company:general motors

  • Americans Are Dying Younger, Saving Corporations Billions - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-08-08/americans-are-dying-younger-saving-corporations-billions

    In 2015, the American death rate—the age-adjusted share of Americans dying—rose slightly for the first time since 1999. And over the last two years, at least 12 large companies, from Verizon to General Motors, have said recent slips in mortality improvement have led them to reduce their estimates for how much they could owe retirees by upward of a combined $9.7 billion, according to a Bloomberg analysis of company filings. “Revised assumptions indicating a shortened longevity,” for instance, led Lockheed Martin to adjust its estimated retirement obligations downward by a total of about $1.6 billion for 2015 and 2016, it said in its most recent annual report.

    Mortality trends are only a small piece of the calculation companies make when estimating what they’ll owe retirees, and indeed, other factors actually led Lockheed’s pension obligations to rise last year. Variables such as asset returns, salary levels, and health care costs can cause big swings in what companies expect to pay retirees. The fact that people are dying slightly younger won’t cure corporate America’s pension woes—but the fact that companies are taking it into account shows just how serious the shift in America’s mortality trends is.

    [...]

    Absent a war or an epidemic, it’s unusual and alarming for life expectancies in developed countries to stop improving, let alone to worsen. “Mortality is sort of the tip of the iceberg,” says Laudan Aron, a demographer and senior fellow at the Urban Institute. “It really is a reflection of a lot of underlying conditions of life.” The falling trajectory of American life expectancies, especially when compared to those in some other wealthy countries, should be “as urgent a national issue as any other that’s on our national agenda,” she says.

    #espérance_de_vie #mortalité #Etats-Unis #pays_développés #retraites

  • Where the World’s Unsold Cars Go To Die | Zero Hedge
    http://www.zerohedge.com/news/2014-05-16/where-worlds-unsold-cars-go-die

    In the past several years, one of the topics covered in detail on these pages has been the surge in such gimmicks designed to disguise lack of demand and end customer sales, used extensively by US automotive manufacturers, better known as “channel stuffing”, of which General Motors is particularly guilty and whose inventory at dealer lots just hit a new record high. But did you know that when it comes to flat or declining sales and stagnant end demand, channel stuffing is merely the beginning?

    Presenting...

    Where the World’s Unsold Cars Go To Die (courtesy of Vincent Lewis’ Unsold Cars)

  • J-P.Garnier : De l’Escrologie (2) - La ville recyclée - Librairie Tropiques
    http://www.librairie-tropiques.fr/2017/07/j-p.garnier-de-l-escrologie-2-la-ville-recyclee.html

    Depuis plus d’une une trentaine d’années, un phénomène marque de son empreinte une partie du #paysage_urbain des pays capitalistes développés : le passage à une civilisation qualifiée de « post-industrielle ». Après avoir dévasté des centaines de milliers d’hectares de la surface terrestre et épuisé des millions de travailleurs, l’industrialisation a peu à peu fait place à la « tertiarisation » de l’économie, laissant à l’abandon les bâtiments et les installations correspondant à une phase antérieure de l’accumulation du capital. Désertifiés, les #territoires où ils étaient implantés sont devenus des #zones_sinistrées où seuls survivent parfois les occupants paupérisés d’un habitat ouvrier menaçant #ruine, rejoints par des squatters qui ne pouvaient se loger ailleurs.


    Built in 1919 by Albert Kahn, the building was part of a set of 40 plants built for the Fisher brothers.
    The Fisher company supplied car bodies to automobile manufacturers such as Buick, Cadillac and General Motors.
    FISHER BODY 21 PLANT, 2007

    http://www.marchandmeffre.com

    #Friche_industrielle, en bordure du #canal_de_la_Deûle, près de Lille. 50 % environ de friches de toutes la France sont concentrées dans la région Nord-Pas-de-Calais ou les programmes de dépollution et requalification sont ininterrompus depuis plusieurs décennies.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Friche_industrielle

  • https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0211175292890-peter-drucker-le-pape-du-management-2019295.php

    Peter Drucker, le « pape du management »

    Cette largeur de vue doit sans doute beaucoup à son milieu d’origine. Vienne, la capitale de l’empire des Habsbourg où il naît en 1909, est alors l’une des villes d’Europe les plus dynamiques sur le plan culturel. Ses parents eux-mêmes appartiennent à l’élite intellectuelle de l’Empire austro-hongrois. Son père est un haut fonctionnaire du ministère de l’Economie et sa mère l’une des très rares femmes médecins que compte alors le pays. Le couple et ses deux enfants habitent dans une maison cossue des environs de Vienne, qu’ils partagent avec le compositeur et historien de la musique Egon Wellesz. Chaque soir ou presque, Adolph et Caroline Drucker reçoivent chez eux des intellectuels - comme l’écrivain Thomas Mann -, des juristes, des artistes, des élus du Parlement autrichien - comme Thomas Masaryk, futur président de Tchécoslovaquie - et des économistes. Parmi eux, Joseph Schumpeter, alors jeune professeur en économie politique et futur théoricien de l’« entrepreneur innovateur », et Ludwig von Mises, conseiller économique du gouvernement et spécialiste des questions monétaires. Les discussions sont sérieuses, graves parfois. Peter Drucker racontera plus tard son premier souvenir, celui de cette soirée d’août 1914 lorsque, la guerre déclarée, il avait entendu son père, son oncle - un célèbre juriste de Vienne - et Thomas Masaryk prédire : « Ce n’est pas seulement la fin de l’Autriche, c’est la fin de la civilisation. » Devenu adolescent, le jeune Peter est admis à assister aux discussions savantes des convives et même à y participer. « Ce fut ma véritable éducation », devait-il avouer. [...] Il connaît les positions d’Hitler sur les juifs. Or sa famille, si elle s’est convertie au christianisme, a des origines juives...

    [...]

    En 1943, Peter Drucker commence donc une mission d’audit et de conseil de deux années chez General Motors. [...] C’est de cette mission qu’il tire « Concept of the Corporation », premier ouvrage à décortiquer l’organisation managériale d’une entreprise.

    [...] Dans son livre, celui-ci plaide en effet pour une plus grande décentralisation opérationnelle et pour la création de petites divisions dont les salariés disposeraient d’une très large autonomie, seul moyen à ses yeux d’accroître la productivité de l’entreprise. Au PDG tout-puissant qui donne des ordres que tous doivent suivre il substitue une approche plus interactive fondée sur des échanges permanents, reprenant ainsi les intuitions de Donaldson Brown. Il suggère enfin de céder aux employés un certain nombre d’actions du groupe pour les impliquer encore davantage dans la réalisation des objectifs communs. [...]

    Convaincu très tôt que « dans l’avenir, le travailleur redonnera du sens à sa vie grâce à son action bénévole dans les organisations du secteur social », il se fait le promoteur inlassable du « tiers secteur » tout en jetant un regard sévère sur certaines dérives du capitalisme. Lorsqu’il meurt en Californie en 2005, à l’âge de quatre-vingt-seize ans, la plupart de ses idées sont devenues des standards dans le monde industriel.

    #économie #management #peter #drucker #autriche #generalmotors

  • IMMINENCE D’UN EFFONDREMENT FINANCIER

    Si tout se porte aussi bien qu’on nous le dit actuellement, alors pourquoi de plus en plus de grands noms de la communauté financière nous avertissent-ils d’une crise imminente ?
    Je pense n’avoir jamais vu autant d’avertissements simultanés au sujet d’un effondrement financier que juste avant la dernière grande crise financière de 2008. Actuellement, il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir que les marchés américains atteignent des sommets complètement délirants et que la correction finira par se produire à un moment donné. Et lorsque les actions commenceront à s’effondrer, beaucoup de gens pointeront du doigt, le Président Donald Trump, alors qu’il n’en sera nullement la cause. La Réserve fédérale américaine ainsi que les autres banques centrales sont les principales responsables de cette gigantesque bulle boursière, et ce sont elles qui devraient être pointées du doigt lorsque les marchés financiers finiront par s’effondrer.
    http://www.businessbourse.com/2017/05/14/michael-snyder-les-marches-americains-atteignent-des-sommets-complet
    Mes fidèles lecteurs savent pertinemment ce que je pense au sujet de la survalorisation irrationnelle des marchés à laquelle nous assistons. Alors aujourd’hui, permettez-moi de partager avec vous les mises en garde de cinq experts financiers très respectés…

    • Lorsqu’on a demandé à Philip Parker, président de la société de gestion australienne Altair, si les marchés allaient s’effondrer en Australie, il a déclaré : « Je n’en ai jamais été aussi persuadé de toute ma vie ». En fait, il est tellement sûr de voir s’effondrer les valeurs qu’il gère au travers de son fonds d’investissement, qu’il a pris la décision de le liquider ses positions et « de rendre des centaines de millions de dollars à ses clients »…
    Le ratio hausse des prix immobilier/évolution du revenu des ménages australien atteint un record. http://www.businessbourse.com/2017/05/20/gerald-celente-ces-signaux-inquietants-se-rapprochent-des-niveaux-re

    Bien que cette nouvelle ne soit pas surprenante – par le passé, beaucoup d’experts avaient déjà lancé des alertes sur le fait que le marché immobilier australien comme son marché boursier étaient d’énormes bulles d’actifs (tandis que les banques locales ont nié que leurs destins dépendaient de l’évolution du prix des actifs alors même que la banque centrale australienne (RBA) s’en inquiètait de plus en plus ) – si bien que jusqu’à maintenant peu de gens ont joint les paroles aux actes en s’éloignant de ces investissements à risque. Mais cela a changé lorsque Philip Parker, le président de la société de gestion australienne Altair, a pris l’extraordinaire décision de liquider ses positions et de rendre des « centaines de millions de dollars » à ses clients, selon le journal australien « The Sydney Morning Herald », soulignant qu’il y a trop de risques sur ces marchés en ce moment, et pensant qu’ils sont fous ».
    « Renoncer aux frais de gestion, aux honoraires sur performances et rendre les fonds des investissements que nous gérons est une décision charnière, toutefois la préservation des actifs de ses clients doit être la priorité des gérants, avant leurs propres intérêts. », voilà ce qu’a déclaré Philip Parker, président de la société de gestion australienne Altair, dans un communiqué publié le lundi 29 mai 2017 par le journal australien « the Sydney Morning Herald ».

    • Seth Klarman dirige l’un des plus grands hedge funds aux Etats-Unis, et il pense qu’actuellement, les investisseurs américains sous-estiment grandement le risque sur les marchés…
    Les indices viennent d’atteindre un niveau jamais observé depuis les bulles de 1929, 2000 et 2007 http://www.businessbourse.com/2016/12/19/alerte-les-indices-viennent-datteindre-un-niveau-jamais-observe-depu
    « Lorsque les valorisations des actions sont peu élevées, comme elles l’étaient à l’automne 2008 ou au début de l’année 2009, le risque réel est généralement assez faible alors que la perception du risque est très élevée », a déclaré Klarman. « Inversement, lorsque les cours des actions sont élevés, comme ils le sont aujourd’hui, la perception du risque est faible, tandis que les risques pris par les investisseurs sont très élevés ».
    Klarman gère l’une des plus grandes sociétés de hedge funds des Etats-Unis, avec quelque 30 milliards de dollars sous gestion. Il est énormément écouté à Wall Street – Dans un récent sondage réalisé par le site ZumZero, les investisseurs ont déclaré que son ouvrage intitulé « Margin of Safety », est leur livre préféré en matière d’investissement.

    • Bill Blain est stratégiste chez Mint Partners, et il annonce que le 12 octobre 2017 sera le moment où les choses commenceront à devenir « terriblement passionnantes »…
    Un Ex de l’administration Reagan alerte d’un effondrement financier entre Août et Novembre 2017 http://www.businessbourse.com/2017/05/25/david-stockman-ex-de-ladministration-reagan-alerte-dun-effondrement-
    Avez vous déjà rattrapé un couteau qui tombe ?… Je vais passer tout l’été à me demander combien de temps encore va durer ce jeu sur les marchés.
    Pour le moment, je fais une prévision pour le 12 octobre 2017. Autour de cette date, cela va devenir terriblement passionnant…
    Pourquoi ce jour en particulier ?
    J’ai le pressentiment de savoir ce qui va se passer.
    Il y a trop d’éléments contradictoires un peu partout. L’insoutenabilité de la dette des consommateurs qui ne cesse de croître, le resserrement des conditions d’octroi de crédit, les risques liés aux prêts étudiants, aux prêts automobiles, aux prêts immobiliers, au marché obligataire, à la Chine, à Trump, à la politique… aux inquiétudes concernant les marchés émergents comme par exemple au Brésil et autres… et aux risques d’une baisse de confiance des consommateurs.

    • David Stockman a également averti de ce qui pourrait arriver cet automne. Selon David Stockman, cette bulle boursière actuelle correspond à « la plus faible et peu durable reprise qu’on ait jamais vu »…
    Naulot : « La crise financière de 2008 était un avertissement, la prochaine crise sera encore pire ! » http://www.businessbourse.com/2017/03/09/jean-michel-naulot-crise-financiere-de-2008-etait-avertissement-proc
    « Le marché est incroyablement survalorisé actuellement. Je pense que les algorithmes et day traders essaient de franchir à la hausse le seuil des 2400 points sur le S&P 500 (Chose faite aujourd’hui puisque le S&P500 évolue à 2439 points), ce qui signifie que l’indice valorise 25 fois le montant des bénéfices. Cela fait 96 mois que le S&P500 évolue sans interruption à la hausse. C’est quasiment la plus longue période haussière de toute l’histoire de l’indice. Normalement, cela signifie que nous sommes revenus à une situation de plein emploi, que nous n’aurons pas de récession, ni de mauvaise surprise économique, ni de bouleversement imprévu. De toute l’histoire, on a jamais vu un marché être autant survalorisé. C’est fou !!! Je pense qu’il pourrait facilement plonger à 1.600 points voire jusqu’à 1.300 points – (S&P500). Ce qui signifierait une chute de 40% voire même plus, une fois que le fantasme aura pris fin. C’est à dire, lorsque le gouvernement américain montrera son vrai visage et qu’il se dirigera vers un véritable bain de sang fiscal en essayant de mettre en place une bonne fois pour toutes, cette idée folle de stimulus budgétaire promise par Trump. Mais selon moi, cela n’arrivera pas. Ils ne peuvent pas imposer une réduction d’impôt aussi importante sans une résolution budgétaire qui incorporait 10.000 ou 15.000 milliards de dollars supplémentaires d’endettement au cours de la prochaine décennie. Cela ne passera pas au Congrès… On assiste à la plus faible et peu durable reprise qu’on ait jamais vu, plus rien n’est réel dans les marchés et cela va mal se terminer. »

    • Le dernier des 5 experts, et non des moindres, David Kranzler semble convaincu que « la bulle boursière se prépare à éclater »…
    E.V Greyerz : « Je m’attends à une chute du marché boursier d’au moins 90%, comme après 1929 » http://www.businessbourse.com/2017/05/10/egon-von-greyerz-je-mattends-a-une-chute-du-marche-boursier-dau-moin
    Vous avez remarqué que de nombreux spécialistes financiers ont signalé qu’il y avait une bulle actuellement sur le Bitcoin, mais ces mêmes « experts » ferment les yeux lorsque les marchés américains battent jour après jour des records historiques alors qu’en même temps, les fondamentaux économiques se détériorent. Alors que l’envolée du Bitcoin est un signal d’alerte, personne ne trouve rien à redire lorsque le cours de l’action Amazon (NASDAQ : AMZN ) s’échange au prix d’une once d’Or. Tesla (NASDAQ : TSLA ) brûle un milliard de dollars par an. L’entreprise Tesla n’a vendu que 76 000 véhicules l’année dernière par rapport à General Motors (NYSE : GM ) qui en a vendu 10 millions dans le monde entier. Pourtant, le marché valorise Tesla 55,82 milliards de dollars contre 51,99 milliards de dollars pour General Motors.
    Cette euphorie montre sans nul doute que la bulle boursière s’apprête à éclater. Si vous prenez le temps de bien lire entre les lignes des commentaires de certains analystes de Wall Street, la seule justification donnée sur les survalorisations actuelles est la « liquidité apporté par la Banque centrale » et « la Fed en soutien des financières ». C’est l’étape la plus dangereuse puisque le marché évolue à des sommets historiques et que la plupart des investisseurs ne souhaitent pas rater la prochaine poussé haussière. Du coup, des millions d’investisseurs resteront pris au piège lorsque la Fed perdra le contrôle des marchés. Comme l’a déclaré le redoutable trader Asher Edelman sur CNBC, « Je ne veux pas être sur les marchés car je ne sais quand est-ce que la perfusion sera retirée ».
    Tous ces experts auraient-ils tort ?
    C’est possible, mais je ne parierais pas là-dessus.
    A chaque fois que l’on a connu une bulle d’une telle ampleur, cela s’est toujours terminé par un effondrement spectaculaire, et celle gigantesque bulle ne fera pas exception. On peut toujours s’amuser à essayer de trouver le moment où cet effondrement aura lieu, mais en réalité, cela n’a que peu d’importance. Car tout le monde devrait être d’accord sur un point, l’effondrement des marchés se profile.
    En bourse, on ne gagne de l’argent que si l’on sort au bon moment. Certains ont fait d’énormes gains en ayant su sortir à temps, mais la plupart des investisseurs resteront définitivement pris au piège lorsque les marchés s’effondreront et ce moment se rapproche à grands pas.
    Charles Sannat : « un krach boursier similaire à ceux de 1987 et 2007 est possible » http://www.businessbourse.com/2017/05/23/charles-sannat-krach-boursier-similaire-a-de-1987-2007-possible
Egon Von Greyerz : Préparez-vous à l’APOCALYPSE financière
    http://www.businessbourse.com/2017/04/28/egon-von-greyerz-preparez-vous-lapocalypse-financiere

    Comme je l’ai expliqué à maintes reprises à mes fidèles lecteurs, les marchés ont tendance à chuter beaucoup plus rapidement qu’ils ne montent, et d’ici peu de temps, des milliers de milliards de dollars partiront en fumée sur les marchés financiers.
    Espérons que la prochaine crise ne sera pas aussi terrible que celle de 2008, mais personnellement, j’ai bien l’impression qu’elle sera bien pire.
    Nous n’avons tiré aucune leçon de la dernière crise, et maintenant, nous allons en payer un prix extrêmement élevé.

    Michael Snyder, 4 juin 2017

    --
    http://www.businessbourse.com/2017/06/04/imminence-dun-effondrement-financier-5-hauts-specialistes-lannoncent

    http://theeconomiccollapseblog.com/archives/5-highly-respected-financial-experts-that-are-warning-that-

  • 8,000 Flint residents face foreclosure for failing to pay for poisoned water - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2017/05/05/flin-m05.html

    8,000 Flint residents face foreclosure for failing to pay for poisoned water
    By Jerry White
    5 May 2017

    More than 8,000 residents in Flint have received letters from the city threatening them with home foreclosures if they do not pay outstanding bills for water, which is still tainted with lead and other toxins. Seeking to squeeze $5.8 million out of city residents, the letters said outstanding bills would have to be paid by May 19 or property tax liens would be issued that could result in residents losing their homes by March 2018.

    The action is the latest offense against the largely working-class population in the former manufacturing center for General Motors, 60 miles north of Detroit. Residents in the city of 100,000 have fought a three-year battle against the lead poisoning of their water and the official cover-up of this criminal act by local, state and federal authorities.

    #eau #pollution #flint

  • #PSA veut racheter #Opel : un pari risqué mais pas déraisonnable
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/240217/psa-veut-racheter-opel-un-pari-risque-mais-pas-deraisonnable

    Rendu confiant par des résultats 2016 en forte hausse, le groupe PSA pense qu’il peut racheter et redresser Opel, la filiale européenne chroniquement déficitaire de General Motors, donnant ainsi naissance à un nouveau champion européen. Analyse.

    #Economie #Angela_Merkel #Autopolis #Carlos_Tavares #Ellesmere_Port #entreprises #GM #John_Wormald #peugeot-Citroën #Saragosse #Teresa_May #Vauxhall

  • #Trump, #Le_Pen et les charlatans du #protectionnisme | Editorial de #Lutte_Ouvrière
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/trump-le-pen-et-les-charlatans-du-protectionnisme-74075.html

    Il a suffi à Trump, qui n’est pas encore investi comme président, de faire quelques tweets sur l’industrie automobile, pour se faire applaudir de ce côté-ci de l’Atlantique. Marine Le Pen l’a ainsi salué pour « la démonstration qu’on peut […] imposer dans l’intérêt du peuple américain la relocalisation d’activités industrielles ». #Montebourg a affirmé sans rire : « Donald Trump reprend mes thèmes. » Et #Mélenchon a déclaré qu’il se réjouirait « de négocier avec un homme pareil ».

    De quoi s’agit-il ? Après des menaces de Trump, qui a fait campagne contre les délocalisations, Ford a dit qu’il renonce à construire une usine au Mexique et qu’il investira au contraire dans le Michigan. Trump a également mis en garde General Motors pour des investissements au Mexique.

    Trump est un charlatan et Le Pen lui fait une publicité mensongère. En réalité, Ford avait pris sa décision avant les élections. Et rien ne dit que la multinationale créera des emplois aux États-Unis : ces dernières années, les constructeurs ont augmenté leur production sans embaucher. Ce n’est pas Ford qui cède à Trump, mais Trump qui déroule le tapis rouge aux grandes firmes capitalistes. Car s’il a menacé de taxer les produits fabriqués à l’étranger, il a surtout annoncé qu’il réduira le taux d’impôt des sociétés de 35 % à 15 %. Autrement dit, il s’apprête à faire des États-Unis un grand paradis fiscal.

    La baisse de l’impôt des sociétés sera compensée par une hausse de la fiscalité pour les travailleurs, ou alors l’État taillera dans les programmes de santé, d’aide sociale ou d’équipements utiles à la population ! Trump promet aussi d’alléger les contraintes en matière de pollution, ce qui permettrait aux firmes automobiles d’économiser des milliards et aurait des conséquences néfastes sur la santé publique.

    Aujourd’hui, le protectionnisme nous est vendu comme une protection pour les travailleurs. Chaque période de crise voit resurgir ce type de boniment. Si la France devenait protectionniste, les autres pays européens le seraient à leur tour, entraînant ici une hausse des prix pour les consommateurs et le chômage pour des centaines de milliers de salariés qui travaillent à l’exportation. Dans les années 1930, la montée du protectionnisme aggrava la crise. Et la guerre économique prépara la guerre tout court.

    L’économie a complètement internationalisé la production. Un Airbus A380 est assemblé à Toulouse avec trois millions de pièces fabriquées dans 77 pays, dont des pièces essentielles fabriquées… aux États-Unis ! Cela illustre l’absurdité de prétendre « produire français ». Et même les protectionnistes les plus stupides ne proposent pas de fabriquer des avions 100 % Haute-Garonne, de cultiver le coton et le cacao en Picardie, ni d’extraire l’uranium dans le Massif central. Quant à « acheter français », est-ce acquérir une Toyota Yaris fabriquée dans le Nord de la France ou une Citroën C3 assemblée en Slovaquie ?

    Le protectionnisme consiste à protéger les intérêts des capitalistes, donc en premier lieu contre les travailleurs, au nom de la #compétitivité. Le Pen veut ainsi mettre fin à la durée légale du travail, se dit opposée au tiers-payant généralisé, veut supprimer des postes de fonctionnaires et prend le parti des « entrepreneurs ».

    Le problème n’est pas la #mondialisation, c’est le #capitalisme ! Ce que les travailleurs doivent protéger, c’est leur travail, ce sont leurs salaires et leurs retraites.

    Mettre fin au #chômage, cela ne peut se faire qu’en répartissant le travail entre tous sans perte de salaire et, bien sûr, en interdisant aux grandes entreprises les plans de suppressions d’emplois et les licenciements.

    Pour protéger le niveau de vie, il faut non seulement qu’aucun travailleur ne gagne moins de 1800 euros nets par mois, mais que les salaires, les pensions et les allocations soient indexés sur la hausse réelle des prix.

    Et pour empêcher les capitalistes de maquiller leur comptabilité, ce qui leur permet de justifier les licenciements tout en arrosant les actionnaires, il faut que les travailleurs contrôlent les comptes des entreprises. Il faut lever le secret des affaires, le secret commercial et bancaire.

    Voilà des exigences pour le monde du travail que ni Le Pen, si respectueuse de l’ordre capitaliste, ni aucun des charlatans du protectionnisme ne reprendront. Des exigences que notre candidate, #Nathalie_Arthaud, portera dans l’élection présidentielle.

  • Mexican standoff looms between Trump and carmakers south of border

    https://www.ft.com/content/751c4628-d1f5-11e6-b06b-680c49b4b4c0

    Mexico’s motor industry has seen extraordinary growth in the 22 years since the North American Free Trade Agreement opened up the US market.
    Sample the FT’s top stories for a week

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    Production more than tripled to 3.4m vehicles in 2015, and 82 per cent of the country’s 2.7m exports that year went to the US or Canada.

    But Ford’s announcement on Tuesday that it was abandoning plans for a new Mexican car plant highlights the serious threat that incoming US president Donald Trump poses to the industry.

    The president-elect has publicly berated US companies that move work across the southern border, including General Motors just this week, and threatened to tear up Nafta.

    Sergio Marchionne, chief executive of Fiat Chrysler, has already described Mr Trump’s election as a “game changer” for the car industry.

    Since 1994, low labour costs, unfettered access to the US market and free-trade deals covering another 44 countries have propelled Mexico to become the world’s seventh largest car manufacturer and fourth-largest exporter. Its plants and supply chain support more than 750,000 jobs.

    #automobile #mexique #états-unis

  • A #Flint, Michigan, la crise de l’eau n’en finit pas
    http://www.lemonde.fr/ameriques/visuel/2016/12/16/a-flint-michigan-la-crise-de-l-eau-n-en-finit-pas_5049848_3222.html

    Pour traiter l’#eau de la rivière, on remet en service la petite station d’épuration de la ville, obsolète et en sous-effectif. Or, aussitôt, l’eau corrosive et mal filtrée attaque les vieilles canalisations en plomb. Elle arrive dans les robinets chargée de #plomb, de divers métaux lourds et de bactéries pathogènes, provoquant toute une gamme de maladies chez de nombreux usagers. Quand on la boit, elle peut endommager les organes internes, y compris le cerveau, et quand on se douche, elle affecte la peau et les cheveux. Elle attaque même les machines : dès octobre 2014, General Motors, qui possède encore une usine de camions à Flint, exige d’être à nouveau alimentée par de l’eau de Detroit, à ses frais, car celle de la rivière corrode ses installations et endommage sa production. Après avoir longtemps nié le problème, puis minimisé ses conséquences, les autorités finissent par rétablir l’approvisionnement en eau provenant de Detroit en octobre 2015, mais il est trop tard. Les canalisations corrodées continuent à contaminer l’eau, les produits chimiques injectés pour l’assainir augmentent sa toxicité.

  • Les nouveaux disrupteurs de la Silicon Valley vont conseiller Trump
    http://www.latribune.fr/economie/international/les-nouveaux-disrupteurs-de-la-silicon-valley-vont-conseiller-trump-624882

    Travis Kalanick, PDG d’Uber, et Elon Musk de Tesla et SpaceX vont rejoindre l’instance qui réunit déjà 16 grands patrons américains et que Donald Trump consultera pour élaborer et évaluer sa politique économique. Ils sont les deux seuls dirigeants de la Silicon Valley à figurer dans ce Forum. La PDG d’IBM Ginni Rometty y est également mais « Big Blue » est basé à New York.

    « L’Amérique a les entreprises les plus innovantes et vibrionnantes du monde et les patrons pionniers rejoignant ce Forum aujourd’hui sont au sommet dans leur secteur » respectif, s’est réjoui Donald Trump dans un communiqué.

    Indra Nooyi, la PDG de Pepsico, sera le dix-neuvième membre de cet organe consultatif présidé par le patron du fonds d’investissement Blackstone, Stephen Schwarzman.

    Le Forum compte déjà parmi ses membres les patrons de la banque JPMorgan Chase (Jamie Dimon), des studios Walt Disney (Bob Iger), du constructeur automobile General Motors (Mary Barra) ou de l’avionneur Boeing (Jim McNerney). Il devra éclairer M. Trump sur la manière dont « les mesures gouvernementales affectent la croissance économique, la création d’emplois et la productivité ».

    L’arrivée de MM. Kalanick et Musk est une belle prise pour Donald Trump à qui le secteur technologique a réservé jusqu’ici un accueil plutôt froid.

    • Kalanick, belle prise, mais faut relativiser.
      Uber ne gagne pas un sous, et perd procès sur procès.
      SpaceX : Des feux d’artifice couteux. Ca permettra d’éclairer trump sur ce qu’il ne faut pas faire

  • Tesla will never have to worry about selling cars - Business Insider
    http://www.businessinsider.com/tesla-will-never-have-to-worry-about-selling-cars-2016-12?IR=T

    The key question is always the same: Is demand for Teslas really out there?

    This is an easy question to answer. There’s probably more demand for Tesla vehicles than would be satisfied even if Musk’s goal of half a million cars was met.

    The bottom line is that Tesla will never have trouble selling its cars, at least not until it cranks up production to the same levels of other major global automakers. For the time being, Tesla’s biggest challenge remains managing the demand it can almost effortlessly create.

    Musk has addressed this challenge often. When the Model 3 mass-market vehicle — scheduled to arrive in late 2017, priced at around $30,000 after tax credits — was unveiled earlier this year, Tesla swiftly racked up almost 400,0oo advance reservations at $1,000 a pop.

    Musk later reminded analysts that all the company did was post a few tweets and live-stream the unveiling event in Los Angeles.

    Let’s be perfectly clear: This is one of the largest and most important happenings in the history of the automobile industry. In over a century, no carmaker has even come close to witnessing so much demand for an unavailable vehicle. A General Motors or Toyota would kill to have such a stunning amount of enthusiasm, backed up by cash money, for a new car or truck. But it can’t kill, so it spends billions on marketing and advertising.

    Tesla, for all practical purposes, spends zero on marketing and advertising — although Musk, in a spirit of charity, says that someday it will, because the media requires advertising spending to stay alive. The company sends emails, holds customer events, has a small but intrepid communications team, and lets Musk do his thing on Twitter. That’s it.

  • Jack Bogle Q&A : Index Funds : ‘We’re in the Middle of a Revolution’
    https://www.bloomberg.com/features/2016-jack-bogle-interview

    On parlait récemment d’investisseurs de long terme à la #Bourse (https://seenthis.net/messages/544611#message544658). Le succès des « #index_funds » (https://en.wikipedia.org/wiki/Index_fund) tend à prouver que tous les gestionnaires de fonds et autres #parasites n’apportent aucune valeur.

    #mots du #capitalisme

    The stock market has nothing—n-o-t-h-i-n-g—to do with the allocation of capital. All it means is that if you’re buying General Motors stock, say, someone else is selling it to you. Capital isn’t allocated—the ownership just changes. I may be an investor, you may be a speculator. But no capital goes anywhere. This is basically a closed system. You have new IPOs and whatnot, but they’re very small compared to this vast thing we call a market, which is now around $24 trillion. The allocation of capital? That’s just nonsense.

    et sur le #laisser_faire :

    The old Wall Street rule was, “If you don’t like the management, sell the stock.” The index funds can’t follow that rule, so there’s only one rule left: “If you don’t like the management, fix it.”

    (bien entendu « like » ou « don’t like » correspond toujours à l’intérêt des #actionnaires)

  • Guerre ouverte entre Trump et l’industrie automobile Le Devoir - 12 novembre 2016 - Éric Béziat

    http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/484526/guerre-ouverte-entre-donald-trump-et-l-industrie-automobile

    La bataille « Donald Trump contre l’industrie automobile » est engagée. À peine le résultat de l’élection présidentielle a-t-il été proclamé que General Motors (GM), le premier constructeur américain, annonçait, mercredi, la suppression de plus de 2000 emplois dans des usines du nord des États-Unis. Une provocation et une forme d’avertissement, au lendemain de la victoire du candidat républicain, qui avait protesté contre les réductions d’emplois dans l’industrie automobile pendant sa campagne.

    S’il est une industrie qui ne se réjouit pas de la victoire de M. Trump, c’est bien celle de la voiture. Le président désigné a fait des constructeurs et équipementiers l’une de ses cibles favorites et les experts s’accordent à dire que le turbulent milliardaire a construit sa victoire dans la « Rust Belt », ces États du Nord-Est américain qui ont perdu plus de la moitié de leurs emplois industriels en 30 ans.

     

    Un mois avant le scrutin, le candidat milliardaire était à Flint, dans l’État du Michigan pour fustiger le projet de Ford de délocaliser la production de toutes ses petites voitures citadines vers le Mexique. « On ne devrait pas laisser faire ça, a-t-il déclaré. Rien. Nous n’aurons rien, à l’exception du chômage à Flint et dans le Michigan. C’est affreux ! » Dans son combat pour le « made in USA », Donald Trump a dénoncé le traité de libre-échange nord-américain, l’ALENA, négocié par le président Bill Clinton dans les années 1990.
     
    Depuis l’entrée en vigueur, de ce traité, le 1er janvier 1994, le Mexique est peu à peu devenu un eldorado pour les industriels de l’auto. Cette ruée vers le sud s’est accélérée depuis 2012 et les projets d’usines ont fleuri en 2016. Celui de Ford, annoncé début avril, prévoit un investissement de 1,6 milliard dans le centre du Mexique et la création de 2800 emplois directs.
     
    Salaires bas, main-d’oeuvre bien formée : le Mexique cumule les atouts pour les constructeurs automobiles et les groupes industriels devenus dépendants de ces accords commerciaux, avec le risque qu’ils soient confrontés à l’avenir à des coûts plus élevés.
     
    Charles Chesbrough, économiste de l’OESA (Original Equipment Suppliers Association), un groupement d’équipementiers automobiles à Detroit, affirme que la mise en oeuvre du programme de Donald Trump obligera les consommateurs américains à payer leur véhicule plus cher. « Cette politique pourrait grever de 5000 $US le prix d’une petite voiture en provenance du Mexique » , a-t-il calculé.
     
    Pas que le « Big three »
    Le pays a attiré la fine fleur des constructeurs et équipementiers mondiaux, et pas seulement les « Big three » américains (GM, Ford, Fiat-Chrysler). Les Allemands sont bien représentés avec Mercedes, BMW, Volkswagen et Audi (qui vient d’inaugurer une usine pour produire ses modèles Q5), ainsi que les Japonais (Toyota, Honda). Nissan emploie 15 000 personnes au Mexique, et l’équipementier français Valeo 8500.
     
    Dans ce paysage, l’idée d’un mur entre le Mexique et les États-Unis n’est pas du goût des constructeurs, la production mexicaine étant avant tout destinée à l’exportation. Ainsi, l’usine des Audi Q5 à Puebla est conçue comme une plaque tournante pour le commerce extérieur. Sur 3,4 millions de voitures fabriquées en 2015 au Mexique, 2,8 millions ont été vendues hors du pays, dont 2 millions chez le voisin américain.
     
    Face à la menace d’une hausse des tarifs douaniers brandie par Donald Trump — il propose de taxer les voitures importées du Mexique à 35 % —, les industriels ont gardé leur sang-froid. En dehors de l’annonce provocatrice de GM, la seule réaction officielle est venue de la fédération allemande de l’automobile, la VDA. « Davantage de protectionnisme et des barrières commerciales supplémentaires seraient aussi préjudiciables aux États-Unis qu’à leurs partenaires commerciaux » , a mis en garde son président, Matthias Wissmann.
     
    Les constructeurs automobiles sont partis dans un round serré de négociations avec la nouvelle administration américaine. Ils vont devoir alterner menaces, comme GM, mais aussi pédagogie. « En fait, la mondialisation profite à l’industrie automobile américaine, explique Laurent Petizon, associé au cabinet AlixPartners. Les usines anciennes, les sureffectifs, le poids des retraites aux États-Unis sont financés par les gains réalisés en Europe, et surtout en Chine. »
     
    Barrières douanières
    Les groupes industriels américains tels que Ford, General Motors, Caterpillar et nombre de leurs fournisseurs ont investi des milliards de dollars en profitant des traités commerciaux avec le Mexique, la Chine et d’autres pays.
     
    Ford a annoncé cette année le transfert de la production de ses petits modèles de son site de Michigan vers le Mexique et un investissement de 1,6 milliard dans le pays. Son concurrent GM avait annoncé en 2014 un investissement de 5 milliards au Mexique sur quatre ans pour y créer 5600 emplois.
     
    En juin, BMW a ouvert une usine à San Luis Potosi, au Mexique, en s’engageant à y investir 2,2 milliards d’ici 2019 pour une production annuelle de 150 000 voitures. Trois mois plus tard, la division Audi de VW a inauguré une installation de 1,3 milliard de la même capacité près de Puebla, au Mexique, a recensé l’agence Reuters.
     
    Forte capacité de production
    Reuters rappelle que d’ici à 2020, le Mexique aura la capacité de fournir un quart de tous les véhicules vendus aux États-Unis, selon le cabinet d’études IHS Automotive, contre un sixième en 2012. Pendant ce temps, entre 1994 et 2013, les emplois dans les usines automobiles aux États-Unis ont diminué d’un tiers tandis que les emplois au Mexique ont presque quintuplé au cours de la même période.
     
    Le Mexique représente désormais 20 % de toute la production de véhicules en Amérique du Nord et a attiré plus de 24 milliards de dollars en investissement automobile depuis 2010, selon les données de l’association Center for Automotive Research basée à Ann Arbor, dans le Michigan, reprises par Reuters. Selon les plans d’investissement actuels, la capacité de production automobile du Mexique augmentera de 50 % au cours des cinq prochaines années, estime l’association, qui est financée par l’industrie automobile.
     
    « Le démantèlement de l’ALENA à ce stade serait assez difficile à réaliser » , estime Kristin Dziczek, directrice pour l’industrie, le travail et l’économie dans cette association.

    #Rust_Belt #Mexique #USA #Aléna #TTIP #CETA #Trump #GM #Ford #Fiat #Chrysler #Mercedes #BMW #Volkswagen #Audi #Toyota #Honda #Nissan #économistes #économistes_fous

  • #Corporate_Tax is a feminist matter
    http://africasacountry.com/2016/09/corporate-tax-is-a-feminist-matter

    CitiGroup, Coca Cola, ExxonMobil, General Motors, Goldman Sachs, Verizon, Wal-Mart, Pfizer, JP Morgan Chase, Bank of America and Microsoft; of all the things these multinational corporations (MNCs) agree on, two things stand out: a proclaimed devotion to the feminist agenda and a penchant for tax dodging. On the former, all MNC’s claim to dedicate some […]

    #IT'S_THE_ECONOMY #activism #development #economics #feminism #human_rights #NGOs #Tax_havens

  • Sharing Economy Is No Threat to Cars, Einhorn Proclaims - Bloomberg
    http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-05-05/sharing-economy-no-threat-to-cars-einhorn-proclaims
    Das war’s dann mit dem Argument, #Carsharing würde die Anzahl der AUtos reduzieren helfen.

    With #Uber Technologies Inc. attracting valuations $10 billion higher than General Motors Co., you may be forgiven for heeding whispers that the sharing economy will one day kill off legacy rivals in Detroit.

    Greenlight Capital Inc. President David Einhorn, however, isn’t in a forgiving mood. He said the death of the car industry has been greatly exaggerated by the kind of people who don’t need a parking space.

    “People who predict this tend to work in tall buildings,” he told a crowd of more than 3,000 at the Sohn Investment Conference in New York Wednesday, referring to urbanites who powered Uber’s ascension. Einhorn made his proclamation as he pitched Greenlight’s bullish position in GM. “We don’t think ride-sharing will have a material impact on auto sales for many years, if ever.”

    His skepticism runs counter to surveys suggesting that one-fifth of Uber users are delaying buying a car because of the availability of the service. Yet at Sohn, fellow hedge fund manager John Khoury echoed Einhorn’s notion that the death of 20th-century industry players is far from certain.

  • http://lhistgeobox.blogspot.fr/2016/04/309-imported-from-detroit-vivre-dans.html

    "Dans un chapitre consacré à l’urbanisation du monde, le nouveau programme de géographie de 4ème invite à s’intéresser aux villes "confrontées à des phénomènes de « rétrécissement » (Shrinking Cities, comme Detroit)." (1)
    Le choix de la métropole du Michigan peut sembler curieux au premier abord. Est-ce le plus pertinent ? En tous les cas, l’opportunité offerte de s’intéresser un peu plus à Detroit constitue une aubaine à ne pas rater tant cette cité charrie d’images contradictoires.
    Au début des années 1950, Detroit était la quatrième ville la plus peuplée des États-Unis (1,8 millions d’habitants) et incarnait la réussite industrielle du pays.

    En 1950, Detroit compte plus de 1,8 million d’habitants contre à peine 700 000 en 2012 !

    Mais la ville connaît depuis plus de cinquante ans un lent et long déclin dont les origines sont multiples. L’hyper-spécialisation industrielle de Motor City autour de l’automobile s’apparenta presque à une mono activité ce qui accrut considérablement sa vulnérabilité lors du renversement de la conjoncture économique au cours des années 1970. Aussi, l’effondrement des Big Three (General Motors, Ford, Chrysler) précipita le déclin économique de la ville, sa rétraction démographique (700 000 habitants en 2012) et géographique.
    Enfin, la corruption et l’impéritie du personnel politique de la ville ont longtemps rendu inopérantes toutes les politiques publiques mises en place.

    Speramus meliora, cineribus resurget - « nous espérons des jours meilleurs et qu’elle resurgisse de ses cendres » - telle est la devise de Detroit. Cette référence au phénix est-elle prémonitoire ? La ville peut-elle vraiment renaître de ses cendres ou est-elle vouée à une inexorable déliquescence ? "

  • Can We Transform the Auto-Industrial Society? by Emma Rothschild | The New York Review of Books

    http://www.nybooks.com/articles/2009/02/26/can-we-transform-the-auto-industrial-society

    Attention archives, un texte de fond intéressant de 2009

    The cataclysm of the American automobile industry has been an odd combination, so far, of immediate and historical anxieties. The government loan of $13.4 billion to General Motors and Chrysler in December 2008 was presented by the outgoing administration as an unsolicited gift, lest a “disorderly liquidation of American auto companies” should “leave the next President to confront the demise of a major American industry in his first days of office.” It was restricted explicitly to the very short term: “The firms must use these funds to become financially viable…. In the event that firms have not attained viability by March 31, 2009, the loan will be called.”1

    #société #industrie_automobile

  • #Silicon_army : le président de #Google devient (officiellement) conseiller pour le Pentagone
    http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2016/03/03/32001-20160303ARTFIG00203-le-president-de-google-devient-conseiller-pour-le

    Le ministère américain de la Défense embauche chez Google. Eric Schmidt, président de la holding Alphabet, qui englobe le moteur de recherche, va en effet prendre la direction d’un nouveau comité de conseil du Pentagone en matière d’innovation technologique. Il sera à la tête d’une douzaine de personnes et conseillera l’armée sur des domaines « très connus de la Silicon Valley » (…)

    Le département de la Défense a aussi annoncé mercredi le concours « Piratez le Pentagone », qui offre une récompense pécuniaire à ceux qui parviendront à trouver des failles sur les pages Internet de l’entité.

    Le communiqué : http://www.defense.gov/News-Article-View/Article/684366/pentagon-to-establish-defense-innovation-advisory-board

    L’an dernier, le « Wall Street Journal » révélait qu’Eric Schmidt et Larry Page, co-fondateur de Google, s’étaient rendus à la Maison Blanche plus de 200 fois depuis que Barack Obama avait été élu.

    http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/021739515432-google-se-rapproche-encore-un-peu-plus-du-gouvernement-america

    Résumé en deux tweets :

    • A propos du concours de hackers : bug bounty et pentesting
      http://www.atlantico.fr/decryptage/quand-pentagone-recrute-directeur-google-et-offre-services-hackers-pour-pi

      Le Pentagone organise ce que l’on appelle un “Bug Bounty” : cela consiste à inviter des hackers à identifier des failles de sécurité dans ses technologies, et à les récompenser quand ils en découvrent. Plus la faille trouvée est critique, plus la récompense est élevée. C’est une pratique assez courante chez les géants des technologies aux Etats-Unis, initiée par Netscape dès 1995.

      Aujourd’hui, la plupart des grands de la Silicon Valley pratiquent le Bug Bounty afin de sécuriser leurs technologies : Yahoo, Microsoft, Google, Facebook, Paypal, IBM, eBay… Mais des entreprises hors du cadre strict des technologies s’y mettent également, tel United Airlines ou General Motors.

      Cette approche de la détection de faille de sécurité connait un boom aux Etats-Unis depuis quelques années, car elle se révèle être un complément indispensable à l’approche traditionnelle, le pentesting, qui consiste à mobiliser un ou deux experts durant quelques semaines en leur confiant la mission de découvrir ces même failles. Avec un Bug Bounty, on peut attirer bien plus de monde, et par là même des compétences et des approches bien plus variées, reflétant la diversité que l’on peut trouver du coté des attaquants. Qui plus est, un Bug Bounty peut être ouvert de façon indéfinie, offrant une attention permanente, là où elle n’était que ponctuelle auparavant avec la précédente approche, le pentesting. Enfin, c’est une approche bien plus rationnelle en termes de ROI : plutôt que d’acheter du temps de recherche d’un ou deux experts, on achète directement auprès des experts le résultat de cette recherche.

      Le fait que le Pentagone organise son propre Bug Bounty est en quelque sorte la validation ultime de cette approche de la sécurité informatique, qui fait appel à la foule sur le mode du crowdsourcing et de l’“économie collaborative”. 

      Aux Etats-Unis, c’est une pratique courante, et l’arrivée du Pentagone n’est que l’aboutissement d’un mouvement entammé depuis des années par tous les géants des technologies, alors qu’en Europe, cette approche de la sécurité informatique est apparue plus récemment. Deux plateformes de Bug Bounty on été lancées cette année en France : Yogosha et BountyFactory.

      Cf. http://seenthis.net/messages/433852
      http://seenthis.net/messages/442383
      http://seenthis.net/messages/447649

    • Increasingly eclectic Pentagon innovation board adds Neil deGrasse Tyson, Jeff Bezos
      https://www.washingtonpost.com/news/checkpoint/wp/2016/07/26/increasingly-eclectic-pentagon-innovation-board-adds-neil-degrasse-t

      The board now includes 15 members and is at full size. Other members named Tuesday include Jennifer Pahlka, the founder and executive director of Code for America; Milo Medin, Google’s vice president for access services, broadband and fiber network; Instagram chief executive Marne Levine; J. Michael McQuade, United Technologies’s senior vice president for science and technology. Adam Grant, an organizational psychology professor at the University of Pennsylvania’s Wharton School; Richard Murray, a bioengineering professor at the California Institute of Technology; Cass Sunstein, a legal scholar at Harvard; Danny Hillis, co-founder of Applied Inventions; and Eric Lander, the founding director of the Broad Institute of MIT and Harvard, whose focus includes biomedical and genomic research.

      Carter announced in June that he had named retired Navy Adm. William McRaven, LinkedIn co-founder Reid Hoffman and Aspen Institute chief executive Walter Isaacson to the board.

  • LA BUREAUCRATIE PERMET AU CAPITALISME DE S’ENRICHIR SANS FIN
    David Graeber, 2015

    Anthropologue et anarchiste, une double casquette que l’Américain David Graeber, un des penseurs les plus ­lucides de notre époque, garde vissée sur la tête dans la bourrasque. Pilier du mouvement Occupy Wall Street, il a rendu criant, en 2011, le scandale d’une finance avide, immorale et irresponsable. Plus personne, aujourd’hui, n’ignore qui sont les « 99 % ». Mais l’engagement a un prix. Fin 2011, les camarades de Graeber ont été expulsés manu militari du petit parc new-yorkais qu’ils occupaient depuis deux mois ; l’anthropologue avait, lui, déjà été exclu de l’université Yale, où il enseignait, en 2007. Et il n’a jamais retrouvé de poste dans une université américaine. Auteur en 2011 d’un essai remarquable, Dette : 5 000 ans d’histoire, Graeber a finalement trouvé refuge à la prestigieuse London School of Economics (LSE). C’est là que cet agitateur non violent (mais au débit de mitraillette) nous a reçu pour évoquer son dernier livre, "Bureaucratie", et plonger avec une folle vivacité dans le grand tournis du monde.

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    ENTRETIEN AVEC TÉLÉRAMA

    Nous vivons, dites-vous, dans une société extrêmement bureaucratique. Sur quoi repose cette affirmation ?

    Le mieux est de partir d’un exemple concret. J’ai appelé ma banque l’autre jour, pour lui demander de lever une fonction de sécurité qui m’empêche d’accéder à mes comptes depuis l’étranger. J’ai passé quarante minutes au téléphone avec différents interlocuteurs pour résoudre le problème — en vain. Imbroglio bureaucratique classique, mais cette fois dans le cadre d’une entreprise privée ! Quand j’ai demandé : « Comment est-il possible qu’un simple changement d’adresse puisse dévorer quarante minutes de ma journée — et de la vôtre — sans trouver de solution ? », on m’a répondu que c’était la faute des régulations imposées par le gouvernement. Mais la séparation entre le « public » et le « ­privé » est-elle si tranchée aujourd’hui ? D’une part, le public est de plus en plus organisé comme un business et, d’autre part, le marché privé se réfère à des règles émises par les gouvernements. Mais surtout, aux Etats-Unis, les lois définissant les règles du marché sont toutes le résultat d’un lobbying exercé par les entreprises sur les députés. Mon banquier a donc tort de se plaindre : il est co­responsable de mes problèmes de bureaucratie.

    Le capitalisme ne ferait pas mieux que le socialisme en matière de règlements et de paperasse — fût-elle électronique ?

    L’objection la plus commune adressée au modèle socialiste, c’est sa dimension utopique. Les marxistes imaginent une version idéalisée de la vie et demandent aux êtres humains d’être à la hauteur de cet idéal... impossible à atteindre ! Obstinés, les régimes socialistes imposent des règles de conduite à la population. Quand des individus y dérogent, plutôt que de reconnaître que les règles sont mauvaises, le régime déclare que tout le mal vient des hommes et les envoie au ­goulag. Méchant défaut dans la cuirasse du projet socialiste... Mais voyez à quel point, dans le système capitaliste, l’hiatus n’est pas si différent : la dernière fois que j’ai regardé les résultats de la première banque du monde (ou presque), J.P. Morgan, j’ai découvert que 75 à 80 % de leurs profits venaient des frais de gestion de compte et des agios imposés aux clients endettés. Ces banques émettent elles aussi des règles « idéales » ; et à chaque fois que nous sommes pris en défaut, elles nous ponctionnent.

    Comment se fait-il que personne ne réagisse ?

    Quelqu’un a réussi à faire croire à tout le monde que la bureaucratie était un fléau du secteur public, alors que c’est un modèle qui transcende la séparation public/privé. Au début du siècle dernier, tout le monde savait que la bureaucratie de l’administration et celle des entreprises, c’était pareil.

    Mais instaurer des règles claires ne profite-t-il pas à tous ? Chacun les connaît, les choses sont transparentes...

    Pour que nous adhérions comme un seul homme au projet bureaucratique, il faut qu’il soit attirant. Le système capitaliste l’a très bien compris. A chaque fois que des règles existantes créent une situation ubuesque, il promet une solution... en inventant de nouvelles règles ! Peu importe que le problème ne soit ­jamais résolu et que le système se transforme en machine à fabriquer des règlements, la « transparence » est sauve. Au nom de ce nouvel idéal, l’effort pour se libérer du pouvoir arbitraire produit encore plus de pouvoir arbitraire : les réglementations nous étouffent, des caméras de surveillance apparaissent partout, la science et la créativité sont étranglées et nous passons tous une part croissante de nos journées à remplir des formulaires.

    Depuis 2008, on a plutôt entendu beaucoup de critiques contre la dérégulation de la finance...

    La dérégulation ne nous débarrasse pas des règles : elle en crée d’autres, différentes. Dire qu’on dérégule est toujours une promesse idéologique — l’objectif réel est d’émettre ses propres règles et d’être le premier à bord.

    Une « règle » domine tous les débats aujourd’hui : il faut payer ses dettes. Qu’on soit gouvernement ou simple particulier...

    Oui, et cette question est directement liée à l’expansion de la bureaucratie : aujourd’hui, pour payer ses dettes, le foyer américain moyen se voit amputer chaque mois de 15 à 40 % de ses revenus (étrangement, il est impossible d’obtenir des statistiques exactes sur cette question !). Encore une fois, n’oublions pas que l’essentiel des profits de Wall Street provient de dettes individuelles ou collectives — souvenez-vous de la crise des subprimes. Les politiciens auxquels s’adressent les lobbyistes sont tout à fait d’accord pour garantir un certain taux de profit aux banques. Ils n’ont d’ailleurs jamais prétendu agir autrement : leur première réaction après le krach de 2008 ne fut-elle pas de déclarer qu’ils ne laisseraient jamais tomber la finance ?

    Vous en parlez quasiment comme d’un complot...

    Parce que c’en est un. Ces hommes et femmes politiques votent des lois mille fois plus favorables aux banques qu’à leurs clients — au point que les Américains reversent plus d’argent, aujourd’hui, à Wall Street qu’au fisc. On n’est pas si loin de l’époque où la mafia faisait voter par les députés des lois sur l’ouverture des ­casinos... Le mouvement Occupy Wall Street l’a d’ailleurs tout de suite compris. Les jeunes gens qui l’ont lancé, en 2011, s’étaient rendu compte qu’ils avaient suivi les règles — fait des études poussées comme on le leur avait demandé, accumulé des dettes pour des décennies (et promis de les rembourser), décroché leur diplôme... Pour découvrir quoi ? Que les mêmes institutions auxquelles ils allaient ­devoir rembourser des intérêts toute leur vie n’avaient pas respecté les règles, elles ; qu’elles avaient détruit l’économie par leurs combines spéculatives et s’en sortaient sans une égratignure !

    Barack Obama avait promis de changer les choses...

    C’est un immense gâchis. Combien de fois, dans l’histoire américaine, un président élu sur la promesse de s’attaquer aux inégalités a-t-il eu une aussi belle occasion de modifier le système en profondeur ? La crise de 2008 a eu l’effet d’un séisme, le peuple américain était vraiment en colère, si Obama avait dit « je nationalise les banques », les gens auraient dit « ok » ! Mais il n’a pas bougé : il a protégé le système de santé privé (après avoir promis de créer une forme de Sécurité sociale) ; et il a sauvé la finance. Quand on pense qu’il a remporté les présidentielles de 2008 grâce aux jeunes, trois fois plus nombreux à voter en 2008 qu’en 2004... Etonnez-vous que sa popularité ait déjà chuté de 50 % chez ces mêmes jeunes quatre ans plus tard.

    Ces jeunes sont-ils toujours demandeurs de changement ?

    Un sondage m’a beaucoup frappé ces dernières années. On demandait aux Américains : « Quel système économique préférez-vous, le socialisme ou le capitalisme  ? ». Bien entendu, le capitalisme l’emportait sur l’ensemble des sondés, mais les jeunes étaient partagés — 35% pro-capitalisme, 32% pro-socialisme et le reste sans opinion. Ce qui veut dire que la moitié des 15-25 ans ayant une opinion politique aux Etats-Unis sont prêts à considérer la possibilité d’un changement radical de modèle économique – dans une société où personne n’a dit quoi que ce soit de positif sur le socialisme, à la télévision, depuis plusieurs décennies !

    Pourquoi les Démocrates américains – et la plupart des sociaux-démocrates au pouvoir en Europe – semblent-ils si réticents à changer de politique ?

    Longtemps, les socio-démocrates ont espéré pouvoir changer le monde de l’intérieur, quand ils arriveraient au pouvoir. Mais dès qu’on leur confie les rênes, quelque chose les arrête. La peur, peut-être. Quand Occupy Wall Street a démarré, des milliers de personnes ont découvert que la désobéissance civile pouvait être efficace, qu’on pouvait se faire entendre sans se faire agresser par la police. Certains médias ont même décidé de s’intéresser à nos motivations, et la gauche modérée s’est réveillée. Notre plus grande erreur, à Occupy, a été de penser que nous pourrions parvenir à une alliance avec les Démocrates. En 2011, ils n’avaient pas besoin de nous. Quand ils ont compris que nous n’avions pas l’intention de devenir un Tea Party de gauche – qui aurait menacé leur périmètre politique — ils ont regardé ailleurs. Notamment quand, après deux mois d’occupation, la police nous a attaqués pour vider Zuccotti Park.
    Si on avait dit aux spectateurs du premier alunissage qu’Internet ­serait l’invention majeure du demi-siècle à venir, croyez-moi, ils auraient fait la moue.

    L’Amérique a laissé passer sa chance ?

    La société américaine est redevenue fondamentalement conservatrice. Regardons les trois arguments clés du « meilleur des systèmes possibles ». Grand un : « Le capitalisme crée des inégalités, mais les revenus des plus pauvres augmentent toujours sur le long terme. » Ce n’est manifestement plus le cas. Deux : « Le capitalisme assure une certaine stabilité politique. » Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les crises politiques se multiplient sur tous les continents. Et trois : « Les progrès technologiques sont un moteur extraordinaire pour un monde meilleur. » Il ne reste plus qu’à prouver que le monde s’est amélioré moralement. Joli bulletin de notes !

    Les technologies n’ont-elles pas rendu notre vie plus facile ?

    Ça dépend du curseur que vous choisissez. Je me souviens des images de Neil Armstrong marchant sur la Lune — j’avais 8 ans — et des rêves que l’on faisait à l’époque sur ce que l’humanité serait capable de faire trente, quarante ans plus tard. Le réveil est brutal ! En 1969, les connaisseurs pensaient qu’on irait sur Jupiter, que les voitures voleraient et que des robots nettoieraient nos appartements. Qu’a-t-on à la place ? Des téléphones capables d’envoyer et recevoir des vidéos... Super, surtout quand on sait que le premier essai concluant de vidéo-téléphone date des années 1930 ! Et Internet, ­direz-vous ? C’est vrai, nous disposons tous à domicile d’un bureau de poste géant et immédiat... Mais si on avait dit aux spectateurs du premier alunissage qu’Internet ­serait l’invention majeure du demi-siècle à venir, croyez-moi, ils auraient fait la moue. Quand aura-t-on le courage de reconnaître que nous n’avons pas été capables de réa­liser nos rêves, alors que nous les savions à notre portée ?

    A qui la faute ?

    Le débat est ouvert. Aux Etats-Unis, dans les années 1970, certains penseurs affirmaient que l’évolution trop rapide des technologies était responsable des problèmes sociaux qui se multipliaient dans le pays depuis les années 1960, et qu’il fallait freiner le progrès. Mais ce ne sont pas les investissements privés qui ont manqué, ce sont les investissements publics. Car la recherche fondamentale aux Etats-Unis reste largement financée par le gouvernement, qui a décidé de lui-même de réorienter ses crédits vers les technologies mé­dicales et celles de l’information. Voilà comment, quarante-cinq ans après Apollo 11, on n’est toujours pas ­fichus de créer un robot avec qui discuter, ou au moins capable de faire tout ce qui pourrait améliorer le quotidien d’une personne physiquement dépendante.

    Un changement politique peut-il modifier le cours de la révolution technologique ?

    Toute l’histoire le montre : toute correction politique change la trajectoire des progrès technologiques. Mais permettez à l’anthropologue que je suis de poser une question simple : pourquoi répète-t-on en boucle qu’il n’existe qu’une façon efficace d’organiser l’économie alors que l’histoire en a fabriqué des dizaines, suivant les lieux et les époques ? On va me rétorquer que ces modèles ont ­existé longtemps avant l’industrialisation et sont aujourd’hui inopérants. Moi qui pensais que les technologies ­devaient nous donner plus d’options dans la vie ! Au Moyen Age, il y aurait mille façons d’organiser l’économie, mais dès qu’on s’équipe d’un ordinateur, il n’y en a plus qu’une ?

    Le capitalisme est au bord de l’effondrement, suggérez-vous. Qu’en est-il de l’après­-capitalisme ?

    La question, pour moi, est moins de savoir comment on peut l’aider dans sa chute que de s’assurer que ce qui le remplacera sera préférable. Mais il faut d’abord faire un diagnostic juste sur l’époque présente. Et ce n’est pas si simple. Dans les années 1980, avec des marxistes de tout poil, on s’étripait autour du problème suivant : sachant que la date de naissance du capitalisme est plus ou moins fixée à l’an 1500, avec l’urbanisation et le développement du commerce, mais que l’industrialisation et le travail salarié ne sont pas vraiment apparus avant 1750, qu’a-t-on vécu exactement entre ces deux dates ? La réponse me paraît évidente : pendant deux cent cinquante ans (50 % de la vie du capitalisme !), les gens ne savaient pas qu’ils avaient changé de modèle. Si l’on suit cette logique, nous pourrions bien, aujourd’hui, être déjà sortis du capitalisme sans nous en rendre compte. Déjà en train de construire un nouveau modèle, sans savoir de quoi il s’agit.

    Quel bilan faites-vous d’Occupy Wall Street ?

    Les gens sont déçus qu’Occupy n’ait pas bouleversé le monde du jour au lendemain. Mais quel mouvement ­social y est jamais parvenu ? Une ­action comme celle-ci ouvre des champs de possibilités, ce n’est que dix, vingt ou quarante ans plus tard qu’on voit lesquelles se sont réalisées. En 1848, des révolutions se sont produites partout et pas une seule n’a pris le pouvoir. Mais qui pourrait dire qu’elles n’ont pas préparé les révolutions russes de 1917 ? Mon sentiment personnel, c’est que nous avons énormément accompli dans le très court temps qui nous a été offert — entre six mois et un an. Nous avons ­changé le discours politique sur les inégalités. Avant nous, plus personne aux Etats-Unis n’osait parler de « classes sociales ». Aujourd’hui, même les républicains reconnaissent que les inégalités sont un sérieux problème — et qu’ils n’ont pas la solution. Les conséquences d’Occupy ne se sont peut-être pas manifestées là où on les attendait. Beaucoup de sympathisants d’Occupy espéraient qu’émerge une ribambelle de mouvements similaires : ça n’a pas été le cas. Mais qui oserait nier l’impact international des Indignés, de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient ?

    La désobéissance civile, oui, la violence, non : vous restez ferme sur ce principe ?

    La seule façon de traiter avec les politiciens est de les menacer de faire... sans eux ! Avec le recul, je pense même que c’était la seule stratégie qui aurait pu marcher pendant Occupy. Elle a bien marché en Argentine ! En 2001, une succession de gouvernements et de Présidents incapables ont mis le pays à genoux. Les gens ont alors créé leur propre assemblée populaire, occupé leur usine et développé une économie alternative, jusqu’à ce qu’ils parviennent à cette conclusion terrible pour les politiciens argentins : « Tous comptes faits, on ne sent plus la nécessité d’un gouvernement ». Soudain, c’était aux politiques de prouver qu’il restait de bonnes raisons de les prendre au sérieux. Quand il arrive au pouvoir, Nestor Kirchner est un social démocrate tout doux, la dernière personne dont on attendrait des solutions radicales. Il s’est trouvé forcé de jouer la déflation. En quelques mois, la dette avait chuté de 95 % !

    Vous êtes un intellectuel anarchiste scruté par tous les activistes de la planète. Comment le vivez-vous ?

    Désormais, je suis bien placé pour savoir que l’engagement a un prix. La seule chose que j’ai possédée dans ma vie, par exemple, était l’appartement où j’ai grandi à New York et dont j’ai hérité. Je sais, de source sûre, que les services de police ont parlé au syndic de mon immeuble pour me faire débarrasser le plancher (la plupart des gens qui ont participé de près à Occupy Wall Street ont subi ce type de mésaventure). Quand j’ai été viré de l’université Yale, personne, dans les facs américaines, ne m’a proposé de poste ; et c’est pour cela que je suis un Américain en exil, ici, à la London School of Economics, où j’ai été très bien accueilli. L’université américaine est devenue terriblement conservatrice. S’ajoute peut-être aussi, dans ce rejet, la mauvaise conscience de certains professeurs de sciences humaines, radicaux dans l’âme mais lucides sur le fait qu’ils participent eux aussi d’un système qui exploite éhontément les étudiants en les criblant de dettes. Je les renvoie à quelque chose qu’ils préfèrent ne pas voir, je suis leur vilain miroir. Je ne juge pourtant personne !

    Comment vous organisez-vous, entre les travaux de recherche et le militantisme ?

    J’ai trois boulots, entre l’université, l’activisme et la rédaction de mes livres. Mais conjuguer plusieurs vies entraîne un sentiment de culpabilité permanent, celui de laisser tomber des projets et les gens qui comptent sur vous. La clef de ma productivité, si vous voulez tout savoir, c’est ma capacité à transformer mon penchant à la procrastination en méthode infaillible pour travailler beaucoup ! Ayez toujours deux ou trois projets à mener de front : en travaillant sur le premier, vous évitez de faire le second, et en bossant sur le second vous évitez de vous mettre au troisième. Au final, vous devenez très efficace ! Aujourd’hui, il faut impérativement que je finisse un papier sur la dette pour le Journal du parlement allemand ; à la place, je mène un travail de réflexion sur le sens des « anthologies »... que je reporte au profit d’un essai sur les enfants de pirates qui ont créé, en 1720, sur l’île de Madagascar, une des expériences démocratiques les plus précoces de l’Histoire. Voilà ma technique ! Mais mon prochain grand projet reste un livre sur les origines de l’inégalité, dans lequel je me suis lancé avec un archéologue.

    De quoi s’agit-il ?

    Depuis les années 60, les archéologues ne nous apprennent plus grand-chose sur les origines de l’inégalité. Or, ce qu’il en disaient auparavant était faux. Ils affirmaient que lors les premiers regroupements humains, la plupart des hommes vivaient dans de petites communautés de 30 ou 40 personnes partageant ce qu’ils possédaient sur un mode à peu près égalitaire ; bientôt, les villes se forment, un début de civilisation apparaît, des surplus s’accumulent – du coup il faut des gens pour administrer ces surplus — l’écriture, la comptabilité sont inventées et avec elles surgit l’inégalité. Joli scénario... mais complètement faux. D’abord, même quand les hommes vivaient en petits groupes, le rapport social à l’égalité à l’intérieur de ces groupes n’a jamais cessé de varier. Pour ce qui est des villes, les premières d’entre elles étaient organisées sur un mode plus égalitaire que les petites communautés qui les avaient précédées : les maisons avaient à peu près toutes la même taille, il existait des bains publics efficaces et ouverts à tous, etc. Tout le monde semble croire, pourtant, que dans une petite communauté la démocratie directe est possible, mais que lorsqu’on met beaucoup de gens ensemble, une classe dirigeante s’impose, pour éviter la pagaille. L’Histoire montre exactement le contraire : organiser une ville sur un mode égalitaire est facile. Ce qui est vraiment compliqué, c’est de construire l’égalité entre les membres d’une même famille ! Pour moi, la question n’est d’ailleurs pas de savoir comment la hiérarchie a évolué, mais plutôt : « Pourquoi, à un moment donné, ces oscillations ont cessé ? Pourquoi est-on resté bloqué sur le modèle inégalitaire que nous connaissons aujourd’hui » ?

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    ENTRETIEN AVEC BASTA

    Basta ! : Vous dites que nous sommes désormais immergés dans une ère de « bureaucratie totale ». Quels en sont les signes ?

    David Graeber : Il suffit de mesurer le temps que nous consacrons à remplir des formulaires. Quelqu’un a calculé que les citoyens états-uniens passent en moyenne six mois de leur vie à attendre que le feu passe au vert. Personne n’a calculé combien de temps nous passons à remplir des formulaires ! Peut-être une année entière… C’est la première fois dans l’histoire que nous atteignons ce niveau de bureaucratie.
    Le nombre d’occurrences du mot « bureaucratie » augmente dans les livres jusqu’en 1974, puis diminue. Mais les mots que l’on associe généralement aux procédures bureaucratiques, comme « paperasse », « documents à fournir », ou « évaluation de rendement », augmentent de manière continue et dramatique. Nous sommes donc encerclés par des procédures bureaucratiques, mais nous ne les identifions plus comme telles. C’est ce que j’ai essayé d’analyser dans mon livre.

    Le sociologue Max Weber affirmait déjà que le 19e siècle avait inauguré l’ère bureaucratique. En quoi la situation est-elle nouvelle ?

    La différence, c’est que la bureaucratie est si totale que nous ne la voyons plus. Dans les années 1940 et 1950, les gens se plaignaient de son absurdité. Aujourd’hui, nous n’imaginons même plus une manière d’organiser nos vies qui ne soit pas bureaucratique ! Ce qui également nouveau, c’est la création de la première bureaucratie planétaire. Un système d’administration que personne n’identifie pourtant comme une bureaucratie, car il est surtout question de libre-échange. Mais qu’est-ce que cela signifie réellement ? La création de traités internationaux et d’une classe entière d’administrateurs internationaux qui régulent les choses, tout en appelant ce processus « dérégulation ».
    La bureaucratie n’est plus seulement une manière de gérer le capitalisme. Traditionnellement, le rôle de l’État est de garantir les rapports de propriété, de réguler pour éviter l’explosion sociale. Mais la bureaucratie est désormais devenue un moyen au service des structures d’extraction de profits : les profits sont extraits directement par des moyens bureaucratiques. Aujourd’hui, la majorité des profits n’ont rien à voir avec la production, mais avec la finance. Même une compagnie comme General Motors fait plus de profits en finançant l’achat de voitures par le crédit, que par la production de voitures. La finance n’est pas un monde irréel complètement déconnecté de l’économie réelle, où des gens spéculent et font des paris, gagnent de l’argent à partir de rien. La finance est un processus qui extrait des rentes pour certains, en se nourrissant de la dette des autres. J’ai essayé de calculer la part des revenus des familles états-uniennes directement extraite pour alimenter le secteur de la finance, des assurances et de l’immobilier. Impossible d’obtenir ces chiffres !
    Tout cela est permis par la fusion progressive de la bureaucratie publique et privée, depuis les années 1970 et 1980. Cela s’opère par une collusion bureaucratique entre le gouvernement et la finance privée. Les 1% (les plus riches) dont parle le mouvement Occupy Wall Street, sont des gens qui accaparent les profits tout en finançant également les campagnes électorales, influençant ainsi les responsables politiques. Le contrôle du politique est aujourd’hui essentiel dans cette dynamique d’accaparement des profits. Et la bureaucratie est devenue un moyen au service de ce processus, avec la fusion de la bureaucratie publique et privée, saturée de règles et de règlements, dont l’objectif ultime est d’extraire du profit. C’est ce que j’appelle l’ère de la « bureaucratie totale ».

    Les gens opposent souvent bureaucratie étatique et libéralisme économique. Mais « il faut mille fois plus de paperasse pour entretenir une économie de marché libre que la monarchie absolue de Louis XIV », écrivez-vous. Le libéralisme augmente donc la bureaucratie ?

    C’est objectivement vrai. Regardez ce qui se passe ! La statistique la plus impressionnante concerne la Russie après la chute de l’Union soviétique. D’après la Banque mondiale, entre 1992 et 2002, le nombre de fonctionnaires a augmenté de 25 % en Russie. Alors que la taille de l’économie a substantiellement diminué, et qu’il y avait donc moins à gérer. Les marchés ne s’auto-régulent pas : pour les maintenir en fonctionnement, il faut une armée d’administrateurs. Dans le monde néolibéral actuel, vous avez donc davantage d’administrateurs. Pas seulement dans le gouvernement, mais aussi dans les compagnies privées.

    Ce qu’on entend souvent par bureaucratie, ce sont aussi des structures sociales fiables et pérennes, qui font que le société fonctionne, comme la Sécurité sociale…

    Beaucoup d’institutions sociales que l’on associe aujourd’hui à l’Etat-Providence ont été créées « par le bas ». Je l’ai découvert en discutant avec des Suédois : aucun des services sociaux suédois n’a été créé par le gouvernement. Toutes les cliniques, bibliothèques publiques, assurances sociales, ont été créées par des syndicats, des communautés de travailleurs. Le gouvernement a ensuite voulu les gérer à un niveau centralisé, bureaucratique, expliquant que ce serait plus efficace. Évidemment, une fois que l’État en a pris le contrôle, il peut privatiser ces services. C’est ce qui arrive.

    Vous faites aussi le lien entre le développement de la bureaucratie et celui des bullshits jobs (« job à la con » ) que vous avez analysés dans un précédent travail. Tous les « bureaucrates » font-ils des « jobs à la con » ?

    Pas tous ! Mon idée sur les bullshit jobs est de demander aux gens quelle est la valeur de leur travail. Je ne veux absolument pas dire à quelqu’un : « Ce que vous faites n’est pas utile ». Mais si une personne me dit que son travail n’apporte rien d’utile, je la crois. Qui peut mieux le savoir qu’elle-même ? Suite à mon travail sur les bullshit jobs, l’agence anglaise de statistique YouGov a fait un sondage. Résultat : 37 % des gens interrogés pensent que leur travail est inutile et n’apporte aucune contribution au monde.
    J’ai été étonné d’un tel résultat ! Le plus grand nombre de personnes qui pensent que leur travail est inutile se trouve dans le secteur administratif. Peu de chauffeurs de bus, de plombiers ou d’infirmières pensent que leur travail est inutile. Beaucoup de bullshits jobs sont « bureaucratiques », autant dans le secteur privé que public. Un exemple ? Ces gens qui vont à des réunions et écrivent des compte-rendus pour d’autres gens qui vont à des réunions et écrivent des compte-rendus. Quand mon article a été publié sur le web, je n’imaginais pas que les gens feraient de telles confessions sur leur travail : « Je donne des ordres pour déplacer les photocopieuses d’un côté à l’autre », ou « Mon job est de reformater des formulaires allemands dans des formulaires anglais et tout un bâtiment fait ça »… C’est incroyable. Presque tous ces jobs se trouvaient dans le secteur privé.

    Comment expliquez-vous alors que nous soyons si attachés à la bureaucratie, que nous n’arrivons pas à remettre en question ce processus et que nous continuons même à alimenter son développement ?

    J’ai analysé cela avec l’analogie de « la peur du jeu ». Il y a quelque chose de très attirant dans le jeu, qui est une expression de la liberté de chacun, mais aussi quelque chose d’effrayant. Si les gens aiment tant les jeux, c’est parce que c’est la seule situation où vous savez exactement quelles sont les règles. Dans la vie, nous sommes constamment investis dans des jeux, dans des intrigues, au travail ou entre amis. C’est comme un jeu, mais vous n’êtes jamais sûr de savoir qui sont les joueurs, quand cela commence ou s’arrête, quelles sont les règles, qui gagne. Dans une conversation avec votre belle-mère, vous savez bien qu’il y a des règles, mais vous ne savez pas trop lesquelles, ce que vous pouvez dire ou non. Cela rend la vie difficile. Nous sommes effrayés par l’arbitraire.
    On ne veut pas du pouvoir qu’il soit arbitraire. Une école de pensée aux États-Unis, le républicanisme civique, dit que la liberté signifie savoir quelles sont les règles : quand l’État peut vous contraindre et quand il ne peut pas. Partant de là, il faut créer toujours plus de régulations pour être plus libre. Paradoxalement, dans les sociétés qui se considèrent comme libres, beaucoup d’aspects sont régulés par la coercition, par la violence.

    La bureaucratie est-elle le symptôme d’une société violente ?

    La bureaucratie n’est pas stupide en elle-même. Elle est le symptôme de la violence sociale, qui elle est stupide. La violence structurelle – qui inclut toutes les formes d’inégalités structurelles : patriarcat, relations de genres, relations de classes…– est stupide. Là où il y a une inégalité de pouvoir, il y a aussi une forme d’ignorance et d’aveuglement. La bureaucratie semble stupide en elle-même, mais elle ne cause pas la stupidité, elle la gère ! Même quand la bureaucratie est bienveillante, sous la forme de l’État social, elle reste basée sur une forme d’aveuglement structurel, sur des catégories qui n’ont pas grand chose à voir avec ce dont les gens font l’expérience. Quand les bureaucrates essaient de vous aider, ils ne vous comprennent pas, ils ne veulent pas vous comprendre, et ne sont pas même autorisés à vous comprendre.

    Vous écrivez que la critique de la bureaucratie aujourd’hui vient de la droite et pas de la gauche. Et que les populistes ont bien compris que la critique de la bureaucratie était rentable d’un point vue électoral…

    C’est un des problèmes qui a inspiré mon livre. Pourquoi est-ce la droite qui tire tous les avantages de l’indignation populaire contre la bureaucratie, alors que c’est la droite qui est à l’origine d’une grande partie de cette bureaucratie ? C’est ridicule ! Aux États-Unis, la droite a découvert que si vous taxez les gens d’une manière injuste, et qu’ensuite vous leur dites que vous allez baisser les impôts, ils vont voter pour vous. Il y a quelque chose de similaire avec la bureaucratie en général. La gauche est tombée dans ce piège, avec la manière dont elle défend l’idée d’un État social tout en faisant des compromis avec le néolibéralisme. Elle finit par embrasser cette combinaison des forces du marché et de la bureaucratie. Et la droite en tire tout l’avantage avec ses deux ailes – d’un côté les libertariens, qui aiment le marché mais critiquent la bureaucratie, de l’autre, l’aile fasciste, qui a une critique du marché. La droite concentre toute la rage populiste sur ce sujet. Et la gauche finit par se retrouver à défendre les deux, marché et bureaucratie. C’est un désastre politique.

    Comment le mouvement altermondialiste a-t-il renouvelé cette critique de gauche de la bureaucratie ?

    Le mouvement altermondialiste cherche à identifier les structures bureaucratiques qui n’étaient pas censées être visibles. Mais pas seulement pour les dévoiler, également pour montrer à quel point ces structures ne sont pas nécessaires, qu’il est possible de faire les choses autrement d’une manière non-bureaucratique. Pourquoi les procédures démocratiques sont-elles aussi importantes dans le mouvement altermondialiste ? Parce qu’il essaie de créer des formes de décision non-bureaucratiques. Dans ce mouvement, il n’y a pas de règle, il y a des principes. C’est une négation pure de la bureaucratie. Bien sûr, ces processus ont aussi tendance à se bureaucratiser si l’on n’y fait pas attention, mais tout est fait pour l’éviter. Mon travail sur la bureaucratie vient de mon expérience d’activiste dans le mouvement altermondialiste.

    Mais le mouvement altermondialiste se bat aussi pour plus de régulation, par exemple dans le secteur financier…

    Le mouvement altermondialiste se bat pour des régulations différentes ! Et nous ne devrions pas tomber dans le piège de croire que nos adversaires sont favorables aux dérégulations. Vous ne pouvez pas avoir une banque non-régulée, c’est absurde : les banques sont entièrement basées sur des régulations. Mais des régulations en faveur des banques ! Quand on parle de re-régulation, cela signifie mettre les consommateurs au centre plutôt que les banques. Nous devons sortir de ce langage « plus ou moins de régulation ». Le néolibéralisme crée plus de régulations que les systèmes économiques précédents.

    Voyez-vous la même critique de la bureaucratie dans l’expérience de démocratie directe en cours au Rojava, au Kurdistan syrien ?

    L’exemple syrien est vraiment intéressant. J’ai fait partie d’une délégation d’universitaires en décembre dernier, qui a observé sur place leur processus démocratique. Ils sont vraiment en train de créer une société non-bureaucratique. C’est le seul endroit que je connaisse où il y a une situation de pouvoir « dual » où les deux côtés ont été créés par les mêmes personnes. Avec, d’un côté, des assemblées populaires de base, et de l’autre des structures qui ressemblent à un gouvernement et à un Parlement. Des structures nécessaires, car pour coopérer avec les institutions internationales, il faut une sorte de gouvernement bureaucratique institutionnel effectif, sinon elles ne vous prennent pas au sérieux. Mais au Rojava, quiconque porte une arme doit en répondre face à la base avant d’en répondre au structures du « haut ». C’est pourquoi ils disent que ce n’est pas un État, car ils ne réclament pas le monopole de la violence coercitive.

    Peut-on imaginer un État sans bureaucratie ?

    L’État est une combinaison de trois principes aux origines historiques totalement différentes : premièrement, la souveraineté, le monopole de la force dans un territoire donné. Deuxièmement, l’administration, la bureaucratie, le management rationnel des ressources. Et troisièmement, l’organisation du champ politique, avec des personnages en compétition parmi lesquels la population choisit ses dirigeants. En Mésopotamie, il y avait beaucoup de bureaucratie mais aucun principe de souveraineté. L’idée de responsables politiques en compétition vient de sociétés aristocratiques. Et le principe de souveraineté vient des Empires. Ces trois principes ont fusionné ensemble dans l’État moderne. Nous avons aujourd’hui une administration planétaire, mais elle n’a pas de principe de souveraineté et pas de champ politique. Ces principes n’ont rien à faire ensemble a priori, nous sommes juste habitués à ce qu’ils le soient.

    Comment expliquez-vous que, dans l’imaginaire social, les marchés, le libéralisme, apparaissent comme les seuls antidotes à la bureaucratie ?

    C’est le grand piège du 20e siècle : cette idée qu’il n’y a qu’une alternative – les marchés ou l’État – et qu’il faut opposer les deux. Pourtant historiquement, les marchés et les États ont grandi ensemble. Ils sont bien plus similaires qu’ils ne sont différents : les deux ont l’ambition de traiter les choses de la manière la plus rationnelle et efficace possible.
    Je me souviens d’une interview d’un général sud-africain au moment où Nelson Mandela est arrivé à la présidence du pays. On lui demandait : « Vous ne trouvez pas un peu étrange de recevoir des ordres de quelqu’un que vous avez combattu pendant 20 ans ? ». Il a répondu : « C’est un honneur en tant que militaire de recevoir des ordres, quelle que soit la personne qui les donne. » En fait, ce n’est pas un comportement spécialement militaire, mais bureaucratique. Parce que ça ne se passerait pas comme ça dans une armée médiévale. Être un bureaucrate, cela signifie faire ce qu’on vous demande, et séparer les moyens et les fins. Cette séparation est devenue une base de la conscience moderne. Seules deux institutions – marché et État – opèrent de cette manière.

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    INTERVIEW LIBÉRATION

    Comment expliquez-vous que l’économie néolibérale, avec son discours « moins d’Etat, de régulations et de contraintes », produise toujours plus de bureaucratie ?

    Il est évident que nous passons notre temps à remplir des formulaires. Si on calculait le nombre d’heures que l’on y consacre par jour, on serait effrayés. Il n’y a jamais rien eu de tel dans l’histoire, et certainement pas en Union soviétique ni dans les anciens Etats socialistes. Cela vient du fait que nous ne comprenons pas ce qu’est vraiment le capitalisme néolibéral. En fait, la caractéristique principale de ce système réside dans le fonctionnement bureaucratique ! La bureaucratie d’Etat et celle des entreprises fonctionnent d’ailleurs en parfaite collaboration, et pour cause : elles ont de plus en plus tendance à fusionner, au point que c’est un modèle qui transcende désormais la séparation entre le secteur public et le privé.

    Le système bancaire capte, selon vous, des sommes colossales simplement en imposant sa bureaucratie à ses clients…

    La vision que l’on a de ce secteur correspond à celle d’un casino géant, et dans un sens, c’est vrai, sauf que les jetons, ce sont vos dettes ! Tout cela est rendu possible par une gigantesque ingénierie réglementaire mise conjointement en place par les gouvernements et les banques. Quand on regarde comment ces réglementations sont créées, la plupart du temps elles sont écrites par les banques elles-mêmes. Elles ont des lobbyistes qui financent les politiques, des juristes qui écrivent et formalisent ces règles, tout cela est coproduit par une seule et même bureaucratie combinant les intérêts publics et privés. Avec pour seul but de garantir un niveau de profits le plus élevé possible.

    Que les banques gagnent de l’argent sur notre dos, est-ce si nouveau ?

    Je me suis penché sur le cas de JPMorgan, la plus grosse banque américaine et la sixième plus grosse entreprise au monde, selon Forbes. J’ai été sidéré d’apprendre que 70 % de leurs revenus viennent de frais et de pénalités appliquées aux clients. On a toujours dit que les sociétés socialistes étaient des utopies dont l’idéal s’est avéré invivable. Elles ont créé des règles sans se préoccuper de savoir si elles étaient justes et vous envoyaient au goulag lorsque vous ne les respectiez pas. Si on y réfléchit bien, les bénéfices des plus grandes entreprises capitalistes sont rendus possibles par l’édiction de règles utopistes impossibles à respecter. Tout le monde doit être capable d’équilibrer ses comptes et de se conformer aux règles des banques, mais elles savent très bien que la plupart des clients en sont incapables. Voilà comment leur « utopie » bureaucratique leur permet de s’enrichir sans fin.

    Le numérique n’est-il pas un antidote à la bureaucratie et le vecteur d’une plus grande transparence ?

    Au XIXe siècle, quantité de procédés ont été inventés pour économiser la force de travail et, bizarrement, les gens ont passé de plus en plus de temps à travailler dans ces entreprises, qui s’étaient pourtant industrialisées et mécanisées. Il se produit la même chose pour les cols blancs avec le règne de l’informatique. Tout le monde doit être agent d’assurance, comptable et réaliser de plus en plus de tâches qui autrefois étaient confiées à d’autres. Dans les universités par exemple, le temps dévolu aux procédures et à la paperasse ne cesse d’augmenter malgré le numérique, et cela au détriment de l’enseignement. Au départ, la messagerie électronique servait à dialoguer et à échanger des idées, aujourd’hui 95% de son usage correspond à des procédures qui mettent au passage quantité de personnes dans la boucle.

    Comment réduire cette inflation bureaucratique ?

    Le piège, c’est que toute tentative de la réduire crée encore plus de paperasse, on convoque une commission pour résoudre le problème des commissions ! Une énorme propension de la bureaucratie consiste par ailleurs à faire que les pauvres se sentent mal du fait de leur pauvreté. Ils sont suivis à la trace : on regarde s’ils sont vraiment mariés, s’ils cherchent un travail de façon active… On pourrait commencer par en finir avec ça.
    Nous vivons dans un modèle économique erroné où les emplois mettent en avant la fonction sans se préoccuper de ce qu’ils produisent et, souvent, ce n’est rien du tout. J’avais écrit un article sur le phénomène des « boulots de merde », ces emplois qui ne produisent rien. Le sujet est évidemment tabou. Un institut de sondage en ligne avait fait une enquête retentissante à ce sujet dans laquelle les gens admettaient la vacuité de leur emploi. En général, plus votre travail est utile, moins vous êtes payé. Le système marche sur la tête alors même que le capitalisme se présente comme rationnel. Et cela résulte de la façon dont la rente est redistribuée et de cette bureaucratisation du monde au profit des plus puissants, qui en maîtrisent les codes et l’orientent à leur guise.

    Vous semblez très déçu du progrès technique. On n’a certes pas encore de voitures volantes, mais Internet a bouleversé notre quotidien…

    J’avais 7 ans quand le premier homme a marché sur la Lune. Au regard du passé, l’attente de ma génération par rapport à l’an 2000 était très forte. La période allant de 1750 à 1950 avait donné lieu à des découvertes incroyables : l’ADN, la relativité, la vapeur, le pétrole, le nucléaire… Des innovations fondamentales. Les prédictions des livres de science-fiction tels que le Choc du futur d’Alvin Toffler ne se sont pas toutes réalisées. Par rapport à la machine à voyager dans le temps, le smartphone est quand même très décevant.

    C’est encore la faute au capitalisme néolibéral ?

    Le capitalisme a été pendant très longtemps une force progressiste sur le plan technologique, c’est désormais le contraire. Les « technologies poétiques », sources de créativité, ont été abandonnées au profit des « technologies bureaucratiques ». La poussée technologique exponentielle qui était attendue n’a pas eu lieu. Par exemple, c’est incroyable que la vitesse maximale à laquelle voyager ait été atteinte en 1971. Lorsque l’URSS a cessé d’être une menace, les Etats-Unis ont réorienté leurs investissements vers les technologies de l’information, médicales et militaires. Ce qui explique pourquoi nous avons des drones, et non des robots pour promener le chien ou laver le linge.

    Quelle est alors l’alternative ?

    Arrêtons avec l’idée qu’il n’y a qu’une seule façon de diriger une société sur le plan technique. En tant qu’anthropologue, j’ai pu observer qu’il y avait des centaines d’autres modèles économiques. Les gens répondent « c’était avant ». Mais pourquoi y avait-il des centaines façons d’organiser l’économie jadis et une seule aujourd’hui avec l’informatique ? La technologie n’était-elle pas censée nous donner plus d’options ? Il y a des tas de choses à inventer pour installer une économie qui maximiserait la liberté individuelle. On ne sait pas encore quel modèle émergera. L’histoire ne se produit pas avec quelqu’un qui arrive avec un plan prêt à l’emploi.

    Le changement climatique ne va-t-il pas nous forcer à changer de modèle ?

    Je suis très inquiet à ce sujet parce que les institutions politiques ne sont plus capables de générer des politiques. Le chercheur Bruno Latour me disait l’autre jour que seuls les militaires américains et chinois avaient la capacité d’intervenir contre le réchauffement climatique à un niveau global. Des idées circulent dans les laboratoires de recherche. Ironiquement, la façon la plus efficace d’intervenir contre le changement climatique à une échelle massive, ça serait de planter des arbres, ça serait facile à faire et sans bureaucratie !

    Etre anarchiste aujourd’hui, n’est-ce pas être seul contre tous ?

    Les gens ne voient pas l’anarchisme comme quelque chose de mauvais, je crois même qu’ils sont plutôt d’accord avec ses fondements. Ils disent simplement que c’est dingue et que ce n’est pas réalisable. Mais en tant qu’anthropologue, je sais que c’est possible. Les gens sont parfaitement capables d’arriver à des décisions raisonnables tant qu’ils croient pouvoir le faire, mais il y a une propagande constante qui leur dit le contraire. Je travaille en ce moment avec un archéologue sur l’origine de l’inégalité sociale qui viendrait de la complexification des sociétés, du changement d’échelle des villes. Tout cela est faux. Les sociétés originelles de grande échelle, comme en Mésopotamie, étaient égalitaires. Alors qu’il existe des grandes villes qui fonctionnent sur un système égalitaire, il est très difficile de trouver une famille égalitaire. L’inégalité vient de la base. L’échelle ne veut rien dire, le problème vient de la petite échelle.

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    ENTRETIEN AVEC POLITIS

    Nous assistons à la fusion progressive de la puissance publique et privée en une entité unique, saturée de règles et de règlements dont l’objectif ultime est d’extraire de la richesse sous forme de profits.

    Pourquoi associe-t-on toujours la bureaucratie avec le secteur public ?

    Parce que c’est ce que l’on nous a appris. Dans les années 1960, les révolutionnaires ont commencé à expliquer que les bureaucrates et les capitalistes, c’était peu ou prou la même chose : des hommes enveloppés, en costume trois pièces qui contrôlaient tous les aspects de notre vie. Des ennemis de la liberté, en somme. Puis la droite s’est appropriée l’argumentaire, en omettant la partie sur le capitalisme. Résultat, l’état omniprésent dont les révolutionnaires des années 1960 se plaignaient a en grande partie disparu. Pourtant tout le monde emploie encore la rhétorique des années 1960 alors qu’elle n’a plus grand chose à voir avec le fonctionnement actuel de la société.

    Vous dites donc que la bureaucratie peut aussi être l’apanage du secteur privé. Cette affirmation n’est-elle pas paradoxale, surtout dans un pays comme la France où la bureaucratie du service public fait partie du quotidien ?

    L’autre jour, je me suis rendu dans un Apple Store pour faire réparer l’écran de mon ordinateur. J’ai dû faire la queue pour que quelqu’un examine mon ordinateur et me dise « Oui, votre ordinateur est cassé ». J’ai demandé si je pouvais le déposer afin qu’il soit réparé par le service après-vente. Là, la personne m’a répondu que non, bien sûr que non, et qu’il fallait d’abord faire remplir par un autre service un formulaire attestant que l’écran était bel et bien cassé avant que l’ordinateur ne puisse être envoyé à l’atelier. J’ai demandé si je pouvais me rendre dans ce service sans plus attendre. On m’a rétorqué que non, qu’aucun rendez-vous ne pouvait être pris avant la semaine suivante, à moins que je ne me lève à 8 heures chaque jour au cas où des personnes se désisteraient. C’est une situation typique que seule la bureaucratie peut nous réserver, et pourtant j’avais affaire à une entreprise privée.
    Ou bien essayez d’ouvrir un compte en banque ici en Angleterre. La procédure est tellement compliquée, les formulaires tellement nombreux que j’ai dû être payé en liquide pour mes deux premiers mois de cours. Il fallait des factures avec l’adresse de mon domicile, sauf que pour avoir accès au service dont j’avais besoin il fallait verser un dépôt et donc avoir un compte en banque. Je pourrais multiplier les exemples.
    Ce que j’ai voulu montrer dans ce livre, c’est que la moitié du temps il est impossible de distinguer le public du privé. Les deux formes de bureaucratie s’entremêlent. Pourquoi est-ce que c’est si dur d’ouvrir un compte en banque ? Les employés vont vous dire que c’est à cause des réglementations imposées par l’Etat. Mais qui est à l’origine de ses réglementations ? Très souvent les avocats de ces banques, qui font pression sur (c’est à dire corrompent) les politiques pour que leurs réglementations soient transformées en texte de loi.

    Comment expliquer que la bureaucratie croît à mesure que le libre marché s’étend ?

    C’est le cas depuis un long moment. En Angleterre, par exemple, une grande partie de l’appareil bureaucratique d’Etat, de la police au simple fonctionnaire, a été mise en place après l’abolition des Corn Laws (série de textes encadrant le commerce de céréales avec l’étranger et qui avait pour but de protéger les paysans anglais, NDLR) et l’avènement du libre marché.
    De l’autre côté de l’Atlantique, lorsque les Etats-Unis menaient des politiques protectionnistes au XIXe siècle, la bureaucratie était réduite : le gouvernement fédéral était composé presque uniquement de l’armée, qui était très petite, et de la poste.
    Le secteur privé, quant à lui, était composé de petites entreprises et de coopératives. La période de libre marché dite des barons voleurs a coïncidé avec l’émergence de grandes firmes dotées d’une bureaucratie interne élaborée et d’un appareil d’Etat toujours plus important. Et la tendance se poursuit. Même Thatcher, qui a fait de la réduction du nombre de fonctionnaires un de ses chevaux de bataille, n’y est pas parvenu.
    Sous Reagan, la bureaucratie d’Etat s’est même étendue. En Russie, après la chute du communisme, le nombre total de fonctionnaires a augmenté de 25% en 10 ans, sans compter bien sûr les bureaucrates du secteur privé émergent.
    Si je devais m’avancer, je dirais que ce phénomène est dû au fait que l’économie de marché entraîne une augmentation extrême de relations qui ne sont pas basées sur la confiance, mais sur la maximisation de l’intérêt individuel. Cela signifie qu’elle nécessite des moyens beaucoup plus élaborés de mise en œuvre, de surveillance et de coercition que d’autres formes de relations sociales.

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    EXTRAITS DE "BUREAUCRATIE"

    L’économie de marché entraîne une augmentation extrême de relations qui ne sont pas basées sur la confiance, mais sur la maximisation de l’intérêt individuel. Cela signifie qu’elle nécessite des moyens beaucoup plus élaborés de mise en œuvre, de surveillance et de coercition que d’autres formes de relations sociales.

    Le néolibéralisme nous a fait entrer dans l’ère de la bureaucratie totale.

    Nous assistons à la fusion progressive de la puissance publique et privée en une entité unique, saturée de règles et de règlements dont l’objectif ultime est d’extraire de la richesse sous forme de profits.

    Les politiques conçues pour réduire l’ingérence de l’Etat dans l’économie finissent en réalité par produire plus de réglementations, plus de bureaucrates, plus d’interventions policières.

    Nous assistons à la fusion progressive de la puissance publique et privée en une unité unique, saturée de règles et de règlements dont l’objectif ultime est d’extraire de la richesse sous forme de profits.

    La bureaucratie est le moyen principal qu’utilise une infirme partie de la population pour extraire la richesse de nous tous.

    Libre échange et marché libre signifient en réalité création de structures administratives mondiales essentiellement destinées à garantir l’extraction de profits pour les investisseurs.

  • Robotisation générale

    http://www.lemonde.fr/robotique/article/2016/01/03/robotisation-generale_4841007_4620106.html

    Dans la série de science-fiction suédoise «  Real Humans  : 100 % humain  », en 2012, des robots humanoïdes dopés à l’intelligence artificielle, les hubots, effectuent tous les travaux pénibles et routiniers et exercent de nombreux métiers dans les services  : magasinier, aide-soignant, domestique, chauffeur, coursier, partenaire sexuel… La plupart des humains se sont défaussés sans regret de ces emplois. Seule une minorité s’oppose aux hubots, des employés mis au chômage qui ont décidé de les détruire comme faisaient les ouvriers luddistes du début du XIXe siècle, canuts lyonnais ou tisserands anglais, avec les métiers à tisser. Car le robot est toujours un voleur de travail.

    Nous aurions tort de croire qu’aujour­d’hui, nous sommes très éloignés de ce scénario de science-fiction. Des études convergentes montrent que de nombreux emplois réservés aux hubots dans la série sont déjà robotisés. Nous ne le percevons pas clairement du fait que ces robots ne sont pas humanoïdes. Mais ils sont omniprésents. Le «  hubot  » ouvrier est une machine-outil équipée de plusieurs bras et de puces de radiodétection qui lui permettent de choisir ses outils. Le hubot coursier est un drone de basse altitude  : chez Amazon, on en teste pour la livraison rapide, jusqu’ici assurée par des hommes. Le hubot aide-soignant s’appelle Tug  : c’est une table roulante équipée d’un œil électronique qui rappelle le personnage R2-D2 de La Guerre des étoiles. Présent dans 140 hôpitaux américains, Tug délivre à la demande des médicaments, de l’eau fraîche et des repas.

    (...)

    Un rapport d’octobre 2014 du cabinet d’études Roland Berger montre, quant à lui, que les gains de productivité liés à l’automatisation du secteur industriel ont représenté 64 % des réductions d’emploi en France entre 1980 et 2012 : soit 1,37 million, un chiffre très au-dessus des pertes dues aux délocalisations (279 000 emplois). Il annonce 42 % des métiers automatisés d’ici à 2030.

    Aux Etats-Unis, mêmes coupes claires. En septembre 2013, deux chercheurs d’Oxford, Carl B. Frey et Michael A. Osborne, publient une étude qui dérange : « L’avenir de l’emploi : à quel point les métiers sont-ils susceptibles d’être numérisés ? ». Ils listent 702 emplois menacés à court terme. Dans les usines en priorité, mais aussi dans les services. Téléconseillers remplacés par des boîtes vocales, secrétariats détrônés par la télétransmission, spécialistes des formalités aujourd’hui informatisées, graphistes sans formation Web, développeurs photo, gardes et surveillants... A moyen terme, transporteurs et coursiers sont, eux aussi, menacés.
    Avec l’arrivée de la Google Car (autorisée à rouler sur des routes californiennes), les grandes marques automobiles (Ford, Tesla ou General Motors) s’intéressent à la voiture sans chauffeur. Des cabinets d’analyse annoncent que 9 % des voitures seront autonomes en 2035 – peut-être 80 % en 2050. Adieu les taxis ?

    En septembre 2012, une enquête Sofres de la Commission européenne montrait que 73 % des Français se méfient des robots parce qu’ils craignent qu’ils détruisent leurs emplois. Ils n’ont donc pas tort. Car la robolution détruit non seulement les emplois ouvriers et ceux des services, mais aussi de nombreux travaux qualifiés, experts. Des emplois dits « cognitifs ». Beaucoup vont disparaître du fait de la sophistication des nouveaux robots équipés d’algorithmes.
    Des exemples ? A la société hongkongaise Deep Knowledge Ventures, spécialisée dans le capital- risque pour les secteurs de santé, l’algorithme d’analyse stratégique Vital siège au conseil d’administration. Il compulse et synthétise les données utiles : brevets disponibles, tests de médicaments, levées de fonds précédentes. Son avis importe à la direction. En Europe, le logiciel Quill (« plume ») remplace déjà les journalistes et les agents chargés de rédiger des brèves, des comptes rendus, des bilans financiers – au Monde, nous l’utilisons pendant les soirées électorales. Quill trie d’énormes quantités d’informations économiques, politiques, sportives, il les compare et donne les résultats au kilomètre, écrits en textes courts, clairs, sans fautes d’orthographe. De quoi justifier l’interrogation du magazine américain Business Week, en avril 2010 : « Les commentateurs sportifs sont-ils vraiment nécessaires ? »

    Autre performance : le logiciel Watson d’IBM parcourt 200 millions de pages en trois secondes, et répond aux questions en langue naturelle. En février 2011, aux Etats-Unis, Watson a gagné en direct au jeu télévisé « Jeopardy ! » face à des joueurs chevronnés. IBM, inventeur du supercalculateur Deep Blue (vainqueur face au champion du monde d’échecs russe Garry Kasparov en 1997), entend le rentabiliser dans le diagnostic médical : il cherchera la mutation génétique d’un patient dans les gigabases de données génomiques.

    Toutes ces machines intelligentes, à court et moyen terme, vont remplacer des employés ou des cadres spécialisés. C’est la « substitution logicielle », comme l’appelle avec tact le fondateur de Microsoft, Bill Gates. Nombre de comptables, de banquiers qui accordent des crédits, de pourvoyeurs de contrats d’assurance, de fonctionnaires chargés de codifier les documents juridiques, de généalogistes, de mathématiciens faisant du calcul économique, de traders, vont être remplacés par des robots, préviennent deux chercheurs du Center for Digital Business du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee. Dans une étude d’octobre 2013, deux économistes de l’université de Chicago, Loukas Karabarbounis et Brent Neiman, montrent qu’entre 2000 et 2012 le taux de chômage de la main-d’œuvre qualifiée a doublé aux Etats-Unis.

    Avec la robolution du travail, c’est donc la question de la spécificité humaine, de son originalité radicale, qui est posée. Dans quelle tâche, quelle activité, l’homme n’est-il pas « remplaçable », pour reformuler l’interrogation de la philosophe Cynthia Fleury, qui s’inquiète dans son nouvel essai des mille façons dont nos sociétés détruisent, chez l’individu, le sentiment d’« irremplaçable » (Les Irremplaçables, Gallimard) ? Quelle est la « valeur ajoutée » de l’homme, demande le directeur du cabinet de conseil Roland Berger, Charles-Edouard Bouée, coauteur de l’essai Confucius et les automates (Grasset, 2014) ?
    Bruno Bonnell, lui, se fait l’avocat du diable. « Le propre de l’humain est d’être un Homo faber, il a toujours fabriqué des outils et des machines pour alléger et améliorer son travail. Le robot perpétue cette lignée, il libère l’homme des tâches pénibles, il le rend moins esclave. L’homme va enfin pouvoir s’acquitter de tâches dignes de lui. » Le terme « robot », rappelle-t-il, a été utilisé pour la première fois par l’écrivain tchèque Karel Capek (1890-1938) dans sa pièce de science-fiction R.U.R., en 1920. Il vient du tchèque robota, qui signifie « corvée ». Cette idée d’un robot libérant l’homme d’un emploi indigne était partagée par quelques figures du monde ouvrier révolutionnaire
    du XIXe siècle. Ainsi le socialiste libertaire Paul Lafargue (1842-1911) écrivait-il en 1880, dans Le Droit à la paresse : « Les grands philosophes du capitalisme (...) ne comprennent pas encore que la machine est le rédempteur de l’humanité, le dieu qui rachètera l’homme des “sordidae artes” [les arts sordides] et du travail salarié, le dieu qui lui donnera les loisirs et la liberté ».

    Alors, quelle activité en propre restera-t-il aux humains face à des robots habiles, véloces et calculateurs ? Le philosophe Dominique Lestel, dans son ouvrage A quoi sert l’homme ? (Fayard), questionne la fascination mortifère de notre époque pour les machines, le robot et le post-humain : cette passion a fini par nous faire négliger, et même haïr, la nature et le vivant, estime-t-il, mais aussi tout ce qu’il y a de convivial, d’attachement, d’empathique, d’historique, d’artistique dans l’homme – dans ce corps souffrant doué de culture et de sentiments. De son côté, le philosophe américain Peter Asaro, une figure de l’opposition aux « armes létales autonomes » ou robots tueurs, attire l’attention depuis des années sur les questions de morale et de droit – proprement humaines – soulevées par la cohabitation avec des machines autonomes.

    Il se demande qui sera responsable si la Google Car écrase un passant ? Ou encore qui va répondre des crimes d’un robot soldat qui commet un carnage ? Autre exemple : l’arrivée des drones commerciaux exige qu’on régularise l’ouverture de couloirs aériens de transit à haute vitesse, situés entre 6 et 120 mètres. Doit-on les autoriser en ville ? Le grand public aura-t-il le droit de les utiliser ? A qui s’adresser si le colis d’un drone tombe sur une tête ? Ces réflexions nous rappellent que les humains se poseront toujours des questions auxquelles les machines ne pensent pas. C’est bien là une des qualités intrinsèques des hommes : ils rêvent à une vie meilleure, ils se préoccupent de leurs enfants, de leur vie sociale, ils éprouvent de la compassion, ils sont moraux, ils s’interrogent sur l’usage des machines, ils réfléchissent – comme l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov – aux « lois de la robotique ».

    D’ores et déjà, nombre de philosophes, de juristes, d’éthiciens, de spécialistes de l’intelligence artificielle réfléchissent au nouveau champ juridique ouvert par l’omniprésence des robots. C’est beaucoup de travail en perspective : un nouveau droit, des déontologies doivent être mis en œuvre. On peut ainsi imaginer que cette spécificité tout humaine et ses exigences vont générer de nouveaux métiers, du fait même de notre nouvelle cohabitation avec des robots.

    C’est aussi ce que pronostique une analyse publiée en août 2013, dans le New York Times, par les économistes David H. Autor et David Dorn : bien des métiers résisteront à la robotisation en mettant en avant leurs qualités humaines. Car les hommes ne supporteront pas de communiquer seulement avec des machines – voyez l’inhumanité des répondeurs automatiques et des bornes d’information. Face aux robots, avancent les deux économistes, les personnes combinant une qualification technique et des comportements relevant du savoir-faire « relationnel », de l’« esprit pédagogique », de la « capacité d’abstraction », de la « conception », de l’« adaptabilité psychologique », du sens de la « résolution des problèmes » – tout ce qui relève du « non-routinier » et de la « flexibilité », c’est-à- dire de l’« uniquement humain » –, maintiendront leur travail.

    Dans les services, ce sera le cas pour les infirmières praticiennes, les techniciens des métiers médicaux, les représentants auprès de la clientèle, mais aussi les plombiers, les électriciens, les chauffagistes, les charpentiers, les créateurs d’applications, les réparateurs de robots et de machines – tous ceux qui offrent un travail personnalisé et créatif, au-delà de leur seul emploi. Lawrence Katz, un économiste du travail à Harvard, parle d’un prochain envol des « nouveaux artisans », capables de créations originales, proprement humaines, tout en utilisant l’ingéniosité des machines. Dans les métiers cognitifs, tous les emplois relevant de l’enseignement, de l’éducatif, du coaching, de l’esprit de synthèse, mais aussi des métiers créatifs – concepteurs de cuisines, de design, en architecture, en ergonomie... – résisteront, proposant des services inédits.

    Ces économistes défendent les douleurs inévitables de la « destruction créatrice » apportée par l’innovation technologique, une des lois d’airain du capitalisme, d’après l’économiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950) : des machines nouvelles mettent les hommes au chômage puis des cycles de création d’emplois suivent. Aux Etats-Unis, le président du think tank Information Technology & Innovation Foundation, Rob Atkinson, avançait en septembre 2013, dans la Technology Review du MIT, que les pertes de travail dues à la robolution permettent aux entrepreneurs de réinvestir : « Quand une machine remplace un travailleur, un effet de second ordre se produit : l’entreprise qui l’utilise économise de l’argent, qui est réinjecté dans notre économie. »

    Créateur d’une entreprise de robotique, Bruno Bonnell tient un raisonnement proche : « Nous avons perdu des milliers d’emplois dans le transport à cheval avec l’arrivée de la voiture. Mais l’industrie automobile en a créé par la suite des dizaines de milliers. Aujourd’hui, les entreprises qui font des gains de productivité avec les robots vont réinvestir dans des start-up innovantes, la création de logiciels, d’applications, les solutions écologiques, tous les métiers où l’invention humaine est indispensable. » Dans un monde de robots, l’« uniquement humain » reste irremplaçable.

  • Car emissions campaigners turn sights on Renault | Reuters
    http://uk.reuters.com/article/2015/11/24/uk-renault-emissions-idUKKBN0TD0UZ20151124

    The DUH, which had earlier singled out General Motors’ Opel brand in tests which suggested NOx emissions on the road were higher than those measured in official testing, has turned its fire on France’s Renault in a report commissioned from the University of Applied Sciences in Bern.

    When run with a warm or hot engine, a 1.6-litre Espace of the latest Euro 6 diesel generation emitted up to 2.06 grammes of NOx per kilometre , the campaign group said, more than 25 times the EU limit. The vehicle met the statutory 80 milligramme cap only with a cold engine after “specific pre-conditioning”.

  • General Motors affiche des bénéfices record dus aux réductions de coûts et à la restructuration de la société
    http://www.wsws.org/fr/articles/2015/oct2015/gmot-o23.shtml

    Ces derniers dix ans, GM a réduit drastiquement, de 86.000 à 50.000, le nombre de travailleurs américains de l’entreprise payés à l’heure. Aidé par l’UAW, il a mis en place un brutal programme de réduction des coûts : gel des salaires de dix ans pour les travailleurs âgés ; rémunération de ceux embauchés après 2007 à la moitié des salaires ; prestations de santé inférieures à celles des travailleurs plus âgés ; utilisation élargie de travailleurs temporaires payés encore moins. GM a aussi abandonné ses obligations en matière de soins de santé vis-à-vis de centaines de milliers de retraités et leurs familles après avoir remis argent et actions à un fonds pour les retraités géré par l’UAW.

    Les bénéfices d’exploitation de GM en Amérique du Nord étaient de $3,3 milliards pour le trimestre et a atteint $8,3 milliards jusqu’à présent cette année, soit près du double des neuf premiers mois de 2014. Avec des ventes stables de véhicules utilitaires sport (VUS) et de camionnettes très rentables, les marges de profit nord-américaines de GM ont dépassé le taux stupéfiant de11 pour cent au troisième trimestre.

    Comme le reste des géants mondiaux de l’automobile, GM a subi l’impact de la crise économique mondiale, de résultats médiocres en Russie et au Brésil menant à des pertes en Europe et en Amérique du Sud. Le ralentissement de la Chine a également conduit à une baisse des ventes. Les constructeurs automobiles réagissent en préparant de nouvelles restructurations de l’industrie automobile mondiale et une nouvelle saignée d’emplois, déjà été mises en route par VW, le plus grand constructeur automobile mondial suite au scandale des émissions.

    En raison de la réduction incessante des coûts soutenue par les syndicats, le « rayon de soleil » pour les constructeurs automobiles du monde s’est avéré être les Etats-Unis. Au cours des huit dernières années, les coûts du travail « combinés » par véhicule pour GM, Ford et Chrysler ont chuté de moitié, passant de $4322 en 2007 à $2215 en 2014. Les coûts du travail de Fiat-Chrysler sont les plus bas à $1771 par véhicule.

  • Après le scandale Volkswagen, les actionnaires s’alarment pour tout le secteur automobile
    http://www.lemonde.fr/automobile/article/2015/10/13/apres-le-scandale-volkswagen-les-actionnaires-s-alarment-pour-tout-le-secteu

    Quand le scandale Volkswagen a éclaté, l’action du constructeur allemand s’est immédiatement effondrée en Bourse. Trois semaines plus tard, elle demeure en recul de 20 %, soit 15 milliards d’euros partis en fumée. Très inquiet que le même phénomène puisse se répéter chez la concurrence, un groupe de grands investisseurs institutionnels vient d’envoyer une série de lettres aux principaux constructeurs automobiles mondiaux, pour leur demander des explications. « En tant qu’investisseurs, nous voulons comprendre l’attitude et les agissements de l’industrie automobile sur les questions réglementaires et environnementales », écrivent-ils, dans une initiative dévoilée mardi 13 octobre. Leur objectif : détecter le plus tôt possible les risques d’un nouveau scandale, et éventuellement retirer leurs investissements à temps.

    L’initiative, coordonnée par Share Action, une association britannique qui promeut l’actionnariat responsable, rassemble dix-neuf grands investisseurs, qui gèrent au total un portefeuille de 850 milliards d’euros. Parmi elles se trouvent le géant AXA Investment Managers, quatre fonds de retraite suédois et une série de petits fonds connus pour leur activisme dans les affaires sociales et environnementales. Leur lettre a été envoyée à Volkswagen, BMW, Honda, Daimler, General Motors, Ford, Fiat, Peugeot et Toyota.
    […]
    La lettre s’inquiète particulièrement du lobbying anti-climat très actif mené par les constructeurs automobiles. Les investisseurs constatent que ceux-ci mènent un travail de sape auprès des régulateurs européens et américains, qui semble aller à l’opposé de leurs discours publics en faveur de l’environnement.

    Ils s’appuient pour cela sur le travail mené par Influence Map, une association britannique à but non lucratif qui documente le travail de lobbying des grandes entreprises. Selon elle, Volkswagen, BMW et Daimler – les trois constructeurs allemands – sont parmi ceux qui cherchent le plus à mettre des bâtons dans les roues des autorités. Ford et Hyundai sont également identifiés comme les mauvais élèves de ce classement. Renault-Nissan est le mieux noté.

    « On ne peut évidemment pas demander aux entreprises si elles utilisent des logiciels illégaux pour frauder les contrôles, explique Dylan Tanner, d’Influence Map. En revanche, connaître le travail de lobbying est une bonne façon de comprendre l’attitude réelle des entreprises, et cela peut servir de signal d’alarme. » En d’autres termes, plus le lobbying est développé, plus l’entreprise a des choses à cacher…
    […]
    La lettre envoyée par les investisseurs s’inquiète aussi du travail des organisations qui représentent les constructeurs automobiles. L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) en particulier, basée à Bruxelles, « s’est opposée systématiquement aux régulations sur le climat », dénonce Influence Map. Dans une lettre ouverte en 2014, elle demandait à ce que les « objectifs d’émission de gaz à effet de serre et d’énergie renouvelable ne soient pas fixés aux dépens de la compétitivité et de la croissance de l’industrie ».

    Dans ce contexte, Influence Map s’étonne du rôle joué par Renault-Nissan. D’un côté, les deux marques sont parmi celles qui mènent le lobbying anti-climat le moins actif à Bruxelles. De l’autre, Carlos Ghosn, leur patron, est actuellement le président de l’ACEA. « Il semble y avoir un “mauvais alignement” [entre les deux] », s’inquiète l’association. Les dix-neuf investisseurs lui ont donc envoyé une lettre séparée, pour lui demander des explications.