même que la déclaration du premier sommet du Sud, qui avait rassemblé 133 États en 2000, en réponse à l’enthousiasme de l’Occident pour sa nouvelle doctrine d’« intervention humanitaire ». Aux yeux des pays du Sud, « le soi-disant droit d’intervention humanitaire » est une nouvelle forme d’impérialisme, « qui n’a aucun fondement juridique dans la Charte des Nations unies ni dans les principes généraux du droit international ».

    Sans surprise, les puissants n’apprécient guère les remises en cause, et disposent de nombreux moyens pour y répliquer ou pour les réduire au silence.

    Il y aurait beaucoup à dire sur la corruption endémique de la politique latino-américaine, souvent solennellement condamnée par l’Occident. Il est vrai, c’est un fléau, qui ne devrait pas être toléré. Mais elle n’est pas limitée aux « pays en voie de développement ». Par exemple, ce n’est pas une petite aberration que dans nos pays, les gigantesques banques reçoivent des amendes de dizaines de milliards de dollars (JPMorgan Chase, Bank of America, Goldman Sachs, Deutsche Bank, Citigroup) à l’issue d’accords négociés à l’amiable, mais que personne ne soit légalement coupable de ces activités criminelles, qui détruisent pourtant des millions de vies. Remarquant que « les multinationales américaines avaient de plus en plus de difficultés à ne pas basculer dans l’illégalité », l’hebdomadaire londonien The Economist du 30 août 2014 rapportait que 2 163 condamnations d’entreprise avaient été comptabilisées entre 2000 et 2014 – et ces multinationales sont nombreuses à Londres et sur le continent européen [3].

    La corruption couvre tout un registre, depuis les énormités qu’on vient de voir jusqu’aux plus petites mesquineries. Le vol des salaires, une épidémie aux États-Unis, en donne un exemple particulièrement ordinaire et instructif. On estime que les deux tiers des travailleurs à bas salaire sont volés sur leur rémunération chaque semaine, tandis que les trois quarts se voient voler tout ou partie de leur rémunération pour les heures supplémentaires. Les sommes ainsi volées chaque année sur les salaires des employés excèdent la somme des vols commis dans les banques, les stations-service et les commerces de proximité. Et pourtant, presque aucune action coercitive n’est engagée sur ce point. Le maintien de cette impunité revêt une importance cruciale pour le monde des affaires, à tel point qu’il est une des priorités du principal lobby entrepreneurial, le American Legislative Exchange Council (ALEC), qui bénéficie des largesses financières des entreprises.

    La tâche principale de l’ALEC est d’élaborer un cadre législatif pour les États. Un but facile puisque, d’une part, les législateurs sont financés par les entreprises et, d’autre part, les médias s’intéressent peu au sujet. Des programmes méthodiques et intenses soutenus par l’ALEC sont donc capables de faire évoluer les contours de la politique d’un pays, sans préavis, ce qui constitue une attaque souterraine contre la démocratie mais avec des effets importants. Et l’une de leurs initiatives législatives consiste à faire en sorte que les vols de salaires ne soient pas soumis à des contrôles ni à l’application de la loi.

    Mais la corruption, qui est un crime, qu’elle soit massive ou minime, n’est que la partie émergée de l’iceberg. La corruption la plus grave est légale. Par exemple, le recours aux paradis fiscaux draine environ un quart, voire davantage, des 80 000 milliards de dollars de l’économie mondiale, créant un système économique indépendant exempt de surveillance et de réglementation, un refuge pour toutes sortes d’activités criminelles, ainsi que pour les impôts qu’on ne veut pas payer. Il n’est pas non plus techniquement illégal pour Amazon, qui vient de devenir la deuxième société à dépasser les 1 000 milliards de dollars de valeur, de bénéficier d’allègements fiscaux sur les ventes. Ou que l’entreprise utilise environ 2 % de l’électricité américaine à des tarifs très préférentiels, conformément à « une longue tradition américaine de transfert des coûts depuis les entreprises vers les plus démunis, qui consacrent déjà aux factures des services publics, en proportion de leurs revenus, environ trois fois plus que ne le font les ménages aisés », comme le rapporte la presse économique [4].

    Il y a une liste infinie d’autres exemples.

    Un autre exemple important, c’est l’achat des voix lors des élections, un sujet qui a été étudié en profondeur, en particulier par le politologue Thomas Ferguson. Ses recherches, ainsi que celles de ses collègues, ont montré que l’éligibilité du Congrès et de l’exécutif est prévisible avec une précision remarquable à partir de la variable unique des dépenses électorales, une tendance très forte qui remonte loin dans l’histoire politique américaine et qui s’étend jusqu’aux élections de 2016 [5]. La corruption latino-américaine est considérée comme un fléau, alors que la transformation de la démocratie formelle en un instrument entre les mains de la fortune privée est parfaitement légale.

    Bien sûr, ce n’est pas que l’interférence dans les élections ne soit plus à l’ordre du jour. Au contraire, l’ingérence présumée de la Russie dans les élections de 2016 est un sujet majeur de l’époque, un sujet d’enquêtes acharnées et de commentaires endiablés. En revanche, le rôle écrasant du monde de l’entreprise et des fortunes privées dans la corruption des élections de 2016, selon une tradition qui remonte à plus d’un siècle, est à peine reconnu. Après tout, il est parfaitement légal, il est même approuvé et renforcé par les décisions de la Cour suprême la plus réactionnaire de mémoire d’homme.

    L’achat d’élections n’est pas la pire des interventions des entreprises dans la démocratie américaine immaculée, souillée par les hackers russes (avec des résultats indétectables). Les dépenses de campagne atteignent des sommets, mais elles sont éclipsées par le lobbying, qui représenterait environ 10 fois ces dépenses – un fléau qui s’est rapidement aggravé dès les premiers jours de la régression néolibérale. Ses effets sur la législation sont considérables, le lobbyiste allant jusqu’à la rédaction littérale des lois, alors que le parlementaire – qui signe le projet de loi – est quelque part ailleurs, occupé à collecter des fonds pour la prochaine campagne électorale.

    La corruption est effectivement un fléau au Brésil et en Amérique latine en général, mais ils restent des petits joueurs.

    Tout cela nous ramène à la prison, où l’un des prisonniers politiques les plus importants de la période est maintenu en isolement pour que le « coup d’État en douceur » au Brésil puisse se poursuivre, avec des conséquences certaines qui seront sévères pour la société brésilienne, et pour le monde entier, étant donné le rôle potentiel du Brésil.

    Tout cela peut continuer, à une condition, que ce qui se passe continue d’être toléré. »

    Noam Chomsky

  • Salaries for #blockchain engineers skyrockets despite plans of job cuts in the #financial markets
    https://hackernoon.com/salaries-for-blockchain-engineers-skyrockets-despite-plans-of-job-cuts-i

    The title may sound confusing, but the job market trends in the financial sector have begun to shift.In the next three months, Standard Chartered Bank plans to lay off 300 people from the Middle East and Africa division while JPMorgan Chase has already laid off 400 employees in the consumer mortgage division. Despite the negative sentiments in the broader market, Hired — San Francisco Recruitment Agency- states that the demand for blockchain engineer has increased by 400% since 2017.What is driving the demand?The demand for blockchain engineers derived from large companies such as Facebook, Amazon, IBM, and Microsoft. It would be a growing demand as more companies work on projects that utilise blockchain technology. CEO of Bank of America (BOA), Brian Moynihan told CNBC,“The adoption of (...)

    #engineering #jobs #cryptocurrency-investment

  • The DigiCor Thesis — Why I Think Everyone Should Invest in Crypto
    https://hackernoon.com/the-digicor-thesis-why-i-think-everyone-should-invest-in-crypto-48f5808a

    IntroductionThe Blockchain is a revolutionary technology which promises to transform in a fundamental way the underlying infrastructure of many industries. Companies whose business models rely on solving complex logistical problems (e.g. broker/dealers) are at most risk of being displaced by this technology. For instance, the role that banks play as a money transmission system can easily be replaced by a single blockchain-based protocol (e.g. #bitcoin or Dash). Therefore, it is no surprise why giants like Bank of America are in a race to file as many patents related to blockchain as they can as they face a very real threat of obsolescence.Before moving on to our investment thesis, we’d like to clarify a small, but important point on terminology. Cryptocurrencies is the commonly used (...)

    #the-digicor-thesis #invest-in-crypto #why-invest-cryptocurrency #why-invest-in-crypto

  • The map of the world that shows every country’s major export | The Independent

    http://www.independent.co.uk/news/business/news/the-map-of-the-world-that-shows-every-countrys-major-export-a6956126.

    Compliqué mais très intéressant. C’est une base, il faudra reprendre les données et mesurer pour chaque pays le taux de dépendance sur les exportations (si un pays dépend à 90 % d’un produit ou si ls produits ’exportation ne représentent pas plus de 10 à 15 % chaque, etc.)

    Cars from Canada, oil from Russia and computers from Ireland: these are just some of the biggest exports from countries around the world.

    Bank of America Merrill Lynch has put out a map that shows the biggest exports around the world. Some are obvious, like coffee from Guatemala or electronic goods from China.

    #économie #exportations #matières_premières #produits_manufacturés #commerce_mondial

  • The Killing of History
    https://consortiumnews.com/2017/09/21/the-killing-of-history

    I watched the first episode in New York. It leaves you in no doubt of its intentions right from the start. The narrator says the war “was begun in good faith by decent people out of fateful misunderstandings, American overconfidence and Cold War misunderstandings.”

    The dishonesty of this statement is not surprising. The cynical fabrication of “false flags” that led to the invasion of Vietnam is a matter of record – the Gulf of Tonkin “incident” in 1964, which Burns promotes as true, was just one. The lies litter a multitude of official documents, notably the Pentagon Papers, which the great whistleblower Daniel Ellsberg released in 1971.

    There was no good faith. The faith was rotten and cancerous. For me – as it must be for many Americans – it is difficult to watch the film’s jumble of “red peril” maps, unexplained interviewees, ineptly cut archive and maudlin American battlefield sequences. In the series’ press release in Britain — the BBC will show it — there is no mention of Vietnamese dead, only Americans.

    “We are all searching for some meaning in this terrible tragedy,” Novick is quoted as saying. How very post-modern.

    All this will be familiar to those who have observed how the American media and popular culture behemoth has revised and served up the great crime of the second half of the Twentieth Century: from “The Green Berets” and “The Deer Hunter” to “Rambo” and, in so doing, has legitimized subsequent wars of aggression. The revisionism never stops and the blood never dries. The invader is pitied and purged of guilt, while “searching for some meaning in this terrible tragedy.” Cue Bob Dylan: “Oh, where have you been, my blue-eyed son?”

    What ‘Decency’ and ‘Good Faith’?

  • Who Is Funding the Dakota Access Pipeline? Bank of America, HSBC, UBS, Goldman Sachs, Wells Fargo | Democracy Now!
    http://www.democracynow.org/2016/9/9/who_is_funding_the_dakota_access

    http://www.foodandwaterwatch.org/news/who%27s-banking-dakota-access-pipeline

    We continue our conversation Food & Water Watch’s Hugh MacMillan about his new investigation that reveals the dozens of financial institutions that are bankrolling the Dakota Access pipeline, including Bank of America, HSBC, UBS, Goldman Sachs, Wells Fargo and JPMorgan Chase. “They are banking on this company and banking on being able to drill and frack for the oil to send through the pipeline over the coming decades,” MacMillan says. “So they’re providing the capital for the construction of this pipeline.”

    Who’s Banking on the Dakota Access Pipeline? - LittleSis
    https://littlesis.org/maps/1634-who-s-banking-on-the-dakota-access-pipeline

    Resistance to Dakota Access Grows

    Energy Transfer Partners began construction of the Dakota Access Pipeline in May 2016, but the company’s plans have hit a snag.

    In late July, the Army Corps of Engineers granted permits for the pipeline to cross beneath the Missouri and Cannon Ball Rivers without approval from the Standing Rock Sioux.

    By late August 2016, more than 1500 people, mostly Native Americans, had responded to the tribe’s call to action and converged at the Standing Rock Sioux Reservation to protect against construction of “the black snake.” In an historic show of solidarity, 188 First Nations and American Indian tribes have united in opposition.

    Also in August, Youth from Standing Rock completed a 2000-mile relay run to Washington, D.C., to bring the message of their #RezpectOurWater campaign to the White House, in their own show of opposition.

    The Dakota Access pipeline would run through the Dakotas and Iowa to Illinois, where oil would be sent to East Coast markets by train or to the Gulf Coast via another Energy Transfer Partners pipeline being converted to carry oil.

    Overall, the “Bakken Crude Pipeline” — to extend over 1,800 miles from near the Canadian border to the Gulf Coast of Texas — is costing about $4.8 billion, and is being sold as a key element of Energy Transfer Partners plans to “capitalize on U.S. energy exports,” thanks to fracking.

    This graph, made by Food & Water Watch for the Standing Rock Sioux and for the Bakken Pipeline Resistance Coalition, first revealed the banks banking against the Standing Rock Sioux and against all those responding to the tribe’s call to action. (Food & Water Watch has since produced a second data visualization.)

    #nations_premières #dakota #pipeline #états_unis #resistance #résister

  • Et voici maintenant le « people analytics » : nos émotions sous surveillance
    https://www.letemps.ch/societe/2016/10/23/voici-people-analytics-nos-emotions-surveillance

    Après les technologies de reconnaissance faciale qui permettent d’identifier une personne, voici les technologies qui analysent les émotions pour savoir ce qu’elle ressent D’après Bloomberg, des institutions financières comme JPMorgan Chase et Bank of America envisagent d’installer des systèmes qui analysent le comportement émotionnel des traders, une voix qui s’accélère ou qui s’élève au téléphone pouvant être un indicateur de stress suivi d’une mauvaise prise de position en bourse. Déjà équipées de (...)

    #Bank_of_America #JPMorgan_Chase #algorithme #CCTV #émotions #surveillance #vidéo-surveillance

  • #Corporate_Tax is a feminist matter
    http://africasacountry.com/2016/09/corporate-tax-is-a-feminist-matter

    CitiGroup, Coca Cola, ExxonMobil, General Motors, Goldman Sachs, Verizon, Wal-Mart, Pfizer, JP Morgan Chase, Bank of America and Microsoft; of all the things these multinational corporations (MNCs) agree on, two things stand out: a proclaimed devotion to the feminist agenda and a penchant for tax dodging. On the former, all MNC’s claim to dedicate some […]

    #IT'S_THE_ECONOMY #activism #development #economics #feminism #human_rights #NGOs #Tax_havens

  • Big data : les banques craignent le casse du siècle

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/03/17/big-data-les-banques-craignent-le-casse-du-siecle_4884295_3234.html

    Imaginez une start-up spécialisée dans l’agrégation de comptes, comme il en pullule aujourd’hui. Vous lui avez communiqué vos coordonnées bancaires pour pouvoir consulter l’état de vos finances depuis votre mobile. Et, patatras, des hackers attaquent la plate-forme, récupèrent toutes vos informations et vident vos comptes. La faute à qui ? Pas aux banques, clament ces dernières qui ne veulent pas régler la facture.

    Ce message, les établissements bancaires l’ont fait passer lors du Salon professionnel de la monétique et des moyens de paiement, les mercredi 16 et jeudi 17 mars à Paris. « Les cybercriminels s’attaqueront au maillon le plus faible, mais une fois qu’ils auront trouvé une faille, le problème sera systémique », alerte Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF). « Les clients veulent une plus grande intégration des services financiers à leur mobilité quotidienne mais ne perçoivent pas la hausse des risques liés à de telles évolutions. Que se passe-t-il si je fais tomber mon smartphone alors que je suis en train de faire une transaction ? », interroge Didier Descombes, associé chez KPMG.

    Les banques sont « naturellement » le réceptacle de toutes nos informations personnelles : identité, âge, salaires,...
    Le temps des lingots est révolu. Les banques, qui investissent des millions d’euros en cybersécurité, sont désormais des « coffres-forts de données » dont elles entendent bien garder la clé face à l’offensive des nouveaux entrants.

    Ces dernières sont « naturellement » le réceptacle de toutes nos informations personnelles : pour ouvrir un compte ou obtenir un crédit, chacun d’entre nous doit prouver son identité, donner son âge, celui de ses enfants, ses antécédents médicaux, ses relevés de salaire, son avis d’imposition, jusqu’à son poids dans certains cas... Les banques ont besoin de ces informations pour calculer le profil de risque de chacun.

    D’autres informations, encore plus courues, figurent dans les ordinateurs de nos banquiers : il s’agit des données récupérées lors des transactions (paiements en carte bleue, virements, prélèvements, chèques). Elles disent où nous allons, quand et comment nous dépensons notre argent. Autant d’éléments qui permettent de deviner ce que nous sommes susceptibles d’acheter demain.

    « Le recours aux services bancaires et financiers donne lieu à la production et à l’utilisation d’une masse de données qui révèlent très précisément les habitudes de vie mais aussi la situation personnelle de chacun », écrivait la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) dans son rapport annuel 2014.
    « Les seules choses qui nous manquent sont le contenu du caddie et les déplacements à la minute », admet Frédéric Jacob-Peron, directeur commercial et marketing France de la Société générale.

    Une affaire morale

    Longtemps, cette mine d’or de données est restée à l’abri des convoitises, enfouie dans les systèmes d’information des banques. La brèche a été ouverte par la deuxième directive européenne sur les services de paiements (DSP2), adoptée en octobre 2015. Elle permet à des tiers non bancaires d’accéder aux comptes des clients, d’opérer des transactions, et donc de récupérer les données associées. Une porte qu’entendent bien franchir les acteurs de la nouvelle économie numérique, qu’il s’agisse des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), des géants des télécoms ou des start-up de la Fintech. Leur modèle repose sur l’acquisition et l’exploitation de données personnelles. Plus on en sait sur un utilisateur, plus on a de chances de lui vendre un produit qui lui correspond.

    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la loi n’interdit pas d’utiliser les données bancaires. Du moment que le client en est informé et donne son accord, tout est possible. Par ailleurs, on peut se passer de l’accord du client et vendre les données à un tiers, si elles sont agrégées et anonymisées de manière irréversible.
    « Une donnée anonymisée n’est, par définition, plus corrélée à une personne. Ce n’est donc plus une donnée à caractère personnel, et elle n’est alors pas encadrée par la loi informatique et libertés », explique Stéphane Grégoire, chef du service des affaires économiques de la CNIL.

    Aujourd’hui, en Europe, la plupart des banques utilisent les données de leurs clients – sans les revendre – dans le but de leur vendre des produits maison. Vous avez consulté une offre d’assurance sur le site Internet de votre banque ? Un conseiller vous rappelle. « Il s’agit d’identifier les sous-groupes de clients sur lesquels une action marketing sera efficace, par exemple les individus dont le contrat a moins d’un an et qui n’ont pas été contactés depuis plus de trois mois », précise Guillaume Bourdon, cofondateur de Quinten, cabinet spécialisé dans le big data.

    « Les clients voient bien que les mails commerciaux qu’ils reçoivent correspondent à leurs attentes, et heureusement », ajoute Frédéric Jacob-Peron, à la Société générale. « La hausse de vos dépenses chez le garagiste, la marque de votre voiture et votre capacité d’épargne permettent d’avoir une idée du moment où vous pouvez avoir envie de changer de voiture et de vous proposer un crédit auto pertinent », renchérit Marguerite Bérard-Andrieu, directrice générale adjointe de BPCE. Ce groupe, associé à la chaire ParisTech, développe également, pour prévenir le surendettement, des modèles prédictifs qui détectent la fragilité financière dix-huit mois à l’avance, en prenant en compte plus de 15 variables.

    Les banques font de la préservation des données de leurs clients une affaire morale. Pas question donc de les vendre à des prestataires extérieurs. « Quand vous préparez votre retraite, l’avenir de vos enfants, c’est normal que cela reste dans l’intimité de la relation de confiance que vous avez nouée avec votre banque, et de vous-même », insiste Mme Barbat-Layani, à la FBF.

    Ce sont les mêmes problématiques que pour les données de santé. « Si vous allez voir un psy chaque semaine, vous ne serez pas content de recevoir une offre de thalasso qui vous dise “en ce moment vous n’allez pas bien” », souligne un banquier qui ajoute plus prosaïquement et ironiquement : « On ne permettra pas à Darty de vous vendre des tringles à rideaux. »

    L’Europe n’est pas prête

    Sans aller jusqu’à dévoiler les données aux commerçants, la banque peut néanmoins démarcher à leur place, en tant qu’intermédiaire. Bank of America propose à ses clients anglo-saxons d’analyser leurs transactions pour leur faire bénéficier d’offres commerciales
    adaptées : par exemple, un bon de réduction pour retourner dans ce restaurant où vous avez dîné le mois dernier.

    Le marché européen ne semble pas (encore) prêt. La Banque hollandaise ING l’a appris à ses dépens (/economie/article/2014/03/11/la-banque-ing-prete-a-tout-devoiler-de-ses-clients_4381105_3234.html) . Voulant partager les données de ses clients avec des entreprises extérieures, notamment des supermarchés, elle a été accusée, par des consommateurs et des députés, de menacer la vie privée.

    « Si le client se braque, l’établissement risque de perdre sa confiance. On n’est pas à l’abri d’un data gate, si la banque va trop loin, joue à l’apprenti sorcier et que ça se sait », prévient Jean-Philippe Poisson, associé chez Elia Consulting.
    Pas sûr que les revenus tirés de la monétisation des données, largement inférieurs à ceux que la banque réalise dans son cœur de métier, valent ce risque.

    Malgré tout, les banques planchent sur le sujet, ne serait-ce que pour être prêtes à répondre à la concurrence. « Si on devait un jour se lancer dans l’exploitation des données de carte bancaire, on ne peut pas mettre ça en petits caractères, déclare M. Jacob-Peron, de la Société générale. Si le client nous en donne l’autorisation, on le fera, dans le respect de ses intérêts et de la réglementation. » Il faudra composer avec le nouveau règlement européen sur les données personnelles, qui met l’accent sur l’information et le consentement des citoyens.
    Usant de la possibilité d’anonymiser les données, des sociétés financières monétisent déjà les informations récoltées auprès de leur clientèle.

    « Nous pouvons dire à une enseigne de la grande distribution : 18 % de nos porteurs de carte qui sortent de chez vous vont ensuite à la boulangerie en face : pourquoi ne mettez-vous pas une boulangerie dans votre magasin ? », témoigne Grégoire de Lestapis, directeur général de la banque espagnole BBVA en France.
    Et d’ajouter : « Je suis surpris que les trois grandes banques françaises, aussi puissantes, aient une stratégie digitale aussi peu développée avec ce retard accumulé dans leur transformation culturelle ».

    Même offre de services chez MasterCard, qui analyse 6 millions de transactions anonymes par heure. « Les consommateurs attendent des commerçants qu’ils anticipent leurs besoins, ils en ont assez de recevoir des offres qui ne leur correspondent pas », affirme Arnaud Grauzam, directeur MasterCard Advisors Europe de l’Ouest.
    « La banque vit dans un monde propriétaire, critique Hugues Le Bret, fondateur du Compte-Nickel, alors que la philosophie du peuple, c’est le partage d’informations. »

    Au risque de voir sa vie exposée dans tous les fichiers clients du monde... « Certaines générations n’ont pas encore conscience des traces qu’elles laissent, regrette Mme Bérard-Andrieu, de BPCE. Vous avez par exemple des Fintechs qui cherchent à développer des modèles de risques sur les petites entreprises, en regardant à quelle heure du jour ou de la nuit l’entrepreneur est connecté – sous-entendu, a-t-il une vie équilibrée ? – ou qui il a dans son réseau Facebook. » Enthousiasmant ou glaçant.

  • BilanPS
    On ne pensait pas humainement possible de commettre autant de saloperies en quatre ans. On avait tort : les Solfériniens l’ont fait. Il ne manque que la continuation de la scandaleuse LRU par la zélée Fioraso, le désastre de la politique étrangère de l’endormi Fabius.

    Projet de loi El-Khomri
    En cas de licenciement illégal, l’indemnité prud’homale est plafonnée à 15 mois de salaire.
    Les 11 heures de repos obligatoire par tranche de 24 heures peuvent être fractionnées.
    Une entreprise peut, par accord, baisser les salaires et changer le temps de travail.
    Les temps d’astreinte peuvent être décomptés des temps de repos.
    Le dispositif « forfaits-jours », qui permet de ne pas décompter les heures de travail, est étendu.
    Les apprentis mineurs pourront travailler 10 heures par jour et 40 heures par semaine.
    Le plancher de 24 heures hebdomadaires pour un contrat à temps partiel n’est plus la règle dans la loi (confirmation d’une loi antérieure).
    Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins majorées.
    Une mesure peut-être imposée par référendum contre l’avis de 70% des syndicats.
    Une entreprise peut faire un plan social sans avoir de difficultés économiques.
    Après un accord d’entreprise, un salarié qui refuse un changement dans son contrat de travail peut être licencié.
    Par simple accord on peut passer de 10h à 12h de travail maximum par jour.
    Contacter le médecin du travail devient presque impossible.

    Le gouvernement envisage de simplifier le licenciement économique.

    Rapport Badinter  : Des limitations peuvent être apportées aux libertés et droits fondamentaux si elles sont justifiées par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise.
    [Envisagé] « Forfait jours » pour les salariés (= fin des heures supp.).
    Rapport Badinter : fin de facto des 35 heures.
    Austérité : 2 milliards d’euros « d’économies » supplémentaires.
    Nouveau cadeau au patronat : prime de 2.000 € par an et par embauche pour les PME.
    Prime réservée aux embauches à bas salaires.
    La part socialisée des bas salaires sera donc payée par... les contribuables.
    La rupture du contrat de travail sera simplifiée.
    Basculement du CICE en baisse définitive de charges.
    Hollande s’attaque à la durée légale du travail.
    Décret n° 2015-1874 : la loi relative au Dialogue social et à l’emploi sacrifie la citoyenneté au travail.
    EDF : suppression de 4.000 postes en trois ans.
    Promesse de sanctionner les licenciements boursiers non tenue.
    Compte pénibilité, l’inverse de la prévention.
    Recul sur les critères.
    Recul sur les dates d’entrée en vigueur.
    Recul sur la date de paiement des premières cotisations.
    Recul sur le mode de déclaration.
    Criminalisation de l’action syndicale :
    Torpillage de la loi d’amnistie sociale votée au sénat.
    Prison ferme pour 8 ex-Goodyear malgré le retrait des plaintes.
    Arrestation à l’aube de 4 syndicalistes d’Air France.
    Répression pour la Confédération Paysanne, mansuétude pour la FNSEA.
    Abandon du projet de loi relatif à la démocratie sociale.
    Loi Macron : toutes les FNAC parisiennes se retrouvent en ZTI.
    Loi Macron : vers un accès restreint aux prud’hommes.
    Air France : 100 millions d’€ de CICE en 2 ans = 3000 emplois supprimés.

    Démantèlement du droit du travail (ANI)
    La prescription sur les rappels de salaire passe de 5 à 3 ans.
    Demandes liées à la rupture de contrat passent de 5 à 2 ans.
    Différé d’indemnisation de 180 jours pour rupture conventionnelle.
    Mutuelle d’entreprise obligatoire (2Mds€ pour 400.000 personnes).
    Sapin appelle les entreprises à ne pas augmenter les salaires trop vite.
    Retrait du Burn-out de la liste des maladies professionnelles.
    Destruction du Code du Travail.
    [objectif] Privilégier les accords d’entreprise, au détriment de la loi.
    Généralisation du travail du dimanche.
    La Poste expérimente la livraison de colis le dimanche.
    Ouverture des magasins de nuit.

    Loi Rebsamen :
    CDD renouvelable 2 fois.
    Fragilisation des CE & CHSCT.
    Fin de l’obligation de reclassement en cas d’inaptitude professionnelle.
    Création du CDI intermittent.
    Destruction de l’Inspection du Travail.
    Suppression des élections prud’hommales.
    Plafonnement des indemnités de prud’hommes pour licenciement abusif.
    Condamnation d’une inspectrice du travail (Téfal).
    Facilitation des licenciements collectifs.
    Le Guen suggère de baisser la durée et le montant des allocations chômage.
    Myriam El Khomri envisage la dégressivité des allocations chômages.
    Idée réaffirmée le 01.02.16 par Michel Sapin.
    Hausse du chômage.
    309 000 radiations en novembre 2015.
    Prime d’activité :
Moins d’aide pour les plus fragiles (RSA activité et PPE).
    Le contribuable compensera les bas salaires du privé.
    [Projet] Encourager les emplois de service ("trappes à bas salaires").
    [Projet] Formation : Valls demande des contreparties aux chômeurs.
    Précarité : Explosion de l’intérim : +10% en un an.
    Ségolène Royal favorable au retour des coupures d’eau pour les mauvais payeurs.
    Taux de pauvreté à nouveau en augmentation.
    La chasse à la fraude aux allocations s’accentue.
    Renforcement du contrôle des chômeurs.
    Pas de « coup de pouce » pour le SMIC.
    Ouverture des centres d’hébergement seulement par -5°C.
    Baisse du montant des APL.
    Accessibilité : normes moins contraignantes et dérogations.
    Retraites : Revalorisation de… 0,1% en 2015.
    Les bénéficiaires de l’AME privés de remboursement.
    Remise en cause du droit au séjour pour soins.
    Durée de cotisation retraite portée à 43 ans.
    Loi Macron 2 : mise en place de fonds de pension.
    Hôpitaux : suppression de 22.000 postes en 3 ans.
    Gel des retraites >1200€ et décalage de 6 mois de la revalorisation.
    Hausse de l’allocation handicapés de 7€.
    Prime exceptionnelle (sic) de 40€ pour les retraites les plus faibles.
    Abandon de la réglementation sur l’accessibilité aux handicapés.
    Baisse de la prestation de compensation du Handicap.
    Pas retour sur les franchises de soins.
    Loi fin de vie vidée de son contenu (en attente de CMP).
    Don du sang : maintien d’une discrimination pour les homosexuels.
    Budget Sécurité sociale : suspension des votes à l’Assemblée.
    Le taux du Livret A passe pour la 1ère fois sous la barre de 1% (0,75%).
    Suppression de centaines de postes de contrôleurs fiscaux.
    Îles Vierges, Montserrat, Bermudes et Jersey sortis de la liste des paradis fiscaux.
    Pas d’interdiction des paradis fiscaux pour les banques françaises.
    3 taux d’imposition pour les entreprises : non tenu.
    Fraude fiscale et sociale : aucune annonce.
    Fraude aux cotisations sociales (25Mds/an) : aucune annonce.
    900 millions d’euros de réduction d’impôts pour les plus riches.
    Sapin demande le retrait d’un amendement visant à taxer les dividendes.
    Maintien des niches fiscales : 82 milliards de perte pour l’Etat.
    Communes : baisse de la DGF.
    Incitation à la création de communes nouvelles pour conserver les niveaux de dotation.
    CICE : 40 milliards sur 3 ans (dont 12 pour 2015).


    Pacte de Responsabilité
    Plus forte exonération de "charges" de la Vè République.
    – 6,3 milliards pour la protection sociale.
    Le bouclier fiscal de Hollande : 730M€ pour 7 630 contribuables aisés.
    Maintien du Crédit Impôt Recherche (5,5 Mds€/an).
    Interdiction de publication du rapport.
    ISF : le gouvernement ne taxera pas les œuvres d’art.
    Entraves à la taxe sur les transactions financières.
    Abandon de la "grande réforme fiscale" Ayrault.
    Recul sur l’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail.
    Recul sur l’instauration d’une taxe sur l’excédent brut d’exploitation.
    Valls regrette la hausse (symbolique) des impôts des plus riches.
    Vote du TSCG sans renégociation.
    Le gouvernement privé de latitude.
    Hausse de la TVA de 19,6 à 20% et de 7 à 10%.
    Rejet du contrôle des frais des députés, sur avis défavorable d’Eckert.
    Rejet du "reporting public" sur demande de C. Eckert.
    Michelin : 18M€ de CICE, profits en hausse de 12% : 494 suppressions de postes.
    Corruption : les entreprises pourront payer pour éviter le procès.
    Loi Macron : Projet de libéralisation des règles d’implantation de la publicité.
    Obsolescence programmée : Macron tente de dénaturer la loi sur les pièces détachées.
    Loi de finance 2014 : l’article 92 proposait une amnistie totale pour les banques.
    La France bascule dans la marchandisation du sang.
    Interdiction pour l’EFS de fabriquer du plasma thérapeutique.
    Suppression des stock-option : promesse non tenue.
    « Autorégulation exigeante » : pas de loi limitant les rémunérations des patrons.
    Abandon de l’encadrement des bonus.
    40Mds € de dividendes pour le CAC40 en 2014.
    47Mds € de dividendes en 2015 (+9,9% hors taux de change).
    Pas de séparation banques de dépôt / d’investissement.
    Transfert du risque de faillite bancaire sur les déposants.
    Démantèlement d’Alstom : le gouvernement cède au lobbying de GE.
    Prolongation des concessions autoroutières.
    Privatisation des aéroports.
    Privatisation des barrages hydro électriques.
    TAFTA : négociations secrètes.
    ISDS (mécanisme de règlement des différends entre investisseur et Etats) : Un tribunal privé.
    Loi « Florange » inefficace et vide (Goodyear, Fralib, Petroplus).
    Projet de loi (abandonné) sur le secret des affaires.
    Multiplication des Partenariats Public-Privé.
    Abandon du projet de loi sur la responsabilité juridictionnelle du Président.
    Abandon du projet de réforme du Conseil supérieur de la magistrature.
    de la Cour de Justice de la République.
    Hollande gonfle le nombre de procédures antiterroristes.
    Projet de réforme pénale : Valls veut court-circuiter le Parlement.
    Projet de réforme pénale : mise à l’écart des juges.
    Justice en faillite : cri d’alarme en Seine-Saint-Denis.
    Contrôles de police : abandon de l’idée de récépissé.
    État d’urgence étendu à 3 mois.
    Projet d’extension à 6 mois & inscription dans la Constitution.
    Prolongation de trois mois sans saisir le parlement (22.01.16).
    Interdiction des manifestations non commerciales.
    Assignation à résidence d’opposants.
    Déchéance de nationalité.
    Bruno Le Roux envisage la déchéance pour tous.
    Instauration d’une rétention de sûreté après certaines peines.
    Surveillance massive des citoyens.
    Vote avec l’UMP contre un amendement de Taubira sur la Loi Renseignement.
    Envisage la privation de liberté à titre préventif.
    Fin de la présomption d’innocence.
    Extension de la présomption de légitime défense pour la police.
    Suspension de la Convention Européenne des Droits de Homme.
    Armement des polices municipales.
    Valls soutient la candidature de Lagarde à la tête du FMI.
    Hollande veut réintégrer pleinement la France dans l’OTAN.
    La France déplore (sic) l’exécution par l’Arabie saoudite de 47 personnes.
    Livraisons d’armes à la rébellion « modérée » syrienne (viol de l’embargo).
    Manipulation des rapports sur les armes chimiques en Syrie.
    Vente de Rafales aux pétromonarchies.
    Annulation du contrat Mistral avec la Russie, et vente à l’Égypte.
    Le PS soutient Juncker à la présidence de la Commission Européenne.
    Hollande pousse Tsipras à accepter un accord avec la Troïka.
    Refus du droit d’asile pour Assange et Snowden.
    Interdiction de survol de l’espace aérien pour le président Evo Morales.
    Illégalité du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions.
    Royal veut prolonger de 10 ans la durée de vie des centrales nucléaires.
    Boues rouges de Gardanne : l’État accorde des permis de polluer.
    Un mois après la COP21, forte baisse du bonus à l’achat de véhicules propres.
    Loi Macron : Ouibus, la SNCF concurrence ses propres TGV et TER.
    Les régions devront financer les déficits induits par ces pertes.
    Loi Macron : le droit de l’environnement sera réformé par ordonnances.
    Loi Macron : un amendement pour l’enfouissement des déchets radioactifs.
    signe un accord du G8 qui promeut la fracturation hydraulique.
    Aéroport Notre-Dame-Des-Landes.
    Futures lignes TGV et LGV inutiles.
    SNCF : suppression de 1400 emplois en 2016.
    Désinvestissement dans la SNCF.
    Abandon du fret ferroviaire.
    Hausse du tonnage des camions.
    Davantage d’autocars sur les routes.
    Renoncement à la fermeture de Fessenheim.
    Réduction de 25% des aides au maintien dans l’agriculture biologique.
    Élevage : à la botte de la FNSEA.
    Ajournement du rapport de l’ADEME sur une France 100% renouvelable.
    Industrialisation de l’agriculture.
    Retrait de l’écotaxe.
    À peine née, baisse de l’indemnité kilométrique vélo (IKV).
    Silence sur les extensions d’autorisation d’OGM.
    Sivens : La gendarmerie enquête sur la mort de Rémi Fraisse…tué par un gendarme.

    Loi Numérique :
    Opposition à la reconnaissance des Communs par la loi.
    Claviers, OS souverain, interdiction des hyperliens : le ridicule pour toute politique.
    Doublement du budget de Polytechnique, 60M€ d’euros supplémentaires en cinq ans.
    Suppression de la publicité dans les programmes jeunesse : Enterrée.
    Retour sur l’engagement à sanctuariser le budget de la Culture.
    Loi Fioraso (LRU 2) Universités mises en concurrence.
    Mise en place chaotique et inégalitaire des TAP en primaire.
    Le MEN enterre le Logiciel Libre et « vend » les élèves à Microsoft pour 13 M€.

    Réforme du collège :
    Autonomie pour 20% des horaires disciplinaires.
    Mise en concurrence des établissements.
    Baisse des moyens.
    Suppression du Latin, du Grec et des classes bilangues européennes.
    Nominations de complaisance (ex : compagne d’A. Morelle).
    Hollande reproche à Bartolone une campagne trop à gauche.
    Abandon du projet de loi relatif aux incompatibilités applicables à l’exercice de fonctions gouvernementales.
    11 128 Roms évacués de force de leurs campements en 2015.
    Stigmatisation des Roms.
    Fermeture des frontières aux réfugiés syriens (30 000 en 2 ans).
    Carole Delga et Alain Rousset cumulent députation et présidence de région.
    Le Drian cumule les fonctions de ministre et de président de région.
    Loi Macron : Constructions illégales, démolition impossible.
    Laurence Boone, chef économiste à Bank of America, nommée conseillère à l’Élysée.
    Jean-Pierre Jouyet, ministre de Sarkozy, nommé Secrétaire Général de l’Elysée.
    Loi Alur vidée de sa substance.
    Loi Alur : enterrement discret de la Garantie Universelle des Loyers.
    Hollande satisfait du résultat du 1er tour des élections régionales.
    Désistement et appel à voter pour la droite.
    Renoncement au vote des étrangers.
    Appels à la délation (fraude fiscale).
    3 recours à l’article 49.3 en un an.
    Des enfants en zone d’attente aéroportuaire.
    Comptes de campagne : Contrôles pendant 6 mois au lieu de 12.
    Préparation d’une « Alliance », sans PCF ni EEL.

    ROMANE
    Source : http://www.bilan-ps.fr/liste
    http://www.legrandsoir.info/solferiniens-reniements-trahisons-attaques-frontales-contre-le-salaria

  • Reimagining Journalism: The Story of the One Percent by Michael Massing | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2015/dec/17/reimagining-journalism-story-one-percent

    Billionaire hedge fund manager Paul Singer, who has contributed millions of dollars to Republican causes and recently endorsed Marco Rubio for president, with DealBook founder Andrew Ross Sorkin at a conference in New York City, December 2014

    Even amid the outpouring of coverage of rising income inequality, however, the richest Americans have remained largely hidden from view. On all sides, billionaires are shaping policy, influencing opinion, promoting favorite causes, polishing their images—and carefully shielding themselves from scrutiny. Journalists have largely let them get away with it. News organizations need to find new ways to lift the veil off the superrich and lay bare their power and influence. Digital technology, with its flexibility, speed, boundless capacity, and ease of interactivity, seems ideally suited to this task, but only if it’s used more creatively than it has been to date.

    Consider, for instance, DealBook, the online daily financial report of The #New_York_Times. It has a staff of twelve reporters plus a half-dozen columnists covering investment banking, mergers and acquisitions, private equity, hedge funds, venture capital, and regulatory matters. Every day, DealBook posts a dozen or so pieces on the Times website, some of which also appear in the print edition, making it seem a good vehicle for showing how #Wall_Street really works.

    Unfortunately, it only intermittently delivers. Most DealBook postings are narrowly framed, with a heavy emphasis on CEO comings and goings, earnings and expectations, buyouts and IPOs. Some sample headlines: “BB&T Is New Deal-Making Powerhouse in Banking.” “Investors Hope to Ride Swell of SoulCycle Fever in Coming IPO.” “Dell Is the Straw That Stirs Tech M&A.” “Strong Profit for Bank of America, and Investors See Signs of Progress.” Some pieces veer into outright boosterism. A long feature on “How Jonathan Steinberg Made Good on a Second Chance,” for instance, described in admiring detail how this mogul, through a combination of pluck and savvy, built his asset management firm into “one of the fastest-growing fund companies around.”

    DealBook’s founder and editor, Andrew Ross Sorkin, is known for his closeness to Wall Street executives (many of whom serve as sources of information), and it often shows in his weekly column. [...]

    #faillite des #médias #MSM

  • 11月13日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-151113

    Top story: @kimmaicutler: ’Bank of America dived into hundreds of thousands of … pic.twitter.com/lyQ2W3NvQK, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp

    posted at 02:52:41

    Top story: Apple, Banks in Talks on Mobile Person-to-Person Payment Service - … www.wsj.com/articles/apple…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 00:43:40

  • Here’s the map of the world, if size were determined by market cap - MarketWatch

    http://www.marketwatch.com/story/heres-the-map-of-the-world-if-size-was-determined-by-market-cap-2015-08

    Je ne suis pas sur si ce truc a déjà été signalé, dans le doute je reposte !

    Bank of America Merrill Lynch this month published a report transforming many of their investment themes into maps.

    One of note is what the world would look like if sized by market capitalization.

    The U.S. is still looking like the U.S. — and Japan is pretty hefty — but where did China go? And how is Hong Kong bigger than the mainland?

    Russia, on this map, is basically the size of Finland. (A country that reportedly Vladimir Putin has designs for, though that’s a story for another day.)

    #cartographie #visualisation #représentation #bourse #capitalisation_boursière

  • Les fresques apocalyptiques de Bank of America - Phase 3 : Reconstruction
    http://www.brujitafr.fr/2015/03/les-fresques-apocalyptiques-de-bank-of-america-phase-3-reconstruction.html

    Les 2 précédentes analyses de cette œuvre apocalyptique qui orne l’un des sièges de « Bank Of América » ont mis en évidence qu’elle était articulée autour de 2 grands thèmes. On tout d’abord vu qu’elle met en lumière un grand cataclysme qui aura le soleil pour élément central. Ensuite, on a vu qu’elle était construite comme une allégorie du « grand œuvre » alchimique. Plus exactement, ces fresques exposent cyniquement et à la vue de tous le fameux plan du « Nouvel ordre Mondial », un plan dont le matériel de base est une humanité calcinée par le feu ardent d’un soleil déchaîné et qui d’étapes en étapes sera raffinée jusqu’à l’obtention de cet « or alchimique » que sera la caste des illuminés.

    Les fresques apocalyptiques de Bank of America. Phase 1 : Le soleil noir, la comète et l’enfant - MOINS de (...)

  • Les fresques apocalyptiques de Bank of America. Phase 2 : La transmutation du chaos
    http://www.brujitafr.fr/2015/02/les-fresques-apocalyptiques-de-bank-of-america-phase-2-la-transmutation-du

    On a vu précédemment que la première fresque de "Bank of América" à Charlotte en Caroline du Nord contient divers codes ésotériques de type maçonnique.

    Elle s’intitule "The great Work" (le grand oeuvre) et dans le contexte de notre époque, elle raconte comment l’élite illuministe se prépare à présenter au monde son "élu".

    La seconde fresque de Bank of America se déroule dans un futur proche, elle s’intitule "Chaos/Creativity". Le choix de ces 2 titres n’a rien d’anodin, ils font référence au travail alchimique qui consiste à transformer les métaux vils en "or philosophal". "le grand oeuvre alchimique" est un processus extrêmement long pouvant durer des années voir des décennies. Au pied de la lettre, ce travail consiste à (...)

  • Les fresques apocalyptiques de Bank of America. Phase 1 : Le soleil noir, la comète et l’enfant
    http://www.brujitafr.fr/2015/02/les-fresques-apocalyptiques-de-bank-of-america-phase-1-le-soleil-noir-la-c

    Le siège de "Bank of America" de la ville de Charlotte en Caroline du Nord contient 3 fresques remplies de symboles occultes. Construites sur le même modèle que celles de l’aéroport de Denver, elles décrivent les différentes phases que l’humanité va traverser avant l’établissement du fameux nouvel ordre mondial.

    Ces fresques exposent donc "caché à la vue de tous", le plan final des mondialistes. Apparemment, ils semblent penser que le commun des mortels est incapable de décoder des oeuvres dont eux seuls détiennent les clefs. Ou bien s’agit il peut être de narguer les chercheurs de vérité tout en sachant pertinemment que le public ordinaire n’est pas réceptif aux messages symboliques. Dans tous les cas, une analyse s’impose.

    Tout d’abord, nous (...)

  • 2014 U.S. Trust Study of High Net Worth Philanthropy Finds 28 Percent Increase in Charitable Contributions; Donors Forecast Positive Giving Trends for the Coming Years | Bank of America Newsroom
    http://newsroom.bankofamerica.com/press-releases/global-wealth-and-investment-management/2014-us-trust-study-high-net-worth-philanthro
    L’économie de la charité sur fond d’inégalités records

    Wealthy donors have strong feelings about how the nonprofits they support should use their contributions and conduct themselves. For instance, the majority of these donors (81 percent) expect the nonprofits they support to spend an appropriate amount of their donation on general administration and fundraising, and to demonstrate sound business and operational practices (80 percent). They also expect nonprofits to honor their request for privacy and anonymity (78 percent) and, similarly, to not distribute their name to others (74 percent).

  • Défonceur des droits
    http://lmsi.net/Defonceur-des-droits

    Parmi d’autres symboles possibles, arrêtons-nous sur une récente nomination, confirmée par le vote d’une Assemblée parait-il de gauche : la nomination donc de Jacques Toubon, au poste de Défenseur des droits. Rappelons d’abord que cette nomination vient juste après une autre – celle d’une conseillère spéciale à la présidence de la république, tout aussi symbolique, voire emblématique, puisqu’il s’agit de Laurence Boone, ex-éditorialiste au journal ultralibéral Le quotidien, ex-banquière chez Barclay’s et Bank of America’s Meryll Lynch... (...) Source : Les mots sont importants

  • Crash en vue ? George Soros vend toutes ses parts de Citigroup, Bank of America et JP Morgan
    http://www.brujitafr.fr/article-crash-en-vue-george-soros-vend-toutes-ses-parts-de-citigroup-bank-

    Il y a tout juste vingt ans, le banquier George Soros réalisait son plus célèbre investissement en spéculant sur la livre sterling pour empocher un milliard de dollars. Depuis lors, il est devenu célèbre pour ses paris sur les crashs boursiers et dans certains cas, en provoquant volontairement des faillites boursières pour son propre bénéfice. Georges soros : « chaos économique, émeutes en Europe et guerre civile aux #USA » "l’Europe a besoin d’une classe ouvrière rom" (George Soros) Croatie : les pédophiles de Soros écrivent les manuels scolaires Il y a un mois de cela, Soros a fait la première page des journaux en pariant un (...)