company:weinstein company

  • Agressions sexuelles : pour atteindre Weinstein, le proc attaque son studio
    http://www.liberation.fr/planete/2018/02/12/agressions-sexuelles-pour-atteindre-weinstein-le-proc-attaque-son-studio_

    C’est tout le sens de cette procédure du procureur de New York : montrer que toute la Weinstein Company, du sol au plafond, était au courant des agissements du mogul. Voire, pour certains salariés, complices. Les 38 pages de l’assignation racontent un « environnement de travail toxique pour les femmes » et décrivent, au sein de l’entreprise, de nombreux incidents et agressions verbales ou physiques, des intimidations, menaces, harcèlement, des propos sexistes ou homophobes, des séances d’exhibitionnisme devant des employées, du chantage pour obtenir des faveurs sexuelles, avec la menace de représailles en cas de refus… A chaque fois ou presque, précise le document, la direction des ressources humaines a été saisie (mails, témoignages ou documents internes à l’appui), mais n’a pas donné suite. Ni enquête, ni sanction, ni mesures de protection. Et dans certains cas, un règlement financier avec clause de confidentialité, et départ de la salariée.
    « Rabatteuses »

    Mais la direction ne faisait pas que fermer les yeux : l’enquête du bureau du procureur met au jour l’organisation quasi industrielle du système sordide mis en place autour de Weinstein pour satisfaire son appétit sexuel. Des groupes d’assistantes qui jouent les « rabatteuses »pendant des événements ou soirées mondaines pour identifier des actrices aspirantes ou des femmes intéressées par une collaboration professionnelle avec TWC, et les amadouer. D’autres, qui actualisent une liste de noms de femmes acceptant des rapports sexuels avec Weinstein, les « FOH » (« friends of Harvey »), classées par ville, avec leurs coordonnées. Des équipes qui ménagent, dans son emploi du temps, des créneaux pour ses rendez-vous sexuels (appelés « personals » en interne). Et qui préparent des pièces dans les bureaux de TWC pour ceux-ci (et nettoient après). D’autres employés, enfin, qui lui fournissent, avec la carte de crédit de l’entreprise, de quoi se faire des injections contre le dysfonctionnement érectile. Selon l’assignation, une salariée a perçu un bonus sur son salaire pour lui avoir procuré ce traitement… Les cadeaux offerts aux « amies » de Weinstein (fleurs, robes, lingerie), et les chambres d’hôtels où avaient lieu certains rendez-vous, étaient payés avec l’argent de l’entreprise, et comptabilisés comme « frais professionnels ».

    Quant aux cadres, « ils étaient suffisamment au courant de l’existence des "personals" pour savoir que ceux-ci duraient généralement entre vingt-cinq minutes et une heure, affirme le document. Apprenant que Harvey Weinstein était avec une "amie", certains cadres, contactant ses assistants pendant ses "personals", demandaient souvent à quelle heure le rendez-vous avait débuté pour estimer à quelle heure il se finirait ».

    #fraternité #culture_du_viol #prédation

  • #Claire_Potter : Harvey Weinstein et la question des complices
    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/04/claire-potter-harvey-weinstein-et-la-question-des-complices

    Moi, j’aimerais savoir ce qu’aurait dit Andrea Dworkin à propos de Harvey Weinstein.

    Cela fait un demi-siècle que #Dworkin – participante controversée à la première génération de féministes radicales à réfléchir aux violences sexuelles – et ses consœurs de la deuxième vague du féminisme ont amorcé la conversation contemporaine à propos de ces violences, et j’ai parfois l’impression que cette conversation piétine. Voyez par exemple le fait que les agressions sexuelles répétées de #Weinstein contre les femmes étaient un secret de polichinelle dans le monde du cinéma, du journalisme et de la politique depuis au moins 30 ans. C’est dire que des centaines de personnes ont conspiré pour dissimuler son comportement de prédateur.

    Oui, conspiré. C’est cette conspiration, ainsi que la façon dont elle a pris fin, qui m’amène à me demander ce que Dworkin elle-même aurait pu écrire dans ce contexte. Féministe souvent rejetée et vilipendée par les féministes libérales, Dworkin comprenait que les collègues et les camarades de travail, les amis et les membres de la famille des prédateurs jouent un rôle clé pour permettre et dissimuler la #violence_sexuelle. Mais elle croyait aussi que le son de la voix des femmes était un puissant antidote contre ce qu’elle reconnaissait comme une forme d’oppression omniprésente.

    Dworkin aurait sans doute trouvé dans l’affaire Weinstein une certaine confirmation de son analyse.

    C’est notamment vrai parce que la conspiration entourant Weinstein s’est effondrée lorsque les femmes se sont mises à parler.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.washingtonpost.com/news/made-by-history/wp/2017/10/20/harvey-weinstein-and-the-problem-of-collaborators

    Claire Potter est professeur d’histoire et rédactrice en chef de la revue Public Seminar à la New School.
    #meetoo

    • Il y a ceux qui dissimulent et ceux qui alimentent :

      Harvey Weinstein accusé de «trafic sexuel» à Cannes

      Bob Weinstein et la Weinstein Company sont accusés de négligence et d’avoir « connu le comportement de Harvey Weinstein et facilité » ce qui est décrit comme « une habitude pour Harvey Weinstein de voyager [...] pour solliciter de jeunes actrices avec la promesses de rôles » et les forcer à des relations sexuelles.

      Harvey Weinstein, qui a par ailleurs été forcé à démissionner lundi du syndicat des réalisateurs d’Hollywood après avoir été renvoyé de l’Académie des arts et sciences du cinéma et avoir démissionné du syndicat des producteurs, maintient que toutes ces relations étaient consenties.

      Autour de février 2014, Harvey Weinstein a « approché Kadian à l’hôtel Majestic de Cannes », l’invitant à monter dans sa chambre pour qu’elle lui montre une vidéo de ses performances, selon la plainte déposée lundi.

      Le producteur, après avoir convié la jeune femme jusqu’à sa chambre, aurait appelé un autre responsable de sa société qui aurait demandé à Kadian Noble d’être « gentille et de faire tout ce qu’il demande ». Il s’est ensuite approché d’elle et a empoigné sa poitrine. La plainte affirme que Kadian Noble a résisté avant de se sentir « forcée de se laisser faire ».

      Il l’aurait ensuite entraînée de force dans la salle de bains, puis retenue tout en caressant sa poitrine et ses fesses avant de la forcer à le masturber, détaille la plainte.

      Kadian Noble aurait à la suite de cet incident souffert « de blessures sévères, détresse émotionnelle », angoisse et « incapacité à avoir goût à la vie et à mener une existence normale ».

  • Harcèlement sexuel  : chute de Harvey Weinstein, pilier du cinéma américain - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/culture-next/2017/10/06/harcelement-sexuel-chute-de-harvey-weinstein-pilier-du-cinema-americ

    L’un des plus puissants producteurs indépendants à Holly­wood, ­figure éminente et redoutée, Harvey Weinstein, 65 ans, est dans la tourmente d’un ­scandale pour harcèlement sexuel depuis la parution, mercredi, d’un article du New York Times. Lequel décrit ses méthodes abusives avec les jeunes actrices de ses films et employées de sa boîte de production, Miramax (créée en 1979 avec son frère Bob et rachetée pour 60 millions de dollars par Disney en 2005), puis de la mini-major The Weinstein Company.

    L’article, très long, fouillé et farci d’exemples ­accablants, cite notamment les révé­lations de la comédienne ­Ashley Judd (Ruby in Paradise, Bug, Divergente…) racontant comment, alors qu’elle est en plein tournage de Kiss The Girls (le Collectionneur), Weinstein l’a invitée à monter un matin dans sa suite du palace Peninsula de Beverly Hills pour ce qui devait être un rendez-vous de travail. Il l’a reçue en peignoir, lui a proposé de lui faire un massage puis comme elle ­refusait, l’a invitée à le suivre dans la salle de bain pendant qu’il prenait sa douche  : « J’ai dit non, de nombreuses manières, de nombreuses fois, mais il revenait toujours à la charge. »
    « Toxique »

    Un an plus tard, une mésaventure similaire arrive à l’actrice Rose McGowan (Scream) au cours du festival de Sundance, et un accord à 100  000 dollars est signé pour étouffer sa plainte éventuelle. Un mémo d’une employée de la Weinstein Company, Lauren O’Connor, adressé aux dirigeants de la boîte, détaille comment elle et certains de ses collègues se ­retrouvent à prendre des rendez-vous pour leur patron avec « des filles vulnérables qui voulaient juste du travail », Weinstein promettant contre faveurs de lancer leur carrière.

    « Il y a un environnement toxique pour les femmes dans cette entreprise », écrit-t-elle, et les journalistes dévoilent en effet un incroyable climat de terreur et de licence au sein d’une maison dominée par la figure d’un despote ne supportant pas que l’on freine jamais son appétit, ses passions et sa soif de pouvoir. Cet article du New York ­Times met un terme à une durable omerta entourant le mogul  : il n’est pas un journaliste professionnel dans le secteur à ­Hollywood ou à New York qui n’ait eu vent des rumeurs et accusations couvant sous le glacis pailleté d’une ­success story turbulente.

    Vendredi le magazine Variety se demandait si ce parcours jalonné d’oscars, de coups de gueule et de poker, pourra se relever d’une telle flopée de révélations sur son tempérament de harceleur sexuel. Et ce, alors que d’autres victimes pourraient désormais oser parler et que d’autres journaux enquêtent. Le New Yorker s’apprête ainsi à publier les résultats d’un an d’investigations.

    Weinstein a envoyé au NYT une lettre ­penaude où il dit prendre du recul, qu’il suit une thérapie, qu’il est ­désolé, se justifiant par un machisme générationnel  : « J’ai grandi dans les années 60 et 70, quand toutes les règles sur le comportement et les lieux de travail étaient différentes. Mon chemin sera d’apprendre à me connaître et maîtriser mes ­démons. ».

    #domination_masculine #harcelement_sexuel #harcèlement #culture_du_viol #sexisme

    • Comme d’habitude « tout le monde savais » mais personne ne disait rien et tout le monde regardant les jeunes actrices se démerdé avec cette ordure et je doute pas que ces brave gens devaient dire bien des choses au sujet de ces actrices. L’article parle d’ailleurs plus des coupes au montage que des agressions, puisque d’un point de vue patriarcale, une oeuvre d’art commise par un mâle humain à infiniment plus de valeur et d’intérêt que la vie d’un humain femelle. D’ailleurs les coupes dans les films étaient dénoncé dans la press, parceque ca c’est grave, mais pas les agressions sexuelles, ca c’est rien que des histoires de bonnes femmes.

      L’excuse final sur le fait d’avoir grandie a une époque de machos est un gros classique de gros macho.
      Le féminisme existe depuis plus de 200 ans et donc en 1960-1970 ca existait deja et les revendications féministes étaient largement connues et diffusées. Les machos des années 1960 n’ont pas d’excuse et sont tout aussi dégueulasse que les jeunes machos. Tout ce que ce mec nous apprend c’est que ca fait 57 ans qu’il est nocif au genre humain, que ca fait 57 ans qu’il bénéficie d’impunité et qu’il doit aux femmes 57 ans de réparation.

      –------

      Ca me fait pensé à une discussion que j’ai eu il y a peu sur la galanterie et dans laquelle on m’a sorti cette excuse de l’éducation à l’ancienne.

      La discutions partait d’un exemple : lors d’un premier RDV au resto entre un homme et une femme cis-hétéros, l’homme paye l’addition en douce pendant que la femme est parti au toilettes.

      Par rapport à cet exemple je disait que ce galant homme avait deja un comportement de dominateur à la limite de l’agresseur.

      Sans connaître la femme, sans savoir si elle est féministe, il décide tout seul de la mettre devant le fait accompli sans aucun dialogue. Quitte à prendre le risque de mettre mal à l’aise la femme avec qui il a dîner. Il prefere ne pas traiter la femme avec qui il dîne comme un être humain, en lui demandant son avis et il lui impose des coutumes misogynes de la bougeoisie du XIX.
      A ceci on m’a objecté donc que le mec avait appris ca de son éducation. Mais comme le mec n’a pas 8 ans (sinon il payerais pas le resto à une inconnue) il est responsable de ses choix. Et en 2017, aucun homme, AUCUN ne peut ignoré qu’un certain nombre de femmes sont hostiles à la galanterie. En 2017 tous les hommes, TOUS savent que les femmes qui sont hostiles à la galanterie sont les féministes, c’est à dire les femmes qui réclament l’égalité. En 2017, la galanterie est un outil de sélection utilisé par les hommes pour choisir les femmes soumises , pour se pécho une femme du XIX qui dira rien quant on lui fait des coups en douce, quant on la met devant le fait accompli, quant on ne lui demande pas son avis et qui ne remet pas en cause les règles de domination masculine.
      Aussi le mec qui a appris à faire des coups en douce aux femmes lors d’un premier RDV, qu’est ce qu’il à appris d’autre qu’on pourrait imposer à une femme sans lui demandé son avis ? Il ne sais pas poser la simple question « Qu’est-ce que tu préfère pour l’addition ? » et je me demande quelles autres questions il a appris à ne pas poser.

      Dans ce scénario, si un homme me faisait ce coup là, je penserais que c’est probablement un violeur. Mon alarme intérieur serait enclenché. Même si c’est pas un violeur/agresseur, je me dirait qu’il y a de forts indices. Et je déconseille à toute femme de poursuivre une relation avec un homme qui se comporte comme ca.

      On sais qu’il y a 1/3 des femmes qui subissent au moins une agression sexuelle au cours de leur vie. Et nous savons que 98% des agressions sexuelles sont commises par des hommes (et 96% des victimes sont les femmes). Nous ne connaissons pas le nombre d’agresseurs parmi les hommes et les agresseurs sont souvent multi-agresseurs, mais en étant très sympas avec les hommes j’imagine qu’il y a 5% de violeurs parmi eux. Sachant cela, un premier RDV pour une femme avec un inconnu c’est environ 5% de « chances » de dîner avec un violeur/agresseur sexuel.

      Imaginons un bol de bonbons, 5% de ces bonbons contiennent du cyanure. Mais on ne sais pas quels bonbons sont mortels, par contre je sais que le cyanure sent l’amande. Dans le bol il y a 30% de bonbons qui sentent l’amande.
      Si je devais piocher dans ce bol de bonbon à l’aveugle, j’éviterais tous les bonbons qui sentent l’amande. Même si je sais que tous les bonbons qui sentent l’amande ne sont pas mortels, et même si je sais que certains bonbons qui ne sentent pas l’amande peuvent aussi contenir du cyanure.
      Un homme qui est galant en 2017, c’est à dire qui se comporte selon les us et coutumes de la bourgeoise misogyne du XIX, il pue affreusement l’amande.

      Aux hommes qui ne veulent pas être confondu avec des violeurs,
      Aux hommes qui ne veulent pas mettre mal à l’aise les femmes égalitaristes,
      Aux hommes qui ne veulent pas donner l’impression de faire leur recrutement de bonniches,
      Aux hommes qui veulent montré qu’ils n’ont pas une mentalité retardé de deux siècles,
      Aux hommes qui veulent montré qu’ils ne pensent pas que les femmes leur sont inférieurs,
      Arrêtez tout de suite la galanterie.

      La galanterie est du sexisme dit « bienveillant », c’est un vieux sujet dans le féminisme. A la fin du XIX Sojourner Truth en parlait déjà dans son discours « Ne suis-je pas une femme ? » Sojourner Truth ayant remarqué que la galanterie ne s’appliquait pas aux femmes noirs, aux femmes pauvres, aux femmes vieilles, aux femmes laides...

      Les hommes qui en 2017 font encore de la résistance sur un truc aussi simple que la galanterie font de l’ anti-égalitarisme forcené . Ils maintiennent leur domination par ce genre de comportement sois disant anodin. Mais lors d’un premier RDV le signal envoyé par les hommes galants est « féministes je vous emmerdes, moi je veux une femme qui aime se faire traiter comme on traitait les femmes au XIX ». Il est grand temps d’être intraitable avec ce genre de comportement et de coller la honte a ces hommes.

      #galanterie #PUA #séduction #sexisme_bienveillant #paternalisme #féminisme

    • Merci @clementb j’espère que ca te sera utile et que ca aidera à certaines prises de conscience.
      C’est un peu la même idée qu’avait Crèpe Georgette par rapport au #trottoirgate

      J’ai lancé sur twitter quelques conseils aux hommes qui souhaitaient participer au combat féministe. L’un de ces conseils a suscité énormément de réactions, il disait quelque chose comme ; « la nuit, si vous êtes derrière une femme seule, changez de trottoir et accélérez pour lui montrer que vous n’êtes pas un agresseur ».

      http://www.crepegeorgette.com/2014/02/05/le-trottoirgate-ou-comment-la-peur-vint-aux-femmes-2

      Il n’est pas possible pour une femme dans la rue de savoir qui vous êtes ; elle ne peut savoir que vous êtes un homme charmant et qu’elle ne risque rien. C’est sans doute peu agréable à entendre mais croyez que c’est encore moins agréable à vivre.
      Et on en arrive à la partie compliquée du programme ; demander aux hommes de changer un peu leurs habitudes, leur façon de parcourir les rues afin que les femmes se sentent moins en insécurité.
      J’ai constaté hier à partir du hashtag twitter que beaucoup d’hommes préféraient nier la réalité que la penser vraie ; elle est atroce en effet. Elle l’est encore plus pour les femmes. je suppose que réaliser que vos soeurs, amies, copines, femmes, filles, mères, collègues ont peur vous met mal à l’aise. L’ignorer ne changera pas les choses. Vous comporter en chevalier blanc non plus. Les empêcher de sortir non plus. En revancher, adopter des méthodes - dont on parlera dans un prochain article - sur comment montrer aux femmes qu’elles ne risquent rien face à vous ne vous coûte pas grand chose.

      J’ai également compris qu’il vous déplait d’être assimilé à un violeur à un agresseur sexuel, qui dans votre tête doit avoir la bave aux lèvres et la tête d’Emile Louis alors que vous avez le charmant physique d’un jeune premier. Etre un agresseur sexuel n’est pas visible sur votre visage, et oui dans la rue, vous pouvez passer pour tel. Que vous le vouliez ou non. En tenir compte l’espace d’un instant pour que les femmes se sentent davantage en sécurité ne me parait pas un grand effort à faire.