company:snpe

  • Toulouse
    Un complexe dual, mi-civil, militaire
    par Claudette Richard, illustré par Plonk et Replonk
    paru dans CQFD n°139 (janvier 2016)
    http://cqfd-journal.org/Un-complexe-dual-mi-civil

    Engrais, pesticides et médocs
    Quand AZF a pété, ça a sauté à la figure de tout le monde : l’engrais (ici du nitrate d’ammonium), c’est hautement explosif. Impossible d’invoquer un effet secondaire accidentel. L’usine de Toulouse a toujours produit pour la guerre et l’agriculture. De fait, AZF était directement reliée à l’usine voisine, la SNPE, Société nationale des poudres et explosifs, au nom explicite même si beaucoup de Toulousains croyaient que n’en sortait « que du carburant pour la fusée Ariane ». Comme si on mobilisait des centaines d’ouvriers en 3x8 pour envoyer en l’air une fusée par an… AZF, la SNPE et sa filiale Tolochimie censée être spécialisée en vernis, pesticides et fongicides, constituent alors un complexe imbriqué où circule ammonitrate, azote, phosgène et méthanol. Ce qui continue sur le site de la SNPE, aujourd’hui Herakles-Safran. Imperturbable, le maire raconte, en 2013, que les risques sont strictement confinés « au territoire de l’usine ». Les riverains dorment beaucoup mieux, depuis… Et si les missiles balistiques produits par la boîte explosent partout dans le monde, après tout, c’est loin tout ça. Mieux vaut déblatérer sur les médicaments produits sur le site qu’au sujet du carburant d’« engins stratégiques de la force de dissuasion » ou des missiles Exocet qui ont tué 32 marins anglais pendant la guerre des Malouines en 1982. Associé à un labo pharmaceutique comme Pierre Fabre, le groupe Herakles-Safran fait aussi dans la « filière chimie verte », dite « propre », respectueuse de l’environnement. Défense de rire.

    #Toulouse #AZF #Guerre #Armement #CQFD

    • http://www.cequilfautdetruire.org/spip.php?article1474

      D’AZF À LA GUERRE NUCLÉAIRE
      Mis à jour le :15 juillet 2007. Auteur : François Maliet.

      Quelques jours avant que Bush et Poutine ne se tapent la cloche aux homards en jouant à « recule ton bouclier antimissile, j’avance mon radar », le nouveau pingouin de la défense gauloise, Hervé Morin, se félicitait du « deuxième essai du #missile_M51 parfaitement réussi » : la France aussi sait « sauvegarder [sa] souveraineté et [son] indépendance » radioactives. Les artilleurs réussirent leur coup malgré les membres du collectif « Non au missile M51 », qui batifolaient sur le centre d’essai de #Biscarosse ces 20 et 21 juin. L’objectif de ces trublions ? Empêcher le lancement de ce #missile_nucléaire qui équipera les #sous-marins_français à partir de 2010. Ils retardèrent la sauterie de vingt-quatre heures, avant que les bidasses dépêchés pour l’occasion ne les mettent au frais.

      Dans un communiqué, le groupe SNPE (ancienne Société nationale des poudres et explosifs) se réjouit lui aussi « de la réussite du deuxième tir du missile M51 ». Non par amour de la #guerre_nucléaire, mais par passion pour les pépètes que sa préparation rapporte : la SNPE se gave en fournissant « le propergol solide qui assure la propulsion du missile ». Ce carburant est fabriqué sur son site de Toulouse, voisin de feu #AZF. Suite à « l’attentat » du kamikaze Thierry Desmarest du 21 septembre 2001, qui causa la vie à trente Toulousains, le collectif « Plus jamais ça » exigea la fermeture de tout le pôle chimique Sud, dont fait partie la SNPE. Sans succès. Dommage, ça aurait été marrant, un missile nucléaire propulsé à l’huile de tournesol…

      Article publié dans #CQFD n° 47, juillet 2007.