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  • De la #modération : #Enjeux, limites, remèdes
    http://www.internetactu.net/2019/02/22/de-la-moderation-enjeux-limites-remedes

    Le dernier livre du chercheur Tarleton Gillespie (@TarletonG, blog), Custodians of the internet (Les gardiens de l’internet, 2018, Yale University Press, non traduit) livre une plongée très documentée dans le monde de la modération des #plateformes des grands réseaux sociaux… et offre bien des prises pour comprendre les enjeux ce (...)

    #Articles #Débats #censure

  • Zomia ou l’art de ne pas être gouverné
    https://www.philomag.com/les-livres/lessai-du-mois/zomia-ou-lart-de-ne-pas-etre-gouverne-6995

    Observez sur une carte cette grande zone montagneuse frontalière s’étirant des hautes vallées du Vietnam aux régions du nord-est de l’Inde, traversant le Cambodge, le Laos, la Thaïlande et la Birmanie et se prolongeant vers le Nord sur quatre provinces chinoises. Le territoire n’a d’unité ni administrative, ni ethnique, ni linguistique. Pourtant, cette étendue de 2,5 millions de kilomètres carrés a été identifiée en 2002 par l’historien Willem Van Schendel : c’est Zomia, une zone difficilement accessible, restée insoumise durant des siècles à toute forme d’autorité gouvernementale. Aux yeux de plusieurs anthropologues, Zomia incarne une ultime résistance à l’ordre géopolitique contemporain et permet de relancer le débat sur les normes qui régissent les collectivités humaines.

    Pour James C. Scott, qui travaille depuis les années 1980 sur les formes de résistance à la domination – notamment dans The Weapons of the Weak (Yale University Press, 1985, non traduit) qui prend pour sujet d’étude les paysans vietnamiens –, Zomia constitue un objet de pensée incontournable. Ayant abrité jusqu’à 100 millions de personnes issues de minorités ethniques et linguistiques variées, elle ne peut être appréhendée à partir des concepts de « frontières » ou de « zones de souveraineté ». Politiquement acéphale, elle semble avoir déjoué, depuis l’invention de l’État moderne et jusqu’à la première moitié du XXe siècle, toutes les logiques d’annexion et d’« enclosure » qui ont eu prise sur les populations de la plaine. On y pratique une agriculture nomade sur abattis-brûlis, on y cultive les avantages de l’oralité, en tenant toujours à distance un certain modèle de civilisation sédentaire ancré dans l’écriture et l’assujettissement à une autorité supérieure. Mais cette indiscipline a un prix : les populations zomianes sont considérées comme « parias », non encore civilisées. Pourtant, et c’est la thèse de James C. Scott, les Zomians sont moins des barbares que des fugitifs de la civilisation qui, « dans la longue durée, incarnent un rejet délibéré de l’État dans un monde d’États auquel ils sont adaptés tout en se tenant hors de leur atteinte ».

    Compilant une vaste documentation historique sur l’Asie du Sud-Est précoloniale et coloniale, Scott cite et prolonge les thèses de Pierre Clastres dans La Société contre l’État (Minuit, 1974) qui mettaient en évidence le refus de l’État des peuples autochtones dans l’Amérique du Sud d’après la Conquête. L’enjeu anthropologique est de taille, puisqu’il s’agit d’asseoir l’idée selon laquelle « vivre en l’absence de normes étatiques a été la norme de la condition humaine » : une norme à laquelle elle eût d’ailleurs pu se tenir, avec profit. Car le mode de vie des populations zomianes est au fond, affirme Scott de façon provocatrice, particulièrement adapté aux « post-sujets », « post-sédentaires », que nous sommes. Le drame étant que les jours de Zomia sont comptés, maintenant que les réseaux de communication et de télécommunications ont décuplé le pouvoir d’intrusion de l’État dans les zones autrefois inatteignables. Ces hautes terres abritaient peut-être une « humanité du futur »… mais elle s’est progressivement éteinte à partir de 1945. Et aujourd’hui, elle a en réalité disparu. Les détracteurs de Scott ont alors beau jeu de qualifier sa tentative d’« histoire postmoderne du nulle-part », on peut plutôt y lire les bases anthropologiques d’une utopie postétatique qui continue, depuis les années 1970, d’inspirer ses défenseurs.
    Agnès Gayraud

    #autonomie #communs #commune #communisme #société_contre_l'Etat #Zomia

  • Modiano, nouveau « contemporain capital »

    http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/10/25/modiano-nouveau-contemporain-capital_5205806_3260.html

    Le Prix Nobel de littérature 2014 n’a pendant longtemps guère été pris au sérieux. Cela a bien changé, et il est même désormais une figure tutélaire pour de nombreux auteurs

    Vous rappelez-vous ce numéro historique d’« Apostrophes » ? Ce vendredi soir de janvier 1980, Bernard Pivot présente à Romain Gary un jeune invité surprise : Patrick Modiano. Gary dit son plaisir de rencontrer le « Saint-John Perse du roman », dont il apprécie les livres. « Et Modiano, demande Pivot, vous êtes lecteur de Gary ? » L’auteur de Rue des Boutiques obscures (Prix Goncourt 1978) modianise : « Oui, bien sûr, quand on le lit on est un peu comme, on ne sait pas très bien, et puis après, disons que, surtout quand ça nous rappelle, non, parce que les livres, enfin, c’est une sorte de, et alors c’est un peu comme si, enfin, tout cela est, comment dire, bizarre. »

    Savoureux tête-à-tête entre deux écrivains aujourd’hui considérés comme des monuments. François-Henri Désérable le rapporte avec précision dans Un certain M. Piekielny (Gallimard, 2017), son excellente enquête sur les traces de Gary et d’un de ses plus attachants personnages. Après sa parution, en août, plusieurs lecteurs lui ont confié combien cet « Apostrophes » avait laissé en eux un souvenir puissant. D’autres lui ont demandé où l’on pouvait visionner cette archive exceptionnelle. Déception : le face-à-face n’a jamais eu lieu. « Je n’en ai pas eu l’idée et c’est l’un de mes regrets les plus vifs. Une faute professionnelle ! », a reconnu Bernard Pivot, bon joueur, dans Le Journal du dimanche. Bonheur : cette émission de rêve, Désérable l’a créée de façon époustouflante, bien qu’il soit trop jeune pour avoir jamais suivi « Apostrophes » en direct.

    En 1924, l’écrivain André Rouveyre avait hissé André Gide au rang de « contemporain capital ». Depuis, le titre a été attribué à bien des auteurs, dont André Malraux ou Georges Perec. Il pourrait à présent être appliqué avec justesse à Patrick Modiano, tant l’auteur de La Place de l’Etoile (Gallimard, 1968) est devenu une référence majeure pour les écrivains d’aujourd’hui. Un phénomène particulièrement net dans les livres sortis ces derniers mois.

    Longtemps, Modiano a été considéré comme un auteur facile, un peu enfermé dans son obsession pour l’Occupation et les collabos. L’Université française le regardait de haut, et les premiers travaux solides sur son œuvre sont surtout venus de chercheurs anglo-saxons. La publication de Dora Bruder (Gallimard, 1997) et le retentissement de cette enquête sur une jeune fille inconnue assassinée à Auschwitz, puis le choc de son atypique autobiographie Un pedigree (Gallimard, 2005), ont changé la donne. Peu à peu, cet écrivain si à part a été pris au sérieux. Un mouvement consacré en 2014 par le prix Nobel de littérature.

    Désormais, Modiano figure logiquement dans les ouvrages d’histoire littéraire, comme la monumentale biographie d’Emmanuel Berl dans laquelle Olivier Philipponnat et Patrick Lienhardt détaillent la relation entre le vieil historien apparenté à Proust et l’écrivain débutant qui vient l’interroger dans son appartement du Palais-Royal (Emmanuel Berl. Cavalier seul, Vuibert, « Biographie », 498 p., 27 €).

    Mais il est aussi choisi comme figure tutélaire par de nombreux auteurs partis sur les traces d’une silhouette difficile à saisir. Marie Van Goethem, le modèle de Degas, « était devenue ma Dora Bruder », écrit Camille Laurens dans La Petite Danseuse de quatorze ans (Stock). « La lecture de Patrick Modiano m’accompagnait, ses phrases sues par cœur », ajoute-t-elle. Marie Charrel cite également Dora Bruder en exergue de son enquête sur la peintre Yo Laur (Je suis ici pour vaincre la nuit, Fleuve).

    François-Henri Désérable ne dit pas autre chose : « Modiano fait partie de ces quelques écrivains qui figurent dans mon panthéon personnel, confie-t-il. Au départ, j’ai voulu faire avec Piekielny ce qu’il a fait avec Dora Bruder : sortir son nom de l’oubli. Dora Bruder est donc en quelque sorte l’hypotexte d’Un certain M. Piekielny. »

    Sous la plume de Désérable et de quelques autres, Patrick Modiano devient à présent lui-même un personnage de roman, reconnaissable à son grand corps, ses promenades dans Paris, sa parole hésitante, ses silences. Dans Taba-Taba (Seuil), Patrick Deville dépeint son apparition soudaine rue de Rennes, comme une hallucination : « Il traversait la rue, vêtu d’un long manteau marron, si grand qu’une femme qui l’accompagnait semblait très petite à son côté. J’entendais ses souliers ferrés sur le trottoir. » Il se trouve aussi au centre du Déjeuner des barricades, de Pauline Dreyfus (Grasset, 234 p., 19 €), récit de l’épique journée de mai 1968 durant laquelle le jeune prodige reçoit son premier prix littéraire dans un hôtel de luxe paralysé par la grève générale. C’est encore lui que la dessinatrice Catherine Meurisse croque dans le recueil Franceinfo : 30 ans d’actualité (Futuropolis, 328 p., 29 €). Acclamé telle une star par une foule en liesse rassemblée sur les Champs-Elysées à l’occasion du Nobel, il balbutie : « Heu… Oui… Eh bien… C’est-à-dire que… »

    L’étape suivante se dessine déjà. Grâce au Nobel, l’aura de Modiano a commencé à dépasser la France. José Carlos Llop, le « Modiano espagnol », parle longuement de « son vaste catalogue de pertes, disparitions et faux passeports » dans Reyes de Alejandría (Alfaguara). L’Australien Barry Jones lui consacre plusieurs pages de The Shock of Recognition (Allen & Unwin). Quant à la très littéraire chanteuse américaine Patti Smith, qui représentait Bob Dylan à Stockholm pour la remise du Nobel de ce dernier, en 2016, elle décrit dans Devotion (Yale University Press) un Modiano capable de traverser tout Paris à la recherche d’un escalier perdu. Modianesque à souhait.

  • Forget Iran. Is the fertility rate the real threat to Israel’s existence? -

    Israel could be home to 36 million people by 2050, according to some forecasts. Prof. Alon Tal explains why irresponsible government policies have created a ticking time bomb, and why the state has to get out of its citizens’ bedrooms

    Netta Ahituv Apr 15, 2017
    read more: http://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.783515

    During its 68 years of existence, Israel has changed from a sparsely populated country to one of the most densely populated in the Western world. That is how Prof. Alon Tal, chairman of Tel Aviv University’s public policy department, opens his latest book, “The Land is Full: Addressing Overpopulation in Israel” (Yale University Press).
    Israel’s population density, he writes, is 1,000 percent higher than the OECD average. Conservative forecasts say that Israel will have 23 million inhabitants by 2050. Less conservative forecasts predict 36 million inhabitants by then. And well before then, in 2030, Israel will have doubled the population it has today.
    Reading this book is like reading a dystopian novel. I thought about my children growing up in such a cruel, crowded place and I was afraid.
    Tal says he wrote the book because of his three daughters. “I’m a diehard Zionist and I want them to continue living in Israel,” he explains. Even though his book is pessimistic and frightening, Tal, surprisingly, describes himself as an optimist. “I’ll tell you why. Our society has a taboo about not bringing children into the world – everyone feels they have to have children. But we’re a developed country, in which it’s relatively easy to break taboos.
    “Over the last 10 years, society’s attitude toward the gay community has changed completely. Society threw out one of the hardest taboos to get rid of and entered a much healthier phase. With regard to childbirth, too, if we tell the truth I think we’ll get there. The very fact that a conversation is happening is important. Ultimately, we’re a pragmatic people.”

  • Volkswagen, c’est aussi une banque à risque

    Les constructeurs automobiles ont compris depuis longtemps qu’ils pouvaient gagner de l’argent en prenant la place des banques. Plutôt que laisser ces dernières offrir des crédits à la consommation pour acheter leurs voitures, ils se sont dit qu’ils pouvaient offrir eux-mêmes ces crédits à forte marge. Ainsi, à côté de Volkswagen Financial Services, on trouve en France PSA Finance pour Peugeot Citroën, RCI Banque pour Renault, etc. On dit de ces banques qu’elles sont « captives » des constructeurs dans la mesure où elles dépendent de leurs clients.
    Le total de leur bilan équivaut en gros à la fin 2014 à 40 % de l’activité de construction de voitures

    #abonnement #économie #bankster #voitures #corruption #finance

    http://www.alterecoplus.fr/lhebdo/volkswagen-les-lecons-dun-scandale-201510020942-00002211.html

    • Le rapprochement du nom d’une entreprise prestigieuse et d’un qualificatif infamant choque. Les commentateurs parlent de « problème éthique », alors qu’il s’agit de la transgression d’une norme légale pénalement sanctionnée et faisant l’objet de poursuites aux Etats-Unis. Cependant, le patron du groupe, Martin Winterkorn, s’est empressé de présenter ses excuses et a hésité à démissionner, avant de s’y résoudre. Quant au ministre allemand de l’Economie, Sigmar Gabriel, il estime l’affaire « grave », sans plus.

      La rhétorique du « c’est pas grave »

      Nous voilà rassurés : ce n’est qu’une petite décision inadéquate, une erreur ponctuelle, certainement pas une fraude intentionnelle et dommageable. Ces responsables reprennent là la rhétorique dédramatisante qui est toujours utilisée dès que des acteurs économiques puissants sont mis en cause. Non seulement les élites dirigeantes ne s’estiment jamais coupables d’actes transgressifs, même des plus caractérisés, mais surtout, l’emprise qu’elles exercent sur la société est telle qu’elles parviennent le plus souvent à imposer leur autojustification à une grande partie de la population et des autorités de contrôle.

      Une rhétorique dédramatisante est toujours utilisée dès que des acteurs économiques puissants sont mis en cause

      Il ne faudra pas longtemps pour que l’on entende à la buvette des salons de l’auto : Volkswagen une organisation délinquante ? Vous plaisantez ! Tout au plus, la victime d’informaticiens maladroits, d’ingénieurs myopes et de chefs de service chasseurs de prime. Croyez-moi, c’est la faute aux ordinateurs. Et plus encore, aux manœuvres protectionnistes des Etats-Unis qui préservent la place de General Motors sur leur marché. Parler de « décisions intentionnellement frauduleuses » est une pure provocation.

      3 arguments de déculpabilisation

      Les premiers commentaires techniques contribuent déjà à cette déculpabilisation. Trois arguments dominent.

      C’est, tout d’abord, l’impact financier de l’affaire avec la chute spectaculaire du cours de Bourse qui est mis en avant.
      Ensuite, on insiste sur l’atteinte à l’image, à la réputation de qualité de ce leader mondial, aux conséquences sur la crédibilité du secteur automobile dans son entier et sur l’emploi.
      Enfin, on s’inquiète de l’instrumentalisation possible de l’informatique qui est au centre de toutes les innovations.

      Ces raisonnements font l’économie de la réflexion sur les facteurs qui ont rendu possible une telle situation. C’est de là qu’il faut partir. Le cas « Volkswagen » est en effet l’occasion de réviser quelques mythes sur les principes pratiques qui gouvernent les entreprises et leur rapport au droit et à l’honnêteté.

      Le mythe de l’organisation rationnelle

      L’entreprise est le modèle de l’organisation rationnelle. Les rationalités techniques, commerciales et financières s’y conjugueraient pour assurer la meilleure production et maximiser son développement.

      Tous les débordements, les irrégularités, sont minimisés

      Les écoles d’ingénieurs et commerciales transmettent efficacement ce mythe aux futurs cadres et dirigeants. La force de cette croyance est telle que tous les débordements, les irrégularités, les incidents sont minimisés et évacués comme des données sans importance. Toutes les contraintes externes ne sont qu’obstacles à contourner.

      Le mythe de l’entreprise morale

      L’entreprise est un être moral. Les dirigeants ne peuvent agir que pour le bien de l’organisation. C’est la base du contrat de confiance passé avec les actionnaires, le personnel et les clients. Seul « le crime organisé » crée des organisations cyniques et violentes.

      Ce mythe a été mis en cause dès 1940 par le sociologue Edwin Sutherland1. Sur la base d’une série d’affaires concernant les principales entreprises étasuniennes il montre que certaines d’entre elles ont une carrière marquée par des rapports très laxistes avec la loi et que certaines sont des récidivistes de la transgression. La saga des entreprises pétrolières, et la constante des pratiques anti-concurrentielles dans de nombreux secteurs actualisent en permanence la démonstration de Sutherland.

      Le mythe de la responsabilisation individuelle

      Le troisième mythe concerne la force du management qui a dynamisé les entreprises en rompant avec les vielles hiérarchies. L’autonomie, la responsabilisation, l’intéressement aux résultats et le reporting permanent sont censés faciliter l’innovation et minimiser les coûts de fonctionnement. Jusqu’au moment où l’on découvre, comme chez Volkswagen, que ces pratiques sont à double face, que chaque entité peut imposer ses propres raisons d’agir, que le contrôle y est un leurre et que l’intérêt collectif de l’organisation a été perdu en route.

      Chaque entité peut imposer ses propres raisons d’agir, le contrôle y est un leurre

      Qui peut croire que le responsable du secteur R&D (futur dirigeant) ignorait l’introduction d’un dispositif de fraude dans le calculateur moteur ? Des dizaines d’ingénieurs ont sans doute participé à sa mise au point et à sa fabrication. Apparemment personne n’y a vu de problème. Et c’est finalement une ONG qui l’a mis au jour.

      Il n’y a ici, ni complot, ni fatalité mais l’exemple flagrant d’une organisation aveugle et cynique.

      Pierre Lascoumes est directeur de recherche honoraire CNRS au Centre d’études européennes de SciencesPo, et co-auteur avec Carla Nagel de Sociologie des élites délinquantes, Armand Colin, 2014.

      1. Edwin Sutherland, White collar crime, the uncut version, New Haven, Yale University Press, 1983.

    • La France doit-elle devenir une nation d’entrepreneurs ?

      La création d’entreprise est un parcours à risque : cinq ans après leur création, une entreprise nouvelle sur deux a disparu. Ses chances de survie sont étroitement liées à l’importance du capital dont elle dispose, ainsi qu’au niveau de diplôme et à l’expérience de son créateur. En particulier, même si les levées de fonds record réalisées récemment par les deux étoiles montantes BlaBlaCar et Sigfox augurent peut-être d’un changement d’époque, l’accès au financement reste une question cruciale pour nombre de PME françaises, dont la croissance se trouve ainsi bridée.

      Dans ces conditions, exhorter les Français à se faire entrepreneurs, c’est bien souvent les envoyer au casse-pipe ou les vouer à la précarité, comme en témoignent les maigres revenus encaissés par les autoentrepreneurs. Ces exhortations n’étant jamais aussi vibrantes que lors des pics de chômage, toute arrière-pensée cynique de la part des responsables politiques est-elle à écarter ? Plus de créateurs d’entreprises, c’est en effet autant de chômeurs en moins inscrits à Pole emploi. Pour quelques années en tout cas.

    • Pollution de l’air : les pauvres en première ligne

      Malgré tout, les classes aisées ont moins de risque de mourir prématurément, même si leur quartier est pollué. En effet, les plus riches vivent en général en meilleure santé, ont des logements mieux isolés et travaillent dans des espaces peu pollués. Ils ont aussi la possibilité d’échapper temporairement à la pollution, puisqu’ils peuvent se permettre de partir régulièrement en week-end ou en vacances.

      Les riches ont moins de risque de mourir prématurément de la pollution de l’air, même si leur quartier est pollué

      A l’inverse, les plus pauvres, même s’ils vivent dans des quartiers peu pollués, vivent généralement dans des « micro-environnements » plus pollués, et ont une santé globalement moins bonne.

    • Le coût de l’enfant

      les moins de 20 ans représentent un « fardeau » légèrement plus important que celui des plus de 60 ans (22,5 % du PIB pour les premiers, 20,8 % pour les seconds), qui est pourtant source de toutes les angoisses.

      Cela s’explique, selon le chercheur, par la différence de structures de ces dépenses : celles des seniors (les retraites en premier lieu) sont nettement plus socialisées. A l’inverse, près de 40 % du coût de l’enfant est représenté par les tâches domestiques et parentales, autrement dit un travail non-rémunéré et, de ce fait, largement invisibilisé – et d’autant qu’il est aux trois-quarts assuré par les #femmes qui, sans surprise, sont les grandes perdantes de l’histoire.

  • Seeing Like a State - Scott, James C. - Yale University Press

    http://yalepress.yale.edu/book.asp?isbn=9780300078152

    Ce livre prometteur mais sans doute difficile signalé par Cristina (Genève) via Virginie (Amsterdam)

    Compulsory ujamaa villages in Tanzania, collectivization in Russia, Le Corbusier’s urban planning theory realized in Brasilia, the Great Leap Forward in China, agricultural “modernization” in the Tropics—the twentieth century has been racked by grand utopian schemes that have inadvertently brought death and disruption to millions. Why do well-intentioned plans for improving the human condition go tragically awry?

    In this wide-ranging and original book, James C. Scott analyzes failed cases of large-scale authoritarian plans in a variety of fields. Centrally managed social plans misfire, Scott argues, when they impose schematic visions that do violence to complex interdependencies that are not—and cannot—be fully understood. Further, the success of designs for social organization depends upon the recognition that local, practical knowledge is as important as formal, epistemic knowledge. The author builds a persuasive case against “development theory” and imperialistic state planning that disregards the values, desires, and objections of its subjects. He identifies and discusses four conditions common to all planning disasters: administrative ordering of nature and society by the state; a “high-modernist ideology” that places confidence in the ability of science to improve every aspect of human life; a willingness to use authoritarian state power to effect large- scale interventions; and a prostrate civil society that cannot effectively resist such plans.

    James C. Scott is the Eugene Meyer Professor of Political Science and Anthropology at Yale University and current president of the Association of Asian Studies. He is the author of Weapons of the Weak: Everyday Forms of Peasant Resistance, Domination and the Arts of Resistance: Hidden Transcripts, and The Moral Economy of the Peasant: Rebellion and Subsistence in Southeast Asia, all published by Yale University Press.

  • A New York, la dictature de la beauté - M le magazine du Monde
    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2014/11/07/a-new-york-la-dictature-de-la-beautea_4519267_4497186.html

    Dans ce contexte, il n’existe aucune excuse pour se laisser aller. Et quand les premières rides apparaissent, l’arsenal de solutions, qui existent aussi en France, semblent plus faciles d’accès à New York. « Les standards de ce qui semble toléré socialement évoluent avec la disponibilité des solutions, explique Valerie Steele, historienne de la mode et auteur de The Corset (Yale University Press). Jusqu’à l’invention du lave-linge, un certain degré de saleté était toléré sur les vêtements. Mais à partir du moment où l’acquisition de ces machines s’est démocratisée, on a trouvé épouvantable qu’une personne puisse venir avec une tenue pleine de taches au travail. Avec le vieillissement à New York, c’est la même chose. Il y a tellement d’options dont on entend parler à la télévision et dans la presse. »

    Les rides, c’est SALE.

    Voir aussi, sur son blog, les complexes que la réalisation de cet article a donnés à son auteure
    http://www.ma-recreation.com/6-mood/article/today-is-my-day

    #chirurgie_esthétique #femmes(_riches)

  • What Is the Brain Basis of Intelligence? by Charles F. Stevens | PLoS Biology
    http://www.plosbiology.org/article/info:doi/10.1371/journal.pbio.1001078
    à propos de Duncan J (2010) How Intelligence Happens. New Haven, CT: Yale University Press.

    One of the things that makes it hard for artificial intelligence to mimic human intelligence is that we can be, but often are not, rational beings. Capturing our special forms of irrationality poses a special problem for computer programmers. In the final chapter, Duncan describes some ongoing and incomplete research to give an impression of the direction intelligence studies is heading. For example, he outlines some experiments that permit us to “read a person’s mind” by examining the pattern of brain activity revealed by fMRI.

    #science #cerveau