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  • Pépites - Chroniques du Grand jeu
    http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/10/pepites.html

    L’investigation géopolitique a ceci de passionnant qu’elle permet de tomber parfois, au hasard des recherches, sur de véritables pépites. Certes, le fidèle lecteur de ce blog n’apprendra rien de bien nouveau, mais il verra ses opinions confortées, vérifiées, prouvées en quelque sorte. Il constatera également que, fut un temps pas si lointain, la presse européenne et ce qu’on nomme généralement les observateurs étaient bien plus libres, se permettant des articles/analyses qui vaudraient aujourd’hui à leurs auteurs le bûcher pour "conspirationnisme" ou "populisme"...

    Commençons par le n°24 de la revue Géostratégiques publié en juillet 2009. Dans son exposé sur la Russie énergétique, André Pertuzio, consultant pétrolier international et ancien conseiller juridique pour l’énergie à la Banque Mondiale, le dit sans ambages :

    Le rôle des Etats-Unis est considérable d’une part en raison du volume de la consommation américaine mais aussi de leurs stratégies politique et économique à l’échelle du monde car, si l’objectif de Washington est de contrôler les aires de production et surtout les voies d’acheminement des principales sources d’approvisionnement, il faut également le replacer dans le cadre de la politique internationale des Etats-Unis.

    En dépit des amabilités entre chefs d’Etats, la Russie rendue à sa place de grande puissance par Poutine est considérée par les Etats-Unis comme un adversaire géopolitique concernant l’ensemble Eurasie. La politique de l’OTAN à cet égard lui donne un vif éclairage. Il n’est donc pas surprenant que l’importance prise par l’approvisionnement des pays européens en hydrocarbures par la Russie est un problème géostratégique majeur et que l’amoindrissement sinon la disparition de la part russe de ces marchés est un souci permanent de Washington et de sa filiale de Bruxelles.

    Oups, certains doivent avoir les oreilles qui sifflent... Le sémillant analyse continue, dans des termes qui paraîtront très familiers aux lecteurs :

    Ce gazoduc [Nordstream, ndlr] a été fortement critiqué à Bruxelles que les Allemands n’ont même pas consulté, conformément à leur habitude lorsqu’il s’agit de leurs intérêts (...) Rien ne semble devoir s’opposer à la mise en œuvre de Southstream malgré les efforts de l’Union européenne de Bruxelles pour s’opposer au projet russe et imposer le projet "Nabucco" (...) Ce projet est évidemment conçu pour faire pièce à Southstream comme le démontre sa genèse : contrairement à la logique économique selon laquelle le producteur construit un tuyau pour vendre sa production à des acheteurs bien définis, il s’agit pour Nabucco d’un groupement d’utilisateurs qui projettent la construction d’un gazoduc sans savoir vraiment avec quoi l’alimenter : en effet, l’idée première de remplacer le gaz russe par celui de l’Azerbaïdjan, pour briser le monopole russe, ne tient pas compte du fait que l’Azerbaïdjan ne dispose pas de la capacité de production suffisante.

    Le bras de fer (...) prend encore d’autres aspects, toujours dans le cadre de l’approvisionnement des pays européens en gaz naturel et l’objectif avoué de Washington et de Bruxelles est de tenter d’échapper à la dépendance des importations de Russie. C’est ainsi qu’a été répandu dans les médias le danger d’interruption des livraisons de gaz à la suite du conflit entre la Russie et l’Ukraine au cours duquel la société ukrainienne Naftogaz a détourné du gaz destiné aux acheteurs européens pour suppléer à l’interruption des fournitures à l’Ukraine dans le cadre du conflit avec Gazprom concernant le prix du gaz et les arriérés impayés de Naftogaz.

    Manigances américaines pour isoler énergétiquement la Russie, vassalité des euronouilles, désinformation médiatico-énergétique... tout y passe, et qui plus est dans la bouche d’un respectable consultant international et ancien conseiller de la Banque mondiale.

    Autre temps, autre thème (quoique...) Un mois après les attaques du 11 septembre 2001 et alors que l’empire se préparait à intervenir en Afghanistan pour punir les méchants barbus avec lesquels il avait pourtant flirté pendant si longtemps, George Monbiot, éditorialiste du Guardian, analysait sans tabou les tenants et les aboutissants énergétiques :

    L’invasion de l’Afghanistan est certainement une campagne contre le terrorisme, mais elle peut également être vue comme une aventure coloniale tardive (...) L’Afghanistan est aussi indispensable pour le contrôle et le transport des hydrocarbures d’Asie centrale que l’était l’Egypte au Moyen-Orient [du temps de l’âge d’or du Canal de Suez, ndlr]. En 1998, Dick Cheney, maintenant vice-président US mais à l’époque cadre dans une compagnie pétrolière, remarquait : « A ma connaissance, l’émergence soudaine d’un acteur stratégique comme la Caspienne n’a pas de précédent historique ». Mais son pétrole et son gaz n’ont aucune valeur s’ils ne sont pas transportés. La seule route qui ait du sens, à la fois sur le plan politique et économique, est l’Afghanistan.

    Transporter les hydrocarbures via la Russie renforcerait son contrôle sur l’Asie centrale, ce qui est précisément ce que l’Occident tente d’empêcher depuis dix ans [dès 1991 donc, ndlr]. Passer par l’Iran enrichirait un pays que les Etats-Unis essaient d’isoler. Et le transporter jusqu’en Chine, sans même mentionner les considérations stratégiques, coûterait beaucoup trop cher (...)

    Plusieurs responsables de l’industrie pétrolière affirment que le rêve de sécuriser le passage du pipeline est la principale raison pour laquelle le Pakistan, proche allié des Etats-Unis, a soutenu si résolument les Talibans et pourquoi l’Amérique a donné son feu vert à leur conquête du pays.

    Suit un rappel sur le projet Unocal que nous avons abordé plusieurs fois, notamment les discussions entre Talibans et Washington et le voyage de la délégation talibane au Texas en 1997. Enfin la conclusion, superbe et terriblement actuelle :

    Si les Etats-Unis réussissent à renverser les Talibans et à les remplacer par un gouvernement pro-occidental stable et reconnaissant et s’ils parviennent ensuite à relier les économies d’Asie centrale à celle de son allié pakistanais, ils auront réussi à écraser non seulement le terrorisme mais également les ambitions croissantes de la Russie et de la Chine. L’Afghanistan reste, comme toujours dans l’histoire, la clé de la domination occidentale en Asie.

    Qu’y a-t-il à rajouter ? La Guerre froide n’a en réalité jamais cessé, même à la chute de l’URSS. On peut aller jusqu’à se demander à quel point la Guerre froide n’a pas été elle-même un élément d’un Grand jeu qui la dépassait largement, les considérations idéologiques (communisme vs capitalisme) ne constituant qu’un habillage ponctuel. Tsss tsss, McKinder, Spykman...

    Dès 1991, l’empire voulait isoler la Russie, longtemps avant l’apparition de l’ogre Poutine qui mange les petits enfants. Dès 2001 (et sans doute bien avant), il craignait la constitution d’un pôle eurasiatique sino-russe et avait ses plans pour le torpiller.

    A l’aune de ces projets grandioses, on mesure l’échec total de l’empire. Non seulement le duo Pékin-Moscou, plus soudé que jamais, commence à réaliser autour de lui l’intégration eurasienne, non seulement le désenclavement énergétique de la Caspienne pour squizzer la Russie est resté lettre morte, mais les Etats-Unis ont même perdu le Pakistan ! Cerise sur le gâteau, quinze ans et des centaines de milliards de dollars après, l’Afghanistan n’a jamais été aussi instable. Pas étonnant que le pauvre Brzezinski ait jeté l’éponge...

  • Ukraine’s Parliament moves to break up Naftogaz
    http://www.kyivpost.com/content/business/ukraines-parliament-moves-to-break-up-naftogaz-385913.html

    Ukrainian Prime Minister Arseniy Yatsenyuk calls it no less than the de-oligarchization and the de-monopolization of Ukraine’s heavily subsidized yet corrupt energy market.

    Yatsenyuk was referring to a sector spring cleaning that got a big boost after Ukraine’s Parliament passed legislation on April 9 to bust up monopolies and open up the natural gas market to competition.

    Adopted by 290 lawmakers, the bill intends to financially separate the main business lines of state-owned energy conglomerate Naftogaz: gas transmission, storage and sales. It also enables non-Russian foreign companies to form joint ventures with the energy holding’s units to lure crucial investments and upgrade the nation’s vast Soviet-era pipeline and underground gas storage network.

    We couldn’t for 10 years, and finally today, we de-oligarchized and de-monopolized the natural gas market in the country,” Yatsenyuk said after the vote.

    But don’t expect results quickly, despite the grand rhetoric.

    Mise en conformité, donc, avec le #Troisième_Paquet_Énergie de l’UE,…

    Legislatively, Ukraine’s gas market is in line now with the European Union’s Third Energy Package, which aims to eliminate conflict of interests on the market, increase transparency and boost competition, Dmytro Marunych, co-chairman of the Energy Strategies Fund in Kyiv, said by phone.

    However, much secondary legislation is still needed to make the process work, like drafting separate codes on storage and transportation, the energy expert said.

    … sous pression du FMI…

    The measures are key conditions of last month’s $17.5 billion rescue package by the International Monetary Fund, according to lawmaker Ostap Semerak, who is in the prime minister’s People’s Front party.

    … mais le consommateur de base n’a rien à craindre, on te va lui optimiser l’offre au petit poil…

    In turn, consumers will get “optimal prices, and on the other hand, the domestic extraction market will be stimulated,” Naftogaz business development director Yuriy Vitrenko said in a statement.

    … ou presque !

    Thanks to subsidies, households in the past paid around 20 percent of the full import price of gas, and because of the existence of different subsidies, they were an invitation for fraud because distributors would buy government-allotted gas at low prices intended for households and resell it at far higher prices to businesses.

    Energy expert Marunych said depending on how much the nation consumed, up to 2 billion cubic meters a year had been lost to theft. “Ukraine is consuming much less this and last year so I would say that less than 1 billion is being siphoned,” he said.

    On April 1, NERC raised gas prices for households by 285 percent on average in a bid to reach full import parity by 2017.

    The price of gas domestically produced – by Naftogaz’s subsidiary Ukrgazvydobuvannia – will eventually increase by 355 percent, according to Ukraine’s Feb. 27 letter of intent to the IMF.

    Ce qui ne peut qu’aboutir à cet heureux dénouement :

    [Naftogaz’s] will be eliminated by 2017 once gas and heating prices rise to cost recovery levels based on the restructuring.

  • Wake Up, Europe by George Soros | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2014/nov/20/wake-up-europe

    Parmi les bonnes idées de G. Soros, outre l’engagement militaire (indirect, dit-il) accru de l’UE, celle-ci :

    The Ukrainian state-owned company Naftogaz is a black hole in the budget and a major source of corruption. Naftogaz currently sells gas to households for $47 per trillion cubic meters (TCM), for which it pays $380 per TCM. At present people cannot control the temperature in their apartments. A radical restructuring of Naftogaz’s entire system could reduce household consumption at least by half and totally eliminate Ukraine’s dependence on Russia for gas. That would involve charging households the market price for gas. The first step would be to install meters in apartments and the second to distribute a cash subsidy to needy households.

    Yapuka, juste après les élections de dimanche et à l’arrivée de l’hiver.

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    Pour info, la saison de chauffe vient de commencer, le 20 octobre.
    Regional development, energy ministries agree with regions about start of heating season, suggest reducing gas consumption
    http://www.kyivpost.com/content/ukraine/regional-development-energy-ministries-agree-with-regions-about-start-of-h

    The Regional Development, Construction, Housing & Utilities Ministry and the Energy and Coal Industry Ministry have given the green light to the beginning of the heating season in the Ukrainian regions with due regard for the weather conditions and natural gas consumption limits.

    Pour info toujours, en ce moment même, il fait 3°C à Kiev ; températures (légèrement) négatives la nuit.

  • Statoil Signs Gas Deal With Ukraine’s Naftogaz | Business | The Moscow Times
    http://www.themoscowtimes.com/business/article/statoil-signs-gas-deal-with-ukraine-s-naftogaz/508415.html

    Norwegian energy firm Statoil has signed a deal to sell gas to Ukraine state gas firm Naftogaz, the Nordic firm said on Friday, providing another source of gas for Ukraine after Russia cut off supplies.

    On Thursday a source in the Ukrainian energy sector told Reuters Ukraine had received its first supplies from Norway via Slovakia and that the price was much lower than for Russian gas.

    Statoil has signed an agreement with yet another new-to-Statoil gas customer in the European gas market. The agreement with Naftogaz is for deliveries of gas in Slovakia,” Statoil spokesman Morten Eek said. “From there they are responsible for transportation.

    Statoil is Europe’s second-largest gas supplier after Gazprom.

    He did not say the value of the deal. “In a Statoil context, this is a short-term and relatively low-volume agreement,” he said.

    On remarquera que #Statoil laisse la Slovaquie se dépatouiller de la gestion du #flux_inversé,…

  • Kyivenergo : Naftogaz ignoring Prodan’s order to supply gas to Kyiv combined heat power plant
    http://www.kyivpost.com/content/politics/kyivenergo-naftogaz-ignoring-prodans-order-to-supply-gas-to-kyiv-chpp-6-36

    Naftogaz Ukrainy is ignoring the letter of Minister of Energy and Coal Industry Yuriy Prodan on gas supplies to Kyiv combined heat power plant (CHPP)-6 to provide hot water to the residential areas of Troyeschyna, Lisova, Obolon and Podil, as well as the participation of the station in electricity supplies in Kyiv, director of the Kyivski Teplovi Merezhi (Kyiv Thermal Networks) subdivision of PJSC Kyivenergo Yevhen Hlushak has said.

    Eau chaude à Kiev (suite) : l’opérateur national refuse de livrer du gaz aux centrales thermiques.

    • Naftogaz reprendra ses livraisons dès qu’elle sera payée,…

      Naftogaz ready to resume gas supplies to Kyiv combined heat power plants five, six
      http://www.kyivpost.com/content/ukraine/naftogaz-ready-to-resume-gas-supplies-to-kyiv-combined-heat-power-plants-f

      National joint-stock company Naftogaz Ukrainy is ready to resume gas supplies to combined heat and power plant five and combined heat and power plant six of public joint-stock company Kyivenergo if the schedule for paying the debt for gas consumed is agreed and the conditions of the agreement on the new supplies are observed, the press service of the state holding has reported.

      Bon, dès que l’échéancier de règlement des arriérés sera accepté et qu’il y aura un accord sur les prix futurs.

      C’est marrant, ça me rappelle quelque chose, mais je ne sais plus quoi !

    • Moi ça me rappelle aussi la Grèce. Mais on me fait remarquer que vraiment, c’est pas pareil et pas comparable et que d’abord, en Grèce, ils ne paient pas leurs impôts, alors ils n’ont qu’à s’en prendre à eux même... (pour être totalement facétieux, glissons aussi ce billet : http://seenthis.net/messages/298678)

      J’explicite pourquoi ça me rappelle la Grèce : on fait mine de trouver ça normal que la Russie ne soit pas payée, et qu’elle doive en plus continuer de livrer et dire merci pour qu’on ne la sanctionne pas quand elle fait mine de se rebiffer...
      Ceci dit... L’Ukraine... ou plutôt le peuple d’Ukraine va s’en prendre plein la figure... S’en prend déjà plein la figure. Et ça ne sera pas forcément moins désagréable qu’en Grèce.

  • Ukraine’s Naftogaz fails to pay $1.67 bln govt-guaranteed bond; no default yet | Reuters
    http://www.reuters.com/article/2014/10/01/ukraine-crisis-bonds-naftogaz-idUSL6N0RW1K320141001

    Ukraine’s state energy company, Naftogaz, has failed to pay a maturing $1.6 billion debt, raising risks of a default on the country’s sovereign Eurobonds and sending debt insurance costs to seven-month highs.
    (…)
    The Eurobond, which amounts to $1.67 billion once interest is included, is fully guaranteed by the Ukrainian government. So if it is not paid within the grace period, it will trigger so-called cross-default clauses, bringing due all of Ukraine’s sovereign bonds at once.
    (…)
    But market players were critical of the government, which has repeatedly assured investors it would honour the issue on time.

    They had plenty of time to organise themselves to make this payment. This looks very last minute now,” Standard Bank analyst Tim Ash said. “Investors ... don’t appreciate the white-knuckle ride.