company:fmi

  • L’écotartuffe du mois, par Nicolas Casaux
    https://www.facebook.com/nicolas.casaux/posts/10155970187972523?__tn__=K-R

    Voudriez-vous voir se former un mouvement de résistance sérieux contre le capitalisme ? Si oui, oubliez Aurélien Barrau.

    Cet astrophysicien a récemment acquis une certaine notoriété à cause de sa perspective écologiste : il a récemment publié un appel signé par plein d’idiots utiles de l’industrie du divertissement (d’Alain Delon à Muriel Robin) demandant la restriction de certaines libertés individuelles afin de sauver la planète. Que ceux qui ont le plus profité des conforts et des luxes de la civilisation industrielle, qui sont parmi les plus privilégiés des privilégiés, se permettent de demander aux autorités qu’elles restreignent les libertés du peuple, tout de même, il fallait oser — même si l’expression "libertés individuelles" est une triste blague dans le cadre de la société technocapitaliste, bien entendu, mais c’est une autre histoire. Ainsi, cet appel est une sorte de plaidoyer en faveur de l’écofascisme prédit par Bernard Charbonneau il y a plusieurs décennies :

    « L’écofascisme a l’avenir pour lui, et il pourrait être aussi bien le fait d’un régime totalitaire de gauche que de droite sous la pression de la nécessité. En effet, les gouvernements seront de plus en plus contraints d’agir pour gérer des ressources et un espace qui se raréfient. [...] Si la crise énergétique se développe, la pénurie peut paradoxalement pousser au développement. Le pétrole manque ? Il faut multiplier les forages. La terre s’épuise ? Colonisons les mers. L’auto n’a plus d’avenir ? Misons sur l’électronique qui fera faire au peuple des voyages imaginaires. Mais on ne peut reculer indéfiniment pour mieux sauter. Un beau jour, le pouvoir sera bien contraint d’adopter une façon de faire plus radicale. Une prospective sans illusion peut mener à penser que le virage écologique ne sera pas le fait d’une opposition dépourvue de moyens, mais de la bourgeoisie dirigeante, le jour où elle ne pourra plus faire autrement. Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouvoir. »

    Ecofascisme qui ne résoudrait bien évidemment rien du tout, puisqu’il n’implique aucun changement fondamental.

    Aucune critique du capitalisme et de ses implications économiques mondialisées (il reconnait, certes, que le capitalisme pose quelques problèmes mais trouve qu’il a aussi des vertus), de l’idéologie qui l’anime, aucune critique du pouvoir, aucune critique des mécanismes de coercition sur lesquels il repose (il ne blâme pas plus les dirigeants que tout le peuple, nous sommes responsables, nous avons les dirigeants que nous méritons, etc., il ne comprend manifestement pas comment le pouvoir s’est organisé et se maintient), aucune critique de l’imposture démocratique, espoir placé en des actions potentielles que nos dirigeants pourraient prendre, croyance en une civilisation industrielle rendue verte grâce aux EnR, le cocktail habituel des vendeurs d’illusions de l’écocapitalisme.

    Mais pourquoi ? Pourquoi demander leur avis à des astrophysiciens ? Pourquoi demander leur avis à des gens — à des gens de la haute — qui passent leur existence à travailler sur des sujets aussi éloignés du quotidien de toutes les espèces vivantes et des réalités du monde, du monde à la mesure de l’être humain ? Bref, on a trouvé celui qui succèdera à Hubert Reeves dans le rôle de caution d’autorité astrale de l’écocapitalisme.

    (C’est une question rhétorique, bien évidemment. Le fait de demander son avis à un astrophysicien n’est qu’une incarnation de la domination de l’autorité Science, de l’expertocratie, et de l’idéologie progressiste, fascinée par l’univers et sa conquête. L’astrophysicien, qui connait (?) les trous noirs, ces choses incroyablement complexes qui nous dépassent, nous, simples mortels, doit forcément connaître la situation socioécologique terrestre. C’est une illustration parfaite de ce que c’est qu’un argument d’autorité. C’est un grand scientifique, il doit savoir. Malheureusement pas, (ultra-)spécialisation oblige. L’appel d’Aurélien Barrau et son plaidoyer pour plus encore d’embrigadement étatique sont également très bien anticipés, parfaitement même, dans le livre "Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable" de René Riesel et Jaime Semprun.)

  • CADTM - Comment appliquer des politiques antipopulaires d’austérité
    http://www.cadtm.org/Comment-appliquer-des-politiques

    Dans un document destiné aux gouvernants, Christian Morrisson, fonctionnaire de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) – voir encadré – prodigue, en 1996, ses recommandations |1|. C’est effarant.

    Le texte de Christian Morrisson se passe de longs commentaires. En voici des extraits (les intertitres sont de la rédaction).

    À la lecture, on se rend compte que ces recommandations sont effectivement appliquées à l’échelle de l’ensemble de la planète avec le soutien des grandes institutions internationales comme l’OCDE, le FMI, la Banque mondiale, la Banque centrale européenne, et la plupart des gouvernements.

    • Le plus facile à imposer

      “ Une politique monétaire restrictive, des coupures brutales de l’investissement public ou une réduction des dépenses de fonctionnement ne font prendre aucun risque à un gouvernement. Cela ne signifie pas que ces mesures n’ont pas des conséquences économiques ou sociales négatives mais nous raisonnons ici en fonction d’un seul critère : minimiser les risques de troubles. ” (ibidem, p. 16)

      “ Les coupures dans les budgets d’investissement ne suscitent habituellement aucune réaction, même lorsqu’elles sont très sévères : moins 40% au Maroc en trois ans, moins 40% en Côte d’Ivoire en deux ans, moins 66% au Venezuela de 1982 à 1985 et moins 60% aux Philippines en deux ans. ” (ibidem, p. 17)

      Ou aussi :

      Erreurs à éviter

      “ Un programme qui toucherait de façon égale tous les groupes (c’est-à-dire qui serait neutre du point de vue social) serait plus difficile à appliquer qu’un programme discriminatoire, faisant supporter l’ajustement à certains groupes et épargnant les autres pour qu’ils soutiennent le gouvernement. ” (ibidem, p. 17)

      Sacré florilège...

  • ALGÉRIE – De la « démocratie » en Algérie, et partout… - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/02/algerie-de-la-democratie-en-algerie-et-partout.html

    À la fin des années 1980, le Front de Libération Nationale (FLN) a cessé d’être un parti unique, son « socialisme spécifique » a été remisé, et son sigle a même failli être restitué au peuple et à son Histoire, pendant qu’une euphorie irrépressible enfantait des dizaines de partis, dont…. le Front islamique du Salut (le FIS), qui a drainé l’essentiel du mécontentement et capté la révolte des plus radicaux des laissés pour compte de la libéralisation économique rampante d’alors.

    À ce moment-là, l’Algérie avait 26 milliards de dollars de dette et il ne restait presque pas un rond de liquidité dans les caisses de l’État.

    Pour bénéficier de « facilités de remboursement », Alger s’est vu imposer comme condition l’adoption d’un « plan d’ajustement structurel » (PAS) décidé par le FMI, la Banque mondiale et la plupart des créanciers. Ce plan était assorti de la promesse qu’il constituerait la rampe de lancement de l’économie algérienne, dont les résultats devaient être à la hauteur des exigences de l’endettement !

    Le résultat a été… « flamboyant » : en 1990, 1,4 million d’employés travaillaient dans le secteur industriel et les services ; en 2017, ils ne sont plus que 450.000. Tandis que la population active employée dans le secteur du commerce, qui représentait 8,4% de l’emploi total en 1987, a aujourd’hui atteint 16,60%. En 1990, les effectifs des travailleurs de l’industrie se montaient à plus de 1,5 fois ceux du commerce. En 2000, ce rapport s’est inversé, au point que l’industrie n’emploie plus que l’équivalent de neuf dixièmes des travailleurs actifs dans le commerce.

    Le secteur industriel, dont on devait attendre les miracles et qui était au cœur de la restructuration, a donc sombré. En revanche, le commerce a prospéré, mais au détriment du pays, dont la balance économique est négative et dont l’économie est étouffée par les importations.

    Heureusement, tout au long de cette période de transition, pendant que la destruction des emplois productifs battait son plein, les prix du pétrole se sont mis à flamber. Ce miracle a profité à la consommation, donc au commerce ; il a aussi permis de rembourser la dette dont le PAS avait en fin de compte aggravé le poids. Mais les miracles ne durent qu’un temps…

    Sur le plan politique, la « démocratie », décrétée par un pouvoir aux abois, mettait au jour les divergences mortelles qui traversaient la société. Elle donnait aux islamistes du FIS l’occasion de rêver à une dictature théocratique, versus une « démocratie » vaporeuse, aux contours indéfinis ; ils avaient à leur avantage une forte capacité de mobilisation et pouvaient se rallier une bonne part de l’électorat, grâce à leur ancrage social, par le contrôle des mosquées, et en ayant récupéré les revendications sociales, face à des « démocrates » qui ronronnaient sur « les libertés publiques » et autres noumènes, à des années-lumière des préoccupations des foules.

    Intervint alors, en porte-voix, une presse privée (ou « indépendante », c’est selon) dirigée par les journalistes de l’ex-presse unique et devenue dominante, à coups d’apports gouvernementaux faramineux, en matériels et en financements. La même presse qui portera, plus tard, l’emphase du « printemps » dit « arabe » et qui continue de servir la propagande néolibérale et atlantiste contre le « populisme » et les « primes à l’émeute » du pouvoir actuel.

    S’est dès lors répandue dans les rues et les salons la cacophonie de dizaines de partis, sans impact social autre, pour la plupart, que d’occuper les espaces d’expression, alors que la peur d’une déflagration ou d’une victoire du FIS gagnait une partie de la population.

    Aux élections communales, le FIS emporta la majorité des mairies, lors des premières élections pluralistes. Il les baptisera « communes islamiques » en lieu et place de la devise officielle : « la révolution par le peuple et pour le peuple » ; et de revendiquer des élections présidentielles anticipées, sans cacher ses intentions d’instaurer un Califat. Ce faisant, il use (abuse ?) de l’hégémonie idéologique de l’Islam, dont le pouvoir a fait la « religion de l’État ».

    Le premier tour des législatives, en décembre 1991, le conforte dans son aveuglement : avec seulement 25% des voix des inscrits (le FIS occulte alors la perte d’un million d’électeurs depuis les communales), en remportant la majorité des sièges par le truchement des circonscriptions électorales et une abstention record (50% des Algériens, pour de multiples raisons, ne se sont pas sentis concernés par la « démocratie »), menaçant d’acquérir une majorité absolue au parlement, le FIS réitère ses promesses d’abolition de la « démocratie » impie...............

    La suite est tragique.

  • Gesticulations de façade face à la délinquance financière Politis / Jérôme DUVAL
    http://www.politis.fr/articles/2016/09/gesticulations-de-facade-face-a-la-delinquance-financiere-35287

    Hypocrisie du FMI et autres institutions pour combattre l’évasion fiscale
    En pleine tourmente du scandale des Panama Papers – qui a déjà valu la démission du Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson, suite à d’énormes manifestations |1|, et celle du ministre espagnol de l’Industrie José Manuel Soria après la révélation de sociétés à son nom aux Bahamas et à Jersey |2|, se clôturaient les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale le 16 avril dernier.

    La directrice du FMI, Christine Lagarde, accusée d’abus d’autorité dans l’affaire Tapie, en a profité pour plaider pour la transparence en matière fiscale. Puisque ceci « doit être un sujet d’inquiétude majeur » selon ses propres mots, profitons-en pour rappeler que le montant de son salaire annuel de 467 940 $ (419 695 €), assorti d’une allocation de 83 760 $ (75 127 €) par an pour frais de représentation, est exempté de tout impôt |3|.

    Christine Lagarde a beau parler de transparence, elle préside une institution dont le conseil des gouverneurs reste des plus opaques.

    Dans la foulée, le FMI, la Banque mondiale, l’ONU et l’OCDE annonçaient le 19 avril la création d’une plateforme commune destinée à aider les pays pauvres à combattre l’évasion fiscale des multinationales.

    Cette énième fausse tentative pour combattre ce fléau semblerait répondre au rapport de l’ONG Oxfam publié quelques jours plus tôt. Il affirme qu’en seulement quatre ans (jusqu’en 2013), la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale spécialisée dans les prêts au secteur privé) a investi 36 milliards de dollars (32 284 080 000 €) via des banques, des fonds spéculatifs et autres intermédiaires, pour financer des projets conduisant à des violations des droits humains à travers le monde :

    « C’est moitié plus que les fonds consacrés par le groupe de la Banque mondiale à la santé au cours de la même période, et trois fois plus que ceux consacrés à l’éducation, commente Oxfam. »

    En 2015, sur les 68 entreprises qui ont emprunté à la SFI afin de financer des projets de « développement » en Afrique subsaharienne, 51 ont eu recours aux paradis fiscaux, principalement l’île Maurice tel que le conseillait le cabinet Deloitte.

    Après la fière affirmation de Nicolas Sarkozy, le 23 septembre 2009 sur TF1 et France 2, selon laquelle « les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est terminé », et l’engagement du G20 la même année à lutter contre ces trous noirs de la finance internationale en établissant des listes incohérentes, il y a de quoi douter quant à l’efficacité de toute initiative émanant de ces institutions.

    A qui profite l’opacité du Panama ?
    Rappelons que les banques européennes sont très impliquées dans la délinquance financière. La Société Générale a massivement recouru aux services du cabinet Mossack Fonseca via sa filiale luxembourgeoise, SG Bank & Trusts pour établir 979 sociétés offshore (lire encadré). Viennent ensuite la britannique HSBC (2 300 sociétés), les suisses UBS (1 100 sociétés) et Crédit Suisse (1 105 sociétés).

    Ces trois banques, actuellement poursuivies dans des scandales de fraude fiscale, n’hésitent pas à franchir la porte des ministères quand elles n’y sont pas carrément invitées. Ce fut le cas par exemple en France, cet été, lorsque l’ancien haut dirigeant de la banque d’investissement de la Société générale, Thierry Aulagnon, a été nommé directeur de cabinet du ministre des Finances Michel Sapin.
    Joseph Stiglitz, récipiendaire du prix de la Banque centrale de Suède en sciences économiques - malencontreusement dénommé « prix Nobel d’économie », et le suisse Mark Pieth |5|, professeur de droit pénal à Bâle (Suisse), ont tous deux démissionné le 5 août d’un comité destiné à réaliser un audit du système financier notoirement opaque du Panama, créé à la suite des révélations des Panama papers |6|.

    C’est par un courrier du gouvernement panaméen reçu fin juillet qu’ils apprenaient que seul le président du pays pouvait décider de publier le rapport du comité attendu d’ici la fin de l’année et que, de surcroît, le gouvernement refusait de s’engager à le rendre public...

    « Comment voulez-vous avoir un comité sur la transparence qui lui-même ne soit pas transparent ? », s’indignait M. Stiglitz à l’AFP.

    Pour Mark Pieth, l’exécutif « subit la pression du monde des affaires » : « Il est en train de reculer. » Ne craignant aucunement le ridicule, le gouvernement panaméen prêt à tout pour les grandes entreprises, réitéra alors son « engagement ferme et réel envers la transparence et la coopération internationale ».

    Sans dévoiler sa véritable identité, le lanceur d’alerte à l’origine des Panama Papers et qui a fourni les 11,5 millions de fichiers du cabinet d’avocats Mossack Fonseca à la Süddeutsche Zeitung, appelle à « ouvrir les yeux » pour sortir radicalement d’un système « que nous appelons toujours capitalisme, mais qui se rapproche davantage d’un esclavage économique » |7|. Il venait, sans doute à son insu, de nous offrir une belle définition du « capitalisme » !

    Notes
    |1| Le premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson avait dissimulé l’existence d’une société offshore au nom de sa femme et lui. Il a été poussé à la démission par de gigantesques manifestations.
    |2| Le 15 Avril, 2016, après plusieurs déclarations contradictoires et incapable de clarifier sa position, il a démissionné de toutes ses responsabilités : ministre de l’Industrie, de l’énergie et du tourisme du gouvernement espagnol, député au Parlement pour Las Palmas et président du PP des îles Canaries. Débouchant sur un nouveau scandale, Soria a été nommé le 2 septembre 2016 représentant espagnol à la Banque mondiale.
    |3| Le salaire de son prédécesseur, Dominique Strauss-Kahn, était de 420 930 $ (377 616 €) et 75 350 $ (67 593 €) de frais de représentation en 2007.
    |4| « La Société générale n’a plus aucune implantation dans les « paradis fiscaux », a-t-il répété devant plusieurs médias, martelant ses déclarations devant une commission d’enquête du Sénat en 2012.
    |5| Alors qu’il présidait la Commission indépendante de la Fifa sur la gouvernance (IGC), Mark Pieth avait critiqué la Fifa en qualifiant sa structure de « quasi dictatoriale » : « La Fifa possède une structure quasi-dictatoriale, déjà sous Joao Havelange et encore plus avec Blatter » avait-il dit.
    |6| Le comité ne compte plus que quatre Panaméens et un Costaricain.
    |7| John Doe, le surnom du lanceur d’alerte à l’origine des « Panama Papers », a expliqué en mai les motivations de son geste en transmettant au consortium ICIJ une lettre-manifeste intitulée « La révolution sera numérique ».

    Le directeur général de la Société Générale Frédéric Oudéa avait pourtant affirmé lors d’une audition sous serment le 17 avril 2012 au Sénat, que la banque avait fermé ses implantations dans les pays figurant sur la liste grise des paradis fiscaux, ainsi que dans les Etats jugés non coopératifs, comme Panama |4|. Or, l’article 6 de l’ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires précise que toute personne se présentant devant une commission parlementaire est tenue de prêter serment. Toute déclaration erronée expose son auteur à des poursuites pénales. Malgré cela, plutôt que de transmettre le dossier à la justice, le bureau du Sénat décidait le 26 mai, de ne pas poursuivre Frédéric Oudéa pour « faux témoignage ».

  • Afrique : mêmes causes, mêmes effets ...

    CADTM - Ebola ou l’expression terrifiante de la pauvreté et de l’indifférence
    http://cadtm.org/Ebola-ou-l-expression-terrifiante

    Est-ce un hasard si cette épidémie sévit dans des pays qui sont parmi les plus pauvres de la planète ? Le dernier Rapport sur le développement humain 2014 du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) classe la Guinée à la 179e place sur 187 pays, le Liberia figure quant à lui à la 175e place et la Sierra Léone au 183e rang de ce triste classement. L’absence - ou dans le meilleur des cas la défaillance - des systèmes de santé est la conséquence directe des coupes franches dans les budgets sociaux, du gel des salaires et des licenciements dans la fonction publique imposés par les Institutions financières internationales pour rembourser la dette. En effet, si les services de santé et d’assainissement (infrastructures d’égouts, de traitement des eaux, etc.) de ces pays n’avaient pas été entièrement démantelés par les divers plans d’ajustement structurel (PAS) imposés par le FMI et la Banque mondiale, le risque épidémique aurait été bien plus faible ou plus facilement contrôlable. Comme le souligne le Dr Jean-Claude Manuguerra, responsable de la Cellule d’intervention biologique d’urgence de l’Institut Pasteur, Ebola « profite pour se développer d’un système de santé mal organisé par manque de moyens » |5| .

    http://cadtm.org/Les-richesses-du-Maroc-sont

    Les Institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale, BEI) et les agences de notation encensent les « performances » de l’État pour l’encourager à se jeter dans les bras des créanciers. C’est ainsi que le Maroc se trouve de nouveau pris dans la tourmente de l’endettement. La dette publique a atteint 679 milliards de DH, soit 78 % du PIB. Le service de la dette (montants empruntés + intérêts) accapare, en moyenne, 106 MMDH annuellement, depuis les cinq dernières années.

    Avec un service de la dette de ce volume, tout développement économique et humain devient impossible. Un audit de cette dette et l’annulation de la partie qui n’a pas servi les intérêts du peuple s’imposent comme deux solutions pour recommencer à croire à un développement effectif du pays. Cette piste n’est envisageable que si le Maroc arrive à se libérer de la tutelle des Centres de décision impérialistes (États et IFI) qui nous imposent leurs mesures libérales.

    Celles-ci se traduisent par l’offensive de l’actuel gouvernement sur plusieurs fronts : vers l’annulation de la Caisse de compensation, baisse de l’investissement public et dans les secteurs sociaux, gel de l’emploi public, privatisation des services publics et enfin « réforme » de la Caisse marocaine des retraites (faire passer l’âge de la retraite à 65 ans, hausse des cotisations des salariés, etc).

  • CADTM - Les nouveaux prêts à la Grèce sont odieux, illégitimes, insoutenables et illégaux

    http://cadtm.org/Les-nouveaux-prets-a-la-Grece-sont

    Le CADTM tient à apporter son soutien au peuple grec qui s’oppose aux diktats de la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, FMI). Les nouveaux prêts accordés en 2014 sont liés à un paquet de mesures antisociales qui vont dégrader un peu plus les conditions de vie de la majorité de la population grecque.

    Après des mois de négociation entre la Troïka et les responsables grecs, la loi-cadre, appelée aussi loi omnibus, a été votée, comme le déclare Reuters, « conformément aux exigences des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce ». Ce texte vise à permettre la nouvelle tranche « d’aide » à la Grèce, un prêt de 8,5 milliards d’euros. Remise aux parlementaires à 1h30 du matin le samedi 29 mars, cette loi de plus de 800 pages a été approuvée à la hussarde avec quelques voix de majorité le dimanche 30 mars avant minuit ! Une nouvelle fois les règles démocratiques élémentaires ont été foulées au pied.

    #grèce

  • CADTM - Les nouveaux prêts à la Grèce sont odieux, illégitimes, insoutenables et illégaux
    http://cadtm.org/Les-nouveaux-prets-a-la-Grece-sont

    Le CADTM tient à apporter son soutien au peuple grec qui s’oppose aux diktats de la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, FMI). Les nouveaux prêts accordés en 2014 sont liés à un paquet de mesures antisociales qui vont dégrader un peu plus les conditions de vie de la majorité de la population grecque.

    Après des mois de négociation entre la Troïka et les responsables grecs, la loi-cadre, appelée aussi loi omnibus, a été votée, comme le déclare Reuters, « conformément aux exigences des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce ». Ce texte vise à permettre la nouvelle tranche « d’aide » à la Grèce, un prêt de 8,5 milliards d’euros. Remise aux parlementaires à 1h30 du matin le samedi 29 mars, cette loi de plus de 800 pages a été approuvée à la hussarde avec quelques voix de majorité le dimanche 30 mars avant minuit ! Une nouvelle fois les règles démocratiques élémentaires ont été foulées au pied.

    Le prêt de 8,5 milliards € était conditionné par l’UE et le FMI à l’adoption d’un paquet de mesures qui ne feront qu’enfoncer encore plus la majorité de la population grecque dans la pauvreté. Cette loi prévoit la libéralisation de professions encore fermées à la concurrence jusqu’à maintenant, une réduction des cotisations patronales pour le système de sécurité sociale, une réduction supplémentaire des retraites, une nouvelle dérèglementation des normes de licenciement, la libéralisation de nombreux prix comme ceux des livres, des médicaments, un changement de la loi fiscale, un nouveau sauvetage bancaire au profit des grands actionnaires, l’extension de l’autorisation du travail le dimanche, un changement des normes de production du lait frais grec afin de permettre aux grandes entreprises laitières allemandes et hollandaises d’exporter encore plus vers la Grèce et d’éliminer les producteurs grecs sur leur propre marché…

    Les déclarations pleines de satisfaction du premier ministre Antonis Samaras quant au retour de la Grèce sur les marchés financiers ne peuvent cacher le fait que la situation économique et sociale de la Grèce s’est terriblement dégradée suite aux mesures imposées depuis 2010 par la troïka.
    Pour le CADTM, tous les prêts de la Troïka à la Grèce depuis mai 2010 sont odieux. Ils représentent aujourd’hui plus de 2/3 de la dette grecque (225 milliards € sur 321 milliards €) Ils violent en permanence les droits économiques, sociaux, civils et politiques des citoyens grecs. En Grèce, comme dans d’autres pays soumis à la Troïka, il faut mettre fin au remboursement de la dette et aux mesures d’austérité.

    #banques
    #banksters
    #prêts
    #Grèce
    #austérité

  • Ubu président et la dette - des pas perdus
    http://www.despasperdus.com/index.php?post%2F2014%2F01%2F23%2FUbu-dette

    Ubu président et la dette

    Le conseil supérieur de l’internet civilisé créé par Sarkozy et amélioré par Hollande ordonne au webmaster de publier cette interview en avant-première, conformément aux dispositions du décret relatif à la liberté d’expression et d’information dans l’internet civilisé :

    Président Ubu :

    « Ventrebleu, de par ma chandelle verte, les caisses de l’Etat sont vides ! »

    Le ministre des phynances

    « Bougre de con, la pompe à phynances est à sec ! »

    Les éditocrates :

    « Sapristi, mais que comptez-vous faire ? »

    Président Ubu :

    « De par ma chandelle verte, nous allons poursuivre la même politique ! »

    Le ministre des phynances

    « Cornegidouille, c’est la seule politique possible d’après le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE, les médias dominants, le forum de Davos, la BCE, le G20, le MEDEF, l’UMP, le MoDem, le FN et le PS ! »

    Président Ubu :

    « De par ma chandelle verte, nous maintenons le cap tracé depuis 1983 par Jacques Delors ! »

    Les éditocrates :

    « Sapristi, ne pourriez-vous pas innover en imposant à la banque centrale de prêter directement à l’État plutôt qu’aux banques privées ? »

    Le ministre des phynances :

    « Cornegidouille, nous n’allons pas rompre avec la logique de 1973 et la loi Pompidou dite loi VGE dite loi Rothschild, l’aïeul du propriétaire du journal Libération, indépendant, objectif et à gauche ! »

    Président Ubu :

    « De par ma chandelle verte, les banquiers ne pourraient plus prêter à l’État ni spéculer sur la dette publique ! »

    Le ministre des phynances :

    « Vrout merdre, c’est l’évidence, nos amis de la finance ne pourraient plus réaliser de coquets profits ! Que deviendrait le capitalisme ? »

    Président Ubu :

    « De par ma chandelle verte, quand la finance va tout va ! »

    Les éditocrates :

    « Merdre, vous dites vrai, sans la finance nos médias objectifs et indépendants, pluralistes et neutres auraient mis la clé sous la porte malgré vos généreux subsides publics... »

    Le ministre des phynances :

    « Cornegidouille, comme dit président Ubu, la finance n’a pas de nom ! »

    Président Ubu :

    « De par ma chandelle verte, Moi candidat, j’ai enfumé les électeurs avec cette formule géniale ! »

    Le ministre des phynances :

    « Merdre, la politique de l’offre devrait essorer peuple et gaver la finance, comme convenu !’ ».......

    #Ubu #président et la #dette

  • CADTM - Procès d’un homme exemplaire
    http://cadtm.org/Proces-d-un-homme-exemplaire,9783

    L’homme s’appelle Jacques de Groote. Directeur exécutif de la Belgique à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI) de 1973 à 1994, il collectionne les reconnaissances : médailles, postes de professeur d’économie aux facultés universitaires de Namur, à l’UCL, maître de conférence... Il a fait la une de l’actualité en mai dernier, pour s’être retrouvé poursuivi par la justice suisse pour blanchiment d’argent aggravé, escroquerie et faux sur les titres. Dès 1990, le Wall Street Journal dénonçait les conflits d’intérêt dans lesquels Jacques de Groote était impliqué. En 2013, la justice suisse l’a jugé pour sa participation à la privatisation frauduleuse de la mine tchèque MUS. Il est condamné à deux ans de prison avec sursis et doit payer une amende de 200 000 francs suisses. Il va en appel du jugement.....

    #Jacques-de-Groote
    #Banque-mondiale
    #FMI (Fonds monétaire international)

  • CADTM - Banque mondiale/FMI : la faillite du système dette
    http://cadtm.org/Banque-mondiale-FMI-la-faillite-du

    Du 11 au 13 octobre 2013 se tient à Washington la réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale, il est nécessaire de revenir sur les promesses du Millénaire pour le développement. |1| L’histoire du développement économique est pleine de tentatives de corriger les « erreurs » de la politique de développement. L’approche utilisée a consisté en l’ajout de nouveaux éléments à l’agenda, afin d’élargir les thématiques prises en compte dans les décisions politiques en y intégrant des préoccupations environnementales et sociales.

    L’échec de cette méthodologie saute aux yeux : sur les huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD), seuls deux sont atteints et il est fort peu probable que les autres le soient pour 2015. En d’autres termes, les résultats de l’actuel agenda de développement sont scandaleusement minces |2|.

    De fait, il n’est sans doute pas nécessaire d’ajouter de nouveaux éléments à ce cadre, il est préférable de voir si les éléments déjà intégrés fonctionnent et si non s’ils doivent en être éliminés. C’est le cas de la dette comme outil de développement politique, économique et social.

    Depuis le Plan Marshall en Europe, les cercles politiques fonctionnent avec l’idée que les prêts internationaux constituent l’un des facteurs fondamentaux du développement. Dès la fin des années 1940, la Banque mondiale a fait de l’endettement des pays la clé de leur développement. L’expérience a démontré que cette approche aboutit à un échec total. Dans de multiples cas, les conditions de vie de dizaines de millions de personnes se sont dégradées à cause des politiques d’endettement mises en place par la Banque mondiale, le FMI avec le soutien ou la complicité des gouvernements en place |3|.

    #Banque-mondiale
    #FMI
    #faillite
    #dette
    #économie

  • Après cinq ans de crise, un livre remet les banques en accusation
    http://www.telerama.fr/idees/apres-cinq-ans-de-crise-un-livre-remet-les-banques-en-accusation,95610.php?

    La #violence sociale vous semble-t-elle compréhensible, voire légitime face à la violence de la #crise ?
    Elle est compréhensible, mais je ne peux pas la légitimer. Je la comprends cependant d’autant mieux depuis que j’ai entendu cette phrase de la bouche même d’un député européen : « Tant qu’aucun politique n’aura été liquidé par la foule, on continuera. » Ce que je dis là ne constitue pas un encouragement à prendre le fusil mais à prendre conscience du fait qu’une fraction du pouvoir #politique – notamment au niveau européen – est déjà dans un rapport de forces extrêmement violent avec la #population. Les mêmes se disent qu’on peut imposer ces ajustements structurels brutaux aux populations du sud de l’Europe tant qu’elles se laissent faire. Le jour où elles se rebelleront, on envisagera autre chose.

    • [les politiques d’austérité budgétaire]
      ne permettent pas de réduire la dette publique. Au contraire, elles l’accroissent dans la mesure où, en provoquant la récession, elles contraignent les Etats à emprunter à un taux réel supérieur à leur croissance, ce qui accroît mécaniquement les déficits. Ces plans de restriction budgétaire imposés par la « troïka » (FMI, Banque centrale européenne, Commission européenne) sont voués à l’échec. Peut-être ne sont-ils que des alibis pour imposer un programme néolibéral de démantèlement de l’Etat providence ?

      Il est temps de se rendre à l’évidence...

      Je ne connaissais pas, intéressant le bonhomme..

      Pourquoi n’y a-t-il eu quasiment aucun débat sur ce sujet, pourtant d’une importance considérable pour tous les citoyens ?
      Les Français ont été privés de débat public alors que cinq minutes suffisent pour expliquer la nocivité de ce projet. En réalité, Bercy et les banques n’ont pas voulu de débat. La discussion au Parlement a été expédiée et entièrement orchestrée par le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, dont l’argumentation reposait en partie sur des mensonges. Les quelques amendements tolérés par son administration n’ont rien changé sur le fond. On peut se demander si l’organisation de la discussion publique autour du mariage pour tous n’a pas été un moyen de divertir le débat de la question bancaire ? On a programmé la délibération sur la réforme bancaire le lendemain de la fin des débats parlementaires sur le mariage pour tous, à un moment où l’espace public était saturé par cette question. Les députés n’ont eu ni le temps ni l’énergie de discuter d’un sujet technique et difficile, auquel les Anglais ont, eux, consacré un an de réflexion, et sur lequel ils envisagent d’aller beaucoup plus loin que nous.

    • Ce matin, DS d’ASI se posait la question de comment il était possible de passer aussi peu de temps sur l’ANI tout en passant autant de temps sur le mariage pour tous. Il semblait proposer le fait que les adversaires ne s’étaient pas mobilisés.

      A mon sens, c’est tout simplement que plus aucun contre-pouvoir réel n’existe pour relayer auprès du plus grand nombre les vraies informations, avec la violence nécessaire pour cela. On peut se souvenir de la violence du « J’accuse » de Zola... Qui oserait aujourd’hui écrire un truc pareil et le publier en première page ?

      Nous sommes des lilliputiens enfermés dans un bocal fermé à double tour. Et le reste de la population ne nous entend pas, là, nous, les qui lisons ASI, le Diplo, Rezo ou ... SeenThis...

    • @BigGrizzly :
      il y a effectivement une fracture sociologique. La (vraie) gauche est désormais une petite minorité instruite, active sur le web, informée via le web, coupée du reste du monde.
      Reste du monde qui, sur TF1, qui sur l’Est Eclair, bouffe à longueur de temps du Boston, Cahuzac, Frigide Barjot, ou chasse au Roms, pour alimenter ses #phobies pendant que le gouvernement met en oeuvre la #capitulation...
      (officiellement on suit les préconisations des « agences de notation » pour gérer correctement les dépenses publiques, c’est doux comme le dos d’un agneau..)

    • Tu as raison @baroug, on n’en a pas tellement parlé. Mais pour dire quoi ? Depuis le début (cet automne), on s’offusque du fait que c’est masqué par le mariage. On s’offusque du fait que l’UMP fait semblant de s’opposer à l’ANI, tout en n’évoquant que le mariage gay. J’écrivais déjà en mai dernier que le PS userait des sujets sociétaux en guise de fumigènes, à la façon dont l’UMP usait des sujets de sécurité à son époque, pour mener la même politique. Mais à part ça, avons nous vocation à systématiquement agiter nos poings dans le vide ? La documentation sur l’ANI existe depuis le début, mais très clairement, tout le monde s’en fout, et surtout, personne n’en a parlé.

      C’est pénible de devoir conclure cela, mais malgré sa déroute idéologique, le PS a un pouvoir de mobilisation supérieur aux autres partis. Qu’il s’agisse des étudiants ou des salariés, quand le PS valide qu’il faut manifester, ben ça bouge. En tout cas, ça a pas mal bougé à l’époque de Sarkozy, au point qu’avec le recul, je trouve que Sarkozy était plus précautionneux que Hollande, qui agit sans aucun tact, et avec une violence extraordinaire (NDDL, ANI... ... ...).

    • @BigGrizzly : il est clair que Sarko doit être vert de jalousie de voir comment Hollande a fait passer son truc. Avec Hollande, personne ne se rend compta quand les syndicats manifestent, vu qu’ils ne manifestent plus..

      L’opinion est moutonnière, une bonne partie n’a pas plus de conviction que le jury du concours de beauté qui va élire celle dont il pense que les autres vont trouver la plus belle. Quand elle va voir que Hollande a réussi à faire passer - et le mariage homo - , - et la réforme du code du travail - « l’opinion » va le réhabiliter.
      Dès demain on va voir sortir des sondages indiquant une inversion de la courbe de popularité..

  • http://www.mediapart.fr/journal/international/240712/le-prix-exorbitant-des-paradis-fiscaux?page_article=3

    Dimanche, une fondation indépendante, Tax justice network, publiait dans The Observer une longue étude sur l’évasion fiscale et les paradis fiscaux. Menée par un ancien économiste en chef de MacKinsey, James S. Henry, l’étude a tenté de cerner ce « trou noir » de plus en plus important de la finance mondiale, le prix réel de l’off shore. Selon lui, tout pousse à sous-estimer l’ampleur de cette évasion fiscale. Les statistiques des diverses organisations internationales – FMI, Banque mondiale, Banque des règlements internationaux – amènent à évaluer les actifs financiers cachés dans les paradis fiscaux autour de 17 000 milliards d’euros. D’après ses estimations, il les chiffre plutôt autour de 25 500 milliards d’euros.

    [...]

    Contrairement à ses démentis répétés, le système bancaire international est donc bien la pierre angulaire de ce système d’évasion fiscale.

    [...]

    Les paradis fiscaux, cependant, comme le souligne l’étude, ne sont bien souvent que des structures de transit, des lieux de passage. Car si les grandes fortunes recherchent l’opacité et le secret pour fuir les impôts et les taxes, elles veulent en même temps bénéficier des meilleures garanties pour protéger leurs avoirs. Elles veulent la sécurité du droit et de la loi. Et il n’y a que les grands pays développés qui peuvent leur apporter cette sécurité.

    Les vrais paradis fiscaux, ce ne sont pas les îles Caïmans ou les îles Vierges, mais Londres, la Suisse, le Luxembourg et New York, rappelle l’étude. « Nous avons ici la stabilité. Stabilité du régime juridique et fiscal et stabilité politique, économique et sociale, ce qui est très important pour les investisseurs », rappelait Fernand Grulms, président de Luxembourg for Finance, cité par Nichaols Shaxson, dans son ouvrage très complet sur les paradis fiscaux.

    [...]

    L’enquête menée par la Barclays avant de consentir un prêt de 13,6 millions d’euros à son nouveau client, Ziad Takieddine, (lire l’article publiée par Mediapart), est à cet égard, un modèle du genre. Là où la justice aurait sans doute mis des années avant de découvrir la géographie du capital de l’intermédiaire sur les marchés d’armes, il n’a fallu que quelques semaines à la banque britannique pour recouper les montages et mener l’enquête. Ce que l’on supposait se vérifie : le système n’est opaque que pour les non-initiés. Mais les banques y naviguent sans grande difficulté.

    #Banque #Capitalisme #Finance #Néolibéralisme #Criminalité_financière #Économie #Crise_financière