company:warner

  • Une nouvelle vie se profile pour Harry Potter sur internet
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/une-nouvelle-vie-se-profile-pour-harry-potter-sur-internet/94765

    Internet et Harry Potter : quel avenir ?

    Nouveaux contenus en perspective, donc, mais également nouvelles formes d’exploitation – on peut aisément imaginer un système de streaming pour la lecture par abonnement, incluant les livres, les films et tout ce qui peut exister de production audiovisuelle ou jeu vidéo en ligne. Après tout, Marvel ou DC Comics se sont lancés dans des aventures similaires : ce serait bien dans l’ADN de Pottermore d’expérimenter une telle approche globale, dans un environnement propriétaire.

    Reste l’autre volet, pas du tout évoqué dans l’annonce, et qui concerne le comportement extrêmement agressif des avocats de la Warner. Au cours des dernières années, le studio a en effet ratissé large et tenté d’interdire — souvent avec succès — d’interdire des manifestations ou production où des fans exploitaient l’univers de Potter.

    Là où JK Rowling n’avait rien redit à ces événements — il serait amusant de tenter d’interdire les différentes ligues de Quidditch partout dans le monde — Warner Bros fait régulièrement les gros yeux, lettres recommandées à l’appui. Et ce, jusqu’au Danemark s’il le faut.

    Sans procès d’intention, toute la question est de savoir si les fanfictions, par exemple, ne seront pas attaquées, maintenant que Warner va pour partie mettre la main sur la création, diffusion et monétisation de contenus en ligne…

    #Culture_participative #Fanfiction #Harry_Potter

  • Bernadette Chirac, trop affaiblie, renonce à un poste prestigieux - Gala
    https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/bernadette-chirac-trop-affaiblie-renonce-a-un-poste-prestigieux_427007

    Bernadette Chirac vient tout juste de prendre une décision importante. Comme l’annonce le groupe LVMH ce jeudi 14 mars, via un communiqué : l’ancienne première dame quitte le conseil d’administration du groupe, auquel elle siégeait depuis 9 ans maintenant. Iris Knobloch, présidente de Warner Bros France prendra désormais sa place. Un choix qui pourrait être motivé par la santé fragile de la femme de Jacques Chirac, qui se déplace désormais en fauteuil roulant.

    A 85 ans, Bernadette se trouvait il y a peu sous les projecteurs à la sortie de son dernier ouvrageBernadette Chirac, les secrets d’une conquête aux éditions Fayard. Un joyeux événement qui vient malheureusement avec son lot de contraintes : la promotion notamment, qui n’est pas de tout repos. Et qui a dû considérablement affaiblir celle qui a épousé l’ancien président en 1956. Jacques Chirac n’est, en outre, pas au meilleur de sa forme. Bernadette Chirac, qui prend soin de son mari, a donc beaucoup de choses à gérer.

    Bravo Gala de nous rappeler qu’il y a quand même des gens bien !

  • Albin de la Simone et Alexandre Tharaud « La Fuite »

    Découvert ceci cet après-midi, je référence
    https://www.youtube.com/watch?v=RXnQPnHjJ_0

    Albin de la Simone et Alexandre Tharaud

    « La Fuite »

    Retrouvez moi au bord du lac
    A la nuit tombée
    Fuyez le palais par le parc
    Il faut y aller
    N’emporter que le nécessaire
    L’or et les bijoux
    Abandonner nos affaire,
    Oublier tout
    Laissez sonner le téléphone,
    Ne décrochez pas
    Ne parlez surtout à personne
    D’autre que moi
    J’ai déconné
    Ne me demandez pas, ne me demandez pas
    Je pagaierai la nuit entière
    Tout ira bien
    Nous aurons passé la frontière
    Au petit matin
    J’ai des amis là bas derrière
    Prêts à nous aider
    Nous reviendrons quand la poussière
    Sera retombée
    J’ai déconné
    Ne me demandez pas, ne me demandez pas
    Ne me demandez pas
    Par le ponton du bout du lac
    A la nuit tombée
    Avec ou sans vous j’embarque
    Mais s’il vous plaît
    S’il vous plaît venez

    Paroliers : Albin De La Simone
    Paroles de La Fuite © Warner/Chappell Music, Inc
    Artiste : Albin de la Simone
    Album : Un homme
    Date de sortie : 2013

    #chanson_française #chanson #musique #fuite

  • #Netflix Reports Paid Customers Rise on Strength Overseas
    https://www.wsj.com/articles/netflix-reports-paid-customers-rise-on-strength-overseas-11547759799

    Companies including AT&T Inc.’s WarnerMedia and Walt Disney Co. are preparing their own content-streaming services to launch later this year. They will be competing with Netflix to sign up consumers and stock their services with content.

    Their entry could drive up Netflix’s programming costs even further, including for popular reruns.

    “We want to win,” [On n’avait pas remarqué] said Netflix Chairman and Chief Executive Reed Hastings when asked about all the new competition. On the company’s earnings call, Mr. Hastings said the goal is still to provide a better environment with incredible content and “no advertising.”

    Netflix said Thursday it was “ready to pay top-of-market prices for second run content.” At the same time, it is making more of its own content in-house as it aims to be less reliant on outside suppliers for original shows and movies.

    Dans son dernier rapport trimestriel — toujours très suivi, ça me fait penser aux Keynote d’Apple —, on apprend notamment :

    – que la firme, qui ne cesse de professer la #transparence, notamment en interne, mais l’est très peu quand il s’agit de communiquer des #chiffres de visionnages de tel ou tel contenu, va commencer à le faire, mais on s’en doute de manière très ciblée.
    – qu’évidemment elle n’a rien contre les salles de cinéma en soi, à condition de ne pas être contrainte par des obligations de financement de la création et les règlementations type "chronologie des médias" en France ; elle communique donc sur le nombre de cinéma qui ont diffusé Roma : 900 en tout. « People love films… at home AND in theaters. »
    – que la techno utilisée pour l’épisode interactif de Black Mirror, dont on a pas mal parlé ici a été baptisée « Branch Manager ».

    Source : https://s22.q4cdn.com/959853165/files/doc_financials/quarterly_reports/2018/q4/01/FINAL-Q4-18-Shareholder-Letter.pdf

    #SVOD #industrie_culturelle

    • Aretha Franklin, respect éternel
      Jacques Denis, Libération, le 16 août 2018
      http://next.liberation.fr/culture/2018/08/16/aretha-franklin-respect-eternel_1672542

      La reine de la soul est morte ce jeudi à 76 ans. De l’église de son père au sommet des charts, sa voix a inscrit dans la légende des dizaines de tubes et porté haut les causes du féminisme et des droits civiques.

      « J’ai perdu ma chanson, cette fille me l’a prise. » Quand il découvre Respect, une ballade qu’il a écrite pour son tour manager Speedo Sims, Otis Redding ne peut que constater les faits face à Jerry Wexler, le pape de la soul music au label Atlantic. Ce jour-là, le chanteur sait que le titre paru deux ans plus tôt, en 1965 sur l’imparable Otis Blue, lui échappe. Pas sûr en revanche qu’il puisse se douter alors que ce hit fera danser des générations entières, porté par la voix de la papesse soul. Combien de soirées où cet hymne au féminisme débridé aura fait se lever toutes les femmes et filles, prises d’un doux délire  ! « La chanson en elle-même est passée d’une revendication de droits conjugaux à un vibrant appel à la liberté. Alors qu’Otis parle spécifiquement de questions domestiques, Aretha en appelle ni plus ni moins à la transcendance extatique de l’imagination », analysera Peter Guralnick, l’auteur de la bible Sweet Soul Music.

      Enregistrée le jour de la Saint-Valentin, la version d’Aretha Franklin, morte jeudi à 76 ans, est effectivement bien différente de celle du « Soul Father », qui vantait les mérites de l’homme allant au turbin et méritant de fait un peu de respect en retour. La jeune femme se permet d’y glisser quelques saillies bien senties  : « Je ne te ferai pas d’enfant dans le dos, mais ce que j’attends de toi, c’est du respect. » Le tout boosté par un chœur composé de ses sœurs Erma et Carolyn qui ponctue de « Ooh  ! » et « Just a little bit », donnant à l’histoire les faux airs d’une conversation complice entre femmes. Et de conclure par un tranchant  : « Je n’ai besoin de personne et je me débrouille comme une grande. » La suite, tout du moins d’un point de vue artistique, donnera raison à celle qui devint ainsi pour la postérité tout à la fois l’une des égéries des droits civiques et la visionnaire pythie d’une libération des mœurs.
      Dix-huit Grammy Awards

      « Cette chanson répondait au besoin du pays, au besoin de l’homme et la femme de la rue, l’homme d’affaires, la mère de famille, le pompier, le professeur – tout le monde aspire au respect. La chanson a pris une signification monumentale. Elle est devenue l’incarnation du "respect" que les femmes attendent des hommes et les hommes des femmes, le droit inhérent de tous les êtres humains », analysera-t-elle a posteriori dans son autobiographie, Aretha : From These Roots.

      Sa reprise de Respect n’était pas le premier succès de la native de Memphis. D’ailleurs, à l’époque, ce ne sera que le deuxième 45-tours de son premier album sous pavillon Atlantic, précédé par I Never Loved a Man (the Way I Love You) qui donne son titre à ce disque. Mais avec ce tube, bientôt suivi d’une quantité d’autres, elle se hisse vers des sommets à hauteur des mâles blancs qui dominaient l’époque. Coup double aux Grammy 1968 – les premiers d’une très longue série, dix-huit au total –, la chanson truste les charts pop, quatorze semaines au top des ventes afro-américaines où la concurrence est alors plutôt sévère, et intronise la « Soul Sister » (surnom emprunté à son précédent disque) en reine du genre  : « Queen of Soul », pas moins. Elle ne sera jamais détrônée.

      Pourtant l’album enregistré entre Muscle Shoals, l’usine à tubes d’Alabama, et New York, où elle dut se replier avec quelques musiciens sudistes, fut accouché dans la douleur, tel que relaté par un autre biographe émérite d’Aretha Franklin, le Français Sebastian Danchin (Portrait d’une natural woman, aux éditions Buchet Chastel). Toujours est-il que le 28 juin 1968, elle fait la une de l’hebdomadaire Time  : un simple portrait dessiné d’elle, discrètement barré d’un explicite The Sound of Soul. Cette année-là, elle est juste derrière Martin Luther King en termes de ­notoriété.

      Atteinte d’un cancer et officiellement rangée des hits depuis début 2017, la grande prêcheuse du respect est morte cinquante ans plus tard à Détroit, à 76 ans, devenue pour l’éternité celle dont un président des Etats-Unis (pas le moins mélomane, Barack Obama) a pu dire  : « L’histoire américaine monte en flèche quand Aretha chante. Personne n’incarne plus pleinement la connexion entre le spirituel afro-américain, le blues, le r’n’b, le rock’n’roll – la façon dont les difficultés et le chagrin se sont transformés en quelque chose de beau, de vitalité et d’espoir. »
      Premier disque

      Avant d’en arriver là, tout n’était pas écrit d’avance pour cette fille de pasteur, née le 25 mars 1942 dans le Sud profond, où la ségrégation fait force de loi. Grandie dans le giron de ce père homme de foi, Aretha Louise Franklin trouve sa voix à l’église, comme souvent. Elle a pour premier modèle son paternel, personnalité aussi sombre à la maison qu’auréolée de lumière sur l’estrade  : le pasteur Clarence LaVaughn Franklin enregistre et publie ses gospels sur la firme Chess, fréquente les stars (Sam Cooke, Jackie Wilson, Art Tatum…), enchaîne les tournées, au risque de délaisser le foyer où les enfants se débrouillent comme ils peuvent. D’autant que leur mère, Barbara Siggers, « immense chanteuse gospel » selon la diva Mahalia Jackson, a quitté le foyer au lendemain des 6 ans d’Aretha.

      Sept années plus tard, l’adolescente grave son premier disque, avec le chœur de la New Bethel Baptist Church, le sanctuaire au cœur du ghetto de Detroit où son père célèbre sa mission sur Terre. L’année qui suit, elle accouche d’un premier enfant, suivant là encore les traces du prédicateur, par ailleurs fornicateur à ses heures  : une des demi-sœurs de la jeune Aretha est le fruit de relations illicites avec une paroissienne de 13 ans  !
      Ferveur inégalée

      Avant 18 ans, Aretha a déjà deux enfants. Autant dire un sérieux handicap pour qui entend faire carrière en musique. C’est pourtant la même, certes délestée des bambins qui se retrouvent chez mère-grand Rachel, qui est castée par le talent-scout John Hammond. Elle a 19 ans quand elle débarque à New York pour intégrer l’écurie Columbia, où la future Lady Soul – autre surnom absolument pas usurpé – est censée suivre le sillon creusé par Lady Day, la femme au chihuahua Billie Holiday. Las, l’histoire ne se répète jamais, et malgré d’indéniables talents et de petits succès dont un bel hommage à Dinah Washington, une de ses références avouées, et un recommandable Yeah où elle tente déjà de faire siennes quelques rengaines empruntées à d’autres, celle qui sera plus tard la première femme à rejoindre le Rock’n’roll Hall of Fame ne parvient pas à se distinguer dans le jazz. Jusqu’à ce qu’elle franchisse le Rubicon, en passant chez Atlantic où, outre Jerry Wexler, elle trouve en Arif Mardin un directeur musical à son écoute.

      « Quand je suis allée chez Atlantic Records, ils m’ont juste assise près du piano et les tubes ont commencé à naître. » Il ne faudra jamais oublier qu’à l’instar d’une Nina Simone, Aretha Franklin était aussi une formidable pianiste. La liste des classiques enregistrés en moins de dix ans donne le tournis  : Baby I Love You, (You Make Me Feel Like) A Natural Woman, Think, (Sweet Sweet Baby) Since You’ve Been Gone, Chain of Fools, Until You Come Back to Me… Entre 1967 et 1974, la porte-voix d’une communauté chante ou déchante l’amour, en mode énervé ou sur le ton de la confidence sur oreiller, portée par des arrangements luxuriants ou dans ce dénuement propre à magnifier les plus belles voix sudistes (de Wilson Pickett à Sam & Dave). Dans cette série qui ressemble à une irrésistible ascension, chacun a ses favoris  : Call Me, par exemple, pas forcément le plus gros succès, demeure une ballade pour l’éternité où elle fait valoir toute la classe de son toucher sur les noires et ivoire. A moins que ce ne soit I Say a Little Prayer, le cantique écrit par Burt Bacharach et Hal David pour Dionne Warwick (qui se le fera chiper), tout en légèreté laidback. Qu’elle flirte volontiers avec la pop, reste fidèle à l’esprit de la soul ou mette le feu au temple frisco rock Fillmore West dans un live mémorable avec le terrible saxophoniste r’n’b King Curtis, son directeur musical assassiné quelques mois plus tard, la voix d’Aretha Franklin transcende toujours les sacro-saintes chapelles avec une ferveur inégalée. Celle héritée du gospel, la genèse de tout, auquel elle rend un vibrant hommage en 1972 avec Amazing Grace, un office avec le révérend James Cleveland qui devient le premier disque du genre à réussir la jonction avec le public profane.

      La série va pourtant s’arrêter au mitan des années 70, alors que Jerry Wexler s’apprête à quitter la maison mère pour rejoindre Warner Bros. A Change Is Gonna Come, pour paraphraser la superbe complainte qu’elle a empruntée à Sam Cooke dès 1967. Le disco triomphe, et bientôt le rap qui saura lui rendre hommage, à l’image de Mos Def revisitant One Step Ahead ou de Lauryn Hill s’investissant dans The Rose Is Still a Rose. Orpheline de son mentor, Franklin elle-même quitte en 1980 Atlantic pour Arista. La chanteuse ne s’en remettra pas, alors même qu’elle parvient à toucher un public rajeuni en étant au générique des Blues Brothers. Elle y chante en femme de ménage (mais chaussée de mules en éponge roses  !) Think, hymne à la liberté et à la féminité affirmée haut et fort (encore).

      Ombre d’elle-même

      La scène d’anthologie marque les esprits, mais dans la vraie vie, Aretha Franklin n’aspire qu’à des productions de plus en plus pompières, qui masquent par leur outrance l’essentiel  : ses exceptionnelles qualités d’interprète. Les interventions de jeunes musiciens comme Marcus Miller ou Narada Michael Walden n’y font rien, même si avec ce dernier elle parvient une nouvelle fois à toucher furtivement la place de numéro 1 des charts r’n’b.

      Si elle se fait rare en studio, si elle ne marque plus l’histoire de la musique, elle n’en demeure pas moins une icône pour les nouvelles générations. George Michael s’adonne ainsi à un duo – une spécialité de la diva, qui sans doute trahissait déjà un réel manque de renouvellement – avec celle qu’il considère comme une influence majeure. Toutes les chanteuses de nu soul prêtent allégeance à la première dame, qui de son côté s’illustre dans la rubrique mondanités. Elle traverse ainsi les années 90 en ombre d’elle-même, caricature de ses grands millésimes, qu’elle fructifie. Elle n’en reste alors pas moins une figure que l’on met aisément en couverture, affichant des looks pas toujours raccords, et au premier rang des chanteurs de tous les temps selon Rolling Stone.

      De come-backs avortés en retours guettés par des fans toujours en demande, rien n’y fait. La star, rentrée vivre à Detroit, attise pourtant les désirs et envies des jeunes producteurs : André 3000 d’Outkast et Babyface mettent même un album en chantier, alors que l’année d’après, en 2014, le festival de jazz de Montréal la fait remonter sur scène. Longue robe blanche, cheveux blonds, elle assure le show.

      Trois ans plus tard, elle est encore en blanc, mais considérablement amaigrie, pour un gala au profit de la fondation Elton John, à New York. Plus que de résurrection, cela sonne comme un concert d’adieux. Néanmoins, on gardera plutôt en souvenir le dernier grand moment d’une carrière hors norme de cette chanteuse  : le 6 décembre 2015 lors des prestigieux Kennedy Center Honors, elle entre en scène en manteau de fourrure, voix aussi sûre que son doigté au piano, pour interpréter (You Make Me Feel Like) A Natural Woman devant le couple Obama, auquel elle avait déjà fait l’honneur de chanter lors de son investiture en 2009. Comme la révérence d’une voix pas ordinaire, en tout point populaire.

      Jacques Denis

    • « Aretha Franklin a chanté son époque, avec son époque, et pour son époque »
      Isabelle Hanne, Libération, le 16 août 2018
      http://www.liberation.fr/planete/2018/08/16/aretha-franklin-a-chante-son-epoque-avec-son-epoque-et-pour-son-epoque_16

      Daphne Brooks, professeure d’études Afro-américaines à l’université Yale, revient sur la figure d’Aretha Franklin et sa place dans l’histoire musicale et nationale.

      Daphne Brooks, 49 ans, professeure d’études afro-américaines à l’université Yale, écrit sur la question raciale, le genre et la musique populaire. Elle a ­notamment travaillé sur le parcours d’Aretha Franklin pour son ­livre Subterranean Blues  : Black Women and Sound Subcultures (à paraître) et a donné plusieurs conférences sur la Queen of Soul, qu’elle a rencontrée à l’occasion d’une lecture à Princeton qui lui était dédiée. Elle s’intéresse ­particulièrement aux moments où les artistes Afro-Américaines se retrouvent à la croisée entre les ­révolutions musicales et la grande histoire nationale, Aretha Franklin étant la figure ty­pique de ces intersections.
      Que représente Aretha Franklin pour vous  ? Quels sont vos ­premiers souvenirs d’elle  ?

      J’ai grandi dans les années 70 en Californie, dans une famille qui écoutait de la musique en permanence alors qu’elle avait déjà acquis le statut de « Queen of Soul ». Elle a toujours été omniprésente dans mon monde.
      Comment est-elle devenue l’un des objets de vos recherches  ?

      La musique d’Aretha Franklin, c’est le son de la conquête des droits ­civiques, du Black Power, ce ­mélange de joie, de blackness, ce sens de la fierté, notre héritage afro-amé­ricain. Elle a su trans­mettre cette beauté intérieure dans ses chansons.
      Quels sont les liens entre Aretha Franklin et le mouvement de lutte pour les droits civiques  ?

      Ils sont nombreux. Son père, C.L. Franklin, était ce pasteur très célèbre à Detroit et son église, la New Bethel Baptist Church, un haut lieu du combat pour les droits civiques. Il galvanisait un public noir à travers ses sermons diffusés à la radio pendant les années 50 [puis commercialisés sur disque, ndlr]. Il accueillait Martin Luther King lors de ses séjours à Detroit. Aretha Franklin a d’ailleurs accompagné ce dernier à plusieurs manifestations et chanté lors de ses funérailles. Mais cette connexion ne se limite pas à ces liens familiaux. Sa musique, elle aussi, s’inscrit dans ce contexte historique. Il y a, bien sûr, son ADN gospel. Et pas seulement  : Respect, la chanson écrite par ­Otis Redding mais réinterprétée par Franklin en 1967, une année pivot [l’année du « Long, Hot Summer », une série d’émeutes raciales], est devenue instantanément un hymne des droits civiques, de l’émancipation des Noirs, du Black Power et du mouvement féministe. Trois ans plus tôt, en 1964, elle avait déjà ­enregistré Take a Look, dont les paroles avaient fortement résonné lors du « Freedom Summer », cet été où des centaines d’étudiants ont risqué leur vie pour inscrire des Noirs sur les listes élec­torales du Mississippi [« Lord, what’s happening / To this human race  ? / I can’t even see / One friendly face / Brothers fight brothers / And sisters wink their eyes […] / Just take a look at your children / Born innocent / Every boy and every girl / Denying themselves a real chance / To build a better world. »] Dans sa musique elle-même, elle a su articuler ce chagrin et ce regard sur l’humanité si propre à la soul music.
      Vous dites qu’elle n’a pas seulement été une voix des droits ci­viques, comme Nina Simone, mais qu’elle a également eu un impact sur le féminisme afro-américain  ?

      Aretha a chanté son époque, avec son époque, et pour son époque. Avec des chansons comme Natural Woman, elle s’est aussi exonérée d’une certaine image pour se ­connecter au mouvement féministe moderne, au féminisme noir. Très tôt dans sa carrière, elle s’est donné le droit de chanter les tourments émotionnels des Afro-Américaines avec tellement de genres musicaux différents  : c’était son appel à l’action, à l’émancipation des Noires aux Etats-Unis. Elle a chanté la ­bande-son complexe de la femme noire qui se réinventait. Elle montre que cette dernière peut être un ­sujet doué d’émotions complexes, d’une volonté d’indépendance… Toutes ces choses qui ont été si longtemps refusées aux Afro-Américains aux Etats-Unis. Elle a vraiment été dans la droite ligne du Black Power  : désormais, les Noirs montrent qu’ils n’ont pas besoin de s’excuser d’exister.
      Elle a aussi été cette icône aux tenues extravagantes, luxueuses, en perruque et fourrure. Peut-on dire qu’elle a participé à façonner une certaine féminité noire  ?

      Oui, mais comme d’autres activistes ou artistes noires, telle Diana Ross par exemple, qui ont en effet développé cette image de la beauté noire glamour, somptueuse. Mais elle a également montré, dans les années 70, une image plus afrocentriste, avec des tenues plus sobres et une coiffure afro.
      A bien des égards, Aretha Franklin est une synthèse des Afro-Américains...

      Elle est née dans le Sud, à Memphis (Tennessee), mais elle a grandi dans le Nord, à Detroit, dans le Michigan. Sa famille a fait comme des millions d’Afro-Américains au milieu du XXe siècle  : ils ont déménagé du Sud vers le Nord, ce phénomène qu’on appelle la Grande Migration [de 1910 à 1970, six millions d’Afro-Américains ont émigré du sud des Etats-Unis vers le Midwest, le Nord-Est et l’Ouest, pour échapper au racisme et tenter de trouver du travail dans les villes indus­trielles]. Elle a aussi su faire la synthèse ­entre tous les genres musicaux afro-américains, de la soul au r’n’b, de la pop au jazz. Aretha Franklin fait partie, fondamentalement, de l’histoire des Noirs américains. Elle appartenait à cette génération d’Afro-Américains qui a sondé l’identité noire, qui venaient du Nord comme du Sud, urbains comme ruraux, passionnés de jazz, de blues, de r’n’b et de pop. Le tout en se battant pour faire tomber les murs de la ­culture Jim Crow [les lois qui organisaient la ségrégation raciale] à travers l’agitation sociale et la performance artistique.
      Isabelle Hanne correspondante à New York

  • Disney buys much of Rupert Murdoch’s 21st Century Fox in deal that will reshape Hollywood - LA Times
    http://www.latimes.com/business/hollywood/la-fi-ct-disney-fox-sale-20171214-story.html
    http://www.trbimg.com/img-5a3283f9/turbine/la-fi-ct-disney-fox-sale-20171214

    We’re honored and grateful that Rupert Murdoch has entrusted us with the future of businesses he spent a lifetime building, and we’re excited about this extraordinary opportunity to significantly increase our portfolio of well-loved franchises and branded content to greatly enhance our growing direct-to-consumer offerings,” Iger said in a statement.

    “The deal will also substantially expand our international reach, allowing us to offer world-class storytelling and innovative distribution platforms to more consumers in key markets around the world,” Iger said.

    Disney’s determination to marshal resources is the clearest signal of heightening tensions between technology giants and legacy media. After decades of dominance, Disney, Time Warner, Fox, CBS and NBCUniversal have been scrambling to bulk up to withstand the gale forces coming from Google, Facebook, Netflix, Apple and Amazon.com, which have pushed into television production and distribution.
    Disney’s deal to buy Fox studio could bring substantial layoffs, analysts say

    Audiences for traditional television have been shrinking, in part, because viewers have so many options, including big-budget shows available through Netflix and Amazon. Movie attendance has stagnated. And Netflix is stepping up its output of films, roiling that business along with television.

    “The lingering tensions between traditional media and digital platforms has devolved into an open war,” media analyst Michael Nathanson said in a research note. “It has become increasingly difficult for [film] studios to break through the clutter of high-quality TV options in the home.”

    Buying Fox would continue the transformation of Disney, which began when Iger took the helm in 2005. He engineered a series of savvy acquisitions, starting with the 2006 purchase of Pixar Animation Studios — creator of “Toy Story,” and “Finding Nemo” — which reinvigorated Disney’s moribund animation division. The company then bought Marvel Entertainment in 2009 and Lucasfilm in 2012, betting big on marquee film brands such as “Star Wars.”

    Then came a shift. This year, Disney spent $1.6 billion to gain a majority stake in BamTech, an online streaming platform that Disney plans to use to launch two streaming services in the next two years, including an ESPN service next year. Disney decided its future was in selling its shows and sports channels directly to consumers. That meant taking on Netflix.

    “The core underlying driver for this deal … is the impending battle royale for content and streaming services vs. the Netflix machine,” Daniel Ives, head of technology research for GBH Insights, said in a recent report. The “appetite for content among media companies [is] reaching a feverish pitch.”

    A Disney-branded streaming service, set to launch in 2019, will have more firepower with Fox’s assets. Disney would gain 22 regional Fox Sports networks, which could help entice more sports fans to sign up for the proposed ESPN streaming services if the service eventually includes access to Los Angeles Kings, San Diego Padres or New York Yankees games.

    Wall Street isn’t sure whether the U.S. Justice Department would bless the combination. It would reduce Hollywood’s television and movie production capacity by eliminating one of the major studios.

    The Justice Department’s antitrust division is suing to block AT&T’s proposed $85-billion takeover of Time Warner, which includes HBO, CNN, TBS, Cartoon Network and the Warner Bros. film and TV studio.

    #Disney #Concentration #Vectorialisme

  • Mondial 2022 : une enquête ouverte sur un virement suspect provenant du Qatar
    http://www.lemonde.fr/sport-et-societe/article/2017/11/27/mondial-2022-une-enquete-ouverte-sur-un-virement-suspect-provenant-du-qatar_

    Nouveau rebondissement dans le scandale de corruption sur l’attribution de la Coupe du monde de football 2022. Dimanche 26 novembre, le site Mediapart rapporte que la justice brésilienne et le FBI enquêtent sur un virement de 22 millions de dollars, effectué par le Qatar.

    Les procureurs brésilien et américain ont décortiqué les relevés bancaires de l’ancien patron de la Fédération brésilienne de football (CBF), Ricardo Teixeira, qui avait ouvert un compte chez Pasche Monaco – un établissement basé en Suisse et contrôlé par le Crédit mutuel jusqu’en 2013.

    Ils ont alors remarqué qu’un versement de 22 millions de dollars, en provenance du groupe qatari Ghanim Bin Saad Al-Saad & Sons Group (CSSG), a été effectué sur ce compte bancaire en janvier 2011, peu de temps après l’attribution par vote du Mondial 2022 au Qatar. Mediapart rappelle alors que le CSSG, « dirigé par l’homme d’affaires Ghanim Bin Saad Al-Saad, est au cœur des soupçons de corruption sur [cette] attribution ».

    Visé par une enquête pour blanchiment d’argent et fraude entre 2009 et 2012, Ricardo Teixeira, patron de la puissante Fédération brésilienne depuis 1989, avait démissionné de ses fonctions en 2012. Il était l’un des membres du comité exécutif de la Fédération internationale de football (FIFA) qui ont participé, en décembre 2010, au vote attribuant les Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar.

    Ricardo Teixeira est alors « suspecté d’avoir pris part au système présumé visant à acheter des votes pour le Qatar parmi les 22 électeurs de la FIFA ». Mais pas seulement pour son vote : « début 2013, plusieurs virements sont, en effet, émis le même jour depuis son compte, à destination de personnes physiques désignées ainsi : “Warner Bros” [Jack Warner était alors président de la Confédération de football d’Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes], “Mohammed” [Mohamed Bin Hammam, président de la Confédération de football asiatique] et “Leoz” [Nicolas Leoz, président de la Confédération d’Amérique du Sud] », nous apprend le site d’information. L’ancien patron du foot brésilien fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour corruption émis par le département de la justice.

  • Funk-U | » “Purple Rain Deluxe”, les inédits titre par titre
    http://www.funku.fr/2017/purple-rain-deluxe-les-inedits-titre-par-titre

    Le 23 juin, Warner Music rééditera Purple Rain, l’album phare de Prince and The Revolution paru en 1984 sous plusieurs formats. Outre un nouveau mix riche en détail (guitares plus tranchantes et parties vocales renforcées) de l’album original supervisé par Prince et réalisé par Joshua Welton en 2015, les versions Deluxe (2 CDs) et Expanded (3 CDs + 1 DVD) proposeront un disque supplémentaire et des versions digitales comprenant 11 titres inédits enregistrés entre 1983 et 1984.

    #ouloulou #prince