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  • Tribune : Le racisme fait son nid en Europe | Presseurop.eu : actualités Europe, cartoons et revues de presse
    http://www.presseurop.eu/fr/content/article/4328541-le-racisme-fait-son-nid-en-europe?xtor=RSS-9

    Qu’il s’agisse des railleries à l’encontre d’une ministre française ou d’une collègue italienne, des cris de singe adressés aux footballeurs, de l’islamophobie ou des discriminations envers les Roms, les attitudes racistes s’affichent de plus en plus ouvertement. Il ne faut pourtant rien céder et faire preuve de pédagogie, estime l’écrivain Tahar Ben Jelloun.

    Un argumentaire qui paraissait tellement évident que nous nous sommes endormis, persuadés que nous étions que le Ventre de la Bête était stérilisé à jamais grâce à la loi des Marchés Omnipotents, à la libre circulation des biens, des personnes et des idées. Mais même planétaire, un village reste un village avec ses cancans, ses ragots, ses rumeurs ...

    • Le fait que l’Europe a peu à peu perdu sa place prépondérante dans le monde non seulement sur le plan économique mais aussi culturel, favorise une aigreur susceptible de se transformer en un mépris de tout ce qui est autre. L’Espagne n’a pas encore assaini sa relation avec l’Islam. Les immigrés venus du Maghreb sont appelés “Mauros”, sachant que ce terme est péjoratif, rappelant le triste épisode de l’inquisition. La #crise économique n’a pas arrangé les choses. On se méfie toujours de plus pauvre que soi, de plus étranger que soi. C’est cela qui fait que le #racisme est l’attitude facile face aux épreuves de la vie. Il faut bien trouver un coupable. Avant, c’était le Juif, à présent c’est le musulman.

      Si le racisme a toujours existé, il se trouve que des politiques en font leur fond de commerce. Il est plus facile de répandre la #haine de l’étranger que le respect de ce qui est différent. L’homme a tendance à se laisser tirer vers les bas instincts surtout quand il a été fragilisé par des situations qu’il n’a pas su ou pu affronter. Le racisme est la paresse de la pensée pour ne pas dire le refus de penser. Il se trouvera toujours quelqu’un pour penser à votre place et à vous simplifier la lecture du logiciel du mal être.

    • Pour habiter depuis quelques années dans un département où règne l’électorat des trois tiers depuis dix ans (FN=UMP=PS=33% chacun) et où le départ de l’industrie a renvoyé à la population toute sa vulnérabilité et son « incompétence » dans la compétition mondiale, je suis en effet convaincu que l’aigreur, les problèmes d’estime de soi, c’est à la base de tous les maux sociaux...

      La loi des marchés omnipotents est au contraire l’utérus fécond de la bête : c’est elle, avec son idôlatrie de la concurrence totale et totalitaire, qui crée les écorchés vifs qui vont vouloir s’en prendre aux minorités, qu’elles soient des minorités numéraires, ou des groupes de dominés, peu importe leur nombre..

    • La loi du marché, responsable ? Certes.
      Mais la bétise a existé avant, non ?
      Et je connais des écorchés vifs qui n’ont jamais été ni ne seront des crétins racistes.

    • @petit_ecran_de_fumee qui dit que

      La loi des marchés omnipotents est au contraire l’utérus fécond de la bête :

      c’est évident mais c’est pourtant le contraire qui nous a été vendu, comme quoi une concurrence libre et non faussée (la bonne blague) était le garant d’un bonheur consumériste ; c’est le genre d’idéologie - car c’en est une bien qu’elle s’en défende sous couvert de pragmatisme, système philosophique tout droit importé, soit dit en passant des États-Unis) qui est apparu comme novatrice et promis à un bel avenir dans les années 80 (ère des Reagan-Thatcher), et s’est constitué en pensée unique dans les années 90 - qui nous a emmenés dans la faillite économique en Europe.
      @monolecte qui nous cite l’article où il est écrit que le racisme a toujours existé, c’est sûrement vrai mais je ne suis pas assez âgé pour le confirmer. Par contre,ayant lu" Peau noire, masque blanc" de Frantz Fanon, je pense comme lui que le racisme européen envers les « gens de couleur » plutôt noire, est intrinsèquement lié à l’expansion du commerce et à la naissance du capitalisme banquier dès le XVème siècle. Après, les développements technologiques qui ont conduit à l’industrialisation n’ont fait que systématiser ce système de pensée. Le nazisme en fut le paroxysme : seul couac, en Europe, le mythe de l’aryianité a conduit à exterminer des « Sémites », blanc de peau eux-aussi avec les conséquences que l’on sait.
      Qu’il soit bien entendu que nos sociétés d’abondance et de repli sur soi portent en elles le germe du nazisme. On sait comment tout cela finit.
      @paulo qui dit :

      Et je connais des écorchés vifs qui n’ont jamais été ni ne seront des crétins racistes.

      ,
      je réponds que d’être écorché vif n’est pas forcément être dans la frustration de biens matériels mais plutôt être en quête d’un « supplément d’âme ». Le meilleur des antidépresseurs est la connerie humaine que j’assimile à un déficit d’âme.

    • mais frères humains quand même. Rester vigilant et se nourrir d’espoir, ça peut aider à passer le cap :

      Il faut que les enfants sachent, tant que leur esprit est encore disponible, sur quoi se base le racisme, son histoire, ses ravages et son inhumanisme. Il faut dire et répéter que la peur et l’ignorance sont les deux mamelles de ce fléau, qu’il est aisé de démonter leur mécanisme par le savoir et l’intelligence, par le débat et la fin des tabous. Il faut aborder tous les sujets et ne pas fermer les yeux sur les dérapages de certains qui développent eux aussi un racisme face aux stigmatisations dont ils sont victimes.

    • « Les crétins ont toujours existé », sans être faux, ça ne veut pas dire grand chose.

      Car les questions sont : dans quelle proportion ? et comment la société s’organise pour, non pas faire qu’il n’y en est plus, mais faire que leur comportement soit minimisé et peu ou prou inoffensif pour le reste du groupe ?

      Or on est au fil du temps dans une société qui encourage de plus en plus les comportements nocifs, violents, prédateurs envers les autres.

      Toute société n’est pas égale sur ce point là : ce n’est pas parce qu’une chose existe dans d’autres sociétés (et/ou dans le passé), qu’elle existe pareille et qu’elle est gérée de la même manière !…

    • Rastapo, ton détail des questions est intéressant, histoire de causer, parce que je vois pas ce que tu défends.
      _Comment faire ? tu demandes ! Tu n’as donc pas compris ?
      La réalité c’est que le racisme est un danger mortel qui appelle une répression sans appel.
      La quasi-totalité de ma famille a été tué par les racistes, il y a maintenant 70 ans.
      C’est eux ou nous, voilà ce que c’est et c’est inévitable.
      Suske, le raciste qui t’a traité de crétin t’aurait aussi bien mis une balle dans la tête.

  • Les start-up lyonnaises qui vont changer le monde - Tribune de Lyon
    http://www.tribunedelyon.fr/?actualite/economie/40607-les-start-up-lyonnaises-qui-vont-changer-le-monde

    Caviskills, qui cherche à améliorer les chimiothérapies ; Bidulandco, qui propose une clef USB pour iPhone et iPad ; Digischool, le spécialiste de la révision scolaire ; StudioFly, qui propose de la prise d’image avec drones ; ReputationVIP qui propose de faire remonter les bons résultats de Google pour ses clients ; Simplifia, pour faciliter les démarches administratives lors d’un décès. Tags : internetactu fing (...)

    #innovation #startups

  • « Les Tunisiens doivent choisir les urnes plutôt que les balles si nous voulons renforcer la révolution » - Tribune de Rached Ghannouchi | The Guardian

    http://www.theguardian.com/commentisfree/2013/oct/28/tunisians-ballots-not-bullets-secure-revolution

    Sur le sujet, sur Orient XXI

    Tunisie, un appel à la raison et à la démocratisation, Larbi Chouikha
    http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/tunisie-un-appel-a-la-raison-et-a,0401

    L’impossible dialogue entre pouvoir et opposition en Tunisie, par Manuela Honneger
    http://orientxxi.info/magazine/l-impossible-dialogue-entre,0358

    Tunisie, une feuille de route pour sortir de la crise, par Jean-Pierre Séréni
    http://orientxxi.info/magazine/tunisie-une-feuille-de-route-pour,0327

    #Ghannouchi #Tunisie

  • Laissons les enfants à l’abri de nos querelles d’adultes (Tribune de maires)
    http://education3.canalblog.com/archives/2013/10/16/28226431.html

    L’enjeu est de construire sur nos territoires un changement profond qui mette en lien, plus encore, tous les acteurs de l’éducation : les enseignants, les associations et plus globalement l’éducation populaire dans son ensemble, les villes et bien évidement les parents.
    C’est bien un enjeu éducatif qui nous mobilise tous et qui va au-delà des modalités pratiques de l’application de cette réforme. Des modalités pratiques qui, nous le vivons au quotidien, peuvent apparaître complexes.
    Certes, nous demandons des garanties sur les financements et leur pérennisation.
    La recherche d’animateurs, d’associations, de bénévoles n’est pas toujours une chose aisée sur l’ensemble des territoires.
    Mais quand l’enjeu est l’intérêt de l’enfant, et qu’en plus cela fait consensus, nous avons le devoir impérieux de mettre en place cette réforme.

    #éducation #école #périscolaire #réforme_rythmes_scolaires

  • Citoyens européens car citoyens du monde ?
    http://www.taurillon.org/Citoyens-europeens-car-citoyens-du-monde,06058

    Les 10, 11 et 12 octobre 2013, le Nouvel Observateur organisait les « Journées de Bruxelles » avec pour mot d’ordre « Ré-inventer l’Europe » et pour hashtag #MonEurope. Tribune d’Yves Bertoncini, un des intervenants de cet événement. S’il est entendu que la construction européenne doit sortir définitivement du despotisme éclairé, plusieurs voies doivent être combinées pour la rendre plus « citoyenne » - pas forcément les plus souvent empruntées jusqu’à lors. Premier impératif, quasi psychologique : (...)

    #Culture #Citoyenneté
    http://journeesdelobs.nouvelobs.com/bruxelles-du-10-octobre-2013-au-12-octobre-2013
    https://twitter.com/search?q=%23monEurope&src=hash&f=realtime

  • 65 parlementaires demandent une réforme ambitieuse de la politique de l’eau
    http://www.eauxglacees.com/65-parlementaires-demandent-une

    A la veille de la Conférence environnementale, 65 parlementaires de gauche (députés nationaux et européens, sénateurs, socialistes, écologistes et communistes) appellent, dans une Tribune rendue publique le 19 septembre et transmise aux medias, à une réforme ambitieuse de la politique de l’eau. Pour Michel Lesage, député des Côtes d’Armor, auteur d’un rapport sur le politique de l’eau que lui avait commandé le Premier ministre, et remis à Jean-Marc Ayrault le 4 juillet dernier, « cette expression (...)

  • Quelle politique économique pour la Russie ? | Tribune libre | RIA Novosti
    http://fr.rian.ru/tribune/20130907/199238105.html

    "Promenades d’un économiste solitaire" par Jacques Sapir*

    Alors que se tient le sommet du G-20 à Saint-Pétersbourg, la situation de l’économie russe continue de se détériorer. Certes, en comparaison avec les résultats de la zone Euro, et en particulier avec ceux de la France, ces résultats sont acceptables. De même, si on les compare avec ceux de certains pays dits « émergents » comme l’Inde, ils restent satisfaisants. Mais, du point de vue de l’évolution de l’économie russe, des besoins et des problèmes qu’elle doit affronter, ces résultats sont préoccupants.

    © Banque Centrale de Russie
    Graphique 1
    De ce point de vue, ce qui est inquiétant n’est pas tant la légère récession que l’on connaît pour le PIB. Ce dernier devrait être en croissance de 1,5% à 2% pour 2013, ce qui est un résultat acceptable. Mais, l’évolution de l’investissement est bien plus sérieuse. La forte croissance des investissements que l’on avait connu en 2011 et au début de 2012 semble bien avoir été cassée. Or, l’investissement est la source de la croissance future. L’accumulation des problèmes concernant les grandes infrastructures publiques, dont le renouvellement s’est fait à un rythme très lent ces vingt dernières années, a été la cause de catastrophes les années passées. Il y a donc urgence en la matière, et l’évolution de l’indice des investissements depuis le début de l’année 2013 n’est clairement pas satisfaisante.
    En fait, la Russie souffre de plusieurs problèmes. La récession que l’on connaît en Europe a un impact non négligeable sur l’activité économique. De ce point de vue, il est clair que la Russie, dont l’Europe est le premier partenaire commercial, « importe » en partie la récession ou la stagnation que connaît le continent européen. Le gouvernement russe déploie beaucoup d’efforts pour réorienter le commerce international de la Russie vers l’Asie et pour développer une zone de libre-échange avec certains des pays de l’ex-Union soviétique. Le principe d’une diversification des partenaires commerciaux est certainement judicieux. Mais, la réalisation de ces objectifs va prendre du temps. Il est illusoire d’espérer que l’on pourrait trouver des sources de croissance à court terme dans cette diversification.....

    #Sapir
    #Economie
    #Russie

  • L’armée israélienne et Tribune Juive prétendent que Gaza nage dans le bonheur avec un centre commercial ultra-chic en utilisant la photo d’un centre commercial de… Kuala Lumpur.
    http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/israel-army-publishes-fake-image-huge-gaza-shopping-mall

    Before publishing it on 12 August on its English-language website, the Israeli army published the same post in French on 4 August.

    It was then published by the anti-Palestinian website Tribune Juive the same day.

    But some of the material had already circulated on many other Islamophobic websites long before.

    For example, the same Kuala Lumpur mall photo, purportedly in Gaza, appeared on a virulently Islamophobic blog called “Barenaked Islam” in April 2012, and was disseminated on Facebook by “Geert Wilders supporters,” a page dedicated to the Islamophobic Dutch politician.

    It also appeared on “Religion of Peace,” another anti-Muslim hate site.

    It would appear that the Israeli army gets its information about Gaza from Islamophobic hate sites.

    Le négationnisme sioniste une fois de plus.

  • « La France doit mettre fin au financement des centrales au charbon »

    Tribune de Attac France, Amis de la Terre et Bankwatch

    Derrière les bonnes paroles de lutte contre les dérèglements climatiques, la France continue de soutenir massivement les énergies polluantes. Elle finance des centrales au charbon, par l’intermédiaire de la Banque européenne d’investissement (BEI) ou de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) dont elle est l’un des actionnaires principaux. Alors que la BEI s’apprête à adopter sa nouvelle politique énergétique le 24 juillet, Bankwatch, Attac et les Amis de la Terre demandent au gouvernement de réorienter ces financements publics, vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

    http://www.bastamag.net/article3196.html

    #gaz #charbon #BERD #BEI #FRANCE #Moscovici #Bankwatch #AmisdelaTerre #AttacFrance

  • Réindustrialiser les territoires... chiche ! - Tribune, LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2012/05/21/reindustrialiser-les-territoires-chiche_1703656_3232.html

    "Un « territoire innovant » n’est pas seulement un lieu où il y a de l’#innovation. C’est un endroit qui assure aux réseaux d’entreprises les conditions de leur pérennité : il sait organiser les entreprises pour capter de nouvelles idées de marchés ; il les accompagne dans leur croissance en sécurisant leur accès à toutes les ressources, salariés, formation, services et savoir-faire ; il est aussi capable de mobiliser de nouvelles organisations économiques, sociales et solidaires", expliquent les auteurs (...)

  • Petite leçon d’équilibre et d’histoire à destination de Marine Le Pen
    http://aggiornamento.hypotheses.org/1262

    Rédactrices : Laurence De Cock, Véronique Servat
    NB : Tribune parue dans l’Humanité Dimanche du 9 mars 2013.
    Peu de disciplines enseignées suscitent autant l’intérêt des politiques que l’histoire. Rien d’étonnant donc à ce que, Le 26 février dernier, Marine Le Pen s’exprime à son tour sur le sujet. A l’école primaire, L’histoire, apprend-on, devrait abandonner l’enseignement de la seconde guerre mondiale « trop complexe » et celui des aspects « trop négatifs » de la colonisation. Il faut “rééquilibrer” l’apprentissage de l’histoire de France selon Marine Le Pen. Les enfants pourraient donc se contenter de l’« histoire de France, la plus positive, la plus valorisante, pour que chaque Français conscient du passé en soit également fier, et pour que chaque citoyen français en soit un ambassadeur”.

  • La domination adulte - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/La-domination-adulte

    Une domination sociale n’est jamais aussi efficace que lorsqu’elle nous apparaît comme « naturelle » et demeure en grande partie invisible. Les multiples rapports de domination qui structurent notre vie sociale sont visibles à des degrés divers : certains sont connus et reconnus (la domination masculine par exemple), d’autres ont été mis en évidence mais restent en partie cachés (on pourra citer la domination culturelle et symbolique). On sait aussi que mettre au jour un rapport de domination ne suffit en rien à le faire disparaître, mais c’est pourtant une étape nécessaire : il faut prendre conscience de quelque chose pour pouvoir commencer à lutter contre. Or il existe au moins un type de domination qui reste aujourd’hui presque totalement invisible, que nous côtoyons pourtant tous les jours, et pour lequel nous avons tous été à la fois dominé et dominant : il s’agit de la domination exercée par les adultes sur les enfants.

    • Ah là là, les ravages de Bourdieu.... La sociologie réduite à la dimension verticale de la domination.... Quand on pense à la richesse de la pensée de gauche avant les usurpateurs (Bourdieu, Foucault....), qui ont mis de grands mots et surtout de l’inconscient sur des phénomènes autrefois bien plus simples à comprendre, où l’économique était quand même, la plupart du temps, à la source de toutes les causalités... La domination des adultes sur les enfants est la dernière énorme connerie qui permet de jeter le bébé avec l’eau du bain. Comme si l’utopie devait absolument se réaliser maintenant et qu’éduquer des mômes pouvait éviter les contraintes. La centralité de l’"épanouissement" est une belle connerie. L’appauvrissement intellectuel exercé par cette « pensée »-là est sans limite, et nous conduit pas mal à ce que l’on connaît aujourd’hui... Un monde de consommateurs, pourtant critiqué autrefois, mais par des penseurs d’une autre trempe, Vance-Packard par exemple, et tant d’autres. Il faut vraiment oublier nos penseurs français....

    • Je n’entre vraiment plus dans le jeu du on/off intellectuel. Je suis moi-même une mère sévère parce que mon job est d’éduquer ma fille à entrer dans la société des humains, quoi que je puisse penser de cette société par ailleurs.
      Par contre, il se trouve que je me questionne aussi tout le temps par les modalités mêmes de mon éducation, par l’usage d’une forme de violence que je n’ai déjà vraiment jamais tolérée pour moi-même et qu’il me semble suspect de tolérer pour les autres.
      C’est juste un axe de pensée, le creusement d’une réflexion sur le sens de la relation que l’on établit avec ses proches et la manière dont on construit les liens. Si je balance un lien ici, c’est toujours pour alimenter mon débat interne et pas forcément parce que je souscris, tout ou en partie, aux idées développées par l’auteur.

      Je n’aime pas la chosification des gosses, la manière aussi dont d’autres parents se projettent dans leur progéniture pour transcender leurs propres échecs, les parents parfaits me gonflent, les agendas de ministre des mouflets me tétanisent et j’oscille en permanence entre la négociation bienveillante et le totalitarisme le plus arbitraire avec ma fille, pour des raisons que je m’efforce souvent de comprendre après coup.
      Je lutte contre des généralités réductrices quand j’en croise au fil des discussions, du genre : « je ne suis pas inquiet pour l’adolescence de mon fils, mais je ne supporte pas l’idée qu’un petit con va coucher avec ma fille ».

      Après, je ne goûte que modérément aux grilles de lecture uniquement tirées des trucmuches freudiens, nous sommes tous le fruit de multiples influences plus ou moins déclarées comme notre milieu, notre trajectoire, nos lectures et réflexions, nos expériences, nos échanges avec les autres, la normalisation à l’œuvre dans les médias (avec l’espèce de super coaching du monde par les M6 and co qui prétendent « éduquer » les masses à chaque geste et pensée de la vie quotidienne : comment acheter une maison, la décorer, faire la bouffe, élever ton gosse, niquer, etc., comme tout le monde !). Ce qui est certain, c’est qu’on si on ne prend jamais le temps de questionner nos certitudes, on finit forcément à vivre et à penser comme des porcs !

    • Tribune intéressante et troublante, même si elle peut donner l’impression que rien n’a été pensé depuis Libres enfants de Summerhill.
      Autant sur l’aspect « Comme si la société n’aidait pas déjà les hétérosexuel-les à avoir des enfants quand ils/elles ne le peuvent pas. Comme si, surtout, les enfants des familles hétérosexuelles étaient protégés de toute violence. Parce que, au moins aussi urgent que le débat sur l’homoparentalité, un vrai débat sur l’hétéroparentalité - ses normes, ses violences, ses tragédies - s’impose […] », j’adhère. Autant le développement de l’argumentation me laisse perplexe. L’auteur semble évacuer le fait que l’enfant est un individu en construction particulier contrairement aux autres dominés. Ce n’est pas un hasard, si l’auteur ne pousse pas le parallèle avec les autres dominations sur la question des luttes et des voies d’émancipation possibles, par exemple. De même, on vient bien les fondements et les objectifs des revendications d’égalité pour les autres dominés - les minorités ou les femmes (qui n’en sont pas une) -, autant ils paraissent moins évidents pour ce qui est des enfants. Et ce point qui indique aussi un peu les limites de l’analogie n’est pas développé non plus dans la tribune.

      Plus humoristiquement :

      [L’enfant] n’est jamais totalement maître de son temps et de ses activités car c’est en général toujours l’organisation et la volonté des adultes qui l’emportent (« on doit partir, tu joueras plus tard »).

      Hé, ce gars n’a pas d’enfants ! :)

      Sinon, ça me rappelle un livre sur des questions éducatives lu lorsque j’ai passé le concours d’instit’, qui résumait les principaux débats, dont celui de "l’enfant-citoyen". Ci dessous, ma prise de notes (à la hache donc) (je grasseye certains passages) :

      L’enfant peut-il être considéré comme un citoyen ? L’enfant possède des droits et jouit d’une existence juridique, attestés par la Convention des droits de l’enfant (adoptée par les Nations-Unies en 1989, ratifiée par la France en 1990), aboutissement d’une histoire des droits de l’enfant. Le débat porte sur le sens de ces droits : valeur réelle ou formulation de principe ?
      – Les droits de l’enfant sont une imposture. Il s’agit d’une déclaration de pure forme sans effets réels. En donnant des droits à l’enfant comme s’il était un adulte, la spécificité de l’enfance est paradoxalement niée. L’idée d’éducation, nécessité et droit, se fonde sur le fait que l’enfant n’a pas le même statut que l’adulte (censé être un individu libre, responsable et raisonnable). D’où cet autre paradoxe : « Le droit à l’éducation signifie que l’enfant a le droit de devenir un citoyen et, par conséquent, qu’il ne l’est pas encore ».
      – Les droits de l’enfant ne sont pas une imposture. Les droits de l’enfant ont le même caractère formel que les Droits de l’homme et du citoyen. Les droits de l’enfant ne nient pas l’enfance mais au contraire affirment l’existence d’enfants, être complets à défaut d’être achevés . De même, l’enfant peut être considéré comme un citoyen dès que le processus d’apprentissage est en cours : « refuser à l’enfant toute existence juridique sous le prétexte de son droit à l’éducation, c’est mal comprendre l’idée même d’un être en devenir : un être en devenir est en puissance ce qu’il deviendra ».

      En conclusion les auteurs s’interrogent sur les conditions d’émergence des droits de l’enfant dans leur sens juridique et sur les conséquences néfastes résultantes.
      Les auteurs observent que l’émergence des droits de l’enfant est la résultante d’une double logique : celle d’une « logique démocratique d’égalité » fondée sur la remise en cause de la hiérarchie des âges de la vie et de la crise de l’autorité (notamment parentale) ; et celle d’une idéalisation de la jeunesse, âge enviable, état idéal, et finalement norme sociale.
      L’enfant devient personnalité juridique parce que la réalité sociale est celle de l’enfant-roi (acteur de la société civile, consommateur, prescripteur, etc.). Il est certes important de défendre « cette exigence tant affirmée en éducation que l’enfant doit être écouté, respecté, en somme qu’il est un sujet humain » et qu’à ce titre il est dangereux de lui dénier tout droit. Néanmoins, il ne faut pas que l’enfant devienne l’otage d’une « inflation du droit » qui reviendrait à le responsabiliser trop tôt, déresponsabilisant du même coup les adultes, et à « oublier que l’enfant a peut-être d’abord le droit à l’innocence, à l’irresponsabilité, au jeu, à tout ce qui peut retarder sa vie d’adulte et de responsabilité de citoyen ».

      #enfants #domination #violence #droits #éducation

    • Lis Boudon, Raymond Boudon. L’anti-Bourdieu. Il est libéral, mais on peut le lire sans être libéral. Ça demande du boulot, de la lecture, c’est assez loin du cliché « dominant/dominé » (et encore, Bourdieu, ça n’était pas que ça, mais c’est tellement plus simple de ne retenir que ça), tu peux lire « Raison, bonnes raisons », par exemple. On en reparlera. Je me sens pisser, no problemo.

    • Boudon était mon prof en socio et on s’est bien pris la tête d’un point de vue conceptuel pendant l’année que j’ai passé avec lui, mais je dois lui reconnaître une certaine honnêteté intellectuelle ainsi que quelques bons apports qui ont été amoindris, effectivement, par la vague bourdieusienne. Sa vision de l’intériorisation des normes et des règles, en particulier, me semble effectivement plus pertinente que la formule de la « boîte noire » de son ennemi intime.
      J’ai toujours pensé qu’il était un peu le Salieri de la sociologie française.

    • Encore un argument qui me fait dire que l’analyse de l’auteur ne fonctionne que partiellement et que la domination adulte/enfant est spécifique : la capacité du corps social à reconnaître en tant que victime.
      Lors de violences ou crimes contre les Noirs ou de violences ou crimes (sexuels notamment) contre les femmes, dans un contexte de domination, les réactions de l’ensemble du corps social vont en porter la marque : difficulté à porter plainte, enquête peu zélée, jugement biaisé, sanction allégée, et regard compréhensif du corps social et des médias (« il a tué un Noir mais ça aurait pu être un cambrioleur », « il a violé une femme mais elle l’avait bien cherché »).
      Dans le cas d’un crime (y compris sexuel) sur un enfant, c’est exactement l’inverse : le corps social est vent debout contre "le(s) monstre(s)", l’enfant est aussi un des derniers tabous de nos sociétés.
      Donc le « statut inférieur accordé aux enfants » (et sa stigmatisation dans le langage, par exemple) n’a pas les mêmes conséquences sociales que pour les autres dominations : on n’entendra jamais dire d’un enfant mort sous les coups d’un proche ou victime d’un pédophile, qu’en définitive "il l’a bien cherché".

      (Sauf peut-être si l’enfant est une fille noire…)

    • Je me permets de réagir vu qu’en l’occurrence je suis l’auteur du texte. C’est d’ailleurs grâce à Seenthis que je découvre que LMSI vient de le republier.

      Un mot sur le texte en lui-même : je n’ai aucune compétence particulière sur les questions qu’il aborde, et le texte n’a évidemment aucune prétention à être complet ou même approfondi sur le sujet. En fait, c’est après avoir eu des enfants (oui, j’ai des enfants !) que j’ai réalisé leur état profondément « dominé », chose dont je n’avais pas conscience jusque-là (ça m’a fait un peu le même effet que quand j’ai découvert la « domination culturelle » en lisant la Distinction de Boudieu. Oui, j’ai un peu lu Bourdieu). L’idée du texte était seulement d’attirer l’attention sur ce rapport de domination et sur la position sociale globalement occupée par les enfants, sans autre prétention.

      Ce qui a pu m’étonner dans certaines réactions au texte, c’est que beaucoup portaient plus sur des projections que sur le contenu du texte lui-même. Certains y ont par exemple lu qu’il ne fallait rien imposer aux enfants, alors qu’il ne s’agit pas de cela : il s’agit de dire qu’on doit considérer les enfants à l’égal des adultes, notamment en ce qui concerne leurs besoins, l’expression de leurs sentiments, et qu’aujourd’hui ça n’est globalement pas le cas.

      L’idée du texte était de montrer que le rapport adulte/enfant est un rapport de domination au même titre que d’autres rapports de domination. Ça peut paraître banal pour certains, mais pour moi ça ne l’était pas il y a encore peu de temps, et je ne dois donc pas être le seul. Mais il ne s’agissait pas de dire (et je ne pense pas l’avoir écrit) que ce rapport de domination est identique aux autres (qui ne sont de toutes manières pas identiques entre eux) : il y a effectivement des différences et des spécificités. Mais il y a aussi pas mal de points communs.

      De même revendiquer l’égalité entre adultes et enfants ne revient pas à considérer qu’ils sont « identiques » ou que leurs besoins sont les mêmes ou s’expriment de la même manière. Enfants et adultes ont tous besoin d’être protégés des dangers extérieurs par exemple, mais ça ne signifie évidemment pas que les enfants n’ont pas besoin d’une vigilance spécifique.

      La question de l’enfant comme « être en construction » est intéressante. Si elle me semble vraie par certains aspects, je pense qu’elle est souvent dévoyée pour justifier des choses qui n’ont pas forcément lieu d’être. Je pense qu’on pourrait très tôt considérer l’enfant comme un citoyen à part entière, notamment pour les questions qui le concernent assez directement. Je pense que les pédagogies nouvelles ont pu montrer que c’était vrai dans le cas de la vie de classe, par exemple. Et je pense aussi que la perception des adultes comme « citoyens » à part entière, y compris parmi ceux considérés comme les plus « éclairés », pourrait être pas mal remise en question.

      Voilà pour une réaction rapide. Et juste pour finir, autant j’apprécie
      beaucoup les commentaires et critiques argumentés qui portent sur le fond, autant les rejets globaux se contentant de renvoyer vers des écoles de pensée me laissent perplexes.

    • Ce qui m’a intéressé dans ce texte, c’est que le fait de repenser nos relations avec les enfants en général et les nôtres en particulier pose la question éminemment cruciale de l’usage de la violence et de sa légitimation.
      Quand ma fille était très jeune et que la discussion était, de fait, assez limitée, il m’arrivait d’user de la force pour obtenir un résultat/conditionnement efficace et immédiat. Un peu sur le modèle du chat : un grand bruit au moment de l’acte que l’on souhaite empêcher marche assez bien, surtout quand l’urgence (les doigts qui vont dans la prise) évacue les autres moyens.
      Ensuite, il y a tout ce qui est de l’ordre du dressage, c’est à dire de tous ces moments où la volonté de l’enfant et celle de l’adulte s’oppose frontalement. L’usage de la violence, réelle (comme la fessée) ou symbolique (comme la punition, la confiscation ou l’engueulade) a pour objet d’imposer par la force la volonté de l’adulte. De ce point de vue-là, on est bien dans un rapport de domination, non ? Qu’on lui trouve des justifications ou non.

      Plus ma fille grandit et plus je tente d’obtenir ce que je veux par la discussion, l’adhésion volontaire (la fameuse intériorisation des règles et de leurs bienfaits supposés de Boudon, @grosse_fatigue) mais aussi, dans certains cas, par la menace ou la coercition. Mais cela me met mal à l’aise, surtout que j’ai une vieille tendance anarchiste pas bien digérée, que dans ma vie quotidienne, je tente toujours d’échapper aux hiérarchies, aux contraintes, aux rapports de force et aux dominations de toutes sortes... y compris celle que ma fille tente aussi de mettre en place (chantage affectif, ruses, omissions, contre-vérité, etc.)
      Du coup, élever un gosse est pour moi assez dissonant.

      Et de repenser les rapports avec les enfants sous l’angle de la domination est une approche intéressante qui permet justement d’éclairer certains comportements et de nous remettre en question.

    • La question « dominant/dominé » pollue l’ensemble des questions sur l’éducation (et les autres, mais bon). Les enfants sont égaux en droit avec les adultes, on est bien d’accord. Mais l’on confond - comme toujours avec les bourdieuseries - l’autorité et l’autoritarisme. L’autorité parentale, c’est la force de l’expérience, c’est ce qui permet aux enfants de devenir, parfois souvent, libres eux aussi. Donner des limites aux enfants, c’est les protéger. Leur raconter que Dieu existe, c’est de la domination. Mais personne n’en parle. La croyance au rôle central de l’épanouissement de l’enfant fait disparaître l’importance de l’exigence vis-à-vis du gamin, et de tout ce que l’on peut lui apporter d’immatériel.
      La plupart des gens que je connais me disent que j’ai obligé mes enfants à faire de la musique. J’assume. La plupart des gens que l’on n’a pas obligé à continuer à faire de la musique le regrettent. Les gens que l’on a obligé bêtement à faire de la musique n’en font plus (autoritarisme). Les gens que l’on a obligés dans la joie et l’intelligence continuent d’en faire. (Autorité). La musique est un bon exemple : on ne peut pas faire semblant. Et l’on ne peut pas s’y épanouir sans une P...... de volonté que les enfants n’ont pas sans quelqu’un derrière. Après, il y a un niveau d’exigence qui peut être peu ou prou intégré par le gamin, selon des tas de paramètres qui m’échappent encore. Mais ce que je sais, dans ce cas-là, c’est qu’avec mes gamins, on joue de la musique en famille (j’ai des preuves...), et que c’est un grand plaisir, même si ça râle souvent. Au bout du compte, inutile de parler de dominant/dominé. Il est évident qu’en tant que père, je « domine » mes enfants, et heureusement. Un enfant peut vite devenir un monstre s’il ne reçoit pas de limites. L’important, c’est la générosité absolue des parents (ou des profs), vers les enfants....

      Allez, je vais jouer un blues.

    • Vérifier de quelle manière on utilise le cadre dominant/dominé ne signifie pas démissionner de son job de parent et de s’en remettre à un certain laisser-faire joyeusement à la mode actuellement, y compris et surtout dans la sphère sociale. C’est une grille de lecture, mais pas la seule.
      En ce moment, je m’interroge beaucoup sur la question de l’intentionnalité. Quand j’use de mon autorité d’adulte ou de parent (encore un truc qui s’use surtout quand on ne l’utilise pas), je pense que ce qui importe, c’est la raison pour laquelle je le fais : parce que je veux que mon gosse me foute la paix ou parce que je veux qu’il apprenne quelque chose, par exemple ?
      Je refuse de faire entrer bonbons et sodas à la maison. Ce que fait mon conjoint. Mais forcément en contrebande plutôt que de manière massive si je coopérais. J’ai expliqué mes motivations à ma fille : la question du sucre-addiction lourde, l’impératif de santé à long terme. La nécessité d’éduquer son goût à une alimentation très variée (élargir la palette alimentaire !) et à des saveurs subtiles et non pas d’obtenir un shoot gustatif immédiat, tout de suite satisfaisant mais terriblement délétère à long terme. Bien sûr, le long terme, ça ne parle pas des masses à un gosse : il y a déjà une éternité entre maintenant et la fin de la semaine.
      Bref, pendant longtemps, malgré l’argumentation, j’étais plutôt en mode retranchée et dogmatique. Et puis, coup de bol, la fille adulte d’une amie est passée chez le dentiste. Elle n’a plus d’émail. Bouffé par un certain soda hégémonique dont elle s’est abreuvée exclusivement pendant son adolescence, sa mère dans le job du dealer. Histoire affreusement vraie qui a provoqué une sorte de déclic alimentaire chez la gosse. Elle vient de comprendre le fondement de nos règles alimentaires, elle mesure les conséquences à longs terme de la transgression. Bref, elle coopère.

      Cela dit, j’ai été ravie qu’elle laisse tomber le foot au bout d’un an (une activité ne peut être abandonnée pendant l’année).

    • Notez que je n’ai jamais écrit qu’il ne fallait pas donner de limites aux enfants. Phrase parfaitement absurde d’ailleurs, puisqu’il n’est pas possible de ne pas leur donner de limites. La question étant évidemment de savoir où on les pose et comment on les pose.

      Bien sûr qu’à certains moments une forme d’autoritarisme ou de violence est nécessaire : si mon enfant se met en danger ou s’il en frappe un autre par exemple, je ne vais pas rentrer dans une forme de négociation. J’interromps la situation de la manière que je peux et le dialogue viendra après. Mais il n’empêche qu’on accepte bien des fois des comportements vis-à-vis d’enfants qu’on n’accepterait pas vis-à-vis d’adultes. La situation des élèves dans certaines classes (charge de travail très élevée, compétition et évaluation permanentes, interdiction d’aller aux toilettes...), si elle se retrouvait dans certaines entreprises ou institutions, entraînerait des mouvements de grève et autres protestations bien légitimes. C’est notamment en cela que je pense que parler de rapport de domination se justifie.

      Quant à la question de l’autorité et de l’autoritarisme, c’est évidemment très délicat. Personnellement je passe mes journées à imposer des choses à mes enfants (d’aller à l’école, de se laver, de ne pas se coucher trop tard, etc.). Certaines sont sans doute légitimes, d’autres pourraient être remises en question (si je rentre le soir fatigué notamment, mon comportement de parent est loin d’être exemplaire).

      L’exemple de la musique est sans doute un bon exemple. Après je ne suis pas d’accord avec tout : les enfants sont parfaitement capables de faire preuve d’une putain de volonté quand ils en trouvent la motivation. Ils sont tout à fait à même de faire du sport ou de jouer à certains jeux par exemple, pendant très longtemps, même si les taches en question peuvent sembler tout à fait répétitives. Peut-être que dans l’idéal on pourrait trouver des formes d’apprentissage dans d’autres domaines qui pourraient davantage motiver les enfants à produire les efforts nécessaires pour certaines acquisitions. Quand je lis la description du fonctionnement de ce que Bernard Collot appelle des « écoles du troisième type », par exemple, ça fait réfléchir :

      http://b.collot.pagesperso-orange.fr/b.collot/index2.htm

      Évidemment au quotidien on n’est pas dans l’idéal et on fait de notre mieux avec le contexte qui nous est donné.

    • L’oppression à la quelle on expose nos enfants pour les aider à « réussir dans la vie », la mauvaise (in)conscience après les moments où on s’est « imposé », les réussites qui ne le sont pas en réalité, tout ça a des conséquences bizarres pour notre conscience, pour nos idées. Voici un exemple de ce phénomène, une des chansons à succès les plus importantes des années 80. Elle s’appelle Kinder an die Macht (Les enfants au pouvoir !). Herbert Grönemeyer, que vous connaissez peut-être comme acteur dans le rôle d’officier de sous-marin allemand dans le Film Das Boot , a réussi à faire chanter ces paroles idiotes à des stades entiers remplis de jeunes gens très bien.

      https://www.youtube.com/watch?v=mllS-X4HP1g


      http://de.wikipedia.org/wiki/Herbert_Gr%C3%B6nemeyer

      J’ai dit plus haut que les paroles de la chanson sont idiotes, alors il faut que je le prouve par des arguments, au moins un peu, pas de discours peudo-scientifique ici.

      Après avoir regardé la vidéo vous savez qu’il s’agit du genre de musique conçu afin que tout le monde se sente bien, c’est une sorte se sauce sucrée et collante qui réunit bien les esprits de fans qui ont dépensé 100 euros pour voir leur star.

      Die Armeen aus Gummibärchen
      Die Panzer aus Marzipan
      Kriege werden aufgegessen kindlich genial

      J’avoue qu’ici il est aussi question de goût personnel, mais je permets de supposer que l’image des enfants qui bouffent des chars en pâte d’amande pour terminer les guerres est pour le moins bizarre.

      Es gibt kein gut, es gibt kein böse
      Es gibt kein schwarz, es gibt kein weiß
      Es gibt Zahnlücken
      Statt zu unterdrücken
      Gibt’s Erdbeereis auf Lebenszeit
      Immer für ’ne Überraschung gut

      Dans cette strophe l’auteur prétend que les enfants ne font la différence entre ce qui est méchant ou gentil, parce qu’ils ne s’intéressent qu’á la glace aux fraises, et pour leurs les parents on mentionne à quel point ils sont mignons avec avec leur trous dans la denture.

      Gebt den Kindern das Kommando
      Sie berechnen nicht, was sie tun
      Die Welt gehört in Kinderhände
      Dem Trübsinn ein Ende
      Wir werden in Grund und Boden gelacht
      Kinder an die Macht

      On arrive á la conclusion. A cause de tous ces qualités positives il faut donner le pouvoir aux enfants. Ainsi le monde serait plus gai ; les petits gagneraient contre tous (ou leurs parents) simplement en riant.

      Sie sind die wahren Anarchisten
      Lieben das Chaos, räumen ab
      Kennen keine Rechte, keine Pflichten
      Ungebeugte Kraft, massenhaft
      Ungestümer Stolz

      Ensuite on nous rappelle les nombreux moments quand on a traité les morveux d’anarchistes parce qu’ils avaient encore réussi à laisser leur chambre dans un état chaotique. L’auteur prétent que ces enfants seraient fiers, plein de force et ne connaitraient ni droits ni devoirs.

      Gebt den Kindern das Kommando
      Sie berechnen nicht, was sie tun
      Die Welt gehört in Kinderhände
      Dem Trübsinn ein Ende
      Wir werden in Grund und Boden gelacht
      Kinder an die Macht

      Et rebelotte, il faut mettre les enfants au pouvoir et tout est bon.

      Sans le vouloir Herbert Grönemeyer décrit précisément l’état d’esprit des parents de gauche allemands dans les années 1980, aujourd’hui je remarque que la plupart aimerait bien se permettre une telle attitude mais a trop peur pour l’avenir de leur gosses pour ne pas être sévère.

      Et moi là dedans ? J’avoue qu’après le temps nécessaire pour digérer les nombreux échecs lors des tentatives d’imposér ma vision des choses aux gamins, je suis fier des « petits » parce qu’ils ont tous eu raison, parce que finalement j’ai appris que je peux leur faire confiance.

      J’évite ici de parler de conceptions politiques ou idéologiques parce que d’après mes observations il faut de l’amour, de la disponibilité d’esprit, un peu de temps, un peu d’argent et beaucoup de confiance pour faire des enfants heureux qui réussissent leur vie comme ils l’entendent.

      Apparamment en Autriche on est assez nostalgique pour apprécier la chanson encore aujourd’hui. La jeune chanteuse Christina Stürmer l’a interprétée récemment devant un public enthousiaste.
      https://www.youtube.com/watch?v=O70V4LARXOM

      Mais bon, tout ça est beaucoup mieux que les idée sur l’éducation dont nos parents et grand parents ont été les victimes.
      https://www.youtube.com/watch?v=D8bCuNiJ-NI


      Ce film est l’oeuvre d’exilés qui on précisément observé comment le fascisme est né.

    • Je confesse que j’impose lourdement les lego à la maison, plutôt que les playmobil. Sans autoritarisme aucun. Juste un peu d’autorité. Ouf. Et désormais, il en convient que j’ai eu totalement raison, pour son bien : « Les lego, c’est mieux que les playmobil, parce que quand on en a marre d’un modèle, on peut construire autre chose de différent avec. »

  • « Un autre web, sans pub, est possible » - Tribune - Basta !
    http://www.bastamag.net/article2903.html

    Free vient de désactiver le blocage de la publicité qu’il avait mis en place par défaut pour ses clients. Les éditeurs de presse en ligne voient dans ce système anti-pub « une atteinte au principe de #neutralité_du_Net ». Les associations Résistance à l’agression publicitaire et Surfez couverts demandent au contraire à ce que le blocage des publicités soit généralisé sur tous les navigateurs Internet afin de « garantir la liberté de réception de l’internaute ». Basta ! relaie leur tribune, pour que ce débat puisse être approfondi. Avec en toile de fond la question du modèle économique de la presse en ligne.

    Free, par cette action, a engagé bien malgré elle, un débat sur la pollution visuelle et mentale due à la publicité sur Internet. Des acteurs du web, très dépendants de la publicité, se sont offusqués de cette pratique au nom de la liberté d’expression et d’accès à une information gratuite. On peut les comprendre : qui va mordre la main qui vous nourrit ? Car ces acteurs ne font que défendre les intérêts économiques du système publicitaire. Ils légitiment une liberté d’intrusion d’une publicité qui s’oppose clairement à la liberté de réception de l’internaute, le tout au nom d’une fausse gratuité.

    #pub #anti-pub

  • L’essor du journalisme hyperlocal
    http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/L-essor-du-journalisme-hyperlocal/story/12749709
    Ce qui marche pour la presse « mainstream » n’a aucune raison de ne pas fonctionner pour des sites militants. Le succès (très relatif, certes) de Rebellyon est certainement le résultat de son centrage sur le local. À noter qu’Indymedia Londres avait tenté quelque chose de très intérssant à travers des hashtags locaux donnant des sous-sites hyperlocaux comme White Chapel : http://london.indymedia.org/in/whitechapel
    Cette dimension locale, parce qu’elle est aussi celle des luttes de terrain et des rencontres permettant de les renforcer, est certainement la plus intéressante pour trouver des pistes pour repenser les médias alternatifs. Dans un but qui n’a pas grand chose à voir avec celui des médias dominants.

    La « Tribune » lance un site communautaire genevois. Le phénomène prend de l’ampleur.
    Hyperlocal. Jamais ce mot n’aura été autant commenté parmi les journalistes qu’aujourd’hui. Les médias qui couvrent l’actualité d’un quartier ou d’un village prolifèrent depuis peu à travers le monde anglo-saxon, notamment sur Internet. A tel point que certains y voient un moyen de relancer leur métier qui souffre. La Tribune de Genève n’entend pas rater le virage, elle qui lance Signé Genève aujourd’hui, premier site communautaire genevois (www.signegeneve.ch ), décliné également sur papier .

    #presse #journalisme #hyperlocal

  • • St Brieuc 2012 : Tribune libre de Thomas Haley
    http://lejournaldelaphotographie.com/entries/9035/tribune-libre-thomas-haley

    (…) un nouveau festival dédié à la photographie et le photojournalisme à Saint-Brieuc. « Le Photojournalisme : Une Profession en Crise Profonde » est le titre de cette première année et les organisateurs disent vouloir œuvrer pour trouver des « réponses » à cette crise que nous, photoreporters, vivons déjà depuis une bonne quinzaine d’années. J’applaudis l’initiative de Didier Rapaud, Alexandre Solacolu, et l’Agglomération de Saint-Brieuc. Il semblerait qu’au fur et à mesure que la crise s’approfondie nous avons de plus en plus de manifestations photographiques !

    http://lejournaldelaphotographie.com/system/photos/9035/med_20111013_hommage-goksin-sipahioglu_145-jpg.jpg
    #photographie

  • Tribune libre - La Banque centrale européenne tentée par l’hérésie
    http://www.echos-judiciaires.com/tribune-libre/la-banque-centrale-europeenne-tentee-par-l-heresie-a9165.html

    « Et croyez-moi, ce sera suffisant », a ajouté Draghi, comme pour prévenir que le Banquier central allait vraiment se lâcher. Bien que l’institution n’ait en rien détaillé le contenu de son action à venir, les marchés ont immédiatement réagi, avec un entrain spectaculaire, à l’aveu de l’abandon inconditionnel de ce qu’il est convenu d’appeler l’orthodoxie financière. Entendons par là que les Bourses ont anticipé l’intervention massive de la Banque sur les créances souveraines : elle serait ainsi susceptible de gonfler son bilan sans modération, soit par l’achat de dettes d’Etat sur le marché secondaire, soit en pensionnant ad vitam celles que détiennent les banques commerciales. Dans ce scénario digne de Cendrillon, tous les malades des temps présents seraient miraculeusement remis sur pied : les Etats pourraient désormais réemprunter sans contrainte, et à des conditions normales, puisque la Banque centrale serait à tout moment susceptible d’accepter le papier. Pour les mêmes raisons, les banques commerciales échapperaient à l’épée de Damoclès du défaut souverain : ainsi délivrées de cette hypothèque, elles pourraient de nouveau irriguer l’économie réelle de leurs prêts bienfaisants. Nous serions ainsi entrés dans une ère nouvelle régie par un paradigme salvateur : quand l’argent manque, il suffit d’en fabriquer.

    Oui mais ça c’était « avant » (comprenez : il y a une semaine). A présent, les « Marchands » se la jouent prudente car Super Mario hésite encore et toujours à se sortir les doigts du cul ... Ah ! la versatilité des traders m’étonnera toujours ...

  • #Asiecentrale #Ex-URSS #Espace-postsoviétique #Conflits #Guerre #Géopolitique
    L’Asie centrale : région de tous les dangers | Tribune libre | RIA Novosti

    http://fr.ria.ru/tribune/20120726/195471050.html

    Tribune libre : L’Asie centrale : région de tous les dangers
    Fedor Loukianov

    26/07/2012

    « Un monde changeant » par Fedor Loukianov

    Depuis longtemps on évoque les nombreux problèmes de l’Asie centrale qui sont remis à plus tard et s’accumulent au lieu d’être réglés. Les événements récents suscitent une idée sinistre – le potentiel négatif accumulé risque de passer au niveau supérieur.

    La semaine dernière, une fusillade entre des gardes-frontières a eu lieu sur la frontière entre l’Ouzbékistan et le Kirghizstan, faisant des victimes des deux côtés. L’incident a été provoqué par un conflit avec des ouvriers qui renforçaient la route du côté kirghize de la zone frontalière litigieuse. Mais ce n’est pas la cause de l’incident qui est importante, mais la facilité avec laquelle les représentants des forces armées des pays voisins ouvrent le feu à volonté. Au Tadjikistan, l’opération antiterroriste au Pamir, qui était une riposte des autorités à l’assassinat du général Abdoullo Nazarov, chef des services régionaux de sécurité, s’est transformée en un véritable affrontement armé avec des dizaines de victimes.

  • Tous auteurs, tous citoyens, tous politiques | Jérémie Nestel (Libre Accès)
    http://owni.fr/2012/04/21/tous-auteurs-tous-citoyens-tous-politiques

    Jérémie Nestel revient sur le choix des différents partis politiques d’adouber la culture comme objet essentiellement marchand, tournant le dos à l’héritage des Lumières et au mépris du potentiel créatif qu’Internet offre. Tribune énervée.

    #Art #Cultures_numériques #Édito #Culture #culture_libre #hadopi #Politique

  • Anonymous : et le lulz bordel ? | Sabine Blanc
    http://owni.fr/2012/02/29/anonymous-et-le-lulz-bordel

    Au secours, ils sont devenus fous, s’écrit Sabine Blanc, journaliste hackophile à OWNI. Une partie des Anonymous français s’est exprimée récemment dans le cadre d’une conférence de presse, procédé de #communication hyper convenu et en contradiction avec l’essence du mouvement. Tribune.

    #Activisme #Pouvoirs #Édito #anonymous #hackers

  • La Russie peine à gérer l’immigration clandestine | Tribune libre | RIA Novosti
    http://fr.rian.ru/tribune/20111230/192901173.html

    La récente réforme de la police a aggravé le chaos qui règne autour de l’#immigration illégale en Russie. Les autorités doivent s’atteler à résoudre une crise qui n’a cessé de s’intensifier pendant l’année 2011.

    Au début du mois de décembre, RIA Novosti publiait une dépêche assez hermétique, aussi bien pour les lecteurs russes que français. Son titre était « 3.500 immigrés clandestins décident de quitter la Russie ». L’article expliquait qu’en deux mois et demi, plus de 3.500 ressortissants chinois et vietnamiens résidant de façon illégale en #Russie s’étaient rendus de leur propre gré au Service fédéral des migrations. « Ils ont payé une amende et les visas, ont acheté des billets et quittent par groupes le territoire de la Russie », expliquait une responsable du Service.

  • Los Angeles Times Depublished Exclusive Interview with Thomas Girardi of Girardi & Keese.

    In an almost unprecedented turn of events, media giant Tribune Company recently depublished an exclusive interview it had managed to secure with famed trial attorney Thomas Girardi of Los Angeles-based Girardi & Keese.

    The interview, which was initially published on June 23, 2011 by the Los Angeles Times (one of the Tribune’s outfits), has since been depublished and is no longer available on the newspaper’s website.

    http://lesliebrodie.blog.co.uk/2011/07/16/los-angeles-times-depublished-exclusive-interview-with-thomas-g

  • Avis d’expert Publicité : L’avènement du Real-Time Bidding par Jérôme Grateau – Tribune e-Business
    http://www.journaldunet.com/ebusiness/expert/publicite/50049/l-avenement-du-real-time-bidding.shtml

    J’adore la novlangue publicitaire. C’est jeune et rafraîchissant. Fluide, pour tout dire....

    Sans l’utilisation d’un DSP, l’achat sur plusieurs Ad Exchanges est chronophage. Un système différent doit être utilisé pour chaque Ad Exchange. Il n’y a donc aucun moyen d’assurer un ciblage dé-dupliqué ou encore de plafonner le nombre d’impressions exposées à chaque internaute pour une campagne. Les DSP permettent d’automatiser les achats entre différents Ad Exchanges, en temps réel.

    Le RTB offre une efficacité publicitaire display jusqu’ici inaccessible

    Le RTB est le moteur de la transformation du display d’un modèle d’achat d’impressions ciblées par site vers un ciblage par audience en intégrant dans l’acte d’achat des données propres à l’annonceur ou tierces. Afin de permettre cette transformation, les Ad Exchanges ont mis à disposition des API (interface de programmation) d’enchères en temps réel.
    Rapidement, de nombreux Ad Exchanges et SSP (Supply Side Plateforms - plateforme d’arbitrage de distribution d’inventaire) ont adopté le RTB, entrainant une hausse d’activité importante entre 2009 et 2010.