company:tout simplement

  • Rappel (car rien n’a changé)  : Une campagne de Médecins du Monde censurée pour ne pas déplaire aux laboratoires pharmaceutiques Julien Rebucci - lesinrocks 13/06/16
    https://www.lesinrocks.com/2016/06/13/actualite/actualite/a

    L’ONG Médecins du Monde aurait dû lancer une campagne choc, ce lundi 13 juin choc contre le prix de certains médicaments. Mais il n’en sera rien, elle a été « bloquée » par l’Autorité professionnelle de régulation de la publicité (ARPP) qui juge qu’elle pourrait nuire aux laboratoires pharmaceutiques.

    Et si dans un futur très proche, les laboratoires pharmaceutiques n’avaient plus besoin de faire pression ou d’exercer un lobbying assidu pour éviter que l’on ne plonge le nez dans leurs bilans financiers ? Eh bien ce futur est peut-être encore plus proche qu’on le croit. L’ONG Médecins du Monde (MDM) aurait dû, en théorie, lancer une grande campagne d’affichage, ce lundi 13 juin, pour dénoncer le prix prohibitifs de certains médicaments contre des maladies comme l’hépatite C, le mélanome ou la leucémie. Une campagne "choc" comme l’ont signalé plusieurs médias lundi matin.

    Mais il n’en sera rien. Tout simplement car aucun diffuseur n’a voulu prendre le risque de l’afficher – et par extension de se fâcher éventuellement avec un grand laboratoire. Tel est l’extrait du "conseil" transmis par l’ l’Autorité professionnelle de régulation de la publicité (ARPP) à la société Médiatransports, que nous nous sommes procuré.

    Le zèle de l’ARPP
    MDM et Médiatransports ont pourtant travaillé ensemble à plusieurs reprises. Ils ont même remporté un prix ensemble, il y a moins d’un an. Comme de coutume, pour cette campagne, l’ONG a envoyé les visuels de sa nouvelle campagne à la régie commerciale du "leader de l’affichage transport". Ces derniers vont étonnamment demander conseil à l’ARPP qui n’a qu’un avis consultatif, en aucun cas contraignant, comme dans le domaine audiovisuel.

    L’ARPP pointe trois raisons : la "référence a des maladies graves" qui "pourrait être perçue comme choquante par le public", des "allégations chiffrés" qui ne sont pas sourcées sur les affiches et , surtout, l’ARPP écrit en première justification :

    « Nous attirons tout particulièrement votre attention sur le risque de réactions négatives que pourrait susciter l’axe de communication choisi, de la part des représentants de l’industrie pharmaceutique. En effet les entreprises ainsi mises en causes pourraient estimer qu’une telle campagne porte atteinte à leur image et leur cause un grave préjudice et décider d’agir en ce sens. »

    Suite à l’avis défavorable de l’ARPP, Médiatransports renvoie un avis négatif à Médecins du Monde. Mais cela ne s’arrête pas là. L’ONG va alors solliciter d’autres afficheurs, parmi lesquels JC Decaux ou le réseau d’affichage Insert. Aucun ne donnera suite et pour cause : le "conseil" de l’ARPP a été "circularisé", c’est-à-dire envoyé à toutes les sociétés. Une pratique habituelle, mais qui aurait pu être bloquée par Médiatransports.

    "Le prix de la vie"
    Pour sa campagne intitulée "Le prix de la vie", MDM voulait, au travers de dix affiches, alerter sur les prix prohibitifs de certains médicaments et mettre l’accent sur la méthode des laboratoires pour en fixer les prix.

    Selon MDM, les prix des médicaments sont fixés en fonction de la capacité maximale des Etats à payer pour avoir accès au traitement. En gros, plus un Etat est riche, plus le prix du médicament sera élevé. Pour justifier ces tarifs parfois hallucinants (le Glivec, utilisé pour soigner la leucémie est vendu 40 000 euros par an et par patient), les laboratoires avancent trois explications : la recherche coûte cher, le bénéfice thérapeutique est grand, et les coûts de production sont importants.

    Or, pour MDM, aucun de ces arguments ne tient la route.

    ”Les coûts de recherche et développement sont surestimés et les montants réels restent confidentiels et une grande partie est de toute façon financée par l’argent public à travers des bourses ou des crédits d’impôt de recherche.”

    Concernant le deuxième argument, MDM explique que 74 % des médicaments mis sur le marché lors des 20 dernières années n’apportaient que peu de bénéfices thérapeutiques et ironise en expliquant qu’"un airbag vaudrait dans ce cas le prix d’une vie". Enfin pour le troisième argument, MDM s’appuie sur une équipe de chercheurs de Liverpool qui a estimé que le coût de production du sofosbuvir (traitement contre l’hépatite C) s’élevait à 75 euros pour 3 mois avec un prix de revente de 41 000 euros annuel, soit 400 fois plus cher.

    Cette situation fait que les médecins sont parfois obligés de confier aux malades qu’il existe des médicaments pour les soigner mais que les traitements coûtent trop cher. L’Etat est donc obligé de "sélectionner" à partir de quel stade il peut prendre en compte un traitement, souvent lorsque la maladie est presque trop avancée. A cet égard, le 25 mai dernier, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les hépatites, le ministère de la Santé à annoncé l’accès prochain à un traitement pour tous.

    Une pétition adressée à Marisol Touraine
    Une pétition va être adressée au même moment par l’ONG, à la ministre de la Santé Marisol Touraine.

     #santé #médicaments #big_pharma #pharma #médecine #industrie_pharmaceutique #médicament #fric #publicité #ARPP

  • L’enfer du guichet - La Vie des idées

    http://www.laviedesidees.fr/L-enfer-du-guichet.html

    L’inventivité formelle n’est pas la marque la plus évidente du dernier film de Ken Loach, I, Daniel Blake, ce qui a pu laisser penser que la Palme d’or qui l’a récompensé visait autant l’auteur et son œuvre, habituée des sélections cannoises (13 en tout) que cet opus en particulier. Ce film porte indéniablement la marque, singulière, de son auteur et constitue à nos yeux un bon cru dans sa production. L’apparente économie de moyens dont Loach fait preuve sert ici un propos d’une grande simplicité et d’une très forte charge émotionnelle sur les ravages de la pauvreté et la cruauté institutionnelle dans le Royaume-Uni néolibéral. Il jette un éclairage incarné, mais peut-être aussi idéalisé, sur le rejet que les classes populaires ont opposé à l’intégration européenne, accusée d’être à la source de la crise de l’État social (le National Health Service) et d’une immigration déstabilisante pour les ouvriers, anciens ouvriers et employés du pays.

    • J’ai vu ce film pour la première fois avant hier-soir car diffusé sur France 2. Alors, « pardonnez-moi si j’mexcuse », mais vu comme ce film fut encensé par la critique, ce que je vais dire n’est pas vraiment « politiquement correct ». Tout simplement parce que le fait politique (justement) me semble cruellement absent de ce récit. A quoi assiste-t-on dans cette histoire ? A la longue descente aux enfers d’un gars qui tombe malade et qui peut plus aller au taf. S’en suit alors une longue pérégrination faite d’humiliations à répétition du gars en question balloté de recherche d’emploi (sur fond d’empêchement majeur car, malheureusement, médicalement parlant, Daniel Blake ne peut plus bosser car il est malade) en requête d’indemnités par l’assurance maladie pour faire valoir ses droits à une (modeste) pension d’invalidité. On assiste à la mise en scène de toute la chiennerie du « système » (que l’on ne nomme jamais au demeurant, mais il ne faut pas effrayer le bourgeois, peut-être, ouais, ça doit être la raison) dans toute son absurdité, son mépris son arrogance, son manque d’empathie et son immense efficacité à broyer des destinées. Très bien. Survient alors LA rencontre avec Kathy à l’agence d’administration des chômeurs justement, sur fond de prise de tête avec la crevure de service qui administre les destinées. Mais tiens ? On n’a pas son nom de famille à Kathy (ou alors, j’ai la mémoire qui déconne, c’est fort possible d’ailleurs), c’est p’têt pas une vraie personne après tout ... Et elle Kathy, et bien elle est même obligée de se prostituer pour mettre du carburant dans la machine (des thunes sur son compte en banque si on préfère) afin de pouvoir se loger et faire crouter ses mômes mais elle, elle est obligée de se priver sévère, car c’est bien connu, une « mère », se sacrifie toujours... pour toutes sortes de choses et en première intention pour ses mouflets.
      Je saute sans tarder à la chute si l’on peut dire : après un entretien en mode « broyage par la machinerie administrative » le Daniel, il se met à taguer le mur de son « Pôle-Emploi » et provoque un « trouble à l’ordre public ». Ce doit être le seul acte à portée un tant soit peu politique du film vu que les keufs se sont même déplacés pour l’occasion. Et puis hop ! Arrive le moment où doit être prise la décision du recours intenté pour obtenir la pension du Daniel, en présence de son avocate (qui prétend que ça va l’faire, hein, ouf ! y a du « happy end » dans l’air) et des administrateurs « encostumés » qui auraient bien pu en dernier ressort la lui faire à l’envers (si ça s’trouve). Mais là, même pas besoin de rallonger le scénario car voici qu’advient le raccourci de la mort qui tue : et bien le Daniel il clamse dans les chiottes, tout seul, à l’abri des regards. Bon, il avait pris soin d’écrire une petite lettre (manuscrite) pour sa plaidoirie auprès de ces messieurs de l’assurance maladie (ou autres dégâts de la vie) pour faire valoir ses droits de « citoyen » (s’il vous plaît) mais aussi pour leur faire part de son « indignation ».
      C’est bizarre, mais de la part de Ken Loach, je m’attendais à mieux que ça. Il faut quand même que j’avoue m’être efforcé de regarder ce film sans me faire prendre aux pièges de l’affect (et c’est un exercice plutôt difficile dans ce cas précis) et par ce subterfuge, c’est là que je me suis aperçu que,"politiquement", cette histoire ne tenait pas la route. (THE END)

  • Pourquoi Nokia ne veut plus lâcher Alcatel Submarine Networks
    https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/pourquoi-nokia-ne-veut-plus-lacher-alcatel-submarine-networks-817297.html

    Suite à des évolutions technologiques et économiques, le géant finlandais des équipements télécoms ne veut plus se séparer du champion français des câbles sous-marins. Mais en face, la France veut toujours conserver cette société, à l’activité éminemment stratégique, dans son giron. Voilà pourquoi des discussions ont débuté entre l’opérateur historique Orange, BPIFrance et Nokia pour trouver un moyen de diversifier l’actionnariat d’ASN et d’assurer son avenir industriel.

    Pas question, désormais, de lâcher cette pépite ! Aujourd’hui, Nokia n’est plus disposé à vendre Alcatel Submarine Networks (ASN), un des leaders mondiaux des câbles sous-marins qu’il a récupéré en 2015, lors de son rachat d’Alcatel. Signe que le vent a tourné : au mois de janvier, La Tribune a indiqué que le géant finlandais des télécoms songeait à garder ASN sous sa coupe. Alors qu’à ce moment-là, Nokia négociait sa vente au petit équipementier français Ekinops (accompagné par BPIFrance et le fonds Aleph Capital). Trois mois plus tard, en avril, les négociations ont fini par capoter. Au grand dam de l’Etat français, qui dispose d’un droit de regard sur la vente d’ASN, et souhaite le renforcer à l’avenir. Et pour cause : les câbles sous-marins, où transitent 99% des communications intercontinentales, sont vitaux pour l’économie. Au cœur de l’Internet mondial, cette activité est aussi très sensible, et figure dans le collimateur des militaires et des espions.

    Récemment, Rajeev Suri, le PDG de Nokia, a confirmé qu’il voulait conserver ASN. Lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe, le 25 avril, il a justifié cette position nouvelle par des changements sur le marché des équipements de réseaux optiques. Toutefois, il a dit « comprendre » que le gouvernement français ne veuille pas qu’ASN demeure à 100% sous la coupe de Nokia et appelle à un partage de son actionnariat. Pourquoi ? Tout simplement pour sécuriser une activité considérée comme souveraine pour la France.

    Mais pourquoi diable Nokia a-t-il changé son fusil d’épaule ? Selon deux sources proches du dossier, c’est la convergence technologique et économique entre les câbles sous-marins et les câbles terrestres qui explique ce revirement. Jusqu’à il y a peu, le marché des câbles sous-marins n’intéressait que des consortiums d’opérateurs. Comme ces infrastructures coûtent jusqu’à plusieurs centaines de millions d’euros, les Orange, Deutsche Telekom ou Telefonica commandaient leurs câbles ensemble, et en partageaient la propriété et la capacité. Mais l’arrivée des géants américains du Net (les GAFA Google, Amazon, Facebook et Amazon) a changé la donne.

    Ces acteurs aux poches profondes ont une problématique différente des opérateurs : ils veulent de plus en plus disposer de leurs propres câbles pour relier directement leurs data centers à travers le globe. Outre les câbles sous-marins, ils ont également besoin de câbles terrestres pour assurer la liaison avec leurs centres de données. Autrement dit, pour relier deux data centers enfoncés dans les terres entre les Etats-Unis et l’Europe, un acteur comme Google aura besoin d’un câble sous-marin transatlantique, certes, mais aussi de deux câbles terrestres sur chaque continent. « On comprend, dès lors la logique à considérer les problématiques maritime et terrestre dans leur ensemble », nous dit une source.

  • LE PEUPLE MAÎTRE DE SON DESTIN – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/04/14/le-peuple-maitre-de-son-destin

    Après avoir trompé l’opinion dès son arrivée au pouvoir en 1999, en se prévalant faussement d’être l’artisan de la paix retrouvée, alors que cinq ans plus tôt le pays était ravagé, Bouteflika avait refusé l’offre des militaires de prendre les rênes du pays pour aller se planquer chez ses amis des Emirats dans le confort douillet des palais.

    A son intronisation, Bouteflika, allergique à la démocratie, avait promis la grandeur et la dignité au peuple. Mais il a fait tout le contraire. Puis, fidèle à sa vocation, il a manœuvré, rusé, s’entourant de coteries serviles pour l’accompagner dans sa catastrophique gestion, où la prédation, la rapine, l’absence de contrôle et surtout l’impunité ont fini d’achever la ruine d’un pays tant au plan économique, social que moral. Mais le complot est son sport favori depuis sa jeunesse, dixit le regretté Saad Dahleb, ancien ministre des Affaires étrangères du GPRA.

    « Maître en intrigues et au double jeu » (in Mission accomplie) de Saad Dahleb 1989. Par ailleurs, il est écrit qu’en décembre 1961, alors que la guerre n’était pas finie et que l’OAS appliquait la politique de la terre brûlée, Bouteflika est missionné par Boumediène pour contacter Ben Bella en prison (château d’Aulnay) à Paris, pour le convaincre de faire un coup d’Etat au GPRA et de prendre les rênes du pouvoir. Bouteflika était parti sous un nom d’emprunt, « Boukharta », avec un passeport marocain bénéficiant de la complicité des services aussi bien marocains que français (In La diplomatie algérienne de la guerre d’indépendance, Abdelkader Bousselham, 2015).

    Aujourd’hui, Bouteflika n’est pas parti sans laisser ses traces à travers une Constitution piégée, qu’il a laissée comme une bombe à retardement et que les résidus de son régime s’acharnent à appliquer scrupuleusement. Qu’est-ce qui explique cet empressement soudain à défendre la Constitution ? Pourquoi ne l’ont-ils pas fait lorsque Bouteflika, au mépris de la Constitution et des candidats, a unilatéralement annulé l’élection présidentielle du 19 avril ? Et ce n’est pas là la seule transgression de sa part du texte fondamental de la nation. Pourquoi le peuple a-t-il marché pour la 8e fois ?

    Chat échaudé craint l’eau froide, le peuple vacciné est bien imprégné des gouvernances factices si décriées. Il marche pour dire son refus du fait accompli et d’être dirigé par des lieutenants du Président démissionnaire. Du bouteflkisme sans Bouteflika ! Vendredi, les barrages filtrants et l’impressionnant dispositif de sécurité n’ont pas eu raison des milliers de marcheurs toujours aussi déterminés. Nous avons été fascinés et désarçonnés par leur vitalité, tous sexes et âges confondus.

    Il fallait les côtoyer pour vivre l’éclat de leur regard, le cuivre de leur voix, les larmes dans leurs trémolos pour crier leur colère et leur espérance. Il faut dire que le génie de notre peuple a su trouver dans les générations futures le ressort d’une nouvelle vocation, celle d’aborder un monde neuf à reconstruire.

    Ce que l’on retiendra à travers les slogans, c’est que les manifestants ne sauraient imaginer que les décideurs actuels non représentatifs puissent constituer un gage de sincérité et de stabilité dès lors qu’ils sont à l’origine de la décomposition des mœurs, de l’économie, de la société et de la vie tout court. Pourquoi les marcheurs visent-ils les 4B, Bedoui, Bensalah, Belaiz et Bouchareb, garde rapprochée de l’ex-Président ? Bedoui n’a-t-il pas été l’architecte de la fraude à grande échelle et celui de la répression ?

    Des manifestants ont rappelé le douloureux souvenir des résidentes en médecine arrêtées et brutalisées comme des délinquantes, entassées comme des sardines dans des fourgons à Alger et d’autres jetées sur l’autoroute, à des dizaines de kilomètres avec tous les risques encourus par des femmes seules en pleine nature ! Un acte odieux passible des tribunaux, indigne et abject. Tout simplement parce qu’elles réclamaient leurs droits ! Et c’est ce même Bedoui qui est appelé à reproduire le système en y mettant sûrement plus de zèle en sa qualité de Premier ministre. Pour mieux appréhender la situation actuelle qui confine au vaudeville.

    Le pdg de Sonatrach, faisant partie du cercle corrompu et corrupteur du clan présidentiel, a fait convoquer le président fraîchement désigné du Mouloudia d’Alger, le Dr Zoubir Bachi, pour lui dire sans rire : « J’ai reçu une injonction d’en haut pour te destituer et mettre à ta place Omar Ghrib. » Interloqué, Bachi le médecin, l’ancien capitaine probe et honnête, a eu cette réponse cinglante : « En haut, il n’y a que le bon Dieu », sans en rajouter en se fiant à son éducation, à sa culture et à son sang-froid. De qui le PDG de Sonatrach a-t-il reçu l’ordre ? Sans doute de celui qui l’a nommé. On pensait qu’il n’était plus en exercice ! Et voilà qu’il fait les heures supplémentaires…

    Ces indus occupants peuvent-ils éhontément tourner le dos à la volonté du peuple souverain qui plébiscite, tous les vendredis, la liberté, la démocratie et l’avènement d’une IIe République ? Basta de ce système périmé et mortifère. Le peuple veut renouer avec la vie…

    HAMID TAHRI

    El Watan 14 avril 2019

    http://lequotidienalgerie.org/2019/04/14/le-peuple-maitre-de-son-destin

  • Facebook a conservé des centaines de millions de mots de passe de manière non sécurisée
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/03/21/facebook-a-conserve-des-centaines-de-millions-de-mots-de-passe-de-maniere-no

    Le réseau social a publié un communiqué expliquant que ces mots de passe ont été accessibles, en clair, pour des milliers de ses employés. L’un des plus gros acteurs de la Silicon Valley vient de reconnaître une erreur majeure de sécurité informatique. Dans un communiqué diffusé jeudi 21 mars, le réseau social Facebook annonce que les mots de passe de centaines de millions d’utilisateurs du réseau social ont été conservés de manière non sécurisée sur les serveurs de l’entreprise. « Nous nous sommes rendu (...)

    #Facebook #cryptage #données

    • Le journaliste Brian Krebs, auteur de l’article, estime, après avoir échangé sur ce dossier avec des sources internes à Facebook, qu’entre 200 et 600 millions d’utilisateurs de Facebook sont au total concernés par ce stockage en clair de leur mot de passe. Certains d’entre eux étaient accessibles depuis 2012 et, selon Brian Krebs, ils ont pu être lus et trouvés par près de 20 000 employés de Facebook (l’entreprise comptait 35 000 salariés en décembre 2018).

      Du simple au triple. Tout simplement. Ça c’est de l’enquête menée dans un monde où la p-value a été abandonnée depuis longtemps ! :-D

  • « A l’Académie, ils pensent encore qu’Ève vient d’Adam » - Par Tony Le Pennec | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/a-lacademie-ils-pensent-encore-queve-vient-dadam

    « A l’Académie, ils pensent encore qu’Ève vient d’Adam »
    L’Académie française aurait-elle baissé les armes, de guerre lasse ? Après des décennies à ferrailler contre l’écriture inclusive et la féminisation des noms de métiers (en 2014 et 2017 par exemple), les Immortelles et Immortels ont adopté jeudi 28 février, à ""une large majorité"", un rapport estimant qu’il n’existe « aucun obstacle de principe à la féminisation des noms de métiers et de professions ».
    AF Ouest-France
    Un petit « oui »

    Ouest-France - 28 février 2019

    Arrêt sur images a demandé à Eliane Viennot (que nous recevions en 2017), professeuse émérite de littérature française, de commenter ce rapport, qui, s’il constitue une rupture dans la position de l’Académie, reste très prudent sur le fond, se contentant d’avaliser à demi-mots des termes déjà largement utilisés.

    « ASI : - Est-il courant que l’Académie française publie ce type de rapport ? »

    Eliane Viennot : - C’est exceptionnel, d’habitude elle se contente de déclarations. La publication de ce rapport est liée à la demande de la Cour de cassation, en avril 2017.
    Huff post académie
    L’académie française avait mis 7 mois pour répondre à la sollicitation de la cours de cassation

    Le Huffpost - 24 novembre 2017

    L’Académie avait répondu en novembre 2017 qu’elle allait s’y mettre, puis elle s’est visiblement rendormie pendant un an. C’est seulement en décembre 2018 que la commission s’est mise au travail. D’ailleurs, la commission n’est constituée que de seconds couteaux « [quatre académiciens et académiciennes ont travaillé sur ce rapport : Gabriel de Broglie, Danièle Sallenave, Michael Edwards et Dominique Bona, NDLR] ». Les deux femmes présentes dans cette commission sont en rupture avec la vision de l’Académie, puisqu’elles se font maintenant appeler « académiciennes », ce sont des semi-réfractaires ! Aucune personne de la commission « dictionnaire » n’a participé, et Hélène Carrère d’Encausse, la secrétaire perpétuelle de l’Académie, n’a pas présenté le rapport. Je pense d’ailleurs qu’elle a voté contre, elle qui persiste à se faire appeler « académicien ».

    « ASI : - »"Sans donner de recommandation, le rapport de l’Académie note que pour les métiers se terminant en -eur au masculin, il est souvent préféré la forme -eure au féminin, plutôt que -esse ("docteure" plutôt que « doctoresse » par exemple), parce que la seconde forme «  »"""constitue une marque jugée excessive du sexe féminin ou revêt une nuance dépréciative"."" Est-ce ce que vous constatez ?"

    Eliane Viennot : - Mais c’est justement l’Académie française qui a donné une nuance dépréciative à « doctoresse » ! Les féminins en -esse étaient une pratique très courante jusqu’à ce que l’Académie ne les tue, au milieu du 17e siècle. Nous avons des lettres que s’échangeaient des académiciens en 1630, au moment où il était question de faire rentrer la femme de lettre Marie de Gournay dans l’institution. L’un écrivait « je préfère philosophe à philosophesse », alors que le second terme était utilisé à l’époque. Donc c’est eux qui ont décidé que les féminins en -esse étaient ridicules. Il faudrait qu’ils disent « nous levons la prescription sur les -esse », mais il ne sont pas prêts à l’autocritique.
    "Ca fait 30 ans que les femmes se font appeler « ambassadrices »"

    « ASI : - »"Le rapport estime aussi que «  »"les femmes placées à la tête d’une mission diplomatique ne souhaitent pas nécessairement de nos jours être désignées par" ""le terme « ambassadrice », celui-ci se référant à la femme de l’ambassadeur. Pensez-vous que ce soit effectivement le cas aujourd’hui ? « 
    Eliane Viennot : - C’était déjà l’argument de Peyrefitte »[Alain Peyrefitte, académicien de 1977 à sa mort en 1999, NDLR]" en 1984.
    Alain Peyrefitte acad
    Alain Peyrefitte lors de son discours d’entrée à l’académie

    INA - Fr 3 - 13 octobre 1977

    Ce qui est dégueulasse, c’est qu’ils mettent sur le dos des femmes des choses qui sont de leur fait. Cela fait des décennies qu’ils répètent que l’ambassadrice, c’est la femme de l’ambassadeur, alors ce n’est pas étonnant que les femmes en ambassade ne veuillent pas se faire appeler « ambassadrice ». Mais même cela, ce n’est plus vrai, ça fait maintenant 30 ans que les femmes en ambassade se font appeler « ambassadrices ». Dans la première édition du dictionnaire de l’Académie française, il y avait d’ailleurs deux définitions à ambassadrice, et la première était « dame envoyée en ambassade ». Tout simplement parce qu’à l’époque, Louis XIV avait des ambassadrices. Un même mot peut avoir plusieurs définitions, ce n’est absolument pas un problème.
    « Les métiers qui nécessitaient un diplôme étaient réservés aux hommes »

    « ASI : - »"Le rapport considère plus loin que les avocates du barreau «  »"répugnent encore souvent à être appelées « avocates »"..."

    Eliane Viennot : - C’est vrai qu’il y a encore plein de femmes qui ne veulent pas du mot « avocate », mais c’est le produit d’une longue intimidation qui existe depuis le début du 20e siècle. Les métiers du droit sont au cœur de ceux dont les hommes ont eu très longtemps le monopole. Du 13e au 20e siècle, tous les métiers qui nécessitaient un diplôme étaient réservés exclusivement aux hommes. A la fin du 19e, les femmes commencent à rentrer à l’Université, et quelques décennies plus tard, elles accèdent aux métiers dont les hommes avaient le monopole. Ce n’est plus verrouillé, mais ça reste très compliqué, et quand elles rentrent dans ces métiers, on leur fait comprendre qu’elles n’ont qu’un strapontin, qu’il faut qu’elles rasent les murs, et gardent la forme masculine de leur métier, pour que rien ne change. Beaucoup de femmes ont complètement intégré ceci, c’est pourquoi certaines veulent encore se faire appeler « avocat ».

    « ASI : - »"Est-ce gênant que deux termes féminins désignant un même métier coexistent, par exemple « auteure » et « autrice » ?"

    Eliane Viennot : - "Dans « auteure », on n’entend pas le « e ». Donc à l’oral, tout le monde entend un mot masculin. En cela, je pense que ce mot est problématique. En revanche, que deux termes comme « autrice » et « autoresse » cohabitent, ce n’est pas un problème, cela arrive souvent. Dans ces cas-là, en général, l’un des deux termes tombe en désuétude, ou bien le sens des deux mots évoluent différemment.

    « ASI : »- «  »"L’Académie parle dans le rapport de « contrainte objective » dans « la création des formes féminines dérivées des substantifs masculins »..."

    Eliane Viennot : - [Rire] Ils sont incroyables, ils pensent encore que Ève vient d’Adam ! Il n’y a pas de ""formes féminines dérivées de substantifs masculins"", les deux viennent d’un radical commun. « Danseuse » ne vient pas de « danseur », mais les deux viennent du radical « danse ». C’est le B.A-BA, on apprend cela à nos étudiants en première année de linguistique, mais visiblement les académiciens ne l’ont toujours pas intégré.
    « J’ai sorti le champagne hier soir »

    « ASI : - »"Au final, vous avez l’impression que ce rapport freine la transformation de la langue qui est en cours, ou l’encourage ? "

    Eliane Viennot : - C’est le minimum syndical. Mais l’Académie a levé ses fatwas, et c’est déjà très bien. Jusqu’à présent, ceux qui s’opposaient à la reféminisation du français s’appuyaient sur les positions de l’Académie française. Ils ne pourront plus, c’est un rempart qui tombe. Par exemple, en 2014, quand le député Julien Aubert refusait à l’Assemblée nationale de dire « madame la présidente » à la députée Sandrine Mazetier, persistant à lui dire « madame le président », il se cachait derrière les règles de l’Académie. Maintenant, il ne pourra plus.
    Juju toujours un connard
    A l’époque, l’Académie avait pris une position « mitigée »

    Personnellement, j’ai sorti le champagne hier soir. Je ne pense pas que Julien Aubert, lui, boive du champagne, parce qu’il a perdu son dernier argument. C’est ça qui est important, plus que le contenu du rapport, qui cumule beaucoup de sottises.

    #sexisme #misogynie #langage

    • Article réaliste sur les conditions de travail des modérateurs avec des spécificités qui semblent être des spécificités américaines ou propres à l’employeur.
      En Allemagne la vidéo qui choque tous les stagiaires est une vidéo de zoophiles, il y a aussi des scènes de meurtres ritualisées comme les exécutions ISIS mais rien d’aussi traumatisant que la vidéo qui est décrite ici.
      Le but est quand même que les modérateurs aillent au bout de leur parcours d’apprentissage.
      Une fois en poste, le travail commence par le traitement de collections types et se poursuit par du shadowing actif et passif. La montée en horreur est quasi immédiate mais accompagnée.
      Il faut garder à l’esprit que c’est un job qui ne requiert aucune compétence. La publicité des conditions rend le recrutement plus difficile et élargit le type des candidats éligibles.
      Des gens qui sont dans des situations économiques plus fragiles, plus de femmes et plus de minorités et des candidats plus agés ^^.

      Après que ce soit un taff qui rende les modérateurs complotistes j’ai comme un doute, je pense que le terrain était déjà très favorable.

      Quand un « collègue » parle de quartiers islamistes en France... FB ou BFM ?

      « Du coup illes suppriment toujours les trucs violents et porn, mais ne font rien sur ces contenus complotistes. » Ca par contre est un non sens, tous travail consiste à appliquer une policy battit par FB, le complotisme n’y figure pas et dans l’exemple cité par l’article, les autistes ne représente pas une catégorie ou un groupe protégé. Arrêtons de croire que les modérateurs sont en mode freestyle.

    • Bon je crois je veux continuer de tout ignorer du monde dépeint dans cet article.

      Je suis arrivé jusqu’à

      “Autistic people should be sterilized” seems offensive to him, but it stays up as well. Autism is not a “protected characteristic” the way race and gender are, and so it doesn’t violate the policy. (“Men should be sterilized” would be taken down.)

      qui a agi comme une limite à ne pas dépasser.

      Pendant la lecture des deux tiers de cet article je n’ai pas cessé de me demander pourquoi est-ce qu’une telle tâche de modération (avec des critères aussi tordus) ne pouvait pas être, en fait gérer par de l’intelligence artificielle. Il ne me semble pas qu’un robot pourrait faire pire que l’exemple cité plus haut.

    • @philippe_de_jonckheere Tout simplement parsque toutes les informations doivent au préalable être « nettoyées » et formalisées. Les algorithmes sont encore incapables de prendre certaines décisions. Ce qui veut que de plus en plus l’action humaine va disparaitre au fur et à mesure de l’avancée algorithmique ce qui a mon sens est une mauvaise nouvelle. Le jour ou la modération ne sera que le fait de robot, bonjour pour avoir la moindre information sur la cuisine interne de FB.
      L’activité interne est moins signe de transparence que possibilté de fuites.
      Et puis :
      « Vers l’automatisation de la #Censure politique »
      https://seenthis.net/messages/762211

      D. Dalton, rapporteur sur le règlement antiterroriste, est sur le point d’autoriser la #Censure de masse
      https://seenthis.net/messages/755670

      Délégation de la censure aux géants du Web
      https://www.laquadrature.net/censureterro

      Abécédaire de la société de surveillance
      https://seenthis.net/messages/756098
      Qu’en sera t’il des relations FB avec des organismes bancaires et assureurs.

    • N’ayant jamais foutu les pieds sur cette saloperie de Facebook, en fait je m’en fous pas mal. Et pour ma part pour trouver quelqu’un intérêt que ce soit à Facebook, il faut déjà avoir une bonne part de soi robotisée. Un peu plus, un peu moins. Je suis nettement plus inquiet à propos des personnes qui doivent travailler à ce que tu appelles nettoyage que je ne le serais jamais pour un ou une utilisatrice de Facebook.

    • ❝Bob Duncan, qui supervise les opérations de modération de contenu de Cognizant en Amérique du Nord, explique que les recruteurs expliquent soigneusement la nature graphique du poste aux candidats. « Nous partageons des exemples du genre de choses que vous pouvez voir... pour qu’ils aient une compréhension », dit-il. « L’intention de tout cela est de s’assurer que les gens le comprennent. Et s’ils estiment que le travail ne leur convient pas, ils peuvent prendre les décisions qui s’imposent. »

      Entretien 5 mn.

  • Article 13 de la directive droit d’auteur : quand la France milite pour un filtrage généralisé
    https://www.nextinpact.com/news/107596-article-13-directive-droit-dauteur-quand-france-milite-pour-filtr

    Dans le cadre actuel des négociations autour de la proposition de directive sur le droit d’auteur, et en particulier l’article 13, la France plaide pour un sévère tour de vis. En jeu ? Tout simplement un filtrage généralisé des contenus culturels. La proposition de directive sur le droit d’auteur est dans une phase critique de négociation. Après un accord des représentants des États au Conseil vendredi, un trilogue est prévu dès ce soir entre l’institution, la Commission européenne et le Parlement (...)

    #Google #ContentID #bot #filtrage #législation #copyright

  • Toujours intéressant de lire Achile Mbembe :

    « Dans la competition mondiale en cours pour le controle de parts importantes du marche global des talents, l’Afrique n’a pas besoin de la France.

    C’est la France qui a besoin des talents africains. »

    Je crois qu’Achille Mbemebe a plus que raison

    Source : FB

    LA FRANCE NE VEUT PLUS D’ETUDIANT.E.S AFRICAIN.E.S DANS SES UNIVERSITES ? EH BIEN, TANT PIS POUR ELLE !

    Deux collegues (Crubezy et Allemand) se penchent une fois de plus sur la question de l’augmentation des frais d’inscription des etudiants africains dans les universites francaises.

    Evidemment, ils perdent leur temps. Ils ne seront guere ecoutes.

    Pas du tout parce que leurs propositions seraient revolutionnaires. Elles ne le sont pas, loin de la.

    Ces collegues sont prisonniers du raisonnement anti-etrangers qui est a l’origine de la decision d’augmenter les frais d’inscription pour commencer.

    Ils proposent un schema du genre : « On vous laisse etudier gratuitement chez nous, mais a condition que vous rentriez chez vous une fois votre cursus termine ».

    Pour cette seule raison, nous ne les ecouterons pas.

    Pas parce que les etudiant.e.s africain.e.s doivent a tout prix rester en France apres leurs etudes. Mais parce qu’apres leurs etudes, ils sont libres de vivre la ou la vie les menera. Ailleurs ou chez eux, peu importe ! C’est ainsi pour tous les autres etudiants au monde. Ce doit etre ainsi pour les etudiant.e.s africain.e.s aussi.

    Les deux collegues ne seront pas non plus ecoutes par leurs propres autorites.

    Tout simplement parce que, pour ce qui concerne l’Afrique, la France (ou ceux et celles qui la dirigent) ne savent pas ce qu’ils veulent.

    Ils ont beau faire illusion, voire gesticuler, il est tres difficile de les prendre au serieux.

    Emmanuel Macron (qui proclame par ailleurs que ’la France n’a pas de politique africaine’) a mis en place une structure (dans laquelle ne figure aucun intellectuel !) supposee lui donner des conseils en ce qui touche aux affaires de notre continent.

    Voici justement le genre de probleme au sujet duquel cette structure aurait du se mettre en pointe longtemps avant que la decision ne soit prise. Mais tout le monde l’a note, il est aux abonnes absents !

    La France ne veut plus d’etudiant.e.s africain.e.s dans ses universites ?

    Sur le plan humanitaire, evidemment j’ai de la sympathie pour les milliers de jeunes (et leurs familles) qui devront desormais s’acquitter de sommes d’argent non negligeables.

    Sur le plan geopolitique ? Il faudrait simplement dire « Tant pis ! ».

    Car dans la competition mondiale en cours pour le controle de parts importantes du marche global des talents, l’Afrique n’a pas besoin de la France.

    C’est la France qui a besoin des talents africains.

    Si elle n’en a pas conscience, alors il faut la laisser a elle-meme et regarder ailleurs.

    Pour avoir travaille dans le secteur universitaire sur trois continents, je suis relativement bien place pour dire un mot sur ce qui est en train de se passer.

    Et d’abord toutes les grandes universites mondiales (lesquelles sont, pour la plupart, privees et basees aux Etats-Unis) sont en train de delocaliser.

    Le semestre prochain, deux amis, grands anthropologues de Harvard, iront enseigner pendant un semestre sur le campus de l’Universite de Yale a Singapour. Deux autres, des critiques litteraires de renommee mondiale, enseignent six mois l’an sur le camps de New York University a Abu Dhabi. Et je ne parle meme pas de ce qui se passe dans les sciences et autres disciplines.

    On peut penser ce que l’on veut de ces delocalisations, c’est la direction que prend le marche educatif global.

    Davantage encore, la plupart des grandes compagnies multinationales, celles dont l’ambition est veritablement planetaire, viennent chaque annee « recolter » les talents en Afrique - les meilleurs dans toutes sortes d’institutions, auxquels ils accordent des bourses afin qu’ils aillent etudier aux Etats-Unis.

    La carte de credit Mastercard, par exemple, finance ainsi depuis plus d’une dizaine d’annees un vaste programme d’excellence qui a vu des milliers d’etudiants africains s’inscrire, tous frais payes, dans de grandes universites americaines. A l’universite de Duke en Caroline du Nord ou j’enseigne partiellement, j’en ai rencontre plusieurs et ils sont parmi les plus performants de leurs cohortes.

    Les exemples sont nomnbreux. Ici en Afrique du Sud ou j’enseigne egalement, il n’y a pas une seule universite qui ne comporte son lot d’etudiants venus du reste du continent. Des programmes tels que PANGEA a l’universite de Stellenbosch financent les meilleurs dans le cadre de programmes de doctorat ou de bourses postdoctorales.

    La Chine a elle seule recoit chaque annee des dizaines de milliers d’etudiant.e.s africain.e.s dans toutes les branches du savoir. Ceux-ci peuvent, en outre, travailler pendant la duree de leurs etudes.

    Dans mon seul domaine de recherche (les sciences humaines), les fondations privees americaines depensent quelques millions de dollars chaque annee au profit de chercheur.e.s et etudiant.e.s africain.e.s d’expression anglaise.

    Les Allemands viennent d’ouvrir a Accra un Institut d’etudes avancees qui sera finance sur fonds du gouvernement allemand pendant les douze annees qui viennent. La fondation Volkswagen finance de nombreuses bourses depuis de nombreuses annees. L’Universite de Bayreuth a elle seule vient de decrocher d’importants financements qui lui permettront d’intervenir dans l’etude de l’Afrique de maniere forte dans les annees qui viennent, en collaboration etroite avec quatre institutions africaines. Les Suedois financent, depuis plus d’une trentaine d’annees, a hauteur de plusieurs millions de dollars via le CODESRIA et d’autres institutions continentales, de nombreux programmes de recherche ainsi que des bourses d’etudes.

    A Nairobi, un consortium d’institutions pour l’essentiel anglo-saxonnes finance, depuis des annees, le Consortium pour la recherche economique en Afrique a hauteur de plusieurs millions de dollars par an.

    Si la France cherche a s’auto-marginaliser, pourquoi devrions-nous la sauver de sa propre betise et de sa petitesse d’esprit ?

    Dans cette affaire, il n’y a que ceux des Africains qui sont prisonniers de la langue francaise qui sont les perdants. Les veritables flux financiers dans le marche global de l’education superieure, c’est dans les filieres anglo-saxonnes qu’il faut aller les chercher.

    Je fais partie de maintes institutions ou certaines de ces allocations se font et je vois comment de jeunes Africain.e.s qui ont etudie en francais en France eprouvent d’enormes difficultes a rentrer dans ces circuits.

    On l’a dit a plusieurs reprises, le drame de l’Afrique est son incapacite a retenir chez elle et pour elle les meilleurs de ses gens, le meilleur de sa creation. Ceci est vrai de ses cerveaux. Elle ne pourra les retenir que si elle devient un vaste espace de circulation, si elle debalkanise et de-frontierise.

    Au moment des independances, nous disposions de quelques grands campus regionaux. Ibadan, Makerere, Dar-es-Salam et ainsi de suite - il s’agissait d’universites regionales. Il nous faut donc pousser vers la creation de quelques grands ensembles educatifs regionaux capables de soutenir la competition internationale.

    Le marche de l’education superieure en Afrique ira croissant dans les annees qui viennent. La demande ne fera qu’augmenter.

    Entre 2050 et 2100, le gros des etudiant.e.s dans le monde viendra d’Afrique.

    Mettons en place de grandes institutions regionales, enormes viviers de talents. Mutualisons nos ressources. Elles sont immenses. Sachons nous connecter sur l’international. La France n’est pas a elle seule l’international. Recouvrons le pouvoir de description, d’interpretation et de theorisation de nos realites.

    La France veut s’immiscer dans nos affaires. Mais elle veut que l’Afrique et les Africains restent chez eux et la laissent tranquille. Negocions avec la France un pacte.

    Qu’elle reste chez elle et nous laisse tranquille. Nous resterons chez nous et la laisserons tranquille. Nous verrons, dans 50 ans, qui sera le gagnant.

  • Le président m’a écrit une lettre.

    http://lmsi.net/La-grande-tabasse

    Le président m’a écrit une lettre. Bon, je ne l’ai pas encore reçue. On me dit que je ne suis pas le seul. C’est peut-être parce que j’ai mis « pas de publicités » sur ma boîte aux lettres. Et puis mon postier me connaît. Il se dit que je vais encore la foutre dans la boîte commune, ou dans la poubelle, sans l’avoir lue, sans même l’avoir ouverte. Tout ce papier gâché, tous ces arbres coupés. Ce n’est pas vrai, pourtant. Pas cette fois. Cette fois, je suis curieux. Le président m’a écrit une lettre ! Je me dis chouette, chic, il a quelque chose à me dire. Je vais aller regarder son truc sur internet, j’en sautille de joie, quand soudain : la grande déception. Le président n’a pas de trucs à me dire ; il a des trucs à me demander.

    par Pacôme Thiellement


    Sébastien Fontenelle

    Tout le monde a entendu parler de la fameuse lettre d’Emmanuel Macron. Entendu mais pas forcément lu. Pourquoi les Français ne l’ont-ils pas reçue par courrier dans leur boîte aux lettres ? Tout simplement pour le coût que cela représenterait. Un envoi qui fait débat.
    Dessin de Cambon pour #Urtikan.net


    http://www.urtikan.net/author/cambon

  • Différents compte-rendus de la manifestation #Acte9 des #GiletsJaunes à #Nantes :

    Avec une participation allant de 2600 (préfecture) à 8000 (Nantes Revoltée) c’est surtout l’ingéniosité d’organisation et les #violences_policières qui ressortent de cette manifestation. Plus de 60 blessé-e-s pris-e-s en charge par les #Street_Medics, sachant que beaucoup ne se signalent pas et que les traumatisme psychologique sont incalculables mais évidents quand des « forces de l’ordre » tirent des lacrymos en rafale avec leur nouveau joujou validé, le « riot gun penn arms ».

    J’avais tenté de rassembler les différents tweets de la journée dans un « moment » mais twitter a visiblement une limite et un choix éditorial dans sa sélection que je ne comprends pas trop. Au demeurant on y retrouve quand même les principaux différents comptes qui ont informé sur le sujet.

    Suivi des tweets concernant la manifestation « Acte 9 » des Gilets Jaunes à Nantes le 12 janvier 2019.

    https://twitter.com/i/moments/1084120284632924160

    Il comporte en particulier un thread très explicatif avec plein de magnifiques photos de @suaanantes :

    Gilets jaunes Nantes acte 9. La plus grosse mobilisation depuis le début du mouvement. Le retour des banderoles de tête, d’un black block aussi. Toujours la stratégie/tactique de faire courir le dispositif policier. Énorme répression. #ActeIX #giletsjaunes
    https://twitter.com/suaanantes/status/1084161949674455040

    Un CRS armé du lanceur 6 coups se déchaine sur les manifestants qui reculent pourtant sur les 50 otages. Les projectiles arrivent à hauteur de têtes. Sidération de certains tandis que d’autres s’échauffent. Nombreux tirs de LBD aussi.
    https://twitter.com/suaanantes/status/1084181427154010112

    A un moment, une partie des manifestant-e-s se fait une pause joyeuse et musicale sur une petite place.
    A l’autre bout, un pétard explose.
    On admirera la réponse toute en mesure et proportionnalité des « forces de l’ordre »
    https://youtu.be/nvnAPcdJW18

    Y’a aussi cette vidéo de @christianmeas que j’ai trouvée particulièrement parlante :

    Anti et pro #GiletsJaunes discutaient plutôt calmement, quand soudain, un cycliste a laissé éclater sa colère #Nantes
    https://twitter.com/christianmeas/status/1084109792329809921

    Résumé de la manif par @Mimas87 désabusé devant le déchaînement policier :

    Le bloc n’a jamais pu se mettre en place...
    Pour être honnête, l’immense répression a été efficace.
    Il n’y a pas eu de manif, juste des petits groupes qui se sont fait balader, charger, gazer, tirer dessus...
    Assez déprimant. Même à 30 000 on ne pourrait rien faire...
    https://twitter.com/Mimas87/status/1084262576324833280

    On peut retrouver son thread ici :
    https://twitter.com/Mimas87/status/1084259094142304261
    Complété par là : https://twitter.com/Mimas87/status/1084579300907597825

    Le compte-rendu effrayant des Street Medics :

    On compte de nombreuses personnes touchées qui ne nous ont pas sollicitées et dont on ne sait pas dans quelles circonstances elles ont été blessées.
    Au final on compte au minimum une soixantaine de personnes prises en charge. Cela ne compte évidemment pas les personnes blessées qui n’ont pas fait appel ou pas souhaité de soins, dont de nombreuses personnes qui ont pris des coups ou des projectiles de grenades sans en faire part.
    On remarque que la police a bien testé son nouveau joujou à 6 coups et n’a pas lésiné sur les grenades désencerclantes. En fin de journée, des dizaines de munitions de ces armes jonchaient les rues.

    https://nantes.indymedia.org/articles/44188

    Le bilan « massif et détermine » de Nantes Révoltée :

    À l’aube de l’année 2019, la révolte des Gilets Jaunes redouble de vigueur. Isolés, détestés, les gouvernants sont résolus à ne répondre que par la menace. Le premier ministre annonce des fichages massifs pour interdire de manifestation à vie les opposants politiques. Le ministre de l’intérieur provoque tous ceux qui comptent descendre dans la rue. Un député déclare dans la presse que tout est mis en œuvre pour que « ce soit le dernier acte ». Et à Nantes, le préfet annonce fièrement, une répression « sans précédent ». Tout simplement.

    https://nantes.indymedia.org/articles/44186

    Je ne suis hélas pas étonnée par tout ça : ça fait quelques années que #Nantes sert de base d’entraînement en #répression intensive. J’ai personnellement atteint mes limites en 2018 , ayant l’impression de trop subir pour, au final, faire la communication stressante attendue par l’État...

  • Facebook : Les données ont aussi été collectées sur Tinder et Grindr ! | Ma Chaîne Étudiante TV
    https://mcetv.fr/decouvertes/mon-mag-lifestyle/facebook-donnees-tinder-grindr-2212

    ❝L’entreprise Allemande Mobilsicher qui a découvert ce subterfuge. Explique la raison de ce détournement d’information. Car en effet, c’est le réseau social propose en échange un outil d’analytique gratuit. De quoi ravir ses partenaires.

    Et ce fameux kit permet aux créateurs d’applis de voir la manière dont les utilisateur navigue sur leur applis. Ainsi que les saisi, et ce qui intéresse le plus les utilisateurs.

    Donc par la suite cela permet aux développeurs d’améliorer l’expérience d’utilisation de leurs applis. Tout simplement pour faire votre bonheur

  • Fascisme ou économisme ultra ? Nous voulons les deux
    https://lundi.am/Fascisme-ou-economisme-ultra

    Reprenons la question à l’envers.

    Nous allons actualiser la vieille thèse marxiste que le fascisme est le dernier rempart du capitalisme.
    Thèse développée dans les années 1930, après l’élimination des SA par les notables nazis, comme gage donné aux grands capitalistes allemands de l’acier ou de la chimie. Le « national-socialisme » se transformant en « national capitalisme ».
    Et le fascisme est devenu le vecteur de la répression violente « anti-communiste », anti-syndicale, anti-ouvrière, etc.
    Ne voyons-nous pas cela ressurgir au Brésil ? Mais également dans tous les pays « autoritaires », comme la Turquie, par exemple.
    Et comme en 1930, la droite, qui se dit « non fasciste » voire du centre, tente de jouer de la menace fasciste, mais décalée, pour faire de l’autoritarisme, anti-syndical en priorité, mais aussi contre tous les mouvements anti-économiques (dénoncés comme « chavezistes » partisans de la pénurie), pour faire de l’autoritarisme sans le fascisme : fascisme sans fascisme, comme le café décaféiné.
    Et c’est bien comme cela qu’il faut interpréter l’action répressive, tous azimuts, de la droite des macrons (« le centre »), faire du fascisme sans fascisme.
    Qu’est-ce donc que ce fascisme, franc comme au Brésil, ou déguisé en autoritarisme nationaliste, comme en Chine ou en Turquie, qu’est-ce que cette droite versaillaise, cet autoritarisme sous le double masque du « centre » ou de « la démocratie chrétienne » :
    Tout simplement un économisme ultra.
    Il faut toujours ramener les choses, dites politiques, culturelles ou morales, à l’économie ;
    À l’économisme.
    Le fascisme est la dernière défense, directe ou inversée (fantasmée comme menace), de l’économie menacée.
    L’exemple brésilien offre une caricature éclairante de cette vieille idée.
    Comment anéantir la forêt brésilienne, et les Indiens amazoniens en passant, pour le développement économique des exportations agro-industrielles (le futur pétrole vert) ?
    Il faut lire l’action du gouvernement ultra libéral (économiste ultra) des macrons, dont celui de Macron en France, à la lumière violente du fascisme économiste ultra brésilien.
    C’est depuis le Brésil qu’il faut regarder la France !

    #fascisme #économisme #extrême-centre

  • L’Arabie Saoudite bloque le contrat des corvettes Meko A200 en Egypte
    https://fr.finance.yahoo.com/actualites/larabie-saoudite-bloque-contrat-corvettes-204032404.html

    Selon des sources allemandes concordantes, le contrat de quatre Meko A200 évalué à 2 milliards d’euros, qui a été signé à la mi-septembre entre le ministère de la défense égyptien et ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), aurait été gelé rapidement après la signature. Initialement l’accord portait sur deux Meko fabriquées en Allemagne, le contrat porte sur quatre Meko, dont une fabriquée en Egypte.

    Pourquoi ce gel alors que la mise en vigueur de ce contrat semblait une formalité pour TKMS ? Tout simplement parce que l’Arabie Saoudite, qui finance une grande majorité des acquisitions d’armement de l’Egypte, aurait mis son veto catégorique au projet naval allemand. Résultat, sans financement saoudien, Le Caire, victime collatérale de la nouvelle dégradation des relations entre Ryad et Berlin, ne peut plus conclure l’acquisition des quatre corvettes Meko A200.

    Dieu merci ! Macron n’a rien dit qui puisse mettre en péril les exportations d’armes françaises vers l’#arabie_saoudite

  • L’humiliation des centres de conversion Christian Saint-Pierre - 3 Novembre 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/lire/540433/entrevue-l-humiliation-des-centres-de-conversion

    En 2004, alors que Garrard Conley est âgé de 19 ans, ses parents, baptistes ultraconservateurs du sud des États-Unis, découvrent son #homosexualité. Paru en 2016, Boy Erased raconte le séjour du jeune homme dans un centre de conversion. Alors que l’adaptation filmique de Joel Edgerton prendra l’affiche le 9 novembre, le récit autobiographique est publié en français aux Éditions Flammarion Québec sous le titre Garçon effacé.

    « Avant de comprendre que mon expérience avait plus d’impact sous forme de mémoires, explique l’auteur au téléphone, j’ai travaillé à la transposer dans des romans dystopiques qui ne fonctionnaient jamais, probablement parce qu’on vit en ce moment même dans une véritable #dystopie. Que l’actuel gouvernement américain cherche à effacer les personnes #trans de l’histoire, c’est plus terrifiant que tout ce que j’aurais pu imaginer. »


    Campé dans le centre de #conversion Love in Action, le récit est entrecoupé d’événements s’étant déroulés auparavant, notamment dans la maison familiale et à l’université. « Si j’ai choisi cette structure, explique Conley, c’est pour montrer que l’existence d’un pareil endroit n’est pas déconnectée de mon passé. J’ai en quelque sorte été guidé vers lui. À cause des idées très dangereuses qui m’ont été inculquées dès l’enfance, je n’ai pas été surpris par les principes de Love in Action, pas été immédiatement choqué par leur manière de procéder. »

    L’auteur tient à préciser que les thérapies de conversion ne se déroulent pas seulement dans des établissements spécialisés, qu’elles prennent d’autres formes : « On retrouve de la honte, des stéréotypes et de la répression dans les familles, dans les communautés et dans les politiques gouvernementales. C’est de ce contexte historique plus large que j’ai aussi cherché à rendre compte, celui qui a permis la création et la propagation de ces thérapies. »

    Faire oeuvre utile
    Garrard Conley est certainement parvenu, à partir de la laideur et de la souffrance, à créer quelque chose de beau et d’inspirant. Malgré tout, il fait très attention de ne pas souscrire au dicton « Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort ». « Tout simplement parce que beaucoup de gens qui ont subi une thérapie de conversion se sont suicidés, explique-t-il. Je me considère comme un témoin.

    « Quand je suis entré à Love in Action, on a confisqué mon cahier de notes, tenté de contrôler mes pensées, mais, pendant les séances, je me souviens de m’être dit que tout cela serait peut-être important un jour. Dans la vie d’un écrivain, d’un créateur, il arrive que la meilleure chose à faire soit d’enregistrer le plus exactement possible sa souffrance et celle des individus qui nous entourent. Je ne veux pas dire que c’était mon destin de faire une thérapie de conversion, que ça a fait de moi un meilleur auteur, j’ai simplement tiré le meilleur de la situation. »

    Conley se souvient très bien du jour où, en lisant un blogue à propos des thérapies de conversion, il a reconnu ses propres difficultés à entrer en relation avec les autres, des embûches qu’il pensait tout à fait communes et dont il a compris alors qu’elles avaient été causées par son expérience.

    « J’avais peur de toucher mon partenaire ou même d’en avoir un. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’écrire, pour faire de l’éducation à propos des terribles retombées de ces thérapies, pour entraîner le sujet sur la place publique. »

    L’auteur estime que c’est sa responsabilité, surtout en tant qu’homme blanc #cisgenre, de se rendre dans certains endroits racistes ou #homophobes afin d’informer des gens qui sont prêts à l’entendre, comme son père et sa mère l’ont finalement été. « J’ai résisté à ça longtemps, parce que je voulais fuir un passé très douloureux. Je crois que j’ai cette aptitude à parler à la fois la langue des personnes conservatrices et celle de la gauche, ce qui me permet d’alterner de l’une à l’autre, en somme de traduire. »

    Depuis que le film se prépare, que la bande-annonce circule, les ventes du livre ont monté en flèche, et de plus en plus de médias généralistes s’intéressent aux enjeux qu’il aborde.

    « Je suis toujours un auteur, explique Conley, mais je dois reconnaître que je suis aussi le défenseur d’une cause. Je reçois chaque jour des messages de gens qui me disent que le livre leur a fait du bien. Quand tu vois leur souffrance, lorsque tu constates la différence que tu peux faire dans leur vie, c’est impossible de détourner le regard. Chez Trevor Project, un organisme axé sur la prévention du suicide auprès des jeunes #LGBTQ, on n’a jamais reçu autant d’appels d’aide — et de courriels haineux — que depuis quelques semaines. On me dit que c’est grâce à Boy Erased et je trouve ça merveilleux, parce que ça veut dire que les gens accordent de l’attention à ce sujet crucial. »
    – - - - - - - -
    D’un point de vue législatif
    Selon une étude récente de l’Institut Williams en Californie, ce sont 698 000 membres de la communauté LGBTQ qui ont reçu aux États-Unis, entre 18 et 59 ans, une thérapie de conversion ; 350 000 d’entre eux ont subi un tel traitement pendant l’adolescence. Aux #États-Unis, 36 des 50 États n’ont pas encore interdit ces thérapies. Au #Canada, quelques provinces (Manitoba, Ontario et Nouvelle-Écosse) et la Ville de Vancouver ont accompli des gestes ou mis en application des lois la rendant illégale. Circule en ce moment même une pétition qui demande au gouvernement du Canada de voter une loi bannissant la thérapie de conversion pour les mineurs. « Une longue bataille nous attend, estime Garrard Conley. Le gouvernement Trump fait en sorte que ces traitements soient maintenus et que les parents puissent y avoir recours pour leurs enfants. Nous traversons une époque fasciste, où il est plus important que jamais de prendre la parole. » C’est également dans cet objectif que l’auteur a décidé de produire UnErased, un balado qui reconstitue l’histoire de la thérapie de conversion aux États-Unis.

    #religion #évangélistes

  • Je dois maintenant réaliser pléthore d’examens pour le suivi avant d’entamer la prise de tamoxifène pour 5 ans.

    Visite au service gynéco, dans la salle d’attente de l’hôpital je note :

    Évidemment qu’un parcours médical chaotique et semé de traumatismes ne va pas aller en s’améliorant.
    Tout simplement parce que l’effet boule de neige s’exerce sur un corps traumatisé qui vieillit plus vite. Je pense à toutes les survivantes sur lesquelles on appuie toujours plus fort sur la tête.

    A croire que la bienveillance nous est interdite. #maltraitance_médicale

    Le refus de soin serait-il pire.

    Nous discutons, je lui dis que j’ai subi des violences sexuelles et que je viens très angoissée. Elle est très contente d’elle « Hé bien moi je vais vous agresser » tandis qu’elle prépare la sonde ando-vaginale. Elle ne m’a pas prévenu quand elle l’enfonce et après elle en fière vous n’avez rien senti parce qu’on parlait d’autre chose. Et moi je suis dépendante de ces résultats et je n’ai rien dit et c’est maintenant que la colère monte. Et je sais qu’il va falloir encore que j’en trouve une autre, avec 6 mois d’attente, et que je subisse les moqueries parce que je n’ai pas de gynéco attitré.

    Qu’elle aille se faire foutre, j’ai décidé de l’éliminer de mon crâne. Il est absolument nécessaire de stabiliser ces trop plein d’émotions ou de s’armer d’une indéfectible #joie_de_survivre.

    Il est absolument nécessaire de stabiliser ces trop plein d’émotions ou de s’armer d’une indéfectible #joie_de_survivre.

    • Je sais que suivant les personnes ça peut faire rajouter du stress, mais dans ces cas de maltraitances (physiques mais aussi orales), Martin Winckler dans une vidéo (dans le documentaire de Nina Faure) conseillait de clairement partir sans payer. Et en argumentant que le connard ou la connasse va pas vous suivre dans la salle d’attente, parce que c’est le meilleur endroit pour péter un scandale devant tout le monde et lui faire perdre la face et d’autres patientes.

      Évidemment quand on attend les résultats d’un examen qu’on vient de faire, je me doute que c’est pas toujours possible… vu que dans ce cas le⋅la médecin va pas envoyer les trucs au labo, et que du coup va falloir refaire ce même examen avec une autre personne.

      Mais ça fait quand même chier de filer du fric à une ordure pareille… :(

      Courage à toi, c’est vraiment immonde ce que tu racontes là comme comportement.