Honduras : Le paradis néo-libéral des « villes modèles » ne verra pas le jour. (El Correo)
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Les capitalistes libéraux ne sont jamais à court de bonnes idées pour se torcher avec les impératifs démocratiques. Maintenant, ils cherchent à construire des villes-paradis-fiscaux où le droit commun du pays où elles s’érigent n’a plus cours !
Il était prévu que cette enclave néo-libérale ou cité-Etat aurait ses propres institutions, son propre régime fiscal, ses propres forces de sécurité, mais également un système juridique indépendant, comme le rappelle le journal hondurien pro-gouvernemental El Heraldo [5]. En d’autres termes, les conditions de travail, la nature des mouvements financiers et de la circulation des capitaux étrangers seront de la responsabilité du seul gouverneur, qui n’aura de compte à rendre qu’à lui-même et aux investisseurs le cas échéant, notamment en matière d’accords et de traités internationaux.
Conçue comme le havre de paix des investisseurs étrangers, la construction d’un paradis fiscal de cet acabit au coeur de l’Amérique centrale par le gouvernement putschiste de Porfirio Lobo avait vocation à créer des plates-formes d’investissements et des centres financiers, à l’instar de Singapour et de Hong Kong.
L’économiste californien Paul Romer, thuriféraire du concept de « la croissance endogène » et principal promoteur de ces nouvelles solutions avance en outre, sans sourciller, que sa fondation « Charter cities » (villes à charte) est à but non-lucratif. Cette « idée philanthropique » donc, reposerait selon lui sur trois éléments : « l’acquisition d’un territoire, l’existence d’une ou plusieurs entités garantissant ladite charte et une ou plusieurs région-source d’où proviendrait la population. »
Mais elle est avant tout fondée sur la théorie selon laquelle la croissance n’est possible que si l’on opère un changement radical des règles sociétales dans des pays qui connaissent des dysfonctionnements caractérisés, et si l’on contourne les représentations politiques et corps intermédiaires, tels que les syndicats qui font obstacle à la croissance. L’application de la thérapie du choc apparaît alors comme la solution. Le personnage clé du cabinet de Porfirio Lobo, Octavio Sanchez, ne laisse d’ailleurs aucune place à l’ambiguïté lorsqu’il déclare : « Vous listez toutes les choses qu’il faut changer et vous le faites, d’un seul coup, au même endroit. » [6].