Trump limoge Carla Hayden, directrice de la Bibliothèque du Congrès
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Aux États-Unis, Donald Trump poursuit son entreprise de purge au sein de l’administration et des institutions publiques. Sa dernière victime en date n’est autre que Carla Hayden, nommée directrice de la Bibliothèque du Congrès par Barack Obama, en 2016. Première femme, mais aussi première personnalité afro-américaine à assumer cette fonction, Hayden a récemment été visée pour ses positions libérales en matière d’accès aux ouvrages, à l’encontre du mouvement de censure des livres encouragé par Trump.
Publié le :
09/05/2025 à 12:19
Antoine Oury
Ce jeudi 8 mai, la directrice de la Bibliothèque du Congrès a reçu un simple message électronique lui indiquant que « ses responsabilités [...] prenaient fin immédiatement », rapporte Politico, qui a consulté l’email en question. La Maison-Blanche a confirmé la décision et le départ de Hayden, mais sans apporter de commentaires supplémentaires.
Nommée en 2016 par Barack Obama, Carla Hayden, première personnalité afro-américaine à diriger la prestigieuse institution, devait effectuer un mandat de dix ans, qui devait donc se conclure dans quelques mois seulement — il était toutefois renouvelable.
Au moment de sa nomination, Hayden, forte de son expérience à Baltimore, avait notamment pour mission de moderniser la « Library of Congress », la bibliothèque nationale des États-Unis, dont les principales fonctions restent la promotion de la littérature et la lutte contre l’analphabétisme. Carla Hayden avait ainsi eu à cœur de rendre l’institution plus accessible et plus présente, par des actions délocalisées, auprès des populations.
La Bibliothèque du Congrès joue aussi un rôle culturel important en faisant régulièrement entrer des œuvres audiovisuelles et musicales dans ses répertoires dédiés. Elle reconnait ainsi leur influence durable sur la culture américaine, apportant une légitimité institutionnelle importante à certains genres négligés.
« Il est temps de lui montrer la sortie »
Quelques jours seulement avant le limogeage de Carla Hayden, le Daily Mail avait relayé le réquisitoire du président de l’American Accountability Foundation, Tom Jones, contre la directrice de la Bibliothèque du Congrès. « Le président et son équipe ont réalisé un incroyable travail, nécessaire depuis longtemps, de purge du gouvernement fédéral des libéraux de l’État profond », soulignait celui-ci. « À présent, il est temps de montrer la sortie à Carla Hayden et Shira Perlmutter [directrice du Bureau du Copyright, NdR] et de faire passer l’Amérique d’abord en matière de régulation de la propriété intellectuelle. »
L’American Accountability Foundation se présente comme une sorte de groupe de réflexion conservateur dont le principal objet, à sa création en 2020, était la critique des personnalités nommées par Joe Biden dans l’administration américaine. La référence à l’« État profond », dans la bouche de son président, incarne cette théorie complotiste selon laquelle l’administration serait manipulée par des forces hostiles au peuple américain.