company:terra nova

  • Groupe J.-P. Vernant sur twitter (c’est juste dommage que @Gjpvernant ne pense pas à publier ici en premier et utiliser Twitter en miroir).

    1/ Une crise politique s’entend comme l’impossibilité par un projet politique quelconque de rassembler un bloc social dominant derrière lui, c’est à dire d’instituer un imaginaire social qui permette de passer par dessus les intérêts de classe.

    2/ On pourrait décrire la crise du moment comme on décrit les réactions chimiques, par déplacement d’atomes, par des logiques d’affinité, par des processus catalytiques et des barrières d’activation.

    3/ La tripartition du champ politique provient de l’abandon des intérêts des classes populaires puis des classes moyennes par la gauche de gouvernement, théorisée par Terra Nova, en faveur de la formation d’un bloc moderniste néolibéral.

    4/ Ce qui a attiré la petite bourgeoisie intellectuelle et les cadres de la fonction publique dans ce guêpier, c’est le discours européen, qui a servi de paravent et de cheval de Troie au projet néolibéral, mais aussi la désignation des classes moyennes comme porteuse du Mal.

    5/ La création d’une confusion entre Europe et néolibéralisme a été une stratégie délibérée, depuis Giscard, depuis la deuxième gauche de Rocard, reprise par Delors puis par Strauss-Khan. Le second sert maintenant de repoussoir à tout projet internationaliste…

    6/ La modernisation du FN n’est pas pour rien dans l’attraction qu’il exerce sur la fraction des classes moyennes qui craint le déclassement, et dont il exalte le capital d’autochtonie : changement de génération, une femme à la tête du parti et adhésion au républicanisme.

    7/ Le RN - FN n’arrive cependant qu’à 10-12% de l’électorat, et peine à rassembler au delà d’une classe moyenne en colère complétée par la vieille réaction pétainiste.

    Le bloc modernisateur recomposé entre les cadres du privé et les classes moyennes éduquées, fait 9-10%.

    8/ A gauche, la fragmentation provient de répulsions binaires qui gênent les projets de transformation radicale :
    – la haine des classes moyennes touche une part des classes moyennes éduquées
    – le vieux projet productiviste du marxisme vs tournant écologiste
    – l’Europe

    9/ Le tripartisme politique laisse en apparence la possibilité qu’un groupe social très petit (9% pour Macron) puisse gouverner. C’est vrai, du fait des institutions de la 5ème République. C’est faux, car il lui faut déployer autoritarisme et répression fascistoïde.

    10/ C’est là où le projet « falsciste » à la Bolsonaro apparait comme recomposition d’un bloc social dominant : il suffit d’écarter la classe moyenne éduquée (journalistes, universitaires, enseignants) et de désigner le libéralisme culturel comme source de tous les maux.

    11/ La désignation de boucs émissaires aussi bien en bas de l’échelle sociale (les damnés : chômeurs, migrants, « assistés ») et dans les corps intermédiaires (journalopes, marxistes culturels de l’Université, etc), avec exaltation de la religion et de la bouffe locale, fonctionne.

    12/ On expulse les classes moyennes éduquées du bloc modernisateur néolibéral (le macronisme) et on recompose avec les cadres du privé, la classe moyenne en colère, la vieille bourgeoisie réactionnaire et… les détenteurs du capital financier.

    Et ça compose un bloc falsciste.

    13/ La petite bourgeoisie intellectuelle, qui a été à l’origine de la scission du bloc de gauche par abandon des classes moyennes et populaires, se retrouve exclue du bloc dirigeant (cf Brésil). En chimie, c’est le rôle d’un catalyseur.

    14/ Il n’y a pas une seule journée sans que les mouvements effectués par Macron et les siens n’aillent dans le sens de la recomposition falsciste, par fusion des néolibéraux antidémocrates et autoritaires avec les post-fascistes, illibéraux et identitaires.

    15/ Il suffira d’un tweet chaque matin à un abruti bleu-brun pour provoquer l’indignation de la classe moyenne éduquée sur le sujet du jour, lui permettant de montrer qu’il n’est pas « politiquement correct » et « bien-pensant ».

    16/ Post-scriptum. Il n’y a pas de déterminisme de l’Histoire. A chaque instant, une possibilité de bifurcation est offerte, n’était la difficulté à changer nos modes de vie et de pensée.

    Organiser le pessimisme…

    17/ Les virages socio-historiques sur l’aile ont déjà existé dans l’Histoire, et c’est bien de cela dont on a besoin pour juguler la perspective falsciste : une recomposition rapide (ce que la rue permet) du mouvement émancipateur pour un changement d’ère socio-historique.

    #macron #laRem

  • Mères seules, pensions à elles
    https://www.liberation.fr/france/2019/03/05/meres-seules-pensions-a-elles_1713234

    Elles sont devenues un élément incontournable du paysage familial français : les familles monoparentales représentent désormais un foyer sur cinq selon l’Insee, contre un sur dix il y a une trentaine d’années. Dans 85 % des cas, le parent solo est une femme. Voilà pour le tableau clinique. Côté symptômes, la crise des gilets jaunes a permis de faire émerger dans le débat public les maux dont souffrent nombre de ces foyers, que résument bien les statistiques : 34,9 % des familles monoparentales disposaient en 2015 de revenus inférieurs au seuil de pauvreté (moins de 1 334 euros pour une femme avec un enfant de moins de 14 ans), contre 11,8 % des personnes vivant en couple selon l’Insee (1). Soit 2 millions de personnes contraintes de se serrer la ceinture, de sauter parfois des repas ou de renoncer à se chauffer.
    Fléau

    Face à ce constat pour le moins alarmant, le groupe de réflexion Terra Nova appelle à « en finir au plus vite avec les impayés de pension alimentaire », facteur indéniable de cette précarité. Dans une note rendue publique ce mercredi, le think tank livre une série de pistes pour endiguer ce fléau. Le non-paiement de ces pensions touche environ 35 % de ces familles et concernerait près de 500 000 enfants.

    Tout en saluant les mesures mises en place ces dernières années, Terra Nova exhorte à aller plus loin. La loi de 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a en effet permis la mise en place d’un système de garantie des impayés de pension alimentaire (Gipa), chapeauté par la caisse d’allocations familiales (CAF) : désormais, après un mois d’impayé (contre deux auparavant), la CAF peut verser une allocation de soutien familial au parent isolé confronté à un mauvais payeur (115,30 euros) et engager des démarches de recouvrement auprès de ce dernier. Une agence de recouvrement des impayés (Aripa), elle aussi sous l’égide de la CAF, a également vu le jour en janvier 2017 pour accompagner les parents dans leurs démarches et engager le recouvrement.

    Mais pour le directeur général de Terra Nova, Thierry Pech, ce système laisse à désirer en ce qu’il fait « reposer sur les mères la décision de poursuivre ou pas le mauvais payeur, et cette décision est impossible à prendre, notamment pour des raisons psychologiques », déplore-t-il. Et de conclure : « Ce qui n’est pas pris en compte, c’est la charge mentale que cela représente. » Sans compter que cela suppose connaître le dispositif et avoir le cœur de se lancer dans pareille procédure… Résultat : Terra Nova estime que seules 37 000 familles ont engagé des procédures de recouvrement via ce système, soit moins de 20 % des bénéficiaires potentiels.
    « Outil de chantage »

    Le groupe de réflexion suggère ainsi de rendre obligatoire le recours à une agence de gestion et de recouvrement, à l’image de ce qui se fait au Québec. Là-bas, depuis 1995 et la Marche du pain et des roses au cours de laquelle les féministes de la province francophone ont manifesté pour dénoncer la précarité, la gestion et le paiement des pensions alimentaires ont été confiés à un organisme gouvernemental, l’agence Revenu Québec. Dès qu’un jugement est prononcé pour fixer une pension alimentaire, une copie en est automatiquement confiée à cette agence, habilitée à prélever le montant des pensions alimentaires directement sur les revenus des débiteurs. L’organisme peut par ailleurs avancer jusqu’à trois mois de versement en cas de besoin. Et les résultats sont là : tandis qu’avant 1995, seuls 45 % des débiteurs versaient leur dû d’eux-mêmes, ce taux caracole désormais à 96 %.

    « Le regard d’une tierce personne peut jouer un rôle dissuasif et permet de faire tampon entre les parents », appuie la porte-parole du collectif Abandon de famille, tolérance zéro, Stéphanie Lamy, qui milite contre les « violences économiques » et soutient la mise en place en France d’une solution similaire à celle établie au Québec pour éviter que la pension alimentaire ne devienne un « outil de chantage ». Pour la militante, il est grand temps de s’attaquer à cette question des mauvais payeurs et de faire appliquer la loi. Car le délit d’abandon de famille tel que prévu par l’article 227-3 du code pénal est passible de deux ans de prison et de 15 000 euros d’amende, dès lors que le mauvais payeur ne passe pas en caisse à dessein, et ce depuis plus de deux mois. « Or, dans les faits, beaucoup de plaintes sont classées sans suite », déplore Stéphanie Lamy.

    La semaine dernière, elle a lancé une pétition pour dénoncer un risque de dépénalisation de l’abandon de famille en raison de la réforme de la justice. Car désormais, la modification des pensions alimentaires pourrait être effectuée par la Caisse d’allocations familiales, et non plus par un notaire ou un juge aux affaires familiales. Or le délit d’abandon de famille tel qu’il est défini actuellement est constitué dès lors que n’est pas appliquée une décision judiciaire ou une convention « judiciairement homologuée ». Ce qui exclut les documents émanant de la CAF.
    « Pas assez efficace »

    En déplacement à Pessac (Gironde) la semaine dernière, le président de la République s’est voulu rassurant : « Nous n’irons pas vers une dépénalisation », a-t-il dit. La secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a quant à elle assuré au Figaro, le 26 février, que le gouvernement étudie actuellement la faisabilité d’un système à la québécoise. Mi-février déjà, lors d’un déplacement à Bergerac (Dordogne), Marlène Schiappa avait reconnu que « le système actuel n’est pas assez efficace ».

    Terra Nova suggère enfin d’augmenter le montant de l’allocation de soutien familial différentielle : si les ressources du débiteur sont faibles, la CAF verse un complément à la pension alimentaire pour atteindre un montant minimum, qui s’élève actuellement à 115,30 euros. Terra Nova suggère de l’augmenter pour atteindre 170 euros. Enfin, pour le think tank, il serait bon de rendre obligatoires les sessions de préparation à la coparentalité, pour limiter les conflits entre parents.

    (1) Sont considérées comme pauvres les personnes ayant des ressources inférieures à 60 % du revenu médian. Soit, en 2018, 1 026 euros pour une personne vivant seule et 1 334 euros pour un parent élevant seul un enfant de moins de 14 ans.

  • Un féminisme décolonial. Françoise Vergès à Terra Nova
    https://nantes.indymedia.org/articles/44763

    Françoise Vergès militante féministe anti colonial, elle a écrit récemment le Ventre des femmes, capitalisme, racialisation et féminisme. Partant du cas emblématique de La Réunion où, en juin 1970, des milliers d’avortements et de stérilisations sans consentement pratiqués par des médecins blancs sont rendus publics, elle retrace la politique de gestion du ventre des femmes, stigmatisées en raison de la couleur de leur peau. Elle était à Terra nova le jeudi 21 février 2019 pour parler de son dernier livre, « un féminisme décolonial » Un livre qui invite « à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c’est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société. (...)

    #Racisme #Répression #Resistances #contrôle #social #antifascisme #Racisme,Répression,Resistances,contrôle,social,antifascisme

  • Terra Nova refait des siennes en proposant une nouvelle taxation de l’héritage
    https://lemediapresse.fr/economie/terra-nova-refait-des-siennes-en-proposant-une-nouvelle-taxation-de-lh

    Le blogueur économique Mathieu I, nous explique pourquoi la nouvelle taxation de l’héritage proposée par Terra Nova est problématique. Terra Nova, le think tank progressiste indépendant ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes en France et en Europe, s’était rendu tristement célèbre par son rapport « Gauche : quelle majorité électorale pour […]

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce lundi 7 janvier 2019
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/15447-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien ; ). Lundi retour des hostilités, ce matin c’est notre Contributeur anonyme qui prends la tête de la Revue de presse, et on l’en remercie. En complément pour prendre rapidement le pouls de la planète, la toute nouvelle DEFCON-Room vous tend les bras dès ce matin et tout au long de la journée 24h/24 et 7j/7. ; )))))

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette / Doudou / Gâchette

    La Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l’actualité française et internationale du 4 au 7 janvier 2019 vues par notre Contributeur anonyme.

    DON : https://www.paypal.me/revuedepresse ou https://www.paypal.com/pools/c/7ZGVkA4zY3

    FRANCE :...Terra Nova veut taxer les successions +25% et l’assurance-vie (...)

  • Pour remplacer l’ISF, Terra Nova préconise une hausse des droits de succession
    https://www.latribune.fr/economie/france/pour-remplacer-l-isf-terra-nova-preconise-une-hausse-des-droits-de-success

    Le cercle de réflexion Terra Nova propose de récupérer les 3 milliards d’euros perdus pour l’État avec la suppression de l’ISF, en revoyant la fiscalité sur les successions, dans une note publiée ce vendredi 4 janvier. Parmi les idées avancées par Terra Nova, celle de la révision de l’avantage fiscal lié à l’assurance-vie.

    Au moment où s’ouvre le « grand débat national » souhaité par l’exécutif, Terra Nova, un cercle de réflexion plutôt ancré à gauche, propose d’augmenter de 25 % le rendement de la fiscalité des successions afin de compenser les 3 milliards d’euros perdus pour l’État avec la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), dans une note publiée ce vendredi 4 janvier. Terra Nova avertit que la France risque de devenir une société « d’héritiers vieillissants » peu enclins à « investir, à consommer, et à faire circuler les richesses », si rien n’est fait pour inverser cette tendance.

  • Rapport Terra Nova : les #crèches, outil de lutte contre les #inégalités

    A la suite de la note « L’#enfance : un #investissement d’#avenir » publiée en octobre 2013, le rapport du groupe de travail de Terra Nova présidé par Olivier Noblecourt propose une nouvelle vision de la #petite_enfance : les crèches ne doivent plus être conçues seulement comme un mode de #garde au service des parents, mais avant tout comme des lieux d’#éducation au service du développement des enfants, notamment les plus défavorisés.

    Articulant études internationales et exemples de terrain, propositions concrètes et recul scientifique, ce rapport encourage le politique à agir dès cette période clé du développement de l’individu, où les #inégalités_sociales ont l’impact le plus lourd mais où l’#action_publique peut, justement, être la plus efficace et la plus pertinente.

    A travers 10 recommandations, des pistes d’actions concrètes se dessinent pour les communes et intercommunalités, les conseils généraux, l’Etat ou encore la CNAF.

    http://www.tnova.fr/note/la-lutte-contre-les-galit-s-commence-dans-les-cr-ches

    #visualisation #infographie

  • Mais qu’est-ce qu’on va faire du think tank Cartes sur table
    http://cqfd-journal.org/Mais-qu-est-ce-qu-on-va-faire-du

    Ha, l’impertinence de la jeunesse ! Nous en manquions cruellement, paraît-il, dans ce pays gouverné, administré et pensé par une ribambelle de sexagénaires bien coulants, moulés à la louche des grandes écoles… Hé bien, c’est terminé ! Le 13 août dernier, à l’occasion de l’ébouriffant roupillon que furent les cent premiers jours de François Hollande, le think tank Cartes sur table, fondé en 2012 par des jeunes âgés de 25 à 35 ans, a publié cent propositions pour « améliorer la vie quotidienne des Français comme la situation du pays ». « De gauche […] mais réalistes » – en bon français, suçant la roue du Parti socialiste –, ces sans-culottes courtes se veulent plus « punchy » que leurs aînés du groupe de réflexion Terra Nova, dont certains membres sont pourtant à peine plus âgés.

    « On n’est pas encore dans le confort installé avec un travail et une famille. On peut donc se permettre d’être encore impertinents », élucubre Agathe Cagé, l’une des fondatrices de Cartes sur table, dans Libération du 13 août dernier. Tiens… Dégoter un job est donc forcément synonyme de « confort ». Et avoir un contrat de travail sur sa tête et des moutards dans les pattes implique fatalement de se satisfaire du monde tel qu’il va mal…