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  • Ce que révèle l’enquête judiciaire sur les agissements du cimentier Lafarge en Syrie

    http://www.lemonde.fr/international/article/2017/09/20/ce-que-revele-l-enquete-judiciaire-sur-les-agissements-du-cimentier-lafarge-

    « Le Monde » a eu accès à l’enquête sur les activités de Lafarge qui tentait de préserver sa cimenterie en Syrie pendant la guerre civile. Des responsables ont reconnu le versement de sommes à l’EI.

    Une date suffit à condenser le parfum de soufre qui émane de ce dossier. Le 29 juin 2014, l’organisation Etat islamique (EI) proclame l’instauration du « califat » : un immense territoire à cheval entre l’Irak et la Syrie bascule « officiellement » sous le joug de l’organisation terroriste. Le même jour, à Rakka (Syrie), un cadre d’une usine du cimentier français Lafarge, située dans le nord du pays, informe par mail ses supérieurs qu’il a pris rendez-vous avec un « responsable de l’Etat islamique » pour négocier la sécurité des employés du site.

    Ce rendez-vous surréaliste marque le point culminant d’un engrenage commencé trois ans plus tôt. Depuis son implantation en Syrie, fin 2010, Lafarge n’a qu’une obsession : maintenir coûte que coûte l’activité de son usine de Jalabiya, à 87 kilomètres de Rakka, quitte à financer indirectement des organisations terroristes. Une aventure industrielle hasardeuse qui se conclura de façon dramatique, le 19 septembre 2014, par la prise de la cimenterie par les troupes de l’EI.

    Après la révélation de ce scandale par Le Monde, en juin 2016, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, en octobre 2016, faisant suite à une plainte du ministère des finances pour « relations financières illicites entre la France et la Syrie ». Dans cette enquête confiée aux douanes judiciaires, que Le Monde et Le Canard enchaîné ont pu consulter, les neuf principaux responsables de Lafarge – fusionné en 2015 avec le suisse Holcim – et de sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS) ont été entendus.

    Leurs auditions décrivent de l’intérieur les mécanismes qui ont entraîné l’entreprise dans ce naufrage judiciaire et moral. Elles racontent, mois par mois, l’entêtement d’un groupe aveuglé par une obsession : ne pas abandonner la cimenterie LCS, promise à l’appétit destructeur des belligérants, afin de conserver un avantage stratégique dans la perspective de la reconstruction du pays.

    Cette enquête révèle deux faits majeurs. Tout d’abord, la décision du leader mondial des matériaux de construction de rester en Syrie a reçu l’aval des autorités françaises, avec lesquelles le groupe était en relation régulière entre 2011 et 2014. Ensuite, les responsables de l’usine ont omis de préciser aux diplomates le prix de leur acharnement : plusieurs centaines de milliers d’euros versés à divers groupes armés, dont 5 millions de livres syriennes (20 000 euros) par mois à l’EI.

    La conclusion des douanes est sans appel : Lafarge a « indirectement » financé des groupes « terroristes », par le truchement d’un intermédiaire, produisant au besoin « de fausses pièces comptables ». Et si seuls trois responsables ont avoué avoir eu connaissance de ces pratiques, « il est tout à fait vraisemblable que d’autres protagonistes aient couvert ces agissements », dont l’ex-PDG du groupe, Bruno Lafont, le « directeur sûreté », Jean-Claude Veillard, et « certains actionnaires ».

    Aucun de ces responsables n’a été amené à s’expliquer devant un tribunal à l’issue de cette enquête. Mais les investigations suivent leur cours. Une information judiciaire, ouverte le 9 juin 2017 pour « financement du terrorisme » et « mise en danger d’autrui » après une plainte déposée par l’ONG Sherpa, a été élargie, le 23 juin, aux faits visés par le travail des douanes.

    2008-2010 : le pari de Lafarge en Syrie

    L’engrenage qui a conduit Lafarge à se compromettre dans le conflit syrien débute à la fin des années 2000. En 2008, le cimentier, qui vient de racheter la société égyptienne Orascom afin de renforcer son implantation dans la région, valide la construction d’une usine dans le nord de la Syrie, près de la frontière turque. Deux ans plus tard, la cimenterie LCS sort de terre. L’investissement s’élève à 680 millions de dollars, l’amortissement est prévu sur vingt ans. Mais l’histoire va quelque peu bousculer ces prévisions comptables.

    Mars 2011 : le début des troubles

    L’usine vient à peine de commencer sa production de ciment quand d’importantes manifestations embrasent le sud du pays et se propagent rapidement aux principales agglomérations. En relation avec les autorités françaises, les responsables du groupe décident de rester.

    « On est informés, forcément. On avait vu ce qui s’était passé pour les “printemps arabes”, mais on était dans l’incapacité totale d’anticiper et de prévoir », explique l’ancien PDG de Lafarge Bruno Lafont, devant les enquêteurs des douanes judiciaires. « L’usine est au nord, près de la frontière turque, très isolée. Au début, et pendant toute l’année 2011, il ne se passe absolument rien », tempère Bruno Pescheux, PDG de LCS jusqu’en juin 2014.

    Tout au long de son aventure syrienne, Lafarge est resté en contact permanent avec l’ambassade de France à Damas – qui sera fermée par Nicolas Sarkozy en mars 2012 –, puis avec l’ambassade de France en Jordanie. Jean-Claude Veillard, un ancien fusilier marin dans les forces spéciales et les commandos, est également en relation avec la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).

    « Jean-Claude avait de bons contacts avec les services, notamment la DGSE », explique Eric Olsen, ancien DRH, puis directeur général de Lafarge. Il « me tenait informé des mouvements des Kurdes et de l’Armée syrienne libre, poursuit-il. Je comptais sur l’expertise et la protection de l’Etat français pour nous tenir au courant ».

    Chaque mois, au siège de Lafarge à Paris, un comité de sûreté réunissant les opérationnels, le département juridique, l’assurance, le directeur du siège et les ressources humaines fait le point sur les pays où le groupe est implanté, dont la Syrie.

    Mai 2011 : les premières sanctions

    Le 9 mai 2011, le Conseil de l’Union européenne (UE) adopte un embargo sur les armes et le pétrole syriens. Celui-ci sera étendu le 18 janvier 2012 pour un ensemble élargi de matériaux, notamment certains ciments. A cette époque, Lafarge, dont le marché est local, ne s’estime pas concerné par les sanctions. « D’après ce que j’avais compris, explique Bruno Pescheux, il s’agissait essentiellement de prohibition d’exportations depuis la Syrie vers l’UE. Or, nous étions dans l’autre sens, on importait. »

    Décembre 2011 : Total quitte la Syrie

    Le 1er décembre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme déclare la Syrie en état de guerre civile. Quatre jours plus tard, le pétrolier Total annonce son départ du pays. Dans les mois qui suivent, Air liquide et les fromageries Bel plient bagages à leur tour. Fin 2012, Lafarge est le dernier groupe français présent en Syrie.

    « Pourquoi Lafarge reste en Syrie ?, demandent les enquêteurs aux responsables du cimentier.

    – On pouvait toujours fonctionner en sécurité et en conformité. Donc on a continué, répond laconiquement Bruno Lafont.

    – Mais en janvier 2012, la situation dégénérait…, intervient l’enquêteur.

    – Ce n’est pas ce que disait le Quai d’Orsay, insiste Christian Herrault, ancien directeur général adjoint opérationnel du groupe. Le Quai d’Orsay dit qu’il faut tenir, que ça va se régler. Et il faut voir qu’on ne peut pas faire des allers-retours, on est ancrés et, si on quitte, d’autres viendront à notre place… »

    Juillet 2012 : l’évacuation des expatriés
    A l’été 2012, l’armée du régime perd le contrôle de la frontière turque. A l’ouest, la zone passe sous l’emprise des Kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD), à l’est, sous celle de l’Armée syrienne libre et de divers groupes islamistes. La ville de Kobané, à 55 kilomètres de l’usine, est tenue par les Kurdes, tandis que Manbij, à 66 kilomètres, est sous le contrôle des rebelles.

    « Cette nouvelle redistribution des cartes ne vous fait-elle pas craindre pour vos salariés et votre usine ?, s’enquiert l’agent des douanes.

    – Un peu, oui, répond M. Lafont. Mais, là encore, je me fie à ce que mes collaborateurs me disent. »

    Les « collaborateurs » de M. Lafont semblaient pourtant bien au fait des risques encourus par le personnel du site. « On a même interrompu l’usine à l’été 2012, faute de sûreté suffisante », relate M. Pescheux. Le directeur de la cimenterie demande alors aux employés chrétiens et alaouites de ne plus venir travailler, pour raison de sécurité. Les expatriés – une centaine de salariés sur plus de 300 – sont quant à eux exfiltrés du pays en juillet 2012.

    A partir de la fin de l’été, seuls les employés sunnites et kurdes sont autorisés à continuer à travailler sur le site. Afin de limiter les trajets, de plus en plus périlleux, leur patron leur demande de se domicilier à Manbij, ou d’emménager directement dans la cimenterie. M. Pescheux, lui, déménage ses bureaux de Damas au Caire, en Egypte, d’où il dirige l’usine à distance, en toute sécurité.

    Malgré la dégradation de la situation, le directeur de LCS justifie devant les enquêteurs la décision de maintenir l’activité du site avec le personnel local : « L’idée était de préserver l’intégrité de l’usine en la faisant fonctionner, même de manière discontinue. On voulait éviter la cannibalisation de l’usine, qui serait arrivée si elle avait été perçue comme à l’abandon. »

    Davantage que le profit immédiat – la production de ciment a rapidement chuté, passant de 2,3 millions de tonnes en 2011 à 800 000 tonnes en 2013 –, c’est la volonté acharnée d’occuper le site dans la perspective de la reconstruction du pays qui motivera les décisions du groupe. A cette date, personne, au sein de l’entreprise, pas plus qu’au Quai d’Orsay, ne semble anticiper la tragédie dans laquelle la Syrie est en train de sombrer.

    Septembre 2012 : une « économie de racket »

    A la fin de l’été 2012, la situation dégénère. « L’économie de racket a commencé en septembre ou octobre 2012 », se souvient M. Herrault. En septembre, deux responsables du groupe, Jean-Claude Veillard, le directeur de la sûreté, et Jacob Waerness, gestionnaire de risque sur le site de l’usine LCS, se rendent à Gaziantep, en Turquie, pour y rencontrer des milices de l’opposition syrienne.

    « Il était très clair qu’elles étaient indépendantes et ne voulaient pas se coordonner. Et il était très clair qu’elles voulaient taxer ce qui passait par les routes, poursuit M. Herrault. C’était clairement du racket, même si c’était les “bons” qui rackettaient. Tous les six mois, on allait voir le Quai d’Orsay, qui nous poussait à rester.

    – Vous vous souvenez du nom de ces milices ?, demande l’enquêteur.

    – Ah non, elles changent d’allégeance… Ce qui était un peu fou, c’est que toutes ces milices étaient alimentées en armes et argent par le Qatar et l’Arabie saoudite, sous le regard américain, sans aucun discernement. On aime bien mettre des noms sur les choses, mais là-bas rien n’est si simple… »

    A l’issue de la réunion de Gaziantep, LCS missionne un ancien actionnaire minoritaire de l’usine, Firas Tlass, pour monnayer la sécurité de ses employés sur les routes. Entre septembre 2012 et mai 2014, cet homme d’affaires – fils de l’ex-ministre de la défense du président Bachar Al-Assad, ayant fait défection au régime – se voit remettre entre 80 000 et 100 000 dollars par mois pour négocier avec les groupes armés qui tiennent les checkpoints autour de l’usine.

    A cette période, l’Etat islamique en Irak, ancêtre de l’EI, n’a pas encore fait irruption dans la guerre civile syrienne. L’usine est en revanche encerclée par les milices kurdes et des groupes islamistes, dont le Front Al-Nosra. Selon le directeur de l’usine, M. Pescheux, il n’existait pas de liste précise des destinataires des fonds versés par Firas Tlass : « Ceux qui gardaient un checkpoint pouvaient changer d’allégeance », assure-t-il.

    Octobre 2012 : neuf employés kidnappés

    En octobre 2012, neuf employés de l’usine sont pris en otage. Le directeur sûreté de Lafarge, M. Veillard, raconte : « Ces employés alaouites avaient été écartés de l’usine pour leur sécurité confessionnelle. Ils étaient au chômage technique, à Tartous [dans l’ouest de la Syrie]. Ils étaient payés jusqu’au jour où le DRH de l’usine leur a demandé de venir percevoir leur salaire à l’usine. Les neuf employés sont venus en bus, via Rakka, et se sont fait enlever par des Kurdes, puis [ont été] revendus à des milices locales. Lafarge a payé 200 000 euros, en livres syriennes. »

    Avril 2013 : Lafarge, « c’est le drapeau français »

    Début 2013, le pays bascule dans une nouvelle ère. Le 6 mars, Rakka est prise par différents groupes islamistes, dont le Front Al-Nosra, qui prête allégeance à Al-Qaida et tombe donc sous le coup des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU. Un mois plus tard, le 9 avril, l’Etat islamique en Irak, qui s’est implanté en Syrie, se rebaptise « Etat islamique en Irak et Levant » (EIIL). Le groupe prend le contrôle de Rakka le 13 juin.

    « Comment Lafarge peut-elle conserver une usine dans cette guerre qui devient de plus en plus sale, qui dégénère ? demande un enquêteur aux dirigeants du groupe.

    – C’est là où on se pose la question si on reste ou pas, répond le PDG, Bruno Lafont. On commence à penser qu’on va se replier. On a eu des feedbacks de nos gars. On pouvait visiblement continuer.

    – Ce qu’il faut comprendre, c’est que lorsque cette guerre a commencé, l’usine venait de démarrer, insiste le patron de l’usine, Bruno Pescheux. On pensait que quand tout serait fini, il y aurait au moins une cimenterie qui pourrait fournir du ciment pour reconstruire la Syrie…

    – On allait voir, tous les six mois, l’ambassadeur de France pour la Syrie [à Paris], et personne ne nous a dit : “Maintenant, il faut que vous partiez”, précise Christian Herrault. Le gouvernement français nous incite fortement à rester, c’est quand même le plus gros investissement français en Syrie et c’est le drapeau français. Donc oui, Bruno Lafont dit : “On reste.” »

    Octobre 2013 : « Daech s’inscrit dans le paysage »
    Le 11 octobre 2013, le Conseil européen confirme les sanctions à l’encontre de certaines entités terroristes, dont le Front Al-Nosra, Al-Qaida et l’EIIL. « Pourquoi Lafarge a pris le risque de rester en Syrie, où ces trois organisations sont présentes ? », demande l’enquêteur. La réponse du directeur général adjoint opérationnel est un pur modèle de rationalisation économique :

    « On gérait les risques par cette économie de racket, et il n’y a pas eu de phénomène marquant jusqu’à fin 2013 », explique Christian Herrault, oubliant au passage l’enlèvement de neuf employés alaouites de l’usine un an plus tôt.

    « Quel est ce phénomène marquant ?

    – Daech s’inscrit dans le paysage. Ils affichent la volonté de taxer les routes. Un des chefs se réclamant de Daech convoque Bruno [Pescheux] et Jacob [Waerness] à Rakka (…). C’est Firas [Tlass], ou un de ses hommes, qui y va et voit la situation. Daech vient dans la liste des racketteurs, ça fait 10 % des sommes, dont la moitié était pour les Kurdes.

    – A ce moment-là, que vous dit le Quai d’Orsay ?

    – Pas de changement de leur position. Encore une fois, pas de solution intermédiaire, soit on partait, soit on restait. Le rackettage de Daech, c’était l’équivalent de 500 tonnes… Sachant qu’on a trois silos de 20 000 tonnes… Est-ce qu’on va tout plier pour 500 tonnes ? »

    C’est l’ancien actionnaire minoritaire M. Tlass qui sera chargé de payer les groupes armés en utilisant le cash de l’usine. Pour entrer ces dépenses dans la comptabilité, « on utilisait des notes de frais que je signais “frais de représentation”, explique M. Herrault. Donc là, c’était les notes de Bruno [Pescheux], mais il n’y avait rien dessus, il n’y avait aucun nom de milice. »

    Bruno Pescheux, lui, se souvient avoir vu les noms de Daech et du Front Al-Nosra mentionnés sur des documents :

    « Avez-vous vu le nom de Daech ? demande l’enquêteur.

    – Oui, répond le directeur de l’usine.

    – Avez-vous une idée du montant prévu pour Daech ?

    – De l’ordre de 20 000 dollars par mois. »

    Juin 2014 : un rendez-vous avec l’organisation Etat islamique
    A l’été 2014, l’EIIL contrôle le nord-est de la Syrie et fait une percée vers l’ouest. Le 29 juin, l’organisation proclame le « califat » et se baptise « Etat islamique ». Au sud de l’usine, les combats font rage entre le Front Al-Nosra et l’EI, qui est aux prises avec les Kurdes au nord du site. L’étau se resserre : à 500 mètres de l’usine, un checkpoint marque la sortie de la zone kurde ; à 20 kilomètres, un barrage signale l’entrée de la zone contrôlée par l’EI.

    Ce 29 juin, le nouveau responsable sûreté de l’usine, un ancien des forces spéciales jordaniennes qui a remplacé M. Waerness, envoie un mail au DRH local, avec le directeur de LCS, M. Pescheux, en copie : « Je viens d’arriver de Rakka. Le responsable de l’Etat islamique est toujours là, il est à Mossoul en ce moment. Notre client de Rakka m’a arrangé un rendez-vous avec lui, concernant nos expatriés au Pakistan et en Egypte. Une fois que j’aurai l’autorisation, je vous informerai. »

    « Pourquoi aller voir cette personne de l’El ?, demande l’enquêteur au directeur de l’usine.

    – L’idée était de dire : pour faire fonctionner cette usine, les locaux ont beaucoup de mal. L’idée était de faire revenir des expats pour les épauler, mais il fallait garantir leur sûreté : pas de kidnapping ou de choses comme ça », répond M. Pescheux.

    Juillet 2014 : « La situation autour de l’usine a empiré »
    Début juillet, l’El attaque les Kurdes à Kobané, à 50 kilomètres de la cimenterie. Les combats font plusieurs centaines de morts. Le 8 juillet, le responsable jordanien de la sûreté de l’usine envoie un mail alarmiste à M. Pescheux, qui a été versé au dossier par la plainte de Sherpa :

    « La situation autour de l’usine a empiré après que le camion-suicide a explosé au checkpoint du PYD [parti kurde] hier, à minuit. C’était à 10 kilomètres à l’est de l’usine, les quatre passagers ont été tués. L’Etat islamique a commencé une campagne discrète contre le PYD dans notre région (…). Le PYD a établi de sérieuses mesures de sécurité autour de l’usine, et a demandé la fermeture et l’évacuation de l’usine. »

    « A ce moment-là, on me dit que la situation est de plus en plus difficile. Je sais, à ce moment-là, qu’on va partir », assure Bruno Lafont. Le directeur sûreté du groupe, M. Veillard, est moins alarmiste : « Pour moi, l’attentat à 10 kilomètres n’existe pas. Il n’y a rien autour de l’usine. Le premier village doit être à 30 kilomètres. Maintenant, c’est peut-être un type qui s’est fait sauter. En aucun cas, il n’y avait un risque pour les employés et l’usine. »

    Le 17 juillet, un responsable de l’usine envoie pourtant un nouveau mail sans équivoque au PDG de LCS : « Notre personnel à l’usine est très perturbé et inquiet. Ils se sentent comme des prisonniers au sein de l’usine (…). L’EI est en train de s’emparer du contrôle de l’entrée de l’usine et n’autorise personne à entrer ou sortir (…). Nous ne sommes pas capables de rassurer nos employés (…). Nous avons besoin de votre aide pour régler cette question avec nos voisins. »

    27 juillet 2014 : l’usine interrompt sa production

    A la fin du mois de juillet 2014, la dégradation de la situation militaire contraint la cimenterie à interrompre son activité. Malgré les injonctions du chef militaire kurde d’évacuer les lieux, LCS reprendra pourtant la production cinq semaines plus tard.

    15 août 2014 : « J’ai fait la recommandation de fermer l’usine »

    Le 15 août 2014, une résolution de l’ONU interdit toute relation financière avec les groupes terroristes présents en Syrie, pouvant être « considérée comme un appui financier à des organisations terroristes ». « Que s’est-il passé chez Lafarge à ce moment-là ? », s’enquiert un enquêteur des douanes.

    « Frédéric [Jolibois, qui a remplacé Bruno Pescheux à la tête de LCS] envoie un mail au service juridique pour la conduite à tenir. Il faut voir que Daech n’avait alors rien fait en dehors de la Syrie, il n’y avait pas eu Charlie, le Bataclan… C’était alors une affaire syrienne, relativise M. Herrault. Je précise au service juridique que Daech, vers le 16 août, est bel et bien une organisation terroriste. Ce que je sais, c’est que rien n’a été payé après le 15 août. »

    La directrice juridique de Lafarge est consultée. Elle explique aux douaniers : « J’ai été informée sur deux points (…). Le deuxième était : l’Etat islamique demande des taxes aux transporteurs. Peut-on traiter avec ces transporteurs ? C’était en août 2014. L’avis juridique a été rendu début septembre 2014 et était très clair : oui, il y a un risque juridique. J’ai fait la recommandation de fermer l’usine. »

    1er septembre 2014 : le laissez-passer de l’EI

    Malgré l’avis de la direction juridique, l’usine se prépare à reprendre ses activités. Un laissez-passer pour ses clients et transporteurs, daté du 1er septembre 2014 et tamponné par le gouverneur de l’El à Alep, a été versé au dossier. Son contenu laisse entendre que l’usine a passé un « accord » avec l’EI : « Au nom d’Allah le miséricordieux, les moudjahidine sont priés de laisser passer aux barrages ce véhicule transportant du ciment de l’usine Lafarge, après accord avec l’entreprise pour le commerce de cette matière. »

    9 septembre 2014 : reprise de l’activité

    Passant outre les injonctions du commandant kurde, l’usine reprend sa production le 9 septembre. Le lendemain, son nouveau directeur, M. Jolibois, se rend à l’ambassade de France en Jordanie. Selon le compte rendu qu’a fait l’ambassade de cet entretien, il réaffirme la volonté du groupe de se maintenir en Syrie pour « préserver ses actifs et ses activités futures ».

    Le directeur de LCS assure aux autorités françaises que Lafarge « ne verse rien au PYD ou à l’Etat islamique ». Il reconnaît seulement que les « transporteurs locaux » doivent obtenir des laissez-passer « sans impliquer l’usine ou Lafarge », ce qui semble contredit par l’exemplaire daté du 1er septembre qui a été retrouvé. Le compte rendu de l’ambassade conclut : « Jolibois ne semblait pas particulièrement inquiet des conséquences, pour la sécurité de l’usine et de son personnel, de la présence de l’Etat islamique à quelques kilomètres d’Aïn-Al-Arab [nom arabe de Kobané]. »

    « Nous sommes à cinq jours d’une attaque décisive de l’El dans la région. Comment pourrait-on caractériser ces déclarations : un manque de lucidité, la cupidité ou business as usual ?, s’enquiert l’agent des douanes.

    – Je ne suis pas au courant, élude le PDG, M. Lafont. Je pense qu’il faut poser la question à M. Jolibois. Je ne sais pas de quoi il était au courant. »

    Dans leur rapport de synthèse, les douanes s’étonnent des réponses systématiquement évasives du PDG de Lafarge : « Bruno Lafont disait tout ignorer des pratiques de son personnel en Syrie (…). Il serait tout à fait étonnant que M. Lafont n’ait pas demandé à son équipe de direction d’avoir un point précis de la situation d’une cimenterie dans un pays en guerre depuis plusieurs années. »

    Le jour de l’entretien de M. Jolibois à l’ambassade de France en Jordanie, ce dernier a en effet envoyé un mail à plusieurs responsables du groupe, à Paris, évoquant un plan d’évacuation de l’usine : « La semaine prochaine, Ahmad [le directeur sûreté de l’usine] partagera notre plan d’évacuation avec le département de sécurité de Lafarge, et il devrait être en mesure de nous envoyer la version à jour d’ici deux semaines. » L’usine sera attaquée dix jours plus tard…

    19 septembre 2014 : l’attaque de l’usine

    Le 18 septembre, un employé de l’usine est informé d’une attaque imminente de l’EI et en fait part à son patron. Le directeur de l’usine envoie par mail ses dernières consignes de sécurité. Il suggère de « préparer des matelas, de la nourriture, de l’eau, du sucre, dans les tunnels techniques de l’usine ». « Si les affrontements arrivent à l’usine, déplacer les équipes dans les tunnels et attendre », précise-t-il.

    Quelques heures plus tard, les troupes de l’EI sont aux portes de l’usine. La plupart des employés sont évacués en catastrophe par bus vers Manbij. Mais le plan d’évacuation est défaillant. Les bus ne reviennent pas à l’usine. Une trentaine d’employés bloqués sur place doivent s’enfuir par leurs propres moyens, entassés dans deux véhicules abandonnés sur le site. L’usine sera prise d’assaut dans la nuit.

    Quatre employés de Lafarge sont arrêtés par l’EI pendant l’évacuation, et retenus en otage une dizaine de jours. Parmi eux, deux chrétiens arrêtés dans un des bus affrétés par Lafarge sont contraints de se convertir à l’islam avant d’être relâchés.

    Le 21 septembre, un employé en colère écrit un mail au directeur de la cimenterie : « Nous vous demandons fermement de commencer une enquête afin de vérifier les faits suivants (…). Après plus de deux ans de réunions quotidiennes portant sur la sécurité, qui est responsable de l’absence de plan d’évacuation de l’usine de notre équipe, et qui a abandonné plus de trente de nos braves employés une heure avant l’attaque de l’El et l’explosion du réservoir de pétrole ? »

    Quelques jours plus tard, M. Jolibois se félicitera pourtant, dans un mail envoyé au groupe, du succès de l’évacuation : « Malgré la complexité de la situation et l’extrême urgence à laquelle nous avons été confrontés, nous avons réussi à sortir nos employés de l’usine sains et saufs. Les choses ne se sont probablement pas déroulées telles que nous les avions planifiées ; néanmoins, nous avons atteint le but principal. Lafarge Cement Syria n’est pas morte. Je suis convaincu que nous gagnerons la dernière bataille. »

  • Lafarge en Syrie : information judiciaire ouverte pour « financement d’entreprise terroriste »
    http://www.lemonde.fr/international/article/2017/06/13/activites-de-lafarge-en-syrie-information-judidiaire-ouverte-trois-juges-des

    LafargeHolcim est mis en cause pour avoir indirectement financé des groupes armés en Syrie. L’enquête devra déterminer les liens qu’a pu entretenir le géant du ciment avec plusieurs groupes en Syrie, dont l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), pour maintenir son activité dans le pays en guerre.

  • Le paysan slovène qui a fait fermer une cimenterie polluante de #Lafarge
    http://multinationales.org/Le-paysan-slovene-qui-a-fait-fermer-une-cimenterie-polluante-de-Laf

    Uroš Macerl, paysan bio slovène, est l’un des lauréats du prix Goldman 2017, décerné chaque année à des défenseurs de l’environnement. Ce prix vient récompenser sa lutte contre une cimenterie de Lafarge et la pollution massive engendrée par celle-ci. Lorsque le groupe français a voulu brûler des pneus usagés et d’autres déchets dans ses fourneaux, Uroš Macerl et l’association Eko krog ont déclenché une bataille juridique finalement victorieuse. Portrait par l’AFP. Après l’arrivée de Lafarge dans la vallée, (...)

    Actualités

    / Agence France Presse (AFP), #Environnement_et_déchets, Lafarge, #impact_sur_l'environnement, #normes_et_régulations, (...)

    #Agence_France_Presse_AFP_ #Slovénie
    « http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/l-ecolo-slovene-qui-a-fait-plier-le-cimentier-lafarge-1179485.htm »

  • #Pollution : ces #poussières que #Lafarge ne veut pas reconnaître

    Contre les évidences – et les résultats d’une étude indépendante – le cimentier conteste être à l’origine des poussières qui recouvrent les environs de son usine implantée dans la vallée de l’#Azergues. Sur place, la grogne monte.


    https://www.mediacites.fr/lyon/enquete-lyon/2017/05/28/pollution-ces-poussieres-que-lafarge-ne-veut-pas-reconnaitre
    #poussière #environnement
    cc @albertocampiphoto @marty @daphne

  • #travail_des_enfants en #Ouganda : #Lafarge s’en lave les mains
    http://multinationales.org/Travail-des-enfants-en-Ouganda-Lafarge-s-en-lave-les-mains

    Il y a un an, la presse dénonçait le recours au travail des enfants dans une carrière artisanale alimentant une cimenterie de Lafarge en Ouganda. Suite à ces révélations, la firme française a simplement cessé de s’alimenter dans cette carrière, laissant sur le carreau ceux dont elle avait exploité le travail pendant dix ans. Une tendance malheureusement généralisée chez les multinationales confrontées à des scandales éthiques. Après les controverses sur son rôle dans la guerre civile syrienne et ses (...)

    Actualités

    / Ouganda, Lafarge, #Industries_extractives, #Responsabilité_sociale_des_entreprises_et_investissement_éthique, travail des enfants, #responsabilité_juridique_des_entreprises, #responsabilité_sociale_des_entreprises, #chaîne_d'approvisionnement, Pain pour le (...)

    #Pain_pour_le_prochain
    « https://brotfueralle.ch/content/uploads/2017/03/Report-on-child-labor-LafargeHolcim-Uganda.pdf »
    « https://brotfueralle.ch/content/uploads/2017/03/R%C3%A9sum%C3%A9-rapport-LafargeHolcim.pdf »
    « https://www.mediapart.fr/journal/international/030517/un-candidat-du-fn-supervise-la-collaboration-de-lafarge-avec-daech-en-syri »
    « https://www.flickr.com/photos/150456147@N06/sets/72157679825636804 »

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce jeudi 4 mai 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13573-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, jeudi 4 mai 2017, j’espère que vous allez bien, moi je continue à monter et installer mon PC, comme je vous l’avais dit il y en à pour 2 ou 3 jours, après j’aurrais la base logiciel pour alimenter le blog normalement, enfin je trouve incroyable que Microsoft impose Windows 10 au dernières génération de processeur Intel, la aussi la dictature reigne...

    Et je trouve cela assez révélateur.... : (

    Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et une agréable journée.

    f.

    Actualités françaises :

    04.05.2017

    La clause Molière "illégale" (gouvernement) (Figaro.fr)

    Un candidat du FN a supervisé la collaboration de Lafarge avec l’EI en Syrie, révèle Mediapart (France 24.com)

    03.05.2017

    Macron et Le Pen face-à-face pour un débat télévisé décisif (L’Express.fr)

    Deux tiers des (...)

    #En_vedette

  • Un candidat du FN a supervisé la collaboration de Lafarge avec Daech en Syrie | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/030517/un-candidat-du-fn-supervise-la-collaboration-de-lafarge-avec-daech-en-syri

    L’un des dirigeants du groupe Lafarge qui a supervisé le marchandage financier avec l’État islamique, permettant au géant du ciment de poursuivre son activité en Syrie en 2013 et 2014, est un fervent soutien de Marine Le Pen, dont il a défendu les couleurs lors des dernières municipales à Paris.

    C’est une information dont Marine Le Pen, qui a promis de lutter impitoyablement contre le terrorisme islamiste si elle était élue dimanche prochain à la tête de l’État, se serait sans doute passée dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle. L’un des dirigeants du groupe Lafarge qui a supervisé des négociations secrètes avec l’État islamique, afin que le géant mondial du ciment poursuive son business en pleine guerre syrienne, est un fervent soutien de la cheffe de file du Front national (FN). Il fut notamment l’un de ses candidats lors des dernières élections municipales à Paris.

    Son nom : Jean-Claude Veillard. Il est l’actuel directeur de la sûreté du groupe franco-suisse Lafarge/Holcim. Plusieurs documents et témoignages obtenus par Mediapart démontrent aujourd’hui son implication dans le dossier syrien et sa parfaite connaissance des tractations qui ont eu cours, en 2013 et 2014, entre la multinationale et l’État islamique (EI), auteur d’une vague d’attentats sans précédent en France en 2015.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere

  • Un candidat du #FN a supervisé la #collaboration de #Lafarge avec Daech en #Syrie - Page 1 | #Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/030517/un-candidat-du-fn-supervise-la-collaboration-de-lafarge-avec-daech-en-syri

    Ancien des commandos de marine, qu’il a quittés avec le grade de capitaine de frégate (équivalent de lieutenant-colonel), Jean-Claude Veillard est depuis bientôt dix ans l’un des piliers du groupe Lafarge, leader mondial dans le domaine des matériaux de construction – ciment, béton, granulats – avec 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est aussi un militant d’extrême droite engagé : à l’occasion des élections municipales de mars 2014 à Paris, il fut cinquième sur la liste du candidat du Rassemblement Bleu Marine, Wallerand de Saint-Just, qui est actuellement le trésorier de la campagne présidentielle de Marine Le Pen. C’est exactement à la même période que Lafarge négociait avec l’État islamique.

  • Un candidat du FN a supervisé la collaboration de #Lafarge avec Daech en #Syrie
    https://www.mediapart.fr/journal/international/030517/un-candidat-du-fn-supervise-la-collaboration-de-lafarge-avec-daech-en-syri

    L’un des dirigeants du groupe Lafarge qui a supervisé le marchandage financier avec l’État islamique, permettant au géant du ciment de poursuivre son activité en Syrie en 2013 et 2014, est un fervent soutien de Marine #Le_Pen, dont il a défendu les couleurs lors des dernières municipales à Paris.

    #International #France #Etat_islamique #Front_national #Jalabiya #Jean-Claude_Veillard

    • Ancien des commandos de marine, qu’il a quittés avec le grade de capitaine de frégate (équivalent de lieutenant-colonel), Jean-Claude Veillard est depuis bientôt dix ans l’un des piliers du groupe Lafarge, leader mondial dans le domaine des matériaux de construction – ciment, béton, granulats – avec 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est aussi un militant d’extrême droite engagé : à l’occasion des élections municipales de mars 2014 à Paris, il fut cinquième sur la liste du candidat du Rassemblement Bleu Marine, Wallerand de Saint-Just, qui est actuellement le trésorier de la campagne présidentielle de Marine Le Pen. C’est exactement à la même période que Lafarge négociait avec l’État islamique.

      [...] D’après les témoignages recueillis, Jean-Claude Veillard était informé de chaque phase de la négociation avec les djihadistes. Il recevait copie des mails adressés à la direction et a dû donner son avis sur les décisions prises. Plusieurs mails, dont Mediapart a pu avoir connaissance, en attestent. C’est le cas, par exemple, d’un échange de mails d’août 2014 dans lequel l’un des responsables de Lafarge en Syrie annonce qu’à la suite de ses discussions avec l’État islamique, l’entreprise devait fournir les pièces d’identité de ses employés sur place pour faciliter leur passage, lequel avait été rendu possible grâce à l’acquittement d’une taxe au profit des djihadistes.

  • CEO to go after LafargeHolcim admits paying Syrian groups | Reuters
    http://www.reuters.com/article/us-lafargeholcim-syria-olsen-idUSKBN17Q0E4
    http://s1.reutersmedia.net/resources/r/?m=02&d=20170424&t=2&i=1181774975&w=&fh=545px&fw=&ll=&pl=&sq=&r=LYN

    LafargeHolcim (LHN.S) Chief Executive Eric Olsen will leave the company in July after the world’s largest cement maker admitted on Monday it had paid armed groups to keep a factory operating in war-ravaged Syria.

  • Lafarge et les groupes armés en Syrie : le PDG annonce sa démission
    https://www.crashdebug.fr/international/13541-lafarge-et-les-groupes-armes-en-syrie-le-pdg-annonce-sa-demission

    (c) Eric Piermont, AFP | Eric Olsen, le PDG de LafargeHolcim, a annoncé son départ

    Eric Olsen, le PDG de LafargeHolcim, a annoncé, lundi, qu’il quittera ses fonctions le 15 juillet. Il paie ainsi le prix du scandale impliquant le groupe dans une affaire de financement indirect des groupes armés en Syrie.

    "Ma décision est guidée par la conviction qu’elle contribuera à apaiser les fortes tensions qui sont récemment apparues autour de la question de la Syrie". C’est ainsi qu’Eric Olsen a annoncé, lundi 24 avril, sa démission du poste de PDG du groupe LafargeHolcim.

    Ce départ, prévu pour le 15 juillet 2017, constitue le point d’orgue d’un scandale impliquant le cimentier français dans une affaire de financement indirect de groupes armés en Syrie, entre 2013 et 2014. (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Lafarge, du financement de groupes armés au mur anti-migrants de Trump
    https://www.bastamag.net/Lafarge-du-financement-de-groupes-armes-au-mur-anti-migrants-de-Trump

    L’entreprise franco-suisse de ciment LafargeHolcim a reconnu, ce 2 mars, avoir financé des groupes armés en Syrie entre 2012 et 2014 pour maintenir en activité son usine syrienne dans un pays en pleine guerre (lire leur communiqué en anglais). Six mois après les premières révélations du quotidien Le Monde sur les pratiques douteuses de l’usine syrienne de Lafarge, l’entreprise a concédé que « les mesures prises pour poursuivre l’activité de son usine étaient inacceptables » et que la filiale locale de (...)

    En bref

    / #Guerres_et_résolution_des_conflits, #Multinationales, #Migrations, #Amériques, Proche et Moyen (...)

    #Proche_et_Moyen_Orient

  • Lafarge, du financement de groupes armés au mur anti-migrants de Trump
    http://www.bastamag.net/Lafarge-du-financement-de-groupes-armes-au-mur-anti-migrants-de-Trump

    L’entreprise franco-suisse de ciment LafargeHolcim a reconnu, ce 2 mars, avoir financé des groupes armés en Syrie entre 2012 et 2014 pour maintenir en activité son usine syrienne dans un pays en pleine guerre (lire leur communiqué en anglais). Six mois après les premières révélations du quotidien Le Monde sur les pratiques douteuses de l’usine syrienne de Lafarge, l’entreprise a concédé que « les mesures prises pour poursuivre l’activité de son usine étaient inacceptables » et que la filiale locale de (...)

    En bref

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    #Proche_et_Moyen_Orient

  • Le ciment n’a pas d’odeur

    Pour #LafargeHolcim, le commerce du ciment ne s’embarrasse pas de considérations éthiques, ni légales. La journée de jeudi en aura fait la démonstration. Dans le même temps où l’entreprise reconnaissait avoir payé des sanguinaires groupes armés en Syrie – dont Daech selon toute vraisemblance – pour continuer à faire fonctionner son usine de Jalabiya entre 2013 et 20141, le président du directoire, Eric Olsen, se félicitait des bons résultats financiers du groupe et se réjouissait de « l’énorme opportunité » que représentent les investissements en « infrastructures » prévues par le nouveau gouvernement des Etats-Unis.

    Un plan qui fait miroiter de fabuleux contrats au groupe suisse. Et notamment le chantier du fameux mur à la frontière avec le Mexique que Donald Trump a promis d’ériger pour « stopper l’immigration clandestine ». Une construction à laquelle LafargeHolcim va participer sous « quelque forme que ce soit », s’enthousiasmait le PDG Jan Jenisch dans le Tages-Anzeiger du 2 mars.

    D’un côté, le groupe finance donc les parties prenantes d’une effroyable guerre civile afin d’ouvrir la voie à ses camions. De l’autre, il se frotte les mains, espérant pouvoir se remplir les poches en bâtissant des obstacles sur la route d’êtres humains à la recherche d’un avenir meilleur. Et l’action du cimentier de faire un bond à la Bourse suisse dans la foulée.

    « Avec du recul, les conditions exigées pour assurer la continuation du fonctionnement de l’usine [de Jalabiya, dans le nord de la Syrie] étaient inacceptables », affirme sans ironie la commission d’enquête interne du premier groupe mondial de ciment, issu de la fusion en 2015 du Français Lafarge et du Zurichois Holcim. Et pourtant... aucune sanction interne ne devrait être prise à l’encontre des responsables de ces opérations de la filiale syrienne de Lafarge, selon Eric Olsen. D’autant qu’il « n’y a pas d’indication que ces allégations seraient susceptibles d’avoir un impact financier négatif significatif pour le groupe », assure LafargeHolcim. Bref : circulez, il n’y a rien à voir !

    Il ne reste plus qu’à espérer que la justice française n’exprime pas le même dédain. Plusieurs plaintes ont été déposées contre Lafarge. Par des ONG, d’abord, pour « financement du terrorisme » et « complicité de crimes de guerre ». Puis par le ministère de l’économie, qui a saisi le Parquet pour de possibles infractions commises par Lafarge, qui aurait acheté du pétrole syrien en dépit des interdictions édictées par l’Union européenne.

    https://www.lecourrier.ch/147310/le_ciment_n_a_pas_d_odeur
    #Suisse #murs #barrières_frontalières #USA #Etats-Unis
    cc @daphne @albertocampiphoto @marty

    • #Lafarge lorgne sur le marché du mur anti-migrants de Trump

      D’un scandale éthique à l’autre ? La direction de #LafargeHolcim a officiellement reconnu avoir contribué au financement de groupes armés en Syrie, alors que l’entreprise s’efforçait de maintenir en opération sa cimenterie dans le pays. Le même jour, la presse suisse annonçait que l’entreprise s’était déjà positionnée pour obtenir le juteux marché de la construction du mur anti-migrants voulu par Trump, à la frontière entre États-Unis et Mexique.

      http://multinationales.org/Lafarge-lorgne-sur-le-marche-du-mur-anti-migrants-de-Trump

    • Hollande appelle à la prudence Lafarge, qui se dit prêt à participer à la construction du mur de Trump

      Le géant franco-suisse du ciment est sur les rangs pour remporter le gigantesque appel d’offres pour la construction du mur anti-clandestin voulu par Donald Trump pour renforcer la frontière entre les États-Unis et le Mexique. François Hollande a appellé le groupe à la prudence.

      http://www.lefigaro.fr/societes/2017/03/09/20005-20170309ARTFIG00118-le-cimentier-lafarge-pret-a-participer-a-la-const

    • Lafarge ’Islamic State payments’ probe centres on 15m-dollar fund

      A French investigation into alleged payments to jihadist groups, including Islamic State, by French cement-making giant Lafarge in order to ensure the functioning of one of its plants in Syria is focussing on a fund of more than 15 million dollars set aside by the company for its operations in the war-torn country, according to documents obtained by Mediapart. Fabrice Arfi reports.

      https://www.mediapart.fr/en/journal/international/121217/lafarge-islamic-state-payments-probe-centres-15m-dollar-fund
      #EI #Etat_islamique

    • « Lafarge est complice de crimes contre l’humanité »

      Des ONG demandent la mise en examen du cimentier. Elles accusent l’entreprise d’avoir financé l’EI pour pouvoir poursuivre son activité en Syrie.

      Deux ONG ayant porté plainte contre Lafarge ont demandé aux juges de mettre en examen la multinationale pour « complicité de crimes contre l’humanité » en Syrie, a appris mardi l’AFP. Le cimentier est accusé de financement de groupes armés, dont l’organisation Etat islamique (EI).

      Dans une note transmise récemment aux magistrats, l’association Sherpa et le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’Homme (ECCHR) considèrent que Lafarge se serait rendu coupable de « complicité de crimes contre l’humanité ».

      L’entreprise aurait financé l’EI pour pouvoir maintenir l’activité de son usine syrienne de Jalabiya (nord), malgré les menaces sur la sécurité des employés locaux. « A ce stade » de l’enquête, la mise en examen du cimentier comme personne morale sur ce fondement apparaît comme « inéluctable », affirment les associations dans un communiqué commun. Selon elles, la question de telles poursuites se pose aussi pour les ex-cadres ou dirigeants déjà mis en cause. Huit d’entre eux ont été mis en examen dont sept pour « financement d’une entreprise terroriste », à l’instar de l’ex-patron Bruno Lafont.

      Responsabiliser les entreprises

      « Les entreprises ont les moyens d’alimenter des conflits armés (...) », la lutte contre l’impunité des multinationales devra passer par la mise en cause de leur responsabilité« , a déclaré Sandra Cossart, directrice de Sherpa, dans le communiqué.

      Exécutions, enlèvements, violences sexuelles contre les minorités yézidies, kurdes ou chrétiennes : les associations expliquent que les exactions de l’EI sont constitutives de crimes contre l’humanité. Lafarge et ses dirigeants ne pouvaient ignorer qu’ils »contribuaient« financièrement à ces crimes imputés à l’EI « dans la région de l’usine (entre 2012 et 2015) mais aussi dans le reste du monde ».

      Elles n’écartent ainsi pas l’hypothèse que les attentats du 13 novembre 2015 aient pu être financés grâce aux fonds versés par Lafarge. Les deux ONG, avec 11 anciens salariés, avaient été les premières à lancer une plainte pour »financement du terrorisme" contre Lafarge, qui a fusionné avec le st-gallois Holcim en 2015.


      https://www.tdg.ch/suisse/Lafarge-est-complice-de-crimes-contre-l-humanite/story/14474805
      #complicité

  • #Lafarge lorgne sur le marché du mur anti-migrants de Trump
    http://multinationales.org/Lafarge-lorgne-sur-le-marche-du-mur-anti-migrants-de-Trump

    D’un scandale #éthique à l’autre ? La direction de LafargeHolcim a officiellement reconnu avoir contribué au financement de groupes armés en #Syrie, alors que l’entreprise s’efforçait de maintenir en opération sa cimenterie dans le pays. Le même jour, la presse suisse annonçait que l’entreprise s’était déjà positionnée pour obtenir le juteux marché de la construction du mur anti-migrants voulu par Trump, à la frontière entre #États-Unis et Mexique. Tout est bon pour les affaires. L’entreprise franco-suisse de (...)

    Actualités

    / Lafarge, États-Unis, Syrie, #BTP, éthique, #droits_humains, #migrants, #responsabilité_juridique_des_entreprises, #responsabilité_sociale_des_entreprises, (...)

    #Tages-Anzeiger
    « http://www.lafargeholcim.com/LafargeHolcim-responds-syria-review »
    « https://www.asso-sherpa.org/lafarge-poursuivi-financement-presume-de-terrorisme-2 »
    « http://www.tagesanzeiger.ch/wirtschaft/standarddie-mauer-lockt/story/12815057a »
    « https://www.fbo.gov/index?s=opportunity&mode=form&id=b8e1b2a6876519ca0aedd748e1e491cf&tab=core&tabm »

  • Lafarge admet des « arrangements inacceptables avec des groupes armés » pour sécuriser sa cimenterie en Syrie
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13305-lafarge-admet-des-arrangements-inacceptables-avec-des-groupes-armes

    C’est certainement pour péréniser ses surplus de quotats de carbone que Lafarge revends sur le marché…

    La cimenterie Lafarge dans le nord de la Syrie, près de la frontière turque. (DANIEL RIFFET / PHOTONONSTOP / AFP)

    Le groupe cimentier est visé par une enquête préliminaire ouverte en octobre, à la suite de plaintes d’ONG et de Bercy. Selon "Le Monde", qui avait révélé l’affaire, ces arrangements ont profité à l’organisation Etat islamique.

    Le géant suisse des matériaux de construction LafargeHolcim fait amende honorable. Il a admis, jeudi 2 mars, avoir conclu des arrangements "inacceptables" pour assurer la sécurité d’une cimenterie en Syrie, déchirée par la guerre, en 2013 et 2014. Le groupe reconnaît que la filiale locale, qui appartenait alors au français (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Aubaine pour les multinationales, le marché européen du carbone est-il réformable ?
    http://multinationales.org/Aubaine-pour-les-multinationales-le-marche-europeen-du-carbone-est-

    Mis en place en 2005, le marché carbone européen est aujourd’hui largement considéré comme un échec au vu de sa faible contribution aux objectifs climatiques de l’Union, ainsi que des milliards de crédits carbone distribués gratuitement aux industries européennes. Mais le #Lobbying des milieux économiques a réussi à faire en sorte que la réforme tant attendue n’apporte que des aménagements à la marge. Il y a douze ans, l’Union européenne mettait en place un marché carbone à l’échelle du continent, le (...)

    Actualités

    / #Europe, #ArcelorMittal, #Lafarge, Engie (ex GDF Suez), #Total, Lobbying, #Énergies_fossiles, #gaz_à_effet_de_serre, #union_européenne, #influence, #changement_climatique, #aides_publiques_et_subventions, (...)

    #Engie_ex_GDF_Suez_ #délocalisation
    « https://www.theguardian.com/environment/2016/nov/03/greece-set-to-win-175m-from-eu-climate-scheme-to-build-two-coal-plants »
    « http://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/video-cash-investigation-quotas-carbone-un-business-en-beton-pour-lafar »
    « http://carbonmarketwatch.org/wp-content/uploads/2016/11/Cement-windfall-from-the-ETS_4page_final.pdf »
    « http://www.bastamag.net/Il-est-temps-de-mettre-fin-au »
    « https://corporateeurope.org/sites/default/files/attachments/the_carbon_welfare_report.pdf »
    « http://www.lne.es/economia/2017/02/25/mittal-advierte-encarecer-co2-llevar/2063353.html »
    « http://www.euractiv.fr/section/justice-affaires-interieures/news/deux-francais-et-un-polonais-suspects-de-fraude-sur-le-co2-encourent-de-lou »
    « http://www.euractiv.fr/section/euro-finances/news/la-condamnation-dun-courtier-decredibilise-un-peu-plus-le-marche-du-carbone »
    « https://ec.europa.eu/clima/sites/clima/files/ets/allowances/leakage/docs/cl_evidence_factsheets_en.pdf »
    « http://www.lse.ac.uk/GranthamInstitute/wp-content/uploads/2015/02/Working-Paper-178-Sato-and-Dechezlepretre.pdf »

  • #Imerys en Agfhanistan : une entreprise française peut-elle s’approvisionner en pleine zone de conflit avec les talibans ?
    http://multinationales.org/Imerys-en-Agfhanistan-une-entreprise-francaise-peut-elle-s-approvis

    Une enquête du Monde raconte comment Imerys, firme française spécialisée dans la fourniture de minéraux à l’industrie, a discrètement monté une #chaîne_d'approvisionnement en talc au #Pakistan et en #Afghanistan. L’extraction du matériau se fait dans une zone disputée par les talibans et des groupes terroristes, et contribuerait indirectement à leur financement. Après la mise en cause de Lafarge pour avoir poursuivi ses activités en Syrie malgré la guerre civile et la proximité de Daech (lire notre article), (...)

    Actualités

    / #Industries_extractives, Imerys, Pakistan, #Le_Monde, Afghanistan, #droits_humains, #conditions_de_travail, chaîne d’approvisionnement, #industries_extractives, responsabilité sociale des (...)

    #responsabilité_sociale_des_entreprises
    « http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/02/13/un-talc-tout-en-douceur-dans-la-guerre-des-talibans_5078682_3216.html »
    « http://www.imerys.com/scopi/Group/ImerysCom/imeryscom.nsf/pagesref/REBA-AJJLYJ/$File/CP%20Imerys%2013%20f%C3%A9vrier%202017%20VF.pdf »

  • #France : l’étrange décret qui ouvre les forêts protégées à l’exploitation minière
    http://multinationales.org/France-l-etrange-decret-qui-ouvre-les-forets-protegees-a-l-exploita

    Un projet de décret, discrètement soumis à consultation publique par le ministère de l’Agriculture jusqu’au 20 février, vise à autoriser l’ouverture de mines et de carrières dans les forêts protégées de France. Pourquoi ce décret aujourd’hui ? Faut-il voir un lien avec des projets extractifs spécifiques ? Sur tout le territoire, les collectifs citoyens opposés aux mines et aux carrières s’inquiètent. Une pétition en ligne a déjà recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures. Dès les 1er mars, les (...)

    Actualités

    / #Imerys, #Lafarge, #Saint-Gobain, France, #Industries_extractives, #Industries_extractives, #industries_extractives, #influence, #impact_sur_l'environnement, (...)

    #Variscan
    « http://agriculture.gouv.fr/consultation-du-public-sur-un-projet-de-decret-en-conseil-detat-rel »
    « http://www.lefrau.fr »
    « https://www.sauvonslaforet.org/petitions/1087/non-a-l-exploitation-miniere-dans-les-forets-de-protection »

    • http://multinationales.org/IMG/arton1021.jpg?1487156537

      Dès les 1er mars, les principales forêts protégées de France pourraient se trouver ouvertes à l’exploitation minière. C’est ce que propose un projet de décret élaboré par le ministère de l’Agriculture et soumis à consultation publique jusqu’au 20 février. Celui-ci vise les « forêts de protection » - le régime de protection le plus contraignant, créé en 1922, qui concerne environ 150 000 hectares sur tout le territoire métropolitain. En bénéficient notamment les forêts de Fontainebleau et de Rambouillet en Ile-de-France. Jusqu’à présent, il était absolument impossible d’y procéder à des travaux de quelque type que ce soit, à l’exception de la recherche de sources d’eau potable. Désormais, il deviendrait envisageable d’y procéder, moyennant autorisation, à des fouilles archéologiques ou à « la recherche et l’exploitation souterraine des ressources minérales revêtant un intérêt national ou régional, telles que les substances de mines et certaines substances de carrières ».

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce dimanche 22 janvier 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13070-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, dimanche 22 janvier, dernière Revue de presse de la semaine. Aussi j’espère que vous allez bien. Peu de titres ce matin, je vous laisse donc découvrir les informations du jour.

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    22.01.2017

    Une agence contre les pensions alimentaires impayées (Le Figaro.fr)

    La permanence du PS de l’Isère vandalisée à la veille de la primaire (L’Express.fr)

    Les migrants sont de retour à Calais (Le Monde.fr)

    21.01.2017

    La justice valide un accord financier d’aide à la maison mère de William Saurin (Le Monde.fr)

    Lafarge dans le viseur de la justice pour ses activités en Syrie (Le Point.fr)

    « Le crépuscule de votre monde. EDF éteint définitivement les lumières ! » L’édito de Charles SANNAT (Insolentiae.com)

    Vous êtes méchant avec votre banquier ? Attention, il peut (...)

    #En_vedette

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce samedi 21 janvier 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13064-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, samedi 21 janvier, plus de titres ce matin, et Spartou vous a dégoté le discours d’investiture de Donald Trump en français, aussi je vous laisse découvrir les informations du jour.

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    21.01.2017

    La justice valide un accord financier d’aide à la maison mère de William Saurin (Le Monde.fr)

    Lafarge dans le viseur de la justice pour ses activités en Syrie (Le Point.fr)

    « Le crépuscule de votre monde. EDF éteint définitivement les lumières ! » L’édito de Charles SANNAT (Insolentiae.com)

    Vous êtes méchant avec votre banquier ? Attention, il peut fermer votre compte… (Olivier Demeulenaere)

    Prothèses PIP : le certificateur allemand TÜV condamné à payer 60 millions d’euros aux victimes (France Tv Info.fr)

    20.01.2017

    20 milliards d’euro s : la France a battu (...)

    #En_vedette

    • La France a des intérêts là-bas ayant prévu dès 2011 un kurdistan à l’endroit ou Lafarge est implantée et construisant une base pour le futur état kurde fantôche. Toutefois bien sur Erdogan n’a pas a persécuter la minorité kurde de son pays.

  • Un follow-up :

    Une plainte déposée contre le cimentier Lafarge pour financement du terrorisme en Syrie
    http://www.20minutes.fr/monde/syrie/1961819-20161115-plainte-deposee-contre-cimentier-lafarge-financement-terr

    L’ONG Sherpa a déposé plainte à Paris contre le cimentier français Lafarge, notamment pour financement du terrorisme, après les révélations du Monde sur de possibles arrangements avec l’organisation de l’Etat islamique (EI) pour faire fonctionner un site en Syrie, a déclaré mardi son président William Bourdon.

    #Lafarge

  • Comment Lafarge a exposé ses employés aux rapts en Syrie

    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/11/14/comment-lafarge-a-expose-ses-employes-aux-rapts-en-syrie_5030751_1618247.htm

    Le cimentier français a maintenu sa cimenterie en fonctionnement jusqu’en septembre 2014. Les salariés rétifs faisaient l’objet de menaces, voire de licenciements.

    En continuant de fonctionner jusqu’à septembre 2014 en Syrie, malgré les risques dus à la guerre civile, le groupe Lafarge a-t-il mis en danger ses employés ? Interrogée à propos de l’enquête publiée dans Le Monde (daté 13-14 novembre), une porte-parole du cimentier franco-suisse assure que « la direction de Lafarge était préoccupée avant tout par la sécurité de ses employés ».

    Toutefois, une autre réalité ressort des témoignages que Le Monde a pu recueillir. Malgré les efforts de Lafarge en Syrie pour sécuriser les routes autour de l’usine en multipliant les contacts avec les groupes armés, les employés de Lafarge Cement Syria (LCS) ont été les premiers exposés aux dangers de la guerre. D’après notre enquête, c’est après le départ de Montasser Al-Maaytah, le directeur jordanien de l’usine, remplacé par Mamdouh Al-Khaled, un Syrien ayant travaillé dans le secteur public avant de devenir responsable des opérations chez Lafarge, que l’ambiance s’est dégradée à l’usine de Jalabiya.

    « Il a fait du très bon travail », insiste Jacob Waerness à propos de Mamdouh Al-Khaled. M. Waerness, que Le Monde a rencontré à Oslo, a été responsable de la sécurité de l’usine de 2011 à 2013. Le ton est différent chez les anciens employés du site. « Le dictateur [comme plusieurs employés appellent Mamdouh Al-Khaled] pilotait l’usine depuis Damas. Il nous appelait, nous hurlait dessus, menaçait de suspendre nos salaires ou de nous licencier en cas d’absence. La direction de Lafarge Syrie laissait faire. Ce qui comptait pour eux était de maintenir la production », raconte un ancien employé. « Nous ne pouvions continuer à faire fonctionner l’usine avec des employés payés à plein-temps qui préféraient rester chez eux par peur des dangers sur la route », justifie Jacob Waerness.

    « Une voiture sans plaques s’est arrêtée »

    « Seule la proximité avec la direction ou un groupe armé pouvait protéger un salarié », ajoute un autre employé. Un tableau d’évaluation des performances du personnel, attribué à Mamdouh Al-Khaled et que Le Monde a pu consulter, montre que la direction prenait en considération la proximité des employés avec les groupes armés. Ainsi note-t-on, à côté du nom d’un employé noté passablement (F), la mention « licencier », suivie de la question : « Impact sur les Kurdes ? » Interrogée, la direction de Lafarge a refusé de commenter des « cas individuels pour des raisons de sécurité des personnes ».

    Nidal Wahbi, l’ancien responsable des ressources humaines, était l’un des rares à s’opposer à cette politique. « La direction m’a sommé de licencier un employé qui refusait de s’installer dans l’usine. Je ne pouvais contraindre les employés à vivre dans des baraquements au milieu du désert et à laisser leur famille derrière eux en pleine guerre », raconte M. Wahbi. Une porte-parole de Lafarge s’inscrit en faux : « Nous avons proposé aux employés de vivre sur le site de l’usine avec leurs familles en leur procurant logement, eau et nourriture. »

    « Cette opposition aux nouvelles méthodes de la direction m’a coûté ma place, explique Nidal Wahbi. On m’a signifié mon licenciement et, peu de temps après, un soir d’août 2012, j’ai été kidnappé. » Nidal Wahbi a décrit, dans un long mail adressé en février 2014 à Bruno Lafont, le PDG du groupe Lafarge, et que Le Monde a consulté, les circonstances de son enlèvement : « C’était la nuit, j’étais devant la maison d’un de mes collègues à Manbij [une soixantaine de kilomètres à l’ouest de l’usine, sur la route d’Alep]. Une voiture sans plaque d’immatriculation s’est arrêtée et quatre hommes armés, le visage masqué, ont sauté de la voiture. Ils m’ont contraint, armes sur ma tempe, à les suivre dans la voiture. (…) J’ai été kidnappé pendant dix jours. Mes ravisseurs menaçaient d’attaquer l’usine (…) si Lafarge ne versait pas 200 000 dollars. »

    « Au cours de ces dix jours, j’ai vécu l’enfer », poursuit-il, avant d’accuser Lafarge d’avoir « joué avec [sa] vie pour protéger les intérêts de l’entreprise ». « Je ne comprenais pas pourquoi les négociations prenaient autant de temps. Quand j’ai été libéré, j’ai appris que Lafarge avait cherché à gagner du temps. Ils ont fait le nécessaire pour protéger l’usine et installer les employés qui vivaient à Manbij dans le camp. (…) Une fois leurs précautions prises, ils ont annoncé à mes ravisseurs qu’ils ne paieraient pas [la rançon]. (…) J’ai dû leur payer 20 000 dollars. (…) Après tout ce que j’ai traversé, Lafarge Syrie refuse de me verser un centime. (…) Je vous demande de l’aide et du soutien. »
    Nidal Wahbi ne recevra aucune réponse à ce courriel envoyé dix-huit mois après sa libération. D’après Jacob Waerness, qui a travaillé sur ce cas, il a court-circuité la négociation en tentant d’obtenir seul sa libération. Une accusation rejetée par M. Wahbi : « Si j’ai négocié seul, c’est parce que Lafarge m’a laissé tomber. »

    D’autres enlèvements ont eu lieu par la suite, notamment celui, « bien plus sérieux » selon Jacob Waerness, de neuf employés. Il relate cet épisode dans son livre de témoignage, Gestionnaire de risques, paru récemment en Norvège. « Le 6 octobre [2012], j’ai reçu un appel disant qu’un groupe d’employés partis de la côte [sous contrôle du régime] n’était pas arrivé à l’usine. Ils étaient neuf à voyager ensemble. » Jacob Waerness explique que le kidnapping est le fruit d’un guet-apens ourdi, selon ses sources à l’intérieur de l’usine, par un employé n’ayant pas apprécié les déclarations de l’un de ses collègues en faveur du régime Assad. « Nous ne l’avons pas licencié, car il aurait pu se plaindre auprès de ses amis rebelles et organiser une attaque contre l’usine », explique M. Waerness.

    « Lafarge avait la réputation de ne pas payer »

    Lors du processus de négociation, long et complexe, Lafarge a eu recours à Firas Tlass, son associé syrien – qui a confirmé l’information au Monde –, et de contacts au sein des rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL). Lafarge Syrie, en accord avec la direction à Paris, déboursera 220 000 euros pour libérer les neuf employés, une somme importante dont Jacob Waerness soupçonne qu’une partie a été détournée par un négociateur.

    « Pourquoi Lafarge a payé une telle rançon aux ravisseurs et ignoré ensuite les autres prises d’otages ? », s’interroge un ancien employé. « Sans doute parce qu’ils venaient de la côte et étaient en majorité alaouites », suppose-t-il, prêtant à Lafarge Syrie une politique sectaire. « Lafarge n’a jamais agi sur la base de discriminations politiques ou religieuses, assure Jacob Waerness. En réalité, nous avions développé une nouvelle stratégie. Lorsqu’un employé était pris en otage, nous faisions mine de nous en moquer. Ainsi, les ravisseurs concluaient que l’entreprise n’était pas prête à payer et se tournaient alors vers les familles pour obtenir une rançon bien moins conséquente. Lafarge avait ainsi la réputation de ne pas payer, ce qui pouvait dissuader de futurs enlèvements. Dans les faits, nous remboursions ensuite la famille, mais de façon secrète », avance-t-il. Interrogée, une porte-parole de LafargeHolcim a refusé de commenter.

    Malgré une telle alerte de sécurité, la décision de fermer l’usine n’a pas été prise. D’autres enlèvements d’employés auront lieu en 2013 et 2014. Ainsi, Abdou Al-Hamadi, kidnappé à Alep en 2013, est porté disparu à ce jour. Sa disparition est, pour nombre d’employés, la conséquence des risques que l’entreprise les obligeait à prendre. « Abdou Al-Hamadi a été enlevé à Alep par des milices du régime alors qu’il retirait de l’argent au distributeur de la banque syrienne Audi, explique un employé. Cela devait arriver ! Pourquoi nous faire prendre tant de risques pour retirer nos salaires ? »

    Pour Jacob Waerness, Lafarge n’avait pas le choix : « Le système bancaire s’était effondré dans les zones rebelles. Il était très difficile de transférer de l’argent à Manbij. Il fallait donc aller en zone sous contrôle du régime pour retirer de l’argent. C’est vrai que c’était risqué pour les employés, mais nous ne pouvions pas amasser de l’argent en espèces dans l’usine. Ça se serait su et elle serait devenue une cible. » La direction de LafargeHolcim assure que le paiement des salaires se faisait à l’usine.

    A l’été 2014, plusieurs mails de la direction de Lafarge révèlent que la situation devient intenable. L’organisation Etat islamique (EI) a attaqué un checkpoint près de l’usine et lancé une « campagne » contre les forces kurdes du PYD, qui contrôlent la région. L’accès aux installations est également compliqué par l’absence d’autorisations de circuler. La direction invite malgré tout les employés à « essayer » de se rendre au travail.

    Dans un mail daté du 17 août 2014, un responsable du site arrêté à un checkpoint de l’EI alerte Mamdouh Al-Khaled : l’EI lui a dit que Lafarge devait traiter avec son responsable à Manbij pour obtenir des autorisations. Tout employé sans autorisation sera arrêté. Dix jours plus tard, Ahmad Jaloudi, gestionnaire des risques pour Lafarge et successeur de Jacob Waerness à partir de fin 2013, relate ses efforts à Frédéric Jolibois, le nouveau PDG de Lafarge Syrie. « L’Etat islamique demande une liste de nos employés… j’ai essayé d’obtenir une autorisation pour quelques jours, mais ils ont refusé », désespère-t-il.
    Ce n’est qu’à partir du 9 septembre 2014 que l’usine, qui fonctionnait a minima, reprend ses activités. Mais le 16 septembre, l’EI lance une offensive sur Kobané, à 50 kilomètres de là vers le nord-ouest, sur la frontière turque. Le 18, deux employés chrétiens de Lafarge, de retour de l’usine, sont pris en otages par les djihadistes. Un cadre accuse la direction, dans un courriel, de les avoir mis en danger. « Qui a forcé nos employés chrétiens à continuer à aller travailler en pleine guerre avec l’EI ? », demande-t-il sur un ton vif. Les otages seront libérés deux semaines plus tard.

    « Les événements nous ont précédés »

    Le 19 septembre 2014, le site est attaqué par l’EI. Contrairement au communiqué publié à l’époque par la direction, l’évacuation ne s’est pas « parfaitement déroulée ». D’après nos sources, la direction n’a pas prévenu les 30 employés présents de l’imminence d’un raid et les bus prévus pour les mettre à l’abri n’étaient pas sur place. Ils ont dû se sauver par leurs propres moyens.

    Interrogée, la direction de LafargeHolcim précise : « A l’été 2014, nous avions décidé de fermer l’usine. Les événements nous ont précédés. La sécurité était assurée par une société privée qui est restée sur place jusqu’à la fin. Les informations dont disposait la direction reposaient sur cette équipe de sécurité. Le plan d’évacuation n’a pas entièrement fonctionné comme prévu, mais tout le monde a pu quitter l’usine sain et sauf. Nous avons pu fournir à chaque famille un logement, de la nourriture et des vêtements dans les quarante-huit heures. Après la fermeture, nous avons payé les salaires, que nous avons revalorisés, jusqu’à décembre 2015. » Cette mesure a concerné 240 employés.
    Maigre consolation pour un ancien employé joint par Le Monde : « Pourquoi Lafarge ne nous a pas évacués ? Même les habitants du village voisin avaient fui la veille. A croire que Lafarge nous utilisait comme boucliers humains. Ils auraient dû fermer l’usine il y a bien longtemps », s’emporte-t-il, encore marqué par le souvenir de cette journée où il a cru mourir.