company:ibm

  • Apple Is the Most Valuable Public Company Ever. But How Much of a Record Is That ? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2017/12/05/your-money/apple-market-share.html

    Remise en cause dnas une perspective d’un siècle de la domination de Apple... réelle, mais moins que IBM dans les années 80. Il y a plus de compagnies qui attirent les investisseurs. Mais dans tous les cas, ce sont les compagnies du numérique qui tiennent le heut du pavé des bourses américaines.

    Apple’s rising stock price briefly pushed its market value over $900 billion last month. That made Apple the most valuable publicly-traded company of all time, raising the question: Will it become the first company to be worth $1 trillion?

    We asked experts at the University of Chicago to help make sense of Apple’s enormous size, given the long history of the stock market. Apple’s numbers are still spectacular — but they don’t look as awesome when you take a long-term view.

    #Apple #Economie_numérique

  • Avez-vous déjà entendu parler du #CLODO ? | La Gaîté lyrique
    https://gaite-lyrique.net/article/avez-vous-deja-entendu-parler-du-clodo

    Le Comité pour la Liquidation ou le Détournement des Ordinateurs
    Avez-vous déjà entendu parler du CLODO ? À Toulouse, entre 1980 et 1983, ce mystérieux Comité pour la Liquidation ou le Détournement des Ordinateurs faisait la une des journaux en incendiant des usines d’informatique. C’est avant, bien sûr. Avant que nous ayons (presque) tous un iPod dans la poche et un portable à la main. À une époque où les gens étaient tellement sceptiques sur l’utilité d’un ordinateur à la maison que le gouvernement s’était mis à distribuer des Minitel à tour de bras...

    La nuit du 5 avril 1980, à Toulouse, les locaux de la société Phillips Informatique sont en feu. Trois jours plus tard, on signale un incendie à la compagnie d’informatique C.I.I.-Honeywell-Bull. Le procédé est rudimentaire : ordinateurs, fichiers et documents ont été entassés dans le hall et brûlés. Le 10 avril, c’est-à-dire le lendemain de l’incendie de la CII, une fausse alerte à la bombe nécessite l’évacuation des locaux d’IBM, à Toulouse. On fait des rapprochements avec un attentat qui avait visé l’ancien siège de DATA Systems le 24 novembre 1977...

    Tous ces attentats sont revendiqués par le Clodo, Comité pour la liquidation ou le détournement des ordinateurs, dont les participants n’ont jamais été démasqués. Ils sont également à l’origine de l’incendie de la société International Computers Limited en mai 1980 et celui de CAP-SOGETI en septembre, au moment du SICOB, le grand salon parisien de l’informatique. En janvier 1983, ils font exploser le Centre informatique de la Préfecture de Haute-Garonne avec trois charges d’explosifs et, plus tard cette année-là, occasionneront de sérieux dégâts aux sociétés américaines Speery Univac Ordinateurs et National Cash Register, toujours dans les environs de Toulouse.

  • La traduction dopée par l’intelligence artificielle

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/11/27/la-traduction-dopee-par-l-intelligence-artificielle_5221041_1650684.html

    Graal de l’informatique depuis sa création, la traduction automatique a fait des progrès impressionnants. Les algorithmes vont-ils supplanter les traducteurs humains ?

    « En à peine six mois, nous avons dû réinventer notre technologie. C’était une question de survie pour l’entreprise », explique Jean Senellart, le directeur technique de Systran, un des leaders de la traduction par ordinateur depuis sa création, en 1968. « Début 2016, une compétition interne, très stimulante, a été organisée pour battre notre meilleur système grâce à une nouvelle technique en vogue », précise le spécialiste, qui a lui-même participé à l’épreuve.

    Et ils ont battu leur « vieux » champion. Au printemps 2016, près de cinquante ans de savoir-faire étaient ainsi jetés aux oubliettes. En novembre, le nouveau produit, qui traduit 30 langues, était prêt, en même temps que Google lançait son nouveau site de traduction reposant sur la même technique, suivi par Microsoft, Baidu, Facebook…

    « Tout le monde s’est rué sur ces technologies. C’était complètement fou ! », raconte Philipp Koehn, de l’université Johns-Hopkins (Maryland), pionnier d’une technique précédente, balayée par la nouvelle venue. « Avant ces inventions, on estimait qu’il fallait un an pour progresser d’un point sur une certaine échelle de qualité. Après, en un an, les bonds, pour certaines paires de langues, ont été de près de huit points », constate François Yvon, ­directeur du Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur (Limsi-CNRS) à Orsay (Essonne). Et en août, un nouveau venu, DeepL, aussi à l’origine du dictionnaire Linguee, se targuait d’un gain de trois points supplémentaires sur la même échelle de qualité par rapport à ses concurrents.

    L’une des premières applications de l’informatique

    Que s’est-il passé ? L’histoire remonte aux années 1950. Traduire est l’une des premières applications de l’informatique, après le chiffrement des communications et les calculs balistiques. En 1954, IBM et l’université de Georgetown, à Washington, font la « une » des journaux en traduisant des phrases du russe vers l’anglais. La méthode utilisée est ­« naturelle ». On fournit à la machine un dictionnaire et les règles grammaticales et syntaxiques de la langue visée (ordre des mots, accords, genres…). Par exemple, si the, en anglais, précède un mot ­féminin, traduire par « la », sinon par « le », etc.

    Les linguistes sont évidemment requis pour élaborer ce modèle de langue, limité par la puissance des machines d’alors et par le nombre quasi infini de règles à transformer en lignes ­informatiques. La technique fera néanmoins les beaux jours d’IBM ou de Systran. Un système ­canadien de prévision météo, Taum-Météo, fonctionnera de 1977 jusqu’au début des années 2000 sur ce principe de règles.

    En 1966, la publication d’un rapport, dit « Alpac », jette cependant un froid. Le problème est plus ­difficile que prévu et loin d’être résolu, contrairement à ce que clamaient ses pionniers. Les financements, qui abondaient, fondent… Le domaine de l’intelligence artificielle connaît là l’un de ses ­premiers « hivers ».

    Ce refroidissement ne signifie cependant pas un arrêt complet. Chez IBM, dans les années 1980, des ingénieurs et chercheurs ressuscitent des idées plus anciennes, qui constitueront une ­seconde révolution dans le domaine. Au lieu de travailler comme un linguiste ou un traducteur, la machine fonctionnera désormais de façon probabiliste, en fournissant une traduction correspondant à la plus grande chance de voir cette proposition apparaître dans un corpus dit bilingue, contenant des paires de phrases traduites en deux langues. Si nice, en anglais, apparaît plus souvent comme « joli » que comme « beau », alors la machine choisira « joli » comme proposition. Idem pour des bouts de phrase.

    Vastes corpus bilingues

    Simple, à condition d’avoir de tels corpus. Les premiers utilisés proviennent des archives bilingues du gouvernement canadien ou de la Commission et du Parlement européens, pour plusieurs langues. Puis le Web se transforme en source abondante, plusieurs robots moissonnant ses pages en quête de traductions. Google devient alors un acteur majeur et abandonne, en 2007, le moteur de traduction à base de règles fourni par Systran, pour proposer sa « machine statistique de traduction », nourrie par près de cent millions de séquences de mots.

    Le monde académique réagit en amassant aussi son propre corpus. Les bases de données Gigaword ou ParaCrawl de Philipp Koehn en sont des exemples. Ce dernier, soutenu par l’Union européenne, est également l’auteur du programme Moses, dont la dernière version, qui date du mois d’octobre, est toujours utilisée par la Commission européenne.

    Puis nouvel hiver dans le domaine, avec des évolutions assez lentes. Jusqu’aux secousses de l’année 2014. Trois articles, quasi simultanés, l’un de chercheurs de Google, les deux autres de l’équipe de l’université de Montréal menée par Yoshua Bengio, expliquent comment de nouveaux algorithmes promettent de tout changer. Les mots-clés ne sont plus « linguistique » ou « statistique » mais « apprentissage » et « réseaux de neurones ». Ces derniers ont été inventés dans les années 1950 et remis au goût du jour, notamment par Yoshua Bengio, pour la reconnaissance de caractères manuscrits ou l’identification ­d’objets ou d’animaux dans les images.

    Ce sont des fonctions mathématiques simples (addition, multiplication) contenant des millions de paramètres ajustables, permettant de trouver la meilleure combinaison possible pour réponse à une question. Comme un peintre ­mélangeant plusieurs couleurs jusqu’à trouver la bonne. Pour la traduction, il s’agit d’ajuster les paramètres afin d’exhiber la fonction permettant de passer d’une phrase d’une langue à sa traduction, piochée toujours dans les vastes corpus bilingues. « Le petit chat tigré est mort » est présenté au système, et s’il répond « the big cat striped is dead », on le corrige, jusqu’à ce qu’il trouve la bonne version : « the little tabby cat is dead ». Et cela sur des millions de paires de phrases. « Formellement, apprendre, pour ces réseaux, c’est évaluer les paramètres de cette fonction qui associe une phrase source à une phrase cible », ­résume François Yvon.

    Bête et astucieux

    L’appellation réseau de neurones vient du fait que, dans le cerveau, les connexions entre neurones se renforcent ou disparaissent sans cesse. Une de leurs caractéristiques est qu’il leur faut ingurgiter beaucoup de données avant de pouvoir s’appliquer à des problèmes inconnus d’identification, de labellisation, de jeu…

    Les succès sont tels depuis 2012, année de la première victoire de tels systèmes en reconnaissance d’images, qu’ils se confondent désormais avec l’expression « intelligence artificielle ». Pourtant, en traduction, ils semblent plus ­« bêtes » que leurs prédécesseurs, puisqu’ils ne savent rien des langues et de leurs règles, et qu’ils cherchent juste la meilleure manière d’apparier des phrases (traduites par des humains).

    Mais on peut être bête et astucieux. L’idée-clé est qu’on peut abandonner le monde des mots pour celui des chiffres, évidemment plus familier pour les machines. L’astuce consiste à représenter la totalité des mots (d’un texte, de Wikipédia ou encore de directives européennes) dans un vaste espace, dans lequel deux mots de sens proche seraient géographiquement voisins. « Roi » serait proche de « reine », « chat » de « chien », « chats » de « chat »… Cette transformation assez abstraite, voire absconse, est possible… par apprentissage neuronal, comme l’a montré Yoshua Bengio en 2003.

    Puis, en 2007, Holger Schwenk – alors au Limsi et, depuis 2015, chez Facebook – l’applique pour la première fois à la traduction, avant qu’en 2012 le Limsi l’utilise à grande échelle dans un cadre de traduction statistique et que d’autres la perfectionnent. Le système est conçu pour apprendre à bien parler une langue, mot à mot, c’est-à-dire qu’il prédit le meilleur terme pour compléter le début d’une phrase. C’est en quelque sorte le ­fameux modèle de langue des linguistes des ­années 1950, mais qui se dispense de règles grammaticales écrites par des experts. Puis ce modèle est couplé aux statistiques pour faire le bon choix de traduction dans les énormes corpus.

    Plongements lexicaux

    Ces hybrides n’ont eu qu’un temps car, en 2014, les trois articles déjà cités arrivent à passer d’une langue à l’autre sans les statistiques à l’ancienne, grâce à ces représentations numériques appelées « plongement lexical », « sac de mots », ­« représentations continues » (word embedding en anglais)…. Les mots d’une phrase source dans une langue sont d’abord « encodés » dans un plongement lexical qui tient compte des mots l’entourant dans la séquence, avant d’être « décodés » dans la langue cible, selon un processus ­inverse. L’apprentissage des deux réseaux se fait en même temps, de manière que la sortie soit ajustée à l’entrée.

    Et ça fonctionne, comme l’ont successivement démontré l’université de Montréal, Google, Systran, Facebook, DeepL… en quelques semaines d’apprentissage. « C’est fascinant de voir que cette technique, qui reste encore opaque et mal comprise, fonctionne aussi bien », constate François Yvon. Il est vrai que les linguistes y perdent un peu leur latin ; l’énorme réseau de neurones à plusieurs dizaines de millions de paramètres reste assez mystérieux quant aux transformations qu’il fait subir aux mots…

    C’est même si fort que d’aucuns pensent qu’il y a peut-être du sens à chercher dans ces plongements lexicaux. En octobre, une équipe de Facebook a ainsi construit un dictionnaire de mots dans deux langues… sans avoir aucune information bilingue ! Les chercheurs ont « simplement » rapproché les deux représentations géométriques et numériques de chaque langue, grâce à des réseaux de neurones.

    Puis ils ont regardé quels mots étaient proches, et considéré qu’il s’agissait de leur traduction. « C’est bluffant car n’oublions pas qu’il n’y a aucune donnée bilingue dans le système. Certes il y a des erreurs, mais cela reste un exploit », estime Jean Senellart, qui a vérifié la validité de la ­méthode de ces collègues en cent lignes de code et un week-end. Car, ce qui est bluffant aussi avec ces réseaux de neurones, c’est que bien des algorithmes des Google, Facebook et autres sont ­libres et partagés, accélérant la diffusion des ­connaissances. Systran a lui aussi « ouvert » ses entrailles pour espérer attirer une communauté autour de ses systèmes.

    Idiomatismes

    Magiques ou pas, les résultats sont désormais là. « Il y a plus de fluidité dans les traductions depuis 2016 », constate Pierre Isabelle, tout juste retraité du Centre national de recherches du Canada. Son équipe a également testé le meilleur système ­actuel, DeepL, sur des phrases pièges. « 50 % ­d’erreurs en moins que les autres », écrivent les chercheurs dans un résumé de leur étude paru sur le site Medium. La plus grande faille concerne les idiomatismes. « Pédaler dans la choucroute » est littéralement traduit par « pedaling in sauerkraut ». « To be out to lunch » aurait été mieux.

    Mais ce ne sont pas les seuls problèmes. « Parfois le système dérape complètement ! », constate Pierre Isabelle. La qualité des données compte. Si un réseau n’apprend qu’à partir de la législation européenne, il ne saura pas ce que signifie le ­tutoiement, totalement absent du corpus… Idem pour un réseau spécialisé en finance, qui prendra un bank pour une banque, alors qu’il pourrait s’agir d’un banc de poissons.

    La qualité grimpe, certes, mais des sommets restent inaccessibles aujourd’hui. « Traduire non plus phrase à phrase, mais prendre en compte la totalité d’un document afin de préserver la cohérence stylistique ou lexicale est un défi. Les systèmes actuels y arrivent sur quelques dizaines de mots ; c’est déjà remarquable », note François Yvon. Mais pas toujours. Ainsi, DeepL a une ­mémoire de poisson rouge car il traduit « The car is red. It has four wheels » par « La voiture est rouge. Il a quatre roues. »

    Autre point faible, selon Yoshua Bengio, « malgré les quantités délirantes de données utilisées pour les entraîner, plus que ce qu’un humain pourrait voir en plusieurs vies, les erreurs faites par ces systèmes montrent qu’ils ne captent pas vraiment le sens commun, c’est-à-dire la compréhension générale du monde qui nous entoure. Pour cela il faudra aller au-delà des corpus de textes et de traductions, et s’attacher à associer les mots et les phrases à des réalités auxquelles ils font référence, et que l’ordinateur comprenne la nature de cette réalité, les relations de cause à ­effet… » L’absence de bon sens se pose d’ailleurs pour d’autres tâches cognitives « attaquées » par l’intelligence artificielle.

    La traduction orale en ligne de mire

    Les ingénieurs ont aussi leurs problèmes très terre à terre. Google reconnaît : « Les réseaux de neurones sont plus lents que les modèles ­statistiques et même si des progrès ont été faits, nous cherchons des améliorations. » En outre, « un modèle est long à entraîner [plusieurs ­semaines] et comme Google traduit plus de 100 langues, nous cherchons à mettre au point des modèles multilingues », indique un de ses porte-parole.

    Ce dernier point est relié à une autre question, à la fois technique et conceptuelle : que faire avec les langues peu courantes ou n’étant même pas écrites ? Le côté « bluffant » de l’encapsulation numérique pourrait être utile. « Une partie de ma recherche vise à trouver une représentation universellequi serait donc commune à toutes ces langues et qui serait en quelque sorte une représentation du sens », indique Holger Schwenk. Accessoirement, cela rendrait peut-être plus explicable le comportement de ces bêtes à traduire.

    Et la traduction orale ? Elle est aussi en ligne de mire, bien sûr, mais cumule deux difficultés. La première, la traduction, dont on vient d’exposer les limites. La seconde, la reconnaissance de la parole et sa transcription en texte, qui n’a rien d’évident non plus. « Les systèmes ont du mal avec les intonations, les ponctuations, les hésitations dans un dialogue… Bref, tout ce qui est spontané dans le langage », rappelle Laurent Besacier, professeur de l’université Grenoble-Alpes, qui vient de proposer une méthode évitant l’étape de transcription.

    Malgré les difficultés, des prototypes existent, comme dans Skype pour les systèmes d’exploitation Windows, ou chez la start-up Waverly Labs, dont on peut tester l’application sur smartphone, Pilot, en attendant que des oreillettes fassent aussi le travail, ou bien ­encore dans les cours d’Alex Waibel, de l’Institut technologique de Karlsruhe, en Allemagne, qui traduit ses conférences à la volée. Mais ils sont loin de la perfection.

  • Deux matins sans rêve
    Le sentiment de dépossession
    Mais qui vole qui ?

    Sarah me soutient et me fait rire
    Régis me répond, il a compris
    Ma demande, pourtant incompréhensible

    Je ne vais
    Pas
    Si mal

    Le suspect de l’attentat de New York
    Inculpé, Trump demande
    La peine de mort

    Journée d’open space
    On ne peut pas, tous les jours
    Rencontrer une merveilleuse Grecque au café

    Journée d’open space
    Journée molle, son seul nerf, tendu
    Le vacarme d’un souffleur de feuilles mortes

    Déjeuner
    Café et marche
    Avec Julien

    Je lui fais découvrir le parc des Guilands
    Qui recèle de trésors géo localisés
    Je n’aurais jamais cru

    La réalité, même triviale d’un parc
    S’épaissit désormais
    De dimensions virtuelles. Pas anodines

    Nous redescendons par des venelles
    Que je ne connaissais pas à Bagnolet
    En plein dans La Phrase urbaine de Bailly

    Je m’arrête dans un café où j’ai mes habitudes
    Plaisir d’un bref échange avec le couple de cafetiers
    Un peu de lecture : Essai sur le fou de champignons

    Retour dans l’open space
    Rien n’a bougé, rien n’a changé
    Mesure exacte de la vacuité

    J’ai bien marché ce midi
    Je sens sur moi une odeur
    De dehors et de sueur

    Rendez-vous à la nuit tombante
    À Belleville où je n’étais plus allé depuis, depuis…
    Vingt ans, est-ce possible ?

    Adrien légèrement en retard
    Je lui en veux, je suis harcelé
    Par les prostituées

    Nous traversons un petit atelier de bijouterie
    Au sous-sol duquel un studio d’enregistrement
    Sous une immense trappe

    http://www.desordre.net/musique/ellington.mp3

    Après la première prise d’Adrien
    Je fais mon Duke Ellington parlant de Coltrane
    Il ne fera pas mieux, on ne va pas l’embêter

    Faute de liserons d’eau
    On dîne chez Laurence et Ransley
    On rit beaucoup

    À l’autoradio on donne raison
    À un professeur de droit parce qu’il vend
    Ses livres à cent mille exemplaires

    Le professeur de droit
    Insiste lourdement à propos
    Des mérites d’IBM et justement se trompe

    Je conduis
    En colère contre
    Tant de propagande

    Je rentre exténué
    De cette semaine
    Tous azimuts

    #mon_oiseau_bleu

  • IBM Release Open Source Font, Here’s How To Use it on Ubuntu
    http://www.omgubuntu.co.uk/2017/11/use-ibm-plex-font-ubuntu

    Computer giant IBM launched a new open-source font last week. It’s called ’IBM Plex’ and in this post I show you how to set it as the default Ubuntu font. This post, IBM Release Open Source Font, Here’s How To Use it on Ubuntu, was written by Joey Sneddon and first appeared on OMG! Ubuntu!.

  • https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser-avec-antoine-garapon/matieres-a-penser-avec-antoine-garapon-jeudi-2-novembre-2017

    Quand à France Culture on présente désormais son invité en expliquant comme argument d’autorité que le livre de ce dernier s’est vendu à plus de cent mille exemplaires. Depuis quand cela lui donne raison ?

    Je suis assez surpris, par ailleurs, de l’insistance de ce professeur du droit du travail à répéter, à titre d’exemple, que lors de plans de licenciements (les fameux plans de sauvegarde de l’emploi , le mot sauvegarde ), ni Nestlé ni IBM (répété deux fois) ne se font avoir, que le droit du travail ne leur donne pas de difficultés particulières à contourner (alors autant leur donner les coudées franches sans doute), quand, en fait, il se trouve qu’IBM-France s’est fait retoquer l’année dernière sur son premier plan social, ce qui a été confirmé en appel.

    C’est marrant comment cela contamine ensuite tout le reste de ce que peut dire ce monsieur qui vend des livres à 100000 exemplaires.

  • « Heidegger n’a jamais cessé de participer à la mise en œuvre de la politique nazie »

    Dans une tribune au « Monde », la philosophe Sidonie Kellerer revient sur une récente découverte qui démontre que le penseur était toujours membre, en avril 1942, de la Commission pour la philosophie du droit, une instance nazie dirigée par Hans Frank, « le boucher de la Pologne ».
    LE MONDE | 26.10.2017 Sidonie Kellerer (Professeur de philosophie à l’université de Cologne)

    Tribune. Les Cahiers noirs, les carnets du philosophe, dont quatre volumes ont été publiés depuis 2014, montrent que Heidegger n’a pas hésité, durant les années du nazisme, à justifier « philosophiquement » ses propos antisémites. Pourtant, nombreux sont les chercheurs qui soutiennent que cet antisémitisme irait de pair avec une critique croissante du régime nazi. Ainsi, dans une tribune parue le 12 octobre dans Libération, Jean-Luc Nancy affirme-t-il – sans preuves – que Heidegger aurait « accablé » les nazis avec la dernière « virulence », dans ses textes des années 1930.
    Une découverte importante qui vient d’être faite en Allemagne confirme, s’il en était besoin, l’affinité en pensée et en actes qui existe entre Heidegger et le régime nazi. Elle concerne la participation de Heidegger à l’élaboration pratique du droit nazi.

    Nous savions, depuis le livre de Victor Farias Heidegger et le nazisme (Verdier, 1987), que Heidegger n’avait nullement renoncé, en avril 1934, à sa fonction de recteur de l’université de Fribourg par opposition au régime nazi. En effet, à peine avait-il cessé d’être recteur qu’il acceptait, au printemps 1934, de devenir membre de la Commission pour la philosophie du droit. Farias montrait qu’il y avait siégé au moins jusqu’en 1936, aux côtés, entre autres, de Carl Schmitt et d’Alfred Rosenberg, idéologue officiel du nazisme. Cette commission était intégrée à l’Académie du droit allemand, mise en place en juin 1933 par Hans Frank, juriste, qui occupait alors la fonction de commissaire du Reich chargé de la nazification du droit.

    « Hygiénisme racial »
    Emmanuel Faye avait poursuivi la recherche sur ce fait : en 2005, il mettait en évidence le lien étroit qui existe entre cet engagement pratique de Heidegger et sa pensée. Il rappelait que l’Académie pour le droit allemand avait élaboré les lois raciales de Nuremberg, dont la loi « pour la protection du sang et de l’honneur allemands » de 1935, qui interdisait les rapports sexuels et les mariages entre juifs et non-juifs. L’adhésion de Heidegger à la Commission pour la philosophie du droit, concluait Faye, pesait au moins aussi lourd que son engagement à Fribourg.
    En 1934, Heidegger décide d’intégrer cette commission. A cette époque, aucun des membres de la commission n’ignore que Hans Frank prône la stérilisation de ceux qu’il considère être de « caractère substantiellement criminel ». Son mot d’ordre : « Mort à ceux qui ne méritent pas de vivre. »
    Quels sont les objectifs de cette commission, que Frank appelle, dès 1934, « commission de combat du national-socialisme » ? En 1934, lors d’une réunion de la commission à Weimar, Alfred Rosenberg précise ses objectifs en professant qu’« un certain caractère juridique naît avec un certain caractère racial propre à un peuple » – ce caractère racial que le droit allemand a pour tâche de défendre face à ses « parasites ». L’objectif n’est pas de développer une philosophie du droit en général, mais de retrouver « le caractère de l’homme germano-allemand », et d’établir « quels dons et limitations constituaient son essence alors qu’il se tenait, ici, créateur ».

    Les membres de cette commission, qui œuvraient en toute conscience à l’élaboration d’un droit « aryen » raciste, devaient en outre travailler en étroite collaboration « avec les représentants de la raciologie allemande et de l’hygiénisme racial », raison pour laquelle un médecin, le psychiatre Max Mikorey, faisait partie de la commission.
    Découverte majeure
    Or Miriam Wildenauer, de l’université de Heidelberg, a récemment découvert, dans les archives de l’Académie du droit allemand, une liste datée des membres de la commission qui prouve que Heidegger est resté membre de cette instance au moins jusqu’en juillet 1942. C’est là une découverte majeure puisqu’elle établit que Heidegger ne s’est pas contenté de justifier l’idéologie nazie : il n’a jamais cessé de participer activement à la mise en œuvre de la politique nazie.
    Hans Frank, le président de la Commission pour la philosophie du droit, sera nommé, à partir de 1939, gouverneur général de la Pologne, où il organisera l’extermination des juifs et des opposants politiques, y gagnant le surnom de « boucher de Pologne ». Il finira condamné à mort par le tribunal de Nuremberg et sera pendu en 1946.
    Heidegger, qui, fin 1941, écrit dans les Cahiers noirs que « l’acte le plus haut de la politique » consiste à contraindre l’ennemi « à procéder à sa propre autoextermination », continue donc à siéger dans cette commission, au moins jusqu’en juillet 1942, alors que la « solution finale » a été décidée en janvier 1942, et que l’extermination des juifs d’Europe atteint son paroxysme. Il y siège sous la présidence de celui qui, à partir de 1942, organise personnellement le gazage des juifs en Pologne.

    Comme le souligne, à juste titre, Mme Wildenauer, il faudra poursuivre les recherches afin de déterminer précisément le rôle de l’Académie du droit allemand, et en particulier de cette commission, dans la mise en œuvre du génocide perpétré par les nazis. De futures recherches devraient également clarifier les raisons pour lesquelles la Commission pour la philosophie du droit fut la seule, parmi les autres commissions de l’Académie du droit allemand, à être tenue secrète par les nazis. Les protocoles des séances restent introuvables. Alfred Rosenberg n’en dit mot dans son journal.

    Pensée autoritaire
    Le débat autour de Heidegger revient régulièrement depuis l’après-guerre. Loin de tenir, comme le suggère M. Nancy, au refus d’accepter une philosophie qui dérange, cette persistance peut être rapportée à deux raisons principales. D’abord, Heidegger fit preuve d’une grande habileté à effacer après-guerre les traces de sa participation active au régime nazi, n’hésitant pas à « blanchir » plus d’une fois les textes qu’il publiait. Il est normal que le débat reprenne chaque fois que ces faits, longtemps dissimulés, resurgissent au fil des recherches.
    La seconde raison de cette résurgence tient à la manière dont Heidegger conçoit sa philosophie dès avant l’arrivée au pouvoir des nazis : pour lui, rien ne sert d’argumenter puisque tout se joue avant la discussion. Soit un Dasein – terme heideggerien qui désigne l’« être humain » – a une essence qui lui donne accès à l’Etre, soit il en est dépourvu. Raison et logique ne sont que l’échappatoire de ceux qui ne sont pas à la hauteur de l’Etre.

    Cette pensée autoritaire, qui criminalise la raison, imprègne aussi sa réception apologétique : dénégation des faits, procès d’intention et insultes plus ou moins directes tiennent alors lieu de discussion mesurée et argumentée. C’est ce refus d’une véritable discussion qui donne un aspect d’éternel retour du même au débat.
    Les totalitarismes ne sont pas, n’en déplaise à Jean-Luc Nancy, des « éruptions » du destin, c’est-à-dire des désastres sortis d’on ne sait où. Ils sont mis en œuvre par des individus à qui on peut en attribuer la responsabilité ; ils ont des causes économiques, politiques et sociales, qu’il nous incombe de déterminer et de comprendre.

    #Martin_Heidegger #Nazisme #Jean-Luc_Nancy

  • Watson, une révolution pour lutter contre le cancer ? Nous en sommes loin !
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/watson-une-revolution-pour-lutter-contre-le-cancer-nous-en-sommes-loin

    L’une des applications phares de Watson, le système d’intelligence artificielle d’IBM a longtemps été la fouille de données médicales et l’analyse des corpus d’articles de recherche sur le cancer. Force est pourtant de constater que les résultats annoncés ne sont pas au rendez-vous estime une remarquable enquête de Stat News (...)

    #A_lire_ailleurs #Technologies #IA #intelligence_artificielle #nossystemes #Santé

  • IBM pitched Watson as a revolution in cancer care. It’s nowhere close
    https://www.statnews.com/2017/09/05/watson-ibm-cancer

    three years after IBM began selling Watson to recommend the best cancer treatments to doctors around the world, a STAT investigation has found that the supercomputer isn’t living up to the lofty expectations IBM created for it. It is still struggling with the basic step of learning about different forms of cancer. Only a few dozen hospitals have adopted the system, which is a long way from IBM’s goal of establishing dominance in a multibillion-dollar market. And at foreign hospitals, physicians complained its advice is biased toward American patients and methods of care.

    @anne #machine_learning #cancer #santé #IBM

  • La blockchain fait son entrée dans la sécurité alimentaire via #ChannelNews

    Un groupe d’industriels de l’alimentation (Nestlé, McCormick, Golden State Foods, Walmart, Unilever…) s’est associé à IBM dans le secteur de la blockchain afin de renforcer la confiance du consommateur dans le système alimentaire mondial. Concrètement, il s’agit d’améliorer la sécurité alimentaire grâce à la technologie blockchain ...

    http://www.channelnews.fr/blockchain-entree-securite-alimentaire-75693

    #Blockchain #sécurité_alimentaire #multinationales

  • Le gouvernement allemand interdit le site Linksunten Indymedia, solidarité !
    https://atelier.mediaslibres.org/Le-gouvernement-allemand-interdit-le-site-Linksunten-Indymedia

    Le gouvernement allemand a interdit aujourd’hui le site web linksunten.indymedia.org ainsi que son logo.
    Traduction de l’article et des mises à jour d’Enough is enough et ressources en français.

    En anglais : https://enoughisenough14.org/2017/08/25/german-government-bans-linksunten-indymedia
    #indymedia #répression #mediaslibres

    • Selon les médias traditionnels allemands, la décision a été transmise à trois supposés "opérateurs" de la plate-forme indymedia. Les policiers ont mené plusieurs perquisitions, confisqué des ordinateurs, mais jusqu’à maintenant, ils n’ont procédé à aucune arrestation. Thomas Strobl (CDU), ministre de l’Intérieur du Bade-Wurtemberg, a déclaré aux journalistes que des interventions sont en cours. Le ministre fédéral de l’Intérieur Thomas De Mazière a déclaré que l’activité de Linksunten était contraire à "l’ordre constitutionnel".

      Le ministère fédéral de l’Intérieur a de son côté motivé cette interdiction par le caractère « contraire aux lois pénales » des objectifs et de l’activité du site web Linksunten Indymedia. Tous les logos Linksunten Indymedia sont désormais également interdits en Allemagne. (...)

      Mise à jour 18h27 : l’un des immeubles qui a été attaqué aujourd’hui est le Kulturtreff in Selbstverwaltung (KTS) à Freiburg, un centre social autogéré. D’après le ministre de l’Intérieur de l’État du Bade-Wurtenberg, 250 policiers ont été déployés pour les raids contre Linksunten (capture ci-dessous). Cinq immeubles ont subi un assaut.

      Les autonomes allemands dans la tourmente, Spiegelration
      http://www.liberation.fr/planete/2017/08/25/les-autonomes-allemands-dans-la-tourmente_1591906

      Le forum [sic] a été alors particulièrement actif, servant à organiser les manifestations, barrages mais aussi violences et dégradations en marge de la rencontre. Le site était depuis des mois dans le collimateur des services de renseignements. « Indymedia est devenu un espace online de non-droit, dont il est impossible de poursuivre les auteurs, à cause du haut degré conspiratif » de son activité, écrivaient les services de renseignements intérieurs allemands dans une note confidentielle, citée par le magazine Der Spiegel.

      #Linksunten

    • L’Allemagne a toujours été un pays précurseur sur le plan fichage et Informatique.
      – Fichage des Juifs avec les machines IBM déhomag, fabriquées sous licence.
      – Fichage généralisé des allemands durant la traque de la bande à Baader.
      ( Facebook n’existait même pas encore dans les romans de Science Fiction)
      – Et maintenant les sites contestataires.
      La répression a des précédents.

  • IBM want to encrypt everything

    https://www.wired.com/story/ibm-z-mainframe-encryption

    Data breaches and exposures all invite the same lament: if only the compromised data had been encrypted. Bad guys can only do so much with exfiltrated data, after all, if they can’t read any of it. Now, IBM says it has a way to encrypt every level of a network, from applications to local databases and cloud services, thanks to a new mainframe that can power 12 billion encrypted transactions per day.

    [...]

    The IBM Z mainframe locks data down with public 256-bit AES encryption—the same robust protocol used in the ubiquitous SSL and TLS web encryption standards, and trusted by the US government for protecting classified data. But the company’s breakthrough lies less in quality than it does quantity. Thanks to some proprietary on-chip processing hardware, IBM Z can encrypt up to 13 gigabytes of data per second per chip, with roughly 24 chips per mainframe, depending on the configuration.

    #encryption #IBM_Z

  • Diapo : les 20 processeurs mythiques de l’histoire de l’overclocking
    http://www.tomshardware.fr/articles/overclocking-cpu-processeur,5-197.html#xtor=RSS-100

    Depuis l’avènement du « PC compatible IBM », un certain nombre de processeurs se sont distingués par leur affinité toute particulière pour l’overclocking.

  • Mirage gay à Tel-Aviv
    Israël, comme tous les pays encore prisonniers des religions monothéistes, reste très homophobes. Mais #Tel-Aviv est une des capitales mondiales de l’homosexualité. Depuis quelques années, la propagande israélienne mesuré le profit qu’elle pouvait tire de la sympathie des gays occidentaux grâce à ce pinkwashing , camouflage de l’occupation et de la colonisation de la Palestine. Cofondateur de Gai Pied , puis journaliste à Libération et à La Tribune , fin connaisseur d’Israël, Jean Stern était bien placé pour enquêter sur ce ripolinage particulier de la « marque Israël ».
    Il en présente les acteurs et en éclaire les mécanismes : Gay Pride, Chanteurs trans, campagnes de publicité, émissions de télévision, invitations - souvent refusées - de personnalités étrangères, films homosexuels grand public ou pornographies et, bien sûr, déclarations démagogiques du premier ministre Benyamin Netanyahou et consorts. Ce reportage n’oublie pas la #Palestine, où les #gays subissent à la fois l’oppression d’une société traditionaliste et le chantage des autorités d’occupation.
    Dominique Vidal _ Le Monde Diplomatique juin 2017

    #Israël #Jean_Stern #homosexualité #pinkwashing

    Dans cette enquête inédite et à contre-courant, Jean Stern démonte une stratégie marketing et politique orchestrée par l’État israélien – le pinkwashing – qui consiste à camoufler la guerre, l’occupation, le conservatisme religieux et l’homophobie derrière le paravent sea, sex and fun d’une plaisante cité balnéaire, Tel Aviv. De Tsahal, armée affichée « gay-friendly », au cinéma – porno ou branché – empreint d’orientalisme, en passant par la frénésie nataliste chez les gays via la gestation pour autrui, l’auteur raconte l’envers du décor d’un rouleau compresseur. Ce « mirage rose » est décrié par les homosexuels palestiniens et les militants radicaux LGBT israéliens, juifs comme arabes.

    http://www.editionslibertalia.com/catalogue/hors-collection/jean-stern-mirage-gay-a-tel-aviv
    #homophobie
    Cofondateur de GaiPied en 1979, puis journaliste à Libération et à La Tribune, Jean Stern a publié Les Patrons de la presse nationale. Tous mauvais (La Fabrique, 2012).

    Paru dans CQFD n° 154, mai 2017. @cqfd

    LE PINKWASHING À L’HEURE DE TEL AVIV (OU ISRAËL SE RACHÈTE UNE IMAGE PINK)

    Publié aux #éditions_Libertalia, le livre de Jean Stern est une enquête inédite qui décortique la stratégie marketing de l’État israélien draguant la communauté gay occidentale. Rencontre avec l’auteur, cofondateur de Gai Pied, puis journaliste à Libération et actuel rédacteur en chef de La Chronique d’Amnesty International.

    CQFD : « Mirage gay à Tel Aviv » est une enquête sur ce que l’on appelle le pinkwashing. Est-ce que tu peux nous expliquer de quoi il s’agit ?

    Jean Stern : Je vais prendre un exemple simple avec le « greenwashing », qui consiste pour les entreprises à repeindre en vert leurs actions, à mettre par exemple des plantes vertes dans les sièges sociaux. Le pinkwashing apparaît en 2008 avec l’idée d’attirer la communauté gay occidentale à Tel Aviv pour tenter d’« adoucir » l’image d’Israël et de développer un nouveau tourisme. À partir de 2009-2010, une vraie stratégie marketing est pensée, élaborée, construite par la mairie de Tel Aviv, les hôteliers et le ministère du tourisme pour tenter de changer l’image d’Israël. Il faut rappeler qu’Israël était en dehors des grands circuits touristiques mondiaux jusqu’à la fin des années 2000. Et le gouvernement israélien s’est dit : il va falloir mettre en avant nos atouts. Tel Aviv, balnéaire, dotée de nouveaux lieux de sociabilité et dont l’image était en train de changer offrait un vrai potentiel. Ils ont trouvé le slogan : « Tel Aviv, la ville qui ne dort jamais ». Un slogan festif adapté aux hétéros mais qui marche aussi bien pour les gays. Israël a alors ciblé les médias gays, invités des dizaines de journalistes LGBT à Tel Aviv, fait des opérations de promo dans les clubs gays etc. Mais le pinkwashing a aussi et surtout permis un discours idéologique, avec cette idée sous-jacente : il y a des droits pour les gays en Israël, et ils n’en ont pas dans le monde arabe.

    Dans ton livre, on entre dans le détail puisqu’on découvre qu’une boîte de com’ basée aux Pays-Bas a été embauchée pour faire ce travail de marketing…

    Oui, il s’agit d’Outnow, une entreprise habituée à travailler avec des marques comme Orange, IBM mais aussi avec des villes comme Berlin, Vienne ou Copenhague. À partir de 2008, le gouvernement israélien a mis en place la structure « Brand Israël » directement reliée au cabinet de la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Tzipi Livni. Cette ancienne agente du Mossad, le service secret israélien, n’ignorait rien de l’image désastreuse de son pays. L’équipe de Livni a utilisé toutes les ressources du marketing pour l’améliorer. Des dizaines de millions de dollars ont été dépensés sur plusieurs années. Entre autres choses, le congrès de l’association mondiale du tourisme LGBT a été accueilli là-bas. Dès 2009-2010, un flux touristique s’est instauré. Aujourd’hui, des dizaines de milliers de touristes gays occidentaux se rendent chaque année à la semaine de la fierté gay, début juin. Un tourisme très rentable puisqu’il contribue à faire tourner les nombreux bars, clubs et hôtels de Tel Aviv. Même si Israël a investi beaucoup d’argent, le retour sur investissement est flatteur puisque cela a non seulement amené des gens à Tel Aviv mais a surtout contribué à changer l’image du pays chez les gays avec cette idée assez simplette mais qui hélas marche : « Un pays aussi sympa avec nous ne peut pas être aussi horrible qu’on le dit avec les Palestiniens. »

    Par ailleurs, on comprend dans ton livre qu’à travers ce plan marketing, Israël utilise le désir des gays occidentaux pour l’homme oriental.

    Israël a récupéré ce que l’on a appelé l’orientalisme sexuel dont on trouve les traces chez des écrivains du XIXe siècle comme Flaubert ou Gérard de Nerval. Dans son livre L’Orientalisme, Edward Saïd explique comment l’image du monde arabo-musulman était très liée au désir sexuel des hommes occidentaux pour « l’homme arabe ». Cet orientalisme sexuel a connu son âge d’or dans les années 1950-60 avec pas mal d’écrivains emblématiques qui s’installaient au Maroc, en Tunisie, mais aussi s’engageaient aux côtés des Palestiniens. Jusque dans les années 1970, nombre de gays occidentaux sont allés ainsi au Maroc, en Égypte ou en Tunisie, rencontrer des hommes arabes. Et de fait, ça marchait assez bien parce qu’on était dans une sorte de « pas vu pas pris » réciproque. Mais le durcissement des pays arabo-musulmans, comme le Maroc et l’Égypte, à l’égard des homosexuels, a rendu de plus en plus compliqué ce tourisme sexuel. Et puis le contexte post-11 septembre 2001 a fait qu’une partie des homosexuels sont devenus hostiles à l’islam, et aux Arabes en général. Cela a été la naissance de l’homonationalisme, et il faut aujourd’hui déplorer qu’une partie des homosexuels occidentaux soutiennent la droite et l’extrême droite dans la croisade mondiale contre l’Islam. Israël leur propose un genre de placebo d’Orient qui leur convient assez bien, et je raconte comment de ludique le séjour à Tel Aviv devient de plus en plus politique.

    Dans ce contexte particulier, comment vivent les homosexuels en Palestine ?

    Dans une société plutôt conservatrice et homophobe, les homosexuels sont harcelés, parfois arrêtés et torturés par la police palestinienne. Une situation qu’exploite Israël grâce à une unité de surveillance électronique (l’unité 8200). Il y a trois ans, 43 réservistes de cette unité ont publié un texte où ils dénoncent le travail qu’on leur demande. C’est-à-dire non pas la prévention du terrorisme mais la détection des homosexuels et des lesbiennes, des hommes adultères, des alcooliques, etc., afin de les soumettre à un chantage. Ceux qui acceptent de s’y soumettre deviennent des collabos et risquent la mort s’ils sont découverts. S’ils refusent, Israël peut les dénoncer à la police palestinienne, et c’est également un péril mortel pour eux. Derrière le sirupeux discours gay-friendly d’Israël que mon livre essaye de décrypter, il y a une réalité bien plus sombre. Mais en Israël, en dehors de Tel Aviv, la société reste majoritairement homophobe. Les jeunes LGBT sont harcelés, violentés. Au-delà de son objectif de faire oublier l’occupation de la Palestine, le pinkwashing est aussi un paravent qui cache la réalité peu reluisante de la société israélienne, homophobe, inégalitaire, de plus en plus raciste.

    Il y a aussi un chapitre sur l’utilisation de mères porteuses en Thaïlande, en Inde et ailleurs par les couples gays israéliens qui laisse sans voix…

    En commençant cette enquête il y a trois ans, j’étais surpris de croiser dans les rues de Tel Aviv des couples de garçons poussant des landaus avec des bébés. Je me suis aperçu qu’il y avait un baby-boom gay en Israël d’une ampleur considérable, unique au monde. On parle de plus de 10 000 naissances dans les couples de lesbiennes et de 5 000 dans les couples homosexuels à Tel Aviv depuis 2010. Pour les lesbiennes, c’est relativement simple puisque Israël est un des pays pionniers de la fécondation in vitro. Pour les gays c’est plus compliqué. Au début, ils ont eu recours à la coparentalité, avec des amies souvent lesbiennes. Et on se partage le temps de garde, une semaine chez l’un, une semaine chez l’autre. Mais petit à petit, ils ont préféré la gestation pour autrui (GPA), baptisée en Israël maternité de substitution. La GPA est devenue un vrai marché avec ses cours : c’est plus cher de louer une mère porteuse juive aux États-Unis qu’une femme non juive au Népal ou en Thaïlande. Pour donner une échelle des prix, cela va de 45 000 à plus de 150 000 dollars. Dans ce nouveau marché de l’enfant, fait d’hyper-capitalisme mêlé de nationalisme – il faut des fils pour peupler Israël – il y a quelque chose qui provoque le malaise. Il y aussi une sérieuse bagarre avec les religieux, dont le poids politique est important en Israël, sur la question de la judaïté de ces enfants. Pour la loi juive, on est juif par la mère. À l’exception de certaines mères porteuses aux États-Unis, la plupart ne sont pas juives. Ces questions éthiques sont en fait très politiques.

    Où est donc l’espoir ? Peut-être du côté du Black Laundry qui a marqué l’histoire de la défense des droits LGBT en Palestine / Israël dans les années 2000 ?

    Il y a eu effectivement au début des années 2000 un mouvement LGBT très novateur, Black Laundry, qu’on peut traduire par lessiveuse noire et qui prônait l’exact inverse du pinkwashing. Il y avait là aussi bien des filles, des garçons ou des trans palestiniens et israéliens. Ce mouvement mixte dans tout les sens du terme a su mener une lutte à la fois contre le pinkwashing alors naissant mais aussi et surtout contre l’occupation, qui est la question centrale en Israël. Ce mouvement a fini par se déliter et beaucoup de ses militants ont d’ailleurs quitté le pays pour Berlin. Mais après plus de dix ans d’atonie, et pendant que les homos réacs jouissent de leur bonne fortune dans leurs luxueux penthouses de Tel Aviv, on assiste depuis quelque temps à une petite renaissance de l’expression de la radicalité LGBT, notamment avec des groupes palestiniens qui tentent de se réapproprier la culture queer arabo-musulmane et de se développer à l’intérieur même des Territoires occupés. C’est difficile, car il leur faut combattre sur tous les fronts, dénoncer ce pinkwashing qui les présente comme des victimes de l’homophobie de leur société, alors qu’Israël contribue largement à leur oppression. Il ne faut pas se leurrer, le combat est très dur, contre la famille, la police, l’armée et un discours qui nie leur identité pour les LGBT palestiniens, contre une société parfois hystériquement homophobe et une extrême droite de plus en plus violente en Israël pour les LGBT israéliens. C’est d’ailleurs en Palestine et en Israël que les mirages du pinkwashing sont souvent le plus violemment critiqués, et cela a quelque chose de réconfortant, surtout vu de France, où il est si difficile de critiquer Israël. Toutes les arnaques ont cependant une fin.

    Propos recueillis par Martin Barzilai


    • @lundimatin

      En Tchétchénie, on persécute les homosexuels. Voici peu de jours, la radio rapportait que le gouvernement turc faisait tirer à balles en caoutchouc sur la Gay Pride place Taksim. Ces horreurs ne se produiraient certes pas en Israël. En effet, le pays est devenu « gay friendly ». C’est ce que nous rapporte Jean Stern dans ce #Mirage_gay qui est une enquête rondement menée sur l’entreprise de pinkwashing lancée par l’État israélien afin de séduire et d’attirer les homosexuels du monde entier. L’énoncé peut paraître caricatural, mais il ne l’est pas du tout. Nous avons bien affaire ici à une hénaurme opération de com’, comme aurait dit le père Ubu et qui, ce qui ne gâte rien, alimente aussi la pompe à phynances… « Lancée en 2009, la conquête publicitaire des gays aura pour cadre une opération plus globale, Brand Israel, “Vendre [lamarque] Israël”. Principe de base : faire oublier l’occupation de la #Palestine, voire son existence. » Le concepteur de l’opération est un diplomate, Ido Aharoni, qui a travaillé aux États-Unis avant de revenir au ministère des Affaires étrangères à #Jérusalem. Il expose ainsi sa stratégie : « Chasser de l’esprit mondial le mur de séparation, Jérusalem et les hommes en noir, l’aspect guerrier et religieux du pays [1] » et « faire du Web un allié » – en investissant pour cela tout l’argent nécessaire.

      https://lundi.am/Mirage-gay-a-Tel-Aviv-Jean-Stern

      Cofondateur de #GaiPied en 1979, puis journaliste à Libération et à La Tribune, Jean Stern a publié Les Patrons de la presse nationale. Tous mauvais (La Fabrique, 2012). En mars 2017 paraissait Mirage gay à #Tel_Aviv aux éditions Libertalia. En plus de cet entretien, vous pouvez lire une recension de l’ouvrage dans notre édition estivale.

      https://lundi.am/Pinkwashing-a-Tel-Aviv

  • BOYCOTT the June 19 Tech Summit
    https://techsolidarity.org/boycott_the_june_19_summit.html

    Boycott the Trump Summit

    On Monday, June 19, the CEOs of at least six major tech companies plan to fly to the White House to attend a meeting with Donald Trump. The known attendees are:

    Jeff Bezos, Amazon
    Satya Nadella, Microsoft
    Tim Cook, Apple
    Safra Catz, Oracle
    Ginny Rometty, IBM
    Eric Schmidt, Alphabet (aka Google)

    The remit of the group will be to “transform and modernize” government information technology and digital services, under the leadership of Jared Kushner, the president’s son-in-law.

    This meeting doesn’t have to happen. Tech employees have the power to stop it.

    We’ve learned in the last six months that there is no clean way to do business with the Trump Administration. The President does not respect boundaries or institutions. You are either for him, or against him. That decision doesn’t belong to our CEOs; it belongs to us as an industry.

    Tech executives met with Trump once before, in a famously awkward December meeting in Trump Tower. They know perfectly well who they’re dealing with, and yet they’re choosing to offer their tacit support to:

    - A president who has attempted to bar people, including our own neighbors and colleagues, from entering the United States based on their religious beliefs or national origin.
    - A president who has boasted on tape of his history of sexual assault.
    - A president who has made shameless use of his office to profit his many business interests.
    - A president who has unilaterally withdrawn the United States from the Paris agreement, and makes public statements doubting the existence of climate change.
    - A president whose Administration is even now passing a bill in secret to deprive millions of Americans of health care.
    - A president who fired his own FBI director for investigating his Administration, and who now accuses him of perjury.
    - A president whose agenda for tech includes dismantling the few remaining protections on online privacy, and eliminating net neutrality.

    Appel au boycott de la réunion des Gafam avec Trump le 19 juin 2017.

  • Derrière le rebondissement de l’affaire Grégory, l’aide d’une intelligence artificielle
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/06/15/derriere-le-rebondissement-de-l-affaire-gregory-l-aide-d-une-intelligence-ar

    Dans une affaire aussi ancienne que celle du petit Grégory, retrouvé mort noyé dans la Vologne le 16 octobre 1984, nulle mémoire d’homme n’est suffisante pour lister les innombrables pièces de ce dossier hors norme, qui obnubile la France depuis trente-trois ans. C’est notamment avec l’aide d’une intelligence artificielle que l’enquête a connu un nouveau rebondissement, mercredi 14 juin, avec le placement en garde à vue de trois membres de la famille Villemin.

    Ce coup de pouce informatique, c’est le logiciel ANB (Analyst’s Notebook) qui l’a fourni. Développé à partir d’une suite de logiciels créés il y a une dizaine d’années par la société I2, rachetée depuis par la société IBM, ANB est aujourd’hui utilisé dans la plupart des dossiers d’homicides. Il permet, en effet, de centraliser l’ensemble des données d’une enquête et de les mettre en regard pour en déterminer les pistes de travail et les hiérarchiser.
    […]

    En pratique, les analystes rentrent dans une base de données « les éléments les plus utiles pour les enquêteurs », explique au Parisien le colonel Didier Berger, chef du Bureau des affaires criminelles (BAC) de la gendarmerie : « Cela peut être la précision d’une conversation, le lieu et l’heure où un témoin déclare avoir été. » Un travail méthodique et titanesque, peu importe l’ampleur de l’enquête. Cité par L’Alsace, le colonel François Després, commandant de la section de recherches de Strasbourg, explique ainsi avoir « brassé trois millions de données » dans une affaire de vol de vélos.

    Ensuite, le logiciel « d’analyse et de représentation visuelle » met en forme ces informations « sous forme de graphes relationnels ou événementiels », peut-on lire dans une délibération de décembre 2011 de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), saisie par le ministre de l’intérieur concernant la mise en œuvre de logiciels de rapprochement judiciaire à des fins d’analyse criminelle.

  • Data scolaire : Des industriels et des syndicats saisissent le ministre contre la directive GAFAM (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2017/05/19052017Article636307783633880791.aspx

    L’Ecole a-t-elle vraiment le droit de fournir les données des élèves aux grands groupes d’Internet , le GAFAM (Google Apple Facebook Amazon Microsoft) ? La question se pose après la révélation par le Café pédagogique, le 16 mai, d’un courrier du Directeur du numérique pour l’éducation, Mathieu Jeandron, invitant les responsables académiques à fournir aux GAFAM les annuaires des établissements. Des industriels, investis dans les ENT demandent des comptes dans un courrier que le Café pédagogique s’est procuré. Le Snes Fsu et la Cgt Education saisissent le nouveau ministre de ce qu’ils considèrent comme un « revirement lourd de conséquences ».

    #éducation #données_personnelles #GAFAM

  • WindsorGreen : les plans du casseur de chiffrement de la NSA en libre accès

    http://www.silicon.fr/windsorgreen-plans-casseur-chiffrement-nsa-174537.html

    Nouvelle affaire embarrassante pour le renseignement américain. Selon The Intercept, les plans d’un ordinateur top secret dédié à casser le chiffrement étaient en libre accès sur Internet. Baptisé WindsorGreen, ce système est une initiative conjointe du département de la Défense américain, d’IBM et de l’Université de New York, qui héberge un institut de mathématiques et d’informatique à hauts performances reconnu. C’est en explorant les systèmes de ce dernier qu’un chercheur en sécurité – baptisé Adam par nos confrères (ce n’est pas son vrai nom) – a débusqué en décembre dernier un serveur de sauvegarde librement accessible via Internet.

    Les documents explosifs découverts par Adam étaient en libre accès sur les systèmes de l’université de New York, même pas protégés par un couple login / mot de passe. Le chercheur s’est simplement servi de Shodan.io, le moteur de recherche d’objets connectés, pour débusquer le système de stockage où résidaient ces données. Et les documents n’étaient absolument pas chiffrés, ce qui s’avère savoureux étant donné l’objectif de cette initiative, ni même protégés derrière un firewall.

    Ces documents datant d’entre 2005 et 2012 décrivent l’avancée du projet WindsorGreen. Ils suggèrent que ce système a pu avoir été mis en production à partir de 2014 au plus tôt. Le système, refroidi à l’eau, renfermerait 128 millions de cœurs de calcul.

    Selon Andrew Huang, un chercheur en technologies de calcul à hautes performances, interrogé par The Intercept, WindsorGreen a de bonnes chances de surclasser tout système du Top500 (le classement des 500 ordinateurs les plus véloces de la planète) sur des tâches reliées à la cryptographie. A l’époque de sa sortie et même probablement encore aujourd’hui. Insuffisant malgré tout pour casser les algorithmes les plus récents, selon lui. « Tant que vous utilisez des longueurs de clefs suffisantes et des hashes de génération récente, vous devriez être protégé », estime Andrew Huang. Même si WindsorGreen offre un avantage d’un facteur 100 par rapport à tout autre système existant en matière de décodage, « cela reste dérisoire comparé à la robustesse additionnelle offerte par le passage de clefs RSA 1024 bits à des clefs de 4096 bits ou par le passage de SHA-1 à SHA-256 », reprend le chercheur.

  • Les petits secrets de l’informatique cognitive

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/05/08/les-petits-secrets-de-l-informatique-cognitive_5124376_1650684.html

    Plusieurs progrès en mathématique et en informatique concourent aux succès actuels de l’intelligence artificielle.

    L’apprentissage

    C’est actuellement la reine des méthodes, celle qui a rajeuni le bon vieux concept d’intelligence artificielle, né après-guerre avec l’informatique. Avant cette invention, pour qu’une machine reconnaisse la présence d’une tumeur dans une image par exemple, il fallait qu’elle suive une liste de règles préétablies par les spécialistes (couleur, contraste, localisation, forme…). Cela supposait de grandes connaissances biologiques et… fonctionnait mal.

    Désormais, on montre à la ­machine des milliers d’images pathologiques ou normales et on la « sanctionne » si elle se trompe. La « sanction » consiste à changer ses milliers de paramètres afin qu’elle se rapproche de la bonne solution. Tout comme le peintre cherche le bon mélange en ajoutant plus ou moins de couleur à sa mixture. A la fin de cette procédure, le système classe correctement n’importe quelle image.

    Plusieurs méthodes d’apprentissage existent mais, en 2012, l’une d’elles s’est imposée lors d’une compétition d’informatique en reconnaissance d’image : les réseaux de neurones profonds (ou deep learning). Par analogie avec le fonctionnement des vrais neurones, des connexions se renforcent numériquement quand elles conduisent à la bonne ­réponse. Depuis, ces réseaux servent pour analyser des images mais aussi des textes, des voix, faire de la traduction…

    Le big data ou les méga-bases de données

    Les données sont la ­solution mais aussi le problème. L’apprentissage par réseaux de neurones ne fonctionne pas s’il y a trop peu d’exemples, mais d’autres techniques existent pour pallier ces manques, comme l’exploration d’arbres aléatoires de décision ou la classique régression linéaire (trouver la meilleure droite joignant plusieurs points).

    Autre problème, les données sont souvent « sales », c’est-à-dire de natures très diverses. En santé, un patient peut être associé à ses informations personnelles, à ses milliers de mutations génétiques, à ses images d’IRM, ses résultats d’analyses biologiques, ses notes de visite chez le médecin… Devant cette quantité et cette hétérogénéité, les ingénieurs ont imaginé de nouvelles manières de stocker et traiter l’information. Le secteur de la santé bénéficie de ces innovations inventées par les moteurs de recherche (Google), le commerce en ligne (Amazon) ou les réseaux sociaux (Facebook).

    Les bases de connaissances

    Autre retour de vieilles idées : les ontologies ou bases de connaissances. Ces mots barbares désignent l’art et la manière de donner du sens à une information. Un ­ordinateur ne comprend pas la phrase : « Le chanteur Elvis Presley est né à Memphis. » Sauf si elle est écrite pour lui, avec des indications que chanteur est un métier, qu’Elvis est un prénom, que Memphis est une ville… Toute l’encyclopédie Wikipédia a ainsi été transformée en base de connaissances, de manière à être comprise par des machines. Et c’est ainsi que les moteurs de recherche ou les ­assistants personnels des téléphones portables comprennent des phrases entières et y répondent. Ou que le système Watson d’IBM sait extraire des informations pertinentes d’articles scientifiques.

    Les machines

    Tous ces concepts échoueraient si la puissance de calcul et les mémoires informatiques n’avaient pas suivi. Les processeurs de cartes graphiques des consoles de jeux sont maintenant utilisés pour ces calculs scientifiques, car ils sont construits pour répéter des opérations simples des millions de fois par seconde. L’un des leaders de ces architectures, Nvidia, est même devenu un acteur majeur du domaine de ­l’intelligence artificielle.