company:mod

  • Paola Antonelli : « Les designers peuvent faire en sorte que la fin de l’humanité soit élégante »
    https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2019/07/03/paola-antonelli-les-designers-peuvent-faire-en-sorte-que-la-fin-de-l-humanit


    Paola Antonelli, conservatrice du département d’architecture et de design et directrice de la R&D du Museum of Modern Art, à New York, membre du jury de la design parade à Hyères 2019.

    Figure du Museum of Modern Art (MoMA), à New York, où elle est conservatrice du département d’architecture et de design et directrice de la R&D, Paola Antonelli était cette année membre du jury de la Design Parade Hyères.

    Dans « Broken Nature : Design takes on Human Survival », l’exposition dont vous êtes la commissaire à la Triennale de Milan, à voir jusqu’au 1er septembre, vous prônez surtout un design réparateur…
    Oui, je pense que l’humanité est vouée à s’éteindre comme d’autres espèces avant elle. Les designers ne pourront pas empêcher cela mais ils peuvent faire en sorte que cette fin soit encore lointaine et élégante. Que nous laissions une trace sur la Terre, pour la prochaine espèce dominante, qui soit un exemple d’une relation apaisée et intelligente avec notre milieu naturel. Le concept d’un design réparateur (restorative design), visant à corriger la course de l’humanité vers l’autodestruction, embrasse un vaste champ de solutions. Il explore tantôt la technologie, tantôt l’artisanat ou une combinaison des deux. Il ne s’agit pas seulement de recyclage mais aussi d’acheter moins et de se transmettre, comme le faisaient nos grands-mères, le lit ou le canapé d’une génération à l’autre.

  • En 1978, Paul Weller et ses JAM délivrent le mythique « All Mod Cons » (All Modern Convenience, tous conforts), album punk moderne et raffiné. MOD CON : trio australien 100 % féminin mené par Erica Dunn (chant et guitare), Sara Retallick (basse) et Raquel Solier (batterie). Avec leur « Modern Convenience » sorti en 2018 chez Poison City, les australiennes s’inscrivent aujourd’hui avec inspiration,engagement, modernité brute et acérée dans la tradition du punk rock des Slits, de Patti Smith ou de PJ Harvey.


    https://modconmusic.bandcamp.com/album/modern-convenience

    Cet été en Bretagne, à Binic
    https://www.binic-folks-blues-festival.com
    source : http://www.canalb.fr/blues-shit
    #rock'n'roll #punk #bandcamp #canalB

  • Les végans meilleurs soutiens de Nétanyaou ? Israël terre promise du vegan-washing Paul Aries - 24 Avril 2019 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/les-vegans-meilleurs-soutiens-de-netanyaou-israel-terre-promise-du-veg

    Un site végan me soupçonnait récemment d’antisémitisme (ce qui est un comble) parce que j’évoquais l’importance du lobby végan en Israël dans ma Lettre aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser (Larousse). Je vais cependant récidiver en m’abritant derrière le site autorisé de la Chambre de commerce France-Israël qui titrait, au lendemain de la réélection du candidat de la droite la plus dure : « Le véganisme : clé de la victoire de Nétanyaou ? ».

    La thèse, même sous forme interrogative, mérite le détour pour qui connait Israël. Il est exact que pour emporter les voix des « amis des animaux », Netanyahou a annoncé arrêter de consommer de la viande. Lors d’une conférence de presse donnée le 10 mars 2019, la députée Sharren Haskel, membre du parti du Likoud et proche de « Bibi », a annoncé que le Premier ministre et toute sa famille « avaient opté pour le végétarisme ». « Pas entièrement », a-t-elle ajouté à mi-mot. La presse conclut qu’en « s’entourant de cette figure appréciée par les défenseurs des bêtes, « Bibi » a probablement gagné des points dans les urnes ». Beaucoup de sites dont Actualité Israël ont repris aussitôt cette analyse. Sharren Haskel a joué effectivement un rôle central dans la véganisation de la droite. Ex-membre volontaire des commandos de la police des frontières, opposée récemment aux projets d’amélioration de la situation juridique des gays, reconnue comme proche idéologiquement du Tea Party des Etats-Unis, elle n’a cessé de se droitiser, au fils des années, expliquant, par exemple, qu’« ll n’y a pas d’armée plus morale dans le monde que la nôtre » (sic). Les journalistes s’interrogent cependant : « Deux questions émergent lorsqu’on constate l’importance de ces mouvements en Israël : y a-t-il un lien entre l’antispécisme et la spécificité historique d’Israël, à savoir sa définition comme « Etat des Juifs » ? Ensuite, cet engouement pour la cause animale a-t-il un lien avec le conflit israélo-palestinien ? ». La faute politique du candidat travailliste aurait été de ne jamais préciser si, de son côté, il mangeait encore du poulet, lit-on sous la plume des experts.

    L’instrumentalisation du véganisme à des fins politiques ne date pas cependant de cette seule période électorale ni même de la présence de Sharren Haskel. Nétanyaou se dit depuis longtemps favorable aux « lundis sans viande » et l’armée israélienne se proclame végane (alimentation et vêtements).

    Les faits sont assez têtus pour permettre de raconter une tout autre histoire. Cette pseudo « première nation végane » (comme on le lit dans la presse) reste l’un des pays au monde consommant le plus de viande (80 kilos par personne et par an contre 66 en France), notamment de poulets (57 kilos), et les végans, avec 8 % de la population, n’y sont guère plus nombreux qu’ailleurs… Alors pourquoi Israël passe-t-elle pour être le paradis des végans dans le monde ? L’Etat israélien est l’inventeur du vegan-washing en tant que stratégie politique.

    Israël a été d’abord le laboratoire d’une expérience grandeur nature, en matière de conversion, puisque 60 % des téléspectateurs réguliers de l’émission de télé-réalité « Big Brother » ont changé leur façon de manger. Tel Gilboa (née en 1978), fondatrice du Front israélien de libération des animaux (ALF) en 2013, a remporté la sixième édition de « Big Brother » en 2014, en utilisant, avec la complicité de la production, l’émission pour propager, en prime time, le véganisme, et ceci durant trois mois et demi… Végan France titrait le 10 février 2016 : « Une activiste végane remporte « Big Brother » ». Elle portait pour la finale un T-shirt « Go Végan », son opposant en finale (Eldad) était aussi végan, comme d’ailleurs 4 des 18 occupants de la « maison ». On sait aujourd’hui qu’elle a bénéficié d’une véritable mise en scène, un autre candidat était un pseudo-éleveur bovin engagé par la production et dont le rôle était de provoquer et de pousser la participation végane, la production a même autorisé l’ami de Tal à venir parler de véganisme devant les résidents de la « maison » et leur a projeté une vidéo sur l’industrie des œufs, de la viande et du lait, séance enregistrée puis projetée à la télévision, avec une séquence montrant les résidents fondant en larmes. Yoram Zack, directeur de la production, a prononcé un discours après sa victoire : « Il y a cent neuf jours vous êtes entrée dans la maison pour accomplir une mission. Vous êtes venue ici pour servir de voix à ceux qui ne peuvent pas parler . »

    Cette belle aventure n’est pas sans lien avec le fait que le gouvernement israélien a choisi de faire des biotechnologies (notamment dans le domaine agricole) un secteur de pointe, avec la fondation de plus 1 350 firmes, dont 612 créées depuis 2007, et qui mobilisent 20 % du total des investissements. Un exemple : la start-up SuperMeat commercialise une viande vegan friendly , grâce à un blanc de poulet issu de cultures cellulaires, les cellules sont prélevées par biopsie puis cultivées industriellement en laboratoire, elles se nourrissent d’acides aminés d’origine végétale et de glucose. L’association #L214 a relayé l’appel aux dons à SuperMeat sur Facebook. Le professeur Yaakov Nahmias, cofondateur et directeur de recherche de SuperMeat, est aussi directeur du Grass Center for Bioengineering de l’Université hébraïque de Jérusalem et membre du Broad Institute de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ces projets sont soutenus par des organisations comme l’ONG A #Well-fed_World (Un monde bien nourri) qui distribue de l’alimentation végane aux nécessiteux. Cette ONG travaille avec le Fonds international pour l’Afrique afin de généraliser des repas scolaires strictement végétariens (Éthiopie). La #Modern_Agriculture_Foundation et l’université de Tel-Aviv ont lancé, en 2014, un projet de viande de poulet cultivée, sous la direction d’Amit Gefen, un des principaux experts mondiaux en ingénierie tissulaire. La firme #Jet-Eat vient de lancer la première imprimante alimentaire 3D végane…au monde.

    Cette belle aventure n’est pas non plus sans lien avec la possibilité que donne le #vegan-washing de laver plus blanc l’Etat d’Israël et sa politique de colonisation.

    Gary Yourofsky, le meilleur VRP végan en Israël
    Le militant étasunien Gary Yourofsky est l’un des nouveaux visages du véganisme israélien. Sa vidéo a été visionnée par plus d’un million d’habitants sur une population de huit millions, ses conférences font le plein et attirent l’élite de la société y compris des politiques comme Tzipi Livni (ancienne agente du Mossad, ancienne députée, elle vient d’abandonner la politique) … à tel point que la presse se demandait si Netanyaou n’irait pas la prochaine fois dans le cadre de sa stratégie assister à une conférence de Yourofsky. Gary Yourofsky ne recycle pas seulement les plus vieux clichés du végétarisme, l’humanité serait herbivore, toutes les maladies majeures seraient dues à la consommation carnée, car il se veut aussi ouvertement misanthrope et « dérape » souvent : « Au fond de moi, j’espère sincèrement que l’oppression, la torture et le meurtre se retournent dix fois contre les hommes qui s’en moquent ! Je souhaite que des pères tirent accidentellement sur leurs fils à l’occasion des parties de chasse, pendant que les carnivores succombent lentement à des crises cardiaques. Que chaque femme emmitouflée dans la fourrure doive endurer un viol si brutal qu’elle en soit marquée à vie. Et que chaque homme couvert de fourrure se fasse sodomiser si violemment que ses organes internes en soient détruits. Que chaque cowboy et chaque matador soit encorné jusqu’à la mort, que les tortionnaires du cirque se fassent piétiner par des éléphants et lacérer par des tigres . » Gary Yourofsky a pris position également en faveur d’Israël contre la Palestine : « Alors que les Israéliens sont dans un processus de destruction des industries de viande, de produits laitiers et d’œufs – ce qui amènera à l’éradication des camps de concentration pour les animaux, les Palestiniens et leurs sympathisants “droitdelhommistes”, psychotiques, sont en train de construire encore plus de camps pour les animaux ! […] Les Palestiniens sont le problème. C’est le groupe de personnes le plus psychotique du monde . »

    Cette position n’est malheureusement pas isolée. Eyal Megged appelle Netanyahou à faire d’Israël la terre des droits des animaux plutôt que de chercher inutilement une paix impossible avec les Palestiniens . Aeyal Gross, professeur israélien de droit international, s’insurge : « Le végétarisme devient un outil pour améliorer l’image des forces de défense israélienne, ou celle d’Israël dans son ensemble […] À Tel-Aviv aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de trouver de la nourriture dont la préparation n’a pas impliqué l’exploitation des animaux que de trouver une nourriture dont la production n’a pas entraîné l’oppression et le déracinement d’autres êtres humains ». Le mouvement palestinien de défense des animaux dénonce Israël comme le premier pays du monde à faire du vegan-washing (blanchiment de l’image par le véganisme comme d’autres font du green-washing alors qu’ils bousillent la planète). On peut lire sur le site de Palestinian Animal League la mise en garde suivante : « Israël utilise le vegan washing pour couvrir les dégâts causés aux vies palestiniennes et au véganisme en Palestine, et obtient maintenant le soutien international de végétaliens bien connus, qui sont intentionnellement ou involontairement des outils dans le jeu de vegan washing du « paradis végétarien ». Les Palestiniens dénoncent ainsi le rôle d’institutions de propagande comme Vibe Israël qui invite d’éminents blogueurs végétaliens à visiter « l’empire végan appelé Israël ». Le mouvement palestinien accuse aussi Binthnight Israël, une association de défense d’Israël auprès des juifs du monde entier, d’avoir ajouté à son programme « Israël pour les végans »… Les palestiniens rappellent que la plus grande partie des productions véganes est réalisée dans les colonies israéliennes illégales à l’intérieur des territoires palestiniens.
    
Le gouvernement israélien, et notamment, son armée communique sur « Tsahal, l’armée la plus vegane au monde… », de là à soutenir qu’elle fait une guerre propre, le passage est souvent étroit).

    Cette propagande consistant à utiliser le véganisme pour légitimer la politique d’Israël fonctionne à plein au sein des multiples relais communautaires. Le JForum.fr (portail juif francophone) a ouvert un Forum sur « Israël, terre promise des végans ». Infos-Israël.News ajoute qu’Israël, paradis pour les végétariens mérite le détour et le soutien actif… L’association végétarienne de France titre « Ici, il fait bon être végé ! » et intègre Tel-Aviv « nation végane selon le Ministère du tourisme » dans les lieux de vacances de tout bon végan. Tribune Juive se fait l’écho cependant du débat qui secoue la communauté.

    Israël champion du vegan-washing ?
    Jérôme Segal nous aide à comprendre les raisons du véganisme israélien. Il y voit déjà une idéologie de substitution pour une gauche orpheline de victoires. Il cite le rôle des juifs, comme Peter Singer et Henry Spira, dans la naissance du véganisme. Il prolonge, également l’analyse de Jean Stern, selon lequel le pinkwashing était une stratégie politique visant à promouvoir Tel-Aviv comme capitale mondiale de la tolérance envers les minorités sexuelles dans le seul but de présenter le pays autrement que comme un Etat épinglé par des associations humanitaires pour ses manquements aux droits humains. Jérôme Segal parle donc du vegan-washing comme d’une stratégie délibérée servant les intérêts militaristes, colonialistes, économiques de l’Etat israélien. Le journaliste Gidéon Levy (éditorialiste au quotidien Haaretz) explique que le véganisme permet de mieux camoufler ce qui se passe en Cisjordanie. La gauche israélienne a tenté naturellement de surfer sur ce courant végan (comme certains dirigeants politiques de la gauche française le font encore). Conséquence : la gauche est de plus en plus marginalisée en Israël, au point que le seul parti qui ose encore se dire de gauche aujourd’hui, Meretz, n’a obtenu que 3,6 % des suffrages en avril 2019. Ce n’est pas pourtant faute d’avoir fait des efforts, puisque Tamar Zandberg, député du Meretz, est l’organisateur de la journée végane, au sein même de la Knesset, réunissant tous les députés…

    La gauche et les milieux écologistes israéliens ne parviendront à retrouver une parole forte qu’en se portant à la défense de l’élevage paysan israélien et palestinien.

    Paul Ariès

    #végan #biotechnologies #véganisation de la droite #antispécisme #vegan-washing #SuperMeat #vibe_israël #végétalisme #tsahal
    #sharren_haskel https://fr.wikipedia.org/wiki/Sharren_Haskel
    #gary_yourofsky https://fr.wikipedia.org/wiki/Gary_Yourofsky
    # Tzipi_Livni https://fr.wikipedia.org/wiki/Tzipi_Livni
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  • Question de Meyer Habib sur les "Groupuscules antisionistes" et réponse de Laurent Nunez
    http://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2018-2019/20190157.asp#P1626343
    http://videos.assemblee-nationale.fr/video.7290176_5c6c09a9e83a3.2eme-seance--questions-au-gou

    Texte :

    M. le président . La parole est à M.. Meyer Habib.

    M. Meyer Habib . Monsieur le Premier ministre, le 20 août 1899, en pleine Affaire Dreyfus, était organisée à Paris, comme aujourd’hui, une grande manifestation contre l’antisémitisme. Car déjà, les extrêmes se retrouvaient dans la détestation du Juif, synonyme de pouvoir, d’argent et de théories du complot. C’est dans ce terreau de haine qu’est né à Paris, rue Cambon, sous la plume de Theodor Herzl, le sionisme moderne, mouvement d’émancipation nationale du peuple juif. Pourtant samedi dernier à Paris, on entendait : « Barre-toi sale sioniste ! », « Rentre à Tel-Aviv ! », « La France, elle est à nous ! »... Tel est le triste visage de l’antisémitisme en 2019. Dans un contexte de crise sociale, la parole antisémite se libère, et par un tour de passe-passe sémantique, « Juif » est devenu « sioniste », on ne dit plus : « sale Juif », mais : « sale sioniste », plus politiquement correct. L’idée que le peuple juif n’a pas droit à un État, c’est l’antisémitisme par excellence.

    M. Jean-Paul Lecoq . Non !

    M. Meyer Habib . Le boycott d’Israël, le BDS – Boycott, Désinvestissment, Sanctions – prôné par certains à l’extrême gauche, c’est de l’antisémitisme !

    Plusieurs députés du groupe GDR . Non !

    M. Meyer Habib . Glorifier à l’Assemblée des terroristes qui ont assassiné des dizaines de civils israéliens parce que juifs, c’est de l’antisémitisme ! Et ceux-là même, Insoumis et communistes, qui ont quitté en bloc cet hémicycle quand j’ai dénoncé le terroriste Salah Hamouri… Quand on attise la haine depuis des années, il est bien hypocrite de manifester contre l’antisémitisme !

    M. Jean-Paul Lecoq . J’espère que le Premier ministre va vous répondre ! Vous appelez ça l’unité nationale ? Diviseur !

    M. Meyer Habib . De l’extrême gauche à l’ultra-droite en passant par la mouvance islamiste, « sioniste » est devenu le signe de ralliement de ceux qui vomissent le système, la République, les élites : Rothschild, Macron, les francs-maçons... Dans les banlieues désertées par les Juifs, un antisémitisme arabo-musulman sévit sur fond d’islamo-gauchisme et de haine d’Israël. Pour tous ceux-là, le Juif est l’homme à abattre. C’est la triste réalité : d’abord les Juifs, et après la France. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR..)

    M. Jean-Paul Lecoq . Vous tenez un discours de haine !

    M. Stéphane Peu . Les communistes étaient dans les camps avec les Juifs !

    M. Meyer Habib . Monsieur le Premier ministre, le 16 juillet 2017, le président Macron déclarait très justement que l’antisionisme était la forme réinventée de l’antisémitisme. Aujourd’hui, il hésite à le pénaliser : un pas en avant ; deux pas en arrière. En attendant douze Français ont été tués parce que juifs, sur fond d’antisionisme ! Monsieur le Premier ministre, fin des grands discours et place aux actes, ou je crains que ces Français quittent massivement la France !
    –----------
    Un député brandit une banderole. Mme Sonia Krimi l’applaudit. – Vives exclamations sur les bancs du groupe UDI-Agir et sur de nombreux bancs du groupe LR.)

    On doit l’interruption de Meyer Habib à l’ex-député LREM Sébastien Nadot qui dénonce la vente d’armes de la France à l’Arabie Saoudite en brandissant une banderole « La France tue au Yémen »
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    M. le président . Monsieur Nadot, remettez immédiatement cette banderole aux huissiers. Ce comportement non seulement interrompt inutilement la parole de notre collègue Meyer Habib mais, de surcroît, je me dois de vous faire un rappel à l’ordre qui sera inscrit au procès-verbal. (Applaudissements sur divers bancs.)

    Monsieur Habib, vous avez la parole.

    M. Meyer Habib . Je vous remercie, monsieur le président. Je voulais terminer en disant que le président Macron avait déclaré très justement que l’antisionisme était la forme réinventée de l’antisémitisme. Aujourd’hui, il hésite à pénaliser l’antisionisme et c’est pourquoi je demande au Premier ministre de passer aux actes car je crains que les Français juifs quittent massivement la France. (Applaudissements sur les bancs des groupes UDI-Agir et sur quelques bancs du groupe LaREM.)

    M. le président . La parole est à M.. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur.

    M. Laurent Nunez , secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur . Monsieur le député, nous avons eu souvent l’occasion, vous et moi, de discuter de la question du lien entre l’antisionisme et l’antisémitisme. En répondant à Mme Constance Le Grip, j’ai expliqué ce qu’est le délit d’antisémitisme. L’antisionisme, vous le savez, c’est autre chose puisqu’il s’agit d’un positionnement politique consistant à critiquer la politique d’Israël au nom de ce que certains considèrent comme une forme de liberté d’expression.

    Une fois rappelé cela, monsieur le député, j’ajoute que je ne suis pas naïf : il ne m’a pas échappé que derrière le faux-nez de l’antisionisme pouvait se cacher de l’antisémitisme. Et vous savez très bien que c’est un phénomène que le ministère suit avec beaucoup de vigilance. Les groupuscules antisionistes sont surveillés de près par les services et retiennent toute notre attention. Je vous confirme qu’il existe en ce domaine une jurisprudence, que nous appliquons au cas par cas : chaque fois qu’au regard des caractéristiques de l’auteur et du contexte dans lequel des propos antisionistes ont été tenus, leur caractère antisémite peut être retenu quand ils ne sont que le faux-nez de l’antisémitisme. Mais nous le faisons à droit constant, les textes en vigueur, consacrés par la jurisprudence, nous le permettent déjà. Je peux vous dire que plusieurs mouvements recueillent toute notre attention – vous avez cité le BDS – et que nous sommes attentifs à la commission éventuelle de délits pénaux et aussi à ce que, derrière des slogans antisionistes, ne se cachent pas de l’antisémitisme.

    Mais encore une fois, monsieur le député, nous agissons à droit constant, la jurisprudence nous le permet, et il ne semble pas au Gouvernement nécessaire à ce stade de pénaliser l’antisionisme en tant que tel. Nous le faisons chaque fois qu’eu égard au contexte et aux caractéristiques de l’auteur, nous sommes en droit de considérer qu’il y a antisémitisme. Il sera à cet égard intéressant de voir dans quel sens pencheront les tribunaux lorsque auront été interpellés, comme nous le souhaitons tous le plus vite possible, les auteurs des injures contre M. Finkielkraut. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM, MODEM et GDR.)

    #antisémitisme #antisionisme #Palestine #censure #Liberté_d'expression #BDS #criminalisation_des_militants #Meyer_Habib

  • Bruxelles contre l’Europe Christian Rioux - 8 Février 2019 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/547418/bruxelles-contre-l-europe

    Faut-il y voir un nouvel exemple du déclin de l’Europe ? Mercredi, la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, a annoncé qu’elle imposerait son veto à la fusion des entreprises Alstom et Siemens. Selon Bruxelles, la fusion des géants français et allemand du chemin de fer, pourtant souhaitée par les deux pays, enfreint les règles de la concurrence européenne. C’est ainsi que Bruxelles vient d’immoler sur l’autel du sacro-saint marché libre la possibilité de créer un géant européen du chemin de fer, et cela, alors même que le mastodonte chinois CRRC est déjà numéro un mondial.

    Pourtant, faites le test. Demandez à n’importe qui de nommer la plus grande réalisation de l’Europe depuis 50 ans et il y a fort à parier que surgira le nom d’Airbus. Mais ce qui était possible dans l’Europe de de Gaulle et de Willy Brandt pour contrer l’Américain Boeing ne l’est plus aujourd’hui. Avec pour résultat que l’Europe ne compte pratiquement aucun géant dans des domaines aussi importants que le nucléaire, la téléphonie, l’Internet et le numérique.

    De là à conclure qu’en passant du Marché commun à la monnaie unique, le continent a fabriqué son propre déclin, il n’y a qu’un pas. C’est la thèse que défend brillamment le livre de l’économiste Ashoka Mody intitulé Eurotragedy (Oxford University Press). Ancien du FMI et de la Banque mondiale, Mody ne flirte ni avec le Rassemblement national, en France, ni avec Syriza, en Grèce. Son livre a d’ailleurs remporté le prestigieux prix du Livre économique de l’année décerné par l’Association des éditeurs américains.

    Dans ces 600 pages, l’économiste de Princeton raconte une tragédie qui, depuis vingt ans, mène l’Europe de déboires en déboires. Selon lui, non seulement la monnaie unique fut une erreur magistrale, mais depuis, l’Europe s’est enfermée dans une véritable « bulle cognitive » qui ne fait qu’aggraver son erreur et la rend sourde à ce que disent les peuples et la réalité économique.

    Les esprits les plus éclairés avaient pourtant tiré la sonnette d’alarme. Trente ans avant la crise grecque, Nicholas Kaldor, de l’Université de Cambridge, avait mis en garde les Européens contre un projet qui, en obligeant les pays les plus riches à soutenir les plus pauvres, diviserait profondément les vieilles nations européennes. Car il a toujours été clair que jamais l’Allemagne n’accepterait la moindre forme de péréquation, une condition pourtant indissociable de toute union monétaire.

    Bien avant la monnaie unique, le « serpent monétaire européen » et le Mécanisme européen des taux de change avaient montré l’impossibilité d’imposer une discipline monétaire commune à des pays aussi différents, explique Mody. Mais l’idéologie ne s’embarrasse ni du réel ni des peuples et de leur histoire. Les résultats ne se feront pas attendre. Sitôt les taux de change devenus fixes, la France verra ses excédents commerciaux fondre au soleil. Avec le recul, on voit que Paris a été pris à son propre jeu, dit Mody, lui qui croyait harnacher ainsi l’étalon allemand. Non seulement l’économie allemande a-t-elle continué à dominer l’Europe, mais l’euro permet aujourd’hui à Berlin de dicter ses réformes économiques à la France.

    Parodiant Aristote, l’économiste se demande comment « des hommes et des femmes éminemment bons et justes » ont pu déclencher une telle tragédie « non par vice et dépravation », mais par « erreur et faiblesse ». Selon lui, l’euro fut d’abord et avant tout un choix idéologique défiant toutes les lois de l’économie et de la géopolitique. Dans un monde de taux flottants, les pays européens se privaient de cette souveraineté monétaire qui agit comme un « pare-chocs ». Les dévaluations permettent aux plus faibles de reprendre leur souffle, contrairement à ce que croyaient Pompidou et Giscard d’Estaing, qui y voyaient un objet de honte.

    En entrevue sur le site Atlantico, https://www.atlantico.fr/decryptage/3565100/-la-tragedie-de-l-euro-ou-l-incroyable-bulle-cognitive-dans-laquelle-l-eur l’économiste note que les électeurs qui avaient voté en France contre le traité de Maastricht (1992) ressemblent étrangement à ces gilets jaunes qui ont récemment occupé les ronds-points. C’est de cette époque que date, dit-il, le début de la rébellion d’une partie de la population contre l’Europe. « Au lieu d’entendre la voix du peuple et de colmater la fracture, les responsables européens ont décidé de l’ignorer. »

    Ashoka Mody n’est pas antieuropéen. Au contraire, il rêve même d’une « nouvelle république des lettres » fondée sur la diversité des peuples européens. Selon lui, l’idéologie du « toujours plus d’Europe » est en train de déconstruire l’extraordinaire réussite économique qui avait caractérisé le Marché commun. Le refus de fusionner Alstom et Siemens en fournit aujourd’hui la preuve par l’absurde. Même le « couple franco-allemand » s’en trouve ébranlé.

    Soit Bruxelles accepte de redonner leur souveraineté aux États membres, dit l’économiste, soit l’euro continuera à agir comme « une force de décélération économique ». Dans ce cas, l’optimisme n’est guère de mise. Chaque nouvelle crise « surviendra dans un contexte de vulnérabilité financière et économique encore plus grand ». Or, la prochaine pourrait bien « déchirer durablement le délicat tissu européen ».

    #Ashoka_Mody #économie #monaie #euro #monaie_unique #UE #union_européenne #marché_commun #déclin #Alstom #Siemens

    • #Ashoka_Mody est professeur de politique économique internationale à l’Ecole Woodrow Wilson de l’Université de Princeton. Il fut Directeur Adjoint du Fonds Monétaire International, et a également travaillé à la Banque Mondiale, et aux Laboratoires AT&T Bell. Ashoka Mody a conseillé des gouvernements pour des projets financiers et de politique de développement. Il est le lauréat du prix du livre économique de l’année 2018, de l’association des éditeurs américains pour son livre EuroTragedy A Drama in 9 acts (éditions OUP USA).

  • Ivy Barkakati
    http://www.radiopanik.org/emissions/mix-delivery/ivy-barkakati-

    Ivy Barkakati is an American DJ, producer and presenter of a monthly show on the Barcelona-based dublab.es radio, Casa da Crega, where she currently resides.

    She released her first solo debut in 2014 on Hospital Productions, followed two years later by another track “Mango Sheen” on Modern Obscure Music. She has since collaborated with Phran (“Impulse”) on Rhythm Control Barcelona in 2017, with whom she released another track “Manipulate Me” under the alias IVAN on the australian label Best Effort .

    Barkakati’s music style is eclectic. Her DJ sets tend more towards the American house and disco that she started out with, and in the studio, she produces more experimental music with synths, ranging from light ambient to dark industrial sounds. In ITHAKA Series_#3, she’ll be gracing us with one (...)

    #future #bass #rap #funk #lounge #down_tempo #ghostly #future,bass,rap,funk,lounge,down_tempo,ghostly
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/mix-delivery/ivy-barkakati-_06022__1.mp3

  • De l’Influence des États-Unis sur le national-socialisme – Fragments sur les Temps Présents
    https://tempspresents.com/2019/01/14/de-linfluence-des-etats-unis-sur-le-national-socialisme

    La parution rapprochée du Modèle américain d’Hitler de James Q. Whitman et du Nazisme dans la civilisation. Miroir de l’Occident de Jean-Louis Vullierme nous donne le prétexte de revenir sur l’influence des États-Unis sur le national-socialisme. Encore aujourd’hui, il est difficile d’admettre que le système juridique et la politique raciale des nazis aient pu être influencées par une grande démocratie. Pourtant, ce pays ne fut pas qu’une nation tolérante et accueillante pour les persécutés d’Europe et d’ailleurs. Il fut aussi une nation raciste qui a cherché à préserver son « sang », comprendre celui des Pères fondateurs, blancs, anglo-saxons et protestants.

    Des politiques de quotas, les Quota Law, furent mises en place pour restreindre l’arrivée d’immigrants venant du Sud et de l’Est de l’Europe, surtout entre 1914 et la fin des années 1920. Une politique de ségrégation, les « lois de Jim Crow », racialisèrent les populations afro-américaines entre 1865 –la fin de la Guerre de Sécession– et les années 1960. Et cela sans parler de l’extermination des populations amérindiennes qui finirent parquées dans des Réserves. Pour justifier ces politiques, des essayistes et des universitaires théorisèrent l’inégalité des races et justifièrent cette politique raciale de promotion du sang nordique. De fait, les États-Unis étaient les leaders de la législation raciale au début du XXe siècle. Certains sont restés dans les mémoires comme Madison Grant, l’auteur du Déclin de la grande race, ou comme Lothrop Stoddard, celui du Flot montant des peuples de couleur, des ouvrages encore réédités aujourd’hui par des éditeurs d’extrême droite.

    • Quelques résultats de la recherche pour « american holocaust »

      Vidéo : American Holocaust of Native American Indians
      https://seenthis.net/messages/744082

      NATIVE AMERICAN HISTORY, COMPARATIVE GENOCIDE AND THE HOLOCAUST : HISTORIOGRAPHY, DEBATE AND CRITICAL ANALYSIS
      https://seenthis.net/messages/744080

      Reexamining the American Genocide Debate : Meaning, Historiography, and New Methods
      https://seenthis.net/messages/714125

      Ugly Precursor to Auschwitz : Hitler Said to Have Been Inspired by U.S. Indian Reservation System
      https://seenthis.net/messages/336319

      The Holocaust and the Bush family fortune - World Socialist Web Site
      https://seenthis.net/messages/741295

      Big business avec Hitler Jacques Pauwels
      https://seenthis.net/messages/741295#message741417

      Surviving the Nazis, Only to Be Jailed by America
      https://seenthis.net/messages/340794

      In Cold War, U.S. Spy Agencies Used 1,000 Nazis
      https://seenthis.net/messages/306331

      Korean War, a ‘Forgotten’ Conflict That Shaped the Modern World
      https://seenthis.net/messages/656300

      The Making of an American Nazi
      https://seenthis.net/messages/645956

      Aux #Etats-Unis, lumière sur les disparitions et meurtres d’#Amérindiennes
      https://seenthis.net/messages/710924

      Hedy Epstein, 90-Year-Old Holocaust Survivor, Arrested During Michael Brown Protest
      https://seenthis.net/messages/285870

      American exceptionalism
      https://en.wikipedia.org/wiki/American_exceptionalism

      Les sources disponibles font penser que racisme et extermination systématique de populations entières font partie du concept politique étatsunien dès sa naissance. Les pilgrim fathers étaient des fanatiques religieux qui inspirent la politique étatsunienne encore de nos jours. Il suffit d’énumérer les groupes de populations et peuples qui ont souffert sous l’influence des américains du nord pour se rendre compte du caractère profondément inhuman du protestantise nord-américain.

      Des chercheur scientifiques ont montré que le type de religion qui promet le paradis aux fidèles et l’enfer aux autres est un moteur pour le développement du capitalisme surtout quand on prêche que richesse et santé sont des recompenses de dieu pour les meilleurs disciples du prophète.

      Le résultat direct de cet état d’esprit est l’exceptionnalisme américain qui justifie les pires exactions avec l’argument de la supériorité du modèle américain. Son anticommunisme a couté la vie à des millions dont les habitants d’Indonésie massacrés en 1965.

      Son messianisme rapproche la nation étatsunienne des autres régimes religieux qui sont intégrés dans son discours comme amis et forces du bien comme l’Israel ou comme ennemi héréditaire comme la république islamique d’Iran.

      Dans le contexte d’un capitalisme aux forces productives et technologiques à la faim de ressources gargantuesque l’éradication de pays et d’éthnies par cet état-énergumène armé jusqu’au dents n’est qu’une note de bas de page pour ses défenseurs. Heureusement l’Allemagne a tenté dans le passé de jouer le même rôle civilisateur. Les bourreaux américains n’ont alors aucun mal à minimiser l’impact désastreux de leur politique en se référent aux génocidé soi-disant unique et indépassable commis par la nation allemande.

      Comparer des actes des États-Unis ou d’un de leurs alliés avec des éléments de l’histoire nazie suscite systématiquement des réactions extrèmes. Il ne faut surtout pas mettre en question le caractère unique des méfaits allemands parce en absence de ce dogme on risque d’identifier le véritable caractère de la politique des USA.

      #USA #nazis #collaboration #génocide

    • Remarkably, with five decades of recording to her credit, the indeed remarkable Bettye Lavette has actually only had full album releases with two other major labels up until now – a 1972 LP for Atco that never saw the light of day until decades later and a 1982 set for Motown. On the famed Verve imprint, Things Have Changed is Bettye’s take on a dozen songs penned by Bob Dylan, given her own distinctive and uniquely soulful interpretation. In this interview with SoulMusic.com founder David Nathan (who has been listening to Bettye since 1965 and interviewing her since the ’70s), the tell-it-like-it-is one-of-a-kind song stylist shares about the project and a career that has finally taken her into prominence within the last decade…

      https://www.soulmusic.com/soul-talkin-bettye-lavette-2018-soulmusic-com

      “I can sing, I know a lot of songs, I got a lot of dresses, a lot of wigs and high heel shoes!” Bettye Lavette, March 2018 on being a soul survivor, in every sense of the term

      http://www.bettyelavette.com

    • Bettye Lavette n’a pas eu le succès qu’elle méritait les 40 premières années de sa carrière. Enfin reconnue depuis les années 2000, elle enchaîne maintenant les disques et les récompenses.

      Elle a écrit son autobiographie qui est passionnante, drôle, et un véritable témoignage sur les coulisses, pas très glamour, de la musique soul des années 1960 à aujourd’hui :

      Bettye LaVette – A Woman Like Me
      https://www.amazon.fr/Woman-Like-Me-Memoir/dp/0142180327

      Récemment elle a publié un disque de reprises de Bob Dylan, qui lui a valu de nombreuses interviews où elle donne son analyse des chansons et de leur auteur. Toujours aussi intelligente et drôle, ces interviews valent le détour... Par exemple celui ci :

      Bettye LaVette – Star and So Much More

      « Singing the way that I sing now, I’m in complete control of that. »
      Barry Kerzner, American Blues Scene, le 25 janvier 2018
      https://www.americanbluesscene.com/bettye-lavette-star-much

      Bob Dylan writes in such a strange fashion. He doesn’t really write poetry. They keep calling him a poet but, he writes prose.

      He writes things that, they’re not feelings, they’re matter of fact, and he’s complaining about them all of the time.

      Dylan’s songs are really conversations, complaints. He complains about everything; he didn’t do any of it! None of it is his fault.

      He’s a very strange writer, and the more I looked into the songs, the more I knew about him. I was very surprised at two things. That he complains all the time and that he has a beef against… most women. The other thing is that he has a really soft and compassionate side which I found in “Emotionally Yours.”

      I really thought a lot about him in doing the songs. I’ve usually just taken the songs, and just put them into my mouth. But, this required so much more: Every day I worked on it, it made me know him better. So, I think I know things now that people don’t know about him, that I wish I didn’t know.

    • Pour son dixième album, le premier sur une major en près de trente ans, Bettye LaVette s’empare des chansons de Bob Dylan avec cette force et cet aplomb qui ont fait d’elle une véritable légende de la soul. « Things Have Changed », qui paraît chez Verve, est un chef-d’oeuvre né de la rencontre entre l’une des plus grandes chanteuses actuellement en activité et l’un des plus grands songwriters vivant. Keith Richards et Trombone Shorty ont apporté leur contribution à cet album produit par Steve Jordan.

      Depuis son retour sur le devant de la scène au début des années 2000, Bettye LaVette n’a cessé de se frotter au rock et au folk, reprenant à sa manière unique les chansons d’artistes aussi emblématiques que les Who, les Rolling Stones, Pink Floyd ou encore Dolly Parton. Toutefois, elle n’avait jamais enregistré auparavant un album entièrement consacré à l’oeuvre d’un seul songwriter. Les morceaux de « Things Have Changed » ont été composés par Bob Dylan sur plus de cinq décennies, The Times They Are A-Changin’ datant de 1964 tandis que l’épique Ain’t Talkin est extrait de l’album « Modern Times » sorti en 2006.

      « Les autres écrivent des chansons, mais les compositions de Dylan relèvent plus de la prose que de la poésie. Selon moi, la qualité de ses paroles tient moins à leur beauté qu’à leur extrême ingéniosité et à leur logique imparable. Il peut partir de n’importe quelle expression et en tirer une chanson ». Bettye LaVette n’a rencontré Bob Dylan qu’une seule fois, dans les coulisses d’un festival en Italie. Il était sur le point de monter sur scène lorsque Tony Garnier, son bassiste de longue date, lui fit signe que Bettye se trouvait près d’eux. Dylan s’arrêta sur le champ, se dirigea vers la chanteuse, prit son visage entre ses mains et l’embrassa avant de quitter les coulisses pour donner son concert. Sur « Things Have Changed », les chansons de Dylan subissent un traitement de choc. « Je n’avais jamais vraiment écouté It Ain’t Me Baby », confie Bettye LaVette, « mais il fallait que ma version soit plus dédaigneuse que l’originale, moins rapide et moins sèche, qu’elle sonne comme une chanson de Jimmy Reed. Pour The Times Are-a-Changin, je voulais en donner une interprétation totalement différente de celle de Dylan. Pour y parvenir on a beaucoup travaillé sur le groove avec une beat box. Le résultat est extrêmement surprenant ».

      Pour mener ce projet ambitieux à son terme, Bettye LaVette avait besoin d’un producteur à la hauteur du défi. Grâce à la productrice Carol Friedman, la chanteuse trouva le partenaire idéal en la personne de Steve Jordan, l’ancien batteur du groupe de l’émission de David Letterman, un artiste qui a travaillé avec la terre entière, notamment Chuck Berry et John Mayer. « Steve a été absolument génial », explique-t-elle. « Il se rappelle de tout ce qu’il a entendu au cours de sa vie et il s’est toujours montré capable d’expliquer aux musiciens ce que j’avais en tête ». Pour l’occasion, Steve Jordan forma une équipe réunissant des musiciens hors pair tels que le guitariste de Bob Dylan Larry Campbell, le bassiste Pino Palladino et le claviériste Leon Pendarvis. L’entente entre eux fut telle que l’enregistrement de l’album fut bouclé en seulement trois jours. Par la suite, Keith Richards et Trombone Shorty apportèrent leur contribution, en jouant respectivement sur Political World et What Was It You Wanted.

      https://www.youtube.com/watch?v=EJi6maTueSc

      Bettye LaVette fait partie du show business depuis près de soixante ans. Son premier single, « My Man – He’s A Lovin’ Man », est sorti chez Atlantic Records en 1962 alors qu’elle n’avait que seize ans. Bien que n’ayant jamais cessé d’enregistrer, elle connut une véritable renaissance artistique au début des années 2000 avec des albums de reprises d’une puissance émotionnelle à couper le souffle. En 2008, elle laissa le public du Kennedy Center sans voix avec son interprétation du Love Reign O’er Me des Who auxquels on remettait ce soir-là un prix pour l’ensemble de leur carrière. S’emparer de l’oeuvre d’un des plus importants songwriters vivants était une véritable gageure. Mais si quelqu’un était capable de relever le défi, c’était bien Bettye LaVette.

      https://www.francemusique.fr/emissions/open-jazz/l-actualite-du-jazz-bettye-lavette-dylan-par-la-face-soul-59837

      Sur l’album de 1972 pour Atco qui n’a vu le jour qu’en 2006 ?
      Child Of The Seventies il y a ce single Heart of Gold écrit par Neil Young. En 72, cette diva du blues n’a que 26 ans elle chante depuis ses 16 ans et à 72 berges elle tourne encore ! immense respect à l’égale d’Aretha Franklin mais j’ai une petite préférence pour le blues de B.Lavette

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=5&v=d-pyAjpCqVw

      https://www.discogs.com/fr/Betty-Lavette-Child-Of-The-Seventies/release/1329039

    • Dans son autobiographie, il y a aussi des passages gratinés sur Aretha Franklin...

      L’album ATCO a été enregistré dans les années 1970 mais n’était jamais sorti. C’est un français, Gilles Pétard, qui l’a sorti en 2000 sous le titre Souvenirs (il a été réédité sous d’autres noms après), relançant ainsi sa carrière auprès du grand public. On y trouve effectivement cette reprise de Neil Young, mais aussi celle de It Ain’t Easy, rendue populaire par David Bowie.
      https://www.youtube.com/watch?v=qUyNsb6721Y

      Souvenirs :
      https://www.discogs.com/fr/release/3829297

    • Ce même Gilles Pétard qui photographiait Betty Davis en 75
      https://seenthis.net/messages/674142#message678297
      J’ai emprunté cette compil « Souvenirs » ce week-end et dans la présentation du CD, j’suis tombé sur celle de David Nathan et de Gilles Pétard. Mais avec mon anglais approximatif, j’ai compris que Pétard a retrouvé les enregistrements qu’il croyait perdu et a produit cette compil qui a extasié Bettye Lavette herself.
      Sais-tu @sinehebdo si son autobio est traduite en français ?

  • Cheap Words | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/magazine/2014/02/17/cheap-words

    Amazon is a global superstore, like Walmart. It’s also a hardware manufacturer, like Apple, and a utility, like Con Edison, and a video distributor, like Netflix, and a book publisher, like Random House, and a production studio, like Paramount, and a literary magazine, like The Paris Review, and a grocery deliverer, like FreshDirect, and someday it might be a package service, like U.P.S. Its founder and chief executive, Jeff Bezos, also owns a major newspaper, the Washington Post. All these streams and tributaries make Amazon something radically new in the history of American business.

    Recently, Amazon even started creating its own “content”—publishing books. The results have been decidedly mixed. A monopoly is dangerous because it concentrates so much economic power, but in the book business the prospect of a single owner of both the means of production and the modes of distribution is especially worrisome: it would give Amazon more control over the exchange of ideas than any company in U.S. history. Even in the iPhone age, books remain central to American intellectual life, and perhaps to democracy. And so the big question is not just whether Amazon is bad for the book industry; it’s whether Amazon is bad for books.

    According to Marcus, Amazon executives considered publishing people “antediluvian losers with rotary phones and inventory systems designed in 1968 and warehouses full of crap.” Publishers kept no data on customers, making their bets on books a matter of instinct rather than metrics. They were full of inefficiences, starting with overpriced Manhattan offices. There was “a general feeling that the New York publishing business was just this cloistered, Gilded Age antique just barely getting by in a sort of Colonial Williamsburg of commerce, but when Amazon waded into this they would show publishing how it was done.”

    During the 1999 holiday season, Amazon tried publishing books, leasing the rights to a defunct imprint called Weathervane and putting out a few titles. “These were not incipient best-sellers,” Marcus writes. “They were creatures from the black lagoon of the remainder table”—Christmas recipes and the like, selected with no apparent thought. Employees with publishing experience, like Fried, were not consulted. Weathervane fell into an oblivion so complete that there’s no trace of it on the Internet. (Representatives at the company today claim never to have heard of it.) Nobody at Amazon seemed to absorb any lessons from the failure. A decade later, the company would try again.

    Around this time, a group called the “personalization team,” or P13N, started to replace editorial suggestions for readers with algorithms that used customers’ history to make recommendations for future purchases. At Amazon, “personalization” meant data analytics and statistical probability. Author interviews became less frequent, and in-house essays were subsumed by customer reviews, which cost the company nothing. Tim Appelo, the entertainment editor at the time, said, “You could be the Platonic ideal of the reviewer, and you would not beat even those rather crude early algorithms.” Amazon’s departments competed with one another almost as fiercely as they did with other companies. According to Brad Stone, a trash-talking sign was hung on a wall in the P13N office: “people forget that john henry died in the end.” Machines defeated human beings.

    In December, 1999, at the height of the dot-com mania, Time named Bezos its Person of the Year. “Amazon isn’t about technology or even commerce,” the breathless cover article announced. “Amazon is, like every other site on the Web, a content play.” Yet this was the moment, Marcus said, when “content” people were “on the way out.” Although the writers and the editors made the site more interesting, and easier to navigate, they didn’t bring more customers.

    The fact that Amazon once devoted significant space on its site to editorial judgments—to thinking and writing—would be an obscure footnote if not for certain turns in the company’s more recent history. According to one insider, around 2008—when the company was selling far more than books, and was making twenty billion dollars a year in revenue, more than the combined sales of all other American bookstores—Amazon began thinking of content as central to its business. Authors started to be considered among the company’s most important customers. By then, Amazon had lost much of the market in selling music and videos to Apple and Netflix, and its relations with publishers were deteriorating. These difficulties offended Bezos’s ideal of “seamless” commerce. “The company despises friction in the marketplace,” the Amazon insider said. “It’s easier for us to sell books and make books happen if we do it our way and not deal with others. It’s a tech-industry thing: ‘We think we can do it better.’ ” If you could control the content, you controlled everything.

    Many publishers had come to regard Amazon as a heavy in khakis and oxford shirts. In its drive for profitability, Amazon did not raise retail prices; it simply squeezed its suppliers harder, much as Walmart had done with manufacturers. Amazon demanded ever-larger co-op fees and better shipping terms; publishers knew that they would stop being favored by the site’s recommendation algorithms if they didn’t comply. Eventually, they all did. (Few customers realize that the results generated by Amazon’s search engine are partly determined by promotional fees.)

    In late 2007, at a press conference in New York, Bezos unveiled the Kindle, a simple, lightweight device that—in a crucial improvement over previous e-readers—could store as many as two hundred books, downloaded from Amazon’s 3G network. Bezos announced that the price of best-sellers and new titles would be nine-ninety-nine, regardless of length or quality—a figure that Bezos, inspired by Apple’s sale of songs on iTunes for ninety-nine cents, basically pulled out of thin air. Amazon had carefully concealed the number from publishers. “We didn’t want to let that cat out of the bag,” Steele said.

    The price was below wholesale in some cases, and so low that it represented a serious threat to the market in twenty-six-dollar hardcovers. Bookstores that depended on hardcover sales—from Barnes & Noble and Borders (which liquidated its business in 2011) to Rainy Day Books in Kansas City—glimpsed their possible doom. If reading went entirely digital, what purpose would they serve? The next year, 2008, which brought the financial crisis, was disastrous for bookstores and publishers alike, with widespread layoffs.

    By 2010, Amazon controlled ninety per cent of the market in digital books—a dominance that almost no company, in any industry, could claim. Its prohibitively low prices warded off competition.

    Publishers looked around for a competitor to Amazon, and they found one in Apple, which was getting ready to introduce the iPad, and the iBooks Store. Apple wanted a deal with each of the Big Six houses (Hachette, HarperCollins, Macmillan, Penguin, Random House, and Simon & Schuster) that would allow the publishers to set the retail price of titles on iBooks, with Apple taking a thirty-per-cent commission on each sale. This was known as the “agency model,” and, in some ways, it offered the publishers a worse deal than selling wholesale to Amazon. But it gave publishers control over pricing and a way to challenge Amazon’s grip on the market. Apple’s terms included the provision that it could match the price of any rival, which induced the publishers to impose the agency model on all digital retailers, including Amazon.

    Five of the Big Six went along with Apple. (Random House was the holdout.) Most of the executives let Amazon know of the change by phone or e-mail, but John Sargent flew out to Seattle to meet with four Amazon executives, including Russ Grandinetti, the vice-president of Kindle content. In an e-mail to a friend, Sargent wrote, “Am on my way out to Seattle to get my ass kicked by Amazon.”

    Sargent’s gesture didn’t seem to matter much to the Amazon executives, who were used to imposing their own terms. Seated at a table in a small conference room, Sargent said that Macmillan wanted to switch to the agency model for e-books, and that if Amazon refused Macmillan would withhold digital editions until seven months after print publication. The discussion was angry and brief. After twenty minutes, Grandinetti escorted Sargent out of the building. The next day, Amazon removed the buy buttons from Macmillan’s print and digital titles on its site, only to restore them a week later, under heavy criticism. Amazon unwillingly accepted the agency model, and within a couple of months e-books were selling for as much as fourteen dollars and ninety-nine cents.

    Amazon filed a complaint with the Federal Trade Commission. In April, 2012, the Justice Department sued Apple and the five publishers for conspiring to raise prices and restrain competition. Eventually, all the publishers settled with the government. (Macmillan was the last, after Sargent learned that potential damages could far exceed the equity value of the company.) Macmillan was obliged to pay twenty million dollars, and Penguin seventy-five million—enormous sums in a business that has always struggled to maintain respectable profit margins.

    Apple fought the charges, and the case went to trial last June. Grandinetti, Sargent, and others testified in the federal courthouse in lower Manhattan. As proof of collusion, the government presented evidence of e-mails, phone calls, and dinners among the Big Six publishers during their negotiations with Apple. Sargent and other executives acknowledged that they wanted higher prices for e-books, but they argued that the evidence showed them only to be competitors in an incestuous business, not conspirators. On July 10th, Judge Denise Cote ruled in the government’s favor.

    Apple, facing up to eight hundred and forty million dollars in damages, has appealed. As Apple and the publishers see it, the ruling ignored the context of the case: when the key events occurred, Amazon effectively had a monopoly in digital books and was selling them so cheaply that it resembled predatory pricing—a barrier to entry for potential competitors. Since then, Amazon’s share of the e-book market has dropped, levelling off at about sixty-five per cent, with the rest going largely to Apple and to Barnes & Noble, which sells the Nook e-reader. In other words, before the feds stepped in, the agency model introduced competition to the market. But the court’s decision reflected a trend in legal thinking among liberals and conservatives alike, going back to the seventies, that looks at antitrust cases from the perspective of consumers, not producers: what matters is lowering prices, even if that goal comes at the expense of competition.

    With Amazon’s patented 1-Click shopping, which already knows your address and credit-card information, there’s just you and the buy button; transactions are as quick and thoughtless as scratching an itch. “It’s sort of a masturbatory culture,” the marketing executive said. If you pay seventy-nine dollars annually to become an Amazon Prime member, a box with the Amazon smile appears at your door two days after you click, with free shipping. Amazon’s next frontier is same-day delivery: first in certain American cities, then throughout the U.S., then the world. In December, the company patented “anticipatory shipping,” which will use your shopping data to put items that you don’t yet know you want to buy, but will soon enough, on a truck or in a warehouse near you.

    Amazon employs or subcontracts tens of thousands of warehouse workers, with seasonal variation, often building its fulfillment centers in areas with high unemployment and low wages. Accounts from inside the centers describe the work of picking, boxing, and shipping books and dog food and beard trimmers as a high-tech version of the dehumanized factory floor satirized in Chaplin’s “Modern Times.” Pickers holding computerized handsets are perpetually timed and measured as they fast-walk up to eleven miles per shift around a million-square-foot warehouse, expected to collect orders in as little as thirty-three seconds. After watching footage taken by an undercover BBC reporter, a stress expert said, “The evidence shows increased risk of mental illness and physical illness.” The company says that its warehouse jobs are “similar to jobs in many other industries.”

    When I spoke with Grandinetti, he expressed sympathy for publishers faced with upheaval. “The move to people reading digitally and buying books digitally is the single biggest change that any of us in the book business will experience in our time,” he said. “Because the change is particularly big in size, and because we happen to be a leader in making it, a lot of that fear gets projected onto us.” Bezos also argues that Amazon’s role is simply to usher in inevitable change. After giving “60 Minutes” a first glimpse of Amazon drone delivery, Bezos told Charlie Rose, “Amazon is not happening to bookselling. The future is happening to bookselling.”

    In Grandinetti’s view, the Kindle “has helped the book business make a more orderly transition to a mixed print and digital world than perhaps any other medium.” Compared with people who work in music, movies, and newspapers, he said, authors are well positioned to thrive. The old print world of scarcity—with a limited number of publishers and editors selecting which manuscripts to publish, and a limited number of bookstores selecting which titles to carry—is yielding to a world of digital abundance. Grandinetti told me that, in these new circumstances, a publisher’s job “is to build a megaphone.”

    After the Kindle came out, the company established Amazon Publishing, which is now a profitable empire of digital works: in addition to Kindle Singles, it has mystery, thriller, romance, and Christian lines; it publishes translations and reprints; it has a self-service fan-fiction platform; and it offers an extremely popular self-publishing platform. Authors become Amazon partners, earning up to seventy per cent in royalties, as opposed to the fifteen per cent that authors typically make on hardcovers. Bezos touts the biggest successes, such as Theresa Ragan, whose self-published thrillers and romances have been downloaded hundreds of thousands of times. But one survey found that half of all self-published authors make less than five hundred dollars a year.

    Every year, Fine distributes grants of twenty-five thousand dollars, on average, to dozens of hard-up literary organizations. Beneficiaries include the pen American Center, the Loft Literary Center, in Minneapolis, and the magazine Poets & Writers. “For Amazon, it’s the cost of doing business, like criminal penalties for banks,” the arts manager said, suggesting that the money keeps potential critics quiet. Like liberal Democrats taking Wall Street campaign contributions, the nonprofits don’t advertise the grants. When the Best Translated Book Award received money from Amazon, Dennis Johnson, of Melville House, which had received the prize that year, announced that his firm would no longer compete for it. “Every translator in America wrote me saying I was a son of a bitch,” Johnson said. A few nonprofit heads privately told him, “I wanted to speak out, but I might have taken four thousand dollars from them, too.” A year later, at the Associated Writing Programs conference, Fine shook Johnson’s hand, saying, “I just wanted to thank you—that was the best publicity we could have had.” (Fine denies this.)

    By producing its own original work, Amazon can sell more devices and sign up more Prime members—a major source of revenue. While the company was building the Kindle, it started a digital store for streaming music and videos, and, around the same time it launched Amazon Publishing, it created Amazon Studios.

    The division pursued an unusual way of producing television series, using its strength in data collection. Amazon invited writers to submit scripts on its Web site—“an open platform for content creators,” as Bill Carr, the vice-president for digital music and video, put it. Five thousand scripts poured in, and Amazon chose to develop fourteen into pilots. Last spring, Amazon put the pilots on its site, where customers could review them and answer a detailed questionnaire. (“Please rate the following aspects of this show: The humor, the characters . . . ”) More than a million customers watched. Engineers also developed software, called Amazon Storyteller, which scriptwriters can use to create a “storyboard animatic”—a cartoon rendition of a script’s plot—allowing pilots to be visualized without the expense of filming. The difficulty, according to Carr, is to “get the right feedback and the right data, and, of the many, many data points that I can collect from customers, which ones can tell you, ‘This is the one’?”

    Bezos applying his “take no prisoners” pragmatism to the Post: “There are conflicts of interest with Amazon’s many contracts with the government, and he’s got so many policy issues going, like sales tax.” One ex-employee who worked closely with Bezos warned, “At Amazon, drawing a distinction between content people and business people is a foreign concept.”

    Perhaps buying the Post was meant to be a good civic deed. Bezos has a family foundation, but he has hardly involved himself in philanthropy. In 2010, Charlie Rose asked him what he thought of Bill Gates’s challenge to other billionaires to give away most of their wealth. Bezos didn’t answer. Instead, he launched into a monologue on the virtue of markets in solving social problems, and somehow ended up touting the Kindle.

    Bezos bought a newspaper for much the same reason that he has invested money in a project for commercial space travel: the intellectual challenge. With the Post, the challenge is to turn around a money-losing enterprise in a damaged industry, and perhaps to show a way for newspapers to thrive again.

    Lately, digital titles have levelled off at about thirty per cent of book sales. Whatever the temporary fluctuations in publishers’ profits, the long-term outlook is discouraging. This is partly because Americans don’t read as many books as they used to—they are too busy doing other things with their devices—but also because of the relentless downward pressure on prices that Amazon enforces. The digital market is awash with millions of barely edited titles, most of it dreck, while readers are being conditioned to think that books are worth as little as a sandwich. “Amazon has successfully fostered the idea that a book is a thing of minimal value,” Johnson said. “It’s a widget.”

    There are two ways to think about this. Amazon believes that its approach encourages ever more people to tell their stories to ever more people, and turns writers into entrepreneurs; the price per unit might be cheap, but the higher number of units sold, and the accompanying royalties, will make authors wealthier. Jane Friedman, of Open Road, is unfazed by the prospect that Amazon might destroy the old model of publishing. “They are practicing the American Dream—competition is good!” she told me. Publishers, meanwhile, “have been banks for authors. Advances have been very high.” In Friedman’s view, selling digital books at low prices will democratize reading: “What do you want as an author—to sell books to as few people as possible for as much as possible, or for as little as possible to as many readers as possible?”

    The answer seems self-evident, but there is a more skeptical view. Several editors, agents, and authors told me that the money for serious fiction and nonfiction has eroded dramatically in recent years; advances on mid-list titles—books that are expected to sell modestly but whose quality gives them a strong chance of enduring—have declined by a quarter.

    #Amazon

  • Britain funds research into drones that decide who they kill, says report
    https://www.theguardian.com/world/2018/nov/10/autonomous-drones-that-decide-who-they-kill-britain-funds-research

    Investigation reveals that technology for autonomous lethal weapons with artificial intelligence is being funded by MoD Technologies that could unleash a generation of lethal weapons systems requiring little or no human interaction are being funded by the Ministry of Defence, according to a new report. The development of autonomous military systems – dubbed “killer robots” by campaigners opposed to them – is deeply contentious. Earlier this year, Google withdrew from the Pentagon’s Project (...)

    #BAE_Systems #algorithme #drone #militarisation

    https://i.guim.co.uk/img/media/01ef1303e50d88f7a41c872d1f6290bb13fb6f49/0_300_3000_1800/master/3000.jpg

  • J’ai lu l’article de médiapart posté par @aude_v et je suis assez fatigué de toujours voir l’économie comme l’alpha et l’oméga de la montée des fascismes. Crise économique qui par extension ne parle que de la "réaction" de ceux qui sont les plus touchés par elle, les classes populaires et les pauvres.
    La Suède pays sous tension ne subit de crise économique.
    Je me pose la question du Brésil ,terre de colonisation et d’esclavage,et d’une tradition de la violence politique et raciale.
    La question aussi du poids américain sur les pressions exercées.
    Le PT peut représenter une avancée mais il reste un parti réformiste de pouvoir.

    La crise politique brésilienne : histoire et perspectives d’une ‘terre en transe’
    https://journals.openedition.org/bresils/2687

    Cet article cherche à interpréter la crise politique et sociale qui sévit au Brésil aujourd’hui à la lumière de son histoire, en essayant de dépasser les analyses conjoncturelles qui sont les plus fréquentes dans la presse d’opinion. Dans cette perspective, le texte examine l’impeachment de Dilma Rousseff et le conservatisme qui se fit jour durant ce processus comme produit des structures socio-politiques et des cultures politiques qui se rencontrèrent au moment de la formation de l’État national, du passé esclavagiste du Brésil et de la construction du régime républicain avec son projet de modernisation et d’exclusion. D’un manière synthétique, j’analyse le conflit entre le pouvoir législatif et l’exécutif comme étant l’une des caractéristiques du régime républicain brésilien, les interventions de type coups d’État dans les moments de crise politico-sociale et la présence de valeurs autoritaires qui s’inscrivent dans la longue durée de l’histoire brésilienne, en terminant par un examen rapide des impasses de la conjoncture présente.

    Racismes et antiracismes au Brésil-Démocratie raciale et blanchiment.
    https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_1998_num_1213_1_3168

    Opinion Hitler in Brasilia : The U.S. Evangelicals and Nazi Political Theory Behind Brazil’s President-in-waiting

    Paywall-Mix up fascist geopolitics, Pat Robertson’s LGBT hate, Bannon’s nationalism and Putin’s shills and you get Jair Bolsonaro, who’s nostalgic for the U.S.-backed dictatorship that tortured and killed thousands of leftists - and he’s about to come to power
    https://www.haaretz.com/world-news/.premium-hitler-in-brasilia-the-u-s-evangelicals-and-nazi-political-theory-

    Les évangélistes en Amérique Latine : De l’expression religieuse à la mobilisation sociale et politique transnationale
    https://journals.openedition.org/conflits/201?lang=en

    Quelles transnationalités ? La transnationalité évangéliste est tributaire d’une dynamique de relations inter-individuelles et inter-organisationnelles structurée autour de multiples rencontres, de conférences et de colloques organisés à l’échelle régionale, nationale et mondiale. Comme nous l’avons souligné précédemment, les principaux acteurs de ces réunions sont des pasteurs dont l’importance est reconnue suivant l’appréciation de la taille de leur Eglise et de l’influence de celle-ci au sein de la société. La transnationalité, dans le cadre de la diffusion des évangélistes dans les sociétés latino-américaines, a pour fondement la reproduction d’un modèle que les groupes exportateurs ont pour vocation de proposer. Ainsi, se créent des espaces et des réseaux transnationaux construits autour d’un même modèle et d’une même dynamique. Les télé-évangélistes sont un exemple frappant de cette logique qui favorise une multiplication des acteurs à travers la transnationalité. Les télé-évangélistes, les pasteurs ayant accès aux médias et aux ressources économiques que ces médias permettent de collecter, étaient jusqu’à la fin des années 70 principalement nord-américains. Désormais, Billy Graham, Jimmy Swaggart ou Pat Robertson n’ont plus le monopole de la représentation religieuse évangéliste sur le sous-continent latino-américain. En l’espace de deux décennies, s’est créée une diplomatie religieuse autochtone, habituée aux rouages politiques et sociaux des bureaucraties locales. Cette diplomatie a été formée aux Etats-Unis et possède ses propres infrastructures dont le siège, bien souvent, se trouve dans ce pays du fait des conditions économiques et fiscales particulièrement favorable

    Le monopole étatique de la violence : le Brésil face à l´héritage occidental
    https://journals.openedition.org/conflits/1883

    Michel Wieviorka (2004) raises the hypothesis that Max Weber´s formulation of the legitimate monopoly of physical violence as the foundation of Modern State, in the western societies, is exhausted. Although one can agree with this proposition, we cannot accept it in absolute terms should we consider the societies of the Extreme Occident (Rouquié, 1986) as it is the case of Brazil. This paper explores the concept according to which, in contemporary Brazil, in spite of changes as result with globalization in its different aspects, the democratic control of violence and urban crime continues to challenge present double form: on the one hand, the social control of endemic violence within civil society; and on the other hand, the control both by civil and the government of the repressive forces of the State.

    Démocratie et Etat de non-droit au Brésil : analyse et témoignage
    https://journals.openedition.org/conflits/1887?lang=en

    Traces of autoritarism remain even in the founding moments – such as the two decades following 1985 – of the Brasilian democracy. I will discuss in this essay aspects related to the constitutional guarantees and in particular civil rights and the functionning of the judiciary power and the police. I will try to spot the light on the endemic violence and on systematical violations of human rights under the democratic constitutionnal governments, and in particular since the 1990s. I will also examine the efforts made by the Brasilian government and civil society aiming at enlarging the full enjoyment of individual rights to the whole population. Finally this essay also includes my personal account on my short stay at the Brasilian federal government.

    Le monopole étatique de la violence : le Brésil face à l´héritage ...
    PDF : https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=13&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjPgsHv6aH

    La récupération du « développement » par l’oligarchie dans le Nordeste brésilien ou la modernisation agraire détournée
    https://www.persee.fr/doc/tiers_0040-7356_1991_num_32_126_4612

  • ‘Criminal negligence’ or disregard to Russia-Israel ties : MoD details chronology of Il-20 downing — RT World News
    https://www.rt.com/news/439151-russia-israel-il-20-negligence

    A minute-by-minute account of the Il-20 downing shows Israel’s culpability and either its military bosses’ lack of appreciation of relations with Moscow, or their control of commanding officers, the Russian defense ministry said.

    We believe that the blame for the Russian Il-20 aircraft tragedy lies entirely with the Israeli Air Force,” said spokesman Major General Igor Konashenkov, before revealing a detailed account of events leading to the downing of the Russian Il-20 military aircraft on September 17. The plane was shot down by the Syrian air defense units as Israeli’s F-16s effectively used it as a cover during the attack on its neighbor.

    The report featured previously undisclosed radar data and details of communications between Russian and Israeli militaries, and concluded that “the military leadership of Israel either has no appreciation for the level of relations with Russia, or has no control over individual commands or commanding officers who understood that their actions would lead to tragedy.

    On the evening of September 17, the Russian Ilyushin IL-20 with 15 crew on board was circling over the Idlib de-escalation zone on a special reconnaissance mission, when four Israeli F-16 fighter jets left their country’s airspace and flew over the neutral Mediterranean waters towards the Syrian coast. The Israeli Air Force gave the Russian side less than a minute’s warning before dropping the precision-guided glide bombs, leaving virtually no time for any safety maneuvers, Konashenkov said, calling such actions “a clear violation of the 2015 Russian-Israeli agreements.

    Moreover, the Israeli military failed to provide the location of their jets or properly specify their targets, claiming they were going to attack several ’industrial facilities’ in northern Syria, close to the Il-20’s area of operation. The misinformation prompted the Russian Command to order the recon plane back to the Khmeimim air base. The Israeli jets, however, instead almost immediately attacked the western Syrian Latakia province.

    • RUSSIA’S IL-20 DOWNING RESPONSE - THIS IS WHAT NEEDS TO HAPPEN NEXT - Fort Russ
      (article paru avant la conférence de presse du ministère de la Défense russe)
      https://www.fort-russ.com/2018/09/russias-il-20-downing-response-this-is-what-needs-to-happen-next

      It would seem that there were two significant contributory factors here: i) the Israeli ‘bad-faith’ abrogation of the proper protocols for communication between themselves and the Russian Military, in order to attain a deliberate advantage for carrying out their attack; and ii) the regrettable features of outmoded air-defence hardware which ultimately lead to the shoot-down.

      The solution to the second issue is rather straightforward: Russia had earlier proposed selling S-400 systems to Syria – a move which wound up effectively ‘veto’d’ by Israel stating in no uncertain terms that they would carry out airstrikes against any such systems before they had been fully installed, regardless of whether they were still Russian crewed at that point. Given Israeli airstrikes are presently causing Russian casualties anyway; as well as the fact that the Russians have already had their own advanced SAM systems for Russian defence set up in Syria for some time now, in the present situation of Israeli diplomatic weakness created by Monday’s events, now is the ideal time to engage in such technology-transfer directly to Syria with an explicit view to ensuring that Monday’s events do not recur thanks to half-century old hardware malfunctioning.

      The first issue is much more complex, as I would be rather surprised if Russia genuinely wanted to seriously contemplate abandoning its significantly close relationship with Israel – although it may potentially be convinced to ‘downgrade’ it somewhat, assuming that we do not see a repeat of what happened following Turkey’s downing of a Russian military aircraft in 2015 (ironically, a seeming catalyst for the two countries beginning to work more closely together than ever before). Whether Russia chooses to remain on ‘friendly’ ‘terms with Israel in a militaristic sense or not, the plain reality is that the Israelis have demonstrated that they cannot and should not be trusted to behave in an up-front manner when it comes to the communication and co-ordination protocols essential to allowing them to continue to operate with relative impunity above Syrian airspace.

      Russia should therefore suspend this facility they have provided to the Israelis forthwith – and openly state that future instances of Israeli military aircraft turning up unannounced above Syria will simply be treated as hostile, and dealt with accordingly. After all, from the perspective of that IL-20 crew, what else characterizes the Israeli conduct than this designation? Certainly not the actions of something approaching a ‘trusted’ ally! The net effect of this would be to impose a ‘no-fly zone’ of sorts over Syria – thus allowing operational freedom for Russian and Syrian air assets, and denying precious, vital air-cover to the extremist forces which theoretically everybody agrees need to be wiped out.

    • Avec, au passage, l’utile rappel de la possibilité de perte de contrôle des vieux missiles anti-aériens S-200.
      C’était il y a longtemps, le 4/10/2001 époque où il y avait encore des manœuvres communes russo-ukrainiennes.

      Vol 1812 Siberia Airlines — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_1812_Siberia_Airlines

      Un rapport préliminaire russe confirma les évaluations de responsables militaires américains faites à titre privé : le missile S-200 avait dépassé sa cible téléguidée qui avait été détruite avec succès par un S-300 tiré au même moment. Au lieu de s’autodétruire, le missile S-200 prit pour cible le long courrier qui se trouvait à près de 200 kilomètres ; le projectile explosa en projetant des billes d’acier (shrapnel) 15 mètres au-dessus de l’avion.

      Les responsables militaires ukrainiens nièrent d’abord que leur missile avait abattu l’avion ; ils déclarèrent que le S-200 avait été lancé vers la mer et qu’il avait réussi à s’autodétruire. Le porte-parole du ministère de la Défense Konstantin Khivrenko affirma que « ni la direction ni la portée (des missiles) ne correspondaient à l’endroit réel ou théorique où l’avion avait explosé. » Toutefois, les responsables ukrainiens admirent par la suite que c’était bien leur armée qui avait abattu l’avion de ligne.

  • L’apport calorique d’un repas anthropophage est assez bas comparés aux autres repas carnivores traditionnels :

    Assessing the calorific significance of episodes of human cannibalism in the Palaeolithic
    James Cole
    Sci. Rep. 7:44707, 2017
    https://www.nature.com/articles/srep44707

    Episodes of Palaeolithic cannibalism have frequently been defined as ‘nutritional’ in nature, but with little empirical evidence to assess their dietary significance. This paper presents a nutritional template that offers a proxy calorie value for the human body. When applied to the Palaeolithic record, the template provides a framework for assessing the dietary value of prehistoric cannibalistic episodes compared to the faunal record. Results show that humans have a comparable nutritional value to those faunal species that match our typical body weight, but significantly lower than a range of fauna often found in association with anthropogenically modified hominin remains. This could suggest that the motivations behind hominin anthropophagy may not have been purely nutritionally motivated. It is proposed here that the comparatively low nutritional value of hominin cannibalism episodes support more socially or culturally driven narratives in the interpretation of Palaeolithic cannibalism.

    Vainqueur du Prix #Ig_Nobel 2018 en Nutrition
    https://www.improbable.com/ig/winners/#ig2018

    A rajouter à la compilation #archéologie et #discriminations :
    https://seenthis.net/messages/633249

    #histoire #préhistoire #anthropologie #civilisation #évolution #anthropophagie #cannibalisme #nourriture #calories

    • Modeste proposition, par Jonathan Swift

      Pour empêcher les enfants des pauvres en Irlande d’être à charge à leurs parents et à leur pays et pour les rendre utiles au public
      . . . . .
      Un jeune américain de ma connaissance, homme très-entendu, m’a certifié à Londres qu’un jeune enfant bien sain, bien nourri, est, à l’âge d’un an, un aliment délicieux, très-nourrissant et très-sain, bouilli, rôti, à l’étuvée ou au four, et je ne mets pas en doute qu’il ne puisse également servir en fricassée ou en ragoût.
      . . . . .
      Un enfant fera deux plats dans un repas d’amis ; et quand la famille dîne seule, le train de devant ou de derrière fera un plat raisonnable, et assaisonné avec un peu de poivre et de sel, sera très-bon bouilli le quatrième jour, spécialement en hiver.
      J’ai fait le calcul qu’en moyenne un enfant qui vient de naître pèse vingt livres, et que dans l’année solaire, s’il est passablement nourri, il ira à vingt-huit.

      J’accorde que cet aliment sera un peu cher, et par conséquent il conviendra très-bien aux propriétaires, qui, puisqu’ils ont déjà dévoré la plupart des pères, paraissent avoir le plus de droits sur les enfants.

      La chair des enfants sera de saison toute l’année, mais plus abondante en mars, et un peu avant et après, car il est dit par un grave auteur, un éminent médecin français, que, le poisson étant une nourriture prolifique, il naît plus d’enfants dans les pays catholiques romains environ neuf mois après le carême qu’à toute autre époque : c’est pourquoi, en comptant une année après le carême, les marchés seront mieux fournis encore que d’habitude, parce que le nombre des enfants papistes est au moins de trois contre un dans ce royaume ; cela aura donc un autre avantage, celui de diminuer le nombre des papistes parmi nous.
      . . . . .

      https://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article1700

      #Littérature #Jonathan_Swift #Angleterre

    • 28 septembre 13h30 UQAM (279 Sainte-Catherine Est, Montréal, DC-2300) : Le cannibalisme comme métaphore de l’humain
      https://evenements.uqam.ca/evenements/le-cannibalisme-comme-metaphore-de-l-humain/3679

      Mondher Kilani, Professeur honoraire, Université de Lausanne
      Les modalités de la relation de soi à l’autre passent par le cannibalisme en tant que métaphore d’ingestion et de digestion, d’assimilation et de destruction.L’imaginaire cannibale, mélange subtil de désir et d’appréhension, d’accusation et d’aveu, de rumeur et de réputation, fonctionne sur le mode du « je sais bien mais quand même ». Depuis le moment inaugural de la modernité occidentale, ce thème n’a cessé de traverser les récits de voyage, les romans d’aventure, la littérature, le cinéma, les contes, les manifestes intellectuels et artistiques, mais aussi la philosophie et les sciences sociales. Le cannibalisme y représente un modèle auquel la culture se conforme ou duquel elle se défie. Il contribue à ce titre à la production de l’humain, tout comme il éclaire l’épistémologie de l’anthropologie considérée comme alimentation.
      Présentation en lien avec sa dernière publication, Du goût de l’autre. Fragments d’un discours cannibale, Paris, Seuil, 2018.

  • Un député actionnaire de Sanofi veut déréglementer les essais cliniques sur les humains Frustration - 9 Mai 2018
    http://www.frustrationlarevue.fr/un-depute-actionnaire-de-sanofi-veut-dereglementer-les-essais-cli

    Le 9 mai était examinée en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale une proposition de loi du groupe centriste MODEM, http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion0847.asp qui porte sur la réforme des « Comités de protection des personnes ». Ces comités ont pour rôle de s’assurer que tout projet de recherche portant sur l’être humain respecte diverses mesures (médicales, éthiques et juridiques) visant à assurer la protection des personnes qui participeront à cette recherche. Il existe une quarantaine de comités en France, composés de chercheurs, de professionnels de santé, d’usagers, d’associations et de psychologues. Ces comités doivent en particulier donner leur aval à des essais cliniques, c’est-à-dire les études qui évaluent l’efficacité et la tolérance d’un traitement. La proposition de loi qui veut réformer le fonctionnement de comité a été conçue par un député fort attentif aux intérêts de l’industrie pharmaceutique…

    Une proposition de loi qui fragilise la protection des patients
    La dimension expérimentale des essais cliniques présente d’abord des risques évidents : le dernier accident grave date de 2016. Un homme volontaire pour un essai mené par le laboratoire portugais Bial à Rennes décède des suites de l’absorption d’une dose de la molécule testée. On peut donc payer de sa vie la participation à un essai clinique, mais les sujets de ces études sont des personnes qui peuvent être en situation de grande vulnérabilité face aux commanditaires de l’étude : qu’ils soient en bonne santé ou malades, leur niveau d’information sur les risques auxquels ils font face peut être variable.

    C’est ainsi pour vérifier que leur consentement est éclairé, c’est-à-dire que l’industriel ou l’organisme de recherche organisateur de l’essai clinique a rempli ses obligations en matière d’information, que les Comités de protection des personnes jouent un rôle essentiel. S’ils donnent un avis défavorable à l’étude, le labo doit faire appel de la décision.

    Mis en place avec la première loi bioéthique en matière de recherche, en 1984, ces comités sont donc des instances clefs dans le parcours d’un médicament. Et c’est parce qu’ils sont si essentiels que la législation a tout fait pour les protéger de l’influence de la toute-puissance pharmaceutique : pour une étude clinique, le comité qui contrôle est tiré au sort parmi les 40 comités répartis sur le territoire. Ainsi, il est plus difficile pour les industriels de cibler des membres à influencer.


    Une réforme réclamée par le LEEM, premier lobby pharmaceutique français. 
    Or, pour l’industrie pharmaceutique plus que pour n’importe quel autre secteur, le temps, c’est de l’argent : puisqu’un brevet ne dure que vingt ans, les labos doivent tout faire pour mettre un nouveau produit au plus vite sur le marché. Ces procédures préalables au lancement d’essais cliniques leur sont donc insupportables. En février 2017, le LEEM, lobby français des industries pharmaceutiques, lançait un cri d’alarme complaisamment relayé par la presse, se plaignant d’une durée moyenne trop élevée de traitement de ses dossiers par les Comités de protection des personnes (deux mois). Et alors même que la France est le troisième pays du monde en terme d’essais cliniques menés, le lobby alertait sur la baisse du nombre de participants.

    C’était sans compter sur la complicité du groupe parlementaire MODEM qui a utilisé sa niche (journée accordée à un groupe d’opposition pour présenter à l’Assemblée ses propres propositions de loi) pour proposer une loi « relative à l’expertise des comités de protection des personnes ». Cette proposition fait parfaitement écho aux jérémiades des labos, estimant que le tirage au sort des CPP entraîne des délais trop longs. L’exposé des motifs de la proposition de loi ne mentionne pas un seul instant le point de vue des patients mais relaie tous les éléments de langage des industriels. Elle vise à instaurer une limitation du tirage au sort, réduisant son champ aux seuls CPP disposant d’experts reconnus pour le sujet donné de tel ou tel essai clinique. Une pirouette destinée à réduire le champ des interlocuteurs par essai clinique, et menaçant au passage l’intégrité des comités.

    Un député fort gâté par les laboratoires
    Pourquoi des députés se font-ils les relais aussi zélés de l’industrie pharmaceutique ? Le rapporteur de la proposition de loi, Cyrille Isaac-Sibille est un médecin. Mais aussi un actionnaire. Actionnaire de… Sanofi, dont il possède 92 parts selon sa dernière déclaration de patrimoine. https://www.challenges.fr/entreprise/sante-et-pharmacie/essais-cliniques-l-avertissement-en-demi-teinte-de-l-industrie-pharmaceut De plus, en février dernier, le magazine Médiacités révélait https://www.mediacites.fr/lyon/enquete-lyon/2018/02/06/isaac-sibille-et-touraine-les-liaisons-dangereuses-de-deux-deputes-medeci ? que le médecin avait été fort gâté par l’industrie pharmaceutique entre 2014 et 2016, touchant rien que durant cette période 3 563 € de cadeaux (voyages, repas…), selon la base de donnée transparence.sante.gouv.fr qui permet de consulter les liens déclarés des praticiens.

    À n’en point douter, Cyrille Isaac-Sibille fait partie de ces médecins qui ont fait leur les souhaits et désirs de l’industrie pharmaceutique au détriment de l’intérêt des patients. La seule revue médicale indépendante, Prescrire, juge pourtant que les Comités de protection des personnes doivent être renforcés, et non affaiblis comme le veut ce drôle de docteur. En tant que député, Isaac-Sibille a écrit une proposition de loi dictée par un lobby plutôt que par une quelconque conception de l’intérêt général. Son groupe parlementaire, le prétendu modéré et rationnel MODEM, l’a suivi comme un seul homme dans ce dévoiement révoltant de la « représentation nationale ».

    Seuls les deux députés de la France Insoumise présents lors de ce premier examen en commission ont soulevé la question des liens d’intérêts du médecin-député, https://www.facebook.com/Depute.Ratenon/videos/2003845339688900 , sous les cris d’orfraie de leurs collègues LREM qui estimaient qu’il s’agissait là d’une terrible attaque “ad hominem”. Bafouillant et confu, Cyrille Isaac-Sibille a alors eu ce lapsus légendaire, pour justifier sa détention d’action Sanofi “Je suis fier de défendre les intérêts euuh… d’investir dans le secteur pharmaceutique”. La proposition de loi sera discutée dans l’hémicycle le 17 mai.

    #santé #législation assemblée_nationale #MODEM #député #essais_&_débats #essais-cliniques #industrie_pharmaceutique #expérience #sanofi #test #bioéthique #médicaments #LEEM #lobby #tirage-au-sort #cyrille_isaac-sibille #médecin #LREM #sanofi #france #big_pharma #pharma #lobbying #influence #transparence #recherche #normes_et_régulations

  • Le premier soldat britannique mort en Syrie pourrait avoir été tué par une bombe d’une milice de l’armée syrienne libre, « soutenue par la Turquie » : MoD names British Para who was killed during anti-ISIS operation
    http://www.dailymail.co.uk/news/article-5565191/MoD-names-British-Para-killed-roadside-bomb-anti-ISIS-operation.html

    SAS sources also revealed last night how the terrorists who planted the bomb could belong to the Free Syrian Army (FSA), an affiliation of militia, including jihadi elements, which is backed by Turkey. If the investigation into the incident concludes this was the case, it could lead to a diplomatic row with Turkey, a Nato member.

    A source added: ‘Matt was part of a joint UK-US Special Forces team which was working with local Kurdish troops in a bid to stabilise the city. Manbij was liberated from Islamic State in 2016 but jihadis aligned with the Free Syrian Army are seeking to take over.

    The main reason behind the SAS getting out of there is the fear of a proxy conflict between fellow Nato members.’

    (Après, c’est le Daily Mail… Il faudra surveiller si l’info est confirmée par d’autres sources un peu plus crédibles.)

  • Quand on réécrit l’histoire du féminisme avec Antoinette Fouque
    http://annette.blogs.liberation.fr/2018/03/08/quand-reecrit-lhistoire-du-feminisme-avec-antoinette-fouque

    Il y aura une rue Antoinette Fouque à Paris dans le XXème arrondissement ! Un choc. Je republie donc aujourd’hui la "contre-nécro" que j’avais écrite à sa mort, dans Libération le 22 février 2014, pour rétablir un peu de vérité historique dans la légende du personnage. Replay .

    Quelle étrangeté que d’entendre, ce samedi 22 février 2014, les grandiloquents hommages à Antoinette Fouque, disparue jeudi à l’âge de 77 ans. Sans elle, si l’on croit ce qu’on nous répète en boucle, les Françaises ne seraient ni libérées, ni indépendantes. Horreur, sans Antoinette Fouque nous serions encore, malheureuses, toujours sans le droit à la contraception, à l’avortement, à la parité, harcelées dans les ascenseurs ...? Ainsi de la ministre des Droits des femmes qui a donné le ton : « Sa contribution à l’émancipation d’une génération de Françaises est immense », affirme sans hésiter et sans modération Najat Vallaud-Belkacem, qui a l’excuse d’être née dix ans après le début d’un mouvement de femmes en France. Et c’est de ma génération qu’elle parle.

    « Merci ! Merci ! » tweetent les unes après les autres, les ministres femmes qui semblent dire qu’elles lui doivent leurs postes dans le gouvernement socialiste. Et même Valérie Trierweiller qui nous confie, dans un tweet aussi, qu’Antoinette Fouque est, pour elle, un « modèle d’indépendance pour nous toutes ». Et vice-versa ?

    L’histoire n’est pas aussi rose que « La belle et grande voix du féminisme » que salut Najat Vallaut-Belkacem, qui n’imagine pas, bien sûr, que Fouque détestait le mot « féminisme ». Encore sur France-Info, dans sa dernière interview en février, elle voyait dans le féminisme « la servitude volontaire que font certaines pour s’adapter au journal ELLE ou à d’autres ». Féminisme, Beauvoir ... aux poubelles de l’histoire vue par Fouque.

    En France, on n’a pas eu de chance. On avait un mouvement joyeux, bordélique, excessif, multiple, périssable et impérissable, un mouvement, et non une organisation politique, ou un parti, et surtout pas une marque privée, « MLF » qui fut un jour déposée légalement, dans le secret, par Antoinette Fouque et ses deux amies, pour leur usage politique et commercial. Une « captation d’héritage », c’était bien ça.

    Quarante-quatre ans après qu’une dizaine de copines - sans elle - a fait l’acte fondateur de mettre une gerbe de fleurs sous l’Arc de Triomphe à la mémoire de « La femme encore plus inconnue du soldat inconnu », la vie d’Antoinette Fouque est une success-story : elle s’est construit sa propre légende.

    Au commencement, donc, dans la vague de mai 68, et inspiré par le Women’s Lib américain, les Françaises ont, elles-aussi, voulu parler de leur libération. Et ce fut l’année 1970, appelée assez maladroitement si l’on y pense, « Année zéro du mouvement de libération des femmes. » Rappelons que nous étions filles et petites filles naturelles de celle qui fut, elle, la véritable inspiratrice de l’émancipation des femmes, en France, et dans le monde : Simone de Beauvoir, qui avait déja écrit Le Deuxième Sexe en 1949...

    Antoinette Fouque, enseignante devenue psychanalyste, entreprend sa marche vers le pouvoir en créant son propre groupe « Psychanalyse et Politique ». Moderne, elle comprend la force du transfert freudien et n’hésite pas à prendre en analyse les jeunes militantes qui la rejoignent. Parmi elle, Sylvina Boissonnas, héritière d’une grosse fortune. Antoinette Fouque vivra dorénavant comme une milliardaire, de l’hôtel particulier du VIIe arrondissement aux magnifiques demeures en France et aux Etats-Unis, elle pourra financer sa maison d’édition Des Femmes et ses librairies.

    De drames en psychodrames, le MLF devenue propriété commerciale, se réduira à une petite secte mais le sigle et les éditions serviront à l’ascension sociale et politique de la cheftaine dont nous racontions déjà le culte hystérique dans un article de Libération (« Visite au mausolée du MLF », 9 mars 1983) : « Sortant de cette exposition sur l’histoire du MLF on a l’impression d’avoir fait un court voyage dans la Corée du Nord de Kim-Il-Sung. »

    Antoinette Fouque fera une carrière politique en se faisant élire députée européenne sur la liste de Bernard Tapie sans qu’on voit très bien le lien entre cet homme d’affaires et l’émancipation des femmes. Elle deviendra ainsi vice-présidente de la commission des femmes à Strasbourg. Elle conseille les ministres spécialisées ès-femmes, elle parle partout au nom du MLF.

    Et maintenant, si on écoute les hommages qui répètent « A Antoinette Fouque, les Françaises reconnaissantes » on risquerait d’en oublier la vraie histoire, le courageux « Manifeste des 343 salopes » - du « star-system » dira une méprisante Fouque - la loi Veil sur l’avortement, les formidables travaux d’historiennes telles que Michelle Perrot, qui a reçu le prix Simone de Beauvoir, justement. Et toutes les lois sur la parité et l’égalité. Un oubli passager.

    Annette Lévy-Willard

    #historicisation #histoire #légende #grand_homme et là #grande_femme vu le contexte
    #psychépo #privatisation #mlf

    • Le mouvement féministe de la deuxième vague au sein du MLF est divisé en trois tendances principales. Le féminisme « lutte des classes », qui constitue l’une d’elles, est issu du marxisme. Il y a un féminisme marxiste qui trouve sa source d’inspiration dans l’ouvrage d’Engels, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat. Selon ce dernier, l’inégalité sociale entre hommes et femmes prend son origine dans l’avènement de la propriété privée. Les femmes ne doivent donc pas lutter prioritairement pour leur émancipation, mais pour celle du prolétariat dans son ensemble. Une fois la révolution réalisée, les femmes également seront de fait libérées.

      Le second courant théorique qui travers le féminisme des années 1970 est le féminisme radical et, en particulier, radical matérialiste. Pour les féministes radicales, les femmes doivent chercher à lutter et à s’allier principalement entre femmes, qu’elles soient bourgeoises ou ouvrières, plutôt que sur la base d’une classe économique où elles se retrouveraient avec des hommes qui ne tiendraient pas compte de leurs problèmes spécifiques. Les féministes radicales matérialistes considèrent plus particulièrement que les femmes sont victimes d’une exploitation de leur travail dans les tâches ménagères et l’éducation des enfants : ce sont des tâches qu’elles effectuent gratuitement. Parmi les théoriciennes de ce courant, on peut citer Christine Delphy.

      Le troisième courant est aussi un courant féministe radical, mais différentialiste. Ce courant insiste sur la différence naturelle qui existerait entre les hommes et les femmes. Pour ces féministes, les femmes doivent revendiquer la reconnaissance de leur spécificité. Ce courant est porté en particulier dans les années 1970 par Antoinette Fouque sous le nom de Psychanalyse et politique (abrégé : psyché-po). Dans les années 1980, ce courant, influencé par la psychanalyse et le travail de Jacques Derrida, devient dominant aussi bien en France qu’aux Etats-Unis sous le nom de French feminism. Des personnalités telles que Julia Kristeva, Helene Cixous ou Sylviane Agazinski peuvent, dans des registres différents, y être rattachées.

      C’est contre le différentialisme de la French feminism qu’un courant théorique qui a eu une importance non négligeable sur la troisième vague (actuelle) du féminisme se constitue à la fin des années 1980. Il s’agit de la théorie queer. Sa représentante la plus connue est Judith Butler dont l’ouvrage Trouble dans le genre est publié aux Etats Unis en 1990. La théorie queer critique la thèse de l’identité féminine du courant différentialiste. En distinguant le sexe biologique et le genre, construction sociale, les théoriciennes du queer défendent la thèse selon laquelle les identités ne sont pas naturelles, mais sont des constructions sociales qui peuvent être déconstruites par les individus, en les jouant dans des « performances ». D’où l’importance dans la théorie queer de la figure du travestissement : l’identité biologique et l’identité sociale d’un individu peuvent ne pas coïncider. Certaines femmes sont considérées comme masculines, certains hommes comme efféminés, certaines personnes sont homosexuelles ou bisexuelles. Les identités de femmes ou d’hommes sont plus complexes dans les faits que ce qu’entendent nous imposer les normes sociales.

      https://iresmo.jimdo.com/2011/12/11/histoire-th%C3%A9ories-et-actualit%C3%A9-du-mouvement-f%C3%A9ministe

    • peut etre d’autres infos là dessus ici :
      Controverses et anathèmes au sein du féminisme français des années 1970
      https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2005-2-page-13.html
      mais je l’ai pas encore lu

      –--------

      Marcel Duchamp et Elsa von Freytag-Loringhoven

      Ca serait Elsa von Freytag-Loringhoven qui a fait l’urinoir faussement attribué à Duchamp. Duchamp qui se déguisait en femme (Rrose Selavy) pour montrer que les femmes sont favorisées dans le milieu artistique... Et qu’on présente parfois comme un artiste féministe... Je pense que DSK sera probablement présenté un jour comme un économiste féministe.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Elsa_von_Freytag-Loringhoven

      La controverse de l’œuvre "Fountain" (1917)

      Certaines sources tendent à démontrer que la baronne serait l’auteure de l’oeuvre d’art "Fountain", attribuée à Marcel Duchamp2,3.

      Duchamp a toujours maintenu qu’il avait acheté l’urinoir du magasin J. L. Mott à New-York. Or, ce magasin ne vendait pas ce modèle particulier d’urinoir. En outre, le 11 avril 1917, soit deux jours après le rejet de l’œuvre, Duchamp écrivit à sa sœur Suzanne Duchamp, à l’époque infirmière de guerre à Paris, que l’une de ses amies avait envoyé un urinoir en guise de sculpture et sous le nom de R. Mutt :

      Raconte ce détail à la famille : les indépendants sont ouverts ici avec gros succès. Une de mes amies sous un pseudonyme masculin, Richard Mutt, avait envoyé une pissotière en porcelaine comme sculpture. Ce n’était pas du tout indécent, aucune raison pour la refuser. Le comité a décidé de refuser d’exposer cette chose. J’ai donné ma démission et c’est un potin qui aura sa valeur dans New York. J’avais envie de faire une exposition spéciale des refusés aux Indépendants. Mais ce serait un pléonasme ! Et la pissotière aurait été « lonely ». à bientôt affect. Marcel4

      Marcel Duchamp n’avait aucune raison de faire référence à une "amie" s’il avait été l’auteur de l’oeuvre. Par ailleurs, le fait que Duchamp parle de sculpture est déjà en soi révélateur, puisque depuis 1913, Duchamp avait cessé de produire de l’art sous l’impulsion du travail de Raymond Roussel, mais produisait déjà des "readymade", destinés à être lus, et non pas vus. Le contenu explosif de cette lettre ne fut rendu public qu’en 1983 lors de sa publication dans la revue "Archives of American art journal"5.

      Elsa aurait explosé de fureur lorsque les États-Unis déclarèrent la guerre à l’Allemagne, son pays natal. Sa cible de revanche aurait été la Société des Artistes Indépendants dont les représentants l’avaient toujours considérée avec froideur. Julian Spalding et Glyn Thompson pensent qu’Elsa aurait soumis un urinoir mis à l’envers et signé de "R. Mutt" dans une écriture que l’artiste utilisait souvent pour ses poèmes.

      La signature "R. Mutt" aurait alors été pour l’artiste un jeu de mots : en allemand, ce nom pouvait se lire comme le terme "armut", pauvreté, ou pauvreté intellectuelle dans certains contextes. La submission d’Elsa fut donc une double attaque : d’un côté elle démontrait l’inhabilité de la Société des artistes indépendants de distinguer un objet quotidien d’une œuvre d’art s’ils acceptaient l’œuvre, mais d’un autre côté, s’ils la refusaient, ils auraient renié leur définition de l’art qui, selon eux, devait être laissée à l’appréciation de l’artiste.

      voire aussi :
      https://www.independent.co.uk/arts-entertainment/art/features/was-marcel-duchamps-fountain-actually-created-by-a-long-forgotten-pio

      et aussi
      https://www.artsy.net/article/artsy-editorial-elsa-von-freytag-loringhoven-dada-baroness-invented-readymade

      On a regular day, Baroness Elsa von Freytag-Loringhoven
      wore brightly colored makeup, postage stamps on each cheek, and a shaved head shellacked in various hues. Her accoutrements also included live birds, packs of dogs, a tomato-can bra, arms full of bangles, and flashing lights. Her unconventionally forthright poetry and rugged found-object sculptures—often incorporated into her outfits—erased unsettling social hierarchy and accepted gender norms, and distinctions between art and life. The Baroness was a dynamo in New York’s literary and art scene at the turn of the century, part of the Arensberg Salon group that included Marcel Duchamp
      , Man Ray
      , Beatrice Wood
      , Francis Picabia
      , Mina Loy, and many others. She combined sculpture, fashion, poetry, and performance to embody an anti-bourgeois lifestyle driven by passion and an emotional reactivity to her surroundings.
      Born Else Hildegard Plötz in Germany in 1874, she ran away to the vaudeville theaters of Berlin as a teenager, and before long, she was part of the inner circle of Munich’s Art Nouveau
      movement. Following several sexual flings that took her across Italy, she helped her second husband fake his own death and start a new life on a Kentucky farm. After they parted ways, she traveled through Virginia and Ohio before arriving in New York, where she briefly married an impoverished Baron and took on his title. The Baroness became a downtown Manhattan legend, known as much for her dazzling costumes and aggressive seduction techniques as for her visceral sculptures and witty poetry. Most importantly, she invented the readymade—a sculpture pulled directly from the materials of daily life, radical in its implications that art can be anything.
      The Baroness’s sculptures were more than banal objects—they indicated the artist as an invigorating force of otherwise overlooked material. The painter George Biddle
      wrote of a visit to her 14th Street studio: “It was crowded and reeking with strange relics, which she had purloined over a period of years from the New York gutters. Old bits of ironware, automobile tires, gilded vegetables, a dozen starved dogs, celluloid paintings, ash cans, every conceivable horror, which to her tortured yet highly sensitized perception, became objects of formal beauty.”
      Fountain
      Marcel Duchamp
      Fountain, 1917/1964
      San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA)
      Sometimes worn or affixed to garments, the Baroness’s object-sculptures were always resourceful, full of character, and totally absurd. In a letter to artist Sarah Freedman McPherson, Freytag-Loringhoven wrote: “Sarah, if you find a tin can on the street stand by it until a truck runs over it. Then bring it to me.” Her first readymade work was a heavily rusted metal ring, Enduring Ornament (1913), named as a work of art a year before Duchamp created his first readymade, Bottle Rack (1914), though he coined the now-famous term.
      The most scandalous theory that surrounds the Baroness is that she is an uncredited collaborator with Duchamp on his famous Fountain (1917), a urinal signed “R. Mutt” that was first exhibited at the 1917 Society of Independent Artists’ Salon in New York. Irene Gammel puts forth a convincing argument of the Baroness’s influence on Duchamp’s artwork in her outstanding 2002 biography Baroness Elsa. Duchamp must have conspired with others to be able to contribute Fountain to the salon anonymously, and the Baroness was close friends with him, though he had refused her advances.
      A 1917 letter from Marcel to his sister, the painter Suzanne Duchamp
      , reads: “One of my female friends under a masculine pseudonym Richard Mutt sent in a porcelain urinal as a sculpture. It was not at all indecent—no reason for refusing it. The committee has decided to refuse to show this thing.” An account from Alfred Stieglitz
      corroborates that it was a woman who was responsible for bringing a large porcelain urinal on a pedestal to the salon. Stieglitz may have been referring to Duchamp’s female alter ego Rrose Sélavy; even so, she was likely modeled after the Baroness.
      The urinal is consistent with the Baroness’s choice of sexual, bawdy, or otherwise “unseemly” subject matter in her other works. Contemporary newspaper accounts reported that Richard Mutt was from Philadelphia, where the Baroness was living in 1917. Although Duchamp stated that he purchased the urinal from J.L. Mott Iron Works, a plumbing store on 5th Avenue, the specific model has never been found in its catalogues from that time period. The sculpture itself disappeared shortly after the exhibition, and the first reproduction of Fountain wasn’t created until 1950, long after the Baroness’s death in 1927.
      Baroness Elsa von Freytag-Loringhoven, Affectionate (Wheels are Growing), 1921-22. Courtesy of Francis M. Naumann Fine Art, New York.

      Baroness Elsa von Freytag-Loringhoven, Affectionate (Wheels are Growing), 1921-22. Courtesy of Francis M. Naumann Fine Art, New York.
      Yet she never claimed authorship of Fountain, and she was not known for holding back, especially near the end of her life. In bitter destitution, Freytag-Loringhoven begged and threatened her more successful colleagues, publicly thrashing those she felt had wronged her. She caricatured “Marcel Dushit,” among others, in the poem “Graveyard Surrounding Nunnery,” accompanied by a drawing of intertwined phalluses among the tombstones.
      The lasting body of her work is her poetry, published by Margaret Anderson and Jane Heap in The Little Review. The Baroness was the perfect figurehead for the literary magazine’s slogan: “Making No Compromise with the Public Taste.” Her audacious writing broke new ground formally; its fractured punctuation and cantatory sound elements rival the sound poem “Karawane” (1916), a landmark Dada
      work by Hugo Ball. Although her vocabulary is sometimes nonsensical, Freytag-Loringhoven’s work is also steeped in lyricism. In a proto-Beat style, she wrote about sex, death, machinery, and America.
      Her poems appeared side-by-side with James Joyce’s Ulysses, which was serialized in The Little Review. The May 1919 issue included his chapter “Scylla and Charybdis” and her poem “King Adam,” the latter of which offers a thinly veiled invocation of cunnilingus: “Kiss me…upon the gleaming hill.” An asterisk cheekily adds: “donated to the censor.” A 1921 obscenity trial banned the distribution of Joyce’s work in the United States. Few in New York’s avant-garde echoed the Baroness’s vocal defense of his work, yet her edgy texts seemed to intensify the call for censorship against them both.
      Claude McRay (i.e., McKay) and Baroness von Freytag-Loringhoven, before 1928. Courtesy of the Library of Congress.

      Claude McRay (i.e., McKay) and Baroness von Freytag-Loringhoven, before 1928. Courtesy of the Library of Congress.
      Baroness Elsa von Freytag-Loringhoven, Facing, 1924. Courtesy of Francis M. Naumann Fine Art, New York.

      Baroness Elsa von Freytag-Loringhoven, Facing, 1924. Courtesy of Francis M. Naumann Fine Art, New York.
      Elsa von Freytag-Loringhoven lived to defy the law. Because she never monetized her art, she lived her entire life in extreme poverty, and was arrested frequently for shoplifting. Although Anderson observed in her autobiography that she “leaped from patrol wagons with such agility that policemen let her go in admiration,” she did numerous stints in jail for stealing—and for wearing men’s clothing in public—among other charges.
      Ever the renegade, her lack of financial success and canonization is in part due to her disregard for finalizing her objects as art. She worked against this binary to infuse art into daily life, often in collaboration with those around her. Sadly, it seems that much of the Baroness’s non-written work was not documented or preserved due to her financial straits, and when it was, others sometimes took credit. Her most famous readymade sculpture, a twisting piece of rusted plumbing attached to a miter box, entitled GOD (1917), was long misattributed to Morton Livingston Schamberg
      , who had photographed it.
      On a broader level, Freytag-Loringhoven’s work could precipitate a feminist re-reading of Dada, the readymade, and the history of Conceptual art
      as we know it. In the 2000s, her work resurfaced with several international shows, Gammel’s biography, and a major anthology of her poetry, published in 2011. As Gammel writes, the Baroness’s erotic and embodied approach to art in everyday life was vital, chaotic, and fundamentally perishable. She was the living consequence of challenging the nature of art in society.
      In Apropos of Readymades, Duchamp’s 1961 statement about his sculpture, he writes: “The choice was based on a reaction of visual indifference with at the same time a total absence of good or bad taste…in fact a complete anaesthesia.” Freytag-Loringhoven’s definition of the readymade is the opposite: Where Marcel’s work is thoughtful, yet dry as a bone, Elsa’s is confident and deeply felt. In her readymade, there’s undeniable joy.
      Vanessa Thill

  • https://tokyoflashback.bandcamp.com/album/tokyo-flashback?action=share&from=embed&context=daily

    The story of the Black Editions label begins with P.S.F. Records—and thus, with Tokyo native Hideo Ikeezumi. He owned the city’s revered Modern Music shop, which opened in the late 1970s. By 1984, he released the first album on his P.S.F. Records—a vinyl edition of High Rise’s legendary live album Psychedelic Speed Freaks, limited to 300 copies. In the label’s ensuing 33 years, up until Ikeezumi’s death in 2017, he released more than 240 albums—mostly CDs—from underground luminaries like White Heaven, Ghost, Ché-Shizu, Fushitsusha, Acid Mothers Temple, and Gaseneta. Through eight volumes of a comp called Tokyo Flashback, Ikeezumi also introduced scores of people to the city’s experimental scene.

    https://daily.bandcamp.com/2018/02/12/black-editions-label-profile/#more-86564
    https://blackeditions.bandcamp.com
    #Bandcamp #Tokyo #musique

  • Bunch of Kunst - Sleaford Mods : le plus furieux groupe d’Angleterre | ARTE+7
    https://www.arte.tv/fr/videos/075202-000-A/bunch-of-kunst

    Militants, minimalistes, indépendants et je-m’en-foutistes : découverte des Sleaford Mods, groupe de post-punk surnommé « les voix de la classe ouvrière ». Ce « road-movie » à travers la Grande-Bretagne raconte l’histoire de ce duo de rappeurs (blancs) au flow rageur.

  • Keylogger : des ordinateurs HP enregistrent tous vos mots de passe en clair
    http://www.numerama.com/tech/257316-keylogger-des-ordinateurs-hp-enregistrent-tous-vos-mots-de-passe-en

    Un keylogger, du nom des logiciels espions qui enregistrent tout ce que vous saisissez sur votre clavier, a été découvert par une entreprise de sécurité informatique sur de nombreux PC et tablettes de la marque HP. Le constructeur a vite réagi en sortant un patch. Jeudi 11 mai, en publiant une alerte de sécurité, l’entreprise suisse de sécurité informatique ModZero a créé la panique auprès des utilisateurs d’appareils HP : près d’une vingtaine de modèles de la marque — ordinateurs portables et tablettes (...)

    #keylogger #spyware #surveillance #HP

  • Énorme et magnifique travail d’Agnès Stienne : Agricultrices dans la solitude des champs d’oignons - Visionscarto
    https://visionscarto.net/agricultrices-dans-la-solitude

    L’objectif de cette étude n’est pas de décrire le rôle des agricultrices dans toute sa complexité. (…) Le propos est d’en dégager les constantes, les obstacles qui pavent le parcours des femmes. Des obstacles qui freinent leur carrière, qui les empêchent de vivre décemment, qui les empêchent de faire vivre décemment leur famille. Ces obstacles, plus marqués dans les pays en voie de développement qu’ailleurs, ont pour origine une seule et même cause : le sexisme.

    Avec une dizaine de planches à l’#aquarelle, toutes à la fois belles et informatives.

    Agnès (merci @odilon) aimerait que ce projet puisse à terme se transformer en une exposition itinérante. Si vous avez la capacité de soutenir ou de faire avancer cette idée, n’hésitez pas à prendre contact
    https://www.helloasso.com/associations/terres-et-territoires/collectes/terres-et-territoires

    #femmes #agriculture #cartographie #art

  • LALEH KHALILI /// The Geopolitics of Maritime Transportation in the Middle East « ARCHIPELAGO | The Podcast Platform of the Funambulist
    http://the-archipelago.net/2015/05/18/laleh-khalili-the-geopolitics-of-maritime-transportation-in-the-mid

    THE GEOPOLITICS OF MARITIME TRANSPORTATION IN THE MIDDLE EAST
    Conversation recorded with Laleh Khalili in London on May 18, 2015
    https://soundcloud.com/the-archipelago/laleh-khalili-the-geopolitics-of-maritime-transportation-in-the-middle-e
    This conversation with Laleh Khalili evolves around her on-going research about the geopolitics at work in the capitalist and military ship transportation around the Arabian Peninsula. This interview is structured in a geographical manner, reproducing the trip Laleh accomplished in February 2015 on a container ship between Malta and Jabal Ali (Dubai’s container port). We first address the politics of the ship itself, before going through the Suez Canal, the Red Sea, the Gulf of Aden, the Gulf of Oman, the Hormuz Strait, and the Persian Gulf, to finally end on the narrow Iraqi shores.

    Laleh Khalili is a professor of Middle East Politics at SOAS, University of London. She is the author of Heroes and Martyrs of Palestine: The Politics of National Commemoration (Cambridge 2007) and Time in the Shadows: Confinement in Counterinsurgencies (Stanford 2013), the editor of Modern Arab Politics (Routledge 2008) and co-editor (with Jillian Schwedler) of Policing and Prisons in the Middle East: Formations of Coercion (Hurst/Oxford 2010).

  • « Dessine-moi un sexe » - Les 400 culs
    http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2014/12/-dessine-moi-un-sexe-.html

    Pendant des années, chaque fois qu’il rencontre quelqu’un, – même s’il s’agit d’un enfant de 2 ans, d’une bonne soeur ou de son contrôleur des impôts –, Patrice Bauduinet tend un petit carnet en moleskine et demande qu’on y dessine un sexe. De femme ou d’homme, peu importe.