• Pourquoi nous n’irons pas à la table ronde de l’Assemblée nationale sur les compteurs Linky à laquelle nous ne sommes pas conviés
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1007

    Depuis deux ans, une révolte inédite enfle en France. Partout éclate le refus des compteurs communicants, à la surprise des technocrates qui avaient tout planifié. Des centaines de collectifs, des dizaines de milliers de tracts et de signatures sur des pétitions, des manifestations, interventions en conseil municipal, actions en justice, réunions publiques, ateliers de bricolage pour empêcher la pose des mouchards connectés (Linky, Gazpar, eau). Au début, ils ont envoyé les directeurs régionaux d’Enedis (nous, c’était M. Masset – il n’est plus là, nous si) ou, dans les cas graves, la directrice nationale de la communication, Gladys Larose. Peine perdue. Ils ont tenté la persuasion – « la pédagogie » - puis la ruse et l’intimidation, les menaces, le harcèlement, la violence. Peine perdue. Le 22 (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/re_ponse_a_une_non_invitation.pdf

    • Madame Bouchardon,

      Merci, mais non merci. Nous ne participerons pas à la table ronde à laquelle vous ne nous avez pas conviés. Si des parlementaires s’interrogent soudain sur les raisons de notre refus, qu’ils lisent les dizaines de textes, enquêtes, tracts et communiqués rédigés depuis deux ans par les habitants de leurs « territoires », comme ils disent, et qu’ils étaient censés écouter et représenter.

      Ce n’est pas faute d’avoir rabâché que nous voulions rester maîtres de nos vies, que nous n’accepterions pas le transfert de notre libre arbitre à des machines. Vos prétendues garanties d’innocuité des dispositifs techniques et de confidentialité des données pillées ne rendront jamais les compteurs communicants compatibles avec une vie libre et humaine. Ni « smart city » ni « dématérialisation », nous voulons un monde avec contact. Si les parlementaires avaient voulu comprendre notre refus, ils auraient pu nous parler en face, dans chaque circonscription, où nous manifestons depuis deux ans. Vos tables rondes tardives et parcellaires sont vaines et indécentes.

      Naturellement, ce ne sont pas nos raisons qui intéressent l’Assemblée nationale, comme vous l’écrivez vous-même. L’Etat s’inquiète de la « persistance d’un fort mouvement d’opposition » et espère qu’un sociologue, à l’écoute d’un « représentant » des opposants, saura saura cartographier notre opposition afin d’élaborer les éléments de langage pour contrer nos arguments. Nous ne sommes pas si stupides que nous l’instruisions nous-mêmes des ressorts de notre mouvement, de sa dynamique et de son ampleur.
      Les sociologues de l’acceptabilité, nous les connaissons autant qu’ils nous connaissent. Nous savons leur axiome : « Faire participer pour faire accepter ». Le coup du « débat » une fois les décisions imposées, Madame Bouchardon, on nous l’a déjà fait. Nous nous souvenons du nucléaire, des OGM, des nanotechnologies. Jamais les élus et décideurs ne cherchent à nous rencontrer avant de bouleverser notre monde et nos conditions de vie.

      Gardez vos sociologues, vos « procédures de dialogue avec le peuple » et votre mépris. Nous nous exprimons quant à nous sans pare-feux et nos voisins nous comprennent assez bien.

      Nous ne voulons pas plus de vos experts et de leur expertise. Décider quelle vie nous voulons n’est pas un problème technique, mais politique. Nous n’avons que faire de vos mesures d’exposition aux champs électromagnétiques, de vos dispositifs d’anonymisation des données, de vos études, de vos normes et de vos seuils. Nous ne voulons ni d’un compteur connecté sain, ni d’un compteur connecté discret. Nous ne voulons pas plus de compteur connecté que de quincaillerie connectée dans nos maisons, de ville « intelligente » ou d’une existence pilotée par le « big data ».
      Nous sommes les experts de nos propres vies. Nous contestons à l’Etat le droit de nous imposer un objet connecté chez nous, de nous forcer à vivre dans des « smart cities » déshumanisées et automatisées, de faire de nos données une marchandise - de rendre impossible notre vie humaine.

      Pour tous ces motifs, Madame Bouchardon, nous poursuivrons notre mouvement de refus avec la persévérance que les parlementaires lui reconnaissent. Nous élargirons et approfondirons notre réflexion et notre critique, avec les habitants de nos métropoles et de nos villages. Nous prenons bonne note de l’inquiétude des élus, et nous nous emploierons à la justifier toujours plus, à notre manière : libre et humaine.

      Pièces et main d’œuvre
      Grenoble, le 8 décembre 2017

      #Linky #compteurs_connectés #smart_city #ville_intelligente #smart_grid #énergie #gestion_dex_flux #politique #critique_techno

  • Des googols de #datas et nous, et nous, et nous !
    http://www.politis.fr/Des-googols-de-datas-et-nous-et,21679.html

    Vous n’avez pas pu y échapper, tous les médias le serinent, croissance et innovation, bref l’avenir, seraient dans la « data », dans les données en général et les #données_personnelles et privées en particulier. Enfin, pas pour celles et ceux qui les possèdent, c’est-à-dire nous, mais pour ceux qui se les accaparent à grands coups de #puces_mouchardes (carte Navigo ou cartes bancaires, par exemple), de #GPS (téléphones portables, tablettes, etc.), de #cartes_de_fidélité en tous genres, de formulaires obligatoires, de #CGU (les fameuses conditions générales d’utilisation permettant aux portails, sites et réseaux sociaux d’exploiter nos clics et données perso), d’#objets_intelligents et #compteurs_connectés et de puissants #sondeurs de web-trafic que sont les outils de #DPI (Deep Packet Inspection). Sans parler des #fichiers clients qui se vendent à la pelle, de l’#Open_data (données publiques) et de toutes les données, en ligne ou non, sur tout et n’importe quoi ou n’importe qui.

    Détournant à leur profit le vieux slogan libertaire de Mai 68 « Tout est à nous, rien n’est à eux » et forts de #consentements collectés plus ou moins subrepticement auprès des « clients », « utilisateurs » et autres « visiteurs », les# data-collecteurs s’en donnent à cœur joie. Ils forent, font du carottage profond pour extraire la précieuse matière première numérique, la stocke dans des bases, silos, entrepôts et plateformes de traitement, et apprennent à jongler avec des terra, peta ou zettaoctet (respectivement 10 puissance 12, 15 et 21) de datas. Le pire, c’est que la plupart d’entre eux ne savent pas vraiment ce qu’ils vont en faire. Mais l’objectif, pour l’heure, est que la réglementation européenne en préparation ne vienne pas tarir l’espoir que les algorithmes sauront extraire des pépites de ces flux a priori inépuisables. En gros, c’est place à l’#innovation, laissez-nous « faire parler » la data…

    au passage hommage @ #Raymond-Queneau http://www.youtube.com/watch?v=11UVgI1XXpY&feature=player_embedded

    #big_data