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  • Enquête sur la science sous influence des millions de Coca-Cola
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/08/enquete-sur-la-science-sous-influence-des-millions-de-coca-cola_5459509_3244

    Montants faramineux. Experts introuvables. Résultats non publiés. Opérations marketing maquillées en recherches. Un « institut » à but purement lucratif piloté par des célébrités de la médecine française. Voilà un échantillon des étonnantes découvertes de l’enquête menée par Le Monde sur les millions d’euros distribués par #Coca-Cola aux professionnels de santé français ces dix dernières années.

    #paywall #falsification #mensonge

    • Enquête sur la science sous influence des millions de Coca-Cola
      Le roi du soda finance professionnels de santé et chercheurs pour faire oublier les risques liés à ses boissons. La firme a dépensé 8 millions d’euros en France depuis 2010.

      Montants faramineux. Experts introuvables. Résultats non publiés. Opérations marketing maquillées en recherches. Un « institut » à but purement lucratif piloté par des célébrités de la médecine française. Voilà un échantillon des étonnantes découvertes de l’enquête menée par Le Monde sur les millions d’euros distribués par Coca-Cola aux professionnels de santé français ces dix dernières années.
      A l’origine, un geste de transparence inédit pour la marque de soda la plus célèbre du monde, plus connue pour entretenir le secret autour de ses recettes comme de ses activités.

      Une enquête dévastatrice

      A la fin de l’été 2015, le New York Times publie un article dévastateur pour la réputation de la multinationale. Le quotidien américain dévoile son implication dans la coordination et le financement d’un « réseau mondial sur la balance énergétique » (« global energy balance network »).
      Depuis plusieurs années, cette organisation réunit des scientifiques influents qui propagent une « solution » à l’épidémie mondiale d’obésité par le biais d’articles publiés dans les revues médicales, d’interventions à des conférences et par les réseaux sociaux. Faites plus d’exercice sans trop vous préoccuper de réduire vos apports en calories : tel est le discours de ces experts qui, à contre-courant des spécialistes en santé publique, passent sous silence le rôle de l’alimentation pour plutôt mettre en avant le manque d’activité physique.

      Le message est parfaitement calibré pour détourner l’attention des Sprite, Fanta et autres Minute Maid, propriétés de Coca-Cola, leader mondial du secteur. Or, en parallèle, les données scientifiques s’accumulent et mettent en cause les boissons sucrées dans l’explosion de l’obésité et du diabète de type 2 sur la planète entière. Une canette de 33 centilitres du soda couleur caramel contient l’équivalent de sept morceaux de sucre (35 grammes). A l’instar de la France en 2012, de nombreux pays adoptent d’ailleurs des « taxes soda » pour contrer ces tendances.

      Aux Etats-Unis, les révélations du New York Times font scandale. Le PDG de Coca-Cola en personne promet alors la transparence sur les financements versés par la firme. Sur son site sont publiés les noms de plusieurs centaines d’experts et la liste des activités qu’elle a financées aux Etats-Unis depuis le début de la décennie : 21,8 millions de dollars (19,4 millions d’euros) pour des projets de recherche et 96,8 millions pour des partenariats. Dans la foulée, elle rend ces informations publiques dans une demi-douzaine de pays.

      En France, l’insistance de l’ONG Foodwatch contraint Coca-Cola à les publier en avril 2016. Ce sont ces données, depuis mises à jour, que Le Monde a passées au crible.
      Ainsi, depuis 2010, Coca-Cola a octroyé plus de 8 millions d’euros à des experts et à diverses organisations médicales, mais aussi sportives ou événementielles. En France comme ailleurs, des financements qui relèvent dans leur grande majorité de la communication ou du sponsoring pur, et non d’un authentique travail scientifique.

      Des experts très recherchés par les stratèges de l’influence
      Diététiciens, nutritionnistes ou médecins du sport : la plupart des dix-huit personnes nommées sont des professionnels de santé – les plus légitimes pour déconseiller la consommation de boissons sucrées à leurs patients, mais aussi dans les médias et les colloques. L’avis de ces « leaders d’opinion », une catégorie d’experts très recherchée par les stratèges de l’influence, fait autorité au sein de leur communauté.
      Interrogée par Le Monde, France Bellisle explique avoir été démarchée par Coca-Cola pour rédiger un article sur le rapport entre la consommation de boissons sucrées et le poids (conclusion : il n’existe pas « nécessairement » de relation causale). Directrice de recherche honoraire de l’Institut national de la recherche agronomique, la psychologue dit avoir été rémunérée 2 000 euros pour cette mission.

      Son article faisait partie d’un ensemble publié en 2011 dans un numéro hors série des Cahiers de nutrition et de diététique, une revue spécialisée destinée aux professionnels du domaine. Les six autres auteurs y déclaraient avoir été « normalement » rémunérés. Aucun n’a répondu aux questions du Monde. Les noms de deux d’entre eux ne figurent pas sur la liste de Coca-Cola, qui précise que certains experts avec lesquels elle a été en rapport « n’ont pas souhaité que leur collaboration soit mentionnée » en ligne. L’éditorial (« A la découverte des boissons rafraîchissantes sans alcool ») inaugurant ce numéro entièrement sponsorisé par la multinationale était signé par le département « nutrition » de Coca-Cola France.

      Des interventions payées entre 700 et 4 000 euros

      Un peu plus bas dans la liste, Bernard Guy-Grand se souvient, lui, d’avoir touché autour de 700 euros pour faire un topo sur l’aspartame lors d’une conférence à une date oubliée. Le « tarif syndical » selon cet ancien chef du service nutrition de l’Hôtel-Dieu (Paris). « Ce n’est pas un crime, ce n’est même pas un conflit d’intérêts ! », assure-t-il.

      Or depuis le début des années 2010, la possible nocivité des édulcorants intenses comme l’aspartame est l’objet de toutes les attentions. En France, une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) pointait en 2013 un risque accru de diabète chez les consommateurs de boissons light. Tandis qu’un rapport sur l’intérêt nutritionnel des édulcorants intenses de l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses), publié en 2015, concluait qu’une consommation régulière comportait des risques.
      Ancien président de la Société française de médecine du sport, aujourd’hui directeur médical de l’Union cycliste internationale, Xavier Bigard a indiqué au Monde avoir reçu 4 000 euros de Powerade, une marque de boissons « énergétiques » que possède Coca-Cola, pour une conférence « sur les règles d’hydratation du sportif », comme le consigne par ailleurs sa déclaration d’intérêts à l’Anses.

      Bernard Waysfeld, psychiatre spécialisé en nutrition, évoque le même montant pour une communication « sur les boissons des ados » lors d’un colloque qui s’est tenu en mai 2011. Une présentation qui, expose-t-il dans un mail, a été « longuement travaillée et harmonisée avec les responsables de Coca-Cola » et « a nécessité trois jours de préparation », sans compter la présentation (« une journée »). « Ma communication ne concernait donc pas le produit mais la sous-hydratation des ados. En effet comme vous le savez peut-être, la soif est un signe tardif, et si on ne boit pas avant d’avoir soif, on est de fait déjà déshydraté. »

      Une liste de spécialistes étonnante

      La liste des experts est cocasse à certains égards : elle comprend deux anthropologues, des noms erronés, des personnes dont il n’a pas été possible de trouver les coordonnées. Sur les 157 000 euros distribués par la firme au total, Le Monde n’est parvenu à se faire confirmer qu’une partie minime (11 700 euros), et par les professionnels de santé eux-mêmes. Sur ces dix-huit personnes, six n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde.
      « Il s’agissait soit de l’aide à la rédaction de brochures, ou de l’animation sur certains de nos stands lors de congrès ou encore des interventions en tant que speaker lors de symposiums », explique Coca-Cola, sans en révéler les détails. La multinationale assure avoir mis un terme à ce type de collaboration après 2016. De fait, ses tableaux montrent une générosité en nette diminution après 2016 et son engagement à être transparente.

      Le caractère approximatif des informations fournies par la multinationale n’est cependant pas propre à la France. En 2018, des chercheurs en sociologie et en politiques publiques ont analysé l’ensemble des données publiées par Coca-Cola à travers le monde dans le cadre de son initiative de transparence. Ils les ont comparées avec les études publiées dans des revues scientifiques qui mentionnaient explicitement un financement de Coca-Cola. Résultat : sur 389 articles parus dans 169 revues scientifiques, signées par pas moins de 907 auteurs, la firme n’en nommait que 42 (soit moins de 5 %). Malgré ses promesses de clarté sur ses financements pour des travaux scientifiques, soulignaient les chercheurs dans leur article publié dans la revue European Journal of Public Health, « l’ampleur de la participation de Coca-Cola n’est toujours pas connue ».
      Cette opacité se dégage également de l’analyse de la liste, bien plus longue, des « activités dans les domaines de la nutrition et de l’activité physique » que Coca-Cola finance en France. Le montant total atteint ici 7,8 millions.

      Des conférences sponsorisées

      Pour leur grande majorité, les « partenariats » de Coca-Cola consistaient à sponsoriser des conférences réunissant des professionnels de santé. Ainsi le salon annuel Dietecom a-t-il bénéficié de plus de 140 000 euros entre 2010 et 2017. La Société française de médecine de l’exercice et du sport d’environ 80 000 euros de 2010 à 2016 dans le cadre de son « partenariat annuel avec la marque Powerade ». Les Entretiens de Bichat, un rendez-vous incontournable de la médecine en France, cumulent, eux, plus de 100 000 euros.

      Certains assument avec plus ou moins de bonheur ces pactes avec le leader mondial des boissons sucrées, dont les intérêts commerciaux s’entrechoquent avec leurs objectifs de soin. Thérèse Libert, vice-présidente de l’Association française des diététiciens nutritionnistes, explique que les 135 000 euros perçus par l’association entre 2010 et 2018 correspondent à l’achat d’un stand où le groupe communique sur ses produits lors du congrès annuel. Mais c’est aussi le cas de « 70 à 80 marques, comme les salades Florette ou Lipton », dit-elle. « Vous allez dans n’importe quel congrès, vous avez des partenariats ! » Aucune information sur ce sponsoring ne figure sur le site de l’association.

      Des projets de « recherche » dispendieux

      Près d’un tiers des financements de Coca-Cola, enfin, concerne trois coûteux travaux de « recherche » (2,4 millions d’euros). La somme la plus importante a été versée à CreaBio pour un « projet de recherche sur les édulcorants intenses » en 2014-2015. Facture : environ 930 000 euros. Aujourd’hui en liquidation judiciaire, CreaBio est une société commerciale dont le chiffre d’affaires atteignait plus de 500 000 euros en 2016. D’après les conclusions de cette étude menée sur 170 sujets, et publiée seulement en 2018, il n’existe aucune différence entre l’eau et les boissons contenant des « édulcorants basses calories » en termes d’effets sur « l’appétit, l’apport énergétique et les choix alimentaires ».
      Selon la déclaration d’intérêts de l’article, Marc Fantino, auteur principal et fondateur de CreaBio, a par ailleurs perçu des honoraires pour ses fonctions de « membre du comité consultatif et du bureau d’orateurs » de l’International Sweeteners Association (Association internationale pour les édulcorants), une organisation de lobbying dont Coca-Cola est membre aux côtés des fournisseurs d’édulcorants. M. Fantino n’a pu être joint par Le Monde.

      Numéro deux des dépenses de recherche de Coca-Cola : l’Institute for European Expertise in Physiology (IEEP), qui a reçu près de 720 000 euros au cours de la période 2010-2014 pour, une fois encore, un « projet de recherche sur les édulcorants intenses ». Lui aussi publié après un délai inhabituellement long, en 2018, l’article concluait à l’absence d’effets de la consommation de boissons gazeuses sur la sensibilité à l’insuline ou la sécrétion de cette hormone qui régule les quantités de glucose dans le sang.

      « On sait que les résultats leur appartiennent » Fabrice Bonnet, endocrinologue

      L’endocrinologue Fabrice Bonnet était l’investigateur principal de cet essai mené au CHU de Rennes. Coca-Cola a-t-elle eu un droit de regard sur les résultats ? « Bien sûr qu’ils ont regardé les conclusions, concède-t-il. On sait que les résultats leur appartiennent. » Interrogé sur la somme considérable déclarée par Coca-Cola, M. Bonnet se dit « un peu surpris ». Selon lui, l’étude, qui n’impliquait que 60 sujets, a coûté « entre 200 000 et 300 000 euros ». Pas plus. Le CHU de Rennes n’a pas souhaité communiquer au Monde ces informations financières, « couvertes par la confidentialité » les liant à l’IEEP.
      Derrière le nom pompeux de cet « Institut européen d’expertise en physiologie », qui a joué les intermédiaires entre Coca-Cola et l’hôpital, se cache en fait une société commerciale (chiffre d’affaires 2014 : 1,3 million d’euros). Son site succinct indique seulement que son activité se situe « à l’interface entre groupes industriels et monde académique ».

      Des instituts à but lucratif

      L’entreprise est dirigée par un drôle de duo. Le très médiatique docteur Frédéric Saldmann, qui exerce comme cardiologue et nutritionniste à l’Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. Gourou des VIP et producteur à succès de pots-pourris de conseils sur la santé hérissés de points d’exclamation (Prenez votre santé en main ! Le Livre de poche, 2017), M. Saldmann est aussi un homme d’affaires. L’une de ses sociétés, Sprim, que dirige son épouse, est spécialisée en « conseil en stratégie et communication santé ».
      Ainsi qu’elle l’a confirmé par mail au Monde, Coca-Cola est cliente de Sprim. L’agence organise chaque année le congrès Dietecom, auquel la firme « a participé pendant plusieurs années entre 2010 et 2016 via un stand ou via des symposiums ».

      Le second « dirigeant » de l’IEEP, est une société civile au nom de Gérard Friedlander, le doyen de la faculté de médecine de l’université Paris-Descartes. En 2014, alors qu’il était en lice pour ce poste, ce professeur de physiologie à l’hôpital Georges-Pompidou avait suscité force railleries : une vidéo toujours en ligne le montrait, confortablement installé dans un gigantesque canapé beige, vanter in english les vertus des lotions anti-âge de la marque Lancaster.
      MM. Saldmann et Friedlander n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde.

      Dernier bénéficiaire d’un financement de « recherche » de Coca-Cola, enfin, un autre institut au nom anglais dont le siège se situe en région lyonnaise. L’International Prevention Research Institute (Institut international pour la recherche en prévention, IPRI) a, lui, reçu 690 000 euros en 2012-2013 pour un « projet de recherche sur la consommation de sucres ».
      Dans la liste des publications de l’IPRI, un seul article correspond à cette « commande ». Paru en 2014 dans la revue European Journal of Cancer Prevention, il jugeait « rassurantes » les données sur l’association entre les boissons gazeuses, dont les colas, et le risque de cancer. Si la déclaration de financement de Coca-Cola y figure bien, la somme, elle, semble disproportionnée pour ce type de travaux scientifiques : dix pages d’analyses de données existantes, bibliographie comprise.

      Or les buts de cet « institut » qui n’a rien de public sont également lucratifs. L’IPRI est en effet divisé en deux sociétés. IPRI Management, dont le chiffre d’affaires dépassait 2,2 millions d’euros en 2015, a bénéficié du crédit impôt recherche pendant plusieurs années. Et IPRI Services, 1,1 million d’euros de chiffres d’affaires en 2014.

      Par mail, Peter Boyle, président de l’IPRI et auteur principal de l’article, explique que le financement incluait également « un rapport approfondi sur les édulcorants artificiels » et leur lien avec « la maladie ». « Ce dernier a été mené à terme » mais, comme « il ne montrait rien de nouveau » qui aurait « mérité d’être publié », il ne l’a jamais été. « C’était notre décision et notre seule décision », non celle de la firme, assure-t-il. Questionnée sur ces raisons, Coca-Cola n’a pas souhaité répondre.

  • https://lundi.am/Manifestation-du-1er-mai-qu-attendre-du-Black-Bloc

    Déjà posté ailleurs, merci seenthis ; après expurgation du texte, la réflexion s’applique probablement directement aux actions #gilets_jaunes.

    Paru dans lundi.matin n°189, le 29 avril 2019

    ... ne sait pas quel usage faire de sa force par défaut de réflexion, par absence de tactique.

    ... le McDo ravagé, comme c’était prévisible et prévu ... aura permis de justifier ou de légitimer la contre-attaque policière

    ... interruption immédiate de la manifestation. ... l’explosion de la manifestation aurait pu donner lieu à de multiples cortèges aussi sauvages que joyeux, comme les gilets jaunes l’ont depuis maintes fois expérimenté

    ... être lucides, [éviter] que les mêmes erreurs se répètent ... analyser la situation en partant des données à notre disposition ... on ne peut pas réfléchir à ce qui se joue ... sans penser parallèlement au but qu’ils poursuivent en face.

    ... ce que veut la Préfecture et le gouvernement, c’est la démonstration de l’écrasement final, militaire, d’un mouvement qu’ils présente[nt] comme réduit à « une poignée d’extrémistes », gilets jaunes, blacks blocs et manifestants énervés étant désormais tous logés à la même enseigne

    ... le pire ennemi du maintien de l’ordre [c’est] la surprise, le débordement, l’imprévu

    ... l’essentiel de la force du maintien de l’ordre [c’est] la crainte et la dissuasion ... ne pas s’abandonner à la peur qu’ils veulent susciter ... être plus malins qu’eux

    ... contre Lallement ... le pari ... c’est celui de la mobilité, de l’invisibilité, de la masse qui déborde, surgit et surprend. Ne pas tomber dans le piège de la confrontation frontale que nous tend la préfecture

    ... il faut absolument déserter le rôle que nous assigne le ministère de l’Intérieur ... : épouvantails à manifestants « modérés » ... et punching-ball à voltigeurs et policiers

    ... ne pas se retrouver une nouvelle fois nassés et à la merci de nouveaux Benallas ... surprendre, n’être pas là où on nous attend, ni comme on nous attend.

    Il faut laisser Lallement et ses troupes passer pour les cinglés qu’ils sont.

  • La mondialisation de l’alimentation préhistorique a duré trois millénaires
    Les paysans ont commencé à transformer les régimes alimentaires à travers le vieux monde il y a 7 000 ans.

    Depuis le début de l’archéologie, les chercheurs ont balayé le monde à la recherche de preuves des premières cultures domestiquées. En extrayant minutieusement des morceaux d’orge, de blé, de mil et de riz calcinés dans les restes de foyers et de feux de camp antiques, ils ont publié des études affirmant qu’une région ou un pays en particulier avait été l’un des premiers à cultiver des céréales anciennes.
    Xinyi Liu, professeur adjoint d’anthropologie des arts et des sciences, université de Washington à Saint-Louis

    À présent, une équipe internationale de scientifiques, dirigée par Xinyi Liu de l’Université de Washington à Saint-Louis, a consolidé les résultats de centaines d’études afin de dresser une carte détaillée de la manière dont les anciennes cultures céréalières se sont répandues dans des poches isolées. civilisations à travers le vieux monde.

    "Le fait même que la" mondialisation alimentaire "dans la Préhistoire a duré plus de trois mille ans indique peut-être que l’un des principaux moteurs du processus était les besoins perpétuels des pauvres plutôt que des choix culturels plus éphémères des puissants au néolithique et à l’âge du bronze », a déclaré Liu, professeur adjoint d’anthropologie des arts et des sciences.

    Paru dans la revue Quaternary Science Reviews, l’étude illustre le consensus scientifique actuel sur le processus de mondialisation de l’alimentation préhistorique qui a transformé les régimes alimentaires en Eurasie et en Afrique du Nord il y a 7 000 à 3 500 ans.

    Les co-auteurs incluent des chercheurs de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni ; Université Zheijiang en Chine ; l’Institut lituanien d’histoire ; la Smithsonian Institution ; et l’Académie chinoise des sciences sociales à Beijing.

    L’étude suggère que la mondialisation alimentaire à l’époque de la préhistoire n’était pas motivée par les appétits exotiques des élites dirigeantes, mais par l’ingéniosité incessante de paysans pauvres qui recherchaient de nouveaux moyens de mettre un peu plus de nourriture sur leurs tables.

    "Les récents développements de la recherche déplacent l’attention de la chronologie et des voies vers les moteurs du processus de" mondialisation de l’alimentation "et prennent en compte le contexte dans lequel les innovations agricoles et alimentaires ont vu le jour et les agents impliqués", a déclaré Liu. "Ces études soulignent le rôle joué par les principaux agents de la production agricole, les agriculteurs ordinaires du passé."
    champ de millet
    Le mil, une base de l’alimentation ancienne, est toujours cultivé dans les contreforts des montagnes à travers l’Eurasie. (Photo : Xinyi Liu)

    En essayant de nouveaux types de semences, en labourant les champs un peu plus en amont ou en aval ou en décalant les temps de plantation et de récolte, les paysans ont utilisé une méthode empirique pour surmonter les défis climatiques et élargir les limites géographiques de la plantation de certains grains. . Progressivement, cette expérimentation a considérablement amélioré les rendements, car les agriculteurs ont appris à prolonger la saison de croissance en plantant des cultures de printemps et d’automne dans les mêmes champs.

    Alors que beaucoup de gens sont au courant de la propagation mondiale des cultures vivrières à la suite de l’exploration du Nouveau Monde - un processus connu sous le nom de Columbian Exchange - - Liu affirme que le processus de mondialisation alimentaire préhistorique a eu un impact tout aussi dramatique sur la culture vivrière dans le Vieux Monde.

    Le blé et l’orge se sont déplacés du sud-ouest de l’Asie vers l’Europe, l’Inde et la Chine, tandis que le mil et le mil ont pris la direction opposée : de la Chine à l’ouest. Rice a parcouru l’Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est ; Les mil et le sorgho africains ont traversé l’Afrique subsaharienne et l’océan Indien, a déclaré Liu.

    « Tandis que la plupart des aliments exotiques dont nous jouissons aujourd’hui sont le résultat de réseaux commerciaux modernes, le processus de mondialisation alimentaire a clairement ses racines dans la préhistoire », a déclaré Liu. « La mondialisation de l’alimentation était bien amorcée avant le Columbia Exchange et la révolution islamique agricole. Cela remonte à des millénaires, même la plus ancienne preuve matérielle d’un contact transeurasien, tel que la Route de la soie. »

    L’étude de Liu retrace les parcours de la ferme aux céréales de la ferme à la table, qui sillonnent les continents de l’Ancien Monde en trois vagues distinctes :

    Avant 5000 av. J.-C., les premières communautés agricoles se formèrent dans des poches isolées de contreforts fertiles et de bassins versants de ruisseaux où les conditions étaient optimales pour la culture de céréales sauvages originaires de la région. Les dispersions de cultures sont généralement limitées aux régions voisines largement compatibles en termes de climat et de saisonnalité.

    Entre 5000 et 2500 av. J.-C., les agriculteurs ont trouvé des moyens de faire pousser la culture de divers grains dans de vastes régions où des systèmes météorologiques compatibles avec les cultures étaient confinés à l’intérieur et séparés par des systèmes montagneux majeurs, tels que ceux associés au plateau tibétain et aux montagnes de Tianshan.

    Entre 2500 et 1500 avant JC, les paysans ont trouvé le moyen de dépasser les barrières naturelles et climatiques qui ont longtemps séparées l’est et l’ouest, le nord et le sud - maîtrisant la culture de céréales qui avaient évolué pour prospérer dans les altitudes extrêmes du plateau tibétain ou sous les pluies diluviennes des moussons asiatiques. Des systèmes agricoles précédemment isolés ont été mis en place, ouvrant la voie à un nouveau type d’agriculture dans laquelle les plantations de cultures locales et exotiques permettent des cultures multiples et des saisons de croissance prolongées.

    « L’ensemble du processus ne concerne pas seulement l’adoption, mais aussi le« rejet », qui reflète toute une gamme de choix faits par différentes communautés, parfois motivés par l’opportunité écologique dans des environnements inédits, parfois par un conservatisme culinaire », a déclaré Liu. "Comme le dit le vieil adage chinois : Ce qui a été longtemps uni, s’effondrera et ce qui a été longtemps divisé, finira par se réunir."


    https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0277379118307807?via%3Dihub

    Prehistoric food globalization spanned three millennia | The Source | Washington University in St. Louis
    https://source.wustl.edu/2019/02/prehistoric-food-globalization-spanned-three-millennia

    #Néolithique #diffusion_agriculture #Agriculture #8000BC
    #Anthropocene #Paleogeography #Global_Archaeobotany
    #Food_globalisation

    Xinyi Liu, Penelope J. Jones, Giedre Motuzaite Matuzeviciute, Harriet V. Hunt, Diane L. Lister, Ting An, Natalia Przelomska, Catherine J. Kneale, Zhijun Zhao, Martin K. Jones. From ecological opportunism to multi-cropping : Mapping food globalisation in prehistory. Quaternary Science Reviews, 2019 ; 206 : 21

    DOI : 10.1016/j.quascirev.2018.12.017

  • Des théologiennes lancent à Genève « Une Bible des femmes » Joëlle Rebetez et Linn Levy - 29 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/culture/livres/10029113-des-theologiennes-lancent-a-geneve-une-bible-des-femmes-.html

    Une vingtaine de théologiennes francophones, protestantes et catholiques, publient « Une Bible des femmes ». Lancé à Genève, le projet propose de relire les textes bibliques à la lumière des avancées féministes.

    « Une Bible des femmes » a vu le jour sous l’impulsion d’Elisabeth Parmentier et de Lauriane Savoy, deux chercheuses de la Faculté de théologie de l’Université de Genève.


    Rejointes par des spécialistes de toute la francophonie, ces théologiennes féministes ont décidé de relire les textes bibliques controversés « avec perspicacité et rébellion ». Un projet qui fait écho à un ouvrage rédigé en 1898, « A Woman’s Bible », oeuvre fondatrice de la lecture féministe de la Bible.

    « Au départ, nous voulions simplement traduire cette »’Woman’s Bible" sortie à la fin du 19e siècle", raconte à la RTS Lauriane Savoy. « Et en la relisant, nous nous sommes dits que tant de découvertes et de progrès ont été faits dans la lecture des textes bibliques au 20e siècle qu’il était dommage de ne faire que traduire. Nous avions plein de nouvelles choses à dire pour aller contre les préjugés largement répandus. »

    Se remettre dans le contexte de l’époque
    Car pour beaucoup, les textes bibliques légitiment l’asservissement des femmes et sont incompatibles avec des valeurs féministes. A l’image du verset « épouses, soyez soumises à votre époux ».

    « Si on lit ce verset sans s’intéresser au contexte, on ne peut pas faire dire au texte autre chose que ce qu’on lit », explique Lauriane Savoy. « Mais il faut essayer de se remettre dans le contexte de l’époque, dans cet ordre patriarcal très fort. En examinant le texte et les versets précédents et suivants, nous y avons vu que cette exhortation est suivie d’une autre, demandant aux hommes d’aimer leur femme, soit une sacrée avancée à cette époque-là. »

    Les traits féminins de Dieu
    Au fil des pages, le lecteur retrouve des figures de femme fatale, de mère intrépide, ainsi que les visages féminins de Dieu. « Il existe par exemple des livres qui parlent de la Sagesse, figure féminine, ou la très belle métaphore de Dieu telle une poule qui ramène ses poussins autour d’elle », rappelle l’assistante-doctorante de l’Université de Genève.

    Les 21 théologiennes protestantes et catholiques abordent ainsi la Bible à travers différentes thématiques, telles que la séduction, la maternité, la stérilité ou la violence basée sur le genre.

    Des thèmes qui ont trouvé une résonance particulière avec l’apparition du mouvement #MeToo. « Nous nous sommes alors dits que c’était précisément notre but de parler de l’existence des femmes aujourd’hui, et de montrer qu’il peut y avoir des liens avec les textes bibliques et les problématiques des femmes d’autrefois », précise Elisabeth Parmentier.

    « Un joli début de succès »
    Paru à la rentrée, le livre connaît « un joli début de succès », selon son éditeur. « Nous avons dû réimprimer des exemplaires tout récemment et nous espérons que cela continuera ainsi », indique au 19h30 Matthieu Mégevand, directeur de la maison d’édition protestante Labor et Fides.

    Un succès grâce aux lectrices, ainsi qu’aux lecteurs masculins, espèrent les auteures. Celles-ci ont d’ailleurs ressenti le besoin de le préciser dès le début de l’ouvrage : « Lecteurs hommes, ne fermez pas ce livre en haussant les épaules, nous avons tout autant pensé à vous. »
    Tamara Muncanovic

    #Femmes #Bible #religion #marketing

  • Sociologie de l’espace

    http://journals.openedition.org/lectures/19530

    Martina Löw, précurseure décisive du spatial turn, détaille dans ce livre à la fois rigoureux et foisonnant l’espace comme produit social et sa constitution comme acte performatif. Son idée phare : l’espace émerge de l’interaction entre objets, structures et culture. Cette théorie dynamique de l’interdépendance des dimensions matérielles, sociales et symboliques de l’espace permet un nouveau regard sur l’architecture, le développement urbain et l’action sociale, éclairé par la sociologie de la culture.
    L’auteure lance ainsi un des grands défis pour l’avenir : établir la typologie et comprendre les mécanismes relationnels comme des organisations spatiales du social qui engagent notre quotidien et déterminent nos choix de vie. L’ouvrage combine des analyses théoriques approfondies avec de nombreux exemples scientifiques, historiques, littéraires et cinématographiques. Paru une première fois en 2001 dans sa version originale et réédité maintes fois depuis, il est devenu l’un des travaux sociologiques les plus influents de ces deux dernières décennies.
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    Auteur

    #Martina_Löw

    Martina Löw est professeur de sociologie de planification et d’architecture à l’Université Technique de Berlin. Elle a obtenu en 1993 sa thèse de sociologie à l’Université de Johan Wolfgang Goethe à Frankfurt/Main et en 2000 son habilitation à l’Université Martin-Luther à Halle/Saale, département d’histoire, Philosophie et sciences sociales. Ses domaines de recherches portent sur la sociologie urbaine et la théorie de l’espace.

    #sociologie #espace #territoire

  • L’humiliation des centres de conversion Christian Saint-Pierre - 3 Novembre 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/lire/540433/entrevue-l-humiliation-des-centres-de-conversion

    En 2004, alors que Garrard Conley est âgé de 19 ans, ses parents, baptistes ultraconservateurs du sud des États-Unis, découvrent son #homosexualité. Paru en 2016, Boy Erased raconte le séjour du jeune homme dans un centre de conversion. Alors que l’adaptation filmique de Joel Edgerton prendra l’affiche le 9 novembre, le récit autobiographique est publié en français aux Éditions Flammarion Québec sous le titre Garçon effacé.

    « Avant de comprendre que mon expérience avait plus d’impact sous forme de mémoires, explique l’auteur au téléphone, j’ai travaillé à la transposer dans des romans dystopiques qui ne fonctionnaient jamais, probablement parce qu’on vit en ce moment même dans une véritable #dystopie. Que l’actuel gouvernement américain cherche à effacer les personnes #trans de l’histoire, c’est plus terrifiant que tout ce que j’aurais pu imaginer. »


    Campé dans le centre de #conversion Love in Action, le récit est entrecoupé d’événements s’étant déroulés auparavant, notamment dans la maison familiale et à l’université. « Si j’ai choisi cette structure, explique Conley, c’est pour montrer que l’existence d’un pareil endroit n’est pas déconnectée de mon passé. J’ai en quelque sorte été guidé vers lui. À cause des idées très dangereuses qui m’ont été inculquées dès l’enfance, je n’ai pas été surpris par les principes de Love in Action, pas été immédiatement choqué par leur manière de procéder. »

    L’auteur tient à préciser que les thérapies de conversion ne se déroulent pas seulement dans des établissements spécialisés, qu’elles prennent d’autres formes : « On retrouve de la honte, des stéréotypes et de la répression dans les familles, dans les communautés et dans les politiques gouvernementales. C’est de ce contexte historique plus large que j’ai aussi cherché à rendre compte, celui qui a permis la création et la propagation de ces thérapies. »

    Faire oeuvre utile
    Garrard Conley est certainement parvenu, à partir de la laideur et de la souffrance, à créer quelque chose de beau et d’inspirant. Malgré tout, il fait très attention de ne pas souscrire au dicton « Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort ». « Tout simplement parce que beaucoup de gens qui ont subi une thérapie de conversion se sont suicidés, explique-t-il. Je me considère comme un témoin.

    « Quand je suis entré à Love in Action, on a confisqué mon cahier de notes, tenté de contrôler mes pensées, mais, pendant les séances, je me souviens de m’être dit que tout cela serait peut-être important un jour. Dans la vie d’un écrivain, d’un créateur, il arrive que la meilleure chose à faire soit d’enregistrer le plus exactement possible sa souffrance et celle des individus qui nous entourent. Je ne veux pas dire que c’était mon destin de faire une thérapie de conversion, que ça a fait de moi un meilleur auteur, j’ai simplement tiré le meilleur de la situation. »

    Conley se souvient très bien du jour où, en lisant un blogue à propos des thérapies de conversion, il a reconnu ses propres difficultés à entrer en relation avec les autres, des embûches qu’il pensait tout à fait communes et dont il a compris alors qu’elles avaient été causées par son expérience.

    « J’avais peur de toucher mon partenaire ou même d’en avoir un. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’écrire, pour faire de l’éducation à propos des terribles retombées de ces thérapies, pour entraîner le sujet sur la place publique. »

    L’auteur estime que c’est sa responsabilité, surtout en tant qu’homme blanc #cisgenre, de se rendre dans certains endroits racistes ou #homophobes afin d’informer des gens qui sont prêts à l’entendre, comme son père et sa mère l’ont finalement été. « J’ai résisté à ça longtemps, parce que je voulais fuir un passé très douloureux. Je crois que j’ai cette aptitude à parler à la fois la langue des personnes conservatrices et celle de la gauche, ce qui me permet d’alterner de l’une à l’autre, en somme de traduire. »

    Depuis que le film se prépare, que la bande-annonce circule, les ventes du livre ont monté en flèche, et de plus en plus de médias généralistes s’intéressent aux enjeux qu’il aborde.

    « Je suis toujours un auteur, explique Conley, mais je dois reconnaître que je suis aussi le défenseur d’une cause. Je reçois chaque jour des messages de gens qui me disent que le livre leur a fait du bien. Quand tu vois leur souffrance, lorsque tu constates la différence que tu peux faire dans leur vie, c’est impossible de détourner le regard. Chez Trevor Project, un organisme axé sur la prévention du suicide auprès des jeunes #LGBTQ, on n’a jamais reçu autant d’appels d’aide — et de courriels haineux — que depuis quelques semaines. On me dit que c’est grâce à Boy Erased et je trouve ça merveilleux, parce que ça veut dire que les gens accordent de l’attention à ce sujet crucial. »
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    D’un point de vue législatif
    Selon une étude récente de l’Institut Williams en Californie, ce sont 698 000 membres de la communauté LGBTQ qui ont reçu aux États-Unis, entre 18 et 59 ans, une thérapie de conversion ; 350 000 d’entre eux ont subi un tel traitement pendant l’adolescence. Aux #États-Unis, 36 des 50 États n’ont pas encore interdit ces thérapies. Au #Canada, quelques provinces (Manitoba, Ontario et Nouvelle-Écosse) et la Ville de Vancouver ont accompli des gestes ou mis en application des lois la rendant illégale. Circule en ce moment même une pétition qui demande au gouvernement du Canada de voter une loi bannissant la thérapie de conversion pour les mineurs. « Une longue bataille nous attend, estime Garrard Conley. Le gouvernement Trump fait en sorte que ces traitements soient maintenus et que les parents puissent y avoir recours pour leurs enfants. Nous traversons une époque fasciste, où il est plus important que jamais de prendre la parole. » C’est également dans cet objectif que l’auteur a décidé de produire UnErased, un balado qui reconstitue l’histoire de la thérapie de conversion aux États-Unis.

    #religion #évangélistes

  • Meurtre à l’Institut, le polar du prof Smigiel dans les coulisses de la fac
    https://www.rue89strasbourg.com/meurtre-institut-polar-eddie-smigiel-prof-142956

    Paru cet été, Meurtre à l’Institut cherche à élucider la mort du président de l’Université de Strasbourg du côté de la fac de Physique. Derrière ce polar potache, Eddie Smigiel, un physicien qui enseigne à deux rues de là, à l’Institut national des sciences appliquées. Rencontre. (lire l’article complet : Meurtre à l’Institut, le polar du prof Smigiel dans les coulisses de la fac)

  • Ce n’était pas un héros – John McCain était un criminel de guerre – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/03/ce-netait-pas-un-heros-john-mccain-etait-un-criminel-de-guer

    Le décorum et la décence humaine exigent que nous nous abstenions de parler mal d’un malade aux portes de la mort. Cette règle est nulle et non avenue lorsque la personne qu’on est censé pleurer est responsable de la mort et du massacre continu d’innombrables humains à travers le monde. Pardonnez-moi si je refuse de faire l’éloge de ce sénateur de l’Arizona, un belliciste. Même un rendez-vous imminent avec son créateur ne peut modérer la désinvolture de McCain. Comme un barbare montrant ses stéroïdes, Johnny Boy insiste pour pousser à déclencher une guerre impie après l’autre.

    McCain a utilisé le fait d’être un ancien du Vietnam pour se catapulter au sommet de la classe politique, même s’il a peu fait pour aider les anciens combattants qui subissent les ravages des guerres qu’il ne cesse de pousser à faire. Je ne cache pas mon admiration pour les anciens combattants. Après avoir été confronté à deux ans de difficultés et avoir appelé des vétérans sans abri, mes voisins et mes amis, je peux témoigner de la valeur et de la gentillesse de ceux qui ont servi dans notre armée. Ce qui fait des anciens combattants des héros, ce n’est pas le nombre de fois où ils ont déclenché des guerres et leur valeur n’est pas quantifiée par le nombre de tués à leur actif. C’est leur générosité et leur esprit de don qui en font de véritables guerriers dignes d’éloges et d’honneur.

    Les vrais héros sont ceux qui se battent dans les guerres et qui rentrent chez eux pour servir même s’ils combattent leurs propres démons. J’ai écrit sur mes expériences avec des anciens combattants à de nombreuses occasions. Cela me brise le cœur tous les jours en voyant des vétérans aux prises avec le PTSD (syndrome de stress post-traumatique) et aux immenses difficultés à se réadapter à la vie après avoir vu l’enfer déchaîné contre leurs semblables. Mon propre père était un vétéran et mes deux grands-pères étaient des héros de guerre qui ont combattu l’armée de Mussolini pendant la Seconde Guerre mondiale. Par conséquent, je suis un homme qui a toujours vénéré les gens qui portent l’uniforme pour servir leur pays. Cette révérence a été amplifiée par la magnitude lorsque je me suis fait des amis au cours des deux dernières années parmi une litanie de vétérans de Caroline du Sud, de Géorgie, du Tennessee et de l’Iowa jusqu’au Colorado. La gentillesse des vétérans qui m’ont maintenu dans la bonne humeur pendant ma période d’adversité est une dette que je ne pourrai jamais rembourser. Beaucoup étaient confrontés à des difficultés d’indigence et de détresse, tout en continuant à aider les autres – c’est la quintessence d’être un héros.

    Je connais des héros de guerre ; J’ai rencontré des héros de guerre. John McCain n’est pas un héros de guerre. Les réalisations passées ne compensent pas la malveillance actuelle. À l’origine de la souffrance humaine de ce monde, il y a un complexe militaro-financier hors de contrôle qui n’existe que pour voler la richesse des autres nations et tuer des millions de personnes à travers le monde. Cette même machine de mort est à l’origine des luttes que traversent les anciens combattants. Nos politiciens immoraux – des présidents aux sénateurs et aux membres du Congrès – continuent de déclarer les guerres illégales en utilisant des prétextes mensongers comme la « protection de la démocratie » pour commettre des crimes en violation directe des Conventions de Genève. S’il y avait une justice dans ce monde, Clinton, Bush, Obama, Trump et chaque marchand de guerre néo-conservateur et néo-libéral seraient envoyés au Tribunal International de La Haye et jugés pour crimes contre l’humanité. Si Clinton, Bush, Obama et Trump auraient été des as dans le jeu de cartes des criminels de guerre, John McCain serait le roi de cœur. Cet homme n’avait jamais assez de guerres. C’est un mélange de Dr. Folamour et de major frappant les tambours de guerre. Pendant près de quatre décennies, il a défilé devant le Sénat et a encouragé un flux continu de guerres. Liban, Grenade, Panama, Irak 1, Somalie, Bosnie, Kosovo, Irak 2, Afghanistan, Libye et Syrie ne sont là que quelques-unes des guerres que notre gouvernement en état de guerre continue a faites pour des profits et des massacres. Et si l’on commence à compter les guerres secrètes causées par notre gouvernement, la liste des pays frappés avec des balles et des bombes par nous dépasse la liste des pays que nous n’avons pas encore agressés. Mon pays natal L’Ethiopie est victime de cette atroce machine de guerre. Ce qui se fait sous nos noms est en train d’arriver à nos côtes alors que les mondialistes dépravés détruisent maintenant l’Amérique de l’intérieur (lire en anglais « When a Conscience Begets a Colonial Bullet ».)

    McCain a approuvé chacune de ces guerres. Il n’y a pas eu une guerre contre laquelle il s’est opposé pendant sa carrière à Washington DC. Après avoir vu les horreurs de la guerre, la plupart des gens reviennent avec le but d’y mettre fin. Pas McCain ! Ce qu’il a connu à Hanoi Hilton est bien inférieur aux ravages qu’il a commis dans le monde, car il a été l’un des principaux défenseurs de la guerre et le plus grand partisan de la politique guerrière au Congrès. S’il ne consacrait qu’une partie de l’effort qu’il déploie pour pousser à faire des guerres à aider les anciens combattants, je pourrais lui donner au moins un petit peu de crédit comme être humain. Au lieu de cela, il a voté à plusieurs reprises contre les droits des Anciens Combattants et hier, il s’est envolé pour Washington DC pour voter contre les soins de santé.

    Je n’écris pas cela comme un parti pris comme la plupart des experts des médias de l’établissement. Je reste très claire au sujet de l’Obamacare. L’Affordable Care Act a été une arnaque et un cafouillage qui a profité au secteur des assurances, car il nous a tous jetés dans un système de soins de santé cassé qui va rapidement imploser (lire en anglais « Obamacare, Obama’s Scam »). Cependant, McCain ne s’est pas rendu à Washington DC pour défendre les petites gens ou pour promouvoir un système d’assurance maladie plus équitable. Il a pris le micro pour défendre les intérêts des entreprises et à nouveau pour colporter l’idéologie brisée de l’économie par ruissellement. McCain ne voit rien de mal à dépenser des billions de dollars sur le complexe militaro-financier, mais il refuse de soutenir des politiques de santé qui garantiraient aux anciens combattants et au reste des Américains le même type de couverture dont lui et ses collègues législateurs bénéficient. Nous sommes une nation dirigés par des hommes sans loi et des criminels de guerre. Trop souvent, nous appelons héros des canailles non pas parce qu’ils le méritaient, mais parce qu’ils ont réussi à gagner la gloire et le statut. Avoir combattu dans une guerre ne fait pas de lui un héros car si tel était le cas, Hitler en serait un lui-aussi parce qu’il a également combattu dans une guerre (la Première Guerre mondiale) et a été victime d’armes chimiques. Nous avons raison de qualifier Adolf de monstre parce que nous le jugeons en fonction de ce qu’il a fait après avoir quitté l’uniforme. Dans le même esprit, je juge McCain non pas pour son service au Vietnam, mais pour ce qu’il a fait une fois devenu sénateur. Les mains de McCain sont couvertes par le sang de millions de personnes qui ont péri au cours des 40 dernières années de guerres interminables qu’il a endossé et poussé à faire. Ce n’est pas un héros, c’est un criminel de guerre.

    Pour conclure, une phrase de Kennedy :

    « L’humanité doit mettre fin à la guerre avant que la guerre ne mette fin à l’humanité. » ~ John F. Kennedy

    Teodrose Fikre

    Article original : https://ghionjournal.com/no-hero-mccain

    Traduit de l’anglais par La Gazette du Citoyen

    Paru le 26 juillet 2017 sous le titre No Hero : John McCain is a War Criminal                                                                                                                                             https://arretsurinfo.ch/ce-netait-pas-un-heros-john-mccain-etait-un-criminel-de-guerre

    • John McCain : salut pourriture ! Gabriel PROULX - 3 septembre 2018 - Le Grand Soir
      https://www.legrandsoir.info/john-mccain-salut-pourriture.html
      . . . . .
      Alors qu’il était jeune pilote dans l’aviation de guerre des États-Unis, John McCain, fils d’un amiral 4 étoiles, forge son mythe héroïque dans le ciel du nord du Vietnam. Là-bas, il bombarde une usine de fabrication d’ampoules électriques et quelques champs de riz, avant que ceux qu’il bombardait n’osent répliquer en abattant avec précision son avion de guerre. Il aurait pu être lynché sur place par une foule en colère, mais il a plutôt été sauvé par ceux qu’il bombardait. Ayant eu droit à un logement adéquat pour son statut de fils d’amiral, les histoires sur les tortures qu’il aurait subi, appartiennent plus à la catégorie des rumeurs qu’à celle des faits historiques, en l’absence de preuves. C’est ici que s’arrête le mythe sur son héroïsme militaire supposé.

      Quoi qu’il en soit, John McCain a toujours gardé une haine raciste pleinement assumée en public contre le peuple vietnamien qu’il a bombardé, mais qui ne l’a pas tué en retour. Alors qu’il participait en 2000 à la course pour l’investiture républicaine à la présidence des États-Unis, John McCain lançait encore des insultes racistes contre le peuple vietnamien.


      Dans les années 70, après son retour du Vietnam, John McCain a milité aux États-Unis pour le maintien de la politique de bombardements massifs contre le Cambodge, sous prétexte que les Vietnamiens avaient des lignes logistiques dans la jungle de ce pays. Les bombardements aveugles des États-Unis contre des villages cambodgiens, qui ont causé des dizaines de milliers de morts parmi la population rurale du Cambodge, sont la cause directe de la montée au pouvoir de Pol Pot et de ses Khmers Rouges, principalement un mouvement de fermiers enragés par les morts dans leurs familles sous les bombes des États-Unis.

      John McCain, qui était pilote de guerre dans cette région quelques années plus tôt, devait être au courant de l’ampleur des destructions dans la campagne du Cambodge, mais il est évident que tout ce qui lui importait à ce moment était de tuer des Vietnamiens, qu’ils soient militaires ou civils.

      John McCain a ensuite soutenu, avec un fanatisme peu commun, chaque guerre d’agression des États-Unis, ainsi que chaque action militaire, ouverte ou par procuration, contre des socialistes, partout dans le monde. Durant sa croisade anti-communiste, il n’a pas hésité un seul instant à collaborer avec des nazis, des terroristes et même les fondateurs du groupe terroriste Al-Qaïda.

      Après l’implosion et la chute de l’URSS, John McCain a soutenu la destruction de la Yougoslavie par l’OTAN, avant de soutenir avec zèle le bombardement massif des infrastructures civiles de la Serbie.

      Devenu sénateur républicain de l’Arizona, où les gens voteraient pour tout candidat investi par le parti républicain, John McCain a voté en faveur de l’invasion de l’Afghanistan, au nom de la guerre contre ses anciens amis anti-communistes d’Al-Qaïda.

      Il a ensuite soutenu la guerre d’agression illégale des États-Unis contre l’Irak, basée sur une montagne de mensonges peu convaincants. McCain a défendu l’invasion de l’Irak par son pays pendant des années, malgré l’absence d’un début d’argumentaire crédible pour défendre sa position. Peu de temps avant sa mort, il aurait laissé entendre que la guerre qui a complètement détruit l’Irak et a causé la mort de plus d’un million de citoyens de ce pays, aurait été « peut-être une erreur ». Dans le merveilleux monde de l’impérialisme occidental, détruire un pays au complet sur la base de purs mensonges inventés pour faire rouler le complexe militaro-industriel et voler du pétrole, ce n’est pas un crime, mais une malheureuse erreur...

      Soutien indéfectible de l’apartheid sioniste israélien, John McCain n’a jamais exprimé assez bruyamment son adoration pour chaque crime de guerre commis par l’armée israélienne contre le peuple palestinien sous son occupation militaire coloniale. Quand il se rendait en Israël, à de multiples reprises, avec son ami et collègue sénateur de Caroline du Sud, Lindsay Graham, John McCain n’était plus le « grand patriote » des EU, mais un valet d’Israël, un pays étranger qui a long savoir-faire dans le domaine de l’ingérence dans les affaires internes occidentales par corruption de politiciens.

      Le même John McCain a dénoncé en 2008 la réaction défensive de la Russie devant une attaque de l’armée géorgienne contre la force de maintien de la paix russe en Ossétie du Sud. La deuxième guerre d’Ossétie du Sud a duré 4 jours. Dans son attaque suicidaire basée sur les mauvais calculs géopolitiques du gouvernement géorgien du fasciste Mikhail Saakachvili (qui milite aujourd’hui en Ukraine du côté des nazis les plus fanatiques), l’armée géorgienne a essuyé la perte de 171 morts et de 1 147 blessés. 224 civils géorgiens ont trouvé la mort durant ces 4 jours de combats, alors qu’environ 300 civils sud-ossètes ont été tués durant l’attaque initiale de leur capitale, Tskhinvali, par l’armée géorgienne.

      Sur la base de ces données, John McCain, qui était en campagne électorale en tant que candidat officiel du parti républicain à la présidence des États-Unis, a déclaré que s’il était élu président, il allait bombarder la Russie, une puissance nucléaire, pour sa « guerre d’agression sauvage » contre la Géorgie. Rien de moins, de la part d’un homme qui retirait une grande fierté des guerres de son pays contre des nations pauvres, causant au passage des millions de victimes civiles, allant des centaines de milliers de morts au nombre incalculable de blessés et de réfugiés.

      McCain a ensuite apporté un support bien sélectif aux révoltes du mal nommé « printemps arabe » à partir de 2011. Après avoir complètement ignoré les événements de Tunisie, McCain a soutenu la campagne de destruction de la Libye par l’aviation de l’OTAN et ses mercenaires islamistes sur le sol libyen, dont Al-Qaïda. John McCain et ses collègues Lindsay Graham et Marco Rubio (sénateur républicain de Floride) se sont rendus en Libye occupée pour apporter de vive voix leur soutien à des miliciens islamistes qui commettaient à ce moment même des exactions contre les libyens noirs, qu’ils accusaient de tous leurs problèmes.

      Il faut savoir que la Libye était au début de 2011 le pays le plus prospère du continent africain, avec un indice de développement humain et un niveau de vie comparable à celui des pays européens de la Méditerranée. Aujourd’hui, la Libye « démocratisée » à la sauce libérale occidentale est un enfer terrestre, avec l’un des pires niveaux de vie du monde, une infrastructure en ruines, jamais reconstruite après les bombardements de l’OTAN, une guerre civile qui s’éternise, des ressources pétrolières en cours de pillage par des compagnies occidentales et pour couronner cette grande réussite d’exportation de la démocratie libérale par une « intervention humanitaire » de l’OTAN : des marchés d’esclaves à ciel ouvert.

      Dans le cadre du printemps arabe, John McCain n’avait rien à faire des répressions violentes subies par le peuple du Bahreïn. Après tout, le monarque absolu du Bahreïn est un allié des États-Unis et de l’Arabie saoudite, dont le régime totalitaire fut un autre parrain de la carrière politique de McCain.

      John McCain s’est ensuite rendu en Syrie, pour apporter son soutien aux fameux « rebelles modérés » qui venaient d’un peu partout dans le monde dans le but parfaitement altruiste de créer un régime « démocratique » en coupant les têtes des infidèles et en pratiquant l’esclavage sexuel des femmes et des petites filles qui appartenaient à la mauvaise religion. Sur les photos de sa réunion avec les bons rebelles, on retrouve un McCain souriant, entouré de membres d’Al-Qaïda et flanqué d’un certain Abou Bakr al-Baghdadi, avant que ce terroriste irakien ne soit mieux connu comme le chef du mouvement terroriste État Islamique (Daech).

      John McCain retournera ensuite à ses racines anti-communiste et russophobe, lorsqu’il se rendra à Kiev pour se mêler directement des affaires politiques internes de l’Ukraine. Il monte sur un podium pour livrer un discours « pro-démocratie » profondément anti-russe, flanqué d’un certain Oleh Tyahnybok, chef d’un parti politique ukrainien ouvertement nazi qui appelle assez régulièrement à exterminer les russes et la « juiverie bolchévique ». Un autre nazi ukrainien bien connu, Andriy Parubiy, sera plus tard reçu par McCain dans son bureau de sénateur aux États-Unis. Il est important de noter que les alliés sionistes et israéliens de McCain n’ont jamais vu le moindre problème dans ses relations avec des nazis ukrainiens.

      Enfin affaibli par la maladie, John McCain, qui était considéré par la base Démocrate comme la risée de la politique étasunienne pour sa campagne présidentielle de 2008 assez désastreuse, sera élevé au rang de héros de la « résistance » contre le président Donald Trump en 2017 pour avoir accusé ce dernier d’être un agent russe. John McCain s’est ensuite mis à voir des espions et des ingérences russes partout.

      Jusqu’à son dernier souffle, John McCain aura défendu bec et ongles la guerre génocidaire infligée par le régime saoudien au peuple yéménite. Il a voté contre toutes les propositions visant à mettre un terme aux livraisons d’armes au régime saoudien dans le cadre de sa guerre d’agression contre le Yémen, tout comme il a voté contre toutes les propositions pour améliorer l’accès de ses compatriotes moins fortunés à des soins de santé abordables. Lui avait droit aux meilleurs soins pour sa maladie, mais pas les pauvres et les exploités du système.

      Pour un homme qui nous est présenté comme ayant été « héroïque » dans sa vie, qui voulait déclencher la Troisième Guerre mondiale pour répondre à 4 jours de guerre entre la Russie et la Géorgie, il est assez révélateur qu’il n’avait strictement rien à faire du sort du peuple yéménite. Sur les bombardements aveugles de l’Arabie saoudite contre des marchés, des fermes et des écoles au Yémen, qui ont causé un grand nombre de morts et de blessés chez les enfants yéménites, John McCain s’acharnait à dire que les saoudiens étaient « justifiés » dans leurs actions, que les victimes de cette guerre étaient toutes à blâmer sur les Houtis, qui ne font pourtant que défendre leur territoire. Sans le soutien des États-Unis et des Britanniques, les Saoudiens seraient incapables de continuer leur campagne de bombardements aveugles contre les infrastructures civiles du Yémen. Si cela devait arriver, quelques fabricants d’armes aux États-Unis feraient un peu moins de bénéfices et c’est le droit de ces marchands de morts de profiter d’un génocide que McCain a défendu jusque sur son lit de mort.

      Conclusion sur une vie trop longue :
      John McCain était visiblement un homme de peu de jugement, qui n’avait rien à faire des victimes des bombes fabriquées aux EU. Après tout, qu’est-ce qu’un enfant mort ou mutilé sous les bombes de son pays ou d’un de ses alliés, dans un pays pauvre situé de l’autre côté du monde, quand les grands fabricants d’armes sont aussi généreux pour les coffres-forts de votre carrière politique ? John McCain avait bien compris cela. Ce n’est pas pour rien que les milieux réellement progressistes aux États-Unis considèrent McCain comme le politicien le plus militariste de mémoire d’homme dans leur pays.

      Criminel de guerre, terroriste, sioniste, grand ami des nazis, des monarques absolus et autres ennemis des peuples, la disparition de John McCain est une bonne nouvelle pour la paix dans le monde. Il aura au moins vécu assez longtemps pour voir cette Russie qu’il détestait tant, faire échouer ses sinistres plans pour l’Ukraine et la Syrie.

      Les grands médias se lamenteront de l’hostilité entre Trump et McCain. Le manque de respect de Trump pour McCain sera dénoncé sur toutes les tribunes. Pourtant, les seuls qui devraient pouvoir s’exprimer aux funérailles de McCain, se sont les familles de ses innombrables victimes.

      Voici donc l’expression de tout mon respect pour John McCain et l’ensemble de son œuvre :

      John McCain : Salut pourriture !

      Gabriel Proulx 
Coporte-parole du PCQ

  • Nel mare ci sono i coccodrilli

    In questo libro Fabio Geda scrive la storia di Enaiatollah Akbari. Costui è un ragazzo afghano e appartiene alla minoranza degli Azara considerata inferiore in particolar modo dai talebani che hanno come loro obiettivo quello di colpirli. Egli racconta come suo padre sia morto, stava lavorando per un ricco signore, il cui carico del camion che guidava è andato perduto e Enaiatollah doveva esserne il risarcimento. Ad ogni ora del giorno i talebani bussano alla porta e lui deve correre a nascondersi. Ma sta diventando troppo grande per la buca in terra che sua mamma gli ha scavato nel campo di grano dietro casa. Così, un giorno, gli dice che deve intraprendere un lungo viaggio .

    All’età di undici anni la madre lo trasferisce in Pakistan, a Quetta, ed è qui che gli fa promettere di non rubare, di non drogarsi e di non usare armi. Poi, prima di lasciarlo, gli da un ultimo bacio in fronte.

    Quando il mattino Enaiatollah si sveglia e cerca sua madre, non trovandola, chiede notizie al portinaio del dormitorio che gli risponde che è ritornata a casa. Il ragazzino ci rimane male, deve trovare un lavoro e riesce a convincere il portinaio ad assumerlo. Dopo tanti giorni di lavoro, incontra un signore che nota la sua bravura e l’intelligenza e gli propone di lavorare per lui. Enaiatollah deve comprargli la merce e poi venderla per la città. Il giorno dopo si mette a lavorare per le strade del Pakistan. Continua così finché non conosce un gruppo di ragazzini nelle sue stesse condizioni. Loro vogliono partire per arrivare in Iran e col cuore ricco di speranza, Enaiatollah si unisce a loro. Tra questi c’era anche Sufi. Dopo una settimana di ricerca vengono assunti come muratori in un cantiere dove costruivano case per i signori. Una volta arrivati il controllo della polizia e il ragazzino rischia di essere rispedito in Afghanistan. Allora il suo amico Sufi, preso dalla paura dei poliziotti, decide di andare in Iran e Enaiatollah dopo qualche giorno, lo raggiungerà. Anche lì trovano lavoro come muratori, nel cantiere li pagano bene e il venerdì, che era il loro unico giorno libero, come tutti gli altri bambini vanno a giocare. Enaiatollah conosce un altro gruppo di ragazzini che gli propone di andare in Turchia. Lui accetta ma Sufi decide di rimanere in Iran. Si salutano nella speranza che si possano rincontrare. I ragazzi attraversano a piedi le montagne per circa un mese e vivono al freddo con la paura dei lupi. Per non essere scoperti dalla polizia si nascondono per tre giorni di viaggio nel cassone di un camion con un doppio fondo alto poco più di cinquanta centimetri che li porta in Turchia. Scesi dal camion gli fanno male le gambe, la schiena e tutte le ossa poiché sono state in una posizione scorretta. Senza fare la pipì e senza bere e mangiare. Questo gli portò una grave infezione urinaria, e perde sangue per molti giorni. In Turchia vivono sotto un ponte, e la ricerca di un lavoro è vana, così Enaiatollah e i suoi amici partono di notte con un gommone, a remi, per la Grecia.


    https://it.wikipedia.org/wiki/Nel_mare_ci_sono_i_coccodrilli

    #livres_pour_enfants #livre #migrations #asile #réfugiés #réfugiés_syriens #parcours_migratoire #itinéraire_migratoire #livre_pour_enfants

    • “Eux, c’est nous” sensibilise les #jeunes à la situation des réfugiés

      À l’initiative d’une réflexion collective menée par plus de 40 grands éditeurs jeunesse, “Eux, c’est nous” amène les plus jeunes à réfléchir sur les problématiques migratoires, tout en les incitant à porter un regard bienveillant sur les personnes réfugiées. L’écrivain Daniel Pennac, déjà connu pour son engagement associatif, signe une nouvelle édition de ce livre d’une trentaine de pages illustré par Serge Bloch et préfacé par Christophe Deltombe, président de l’association La Cimade.

      Un livre porteur d’espoir et de solidarité

      Eux c’est nous est un ouvrage unique en son genre : rares sont les livres qui s’adressent aux plus jeunes en traitant d’une thématique aussi complexe que celles des réfugiés et des migrants. Souvent construits autour d’un portrait d’enfant, les quelques ouvrages livres sur le sujet traitent rarement la question de manière frontale, ou préfèrent s’adresser aux parents, à l’image du Petit guide de survie : répondre aux préjugés sur les migrations (éditions ritimo).

      Paru symboliquement en librairie le 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant, la nouvelle édition du livre Eux, c’est nous, trois ans après sa première version, a été distribuée dans les écoles primaires, collèges, lycées et bibliothèques jeunesse. L’objectif : sensibiliser les jeunes à la situation des réfugiés, en leur expliquant de manière pédagogique le contexte et les enjeux du défi migratoire que connaît l’Europe depuis quelques années.

      Ce livre se veut être un outil pédagogique et un support de discussion pour inviter les jeunes à la réflexion avec leurs professeurs, leurs parents ou d’autres adultes. Comme lors de la première édition, l’intégralité des bénéfices de l’ouvrage, disponible en librairie au prix de 3 euros, sera reversée à La Cimade, une association qui œuvre pour aider les réfugiés, les migrants et les demandeurs d’asile dans leurs démarches administratives.

      Un ouvrage collectif porté par l’engagement de Daniel Pennac

      L’écrivain Daniel Pennac, déjà connu pour son engagement envers les réfugiés (il soutient notamment l’association SOS Méditerranée et a participé aux levées de fonds pour les missions de son bateau l’Aquarius), a pris la plume bénévolement pour rédiger ce livre de 32 pages. Un engagement naturel, pour celui qui est né au Maroc dans les années 1940 et qui a vécu sa jeunesse sur plusieurs continents.

      Ancien professeur de français, Daniel Pennac se fait conteur et historien pour rappeler à ses jeunes lecteurs toutes les vagues migratoires accueillies par la France depuis plus d’un siècle. “Et ce sont eux, tous ces réfugiés du vingtième siècle, jugés chaque fois trop nombreux, qui font, avec nous, la France d’aujourd’hui”, souligne l’écrivain.

      Les auteures jeunesse Jessie Magana et Carole Saturno présentent ensuite un lexique pédagogique, construit autour des huit lettres du mot “Réfugiés” : Réfugié, Étranger, Frontière, Urgence, Guerre, Immigration, Économie, Solidarité. Les illustrations de Serge Bloch, simples mais frappantes, viennent compléter cet ouvrage engagé et solidaire.

      http://www.carenews.com/system/article/b9a33f884f3b8f60236486e97c4a6814d4c480bd.png?1546508392
      http://www.carenews.com/fr/news/12154-livre-eux-c-est-nous-sensibilise-les-jeunes-a-la-situation-des-refug

    • Pour adolescents à partir de 13 ans

      #Les_Étrangers

      Basile sait que de nombreux migrants passent dans la région. Il a entendu parler des camps et des trafics, des jeunes gens qui s’accrochent sous les camions et en meurent parfois. Il sait tant et tant de choses qui le concernent si peu ! Tout change lorsqu’il croise quatre garçons dans une gare désaffectée. Ils sont à cran, ils se cachent, la police les cherche depuis qu’ils ont fui le centre pour mineurs isolés.
      Quand l’un d’entre eux se fait enlever par des passeurs, Basile n’a plus le choix. Il s’embarque dans une nuit sans fin à la recherche de ce garçon qu’il ne connaît pas, cet étranger, prisonnier de la mafia.

      https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/etrangers

  • Un accroissement des mobilités

    Selon le dernier bilan démographique (publié en janvier 2015), le solde migratoire de la France s’établit à + 33 000 personnes en 2013. Il était de + 112 000 en 2006. Ce solde résulte de mouvements migratoires entre la France et l’étranger de trois catégories de personnes qui vivent en France : celles qui sont nées en France, les immigrés et les personnes nées françaises à l’étranger. Les travaux présentés ici visent à quantifier l’ensemble de ces mouvements sur la période 2006 à 2013. Outre l’analyse du solde migratoire, réalisée habituellement par le rapprochement des données du recensement et des données de l’état civil, cette méthode présente une exploitation nouvelle des recensements successifs pour estimer les flux d’entrées sur le territoire et par déduction les flux des sorties.

    Les départs vers l’étranger des personnes nées en France se sont amplifiés depuis 2006, alors que leurs retours, moins nombreux, ont peu varié sur la période. Leur solde migratoire est ainsi négatif et a doublé sur la période : il est estimé à – 120 000 personnes en 2013 contre – 60 000 en 2006. Dans le même temps, le nombre d’entrées d’immigrés a progressé, mais à un rythme plus faible que leurs sorties du territoire, si bien que le solde migratoire des personnes immigrées, estimé à + 140 000 personnes en 2013, s’inscrit en léger recul par rapport à 2006 (+ 164 000). Enfin, les flux d’entrées et de sorties des personnes nées françaises à l’étranger sont plus faibles ; leur solde migratoire s’élève à + 13 000 en 2013.

    L’augmentation récente des sorties de personnes nées en France vient gonfler la présence française à l’étranger : en 2013, un peu moins de 3 millions et demi de personnes nées en France vivraient à l’étranger.

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/1521331
    #migrations #immigration #émigration #France #statistiques #chiffres

    Paru en 2015, pour archivage

    • Le chiffre brut du #solde_migratoire fait partie des marronniers liés à la publication des résultats du recensement courant janvier.

      En cherchant ce mot clé sur le site de l’Insee (et en filtrant astucieusement, parce que leur nouveau moteur de recherche fournit des montagnes de résultats) je te propose p. ex. ces premières analyses, un peu après la publication brute.

      L’analyse des flux migratoires entre la France et l’étranger entre 2006 et 2015 (mars 2017)
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/2593515
      ou
      Flux migratoires selon le lieu de naissance ou la nationalité en 2015 – Données annuelles de 2006 à 2015 (juin 2017)
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/2861375

    • Mmmhhh... ok, merci @simplicissimus mais pourquoi du coup écrire dans le tableau « estimation » (arrghhh ! J’ai pas regardé le tableau, sorry !) pour ces deux années et pas dans les graphiques ?
      D’ailleurs, dans le tableau plus récent les estimations sont en pointillé, ce qui me semble bien plus clair et intelligent

    • Toujours regarder les sources, voire les méthodologies, surtout quand tu te poses ce genre de questions.

      D’où l’importance d’une #charte_graphique qui prévoie une représentation spécifique pour les estimations ou données provisoires. De ce point de vue, on ne peut que se féliciter, avec toi, du progrès que tu constates.

      Note que la charte doit aussi s’appliquer aux tableaux. De ce point de vue, la notation des données provisoires est toujours une question dont la réponse laisse insatisfait :
      – soit, comme ici, tu inclues un symbole dans la case du tableau ( (p), † ou tout autre renvoi à une note), ce qui embête l’utilisateur qui, derrière, va récupérer les données, p. ex. par un copier-coller
      – soit tu mets une colonne contenant le statut de la donnée, colonne dont l’utilisateur s’empressera de se débarrasser lors de sa récupération de données…

      Le statut de la donnée dans la chaîne de production est un « détail » qui ne trouve pas souvent sa place dans l’aval du traitement de données.

    • Ces statistiques sont très utiles pour contraster les propos de certains politiciens, pour ne pas le nommer... Voici Laurent Wauquiez dans toute sa splendeur :


      https://twitter.com/RMCinfo/status/953534401102610432

      Mon commentaire :

      Je conseille vivement à @laurentwauquiez de regarder avec attention les #statistiques publiées par @InseeFr. Et de se concentrer sur le #SoldeMigratoire, non pas uniquement sur l’#immigration. Pour l’aider dans cette quête, voici le lien : https://www.insee.fr/fr/statistiques/1521331

    • Les mauvais calculs de Claude Guéant

      En affirmant que la France accueille 200.000 immigrés par an, « l’équivalent d’une ville comme Rennes », le ministre de l’intérieur oublie de parler de ceux qui partent, rappelle Aurélie Windels, membre du collectif Cette France-là. Alors que le solde migratoire est en réalité minime.

      Grâce à Marine Le Pen et Claude Guéant, tout le monde sait maintenant que Rennes compte environ 200.000 habitants. A l’instar de la présidente du FN, le ministre de l’intérieur utilise lui aussi la onzième plus grande ville de l’Hexagone pour frapper les Français d’une image : celle de la masse d’immigrés légaux qui arrivent chaque année sur notre territoire. « Nous acceptons sur notre sol, chaque année, 200.000 étrangers en situation régulière. C’est l’équivalent d’une ville comme Rennes, c’est deux fois Perpignan. (...) Je dis que c’est trop », expliquait-il dimanche 27 novembre à Jean-Pierre Elkabbach qui lui demandait s’il n’était pas préférable « d’accepter une France métissée plutôt qu’une France monocolore ». Pour une donnée démographique exacte –il y a bien 206.194 habitants à Rennes–, celle à laquelle elle est comparée est bien plus contestable.

      En effet, tout comme il serait absurde d’évaluer la croissance démographique annuelle d’un pays en ne comptabilisant que les naissances, il ne suffit pas de raisonner en termes d’entrées pour jauger l’évolution de la population immigrée « sur notre sol ». Le nombre des étrangers qui entrent en France chaque année doit être rapporté à celui des sortants –non seulement les Français qui s’expatrient, mais également les migrants qui vont s’installer dans un pays tiers ou qui rentrent dans leur pays d’origine. Ces derniers, bien que le ministre ait toujours omis de les mentionner, existent bel et bien, et ils sont nombreux. Ainsi, l’Insee estime que le solde migratoire annuel est d’environ 100.000 personnes. De Rennes, nous voilà passés à Nancy.

      La mise sous silence des départs

      Hervé Le Bras, directeur de recherches à l’Ined, considère toutefois que l’estimation de l’Insee n’est guère fiable, dans la mesure où, en France, « on n’a aucun moyen de calculer les sorties ». Tandis que le volume des entrées légales est d’ordinaire mesuré par le nombre des titres de séjour délivrés au cours de l’année, celui des départs ne fait l’objet d’aucune enquête officielle. Il est estimé à partir des données disponibles, à savoir les naissances, les décès et les nouveaux immigrés autorisés à séjourner sur le territoire français, mais selon Hervé Le Bras, sa sous-estimation ne fait aucun doute. « Il y a des insuffisances de la statistique française qui, souvent, nous amènent vers de faux débats, déplore le démographe. Bien sûr, comme on présente en permanence les entrées et jamais les sorties, on a une sorte d’impression que ça s’accumule, mais ce n’est pas le cas » (1).

      Dans le cadre de ses recherches, en utilisant les informations fournies par les recensements, Hervé Le Bras a pu calculer que cinq ans après la délivrance de leur premier titre de séjour, seuls 60% des immigrés sont encore présents sur le territoire français. Mais également que l’immigration nette en France serait de l’ordre de 52.000 personnes par an, si ce n’est beaucoup moins, comme il l’explique dans une tribune publiée en 2008 et intitulée En France, le solde migratoire est en réalité quasiment nul. De Nancy, nous descendons donc à Fréjus, voire à Palavas-les-Flots.

      Une migration de plus en plus circulatoire

      Le travail du démographe Cris Beauchemin, spécialiste des migrations entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe, confirme celui d’Hervé Le Bras. En étudiant le parcours des immigrés sénégalais, il a pu observer que, au bout de 10 ans, un tiers de ceux qui étaient partis dans un pays du « Nord » sont rentrés au Sénégal.

      Les chercheurs s’accordent à dire qu’au fil des décennies, le mode de migration aurait tendance à changer : bien souvent définitive auparavant, l’immigration devient de plus en plus circulatoire. La qualification croissante des migrants y est pour beaucoup. En France, par exemple, la part des immigrés diplômés de l’enseignement supérieur est passée, entre 1990 et 2007, de 12% à 25%, selon les chiffres de l’Insee. Elle a ainsi rejoint celle des natifs (29% en 2007). Ces migrants, à la recherche d’opportunités professionnelles, bougent plus facilement de pays en pays, s’établissant là où leurs compétences sont le mieux appréciées.

      Seulement, cette tendance naturelle à une plus grande circulation migratoire est mise à mal par les politiques migratoires mises en place dans les pays de destination. En effet, l’Ined arrive à un constat sans appel : le renforcement constant des politiques européennes de fermeture des frontières freine davantage les départs que les arrivées. Autrement dit, les migrants rentrent d’autant plus facilement dans leur pays d’origine qu’ils peuvent circuler librement. Les démographes ont fait apparaître qu’en France et dans les pays voisins, les migrations spontanées des étrangers regagnant leur pays étaient beaucoup plus nombreuses et plus rapides avant 2002 qu’aujourd’hui.

      Ce constat non seulement relativise l’idée selon laquelle les immigrés ne partiraient qu’à conditions d’y être forcés –les seuls départs scrupuleusement chiffrés sont ceux des étrangers reconduits à la frontière ou bénéficiaires d’une l’aide au retour–, mais elle remet plus généralement en cause l’efficacité de la politique d’immigration du gouvernement français.

      Non content de reprendre les formules de Marine Le Pen, Claude Guéant s’en attribue également les idées. Déterminé à ancrer dans la tête des électeurs qu’il y a trop d’immigrés en France et que ceux-ci sont à l’origine de tous leurs maux, il n’hésite pas à adapter les chiffres de manière à appuyer le plus sûrement possible sa thèse. Mais, au même titre que sa politique de durcissement des conditions de circulation a des effets pervers sur le nombre d’étrangers en France et leur durée de séjour, son glissement sans limite à droite rapportera bien moins sûrement des votes à son parti qu’à celui qu’il se plaît à imiter.

      https://blogs.mediapart.fr/edition/immigration-la-contre-expertise/article/071211/les-mauvais-calculs-de-claude-gueant

    • Encore (et toujours…) une affaire d’estimation provisoire. Les estimations des sorties sont provisoires pour les 2 dernières années publiées.

      Entre la publication en octobre 2015 (dernières données - provisoires - 2013) et celle en mars 2017 (dernières données 2015) l’estimation des sorties d’immigrés a été très fortement révisée : les estimations de 2015 les surestimant beaucoup.

      Apparemment, pas d’explications ou de commentaires à cette révision drastique.

      On peut d’ailleurs se poser s’il n’en va pas de même pour les 2 dernières valeurs (2014(p) et 2015(p)) de cette même série qui montrent une forte remontée (provisoire ?). L’Insee voit surestimerait-il de nouveau les retours au pays d’immigrés ?

  • Paru dans Le Monde, 17.06.2017
    Qu’ils soient démographes, historiens, économistes, les chercheurs ès migrations peinent à influer sur les politiques françaises
    Sourd aux idées des experts

    Oui à l’immigration choisie, non à l’immigration subie. " Ce slogan de campagne, lancé par Nicolas Sarkozy en 2005, devait donner le ton de sa politique d’immigration une fois élu. Mais qu’aurait appris le président s’il avait écouté les chercheurs ? Qu’il tenait peut-être un bon " élément de langage " mais que sa formule n’avait aucun sens au regard des faits. " Vouloir n’est pas savoir ", aurait pu lui rétorquer le démographe François Héran.

    Dans son livre Avec l’immigration (La Découverte, 300 p., 21 euros), ce directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED) analyse la déconnexion entre le discours politique et la réalité en matière de migrations et d’intégration. Le rôle du chercheur n’est pas, précise-t-il, de " dicter une politique a priori " mais de " tracer la frontière entre le possible et l’impossible ". Encore faut-il que le politique veuille l’entendre. Car si l’immigration et l’intégration sont au cœur des débats depuis trente ans, le décalage " entre le savoir accumulé dans les recherches et les orientations prises par les politiques n’a jamais été aussi grand ", affirme l’INED.

    Les scientifiques sont pourtant nombreux à travailler sur ces thèmes, mais les universitaires, détenteurs d’un savoir, ont du mal à se faire entendre des décideurs, détenteurs du pouvoir. " Un préjugé répandu voudrait que les politiques aient le sens des réalités, tandis que les chercheurs vivraient en lévitation, analyse François Héran dans son ouvrage. C’est la science sociale qui ramène les politiques au principe de réalité, alors que ceux-ci commencent par vendre du rêve avant de courir après les chiffres. "

    Formation des élites
    Patrick Weil, historien spécialiste des questions d’immigration et de citoyenneté, est l’un des rares à avoir influencé une politique publique. Appelé par Lionel Jospin en 1997 pour piloter une mission sur le droit des étrangers, il a orienté par ses recommandations la réforme votée l’année suivante. Interrogé en 1998 par la revue Critique interna-tionale, il reconnaissait que la nomination d’un universitaire, choix atypique à l’époque, " n’avait pas, au départ, suscité l’enthousiasme " dans les services de l’Etat. " C’est quelque chose qu’on ne fait pas beaucoup en France ", ajoutait-il alors.

    A l’écouter, la situation n’a guère changé, -notamment à cause de la formation des élites. " L’ENA et Sciences Po ont le quasi-monopole du conseil au politique et de la mission politique, analyse-t-il. Pourtant, ce sont des formations qui favorisent le “savoir parler des choses” plutôt que le savoir en lui-même, c’est-à-dire l’apprentissage d’une discipline et son approfondissement. Nous, universitaires et chercheurs, avons une présence dans la sphère publique plus forte qu’ailleurs mais nous sommes négligés par la plupart des décideurs politiques au profit des énarques. "

    Cette culture politique explique que les evidence-based policies, les " politiques publiques appuyées sur la recherche ", se diffusent plus lentement en France que dans le monde anglo-saxon. " Ici, ce sont les valeurs qui comptent, pas les faits, analyse Hillel Rapoport, professeur à l’Ecole d’économie de Paris et spécialiste des migrations internationales. Dans les pays anglo-saxons, on vous dit : “Show me it works”, montrez-moi que ça marche. En France, on vous dit : “Ce que vous proposez, c’est de gauche ou de droite ?” Mais qu’est-ce qu’on en sait ? Ce n’est pas notre problème ! Je grossis le trait, cela s’améliore, les frontières sont plus -poreuses, mais c’est encore présent. "

    Chercheur et enseignant pendant deux ans à la Kennedy School of Government de Harvard, il a constaté que dans ce lieu qui forme les futurs membres de la haute administration américaine, " l’evidence-based thinking est le b.a.-ba ". Ce n’est pas encore le cas en France, où l’évaluation des politiques publiques est rare : elle dépend du bon vouloir ou de la personnalité d’un directeur d’administration ou d’un ministre qui alloue, ou non, le budget nécessaire à ce travail.

    Si le monde de la recherche a rarement l’oreille des politiques, c’est aussi parce que le premier se nourrit du doute et de la prudence tandis que les seconds réclament des certitudes. Une différence que l’économiste Hillel -Rapoport aime illustrer par une anecdote. " Le président Truman disait vouloir des économistes manchots parce que chaque fois qu’il parlait à un économiste celui-ci lui répondait : “On one hand, on the other hand.” - “D’une part, d’autre part”, l’anglais hand signifiant “main”. - En politique, on veut “just one hand” ! C’est une différence fondamentale de culture entre la recherche et le politique, même si certaines personnes la gèrent mieux que d’autres. "

    Ces deux mondes, en outre, n’ont pas le même horizon. Le temps long de la recherche n’est pas celui du politique, qui est soumis à un calendrier électoral exigeant des solutions rapides. Et le principe de responsabilité ne joue pas de la même manière dans les deux champs. Il arrive néanmoins que l’actualité pousse les idées scientifiques jusqu’aux cénacles politiques.

    L’afflux de migrants en 2015 a ainsi donné un nouvel écho au travail universitaire publié en 2011 par Hillel Rapoport et Jesus Fernandez-Huertas Moraga, de l’université Carlos-III de Madrid. Leur sujet ? La gestion des flux migratoires par la méthode des quotas échangeables. Les deux économistes, qui ont adapté leur modèle à la situation européenne, ont été invités à le présenter au Parlement européen et – par deux fois – au cabinet du premier ministre suédois. Premier pays d’accueil des demandeurs d’asile en Europe, proportionnellement à sa population, la Suède était très en demande d’idées qui collaient à sa philosophie.

    Passerelles
    Hillel Rapoport sait cependant que les propositions des chercheurs ne peuvent pas toujours être appliquées telles quelles dans le monde réel. " Je n’ai pas d’illusion sur le fait que notre proposition pourrait être appliquée in extenso, reconnaît-il. Nos propositions ont pour but d’alimenter une réflexion générale. Je pense que nous allons vers quelque chose qui s’inspirera de nos travaux, mais qui les transformera et les adaptera de manière à ce qu’ils soient politiquement digérables, faisables et présentables. "

    Depuis quelques années, des passerelles permettent cependant aux chercheurs et aux politiques de dialoguer. Les think tanks sont le meilleur endroit pour faire réfléchir scientifiques et décideurs côte à côte, mais d’autres s’y attellent : l’ENA et l’Ecole normale supérieure ont inauguré en mars une chaire commune baptisée " Savoir, prévoir, pouvoir ". Cet enseignement entend explorer le rôle de l’expert dans le processus de décision et les attentes des pouvoirs publics à l’égard des chercheurs.

    En 2019, un nouveau centre interdisciplinaire consacré aux sciences des migrations verra en outre le jour à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Implanté sur le futur Campus Condorcet, cet institut baptisé " Convergences " abritera 200 scientifiques issus des sept institutions fondatrices (Inserm, CNRS, INED, EHESS, IRD, EPHE, université Paris-I-Panthéon-Sorbonne) et proposera toute une gamme de cursus. L’institut veut offrir une meilleure visibilité aux résultats de la recherche et resserrer les liens avec la société civile, classe politique incluse.

    Il prévoit aussi, chose nouvelle, d’assumer une activité de fact-checking et de décryptage des données issues des ministères ou des organismes spécialisés (comme l’Office français des protection des réfugiés et apatrides). " Nous avons intérêt à ce que l’intervention des chercheurs dans le débat public ne soit pas que ponctuelle, livrée au bon vouloir de chacun, mais qu’on puisse devenir une référence forte, pourvue d’un certain crédit, vers qui on se tournera ", explique François Héran, le responsable du projet. L’ambition de cette sentinelle : devenir l’égale des grands instituts européens qui étudient les migrations, que ce soit à Oxford, Amsterdam ou Göttingen. " Les centres d’Oxford possèdent une aura et ils sont régulièrement consultés, conclut le démographe. Cela ne veut pas dire qu’ils influencent les politiques publiques. Mais il est incontestable qu’ils contribuent à structurer le débat sur les questions de migration. "

    Adelaïde Grobault

    #migrations #asile #réfugiés #politique #science #savoir #université #recherche #François_Héran