company:halliburton

  • Les #Etats-Unis ont dépensé cinq mille neuf cent (5900) milliards de dollars en #guerres depuis 2001
    https://watson.brown.edu/costsofwar/files/cow/imce/papers/2018/Crawford_Costs%20of%20War%20Estimates%20Through%20FY2019%20.pdf

    ... there is no strategy for ending the wars. The fact that the US keeps spending huge sums for wars that, at least in Afghanistan, are in a stalemate, and in Iraq and Syria, are unresolved, is a long-term budgetary problem which will affect future generations.

    Il est quand même incroyable que ce genre d’article se montre surpris par la poursuite des guerres et parle des répercussions négatives sur le commun des mortels sans aborder les énormes répercussions positives sur l’"#élite",

    #Profiteur de #guerre — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Profiteur_de_guerre

    (Et on ne parle même pas des marchands d’armes)

    Les guerres du Golfe et la guerre d’Afghanistan.

    Plus récemment, des sociétés ayant contribué à l’approvisionnement des forces de la coalition dans les guerres en Irak, tels que Bechtel, KBR, Halliburton ou Blackwater, ont été accusées de tirer profit de ces conflits en « surchargeant » le prix de leurs services, voire d’en être les instigateurs occultes[13], l’accusation « du sang pour du pétrole » – thème récurrent des slogans anti-guerre – illustrant cette opinion. Steve Clemons, un membre éminent du think tank de la « New America Foundation », est allé jusqu’à accuser l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey d’avoir à la fois profiter de la guerre et de l’avoir encouragée[14]. Le « Center for Public Integrity » a indiqué que la sénatrice américaine Dianne Feinstein et son mari, Richard Blum, ont engrangé des millions de dollars en provenance d’Irak et d’Afghanistan par le biais des contrats de son entreprise, Perini[15], Feinstein ayant voté en faveur de la résolution donnant au président George W. Bush le pouvoir d’envahir l’Irak. Le defense contractor Brent R. Wilkes, qui fait l’objet d’une inculpation, a été dépeint comme « #extatique » à l’annonce que les États-Unis allaient entrer en guerre avec l’Irak : « Lui et certains de ses cadres supérieurs étaient vraiment des #va-t-en-guerre », a déclaré un ancien employé. « Brent disant que cela créerait de nouvelles #opportunités pour l’entreprise. Il était vraiment heureux de faire des #affaires au #Moyen-Orient »[16]

  • Bahrain’s Biggest Oil Find Since 1932 Dwarfs Reserves - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-04-01/bahrain-says-its-biggest-oil-find-since-1932-dwarfs-reserves

    • Kingdom currently has two fields, one shared with Saudi Arabia
     • New undersea deposit lies off Gulf nation’s western coast

    Bahrain, the smallest energy producer in the Persian Gulf, discovered its biggest oil field since it started producing crude in 1932, according to the country’s official news agency.

    The shale oil and natural gas discovered in a deposit off the island state’s west coast “ is understood to dwarf Bahrain’s current reserves, ”Bahrain News Agency reported, without giving figures. U.S. consultants DeGolyer & MacNaughton Corp. evaluated the field, and Bahrain plans to provide additional details on Wednesday about the reservoir’s “size and extraction viability,” BNA reported.
    […]
    Bahrain discovered the offshore Khaleej Al Bahrain Basin as it seeks to expand output capacity at its wholly owned Bahrain Field to 100,000 barrels a day by the end of the decade. The country is pumping about 45,000 barrels of oil a day from its Bahrain Field, and it shares income from a deposit with Saudi Arabia that produces about 300,000 barrels a day, according to figures from the U.S. Energy Information Administration.

    • Bahrain Seeks Big Oil’s Help to Develop New Shale Discovery - Bloomberg
      https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-04-04/bahrain-seeks-big-oil-help-to-develop-its-new-shale-discovery

      The amount of oil and gas that can be recovered from hard-to-reach pockets in shale rocks under the sea is uncertain, and development is potentially an expensive proposition. Halliburton Co. will drill two wells this year in the offshore Khaleej Al Bahrain Basin to appraise how much of the oil contained underground is actually recoverable.

      Only a fraction of the 80-plus billion barrels is likely to be recoverable,” Tom Quinn, senior analyst for Middle East upstream at consultant Wood Mackenzie Ltd., said by email. “The oil will also be technically challenging and potentially high cost to develop,” while Bahrain’s previous oil contracts offered meager returns for international oil companies, he said.
      […]

      Elsewhere in the Middle East, differences between estimated shale resources and the amounts that are exploitable can be great. Oman’s Rub Al-Khali Basin area contains an estimated 24 billion barrels of oil, but only 1.2 billion barrels are “technically recoverable,” according to the U.S. Energy Information Administration. Jordan’s Wadi Sirhan Basin resource holds about 4 billion barrels, and just 100 million can be extracted, according to the EIA. Both deposits are onshore.

      In addition Bahrain’s sole wholly owned field, the country shares income from a separate deposit with Saudi Arabia that produced 153,500 barrels a day in 2016, according to the International Energy Agency. The government needs oil at $118 a barrel, almost twice the current price, to balance this year’s budget.

      The newly discovered field should provide support for Bahrain’s “very strained fiscal situation,” said John Sfakianakis, director of economic research at the Gulf Research Center in Jeddah, Saudi Arabia. “It will provide additional cushion, depending on when the stream of oil comes into play and the price of oil at that point.

    • Bahrain Shale Find Puts Oil Market on Notice

      The Global Oil Market Is About to Be Upended - Bloomberg
      https://www.bloomberg.com/view/articles/2018-04-10/the-global-oil-market-is-about-to-be-upended

      Bahrain discovered the first oil on the Arab side of the Gulf in 1932. It took a long time for the small island to find anything of similar significance, but its recent announcement of an enormous shale oil resource under its shallow waters should not be underestimated: Commercial offshore shale oil production would be a first for the worldwide industry.

      Perhaps more significant is that this discovery has the potential to boost Middle East output, while raising the odds that shale oil production outside the U.S. and Canada finally takes off. The Middle East has the advantages of good geology, existing petroleum infrastructure, and a lack of environmental or community opposition.

  • Erik Prince, un « chien de guerre » dans les arcanes de la Maison Blanche

    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/02/09/erik-prince-un-chien-de-guerre-dans-les-arcanes-de-la-maison-blanche_5254319

    Cet ancien militaire et fondateur de la société privée de sécurité Blackwater, jugée responsable d’exactions en Irak, a désormais ses entrées à Washington et envisage de se lancer en politique.

    Certains épisodes d’une vie ont l’apparence d’une incroyable répétition. Le 30 novembre 2017, la fine fleur du renseignement américain a les yeux rivés sur le Congrès, à Washington. Erik Prince, costume sombre et cravate rouge, cheveux ras, est convoqué par une commission d’enquête de la Chambre des représentants. Le fondateur de société militaire privée Blackwater et frère de la ministre de l’éducation Betsy DeVos est soupçonné d’avoir rencontré un financier russe aux Seychelles, neuf jours avant l’investiture du président Donald Trump, dans le but de créer un canal de communication discret entre le nouveau président des Etats-Unis et Vladimir Poutine. Cette rencontre, révélée en avril 2017 par le Washington Post, a encore un peu plus épaissi la ténébreuse affaire dite du Russiagate, l’enquête sur les interférences russes durant la présidentielle américaine.

    Devant une vingtaine d’élus, Erik Prince apparaît droit dans ses bottes, raide dans ses commentaires, sûr de lui. Lui, le baroudeur, l’ex-commando du corps d’élite des Navy Seals, l’ancien patron de l’armée privée la plus puissante au monde, le généreux donateur du Parti républicain et conseiller officieux du président. Il arbore un léger sourire en coin, presque hautain, impatient. Devant les élus, il ne dira pas grand-chose. Erik Prince accusera l’administration Obama de l’avoir surveillé illégalement, sans donner ses sources, ni convaincre les congressistes.

    Le rendez-vous aux Seychelles n’aurait, lui, duré qu’une demi-heure, peut-être même moins. Le temps d’une bière au bar d’un hôtel de luxe, « quatre étoiles ou plus », mais dont le nom lui échappe. Une discussion banale en somme, entre deux hommes d’affaires : « Je me souviens lui avoir dit que si Franklin Roosevelt a pu travailler avec Joseph Staline pour battre les nazis, alors Trump pourrait certainement travailler avec Poutine pour vaincre le fascisme islamique. Il semblait d’accord. » Rien d’autre. Pas de deal, aucun autre rendez-vous. Il ne se souvient même pas avoir échangé une carte de visite.

    « Rencontre d’affaires informelle »

    Le fait que son interlocuteur, Kirill Dmitriev, soit le patron du Fonds russe d’investissements directs, un consortium sous le coup de sanctions américaines depuis 2015, n’a pas l’air de l’émouvoir. Tout comme le fait que ce même Dmitriev, issu des premiers cercles de Poutine, croisera à Davos, une semaine après leur rencontre, Anthony Scaramucci, alors conseiller du président Trump avant de devenir brièvement son porte-parole.

    Le feu roulant de questions n’a pas d’effet. Erik Prince reste flou sur l’initiateur de la rencontre, « un des frères », se souvient-il vaguement, du prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed. Un prince héritier présent lui aussi sur l’île des Seychelles le jour de la rencontre et avec lequel Prince dit s’être entretenu un peu plus tôt dans la soirée pour « parler affaires de manière informelle » et « partager quelques points de vue » sur le théâtre du monde, « ou ce genre de choses comme le terrorisme en Somalie, en Libye, au Nigeria ».

    Erik Prince restera tout aussi évasif sur une éventuelle intermédiation d’un de ses proches, Steve Bannon. L’éminence grise et directeur de campagne de Donald Trump avait rencontré discrètement l’homme fort d’Abou Dhabi en décembre 2016, à New York, dans la Trump Tower, en compagnie du gendre du président, Jared Kushner, et de Michael Flynn, alors futur conseiller à la sécurité nationale, aujourd’hui poursuivi dans l’enquête du Russiagate.

    Zones d’ombre

    Etrange prestation. L’audition aura duré plus de trois heures sans qu’Erik Prince ne dévoile quoi que ce soit. Trois heures pour protéger ses réseaux et défendre ses proches. Tout comme il l’avait fait il y a dix ans, ici même, au Capitole, devant une autre commission de la Chambre, le 2 octobre 2007. Ce jour-là, pour la première fois, le nom de M. Prince renvoyait à un visage. Et il affichait déjà un aplomb déconcertant. Jeremy Scahill, auteur à l’époque d’une somme sur le personnage (Blackwater : l’émergence de l’armée de mercenaires la plus puissante au monde, Actes Sud, 2008), dira même qu’il était « provocant ». Lui était là pour répondre sur les agissements de sa société Blackwater devenue le symbole d’une entreprise de cow-boys hors de contrôle et profiteurs de la guerre en Irak. Deux semaines plus tôt, le 16 septembre, une de ses équipes avait tué 17 civils irakiens place Nisour, en plein centre de Bagdad.

    Dix ans séparent les deux auditions. Dix années truffées de zones d’ombre. Comme si la vie d’Erik Prince n’était qu’une longue nage en eaux troubles, jalonnée de hauts et de bas, mais jamais terminée. Assis au bar du Mayflower, hôtel iconique de Washington, surchauffé en cette froide journée de janvier, l’homme sourit en attendant son rendez-vous avec Le Monde. Pendant tout l’entretien, il ne prononcera pas un mot de plus sur son escapade dans l’océan Indien. « Tenez-vous en au transcript de l’audition », conseille-t-il. Et puis ceci :

    « On me prête beaucoup, surtout les médias de gauche qui sont le plus grand fléau de notre démocratie. Ils cherchent à faire leurs choux gras sur mon nom depuis tant d’années. Oui, je représente tout ce que les démocrates aiment détester. »
    Pour comprendre ce qui anime Erik Prince, il faut explorer son histoire personnelle, démêler aussi les liens qu’il a tissés au fil de son ascension avec la frange la plus religieuse et conservatrice du Parti républicain, aujourd’hui au pouvoir. Né en 1969 à Holland, dans un quartier calme et tranquille, le jeune Prince appartient à une très riche et puissante famille de l’Etat du Michigan. Son père, Edgar, qui s’engagea deux ans dans l’US Air Force, fait fortune en créant une entreprise de pièces détachées pour automobiles, la Prince Manufacturing. Il sera l’inventeur du pare-soleil au miroir éclairé par un spot lumineux, un accessoire qui allait équiper pratiquement chaque voiture dans le monde et envoyer la famille Prince dans la sphère des milliardaires.

    Figure paternelle forte

    Les journées de seize à dix-huit heures ont raison de la santé du père, frappé au début des années 1970 par une crise cardiaque, à laquelle il survit. Déjà très croyant, Edgar Prince se rapproche encore un peu plus de Dieu. « C’est à ce moment-là, allongé dans son lit d’hôpital à méditer sur tout ce que son labeur lui avait apporté qu’il a renouvelé sa foi en Jésus-Christ », dira l’ami de la famille, Gary Bauer, un des leaders de la droite religieuse et fondateur du lobby chrétien de droite, le Family Research Council.

    Fidèle soutien du Parti républicain, adepte d’une économie de libre marché et désormais grand propagandiste des valeurs chrétiennes, l’industriel marie sa fille Betsy, sœur aînée d’Erik, à Dick DeVos. Le père du jeune homme, Richard DeVos, est le fondateur d’Amway, le géant de la vente directe en réseaux. Une entreprise qui deviendra dans les années 1990 une des sociétés les plus actives dans le processus électoral américain, en utilisant son infrastructure comme un réseau d’organisation politique. Unis, les clans DeVos et Prince deviennent également les principaux financiers du Forum familial du Michigan (MFF), la branche locale de Focus on the Family de James Dobson, une puissante organisation de la droite religieuse et des extrémistes chrétiens.

    Erik Prince est très proche de son père. Dès son enfance, il règle son pas sur le sien. « Je passais des heures à parler avec lui », se souvient-il. Jeune sportif, il joue au foot et au basket dans les écoles chrétiennes de Holland, soutenues financièrement par sa famille. Dans l’entreprise paternelle, il se familiarise avec les principes de la firme reproduits dans ses brochures : « Ce sont les gens qui font la différence » ou encore « l’excellence est le résultat de l’engagement et du dur labeur de personnes dévouées ». « Je crois que j’ai toujours sa voix au-dessus de ma tête, affirme Erik Prince. Cette idée d’être toujours le bon gars dans ce qu’on fait, faire le plus avec ce que l’on a. »

    « Vision du Bien et du Mal »

    Pour ses 7 ans, il s’envole avec ses parents en Europe. Au programme, les plages de Normandie, Munich et le camp de Dachau, Berlin et son Mur : « Cela a marqué le gamin que j’étais. Cette haute muraille, les champs de mines, les pièges à chars, les barbelés et tous ces fusils m’ont renvoyé l’image d’une nation devenue une gigantesque prison. La vision du Bien et du Mal s’est ancrée en moi, même si celle-ci s’est nourrie d’un peu de cynisme avec le temps. »

    Dans la maison des Prince, Erik croise régulièrement un nouvel ami de la famille, Chuck Colson, l’ancien conseiller spécial de Richard Nixon, perçu par beaucoup comme le « génie du mal » de l’ancien président. Colson fut la première personne à être condamnée dans l’affaire du Watergate après avoir plaidé coupable d’obstruction à la justice. Une fois sorti de prison, il écrivit Born Again, un livre évoquant sa conversion, et deviendra une des voix les plus influentes des mouvements évangéliques.

    Après le lycée, il rentre à l’Académie navale du Maryland. L’atmosphère ne lui plaît pas, trop dilettante et en même temps trop politiquement correcte à ses yeux. Il démissionne pour s’inscrire au Hillsdale College du Michigan, l’établissement le plus conservateur du pays d’après un classement de la Princeton Review. « Erik Prince était brillant et parlait bien, déclarera un de ses professeurs d’économie. Ce qui est bien chez lui, c’est qu’il comprend la relation entre le marché et le système politique. »

    Engagement politique

    Avec l’âge, Erik s’engage de plus en plus en politique. Il décroche un stage de six mois à la Maison Blanche sous George Bush père. Il a 19 ans et fait son premier don, d’un montant de 15 000 dollars, au Comité national républicain du Congrès. Un soir, sur une piste de bowling, il croise l’élu républicain californien Dana Rohrabacher. Prince lui fait part de ses critiques à l’égard d’une administration qu’il trouve trop peu conservatrice. Alors assistant spécial et rédacteur des discours de Ronald Reagan, il l’invite à travailler un temps dans son bureau. Les deux hommes ne se perdront plus de vue.

    Au cours de la première audition d’Erik Prince au Congrès, Dana Rohrabacher le soutiendra à sa manière, affirmant que son ami « était sur la voie pour devenir un héros américain tout comme l’était Oliver North », l’ancien colonel de l’armée américaine impliqué dans le scandale de l’Irangate au milieu des années 1980. L’élu ultraconservateur se rendra célèbre par la suite pour ses prises de position pro-russes. Plus récemment, il essaiera d’obtenir la grâce de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, auprès du président Trump. Depuis décembre 2017, Rohrabacher fait partie de la liste de personnalités interrogées dans le cadre de l’enquête russe.

    En 1992, Erik Prince s’emballe pour le candidat Pat Buchanan qui se présente avec un programme d’extrême droite, contre l’immigration, contre l’avortement et contre les homosexuels. La même année, il intègre les commandos Seals. Il servira en Haïti, en Bosnie et au Moyen-Orient, la plupart des points chauds du premier mandat Clinton. C’est durant ces quatre années, entre 1992 et 1996, qu’il rencontrera la plupart des personnes avec lesquelles il lancera Blackwater.

    Rester lié à l’armée

    Avec la mort de son père et un cancer en phase terminale diagnostiqué chez sa première femme, Erik Prince quitte les Seals en 1996 pour revenir auprès de sa famille. Celle-ci décide de vendre la société au groupe Johnson Controls pour 1,35 milliard de dollars, cash. « Je voulais rester lié à l’armée, expliquera Erik Prince quelques années plus tard. J’ai donc construit un complexe pour offrir un site de première classe aux militaires américains et aux alliés étrangers, ainsi qu’aux organismes de maintien de l’ordre, privés et gouvernementaux, qu’ils puissent se préparer à affronter le Mal. » En clair, un centre d’entraînement, qu’il inaugure en décembre 1996, à Moyock (Caroline du Nord), dans une immense tourbière située près de la base navale de Norfolk. L’année suivante, il acquiert plus de 2 000 hectares dans les comtés de Currituck et Camden voisins.

    L’époque est porteuse. Blackwater naît au moment d’une privatisation massive et sans précédent de l’armée, un mouvement lancé entre 1989 et 1993 par Dick Cheney du temps où il était le secrétaire à la défense de Bush père. Le budget de la défense est réduit de 10 milliards de dollars. Le nombre de soldats passe de 2,2 à 1,6 million. « L’idée était de réserver les troupes régulières pour le combat, tandis que les soldats privés s’occuperaient de la logistique à l’arrière-plan », écrit Dan Briody dans son livre The Halliburton Agenda (John Wiley and Sons Ltd, 2005, non traduit) sur l’entreprise Halliburton, premier fournisseur de matériel pour l’armée, que Cheney, futur vice-président de Bush fils, dirigea entre 1995 et 2000...

    Grâce à ses relations nouées dans l’armée, et aussi à celles tissées par son père et la famille DeVos au sein du Parti républicain, Erik Prince obtient rapidement des contrats avec le département de la défense, le renseignement et la police. En octobre 2000, l’attaque-suicide lancée par Al Qaida contre le destroyer USS Cole dans le port d’Aden (Yémen) jette une lumière crue sur les besoins en matière de protection de la marine américaine. Blackwater y gagne un contrat de 35,7 millions de dollars. Le 11-Septembre provoquera, lui, une nouvelle accélération cette privatisation de la chose militaire, reprise à son compte par le nouveau secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld.

    Proche d’une « société secrète »

    Prince est dans son élément. L’administration Bush fait appel à la droite la plus conservatrice et aux chantres du moins d’Etat. Le jeune homme d’affaires a maintenu des relations très proches avec certains acteurs du Conseil de la politique nationale (CNP), une organisation quasi secrète considérée comme l’un des piliers de la nouvelle droite, décrite par le New York Times comme « un club peu connu de quelques centaines des plus puissants conservateurs du pays qui se retrouvent derrières les portes fermées dans des lieux non divulgués pour une conférence confidentielle ».

    Le père Prince y avait exercé la fonction de vice-président. George W. Bush s’adressa au groupe en 1999, à la recherche de soutiens pour sa candidature. Dick Cheney, Donald Rumsfeld, John Bolton, ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, et John Ashcroft, procureur général, participent à ses réunions, tout comme un certain Dan Senor, qui deviendra le premier assistant de Paul Bremer, le « pro-consul » américain en Irak de 2003 à 2005.

    Erik Prince est également un proche d’Alvin « Buzzy » Krongard, le directeur exécutif de la CIA. A l’époque, l’agence a besoin de protection en Afghanistan. Elle manque de personnel, tout comme l’armée, qui manque d’agents de sécurité statiques. Krongard signera plusieurs contrats avec Blackwater pour la protection de sites secrets ou stratégiques de la CIA aux quatre coins du globe, en pleine « guerre contre la terreur ».

    « Mr. Fix-it »

    Dès 2001, Blackwater devient un des principaux supplétifs de l’armée en Afghanistan, puis en Irak deux ans plus tard. Erik Prince passera également de multiples contrats avec le département d’Etat pour assurer la sécurité de ses agents et diplomates. Dans l’administration, on le surnomme « Mr Fix-it » (M. Le Réparateur). Il trouve les failles, pointe les erreurs des déploiements militaires, formule des propositions clés en main.

    « Le Pentagone a construit une puissance militaire considérable ces soixante-dix dernières années pour vaincre l’URSS, explique-t-il. Mais utiliser ces tactiques, ces équipements, ce potentiel pour combattre des gars en pick-up chaussés en tongs, cela ne marche pas. Comment expliquer que, pour un soldat américain déployé en première ligne, il faut douze hommes derrière ? Qu’un ravitaillement opéré par des hélicoptères sur des navires nécessite 35 hommes de la Navy alors que nous le faisons avec huit ? Blackwater était là pour fournir des approches viables et à moindres coûts. Notre business avait l’avantage d’être un mélange de mentalité de commando et des meilleures pratiques commerciales existantes. »

    Jusqu’au point de rupture. En 2007, 177 « sociétés militaires privées » (SMP) exercent en Irak. Près de 48 000 contractuels y sont répertoriés, soit quasiment un privé pour un soldat. Blackwater fait alors partie des trois plus importants fournisseurs avec 1 200 hommes en permanence sur place, 155 véhicules et 26 aéronefs. Cette année-là, la société d’Erik Prince atteint le chiffre record d’un milliard de dollars de contrats signés avec le gouvernement, cinq fois plus qu’en 2000.

    La bavure de la place Nisour

    Le carnage du 16 septembre 2007 à Bagdad marquera le début de la fin. Blackwater est mis en cause dans une dizaine d’incidents meurtriers depuis son arrivée en Irak. Mais cette fusillade est le scandale de trop. L’audition au Congrès d’Erik Prince n’y changera rien. Tout comme sa tentative de rebaptiser la firme Xe en 2009. Outre l’impunité, le grand public a pris en aversion Blackwater pour s’être enrichi sur le dos du contribuable et avoir profité des guerres en Irak et en Afghanistan. « Une armée à ce point fidèle aux causes de l’extrême droite qu’elle en est devenue une garde du Parti républicain », écrit la journaliste et essayiste Naomi Klein. Pour l’ancien ambassadeur américain en Irak Joseph Wilson, « l’histoire de cette entreprise de mercenaires démontre clairement les graves dangers qu’entraîne la sous-traitance de l’usage de la force qui est un monopole de l’Etat. »

    En 2010, Erik Prince vend la société et ses filiales pour au moins 200 millions de dollars, selon différentes sources. Deux ans plus tard, il trouve un arrangement avec le gouvernement fédéral à hauteur de 50 millions de dollars pour une longue liste de violations commises entre 2005 et 2008 au regard du droit américain. S’ensuit une longue procédure durant laquelle quatre membres de son équipe responsable de la fusillade à Bagdad seront lourdement condamnés par un tribunal de Washington. Leurs peines sont en cours de révision.

    Lui n’en démord pas. « Il n’y avait aucune raison de s’en prendre ainsi à Blackwater », soutient-il, avant d’accuser les politiques. « Il fallait cibler Erik Prince. Dès que l’administration Obama a été mise en place, j’ai subi d’énormes pressions fiscales, des audits. La justice ici n’est pas aveugle, elle est politique, qu’elle aille au diable ! »

    Diversification

    Erik Prince prend le large. Il s’installera trois ans à Abou Dhabi. Le temps d’élargir ses réseaux et trouver de nouveaux ancrages. En 2011, le New York Times révèle qu’il a signé un contrat de 529 millions de dollars pour mettre sur pied une armée secrète de 800 mercenaires pour le compte des Emirats arabes unis. D’après le quotidien, ce bataillon est chargé de mener des opérations spéciales à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, de défendre les oléoducs et les gratte-ciel contre d’éventuels actes terroristes et de réprimer les révoltes intérieures. Les officiels émiratis confirmeront dans un communiqué l’existence d’un contrat, signé avec Prince, de « formation, d’entraînement et de soutien opérationnel » à leur armée.

    Lui investit, s’essaie à la finance, crée des holdings, plusieurs sociétés écrans aussi. D’Asie en Afrique, en passant par l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient, il se diversifie et brouille les pistes. En 2013, il crée Frontier Services Group (FSG), une société installée à Hongkong et spécialisée dans la logistique, les services de sécurité et d’aviation. Les premiers responsables sont, comme Prince, d’anciens soldats américains. Quelque 15 % du capital sont détenus par Citic, un important fonds d’investissement public chinois, très présent en Afrique. Dans la foulée, Prince achète des compagnies d’aviation au Kenya, des sociétés de transports au Congo.

    « Nous voulons être la première entreprise de logistique à couvrir l’ensemble du continent africain, même où cela semble dangereux », dit-il.
    En Autriche, il acquiert 25 % de la société d’aviation privée Airborne Technologies, spécialisée dans la transformation d’avions d’épandage agricole en vue d’une utilisation militaire ou de surveillance. Il acquiert encore 25 % encore des parts d’une entreprise chinoise ISDC, basée à Pékin, et présentée comme l’une des principales écoles de formation dans le domaine de la sécurité dans le monde.

    De nouveau, Prince est sur le devant de la scène. Le magazine Vanity Fair écrit qu’il travaille pour la CIA, Buzzfeed qu’il convoite les métaux rares en Afghanistan. Le quotidien espagnol ABC évoque un projet, financé par les Emirats arabes unis, d’invasion du Qatar, par l’armée privée de Prince. The Intercept, qui le suit à la trace, affirme que plusieurs enquêtes judiciaires américaines auraient été lancées contre lui pour avoir essayé de vendre des prestations militaires à des gouvernements étrangers. « Tout cela n’est que foutaises ! », écarte-t-il d’un revers de main. Il ne dira rien de plus.

    Le retour d’Erik Prince aux Etats-Unis correspond peu ou prou à la victoire de Donald Trump. Et visiblement, il fourmille d’idées. Au quotidien italien Corriere della Sera, il parle d’un projet destiné à résoudre la crise migratoire en Europe en créant une force de police de 650 hommes, formés par ses soins et postés à la frontière sud de la Libye. Dans un texte publié dans le Wall Street Journal, il expose un plan pour l’Afghanistan. « C’est la plus longue guerre de notre histoire, celle qui a coûté la vie à plus de 2 000 soldats américains et englouti près de 45 milliards de dollars de notre budget annuel pour un résultat désastreux », souligne-t-il. La solution passerait, selon lui, par le déploiement de moins 5 000 soldats contractuels, moins de 100 avions, pour un coût total d’à peine 10 milliards de dollars. Le pouvoir serait, lui, entre les mains un « vice-roi » américain nommé par l’administration Trump, à l’image des anciennes colonies britanniques.

    Candidat potentiel

    Le plan a été soumis à la Maison Blanche par l’entremise de Jared Kushner et Steve Bannon, qui y est très favorable. Les spécialistes l’ont vivement critiqué, le Pentagone l’a catégoriquement rejeté. « Les généraux sont très conventionnels », ironise l’homme d’affaires. De son côté, Donald Trump aurait dit à deux de ses conseillers d’examiner attentivement le projet. D’une source proche de la Maison Blanche, le secrétaire à la défense, le général issu des Marines James Mattis, aurait même apprécié l’état des lieux formulé par Prince, tout en écartant la solution proposée. « Ça viendra, glisse-t-il. La guerre a duré dix-sept ans, il faudra bien un jour ou l’autre explorer d’autres approches pour y mettre fin. »

    D’ici-là, Erik Prince dit ne pas écarter l’idée de se présenter à la primaire républicaine du Wyoming contre le sénateur sortant, le très populaire John Barrasso. Une candidature ardemment encouragée par l’ex-conseiller ultranationaliste Steven Bannon, inlassable pourfendeur de l’establishment républicain. « Le Wyoming est un des Etats les plus conservateurs du pays », explique l’ancien PDG de Blackwater, avant d’ajouter en forme d’autoportrait : « Il est composé d’hommes robustes. Les hivers y sont rudes. C’est un Etat qui a besoin d’un battant. » Les hostilités reprennent.

  • Naomi Klein : Maintenant, répliquons à la politique de la peur Blog de Paul Jorion - 11 Juin 2017
    http://www.pauljorion.com/blog/2017/06/11/naomi-klein-maintenant-repliquons-a-la-politique-de-la-peur

    Paru dans The Guardian le 10 juin 2017. Traduction française : Timiota

    Chocs politiques, chocs de sécurité, chocs climatiques, – si instable que le monde nous apparaisse aujourd’hui, cela pourrait devenir bien pire demain. Mais nous pouvons nous unir pour un futur meilleur.

    Choc, c’est un mot qui n’a cessé de revenir depuis que Donald Trump a été élu en novembre 2016 : pour décrire le suffrage faisant mentir les sondages, pour décrire l’état émotionnel de pleins de gens observant son ascension vers le pouvoir, et pour décrire son approche en mode blitzkrieg de l’art de la politique. « Un choc pour le système », c’est précisément ainsi que sa conseillère Kellyane Conway a constamment décrit la nouvelle ère.

    Depuis deux décennies maintenant, j’ai étudié les chocs de grande échelle subis par les sociétés : comment ils arrivent, comment ils sont exploité par les politiciens et les castes, et comme ils sont même délibérément accentués de façon à tirer profit d’une population désorientée. J’ai aussi longuement parlé de la contrepartie de ce processus : comment les sociétés qui parviennent à une compréhension d’une crise qu’elles partagent sont capables de changer le monde pour le meilleur.

    Observant l’ascension de Donald Trump, j’avais un sentiment étrange. Ce n’est pas seulement qu’il serait en train d’appliquer la politique du choc à la nation la plus puissante et la plus armée sur terre ; c’est davantage que cela. A travers des livres, des films documentaires et des enquêtes journalistiques, j’ai documenté un ensemble de tendances : l’ascension des « supermarques », l’extension du pouvoir des fortunes privées dans le système politique, la mainmise globale du néolibéralisme, mettant souvent à profit le racisme et la peur de l’« autre » comme un outil puissant, les impacts nocifs du commerce sans entrave des multinationales, et l’emprise profonde que le courant climato-sceptique a gagnée sur l’aile droite de l’éventail politique. Et quand je me suis mis à scruter Trump, il a commencé à ressembler au monstre de Frankenstein, fait d’un empiècement de morceaux du corps venant de toutes ces tendances à haut danger et de beaucoup d’autres.

    Il y a 10 ans, je publiais « La stratégie du choc » [The Shock Doctrine : The rise of Disaster Capitalism], une enquête qui couvrait quatre décennies d’histoire, depuis le Chili d’après le coup de Pinochet [le 11 septembre 1973] à la Russie après l’écroulement de l’URSS, depuis Bagdad sous l’attaque US « Shock and Awe » [Choc et Effroi] à la Nouvelle-Orléans après l’Ouragan Katrina. Le vocable de « Stratégie du Choc » décrit la tactique brutale consistant à mettre à profit systématiquement la désorientation du public qui suit un choc collectif — guerre, coup, attaque terroriste, crash des marchés boursiers ou désastre naturel,— pour imposer des mesures pro-grandes-firmes [pro-corporate], souvent appelées « thérapie de choc ».

    Trump et ses conseillers sont en train d’essayer d’exécuter une « stratégie du choc » de leur cru, dont le but est une guerre totale contre le domaine public [the public interest].

    Même si Trump a par certains côtés brisé le moule, ses tactiques du choc suivent bien un scénario, scénario familier aux pays qui ont eu à subir des changements majeurs imposés sous couvert de crise. Pendant la première semaine de Trump président, quand il signait un tsunami de décrets et que la population vacillait encore, essayant comme des fous de ne pas décrocher, je me suis prise à penser à la description qu’avait faite l’avocate des droits de l’homme Halina Bortnowska de l’expérience polonaise lorsque la thérapie de choc économique fut imposée par les USA en plein écroulement du communisme. Elle décrit la vitesse du changement que subissait son pays comme « la différence entre des années de chien et des années d’humains », et elle observait que « vous commencez à observer ces réactions semi-psychotiques ». Vous ne pouvez plus vous attendre à ce que les gens agissent au mieux de leur propres intérêts quand ils sont si désorientés qu’ils ne savent pas – ou n’ont cure de savoir – quels sont au juste ces intérêts.

    Pour ce que nous en voyons jusqu’ici, il est clair que Trump et ses principaux conseillers espèrent le type de réponse que Bortnowska décrivait, qu’ils mettent en œuvre une stratégie du choc à l’échelle nationale. Le but est une guerre sans merci contre la sphère publique, contre l’intérêt du public, qu’il s’incarne dans des règlements anti-pollution ou dans des programmes contre la faim. En lieu et place de quoi s’annoncent une liberté d’agir et un pouvoir débridés pour les grandes firmes [corporations]. C’est un programme à l’injustice si provocante et au caractère si manifestement vicieux qu’il peut seulement être exécuté avec l’assistance de politiques raciales et sexuelles de type « diviser pour régner », en même temps qu’une série-spectacle ininterrompue de distractions médiatiques. Et bien sûr, il s’appuie sur une augmentation massive des dépenses militaires, une escalade spectaculaire de conflits guerriers sur des fronts multiples, de la Syrie à la Corée du Nord, le tout ponctué de digressions présidentielles sur le point auquel « la torture ça marche ».

    Le gouvernement de Trump garni de milliardaires et multimillionnaires nous en dit long sur les buts sous-jacents de l’administration. Exxon Mobil pour le secrétariat d’Etat, General Dynamics et Boeing pour le département de la Défense, et les gars de Goldman Sachs pour à peu près tout ce qui reste. La poignée de politiciens de carrière qui ont été mis aux manettes des grandes agences semblent avoir été sélectionnés ou bien parce qu’ils ne croient pas aux missions centrales de l’agence, ou bien pensent que l’agence qu’ils dirigent ne devrait carrément pas exister. Steve Bannon, le stratège en chef de Trump qu’on dit écarté, était franc à ce sujet quand il s’adressait à un auditoire conservateur en février. Le but, disait-il, est « la déconstruction de l’état administratif » (ce par quoi il entendait les règlements gouvernementaux et les agences en charge de protéger le peuple et de veiller à ses droits). « Si vous regardez ces nominations ministérielles, elles ont été faites pour une bonne raison, et cette raison c’est la déconstruction. »

    On a attaché une énorme importance au conflit entre le nationalisme chrétien de Bannon et le transnationalisme des aides de Trump davantage issus de l’establishment, en particulier son gendre Jared Kushner. Et Bannon pourrait bien être entièrement viré de ce show de télé-réalité un brin gore d’ici pas très longtemps (à moins que ce ne soit, compte tenu des problèmes juridiques en cours, le sort de Kushner). Compte tenu de ces intrigues de palais, il convient de souligner que pour ce qui est de déconstruire l’État et d’externaliser autant que possible les taches à des entreprises à but lucratif, Bannon et Kushner ne sont nullement en conflit, mais en parfait alignement.

    À la faveur de l’atmosphère constante de chaos de cette administration, — une part délibérément générée par Trump, mais le gros lui étant attribué en raison de son incompétence et de sa cupidité — cet agenda partagé est poursuivi avec une détermination méthodique et inflexible. Par exemple, dans les quelques heures qui ont suivi son entrée en fonction, Trump a souhaité une réduction fiscale massive, qui verrait les sociétés ne payer que 15% (contre 35% actuellement), et a promis de diminuer les règlements de 75% . Son plan fiscal inclut un ensemble d’autres abattement et exemptions pour les plus fortunés comme ceux qui peuplent son gouvernement (pour ne pas parler de lui-même). Le plan sur la santé qu’il a appuyé fera perdre à environ un million de gens leur couverture, tout en ouvrant toujours plus d’exemption d’impôt pour les riches.

    Il a nommé Kushner à la tête d’un commando bourré de grands patrons, qui a été chargé de trouver de nouveaux règlements à éliminer, de nouveaux programmes à privatiser, et de nouvelles façons de faire tourner le gouvernement fédéral « comme une grande firme américaine » (suivant l’analyse du groupe de pression Public Citizen, Trump a rencontré au moins 190 grands patrons en moins de trois mois de fonction – avant d’annoncer que le carnet des visiteurs ne serait plus rendu public). Quand on lui a demandé avec insistance ce que l’administration avait accompli en substance dans ses premiers mois, le directeur du Budget Mick Mulvaney cita l’averse de décrets de Trump et souligna ceci : « La plupart d’entre eux sont des lois et règlements pour abroger d’autres lois. Des règlements qui abrogent d’autres règlements. »

    Et c’est bien en effet ce qu’ils sont. Trump et son équipe sont déterminés à mettre en miette les programmes qui protègent les enfants des toxines environnementales, ils ont dit aux compagnies gazières qu’elles n’auraient plus à rendre compte de tous les puissants gaz à effet de serre qu’elles recrachent, et préparent des dizaines et dizaines de mesures du même acabit. C’est, en bref, de la démolition à grande échelle.

    Ce que représente le gouvernement de Trump, c’est un fait simple : les gens qui possèdent d’ores et déjà une part absolument obscène de la fortune de la planète, et dont ladite part croît sans mollir année après année – les dernières statistiques d’Oxfam indiquent que les huit hommes les plus riches valent autant que la moitié la plus pauvre du monde – sont déterminés à mettre la main sur encore davantage. Selon NBC News, en décembre 2016, les ministres pressentis par Trump totalisaient une fortune nette considérable de 14,5 milliards de dollars (sans compter le conseiller spécial Carl Icahn qui pèse 15 milliards de dollars à lui tout seul).

    Une crise de grande échelle fournirait le bon contexte pour déclarer l’état d’urgence, et donc que les règles usuelles ne s’appliquent plus.

    Alors soyons clairs sur ce qui se passe à Washington. Ce n’est pas le passage de relais habituel entre partis. C’est une prise de pouvoir sans fard des grandes firmes, dans la suite logique de plusieurs décennies de la même volonté. Il apparaît que les intérêts économiques qui ont depuis longtemps arrosé les deux grands partis pour qu’ils prennent soin de passer les lois à hauteur de leurs enchères ont décidé qu’ils étaient fatigué de jouer ce jeu-là. Apparemment, tous ces dîners arrosés de bons vins pour les chefs élus, toute cette corruption légalisée et avenante, insultait le sens qu’ils avaient de leur propre droit divin. Et du coup, les voilà se débarrassant des intermédiaires – ces politiciens dans le besoin qui sont supposés protéger l’intérêt du public – et font ce que tous les caïds font quand ils veulent que quelque chose soit bien fait : ils le font eux-mêmes.

    Et c’est pour cela que les questions préoccupantes sur les conflits d’intérêts et les manquements à l’éthique ne reçoivent presque aucune réponse. De la même façon exactement que Trump a opposé une obstruction complète au fait de rendre publiques ses déclarations d’impôt, il a complètement refusé de vendre, ou de cesser de bénéficier, de son empire commercial. Cette décision, compte tenu du degré de dépendance de la Trump Organisation vis-à-vis des gouvernements étrangers dans l’attribution de juteuses licences d’exploitation et de permis, pourrait de fait enfreindre l’interdiction faite par la constitution des USA aux présidents de recevoir tout cadeau ou « émolument » de gouvernements étrangers. Au point qu’une poursuite judiciaire ayant ce grief comme base légale a déjà été lancée.

    Mais les Trump n’ont pas l’air plus concernés que ça. Ce sens quasi inentamable de l’impunité – d’être au-dessus des lois et des règles usuelles – est une marque de fabrique de cette administration. Quiconque représente une menace pour cette impunité est sommairement renvoyé – demandez par exemple au ci-devant directeur du FBI James Comey. Jusqu’ici, dans le monde politique des USA, il y avait la Maison Blanche qui se présentait comme un masque sur l’État dans l’État que sont les grandes firmes. Il y avait le sourire du visage d’acteur de Ronald Reagan, ou l’allure de faux cow-boy de Georges W. Bush (avec le regard torve de Dick Cheney/ Halliburton à l’arrière-plan). Mais maintenant le masque est tombé. Et personne ne se soucie de faire croire le contraire.

    La situation est rendue encore plus sordide du fait que Trump n’a jamais été à la tête d’une firme traditionnelle, mais a plutôt été la figure de proue d’un empire construit autour de sa marque personnelle – une marque qui, ainsi que celle de la marque de sa fille Ivanka, a déjà bénéficié de sa « fusion » avec la présidence fédérale d’une multitude de façons (les cotisations pour devenir membre à Mar-a-Lago ont doublé, les ventes de produits d’Ivanka, nous dit-on, crèvent le plafond). Le business modèle de la famille Trump fait partie d’un plus vaste changement dans la structure de gouvernance de nombre de firmes multinationales, un changement aux vastes conséquences transformationnelles sur la culture et sur le marché du travail, tendances que j’avais documentées dans mon premier livre « No Logo, Taking Aim at Brand Bullies » [No Logo, la tyrannie des marques]. Ce que ce modèle nous dit est que l’idée même qu’il puisse y avoir – ou qu’il doive y avoir une quelconque distinction entre la marque Trump et la présidence Trump est un concept dont l’occupant actuel de la Maison Blanche ne saisit pas le début du commencement. La présidence est l’extension sous forme de couronnement de la marque Trump.

    Le fait que des niveaux aussi provocants de mise à profit d’une charge publique puissent se dérouler en pleine lumière est assez dérangeant. Tout autant que les nombreuses actions de Trump dans ses premiers mois de fonction. Mais l’histoire nous montre que, aussi déstabilisées que soient les choses maintenant, la stratégie du choc veut dire que cela pourrait devenir bien pire.

    Les principaux piliers du projet politique et économique de Trump sont : la déconstruction de l’État régulateur, une attaque en règle de l’État-providence [welfare state] et des services sociaux (rationalisée entre autres, par les manipulations raciales alarmistes à visée belliqueuse, et les attaques sur les femmes ayant voulu exercé leurs droits [T. : allusion à l’avortement ?]) ; le déchaînement d’une frénésie de combustibles fossiles (qui exige de balayer la science du climat et de bâillonner une grande part de la bureaucratie gouvernementale) ; et d’une guerre civilisationnelle contre les immigrants et « le terrorisme islamique radical » (avec des théâtres d’action nationaux et étrangers qui s’étendent sans cesse).

    En sus des menaces immédiates que ce projet dans son entier pose à ceux qui sont déjà les plus vulnérables, c’est une vision qui ne manquera pas d’engendrer vague sur vague de crise et de chocs. Chocs économiques, tels que les explosions de bulles spéculatives – renforcées grâce à la dérèglementation – ; des chocs de sécurité, quand viendra dans le pays le contrecoup des politiques anti-islamiques et des agressions à l’étranger) ; et des chocs industriels, quand les pipelines de pétrole répandront des marées noires et que les puits exploseront [cf. plateforme DeepWater Horizon dans le golfe du Mexique], ainsi qu’ils risquent de le faire quand les règlements de sécurité et de respect de l’environnement qui empêchent le chaos sont victimes de coupes sombres.

    Tout cela est extrêmement dangereux. Et davantage encore le fait que l’on puisse faire confiance à l’administration Trump pour exploiter ces choses et faire avancer les volets les plus radicaux de son agenda.

    Une crise à grande échelle – qu’il s’agisse d’une attaque terroriste ou d’un krach financier – fournirait sans doute le prétexte pour déclarer un quelconque état d’exception ou d’urgence, durant lequel les règles usuelles cessent de s’appliquer. Cela conduirait, à son tour, à fournir une couverture pour faire passer des aspects de la réforme de l’agenda qui nécessitent une suspension encore plus forte du cœur des normes démocratique – tel que son vœu de refuser l’entrée à tout Musulman (pas seulement ceux de pays choisis), sa menace sur Twitter d’amener « les feds » [l’armée] pour faire taire la violence des émeutes dans les rues de Chicago, ou son désir évident de mettre en place des restrictions à l’encontre de la presse. Une crise économique assez profonde offrirait une excuse pour démanteler des programmes comme la Sécurité Sociale [aux EU, les retraites], dont Trump a promis qu’il la protègerait, mais dont beaucoup autour de lui verraient d’un bon œil la disparition depuis des décennies.

    Trump pourrait avoir d’autres raisons de hausser le niveau de la Crise. Comme le romancier argentin César Aira l’écrivait en 2001 : « Tout changement est un changement du sujet dont on parle ». Trump a déjà prouvé qu’il était le champion du changement de sujet à vous en donner le vertige, faisant feu de tout bois, des tweets foldingues jusqu’aux missiles Tomahawk. À vrai dire, son attaque aérienne sur la Syrie, en réponse à une affreuse attaque à l’arme chimique, lui a valu la couverture de presse la plus laudative de sa présidence (en quelques lieux, cela a mené à un glissement (encore en cours) vers un ton plus respectueux). Ou bien que ce soit encore au sujet de révélations sur ses connexions avec la Russie ou des scandales liés à des contrats ou pactes dans son labyrinthique empire international, nous pouvons nous attendre à encore davantage de cette rhétorique du changement de sujet — et rien n’offre la possibilité de changer de sujet autant qu’un choc de grande échelle.

    Ce n’est pas quand quelque chose de majeur et mauvais survient que nous sommes plongés dans un état de choc, il faut encore que ce soit quelque chose de majeur et mauvais qui échappe provisoirement à notre compréhension. Un état de choc, c’est ce qui survient quand un fossé s’ouvre entre les évènements et notre capacité initiale à les expliquer. Quand nous nous trouvons dans cette position, sans un narratif, sans un point d’ancrage, la grande majorité des gens devient vulnérable aux figures d’autorité qui nous disent de nous craindre les uns des autres et nous font nous dessaisir de nos droits au motif d’une cause supérieure.

    C’est aujourd’hui un phénomène global, en aucun cas une particularité restreinte aux États-Unis. Après l’attaque coordonnée des terroristes à Paris en novembre 2015, le gouvernement français a déclaré l’état d’urgence, interdisant les réunions politiques publiques de plus de 5 personnes – et a dans la foulée prolongé ce régime, et avec lui la possibilité de restreindre les manifestations publiques jusqu’en juillet 2017 [NdT : tout récemment prolongé à novembre 2017]. En Grande-Bretagne, après le choc du Brexit, beaucoup ont dit qu’ils se sentaient comme s’ils s’étaient réveillés dans un autre pays qu’ils ne reconnaissaient pas. C’est dans ce contexte que le gouvernement conservateur du Royaume-Uni a commencé à pousser pour un ensemble de réformes régressives, incluant la suggestion que le seul moyen pour la Grande-Bretagne de retrouver sa compétitivité était de tailler dans les règlements et les impôts sur les classes fortunées au point qu’il deviendrait de fait un havre fiscal pour toute l’Europe. Theresa May tenta d’exploiter davantage la peur de l’inconnu pour justifier sa décision d’une élection anticipée, et les électeurs furent instruits que le seul moyen de ne pas être humiliés par l’UE était de la mandater par un quasi plébiscite pour un « leadership fort et stable ».

    Le recours à la peur mit beaucoup d’électeurs mal à l’aise, et de cela il faut tirer des leçons. Car s’il y a bien une chose que j’ai apprise en enquêtant dans des dizaines d’endroits pris dans la tourmente d’une crise, que ce soit à Athènes bouleversée par la débâcle de la dette grecque, à la Nouvelle-Orléans après l’ouragan Katrina, ou encore à Bagdad pendant l’occupation américaine : c’est que, oui, on peut résister à ces pratiques. Pour y parvenir, deux choses essentielles doivent advenir : premièrement, il nous faut une bonne maîtrise des rouages de la stratégie du choc, et savoir quels sont les intérêts qu’elle entend servir. Cette compréhension est ce qui nous permet de sortir du choc rapidement, et de lancer une contre-offensive. Deuxièmement, et c’est un point tout aussi important, il nous faut produire un récit différent de celui que les « docteurs du choc » colportent à l’envi, une vision du monde assez probante pour concurrencer la leur à un même niveau de persuasion. Cette vision basée sur des valeurs doit offrir un chemin différent, à l’écart des séries de chocs – un chemin basé sur la réunion au-delà des divisions raciales, ethniques, religieuses et hommes/femmes, plutôt que d’être renvoyé chacun plus isolé dans son coin, et une vision qui soit aussi basée sur un soin et une guérison de la planète, plutôt que le déchainement d’un cortège de guerres déstabilisantes et de pollutions. Surtout, cette vision se doit d’offrir à ceux qui sont blessés – par le chômage, par le manque de soin de santé, par le manque d paix, par le manque d’espoir, — une vie tangiblement meilleure.

    Je ne revendique pas de savoir exactement à quoi cette vision ressemble. Je me l’imagine comme n’importe qui peut le faire, et je suis convaincue qu’elle ne peut naître que d’un processus authentiquement collaboratif, avec un leadership assuré par ceux qui sont les victimes les plus flagrantes de notre système actuel. Aux États-Unis, dans la foulée de réseaux tels que Black Lives Matter, Fight for $15 (qui exige de relever le salaire minimum) et de National Nurses United, nous commençons à voir de très fructueuses collaborations à la base [grassroots] entre des dizaines d’organisations et de penseurs qui commencent à se réunir pour mettre à jour ce type d’agenda [/manifeste], un programme qui soit capable de faire pièce au militarisme, au nationalisme et au corporatisme qui se dressent devant nous. Bien qu’à un stade précoce, cela donne à voir les éléments d’une majorité progressive, une majorité qui soit fondée sur un plan audacieux pour un monde
    assaini et porteur d’attention [aux plus faibles] que nous voulons et dont nous avons besoin.

    Tout ce travail est basé sur l’expérience que dire non à de mauvaises idées est encore loin du compte. Si nous acceptons l’hypothèse que, désormais, les batailles sont toutes sur le mode défensif, toutes autour du maintien de notre base contre les attaques régressives de style Trump, alors nous finirons sur un terrain véritablement très dangereux. Parce que le terrain sur lequel nous étions avant que Trump soit élu est le même que celui qui a pu produire Trump ; un terrain dont beaucoup d’entre nous savaient déjà qu’il constituait une urgence sociale et écologique, avant même ce dernier round de défaites.

    Bien sûr, les attaques venant de Trump et de sa clique de démagogues autour de la planète doivent rencontrer une farouche résistance. Mais nous ne pouvons pas passer les quatre années qui viennent à jouer uniquement en défense. Les crises sont toutes si urgentes, elles ne nous permettent pas de perdre de laps de temps.

    Sur un volet que je connais passablement bien, le changement climatique, l’humanité n’a qu’une fenêtre finie dans laquelle agir, après quoi protéger quoi que ce soit qui ressemble à un climat stable deviendra impossible. Et cette fenêtre se referme à toute vitesse.

    Ce qu’il nous faut donc, c’est à la fois la défensive et l’offensive – résister aux attaques du moment et en même temps trouver un espace pour construire le futur que nous voulons. En d’autres termes, les plus farouches des « non » doivent être accompagnés par d’audacieux et ambitieux « oui » – un plan pour le futur qui soit suffisamment crédible et captivant pour qu’une foule de gens se battent pour le voir réalisé, quels que soient les chocs et les mots d’ordre alarmistes qui soient mis en travers de leur chemin. Non – non à Trump, non à la France de Marine Le Pen, non à tout ce lot de partis hypernationalistes et xénophobes qui montent partout dans le monde – tel est sans doute le premier mouvement qui puisse rassembler des millions de gens dans les rues. Mais c’est un « oui » qui nous fera poursuivre la bataille.

    « Oui » est le phare dans les tempêtes en vue qui nous empêchera de nous égarer de notre route.

    Voici ce qu’il nous faut nous mettre en tête : Trump, tout extrême qu’il soit, n’est pas tant une aberration qu’une conclusion logique – une parodie d’à peu près tout ce qu’ont été les pires tendances du demi-siècle écoulé. Trump est le produit d’un système de pensée puissant qui classe les vies humaines suivant leur race, leur religion, leur genre, leur sexualité, leur apparence physique et leur degré de handicap – et qui ont systématiquement fait usage de la race comme arme au service de politiques économiques brutales depuis les tout débuts de la colonisation nord-américaine et du commerce transatlantique [triangulaire] des esclaves. Trump est aussi la personnification de la fusion des humains avec les grandes firmes – une mégamarque d’un seul homme, dont la femme et les enfants sont des marques dérivées, avec toutes les pathologies et tous les conflits d’intérêt inhérents à une telle situation. Il est la réalisation de la croyance suivant laquelle l’argent et la puissance garantissent le droit d’un seul d’imposer sa volonté aux autres, que cette licence s’exprime par attraper des femmes [allusion au « grabbing by their pussy » de Trump] ou par se saisir des ressources finies d’une planète au bord d’un réchauffement catastrophique. C’est aussi le produit d’une culture entrepreneuriale qui fétichise les « disrupteurs » [les briseurs de tabous, les innovateurs, style BFM] qui font leur fortune en ignorant de façon flagrante tant les lois que les standards règlementaires [voir Uber, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft ou VW].

    Plus que tout, Trump est l’incarnation du projet idéologique du marché libre, encore tout-puissant – un projet relayé tant par les partis centristes que les partis conservateurs – qui déclare la guerre à tout ce qui est public et possédé en commun, et veut voir dans les PDG [CEO] des grandes firmes des superhéros qui vont sauver l’humanité. En 2002, George W. Bush organisa un anniversaire des 90 ans pour celui qui fut l’architecte intellectuel de cette guerre contre la sphère publique, l’économiste apôtre radical du libre marché Milton Friedman. Lors de cette sauterie, Donald Rumsfeld, alors Secrétaire américain de la Défense [Ministre de la Défense] déclara : « Milton est l’exemple incarné de la simple vérité suivant laquelle les idées ont des conséquences ». Il avait raison – et Donald Trump est une conséquence directe de ces idées.

    En ce sens, un pan important se révèle de ce qui ne devrait pas nous choquer chez Trump. Il est le résultat entièrement prévisible, jusqu’au cliché le plus stéréotypé, d’idées et de tendances qui auraient dû être stoppées depuis bien longtemps. Et c’est pourquoi, même si sa présidence cauchemardesque devait se terminer demain, les conditions politiques qui l’ont produite, et qui en produisent des répliques à travers le monde, devront encore être combattues. Avec le Vice-président US Mike Pence ou bien le speaker de la chambre Paul Ryan aux aguets dans les coulisses, et un Parti démocrate lui aussi de mèche avec la classe des milliardaires, le monde dont nous avons besoin ne sera pas gagné juste en remplaçant l’actuel occupant du Bureau Ovale.

    Alors, il nous faut être très clairs sur ce à quoi nous disons non – pas seulement à un individu ou même à un groupe d’individus (bien que ce soit aussi cela). Nous disons aussi non à un système qui les a élevés à de telles hauteurs. Et de là passons à un Oui – un oui qui soit porteur d’un changement si fondamental que l’actuelle mainmise des grandes firmes sera reléguée à une note de bas de page historique, un avertissement à nos enfants. Et Donald Trump et ses compagnons de route seront vus pour ce qu’ils sont : un symptôme d’une maladie profonde, une maladie qui nous a décidés, collectivement, à nous rassembler pour la soigner.

    #Naomi_Klein #blitzkrieg #trump #thérapie_de_choc #stratégie_du_choc #domaine_public #sphère_publique #intérêt_public #déconstruction #état_d_urgence #Peur #Résister Les idées politiques de Monsieur #macron #national_libéralisme

    • Extraits

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      Une crise à grande échelle – qu’il s’agisse d’une attaque terroriste ou d’un krach financier – fournirait sans doute le prétexte pour déclarer un quelconque état d’exception ou d’urgence, durant lequel les règles usuelles cessent de s’appliquer. Cela conduirait, à son tour, à fournir une couverture pour faire passer des aspects de la réforme de l’agenda qui nécessitent une suspension encore plus forte du cœur des normes démocratique.
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      Plus que tout, Trump est l’incarnation du projet idéologique du marché libre, encore tout-puissant – un projet relayé tant par les partis centristes que les partis conservateurs – qui déclare la guerre à tout ce qui est public et possédé en commun, et veut voir dans les PDG [CEO] des grandes firmes des superhéros qui vont sauver l’humanité.
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      On croirait que Naomi Klein par de la France en marche

    • The Border / La Frontera

      For the native nations living along the US-Mexico border, the border is a barbed wire fence through their living room. Over the course of generations, they’ve formed connections on both sides of the border, and yet they’re considered foreigners and illegal immigrants in their ancestral homelands. In the O’odham language, there is no word for “state citizenship.” No human being is illegal.

      In this map, the territories of the #Kumeyaay, #Cocopah, #Quechan, #Tohono_O’odham, #Yaqui, #Tigua, and #Kickapoo are shown straddling the 2,000 mile border, with the red dots along the border representing official border crossings.


      https://decolonialatlas.wordpress.com/2017/03/21/the-border-la-frontera
      #cartographie #visualisation #frontières

    • No wall

      The Tohono O’odham have resided in what is now southern and
      central Arizona and northern Mexico since time immemorial.
      The Gadsden Purchase of 1853 divided the Tohono O’odham’s
      traditional lands and separated their communities. Today, the
      Nation’s reservation includes 62 miles of international border.
      The Nation is a federally recognized tribe of 34,000 members,
      including more than 2,000 residing in Mexico.

      Long before there was a border, tribal members traveled back
      and forth to visit family, participate in cultural and religious
      events, and many other practices. For these reasons and many
      others, the Nation has opposed fortified walls on the border for
      many years.

      https://www.youtube.com/watch?v=QChXZVXVLKo


      http://www.tonation-nsn.gov/nowall

    • A Standing Rock on the Border?

      Tohono O’odham activist #Ofelia_Rivas has a reputation for clashing with U.S. Border Patrol. On her tribe’s 4,500-square-mile reservation, which straddles the U.S.-Mexico border, that can be a stressful vocation. But she doesn’t show it, sharing conversational snippets and a slight, quick grin. Her skin is the color of stained clay, and she cuts a stylish figure: narrow glasses and a red-flecked scarf trailing in the slight breeze. Her black sneakers are gray with dust.


      http://progressive.org/dispatches/a-standing-rock-on-the-border-wall-180406

    • How Border Patrol Occupied the Tohono O’odham Nation

      In March 2018, Joaquin Estevan was on his way back home to Sells, Ariz., after a routine journey to fetch three pots for ceremonial use from the Tohono O’odham community of Kom Wahia in Sonora, Mexico (where he grew up)—a trek his ancestors have made for thousands of years. His cousin dropped him off on the Mexico side of the San Miguel border gate, and he could see the community van of the Tohono O’odham Nation waiting for him just beyond.

      But when Estevan handed over his tribal card for identification, as he had done for years, to the stationed Border Patrol agent, he was accused of carrying a fraudulent ID, denied entry to Arizona and sent back to Mexico.

      Tohono O’odham aboriginal land, in what is now southern Arizona, historically extended 175 miles into Mexico, before being sliced off—without the tribe’s consent—by the 1853 Gadsden Purchase. As many as 2,500 of the tribe’s more than 30,000 members still live on the Mexico side. Tohono O’odham people used to travel between the United States and Mexico fairly easily on roads without checkpoints to visit family, go to school, visit a doctor or, like Estevan, a traditional dancer, perform ceremonial duties.

      But incidents of U.S. Customs and Border Protection (CBP) aggression toward members of the Tohono O’odham Nation have become increasingly frequent since 9/11, as Border Patrol has doubled in size and further militarized its border enforcement. In 2007 and 2008, the United States built vehicle barriers on the Tohono O’odham Nation’s stretch of the U.S.-Mexico border, and restricted crossings.

      The Tohono O’odham’s struggles with Border Patrol received little attention, however, until President Donald Trump took office and pushed forward his vision for a wall along the border. Verlon Jose, Tohono O’odham vice chairman, announced in 2016 that the wall would be built “over my dead body,” a quote that went viral.

      What the border wall debate has obscured, however, is the existing 650 miles of walls and barriers on the U.S. international divide with Mexico, including the 62 miles of border that run through the Tohono O’odham Nation. An increasingly significant part of that wall is “virtual,” a network of surveillance cameras, sensors and radar systems that let Border Patrol agents from California to Texas monitor the remote desert stretches where border crossers have been deliberately pushed—a strategy that has led to thousands of migrant deaths in the dangerous desert terrain. The virtual wall expands away from the international boundary, deep into the interior of the country.

      As Trump fights Congress and the courts to get $5 billion in “emergency funding” for a border wall, Border Patrol is already tapping into existing funds to expand both physical and virtual walls. While new border barrier construction on the Tohono O’odham Nation remains in limbo, new surveillance infrastructure is moving onto the reservation.

      On March 22, the Tohono O’odham Legislative Council passed a resolution allowing CBP to contract the Israeli company Elbit Systems to build 10 integrated fixed towers, or IFTs, on the Nation’s land, surveillance infrastructure that many on the reservation see as a high-tech occupation.

      The IFTs, says Amy Juan, Tohono O’odham member and Tucson office manager at the International Indian Treaty Council, will make the Nation “the most militarized community in the United States of America.”

      Amy Juan and Nellie Jo David, members of the Tohono O’odham Hemajkam Rights Network (TOHRN), joined a delegation to the West Bank in October 2017 convened by the Palestinian organization Stop the Wall. It was a relief, Juan says, to talk “with people who understand our fears … who are dealing with militarization and technology.”

      Juan and David told a group of women in the Palestinian community about the planned IFTs, and they responded unequivocally: “Tell them no. Don’t let them build them.”

      The group was very familiar with these particular towers. Elbit Systems pioneered the towers in the West Bank. “They said that the IFTs were first tested on them and used against them,” says David. Community members described the constant buzzing sounds and the sense of being constantly watched.

      These IFTs are part of a broader surveillance apparatus that zigzags for hundreds of miles through the West Bank and includes motion sensor systems, cameras, radar, aerial surveillance and observation posts. In distant control rooms, soldiers monitor the feeds. The principal architect, former Israeli Col. Danny Tirza, explained in 2016, “It’s not enough to construct a wall. You have to construct all the system around it.”

      That is happening now in the U.S.-Mexico borderlands.

      The massive post-9/11 bolstering of border enforcement dramatically changed life on the Tohono O’odham Nation. At a UN hearing in January on the rights of indigenous peoples in the context of borders, immigration and displacement, Tohono O’odham Nation Chairman Edward Manuel testified that when he came back to the Nation in 2009 after six years living off-reservation, it had become “a military state.”

      Border Patrol has jurisdiction 100 miles inland from U.S. borders, giving it access to the entirety of the reservation. Drones fly overhead, and motion sensors track foot traffic. Vehicle barriers and surveillance cameras and trucks appeared near burial grounds and on hilltops amid ancient saguaro forests, which are sacred to the Tohono O’odham.

      “Imagine a bulldozer parking on your family graveyard, turning up bones,” then-Tohono O’odham Nation Chairman Ned Norris Jr. testified to Congress in 2008. “This is our reality.”

      Around 2007, CBP began installing interior checkpoints that monitored every exit from the reservation—not just on the U.S.-Mexico border, but toward Tucson and Phoenix.

      “As a person who once could move freely on our land, this was very new,” Amy Juan says. “We have no choice but to go through the armed agents, dogs and cameras. We are put through the traumatic experience every day just to go to work, movies, grocery shopping, to take your children to school.”

      Juan calls this “checkpoint trauma.” The most severe impact is on children, she says, recalling one case in which two kids “wet themselves” approaching a checkpoint. Previously the children had been forcefully pulled out of a car by Border Patrol agents during a secondary inspection.

      Pulling people out of their vehicles is one in a long list of abuses alleged against the Border Patrol agents on the Tohono O’odham Nation, including tailing cars, pepper spraying people and hitting them with batons. Closer to the border, people have complained about agents entering their homes without a warrant.

      In March 2014, a Border Patrol agent shot and injured two Tohono O’odham men after their truck sideswiped his vehicle. (The driver said he was swerving to avoid a bush and misjudged; Border Patrol charged him with assault with a deadly weapon.) In 2002, a Border Patrol agent ran over and killed a Tohono O’odham teenager.

      Between checkpoints and surveillance, there is a feeling of being “watched all the time,” Tohono O’odham member Joseph Flores told Tucson television station KVOA.

      “I’ve gotten flat tires, then when I come to the checkpoint the agents made comments about me having a flat earlier in the day,” says Joshua Garcia, a member of TOHRN. “I felt like they were trying to intimidate me.”

      An anonymous respondent to TOHRN’s O’odham Border Patrol Story Project said, “One time a BP told me, ‘We own the night,’ meaning that they have so much surveillance cameras and equipment on the rez, they can see everything we do all the time.”

      Undocumented migrants are the ostensible targets, but agents have long indicated that Tohono O’odham are also in the crosshairs. One Tohono O’odham youth (who wishes to remain anonymous because of fears of reprisal) says that when they complained to a Border Patrol agent in February about a camera near their house, the agent responded, “It’s your own people that are smuggling, so you really need to ask yourself what is going on in that area for a camera to be set up in the first place.” That perception is common. Geographer Kenneth Madsen quotes an agent who believed as many as 80% to 90% of residents were involved in drug or human smuggling. Madsen believes the numbers could only be that high if agents were counting humanitarian acts, such as giving water to thirsty border-crossers.

      Elder and former tribal councilman David Garcia acknowledges some “smuggling that involves tribal members.” As Tohono O’odham member Jay Juan told ABC News, there is “the enticement of easy money” in a place with a poverty rate over 40%.

      Nation Vice Chairman Verlon Jose also told ABC, “Maybe there are some of our members who may get tangled up in this web. … But the issues of border security are created by the drugs … intended for your citizen[s’] towns across America.”

      Estevan knew the agent who turned him back at the border—it was the same agent who had accused him of smuggling drugs years prior and who had ransacked his car in the search, finding nothing and leaving Estevan to do the repairs. A few days after being turned away, Estevan tried again to get home, crossing into the United States at a place known as the Vamori Wash—one of the planned locations for an IFT. He got a ride north from a friend (the kind of favor that Border Patrol might consider human smuggling). Eleven miles from the border on the crumbling Route 19, the same agent flashed his lights and pulled them over. According to Estevan, the agent yanked him out of the car, saying, “I told you that you were not supposed to come here,” and handcuffed him.

      Estevan was transported to a short-term detention cell at Border Patrol headquarters in Tucson, where he was stripped of everything “except my T-shirt and pants,” he says. The holding cell was frigid, and Border Patrol issued him what he describes as a “paper blanket.” Estevan contracted bronchitis as he was shuffled around for days, having his biometrics and picture taken for facial recognition—Border Patrol’s standard practice for updating its database.

      At one point, Estevan faced a judge and attempted to talk to a lawyer. But because he was not supplied a Tohono O’odham interpreter, he had only a vague idea of what was going on. Later, Estevan was taken 74 miles north to a detention center in Florence, Ariz., where the private company CoreCivic holds many of the people arrested by Border Patrol. Estevan was formally deported and banished from the United States. He was dropped off in the late afternoon in Nogales, Mexico.

      Estevan is far from the only Tohono O’odham from Mexico to say they have been deported, although there has not been an official count. The Supreme Council of the O’odham of Mexico—which represents the Tohono O’odham who live on the Mexican side of the border—made an official complaint to the Tohono O’odham Nation’s government in May 2018, saying the Nation was “allowing the deportation of our people from our own lands.”

      Some members of the Nation, such as Ofelia Rivas, of the Gu-Vo district, have long contended that the Legislative Council is too cozy with Border Patrol. Rivas said in a 2006 interview that the Nation “has allowed the federal government to control the northern territory [in the U.S.] and allows human rights violations to occur.” The Nation has received grants from the federal government for its police department through a program known as Operation Stonegarden. Over the years, the Legislative Council has voted to allow a checkpoint, surveillance tech and two Border Patrol substations (one a Forward Operating Base) on the reservation.

      These tensions resurfaced again around the IFTs.

      ***

      In 2006, Border Patrol began to use southern Arizona as a testing ground for its “virtual wall.” The agency awarded the Boeing Company a contract for a technology plan known as SBInet, which would build 80-foot surveillance towers in the Arizona desert.

      When Secretary of Homeland Security Janet Napolitano cancelled the plan in 2011, complaining about cost, delays and ineffectiveness, CBP launched a new project, the 2011 Arizona Border Surveillance Technology Plan. As part of it, Elbit Systems won a $145 million contract to construct 53 IFTs in 2014. As CBP’s Chief Acquisition Officer Mark Borkowski explained in 2017 at the San Antonio Border Security Expo, CBP sought technology that “already existed” elsewhere. Elbit, with its towers in the West Bank, fit the bill.

      The IFTs take the all-seeing eye of Border Patrol to a whole new level. Jacob Stukenberg, a Border Patrol public information officer, tells In These Times they are “far superior than anything else we’ve had before,” adding that “one agent can surveil an area that it might take 100 agents on foot to surveil.”

      The IFT system has high-definition cameras with night vision and a 7.5-mile radius, along with thermal sensors and a 360-degree ground-sweeping radar. The data feeds into command centers where agents are alerted if any of thousands of motion sensors are tripped. In an interview in May with the Los Angeles Times, Border Patrol tribal liaison Rafael Castillo compared IFTs to “turning on a light in a dark room.”

      As with other monitoring, the towers—some as tall as 140 feet and placed very visibly on the tops of hills—have already driven migrants into more desolate and deadly places, according to a January paper in the Journal of Borderlands Studies. The first IFT went up in January 2015, just outside of Nogales, Ariz. By 2017, according to Borkowski, nearly all the towers had been built or were about to be built around Nogales, Tucson, Douglas, Sonoita and Ajo. The holdout was the Tohono O’odham Nation.

      Between 2015 and 2018, Joshua Garcia of TOHRN gave more than 30 presentations around the Nation raising the negatives of the IFTs, including federal government encroachment on their lands, the loss of control over local roads, the potential health consequences and racism in border policing. “I didn’t expect people necessarily to agree with me,” Garcia says, “but I was surprised at how much the presentations resonated.”

      Garcia joined other tribal and community members and Sierra Club Borderlands in contesting CBP’s 2016 draft environmental assessment—required for construction to begin—which claimed the IFTs would have “no significant impact” on Tohono O’odham land. Garcia listed the sites that new roads would threaten, like a saguaro fruit-harvesting camp and his own family’s cemetery.

      The Sierra Club argued the assessment had failed to properly look at the impacts on endangered species, such as the cactus ferruginous pygmy owl and the lesser longnosed bat, and hadn’t adequately studied how electro-magnetic radiation from the towers might affect people, birds and other wildlife. CBP agreed that more study was needed of the “avian brain,” but issued its final report in March 2017: no significant impact.

      In July 2017, the Gu-Vo district passed a resolution in opposition to the IFTs. “Having the land remain open, undeveloped and home to food production and wildlife, and carbon sequestration with natural water storage is crucial to the community,” the statement read.

      At the March 22 Legislative Council meeting, Garcia, the tribal elder (and a close relative of Estevan), implored the Council not to approve the IFTs. He looked to Councilman Edward Manuel, who had two months earlier described the Border Patrol presence on the Nation as a “military state,” and said, “Veto it, if it passes.”

      The resolution passed, without veto, although with a number of stipulations, including compensation for leased land.

      Nation Vice Chairman Jose told the Los Angeles Times that the vote was intended to be a compromise to dissuade the federal government from building the wall. The Nation is “only as sovereign as the federal government allows us to be,” Jose said.

      A Border Patrol spokesperson told the Los Angeles Times, however, that there are no plans to reduce agents, and that the IFTs do not eliminate the need for a wall.

      ***

      Garcia and other resisters are up against an enormous system. Trump’s plan has never been just about a border wall: The administration wants to fortify a massive surveillance apparatus built over multiple presidencies. Asked in February what he thought about the focus on the wall, Border Patrol’s Stukenberg said it was just one component of border infrastructure. Three things are required—fence, technology and personnel, he said, to build a “very solid system.”

      The endeavor is certainly very profitable. Boeing received more than $1 billion for the cancelled SBInet technology plan. For the 49 mobile surveillance trucks now patrolling the border, CBP awarded contracts to the U.S.-based private companies FLIR Systems and Telephonics. Another contract went to General Dynamics to upgrade CBP’s Remote Video Surveillance Systems, composed of towers and monitoring systems. As of 2017, 71 such towers had been deployed in desolate areas of southern Arizona, including one on the Tohono O’odham Nation. Other major companies that have received CBP contracts include Northrop Grumman, Lockheed Martin, Raytheon and KBR (a former Halliburton subsidiary).

      These companies wield tremendous lobbying power in Washington. In 2018, General Dynamics spent more than $12 million on lobbying and gave $143,000 in campaign contributions to members of the House Homeland Security Committee. To compare, the Tohono O’odham Nation spent $230,000 on lobbying and $6,900 on campaign contributions to the committee members in 2018.

      Meanwhile, at the UN hearing in January, Serena Padilla, of the nearby Akimel O’odham Nation, described an incident in which Border Patrol agents held a group of youth at gunpoint. She ended her testimony: “As a woman who is 65 years old with four children, 15 grandchildren, 33 great-grandchildren—I’ll be damned if I won’t go down fighting for my future great-great-grandchildren.”

      http://inthesetimes.com/article/21903/us-mexico-border-surveillance-tohono-oodham-nation-border-patrol

  • Les loups de Wall Street rodent autour de Donald Trump

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/11/21/apres-avoir-fustige-wall-street-et-les-lobbys-donald-trump-y-puise-ses-conse

    Des anciens de Goldman Sachs ou de fonds spéculatifs sont pressentis pour occuper des postes clés dans l’administration.

    Pendant des mois, Donald Trump s’est présenté comme le représentant de l’Amérique des travailleurs, loin des compromissions de « l’establishment » de Washington avec la finance et les lobbies. « Les gars des fonds spéculatifs s’en sont bien tirés », n’a cessé de marteler le magnat de l’immobilier devant ses supporteurs en parlant de la crise financière de 2008.

    Mais, depuis son élection, il semble que « ces gars-là » aient à nouveau le vent en poupe. En témoigne l’aréopage de conseillers qui constituent l’équipe de transition du président-élu, et dont certains vont former l’ossature du futur gouvernement. Selon des médias américains, certains noms pour des postes-clés de l’administration Trump doivent être annoncés en tout début de semaine.

    Steven Mnuchin est sans doute l’un des plus visibles actuellement. Celui que l’on présente comme le probable secrétaire au Trésor – c’est lui qui a supervisé les finances de la campagne du candidat républicain –, a fait l’essentiel de sa carrière à Wall Street. Après dix-sept ans chez Goldman Sachs, où son père était associé, ce diplômé de Yale a ensuite rejoint le secteur des fonds spéculatifs, avant de monter sa propre boutique, Dune Capital.
    L’un de ses principaux faits d’armes a consisté à aider une poignée d’investisseurs comme George Soros ou John Paulson à racheter, en 2009, IndyMac, une caisse d’épargne spécialisée dans les prêts hypothécaires à risques qui venait de faire faillite après la crise des subprimes.

    Placée dans un premier temps sous le contrôle du Federal Deposit Insurance Corporation, l’agence fédérale qui garantit les dépôts bancaires aux Etats-Unis, la société a été reprise par M. Mnuchin et ses associés pour 1,5 milliard de dollars et rebaptisée OneWest Bank.
    Wilbur Ross, le « roi de la faillite »
    Devenue « leader des saisies sur le segment des personnes âgées », elle a été revendue cinq ans plus tard pour 3,4 milliards de dollars, après qu’elle eut expulsé des dizaines de milliers d’Américains de leur maison. La banque est également accusée de discrimination raciale, selon Bloomberg.

    Autre vétéran de la crise des subprimes en plein reclassement, John Paulson. Ce patron de fonds spéculatif, qui a gagné des milliards de dollars quand le château de cartes du marché immobilier s’est effondré, a été propulsé conseiller économique de M. Trump.
    L’homme qui est pressenti pour devenir secrétaire au commerce, Wilbur Ross, est également une figure de Wall Street. A 78 ans, il est le fondateur d’un fonds d’investissement dans les entreprises non cotées (private equity), WL Ross and Co, dont la spécialité consiste à reprendre des entreprises en faillite pour les redresser.

    M. Ross a gagné son surnom de « roi de la faillite » en rachetant pour une bouchée de pain des fabricants d’acier, des entreprises textiles et des mines de charbon. Il les a ensuite revendues à bon prix après les avoir sévèrement restructurés en procédant, entre autres, à des milliers de licenciements.

    Des méthodes qui allèrent jusqu’à faire fi de la sécurité, comme dans la mine de Sago (Virginie-Occidentale), où les salariés n’avaient pas le droit de se syndiquer. En 2005, ce site a fait l’objet de 205 infractions à la réglementation en termes de sécurité, et, en janvier 2006, une explosion a tué une douzaine de mineurs. C’est lui qui pourrait être chargé de mettre en œuvre les barrières douanières censées faire revenir les emplois industriels aux Etats-Unis.

    Paul Atkins, le « Monsieur finance »

    Autre candidat potentiel à ce poste : Lewis Eisenberg, ex-associé chez Goldman Sachs, qui, après vingt ans, a été poussé à la démission à la suite d’une affaire de harcèlement sexuel. De son côté, Robert Mercer, patron du fonds spéculatif Renaissance Technologies, gros donateur pour la cause des conservateurs et actuellement en délicatesse avec le fisc à propos d’un redressement portant sur plusieurs milliards, a eu le plaisir de voir sa fille Rebekah intégrer l’équipe de transition.
    Elle y retrouve Paul Atkins, 58 ans, le « Monsieur finance » de cette équipe. Ce républicain, ex-membre de la Securities and Exchange Commission (SEC) de 2002 à 2008, a toujours été un farouche adversaire de la régulation financière. Il était à l’époque très critique à propos des amendes infligées aux entreprises, estimant que ces sanctions n’aboutissaient qu’à punir les actionnaires. C’est lui qui est chargé de conseiller M. Trump sur les nominations à la Réserve fédérale (Fed, banque centrale) ou à la SEC. Il sera également à la manœuvre pour démanteler la loi Dodd-Frank sur la régulation financière, comme s’y est engagé le président-élu quelques jours après son élection.
    M. Atkins est actuellement à la tête d’un cabinet, Patomak Global Partners, qui conseille les institutions financières sur la façon de s’adapter aux nouvelles normes imposées par les régulateurs du secteur.

    En octobre, il a été nommé par un juge fédéral pour contrôler la Deutsche Bank sur la gestion de ses produits dérivés dans le cadre d’une sanction infligée par la CFTC, l’agence fédérale chargée de la régulation des Bourses. La banque allemande est par ailleurs le principal prêteur de la Trump Organization, l’entreprise du milliardaire.
    Les questions économiques sont chapeautées par David Malpass. Cet ancien conseiller de Ronald Reagan a été pendant quinze ans économiste en chef de la banque d’affaires Bear Stearns, qui a fait faillite en mars 2008.

    Donald Trump ne voit pas où est le problème

    En août 2007, dans une tribune parue dans le Wall Street Journal et intitulée « Ne paniquez pas à propos du marché du crédit », il écrivait : « Les marchés immobilier et de la dette ne sont pas une si grosse part de l’économie américaine et de la création d’emplois. L’économie est robuste et va croître solidement dans les prochains mois et peut-être les prochaines années. » On connaît la suite.
    Les lobbyistes ont aussi la part belle dans l’équipe de M. Trump. Comme Jeff Eisenach, qui a travaillé comme consultant chez le plus gros opérateur américain de télécommunications, Verizon, et qui est censé réfléchir à l’orientation de la Federal Communications Commission, l’autorité de régulation du secteur.

    Michael Catanzaro, qui a fait du lobbying pour les entreprises parapétrolières Halliburton ou Koch Industries et gros bailleur de fonds du Parti républicain, est le principal conseiller pour les questions énergétiques. Martin Whitmer, lui, a travaillé pour la National Asphalt Pavement Association, qui regroupe les fabricants d’asphalte. Il est désormais chargé des transports et des infrastructures auprès de M. Trump.

    Quant à Michael Torrey, il a longtemps conseillé l’American Beverage Association, le lobby des fabricants de boissons, et la Crop Insurance Bureau, un assureur agricole. Sa mission sera désormais de superviser les questions… agricoles.

    Au total, une vingtaine de lobbyistes sont à la manœuvre au sein de l’équipe de transition. Une situation que la sénatrice démocrate du Massachusetts, Elizabeth Warren, a dénoncée dans une lettre datée du 15 novembre et adressée à M. Trump. « Vous aviez promis que vous ne seriez pas aux mains “des donateurs, des intérêts particuliers et des lobbyistes qui ont corrompu nos politiques depuis déjà trop longtemps” et que vous alliez “assécher le marais” à Washington », rappelle-t-elle, constatant qu’il était « déjà en train d’échouer » en nommant « une kyrielle de banquiers de Wall Street, d’initiés de l’industrie et des lobbyistes au sein de [son] équipe de transition ».
    Mme Warren, qui souligne que « 72 % des Américains, démocrates comme républicains, pensent que “l’économie américaine est truquée au bénéfice des riches et des puissants” », appelle le président-élu à exclure ces personnes de son équipe.

    Donald Trump, lui, ne voit pas où est le problème. Lors d’une interview accordée le 13 novembre à la chaîne de télévision CBS, le milliardaire a expliqué qu’il était difficile de trouver des gens pour travailler avec le gouvernement sans qu’ils aient des liens avec les lobbys, estimant que Washington était, « dans sa totalité », un « énorme lobby ». Reste à savoir si ses électeurs seront convaincus par cette réponse.

  • “They really don’t want this out”: The biggest Iraq War scandal that nobody’s talking about - Salon.com
    http://www.salon.com/2016/02/16/burn_pits

    Thousands of soldiers have suffered similar fates since serving in the vicinity of the more than 250 military burn pits that operated at bases throughout Iraq and Afghanistan. Many who haven’t succumbed to their illnesses yet have passed along the legacy of their poisoning to their children. “The rate of having a child with birth defects is three times higher for service members who served in those countries,” according to the book.

    The impact on local civilian populations is even more widespread. Although collecting data in these war-ravaged areas is extremely difficult, the studies that have been conducted reveal sharp increases in cancer and leukemia rates and skyrocketing numbers of birth defects. The toxic legacies of these burn pits will likely continue to devastate these regions for decades.

    So what are the “burn pits”? When the U.S. military set up a base in Iraq or Afghanistan, instead of building incinerators to dispose of the thousands of pounds of waste produced each day, they burned the garbage in big holes in the ground. The garbage they constantly burned included “every type of waste imaginable” including “tires, lithium batteries, asbestos insulation, pesticide containers, Styrofoam, metals, paints, plastic, medical waste and even human corpses.”

    Here’s where the story gets even more infuriating. As a result of the privatization of many aspects of military operations, the burn pits were operated by Kellogg, Brown, and Root (KBR), a former subsidiary of #Halliburton, the company where Dick #Cheney was CEO before ascending to the White House. During the Bush administration, Halliburton made nearly $40 billion from lucrative government contracts (despite many corruption scandals), Dick Cheney and his corporate allies got incredibly rich, and the soldiers whose lives have likely been destroyed by this reckless operation… are pretty much screwed.

    #fosses_de_brulage #crimes #états-unis #Irak

  • Total terrorism solution at European Parliament | Yes Lab
    http://yeslab.org/parliament
    https://www.youtube.com/watch?v=mUYggbOyEkU

    In the European Parliament in Brussels, a “defense and security consultant” presented an “industrial solution to terrorism” which—unlike all other military and security solutions—is guaranteed to actually work.

    http://yeslab.org/sites/default/files/styles/large/public/24038203400_60bd886181_o.jpg?itok=v8Rtx6qJ

    #Archibald_Schumpeter

  • Editorial. #Katrina, une tempête politique

    Le 29 août 2005, l’ouragan Katrina frappe La Nouvelle-Orléans. Un déluge d’eau, des morts par centaines, 1 million de sans-abri, des quartiers ravagés. Mais alors que les Etats-Unis connaissent l’une des plus importantes catastrophes naturelles de leur histoire, leur président est aux abonnés absents. George W. Bush se repose dans son ranch texan, des vacances qu’il finit par abréger deux jours plus tard pour rentrer à Washington. A bord d’Air Force One, le président américain survole La Nouvelle-Orléans et prend conscience de l’ampleur des dégâts. Mais il est déjà trop tard : en Louisiane et dans tout le pays, la colère monte face à la légèreté du président et l’impéritie de son administration. L’Amérique de Bush a failli.


    http://www.courrierinternational.com/article/editorial-katrina-une-tempete-politique

    • C’est encore ne présenter que la version politiquement correcte que de parler de la légèreté de Bush.
      “Congressman Mike Pence, a leader of the powerful Republican Study Group which helped draft Bush’s reconstruction agenda, emphasised that Republicans would turn the rubble into a capitalist utopia: “We want to turn the Gulf Coast into a magnet for free enterprise. The last thing we want is a federal city where New Orleans once was” (20).

      Symptomatically, the Army Corps in New Orleans is now led by the official who formerly oversaw contracts in Iraq (21). The Lower Ninth Ward may never exist again, but already the barroom and strip-joint owners in the French Quarter are relishing the fat days ahead, as the Halliburton workers, Blackwater mercenaries, and Bechtel engineers leave their federal paychecks behind on Bourbon Street. As they say in Cajun, — and no doubt now in the White House too — “laissez les bons temps rouler!””
      The predators of New Orleans
      https://mondediplo.com/2005/10/02katrina

  • Where there is oil and gas there is Schlumberger | Environment | The Guardian
    http://www.theguardian.com/environment/2015/may/18/where-there-is-oil-and-gas-there-is-schlumberger

    One of Schlumberger’s tricks of the trade is its near-statelessness. Unlike Halliburton, it is not US-owned. Despite being a publicly listed company both in the US and the UK, and having “headquarters” in London (a sleek glass skyscraper just yards from Buckingham Palace), Paris, The Hague and Houston, Schlumberger is formally incorporated in Curaçao, a Caribbean offshore haven with ties to the Netherlands.

    (...) “You could almost say Schlumberger is the Apple of the oil fields, the high tech company, they’re ubiquitous,” explains Robert MacKenzie, an analyst at Iberia Capital Partners and a former employee of Schlumberger.

    “If you’re trying to develop a field and you want the best you hire Schlumberger. If you’re not certain how to work it and you want someone to help figure out how you develop it you call Schlumberger. They have driven many technology advances in the industry in the past and they continue to do that.”

    Schlumberger’s technological dominance is reflected in its formidable #patent portfolio.

    #pétrole #paradis_fiscaux #brevets #curaçao

  • Russian oil company #Rosneft finds potentially huge (100 million tons) new oil reserve in the Kara sea at sea depth 81m.

    This is our united victory, it was achieved thanks to our friends and partners from ExxonMobil, Nord Atlantic Drilling, Schlumberger, Halliburton, Weatherford, Baker, Trendsetter, FMC. We would like to name this field Pobeda [=Victory].

    Les Américains doivent être verts compte tenu que cette découverte a été faite avec l’aide d’Exxon Mobil et dans les limites de la période de recherche autorisée, période qui en plus avait été étendue de deux semaines jusqu’au 10 octobre alors que ça devait être arrêté plus tôt suite aux sanctions contre la Russie. (stop aux technologies off-shore dans l’Arctique).

    http://www.rosneft.com/news/today/27092014.html
    http://www.rosneft.com/news/photogallery/27092014/1
    C’est où ? https://goo.gl/maps/68yis
    http://en.wikipedia.org/wiki/Kara_Sea

    Page en russe avec une vidéo promotionnelle intéressante et impressionnante avec de belles images sur l’environnement et la logistique :
    http://www.rosneft.ru/news/today/27092014.html

    Et les Russes ont déjà annoncé qu’ils n’ont plus besoin des Américains pour continuer l’exploitation.
    La chaîne de télé Russia Today :
    http://rt.com/business/191460-russia-drill-exxon-arctic-sechin

    #pétrole
    #off-shore

  • Un auteur et promoteur du transhumanisme demande au gouvernement mondial de stériliser les personnes « jugées indignes » en utilisant des micro-puces implantées
    http://www.brujitafr.fr/article-un-auteur-et-promoteur-du-transhumanisme-demande-au-gouvernement-m

    * C’est entre autres ça « l’Agenda 21 » et l’explication du premier commandement que l’on retrouve sur le monument du Georgia Guidestones : eugénisme et « régulation démographique » par la technologie biogénétique et le bioterrorisme, tout cela financé par les gouvernements [ce sont NOS IMPÔTS qui payent la recherche et le développement] et par des sociétés privées dont les dirigeants [Google, Gates, Monsanto, Halliburton, Soros...] contribuent à un génocide mondial ! Et ils sont applaudis comme de grands bienfaiteurs pour l’humanité alors que ce sont des psychopathes ! Bill Gates finance le contrôle des naissances par l’utilisation d’une micro-puce qui agit comme moyen de contraception pendant 16 ans à l’intérieur du corps et qui peut être allumée ou (...)

  • Le problème de la #NSA n’est pas comment protéger votre vie privée, le problème est comment protéger votre vie face á une organisation d’assassins.

    Dick Cheney – Halliburton – Blackwater - Roxy World News Videos
    http://worldnews.roxyww.com/category/dick-cheney-halliburton-blackwater

    Published on May 11, 2013
    Bill Maher shredded by Glenn Greenwald on US intervention in Muslim countries

    Bill Maher is taken apart by Glenn Greenwald for trying to absolve the US from any responsibility for the mass slaughter and destruction in Muslim countries, blaming it on Islamic fundamentalism, as if the Afghanistan and Iraq wars never happened, as if the US wasn’t pushing for more war in Iran, as if it isn’t intervening in Somalia and Yemen.

    ...

    Amazing we had a sitting vice president start a totally bogus war by highjacking the post 9/11 public climate and steering that need for action and response simply into a vehicle for the fantastic ehrichment of Halliburton shareholders, and he got away with it!
    Not only that, but we just paid for his new heart with taxpayer provided healthcare….. which of course the rest of us are denied.
    What a parasite on the public trough he is. What a pariah!
    It’s not often you see pure evil.

    Jeremy Scahill – Blackwater : The Rise of the World’s Most Powerful Mercenary Army

    Author and journalist, Jeremy Scahill, talks about the private contractor mercenary company, Blackwater, on the Portland stop of his book tour for the launch of the paperback edition of his book, BLACKWATER: THE RISE OF THE WORLD’S MOST POWERFUL MERCENARY ARMY.

    GRITtv : Jeremy Scahill : Blackwater’s Secret War in Pakistan

    Investigative journalist Jeremy Scahill talks about his bombshell story in The Nation about Blackwater’s involvement in targeted killings, drone attacks, and other covert operations in Pakistan.
    GRITtv with Laura Flanders brings participatory democracy onto your computer screen and into your living room, bridging the gap between audience and advocates. Watch any show, at any time:

    Cheney Tells America "Go Fu*k yourself

    After being told two-thirds of Americans now think the war was not worth fighting, Cheney replied: “So?” “So you don’t care what the American people think?”

    Of course Cheney admitted later that there “Never was a connection between Iraq and 9/11″.
    Cheney Also admitted he set the Plame CIA leak in motion.

    http://www.youtube.com/watch?v=pCumv1zKV_w

    Greenwald fait référence au tribunal de Nuremberg qui établit la notion de supreme crime : les crimes contre la paix.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Crime_contre_la_paix
    Dick Cheney, Bush et d’autres membres de son gouvernement ne seront jamais inquiétés alors qu’ils admettent avec fierté d’avoir commis ces crimes. Depuis son investiture le président Obama exerce une forte pression sur les juges américains pour les empêcher d’enquêter sur les crimes des gouvernements précédents.

  • Tomgram : David Vine, Baseworld Profiteering | TomDispatch
    http://www.tomdispatch.com/post/175699/tomgram:_david_vine,_baseworld_profiteering

    ...after an extensive examination of government spending data and contracts, I estimate that the Pentagon has dispersed around $385 billion to private companies for work done outside the U.S. since late 2001, mainly in that baseworld. That’s nearly double the entire State Department budget over the same period, and because Pentagon and government accounting practices are so poor, the true total may be significantly higher.

    ...

    ... an analysis of Pentagon spending reveals a troubling pattern: the majority of benefits have gone to a relatively small group of private contractors. In total, almost a third of the $385 billion has flowed into the coffers of just 10 top contractors, including scandal-prone companies like KBR, the former subsidiary of Halliburton, and oil giant BP.

    ...

    The use of contractors accelerated following the Cold War’s end, part of a larger trend toward the privatization of formerly public services.

    ...

    Contractors are hardly alone in raking in the dollars from the Pentagon’s baseworld. Pentagon officials, military personnel, members of Congress, and lobbyists, among others, have all benefited — financially, politically, and professionally — from the giant overseas presence. In particular, contractors have spread the love by making millions in campaign contributions to members of Congress. According to the Center for Responsive Politics, military contractors and their employees gave more than $27 million in election donations in 2012 alone, and have donated almost $200 million since 1990.

    Most of these have gone to members of the armed services and appropriations committees in the Senate and House of Representatives. These, of course, have primary authority over awarding military dollars. For the 2012 elections, for example, DynCorp International’s political action committee donated $10,000 to both the chair and ranking member of the House Armed Services Committee, and made additional donations to 33 other members of the House and Senate armed services committees and 16 members of the two appropriations committees.

    ...

  • This is how corporate ‘democracy’ works — War in Context
    http://warincontext.org/2013/03/28/this-is-how-corporate-democracy-works

    And perhaps when Breuer’s former boss Attorney General Eric Holder steps down, he too will return to his former employer, Covington, and there, along with servicing the interests of Wall Street, they can assist the law firm’s other famous clients like Xe Services (Blackwater), Phillip Morris, and Halliburton.

    If you’re not familiar with Breuer, watch The Untouchables to learn about his role in letting Wall Street off the hook following the 2008 financial crisis:

    #corruption_légale #porte_tournante #porte_tambour

  • Hunt launched after #Halliburton loses radioactive rod in Texas desert | The Guardian
    http://www.guardian.co.uk/business/2012/sep/17/hunt-halliburton-radioactive-rod-texas-desert

    Fears rod containing americium-241/beryllium could fall into hands of #terrorists after employees of US oilfield services company lost it in transit between oil wells


    #nucléaire

  • #Google Adds (Even More) Links to the Pentagon | Danger Room | Wired
    http://www.wired.com/dangerroom/2012/03/pentagon-google

    On Monday, the Defense Department’s best-known geek announced that she was leaving the Pentagon for a job at Google. It was an unexpected move: Washington and Mountain View don’t trade top executives very often. But it shouldn’t come as a complete surprise. The internet colossus has had a long and deeply complicated relationship with America’s military and intelligence communities. Depending on the topic, the time, and the players involved, the Pentagon and the Plex can be customers, business partners, adversaries, or wary allies.

    au point que certains parlent du « prochain Halliburton »

    #militaires #armées #etats-unis #cyberguerre

  • En Irak, des Américains remplacent des Américains. C’est qu’on appelle le retrait américain d’Irak.

    Camp Bucca in Iraq, Once a Prison Base, Now Houses a Hotel
    http://www.nytimes.com/2011/12/04/world/middleeast/camp-bucca-in-iraq-once-a-prison-base-now-houses-a-hotel.html

    As the military leaves, the oil-services companies Halliburton, Baker Hughes, Schlumberger and Weatherford International are expanding operations, hopeful of economic growth. General Electric opened three offices in Iraq in November, a month before the last American soldier is to march out.

    At the former American prison camp, for example, oil companies are considering renting space on a permanent basis for employees, according to the Kufan Group.

    “Exxon loved it,” Mr. Latif said of the former Camp Bucca. Their representatives visited half a dozen times, he said, to examine the security arrangements, taking in the sprawl of razor wire and concrete walls and exclaiming, “Oh boy, it’s excellent!”

    • “The loss of life at the Macondo site on April 20, 2010, and the subsequent pollution of the Gulf of Mexico through the summer of 2010 were the result of poor risk-management, last-minute changes to plans, failure to observe and respond to critical indicators, inadequate well control response, and insufficient emergency bridge response training by companies and individuals responsible for drilling at the Macondo well and for the operation of the Deepwater Horizon,”

      Tiens... Moi qui pensais que nos société occidentales nous avaient permis de surclasser la planification communiste notamment grâce à leur haut degré de maîtrise technique, de prise en compte des facteurs de risque, leur souplesse d’adaptation, bla bla.

      A quelques détails près on dirait qu’on parle de Tchernobyl.