company:the new york review

  • Edward Saïd — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Sa%C3%AFd

    Un extrait de la fiche Wikipedia sur Edward Saïd, en fait l’intégralité de ce qui est résumé à propos de ce qui reste pour beaucoup son principal ouvrage, L’Orientalisme. A peine 4 lignes pour ses thèses, 26 pour présenter les réfutations apportées à ses thèses, à commencer par Bernard Lewis... Bon, c’est quand même mieux en anglais...

    En 1978, il publie son livre le plus connu, L’Orientalisme, considéré comme le texte fondateur des études postcoloniales. Il y mène une analyse de l’histoire du discours colonial sur les populations orientales placées sous domination européenne en développant quatre thèses, à savoir la domination politique et culturelle de l’Orient par l’Occident, la dépréciation de la langue arabe, la diabolisation de l’arabe et de l’islam, et la cause palestinienne. Le livre suscite des commentaires très divers, et notamment une célèbre controverse avec Bernard Lewis.

    Dans un article intitulé « La question de l’orientalisme » (The New York Review of Books, 24 juin 1982), Bernard Lewis répond aux attaques visant les orientalistes, et particulièrement à celles que leur adresse Edward Saïd. Bernard Lewis estime que la démonstration d’Edward Said n’est pas convaincante. Il reproche à Said11 :

    de créer artificiellement un groupe, les orientalistes, qui partageraient, en gros la même thèse, ce que Bernard Lewis juge absurde ;
    d’ignorer les travaux des orientalistes du monde germanique (ce qui « n’a pas plus de sens qu’une histoire de la musique ou de la philosophie européenne avec la même omission »), pour se focaliser sur les Britanniques et les Français, et de négliger, parmi ces derniers, bon nombre d’auteurs majeurs, comme Claude Cahen ;
    de préférer, souvent, les « écrits mineurs ou occasionnels » aux « contributions majeures à la science » ;
    de faire commencer l’orientalisme moderne à la fin du XVIIIe siècle, dans un contexte d’expansion coloniale de la Grande-Bretagne et de la France, alors que cette science émerge au XVIe siècle, c’est-à-dire au moment où l’Empire ottoman domine la Méditerranée ;
    d’intégrer dans son analyse des auteurs qui ne sont pas de vrais orientalistes, comme Gérard de Nerval ;
    de commettre une série d’entorses à la vérité et d’erreurs factuelles, notamment quand Edward Said accuse Sylvestre de Sacy d’avoir volé des documents et commis des traductions malhonnêtes (« Cette monstrueuse diffamation d’un grand savant est sans un grain de vérité »), ou lorsqu’il écrit que les armées musulmanes ont conquis la Turquie avant l’Afrique du nord (« c’est-à-dire que le XIe siècle est venu avant le VIIe ») ;
    de faire des interprétations absurdes de certains passages écrits par des orientalistes, notamment par Bernard Lewis lui-même ;
    d’utiliser deux poids, deux mesures : « les spécialistes soviétiques, en particulier quand ils traitent des régions islamiques et d’autres régions non européennes de l’Union soviétique, se rapprochent le plus — beaucoup plus que tous ces Britanniques et ces Français qu’il condamne — de la littérature tendancieuse et dénigrante, qu’Edward Said déteste tant chez les autres » ; or Said ne mentionnerait jamais les thèses contestables d’auteurs russes.

    Edward Saïd écrit alors une lettre à la New York Review of Books, publiée avec une réplique de Bernard Lewis12.

    Deux ans avant cette controverse, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz avait publié dans Le Monde un compte-rendu de lecture recoupant certaines critiques de Bernard Lewis, en particulier le mélange fait entre des savants et des écrivains de fiction (« L’une des principales faiblesses de la thèse d’Edward Saïd est d’avoir mis sur le même plan les créations littéraires inspirées par l’Orient à des écrivains non orientalistes, dont l’art a nécessairement transformé la réalité, et l’orientalisme purement scientifique, le vrai. »), la focalisation excessive sur des aspects secondaires dans l’œuvre de certains orientalistes, et l’omission de nombreux spécialistes (Jean-Pierre Péroncel-Hugoz donne une liste, dans laquelle se trouvent Antoine Galland, Robert Mantran et Vincent Monteil)13.

    Tout en se déclarant d’accord avec Edward Saïd sur certains points importants, comme la définition du terme orientalisme, le philosophe Sadek al-Azem a conclu pour sa part, que le livre manquait trop de rigueur pour être vraiment concluant : « chez Saïd, le polémiste et le styliste prennent très souvent le pas sur le penseur systématique14. » Malcolm Kerr, professeur à l’université de Californie à Los Angeles puis président de l’université américaine de Beyrouth a porté une appréciation assez similaire sur l’ouvrage : « En accusant l’ensemble de la tradition européenne et américaine d’études orientales de pécher par réductionnisme et caricature, il commet précisément la même erreur15. »

    #edward_said #wikipedia

  • #collapsologie en mode administration du désastre parce que ce terme est tellement galvaudé qu’il est devenu le “backdoor” de tous les suppôts du productivisme en mode “globalized” qui nous enjoignent de devenir “résilients”. La “résilience” est un vaste enfumage, seule la Résistance paiera.

    Un texte de Nicolas Casaux (Deep Green Resistance) #DGR qui commence par cette introduction :

    J’ai récemment proposé une tribune à Reporterre. Elle ne leur a pas plu. Je la publie donc ici avec, en complément, un passage rapidement traduit du dernier livre de Theodore Kaczynski, Anti-Tech Revolution, Why and How ? [Révolution anti-tech, pourquoi et comment  ?], qui rejoint l’objet de ma tribune.

    Le ton est donné, je vous livre la suite :

    http://partage-le.com/2019/02/sauver-la-civilisation-sauver-le-monde-regler-tous-nos-problemes-etc

    • Pour mémoire (la mienne, œuf corse) la bio de Theodore Kaczinsky (alias « Unabomber ») : https://fr.wikipedia.org/wiki/Theodore_Kaczynski

      Bien évidemment, les technophiles ne parviendront pas à « déterminer les avancées » du progrès technique, ni à s’assurer qu’elles « améliorent la société » et soient amicales envers les humains. Sur le long terme, les avancées technologiques seront « déterminées » par les luttes de pouvoir intestines entre les différents groupes qui développeront et utiliseront la technologie à seule fin d’obtenir plus de pouvoir. […]

    • Et donc, suite à la lecture de la « fiche » du bonhomme sus-cité (wow !), j’en conclus que la « deep green resistance » fait fausse route si elle n’a à nous proposer comme référence que ce genre d’allumé. Il faudra que j’en parle à Nicolas Casaux (quand j’aurai un moment).

    • " Pourquoi l’avenir n’a pas besoin de nous ". Par Bill Joy

      L’avis du co-fondateur et Directeur Scientifique de Sun Microsystems, et coauteur de La Spécification du Langage Java sur les prévisions de Theodore Kaczinsky :

      « Je ne suis aucunement un apologiste de Kaczynski. Ses bombes ont tué trois personnes pendant une campagne de terreur de 17 ans et ont blessé plusieurs autres. Une de ses bombes a gravement blessé mon ami David Gelernter, un des informaticiens les plus brillants et les plus visionnaires de notre temps. Comme beaucoup de mes collègues, j’ai senti que j’aurais facilement pu être la cible suivante d’ Unabomber.

      Les actions de Kaczynski étaient meurtrières et, à mon avis, d’un fou criminel. Il est clairement un Luddite, mais se limiter à cette affirmation n’écarte pas son argument ; aussi difficile qu’il soit pour moi de le reconnaître, il y a un certain mérite dans le raisonnement de ce passage. Je me suis senti contraint d’y faire face. »

      https://enuncombatdouteux.blogspot.com/2010/06/pourquoi-lavenir-na-pas-besoin-de-nous_24.html

    • Pas de problème @sinehebdo ça mérite d’être mentionné dans cette compilation (travaux de compilations pour lesquels on ne te remerciera jamais assez) et ça mérite qu’on en reparle ici même parce que, je sais pas vous, mais ça me laisse un peu perplexe, toute cette comm’ de Nicolas Casaux. Enfin, je suis peut-être parano ...

    • @sinehebdo J’ai envie de supprimer cette discussion parce qu’elle ne débouchera sur rien et que la problématique que j’ai évoquée plus haut me prend la tête. J’ai écrit à Nicolas Casaux par le biais de sa page Facebook. Les réponses (la sienne plus celle d’un autre participant) que j’ai eues ne me satisfont pas vraiment, pour ne pas dire pas du tout, à part des recommandations à lire certains livres. Pourrais-tu éditer ton post où tu mentionnes cette discussion et en remplacer le lien
      (https://seenthis.net/messages/680147#message760828) par celui qui mène directement à l’article de Nicolas Casaux sur son site partage-le.com ?

    • Oui, on peut lire ce qu’il a écrit. Et je me reconnais dans ses idées mais pas dans ses actes. Et non, je ne crains pas qu’il sorte un jour de sa prison ou envoie des porte-flingues pour me butter. Il paie sa dette à la société ? Très bien. Seulement, comme je l’ai écrit à N. Casaux :

      je ne peux m’empêcher de penser que Kaczynski était un meurtrier. Vous me rétorquerez peut-être que c’était pour une « juste cause ». Mais à mon avis, la plus juste et plus noble des causes ne justifie pas que l’on use de tels procédés pour la défendre. Oui, on peut être amené à tuer pour défendre sa propre vie ou celle de ses proches mais ici, nous avons à faire à autre chose : une personnalité au mental perturbé reclus dans une cabane isolée et lui-même coupé de toute vie sociale qui fomente ses mauvais coups pour se venger de qui ou de quoi : du mauvais sort que lui a réservé la vie ? Alors il est vrai que je n’ai pour info que celles livrées par Wikipédia. Ce n’est peut-être pas objectif. Éclairez-moi je vous prie car lorsque vous mettez en exergue ce genre d’auteur emprisonné depuis 20 ans et qui parvient tout de même à faire sortir ses publications de son cachot hautement sécurisé, je ressens comme une sorte de blocage.

      C’est une sorte d’empêchement « moral » à cautionner ce qui a été publié sur partage-le.com et ses avatars facebookiens.
      mais bon, ceci dit, je peux aussi me désabonner de la page de Casaux sur Facebook. J’aurais peut-être dû commencer par là d’ailleurs. Par contre il n’est pas trop tard pour le faire.

    • Euh tu fais ce que tu veux sur tes fils hein, mais concrètement c’est quoi l’intérêt de supprimer un seen comme ça ? C’est pas juste une conversation, avant tout seenthis sert à référencer des contenus, faire de la veille, et là bah c’est un article parmi d’autres sur le sujet, et gardé en mémoire par 10 autres personnes. Donc pourquoi le supprimer ?

    • Voir ma réponse ci-avant @rastapopoulos mais sinon, je peux supprimer juste le baratin (le mien, j’entends ainsi que les réponses qui lui ont été apportées) qui pollue le seen. C’est toujours possible, me semble-t-il. Par contre, c’est vrai que j’avais oublié le but premier de Seenthis, à savoir référencer des infos et éviter de faire part de ses états d’âmes. Cela m’a déjà été reproché. So sorry ...

    • Bah non chacun fait part de ses commentaires… ou pas. Chacun fait ce qu’il veut. On l’utilise comme bon nous semble, c’est un outil protéiforme. Mais de mon point de vue, une fois qu’on a référencé un contenu sur internet et qu’il a eut l’air d’intéresser plusieurs personnes (en bien ou en mal, mais qui ont pensé que c’était intéressant de le garder en mémoire), alors c’est un peu dommage ensuite de le supprimer. Ce qui n’empêche ni de supprimer des commentaires ou de les modifier pour enlever ou changer des phrases.

    • Salut @Sombre.
      Pour avoir tenté de discuter plusieurs fois avec Nicolas Casaux, en particulier sur des écrits où il fait de la transphobie au prétexte que les trans demandent les mêmes droits à la procréation assistée et favorisent la marchandisation du corps, reprenant le discours de certains chez Deep Green Résistance, je te confirme qu’il a basculé du côté obscur du mec qui adore s’écouter « penser » en public sur facebook quitte a dire des énormités.
      Je l’ai viré de ma liste des gens éclairants et, s’ il continue, il rejoindra celle des confusionistes puisque son explication était qu’il se basait sur la définition anglaise de la trans-identité... je vous laisse juges de l’argument mais pour moi c’est de la fumisterie.

    • Ce que je voulais dire c’est qu’il est parfois intéressant de lire des textes de personnes qu’on désapprouve par ailleurs, et c’est encore mieux si on fait précéder ce texte de réserves, d’un commentaire, d’une mise en contexte, d’une mise en garde, un peu comme tu fais ici, et c’est très bien comme ça, non ?

    • @val_k qui dit que :

      Pour avoir tenté de discuter plusieurs fois avec Nicolas Casaux, en particulier sur des écrits où il fait de la transphobie au prétexte que les trans demandent les mêmes droits à la procréation assistée et favorisent la marchandisation du corps, reprenant le discours de certains chez Deep Green Résistance, je te confirme qu’il a basculé du côté obscur du mec qui adore s’écouter « penser » en public sur facebook quitte a dire des énormités.

      Je connaissais son point de vue sur la question. Bon, en tout cas, comme ce n’est pas vraiment son domaine d’expertise, je ne m’étais pas focalisé plus que ça sur son avis. Pour ce qui est du « reste », euh ... force est de constater que tu n’as pas tout à fait tort, au vu de la réponse qu’il a adressée à mon commentaire sur sa page FB.
      Et sinon, quand on veut de la doc sur un sujet précis, il faut bien reconnaître qu’on l’obtient assez rapidement ici. Et donc, merci à toutes celles et tous ceux qui documenteront ce fil de discussion mais sans tomber dans une exégèse de la « pensée Kaczynski »

    • " La nef des fous " par Théodore Kaczynski ( 1999 )
      http://enuncombatdouteux.blogspot.com/2016/12/la-nef-des-fous-par-theodore-kaczynski.html

      Il était une fois un navire commandé par un capitaine et des seconds, si vaniteux de leur habileté à la manœuvre, si pleins d’hybris et tellement imbus d’eux-mêmes, qu’ils en devinrent fous. (...)
      Le mousse se racla la gorge :
      -- Hem. Vous avez tous de bonnes raisons de vous plaindre. Mais il me semble que ce qui est vraiment urgent c’est de virer de bord et de mettre le cap au sud, car si nous continuons d’aller vers le nord, nous sommes sûrs de faire naufrage tôt ou tard, et alors vos salaires, vos couvertures et votre droit à sucer des bites ne vous serviront à rien, car nous serons tous noyés.
      Mais personne ne lui prêta la moindre attention : ce n’était que le mousse. (...)
      Mais comparées à notre vrai problème – le fait que le navire continue vers le nord – vos réclamations sont mineures et insignifiantes, parce que si nous ne virons pas bientôt de bord, nous allons tous sombrer avec le navire.
      -- Fasciste ! dit le professeur.
      -- Contre-révolutionnaire ! s’écria la passagère.
      Et l’un après l’autre, tous les passagers et membres de l’équipage firent chorus, traitant le mousse de fasciste et de contre-révolutionnaire. Ils le repoussèrent et se remirent à maugréer à propos des salaires, des couvertures à donner aux femmes, du droit de sucer des bites et de la manière dont on traitait le chien.
      Le navire continua sa route vers le nord, au bout d’un moment il fut broyé entre deux icebergs. Tout le monde se noya.

    • 8 février 2010.
      Christopher Lynn Hedges (né le 18 septembre 1956 à Saint-Johnsbury, au Vermont) est un journaliste et auteur américain. Récipiendaire d’un prix Pulitzer, Chris Hedges fut correspondant de guerre pour le New York Times pendant 15 ans. Reconnu pour ses articles d’analyse sociale et politique de la situation américaine, ses écrits paraissent maintenant dans la presse indépendante, dont Harper’s, The New York Review of Books, Mother Jones et The Nation. Il a également enseigné aux universités Columbia et Princeton. Il est éditorialiste du lundi pour le site Truthdig.com.

      Nous sommes à l’orée d’un des moments les plus dangereux de l’humanité…

      Aleksandr Herzen, s’adressant, il y a un siècle, à un groupe d’anarchistes qui voulaient renverser le Tsar, leur rappela qu’il n’était pas de leur devoir de sauver un système mourant, mais de le remplacer : « Nous pensons être les médecins. Nous sommes la maladie ». Toute résistance doit admettre que le corps politique et le capitalisme mondialisé sont morts. Nous devrions arrêter de perdre notre énergie à tenter de les réformer ou à les supplier de bien vouloir changer. Cela ne signifie pas la fin de la résistance, mais cela implique de toutes autres formes de résistance. Cela implique d’utiliser notre énergie pour construire des communautés soutenables qui pourront affronter la crise qui se profile, étant donné que nous serons incapables de survivre et de résister sans un effort coopératif.

      Ces communautés, si elles se retirent de façon purement survivaliste sans tisser de liens entre elles, à travers des cercles concentriques formant une communauté étendue, seront aussi ruinées spirituellement et moralement que les forces corporatistes déployées contre nous. Toutes les infrastructures que nous édifions, tels les monastères du Moyen-âge, devraient chercher à maintenir en vie les traditions artistiques et intellectuelles qui rendent possible la société civile, l’humanisme et la préservation du bien commun. L’accès à des parcelles de terres cultivables deviendra essentiel. Nous devrons comprendre, comme les moines médiévaux, que nous ne pouvons pas altérer la culture plus large, qui nous englobe, au moins à court terme, mais que nous devrions être en mesure de conserver les codes moraux et la culture pour les générations qui viendront après nous. La résistance sera réduite à de petits et souvent imperceptibles actes de désobéissance, comme l’ont découvert ceux qui ont conservé leur intégrité durant les longues nuits du fascisme et du communisme du 20ème siècle.

      Nous sommes à la veille d’une des périodes les plus sombres de l’histoire de l’humanité, à la veille de l’extinction des lumières d’une civilisation, et nous allons entamer une longue descente, qui durera des décennies, sinon des siècles, vers la barbarie. Les élites nous ont effectivement convaincu du fait que nous ne sommes plus aptes à comprendre les vérités révélées qui nous sont présentées, ou à combattre le chaos entrainé par la catastrophe économique et environnementale. Tant que la masse de gens effrayés et désorientés, gavée d’images permettant son hallucination perpétuelle, demeure dans cet état de barbarie, elle peut périodiquement se soulever avec une furie aveugle contre la répression étatique croissante, la pauvreté étendue et les pénuries alimentaires. Mais la capacité et la confiance nécessaires pour remettre en question et défier à petite et grande échelle les structures de contrôle lui feront défaut. Le fantasme des révoltes populaires étendues et des mouvements de masse renversant l’hégémonie de l’État capitaliste n’est que ça : un fantasme.

      Mon analyse se rapproche de celles de nombreux anarchistes. Mais il y a une différence cruciale. Les anarchistes ne comprennent pas la nature de la violence [Pas d’accord du tout avec ce passage et ces déclarations sur « la violence » et « les anarchistes », la violence (définit comme l’utilisation de la force, ou la lutte armée) est une tactique de lutte, elle peut être complémentaire de la non-violence, les deux ne s’excluent pas mutuellement, Chris Hedges se contredit d’ailleurs puisque dans plusieurs articles très récents il incite à l’insurrection et à des « formes de résistance physique », NdT]. Ils comprennent l’étendue de la putréfaction de nos institutions culturelles et politiques, ils comprennent la nécessité de sectionner les tentacules du consumérisme, mais pensent naïvement que cela peut être accompli par des formes de résistance physique et des actes de violence. Il y a des débats au sein du mouvement anarchiste — comme celui sur la destruction de la propriété — mais lorsque vous commencez à utiliser des explosifs, des innocents commencent à mourir. Et lorsque la violence anarchique commence à perturber les mécanismes de gouvernance, l’élite au pouvoir utilisera ces actes, aussi anodins soient-ils, comme une excuse pour déployer une quantité disproportionnée et impitoyable de force contre des agitateurs suspectés et avérés, ce qui ne fera qu’alimenter la rage des dépossédés.

      Je ne suis pas un pacifiste. Je sais qu’il y a des périodes, et j’admets qu’il est possible que celle-ci en soit une, où les êtres humains sont obligés de riposter contre la répression croissante par la violence. J’étais à Sarajevo durant la guerre de Bosnie. Nous savions exactement ce que les forces serbes entourant la ville nous feraient si elles parvenaient à percer les défenses et systèmes de tranchées de la ville assiégée. Nous connaissions l’exemple de la vallée de Drina ou de la ville de Vukovar, ou un tiers des habitants musulmans avaient été tués, et le reste regroupé dans des camps de réfugiés ou de déplacés. Il y a des moments où le seul choix qui reste, c’est de prendre les armes pour défendre votre famille, votre quartier, votre ville. Mais ceux qui se sont avérés les plus aptes à défendre Sarajevo provenaient invariablement des milieux criminels. Lorsqu’ils ne tiraient pas sur les soldats serbes, ils pillaient les appartements des Serbes ethniques de Sarajevo, les exécutaient parfois, et terrorisaient leurs camarades musulmans. Lorsque vous ingérez le poison de la violence, même au nom d’une juste cause, cela vous déforme, vous corrompt, vous pervertit. La violence est une drogue, c’est peut-être même le plus puissant narcotique qui soit pour l’espèce humaine. Les plus accros à la violence sont ceux qui ont accès à des armes et un penchant pour la force. Et ces tueurs émergent à la surface de tout mouvement armé et le contaminent à l’aide du pouvoir toxique et séduisant qui accompagne la capacité de détruire. J’ai observé cela, guerre après guerre. Lorsque vous empruntez ce chemin, vous finissez par confronter vos monstres aux leurs. Et le sensible, l’humain et le gentil, ceux qui ont une propension à protéger et prendre soin de la vie, sont marginalisés et souvent tués. La vision romantique de la guerre et de la violence est prévalente chez les anarchistes et la gauche profonde, comme dans la culture dominante. Ceux qui résistent par la force ne renverseront pas l’État capitaliste, et ne soutiendront pas les valeurs culturelles qui doivent être défendues, si nous voulons un futur qui vaille le coup d’être vécu.

      De mes nombreuses années en tant que correspondant de guerre au Salvador, au Guatemala, à Gaza et en Bosnie, j’ai appris que les mouvements de résistance armés sont toujours des produits mutants de la violence qui les a engendrés. Je ne suis pas naïf au point de penser qu’il aurait été possible pour moi d’éviter ces mouvements armés si j’avais été un paysan sans terre du Salvador ou du Guatemala, un Palestinien de Gaza ou un Musulman de Sarajevo, mais cette réponse violente à la répression est et sera toujours tragique. Elle doit être évitée, mais pas au prix de notre propre survie.

      Traduction de Nicolas Casaux sur son site : http://partage-le.com/2015/12/effondrement-du-systeme-point-zero-par-chris-hedges

      L’original en anglais : http://medialeft.org.uk/index.php?option=com_content&view=article&id=113:chris-hedges-zero-poi

      Par contre, ne cherchez pas la source d’origine : y a plus rien à voir ! ...

      Sur l’auteur de l’article : https://en.wikipedia.org/wiki/Chris_Hedges

  • Critique de la critique critique du livre ’Conversations entre Adultes’ de Yanis Varoufakis
    http://www.cadtm.org/Critique-de-la-critique-critique-du-livre-Conversations-entre-Adultes-de-Yani

    Dans le monde anglo-saxon de gauche, le livre Conversations entre Adultes [1] (Adults in the Room) de Yanis Varoufakis a suscité des critiques tout à fait intéressantes de la part d’Adam Tooze dans The New York Review of Books (« A Modern Greek Tragedy »), de J.W. Mason dans Boston Review (« Austerity by Design »), de Pavlos Roufos dans The Brooklyn Rail (« Inside the Disenchanted World of Left Keynesianism »), de Helena Sheehan dans Jacobin (« Closed Rooms and Class War »), notamment. De mon côté j’ai également rédigé une critique de ce livre important sous la forme d’une série qui a été publiée sur le blog de la maison d’édition anglophone Verso. Adam Tooze s’y est référé dans sa synthèse critique des critiques (« Europe’s Political Economy : Reading Reviews of Varoufakis’s Adults in the Room ») et Yanis Varoufakis a répondu sur son blog à une série de critiques dont la mienne. Ces échanges ont mis en avant une série d’arguments qui méritent d’être discutés. Voilà pourquoi j’ai rédigé cet article « Critique de la critique critique du livre Conversations entre Adultes de Yanis Varoufakis ». Il faut également dire que j’ai été fortement encouragé par Sebastian Budgen de la maison d’édition Verso qui a souhaité que je contribue à la discussion en cours. Je l’en remercie.

    Comme l’écrit Adam Tooze dans son indispensable synthèse des critiques, le débat autour du livre témoignage de Yanis Varoufakis renvoie à l’économie politique de l’Europe et notamment aux questions : comment sortir des politiques néolibérales qui dominent l’histoire du « vieux continent » depuis des décennies ? Quelle stratégie adopter ?

    Article repris par : https://www.les-crises.fr/critique-de-la-critique-critique-du-livre-conversations-entre-adultes-de-

    #dette #Grèce #Syriza #troïka #Union_Européenne

  • Why We Need al-Qaeda by Ahmed Rashid | NYRblog | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2015/jun/15/why-we-need-al-qaeda

    Pas banal, Ahmad Rashid est maintenant dans le camp saoudien.

    The US has paid a bitter price 
for declining to back the Arab states in removing Assad four years ago when there was a viable moderate opposition. In the
 months ahead, we should not be surprised if formal talks between al-Qaeda and
 these Arab states begin. The only one not at the table could be the
 United States.

  • Our Universities : The Outrageous Reality by Andrew Delbanco | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2015/jul/09/our-universities-outrageous-reality

    Des la période coloniale et pendant longtemps (notamment pendant la période de l’#URSS) les #Etats-Unis feront beaucoup pour favoriser l’accession des plus modestes aux #études supérieures. Puis est survenue la #régression.

    Today this story is stalled. At the top of the prestige pyramid, in highly selective colleges like those of the Ivy League, students from the bottom income quartile in our society make up around 5 percent of the enrollments. This meager figure is often explained as the consequence of a regrettable reality: qualified students from disadvantaged backgrounds simply do not exist in significant numbers. But it’s not so.

    • Noam Chomsky, Réflexions sur l’université
      https://lectures.revues.org/1231

      L’activisme des années 1960, « terrifiant pour l’ensemble des élites », déclenche en effet une offensive libérale visant à faire intervenir l’Etat pour imposer plus de discipline, à restaurer les universités dans leur fonction d’« institutions vouées à l’endoctrinement de la jeunesse » (p. 152), de « fabrique du consentement »4, notamment par une forte hausse des frais de scolarité « permettant de piéger les gens. Si vous allez à l’université, vous devez contracter une dette importante, vous serez docile. » (p. 153).

    • Chomsky : L’éducation est #ignorance (Extrait du livre « Class Warfare » -1995) — Noam CHOMSKY
      http://www.legrandsoir.info/Chomsky-L-education-est-ignorance-Extrait-du-livre-Class-Warfare.html

      L’éducation de masse fut conçue pour transformer les fermiers indépendants en instruments de production dociles et passifs. C’était son premier objectif. Et ne pensez pas que les gens n’étaient pas au courant. Ils le savaient et l’ont combattu. Il y eut beaucoup de résistance à l’éducation de masse pour cette raison. C’était aussi compris par les élites. #Emerson a dit une fois quelque chose sur la façon dont on les éduque pour les empêcher de nous sauter à la gorge. Si vous ne les éduquez pas, ce qu’on appelle l’« éducation », ils vont prendre le contrôle - « ils » étant ce qu’Alexander #Hamilton appelait la « grande Bête », c’est-à -dire le #peuple. La poussée anti-démocratique de l’opinion dans ce qui est appelé les sociétés démocratiques est tout bonnement féroce. Et à juste titre, puisque plus la société devient libre, plus dangereuse devient la « grande bête » et plus vous devez faire attention pour la mettre en cage d’une manière ou d’une autre.

  • « Le numéro d’été de la revue Books est consacré à la cuisine. Parmi les nombreux et passionnants articles – dont beaucoup évoquent la technologie, ô combien essentielle dans l’évolution de nos pratiques culinaires – l’un est plus précis. Originellement paru dans The New York Review of Books, cet article de Glen W. Bowersock, professeur émérite d’histoire ancienne à Princeton, s’empare d’une question dont on ne mesurait pas à quel point elle pouvait être importante : [...] »

    http://rue89.nouvelobs.com/2015/06/19/cest-loutil-a-change-monde-non-nest-roue-259837

    #technologie #outils #histoire_des_techniques

  • Mass Incarceration: The Silence of the Judges by Jed S. Rakoff | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2015/may/21/mass-incarceration-silence-judges

    For too long, too many judges have been too quiet about an evil of which we are a part: the mass incarceration of people in the United States today. It is time that more of us spoke out.

    The basic facts are not in dispute. More than 2.2 million people are currently incarcerated in US jails and prisons, a 500 percent increase over the past forty years. Although the United States accounts for about 5 percent of the world’s population, it houses nearly 25 percent of the world’s prison population. The per capita incarceration rate in the US is about one and a half times that of second-place Rwanda and third-place Russia, and more than six times the rate of neighboring Canada. Another 4.75 million Americans are subject to the state supervision imposed by probation or parole.

    Most of the increase in imprisonment has been for nonviolent offenses, such as drug possession. And even though crime rates in the United States have declined consistently for twenty-four years, the number of incarcerated persons has continued to rise over most of that period, both because more people are being sent to prison for offenses that once were punished with other measures and because the sentences are longer. For example, even though the number of violent crimes has steadily decreased over the past two decades, the number of prisoners serving life sentences has steadily increased, so that one in nine persons in prison is now serving a life sentence.

    And whom are we locking up? Mostly young men of color. Over 840,000, or nearly 40 percent, of the 2.2 million US prisoners are African-American males. Put another way, about one in nine African-American males between the ages of twenty and thirty-four is now in prison, and if current rates hold, one third of all black men will be imprisoned at some point in their lifetimes. Approximately 440,000, or 20 percent, of the 2.2 million US prisoners are Hispanic males.

  • Libya Against Itself by Nicolas Pelham | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2015/feb/19/libya-against-itself

    Libya in its current shape is a recent, fragile construct, originating in Italy’s invasion of 1911, exactly a century before the Arab Spring. It has been fracturing and reuniting ever since. Unable to overcome the Arab Bedouin tribes in the east, Italy’s first wave of colonizers sanctioned the creation of an autonomous Emirate of Cyrenaica. In 1929 Benito Mussolini tried again, and succeeded by imprisoning tens of thousands of Bedouins in concentration camps, where half of them died. After World War II, the British backed the revival of the Cyrenaican emirate replete with a king, Idris I. But the discovery of oil, whose fields and pipelines straddled boundaries, drew Libya’s disparate provinces into ever closer union. In 1951, Cyrenaica established a federation with the Fezzan region in the south, hitherto under French hegemony, and Tripolitania in the northwest, also under the British. King Idris added a green and a red band below and above his black flag with a white crescent. And in 1963, under King Idris, Libya abolished the federation and declared itself a single unified state.

    For forty-two years, Qaddafi, who called himself Il Duce with overtones of Mussolini, suppressed these separate identities. But once he had fallen, vulnerable Libyans floundering for some means of protection turned to their closest kin. In Tripoli each district of the city assembled its armed wing. Islamists organized anti-vice squads, and the Imazighen established “rapid deployment forces” to support neighborhoods with high concentrations of Berbers. Libya’s new power brokers revived and inflamed ancient grievances to consolidate their hold.

    (...)

    Bernardino León, the UN’s special envoy to Libya, recalls how careful he was to separate the negotiating parties before the start of the discussions he organized on the Algerian border last September, only to be taken aback when they bumped into each other in the hotel lobby and hugged and kissed.

  • Escape from Microsoft Word by Edward Mendelson | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2014/oct/21/escape-microsoft-word

    Edward #Mendelson on the “#Platonic idea” underlying #Microsoft_Word and how it shapes our thinking

    This post is about word processors, but I got the idea for it from something W. H. Auden once said about political philosophers. In 1947, talking with his learned young secretary about an anthology he was compiling, The Portable Greek Reader, he mentioned Isocrates, a Greek orator whose simple-seeming ideas about relations between rich and poor cities were sane and practical. Naïve-sounding Isocrates had solved problems for which Plato’s grand theories had no answer. “Isocrates reminds me of John Dewey,” Auden said. “He’s a mediocrity who’s usually right whereas Plato is a man of genius who’s always wrong.” Only a genius could have devised Plato’s theory of the forms—the invisible, intangible “ideas” that give shape to every visible, tangible thing. But the theory of forms is always wrong when applied to political thinking, as every experiment in ideal, utopian politics has proved.
    [...]
    The original design of Microsoft Word, in the early 1980s, was a work of clarifying genius, but it had nothing to do with the way writing gets done. The programmers did not think about writing as a sequence of words set down on a page, but instead dreamed up a new idea about what they called a “document.” This was effectively a Platonic idea: the “form” of a document existed as an intangible ideal, and each tangible book, essay, love letter, or laundry list was a partial, imperfect representation of that intangible idea.

  • Wake Up, Europe by George Soros | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2014/nov/20/wake-up-europe

    Parmi les bonnes idées de G. Soros, outre l’engagement militaire (indirect, dit-il) accru de l’UE, celle-ci :

    The Ukrainian state-owned company Naftogaz is a black hole in the budget and a major source of corruption. Naftogaz currently sells gas to households for $47 per trillion cubic meters (TCM), for which it pays $380 per TCM. At present people cannot control the temperature in their apartments. A radical restructuring of Naftogaz’s entire system could reduce household consumption at least by half and totally eliminate Ukraine’s dependence on Russia for gas. That would involve charging households the market price for gas. The first step would be to install meters in apartments and the second to distribute a cash subsidy to needy households.

    Yapuka, juste après les élections de dimanche et à l’arrivée de l’hiver.

    >>>>>

    Pour info, la saison de chauffe vient de commencer, le 20 octobre.
    Regional development, energy ministries agree with regions about start of heating season, suggest reducing gas consumption
    http://www.kyivpost.com/content/ukraine/regional-development-energy-ministries-agree-with-regions-about-start-of-h

    The Regional Development, Construction, Housing & Utilities Ministry and the Energy and Coal Industry Ministry have given the green light to the beginning of the heating season in the Ukrainian regions with due regard for the weather conditions and natural gas consumption limits.

    Pour info toujours, en ce moment même, il fait 3°C à Kiev ; températures (légèrement) négatives la nuit.

  • Inequality Begins at Birth by Jeff Madrick | NYRblog | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2014/jun/26/inequality-begins-at-birth

    As Dr. David Keller made clear at a recent conference on child poverty in Washington, D.C. called “Inequality Begins at Birth” (...), there is new biological evidence that a high-stress environment for very young children does not simply affect cultural and psychological conditions that predispose the poor to failure; it can also affect the architecture of the brain, changing the actual neurological functioning and quantity of brain matter.

    In other words, pre-K is not enough. What is concerning, moreover, is that these findings have been known for some time but are not getting adequate attention. In fact, the original documentation was published back in 2000 in a vanguard article by Harvard’s Center on the Development of the Child, and corroborating studies have multiplied since then.

    Indeed, two studies completed in 2013 relate neural deterioration directly to poverty. A group of researchers from six universities measured the brain activity of adults who had been poor at age nine and found that the areas that control emotions were physically underdeveloped. A Washington University study found that poor children who are nurtured adequately, thus avoiding constant stress, usually have normally developed brain tissue, while those with less nurturing have less white and grey matter and smaller control centers, such as the hippocampus.

    What’s been discovered is that human beings have a chemical reaction to stress that at first protects them from damage. But the defense is limited. Should a young child, whose brain is still forming, be bombarded by constant stress—from violence at home, lack of food, parental drug abuse, and, not least, chronic lack of attention or nurturing—the overloaded mechanism fails and the brain is adversely affected.

    Dr. Jack P. Shonkoff, who runs Harvard’s Center on the Developing Child, has produced numerous articles with colleagues describing the result of studies on animals and, increasingly, on children. Under #stress, the body produces two hormones that are protective, adrenaline and cortisol. But when stress becomes excessive—what the field now describes as “toxic stress”—the excessive hormonal activity damages neural connections, undermines immune responses, and changes the parts of the brain that directly affect memory, learning, and emotional control.

    #inégalité #pauvreté #santé #développement_cérébral

  • ‘We Kill People Based on Metadata’ by David Cole | NYRblog | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2014/may/10/we-kill-people-based-metadata

    Supporters of the National Security Agency inevitably defend its sweeping collection of phone and Internet records on the ground that it is only collecting so-called “metadata”—who you call, when you call, how long you talk. Since this does not include the actual content of the communications, the threat to privacy is said to be negligible. That argument is profoundly misleading.

    #NSA #métadonnées

  • ‘We Kill People Based on Metadata’ by David Cole | NYRblog | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2014/may/10/we-kill-people-based-metadata

    General Michael Hayden, former director of the NSA and the CIA, (...) assert[ed], “We kill people based on metadata.”

    As Snowden’s disclosures have shown, the NSA collects far more private information on foreigners—including the content as well as the metadata of e-mails, online chats, social media, and phone calls—than on US citizens.

    (...)

    (...) It is probably under this authority that, according to The Washington Post, the NSA is recording “every single” phone call from a particular, unnamed country. Documents leaked by Snowden demonstrate that the NSA also collects, again by the millions and billions, foreign nationals’ e-mail contact lists, cell phone location data, and texts. This is the very definition of dragnet surveillance.

    Congress is far less motivated to do anything about the NSA’s abuse of the rights of foreign nationals. They are “them,” not “us.” They don’t vote. But they have human rights, too; the right to privacy, recognized in the International Covenant on Civil and Political Rights, which the US has signed and ratified, does not limit protections to Americans. Snowden’s revelations have justifiably led to protests from many of our closest allies; they don’t want their privacy invaded by the NSA any more than we do, and they have more to complain about than we do, as they have suffered far greater intrusions.

  • The Mental Life of Plants and Worms, Among Others by Oliver Sacks | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2014/apr/24/mental-life-plants-and-worms-among-others

    Raffa

    The Mental Life of Plants and Worms, Among Others by Oliver Sacks | The New York Review of Books - http://www.nybooks.com/article...

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  • Obamacare: The Hate Can’t Be Cured by Garry Wills | NYRblog | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2014/apr/22/obamacare-hate-cant-be-cured

    I am reminded of an exchange that took place between the historian Francis Russell and John Dos Passos. In 1920, two Italian anarchists—Nicola Sacco and Bartolomeo Vanzetti—were accused of killing a security guard and an employee of a shoe factory during a payroll robbery to finance their political subversions. Their trial, which resulted in murder convictions for both, was manifestly unfair, and it caused an eruption of sympathy and protest on the left.

    Celebrities around the world rushed to the two men’s defense. One of the leaders in this movement, who wrote extensively about the case, was the novelist Dos Passos. Nonetheless, the two men were executed in 1927.

    But in the 1960s Francis Russell produced new ballistics tests and interviews to prove that one man, Sacco, had killed the two men at the shoe factory; the other, Vanzetti, was innocent. He tried to show this evidence to Dos Passos, who had given up his leftist ideas by that time. Dos Passos told Russell he could not even hear evidence that would unsettle his personal stake in the matter. He had invested too much of his youthful energy and self-esteem in the case to reopen it even for the slightest reconsideration. It would destroy his very identity, which had been tied up in that passionate commitment.

    #humannature

  • 4月4日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-140404

    On Being Blue, Still | Events | The New York Review of Books www.nybooks.com/events/being-b… posted at 17:17:35

    Top story: Brendan Eich Steps Down as Mozilla CEO | The Mozilla Blog blog.mozilla.org/blog/2014/04/0…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ posted at 17:16:37

    RT @refocusedmedia: Kubrick at the helm of the Super @Panavision 70 camera on the Tycho crater set of #2001ASpaceOdyssey pic.twitter.com/zlmoTjTCOS posted at 16:22:36

    RT @toshi_fujiwara: my DVD copy of hitchcock’s THE BIRDS signed ’with fear’ by you know who. the wonderful gorgeous and witty and... fb.me/35CUw3GO8 posted at 15:17:47

    My Tweeted Times tweetedtimes.com/ChikuwaQ - top stories by adalbertoasf, greentim, xeabaudoin posted at 12:00:09

    Papier is out! paper.li/ChikuwaQ/13277… Stories via @Benoit_Dupont @ptak (...)

  • The Future of Europe: An Interview with George Soros
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2014/apr/24/future-europe-interview-george-soros
    Parts of the following interview with George Soros by the Spiegel correspondent Gregor Peter Schmitz appear in their book, The Tragedy of the European Union: Disintegration or Revival?, just published by PublicAffairs.

    This interview will appear in the April 24, 2014 issue of The New York Review.

    #soros #EU

  • Fascism, Russia, and Ukraine by Timothy Snyder | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2014/mar/20/fascism-russia-and-ukraine/?insrc=hpss

    The protesters represent every group of Ukrainian citizens: Russian speakers and Ukrainian speakers (although most Ukrainians are bilingual), people from the cities and the countryside, people from all regions of the country, members of all political parties, the young and the old, Christians, Muslims, and Jews. Every major Christian denomination is represented by believers and most of them by clergy. The Crimean Tatars march in impressive numbers, and Jewish leaders have made a point of supporting the movement. The diversity of the Maidan is impressive: the group that monitors hospitals so that the regime cannot kidnap the wounded is run by young feminists. An important hotline that protesters call when they need help is staffed by LGBT activists.

    #Ukraine

  • It’s on YouTube, Kid by Charles Simic | NYRblog | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2013/dec/17/its-on-youtube

    Reliving one’s past with the help of YouTube tends to be addictive. Once one starts, it’s hard to stop, because any name dug up from memory inevitably suggests another, and hours pass, and before one knows it, it’s close to midnight and time for one last song, or movie clip, before slipping under the heavy down covers. But it can’t be just any old thing. It has to be something extra special to mull over and savor

    #Youtube #flânerie #mémoire

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    1 article sur le net :

    Sue Halpern
    Are We Puppets in a Wired World?

    To Save Everything, Click Here: The Folly of Technological Solutionism by Evgeny Morozov

    Hacking the Future: Privacy, Identity and Anonymity on the Web by Cole Stryker

    From Gutenberg to Zuckerberg: What You Really Need to Know About the Internet by John Naughton

    Predictive Analytics: The Power to Predict Who Will Click, Buy, Lie, or Die by Eric Siegel

    Big Data: A Revolution That Will Transform How We Live, Work, and Think by Viktor Mayer-Schönberger and Kenneth Cukier

    Status Update: Celebrity, Publicity, and Branding in the Social Media Age by Alice E. Marwick

    Privacy and Big Data: The Players, Regulators and Stakeholders by Terence Craig and Mary E. Ludloff

  • Are We Puppets in a Wired World? by Sue Halpern | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2013/nov/07/are-we-puppets-wired-world

    There is no doubt that the Internet—that undistinguished complex of wires and switches—has changed how we think and what we value and how we relate to one another, as it has made the world simultaneously smaller and wider. Online connectivity has spread throughout the world, bringing that world closer together, and with it the promise, if not to level the playing field between rich and poor, corporations and individuals, then to make it less uneven. There is so much that has been good—which is to say useful, entertaining, inspiring, informative, lucrative, fun—about the evolution of the World Wide Web that questions about equity and inequality may seem to be beside the point.

    But while we were having fun, we happily and willingly helped to create the greatest surveillance system ever imagined, a web whose strings give governments and businesses countless threads to pull, which makes us…puppets. The free flow of information over the Internet (except in places where that flow is blocked), which serves us well, may serve others better. Whether this distinction turns out to matter may be the one piece of information the Internet cannot deliver.

    #NSA #DARPA #data_mining

    • The assumption that decisions made by machines that have assessed reams of real-world information are more accurate than those made by people, with their foibles and prejudices, may be correct generally and wrong in the particular; and for those unfortunate souls who might never commit another crime even if the algorithm says they will, there is little recourse. In any case, computers are not “neutral”; algorithms reflect the biases of their creators, which is to say that prediction cedes an awful lot of power to the algorithm creators, who are human after all. Some of the time, too, proprietary algorithms, like the ones used by Google and Twitter and Facebook, are intentionally biased to produce results that benefit the company, not the user, and some of the time algorithms can be gamed. (There is an entire industry devoted to “optimizing” Google searches, for example.)

      But the real bias inherent in algorithms is that they are, by nature, reductive. They are intended to sift through complicated, seemingly discrete information and make some sort of sense of it, which is the definition of reductive. But it goes further: the infiltration of algorithms into everyday life has brought us to a place where metrics tend to rule. This is true for education, medicine, finance, retailing, employment, and the creative arts. There are websites that will analyze new songs to determine if they have the right stuff to be hits, the right stuff being the kinds of riffs and bridges found in previous hit songs.

  • The Women and the Thrones by Daniel Mendelsohn | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/archives/2013/nov/07/women-and-thrones/?pagination=false

    Cersei is a portrait of a tragic pre-feminist queen—someone out of Greek drama, a Clytemnestra-like figure who perpetrates evil because her idea of empowerment rises no higher than mimicking the worst in the men around her. (She ruefully remarks at one point that she “lacked the cock.”) By contrast, Dany Targaryen can be seen as a model of a new feminist heroine. Apart from the Starks, it is she who commands our attention from book to book, learning, growing, evolving into a real leader. We first see her as a timid bride, sold by her whiny brother Viserys, the Targaryen pretender, to a savage nomadic warlord whose men and horses the brother wants to secure for his own claim. But eventually Dany edges her brother aside, wins the respect of both the warlord and his macho captains, and grows into an impressive political canniness herself.

    #femmes #GOT #série

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    On the Edge of Slander
    Stephen Greenblatt

    In a curious way the central figure in the splendid new film of Much Ado About Nothing, directed by Joss Whedon, is the house in which the events unfold. Not that the house—Whedon’s own—is particularly remarkable. It is a comfortable, sprawling Santa Monica McMansion, no doubt very expensive, with more than a touch of a suburb about it. But that is the point: we are not in faraway Sicily, where Shakespeare set the story, or in glorious, technicolor Tuscany, where Kenneth Branagh set his admirable film adaptation twenty years ago.

    Voici de quoi plaire à tout le monde et à moi aussi, sans provoquer beaucoup de bruit pour rien

  • Burma: The Despots and the Laughter by Jonathan Mirsky | NYRblog | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2013/jul/24/burma-despots-and-laughter

    When Aung San Suu Kyi was recently here in London, feted on every hand, she was asked about the persecution of the Rohingya, the Burmese Muslims. She replied, “I’m not sure they’re Burmese.”