L’ONU a recensé plus de 669 000 migrants en Libye depuis le mois d’août. La situation des femmes et des enfants, présents en minorité, inquiète plus particulièrement les Nations unies. L’organisation alerte encore une fois sur les conditions de détention dans ce pays.
En Libye, « plus de 669 000 » migrants ont été recensés par les Nations unies depuis le mois d’août 2018. Le chiffre émane d’un rapport cité par l’AFP et remis jeudi 10 janvier par le secrétaire général de l’organisation, Antonio Guterres au Conseil de sécurité de l’ONU.
Parmi ce nombre important de migrants présents sur le sol libyen figurent 12% de femmes et 9% d’enfants. D’après un autre rapport de l’Organisation internationale des migrations (OIM) publié en octobre pour la période de septembre-octobre 2018, ces enfants sont pour la plupart des mineurs non-accompagnés (65%).
La situation de ces femmes et de ces enfants migrants inquiète le secrétariat général de l’ONU qui les juge « particulièrement vulnérables aux viols, abus sexuels et exploitations, par des acteurs étatiques comme non-étatiques ».
Des migrants « nécessitant une protection internationale » dans les prisons libyennes
Le document d’Antonio Guterres alerte également le Conseil de sécurité sur les conditions de détentions des migrants. L’Onu indique qu’environ 5 300 réfugiés et migrants ont été enfermés en Libye durant les six derniers mois, dont « 3 700 nécessitant une protection internationale ». Des chiffres sous-estimés si l’on considère que des milliers d’autres personnes sont aux mains de milices et de contrebandes, estime l’ONG Human Right Watch (HRW).
« Toutes les prisons doivent être sous le contrôle effectif du gouvernement et ne dépendre d’aucune influence ou interférence venant de groupes armés », a justement rappelé le secrétaire général de l’ONU, qui a appelé les autorités libyennes à contrôler les prisons et à adopter des mesures afin de protéger les détenus « contre la torture et d’autres mauvais traitements ». Il s’est dit préoccupé par « les violations généralisées des droits de l’homme et les abus commis à l’encontre des détenus et la détention arbitraire prolongée de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sans procédure régulière ».
Concernant l’origine des personnes présentes sur le sol libyen, l’OIM avait estimé en octobre 2018, que les migrants étaient majoritairement issus du Niger (19%), puis d’Égypte et du Tchad (14%), du Soudan (10%) et du Nigeria (10%).