company:schneider electric

  • Nouveau métier dans les lettres ? Philosophe d’entreprise
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/03/09/les-jeunes-diplomes-en-philo-pour-l-entreprise-tissent-leur-toile_5433589_44

    Ce jeune doctorant est l’un des premiers salariés recrutés par la jeune pousse Spoon, à l’origine de l’automate. Ses missions sont multiples : définir les valeurs de l’entreprise, réfléchir sur les questions éthiques posées par l’intelligence artificielle, en passant par l’organisation de « midis philo » pour ses collègues.

    https://s14-eu5.startpage.com/cgi-bin/serveimage?url=https:%2F%2Fc8.alamy.com%2Fcomp%2FBPGFH8%2Fmarina-

    Pour les non geek, l’image c’est Star Trek : métier « conseiller »

    • J’ai l’impression que ca fait 20 ans que les étudiant·es en philo trouvent leurs débouchés pro dans les « ressources humaines » en entreprises. être diplômé·e de philo ca me semble pas être un synonyme de philosophe et être philosophe ca me se semble pas non plus être un indice de sagesse (au contraire) ou de volonté de bienfait vis à vis de l’humanité. La très large majorité des philosophes sont d’abominables misogynes et ne sont que des #phallosophes .
      #phallosophie

      exemple 2011 :

      Les philosophes sont, paraît-il, appréciés dans les entreprises pour leur rigueur. Ils savent penser, ils savent discuter, ils savent rédiger. Donc si vous un métier vous tente, vous avez le choix :

      CULTURE : conseiller en développement culturel, responsable des affaires culturelles, directeur de centre culturel, médiateur culturel, attaché culturel, responsable d’agence de tourisme.

      ENSEIGNEMENT : formateur, responsable pédagogique, CPE, enseignant-chercheur, professeur des écoles.

      COMMUNICATION : chef de publicité, concepteur-rédacteur, webmaster, pigiste, rédacteur en chef, attaché de presse, chargé de relations publiques.

      SOCIAL : animateur socio-culturel, conseiller en emploi et insertion professionnelle, éducateur spécialisé, administrateur de mission.

      AMENAGEMENT : urbaniste, chargé d’étude en aménagement, conseiller en développement local.

      METIERS DU LIVRE : Conservateur de bibliothèques, bibliothécaire, documentaliste, éditeur, libraire, secrétaire d’édition, responsable d’édition, cyberdocumentaliste.

      RH (ressources humaines) : assistant de direction, assistant ressources humaines, attaché territorial, attaché d’administration centrale, consultant en recrutement.

      MULTIMEDIA : webmaster, développeur multimédia, chef de projet informatique, ingénieur commercial, technicien/ingénieur réseau, consultant internet, infographiste.

      http://laurentpendarias.com/2011/09/que-faire-avec-un-diplome-de-philosophe

      exemple 2007 :

      Il faut insister encore sur le fait que la philosophie a réussi sa conversion à l’économie, qu’elle est donc reconnue aujourd’hui comme une activité professionnelle à part entière. Il n’y a plus de raison en effet de douter de sa capacité à créer des richesses et à prendre part au monde des affaires. Les nouvelles contraintes de la professionnalisation lui ont permis d’augmenter rapidement ses parts de marché et d’entrer en concurrence, dans certains secteurs de pointe, avec des disciplines très compétitives. En s’ouvrant à l’entreprise, aux médias et à la recherche (publique et privée), elle a par ailleurs bénéficié d’une formidable diversification de son champ d’application.

      5Si les philosophes de métier, quand bien même ils disposent de solides portefeuilles de compétences, peinent encore à s’imposer sur le marché du travail, c’est seulement du fait de leur grand nombre au sortir des Universités. Mais on peut d’ores et déjà miser sur une accélération de tendance et, forts de leur popularité auprès des décideurs, la proportion de philosophes contraints de prospecter dans d’autres secteurs devrait, d’ici peu, commencer à décroître — d’autant plus qu’on sollicite à présent leur expertise dans des domaines très attractifs comme les nouvelles technologies ou la gestion des organisations. Ce qui exige en échange qu’ils soient en mesure de vendre leur savoir-faire auprès des cabinets de recrutement.

      https://journals.openedition.org/leportique/1393

      exemple 2004 - la revue l’étudiant conseil les RH
      https://www.youscribe.com/BookReader/Index/434406/?documentId=405041

      –—

      Ici un site de phallosophesse tendance lacano-escroc - branche hyper compatible avec le capitalisme dans sa tournure la plus rapace.
      Et donc cet escroqueuse fait de la didactique en entreprise comme Lacan et Freud en faisaient en leur temps dans le show-biz en oubliant pas de se faire payer en espèces.

      http://www.educ-revues.fr/diotime/affichagedocument.aspx?iddoc=32842

      Mon expérience de la consultation philosophique en entreprise

      Eugénie Vegleris, consultante en philosophie dans les entreprises

      Tout ce que je vous dirai s’inspire de mon expérience1. Cette expérience a douze ans et s’est construite au fur et à mesure de mes interventions, et surtout de mes interventions en entreprise. Je suis intervenue, en effet, dans des entreprises très différentes et y ai accompli des missions différentes. Quelques noms connus d’entreprises privées :

      Adidas, entreprise de vêtement de sport.
      Guilbert, entreprise de distribution de matériel de bureau.
      Lilly, entreprise pharmaceutique (qui a perdu l’exclusivité du prosak...).
      Thales, entreprise d’équipements électroniques.
      Thomson, entreprise d’équipements multimedia.
      France Telecom, entreprise française des communications (téléphone fixe, téléphone mobile, Internet).
      Groupe ex Printemps, Pinault, Redoute, entreprises de grande distribution - FNAC - et entreprises de distribution de produits de luxe - Gucci. Le Printemps vient d’être vendu à l’entreprise italienne Rinascente.
      Schneider Electric et Hager Group,entreprises de systèmes électriques et électroniques pour l’équipement des bâtiments.
      La Mondiale, entreprise d’assurances et retraites.
      MACSF, entreprise d’assurance secteur médical.
      Caisses Régionales d’Assurance Maladie (entreprises de sécurité sociale de base).
      Crédit Commercial et Industriel et Caisse Nationale des Dépôts, entreprises bancaires.

      Mais j’interviens également auprès de diverses associations, entre autres :

      La Papothèque, lieu d’accueil de parents et d’enfants dans un environnement urbain défavorisé.
      L’Institut Supérieur de Communication et de Management Médical, lieu de formation des médecins hospitaliers.
      L’Académie de Strasbourg, formation continue des acteurs de l’insertion sociale.

      Avant de parler de ma pratique de la consultation en entreprise, je voudrais dire quelques mots sur l’histoire de la consultation philosophique.

      En 2007 cette didacticienne prétend faire de la « philosophie d’entreprise » depuis 12 ans, ca nous renvoie en 1995.

      Hegel faisait deja de la philosophie d’entreprise en légitimant l’esclavage avec sa dialectique inepte du maitre et de l’esclave. Dialectique idéal pour faire pleuré sur les pauvres dominant·es qui sont besoin des dominé·es.

  • Batailles commerciales pour éclairer l’#Afrique, par Aurélien Bernier (Le Monde diplomatique, février 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/BERNIER/58354

    Derrière les discours généreux...
    Passée relativement inaperçue lors de la #COP21, qui s’est tenue fin 2015, l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (IAER) rassemble les cinquante-quatre pays du continent. L’objectif affiché par cette coalition, pilotée par l’Union africaine, est « d’atteindre au moins 10 gigawatts [GW] de capacité nouvelle et additionnelle de production d’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables d’ici à 2020, et de mobiliser le potentiel africain pour produire au moins 300 GW d’ici à 2030 ». Cela reviendrait à multiplier par près de dix la production actuelle d’énergie renouvelable (cette augmentation devant contribuer à 50 % de la croissance totale de la production d’ici à 2040). Et à augmenter, sans recourir aux énergies fossiles, le taux d’électrification du continent (lire « Alimenter l’Europe ? »).

    Le Japon, l’Union européenne et huit pays occidentaux (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède) ont promis de consacrer 9,4 milliards d’euros d’ici à 2020 au financement de l’Initiative, dont 3 milliards d’euros annoncés par Paris. En dépit de la provenance des fonds, le cadre fondateur de l’#IAER précise que les pays du continent doivent pouvoir choisir les projets financés et en maîtriser la mise en œuvre ; les entreprises africaines doivent être sollicitées en priorité. L’Initiative est dirigée par un conseil d’administration composé de hauts fonctionnaires majoritairement désignés par les États africains.

    Pourtant, au mois de mars 2017, le professeur Youba Sokona, vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (#GIEC/#IPCC) chargé de l’unité « projets » de l’IAER, démissionne avec fracas. Le scientifique malien estime que les financeurs ont « mis sur pied une stratégie pour imposer aux Africains des projets automatiquement sélectionnés par les Européens ». Et de citer la première vague de dix-neuf dossiers validés malgré les réserves émises par des membres africains du conseil d’administration de l’Initiative. En parallèle, près de deux cents associations africaines signent une lettre ouverte intitulée « Stop au détournement de l’IAER par l’Europe ». Elles accusent plusieurs pays européens, et particulièrement la France, d’imposer des projets favorisant les intérêts directs de leurs multinationales de l’énergie et de leurs bureaux d’études. Dans un rapport présenté le 20 septembre 2016, Mme Ségolène Royal, alors ministre de l’environnement et présidente de la COP21, n’avait-elle pas identifié 240 projets et programmes dans diverses filières : hydraulique, géothermie, solaire, éolien (1) ?

    Pourquoi tant d’initiatives juxtaposées ? Toutes partagent ce constat : la sous-alimentation de l’Afrique en électricité entrave son développement (lire « Des pénuries incessantes »). Elles affichent toutes les mêmes images d’enfants dont le sourire est éclairé par une ampoule électrique. Elles proposent toutes plus ou moins les mêmes outils : des enceintes pour des discussions d’affaires, des fonds d’investissement ou de garantie, des prêts, des expertises… Et surtout, elles insistent toutes sur l’importance cruciale des partenariats public-privé.

    La générosité des textes fondateurs de ces plates-formes cache des intentions souvent très prosaïques. Depuis les années 1980, les pays occidentaux ouvrent leurs marchés électriques à la concurrence, provoquant une intense guerre commerciale entre les grandes entreprises du secteur. Mais les systèmes électriques du Vieux Continent et ceux de l’Amérique du Nord demeurent en surcapacité de production. Dans ces régions, les perspectives de croissance restent donc relativement faibles. Ce qui n’est pas le cas pour des marchés émergents, comme celui de l’Afrique.

    Afin de favoriser leur expansion, les compagnies étrangères bénéficient du processus de libéralisation engagé depuis près de trente ans sur le continent. Au cours du xxe siècle, la plupart des pays avaient créé des entreprises publiques disposant d’un monopole dans la production, le transport et la distribution du courant. Faute de moyens financiers suffisants, ces services nationaux sont souvent exsangues, incapables de garantir un approvisionnement de qualité. Plutôt que de les soutenir, la #Banque_mondiale, le #Fonds_monétaire_international ou encore la #BAD ont encouragé l’adoption de méthodes de gestion issues du privé et une ouverture progressive à la concurrence.

    [...]

    Bon nombre d’entreprises françaises du CAC 40 se ruent sur le secteur. En juin 2017, le Sénégal raccorde ainsi au réseau la centrale solaire de Senergy, à 130 kilomètres au nord de Dakar. Il s’agit du plus gros projet de ce type en Afrique de l’Ouest. Aux côtés du fonds souverain sénégalais Fonsis, les propriétaires de la centrale sont le fonds d’investissement français Meridiam et le constructeur Solairedirect, filiale du groupe Engie. D’autres sociétés françaises interviennent sur le chantier : Schneider Electric, qui fournit les onduleurs et les transformateurs, Eiffage ou encore Vinci.

    Pour rassurer les investisseurs, on peut également compter sur la finance carbone. Le protocole de #Kyoto, adopté en 1997, a posé les bases d’un système d’achat et de vente de « tonnes équivalent carbone » : les industriels qui dépassent un certain niveau d’#émission de #gaz_à_effet_de_serre doivent acheter des #droits_à_émettre ; à l’inverse, des projets peu #émetteurs se voient délivrer des crédits qu’ils peuvent vendre.

    Poussés par les institutions internationales et les entreprises privées, les pays africains adoptent des législations ad hoc permettant le développement du marché du carbone. Le carbon trading commence à se développer, et avec lui des start-up prometteuses. En 2009, un jeune Français diplômé en droit fonde la société Ecosur Afrique. Établie à l’île Maurice, elle exerce trois activités : le conseil, le développement de projets et le négoce de crédits carbone. Aujourd’hui rebaptisée Aera, la société s’est délocalisée à Paris et revendique 263 millions d’euros de crédits carbone échangés depuis sa création. Un début, puisque, selon son fondateur, « l’Afrique est un réservoir de crédits de #carbone presque inutilisé ».

    [...]

    C’est ainsi que s’explique le très controversé #barrage Grand Inga, en République démocratique du Congo (8). Dans un pays qui concentre près de 40 % des ressources hydroélectriques du continent (ce qui lui vaut le surnom de « château d’eau de l’Afrique »), il s’agit de construire un ouvrage deux fois plus imposant que le barrage chinois des Trois-Gorges, le plus grand du monde.

    La Banque mondiale, la BAD et l’Usaid contribuent aux études de faisabilité de ce projet, dont le coût varie, selon les estimations, entre 80 et 100 milliards de dollars. Le G20 l’a inclus dans sa liste des onze grands chantiers structurants pour la « communauté internationale ». Seuls 20 % de la production seraient destinés à alimenter le marché national ; le reste serait exporté. Grand Inga nécessiterait non seulement d’inonder une superficie importante de terres arables (22 000 hectares), mais aussi de construire 15 000 kilomètres de lignes à très haute tension.

    Il existe déjà des barrages dans cette région, mais les installations n’ont jamais fonctionné correctement, faute de suivi dans les investissements. Plusieurs turbines sont à l’arrêt. Deux projets sont en cours : moderniser les installations existantes et construire le gigantesque barrage de Grand Inga. Ses plus gros clients seraient les mines de la province congolaise du Katanga et celles d’Afrique du Sud, Pretoria connaissant depuis de nombreuses années de graves pénuries d’électricité. À la fin des années 1990, le gouvernement sud-africain envisage un temps la privatisation d’Eskom, l’entreprise publique de production et de distribution d’électricité. Malgré les avertissements de la direction, les autorités ne procèdent pas aux investissements nécessaires à la satisfaction d’une demande intérieure croissante. Les coupures se multiplient.

  • Emmanuel Macron, ou l’oligarchie au pouvoir (2) - Le blog de Bernard Gensane
    http://bernard-gensane.over-blog.com/2017/10/emmanuel-macron-ou-l-oligarchie-au-pouvoir-2.html

    Au diable la flexi-sécurité à la sauce danoise ! Le peuple français va plonger vers une véritable #flexi-pauvreté, un peu comme celle qu’avait connue l’Allemagne après les « réformes » du marché du travail de 2003 à 2005 qui avaient, certes, fait reculer le taux de chômage, mais qui avaient également créé treize millions de nouveaux pauvres avant de produire des millions de retraités à 1 200 euros par mois. Les lobbies financiers vont donc prendre directement le pouvoir économique, avec l’aide des grands médias, propriétés de ce que le communiste Georges Marchais appelait en son temps « le grand capital ». Economique, le projet de Macron est également civilisationnel. La République française doit devenir une start-up nation, sa vie politique étant complètement managérialisée, à l’image du développement de son parti En Marche, la formation la moins démocratique depuis l’après Deuxième Guerre mondiale. Il faudra faire vite car l’adhésion des Français au macronisme ne concerne guère plus de 10% de l’électorat. Selon un sondage Opinionway, Macron (dont la cote de popularité personnelle ne cesse de chuter depuis trois mois) n’a recueilli que 55% d’adhésion directe parmi ses électeurs, 45% l’ayant choisi comme « vote utile » pour éviter un second tour Le Pen-Fillon.

    • Lorsqu’il a pensé ses équipes de direction, son management de la France, Emmanuel Macron a joliment brouillé les cartes en s’adjoignant des personnalités du secteur public et surtout de l’entreprise privée, sans vraiment s’embarrasser de conflits d’intérêts. L’assureur et financier Gilles de Margerie a été nommé directeur de cabinet de la ministre de la Santé. Il saura « réformer » les retraites dans le bon sens et articuler le rôle de l’Assurance-maladie et des assureurs privés. Dans cette optique, le profil de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ne manque pas d’intérêt. Brillante professeur de médecine âgée de 55 ans, belle-fille de Simone Veil, elle est proche de grands laboratoires pharmaceutiques qui l’ont rémunérée. Comme par hasard, elle a décidé d’augmenter de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants. Son mari dirige l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), dont la cotutelle politique est le ministère de la Santé. Le gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe compte de nombreuses personnalités issues de ce qu’on appelle désormais la « société civile » (on disait autrefois « la population active »). Parmi elles, le très médiatisé militant écologiste et animateur de télévision Nicolas Hulot – qui avait flirté un temps avec les équipes de Jean-Luc Mélenchon avant de voter Hamon au premier tour de la Présidentielle – comme ministre de la Transition écologique et solidaire. Le ministre de l’Education nationale est Jean-Michel Blanquer, ancien directeur de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), première école de commerce française à s’associer aux grandes entreprises pour créer des chaires d’entreprise. Le jeune entrepreneur Mounir Mahjoubi (exemple remarquable de l’intégration réussie d’un immigré de deuxième génération) est nommé secrétaire d’Etat chargé du numérique. Il a rejoint le mouvement de Macron en janvier 2017 après avoir été proche de Ségolène Royal puis de François Hollande. Antoine Foucher symbolise, à lui seul, la pénétration du ministère du Travail par les patrons : il fut directeur général adjoint du Medef, avant de rejoindre Schneider Electric. Il est désormais directeur de cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Il lui reviendra la tâche de piloter les contre-réformes hostiles aux travailleurs. Muriel Pénicaud, fut elle-même directrice des ressources humaines de Danone puis de Dassault Systèmes. Chez Danone, elle organisa, malgré des bénéfices pour l’entreprise de près de deux milliards d’euros, un licenciement massif qui fit grimper le cours de ses propres stock-options. Dans les milieux patronaux et syndicaux, elle est connue comme une spécialiste du lean management, la gestion sans graisse, au plus juste, qui vise à accroître les marges au détriment de l’emploi et des conditions de travail.

      Macron rime avec clarification

      Quoi qu’il lui arrive, Macron aura été très utile à la France. En précipitant la fin d’un parti socialiste acquis depuis des décennies aux lois d’airain du capitalisme financiarisé, il aura opéré une vraie clarification du spectre politique français. Il aura ouvert, peut-être pas un boulevard, mais en tout cas une belle avenue à la gauche de gauche : la France insoumise, les communistes, et tous ceux pour qui le combat écologique est forcément articulé à une vraie transformation économique et sociale. Et il aura offert la preuve que les banques dirigent effectivement le pays, sans la caution, sans l’intermédiaire, des deux grandes formations politiques traditionnelles.

  • Le solaire sort de l’ombre

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/01/30/le-solaire-sort-de-l-ombre_5071456_3234.html

    Chute des prix des panneaux solaires, afflux massif de capitaux et contraintes environnementales poussent les producteurs d’électricité, les industriels et de plus en plus de pays à jouer massivement la carte du soleil. La Chine fait pour le moment la course en tête.

    Sans bruit, le monde vient d’entrer dans une nouvelle ère énergétique, celle du solaire. Le photovoltaïque n’est plus une lubie d’écologiste. Face à la pollution du charbon et à l’envolée des coûts du nucléaire, investisseurs et industriels jouent désormais ouvertement et massivement la carte du soleil.

    En 2015, pour la première fois, les nouvelles capacités de production à partir des énergies renouvelables (hors grands barrages) ont représenté 53,6 % de l’ensemble des nouveaux moyens de production raccordés aux réseaux, indique le 10e rapport annuel du Programme des Nations unies pour l’environnement publié en mars 2016 : 62 gigawatts (GW) d’éolien et 56 GW de solaire.

    265,8 milliards de dollars

    Les capitaux mobilisés ont battu un nouveau record, à 265,8 milliards de dollars (247,5 milliards d’euros). On y investit désormais deux fois plus que dans les énergies fossiles (130 milliards) et le potentiel du solaire y est beaucoup plus important que celui des autres énergies renouvelables.



    « L’année 2016 marquera un point de bascule », assure Thierry Lepercq, directeur général adjoint d’Engie chargé de l’innovation et de la recherche. « Retenez trois chiffres : 70 gigawatts, la capacité solaire additionnelle en 2016 [après 50 GW en 2015], plus que l’éolien ; 26 dollars, le prix d’un mégawattheure du photovoltaïque sur un projet de 1 milliard de dollars à Abou Dhabi ; et zéro, le prix de l’électricité à certains moments au Chili. »

    Pourquoi les centrales solaires photovoltaïques sont-elles devenues compétitives dans de nombreux pays et se développent sans les subventions massives reçues en Europe au début de leur déploiement ? Le phénomène doit beaucoup à la domination chinoise sur les équipements. Un mal pour un bien. Si elle a tué une partie de l’industrie occidentale, notamment allemande, elle a provoqué une chute des prix spectaculaire.



    « Dans les usines, l’automatisation a fortement réduit le taux de casse, explique Antoine Cahuzac, directeur général d’EDF Energies nouvelles. De plus, tous les fabricants innovent et produisent des cellules plus efficaces. Ils ont aussi augmenté leur durée de vie, qui peut atteindre trente-cinq ans contre vingt-cinq il y a cinq ans grâce à une plus grande fiabilité des matériaux. » Les panneaux sont devenus un produit de base fabriqué en grande quantité, comme les écrans plats de téléviseur.

    Surcapacités et prix tirés vers le bas

    Les renouvelables sont ainsi passées « du statut de niche au statut de solution préférée », assurait récemment Adnan Amin, directeur de l’Agence internationale des énergies renouvelables, basée à Abou Dhabi, en présentant son dernier rapport. « Les panneaux solaires en sont le meilleur exemple, souligne ce document. Leur coût a baissé de moitié depuis 2010 et devrait baisser encore de 60 % dans les dix prochaines années. »

    Un phénomène plus conjoncturel s’est ajouté à cette tendance : la concurrence des producteurs de panneaux, qui a créé des surcapacités mondiales et tiré les prix vers le bas. M. Cahuzac s’attend, une fois ces stocks écoulés, à une remontée « marginale » des prix. Dans ce secteur très cyclique, la consolidation va se poursuivre et les nouvelles capacités installées devraient stagner en 2017 au niveau de 2016, prévoit le patron du chinois Trina Solar, premier fabricant mondial de panneaux, dans un entretien à l’agence Bloomberg.



    Un signe qui ne trompe pas sur la maturité de cette énergie : les tarifs de rachat pour soutenir la filière sont remplacés, partout dans le monde, par des appels d’offres. Début 2016, 64 pays en avaient lancés dans le solaire (et l’éolien), « suscitant des offres historiquement basses (prix modiques, volumes élevés) dans les pays émergents », note le réseau international REN21. « Nous faisons du solaire photovoltaïque à 30 dollars le MWh au Mexique », note M. Lepercq.
    On en est encore loin en France, mais les prix baissent aussi. Pour les centrales au sol, moins coûteuses que sur le bâti, le prix a été divisé par six entre 2007 et 2014, où il était encore dans une fourchette de 74 euros à 135 euros par MWh, note l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui escompte une nouvelle baisse de 35 % à l’horizon 2025.

    Les émergents en pointe

    L’Europe n’est pas le continent au potentiel le plus prometteur, même si l’Allemagne est un pays pionnier. Trois pays ont encore fourni en 2015 la majorité des capacités additionnelles : La Chine, le Japon et les Etats-Unis. Mais le boum est planétaire, particulièrement dans les pays émergents qui conjuguent fort ensoleillement, croissance soutenue de la demande d’électricité et cadre réglementaire sécurisé pour les investisseurs. « Cette révolution sert leur développement. Ils peuvent valoriser leur potentiel, et cela les affranchit de leur dépendance énergétique », se félicite Isabelle Kocher, directrice générale d’Engie, qui affiche notamment de grandes ambitions en Afrique.



    La Chine reste une locomotive. Le solaire y enregistrera un doublement de ses capacités entre 2015 et 2020 pour atteindre 110 GW, selon l’Agence nationale de l’énergie. Et si elle est désormais électrifiée à 100 %, c’est grâce au solaire domestique (hors réseau). L’Arabie saoudite a défini un vaste plan en faveur des énergies renouvelables et le fonds souverain d’Abou Dhabi y investit depuis la fin des années 2000, dans la production de panneaux, les centrales et la recherche. Au Chili, privé de toute ressource fossile, le solaire pèse déjà 4 % du « mix » énergétique alors qu’il en était absent en 2012. Y compris pour alimenter des utilisateurs d’électricité aussi gourmands que les mines de cuivre.


    Le solaire domestique a séduit le Bangladesh et les mini-réseaux se développent en Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda…) pour les villages enclavés. L’Inde prévoit un ambitieux plan de 100 GW de solaire d’ici à 2022. A l’initiative de son premier ministre, Narendra Modi, une « alliance internationale » en faveur de cette énergie a été créée fin 2015, en marge de la COP21, à Paris. Les 121 pays qu’elle rassemble s’engagent à assurer des transferts de technologies et à faciliter les financements dans tous les pays à fort potentiel solaire.

    Les électriciens convertis

    Résultat de ce changement d’échelle, toutes les grandes compagnies européennes d’électricité ont pris le virage du solaire, du français Engie à l’italien Enel. Jusqu’au géant EDF, dont l’ADN nucléaire est en train de se modifier. Et toutes les grandes entreprises mondiales se tournent vers l’énergie solaire pour leur propre consommation, de la grande distribution Walmart, Procter & Gamble ou Ikea à Google pour refroidir ses énormes centres de données…

    Certains pétroliers eux-mêmes croient aux vertus du solaire. Aurait-on imaginé, il y a quelques années, que le patron de Total intervienne dans un cénacle des énergies vertes ? Patrick Pouyanné expliquera, lors du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables réuni à Paris le 31 janvier, pourquoi et comment il entend se développer dans l’électricité solaire après les rachats du fabricant californien de panneaux SunPower en 2011 et du fabricant français de batteries Saft en 2016.

    Bien que le solaire ne représente encore que 1,5 % des capacités de production électrique installées, le « mix électrique mondial » encore dominé par les énergies fossiles est en train de se redessiner. Mme Kocher estime qu’en 2050, la moitié de l’électricité pourra être produite par des énergies renouvelables décentralisées, surtout le solaire, l’autre moitié sortant des grandes centrales traditionnelles.
    Et quand on dresse le bilan carbone du solaire, il est positif. Grâce à l’énergie propre et renouvelable que produisent depuis 1975 les panneaux solaires, ils auront compensé d’ici à 2018 les gaz à effet de serre émis pour les produire, révèle une étude néerlandaise (université d’Utrecht) publiée fin 2016 dans le journal en ligne Nature Communications.

    L’atome « ne répond pas aux mêmes besoins »

    En quarante ans, le nombre de panneaux solaires est passé de 10 000 à 1 milliard. Avec une durée de vie moyenne de trente ans, une ferme solaire remboursera « plusieurs fois » l’énergie nécessaire à la fabrication de ses équipements. Désormais, à chaque doublement de capacités solaires installées, l’énergie nécessaire pour produire les panneaux baisse de 12 % à 13 % et les gaz à effet de serre émis de 17 % à 24 %, ont calculé ses auteurs.

    Et si le solaire rendait le nucléaire obsolète à un horizon pas si lointain, sachant que le charbon est condamné à plus ou moins longue échéance ? L’envolée des coûts de construction des réacteurs pèse sur le prix du MWh produit : 109 euros pour les EPR anglais d’EDF. Tout un symbole, quarante entreprises ont déposé une demande auprès des autorités ukrainiennes pour construire 2 GW de panneaux solaires… à l’intérieur de la zone d’exclusion radioactive entourant la centrale de Tchernobyl, où eut lieu en 1986 la pire catastrophe de l’histoire du nucléaire civil.

    « Jusqu’à présent, le nucléaire était le seul moyen de produire une électricité compétitive et décarbonée à grande échelle ; ce n’est plus le cas, analyse Mme Kocher. Le nouveau nucléaire a un espace de développement plus restreint qu’avant. » Mais il est impossible de comparer deux énergies, l’une intermittente tant qu’elle n’est pas stockéee dans de puissantes batteries, l’autre mobilisable en permanence : un MW de solaire ne vaut pas un MW de nucléaire. Et M. Cahuzac voit au contraire un avenir à l’atome, qui « ne répond pas aux mêmes besoins ». Un réacteur fournit une énorme quantité d’électricité vingt-quatre heures sur vingt-quatre et l’on peut faire évoluer sa puissance en moins d’une heure, plaide-t-il.

    Il n’en reste pas moins que les énergies renouvelables s’imposent peu à peu comme une référence pour comparer les prix. Patron du nouveau nucléaire chez EDF, Xavier Ursat reconnaît qu’il faudra que l’« EPR nouveau modèle » en préparation chez EDF-Areva soit compétitif (autour de 5 milliards d’euros). Et même « qu’il coûte moins cher en euros par kilowattheure que la moins chère des énergies renouvelables installée au même endroit ».

    Donald Trump, fervent défenseur du charbon

    On n’en est pas encore là. Mais pour avoir une véritable estimation de la compétitivité du solaire (et des renouvelables en général), il faudrait supprimer toutes les subventions, qui sont beaucoup plus importantes en faveur des énergies fossiles.

    Reste une menace qui plane, aux Etats-Unis, sur ces brillantes perspectives : l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, fervent défenseur du charbon, du pétrole et du gaz. Le 10 janvier, 640 entreprises dont des multinationales comme Intel, Johnson & Johnson, Hewlett-Packard, Levi Strauss, Nike, Ikea, Adidas, Danone, Schneider Electric ou L’Oréal, ont adressé une mise en garde au nouveau président : « Echouer à construire une économie bas carbone mettrait en danger la prospérité américaine », écrivent-ils en réitérant leur soutien à l’accord de Paris. Un investisseur aussi avisé que Bill Gates vient d’annoncer la création d’un fonds de 1 milliard de dollars chargé d’investir dans la recherche sur l’énergie et la limitation des émissions de carbone.

    En quittant ses fonctions, Barack Obama soulignait, à l’adresse de son successeur, que « le secteur solaire emploie désormais plus d’Américains que les mines de charbon dans des emplois mieux payés que la moyenne et qui ne peuvent être délocalisés ». Au niveau mondial, il fait travailler 2,7 millions de personnes, sur un total de 8,1 million dans les énergies renouvelables.

    Soutenu par l’entrée en force du numérique dans le monde de l’énergie, le solaire est au cœur d’une « révolution » et le premier maillon d’une chaîne de valeur (stockage d’électricité, réseaux intelligents, Internet des objets de la maison, mobilité électrique, hydrogène…) qui , selon M. Lepercq, apportera « beaucoup plus d’énergie, beaucoup moins chère et pour beaucoup plus d’usages ».

  • Alisa Chevtchenko, pirate russe ou victime d’une erreur judiciaire ?

    http://www.lemonde.fr/international/article/2017/01/07/alisa-chevtchenko-pirate-russe-ou-victime-d-une-erreur-judiciaire_5059206_32

    Placée sur la liste noire du Trésor américain et visée par des sanctions, la jeune informaticienne russe clame son innocence.

    Le 30 décembre 2016 à 8 h 09, heure d’Europe centrale, Alisa Chevtchenko, une informaticienne russe de 31 ans, lance sur Twitter un message effaré : « A mon réveil, je trouve des tonnes de questions de médias à propos d’une liste dont je n’ai rien à foutre, et dont je n’ai jamais entendu parler. J’ai l’impression que je ne vais pas coder aujourd’hui… » Deux heures et demie plus tard, elle semble avoir compris ce qui lui arrive : « Pardonnez mon silence, j’essaie de comprendre comment ma petite société toute simple (qui, en plus, est fermée depuis longtemps), a pu apparaître sur la même liste que le FSB [les services de sécurité russes] et des terroristes internationaux. »

    Alisa Chevtchenko est la fondatrice de Zor Security, une start-up de sécurité informatique basée à Moscou, qui, selon elle, a cessé ses activités il y a plusieurs années. Jusqu’au 29 décembre, Alisa Chevtchenko était reconnue dans son milieu professionnel pour la qualité de son travail en sécurité informatique, et remarquée sur Internet pour sa personnalité originale – à la fois rebelle et branchée, businesswoman élégante et « geekette » à l’humour corrosif.
    Désormais, elle est célèbre dans le monde entier, car elle est accusée par les Etats-Unis d’avoir participé au piratage des serveurs du Parti démocrate américain, dont le contenu a été publié sur Internet dans le but d’interférer avec le processus électoral, et peut-être de déstabiliser la candidate démocrate à l’élection présidentielle, Hillary Clinton. Plus précisément, Zor Security est accusée d’avoir fourni aux agences d’Etat russes une « assistance technique en matière de recherche-développement ».

    « Père Noël vicieux »

    Sur la liste officielle des coupables, publiée le 29 décembre par la Maison Blanche, Zor Security se retrouve ainsi aux côtés du GRU (la direction générale du renseignement de l’armée russe) et de quatre de ses dirigeants, du FSB, de deux organismes de recherche informatique de Moscou et Saint-Pétersbourg – plus deux hackeurs de droit commun, accusés d’avoir escroqué des banques, des agences publiques et des sites marchands « pour leur profit personnel ».

    La « geekette » à l’humour corrosif est accusée d’avoir participé au piratage des serveurs du Parti démocrate

    Le même jour, le président Obama a amendé un décret datant d’avril 2015 autorisant à punir les auteurs étrangers de cyberattaques, afin d’y ajouter un article sur mesure, permettant de sanctionner toute personne ayant directement ou indirectement « falsifié, altéré ou détourné des informations dans le but d’interférer avec les processus ou les institutions électoraux ou de les affaiblir ». Zor Security est à nouveau citée, et ajoutée à la longue liste des ennemis des Etats-Unis, susceptibles d’être sanctionnés à tout moment de diverses façons : interdiction de venir aux Etats-Unis, gel ou saisie de leurs avoirs à portée des autorités américaines, interruption de toute relation avec des citoyens, organismes ou entreprises américains… De son côté, le département du Trésor confirme l’inscription de Zor Security sur sa liste noire, en précisant que la société est également connue sous les noms « Esage Labs » et « Tsor Security ».

    Alisa Chevtchenko affirme qu’elle tombe des nues, qu’elle n’est au courant de rien et qu’elle est victime d’une erreur judiciaire dans une affaire qui la dépasse complètement. Jour et nuit, elle s’exprime en anglais sur Twitter, en passant par tous les stades – déni, frayeur, colère, dérision : « Un garçon de bureau du Trésor américain a tapé “cyber” sur Google pendant que les analystes du renseignement étaient en vacances de Noël » ; « Au plus profond de la nuit de Noël, un Père Noël vicieux a piraté l’ordinateur d’Obama et a jeté des noms russes au hasard dans ses documents ».

    Elle s’insurge aussi contre les médias américains qui la déclarent coupable sans avoir fait de contre-enquête. Puis elle lance des appels au secours : « J’apprécierais les conseils de quelqu’un qui connaîtrait le fonctionnement interne de ce système, ou qui s’est trouvé dans une situation similaire… » Elle modifie son profil pour ajouter la mention : « Je ne suis pas une espionne russe ».

    Victime innocente ou comédienne de talent ? Une chose semble sûre : Alisa Chevtchenko maîtrise parfaitement les « techniques offensives » inventées par les hackeurs, car son travail consiste à tester les défenses des systèmes informatiques de ses clients, afin d’en détecter les failles et d’y remédier. Sur ses pages personnelles, elle se décrit comme une « ch1x0r » (« fille » en Leet speak, un langage ludique pratiqué par les geeks extrêmes), « amoureuse de l’ingénierie à rebours, de l’analyse des virus, du contournement d’antivirus, des tests de pénétration, des cyberautopsies… » Ailleurs, elle se présente comme « un être humain un peu marginal », une autodidacte qui fut une femme d’affaires, et qui le redeviendra peut-être.

    Dans le passé, elle a participé à des conférences en Russie, en Angleterre, au Canada, et publié des articles techniques dans des revues professionnelles internationales. Elle s’enorgueillit d’avoir créé à Moscou un « hackerspace » baptisé Neuron. En 2014, l’édition russe du magazine américain Forbes publie un portrait flatteur de cette jeune entrepreneuse ambitieuse. En 2015, le département américain de la sécurité intérieure (Department of Homeland Security, DHS) note avec satisfaction qu’en partenariat avec la société informatique Positive Technologies, basée à Boston, « l’experte indépendante Alisa Chevtchenko » a découvert des vulnérabilités dans des logiciels de la société française Schneider Electric, ce qui a permis de trouver rapidement des parades.

    Approximations

    En dehors de la sphère professionnelle, Alisa Chevtchenko est active sur les réseaux sociaux comme Instagram, où elle se montre dans des tenues élégantes. Le compte Facebook ouvert à son nom est plus énigmatique. Elle y est présentée comme « inspectrice qualité pour Facebook », et indique qu’elle aurait étudié à New York dans une institution baptisée Illuminati, travaillé pour une agence de mannequins au Chili, puis vécu à Londres.

    Pour organiser sa défense, Alisa Chevtchenko rassemble des textes rédigés par des confrères américains, qui doutent de la véracité des accusations de leur gouvernement contre la Russie, ou qui s’interrogent sur le manque de preuves. Les critiques se concentrent sur un nouveau document publié conjointement par le FBI et le DHS, intitulé « Cyberactivité russe malveillante » et affublé du nom de code « Grizzly Steppe » pour lui donner un parfum slave. Grizzly Steppe se présente comme un rapport technique visant à décrire « les outils et infrastructures utilisés par les services de renseignement civils et militaires russes pour compromettre et exploiter les réseaux et serveurs associés à l’élection américaine et à une série d’organismes américains publics, politiques et privés ».

    En fait, selon les experts américains repris par Alisa Chevtchenko, ce document ne prouve rien, il est mal conçu, bourré d’erreurs et d’approximations, et semble avoir été rédigé dans la précipitation par des amateurs. Les adresses IP présentées comme étant celles des pirates russes mèneraient souvent vers des serveurs anonymes utilisables par n’importe qui ; les « groupes de menace » présentés comme des bandes de hackeurs ne seraient en fait que des catégories de logiciels constituées a posteriori par les concepteurs d’antivirus ; les noms des opérations de piratage auraient été inventés par des sociétés de sécurité américaines à des fins de marketing…

    Le cas particulier d’Alisa Chevtchenko renforce les convictions des opposants américains à la thèse de la culpabilité russe, une coalition très hétéroclite et sans doute éphémère : des partisans de Donald Trump qui refusent de voir sa victoire souillée, des militants gauchistes ou libertaires prompts à mettre en doute la parole du FBI et de la CIA, des pacifistes craignant un retour de la guerre froide, d’anciens responsables des services de renseignement devenus lanceurs d’alerte, des proches de WikiLeaks (Julian Assange affirme que les documents dévoilés pendant la campagne ne lui ont pas été donnés par les Russes) et aussi des soutiens de Bernie Sanders, candidat malheureux à la primaire démocrate, qui n’ont toujours pas digéré la façon dont l’appareil du parti avait biaisé la compétition en faveur d’Hillary Clinton.

    Désormais, Alisa Chevtchenko affirme qu’elle reçoit des Etats-Unis de nombreux messages de soutien et même… des offres d’emploi.

    • Beaucoup d’autres infos dans l’article du Guardian et quelques réactions

      Young Russian denies she aided election hackers : ‘I never work with douchebags’ | World news | The Guardian
      https://www.theguardian.com/world/2017/jan/06/russian-hacker-putin-election-alisa-shevchenko

      The former NSA contractor-turned-whistleblower Edward Snowden, who currently lives in Russia, wrote on Twitter: “Few techs doubt that Russians could have a hand in hacks, but public policy requires public evidence.

      Brian Bartholomew, of Kaspersky Lab’s US office in Massachusetts, said the biggest clue was an in-house piece of software called XAgent, which he had never seen elsewhere.

      Assange said it could have been a 14-year-old hacker – if you look at the collective operations of this group, there’s no way a 14-year-old has this much money, time and effort to conduct all of these operations together,” he said.

      Of the entities on the sanctions list, including Shevchenko’s company, Bartholomew said: “There’s probably a good reason that those names were put in the document.

      Aitel said he had no doubt Russian intelligence was behind the hack and said authorities would certainly use third-party contractors for operations, but he added that it was problematic to sanction individuals without releasing evidence. “No matter what she did technically, she’s not a policy maker. It doesn’t make much sense to sanction individuals on the basis that ‘we know something secret so we’re going to sanction you’.

      Only Shevchenko’s company – rather than Shevchenko personally – is on the US treasury’s list of specially designated nationals (SDNs), which are subject to an asset freeze in any dealings with US persons or the US financial system.

    • Esage | SOLDIERX.COM
      https://www.soldierx.com/hdb/Esage

      Esage
      IRL Name: Alisa Shevchenko

      Biography:
      Alisa “Esage” Shevchenko is a security ch1x0r who loves reverse engineering, malware analysis, antivirus bypassing, penetration testing, cyber forensics, black-box software and hardware security auditing. Alisa spoke at security conferences like RusCrypto 2009, RECon 2011, InfoSecurity 2012, and ZeroNights 2012; published her works in such magazines as InfoSecurity Russia, (IN)Secure, Hakin9, VirusBulletin, and No Bunkum. She has been running her own company Esage Lab since 2009; co-founded Neuron, a hackspace in Moscow.

      Facts
      She discovered a few remote code execution bugs in Microsoft products: CVE-2014-4060, CVE-2014-4118, ZDI-15-052, etc.

    • Forbes du 30/12/16

      Meet The Russian Hacker Claiming She’s A Scapegoat In The U.S. Election Spy Storm
      http://www.forbes.com/sites/thomasbrewster/2016/12/30/alisa-esage-shevchenko-us-election-hack-russia-sanctions/#4b70f4e31bb0

      Meanwhile, experts have noted other weaknesses in the U.S. response, in particular in the brief technical report released yesterday by the Department of Homeland Security (DHS) and the FBI. The agencies outlined the hacker techniques of “Russian civilian and military intelligence Services (RIS) to compromise and exploit networks and endpoints associated with the U.S. election.

      But Rob Lee, a former U.S. cyber intelligence officer, noted “the finer details are confusing.” “Some relate to the APT28 and APT29 campaigns mentioned for the DNC hack but there are lots of other indicators of random Russian based intrusions and campaigns… The data set is not even majorly focused on the election,” he said.

      More troubling is that the report from the FBI-DHS looks rushed and as if too many non-technical people were involved in the review. As an example, in the campaign names for RIS activity they not only list campaign names like APT28 but also malware names like BlackEnergy v3 and HAVEX and classification of capabilities such as Powershell Backdoor. What they’ve in essence done is say that these are the names we know RIS by and then reported out things that aren’t names of groups at all. It’s an odd mixing and ultimately would be a #rookie_move in the private sector.

  • Des datacenters sous surveillance ?

    http://www.liberation.fr/futurs/2016/12/13/des-datacenters-sous-surveillance_1534967

    En septembre, le magazine télévisé allemand « Fakt » révélait que l’Américain Netbotz, leader mondial de la surveillance des datacenters, avait été doté d’une « porte dérobée ». Le français Schneider Electric, aujourd’hui propriétaire de Netbotz, assure avoir mené un « audit interne », mais bien des questions restent en suspens.

    en lien avec https://seenthis.net/messages/528714

  • L’incroyable histoire de Netbotz, la machine à espionner de la NSA
    http://www.slate.fr/story/123971/la-porte-derobee-des-datacenters

    Le leader mondial des systèmes de vidéosurveillance des datacenters, racheté en 2007 par Schneider Electric, poids lourds du CAC 40, était doté d’une porte dérobée permettant au renseignement militaire américain d’espionner ses clients. En 2004, un informateur attirait l’attention du BND (l’équivalent allemand de la DGSE) au sujet d’une entreprise américaine qui cherchait à vendre à tout prix à de nombreux clients allemands, administrations publiques et sociétés privées ayant pour point commun de travailler (...)

    #NSA #CCTV #surveillance #vidéo-surveillance #Netbotz #BND

  • Le data center le plus vert du monde
    http://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/20141008trib088bf8509/le-data-center-le-plus-vert-du-monde.html


    Véritable bunker creusé dans la montagne, ultrasécurisé, le site de l’île de Rennesoy abrite un méga-data center conçu par les équipes de Schneider Electric. (Crédits : DR)

    En Norvège, un ancien entrepôt de munitions de l’Otan a été reconverti en centre de données ultra-sécurisé et écologique, grâce à l’eau du fjord refroidissant les salles de serveurs informatiques. Un lieu hors normes, qui sert de vitrine technologique à Schneider Electric.

    Apparemment, c’est vert, parce que c’est l’eau qui est chauffée directement, mais impossible d’en savoir plus, le reste est derrière #paywall,…

  • « Nous n’avons plus besoin de bâtiments numériques mais de bâtiments obéissants » - L’Atelier
    http://www.atelier.net/trends/articles/semaine-digitale-de-bordeaux-avons-plus-besoin-de-batiments-numeriques-de-b

    Pour Jérôme Degrysse, directeur stratégie de Schneider Electric, le numérique n’est qu’un outil dans la gestion des bâtiments intelligents. Il reste à en inventer le modèle social pour les utilisateurs. Tags : fing internetactu internetactu2net #citelabo #villelegere (...)

    #villeintelligente

  • L’exploitation aggravée des travailleurs handicapés
    http://www.lutte-ouvriere.org/en-regions/aquitaine/breves/article/l-exploitation-aggravee-des

    A Libourne, l’ESAT emploie 115 travailleurs handicapés. Ceux qui travaillent pour le compte de Schneider Electric ont appris que le nombre de pièces que la direction exigeait d’eux était doublé, le tout sans embauches, ni augmentations de salaires (les salaires sont de 4 euros de l’heure).

  • Voyage d’Ayrault à Berlin les 15 -16 novembre 2012 « Neuhausen Café

    "Nous assistons ensuite à la rencontre du Premier ministre avec quelques représentants d’entreprises françaises telles que GdFSuez, Sanofi, Cap Gemini, Vinci, Schneider Electric etc. Il est question de dialogue social, de formation, d’enseignement des langues, de flexibilité et du rapport du salarié avec son entreprise, de l’esprit d’entreprise. Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve ont ensuite un déjeuner de travail avec des responsables des syndicats allemands."

    http://claudinelepage.eu/?p=9132

  • Voyage à Berlin 15 -16 novembre 2012 « Neuhausen Café

    Nous assistons ensuite à la rencontre du Premier ministre avec quelques représentants d’entreprises françaises telles que GdFSuez, Sanofi, Cap Gemini, Vinci, Schneider Electric etc. Il est question de dialogue social, de formation, d’enseignement des langues, de flexibilité et du rapport du salarié avec son entreprise, de l’esprit d’entreprise. Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve ont ensuite un déjeuner de travail avec des responsables des syndicats allemands.

    http://claudinelepage.eu/?p=9132