company:cambridge analytica

  • La surveillance, stade suprême du capitalisme ?
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/14/la-surveillance-stade-supreme-du-capitalisme_5476001_3232.html

    Bientôt un autre regard critique sur le concept de capitalisme de surveillance : parution à l’automne du livre de Christophe Masutti qui fait l’archéologie du concept et replonge dans l’évolution sur cinquante ans du traçage informatisé. Chez C&F éditions, évidemment ;-)

    Depuis vingt ans, un capitalisme mutant mené par les géants du Web s’immisce dans nos relations sociales et tente de modifier nos comportements, analyse l’universitaire américaine Shoshana Zuboff dans son dernier ouvrage. Mais son concept de « capitalisme de surveillance » ne fait pas l’unanimité.

    Shoshana Zuboff a été l’une des premières à analyser la manière dont l’informatique transformait le monde du travail. Cette pionnière dans l’étude détaillée des bouleversements du management s’est félicitée, au départ, de l’arrivée de « travailleurs du savoir ». Elle a perçu très tôt que l’extension d’Internet et la généralisation des ordinateurs personnels permettraient de fonder une « économie nouvelle » capable de répondre aux besoins des individus et de renforcer le pouvoir des consommateurs.

    Puis elle a été terriblement déçue. En janvier, Shoshana Zuboff a résumé ses craintes dans The Age of Capitalism Surveillance (Public Affairs, non traduit).

    La presse anglo-saxonne, du libéral Wall Street Journal au très à gauche The Nation, du Guardian à la New York Review of Books, mais aussi l’anticapitaliste Naomi Klein et le professeur de communication Joseph Turow, ont salué ce livre comme un essai majeur.
    « Chef-d’œuvre d’horreur »

    Le titre, « L’Age du capitalisme de surveillance », en annonce le concept : en vingt ans, « sans notre consentement significatif », un capitalisme mutant mené par les géants du Web – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (Gafam) – s’est immiscé dans nos relations sociales et introduit dans nos maisons – « de la bouteille de vodka intelligente au thermomètre rectal », résume Shoshana Zuboff.

    Un de ses concepts centraux est, assure l’universitaire dans son essai, la notion de « surplus de comportement » : les Gafam, mais aussi les opérateurs de téléphonie comme AT&T ou les sociétés de l’Internet des objets et de la « smart city », ne se contentent pas de collecter les données d’usage et de service : ils intègrent dans les pages en réseaux et dans les machines intelligentes des dispositifs d’espionnage invisible. Ils repèrent ainsi, grâce aux algorithmes, nos habitudes les plus intimes. Ils reconnaissent nos voix et nos visages, décryptent nos émotions et étudient leur diffusion grâce à l’« affective computing » afin de capter « la totalité de l’expérience humaine en tant que matière première gratuite ».

    Ces masses de données comportementales sont revendues comme des « produits de prévision » extrêmement lucratifs. « Vous n’êtes pas le produit, résume Shoshana Zuboff, vous êtes la carcasse abandonnée de l’éléphant traqué par des braconniers ! »
    « Un contrat faustien »

    La logique de cette traque mène à ce qu’elle appelle l’« instrumentarianism » (« l’instrumentalisation ») : la capacité de modeler les comportements en vue d’obtenir « des résultats rentables », voire d’« automatiser » les conduites.

    « Il est devenu difficile d’échapper à ce projet de marché dont les tentacules s’étendent des innocents joueurs de Pokémon Go dirigés vers les bars et les magasins qui paient pour les attirer à l’impitoyable exploitation des profils Facebook à des fins d’orientation de comportement individuel » – et ce « en cliquant oui à l’achat de nouvelles chaussures de sport proposé après votre jogging du dimanche matin », ou en ciblant « votre vote de fin de semaine », comme on l’a vu pendant l’affaire Cambridge Analytica, la société de conseil dont le slogan proclame « Data drives all we do » (« Les données déterminent tout ce que nous faisons »). « Ils veulent notre âme, conclut Shoshana Zuboff. Nous avons signé avec eux un contrat faustien. »

    Depuis sa sortie, « L’Age du capitalisme de surveillance » reçoit une volée de critiques. Dans The Nation, Katie Fitzpatrick, professeure de pédagogie à l’Université d’Auckland, estime que le « sombre constat » de Shoshana Zuboff est justifié mais qu’elle « échoue dans son analyse politique » car elle est aveuglée par la confiance qu’elle accorde aux capacités démocratiques du libéralisme. « Nous n’avons pas besoin d’une nouvelle théorie politique alarmiste pour comprendre ce qui se passe », conclut-elle.

    Pour le spécialiste du numérique Evgeny Morozov, auteur du Mirage numérique (Les Prairies ordinaires, 2015), l’analyse de Shoshana Zuboff, qui est d’autant plus dérangeante qu’elle a travaillé pour « deux bastions du techno-optimisme », Fast Company et BusinessWeek, insiste trop sur la surveillance et pas assez sur le capitalisme : « En considérant le capitalisme de surveillance comme notre nouveau Léviathan invisible, elle rate la manière dont le pouvoir fonctionne depuis plusieurs siècles : le Léviathan invisible est avec nous depuis longtemps. »

    #Capitalisme_surveillance #Shoshana_Zuboff

  • Avant les Gilets jaunes, voici comment Facebook a changé les conditions de la démocratie

    Tunisie, États-Unis, Venezuela… #Facebook a changé les règles de la démocratie bien avant les Gilets jaunes en France.

    L’essor du mouvement des Gilets jaunes est un exemple de plus de l’influence de Facebook dans la sphère politique. Depuis près de dix ans, le premier réseau social au monde offre un « terrain fertile » aux militants et aux colères en tout genre, remarque Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences-Po et spécialiste des médias sociaux. Utilisé comme outil de communication, d’organisation voire de manipulation dans les cas les plus controversés, Facebook s’invite dans les scrutins ou mouvements sociaux ces dernières années.

    . La #Tunisie et les #révolutions_arabes

    C’est en Tunisie, en 2011, qu’il joue pour la première fois un rôle déterminant. Parce qu’il permet de libérer la parole et de contourner la censure, de publier des photos et des vidéos de la répression et d’organiser la mobilisation, Facebook prend une place centrale. Il permet « la naissance d’une nouvelle forme de contestation sociale », souligne Fabrice Epelboin.

    La colère des Tunisiens, qui a éclaté après l’immolation par le feu du jeune marchand de fruits et légumes Mohamed Bouazizi, prend alors « une trajectoire exponentielle » qui aboutira au départ du président Ben Ali. Cette « révolution Facebook » en inspirera d’autres dans le monde arabe, notamment en Égypte, où le réseau social a aussi été déterminant.

    2. #Occupy_Wall_Street et les citoyens

    Quelques mois plus tard, Facebook joue un rôle de catalyseur dans le mouvement Occupy Wall Street, lancé à New York pour dénoncer les abus du capitalisme financier. Des pages locales se créent dans la plupart des grandes villes américaines et aident le mouvement à se répandre à travers les États-Unis.

    Facebook permet aux « 99% », comme ils se surnomment, de recruter des activistes et de partager des informations. Sur le même modèle, le mouvement des Indignés, lancé en Espagne en mai 2011, s’était aussi appuyé sur Facebook pour grandir, tout comme la « révolution des parapluies » à Hongkong en 2014 ou plus récemment, Nuit debout en France en 2016.

    3. L’élection américaine et ses polémiques

    Mais la force de frappe de Facebook lui vaut également son lot de polémiques. Pendant la campagne présidentielle américaine de 2016, le réseau social sert de caisse de résonance aux fausses informations qui visent Hillary Clinton et le camp démocrate.

    Par ailleurs, l’équipe de Donald Trump s’appuie sur les services de la société britannique Cambridge Analytica, qui exploite les données privées de dizaines de millions d’usagers du réseau à leur insu pour cibler précisément les attentes de son électorat. Un scandale planétaire qui poursuit encore Facebook. Lundi, son PDG, Mark Zuckerberg, a promis que des mesures contre les ingérences seraient mises en place en vue des élections européennes.

    4. Au #Brésil, #Bolsonaro et sa campagne 2.0

    Fin 2018, le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro utilise également Facebook pour faire campagne durant la présidentielle brésilienne. Poignardé à l’abdomen par un opposant à quelques semaines du scrutin, il multiplie les vidéos en direct pendant sa convalescence et court-circuite ainsi les canaux médiatiques traditionnels.

    Dans un pays réputé pour son « appétence pour les réseaux sociaux », selon Fabrice Epelboin, il utilise également WhatsApp, la messagerie qui appartient à Facebook, pour diffuser sa rhétorique sécuritaire et nationaliste auprès des 120 millions d’utilisateurs brésiliens. Une campagne 2.0 qui lui permet d’être largement élu fin octobre.

    5. Le #Venezuela et la parole de l’opposition

    Ces derniers jours, la crise au ­Venezuela a mis en lumière l’usage politique des réseaux sociaux par l’opposition. Facebook, comme Twitter et Instagram, permet en effet à Juan Guaidó – qui s’est autoproclamé président le 23 janvier – et à ses partisans de contourner la censure imposée par le régime aux télévisions et aux radios.

    De quoi excéder Nicolás Maduro, qui dénonçait en octobre 2017 la « dictature » des réseaux sociaux. L’observatoire de l’Internet NetBlocks a d’ailleurs signalé que Facebook, comme d’autres plateformes, avait été coupé de « façon intermittente » ces derniers jours.

    https://www.lejdd.fr/Medias/Internet/avant-les-gilets-jaunes-voici-comment-facebook-a-change-les-conditions-de-la-d
    #réseaux_sociaux #démocratie #résistance #révoltes #USA #printemps_arabes #Etats-Unis #gilets_jaunes

  • AP : Trump 2020 working with ex-Cambridge Analytica staffers
    https://apnews.com/96928216bdc341ada659447973a688e4

    A company run by former officials at Cambridge Analytica, the political consulting firm brought down by a scandal over how it obtained Facebook users’ private data, has quietly been working for President Donald Trump’s 2020 re-election effort, The Associated Press has learned. The AP confirmed that at least four former Cambridge Analytica employees are affiliated with Data Propria, a new company specializing in voter and consumer targeting work similar to Cambridge Analytica’s efforts before (...)

    #CambridgeAnalytica #DataPropria #Facebook #algorithme #élections #manipulation #électeurs #données #BigData #publicité (...)

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  • Cambridge Analytica est morte, vive Data Propria !
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/09/28/cambridge-analytica-est-morte-vive-data-propria_5361290_3234.html

    Au cœur d’un scandale d’exploitation de données d’utilisateurs de Facebook en 2016, la société a fermé, sans disparaître. D’anciens cadres ont pris la relève, pour servir Trump et les élus républicains.

    Après plusieurs mois de scandale, la société de marketing politique Cambridge Analytica a dû fermer définitivement, en mai 2018. Les médias et une partie de la classe politique américaine lui reprochaient d’avoir siphonné, puis exploité les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook au cours de la campagne électorale américaine de 2016, pour soutenir la candidature de Donald Trump et de divers candidats républicains grâce à des messages ciblés sur Internet et les réseaux sociaux.

    Exit donc Cambridge Analytica ? Pas vraiment ! En réalité, les équipes chargées de ces opérations ne se sont pas dispersées ; leurs algorithmes et leurs bases de données n’ont pas disparu. En fait, les stratèges électoraux du président Trump ont effectué une restructuration juridique et financière de leurs sociétés, sans se soucier de la tempête médiatique, qui s’est déjà essoufflée. Leur objectif à court terme est de mettre leurs talents au service des républicains lors les élections de mi-mandat, qui se dérouleront le 6 novembre. Par ailleurs, ils ont déjà lancé la campagne en vue de la réélection de Donald Trump en 2020.

    Au cœur de cette nouvelle galaxie gravite un Texan barbu mesurant plus de deux mètres, Brad Parscale. La trajectoire de M. Parscale, âgé de 42 ans , est singulière. Patron d’une petite entreprise Internet sise à San Antonio (Texas), il travaillait depuis 2011 comme simple designer et administrateur de sites Web pour le groupe immobilier Trump. Cela lui a donné l’occasion de rencontrer Donald Trump en personne, puis de gagner sa confiance. En 2015, le candidat milliardaire lui confie la création de ses sites électoraux, et le nomme, l’année suivante, directeur des médias numériques de sa campagne.

    Facebook, « l’autoroute » grâce à laquelle Trump a gagné

    D’emblée, M. Parscale mise sur les réseaux sociaux. Dans un entretien accordé en octobre 2017 à la chaîne de télévision CBS, il résume ainsi sa stratégie : « J’ai compris très tôt que Trump gagnerait grâce à Facebook. Il parlait aux gens sur Twitter, mais il allait gagner sur Facebook (…). Facebook a été sa méthode, l’autoroute sur laquelle sa voiture a roulé. » Pendant toute la campagne, son équipe bénéficie de l’aide directe d’employés de Facebook, dont certains sont installés dans ses locaux.

    Afin d’étoffer sa force de frappe, il passe un contrat avec Cambridge Analytica, qui l’aide à affiner le ciblage des électeurs dans les régions les plus disputées. L’une des techniques utilisées est la « psychographie », qui consiste à classer chaque cible uniquement en fonction de ses traits de caractère et de sa personnalité. En analysant le comportement d’un utilisateur sur Facebook, il est loisible de dresser son profil psychologique : est-il capable de s’ouvrir aux autres, est-il plus ou moins consciencieux, extraverti, agréable, névrosé ? Il sera ensuite possible de lui envoyer des messages politiques ou commerciaux dont le contenu et le style ont été conçus pour lui correspondre, et qui le toucheront réellement.

    Lorsque Brad Parscale rejoint le quartier général de campagne du candidat Trump à New York, il délègue la direction de son équipe, restée à San Antonio, à l’un des responsables techniques de Cambridge Analytica, Matt Oczkowski. Auparavant, M. Oczkowski avait fondé une agence de marketing spécialisée dans « l’analyse des motivations » des consommateurs et des électeurs. Il fut aussi le « directeur numérique » du gouverneur républicain du Wisconsin (nord) Scott Walker pendant trois ans.

    Après la victoire de M. Trump, Brad Parscale intègre le cercle des proches du nouveau locataire de la Maison Blanche. Il embauche même Lara Trump, l’épouse d’Eric, le fils cadet du président. Parallèlement, il se réorganise : il regroupe ses activités de publicité politique au sein d’une nouvelle entité, Parscale Strategy, qu’il transfère à Miami (Floride), et qui reste sous son contrôle exclusif. Puis, il vend l’autre département, chargé du marketing commercial, à CloudCommerce, une petite société californienne jusque-là spécialisée dans les logiciels de commerce en ligne, installée dans la station balnéaire de Santa Barbara. Du même coup, il devient actionnaire et membre du conseil d’administration du nouvel ensemble.

    « Science politique, big data et psychologie »

    En février 2018, M. Parscale est nommé directeur de la « campagne pour la réélection de Donald Trump en 2020 », c’est-à-dire chef de l’ensemble des opérations, au-delà du numérique. Dans le même, temps, sous son impulsion, CloudCommerce crée une nouvelle filiale de marketing numérique baptisée « Data Propria », enregistrée au Nevada (ouest), domiciliée en Californie et installée à San Antonio. La direction de Data Propria est confiée à Matt Oczkowsky, qui, dès son arrivée, embauche plusieurs de ses anciens collègues de Cambridge Analytica.

    Cependant, une chose intrigue : le profil du patron officiel de CloudCommerce, Andrew Van Noy, 36 ans. Dans son CV en ligne, M. Van Noy se vante d’avoir créé dès son adolescence une entreprise de jardinage très prospère, avant de se tourner vers la finance, comme tradeur à la banque Morgan Stanley. Mais, selon une enquête menée par l’agence Associated Press, la réalité serait moins reluisante : Andrew Van Noy fut, dans sa jeunesse, plusieurs fois condamné pour fraude immobilière et faillite douteuse. Quant à CloudCommerce, qui a changé quatre fois de nom depuis 1999, c’était jusqu’en 2017 une petite société sans envergure, qui n’avait dégagé aucun bénéfice depuis dix ans.

    L’apparition de Data Propria, en plein scandale Cambridge Analytica, n’est pas passée inaperçue. Fin juin 2018, trois élus démocrates de la Chambre des représentants de Washington envoient une lettre à Matt Oczkowsky pour lui demander de venir témoigner devant une commission. Ils veulent savoir s’il a hérité des bases de données frauduleuses de Cambridge Analytica, et s’il s’est procuré d’autres données de Facebook par ses propres moyens. Aucun élu républicain ne s’est associé à cette requête, et à ce jour, la Chambre des représentants n’a pas indiqué si Matt Oczkowsky lui avait répondu.

    Reste à savoir si les techniques « psychographiques » sont toujours à la mode chez les stratèges républicains. Echaudé par le scandale, Matt Oczkowski, de Data Propria, reste évasif, mais sur différents sites professionnels, il continue à s’enorgueillir de son passage chez Cambridge Analytica, où il a su « fusionner la science politique, le big data et la psychologie comportementaliste pour influencer les électeurs ». Il démarche aussi des grandes entreprises privées, notamment des compagnies d’assurances, en insistant sur la dimension psychologique de ses méthodes.

    La machine est relancée

    En revanche, Brad Parscale, dans des déclarations aux médias américains, émet régulièrement des doutes sur l’infaillibilité de la psychographie. Il semble partisan du retour à une forme de publicité politique axée sur les opinions, les valeurs et les préoccupations des cibles (par exemple « hommes de plus de 40 ans soucieux de l’état des infrastructures routières »). Cela étant dit, tous les stratèges s’accordent sur un point : le champ de bataille prioritaire sera la « Middle America », la classe moyenne laborieuse vivant dans les Etats du centre du pays, qui a porté Donald Trump au pouvoir en 2016 et qui pourrait le refaire en 2020.

    Par ailleurs, les stratèges du marketing ciblé vont aussi devoir s’adapter aux modifications récemment introduites par Facebook. Désormais, les annonceurs, commerciaux et responsables politiques ne peuvent plus croiser les données personnelles fournies par Facebook avec celles provenant des « data brokers » classiques (banques de données commerciales, bancaires…). Le réseau social veut ainsi faire un geste vers le Congrès américain et la Commission européenne, soucieux de la protection de la vie privée des citoyens, tout en marginalisant ses grands concurrents sur le marché des données personnelles.

    Il a aussi supprimé certaines combinaisons multicritères jugées intrusives ou trop précises – race, religion, pays d’origine, orientation sexuelle, handicaps, statut militaire… Enfin, les propagandistes politiques de tout bord doivent désormais communiquer leur nom, leur domicile et leurs sources de financement à Facebook, qui les vérifiera.

    Ces changements ne devraient pas entraver sérieusement l’action de Data Propria, qui a déjà noué des contrats avec la direction nationale du Parti républicain et les équipes de campagne de différents candidats conservateurs à travers le pays. De son côté, selon Associated Press, la société Parscale Strategy encaisse, depuis le début de 2018, près de 1 million de dollars (850 000 euros) par mois grâce à des commandes publicitaires d’organisations soutenant Donald Trump et ses alliés, contre 5 millions pour l’ensemble de 2017. La machine est relancée, les électeurs des régions jugées prioritaires sont de nouveau soumis à une avalanche de messages ciblés sur le Web et les réseaux sociaux.

  • Nouvelles accusations contre Cambridge Analytica et l’ingérence russe dans la campagne américaine
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/05/17/nouvelles-accusations-contre-cambridge-analytica_5300270_4408996.html

    Le lanceur d’alerte Christopher Wylie a fourni au comité judiciaire du Sénat des Etats-Unis de nouveaux documents. Christopher Wylie, le lanceur d’alerte qui a contribué à créer la société d’analyse de données britannique Cambridge Analytica (CA) avant de dénoncer ses dérives et de plonger Facebook dans la tourmente, était entendu, mercredi 16 mai, par le comité judiciaire du Sénat des Etats-Unis (Senate Judiciary Committee) dans le cadre d’une audition intitulée « Cambridge Analytica et le futur de (...)

    #CambridgeAnalytica #Facebook #algorithme #thisisyourdigitallife #élections #manipulation #données #BigData #électeurs (...)

    ##profiling

  • Scandale Facebook : Cambridge Analytica ferme ses portes, mais l’activité migrerait ailleurs
    https://www.nextinpact.com/brief/scandale-facebook---cambridge-analytica-ferme-ses-portes--mais-l-activit

    Fin mars, deux journaux révélaient les pratiques de Cambridge Analytica, une société de profilage électoral liée à la campagne présidentielle de Donald Trump. En 2014, l’entreprise a aspiré les données de dizaines de millions d’internautes (jusqu’à 87 millions) via un quiz sur Facebook, sans le consentement de la plupart d’entre eux. Les révélations ont plongé sa maison-mère, SCL, et Facebook dans la tourmente. Hier, Cambridge Analytica et SCL Elections ont annoncé une procédure d’insolvabilité au (...)

    #Facebook #SCL #CambridgeAnalytica #algorithme #thisisyourdigitallife #élections #manipulation #électeurs #données #BigData #marketing #profiling (...)

    ##Emerdata

  • Inside Cambridge Analytica’s Virtual Currency Plans - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/04/17/technology/cambridge-analytica-initial-coin-offering.html

    SAN FRANCISCO — The embattled political data firm Cambridge Analytica quietly sought to develop its own virtual currency in recent months through a so-called initial coin offering, a novel fund-raising method that has come under growing scrutiny by financial regulators around the world.

    The offering was part of a broader, but still very private push that the firm was making into the nascent world of cryptocurrencies over the last year.

    Much like its acquisition of Facebook data to build psychological profiles of voters, the new business line pushed the firm into murky ethical and legal situations. Documents and emails obtained by The New York Times show that Cambridge Analytica’s efforts to help promote another group’s digital token, the Dragon Coin, associated the firm with a famous gangster in Macau who has gone by the nickname Broken Tooth.

    The goal of Cambridge Analytica’s own coin offering? Raise money that would pay for the creation of a system to help people store and sell their online personal data to advertisers, Brittany Kaiser, a former Cambridge Analytica employee, said in an interview. The idea was to protect information from more or less what the firm did when it obtained the personal data of up to 87 million Facebook users.

    “Who knows more about the usage of personal data than Cambridge Analytica?” Ms. Kaiser said. “So why not build a platform that reconstructs the way that works?”

    Mais Cambridge Analytica ne perd pas ses bonnes habitudes

    She also remembers they spoke about an array of potential campaigns. The most unusual idea involved sending virtual currencies to people in far-flung regions of Mexico. The payments would give people incentive to fill out surveys and get data that could then be used to help design campaigns for Mexican political candidates .

    #Cambridge_analytica #Cryptomonnaies #ICO #Données_personnelles

  • Facebook and Cambridge Analytica face class action lawsuit
    https://www.theguardian.com/news/2018/apr/10/cambridge-analytica-and-facebook-face-class-action-lawsuit

    Lawyers in UK and US claim four firms allegedly misused personal data of more than 71m people British and US lawyers have launched a joint class action against Facebook, Cambridge Analytica and two other companies for allegedly misusing the personal data of more than 71 million people. The lawsuit claims the firms obtained users’ private information from the social media network to develop “political propaganda campaigns” in the UK and the US. Facebook, it is said, may initially have been (...)

    #Facebook #CambridgeAnalytica #algorithme #thisisyourdigitallife #élections #manipulation #électeurs #domination #données #BigData #publicité #marketing (...)

    ##publicité ##profiling

  • The U.S. Government Is Finally Scrambling to Regulate Facebook
    https://theintercept.com/2018/03/29/the-u-s-government-is-finally-scrambling-to-regulate-facebook

    Washington and Big Tech are scrambling to keep up after revelations that the voter profiling firm Cambridge Analytica harvested data from 50 million Facebook users. The scandal has accelerated regulatory and oversight efforts and left top Democrats reconsidering the party’s traditional closeness to Silicon Valley. Perhaps the biggest change in Washington has been to the Senate timeline for confirming members of the Federal Trade Commission, the agency with jurisdiction over data privacy and (...)

    #Facebook #algorithme #domination #données #BigData #publicité #marketing #profiling (...)

    ##publicité ##FTC

  • Alors comme ça, on veut quitter Facebook ?
    http://www.makery.info/2018/03/27/alors-comme-ca-on-veut-quitter-facebook

    L’affaire Cambridge Analytica fait vaciller le réseau social. Quelle stratégie adopter après ces révélations : supprimer son compte, exiger ses datas, passer au libre ? On savait qu’il y avait du rififi chez Facebook. Mais alors là, c’est le pompon. Depuis que The Guardian, The Observer et le New York Times ont révélé les pratiques plus que douteuses de l’entreprise Cambridge Analytica, la tentation de supprimer Facebook semble être plus grande que jamais dans la communauté aux 2,13 milliards d’amis. (...)

    #CambridgeAnalytica #Facebook #algorithme #thisisyourdigitallife #élections #manipulation #électeurs #comportement #données #publicité #BigData #marketing #prédictif (...)

    ##publicité ##profiling

  • The Cambridge Analytica affair reveals Facebook’s “Transparency Paradox” - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/s/610577/the-cambridge-analytica-affair-reveals-facebooks-transparency-para

    One really important question is whether all this could harm researchers’ efforts to shed more light on the immense influence that social networks now have over our lives. To explore the issue, we spoke with Sinan Aral, a social-media expert who is a professor at MIT’s Sloan School of Management.

    Were you surprised that a researcher could access so much data and allegedly pass it to a third party in violation of Facebook’s data use rules?

    I wasn’t surprised they could access that much data. Facebook’s been pursuing research questions with qualified researchers for some time. What is surprising is that an academic researcher could so flagrantly violate the spirit and the terms of the data-sharing policies Facebook has in place by taking that data and giving it to a firm that was never authorized to have it in the first place for the purposes of political targeting.

    Are you very concerned that this episode could have a chilling effect on social networks’ willingness to share data with researchers?

    Yes, I am. Facebook is facing what I call a “transparency paradox.” On the one hand, it’s under tremendous pressure to be more transparent, to reveal more about how targeted advertising works; how its News Feed algorithms work; how its trending algorithms work; and how Russia or anyone else can spread propaganda and false news on the network. So there’s this very strong pressure to be more transparent and to share data with trusted third parties. But on the other hand, there’s really strong pressure to increase the security of the data that they do reveal to make sure that it doesn’t get into the wrong hands and to protect users’ privacy.

    This transparency paradox is at the core of Facebook’s existential crisis today, and there’s a real risk that the Cambridge Analytica story will make it more conservative in what it shares, which would affect the research of hundreds of good scientists who are working with the social network every day without breaching its terms of service in order to understand how Facebook is affecting our society.

    I think the story is about a researcher who flagrantly violated the likely terms of any data-sharing agreement he had with Facebook for research purposes and the company, Cambridge Analytica, that either knowingly or unknowingly used the data for potentially nefarious purposes without vetting the source of that data and any restrictions associated with it. That’s the real story here.

    We need to better understand the threat of bad actors who may use access to data to help them spread fake news or propaganda on social platforms. And the only way we’re going to get a handle on that is if Facebook can find a way to resolve its transparency paradox effectively by becoming more open and more secure at the same time.

    #Facebook #Recherche #Social_data #Sociologie_numérique

  • L’affaire Cambridge Analytica aurait-elle pu se produire en France ?
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/03/23/l-affaire-cambridge-analytica-aurait-elle-pu-se-produire-en-france_5275241_4

    En France, contrairement aux Etats-Unis, plusieurs lois encadrent de manière stricte la collecte et l’utilisation des données personnelles des électeurs. Aux Etats-Unis, les données de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook ont été collectées à leur insu par l’entreprise Cambridge Analytica, cheville ouvrière de la campagne numérique de Donald Trump et plus particulièrement chargée du ciblage des publicités de cette campagne. Pour aspirer autant de données, Cambridge Analytica a profité du fait (...)

    #CambridgeAnalytica #Facebook #algorithme #élections #électeurs #prédictif #législation #profiling #BigData (...)

    ##géolocalisation

  • Is Facebook Really Scarier Than Google? - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/is-facebook-really-scarier-than-google

    On Twitter, in a thread that went viral, François Chollet, an A.I. software engineer at Google DeepMind, argued, “Facebook is, in effect, in control of your political beliefs and your worldview.”Photograph by Joe Penniston / FlickrMark Zuckerberg, the founder and C.E.O. of Facebook, admitted recently his company knew, in 2015, that the data firm Cambridge Analytica, which assisted with Donald Trump’s election campaign, had improperly acquired information on 50 million Facebook users. “This was a breach of trust,” Zuckerberg said, in a Facebook post. “We need to fix that.”But that’s not the only thing Facebook needs to fix. “The problem with Facebook is not just the loss of your privacy and the fact that it can be used as a totalitarian panopticon,” said François Chollet, an artificial (...)

  • Bernard Benhamou : « La surveillance de masse est devenue le modèle économique de l’Internet »
    http://www.lepoint.fr/technologie/bernard-benhamou-la-surveillance-de-masse-est-devenue-le-modele-economique-d

    Après l’affaire Facebook-Cambridge Analytica, le spécialiste appelle à une nouvelle génération de technologies de protection de la vie privée. Bernard Benhamou est secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique, un institut privé qui a vocation à réfléchir aux enjeux européens de souveraineté numérique et, plus largement, aux questions de régulations et de relations internationales dans ce domaine. Le Point.fr : Pourquoi le fait que l’entreprise Cambridge Analytica ait utilisé les données (...)

    #CambridgeAnalytica #Facebook #algorithme #élections #thisisyourdigitallife #manipulation #électeurs #marketing #BigData #prédictif #profiling #biométrie #génétique #Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD) (...)

    ##Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_ ##GAFAM

  • La vision de Zuckerberg pour Facebook menacée par les affaires politiques
    https://www.capital.fr/entreprises-marches/la-vision-de-zuckerberg-pour-facebook-menacee-par-les-affaires-politiques-12

    Faire de Facebook un réseau social qui connecte le monde : la vision ambitieuse de Mark Zuckerberg a donné naissance à un géant de l’internet mais se retrouve contrariée aujourd’hui par un scandale de détournement des données de dizaines de millions de ses utilisateurs à des fins politiques. Les dernières révélations sur l’utilisation par l’entreprise d’analyse de données Cambridge Analytica viennent s’ajouter à celles sur la diffusion de fausses informations et assombrissent l’image du réseau social. Ce (...)

    #CambridgeAnalytica #Facebook #élections #manipulation #électeurs #BigData #marketing

  • Facebook chute en bourse après les révélations sur les données personnelles utilisées pour la campagne de Trump
    http://www.lalibre.be/economie/placements/facebook-chute-en-bourse-apres-les-revelations-sur-les-donnees-personnelles-

    Le cours de Facebook chutait lundi à l’ouverture de Wall Street, affecté par des révélations sur l’utilisation par l’entreprise Cambridge Analytica de données personnelles de millions d’utilisateurs du réseau social. Quelques minutes après l’ouverture de la Bourse de New York, l’action du réseau social lâchait 4,83% à 176,15 dollars, pesant fortement sur le cours du Nasdaq (-0,84%), à forte coloration technologique. Cambridge Analytica, c’est quoi ? Filiale de la société britannique de marketing Strategic (...)

    #CambridgeAnalytica #Facebook #élections #manipulation #électeurs #BigData

  • Data Firm Says ‘Secret Sauce’ Aided Trump ; Many Scoff
    https://www.nytimes.com/2017/03/06/us/politics/cambridge-analytica.html

    Standing before political and business leaders in New York last fall, Alexander Nix promised a revolution. Many companies compete in the market for political microtargeting, using huge data sets and sophisticated software to identify and persuade voters. But Mr. Nix’s little-known firm, Cambridge Analytica, claimed to have developed something unique : “psychographic” profiles that could predict the personality and hidden political leanings of every American adult. “Of the two candidates left (...)

    #CambridgeAnalytica #Facebook #algorithme #élections #manipulation #électeurs #BigData (...)

    ##marketing

  • #Cambridge_Analytica, le Big Brother électoral de #Donald_Trump
    https://www.mediapart.fr/journal/international/190318/cambridge-analytica-le-big-brother-electoral-de-donald-trump

    Fondée par des proches de Donald Trump, la société Cambridge Analytica est au cœur d’une tempête déclenchée par les révélations sur ses méthodes de collecte des données. Nous republions ici notre enquête réalisée il y a un an.

    #International #Big_data #Brexit #données_personnelles #Maison_Blanche #Robert_Mercer #Steve_Bannon

  • Hacking the Vote: Who Helped Whom?
    http://www.nybooks.com/daily/2017/07/19/hacking-the-vote-trump-russia-who-helped-whom

    In recent months, we have learned much about how successful the Trump campaign was in micro-targeting voters in crucial swing states. In the waning days of the 2016 campaign, especially, Trump’s data team knew exactly which voters in which states they needed to persuade on Facebook and Twitter and precisely what messages to use. The question is: How did the Russians know this, too?

    Last week, it was reported that both Congressional investigators and the FBI are now exploring whether Russian operatives were guided in their efforts by Trump’s digital team, and the House Intelligence Committee has invited Trump’s digital director, Brad Parscale, to testify. Largely ignored in this discussion, however, is another possibility: that the Russians themselves, through their hacking of Democratic Party records, were supplying crucial information to the digital team.

    According to its own account, Trump’s digital team, which was run by Parscale and overseen by Jared Kushner, used standard marketing tools, especially Facebook’s, to target voters in the rust belt states that decided the election. The team’s algorithms and models, which were developed by the data analytics firm Cambridge Analytica, were essential to this effort. Using data culled from its database of 5,000 bits of personal information—such as religious affiliation, gun ownership, and buying habits—on 220 million Americans, Cambridge Analytica was able to determine where Trump had the best chances to motivate people who typically didn’t vote, where Clinton’s support among legacy Democrats was weak, and where the candidate himself should show up, especially in the last days of the campaign.

  • #Cambridge_Analytica, le Big Brother électoral de #Donald_Trump
    https://www.mediapart.fr/journal/international/200317/cambridge-analytica-le-big-brother-electoral-de-donald-trump

    Donald Trump lors du discours de sa victoire. © Capture d’écran CNN Fondée par des proches de Donald Trump, la société Cambridge Analytica se vante de pouvoir prédire les opinions politiques des internautes par l’analyse de leurs #données_personnelles. Elle aurait, pour certains, fortement influé sur la victoire du milliardaire républicain ainsi que sur celle du #Brexit en Grande-Bretagne.

    #International #Big_data #Robert_Mercer #Steve_Bannon

  • #Cambridge_Analytica crée des « turbulences » dans le marketing électoral
    https://www.mediapart.fr/journal/international/200317/cambridge-analytica-cree-des-turbulences-dans-le-marketing-electoral

    Fondée par des proches de #Donald_Trump, la société Cambridge Analytica se vante de pouvoir prédire les opinions politiques des internautes par l’analyse de leurs #données_personnelles. Elle aurait, pour certains, fortement influé sur la victoire du milliardaire républicain ainsi que sur celle du #Brexit en Grande-Bretagne.

    #International #Big_data #Robert_Mercer #Steve_Bannon

  • #Cambridge_Analytica créee des « turbulences » dans le marketing électoral
    https://www.mediapart.fr/journal/international/200317/cambridge-analytica-creee-des-turbulences-dans-le-marketing-electoral

    Fondée par des proches de #Donald_Trump, la société Cambridge Analytica se vante de pouvoir prédire les opinions politiques des internautes par l’analyse de leurs #données_personnelles. Elle aurait, pour certains, fortement influé sur la victoire du milliardaire républicain ainsi que sur celle du #Brexit en Grande-Bretagne.

    #International #Big_data #Robert_Mercer #Steve_Bannon