company:le monde

  • Un élément de langage du jour : « “la” rébellion ». Exemple dans le Monde :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/12/13/un-tournant-majeur-dans-la-guerre-civile-syrienne_5047905_3218.html

    Pour la rébellion syrienne, la « chute » d’Alep n’est pas la fin de la guerre. […] En perdant son deuxième et dernier centre urbain, […] l’opposition armée…

    La voilà peu ou prou exclue de la « Syrie utile »…

    […]

    Dans le patchwork d’enclaves encore sous son contrôle, la rébellion compte entre 100 000 et 150 000 hommes en armes.

    Ces tournures sont d’autant plus saugrenues qu’à la lecture du même article, plus loin, il devrait être évident que l’expression « la rébellion », dont on pourrait parler comme d’un groupe cohérent ayant une politique nationale, est un abus de langage.

    Mais c’est l’intérêt des éléments de langage : c’est leur répétition qui compte, pas le fait qu’ils correspondraient à la réalité.

    • Au passage, le Monde se heurtant au mur de la réalité :

      Ce déclassement officialise ce qui était déjà évident depuis longtemps compte tenu de l’immense supériorité militaire du camp prorégime : le fait que l’opposition ne peut plus poser de défi militaire existentiel à Damas et ne peut donc plus prétendre constituer une alternative politique au régime Assad.

      Hum…

      Alors une fois de plus, je rappelle que le Monde fait partie des journaux dont les journalistes ont accompagné la « libération » d’Alep avec des articles emplis d’enthousiasme martial :
      https://seenthis.net/messages/458763

      Autour, les enfants font une haie d’honneur, éblouis, tellement transis d’admiration qu’ils n’osent plus approcher ces hommes, qui, il y a quelques instants encore, étaient leur père, leur frère ou leur cousin.

      Pourtant, on pourrait se souvenir que c’est depuis 2012 que Haytham Manna martèle que la militarisation en Syrie ne pourra profiter qu’au régime (mais le Monde a préféré les élucubrations de Leverrier et Hénin, et a laissé écrire que Manna était un collabo…).

      Manna très explicite et en français, c’était notamment dès mars 2012 sur France 24 :
      https://seenthis.net/messages/225755
      (malheureusement, la vidéo ne semble plus en ligne).

    • "Autour, les enfants font une haie d’honneur, éblouis, tellement transis d’admiration qu’ils n’osent plus approcher ces hommes, qui, il y a quelques instants encore, étaient leur père, leur frère ou leur cousin."

      Et ce sur quoi Haytham Mannaa voulait alerter s’est malheureusement confirmé.

      Sur l’enthousiasme du Monde au moment de la "libération" d’Alep, décrivant les alépins en liesse : sera-t-il aussi enthousiaste pour nous parler de la fête à Alep, aujourd’hui :

      Scènes de liesse et d’euphorie dans les rues d’Alep alors que la libération est « imminente » (VIDEOS)

      https://francais.rt.com/international/30539-scenes-liesse-deuphorie-dans-rues-alep-alors-liberation-imminente

    • Tiens, août 2012, le Monde t’expliquait que « la majorité écrasante des dissidents syriens » déteste Manna et le CCNCD :
      Comment s’organise l’opposition intérieure en Syrie ?
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/08/comment-s-organise-l-opposition-interieure-en-syrie_1743592_3232.html

      Sur le plan politique, le CCNCD se situe aux antipodes des deux groupes précédents puisque, d’une part, ses responsables sont disposés à négocier avec le régime pour trouver une issue pacifique à la crise et, d’autre part, il est hostile à l’Armée syrienne libre (ASL) et à toute action violente contre le régime, arguant que l’opposition armée conduit le régime sur son terrain de prédilection dont il ne peut sortir que victorieux. Dans cette logique, il est également contre toute forme d’intervention étrangère. Les positions du CCNCD lui valent d’être aujourd’hui voué aux gémonies par la majorité écrasante des dissidents syriens, qui assimilent toute forme de dialogue avec le « régime criminel » à un acte de trahison.

  • L’israélisation du monde (occidental)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/12/01/l-israelisation-du-monde-occidental_5041187_3232.html
    LE MONDE | 01.12.2016 | Par Christophe Ayad

    Chronique. Tombant dans le piège tendu par Al-Qaida et l’EI, l’Occident s’est mis à ressembler à Israël : une forteresse assiégée, cherchant des réponses sécuritaires à ses problèmes politiques.

  • Barkhane et les narcos
    http://survie.org/billets-d-afrique/2016/254-fevrier-2016/article/barkhane-et-les-narcos-5188

    Nouvelle tribune (« Menaces dans le Sahel : ouvrons les yeux ! », 18/01) de l’ancien diplomate Laurent Bigot sur le site Le Monde Afrique (après « L’opération Barkhane, un "permis de tuer au Sahel" », 02/11) qui critique la manière dont la « communauté internationale » mène la « lutte contre le terrorisme » en Afrique en faisant l’impasse sur le fait que le terrorisme « prospère là où l’État est défaillant ou dévoyé par la logique de prédation et de prébende » et que la corruption générée par le crime organisé (...)

    #254_-_février_2016

    / #Mali, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #Traffic_de_drogue

  • A qui profite le #Franc_CFA ?
    http://survie.org/billets-d-afrique/2016/261-octobre-2016/article/a-qui-profite-le-franc-cfa-5172

    A l’occasion de la publication du livre collectif Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. "A qui profite le franc CFA ?" (éd. La Dispute) dont Billet d’Afrique rendra compte prochainement, et alors que se te­nait le 30 septembre à Bercy une réunion des ministres de l’économie des pays de la zone franc, l’économiste Kako Nubukpo était interviewé dans Le Monde Afrique (30/09). Petit extraits : « Quel avantage a la France à faire perdurer ce système ? J’en vois deux. D’abord économique pour les grands (...)

    #261_-_octobre_2016

    / Franc CFA, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

  • L’autodestruction du Parti socialiste, par Rémi Lefebvre
    https://mensuel.framapad.org/p/diploPS
    (je publie ici cette critique interne au PS in extenso, si cela pose pb, je modifierais)

    Subjugué par les dogmes du « marché libre » et rivé aux consignes de Bruxelles, le président François Hollande s’obstine à imposer le démantèlement du code du #travail, faute de lutter efficacement contre le #chômage. Comme une majorité de syndicats, de Français et de parlementaires rechignent, il tente un passage en force, au mépris mêjme de toute logique électorale.

    Pour le Parti socialiste (#PS) français, l’heure du bilan approche. Rarement un parti aura été aussi rapidement abîmé par son passage aux affaires. En 2012, il tenait l’ensemble des pouvoirs entre ses mains. Quatre ans plus tard, il a perdu un nombre considérable d’élus et, à moins d’un an de l’élection présidentielle, la cause paraît entendue : M. François Hollande, qui se prépare à l’évidence à solliciter le renouvellement de son mandat, n’est même pas assuré de figurer au second tour. L’impopularité du président comme celle de son premier ministre battent des records historiques.

    Les défaites à toutes les élections intermédiaires n’ont en rien arrêté la fuite en avant libérale dont la « #loi_travail » marque l’apogée. Malgré la timide embellie de l’emploi, qui servira sans doute de justification à la candidature de M. Hollande, la politique de l’offre (1) engagée dès l’automne 2012 ne produit toujours pas de résultats. Pour valoriser l’action du gouvernement, que le peuple de gauche désavoue massivement, le PS reprend mot pour mot les éléments de langage de la droite en 2012 : la nécessité de la « #réforme » s’est imposée pour « préserver le modèle social français ». « La politique de l’offre n’est ni de droite ni de gauche : elle est nécessaire », a pu déclarer M. Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement (2). Désormais, l’aversion suscitée dépasse de très loin les franges de la gauche radicale et la déception que provoque immanquablement l’exercice « réformiste » du pouvoir. Comment comprendre ce qui s’apparente à une autodestruction ?

    Se dirige-t-on vers la fin du PS ? Quelle rationalité électorale poursuivent les élites socialistes, par ailleurs si « raisonnables » ?
    Si leur stratégie apparaît incertaine, elle dérive d’un postulat qui fonde la cohérence et la constance du gouvernement : la politique menée, aussi suicidaire qu’elle puisse paraître, n’est pas négociable. Elle découle dans une large mesure de contraintes européennes que M. Hollande, contrairement à ce qu’il avait annoncé durant la campagne de 2012, n’a pas renégociées. Les choix idéologiques sont si marqués qu’ils prennent le pas sur les intérêts électoraux du parti. Dès lors qu’aucune inflexion n’est envisageable et que le PS n’a plus la base électorale de sa politique, il est condamné à fabriquer un improbable électorat de substitution, au centre gauche, et compte s’appuyer sur la prochaine élection présidentielle pour le faire émerger.

    Jusqu’à présent, le PS appartenait à ce type de parti que le politiste italien Angelo Panebianco a appelé « électoral-professionnel » (3), c’est-à-dire voué à un seul objectif : la maximisation des performances électorales. Entre 2002 et 2012, il est devenu un parti de professionnels de la politique locale — élus et collaborateurs d’élus (4). En 2012, quand il accède au pouvoir national, il dirige la quasi-totalité des régions, 60 % des départements, les deux tiers des villes et même, pour la première fois de son histoire, le Sénat. Quatre ans plus tard, la machine électorale est dévastée. Au cours des vingt-deux législatives partielles qui ont eu lieu dans cet intervalle, le PS a été éliminé dès le premier tour dans la moitié des circonscriptions où il présentait un candidat (5).

    Après avoir fait prospérer le socialisme municipal dans des proportions jamais atteintes, M. Hollande, lui-même ancien président du conseil général de la Corrèze, en est devenu le fossoyeur. En 2014, son parti a perdu 162 villes de plus de 9 000 habitants — un record pour des élections municipales. Il ne dirige plus que cinq régions et vingt-six départements. Le « parti des élus » a été sacrifié sur l’autel d’une politique de #compétitivité aussi inefficace qu’impopulaire. Repliés sur leurs fiefs locaux depuis 2002, les notables socialistes se sont peu à peu désintéressés des débats idéologiques nationaux. Tétanisés par les défaites, ils semblent attendre que le cycle du pouvoir se referme pour retrouver une opposition qui fut jadis confortable.
    Ces échecs électoraux massifs et répétés ont eu des effets considérables sur l’organisation partisane. L’armature du PS se désagrège dans ses profondeurs territoriales. Les assistants, collaborateurs d’élus et permanents ont été victimes de ce qui s’apparente à des plans de licenciement successifs, alors qu’ils exercent souvent des responsabilités essentielles dans l’appareil, à la direction des sections ou des fédérations. Certaines fédérations sont en cessation de paiement. L’historique fédération du Nord a perdu depuis 2012 de nombreuses villes (Roubaix, Tourcoing, Dunkerque, Maubeuge, la communauté urbaine de Lille…), le département, la région et la moitié de ses militants. Pour résorber une dette de 1 million d’euros, la direction fédérale a dû se résoudre à vendre une partie de son siège.

    La « loi travail » piétine le congrès

    Enfin, le parti dans son ensemble connaît une hémorragie de militants sans précédent. Les renouvellements de cartes au 1er décembre 2014 ne dépassaient pas 60 000 adhérents, soit largement 50 000 de moins qu’en 2012 . Le phénomène va bien au-delà des habituels flux et reflux liés à l’exercice du pouvoir.

    À quoi bon demeurer dans un parti exsangue et dévitalisé, qui n’a plus son mot à dire ? Le premier secrétaire, M. Jean-Christophe Cambadélis, donne un peu mieux le change que son prédécesseur, M. Harlem Désir, d’une remarquable passivité ; mais la démocratie interne est inexistante. Le président de la République estime n’avoir pas de comptes à rendre à un parti dont il n’a pas tiré son investiture, puisqu’il doit sa candidature à une primaire ouverte. Les résultats du congrès de Poitiers, en juin 2015, ont été complètement ignorés, alors qu’ils étaient censés définir la ligne politique du parti. Dans la motion majoritaire, dont M. Cambadélis était le premier signataire, une position par anticipation sur la loi El Khomri avait été prise. On y lit : « Il faut rétablir la #hiérarchie_des_normes : la loi est plus forte que l’accord collectif, et lui-même s’impose au contrat de travail. » Soit l’exact inverse de la proposition que le gouvernement s’acharne à défendre. S’appuyant sur le socle de légitimité du congrès, un rapport demandant une réorientation de la politique gouvernementale a été adopté par le bureau national à une très large majorité en juillet 2015. Il a été balayé d’un revers de main par le premier ministre Manuel Valls, qui n’a cessé, depuis, de radicaliser sa ligne sociale-libérale. La « loi travail », qui ne faisait pas partie des engagements de 2012, n’a jamais été discutée au PS ; elle n’a fait l’objet d’aucun vote du bureau politique. La direction du parti a même renoncé à produire un programme en vue de l’élection présidentielle. Mieux vaut orienter le futur candidat à l’aide de « cahiers » que formuler un programme qu’il n’appliquera pas : c’est, en substance, ce que le premier secrétaire a expliqué lors du conseil national du 6 février 2016.

    Comme le parti n’assure plus son rôle de régulation des différends et de production d’un point de vue commun, les débats se sont déplacés dans l’arène parlementaire, où les députés frondeurs organisent une résistance très médiatisée, mais jusqu’ici marginale. Un cap a été franchi avec leur tentative de déposer une motion de censure contre le gouvernement lors du débat sur la « loi travail », en mai 2016. Si beaucoup de députés socialistes désapprouvent sans doute la politique du gouvernement, la plupart d’entre eux, par résignation ou manque de courage, ne souhaitent pas affaiblir le président de la République, pensant que leur sort électoral dépend du sien. L’approche de la débâcle finale n’y change rien : fatalisme et #présidentialisme font leur œuvre.

    Reconnaissant que le PS est au bout d’un cycle, le premier secrétaire prône désormais son « dépassement » autour de la Belle Alliance populaire, fédération de la « gauche de transformation » regroupant associatifs, syndicalistes, intellectuels et partenaires du PS. Il s’agit de s’adresser au peuple de gauche « au-delà des appareils radicalisés contre le PS ». Lors du lancement de cette initiative, le 13 avril, M. Cambadélis s’affichait aux côtés de MM. Jean-Vincent Placé et Jean-Luc Bennahmias (6), ainsi que de responsables du Parti radical. Même M. Robert Hue, habituelle caution communiste du PS, a refusé de participer à ce replâtrage.

    La destruction du parti apparaît comme une stratégie délibérée de M. Valls, qui, avec un cynisme à peine contenu, se projette au-delà de la débâcle à venir. Le premier ministre s’emploie à créer les conditions d’une candidature de M. Hollande, vouée à l’échec, et à entériner le schisme entre « deux gauches irréconciliables (7) ». Fortement minoritaire lors de la primaire de 2011 (8), il cherche à liquider le « vieux parti », comme l’un de ses modèles, M. Anthony Blair, l’avait fait avec le Labour au Royaume-Uni, pour réinitialiser le jeu politique au centre. Selon lui, plus le parti sera dévasté, plus son œuvre aura de chances de réussir. Il est désormais débordé sur sa droite par le ministre de l’économie Emmanuel Macron, qui adopte la même stratégie hors du PS et cherche la surenchère dans la « transgression » des marqueurs politiques de gauche.

    La stratégie de M. Hollande apparaît plus obscure et incertaine. Il semble miser sur les dernières chances de réélection que lui laissent la progression du Front national (FN) et la désunion de la droite, qui s’est lancée dans l’aventure d’une primaire ouverte peu conforme à sa culture politique. L’une des lois de la Ve République est peut-être que le président doit tout sacrifier à l’essentiel, c’est-à-dire sa réélection, quel qu’en soit le prix pour son parti. M. Hollande ne peut plus jouer désormais que sur les ressources de sa fonction.

    Il cherche d’abord à sécuriser sa candidature. Les partisans d’une primaire ont voulu l’entraîner dans cette procédure pour sortir de l’impasse à gauche (9). Le PS a dans un premier temps adopté une position attentiste, avant d’en accepter le principe, mais en excluant tout préalable afin de mieux en compromettre le déclenchement. Après quelques hésitations, communistes et écologistes ont finalement refusé de s’engager dans une démarche qui pourrait les contraindre à soutenir M. Hollande s’il en sortait victorieux. Au terme de ce jeu de poker menteur, les socialistes peuvent pérorer : « Pour le moment, le seul parti qui se bat pour une primaire, c’est le Parti socialiste », déclare ainsi M. Christophe Borgel, secrétaire national chargé des élections (10). M. Cambadélis a envisagé un temps de convoquer un congrès extraordinaire pour modifier les statuts et dispenser M. Hollande de participer à une telle procédure, avant de changer d’avis et de convaincre le président en exercice d’accepter une primaire (conseil national du 18 juin). Comment interpréter ce revirement ? Distancé par la droite et l’extrême droite dans les sondages, rattrapé voire dépassé à gauche par M. Jean-Luc Mélenchon, M. Hollande ne peut espérer retrouver une certaine légitimité qu’en obtenant sa désignation par cette procédure. Il prend de court ses opposants « frondeurs », qui peineront peut-être à désigner un candidat commun. Toujours tacticien plutôt que stratège, le chef de l’État espère sans doute aussi que les électeurs de gauche se détournent de la primaire, limitée aux partis soutenant le gouvernement, ce qui permettrait une surreprésentation des plus légitimistes pouvant lui être encore favorables. D’autant plus que le PS, faute de temps et de moyens militants, sera sans doute dans l’incapacité d’ouvrir autant de bureaux de vote qu’en 2011.

    Les gardiens de la République

    Monsieur Hollande cherche à empêcher la dispersion des candidatures à gauche au premier tour. Il s’est employé à diviser les écologistes, avec un succès certain. La nomination au gouvernement de trois ministres écologistes en janvier 2016 a rempli son office. L’explosion du groupe parlementaire Europe Écologie - Les Verts (EELV) à l’Assemblée nationale en mai a mis encore un peu plus à mal l’hypothèse d’une candidature de Mme Cécile Duflot.
    Enfin, le président peut compter sur la #droitisation du jeu politique, à laquelle il a lui-même largement contribué, mais qui peut le déplacer sur la gauche dans les mois qui viennent. L’action du gouvernement a déporté le centre de gravité du pensable et du dicible vers la droite, comme en témoigne la réécriture de la « loi travail » au Sénat.

    Le président escompte que la surenchère libérale à laquelle donne lieu la primaire des Républicains, pleinement décomplexés (suppression de l’impôt sur la fortune et des trente-cinq heures, réduction massive du nombre de fonctionnaires…), réinstalle le clivage gauche-droite. Une victoire de M. Nicolas Sarkozy à la primaire serait très favorable à M. Hollande. Le PS entonne déjà le refrain des élections législatives de 1986 : « Au secours, la droite revient ! » « Les Français vont enfin comparer », s’écrie M. Le Foll. Le discours convenu sur le « tripartisme », avec la qualification annoncée de la présidente du FN, Mme Marine Le Pen, au second tour de la présidentielle, permet déjà aux dirigeants socialistes de se positionner comme les gardiens de la République. Interrogé par Les Échos (13 juin 2016) sur la stratégie de rassemblement de la gauche d’ici à l’élection, M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État aux relations avec le Parlement (11), croit en la capacité de rassemblement au centre gauche de M. Hollande : « Avec la tripolarisation, la présidentielle et les législatives de 2017 n’auront rien à voir avec les élections précédentes. Selon toute vraisemblance, le candidat du camp républicain, de gauche ou de droite, aura besoin d’aller chercher les électeurs de l’autre bord pour l’emporter au second tour face à Marine Le Pen. Pour moi, celui qui l’emportera au premier tour sera celui qui proposera la bonne formule de rassemblement pour le second. Ma conviction, c’est que la gravité de la situation ne permettra pas de jouer au jeu des postures traditionnelles. Aujourd’hui, c’est l’emphase, l’hystérie, le déni de la réalité. Mais tout cela va se dissoudre devant la réalité. »

    Si irréaliste que cela puisse paraître, le PS n’a donc pas encore complètement renoncé à l’idée d’une victoire en 2017. M. Mélenchon fait quant à lui le même calcul qu’en 2012 : passer devant le candidat du PS au premier tour pour lui retirer sa rente de position dominante et le « pasokiser » — c’est-à-dire le marginaliser, comme le Parti socialiste grec, en lui retirant son monopole de parti à vocation majoritaire à gauche. Mais, dans cette hypothèse, désormais plus crédible qu’il y a quatre ans, une victoire relative suffira-t-elle à passer le cap du premier tour ?

    C’est à une recomposition de grande ampleur que doit s’atteler la gauche, au-delà de ses corporatismes d’appareil mortifères. Les socialistes les plus progressistes pourraient y contribuer ; à moins qu’ils soient aspirés dans le jeu politicien et le cycle des défaites « refondatrices » au PS. Déjà, Mme Martine Aubry et les frondeurs enjambent la défaite à venir et préparent le futur congrès. Le PS est peut-être à l’agonie ; mais il a démontré au cours de sa longue histoire (le cas de la défaite cuisante de 1993 effacée dès 1997 est exemplaire) une capacité de résilience qui fonde sa longévité historique.

    (1) Politique libérale consistant à tenter de relancer l’activité économique en multipliant les avantages offerts aux entreprises.
    (2) Les Échos, Paris, 17 janvier 2014.
    (3) Angelo Panebianco, Political Parties : Organization and Power, Cambridge University Press, 1988.
    (4) Lire Rémi Lefebvre, « Faire de la politique ou vivre de la politique ? », Le Monde diplomatique, octobre 2009.
    (5) Le Monde, 13 juin 2016.
    (6) M. Placé est secrétaire d’État à la réforme de l’État et à la simplification, ancien président du groupe Europe Écologie - Les Verts au Sénat ; M. Bennahmias est ancien député européen Vert, passé par le Mouvement démocrate (MoDem) de M. François Bayrou.
    (7) Discours à Corbeil-Essonnes, 15 février 2016.
    (8) Il n’avait recueilli que 5,63 % des suffrages des sympathisants.
    (9) Dans un appel « Pour une primaire à gauche » publié par Libération, Paris, 10 janvier 2016.
    (10) L’Opinion, Paris, 23 mai 2016.
    (11) Cet ancien proche de M. Dominique Strauss-Kahn, qui a constitué un « pôle des réformateurs », s’impose au fil des mois comme le théoricien gouvernemental du social-libéralisme.

    Note : la plupart des hiérarques cités, Mélanchon compris, furent lambertistes.

  • Canada : comment la police a « créé » un couple de terroriste

    http://www.lemonde.fr/international/article/2016/07/30/canada-comment-la-police-a-cree-un-couple-de-terroriste_4976493_3210.html

    La Cour suprême de Colombie-Britannique a estimé vendredi 29 juillet que la police avait manipulé et piégé un couple de Canadiens, déclarés coupables en 2015 d’activités terroristes, et a ordonné leur remise en liberté immédiate.

    Dans un jugement inédit, la haute juridiction de la province de l’ouest canadien a vivement blâmé la police fédérale qui a instrumentalisé deux marginaux pour les présenter comme des djihadistes.

    Le monde a assez de terroristes, pas besoin d’en créer d’avantage

    « La police n’a pas le droit d’ouvrir une enquête (…) à moins d’avoir une suspicion raisonnable », a rappelé la Cour suprême. Or, « la police avait très peu de preuves au début de l’opération d’infiltration pour soutenir tout soupçon raisonnable que M. Nuttall avait déjà été engagé dans des activités criminelles ».

    En donnant raison au couple, la juge Catherine Bruce a qualifié de « circonstances exceptionnelles » l’abandon de charges en raison d’un abus de procédure « au motif que l’écart de conduite de l’Etat porte atteinte à l’intégrité de la justice ». « Le monde a assez de terroristes, nul besoin de la police pour créer davantage de marginaux qui n’ont ni la capacité, ni la motivation suffisante d’agir par eux-mêmes », a conclu la juge.

  • Comment un rapport du CNRS sur l’impact du diesel sur la santé a été enterré

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/03/30/diesel-et-sante-comment-le-rapport-du-cnrs-a-ete-enterre_4892103_3244.html

    En 2013, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classait les échappements des moteurs diesel dans la catégorie des « cancérogènes certains » pour l’homme. Mais la prise de conscience des risques sanitaires de ce carburant, dans la société et le monde politique, aurait pu intervenir bien plus tôt. Selon nos informations, à l’automne 1997, une quarantaine de chercheurs français mettaient la dernière main à une expertise collective du CNRS intitulée « Diesel et santé », qui donnait déjà l’alerte sur le lien entre les fumées de ces moteurs et le risque de cancer. Ce rapport de 245 pages, l’un des documents scientifiques les plus ambitieux conduits à cette époque sur le sujet, a été enterré.

    Jamais publié, il est aujourd’hui à peu près introuvable ; il n’en reste que de très rares copies. La direction actuelle du CNRS ignorait jusqu’à son existence même ; sollicité par Le Monde, l’organisme de recherche a mis près de cinq mois à le retrouver, dans son dépôt d’archives de Gif-sur-Yvette (Essonne)… Le Monde a ainsi pu consulter une copie du document.

    Des auteurs très prudents

    Avec la prudence habituelle des scientifiques, les auteurs du rapport n’affichaient aucune certitude. « Mais il y avait clairement une alerte », dit l’un des auteurs du rapport, sous le couvert de l’anonymat. « L’action mutagène et génotoxique [qui peut provoquer des dommages à l’ADN] des émissions diesel a été démontrée in vitro, écrivaient les auteurs. A long terme, chez le rat, [elles] induisent la formation de tumeurs pulmonaires...

    (...) Les auteurs avaient ainsi rassemblé 25 études épidémiologiques sur le sujet, dont 22 montraient un risque accru de cancer du poumon chez les populations humaines exposées aux fumées du diesel. La moitié d’entre elles mettaient en évidence un risque statistiquement significatif.

    « En 1993, à mon arrivée au CNRS, je trouvais l’organisme assez timide sur les questions scientifiques en lien avec la société, par rapport à ce qui existait à l’Inserm, par exemple, raconte Pierre Tambourin, figure de la biologie française, à l’époque directeur du département des sciences de la vie du CNRS et aujourd’hui à la tête du Génopole d’Evry. J’ai consulté le directeur général de l’époque, Guy Aubert, sur l’opportunité de s’auto-saisir de la question de l’impact sanitaire du diesel, et il m’avait donné son accord. »

    Une quarantaine de scientifiques des universités ou des organismes de recherches publics ont ainsi été rassemblés par le CNRS, avec pour mission de produire une expertise collective sur le sujet.

    « Menace pour l’industrie automobile »

    Ce genre d’expertise a généralement une fonction de conseil pour la conduite des politiques publiques. Elle explore l’ensemble des aspects d’un sujet donné et son poids scientifique est très supérieur à celui d’une étude isolée. Plusieurs comités (sur la combustion des hydrocarbures, sur la toxicologie, l’aérologie, l’épidémiologie, etc.) ont ainsi été constitués en vue de réaliser l’expertise. Après plusieurs années de travail, le document a été finalisé en septembre 1997.

    « J’ai présenté les principales conclusions en comité de direction du CNRS et je me souviens de réactions assez négatives, poursuit M. Tambourin. Le rapport impliquait que les véhicules diesel soient tous équipés de filtres. Or à l’époque cette solution était économiquement viable pour les gros véhicules, pas pour les véhicules particuliers. Certains ont vu ce rapport comme une menace pour notre industrie automobile. »

    En 1997, c’est la nouvelle directrice générale du CNRS qui hérite de la patate chaude. « J’ai transmis le rapport à ma tutelle, c’est-à-dire au ministère de la recherche, raconte la physicienne Catherine Bréchignac, aujourd’hui secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. Je l’ai transmis une fois, deux fois et je n’ai eu aucun retour. De guerre lasse, j’ai fait ce que je devais et pouvais faire : nous avons publié un communiqué de presse, sans publier le rapport, qui était toutefois consultable au CNRS. »

    A cette même époque, Claude Allègre, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, s’opposait à la publication d’une autre expertise collective : le 16 octobre 1997, la revue Nature avait déclenché un scandale en révélant que M. Allègre bloquait la publication du rapport de l’Inserm sur l’amiante – révélations qui ont conduit à ce que le document en question soit finalement publié.

    Peu accoutumés à travailler sur ce type d’expertise – c’était la première du genre organisée par le CNRS –, les auteurs du rapport sur le diesel ne se sont, quant à eux, pas offusqués de ne pas voir leur travail rendu public. « Au départ, on ne nous avait pas dit si le rapport allait être publié ou non, se souvient l’un des auteurs. Je me suis demandé pendant un temps ce qu’ils allaient en faire et puis ça m’est sorti de l’esprit. Mais je ne me faisais pas trop d’illusions : à l’époque, les constructeurs français vendaient leurs diesels au monde entier. »

    La non-publication de l’expertise est donc passée inaperçue. Tout autant d’ailleurs que le communiqué de presse censé lui rendre justice. Diffusé le 27 août 1998, le texte n’évoque aucun des risques sanitaires soulevés par le rapport lui-même.

    Au contraire, il ne traite que des incertitudes, annonçant que l’expertise conduite a relevé « la complexité de l’analyse de la pollution imputable spécifiquement aux véhicules diesel ». « Les données existantes (...) ne permettent pas d’isoler ce qui a trait spécifiquement au diesel, ajoute le communiqué. (...) Enfin, les données sur la qualité de l’air sont agrégées et ne permettent pas de distinguer les sources de rejet de polluants. » Loin de relayer l’alerte portée par le rapport, le communiqué a plutôt cherché à diluer la responsabilité du diesel dans la pollution atmosphérique.

    Diluer la perception des risques

    « Le CNRS, les constructeurs automobiles PSA et Renault, les représentants des pétroliers Total et Elf ont décidé de poursuivre leur investigation, en partenariat avec l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité et l’Inserm, poursuivait le texte. Un groupe de travail est constitué (...), chargé de poursuivre les études (...). La première réunion de travail de ce groupe doit se tenir au mois d’octobre [1998]. »

    Rendu public en plein mois d’août, le communiqué avait d’ailleurs échappé à plusieurs des auteurs du rapport contactés par Le Monde, qui s’étonnent aujourd’hui de la mention des constructeurs automobiles et des pétroliers. « On n’a travaillé uniquement entre académiques, à aucun moment nous n’avons été en contact avec des industriels, en tout cas dans mon groupe de travail », confie un chercheur qui a contribué au chapitre sur la toxicologie. « Les industriels ont été mentionnés car nous leur avons adressé le rapport final, puisqu’ils étaient les premiers concernés, répond Mme Bréchignac. En ce sens, je pense d’ailleurs que cette expertise n’est pas restée complètement lettre morte puisqu’il y a eu, depuis, beaucoup de progrès accomplis sur les pots catalytiques. »

    Quant au groupe de travail commun entre organismes publics et industriels, mentionné par le communiqué et censé avoir poursuivi les études sur le sujet, il semble n’avoir jamais existé. Interrogés, ni le CNRS, ni l’Inserm n’en ont retrouvé la moindre trace.

  • Ces deux papiers ont certainement été référencés par @rezo, et méritent d’être à nouveau affichés.
    Néanmoins, je les ai aggloméré ici car ils ont tous les deux quelque chose de puant, odeur que je pressentais déjà depuis quelques années.

    Aujourd’hui cette odeur s’affiche au grand jour, comme on affiche que l’on est c, et signifie selon moi la marque d’une rupture profonde entre ce que moi je mettais sous l’appellation « gauche » et ce qui toujours selon moi, sous des couleurs faussement « #universalistes », est responsable de notre malheur aujourd’hui.
    Ça explique certainement pourquoi j’ai une certaine retenue avec les autoproclamés « #antifas »

    http://lmsi.net/La-separation
    https://quartierslibres.wordpress.com/2016/03/22/radio-libertaire-naime-pas-les-femmes-voilees

    • C’est marrant comme les partisans des femmes voilées reprochent à ceux qui n’ont pas la même idée d’être sectaires.
      Alors que c’est eux qui le sont, au moins autant que ceux à qui ils le reprochent.
      Quant à tout de suite employer les grands mots, « islamophobie » (terme puant qui permet de ne discuter de rien), « raciste » (terme utilisé à toutes les sauces, sans besoin d’argumenter.
      Des femmes qu’on cache parce que des hommes le décrètent, oui ce n’est pas acceptable.
      Que les hommes se cachent s’ils ne sont pas capables de refréner leurs instincts, qu’ils s’enferment au fond d’une maison (et en profitent pour s’occuper de la maison, et de toute l’intendance), et qu’ils laissent les femmes jouir de leur corps et le montrer.
      LES FEMMES DOIVENT ETRE LIBRES, et leurs dress codes ne doivent pas être dictés par les hommes, ni pas personne d’autre.
      Quant à ceux qui affirment que les femmes se voilent par respect pour je ne sais qui, ou quoi, je les invite à aller voir comment sont traitées celles qui ne le font pas dans certains coins.
      Et surtout, à lire le discours de la servitude volontaire.
      Ça suffit de traiter de raciste les gens qui défendent la liberté des femmes.
      Et le fait que certains malodorants reprennent les mêmes arguments, pour d’autres raisons, devraient amener les intolérants des autres idées, comme sur ce texte, à réfléchir encore plus et à voir dans quel contextes, et avec quels arguments les affirmations sont dites.
      C’est un monde où plus aucune discussion n’est possible grâce à des mots lancés qui masquent l’indigence d’une réflexion poussée, pour laquelle il faut faire marcher quelques neurones.
      Que les hommes soient cloîtrés à la maison, un bonne fois pour toutes, plus d’hommes dans l’espace public.
      Sauf voilés et en regardant le sol.
      Si cette proposition vous choque, alors regardez bien ce que veut dire une femme voilée « par la religion » (ah ah).

    • @perline On peut être contre le voile sans exclure les femmes voilées. Si les femmes voilées sont enfermées par les hommes comme tu le dit, leur couper la parole au prétexte qu’elles sont opprimés c’est pas mieux. Ca double leur invisibilité et leur silenciation. Je suis d’accord pour lutter contre toute personne qui voudrais imposer le voile, mais une personne qui veux le mettre pour elle, c’est son problème.

    • @Perline,
      Ce que tu écris confirme s’il en était besoin les quelques idées que j’évoquais plus haut. À ce titre, ta première phrase est édifiante et significative.

      Je vais essayé d’être clair : je ne suis partisan que d’une seule chose : que chacun fasse le choix qu’il pense bien pour elle/lui (comprendre pas la suite le pronom lui pour elle, elle pour il, etc.) : s’il veut être de droite, c’est son affaire, s’il veut être bouddhiste c’est son affaire, s’il veut être antifa c’est son affaire, s’il veut se marier et avec qui il veut le faire, c’est encore son affaire et s’il veut porter le voile ou quoi que ce soit c’est encore son affaire.

      Tu sembles être le type de féministes à l’image de soeur Caroline qui sait ce qui est bon pour le femmes et ce qui n’est pas bon pour elles. Moi, j’en sais rien, j’apprends encore aujourd’hui et plus j’apprends moins j’ai de certitudes :-(

      Par contre, je sais que se déclarer féministe et de commencer par interdire aux femmes de choisir certains vêtements qu’elles souhaitent porter, c’est une posture assez difficile à tenir, qui demande une maîtrise parfaite de l’équilibre. Tu es courageuse car la posture n’est pas simple à tenir.

      Mon sentiment : je viens de l’écrire, que chacun fasse ce qui lui plaît. Mais plus précisément concernant le voile, le voici : du haut de mon grand âge j’ai vu beaucoup de choses : des femmes qui le portent par atavisme, d’autres par mimétisme, d’autres par soumission, d’autres par une croyance profonde en celui qu’elles considèrent comme étant leur créateur, d’autres pour se donner un genre, une identité, etc.
      Il existe j’ai l’impression autant de formes de port du voile qu’il y a de femmes elles-mêmes. Je (je dis bien je donc avis personnel, qui n’engage que ma carcasse) pense que c’est un accoutrement surannée. Il correspondait peut-être à quelque chose à un moment donné de l’histoire du monde,mais aujourd’hui j’ai le sentiment que c’est d’un apport limité.
      Conclusion : je m’en fous, mais attention, qu’aucun chien de garde ne vienne emmerder celles qui à contrario de ce que je pense, ont décidé pour elles leur manière de vivre et surtout vienne ensuite me donner des leçons de liberté.

      Tu dis que « c’est marrant » et je suis d’accord avec toi sur ce point, c’est marrant de lire ce que tu écris : tu mets en caps Lock que les femmes doivent être libres et pour atteindre ce but tu nous dis qu’il faut leur interdire certains choix vestimentaires !! Tu ressembles étrangement à ceux que tu sembles combattre, non ?

      @Perline, tu nous invites à

      aller voir comment sont traitées…

      C’est un procédé rhétorique indigne de ceux prétendent défendre le droit à la liberté pour les femmes. En effet, cette façon d’instaurer la dichotomie ("si vous ne me croyez pas, allez donc voir…") pour culpabiliser celui qui a une opinion différente de la tienne me rappelle notre ami bush nous disant que si on était pas avec lui dans sa croisade, alors nous étions contre lui. Je ne suis pas avec toi dans les âneries que tu écris, cela ne signifie pas que je sois contre toi. Le monde a besoin de ce pluralisme d’idées, des tiennes et même celles des antifas.

      Le coup du « aller voir taratata.. » est limite obscène : tu interdirais les assedic TOI à l’idée que certains en profitent pour bosser au noir ? Malsain comme procédé…

      Personne, en tout cas pas moi, ne doute de l’ignominie que font endurer des hommes à des femmes et cela va malheureusement bien plus loin que le voile. Ce n’est pas pour cela qu’il faut en tirer comme conclusion « moi, féministe Perline, je décrète que le code vestimentaire autorisé sera … ». Arriver à décréter pour soi c’est déjà bien, alors pour les autres... Restons humble.

      Je ne souhaite pas étaler ma vie @Perline, mais sur ce qu’il faudrait voir en la matière, je crois qu’une vie entière ne te suffirait pas pour partager un peu de ce que j’ai côtoyé dans mon parcours. Le ailleurs dont tu parles je le connais comme tu ne pourras jamais le connaître.

      Enfin (les posts trop longs sont malheureusement illisibles alors je me force mais il y aurait à en dire pourtant), @Perline, tu sembles correspondre à la description faites dans les deux papiers que j’ai cités, je comprends que cela te fasses réagir de cette façon. Plutôt que de « rentrer dedans » je crois préférable de s’enrichir de ce que dit l’autre, surtout quand c’est différent de ce dont on est persuadé. On ne perd pas quand on change d’avis, au contraire c’est à ce moment là qu’on gagne.

      amicalement

  • Aujourd’hui, le Monde t’explique que Google/Alphabet ne serait pas intéressé à avoir pour « débouché commercial » l’« armée américaine ».

    Google veut se séparer des robots humanoïdes de Boston Dynamics
    http://siliconvalley.blog.lemonde.fr/2016/03/18/google-veut-vendre-les-robots-humanoides-de-boston-dynami

    D’autant qu’une partie des projets de Boston Dynamics sont menés en collaboration avec l’armée américaine, un débouché commercial qui n’intéresse pas Alphabet.

    Ohhh… tu veux dire qu’à la rubrique « 2.0 » du Monde, vous ne suivez pas l’actualité et que vous n’avez pas Wikipédia ? Il y a quinze jours :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Eric_Schmidt

    En 2016, il devient également directeur d’un comité pour le Pentagone américain afin d’étudier l’apport des innovations de la Silicon Valley à l’armée américaine.

    Discutez entre vous, les gens : Le patron d’Alphabet à la tête d’un comité de conseil du Pentagone
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/03/03/le-patron-d-alphabet-eric-schmidt-prend-la-tete-d-un-comite-de-conseil-du-pe

    Eric Schmidt, l’ancien PDG de Google et actuel président exécutif d’Alphabet, va prendre la tête d’un comité de conseil du Pentagone, a annoncé mercredi 2 mars le secrétaire américain à la défense, Ashton Carter.

    Ce nouveau comité sera consacré à l’innovation technologique dans la défense et devra conseiller le Pentagone sur des domaines « très familiers des entreprises de la Silicon Valley », comme « le développement rapide de prototypes », « l’analyse de données », « l’utilisation d’applications mobiles et du cloud » ou encore « l’organisation du partage d’informations », peut-on lire dans un communiqué.

    Je suppose que le Pentagone est surtout intéressé à pouvoir battre les asiatiques au jeu de go.

    Évidemment, on parle de robots humanoïdes et de Google, on ne va quand même pas rappeler les lubies transhumanistes de ces gens (alors que l’intitulé Replicant devrait un peu t’inquiéter). Tiens, encore récemment : Le pape parlera de transhumanisme avec le PDG de Google
    https://www.cath.ch/newsf/le-pape-parlera-de-transhumanisme-avec-le-pdg-de-google

    Le pape François recevra le PDG de Google, Eric Schmidt, en audience privée au Vatican, le 15 janvier 2016. La firme américaine investit beaucoup financièrement dans le transhumanisme.

  • Le Monde
    France, mardi 9 février 2016, p. 7

    A Calais, la tentation du pire

    Le général Piquemal, qui a participé à une manifestation antimigrants interdite, est jugé en comparution immédiate
    A Calais, on vient parader, car c’est devenu une scène hautement politique. Samedi 6 février, alors que le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait interdit le défilé antimigrants de la branche française des Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident (Pegida), le rassemblement a pourtant eu lieu dans la ville du Pas-de-Calais et le général Christian Piquemal s’y est invité.
    Cet ex-commandant de la Légion étrangère, ex-membre du cabinet militaire de trois premiers ministres, décoré des plus hauts honneurs de la République, devait être présenté en comparution immédiate lundi après-midi 8 février pour avoir bravé cet interdit. A ses côtés devaient aussi comparaître quelques membres de la squelettique Pegida France.
    Le général Piquemal avait dès le 4 février annoncé sa venue, entendant ainsi protester contre l’interdiction « arbitraire et abusive » de la manifestation de samedi. Il appelait au passage « tous les patriotes et associations patriotiques » à l’y rejoindre. Défenseur de « la France millénaire » et de ses valeurs, cet officier général, ancien du Tchad et de Bosnie, a présidé l’Union nationale des parachutistes (UNP), pendant dix ans, - « L’UNP a vu le jour en 1963 dans une armée divisée entre ceux qui avaient choisi l’honneur et les autres qui lui avaient préféré l’obéissance » rappelait-il dans un entretien en 2010.
    Il a toujours présenté sa démarche et celle du Cercle des citoyens patriotes qu’il anime désormais dans le Var comme « apolitique ». A plusieurs reprises, par le passé, il n’en a pas moins dit sa préoccupation pour « une France qui perd son âme et son identité ». « On recule devant tout, nous sommes dans un état de repentance permanente. La fierté disparaît au profit de la génuflexion » estimait-il, toujours en 2010.
    La colère a montéQu’ils le souhaitent ou non, par leur venue dans le Pas-de-Calais, ces renforts nationaux, à l’image du général Piquemal, légitiment les groupuscules qui agissent déjà sur la ville sur fond de climat de plus en plus délétère. Depuis plusieurs mois, de façon récurrente, un gang armé circulant en BMW sème la terreur auprès des migrants. Il repère des groupes de personnes isolées et les passe à tabac. La nuit du 20 janvier, des jeunes Syriens ont été frappés à la barre de fer en pleine ville. Ils ne sont pas les premiers. Entre juin et octobre 2015, neuf étrangers avaient subi ces mêmes agressions et porté plainte sans qu’aucune interpellation ne suive. Après la dernière opération, dont le modus operandi ressemble aux précédentes, le procureur de la République a ouvert une enquête.
    Ces derniers temps, la colère a monté, laissant place aux thèses anti-immigration du Front national. Comme un cri de désespoir de la troisième région la plus pauvre de France où une personne sur cinq vit au-dessous du seuil de pauvreté. Dans les rues ou les cafés, le Calaisien se définit d’emblée par rapport aux marqueurs de l’extrême droite. Partout dans la ville, les grands thèmes du FN semblent devenus l’unité de mesure du positionnement de chacun.
    Ce qui ne signifie pas que les non-racistes ont passé la main. Les bénévoles sont toujours là, qui redonnent espoir aux migrants, offrent l’humanité et la prise en charge qui fait défaut. Mais ils le disent à voix basse, car, comme le rappelle la journaliste Marie-Françoise Colombani, à l’issue d’une immersion de plusieurs mois dans la ville, pour écrire Bienvenue à Calais (Actes Sud, 56 pages, 4,90 euros), « un mouvement raciste local de plus en plus activiste » est en train de s’enraciner dans le lieu.
    Dans cette ville de 78 000 habitants, toutes les interviews commencent désormais par un « que les choses soient claires, je ne suis pas raciste, ni politisé », même si le discours qui suit est raciste et politisé... En général, quelle que soit son opinion, le Calaisien reste anonyme. Par peur du voisin, des représailles de ceux qui ne pensent pas comme eux. Au fil des mois, la ligne de démarcation entre les groupes ressemble de plus en plus aux barbelés et aux grillages qui longent les rocades, séparent la jungle et ses milliers de migrants, du reste de la ville. Calais se déchire, même si les plus extrémistes ne sont pas du cru.
    Le groupe « Sauvons Calais », qui a vu le jour en 2013, a fédéré beaucoup de citoyens antimigrants. Quelques temps supposé être le porte-parole du ras-le-bol du Calaisien non politisé, « Sauvons Calais » a rapidement montré un tout autre visage. Lors d’une manifestation coorganisée avec le Parti pour la France le 8 novembre 2015 un coran a été partiellement brûlé.
    Les liens entre les deux structures sont assez étroits, puisque Kevin Reche, fondateur de « Sauvons Calais », s’est présenté sous l’étiquette Parti de la France aux dernières départementales. Gaël Rougement, qui le 23 janvier a sorti un fusil contre les migrants (lors d’une manifestation promigrants migrants) et dont la vidéo a tourné sur Internet, a été plusieurs fois photographié avec lui et son père était à la manifestation. Poursuivi pour la non-déclaration de son arme, le jeune homme sera défendu par le député (Rassemblement Bleu Marine, Gard) Gilbert Collard. Autant d’éléments qui permettent de comprendre que ce groupe qui affiche plus de 20 000 mentions « J’aime » sur sa page Facebook, a dérivé vers le racisme.
    Face à ce glissement, une place a été laissée vacante pour un autre groupe, au départ moins politisé. « Apolitique et pour l’unité des Calaisiens face à l’insécurité due aux migrants ! Merci d’éviter tout racisme et incitations à la violence », c’est ainsi que se définissent « Les Calaisiens en colère ». Mais le blogueur Philippe Wannesson estimait récemment que " Comme « Sauvons Calais », « Les Calaisiens en colère » se radicalisent. Depuis plusieurs semaines ils patrouillent autour du bidonville de Calais, prétendent encourager la police, menacent les exilé-e-s « . Ce qui ne les empêche pas de cumuler plus 60 000 mentions » J’aime « .
    D’autres regroupements émergent et peinent à modérer les commentaires de leurs inscrits, tant la tentation du racisme est forte pour les Calaisiens qui n’en peuvent plus de la présence non encadrée de milliers de réfugiés venus de Syrie, d’Erythrée ou d’Afghanistan. » Nous ne voulons pas glisser sur cette pente que nous avons observée dans d’autres groupes. Calais a besoin d’informations. Nous souhaitons dénoncer ce qui se passe sans attiser la haine. Si l’on trouve une solution pour les migrants, elle bénéficiera aux Calaisiens « , rappelle la modératrice de » Calais Infos Calais « . Martin, père de deux enfants, s’est inscrit à cette page. » Ça me va parce que je ne suis pas raciste. Mais pour ne pas changer, je ne vais plus à l’hôpital à Calais, plus à la piscine et je ne viens plus dans le magasin où les migrants font leurs courses. J’ai changé ma vie pour ne pas devenir raciste « , conclut l’électricien.
    Aux régionales de 2015, le FN a recueilli 49,1 % des suffrages au premier tour. Au même scrutin, en 2010, le FN avait obtenu deux fois moins de voix. Le FN est une tentation nouvelle pour Calais, comme l’option de la dernière chance dans une ville qui a, 37 années durant, opté pour un maire communiste, et qui aux municipales de 2014 n’avait concédé que 12 % de ses voix au FN ; élisant confortablement Natacha Bouchart (LR). Le FN est resté à l’écart des manifestations contre les migrants : » Il y a un parti anti-immigration, c’est le Front. Plutôt que manifester, il faut voter ", indique Florian Philippot, vice-président du FN, lequel apporte cependant son soutien au général Piquemal.

    Maryline Baumard et Caroline Monnot

    #Calais #migrants

  • La déclaration particulièrement mesurée de la Croix rouge : Official statement by red Cross on Syria Zabadani Madaya Fouaa & Kafaraya
    https://www.youtube.com/watch?v=7PQmBxx-7rY

    1. Elle ne peut ni confirmer ni infirmer les informations qui circulent.
    2. Le porte-parole prend bien soin de ne jamais parler de Madaya sans évoquer en même temps Fouaa, Kafraya et Zabadani.

    Noter aussi cet article du site de l’ONU, daté du 28 décembre 2015, annonçant que l’ONU et ses partenaires avaient évacué des gens des quatre villes :
    http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=52911

    The UN in Syria, the Syrian Arab Red Crescent (SARC) and the International Committee of the Red Cross carried out coordinated tasks leading to the evacuation of 338 people from Foua and Kafraya, and 125 people from Zabadani and Madaya.

    Il y a donc une semaine, pas de mention de scènes de famine.

    Par ailleurs, des photos utilisées pour dénoncer la situation à Madaya sont désormais identifiées comme ayant déjà circulé il y a six mois pour dénoncer la situation dans la Ghouta orientale. (Certes, ça ne prouve pas grand chose, mais ça rappelle qu’il faut prendre un peu de distance avec ce qui circule sur le ton de l’évidence.)

    (Bon, j’ai bien conscience qu’il s’agit d’un sujet particulièrement casse-gueule. Je ne me vois pas vous annoncer que personne ne souffre à Madaya, ni que ce serait « justifié » par le siège de Fouaa et Kafraya, mais il est toujours assez sidérant de voir passer ces tempêtes médiatiques balancées sur le ton de l’indignation unilatérale en se basant sur un nombre particulièrement limité et partial de sources.)

  • Le #Mooc « #Afrique_Innovations » forme les jeunes Africains au #journalisme_numérique

    « On a constaté à quel point la jeunesse africaine est connectée et demande que les choses évoluent », explique Pierre Jalladeau, directeur Afrique de l’Agence française de coopération médias (CFI). CFI est à l’origine du programme « Afrique Innovations-Réinventer les Médias », dont « Le Monde Afrique » est partenaire.

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/07/20/le-mooc-afrique-innovations-forme-les-jeunes-africains-au-journalisme-numeri
    #médias
    cc @reka @fil

  • Effondrement prévu d’un pan de montagne dans le lac du Chambon
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/05/effondrement-prevu-d-un-pan-de-montagne-dans-le-lac-du-chambon_4671141_3244.

    Les autorités de l’Isère ont pris depuis quelques jours une série de mesures de sécurité face au « risque confirmé d’un glissement de terrain de grande ampleur », à l’origine déjà de la fermeture de la route Grenoble-Briançon depuis le 10 avril. Plusieurs centaines de m3 de terrain devraient finir par s’effondrer dans le lac du Chambon, dimanche 5 juillet.


    En direct du #Chambon : photo du versant en cours de fracturation
    photo : Sage Ingénierie

    quelques problèmes avec les chiffres,
    • pour le Monde, plusieurs centaines de m3
    • pour Metro, pas moins de 100.000 m3 de terrain

    Combien de piscines olympiques ?

  • Le Commandant Cousteau « faisait chier les poissons », assassinait des requins et faisait péter les récifs à la dynamite
    http://www.slate.fr/story/103933/commandant-cousteau-poissons

    L’émission Là-bas si j’y suis a mis en ligne une chronique hilarante sur le malaise que suscite aujourd’hui Le Monde du silence, documentaire océanographique culte qui ressemble avec le recul à un carnage en haute mer...(Permalink)

    #environnement #océan

    • Les passionnés de la nature sont à l’avant-garde de sa destruction : dans la mesure où leurs explorations préparent le tracé de l’autostrade, et où ensuite pour sauver la nature ils l’organisent. Ils écrivent un livre ou font des conférences pour convier l’univers à partager leur solitude : rien de tel qu’un navigateur solitaire pour rassembler les masses. L’amoureux du désert fonde une société pour la mise en valeur du Sahara. Cousteau, pour faire connaître le « monde du silence », tourna un film qui fit beaucoup de bruit. Le campeur passionné par les plages désertes fonde un village de toile. Ainsi, réaction contre l’organisation, le sentiment de la nature aboutit à l’organisation.

      En réalité il n’y a probablement pas de solution au sein de la société industrielle telle qu’elle nous est donnée. L’organisation moderne nous assure le superflu en nous privant du nécessaire.

      http://seenthis.net/messages/273520

  • « Les forces économiques ». Voire « les forces vives ». Qu’est ce qu’on lit pas comme conneries.
    Pour Le Monde « les forces vives de l’économie » c’est donc un salmigondis des différentes composantes de la bourgeoisie, c’est pas ceux dont la force de travail fait tourner l’économie.
    Je demande pas au Monde d’écrire des articles marxistes, mais quand même il y a des limites qu’il serait bon de ne pas dépasser dans la propagande libérale ultra-caricaturale, pour rester dans une forme de « neutralité journalistique ».
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/07/02/les-forces-economiques-grecques-appellent-a-voter-oui-au-referendum_4666886_

  • Face à Israël, la France est hypocrite
    Interview d’Omar Barghouti par Nirit Ben-Ari, Le Monde, le 2 juillet 2015
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/07/02/omar-barghouti-face-a-israel-la-france-est-hypocrite_4667673_3218.html

    Encore un article de la presse grand public française qui n’ignore pas BDS, qui ne méprise pas BDS, qui n’insulte pas BDS, et qui présente même BDS sous un jour assez honnête. Un vrai changement s’est produit depuis quelques semaines ou quelques mois, en gros il me semble depuis la prise de fonction du nouveau gouvernement Netanyahou...

    #BDS #Palestine #Omar_Barghouti #France #Le_Monde
    http://seenthis.net/messages/381859

    • la suite là : http://www.france-palestine.org/Omar-Barghouti-Face-a-Israel-la-France-est-hypocrite

      A la lumière de ces événements, j’ai écrit à Omar Barghouti afin de solliciter une interview pour le quotidien israélien Haaretz, avec lequel je collabore régulièrement. Il m’a répondu avec cordialité en disant qu’il serait heureux de m’accorder un entretien, le premier avec un journaliste juif israélien, mais pas pour Haaretz. Lors de notre rencontre, j’ai demandé à Barghouti pourquoi il préférait que l’interview paraisse dans Le Monde. « Je n’ai pas de problème avec les journalistes israéliens en tant que tels, me répondit-il, mais avec les médias israéliens. J’ai toujours refusé d’accorder des interviews à des médias israéliens parce qu’ils sont prisonniers du discours hégémonique de l’establishment sioniste. Ils se comportent comme des outils de propagande. Bien évidemment, il se trouve parmi eux de bons journalistes professionnels. »(...)

  • La plainte qui attaque la recherche de L’Oréal - Le Monde
    http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2015/07/02/la-plainte-qui-attaque-la-recherche-de-l-oreal_4666840_1656994.html

    C’est un fondement de la stratégie de L’Oréal qui est attaqué devant la justice américaine. A l’occasion d’une plainte pour licenciement abusif déposée par l’ancien patron de la division des brevets de la filiale américaine, une ombre est projetée sur la politique de recherche et d’innovation du premier groupe mondial de cosmétiques.

    Steven Trzaska attaque L’Oréal USA et sa maison mère française, L’Oréal SA, devant la cour de district du New Jersey, comme l’a révélé le New Jersey Law Journal. A en croire la plainte, que Le Monde s’est procurée, M. Trzaska s’est fait renvoyer pour avoir refusé de déposer des demandes de brevets sur des inventions qui n’en étaient pas. Et d’obtempérer aux ordres de la direction du groupe attachée à ses objectifs annuels en termes de nombre de dépôts de brevets.

    #cosmétiques

  • Les tongs voyagent à l’œil, par Pierre Rimbert
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/07/RIMBERT/53226

    En juin dernier, le jeu réputé infaillible de l’offre et de la demande a engendré une nouvelle bizarrerie, cette fois dans le domaine d’ordinaire peu excentrique du transport maritime : le coût du trajet Asie-Europe était… négatif. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/3714 via Le Monde diplomatique

  • Foudre médiatique sur l’acropole

    Engager un plan d’austérité lorsqu’on vient d’être élu sur un programme de lutte contre l’austérité : la pratique est si profondément ancrée dans les mœurs politiques française que la décision du premier ministre grec d’organiser un référendum sur l’opportunité de prendre un tel virage a provoqué un choc émotionnel violent chez plusieurs éditorialistes. « La stratégie de Tsipras était une stratégie de passager clandestin, explique Jean-Louis Bourlanges, invité permanent de « L’esprit public », l’homélie dominicale à plusieurs voix diffusée sur France Culture (28~juin~2015). C’est l’autostoppeur de Coluche : je monte à bord, donnez moi vos cigarettes, votre tire, etc., bon c’est moche mais je vous fais hommage d’être présent dans votre voiture ! » Mais soudain, cet ancien parlementaire européen qui incarne depuis trois décennies un centrisme de droite pépère, a semblé perdre pied. « J’ai sous-estimé la dimension idéologique du combat de Syriza, s’emporte-t-il, ces gens ne sont pas seulement engagés dans une stratégie hellénique de passager clandestin mais dans une stratégie terroriste de révolutionnaires qui veulent faire sauter le bateau. » Une analogie d’autant plus subtile que formulée quarante-huit heures après une série d’attentats.

    Pour n’avoir pas immédiatement déféré à la sommation de ses créanciers à s’aplatir, le gouvernement grec essuie depuis des mois un tir de barrage de l’éditocratie française. Dans Le Monde diplomatique de juillet, Pierre Rimbert revient en détail sur cette bataille politique menée par voie de presse. [#st]

    La crise grecque dans les #médias français. « Syriza delenda est »
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/07/RIMBERT/53219

    http://zinc.mondediplo.net/messages/3715 via Le Monde diplomatique

  • EN DIRECT - Alexis Tsipras serait prêt à accepter les demandes de ses créanciers
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/07/01/20002-20150701LIVWWW00017-en-direct-tsipras-faillite-grexit-referendum.php

    Ouh il a une sale gueule Tsipras, il doit faire partie des méchants. Bon plus sérieusement ça serait chouette si quelqu’un.e faisait une petite appli pour afficher les trombines des articles des quotidiens français de certaines personnes célèbres sur une timeline pour voir la #propagande par le délit de sale gueule

  • Le monde si simple de Jean Tirole, par Gilles Rotillon (Le Monde diplomatique, juillet 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/07/ROTILLON/53197

    très bon article mais pas en accès libre

    extrait :

    La science économique ne peut devenir une science comportementale qu’en réduisant l’homme à peu de chose et le « comportement » à presque rien. Or l’anthropologie, la psychologie ou la linguistique nous apprennent que l’être humain n’existe pas indépendamment de la société où il vit ; et ce avant même de naître, car « la première condition pour qu’un bébé devienne une personne est que ses parents le considèrent comme telle (4) ». Le philosophe Gilbert Simondon montre que la formation de l’individu ne relève pas du simple déploiement d’une personnalité potentielle innée, mais suppose l’existence préalable de toute la société (5). Loin d’être façonnés par nos « préférences », nous dépendons de notre environnement technique et social. Du silex taillé au téléphone portable, toute l’évolution de l’humanité démontre le caractère constituant des objets techniques qui nous entourent. Le langage articulé lui-même, si caractéristique de l’espèce humaine, comme toutes les fonctions psychiques supérieures (sens esthétique, pensée conceptuelle, esprit critique) se développent, ainsi que l’a montré Lev Vygotski (6) dès les années 1920, à partir du contexte social existant, par l’appropriation des réalisations aussi bien techniques que culturelles ou symboliques déjà présentes dans le monde humain.

    Et pourtant Tirole paraît convaincu qu’il traite de manière rigoureuse des problèmes de société actuels. Il se persuade du bien-fondé des recommandations qu’il n’hésite pas à adresser avec assurance aux industriels et aux politiques sur la base de ses modèles. Il ne semble pas douter non plus que l’agent économique qu’il modélise soit suffisamment représentatif de l’espèce humaine pour appuyer la pertinence de ses avis et aborder les questions morales.

    Il est sans doute louable de vouloir « mieux comprendre les fondements des craintes vis-à-vis de la marchandisation de certains domaines ainsi que ceux de la moralité » ; mais on doute que les travaux récents de ces économistes et la mise en équation des sentiments moraux nous soient plus utiles pour ce faire que les autres sciences sociales. La position de Tirole revient à prôner le recours aux économistes sur à peu près tous les sujets de société, en leur assurant l’une de ces rentes de situation que, paradoxalement, ses travaux s’acharnent à supprimer autant que possible là où elles existent. L’histoire récente nous l’enseigne : l’« expert » n’a pas toujours raison. S’il peut éclairer le débat démocratique, il ne peut s’y substituer.