company:rio tinto

  • « Zone rouge », enquête sur un demi-siècle d’une pollution couverte par l’Etat, les boues rouges de Gardanne
    https://reporterre.net/Zone-rouge-enquete-sur-un-demi-siecle-d-une-pollution-couverte-par-l-Eta

    L’#enquête racontée par ce film montre comment, depuis 1963, #Péchiney puis les autres propriétaires de l’usine d’#alumine de Gardanne (Rio Tinto Alcan et aujourd’hui Alteo) sont parvenus à obtenir de l’État une autorisation de rejet de leurs #déchets en #Méditerranée et à détourner l’opinion publique de la #pollution imposée également à terre. La production dans la cité industrielle des Bouches-du-Rhône a commencé en 1893. À grand renfort de #soude et d’#eau, l’alumine est extraite de la #bauxite par le procédé #Bayer. Résidu de ce procédé d’#extraction, une #boue_rouge, chargée de soude, d’#arsenic et de #métaux_lourds, en quantité considérable. En 1963, Péchiney demandait à l’État de pouvoir déverser ses effluents au fond de la mer. Elle proposait de le faire grâce à un pipe-line de 50 km débouchant dans la fosse de #Cassidaigne, au large des calanques de Cassis.

  • 14 Editorial - Analyses

    Comment Imerys se fournit en talc au pays des talibans
    Le groupe français, spécialiste mondial des minéraux industriels, s’approvisionne en Afghanistan dans une zone disputée par l’insurrection, finançant ainsi la guerre civile

    Etre un acteur responsable, c’est préparer l’avenir ", revendique avec fierté le groupe français Imerys sur son site Internet. Pour ce spécialiste des minéraux industriels, leader mondial du secteur avec un chiffre d’affaires d’environ 4 milliards d’euros en 2015, l’avenir se prépare aussi en sécurisant ses approvisionnements. Présent dans plus de 50 pays, Imerys omet toutefois d’en mentionner un : l’Afghanistan.
    Une enquête menée par Le Monde révèle que ce spécialiste des minéraux industriels, coté en Bourse et contrôlé par le milliardaire belge Albert Frère - associé à la famille canadienne Desmarais -, s’approvisionne en talc, à travers un intermédiaire pakistanais, à Nangarhar, une province de l’est de l’Afghanistan en proie à une insurrection -armée des talibans et de l’organisation Etat islamique. L’extraction minière y constitue l’une des principales sources de financement des insurgés.
    Tout commence en 2011. Cette année-là, le groupe français, qui cherche à élargir son portefeuille de minéraux, rachète au géant Rio Tinto le français Luzenac, l’un des leaders mondiaux de la production de talc, pour 232 millions d’euros. Jean-François Robert, alors directeur à Toulouse des ressources de ce producteur, voit dans cette acquisition une aubaine. Lui qui plaidait sans succès auprès de Rio Tinto pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement en Afghanistan va enfin être entendu. Il connaît bien le -Pakistan, pour y avoir effectué trois séjours entre juillet 2008 et mars 2009. A l’époque, tous les producteurs cherchent une alternative à la Chine. Depuis que la demande intérieure du géant asiatique a décollé, le minerai blanc n’est plus disponible à l’exportation, ou alors à un coût élevé et d’une piètre qualité.
    A son retour du Pakistan, Jean-François -Robert tente de convaincre Rio Tinto d’y nouer des partenariats. Rio Tinto Minerals, qui s’approvisionne déjà en talc afghan en -petites quantités, tergiverse. C’est finalement Imerys qui, après avoir racheté Luzenac, -décide de franchir le pas en 2011.
    Région " extrêmement dangereuse "
    Le groupe français explique avoir pris cette décision sur la base d’un rapport commandité en 2010 par Rio Tinto Minerals à un cabinet dont il ne souhaite pas dévoiler le nom. " L’objet de l’étude consistait à vérifier que la chaîne de fourniture de talc depuis l’Afghanistan respectait les règles internationales et les règles éthiques de Rio Tinto. Ses conclusions ont été positives sur tous ces aspects ", affirme Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys.
    Cette même année, d’autres rapports rendus publics s’alarment pourtant de la dégradation de la situation dans la province de -Nangarhar, où se situent les mines. " Au début de 2011, un nombre croissant d’incidents ont été signalés à Nangarhar ", note la même année l’organisation indépendante norvégienne Landinfo dans une étude, qui relève que la -région est " extrêmement dangereuse ". Le district de Khogyani, où Imerys a l’intention de se fournir en talc, y est décrit comme une " zone disputée, contrôlée ni par les autorités ni par les insurgés ".
    Malgré le durcissement du conflit avec les -talibans, Imerys autorise donc Jean-François Robert à mettre en place une chaîne d’approvisionnement en talc afghan, via le Pakistan. Les concentrations massives d’un talc de -qualité satisfaisante, et pouvant donner lieu à une extraction commerciale, sont rares dans le monde. Dans le sud de l’Afghanistan, elles sont d’une qualité exceptionnelle. Le pays -regorge d’un talc très prisé, notamment par les constructeurs automobiles. Ils en consomment en moyenne 13 kg par véhicule, notamment pour la fabrication de tableaux de bord ou de pare-chocs - le minerai contribue à la -rigidité du plastique en réduisant son poids.
    L’industrie automobile est prête à payer le surcoût lié au transport depuis l’autre bout de la planète. Le talc sert aussi d’agent d’enrobage des comprimés dans l’industrie pharmaceutique, à la fabrication du papier, de la céramique, de la peinture... et du maquillage. Imerys précise qu’il " procure de la douceur aux poudres corporelles, un aspect soyeux au maquillage et (...) augmente la douceur des savons tout en réduisant le coût de leurs formulations ". Un talc " tout en douceur " acheté dans une région en guerre.
    Pour mettre la main sur ce minerai, Imerys souhaite rester discret. Un approvisionnement dans le sud de l’Afghanistan risquerait de mettre à mal son image d’" entreprise responsable ", d’autant que la France est engagée à ce moment-là, au côté des troupes de l’OTAN, dans un conflit où elle perdra 86 de ses -soldats, selon le décompte du site Internet indépendant Icasualties.org. Imerys choisit donc de passer par un intermédiaire pakistanais. North West Minerals, une entreprise dirigée par deux frères, apparaît comme le partenaire idéal. Un document interne à Imerys, consulté par Le Monde, précise que l’un des deux frères est un ancien fonctionnaire dans une zone tribale du Pakistan, l’autre un officier de l’armée pakistanaise à la retraite - leur père ayant été attaché militaire à l’ambassade du Pakistan aux Etats-Unis.
    Ces relations étroites avec l’armée pakistanaise sont cruciales pour assurer le transport du talc de l’Afghanistan vers le Pakistan, dans des zones fortement militarisées. " La famille appartient à la communauté pachtoune des Parachinar, très bien introduite auprès des autorités locales ", ajoute le document. Ce qui lui permet d’entretenir des liens étroits avec des propriétaires de mines issus de la même communauté, de l’autre côté de la frontière, en Afghanistan. Pour rassurer les dirigeants d’Imerys sur la possibilité d’un partenariat, il est précisé que les deux frères ont reçu une " éducation occidentale " et qu’" ils parlent bien anglais ".
    North West Minerals loue à partir d’octobre 2011 un entrepôt à Karachi pour stocker et trier le talc d’Imerys. Mais, très rapidement, le groupe français ne se contente pas d’en acheter. Il propose de verser 1,5 million de dollars (1,4 million d’euros) à son partenaire pour augmenter et améliorer sa production. " Ce n’était pas un prêt, mais plutôt une avance sur paiement, remboursable à travers une remise sur chaque tonne qui nous est livrée, sans limitation de durée ", reconnaît Vincent Gouley, d’Imerys. Et Imerys déduit sur chaque tonne, achetée entre 205 et 249 dollars, une somme d’environ 10 dollars.
    Un accord est signé en juillet 2013. Le premier versement de 500 000 dollars est effectué le 20 août 2013, suivi d’un second, puis d’un troisième, du même montant, quelques mois plus tard. Imerys donne des consignes claires sur les investissements : la construction d’une plate-forme de tri à Peshawar et d’une plate-forme logistique à Karachi. Mois après mois, Jean-François Robert, qui a refusé de répondre aux questions du Monde, tient scrupuleusement les comptes, vérifie que chaque dépense est bien engagée, de l’achat des machines à l’acquisition de terrains. Sur un tableau Excel, il vérifie qu’à chaque dépense effectuée par North West Minerals, " le travail est effectué comme prévu dans le plan ". Puis, dans la colonne " preuves ", il mentionne " les visites de sites avec photos " ou encore " les factures payées au fournisseur ".
    Les ventes de talc afghan à destination d’Imerys, dans ses usines aux Etats-Unis et en Europe, passent de 20 000 tonnes en 2012 à 39 000 tonnes en 2014.
    Conditions de travail spartiates
    Imerys va encore plus loin. A plusieurs reprises, ses employés se rendent à Peshawar, la ville pakistanaise la plus proche de la frontière afghane, pour rencontrer les propriétaires des mines afghanes. Il s’agit de leur donner des conseils sur les techniques d’extraction, et accessoirement sur les procédures de sécurité pour éviter que des ouvriers ne meurent -ensevelis dans des mines. Aucun employé d’Imerys ne peut se rendre sur place, pour des raisons de sécurité évidentes. Mais les photos qui accompagnent les présentationsPowerPoint faites à la direction du groupe français suggèrent des conditions de travail spartiates. Des hommes creusent le flanc des montagnes à coups de barres de fer, ou à l’aide de pelleteuses sur les sites plus importants. D’autres cassent les roches à l’aide de marteaux-piqueurs, chaussés de sandales. Parfois les roches de talc sont transportées à dos de mulet.
    L’un des fournisseurs afghans d’Imerys, à travers North West Minerals, s’appelle Dost Mohammad, " l’un des plus influents producteurs de la région ", comme l’explique un mémo interne rédigé en 2015 par Imerys. A la tête de l’entreprise Shamshir Zamir Ltd, il possède des mines à ciel ouvert dans le petit district de Khogyani, qui comprend " seize petits villages très pauvres ", note l’entreprise française. Un district qui est surtout en guerre, et où l’organisation Etat islamique fait une première incursion en septembre 2015. Dès 2011, un attentat-suicide tue des habitants sur un marché et une école est incendiée.
    En août 2013, de violents combats opposent les forces de l’armée afghane aux talibans, faisant des dizaines de morts. Qu’importe, le problème d’Imerys n’est pas la guerre mais la qualité du minerai.
    Le spécialiste des minéraux industriels sélectionne lui-même les mines afghanes où il souhaite s’approvisionner, en testant la pureté de leurs échantillons. L’une des mines évaluées se situe à " Kapisa, près de la base militaire française ". Elle sera retenue par Imerys Talc. La qualité, rien que la qualité. Et, pour garantir le meilleur produit à ses clients, l’entreprise va mettre en place une procédure de contrôle très particulière. Sur chaque bloc de talc arrivé d’Afghanistan, des techniciens doivent prélever des échantillons et les envoyer, de Peshawar à Toulouse, pour rejeter ceux qui contiennent des traces d’amiante, cancérigènes. Un point sur lequel de nombreuses entreprises de cosmétiques, qui vendent de la poudre pour bébé, sont intransigeantes.
    En 2014, Imerys Talc suggère même de former dans son laboratoire de Toulouse un technicien pakistanais. Sur les cartes de l’entreprise, seules les ressources en talc " blanc cristal ", le plus noble et plus pur de tous, sont mentionnées. North West Minerals a mis à disposition de Dost Mohammad plusieurs -camions et du matériel pour qu’il puisse -extraire le talc et l’acheminer de l’autre côté de la frontière. Jean-François Robert note tout, dessine même sur une carte les routes empruntées par les camions depuis la mine afghane jusqu’à la ville pakistanaise de -Peshawar en passant par Jalalabad et le poste-frontière de Torkham.
    Imerys consolide sa chaîne d’approvi-sionnement alors qu’au même moment les rapports d’organisations internationales se multiplient pour alerter sur l’aggravation du conflit au Nangarhar et la mainmise des -talibans sur les ressources minières. " Selon les autorités afghanes, les talibans ont pris le contrôle d’importantes opérations minières dans la province de Nangarhar. L’extraction de talc semble particulièrement préoccupante ", met en garde l’équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions de l’ONU, dans un rapport public soumis au Conseil de sécurité en août 2015.
    En octobre 2016, la situation est loin de s’améliorer. Le même comité précise au Conseil de sécurité que les talibans " extorquent de l’argent aux exploitations minières qui opèrent avec la licence du gouvernement ". Ashfaq -Bangash, l’un des dirigeants de North West Minerals, admet tout juste qu’" il faut payer des taxes à la tribu locale et au village, en plus de celle versée au gouvernement ", sans davantage de précisions.
    " Le talc coûte entre 40 et 60 dollars la tonne lorsqu’il sort de la mine afghane, et 150 dollars quand il arrive dans l’entrepôt de North West Minerals, de l’autre côté de la frontière. Entre les deux, entre 50 et 100 dollars partent dans les taxes officielles, les transports... et dans la nature ", explique au Monde une source bien informée de la chaîne d’approvisionnement à la frontière afghane. Une partie de l’argent est en fait détournée par des fonctionnaires corrompus et par les insurgés.
    Les talibans ou les groupes qui se revendiquent de l’organisation Etat islamique prélèvent des sommes en espèces à la sortie des mines, et parfois des " taxes de transport " sur la route reliant Jalalabad au poste-frontière de Torkham, la seule menant vers le Pakistan. Les sommes prélevées sont impossibles à chiffrer. Le groupe français, dont les achats de talc afghan représentent entre 1 % et 3 % de l’approvisionnement global selon les années, précise que ce ne sont que des " approvisionnements d’appoint ".
    Du point de vue des talibans afghans, l’argent tiré de l’extraction minière, qui concerne également le marbre, le fer, les terres rares, le lithium ou encore les pierres précieuses, n’a rien de négligeable, puisque cette activité constitue, d’après l’ONU, leur deuxième source de financement. Pour les militants de l’organisation Etat islamique, qui ont banni la culture de l’opium et de la marijuana dans les districts qu’ils contrôlent, ces revenus tirés de l’extraction minière sont même cruciaux.
    Un rapport rédigé en février 2016 par le centre d’études Afghanistan Research and Evaluation Unit (AREU) à partir d’informations collectées dans la province de Nan-garhar donne de précieuses informations sur le financement des insurgés. Presque rien ne leur échappe : de l’opium à la dîme pré-levée sur les récoltes en passant par les ventes de peaux de bêtes.
    " Le principal interlocuteur de notre partenaire North West pour son approvisionnement en talc d’origine afghane est le gouvernement lui-même, qui exerce un contrôle étroit sur la -filière locale d’extraction de talc ", explique Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys. Les propriétaires de mines afghanes ont en effet fourni leurs licences à North West Minerals, ainsi qu’à Imerys. Mais que valent-elles ?
    Celle de Dost Mohammad existe bien, dans les registres du ministère afghan des ressources minérales, mais elle ne prévoit l’exploitation que de 5 000 tonnes par an, un chiffre dérisoire par rapport à la réalité. " De nombreux propriétaires de mines sous-évaluent la production pour payer le minimum de royalties. Quel fonctionnaire ira vérifier dans une zone en guerre ? ", remarque Javed Noorani, un spécialiste afghan du secteur minier.
    L’" usine de la poudre blanche "
    Selon l’étude menée par l’AREU, les représentants du gouvernement ne peuvent pas s’aventurer au-delà des chefs-lieux de district ou des principaux axes routiers de Nangarhar, et sont considérés par la population comme agissant " au service de leurs propres intérêts " :" Ils sont perçus par une large partie de la population rurale comme incapables d’assurer le leadership requis, la sécurité ou le soutien économique. "
    " L’industrie minière, légale et illégale, est gangrenée par la corruption à Nangarhar ", renchérit Asadullah Zemarai, de l’organi-sation afghane de lutte contre la corruption Integrity Watch Afghanistan. Selon ce chercheur, des pots-de-vin sont prélevés sur l’extraction et le transport des minerais vers le Pakistan et reversés à des députés, des membres du conseil de la province, des représentants des ministères afghans du commerce et des ressources minières.
    En quelques années, Imerys a mis sur pied une chaîne d’approvisionnement complexe, qui s’étend des mines d’Afghanistan jusqu’à ses usines en Europe ou aux Etats-Unis. Dans la zone industrielle du port de Qasim, à Karachi, l’entrepôt par lequel transite le talc d’Imerys n’est signalé par aucune pancarte. Il est connu là-bas sous le nom de l’" usine de la poudre blanche ". Des hommes et des femmes trient le minerai à mains nues, parfois sous un soleil de plomb.
    Employés à la journée, ils sont payés 4,50 euros pour dix ou douze heures de travail. L’usine ferme parfois ses portes pendant des semaines, lorsque les approvisionnements cessent. " Aucun enfant ne travaille ici, témoigne au Monde un ouvrier de la -plate-forme logistique de North West Minerals à Karachi. Le seul problème, c’est que nous n’avons ni gants ni aucune protection pour notre travail, et rien pour nous soigner en cas d’accident. "
    La direction d’Imerys a exprimé une fois ses craintes quant à la chaîne d’approvisionnement mise en place. C’était pour s’inquiéter de l’utilisation des fonds versés à North West Minerals. Dans un courrier daté du 10 avril 2014, Jean-François Robert évoque une réunion qui s’est tenue à Dubaï entre les responsables de North West Minerals et -Daniel Moncino, membre du conseil exécutif du groupe et adjoint de Gilles Michel, le PDG d’Imerys. Daniel Moncino a, selon le courrier consulté par Le Monde, mis en doute l’" utilité " de l’entrepôt de Karachi. L’entreprise française missionne en 2014 le cabinet d’audit Mazars, basé au Pakistan, pour passer au peigne fin les comptes de North West Minerals, qui en est sorti blanchi.
    Pourquoi le leader mondial des minéraux industriels a-t-il pris le risque de s’approvisionner dans une région en guerre, alors qu’il se targue d’être une " entreprise responsable " ? En 2016, les insurgés exerçaient un contrôle dans au moins 37 % des districts d’Afghanistan, une superficie qui n’a jamais été aussi vaste depuis 2001. Près de 11 500 civils ont été tués ou blessés cette même année, dont un tiers d’enfants, selon la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan.
    " Investissement responsable "
    Le " code d’éthique et de conduite des affaires " d’Imerys consacre pourtant un chapitre aux droits de l’homme, où il est écrit : " Quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, nous cherchons à nous assurer que la présence d’Imerys encourage des relations saines et qu’elle évite les conflits civils. " Et plus loin : " en fonction de la gravité des actes commis par un administrateur, cadre dirigeant ou employé d’Imerys, et dans le respect du droit local applicable, Imerys prendra les mesures nécessaires, pouvant aller jusqu’au licenciement, afin de sanctionner les comportements répréhensibles et décourager tout nouvel acte similaire de la part d’un administrateur, cadre dirigeant ou employé du groupe ".
    Dans son rapport d’activité de 2015, Imerys affirme n’exploiter " aucun site en lien avec des minerais alimentant les conflits ". Il y est même précisé que le directeur de l’innovation est chargé de la conformité des " activités d’achat et de la chaîne d’approvisionnement " aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme...
    Ces engagements permettent à l’action Imerys d’être présente dans de nombreux indices dits d’" investissement responsable ", tels Ethibel Excellence Europe, qui regroupe des sociétés pionnières en termes de responsabilité sociale d’entreprise. Dans son dernier rapport d’activité, publié en mars 2016, Imerys indique être présent dans d’autres indices, tels le FTSE4Good Index Series, le MSCI Global Sustainability Index, le STOXX Global ESG Leaders Index ou encore l’indice Gaia mis en place par EthiFinance.
    En 2011, Arielle Malard de Rothschild a été nommée au conseil d’administration -d’Imerys. La gérante de la banque Rothschild & Cie est aussi la vice-présidente de l’ONG Care International, dont le bureau de Kaboul a essuyé une attaque des talibans en septembre 2016. Est-elle au courant qu’Imerys s’approvisionne en talc afghan ? Arielle Malard de Rothschild a refusé de répondre à nos questions.
    " Le talc afghan alimente l’insurrection et devrait faire partie des « minerais de conflit » dont l’achat est interdit dans certaines autres régions du monde. Pourquoi l’Union européenne laisse-t-elle ses entreprises en acheter en Afghanistan ? C’est incompréhensible ", estime Javed Noorani.
    Malgré les avertissements de nombreuses organisations internationales, dont l’ONU, Imerys continue d’acheter du talc de Nangarhar. Il affirme n’avoir " aucune présence en Afghanistan, ni aucun lien avec les sociétés exploitantes dans la région ".
    Julien Bouissou
    La réponse d’Imerys
    L’achat de talc afghan enfreint-il le " code d’éthique et de conduite des -affaires " d’Imerys, qui s’attache à " défendre les droits de l’homme tels qu’ils sont définis dans la Déclaration universelle des droits de l’homme ", dans la conduite de ses opérations à travers le monde ? " Tout l’Afghanistan n’est pas en guerre, répond Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys, et nous ne disposons d’aucune information indiquant que le talc acheté est issu d’une mine sous contrôle taliban. " Imerys précise qu’elle ne participe qu’indirectement à la sélection des mines afghanes, en choisissant les qualités de talc parmi les échantillons rapportés par son partenaire pakistanais North West Minerals. " C’est notre seul partenaire, précise Vincent Gouley, et il est choisi avec précaution. " Imerys vérifie notamment que les paiements ne sont pas effectués en espèces et qu’aucun intervenant dans sa chaîne d’approvisionnement ne figure sur " les black lists internationales ", ou contrevienne à une réglementation internationale.
    #reponse_absurd #culpabilite #Afghanistan #ei

  • Comment une entreprise française se fournit en talc au pays des talibans

    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/02/13/un-talc-tout-en-douceur-dans-la-guerre-des-talibans_5078682_3216.html

    Le français Imerys s’approvisionne en Afghanistan dans une zone occupée par les insurgés, finançant ainsi la guerre civile.

    « Etre un acteur responsable, c’est préparer l’avenir », revendique avec fierté le groupe français Imerys sur son site Internet. Pour ce spécialiste des minéraux industriels, leader mondial du secteur avec un chiffre d’affaires d’environ 4 milliards d’euros en 2015, l’avenir se prépare aussi en sécurisant ses approvisionnements. Présent dans plus de 50 pays, Imerys omet toutefois d’en mentionner un : l’Afghanistan.
    Une enquête menée par Le Monde révèle que ce spécialiste des minéraux industriels, coté en Bourse et contrôlé par le milliardaire belge Albert Frère – associé à la famille canadienne Desmarais –, s’approvisionne en talc, à travers un intermédiaire pakistanais, à Nangarhar, une province de l’est de l’Afghanistan en proie à une insurrection armée des talibans et de l’organisation Etat islamique. L’extraction minière y constitue l’une des principales sources de financement des insurgés.

    Tout commence en 2011. Cette année-là, le groupe français, qui cherche à élargir son portefeuille de minéraux, rachète au géant Rio Tinto le français Luzenac, l’un des leaders mondiaux de la production de talc, pour 232 millions d’euros. Jean-François Robert, alors directeur à Toulouse des ressources de ce producteur, voit dans cette acquisition une aubaine. Lui qui plaidait sans succès auprès de Rio Tinto pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement en Afghanistan va enfin être entendu. Il connaît bien le Pakistan, pour y avoir effectué trois séjours entre juillet 2008 et mars 2009. A l’époque, tous les producteurs cherchent une alternative à la Chine. Depuis que la demande intérieure du géant asiatique a décollé, le minerai blanc n’est plus disponible à l’exportation, ou alors à un coût élevé et d’une piètre qualité.

    A son retour du Pakistan, Jean-François Robert tente de convaincre Rio Tinto d’y nouer des partenariats. Rio Tinto Minerals, qui s’approvisionne déjà en talc afghan en petites quantités, tergiverse. C’est finalement Imerys qui, après avoir racheté Luzenac, décide de franchir le pas en 2011.

    Talc très prisé

    Le groupe français explique avoir pris cette décision sur la base d’un rapport commandité en 2010 par Rio Tinto Minerals à un cabinet dont il ne souhaite pas dévoiler le nom. « L’objet de l’étude consistait à vérifier que la chaîne de fourniture de talc depuis l’Afghanistan respectait les règles internationales et les règles éthiques de Rio Tinto. Ses conclusions ont été positives sur tous ces aspects », affirme Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys.

    Cette même année, d’autres rapports rendus publics s’alarment pourtant de la dégradation de la situation dans la province de Nangarhar, où se situent les mines. « Au début de 2011, un nombre croissant d’incidents ont été signalés à Nangarhar », note la même année l’organisation indépendante norvégienne Landinfo dans une étude, qui relève que la région est « extrêmement dangereuse ». Le district de Khogyani, où Imerys a l’intention de se fournir en talc, y est décrit comme une « zone disputée, contrôlée ni par les autorités ni par les insurgés ».

    Malgré le durcissement du conflit avec les talibans, Imerys autorise donc Jean-François Robert à mettre en place une chaîne d’approvisionnement en talc afghan, via le Pakistan. Les concentrations massives d’un talc de qualité satisfaisante, et pouvant donner lieu à une extraction commerciale, sont rares dans le monde. Au sud de l’Afghanistan, elles sont d’une qualité exceptionnelle. Le pays regorge d’un talc très prisé, notamment par les constructeurs automobiles. Ils en consomment en moyenne 13 kg par véhicule, notamment pour la fabrication de tableaux de bord ou de pare-chocs – le minerai contribue à la rigidité du plastique en réduisant son poids.
    L’industrie automobile est prête à payer le surcoût lié au transport depuis l’autre bout de la planète. Le talc sert aussi d’agent d’enrobage des comprimés dans l’industrie pharmaceutique, à la fabrication du papier, de la céramique, de la peinture… et du maquillage. Imerys précise qu’il « procure de la douceur aux poudres corporelles, un aspect soyeux au maquillage et (...) augmente la douceur des savons tout en réduisant le coût de leurs formulations ». Un talc tout en « douceur » acheté dans une région en guerre.


    Tri du talc Afghan, acheté par Imerys, dans un entrepôt de Karachi. Extrait d’un compte rendu de visite au Pakistan d’un employé d’Imerys en novembre 2011.

    Production augmentée

    Pour mettre la main sur ce minerai, Imerys souhaite rester discret. Un approvisionnement dans le sud de l’Afghanistan risquerait de mettre à mal son image d’« entreprise responsable », d’autant que la France est engagée à ce moment-là, au côté des troupes de l’OTAN, dans un conflit où elle perdra 86 de ses soldats, selon le décompte du site Internet indépendant Icasualties.org. Imerys choisit donc de passer par un intermédiaire pakistanais. North West Minerals, une entreprise dirigée par deux frères, apparaît comme le partenaire idéal. Un document interne à Imerys, consulté par Le Monde, précise que l’un des deux frères est un ancien fonctionnaire dans une zone tribale du Pakistan, l’autre un officier de l’armée pakistanaise à la retraite – leur père ayant été attaché militaire à l’ambassade du Pakistan aux Etats-Unis.

    Ces relations étroites avec l’armée pakistanaise sont cruciales pour assurer le transport du talc de l’Afghanistan vers le Pakistan, dans des zones fortement militarisées. « La famille appartient à la communauté pachtoune des Parachinar, très bien introduite auprès des autorités locales », ajoute le document. Qui lui permet d’entretenir des liens étroits avec des propriétaires de mines issus de la même communauté, de l’autre côté de la frontière, en Afghanistan. Pour rassurer les dirigeants d’Imerys sur la possibilité d’un partenariat, il est précisé que les deux frères ont reçu une « éducation occidentale » et qu’« ils parlent bien anglais ».

    North West Minerals loue à partir d’octobre 2011 un entrepôt à Karachi pour stocker et trier le talc d’Imerys. Mais, très rapidement, le groupe français ne se contente pas d’en acheter. Il propose de verser 1,5 million de dollars (1,4 million d’euros) à son partenaire pour augmenter et améliorer sa production. « Ce n’était pas un prêt, mais plutôt une avance sur paiement, remboursable à travers une remise sur chaque tonne qui nous est livrée, sans limitation de durée », reconnaît Vincent Gouley, d’Imerys. Et Imerys déduit sur chaque tonne, achetée entre 205 et 249 dollars, une somme d’environ 10 dollars.

    Un accord est signé en juillet 2013. Le premier versement de 500 000 dollars est effectué le 20 août 2013, suivi d’un second, puis d’un troisième, du même montant, quelques mois plus tard. Imerys donne des consignes claires sur les investissements : la construction d’une plate-forme de tri à Peshawar et d’une plate-forme logistique à Karachi. Mois après mois, Jean-François Robert, qui a refusé de répondre aux questions du Monde, tient scrupuleusement les comptes, vérifie que chaque dépense est bien engagée, de l’achat des machines à l’acquisition de terrains. Sur un tableau Excel, il vérifie qu’à chaque dépense effectuée par North West Minerals « le travail est effectué comme prévu dans le plan ». Puis, dans la colonne « preuves », il mentionne « les visites de sites avec photos » ou encore « les factures payées au fournisseur ».

    Les ventes de talc afghan à destination d’Imerys, dans ses usines aux Etats-Unis et en Europe, passent de 20 000 tonnes en 2012 à 39 000 tonnes en 2014.

    Rien que la qualité

    Imerys va encore plus loin. A plusieurs reprises, ses employés se rendent à Peshawar, la ville pakistanaise la plus proche de la frontière afghane, pour rencontrer les propriétaires des mines afghanes. Il s’agit de leur donner des conseils sur les techniques d’extraction, et accessoirement sur les procédures de sécurité pour éviter que des ouvriers ne meurent ensevelis dans des mines. Aucun employé d’Imerys ne peut se rendre sur place, pour des raisons de sécurité évidentes. Mais les photos qui accompagnent les présentations PowerPoint faites à la direction du groupe français suggèrent des conditions de travail spartiates. Des hommes creusent le flanc des montagnes à coups de barres de fer, ou à l’aide de pelleteuses sur les sites plus importants. D’autres cassent les roches à l’aide de marteaux-piqueurs, chaussés de sandales. Parfois les roches de talc sont transportées à dos de mulet.


    Tri du talc Afghan, acheté par Imerys, dans un entrepôt de Karachi. Extrait d’un compte rendu de visite au Pakistan d’un employé d’ Imerys en novembre 2011.

    L’un des fournisseurs afghans d’Imerys, à travers North West Minerals, s’appelle Dost Mohammad, « l’un des plus influents producteurs de la région », comme l’explique un mémo interne rédigé en 2015 par Imerys. A la tête de l’entreprise Shamshir Zamir Ltd, il possède des mines à ciel ouvert dans le petit district de Khogyani, qui comprend « seize petits villages très pauvres », note l’entreprise française. Un district qui est surtout en guerre, et où l’organisation Etat islamique fait une première incursion en septembre 2015. Dès 2011, un attentat-suicide tue des habitants sur un marché et une école est incendiée.
    En août 2013, de violents combats opposent les forces de l’armée afghane aux talibans, faisant des dizaines de morts. Qu’importe, le problème d’Imerys n’est pas la guerre mais la qualité du minerai.

    Le spécialiste des minéraux industriels sélectionne lui-même les mines afghanes où il souhaite s’approvisionner, en testant la pureté de leurs échantillons. L’une des mines évaluées se situe à « Kapisa, près de la base militaire française ». Elle sera retenue par Imerys Talc. La qualité, rien que la qualité. Et, pour garantir le meilleur produit à ses clients, l’entreprise va mettre en place une procédure de contrôle très particulière. Sur chaque bloc de talc arrivé d’Afghanistan, des techniciens doivent prélever des échantillons et les envoyer, de Peshawar à Toulouse, pour rejeter ceux qui contiennent des traces d’amiante, cancérigènes. Un point sur lequel de nombreuses entreprises de cosmétiques, qui vendent de la poudre pour bébé, sont intransigeantes.

    Argent détourné

    En 2014, Imerys Talc suggère même de former dans son laboratoire de Toulouse un technicien pakistanais. Sur les cartes de l’entreprise, seules les ressources en talc « blanc cristal », le plus noble et plus pur de tous, sont mentionnées. North West Minerals a mis à disposition de Dost Mohammad plusieurs camions et du matériel pour qu’il puisse extraire le talc et l’acheminer de l’autre côté de la frontière. Jean-François Robert note tout, dessine même sur une carte les routes empruntées par les camions depuis la mine afghane jusqu’à la ville pakistanaise de Peshawar en passant par Jalalabad et le poste-frontière de Torkham.

    Imerys consolide sa chaîne d‘approvisionnement alors qu’au même moment les rapports d’organisations internationales se multiplient pour alerter sur l’aggravation du conflit au Nangarhar et la mainmise des talibans sur les ressources minières. « Selon les autorités afghanes, les talibans ont pris le contrôle d’importantes opérations minières dans la province de Nangarhar. L’extraction de talc semble particulièrement préoccupante », met en garde l’équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions de l’ONU, dans un rapport public soumis au Conseil de sécurité en août 2015.

    En octobre 2016, la situation est loin de s’améliorer. Le même comité précise au Conseil de sécurité que les talibans « extorquent de l’argent aux exploitations minières qui opèrent avec la licence du gouvernement ». Ashfaq Bangash, l’un des dirigeants de North West Minerals, admet tout juste qu’« il faut payer des taxes à la tribu locale et au village, en plus de celle versée au gouvernement », sans davantage de précisions.

    « Le talc coûte entre 40 et 60 dollars la tonne lorsqu’il sort de la mine afghane, et 150 dollars quand il arrive dans l’entrepôt de North West Minerals, de l’autre côté de la frontière. Entre les deux, entre 50 et 100 dollars partent dans les taxes officielles, les transports… et dans la nature », explique au Monde une source bien informée de la chaîne d’approvisionnement à la frontière afghane. Une partie de l’argent est en fait détournée par des fonctionnaires corrompus et par les insurgés.


    Une mine de talc à Nangarhar, la province à l’est de l’Afghanistan d’où provient le talc acheté par Imerys. Extrait d’un compte rendu de visite au Pakistan d’un employé d’Imerys en novembre 2011.

    « Quel fonctionnaire ira vérifier dans une zone en guerre ? »

    Les talibans ou les groupes qui se revendiquent de l’organisation Etat islamique prélèvent des sommes, en espèces, à la sortie des mines, et parfois des « taxes de transport » sur la route reliant Jalalabad au poste-frontière de Torkham, la seule menant vers le Pakistan. Les sommes prélevées sont impossibles à chiffrer. Le groupe français, dont les achats de talc afghan représentent entre 1 % et 3 % de l’approvisionnement global selon les années, précise que ce ne sont que des « approvisionnements d’appoint ».

    Du point de vue des talibans afghans, l’argent tiré de l’extraction minière, qui concerne également le marbre, le fer, les terres rares, le lithium ou encore les pierres précieuses, n’a rien de négligeable, puisque cette activité constitue, d’après l’ONU, leur deuxième source de financement. Pour les militants de l’organisation Etat islamique, qui ont banni la culture de l’opium et de la marijuana dans les districts qu’ils contrôlent, ces revenus tirés de l’extraction minière sont même cruciaux.

    Un rapport rédigé en février 2016 par le centre d’études Afghanistan Research and Evaluation Unit (AREU) à partir d’informations collectées dans la province de Nangarhar donne de précieuses informations sur le financement des insurgés. Presque rien ne leur échappe : de l’opium à la dîme prélevée sur les récoltes en passant par les ventes de peaux de bêtes.

    « Le principal interlocuteur de notre partenaire North West pour son approvisionnement en talc d’origine afghane est le gouvernement lui-même, qui exerce un contrôle étroit sur la filière locale d’extraction de talc », explique Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys. Les propriétaires de mines afghanes ont en effet fourni leurs licences à North West Minerals, ainsi qu’à Imerys. Mais que valent-elles ?
    Celle de Dost Mohammad existe bien, dans les registres du ministère afghan des ressources minérales, mais elle ne prévoit l’exploitation que de 5 000 tonnes par an, un chiffre dérisoire par rapport à la réalité. « De nombreux propriétaires de mines sous-évaluent la production pour payer le minimum de royalties. Quel fonctionnaire ira vérifier dans une zone en guerre ? », remarque Javed Noorani, un spécialiste afghan du secteur minier.

    Pots-de-vin

    Selon l’étude menée par l’AREU, les représentants du gouvernement ne peuvent pas s’aventurer au-delà des chefs-lieux de district ou des principaux axes routiers de Nangarhar, et sont considérés par la population comme agissant « au service de leurs propres intérêts » : « Ils sont perçus par une large partie de la population rurale comme incapables d’assurer le leadership requis, la sécurité ou le soutien économique. »

    « L’industrie minière, légale et illégale, est gangrenée par la corruption à Nangarhar », renchérit Asadullah Zemarai, de l’organisation afghane de lutte contre la corruption Integrity Watch Afghanistan (IWA). Selon ce chercheur, des pots-de-vin sont prélevés sur l’extraction et le transport des minerais vers le Pakistan et reversés à des députés, des membres du conseil de la province, des représentants des ministères afghans du commerce et des ressources minières.

    En quelques années, Imerys a mis sur pied une chaîne d’approvisionnement complexe, qui s’étend des mines d’Afghanistan jusqu’à ses usines en Europe ou aux Etats-Unis. Dans la zone industrielle du port de Qasim, à Karachi, l’entrepôt par lequel transite le talc d’Imerys n’est signalé par aucune pancarte. Il est connu là-bas sous le nom de l’« usine de la poudre blanche ». Des hommes et des femmes trient le minerai à mains nues, parfois sous un soleil de plomb.
    Employés à la journée, ils sont payés 4,50 euros pour dix ou douze heures de travail. L’usine ferme parfois ses portes pendant des semaines, lorsque les approvisionnements cessent. « Aucun enfant ne travaille ici, témoigne au Monde un ouvrier de la plate-forme logistique de North Western Minerals à Karachi. Le seul problème, c’est que nous n’avons ni gants ni aucune protection pour notre travail, et rien pour nous soigner en cas d’accident. »

    La direction d’Imerys a exprimé une fois ses craintes quant à la chaîne d’approvisionnement mise en place. C’était pour s’inquiéter de l’utilisation des fonds versés à North West Minerals. Dans un courrier daté du 10 avril 2014, Jean-François Robert évoque une réunion qui s’est tenue à Dubaï entre les responsables de North West Minerals et Daniel Moncino, membre du conseil exécutif du groupe et adjoint de Gilles Michel, le PDG d’Imerys. Daniel Moncino a, selon le courrier consulté par Le Monde, mis en doute l’« utilité » de l’entrepôt de Karachi. L’entreprise française missionne en 2014 le cabinet d’audit Mazars, basé au Pakistan, pour passer au peigne fin les comptes de North West Minerals, qui en est sorti blanchi.

    « Le talc afghan alimente l’insurrection »

    Pourquoi le leader mondial des minéraux industriels a-t-il pris le risque de s’approvisionner dans une région en guerre, alors qu’il se targue d’être une « entreprise responsable » ? En 2016, les insurgés exerçaient un contrôle dans au moins 37 % des districts d’Afghanistan, une superficie qui n’a jamais été aussi vaste depuis 2001. Près de 11 500 civils ont été tués ou blessés cette même année, dont un tiers d’enfants, selon la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan.

    Le « code d’éthique et de conduite des affaires » d’Imerys consacre pourtant un chapitre aux droits de l’homme, où il est écrit : « Quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, nous cherchons à nous assurer que la présence d’Imerys encourage des relations saines et qu’elle évite les conflits civils. » Et plus loin : « en fonction de la gravité des actes commis par un administrateur, cadre dirigeant ou employé d’Imerys, et dans le respect du droit local applicable, Imerys prendra les mesures nécessaires, pouvant aller jusqu’au licenciement, afin de sanctionner les comportements répréhensibles et décourager tout nouvel acte similaire de la part d’un administrateur, cadre dirigeant ou employé du groupe ».

    Dans son rapport d’activité de 2015, Imerys affirme n’exploiter « aucun site en lien avec des minerais alimentant les conflits ». Il y est même précisé que le directeur de l’innovation est chargé de la conformité des « activités d’achat et de la chaîne d’approvisionnement » aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme…

    Ces engagements permettent à l’action Imerys d’être présente dans de nombreux indices dits d’« investissement responsable », tels Ethibel Excellence Europe, qui regroupe des sociétés pionnières en termes de responsabilité sociale d’entreprise. Dans son dernier rapport d’activité, publié en mars 2016, Imerys indique être présent dans d’autres indices, tels le FTSE4Good Index Series, le MSCI Global Sustainability Index, le STOXX Global ESG Leaders Index ou encore l’indice Gaia mis en place par EthiFinance.

    « Le talc afghan alimente l’insurrection et devrait faire partie des “minerais de conflit” dont l’achat est interdit dans certaines autres régions du monde »

    Javed Noorani, un spécialiste afghan du secteur minier
    En 2011, Arielle Malard de Rothschild a été nommée au conseil d’administration d’Imerys. La gérante de la banque Rothschild & Cie est aussi la vice-présidente de l’ONG Care International, dont le bureau de Kaboul a essuyé une attaque des talibans en septembre 2016. Est-elle au courant qu’Imerys s’approvisionne en talc afghan ? Arielle Malard de Rothschild a refusé de répondre à nos questions.

    « Le talc afghan alimente l’insurrection et devrait faire partie des “minerais de conflit” dont l’achat est interdit dans certaines autres régions du monde. Pourquoi l’Union européenne laisse-t-elle ses entreprises en acheter en Afghanistan ? C’est incompréhensible », estime Javed Noorani.

    Malgré les avertissements de nombreuses organisations internationales, dont l’ONU, Imerys continue d’acheter du talc de Nangarhar. Il affirme n’avoir « aucune présence en Afghanistan, ni aucun lien avec les sociétés exploitantes dans la région ».

    • Ce serait bien d’arrêter de mettre des liens vers le site du Monde , le site qui se targue de gérer la vérité vrai avec #Décodex.

      L’index de la vérité officielle privatiséee.
      Le monde, l’organe officiel du néolibéralisme français, le site qui est choqué par les « journaux » de gauche et qui les signale. Exemple Fakir.

      Ne plus publier de liens vers cette feuille de choux européiste , c’est frapper ses propriétaires milliardaires au portefeuille.

      Avant de publier quelque chose, faire une recherche afin de voir s’il n’y a pas un lien vers un autre site.
      Merci

  • Rio Tinto se prépare à espionner ses salariés avec des drones
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=896

    Un article du Guardian publié le 8 décembre 2016 expose les procédés du groupe minier Rio Tinto pour exploiter le nouveau minerai de l’économie : les données. En l’occurrence, celles de ses propres salariés, qu’il se prépare à espionner par drone. Voici l’article original et sa traduction.

    #Service_compris

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/revealed-_rio_tinto_s_plan_to_use_drones_to_monitor_workers_pri
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/rio_tinto_se_pre_pare_a_utiliser_des_drones_pour_observer_la_vi

  • Dans une mine au milieu du désert australien, #Sodexo met les travailleurs sous surveillance totale
    http://multinationales.org/Dans-une-mine-geante-au-milieu-du-desert-australien-Sodexo-met-les-

    Il y a quelques mois, Sodexo annonçait avoir signé avec #Rio_Tinto, le géant minier, un contrat de 2,5 milliards de dollars australiens (1,8 milliards d’euros) pour gérer pendant dix ans ses installations minières dans l’Ouest de l’Australie. Selon le quotidien britannique #The_Guardian, ce contrat inclut la mise en place d’une dispositif totalement inédit de surveillance des moindres mouvements des travailleurs employés sur le site, qui pourrait impliquer l’utilisation de drones. De quoi inquiéter (...)

    Actualités

    / #Australie, #Industries_extractives, The Guardian, Sodexo, Rio Tinto, #Industries_extractives, #industries_extractives, #vie_privée, #conditions_de_travail, droits des (...)

    #droits_des_travailleurs
    « https://www.theguardian.com/world/2016/dec/08/revealedrio-tinto-surveillance-station-plans-to-use-drones-to-monitors- »

  • #Guinée : au cœur de la #Corruption, un pilier du capitalisme français
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/091116/guinee-au-coeur-de-la-corruption-un-pilier-du-capitalisme-francais

    Un échange d’e-mails révélés par Mediapart démontre que le géant minier #Rio_Tinto a accepté en 2011 de verser 10,5 millions de dollars à #François_de_Combret, conseiller du président guinéen, ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée et ex-associé de la banque Lazard. Suite à nos questions, Rio Tinto a annoncé la suspension d’un de ses hauts dirigeants et a alerté les autorités américaines, britanniques et australiennes.

    #Economie #Afrique #Alpha_Condé #Beny_Steinmetz #entreprises #fer #mines

    • Destinataire annoncé des 10,5 millions de dollars, François de Combret, 75 ans, n’est pas n’importe qui. Ce conseiller officieux d’Alpha Condé, qu’il raconte connaître depuis qu’ils ont partagé les bancs de Sciences Po à Paris, a été le principal conseiller économique de Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’il était ministre de l’économie, de 1971 à 1974. Il l’a ensuite accompagné à la présidence de la République pendant tout son septennat, d’abord comme conseiller pour les affaires économiques puis en tant que secrétaire général adjoint de l’Élysée.

      À l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand, de Combret, énarque et magistrat à la Cour des comptes, entre à la banque Lazard, qui joua pendant des années le rôle d’interface entre le monde des affaires et la haute fonction publique (...). Basé à New York de 1982 à 1985, le banquier d’affaires repère et protège Bernard Arnault, futur président de LVMH, qu’il conseille pour son premier gros coup, la prise de contrôle du groupe Boussac.

      De retour à Paris en tant qu’associé gérant de 1985 à 2005, François de Combret fait ensuite partie de ceux qui règnent discrètement sur les entreprises françaises. Il supervisera notamment les privatisations de France Télécom, Renault et Aérospatiale, et participera à de nombreuses fusions-acquisitions, telles que la création de EADS et de Safran, l’alliance Renault-Nissan ou la prise de contrôle de Yves Saint Laurent par le groupe de François Pinault. Il passe ensuite par UBS et le Crédit agricole. Il a également été administrateur de Sanofi, Sagem, Renault, Safran ou Bouygues Télécom.

      C’est donc un des piliers du capitalisme à la française, à la jonction entre libéralisme et étatisme, qui se retrouve aujourd’hui dans une bien embarrassante position. Il entraîne avec lui le président guinéen, à la réputation déjà largement entamée.

  • Les pêcheurs de Côte d’Azur demandent l’interdiction des rejets de boues rouges
    http://www.bastamag.net/Boues-rouges-les-pecheurs-appellent-a-preserver-la-richesse-marine

    « Nos océans ne sont pas un réceptacle pour nos déchets industriels ». Les artisans pêcheurs de Méditerranée poussent un coup de gueule contre les « boues rouges ». Ces résidus #Toxiques sont toujours déversés au large des calanques de Cassis. En cause, la production d’alumine – qui compose l’aluminium – sur le site de l’usine Alteo à Gardanne (Bouches-du-Rhône), à une quarantaine de kilomètres au nord de Cassis. Cette usine – ancienne propriété du groupe français Pechiney, puis de l’anglo-saxon Rio Tinto-Alcan (...)

    En bref

    / Pollutions , Toxiques, #Eviter_le_dépôt_de_bilan_planétaire

    #Pollutions_

  • La Papouasie occidentale, un territoire livré aux géants de l’industrie minière
    http://multinationales.org/La-Papouasie-occidentale-un-territoire-oublie-livres-aux-geants-de-

    À l’extrémité orientale de l’archipel indonésien, la Papouasie occidentale est le théâtre de « l’un des conflits armés les moins médiatisés au monde ». Deux multinationales minières, #Rio_Tinto et #Freeport-McMoRan, y opèrent avec l’appui de l’État indonésien, dans un contexte de violations des communautés locales et de conditions de travail déplorables. Reportage d’Equal Times. C’est une région riche en ressources naturelles, qui fournit la majeure partie des recettes fiscales du quatrième pays le plus peuplé au (...)

    Actualités

    / #Equal_Times, #Industries_extractives, #Indonésie, Rio Tinto, Freeport-McMoRan, #Industries_extractives, #impact_sur_l'environnement, #impact_social, fiscalité, #influence, droits (...)

    #fiscalité #droits_humains
    « http://www.franceinter.fr/emission-partout-ailleurs-la-colonisation-oubliee-de-la-papouasie-occide »
    « http://www.jolpress.com/article/la-plus-grande-mine-dor-au-monde-menacee-148511.html »
    « http://freewestpapua.org »
    « http://theactofkilling.com »
    « http://etan.org/issues/wpapua »
    « http://www.equaltimes.org/papouasie-occidentale-extraction?lang=fr »
    « https://www.flickr.com/photos/akrockefeller/7000793872

    Flickr
     »

  • Une journée d’action internationale contre #Rio_Tinto
    http://multinationales.org/Une-journee-d-action

    Le 7 octobre se déroule une journée mondiale contre le géant minier Rio Tinto, à l’instigation de la confédération syndicale internationale #IndustriALL et de ses membres. Des actions sont prévues notamment en Australie, au Canada, en Indonésie, en Afrique du Sud, aux États-Unis et... en France, où Rio Tinto reste implantée à Dunkerque après avoir vendu ses usines de Gardanne et Saint-Jean-de-Maurienne. La campagne initiée par #IndustriALL vise à mettre en lumière les mauvaises pratiques sociales et (...)

    Actualités

    / IndustriALL, Rio Tinto, #Libertés_syndicales, #Industries_extractives, #Industries_extractives, #Greenwashing, IndustriALL, #droits_des_travailleurs, #syndicats, #impact_social, #impact_sur_l'environnement, #responsabilité_sociale_des_entreprises, (...)

    #durabilité
    « http://www.industriall-union.org/sites/default/files/uploads/documents/Rio_Tinto_Campaign/a5_rio_tinto_fr_web.pdf »
    « http://www.industriall-union.org/sites/default/files/uploads/documents/Rio_Tinto_Campaign/a4_rio_tinto_report_final2.pdf »
    « http://www.theecologist.org/News/news_analysis/2498027/rio_tintos_sustainable_mining_claims_exposed.html »
    « http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/06/12/a-travers-son-site-de-dunkerque-rio-tinto-veut-rassurer-sur-sa-presence-en-f »
    « http://www.bastamag.net/Un-vote-pour-mettre-fin-aux-boues »
    « http://www.industriall-union.org/riotinto »
    « https://www.facebook.com/groups/RioTintoCampaign »

  • #Arandis: The #uranium capital of the world - Features - Al Jazeera English
    http://www.aljazeera.com/indepth/features/2014/01/arandis-uranium-capital-world-2014119174134196746.html
    http://daylifeimages.newscred.com/imageserve/29af4c72c92fb69f910dd85cc21bfb6b/666x405.jpg?fit=scale&background=000000

    Somewhere in the middle of the vast Namib desert is a settlement by the name of Arandis. It has been here since 1975, ever since the Anglo-Australian mining firm Rio Tinto came to set up its Rössing uranium mine.

    It needed a place to house its black workforce.

    Almost forty years later, the glamour of the olden days has passed, when uranium prices were high and competition low. Arandis is still the home of the workers, but has lost the financial support of the company. It looks like it is doomed to decay. The town lies like an island in the middle of endless rocks, sand and dust. The streets are dull and lifeless and the houses only distinguishable by the colours in which they’ve been painted.

    There’s a saying here: “If you leave Arandis, you will die.” One of those who repeat the phrase is Hoseas Gaomab, who worked in the mine’s laboratory for 23 years. He knows many men who have died. But he doesn’t know why.

    #santé #nucléaire #radiation

  • Un parlementaire mongol demande une enquête anti-corruption autour du projet minier d’Oyu Tolgoï
    (1 million ₮ = 420 €)

    MP S.Ganbaatar requests investigation of Oyu Tolgoi project | UBPost News
    http://ubpost.mongolnews.mn/?p=6246

    Member of the Parliament (MP) S.Ganbaatar submitted a request to the Independent Authority Against Corruption (IAAC) on October 3, to investigate the Oyu Tolgoi project. He sent the request based on his joint research and studies by experts on the project’s implementation since the signing of the contract between Rio Tinto and the Mongolian government, and how much potential benefit exists for Mongolia to earn from the project over time.
    Rio Tinto has been found to have spent a large amount of money and financing earned from Mongolian resources on funds provided to governmental and non-governmental organizations, company heads, other companies, as well as citizens not directly related to the Oyu Tolgoi project according to its expenditure report.
    S.Ganbaatar believes the investments were actually intended bribes and they violate the Mongolian people’s interests. His request proposes that the IAAC conduct inspections and investigations of six organizations that Rio Tinto, investor in the Oyu Tolgoi project, finances. These organizations are the Arts Council of Mongolia, which received 17.2 billion MNT; the General Authority for Border Protection, which received 129.2 million MNT; the NGO Mongolian Traditional Craftsmanship, which received 107.7 million MNT; the Mongolian National Mining Association, which received 89.4 MNT; ZIBRO Z, a company which received the financial backing of 1.4 billion MNT; and the NGO Ikh Us Tuul, which received financing of 600,000 USD from Rio Tinto.

  • Les temps sont durs pour Rio Tinto (et le secteur minier)

    Rio Tinto Hard-Pressed to Win by a Landslide - DailyFinance
    http://www.dailyfinance.com/2013/09/13/rio-tinto

    Mining’s a tough sector to invest in right now, and it would pay to be choosy when you decide to place your bets. I just wouldn’t choose Rio Tinto at the moment.

    Gigantesque glissement de terrain dans la mine de cuivre et or de Bingham Canyon dans l’Utah en mai 2013…
    http://blogs.agu.org/landslideblog/2013/05/06/analysing-the-bingham-canyon-mine-landslide-part-2-the-landslide-track
    http://www.flickr.com/photos/riotinto-kennecottutahcopper/8644406138/sizes/z/in/photostream

    Flickr

    Démêlés avec les gouvernements (dont la Mongolie, à #Oyu_Tolgoï) et plus généralement la montée d’un « nationalisme minier »…

    Rio Tinto’s far-flung operations are running into government resistance as they seek to take a larger piece of the natural resources pie — and the profits they can generate — for its own use. The miner is struggling to come to an agreement with the Mongolian government over its Oyu Tolgoi project, and has been forced to halt development of the underground portion of the mine, where some 80% of the mine’s value is estimated to reside.

    It’s not alone in battling the resource nationalism that’s gripped countries as commodity prices soared. Barrick Gold is duking it out with Chile over its Pascua-Lama gold mine and the rights of indigenous tribes, and Kinross Gold was forced to abandon its Fruta del Norte gold mine in Ecuador after the government wanted to tax all profits above a base amount at a confiscatory rate of 70%.

    The stalemates are leading to delays in the governments issuing permits to get the work going, a situation Vale can relate to. Its operations in Brazil grounded to a crawl at its Mariana project earlier this year after the permits needed to expand were delayed. Although it subsequently received approval to produce 20-million metric tons of iron ore a year, Vale suffered a 5% drop in production because of the delay.

    (de l’article de Daily Finance)

  • Résultats de prospection minière positifs en Mongolie occidentale (Gov-Altaï)

    Sentosa Mining confirms large copper-gold porphyry potential near Rio’s Oyu Tolgoi in Mongolia - Proactiveinvestors (AU)
    http://www.proactiveinvestors.com.au/companies/news/47796/sentosa-mining-confirms-large-copper-gold-porphyry-potential-

    In addition, the presence of gold, copper, platinum and palladium in rock samples from Anomaly 13 suggests potential for discovery of primary magmatic polymetallic mineral deposits.

    Le prospecteur et probable futur détenteur de la concession est (encore) une société australienne Sentosa Mining http://www.sentosamining.com.au

    L’emplacement n’est pas Darvii Naruu, comme indiqué dans l’article mais Darviyn Nuruu et n’est pas vraiment « à côté » (alongside) d’Oyu Tolgoï, mais à 800 km plus à l’ouest…
    MONGOLIA - Sentosa to acquire Darvii Naruu
    http://www.asiaminer.com/magazine/current-news/news-archive/158-may-2013/5053-mongolia-sentosa-to-acquire-darvii-naruu.html (mai 2013)

    The 62,735 hectare Darvii Naruu site consists of seven contiguous licences in Mongolia’s Gobi-Altai province alongside Rio Tinto’s Oyu Tolgoi copper-gold porphyry deposit which is regarded as one of the world’s largest.

    https://maps.google.fr/maps/ms?msid=216619086679528259791.0004e668c688b7796bd03&msa=0&ll=47.487513,1
    https://maps.google.fr/maps?q=Darviyn+Nuruu&hl=fr&ll=46.498392,94.482422&spn=7.623818,16.171875

  • Grand ménage chez Oyu Tolgoi. Après que la Mongolie ait viré ses représentants au conseil (cf. http://seenthis.net/messages/166491 ), c’est maintenant Rio Tinto qui vire le PDG.

    Les négociations vont pouvoir reprendre avec de nouvelles têtes.

    Rio Tinto’s Oyu Tolgoi new CEO set to end mine’s disputes | MINING.com
    http://www.mining.com/rio-tintos-oyu-tolgoi-new-ceo-set-to-end-mines-disputes-69718

    Craig Kinnell, a top copper marketing executive at giant Rio Tinto (ASX, LON: RIO), is the new president and chief executive officer of the miner’s huge Oyu Tolgoi copper and gold mine in Mongolia.

    Kinnell, who will take over Cameron McRae on October 1, when the current CEO leaves Rio Tinto, faces ongoing challenges as the government of Mongolia, which owns 34% of Oyu Tolgoi, has been at loggerheads with operator Turquoise Hill Resources (TSX:TRQ) for months. The Canadian company, controlled by Rio, is the owner the remainder of the mine.

    The Asian nation twice held up shipments from the mine, due to disagreements over the mine’s expansion, which Turquoise Hill (then Ivanhoe Mines) has been advancing for more than a decade.

  • La Mongolie vire le responsable de sa participation dans la mine Oyu Tolgoï (19/08/13).

    http://www.miningweekly.com/article/government-ousts-mongolias-oyu-tolgoi-chief-after-mine-delay-2013-08-1

    Mongolia has sacked the head of the company that owns its stake in the Oyu Tolgoi copper and gold mine, in a move designed to appease Rio Tinto, the global miner and its partner in the operation.

    A company official at Erdenes Oyu Tolgoi, who declined to be identified, said on Monday that politician Davaadorj Ganbold had been named as chief executive, replacing Tserenbat Sedvanchig, who had been in place only since December.

    Apparemment, le petit problème de compréhension est de sa faute…

    Sedvanchig has been blamed for triggering a misunderstanding after he sent a letter to Rio last month saying the financing of that project could go to Parliament for approval.

    Rio Tinto, whose Turquoise Hill Resources unit owns 66% of Oyu Tolgoi, warned at the time Parliamentary approval would be a complex process that would take some time.
    The government later clarified that Parliamentary approval was not needed, although the government did have questions about the project financing for the project, which is expected to boost the country’s economy by 35% by 2020.
    (…)
    Sedvanchig said last month that the government still has 22 points of dispute with Rio Tinto, operator of Oyu Tolgoi, including what he called violations of the Mongolian legislation and their investment agreement.

    D. Ganbold a été le président du Parti national du progrès de Mongolie, fusionné (2 fois) pour constituer le Parti démocrate, principal parti de la coalition au pouvoir.

    Oyu Tolgoï aurait déjà viré environ 2000 personnes (14/08/13)
    Rio Tinto cuts about 2,000 jobs at Oyu Tolgoi — report | MINING.com
    http://www.mining.com/rio-tinto-cuts-about-2000-jobs-at-oyu-tolgoi-report-96526

    Mining giant Rio Tinto (ASX, LON, NYSE: RIO) is said to have laid off about 2,000 workers at its $6.6 billion Oyu Tolgoi mine in Mongolia, amid negotiations between the company and the government on how to share revenue from the mine.

  • Rio Tinto va licencier dans sa mine géante de cuivre en Mongolie
    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/08/15/mongolie-rio-tinto-va-licencier-dans-sa-mine-geante-de-cuivre_3461847_3216.h

    Rio Tinto va licencier prochainement jusqu’à 1 700 personnes dans sa mine de cuivre en Mongolie, sur fond de mésentente entre le géant minier anglo-australien et le gouvernement d’Oulan Bator, a annoncé l’entreprise, jeudi 15 août. Oyu Tolgoi, « la colline turquoise », est située dans le sud du désert de Gobi, qui recèle un des gisements de métal rouge les plus vastes du monde. La production a démarré cet été, et le gouvernement réclame l’examen du financement du site devant le Parlement.
    (…)
    La mine emploie 10 888 personnes, dont 90 % de Mongols
    (…)
    Les premiers acheminements extraits de la mine étaient initialement attendus dès juin mais ont été retardés pour cause de mésentente entre Rio Tinto et le gouvernement, notamment sur les conditions de rapatriement des bénéfices.

    En fait, la première expédition de cuivre a eu lieu il y a un mois
    http://ubpost.mongolnews.mn/?p=4801 (14/07/13)

    Yesterday [ie 13/07/13], Oyu Tolgoi launched the export of its copper concentrate and sent its first ever shift of 40,000 tons of copper concentrate. Oyu Tolgoi, the third biggest copper deposit in the world, now enters circulation in the marketplace. The export launch is a very big step for both Oyu Tolgoi and Mongolia for creating a secure and sustainable mining sector.
    (…)
    A line of 16 trucks with loads of 576 tons of copper concentrate each, set off to Gashuun Sukhait port. The first shift of copper concentrate is 5,800 tons and the remaining product will be delivered after the observance of Naadam [fête nationale].

    Il semblerait que le gouvernement conteste les 2 milliards de dollars de dépassement de budget dans les comptes de OT et RT
    http://ubpost.mongolnews.mn/?p=5470 (15/08/13)

    The Mongolian government and Oyu Tolgoi stakeholder, Rio Tinto, Turquoise Hill Resources and Oyu Tolgoi LLC still remain in dispute about the alleged two billion USD budget overshooting, additional investment and other matters. The government has assigned a task force to audit the company’s reports, with the audits set to be discussed by parliament.

    No prob, dude , on licencie 15% du personnel, pour voir, et on continue à causer…

  • Glencore-Xstrata : naissance d’un géant des matières premières
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/05/02/glencore-xstrata-naissance-d-un-geant_3169431_3234.html

    Les suisses Glencore et Xstrata ont fusionné, jeudi 2 mai, après des mois de rapprochement et de contentieux. Retour sur une naissance difficile, qui donne le jour à un mastodonte du secteur des matières premières, négociants et producteurs confondus, capable de rivaliser avec les poids lourds du secteur tels que BHP Biliton, Vale ou Rio Tinto.

    #matières-premières #monopole #multinationale

  • Autour des mines mongoles, croissance, pollution et ninjas
    http://blog.mondediplo.net/2013-04-19-Autour-des-mines-mongoles-croissance-pollution-et

    Comme dans de nombreux pays émergents, l’écosystème de la Mongolie subit de plein fouet les effets de ses progrès économiques, essentiellement dûs à l’exploitation « anarchique » des nombreux gisements de minerais dispersés sur un territoire équivalent à deux fois et demie celui de la France. L’essor de l’activité minière, depuis vingt ans, représente à la fois un remarquable potentiel économique et une grande menace environnementale. Cette métamorphose est porteuse d’autant de promesses que de dangers. La (...)

  • #Vidéo : Je veux ma part de Terre – Madagascar
    http://www.grain.org/fr/bulletin_board/entries/4688-video-je-veux-ma-part-de-terre-madagascar

    « Trois îles, trois destinées, trois situations ! Au cœur de l’océan indien, Maurice, Madagascar et la Réunion, tentent par tous les moyens d’attirer des investissements extérieurs afin de poursuivre leur développement et tirer parti des effets de la mondialisation.

    Leur ultime (ré)solution ? : Vendre ce qu’elles ont de plus précieux... leurs #terres.

    Je veux ma part de Terre est une trilogie sur l’exploitation des terres dans l’Océan indien (Madagascar, La Réunion et l’île Maurice).

    Pour le premier volet, réalisé en 2011, Frédéric Lambolez et Jean-Marie Pernelle de En Quête Prod se rendent à Madagascar, qui tente de valoriser son sous-sol aux multiples richesses et signe des partenariats avec les leaders mondiaux de l’exploitation minière, notamment Rio Tinto pour l’ilménite à Fort Dauphin. Nous menons l’enquête sur les conséquences d’un tel projet et tentons de découvrir à qui profitent les bénéfices et pour quelles situations.

    « Les promesses et espoirs suscités par le projet minier d’ilménite à Fort-Dauphin (Madagascar) étaient forts lorsque nous nous sommes rendus sur place en 2009. Trois ans après, en 2012, la réalité de la mine est bien différente et l’heure est aux résistances face au géant de l’exploitation minière Rio Tinto ... »

    #business #spéculation #ressources_minières
    http://www.dailymotion.com/video/xb8bg8_teaser-je-veux-ma-part-de-terre_news

  • #Paraguay : la #multinationale Rio Tinto Alcán et le coup d’Etat (Parties I et II) par Silvio Núñez
    http://www.legrandsoir.info/paraguay-la-multinationale-rio-tinto-alcan-et-le-coup-d-etat.html

    Dans la presse internationale, un fait important semble être passé inaperçu : l’un des premiers pays, après le Vatican et l’Allemagne, à avoir reconnu le nouveau gouvernement mis en place au Paraguay suite à un « coup » d’Etat parlementaire est le Canada. Via son ambassade à Buenos Aires active au Paraguay, le gouvernement canadien a réalisé depuis 2009 un intense #lobbying en faveur de l’entreprise extractive et électro-intensive Rio Tinto Alcán qui souhaite s’installer dans ce pays sud-américain |1|.