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  • « Ubérisation », taxi et capitalisme | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/uberisation-taxi-et-capitalisme-629816

    Jeudi, 5 Janvier, 2017

    Une tribune de Jean-Marc Domart, retraité CGT, ancien secrétaire de la Chambre Syndicale des Cochers-Chauffeurs (CGT-Taxis Paris), de 1993 à 2003.

    La question du salaire et de la protection sociale du salarié est, depuis qu’existe le salariat, le point d’achoppement entre l’employé qui rend le service rémunéré et l’employeur qui y a recours, le bénéfice pour ce dernier étant d’autant plus important que la rémunération du premier est faible. La plus-value, dit-on...

    Le terme d’ « ubérisation » est mis à la mode tel une « marque »(comme celui de « frigidaire » pour les réfrigérateurs) par l’apparition de cette société U.S. UBER qui « rationalise » la chose - et non seulement dans le Taxi (voir AirBNB en ce qui s’agit de l’immobilier, Deliveroo et Foodora dans le portage de repas) - par l’artifice juridique de la « mise en relation », via l’utilisation des nouvelles technologies (les « plateformes » numériques) et du camouflage qui permet au patronat de se défausser de ses responsabilités sociales, (salaire, protection sociale et fiscalité). Cependant, il ne faut pas croire que cette société soit pionnière en la matière. Car, dans le Taxi, le patronat n’a du reste jamais manqué d’imagination pour exploiter ses employés de cette manière, cela depuis plus d’un siècle, avec bien souvent, il faut l’avouer, l’assentiment des autorités officielles pour qui la délinquance en col blanc constitue un moindre mal en matière d’ordre public. Ce processus de désengagement de la puissance publique au profit du patronat est, dans ce registre, intéressant à décrire.

    Le Taxi - en termes administratifs « voiture publique de 2ème classe » -, comme ses ancêtres les fiacres à chevaux, a quand même sa spécificité, c’est que, concessionnaire d’une autorisation délivrée par la puissance publique pour son exercice sur la voie publique, les tarifs de « louage » (par la clientèle, s’entend) sont fixés par l’autorité publique et non par le patronat, ce depuis fort longtemps (18ème siècle !), ce qui fait que les préfets contrôlent en partie la rémunération, notamment si le chauffeur (autrefois cocher) ose réclamer à son passager plus qu’il n’est dû…

    De ce fait, l’employeur ne peut plus exploiter son employé que sur la part de la rémunération qu’il lui doit, à savoir sur le salaire net et différé (ou socialisé, = sa protection sociale). C’est ce qui se pratique toujours à l’heure actuelle dans les sociétés de Taxi – parisiens et autres - et peu importe la société et le mode de transport concurrentiel institué avec ce système (voitures de remise, VTC), le principe est le même : faire du profit en supprimant le salaire et la protection sociale, considérés comme des « coûts » et non comme des investissements, que cela s’appelle UBER, HEETCH ou autres d’autres domaines, avec des « travailleurs indépendants » ou « auto-entrepreneurs » (Deliveroo, « tuk-tuks » et « rickshaws » pour touristes...). C’est finalement, en fait de « progrès », le retour du tâcheron du 19ème siècle, le pétrole, la chaîne de vélo et les smartphones en plus (aux frais du travailleur, s’entend !).

    Pourquoi cela s’est-il d’abord passé dans l’industrie du Taxi, « voiture de Place de 2ème classe » ? Le progrès technique ? Que nenni, car le radio-taxi, apparu dès 1956, n’avait pas entraîné pour ça un changement de statut des chauffeurs ! Simplement parce que le chauffeur (« cocher » autrefois,,,), dont l’exercice du métier est individuel, remet la recette à l’employeur, ou plutôt la part de la recette collectée qui lui revient (dans le cas, aujourd’hui plutôt rare, du salariat, c’est avec les cotisations sociales incluses), Cela a permis à une époque aux employeurs de proclamer que les chauffeurs ne sont pas des salariés, mais des « associés ». Mais cette apparence ne résiste pas à la réalité de la subordination, plusieurs arrêts de la Cour de Cassation l’ont attesté.

    Deux choses sont venues changer la donne dans un sens de progrès pour cette profession, à savoir l’apparition du compteur horokilométrique, puis les débuts du syndicalisme et de la protection sociale,

    Les tâcherons travaillent à la tâche, par définition rémunérée forfaitairement, mais au 19ème siècle, le besoin se faisait sentir de rémunération à la mesure de celle-ci, Différentes formes de rémunération existaient alors dans le « fiacre », toutes forfaitaires, mais vu que les patrons fixaient les forfaits trop hauts, donc laissant des rémunérations trop faibles, de nombreux conflits avaient lieu sur la voie publique, indisposant un régime (le Second Empire) où l’ordre public revêtait une importance primordiale, On peut lire dans une thèse sur la Voiture de Place soutenue en juin 1912 à l’Université de Dijon l’idée que tenta alors d’imposer le Conseil Municipal de Paris en 1867 :

    Cela changeait effectivement beaucoup de choses, car un tel appareil permettait d’évaluer la somme à partager selon le travail effectué, dans un sens plus juste, D’autre part, Paris avait été agrandi en 1860 donc les distances allongées, la « loi sur les coalitions » (droit de grève) avait été votée le 25 mai 1864, et des grèves de cochers avaient eu lieu en 1865. D’autre part, la faisabilité d’un compteur étant établie, cela impliquait à terme le salariat, et on comprend que ce progrès-là n’arrangeait évidemment pas les affaires du patronat, Si des compteurs furent agréés et équipèrent des véhicules dès 1905, ils ne purent effectivement rendus obligatoires sur toutes les « voitures de place » qu’en 1912.

    La loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884 autorisa la constitution des syndicats professionnels, et le Syndicat des Cochers déposa ses statuts dès juillet 1884, fut membre fondateur de la CGT au congrès de Limoges de septembre 1895, et réclama vite le statut salarial.

    Le 9 avril 1898 fut votée la loi sur les accidents de travail prévoyant la couverture par les soins de l’employeur de ses employés en cas d’accident du travail. Ce qui n’est cependant pas révolutionnaire dans sa logique, s’agissant en fin de compte de la responsabilité civile du propriétaire d’un outil pour les torts qu’il peut causer, Malheureusement, dès 1909, le patronat, pour se dégager de ses responsabilités, ne voulut pas, pour des questions de cautionnement, reconnaître la qualité de salariés de ses employés (« associés en parts » !), mais perdit la procédure. En 1928 et 1930, furent promulguées les lois sur les Assurances Sociales, où les employeurs et les employés devaient cotiser à des caisses d’assurance-maladie et maternité, et ce fut de nouveau l’occasion pour le patronat, qui régentait la profession depuis 1866, de sortir un règlement préludant à l’état de fait qui prévaut à l’heure actuelle, celui du « locataire », faux travailleur indépendant. Le Code Civil fut alors mis à contribution, par les articles 1709 (« louage de choses »), et 1713 qui permet de « louer toutes sortes de biens meubles ou immeubles ». De nombreuses manifestations eurent lieu contre cette forme d’exploitation, qui cessa lorsque sous le Front Populaire fut promulguée la loi du 13 mars 1937 reprenant l’économie de la Convention Collective du 24 juin 1936, puis l’ arrêté ministériel (Ministère du Travail dont dépendait le Taxi) du 31.12.1938. Entre temps, était paru au « J.O. » du 31 octobre 1935 un décret affiliant aux Assurances Sociales les chauffeurs de Taxi non-propriétaires des véhicules qu’ils conduisent, l’actuel article 311-3-7 du Code de la Sécurité Sociale . Mais si le patronat, sentant la guerre s’approcher, renia la Convention Collective, suivi de peu par les décrets-lois Daladier augmentant d’une heure quotidienne le temps de travail (26/8/1939) puis interdisant la CGT avec le PCF par le décret-loi du 26/9/1939, les textes originaux furent rétablis en 1945 lors du rétablissement du Taxi à Paris.

    La recherche de rentabilité patronale s’accommode mal du progrès social, et ce n’est pas par hasard que c’est après 1968 que ce système du « locataire » fut remis sur le tapis, A la Commission (alors) Paritaire du 20 novembre 1969 fut déposée par la Société G7 la proposition du « Statut du travailleur indépendant », rejetée le jour-même par une motion de la CGT.

    Cette société n’est pas non plus n’importe laquelle. Fondée en 1905 sous la dénomination de Compagnie Française des Automobiles de Places par le comte André Walewski, arrière-petit-fils de la comtesse polonaise Maria Walewska et d’un certain Napoléon 1er, très impliqué dans la haute finance et (déjà !) les pétroles, elle fut très tôt dans la sphère du pouvoir. Les Taxis de la Marne furent une bonne affaire pour elle, car les courses furent toutes payées au compteur, avec le carburant et même l’usure des pneus, par le ministère de la Guerre. Elle ne fut pas des dernières à pratiquer dans les années 30 le système du « locataire ». Passée dans l’après-guerre sous la coupe du constructeur automobile SIMCA - où, dans les années 60, il ne faisait pas bon d’être à la CGT du fait des milices patronales (pseudo-« syndicat » CFT) - elle fut reprise en 1962 par feu André Rousselet (ancien chef de cabinet du ministre Fr. Mitterrand entre 1954 et 1958) qui y travaillait, avec l’aide financière de F. Serfati, un riche rapatrié d’Algérie.

    La Préfecture de Police, en charge depuis le décret du 12 mars 1970 de la réglementation du Taxi Parisien, allait donner en 1973 satisfaction au « lobbying » patronal, suivie d’un mois par le Ministère de l’Intérieur dirigé par l’ultra-droitier R. Marcellin. L’ordonnance n° 73-16079 du 1er février 1973 autorisa le rétablissement de ce mode d’exploitation des autorisations (les « licences »)…et des chauffeurs ! Avec toujours comme base juridique le Code Napoléon, articles 1708 (choix entre le louage de choses et du louage de services), et bien sûr le 1709 (« louage de choses »).

    Les nombreuses manifestations et procédures organisées par la CGT n’aboutirent pas, mais les chauffeurs engagés dans ce système obtinrent par l’A. M. du 4 octobre 1976 la couverture sociale du Régime Général, cotisant sur la base forfaitaire de 70 % du plafond de la Sécurité Sociale, se référant, précisément, pour l ’affiliation à l’article du décret du 30.10.1935 concernant alors cette situation (actuellement nominé 311-3-7 du Code de la Sécurité Sociale, ci-dessous).

    Sans le dire expressément, mais quand même, une responsablilité est de ce fait reconnue au propriétaire et loueur du véhicule Taxi. De plus, un courrier du Ministère des Affaires Sociales du 26 janvier 1995 reconnaissait que « les locataires étaient soumis à un lien de subordination très fort » et qu’ « au titre de l’article 241-8 du Code de la Sécurité Sociale, les cotisations sociales étaient à la seule charge de l’entreprise, toute convention contraire étant nulle de plein droit »,

    Cela tombait fort bien, car la CGT-Taxis avait changé de tactique. Vu l’échec – jusqu’en Conseil d’État – des procédures du Syndicat contre l’autorité préfectorale, l’idée a été de s’en prendre, non plus à l’exécutant administratif qu’était la Préfecture de Police, mais au bénéficiaire qu’était le patronat. En conséquence, dès 1995, le Syndicat engagea des procédures en requalification des contrats de location en contrats de travail. Les bâtons dans les roues ne manquèrent pas, notamment de la part de la G7, mais le 19 décembre 2000, la décision tant attendue tomba : les contrats de locations Hatem et Labanne étaient reconnus comme des contrats de travail par la Cour de Cassation. De nombreux chauffeurs profitèrent alors de cette jurisprudence pour se faire rembourser les cotisations patronales induement payées, Cependant le Ministère s’arcboutait sur le maintien de ce système, précisant qu’« une Cassation n’était pas une loi » !

    Une autre chose à remarquer, c’est que le Régime Général, à la différence du Régime Artisanal, comprend la couverture accident du travail, l’article 412-2 du Code de la Sécurité Sociale s’appliquant « aux travailleurs concernés par l’article 311-3 ». Et aussi que l’article R 312-5 du même code précise dans son alinéa 2 que : [en ce qui concerne les travailleurs concernés par l’art, 311-3, les obligations incombant à l’employeur sont mises : [§1…] - §2 : dans les cas prévus au 7° et 8° dudit article, à la charge des personnes et sociétés qui fournissent les voitures, des exploitations et des concessionnaires. Par conséquent la reconnaissance de la responsabilité du propriétaire de l’outil de travail quelque soit la personne morale !

    Suite à cela, nouvelle offensive du patronat qui, sous l’influence de plusieurs rapports (Attali, Cahuc-Kramarz, Chassigneux), fit, malgré de nombreuses manifestations de Taxis, adopter par les pouvoirs publics en mai 2008 avec la signature des seules organisations patronales et sans la participation de celles des chauffeurs, un Protocole instaurant certains transports concurrentiels non-taxis - très prisés des médias (les motos- « taxis ») -, le rallongement d’une heure du temps de travail quotidien dans les entreprises, et la « sécurisation des relations juridiques entre loueurs et locataires », à savoir que – est-il précisé dans le rapport Chassigneux (§G (1) p. 22, du 20 mars 2008 - sont prévues des dispositions « afin d’éviter que le juge requalifie les contrats de locations en contrats de travail », Visiblement les arrêts de Cassation du 19 décembre 2000 avaient fortement traumatisé les « Loueurs »…

    L’affaire n’allait pas s’arrêter là, car le 1.10.2014 fut promulguée la Loi Thévenoud qui, rajoutant des concurrences supplémentaires légales (VTC), instituait dans le Taxi les « locataires-gérants » (art 5-I, §2), précisant au III du même article que l’article 311-3-7 du Code de la Sécurité Sociale ne s’appliquait pas audit locataire gérant ! Cela, comme l’a dit Thévenoud lui-même, pour « humaniser le système de la location » !

    Comme « humanisation », on pouvait trouver mieux. Ce système reste inhumain, car forfaitaire, indépendamment de la fluctation de la clientèle, et se base en réalité sur une forte dégradation de la protection sociale. Car si les cotisations sociales artisanales peuvent être (légèrement) moins chères que celles du Régime Général, elles ne comportent pas celles de l’accident de travail, ni le seul avantage final (cher payé) du système locatif « normal », celui de bonnes cotisations pour la retraite, Cela revient, en fin de compte, exactement à la proposition de la société G7 en 1969 ! Finalement, l’ « humanisation » en question sera pour le patronat, qui n’aura même plus à s’occuper du reversement des cotisations à l’URSSAF ni de la détaxation du carburant, et sera déresponsabilisé de l’accident de travail. Quant au public, le statut échappant toujours au contrat de travail, donc sans embauche de chauffeurs de relais dans les sociétés, le problème éternel de l’absence de taxis aux heures de pointe restera non résolu, avec la seule alternative du transport esclavagiste et sans garanties publiques du VTC. Car il faut savoir ce qu’implique le salariat conventionnel : 2 jours de repos consécutifs à 6 jours de travail, comblés par l’emploi d’un chauffeur de relais, par conséquent l’emploi de 4 chauffeurs pour 3 voitures, dans les sociétés, afin d’assurer la continuité du service Taxi. Ce qui, sur les plans de l’emploi (+ 2500) et du service, rend inutiles les VTC. Preuve que l’intérêt du patronat passe bien avant celui du service au public et des chauffeurs !

    Enfin, dernière chose, et non des moindres, sur le plan des principes républicains. En plus de ce « statut » de tâcheron, au même titre que celui de l’auto-entrepreneur, s’ajoute la négation de la spécificité du Taxi, « voiture publique de 2ème classe ». L’autorisation de Taxi (improprement nommée « licence »), ne l’oublions pas, est un bien public, Depuis la loi du 13 mars 1937, il était précisé que la location de l’autorisation de Taxi était interdite sous peine de son retrait, Normal, depuis l’Abolition des Privilèges de 1789 (La « Nuit du 4 Août » 1789), les biens publics étaient devenus inaliénables, et à ce propos, pour ce qui s’agit de la profession, le privilège Perreau de la Voiture de Place avait été de ce fait résilié par l’Assemblée Nationale Constituante le 19 novembre 1790, et racheté par la Ville de Paris pour 420,000 livres, une somme importante à l’époque. En 1866, cela a a coûté bien plus cher encore, et pour la même raison (47 annuités de 360.000 francs/or) ! Curieux qu’une telle énormité ait échappé au législateur et à nombre d’organisations de la profession. Mais « plus c’est gros, plus ça passe » !

    Cela va de pair avec la concurrence des VTC - d’ailleurs approuvée par J.-J. Augier, l’ex-PDG de la G7 et trésorier de campagne de F. Hollande (Paris-Match,19.6.2014) - la casse d’une profession de service au public, en tant que transport à garanties publiques, dont l’État démissionnaire se défausse par paliers, pour nous livrer à la voracité des multinationales, pour lesquelles la démocratie n’existe pas.

    Raison intrinsèque qui a motivé les imposantes manifestations de la profession en février dernier, car c’était le prélude à ce qui était planifié pour le reste du monde du travail, à savoir permettre par les lois Macron et El Khomri le règne sans partage d’un patronat esclavagiste, accumulant des profits sans avoir aucun compte à rendre.

    En guise de « transition énergétique », on peut toujours, en hauts lieux, se donner bonne conscience à dire aux travailleurs (surtout à eux !) de circuler à vélo, et à piétonniser des voies rapides. Mais quelle logique écologique y a-t-il de rajouter sur la voie publique sans véritable besoin - sinon idéologique - des transports non limités en nombre ni en heures de circulation ? « Y ’a comme un défaut ! » …

    On n’arrête pas le « progrès », car nous avons actuellement un gouvernement – aux dires des médias - qui est contre « l’immobilisme ». Et qui bouge, c’est vrai ... mais en marche arrière accélérée !

    Une publicité de la SNCF disait jadis que « le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous »,

    La lutte n’est donc pas terminée,..
    Jean-Marc Dommart, retraité CGT

    #Frankreich #Taxi #Uber #Uberisation #Gewerkschaft

  • CppCast Episode 194: Linear Algebra and Audio with Guy Davidson
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    Episode 194 of CppCast the first podcast for C++ developers by C++ developers. In this episode Rob and Jason are joined by Guy Davidson to talk about his work with the ISO C++ committee including proposals for a linear algebra library and audio api.

    CppCast Episode 194: Linear Algebra and Audio with Guy Davidson by Rob Irving and Jason Turner

    About the interviewee:

    Guy Davidson is the Principal Coding Manager of Creative Assembly, makers of the Total War franchise, Alien: Isolation and Halo Wars 2, Guy has been writing games since the early 1980s. He is now also a contributor to SG14, the study group devoted to low latency, real time requirements, and performance/efficiency especially for Games, Financial/Banking, and Simulations, and to SG13, the HMI study group. He (...)

    #News,Video&_On-Demand,

  • Linear Algebra and Audio with Guy Davidson
    http://cppcast.libsyn.com/linear-algebra-and-audio-with-guy-davidson

    Rob and Jason are joined by Guy Davidson to talk about his work with the ISO C++ committee including proposals for a linear algebra library and audio api. Guy Davidson is the Principal Coding Manager of Creative Assembly, makers of the Total War franchise, Alien: Isolation and Halo Wars 2, Guy has been writing games since the early 1980s. He is now also a contributor to SG14, the study group devoted to low latency, real time requirements, and performance/efficiency especially for Games, Financial/Banking, and Simulations, and to SG13, the HMI study group. He speaks at schools, colleges and universities about programming and likes to help good programmers become better programmers. News NFHTTP a cross platform C++ HTTP library Understanding C++ Modules part 2 Blend2D - 2D Vector (...)

    http://traffic.libsyn.com/cppcast/cppcast-194.mp3?dest-id=282890

  • Visual C++ Updates with Marian Luparu, Simon Brand, Tara Raj and Bob Brown
    http://cppcast.libsyn.com/visual-c-updates-with-marian-luparu-simon-brand-tara-raj-and-bob-bro

    Rob talks to several members of the Visual C++ team about both Visual Studio Code and the upcoming Visual Studio 2019 release and more. Marian Luparu is the Lead Program Manager of the C++ team responsible for the C++ experience in Visual Studio, VS Code as well as Vcpkg. Simon Brand is Microsoft’s C++ Developer Advocate. Their background is in compilers and debuggers for embedded accelerators, but they’re also interested in generic library design, metaprogramming, functional-style C++, undefined behaviour, and making our communities more welcoming and inclusive. Tara Raj is the Program Manager for the C++ experience in Visual Studio Code and Vcpkg. She is interested in developer tools and Linux. Bob Brown is the engineering manager for C++ experiences in Visual Studio and Visual (...)

    http://traffic.libsyn.com/cppcast/cppcast-191.mp3?dest-id=282890

  • Jacques Lévy : « L’abandon des territoires périurbains est une légende »

    https://www.lagazettedescommunes.com/603895/jacques-levy-labandon-des-territoires-periurbains-est-une-lege

    Le texte de Levi n’est rien d’autre que ce qu’il dit déjà depuis plusieurs années, mais je trouve beaucoup plus itéressante la réaction de l’ami Eric Verdeil

    Pour le géographe Jacques Lévy, les contribuables des grandes villes paient pour les autres. Principaux bénéficiaires du système : les territoires périurbains. Une analyse en forme de réquisitoire contre « l’entre-soi » de la France des Gilets jaunes.

    Réaction postées sur FB

    Simo Shmaa :

    c’est le porte-parole de Macron ? Tout ce qui est dit est dit avec le mépris absolu du bourgeois citadin profession intellectuelle supérieure sur tout le reste, à commencer par son concurrent, le petit bourgeois péri-urbain qui surnage sur l’océan de misère de la classe ouvrière blanche paupérisée

    Eric VErdeil en réponse à Hnry Laurens qui trouvait l’anayse "excllente" :

    Je trouve que Jacques Lévy se caricature lui-même en assimilant gilets jaunes et périurbains, en faisant comme si les périurbains étaient uniquement ceux des Yvelines et de la vallée de Chevreuse et en ignorant les petits moyens des villes secondaires en crise ; il leur attribue une liberté de choix qui néglige les déterminations lourdes de la fabrication des territoires depuis 50 ans : politiques favorisant l’automobile (et le diesel, cette filière d’excellence à la française, largement subventionnée - jusqu’au jour où on la laisse tomber en rade : quid de tout ceux qui sont coincés avec ce « choix » fortement encouragé) ; la décentralisation depuis les années 1980 où les élus agricoles ruraux ont assuré leur retraite et la richesse de leurs enfants en organisant la spéculation périurbaine pavillonnaire ; l’urbanisme commercial qui a fabriqué « la France moche » au nom de la croissance du pouvoir d’achat... et des dividendes de Carrefour, Auchan, Casino et autres - au détriment des commerces des centres des petites villes ; la restructuration du paysage de l’emploi et son glissement vers des zones périurbaines qui rendent la voiture nécessaire et qui rendent quasi-impossible la coincidence résidence/emploi ; bref, toute une série de déterminations lourdes, fruit de politiques macro-économiques et de choix politiques et sociaux largement assumés par les élites dirigeantes. Cela a fabriqué un territoire doté d’une matérialité qu’on ne peut défaire du jour au lendemain. Réduire tout cela au choix égoïste de petites couches moyennes est une simplification aveugle, tout aussi critique que la simplification de la France périphérique dont elle n’est que l’envers, non moins idéologique.

    #périurbain #territoire #france #gj

  • Opinion | Must Writers Be Moral ? Their Contracts May Require It - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/01/04/opinion/sunday/metoo-new-yorker-conde-nast.html

    One answer is the increasingly widespread “morality clause.” Over the past few years, Simon & Schuster, HarperCollins and Penguin Random House have added such clauses to their standard book contracts. I’ve heard that Hachette Book Group is debating putting one in its trade book contracts, though the publisher wouldn’t confirm it. These clauses release a company from the obligation to publish a book if, in the words of Penguin Random House, “past or future conduct of the author inconsistent with the author’s reputation at the time this agreement is executed comes to light and results in sustained, widespread public condemnation of the author that materially diminishes the sales potential of the work.”

    That’s reasonable, I guess. Penguin, to its credit, doesn’t ask authors to return their advances. But other publishers do, and some are even more hard-nosed.

    This past year, regular contributors to Condé Nast magazines started spotting a new paragraph in their yearly contracts. It’s a doozy. If, in the company’s “sole judgment,” the clause states, the writer “becomes the subject of public disrepute, contempt, complaints or scandals,” Condé Nast can terminate the agreement. In other words, a writer need not have done anything wrong; she need only become scandalous. In the age of the Twitter mob, that could mean simply writing or saying something that offends some group of strident tweeters.

    Agents hate morality clauses because terms like “public condemnation” are vague and open to abuse, especially if a publisher is looking for an excuse to back out of its contractual obligations. When I asked writers about morality clauses, on the other hand, most of them had no idea what I was talking about. You’d be surprised at how many don’t read the small print.

    Morality clauses may be relatively new to mainstream publishing, but they have a long history. The entertainment industry started drafting them in 1921, when the silent-movie star Fatty Arbuckle, who had just signed a then-astonishing $1 million contract with Paramount Pictures, was accused of the rape and manslaughter of a girl at a party. Mr. Arbuckle was acquitted after two mistrials, but by then the public had soured on him, and the studios wanted out.

    Today the clauses are widespread in sports, television and advertising. Religious publishers have used them for at least 15 years, which seems fair enough. You can’t condemn a Christian publisher that cancels publication of a book called “The Ridiculously Good Marriage” after the author is accused of having sexually assaulted an underage girl when he was a youth pastor. (He apologized for a “sexual incident.”) Children’s publishers have been including the clauses for a decade or more, and they, too, have a case. It would be challenging to sell a children’s book written by a pedophile.

    The problem with letting publishers back out of contracts with noncelebrity, nonreligious, non-children’s book authors on the grounds of immorality is that immorality is a slippery concept. Publishers have little incentive to clarify what they mean by it, and the public is fickle in what it takes umbrage at.

    In 1947, the concern was Communism, and morality clauses gave studios a way to blacklist the Hollywood 10, a group of directors and screenwriters who denounced the House Un-American Activities Committee as illegitimate and refused to say whether they’d ever been Communists. All 10 went to jail, and all but one, who decided to cooperate with the committee, became unemployable until the 1960s, though some continued to write under pseudonyms.

    Tous les arguments ne sont pas convaincants, mais la question soulevée est intéressante.

    #Censure #Moralité #Contrat_édition

  • The Mall of Shame
    https://hackernoon.com/the-mall-of-shame-5c9de67df34?source=rss----3a8144eabfe3---4

    The Mall at Rockingham Park in Salem, NH is home to a million square feet of #retail and contains 144 stores, restaurants, and kiosks. It’s by no means the nicest mall in the country, but as recently as 2015, it was the top-grossing property by square foot in the Simon Properties Group portfolio thanks to its role as a sales tax sanctuary on the border with Massachusetts. Middle-class staples like Williams & Sonoma, Coach, Lush, and an Apple store (along with the obligatory food court Sbarro) help account for $1.8B in annual sales.But there’s an odd trend at work in this otherwise healthy-seeming cathedral of capitalism. Exquisitely fabricated sales fixtures are being replaced by slat board walls. Store logos that were once agonized over by creatives at Landor and Pentagram are being (...)

    #entrepreneurship #startup #venture-capital #business

  • The New American Songbook: The oldies of the future.
    https://slate.com/culture/2018/10/the-new-american-songbook-the-oldies-of-the-future.html

    Oct 18, 2018 - Here are the hits of the past 25 years that we’ll be listening to for the next 100.

    What makes a song last? The history of popular music tells us that many masterpieces of songcraft—and even the most world-conquering smashes—are quickly forgotten.

    Meanwhile, many earworms burrow deep into the collective consciousness, where they take root, whether we like it or not.

    Which of today’s hits will be tomorrow’s classics?

    Who could have predicted that “Don’t Stop Believin’ ”—which was, upon its release in 1981, a commercial disappointment from a critically derided band—would become the 20th century’s best-selling digital download?* Or that it would be a “novelty” dance single, of all song varieties, that would become Billboard’s pick for the greatest single of all time?

    Separating the most durable tunes from the millions of other would-be classics is no easy task. So we asked critics, musicians, and industry professionals to predict which tracks from the past 25 years we’ll still be dancing and singing along to for the next 100 years. Some of these songs our children will belt in sports arenas. Others our grandchildren will dance to at their weddings.

    The New American Songbook is emphatically not a list of the best songs of the past quarter-century, although many of these tracks would make that list, too. As predicted by our panel, tomorrow’s oldies, like tomorrow’s America, will be a lot less male-dominated, and a lot more diverse. Less than a third of the songs on our list are fronted by white men, and no artists are featured more frequently than pop music’s first couple Beyoncé and Jay-Z. Classic rock will soon be rivaled by classic rap, and the Cole Porter of the next American songbook may be Max Martin.

    Below, find the Top 30 songs, in order, all of which were nominated by at least two of our panelists. You can also read the individual ballots of everyone from Chuck Klosterman to NPR’s Ann Powers to Drive-By Truckers’ Patterson Hood. Which of today’s hits will endure as tomorrow’s golden oldies? Here’s our best guess.

    30. Idina Menzel – “Let It Go”

    Producers: Kristen Anderson-Lopez, Robert Lopez
    Songwriters: Kristen Anderson-Lopez, Robert Lopez
    Year: 2013

    29. Liz Phair – “Fuck and Run”

    Producers: Liz Phair, Brad Wood
    Songwriter: Liz Phair
    Year: 1993

    28. Daft Punk ft. Pharrell Williams and Nile Rodgers – “Get Lucky”

    Producers: Thomas Bangalter, Guy-Manuel de Homem-Christo
    Songwriters: Thomas Bangalter, Guy-Manuel de Homem-Christo, Nile Rodgers, Pharrell Williams
    Year: 2013

    27. Alanis Morissette – “You Oughta Know”

    Producer: Glen Ballard
    Songwriters: Alanis Morissette, Glen Ballard
    Year: 1995

    26. Old Crow Medicine Show – “Wagon Wheel”

    Producer: David Rawlings
    Songwriters: Bob Dylan, Ketch Secor
    Year: 2004

    25. Destiny’s Child – “Say My Name”

    Producer: Darkchild
    Songwriters: LaShawn Daniels, Rodney Jerkins, Fred Jerkins III, Beyoncé, LeToya Luckett, LaTavia Roberson, Kelly Rowland
    Year: 1999

    24. Israel Kamakawiwoʻole – “Somewhere Over the Rainbow/What a Wonderful World”

    Producers: Israel Kamakawiwoʻole, Jon de Mello
    Songwriters: Edgar Yipsel Harburg, Bob Thiele, George David Weiss
    Year: 1993

    23. Beyoncé ft. Jay-Z – “Crazy in Love”

    Producers: Rich Harrison, Beyoncé
    Songwriters: Beyoncé, Rich Harrison, Eugene Record, Shawn Carter
    Year: 2003

    22. Nine Inch Nails – “Hurt”

    Producer: Trent Reznor
    Songwriter: Trent Reznor
    Year: 1994

    Producers: Dr. Dre, Mike Elizondo
    Songwriters: Curtis Jackson, Andre Young, Mike Elizondo
    Year: 2003

    20. Adele – “Rolling in the Deep”

    Producer: Paul Epworth
    Songwriters: Adele Adkins, Paul Epworth
    Year: 2010

    19. Oasis – “Wonderwall”

    Producers: Owen Morris, Noel Gallagher
    Songwriter: Noel Gallagher
    Year: 1995

    18. Backstreet Boys – “I Want It That Way”

    Producers: Kristian Lundin, Max Martin
    Songwriters: Andreas Carlsson, Max Martin
    Year: 1999

    17. Rihanna ft. Calvin Harris – “We Found Love”

    Producer: Calvin Harris
    Songwriter: Calvin Harris
    Year: 2011

    16. The Killers – “Mr. Brightside”

    Producer: The Killers
    Songwriters: Brandon Flowers, Dave Keuning, Mark Stoermer, Ronnie Vannucci Jr.
    Year: 2003

    15. Céline Dion – “My Heart Will Go On”

    Producers: Walter Afanasieff, James Horner, Simon Franglen
    Songwriters: Will Jennings, James Horner
    Year: 1997

    14. Santana ft. Rob Thomas – “Smooth”

    Producer: Matt Serletic
    Songwriters: Itaal Shur, Rob Thomas
    Year: 1999

    13. Lauryn Hill – “Doo Wop (That Thing)”

    Producer: Lauryn Hill
    Songwriter: Lauryn Hill
    Year: 1998

    12. Drake – “Hotline Bling”

    Producer: Nineteen85
    Songwriters: Aubrey Graham, Paul Jefferies, Timmy Thomas
    Year: 2015

    11. Eminem – “Lose Yourself”

    Producers: Eminem, Jeff Bass, Luis Resto
    Songwriter: Marshall Mathers
    Year: 2002

    10. Carly Rae Jepsen – “Call Me Maybe”

    Producer: Josh Ramsay
    Songwriters: Carly Rae Jepsen, Josh Ramsay, Tavish Crowe
    Year: 2012

    9. TLC – “Waterfalls”

    Producer: Organized Noize
    Songwriters: Marqueze Etheridge, Lisa Lopes, Organized Noize
    Year: 1994

    8. The White Stripes – “Seven Nation Army”

    Producer: Jack White
    Songwriter: Jack White
    Year: 2003

    7. Mariah Carey – “All I Want for Christmas Is You”

    Producers: Mariah Carey, Walter Afanasieff
    Songwriters: Mariah Carey, Walter Afanasieff
    Year: 1994

    6. Mark Ronson ft. Bruno Mars – “Uptown Funk”

    Producers: Mark Ronson, Jeff Bhasker, Bruno Mars
    Songwriters: Jeff Bhasker, Philip Lawrence, Peter Hernandez, Mark Ronson, Nicholas Williams, Devon Gallaspy, Lonnie Simmons, Charles Wilson, Ronnie Wilson, Robert Wilson, Rudolph Taylor
    Year: 2014

    5. The Notorious B.I.G. – “Juicy”

    Producers: Poke of Trackmasters, Pete Rock
    Songwriters: Christopher Wallace, Hunter McIntosh, Sean Combs, Pete Rock, Jean-Claude Olivier, Samuel Barnes
    Year: 1994

    4. Kelly Clarkson – “Since U Been Gone”

    Producers: Max Martin, Dr. Luke
    Songwriters: Max Martin, Lukasz Gottwald
    Year: 2004

    3. Beyoncé – “Single Ladies (Put a Ring on It)”

    Producers: Christopher Stewart, Terius Nash, Beyoncé
    Songwriters: Christopher Stewart, Terius Nash, Thaddis Harrell, Beyoncé
    Year: 2008

    2. Jay-Z ft. Alicia Keys – “Empire State of Mind”

    Producer: Al Shux
    Songwriters: Angela Hunte, Alicia Keys, Alexander Shuckburgh, Bert Keyes, Janet Sewell-Ulepic, Shawn Carter, Sylvia Robinson
    Year: 2009

    1. Outkast – “Hey Ya”

    Producer: André 3000
    Songwriter: André 3000
    Year: 2003

    This future standard has the “best hook in history,” writes Powers. And it’s perhaps the strongest testament to Outkast’s world-conquering, genre-bending hit that you can’t help but mentally scroll through this perennial list-topper’s many catchy bits and respond, “Wait—which one?” Of course there’s the titular chorus, at once triumphant and melancholy. (While some panelists referred to it as “an expression of pure pop joy,” the lyrics find the singer worrying that all love is transient.) But there are also the hand claps putting three exclamation points on each couplet, the call-and-response section that lets the audience deliver the cooler-than-cool punchline, the “shake it like a Polaroid picture” bridge that people will be singing long after they’ve forgotten the purpose of shaking Polaroids, even the repetition of 14 straight “all rights” that embodies this song’s perfect combination of pop universality and André 3000 weirdness. (See also the time signature, which is either a standard 4/4 or a downright bizarre 11/4, depending on whom you ask.)

    And these hooks have already sunk themselves into subsequent generations. As Kois writes, “The first time I played this song for my kids it was as if they’d already heard it 1,000 times.” If what they say is “Nothing is forever,” “Hey Ya” might be the exception.

    #musique

  • Cheap Words | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/magazine/2014/02/17/cheap-words

    Amazon is a global superstore, like Walmart. It’s also a hardware manufacturer, like Apple, and a utility, like Con Edison, and a video distributor, like Netflix, and a book publisher, like Random House, and a production studio, like Paramount, and a literary magazine, like The Paris Review, and a grocery deliverer, like FreshDirect, and someday it might be a package service, like U.P.S. Its founder and chief executive, Jeff Bezos, also owns a major newspaper, the Washington Post. All these streams and tributaries make Amazon something radically new in the history of American business.

    Recently, Amazon even started creating its own “content”—publishing books. The results have been decidedly mixed. A monopoly is dangerous because it concentrates so much economic power, but in the book business the prospect of a single owner of both the means of production and the modes of distribution is especially worrisome: it would give Amazon more control over the exchange of ideas than any company in U.S. history. Even in the iPhone age, books remain central to American intellectual life, and perhaps to democracy. And so the big question is not just whether Amazon is bad for the book industry; it’s whether Amazon is bad for books.

    According to Marcus, Amazon executives considered publishing people “antediluvian losers with rotary phones and inventory systems designed in 1968 and warehouses full of crap.” Publishers kept no data on customers, making their bets on books a matter of instinct rather than metrics. They were full of inefficiences, starting with overpriced Manhattan offices. There was “a general feeling that the New York publishing business was just this cloistered, Gilded Age antique just barely getting by in a sort of Colonial Williamsburg of commerce, but when Amazon waded into this they would show publishing how it was done.”

    During the 1999 holiday season, Amazon tried publishing books, leasing the rights to a defunct imprint called Weathervane and putting out a few titles. “These were not incipient best-sellers,” Marcus writes. “They were creatures from the black lagoon of the remainder table”—Christmas recipes and the like, selected with no apparent thought. Employees with publishing experience, like Fried, were not consulted. Weathervane fell into an oblivion so complete that there’s no trace of it on the Internet. (Representatives at the company today claim never to have heard of it.) Nobody at Amazon seemed to absorb any lessons from the failure. A decade later, the company would try again.

    Around this time, a group called the “personalization team,” or P13N, started to replace editorial suggestions for readers with algorithms that used customers’ history to make recommendations for future purchases. At Amazon, “personalization” meant data analytics and statistical probability. Author interviews became less frequent, and in-house essays were subsumed by customer reviews, which cost the company nothing. Tim Appelo, the entertainment editor at the time, said, “You could be the Platonic ideal of the reviewer, and you would not beat even those rather crude early algorithms.” Amazon’s departments competed with one another almost as fiercely as they did with other companies. According to Brad Stone, a trash-talking sign was hung on a wall in the P13N office: “people forget that john henry died in the end.” Machines defeated human beings.

    In December, 1999, at the height of the dot-com mania, Time named Bezos its Person of the Year. “Amazon isn’t about technology or even commerce,” the breathless cover article announced. “Amazon is, like every other site on the Web, a content play.” Yet this was the moment, Marcus said, when “content” people were “on the way out.” Although the writers and the editors made the site more interesting, and easier to navigate, they didn’t bring more customers.

    The fact that Amazon once devoted significant space on its site to editorial judgments—to thinking and writing—would be an obscure footnote if not for certain turns in the company’s more recent history. According to one insider, around 2008—when the company was selling far more than books, and was making twenty billion dollars a year in revenue, more than the combined sales of all other American bookstores—Amazon began thinking of content as central to its business. Authors started to be considered among the company’s most important customers. By then, Amazon had lost much of the market in selling music and videos to Apple and Netflix, and its relations with publishers were deteriorating. These difficulties offended Bezos’s ideal of “seamless” commerce. “The company despises friction in the marketplace,” the Amazon insider said. “It’s easier for us to sell books and make books happen if we do it our way and not deal with others. It’s a tech-industry thing: ‘We think we can do it better.’ ” If you could control the content, you controlled everything.

    Many publishers had come to regard Amazon as a heavy in khakis and oxford shirts. In its drive for profitability, Amazon did not raise retail prices; it simply squeezed its suppliers harder, much as Walmart had done with manufacturers. Amazon demanded ever-larger co-op fees and better shipping terms; publishers knew that they would stop being favored by the site’s recommendation algorithms if they didn’t comply. Eventually, they all did. (Few customers realize that the results generated by Amazon’s search engine are partly determined by promotional fees.)

    In late 2007, at a press conference in New York, Bezos unveiled the Kindle, a simple, lightweight device that—in a crucial improvement over previous e-readers—could store as many as two hundred books, downloaded from Amazon’s 3G network. Bezos announced that the price of best-sellers and new titles would be nine-ninety-nine, regardless of length or quality—a figure that Bezos, inspired by Apple’s sale of songs on iTunes for ninety-nine cents, basically pulled out of thin air. Amazon had carefully concealed the number from publishers. “We didn’t want to let that cat out of the bag,” Steele said.

    The price was below wholesale in some cases, and so low that it represented a serious threat to the market in twenty-six-dollar hardcovers. Bookstores that depended on hardcover sales—from Barnes & Noble and Borders (which liquidated its business in 2011) to Rainy Day Books in Kansas City—glimpsed their possible doom. If reading went entirely digital, what purpose would they serve? The next year, 2008, which brought the financial crisis, was disastrous for bookstores and publishers alike, with widespread layoffs.

    By 2010, Amazon controlled ninety per cent of the market in digital books—a dominance that almost no company, in any industry, could claim. Its prohibitively low prices warded off competition.

    Publishers looked around for a competitor to Amazon, and they found one in Apple, which was getting ready to introduce the iPad, and the iBooks Store. Apple wanted a deal with each of the Big Six houses (Hachette, HarperCollins, Macmillan, Penguin, Random House, and Simon & Schuster) that would allow the publishers to set the retail price of titles on iBooks, with Apple taking a thirty-per-cent commission on each sale. This was known as the “agency model,” and, in some ways, it offered the publishers a worse deal than selling wholesale to Amazon. But it gave publishers control over pricing and a way to challenge Amazon’s grip on the market. Apple’s terms included the provision that it could match the price of any rival, which induced the publishers to impose the agency model on all digital retailers, including Amazon.

    Five of the Big Six went along with Apple. (Random House was the holdout.) Most of the executives let Amazon know of the change by phone or e-mail, but John Sargent flew out to Seattle to meet with four Amazon executives, including Russ Grandinetti, the vice-president of Kindle content. In an e-mail to a friend, Sargent wrote, “Am on my way out to Seattle to get my ass kicked by Amazon.”

    Sargent’s gesture didn’t seem to matter much to the Amazon executives, who were used to imposing their own terms. Seated at a table in a small conference room, Sargent said that Macmillan wanted to switch to the agency model for e-books, and that if Amazon refused Macmillan would withhold digital editions until seven months after print publication. The discussion was angry and brief. After twenty minutes, Grandinetti escorted Sargent out of the building. The next day, Amazon removed the buy buttons from Macmillan’s print and digital titles on its site, only to restore them a week later, under heavy criticism. Amazon unwillingly accepted the agency model, and within a couple of months e-books were selling for as much as fourteen dollars and ninety-nine cents.

    Amazon filed a complaint with the Federal Trade Commission. In April, 2012, the Justice Department sued Apple and the five publishers for conspiring to raise prices and restrain competition. Eventually, all the publishers settled with the government. (Macmillan was the last, after Sargent learned that potential damages could far exceed the equity value of the company.) Macmillan was obliged to pay twenty million dollars, and Penguin seventy-five million—enormous sums in a business that has always struggled to maintain respectable profit margins.

    Apple fought the charges, and the case went to trial last June. Grandinetti, Sargent, and others testified in the federal courthouse in lower Manhattan. As proof of collusion, the government presented evidence of e-mails, phone calls, and dinners among the Big Six publishers during their negotiations with Apple. Sargent and other executives acknowledged that they wanted higher prices for e-books, but they argued that the evidence showed them only to be competitors in an incestuous business, not conspirators. On July 10th, Judge Denise Cote ruled in the government’s favor.

    Apple, facing up to eight hundred and forty million dollars in damages, has appealed. As Apple and the publishers see it, the ruling ignored the context of the case: when the key events occurred, Amazon effectively had a monopoly in digital books and was selling them so cheaply that it resembled predatory pricing—a barrier to entry for potential competitors. Since then, Amazon’s share of the e-book market has dropped, levelling off at about sixty-five per cent, with the rest going largely to Apple and to Barnes & Noble, which sells the Nook e-reader. In other words, before the feds stepped in, the agency model introduced competition to the market. But the court’s decision reflected a trend in legal thinking among liberals and conservatives alike, going back to the seventies, that looks at antitrust cases from the perspective of consumers, not producers: what matters is lowering prices, even if that goal comes at the expense of competition.

    With Amazon’s patented 1-Click shopping, which already knows your address and credit-card information, there’s just you and the buy button; transactions are as quick and thoughtless as scratching an itch. “It’s sort of a masturbatory culture,” the marketing executive said. If you pay seventy-nine dollars annually to become an Amazon Prime member, a box with the Amazon smile appears at your door two days after you click, with free shipping. Amazon’s next frontier is same-day delivery: first in certain American cities, then throughout the U.S., then the world. In December, the company patented “anticipatory shipping,” which will use your shopping data to put items that you don’t yet know you want to buy, but will soon enough, on a truck or in a warehouse near you.

    Amazon employs or subcontracts tens of thousands of warehouse workers, with seasonal variation, often building its fulfillment centers in areas with high unemployment and low wages. Accounts from inside the centers describe the work of picking, boxing, and shipping books and dog food and beard trimmers as a high-tech version of the dehumanized factory floor satirized in Chaplin’s “Modern Times.” Pickers holding computerized handsets are perpetually timed and measured as they fast-walk up to eleven miles per shift around a million-square-foot warehouse, expected to collect orders in as little as thirty-three seconds. After watching footage taken by an undercover BBC reporter, a stress expert said, “The evidence shows increased risk of mental illness and physical illness.” The company says that its warehouse jobs are “similar to jobs in many other industries.”

    When I spoke with Grandinetti, he expressed sympathy for publishers faced with upheaval. “The move to people reading digitally and buying books digitally is the single biggest change that any of us in the book business will experience in our time,” he said. “Because the change is particularly big in size, and because we happen to be a leader in making it, a lot of that fear gets projected onto us.” Bezos also argues that Amazon’s role is simply to usher in inevitable change. After giving “60 Minutes” a first glimpse of Amazon drone delivery, Bezos told Charlie Rose, “Amazon is not happening to bookselling. The future is happening to bookselling.”

    In Grandinetti’s view, the Kindle “has helped the book business make a more orderly transition to a mixed print and digital world than perhaps any other medium.” Compared with people who work in music, movies, and newspapers, he said, authors are well positioned to thrive. The old print world of scarcity—with a limited number of publishers and editors selecting which manuscripts to publish, and a limited number of bookstores selecting which titles to carry—is yielding to a world of digital abundance. Grandinetti told me that, in these new circumstances, a publisher’s job “is to build a megaphone.”

    After the Kindle came out, the company established Amazon Publishing, which is now a profitable empire of digital works: in addition to Kindle Singles, it has mystery, thriller, romance, and Christian lines; it publishes translations and reprints; it has a self-service fan-fiction platform; and it offers an extremely popular self-publishing platform. Authors become Amazon partners, earning up to seventy per cent in royalties, as opposed to the fifteen per cent that authors typically make on hardcovers. Bezos touts the biggest successes, such as Theresa Ragan, whose self-published thrillers and romances have been downloaded hundreds of thousands of times. But one survey found that half of all self-published authors make less than five hundred dollars a year.

    Every year, Fine distributes grants of twenty-five thousand dollars, on average, to dozens of hard-up literary organizations. Beneficiaries include the pen American Center, the Loft Literary Center, in Minneapolis, and the magazine Poets & Writers. “For Amazon, it’s the cost of doing business, like criminal penalties for banks,” the arts manager said, suggesting that the money keeps potential critics quiet. Like liberal Democrats taking Wall Street campaign contributions, the nonprofits don’t advertise the grants. When the Best Translated Book Award received money from Amazon, Dennis Johnson, of Melville House, which had received the prize that year, announced that his firm would no longer compete for it. “Every translator in America wrote me saying I was a son of a bitch,” Johnson said. A few nonprofit heads privately told him, “I wanted to speak out, but I might have taken four thousand dollars from them, too.” A year later, at the Associated Writing Programs conference, Fine shook Johnson’s hand, saying, “I just wanted to thank you—that was the best publicity we could have had.” (Fine denies this.)

    By producing its own original work, Amazon can sell more devices and sign up more Prime members—a major source of revenue. While the company was building the Kindle, it started a digital store for streaming music and videos, and, around the same time it launched Amazon Publishing, it created Amazon Studios.

    The division pursued an unusual way of producing television series, using its strength in data collection. Amazon invited writers to submit scripts on its Web site—“an open platform for content creators,” as Bill Carr, the vice-president for digital music and video, put it. Five thousand scripts poured in, and Amazon chose to develop fourteen into pilots. Last spring, Amazon put the pilots on its site, where customers could review them and answer a detailed questionnaire. (“Please rate the following aspects of this show: The humor, the characters . . . ”) More than a million customers watched. Engineers also developed software, called Amazon Storyteller, which scriptwriters can use to create a “storyboard animatic”—a cartoon rendition of a script’s plot—allowing pilots to be visualized without the expense of filming. The difficulty, according to Carr, is to “get the right feedback and the right data, and, of the many, many data points that I can collect from customers, which ones can tell you, ‘This is the one’?”

    Bezos applying his “take no prisoners” pragmatism to the Post: “There are conflicts of interest with Amazon’s many contracts with the government, and he’s got so many policy issues going, like sales tax.” One ex-employee who worked closely with Bezos warned, “At Amazon, drawing a distinction between content people and business people is a foreign concept.”

    Perhaps buying the Post was meant to be a good civic deed. Bezos has a family foundation, but he has hardly involved himself in philanthropy. In 2010, Charlie Rose asked him what he thought of Bill Gates’s challenge to other billionaires to give away most of their wealth. Bezos didn’t answer. Instead, he launched into a monologue on the virtue of markets in solving social problems, and somehow ended up touting the Kindle.

    Bezos bought a newspaper for much the same reason that he has invested money in a project for commercial space travel: the intellectual challenge. With the Post, the challenge is to turn around a money-losing enterprise in a damaged industry, and perhaps to show a way for newspapers to thrive again.

    Lately, digital titles have levelled off at about thirty per cent of book sales. Whatever the temporary fluctuations in publishers’ profits, the long-term outlook is discouraging. This is partly because Americans don’t read as many books as they used to—they are too busy doing other things with their devices—but also because of the relentless downward pressure on prices that Amazon enforces. The digital market is awash with millions of barely edited titles, most of it dreck, while readers are being conditioned to think that books are worth as little as a sandwich. “Amazon has successfully fostered the idea that a book is a thing of minimal value,” Johnson said. “It’s a widget.”

    There are two ways to think about this. Amazon believes that its approach encourages ever more people to tell their stories to ever more people, and turns writers into entrepreneurs; the price per unit might be cheap, but the higher number of units sold, and the accompanying royalties, will make authors wealthier. Jane Friedman, of Open Road, is unfazed by the prospect that Amazon might destroy the old model of publishing. “They are practicing the American Dream—competition is good!” she told me. Publishers, meanwhile, “have been banks for authors. Advances have been very high.” In Friedman’s view, selling digital books at low prices will democratize reading: “What do you want as an author—to sell books to as few people as possible for as much as possible, or for as little as possible to as many readers as possible?”

    The answer seems self-evident, but there is a more skeptical view. Several editors, agents, and authors told me that the money for serious fiction and nonfiction has eroded dramatically in recent years; advances on mid-list titles—books that are expected to sell modestly but whose quality gives them a strong chance of enduring—have declined by a quarter.

    #Amazon

  • Autoplay Videos Are Not Going Away. Here’s How to Fight Them. - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/08/01/technology/personaltech/autoplay-video-fight-them.html

    Nobody seems to likes autoplay videos — not even people I’ve talked to in the ad industry. The indiscreet videos demand your attention while burning through your mobile data plan and sucking up your batteries. Yet they have become a necessary evil for many media publishers trying to survive in the digital age.

    “I think we’ve ended up in a really crappy user experience right now with video advertising,” said Dave Morgan, the chief executive of Simulmedia, which works with advertisers on targeted television ads. “Video has been pushed into every user experience whether or not it fits, because it’s a way to make more money.”

    Over the last decade, fast wired and wireless connections spread, as did computers and smartphones. Consumers also became acclimated to streaming video services like Netflix and YouTube. Serving an online video became easy. So advertising firms like BrightRoll and Tremor Video, along with tech companies like Facebook, began testing video ads.

    Once they got started, there was no turning back. Video ads generated 20 to 50 times more revenue than traditional display ads, and the best way to get money was to make the videos play automatically, Mr. Morgan said. Tech platforms like Facebook and Twitter liked autoplay videos, too, because they were effective at getting people to stick around on their sites, said Taylor Wiegert, a director of user experience strategy for the Martin Agency. Automatically playing videos went from a rarity a decade ago to a prominent online advertising medium today.

    #Vidéo #Web #Publicité

  • CppCast Episode 161: Expectations and Exceptions with Simon Brand
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    Episode 161 of CppCast the only podcast for C++ developers by C++ developers. In this episode Rob and Jason are joined by Simon Brand to discuss his upcoming CppCon talks covering exceptions, value wrappers, debuggers and more.

    CppCast Episode 161: Expectations and Exceptions with Simon Brand by Rob Irving and Jason Turner

    About the interviewee:

    Simon is a GPGPU toolchain developer at Codeplay Software in Edinburgh. He turns into a metaprogramming fiend every full moon, when he can be found bringing compilers to their knees with template errors and debating undefined behaviour on the C++ Slack channel. He co-organises the Edinburgh C++ user group and contributes to various programming standards bodies. Outside of programming, he enjoys experimental films, homebrewing, (...)

    #News,Video&_On-Demand,

  • Expectations and Exceptions with Simon Brand
    http://cppcast.libsyn.com/expectations-and-exceptions-with-simon-brand

    Rob and Jason are joined by Simon Brand to discuss his upcoming CppCon talks covering exceptions, value wrappers, debuggers and more. Simon is a GPGPU toolchain developer at Codeplay Software in Edinburgh. He turns into a metaprogramming fiend every full moon, when he can be found bringing compilers to their knees with template errors and debating undefined behaviour on the C++ Slack channel. He co-organises the Edinburgh C++ user group and contributes to various programming standards bodies. Outside of programming, he enjoys experimental films, homebrewing, and board games. News The value of undefined behavior Qt Creator 4.7 released Coroutines and Qt Simon Brand @TartanLlama Simon Brand’s GitHub Links CppCon 2018: How to Write Well-Behaved Value Wrappers CppCon 2018: How (...)

    http://traffic.libsyn.com/cppcast/cppcast-161.mp3?dest-id=282890

  • CppCast Episode 158: Future of 2D Graphics Proposal with Guy Davidson
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    Episode 158 of CppCast the only podcast for C++ developers by C++ developers. In this episode Rob and Jason are joined by Guy Davidson from Creative Assembly to discuss the future of the 2D Graphics proposal after the C++ meeting in Rapperswil.

    CppCast Episode 158: Future of 2D Graphics Proposal with Guy Davidson by Rob Irving and Jason Turner

    About the interviewee:

    Guy Davidson is the Coding Manager of Creative Assembly, makers of the Total War franchise, Alien: Isolation and Halo Wars 2, Guy has been writing games since the early 1980s. He is now also a contributor to SG14, the study group devoted to low latency, real time requirements, and performance/efficiency especially for Games, Financial/Banking, and Simulations. He speaks at schools, colleges and universities (...)

    #News,Video&_On-Demand,

  • Future of 2D Graphics Proposal with Guy Davidson
    http://cppcast.libsyn.com/future-of-2d-graphics-proposal-with-guy-davidson

    Rob and Jason are joined by Guy Davidson from Creative Assembly to discuss the future of the 2D Graphics proposal after the C++ meeting in Rapperswil. Guy Davidson is the Coding Manager of Creative Assembly, makers of the Total War franchise, Alien: Isolation and Halo Wars 2, Guy has been writing games since the early 1980s. He is now also a contributor to SG14, the study group devoted to low latency, real time requirements, and performance/efficiency especially for Games, Financial/Banking, and Simulations. He speaks at schools, colleges and universities about programming and likes to help good programmers become better programmers. News MSVC Preprocessor progress towards conformance Support for Unity Files in VS 2017 15.8 (Experimental) Announcing student and support tickets (...)

    http://traffic.libsyn.com/cppcast/cppcast-158.mp3?dest-id=282890

  • #Accaparement_de_terres : le groupe #Bolloré accepte de négocier avec les communautés locales
    –-> un article qui date de 2014, et qui peut intéresser notamment @odilon, mais aussi d’actualité vue la plainte de Balloré contre le journal pour diffamation. Et c’est le journal qui a gagné en Cour de cassation : https://www.bastamag.net/Bollore-perd-definitivement-son-premier-proces-en-diffamation-intente-a

    Des paysans et villageois du Sierra-Leone, de #Côte_d’Ivoire, du #Cameroun et du #Cambodge sont venus spécialement jusqu’à Paris. Pour la première fois, le groupe Bolloré et sa filiale luxembourgeoise #Socfin, qui gère des #plantations industrielles de #palmiers_à_huile et d’#hévéas (pour le #caoutchouc) en Afrique et en Asie, ont accepté de participer à des négociations avec les communautés locales fédérées en « alliance des riverains des plantations Bolloré-Socfin ». Sous la houlette d’une association grenobloise, Réseaux pour l’action collective transnationale (ReAct), une réunion s’est déroulée le 24 octobre, à Paris, avec des représentants du groupe Bolloré et des communautés touchées par ces plantations.

    Ces derniers dénoncent les conséquences de l’acquisition controversée des terres agricoles, en Afrique et en Asie. Ils pointent notamment du doigt des acquisitions foncières de la #Socfin qu’ils considèrent comme « un accaparement aveugle des terres ne laissant aux riverains aucun espace vital », en particulier pour leurs cultures vivrières. Ils dénoncent également la faiblesse des compensations accordées aux communautés et le mauvais traitement qui serait réservé aux populations. Les représentants africains et cambodgiens sont venus demander au groupe Bolloré et à la Socfin de garantir leur #espace_vital en rétrocédant les terres dans le voisinage immédiat des villages, et de stopper les expansions foncières qui auraient été lancées sans l’accord des communautés.

    https://www.bastamag.net/Accaparement-de-terres-le-groupe-Bollore-accepte-de-negocier-avec-les
    #terres #Sierra_Leone #huile_de_palme

    • Bolloré, #Crédit_agricole, #Louis_Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement de terres
      –-> encore un article de 2012

      Alors que 868 millions de personnes souffrent de sous-alimentation, selon l’Onu, l’accaparement de terres agricoles par des multinationales de l’#agrobusiness ou des fonds spéculatifs se poursuit. L’équivalent de trois fois l’Allemagne a ainsi été extorqué aux paysans africains, sud-américains ou asiatiques. Les plantations destinées à l’industrie remplacent l’agriculture locale. Plusieurs grandes entreprises françaises participent à cet accaparement, avec la bénédiction des institutions financières. Enquête.

      Au Brésil, le groupe français Louis Dreyfus, spécialisé dans le négoce des matières premières, a pris possession de près de 400 000 hectares de terres : l’équivalent de la moitié de l’Alsace, la région qui a vu naître l’empire Dreyfus, avec le commerce du blé au 19ème siècle. Ces terres sont destinées aux cultures de canne à sucre et de soja. Outre le Brésil, le discret empire commercial s’est accaparé, via ses filiales Calyx Agro ou LDC Bioenergia [1], des terres en Uruguay, en Argentine ou au Paraguay. Si Robert Louis Dreyfus, décédé en 2009, n’avait gagné quasiment aucun titre avec l’Olympique de Marseille, club dont il était propriétaire, il a fait de son groupe le champion français toute catégorie dans l’accaparement des terres.

      Le Groupe Louis-Dreyfus – 56 milliards d’euros de chiffre d’affaires [2] – achète, achemine et revend tout ce que la terre peut produire : blé, soja, café, sucre, huiles, jus d’orange, riz ou coton, dont il est le « leader » mondial via sa branche de négoce, Louis-Dreyfus Commodities. Son jus d’orange provient d’une propriété de 30 000 ha au Brésil. L’équivalent de 550 exploitations agricoles françaises de taille moyenne ! Il a ouvert en 2007 la plus grande usine au monde de biodiesel à base de soja, à Claypool, au Etats-Unis (Indiana). Il possède des forêts utilisées « pour la production d’énergie issue de la biomasse, l’énergie solaire, la géothermie et l’éolien ». Sans oublier le commerce des métaux, le gaz naturel, les produits pétroliers, le charbon et la finance.

      Course effrénée à l’accaparement de terres

      En ces périodes de tensions alimentaires et de dérèglements climatiques, c’est bien l’agriculture qui semble être l’investissement le plus prometteur. « En 5 ans, nous sommes passés de 800 millions à 6,3 milliards de dollars d’actifs industriels liés à l’agriculture », se réjouissait le directeur du conglomérat, Serge Schoen [3]. Le groupe Louis Dreyfus illustre la course effrénée à l’accaparement de terres agricoles dans laquelle se sont lancées de puissantes multinationales. Sa holding figure parmi les cinq premiers gros traders de matières premières alimentaires, avec Archer Daniels Midland (États-Unis), Bunge (basé aux Bermudes), Cargill (États-Unis) et le suisse Glencore. Ces cinq multinationales, à l’acronyme ABCD, font la pluie et le beau temps sur les cours mondiaux des céréales [4].

      L’exemple de Louis Dreyfus n’est pas isolé. États, entreprises publiques ou privées, fonds souverains ou d’investissements privés multiplient les acquisitions – ou les locations – de terres dans les pays du Sud ou en Europe de l’Est. Objectif : se lancer dans le commerce des agrocarburants, exploiter les ressources du sous-sol, assurer les approvisionnements alimentaires pour les États, voire bénéficier des mécanismes de financements mis en œuvre avec les marchés carbone. Ou simplement spéculer sur l’augmentation du prix du foncier. Souvent les agricultures paysannes locales sont remplacées par des cultures industrielles intensives. Avec, à la clé, expropriation des paysans, destruction de la biodiversité, pollution par les produits chimiques agricoles, développement des cultures OGM... Sans que les créations d’emplois ne soient au rendez-vous.

      Trois fois la surface agricole de la France

      Le phénomène d’accaparement est difficile à quantifier. De nombreuses transactions se déroulent dans le plus grand secret. Difficile également de connaître l’origine des capitaux. Une équipe de la Banque mondiale a tenté de mesurer le phénomène. En vain ! « Devant les difficultés opposées au recueil des informations nécessaires (par les États comme les acteurs privés), et malgré plus d’un an de travail, ces chercheurs ont dû pour l’évaluer globalement s’en remettre aux articles de presse », explique Mathieu Perdriault de l’association Agter.

      Selon la base de données Matrice foncière, l’accaparement de terres représenterait 83 millions d’hectares dans les pays en développement. L’équivalent de près de trois fois la surface agricole française (1,7% de la surface agricole mondiale) ! Selon l’ONG Oxfam, qui vient de publier un rapport à ce sujet, « une superficie équivalant à celle de Paris est vendue à des investisseurs étrangers toutes les 10 heures », dans les pays pauvres [5].

      L’Afrique, cible d’un néocolonialisme agricole ?

      L’Afrique, en particulier l’Afrique de l’Est et la République démocratique du Congo, est la région la plus convoitée, avec 56,2 millions d’hectares. Viennent ensuite l’Asie (17,7 millions d’ha), puis l’Amérique latine (7 millions d’ha). Pourquoi certains pays se laissent-il ainsi « accaparer » ? Sous prétexte d’attirer investissements et entreprises, les réglementations fiscales, sociales et environnementales des pays les plus pauvres sont souvent plus propices. Les investisseurs se tournent également vers des pays qui leur assurent la sécurité de leurs placements. Souvent imposées par les institutions financières internationales, des clauses garantissent à l’investisseur une compensation de la part de l’État « hôte » en cas d’expropriation. Des clauses qui peuvent s’appliquer même en cas de grèves ou de manifestations.

      Les acteurs de l’accaparement des terres, privés comme publics, sont persuadés – ou feignent de l’être – que seul l’agrobusiness pourra nourrir le monde en 2050. Leurs investissements visent donc à « valoriser » des zones qui ne seraient pas encore exploitées. Mais la réalité est tout autre, comme le montre une étude de la Matrice Foncière : 45% des terres faisant l’objet d’une transaction sont des terres déjà cultivées. Et un tiers des acquisitions sont des zones boisées, très rentables lorsqu’on y organise des coupes de bois à grande échelle. Des terres sont déclarées inexploitées ou abandonnées sur la foi d’imageries satellites qui ne prennent pas en compte les usages locaux des terres.

      40% des forêts du Liberia sont ainsi gérés par des permis à usage privés [6] (lire aussi notre reportage au Liberia). Ces permis, qui permettent de contourner les lois du pays, concernent désormais 20 000 km2. Un quart de la surface du pays ! Selon Oxfam, 60% des transactions ont eu lieu dans des régions « gravement touchées par le problème de la faim » et « plus des deux tiers étaient destinées à des cultures pouvant servir à la production d’agrocarburants comme le soja, la canne à sucre, l’huile de palme ou le jatropha ». Toujours ça que les populations locales n’auront pas...

      Quand AXA et la Société générale se font propriétaires terriens

      « La participation, largement médiatisée, des États au mouvement d’acquisition massive de terre ne doit pas masquer le fait que ce sont surtout les opérateurs privés, à la poursuite d’objectifs purement économiques et financiers, qui forment le gros bataillon des investisseurs », souligne Laurent Delcourt, chercheur au Cetri. Les entreprises publiques, liées à un État, auraient acheté 11,5 millions d’hectares. Presque trois fois moins que les investisseurs étrangers privés, propriétaires de 30,3 millions d’hectares. Soit la surface de l’Italie ! Si les entreprises états-uniennes sont en pointe, les Européens figurent également en bonne place.

      Banques et assurances françaises se sont jointes à cette course à la propriété terrienne mondiale. L’assureur AXA a investi 1,2 milliard de dollars dans la société minière britannique Vedanta Resources PLC, dont les filiales ont été accusées d’accaparement des terres [7]. AXA a également investi au moins 44,6 millions de dollars dans le fond d’investissement Landkom (enregistré dans l’île de Man, un paradis fiscal), qui loue des terres agricoles en Ukraine. Quant au Crédit Agricole, il a créé – avec la Société générale – le fonds « Amundi Funds Global Agriculture ». Ses 122 millions de dollars d’actifs sont investis dans des sociétés telles que Archer Daniels Midland ou Bunge, impliquées comme le groupe Louis Dreyfus dans l’acquisition de terres à grande échelle. Les deux banques ont également lancé le « Baring Global Agriculture Fund » (133,3 millions d’euros d’actifs) qui cible les sociétés agro-industrielles. Les deux établissement incitent activement à l’acquisition de terres, comme opportunité d’investissement. Une démarche socialement responsable ?

      Vincent Bolloré, gentleman farmer

      Après le groupe Louis Dreyfus, le deuxième plus gros investisseur français dans les terres agricoles se nomme Vincent Bolloré. Son groupe, via l’entreprise Socfin et ses filiales Socfinaf et Socfinasia, est présent dans 92 pays dont 43 en Afrique. Il y contrôle des plantations, ainsi que des secteurs stratégiques : logistique, infrastructures de transport, et pas moins de 13 ports, dont celui d’Abidjan. L’empire Bolloré s’est développée de façon spectaculaire au cours des deux dernières décennies « en achetant des anciennes entreprises coloniales, et [en] profitant de la vague de privatisations issue des "ajustements structurels" imposés par le Fonds monétaire international », constate le Think tank états-unien Oakland Institute.

      Selon le site du groupe, 150 000 hectares plantations d’huile de palme et d’hévéas, pour le caoutchouc, ont été acquis en Afrique et en Asie. L’équivalent de 2700 exploitations agricoles françaises ! Selon l’association Survie, ces chiffres seraient en deçà de la réalité. Le groupe assure ainsi posséder 9 000 ha de palmiers à huile et d’hévéas au Cameroun, là où l’association Survie en comptabilise 33 500.

      Expropriations et intimidations des populations

      Quelles sont les conséquences pour les populations locales ? Au Sierra Leone,
      Bolloré a obtenu un bail de 50 ans sur 20 000 hectares de palmier à huile et 10 000 hectares d’hévéas. « Bien que directement affectés, les habitants de la zone concernée semblent n’avoir été ni informés ni consultés correctement avant le lancement du projet : l’étude d’impact social et environnemental n’a été rendue publique que deux mois après la signature du contrat », raconte Yanis Thomas de l’association Survie. En 2011, les villageois tentent de bloquer les travaux sur la plantation. Quinze personnes « ont été inculpées de tapage, conspiration, menaces et libérées sous caution après une âpre bataille judiciaire. » Bolloré menace de poursuivre en justice pour diffamation The Oakland Institute, qui a publié un rapport en 2012 sur le sujet pour alerter l’opinion publique internationale.

      Au Libéria, le groupe Bolloré possède la plus grande plantation d’hévéas du pays, via une filiale, la Liberia Agricultural Company (LAC). En mai 2006, la mission des Nations Unies au Libéria (Minul) publiait un rapport décrivant les conditions catastrophiques des droits humains sur la plantation : travail d’enfants de moins de 14 ans, utilisation de produits cancérigènes, interdiction des syndicats, licenciements arbitraires, maintien de l’ordre par des milices privées, expulsion de 75 villages…. La LAC a qualifié les conclusions de la Minul « de fabrications pures et simples » et « d’exagérations excessives ». Ambiance... Plusieurs années après le rapport des Nations Unies, aucune mesure n’a été prise par l’entreprise ou le gouvernement pour répondre aux accusations.

      Une coopératives agricole qui méprise ses salariés

      Autre continent, mêmes critiques. Au Cambodge, la Socfinasia, société de droit luxembourgeois détenue notamment par le groupe Bolloré a conclu en 2007 un joint-venture qui gère deux concessions de plus de 7 000 hectares dans la région de Mondulkiri. La Fédération internationale des Droits de l’homme (FIDH) a publié en 2010 un rapport dénonçant les pratiques de la société Socfin-KCD. « Le gouvernement a adopté un décret spécial permettant l’établissement d’une concession dans une zone anciennement protégée, accuse la FIDH. Cette situation, en plus d’autres violations documentées du droit national et des contrats d’investissement, met en cause la légalité des concessions et témoigne de l’absence de transparence entourant le processus d’approbation de celles-ci. » Suite à la publication de ce rapport, la Socfin a menacé l’ONG de poursuites pour calomnie et diffamation.

      Du côté des industries du sucre, la situation n’est pas meilleure. Depuis 2007, le géant français du sucre et d’éthanol, la coopérative agricole Tereos, contrôle une société mozambicaine [8]. Tereos exploite la sucrerie de Sena et possède un bail de 50 ans (renouvelable) sur 98 000 hectares au Mozambique. Le contrat passé avec le gouvernement prévoit une réduction de 80% de l’impôt sur le revenu et l’exemption de toute taxe sur la distribution des dividendes. Résultat : Tereos International réalise un profit net de 194 millions d’euros en 2010, dont 27,5 millions d’euros ont été rapatriés en France sous forme de dividendes. « De quoi mettre du beurre dans les épinards des 12 000 coopérateurs français de Tereos », ironise le journaliste Fabrice Nicolino. Soit un dividende de 2 600 euros par agriculteur français membre de la coopérative. Pendant ce temps, au Mozambique, grèves et manifestations se sont succédé dans la sucrerie de Sena : bas salaires (48,4 euros/mois), absence d’équipements de protection pour les saisonniers, nappe phréatique polluée aux pesticides... Ce doit être l’esprit coopératif [9].

      Fermes et fazendas, nouvelles cibles de la spéculation

      Connues ou non, on ne compte plus les entreprises et les fonds d’investissement français qui misent sur les terres agricoles. Bonduelle, leader des légumes en conserve et congelés, possède deux fermes de 3 000 hectares en Russie où il cultive haricots, maïs et pois. La célèbre marque cherche à acquérir une nouvelle exploitation de 6 000 ha dans le pays. Fondée en 2007 par Jean-Claude Sabin, ancien président de la pieuvre Sofiproteol (aujourd’hui dirigée par Xavier Beulin président de la FNSEA), Agro-énergie Développement (AgroEd) investit dans la production d’agrocarburants et d’aliments dans les pays en développement. La société appartient à 51% au groupe d’investissement LMBO, dont l’ancien ministre de la Défense, Charles Millon, fut l’un des directeurs. Les acquisitions de terres agricoles d’AgroEd en Afrique de l’Ouest sont principalement destinées à la culture du jatropha, transformé ensuite en agrocarburants ou en huiles pour produits industriels. Mais impossible d’obtenir plus de précisions. Les sites internet de LMBO et AgroED sont plus que discrets sur le sujet. Selon une note de l’OCDE, AgroEd aurait signé un accord avec le gouvernement burkinabé concernant 200 000 hectares de Jatropha, en 2007, et négocient avec les gouvernements du Bénin, de Guinée et du Mali.

      « Compte tenu de l’endettement massif des États et des politiques monétaires très accommodantes, dans une optique de protection contre l’inflation, nous recommandons à nos clients d’investir dans des actifs réels et notamment dans les terres agricoles de pays sûrs, disposant de bonnes infrastructures, comme l’Argentine », confie au Figaro Franck Noël-Vandenberghe, le fondateur de Massena Partners. Ce gestionnaire de fortune français a crée le fond luxembourgeois Terra Magna Capital, qui a investi en 2011 dans quinze fermes en Argentine, au Brésil, au Paraguay et en Uruguay. Superficie totale : 70 500 hectares, trois fois le Val-de-Marne ! [10]

      Le maïs aussi rentable que l’or

      Conséquence de ce vaste accaparement : le remplacement de l’agriculture vivrière par la culture d’agrocarburants, et la spéculation financière sur les terres agricoles. Le maïs a offert, à égalité avec l’or, le meilleur rendement des actifs financiers sur ces cinq dernières années, pointe une étude de la Deutsche Bank. En juin et juillet 2012, les prix des céréales se sont envolés : +50 % pour le blé, +45% pour le maïs, +30 % pour le soja, qui a augmenté de 60 % depuis fin 2011 ! Les prix alimentaires devraient « rester élevés et volatils sur le long terme », prévoit la Banque mondiale. Pendant ce temps, plus d’un milliard d’individus souffrent de la faim. Non pas à cause d’une pénurie d’aliments mais faute d’argent pour les acheter.

      Qu’importe ! Au nom du développement, l’accaparement des terres continuent à être encouragé – et financé ! – par les institutions internationales. Suite aux famines et aux émeutes de la faim en 2008, la Banque mondiale a créé un « Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale » (GFRP). Avec plus de 9 milliards de dollars en 2012, son fonds de « soutien » au secteur agricole a plus que doublé en quatre ans. Via sa Société financière internationale (SFI), l’argent est distribué aux acteurs privés dans le cadre de programme aux noms prometteurs : « Access to land » (accès à la terre) ou « Land market for investment » (marché foncier pour l’investissement).

      Des placements financiers garantis par la Banque mondiale

      Les deux organismes de la Banque mondiale, SFI et FIAS (Service Conseil pour l’Investissement Étranger) facilitent également les acquisitions en contribuant aux grandes réformes législatives permettant aux investisseurs privés de s’installer au Sierra Leone, au Rwanda, au Liberia ou au Burkina Faso… Quels que soient les continents, « la Banque mondiale garantit nos actifs par rapport au risque politique », explique ainsi l’homme d’affaire états-unien Neil Crowder à la BBC en mars 2012, qui rachète des petites fermes en Bulgarie pour constituer une grosse exploitation. « Notre assurance contre les risques politiques nous protège contre les troubles civils ou une impossibilité d’utiliser nos actifs pour une quelconque raison ou en cas d’expropriation. »

      Participation au capital des fonds qui accaparent des terres, conseils et assistances techniques aux multinationales pour améliorer le climat d’investissement des marchés étrangers, négociations d’accords bilatéraux qui créent un environnement favorable aux transactions foncières : la Banque mondiale et d’autres institutions publiques – y compris l’Agence française du développement – favorisent de fait « la concentration du pouvoir des grandes firmes au sein du système agroalimentaire, (...) la marchandisation de la terre et du travail et la suppression des interventions publiques telles que le contrôle des prix ou les subventions aux petits exploitants », analyse Elisa Da Via, sociologue du développement [11].

      Oxfam réclame de la Banque mondiale « un gel pour six mois de ses investissements dans des terres agricoles » des pays en développement, le temps d’adopter « des mesures d’encadrement plus rigoureuses pour prévenir l’accaparement des terres ». Que pense en France le ministère de l’Agriculture de ces pratiques ? Il a présenté en septembre un plan d’action face à la hausse du prix des céréales. Ses axes prioritaires : l’arrêt provisoire du développement des agrocarburants et la mobilisation du G20 pour « assurer une bonne coordination des politiques des grands acteurs des marchés agricoles » Des annonces bien vagues face à l’ampleur des enjeux : qui sont ces « grands acteurs des marchés agricoles » ? S’agit-il d’aider les populations rurales des pays pauvres à produire leurs propres moyens de subsistance ou de favoriser les investissements de l’agrobusiness et des fonds spéculatifs sous couvert de politique de développement et de lutte contre la malnutrition ? Les dirigeants français préfèrent regarder ailleurs, et stigmatiser l’immigration.

      Nadia Djabali, avec Agnès Rousseaux et Ivan du Roy

      Photos : © Eric Garault
      P.-S.

      – L’ONG Grain a publié en mars 2012 un tableau des investisseurs

      – La rapport d’Oxfam, « Notre terre, notre vie » - Halte à la ruée mondiale sur les terres, octobre 2012

      – Le rapport des Amis de la Terre Europe (en anglais), janvier 2012 : How European banks, pension funds and insurance companies are increasing global hunger and poverty by speculating on food prices and financing land grabs in poorer countries.

      – Un observatoire de l’accaparement des terres

      – A lire : Emprise et empreinte de l’agrobusiness, aux Editions Syllepse.
      Notes

      [1] « En octobre 2009, LDC Bioenergia de Louis Dreyfus Commodities a fusionné avec Santelisa Vale, un important producteur de canne à sucre brésilien, pour former LDC-SEV, dont Louis Dreyfus détient 60% », indique l’ONG Grain.

      [2] Le groupe Louis Dreyfus ne publie pas de résultats détaillés. Il aurait réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 56 milliards d’euros, selon L’Agefi, pour un bénéfice net de 590 millions d’euros. La fortune de Margarita Louis Dreyfus, présidente de la holding, et de ses trois enfants, a été évaluée par le journal Challenges à 6,6 milliards d’euros.

      [3] Dans Le Nouvel Observateur.

      [4] L’ONG Oxfam a publié en août 2012 un rapport (en anglais) décrivant le rôle des ABCD.

      [5] Selon Oxfam, au cours des dix dernières années, une surface équivalente à huit fois la superficie du Royaume-Uni a été vendue à l’échelle mondiale. Ces terres pourraient permettre de subvenir aux besoins alimentaires d’un milliard de personnes.

      [6] D’après les ONG Global Witness, Save My Future Foundation (SAMFU) et Sustainable Development Institute (SDI).

      [7] Source : Rapport des Amis de la Terre Europe.

      [8] Sena Holdings Ltd, via sa filiale brésilienne Açúcar Guaraní.

      [9] Une autre coopérative agricole, Vivescia (Ex-Champagne Céréales), spécialisée dans les céréales, investit en Ukraine aux côtés Charles Beigbeder, fondateur de Poweo (via un fonds commun, AgroGeneration). Ils y disposent de 50 000 hectares de terres agricoles en location.

      [10] La liste des entreprises françaises dans l’accaparement des terres n’est pas exhaustive : Sucres & Denrée (Sucden) dans les régions russes de Krasnodar, Campos Orientales en Argentine et en Uruguay, Sosucam au Cameroun, la Compagnie Fruitière qui cultive bananes et ananas au Ghana…

      [11] Emprise et empreinte de l’agrobusiness, aux Editions Syllepse.


      https://www.bastamag.net/Bollore-Credit-agricole-Louis
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    • Crime environnemental : sur la piste de l’huile de palme

      L’huile de palme est massivement importée en Europe. Elle sert à la composition d’aliments comme aux agrocarburants. Avec le soutien de la région Languedoc-Roussillon, une nouvelle raffinerie devrait voir le jour à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude. À l’autre bout de la filière, en Afrique de l’Ouest, l’accaparement de terres par des multinationales, avec l’expropriation des populations, bat son plein. Basta ! a remonté la piste du business de l’huile de palme jusqu’au #Liberia. Enquête.

      Quel est le point commun entre un résident de Port-la-Nouvelle, petite ville méditerranéenne à proximité de Narbonne (Aude), et un villageois du comté de Grand Cape Mount, au Liberia ? Réponse : une matière première très controversée, l’huile de palme, et une multinationale malaisienne, #Sime_Darby. D’un côté, des habitants de Port-la-Nouvelle voient d’un mauvais œil la création d’« une usine clés en main de fabrication d’huile de palme » par Sime Darby, en partie financée par le conseil régional du Languedoc-Roussillon. À 6 000 km de là, les paysans libériens s’inquiètent d’une immense opération d’accaparement des terres orchestrée par le conglomérat malaisien, en vue d’exploiter l’huile de palme et de l’exporter vers l’Europe, jusqu’à Port-la-Nouvelle en l’occurrence. Un accaparement de terres qui pourrait déboucher sur des déplacements forcés de population et mettre en danger leur agriculture de subsistance.

      Le petit port de l’Aude devrait donc accueillir une raffinerie d’huile de palme. Deux compagnies, la néerlandaise #Vopak et le malaisien #Unimills – filiale du groupe Sime Darby – sont sur les rangs, prêtes à investir 120 millions d’euros, venant s’ajouter aux 170 millions d’euros du conseil régional. La Région promet la création de 200 emplois, quand Sime Darby en annonce 50 pour cette usine qui prévoit d’importer 2 millions de tonnes d’huile de palme par an [1].

      Du Languedoc-Roussillon au Liberia

      Une perspective loin de réjouir plusieurs habitants réunis au sein du collectif No Palme [2]. Ces riverains d’une zone Seveso ont toujours en tête l’importante explosion de juillet 2010 dans la zone portuaire, après qu’un camion transportant du GPL se soit renversé. « La population n’a jamais été consultée ni informée de ce projet de raffinerie, relève Pascal Pavie, de la fédération Nature et Progrès. Ces installations présentent pourtant un risque industriel surajouté. » Le mélange du nitrate d’ammonium – 1 500 tonnes acheminées chaque mois à Port-la-Nouvelle – avec de l’huile végétale constituerait un explosif cocktail. Avec les allers et venues de 350 camions supplémentaires par jour. Cerise sur le gâteau, l’extension du port empièterait sur une zone côtière riche en biodiversité. « Notre collectif s’est immédiatement intéressé au versant international et européen de ce projet », explique Pascal.

      L’opérateur du projet, Sime Darby, est un immense conglomérat malaisien, se présentant comme « le plus grand producteur mondial d’huile de palme ». Présent dans 21 pays, il compte plus de 740 000 hectares de plantations, dont plus d’un tiers au Liberia. Et c’est là que remonte la piste de l’huile que l’usine devra raffiner.

      De Monrovia, la capitale, elle mène à Medina, une ville de Grand Cape Mount. D’immenses panneaux de Sime Darby promettent « un avenir durable ». Scrupuleusement gardés par des forces de sécurité privées recrutées par la compagnie, quelques bâtiments en béton émergent au milieu des pépinières d’huile de palme. C’est là que les futurs employés pourront venir vivre avec leurs familles. 57 « villages de travail » seront construits d’ici à 2025, promet la firme. Mais quid des habitants qui ne travailleront pas dans les plantations ? L’ombre d’un déplacement forcé de populations plane. « Quand Sime Darby a commencé à s’installer, ils ont dit qu’ils nous fourniraient des centres médicaux, des écoles, du logement… Mais nous n’avons rien vu, se désole Radisson, un jeune habitant de Medina qui a travaillé pour l’entreprise. Comment pourraient-ils nous déplacer alors qu’aucune infrastructure n’est prévue pour nous accueillir ? »

      Agriculture familiale menacée

      Le village de Kon Town est désormais entouré par les plantations. Seuls 150 mètres séparent les maisons des pépinières d’huile de palme. « Le gouvernement a accordé des zones de concession à la compagnie sans se rendre sur le terrain pour faire la démarcation », déplore Jonathan Yiah, des Amis de la Terre Liberia. Un accaparement qui priverait les habitants des terres cultivables nécessaires à leur subsistance. Les taux d’indemnisation pour la perte de terres et de cultures sont également sous-évalués. « Comment vais-je payer les frais scolaires de mes enfants maintenant ? », s’insurge une habitante qui ne reçoit qu’un seul sac de riz pour une terre qui, auparavant, donnait du manioc, de l’ananas et du gombo à foison.

      La compagnie Sime Darby se défend de vouloir déplacer les communautés. Pourtant, un extrait de l’étude d’impact environnemental, financée par la compagnie elle-même, mentionne clairement la possibilité de réinstallation de communautés, si ces dernières « entravent le développement de la plantation » [3]. Du côté des autorités, on dément. Cecil T.O. Brandy, de la Commission foncière du Liberia, assure que le gouvernement fait tout pour « minimiser et décourager tout déplacement. Si la compagnie peut réhabiliter ou restaurer certaines zones, ce sera préférable ». Faux, rétorque les Amis de la Terre Liberia. « En laissant une ville au milieu d’une zone de plantations, et seulement 150 mètres autour pour cultiver, plutôt que de leur dire de quitter cette terre, on sait que les habitants finiront par le faire volontairement », dénonce James Otto, de l’ONG. Pour les 10 000 hectares déjà défrichés, l’association estime que 15 000 personnes sont d’ores et déjà affectées.

      Des emplois pas vraiment durables

      L’emploi créé sera-t-il en mesure de compenser le désastre environnemental généré par l’expansion des monocultures ? C’est ce qu’espère une partie de la population du comté de Grand Cape Mount, fortement touchée par le chômage. Sime Darby déclare avoir déjà embauché plus de 2 600 travailleurs permanents, auxquels s’ajouteraient 500 travailleurs journaliers. Quand l’ensemble des plantations seront opérationnelles, « Sime Darby aura créé au moins 35 000 emplois », promet la firme. Augustine, un jeune de Kon Town, y travaille depuis deux ans. D’abord sous-traitant, il a fini par être embauché par la compagnie et a vu son salaire grimper de 3 à 5 dollars US pour huit heures de travail par jour. Tout le monde ne semble pas avoir cette « chance » : 90 % du personnel de l’entreprise disposent de contrats à durée déterminée – trois mois en général – et sous-payés ! Les chiffres varient selon les témoignages, de 50 cents à 3 dollars US par jour, en fonction de la récolte réalisée. « Dans quelle mesure ces emplois sont-ils durables ?, interroge Jonathan, des Amis de la Terre Liberia. Une fois que les arbres seront plantés et qu’ils commenceront à pousser, combien d’emplois l’entreprise pourra-t-elle maintenir ? »

      L’opacité entourant le contrat liant le gouvernement à Sime Darby renforce les tensions [4]. Malgré l’adoption d’une loi sur les droits des communautés, les communautés locales n’ont pas été informées, encore moins consultées. « Sime Darby s’est entretenu uniquement avec les chefs des communautés, raconte Jonathan Yiah. Or, la communauté est une unité diversifiée qui rassemble aussi des femmes, des jeunes, qui ont été écartés du processus de consultation. »

      Contrat totalement opaque

      Même de nombreux représentants d’agences gouvernementales ou de ministères ignorent tout du contenu du contrat, certains nous demandant même de leur procurer une copie. C’est ainsi que notre interlocuteur au ministère des Affaires intérieures a découvert qu’une partie du contrat portait sur le marché des crédits carbone. Des subventions qui iront directement dans la poche de la multinationale, comme le mentionne cet extrait en page 52 du contrat : « Le gouvernement inconditionnellement et irrévocablement (...) renonce, en faveur de l’investisseur, à tout droit ou revendication sur les droits du carbone. »

      « C’est à se demander si les investisseurs son vraiment intéressés par l’huile de palme ou par les crédits carbone », ironise Alfred Brownell, de l’ONG Green Advocates. « Nous disons aux communautés que ce n’est pas seulement leurs terres qui leur sont enlevées, ce sont aussi les bénéfices qui en sont issus », explique Jonathan Yiah.

      La forêt primaire remplacée par l’huile de palme ?

      Les convoitises de la multinationale s’étendent bien au-delà. Le militant écologiste organise depuis des mois des réunions publiques avec les habitants du comté de Gbarpolu, plus au nord. Cette région abrite une grande partie de la forêt primaire de Haute-Guinée. Sime Darby y a obtenu une concession de 159 827 hectares… Du contrat, les habitants ne savaient rien, jusqu’à ce que les Amis de la Terre Liberia viennent le leur présenter. La question de la propriété foncière revient sans cesse. « Comment le gouvernement peut-il céder nos terres à une compagnie alors même que nous détenons des titres de propriété ? », interrogent-ils. La crainte relative à la perte de leurs forêts, de leurs terres agricoles, d’un sol riche en or et en diamants s’installe.

      Lors d’une réunion, au moment où James énonce la durée du contrat, 63 ans – reconductible 30 ans ! –, c’est la colère qui prend le pas. « Que deviendront mes enfants au terme de ces 63 années de contrat avec Sime Darby ? », se désespère Kollie, qui a toujours vécu de l’agriculture, comme 70 % de la population active du pays. Parmi les personnes présentes, certaines, au contraire, voient dans la venue de Sime Darby la promesse d’investissements dans des hôpitaux, des écoles, des routes, mais aussi dans de nouveaux systèmes d’assainissement en eau potable. Et, déjà, la peur de nouveaux conflits germent. « Nous ne voulons de personne ici qui ramène du conflit parmi nous », lance Frederick. Les plaies des deux guerres civiles successives (1989-1996, puis 2001-2003) sont encore ouvertes. Près d’un million de personnes, soit un Libérien sur trois, avaient alors fui vers les pays voisins.

      Mea culpa gouvernemental

      « En signant une série de contrats à long terme accordant des centaines de milliers d’hectares à des conglomérats étrangers, le gouvernement voulait relancer l’économie et l’emploi, analyse James, des Amis de la Terre Liberia. Mais il n’a pas vu toutes les implications ». D’après un rapport de janvier 2012 réalisé par le Centre international de résolution des conflits, près de 40 % de la population libérienne vivraient à l’intérieur de concessions privées ! Aux côtés de Sime Darby, deux autres compagnies, la britannique Equatorial Palm Oil et l’indonésienne Golden Veroleum, ont acquis respectivement 169 000 et 240 000 hectares pour planter de l’huile de palme.

      Dans le comté de Grand Cape Mount, en décembre 2011, des habitants se sont saisis des clés des bulldozers de Sime Darby afin d’empêcher la poursuite de l’expansion des plantations et d’exiger des négociations. Une équipe interministérielle a depuis été mise en place, où siègent des citoyens du comté. « Oui, il y a eu des erreurs dans l’accord », reconnait-on à la Commission foncière. « Nous essayons de trouver des solutions pour que chacun en sorte gagnant », renchérit-on au ministère des Affaires intérieures. Difficile à croire pour les habitants du comté, qui n’ont rien vu, jusque-là, des grandes promesses philanthropes de Sime Darby.

      De l’huile de palme dans les agrocarburants

      Et si le changement venait des pays où l’on consomme de l’huile de palme ? Retour dans l’Aude, au pied du massif des Corbières. En décembre 2011, Sime Darby a annoncé geler pour un an son projet d’implantation de raffinerie à Port-la-Nouvelle. Les prévisions de commandes d’huile de palme sont en baisse, alors que le coût de l’usine grimpe. L’huile de palme commence à souffrir de sa mauvaise réputation, alimentaire et environnementale. De nombreuses marques l’ont retirée de la composition de leurs produits. L’huile de palme contribuerait à la malbouffe. Une fois solidifiée par injection d’hydrogène, elle regorge d’acides gras qui s’attaquent aux artères : un cauchemar pour les nutritionnistes. Dans les enseignes bios, elle commence également à être pointée du doigt comme l’une des causes de la déforestation, en Indonésie, en Afrique ou en Amérique latine. Pourtant, bien que la grande distribution réduise son besoin en huile de palme, cette dernière demeure aujourd’hui, et de loin, la première huile végétale importée en Europe. Merci les agrocarburants…

      « La consommation moyenne d’un Européen est d’environ 12 litres/an d’huile de palme, ce qui représente un accaparement d’environ 25 m2 de plantation de palmiers à huile dans un autre pays », souligne Sylvain Angerand, des Amis de la Terre France. « Relocaliser l’économie, développer les transports en commun, lutter contre l’étalement urbain seraient autant de mesures structurelles permettant de réduire notre consommation de carburant », propose l’écologiste. Réduire nos besoins ici, en Europe, pourrait diminuer partiellement l’accaparement des terres dans le Sud. À Port-la-Nouvelle, le collectif No Palme planche déjà sur des plans de développement alternatif pour le port. Avec en tête, les témoignages de leurs compères libériens.

      https://www.bastamag.net/Crime-environnemental-sur-la-piste

  • Hundreds of mobile games are listening to what you watch on TV – BGR
    http://bgr.com/2017/12/29/mobile-games-listening-ads-kids-apps
    https://boygeniusreport.files.wordpress.com/2017/12/kids-on-smartphones.jpg?quality=98&strip=all

    A few years ago, people would have considered you to be paranoid if you thought your phone was always listening to you. But now it has become common practice for developers to ask your permission to use your phone’s microphone, whether or not that functionality actually has anything to do with the app or not.

    A New York Times report this week highlighted one particular startup called Alphonso, whose software is being used by hundreds of app developers. This software collects TV-viewing data for advertisers “by identifying audio signals in TV ads and shows, sometimes even matching that information with the places people visit and the movies they see.” Advertisers then use this information to target ads more appropriately to individual users.

    “We have to be really careful as we have more devices capturing more information in living rooms and bedrooms and on the street and in other people’s homes that the public is not blindsided and surprised by things,” Dave Morgan, CEO of Simulmedia, told the New York Times. “It’s not what’s legal. It is what’s not creepy.”

    #Vie_privée #Microphone #Surveillance #Publicité

  • GRENZEN / Europa

    http://www.en-bloc.de/de/grenzen-europa

    Un beau travail sur les frontières de l’artiste berlinoise Simona Koch
    https://vimeo.com/145134769

    Im Zentrum der künstlerischen Arbeit von Simona Koch stehen das Lebendige und seine Zusammenhänge, Entwicklungsprozesse und Strukturen. In Zeichnungen, Fotografien, Installationen und Animationsfilmen reflektiert sie ihre Recherchen zu den grundlegenden wissenschaftlichen und philosophischen Fragestellungen des Lebens. Vom kleinsten Organismus bis zum Menschen untersucht sie Auswirkungen und Wechselwirkungen, Entwicklungen und Spuren, die durch Lebewesen verursacht werden.

  • They thought they were going to rehab. They ended up in chicken plants
    https://www.revealnews.org/article/they-thought-they-were-going-to-rehab-they-ended-up-in-chicken-plants

    Across the country, judges increasingly are sending defendants to rehab instead of prison or jail. These diversion courts have become the bedrock of criminal justice reform, aiming to transform lives and ease overcrowded prisons.

    But in the rush to spare people from prison, some judges are steering defendants into rehabs that are little more than lucrative work camps for private industry, an investigation by Reveal from The Center for Investigative Reporting has found.

    The programs promise freedom from addiction. Instead, they’ve turned thousands of men and women into indentured servants.

    The beneficiaries of these programs span the country, from Fortune 500 companies to factories and local businesses. The defendants work at a Coca-Cola bottling plant in Oklahoma, a construction firm in Alabama, a nursing home in North Carolina.

    Perhaps no rehab better exemplifies this allegiance to big business than CAAIR. It was started in 2007 by chicken company executives struggling to find workers. By forming a Christian rehab, they could supply plants with a cheap and captive labor force while helping men overcome their addictions.

    At CAAIR, about 200 men live on a sprawling, grassy compound in northeastern Oklahoma, and most work full time at Simmons Foods Inc., a company with annual revenue of $1.4 billion. They slaughter and process chickens for some of America’s largest retailers and restaurants, including Walmart, KFC and Popeyes Louisiana Kitchen. They also make pet food for PetSmart and Rachael Ray’s Nutrish brand.

  • The lie of the land: when map makers get it wrong – in pictures | Books | The Guardian
    https://www.theguardian.com/books/gallery/2016/nov/16/the-lie-of-the-land-when-map-makers-get-it-wrong-edward-brooke-hitching

    The history of cartography is littered with mistakes, myths and mendacity. From the magnetic mountain at the north pole to Australia’s inland sea, Edward Brooke-Hitching charts five centuries of misrepresentative maps

    #cartographie #manipulation #cartographie_ancienne

    • The Phantom Atlas | Book by Edward Brooke-Hitching | Official Publisher Page | Simon & Schuster UK
      http://www.simonandschuster.co.uk/books/The-Phantom-Atlas/Edward-Brooke-Hitching/9781471159459

      A STUNNINGLY ILLUSTRATED BOOK REVEALING THE GREATEST MYTHS, LIES AND BLUNDERS ON MAPS
      ’Highly recommended’ - Andrew Marr
      ’A spectacular, enjoyable and eye-opening read’ - Jonathan Ross

      The Phantom Atlas is an atlas of the world not as it ever existed, but as it was thought to be. These marvellous and mysterious phantoms - non-existent islands, invented mountain ranges, mythical civilisations and other fictitious geography - were all at various times presented as facts on maps and atlases. This book is a collection of striking antique maps that display the most erroneous cartography, with each illustration accompanied by the story behind it.

      Exploration, map-making and mythology are all brought together to create a colourful tapestry of monsters, heroes and volcanoes; swindlers, mirages and murderers. Sometimes the stories are almost impossible to believe, and remarkably, some of the errors were still on display in maps published in the 21st century. Throughout much of the 19th century more than 40 different mapmakers included the Mountains of Kong, a huge range of peaks stretching across the entire continent of Africa, in their maps - but it was only in 1889 when Louis Gustave Binger revealed the whole thing to be a fake. For centuries, explorers who headed to Patagonia returned with tales of the giants they had met who lived there, some nine feet tall. Then there was Gregor MacGregor, a Scottish explorer who returned to London to sell shares in a land he had discovered in South America. He had been appointed the Cazique of Poyais, and bestowed with many honours by the local king of this unspoiled paradise. Now he was offering others the chance to join him and make their fortune there, too - once they had paid him a bargain fee for their passage... 

      The Phantom Atlas is a beautifully produced volume, packed with stunning maps and drawingsof places and people that never existed. The remarkable stories behind them all are brilliantly told by Edward Brooke-Hitching in a book that will appeal to cartophiles everywhere.

  • Analyser les comportements des lecteurs grâce aux livres numériques
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/analyser-les-comportements-des-lecteurs-grace-aux-livres-numeriques/83678

    Jellybooks, petite entreprise fondée en 2012 dans le but d’aider le lecteur à découvrir de nouveaux livres par un service adapté. Elle a annoncé dans un communiqué qu’elle changeait la nature de son activité principale pour se concentrer sur son autre service : Readers Analytics. Ce dernier analyse les habitudes de lecture pour en informer les éditeurs.

    Ces données sont ensuite fournies aux maisons d’édition partenaires de l’entreprise. Pratique pour jauger ce qui marche vraiment et ce qui n’attire pas, surtout avant le lancement de nouvelles publications...

    Nombre de pages lues, chapitre passé, temps nécessaire pour lire le bouquin, influence de la couverture sur les choix de lecture... Rien n’échappe à Jellybooks et son Readers Analytics, qui rencontre un grand succès auprès des éditeurs anglophones : Penguin Random House, Simon & Schuster, Cambridge University Press ou encore MIT Press passent régulièrement commande auprès de ce service, lui assurant une certaine prospérité à l’avenir.

    #édition #traçage #données_personnelles #marketing

  • Pour sauver la #forêt boréale, Greenpeace réclame le soutien d’éditeurs
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/pour-sauver-la-foret-boreale-greenpeace-reclame-le-soutien-d-editeurs/82754
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    Mais le sel du rapport « Couper le droit de parole » n’est pas là : Greenpeace est en effet allée chercher qui étaient les clients de Produits Forestiers Résolu, et le donne en mille : on y trouve nombre d’éditeurs, dont Penguin Random House, HarperCollins, Simon & Schuster et Hachette. Or, remarque l’ONG, « [l]e paradoxe tient dans le fait que ces éditeurs appuient ainsi une entreprise qui menace activement le droit à la liberté d’expression qui sert de fondement à leur propre existence et qui est essentiel à nous tous ».

    #industrie_papetière #déforestation