• 7 mars : amplifier la lutte pour faire reculer Macron et le Medef
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/7-mars-amplifier-la-lutte-pour-faire-reculer-macron-et-le-me

    3 semaines après la dernière manifestation contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, l’#intersyndicale appelle à faire du 7 mars « une journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les lieux d’études, les transports » et « à participer massivement aux manifestations »...

    C’est bien dans la rue, par les manifestations, et plus encore dans les entreprises, par la grève, que les travailleurs peuvent faire ravaler leur projet à Borne et Macron. Malgré un rejet massif parmi toutes les catégories de #travailleurs, rejet qui augmente chaque fois qu’un ministre ouvre la bouche, le #gouvernement_Borne peut trouver une majorité de parlementaires pour faire adopter sa loi. À défaut, il dispose de l’article 49-3. Même les minuscules #concessions sur les longues carrières, imposées par les députés, ont disparu du texte soumis aux sénateurs. Il n’y a rien à attendre du côté du Parlement.

    La force des travailleurs est qu’ils font fonctionner toute l’économie. S’ils se mettent massivement en #grève, ils arrêtent la machine à profits de la #bourgeoisie. Et c’est bien les capitalistes qu’il faut viser pour faire reculer #Macron, simple exécutant de leurs exigences. Roux de Bézieux, président du #Medef, l’a dit sans fard sur CNews : « Les politiques doivent prendre des décisions qui ne sont pas populaires. » Et de préciser : « Cette réforme est douloureuse mais indispensable. » Douloureuse, elle l’est pour les #salariés qui devront s’user deux ans de plus au travail ou finir leur vie active au chômage ou en invalidité ; indispensable, elle l’est pour augmenter la part de richesses qui revient aux capitalistes.

    Cette réforme n’a pas d’autres raisons d’être. Elle est d’autant plus insupportable qu’elle s’ajoute à la flambée de tous les prix. À l’angoisse de ne plus pouvoir payer les factures, se chauffer correctement, se déplacer quand on veut et même d’être obligé de se restreindre sur la nourriture, s’ajoute le cauchemar de se faire exploiter jusqu’à la tombe. Pendant ce temps, les grandes entreprises annoncent les unes après les autres des records historiques pour leurs profits. Les bénéfices en hausse pour les capitalistes, les sacrifices multiples pour les travailleurs sont les deux bouts du même bâton. Eh bien ce bâton, les travailleurs doivent le briser pour défendre leur droit à l’existence !

    Sur Cnews, #Roux_de_Bézieux s’est dit plus préoccupé des grèves pour des augmentations, en cours un peu partout dans le pays à l’occasion des négociations annuelles obligatoires sur les salaires dans les entreprises du privé, que des grèves pour les #retraites. Son inquiétude confirme qu’il faut présenter l’addition au grand patronat : cela inclut les retraites, les salaires, la précarité, l’emploi. Macron et les patrons ne céderont que si la grève part dans quelques secteurs et menace de s’étendre à toutes les entreprises.

    Contrairement à l’intersyndicale interprofessionnelle, plusieurs fédérations syndicales, à la SNCF, dans l’énergie, la chimie, les ports et docks, appellent d’ores et déjà à une grève reconductible à partir du 7 mars. Sans s’arrêter aux petits calculs des divers chefs syndicaux, tous les travailleurs conscients, dans tous les secteurs, doivent s’appuyer sur le succès prévisible de la journée du 7 mars pour convaincre leurs collègues de travail qu’il est nécessaire d’engager le combat. Il devra être placé sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes et devra s’élargir à l’ensemble de leurs revendications, à commencer par les #salaires. Il sera difficile car les capitalistes, qui s’affrontent dans une guerre économique acharnée, ne lâcheront rien facilement. Mais, s’ils la déploient sans réserve, la force collective des travailleurs est immense.

    #capitalisme #lutte_de_classe #mouvement_social #mobilisation_sociale #grève_illimitée #réforme_des_retraites #inflation #dividende #super-profits

  • Terres suisses d’outre-mer

    Les traders domiciliés en Suisse possèdent de gigantesques territoires agricoles à l’étranger qu’ils cultivent souvent sans égard pour les populations locales et la nature.

    Des superficies de plantations équivalentes à près de sept fois les terres arables de la Suisse. C’est ce que quatorze des principaux négociants en matières premières basés en Helvétie contrôlent dans des pays du Sud, comme le Brésil, le Cameroun et le Laos. C’est le résultat d’une nouvelle enquête de Public Eye, ONG qui surveille de près depuis 2011 le secteur des matières premières, dont la Suisse est devenue la première place mondiale depuis une quinzaine d’années1. Ainsi, des traders qui opèrent principalement depuis Genève ou Zoug tels que Cargill, Cofco ou LDC ont la haute main sur au moins 2,7 millions d’hectares dans 561 plantations de 24 pays. Canne à sucre, huile de palme, céréales, oléagineux et caoutchouc tiennent le haut du pavé.

    Cette mainmise s’accompagne souvent de violations des droits humains, d’atteintes à l’environnement et prive les populations locales de leurs moyens de subsistance. « La concurrence pour la terre entre les multinationales de l’agro-industrie et les communautés locales augmente alors que ces dernières ont un besoin vital de ces ressources », détaille Silvie Lang, responsable du dossier chez Public Eye. Un accaparement des terres (land grabbing) qui a explosé depuis la crise financière de 2008 et qui est aussi régulièrement dénoncé pour sa dimension néocoloniale (lire ci-après).

    En tant qu’hôte de ces géants de l’agronégoce, la Suisse aurait une responsabilité toute particulière pour réglementer leurs activités dans ce secteur à risque, mais elle n’en prendrait pas le chemin. Publiée il y a quinze jours, l’ordonnance du Conseil fédéral sur l’application du contre-projet à l’initiative pour des multinationales responsables n’imposerait presque aucune obligation à ces dernières (lire ci-dessous).
    Dépossédés sans compensation

    Pourtant, expulsions de populations, déforestations illégales, dégâts environnementaux seraient légion autour des plantations contrôlées par les traders helvétiques. En coopération avec ses partenaires de la société civile locale, Public Eye a documenté dix cas problématiques dans neuf pays. Ils sont présentés sur une carte interactive constellée de petits drapeaux suisses où sont recensés de nombreux autres « territoires suisses d’outre-mer ».

    En Ouganda, les 4000 personnes expulsées de force il y a vingt ans pour faire place nette à une plantation de café aux mains du groupe allemand Neumann Kaffee (NKG) attendent toujours une indemnisation digne de ce nom. « La filiale suisse de NKG, qui gère non seulement le négoce de café vert mais aussi les plantations – y compris en Ouganda –, a une part de responsabilité à assumer », estime Public Eye.

    De même, 52 familles d’agricultrices et d’agriculteurs auraient perdu leurs moyens de subsistance sur le plateau du Boloven au Laos au bénéfice du trader Olam, qui dispose d’un de ses principaux départements de négoce en Suisse. Histoire similaire en Tanzanie, où nombre d’habitants assurent, selon l’association allemande Misereor, avoir été dépossédés de 2000 hectares par Olam qui cultive des caféiers sur leurs terres. En 2015, mille personnes œuvraient dans ces plantations dans des conditions de travail déplorables, privées d’accès à l’eau, à une nourriture décente, et exposées à l’épandage de pesticides dangereux, selon l’ONG.
    Une autorité de surveillance ?

    Au Brésil aussi, en plus de l’accaparement des terres, les pesticides posent des problèmes insolubles dans les plantations de canne à sucre. Le négociant Biosev, propriété jusqu’à peu du groupe suisse Louis Dreyfus, n’a toujours pas réparé les destructions environnementales occasionnées sur et autour de vastes étendues de terres qu’il exploitait illégalement dans la région de Lagoa da Prata.

    Au Cambodge, enfin, l’expulsion des autochtones qui a eu lieu en 2008 sous la responsabilité de Socfin pour y exploiter le caoutchouc n’aurait pas encore abouti à une réparation. Un processus de médiation entre la firme et les communautés, initié en 2017 et cofinancé par la Suisse, devait finalement permettre de trouver une solution à l’amiable. Mais « les personnes concernées sont insatisfaites de la procédure totalement opaque et globalement inutile », indique Public Eye, relayant les rapports de plusieurs autres ONG. Pain pour le prochain et Alliance Sud avaient pour leur part dénoncé en octobre les pratiques d’évasion fiscale agressive de Socfin au Cambodge à destination de Fribourg, qui privent ce pays de précieuses ressources3.

    Ce nouveau dossier donne toujours plus d’arguments à Public Eye pour réclamer une action déterminée des autorités fédérales. Les mannes financières apportées par les traders en Suisse entraîneraient une responsabilité correspondante : « Le Conseil fédéral reconnaît certes officiellement que le secteur des matières premières est confronté à des défis à prendre au sérieux, notamment en matière de droits humains, mais il continue de miser principalement sur la bonne volonté des entreprises à assumer leurs responsabilités. » Regrettant l’échec de l’initiative pour des multinationales responsables, l’ONG recommande à nouveau la création d’une autorité de surveillance du secteur des matières premières (Rohma), proposée en 2014 déjà. Celle-ci s’inspirerait de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), créée en 2009 sous la pression internationale.

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    Un accaparement ralenti mais prometteur

    Le phénomène de l’accaparement des terres a fait grand bruit au début des années 2010. Après la crise financière de 2008, on avait assisté à une ruée sur ce nouvel investissement estimé plus sûr et prometteur pour les détenteurs et détentrices de grands capitaux. Le tumulte s’est ensuite calmé avec le tassement progressif du nombre de terres achetées depuis. Entre 2013 et 2020, indique le dernier rapport de l’initiative de monitoring Land Matrix, qui dispose d’une base de données étendue sur l’accaparement dans les pays à revenus bas et moyens, seuls 3 millions d’hectares supplémentaires ont été enregistrés, sur un total de 30 millions. Le grand bon avait été réalisé entre 2006 (6 millions d’hectares environ) à 2013 (27 millions).

    Différentes raisons expliquent ce ralentissement, selon Land Matrix. D’abord, l’envolée attendue des prix dans la décennie 2010 des produits alimentaires, des agrocarburants et du pétrole n’aurait pas atteint les niveaux espérés. D’autre part, alertés par la société civile, certains Etats ont pris de mesures : « Citons, notamment, les moratoires sur les terres dans d’importants pays cibles, la diminution du soutien aux biocarburants de première génération et les restrictions sur la vente de terres aux investisseurs étrangers, dans certains cas », explique l’initiative.

    Les prix repartent à la hausse

    Mais la vapeur pourrait s’inverser sitôt la crise du Covid-19 passée, craint Land Matrix, d’autant que les prix reprennent l’ascenseur. « Certains pays, dont l’Indonésie et l’Inde, ont déjà libéralisé leurs marchés fonciers afin d’attirer les investissements étrangers. » Le Brésil représente également une plateforme florissant en matière agro-industrielle et connaît des évolutions favorables à un possible boom de l’accaparement des terres, indique un rapport en voie de publication de l’Université fédérale rurale de Rio de Janeiro (nous y reviendrons dans une prochaine édition.)

    Cette situation inquiète la société civile, qui souligne les conséquences souvent désastreuses du phénomène pour les populations paysannes, les autochtones, l’environnement et le climat. Certaines ONG, cependant, se focalisent parfois uniquement sur les violations des droits humains qui accompagnent le processus, sans remettre en cause sur le fond les dynamiques néocoloniales de l’accaparement et l’expansion du capitalisme foncier basé sur l’expropriation des communautés locales, regrettent certains observateurs : « Nous observons aujourd’hui un véritable processus d’enclosure (clôture des parcelles provenant de la division des terrains) à l’échelle mondiale », observe Michel Merlet, ex-directeur de l’Association pour l’amélioration de la gouvernance de la terre, de l’eau et des ressources naturelles (AGTER) en France. « Tout comme en Angleterre avant et pendant la révolution industrielle, ce phénomène se traduit par la dépossession des populations rurales, le développement d’un prolétariat rural, de nouvelles modalités de gestion des pauvres, une foi aveugle dans le progrès. » Une logique qui s’oppose de front à la terre en tant que bien commun.

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    La Suisse, carrefour du land grabbing ?

    Difficile de connaître l’importance relative de la Suisse dans l’accaparement de terres dans le monde. Pour l’heure, aucune étude exhaustive n’existe. Observons pour commencer que le chiffre de 2,7 millions d’hectares contrôlés par des traders suisses est très élevé comparé au total de 30 millions d’hectares de territoires agricoles recensés par Land Matrix dans le monde (qui n’incluent pas les traders basés en Suisse recensés par Public Eye). Un indicateur à considérer avec prudence toutefois, car cette base de données est probablement loin d’être exhaustive, selon plusieurs sources.

    D’autres acteurs helvétiques possèdent-ils ou louent-ils sur une longue durée des terres ? Firmes, fonds de pension, banques, assureurs disposent-ils de ce type d’actifs ? Land Matrix a recensé 6,3 millions d’hectares contrôlés via des investissements de firmes helvétiques, incluant des territoires forestiers cette fois, en plus des terres agricoles. A noter toutefois que 5,9 millions de ces 6,3 millions d’hectares se trouvent en Russie et concernent des concessions forestières, via la société Ilim, domiciliée en Suisse (les fonds pourraient provenir de Russie, ou d’ailleurs).

    Autres pays concernés : la Tanzanie, le Cameroun, la Sierra Leone, le Paraguay, l’Argentine, le Brésil, etc. En tout sont impliquées une quarantaine d’entreprises suisses, dont Nestlé, Louis Dreyfus, Chocolats Camille Bloch, Novartis et Addax Bioenergy SA.

    Aucune information, en revanche, sur les acteurs purement financiers : « Nos données n’incluent pas de banques ou de fonds de pension suisses. Nous ne savons pas s’ils sont impliqués dans ce type d’affaires. Leur investissement n’est pas transparent. Beaucoup passent par des paradis fiscaux ou des hubs financiers, comme Chypre, Singapour, Hong-Kong et les île Vierges », détaille Markus Giger, coresponsable de Land Matrix et chercheur au Centre pour le développement et l’environnement de l’université de Berne.

    L’opacité règne donc. On sait par ailleurs que le secteur financier helvétique cible par exemple des investissements dans l’agriculture, surtout là où il y a de fortes opportunités de profits, et les proposent ensuite sous forme de fonds. Les entreprises financées de cette manière peuvent elles-mêmes être impliquées dans l’accaparement de terres.

    En tant qu’une des principales places financières du monde, la Suisse joue indéniablement un rôle dans les transactions opérées sur nombre de ces terres. Après avoir enquêté sur l’accaparement et la financiarisation des terres au Brésil, le chercheur Junior Aleixo a pu le constater : « De nombreux acteurs impliqués dans l’achat ou la location de terres passent par des intermédiaires suisses ou possèdent des comptes dans des banques helvétiques parce que la Suisse dispose de législations peu regardantes et permet l’évasion fiscale », a confié au Courrier l’universitaire, membre du Groupe d’étude sur les changements sociaux, l’agronégoce et les politiques publiques (GEMAP) de l’Université fédérale rurale de Rio de Janeiro. Le gouvernement suisse lui-même voit d’un bon œil ces investissements sur le principe : « Le Conseil fédéral est d’avis que des investissements privés effectués avec circonspection dans l’agriculture ont des répercussions positives, à condition que les standards sociaux et écologiques soient respectés », avait-il répondu en 2011 à une interpellation de la conseillère nationale verte Maya Graf. Le gouvernement prône des normes et des codes de nature volontaire pour réglementer ce négoce et éviter la spoliation des communautés locales.

    https://lecourrier.ch/2021/12/16/terres-suisses-doutre-mer
    #traders #matières_premières #terres #accaparement_des_terres #Suisse #plantations #Cargill #Cofco #LDC #Canne_à_sucre #huile_de_palme #céréales #oléagineux #caoutchouc #multinationales #industries_agro-alimentaires #colonialisme #néo-colonialisme #agronégoce #dépossession #Neumann_Kaffee (#NKG) #Laos #Boloven #Olam #Tanzanie #Brésil #Biosev #Louis_Dreyfus #Lagoa_da_Prata #Cambodge #Socfin #biocarburants #enclosure #prolétariat_rural #opacité

    • Agricultural Commodity Traders in Switzerland. Benefitting from Misery?

      Switzerland is not only home to the world’s largest oil and mineral traders; it is also a significant trading hub for agricultural commodities such as coffee, cocoa, sugar, or grains. The majority of the globally significant agricultural traders are either based here or operate important trading branches in the country.

      The sector is highly concentrated with ever fewer powerful companies who also control the production and processing stages of the industry. In low-income countries, where many of the commodities traded by Swiss-based companies are produced, human rights violations are omnipresent, ranging from the lack of living wages and incomes, to forced and child labour as well as occupational health and safety hazards. Moreover, the risk of tax dodging and corruption has been shown to be particularly high within agricultural production and trade.

      Public Eye’s 2019 report Agricultural Commodity Traders in Switzerland – Benefitting from Misery? sheds light on the opaque sector of agricultural commodity trade and the human rights violations related to activities in this business and also highlights Switzerland’s refusal to regulate the sector in ways that could address these issues, and it outlines ways to tackle the challenges at hand.

      https://www.publiceye.ch/en/publications/detail/agricultural-commodity-traders-in-switzerland

      #rapport #Public_Eye

    • La culture de l’iniquité fiscale

      Le groupe agroalimentaire #Socfin transfère des bénéfices issus de la production de matières premières vers Fribourg, un canton suisse à faible fiscalité. Au détriment de la population vivant dans les zones concernées en Afrique et en Asie.

      La culture de l’#iniquité_fiscale

      Le groupe agroalimentaire luxembourgeois Socfin transfère des bénéfices issus de la production de matières premières vers #Fribourg, un canton suisse à faible fiscalité. Cette pratique d’#optimisation_fiscale agressive équivaut à l’expatriation de bénéfices au détriment de la population vivant dans les zones concernées en Afrique et en Asie. Pour la première fois, un rapport rédigé par Pain pour le prochain, Alliance Sud et le Réseau allemand pour la #justice_fiscale met en lumière les rouages de ce mécanisme. La Suisse porte elle aussi une part de #responsabilité dans ce phénomène, car la politique helvétique de #sous-enchère en matière d’imposition des entreprises représente l’un des piliers de ce système inique.

      La société Socfin, dont le siège se trouve au #Luxembourg, s’est vu octroyer dans dix pays d’Afrique et d’Asie des #concessions d’une superficie supérieure à 380 000 hectares, soit presque l’équivalent de la surface agricole de la Suisse. Dans ses 15 plantations, le groupe produit du caoutchouc et de l’huile de palme qu’il écoule ensuite sur le marché mondial. Si l’entreprise est dotée d’une structure complexe, il apparaît toutefois clairement qu’elle commercialise une grande partie de son caoutchouc par l’intermédiaire d’une filiale établie à Fribourg, à savoir #Sogescol_FR. Et c’est une autre filiale elle aussi basée à Fribourg, #Socfinco_FR, qui se charge d’administrer les plantations et de fournir des prestations aux autres sociétés du groupe.

      En 2020, Socfin a enregistré un bénéfice consolidé de 29,3 millions d’euros. Le rapport, qui procède à une analyse du bénéfice par employé·e dans les différents pays où opère Socfin, met en évidence la distribution particulièrement inégale de ces revenus. Ainsi, alors que le bénéfice par employé·e avoisinait 1600 euros dans les pays africains accueillant les activités de Socfin, il en va tout autrement au sein des filiales helvétiques du groupe, où ce chiffre a atteint 116 000 euros l’année dernière, soit un montant près de 70 fois supérieur. En Suisse, le bénéfice par employé·e a même en moyenne dépassé les 200 000 euros entre 2014 et 2020.

      À faible #fiscalité, bénéfices élevés
      Comment expliquer ces écarts dans la distribution des bénéfices à l’intérieur d’un même groupe ? Selon le rapport publié par Pain pour le prochain, Alliance Sud et le Réseau allemand pour la justice fiscale, la réponse est à trouver dans la fiscalité des pays accueillant les activités de Socfin. En effet, c’est là où les impôts sont le plus bas que le bénéfice par employé·e de l’entreprise est le plus élevé. Dans les pays africains où Socfin est active, le taux d’impôt varie ainsi de 25 à 33 %, contre moins de 14 % en Suisse. Il s’agit là d’un schéma classique de transfert de bénéfices entre filiales à des fins d’optimisation fiscale agressive.

      Cette pratique très répandue parmi les sociétés multinationales n’est pas forcément illégale, mais elle n’en demeure pas moins en tout état de cause inique, car elle prive les pays producteurs de l’hémisphère sud des recettes fiscales indispensables à leur développement et creuse de ce fait les inégalités mondiales. Chaque année, environ 80 milliards d’euros de bénéfices réalisés dans des pays en développement sont ainsi expatriés vers des territoires peu taxés comme la Suisse, ce qui représente bien plus que la moitié des enveloppes publiques annuelles allouées à la coopération au développement à l’échelle mondiale.

      Le transfert de bénéfices au sein de #multinationales est généralement difficile à appréhender pour l’opinion publique (en raison de l’opacité qui l’entoure) et pour les administrations fiscales (faute de volonté en ce sens ou de moyens suffisants). Dans le cas de Socfin, en revanche, les rapports financiers ventilés par zone publiés par la société livrent des informations sur la structure et l’objet des transactions entre filiales. Qu’elles portent sur le négoce, des prestations de conseil, des licences ou des services d’autre nature, les opérations intragroupe délocalisent en Suisse une grande partie des revenus générés en Afrique et en Asie. Et seul un examen approfondi réalisé par des administrations fiscales permettrait de vérifier si ces prix de transfert sont, ainsi que l’affirme Socfin, conformes aux règles édictées par l’OCDE en la matière.

      La Suisse doit faire œuvre de plus de transparence
      La réalité des plantations dans l’hémisphère sud représente le revers de la médaille des juteux bénéfices enregistrés en Suisse. En effet, Socfin dispose dans ces pays de concessions extrêmement avantageuses, mais n’offre pas une compensation suffisante à la population touchée, ne rétribue le dur labeur des ouvriers·ères que par de modiques salaires et n’honore pas totalement ses promesses d’investissements sociaux. En dépit de ce contexte particulièrement favorable, certaines exploitations du groupe, comme la plantation d’#hévéas de #LAC au #Liberia, n’en affichent pas moins des pertes persistantes – ce qui, selon le rapport, vient encore appuyer l’hypothèse de transfert de bénéfices de l’Afrique vers le paradis fiscal helvétique.

      Et cette pratique profite aujourd’hui considérablement à la Suisse, ces transactions générant près de 40 % des recettes de l’impôt sur les bénéfices des entreprises à l’échelon cantonal et fédéral. Afin de lutter contre les abus qui en découlent, il est impératif que notre pays améliore la transparence de sa politique fiscale et rende publics les #rulings, ces accords que les administrations fiscales concluent avec les sociétés. Il en va de même pour les rapports que les multinationales sont tenues de déposer en Suisse dans le cadre de la déclaration pays par pays de l’OCDE et dont l’accès est actuellement réservé aux administrations fiscales. Avant toute chose, il est primordial que la Suisse promeuve un régime international d’imposition des entreprises qui localise la taxation des bénéfices dans les pays où ils sont générés et non sur les territoires à faible fiscalité.

      Mobilisation à Fribourg
      Ce matin, Pain pour le prochain mène une action de mobilisation devant le siège de Sogescol et de Socfinco à Fribourg afin d’exhorter Socfin à cesser ses pratiques immorales de transfert de bénéfices et d’optimisation fiscale au sein de ses structures. Il importe en outre que le groupe réponde aux revendications des communautés locales, restitue les terres litigieuses et garantisse à tous les ouvriers·ères des plantations le versement de salaires décents.

      https://www.alliancesud.ch/fr/politique/politique-fiscale-et-financiere/politique-fiscale/la-culture-de-liniquite-fiscale

      Pour télécharger le rapport (synthèse en français) :
      https://www.alliancesud.ch/fr/file/88274/download?token=32SEeILA

  • #Concessions_autoroutières : des profits futurs à partager équitablement avec l’État et les usagers - rapport - Sénat
    http://www.senat.fr/notice-rapport/2019/r19-709-1-notice.html

    Quinze ans après leur #privatisation, la commission d’enquête s’est penchée sur la situation des #sociétés_autoroutières « historiques » dont la rentabilité est perçue comme excessive.

    Elle évalue à 6,5 milliards d’euros la perte de recettes pour l’État résultant du processus de cession (2002 2006) et constate que les contrats n’ayant pas fait l’objet d’une révision préalable l’État est en position de faiblesse vis à vis des sociétés autoroutières.

    L’étude indépendante demandée par le rapporteur estime que les groupes Vinci et Eiffage atteindraient la rentabilité attendue lors de la privatisation dix ans avant la fin de leurs concessions. La commission préconise en conséquence l’organisation d’un sommet des autoroutes pour définir l’équilibre économique des concessions, ce qui permettra d’affecter une partie de la rentabilité à de nouveaux investissements, à des modulations des péages en faveur des trajets du quotidien, du covoiturage, et des véhicules propres, ainsi qu’aux autres modes de transports.

    Elle estime par ailleurs que la durée des concessions ne doit plus être prolongée et demande à l’État de veiller au maintien d’un niveau d’investissements assurant la remise en bon état des infrastructures à la fin des concessions.

    Enfin, elle invite à réfléchir dès maintenant à la gestion future des autoroutes à la fin des concessions actuelles (entre 2031 et 2036) et recommande, si le modèle concessif était retenu, que la durée des concessions n’excède pas quinze ans et que le contrat de concession encadre la rentabilité et en organise le suivi.

    Le rapport :http://www.senat.fr/rap/r19-709-1/r19-709-1.html ;
    sa note de synthèse : http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/redaction_multimedia/2020/2020_Infographies/20200918_Synthese_4p_VF.pdf.

  • #Privatisation des #autoroutes : au #Sénat, l’ex-ministre Gilles de Robien raconte les coulisses du conflit avec Bercy | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/privatisation-des-autoroutes-au-senat-l-ex-ministre-gilles-de-robien-rac

    La commission d’enquête sénatoriale, sur les #concessions_autoroutières, a auditionné l’ancien ministre des Transports Gilles de Robien, en fonction avant l’opération de privatisation de 2005. Le centriste a raconté comment l’influence de #Bercy a pesé sur la cession, à laquelle il était opposé.

  • Benjamin Netanyahu: ’Palestinians must make concessions to Israel’s national interests’ | SyriaNetwork
    https://syrianetwork.wordpress.com/2013/07/22/netanyahu-palestinians-must-make-concessions-to-israels-nati

    ‘Our negotiating partners will have to make concessions that enable us to preserve out security and crucial national interests’.

    Palestinians must make concessions to Israel’s national interests for the future Middle East peace talks to bring fruit, says the Israeli prime minister. The negotiations promise to be hard, with a wave of criticism already coming from both sides.

    Benjamin Netanyahu said his two principal goals in the negotiations would be maintaining a Jewish majority in Israel and avoiding creation of an Iran-backed “terrorist state” on its borders.

    #israël

    palestine #frontières #annexions #concessions (sic)

  • #Penan Community Mapping: Putting the Penan on the map
    https://www.youtube.com/watch?v=KwGdEzh1e3w


    #cartographie #visualisation #peuples_autochtones

    #vidéo reçue via la mailing-list du Bruno Manser Fonds (26.12.2018):

    Chères amies, chers amis du Bruno Manser Fonds,

    Que diriez-vous d’une brève pause durant les fêtes ? Alors prenez-vous 12 minutes et apprenez comment les Penan sauvent la forêt pluviale avec des cartes topographiques.

    Avec la publication de 23 #cartes_topographiques de la forêt pluviale par le Bruno Manser Fonds, soudainement les Penan prennent vie sur la carte. Sur les documents du gouvernement, les rivières dans la zone penane n’ont pas de nom et les arbres utilisés par les Penan pour récolter le poison à flèches ou pour fabriquer des sarbacanes ne sont même pas signalés. Pour le gouvernement, les Penan ne disposent d’aucun droit sur leur forêt traditionnelle. C’est là qu’interviennent les cartes que nous avons publiées : elles démontrent les #droits_territoriaux des Penan et constituent un précieux instrument dans la lutte contre les sociétés forestières, qui défrichent illégalement la #forêt.

    Apprenez dans le bref #documentaire comment ces cartes servent la #forêt_pluviale et les autochtones ! Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir à visionner la vidéo !

    Notre travail de cartographie a éveillé un grand enthousiasme en #Malaisie. D’autres villages de Penan, de même que d’autres groupes ethniques, se sont adressés à nous en nous demandant également de soutenir la cartographie de leur forêt pluviale. Ils souhaitent, au moyen des cartes, faire cesser les défrichages et la mise en place de plantations de #palmiers_à_huile sur leurs terres.

    #déforestation #cartographie_participative #huile_de_palme #cartographie_communautaire #résistance #Bornéo #visibilité #Sarawak #Baram #biodiversité #répression #community_mapping #empowerment

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    Quelques citations tirées de la vidéo...

    Rainer Weisshaidinger, of the Bruno Manser Fonds:

    “When we came to the Penan area, the maps we had were from the British. They were quite good in telling us the topography, but there were no names. It was empty maps. The British cartographers did not have the chance to go to the communities, so very few rivers had names in these maps”

    #toponymie #géographie_du_vide #vide #cartographie_coloniale #colonialisme #post-colonialisme #exploitation

    “Joining the Federation of Malaysia on 16th of September 1963, Sarawak was granted self-government free from the British colonial administration. However, the government undertook no effort to map the interior areas. This lead to unfair and unsustainable #exploitation of the land and its people”
    #terre #terres

    Voici un exemple des cartes officielles:


    Comme on dit dans la vidéo: il n’y avait pas de mention des rivières ou des montagnes, ou des noms de villages...

    Simon Kaelin, of the Bruno Manser Founds:

    “The perspective from the government for this area... It was an empty area, for logging activity, for palm oil activity. Open for concessions and open for making big money”

    #extractivisme #concessions #déforestation

    Lukas Straumann, of the Bruno Manser Founds:

    “If you have a map with every river, having names (...) you see that it has been used for hundered years, it makes a really big difference”
    "The Penan started mapping their lands back in the 1990s, when they heard from indigenous people in #Canada that they have been very successful in claiming back their lands from the Canadian government, with maps

    Rainer Weisshaidinger, of the Bruno Manser Fonds:

    “To understand why these maps are important for the Penan community, it is because there is the Penan knowledge inside these maps”

    #savoir #connaissance

    Bateudah, community mapper:

    “Our work is to map the land. This is very important because it makes our community’s boundaries visibile”

    Rose Melai, community mapper:

    "All that is important in the forest is on the maps.

    The Penan worked about 15 years on their map...
    Au total, ils ont produit 23 cartes.
    Voici le coffret avec les cartes:

    Sophie Schwer, of the Bruno Manser Fonds:
    When they started, they relied in easy techniques, like skatch mapping and just the compass:

    But in the end they used the state-of-the art mapping #drones to present and show where their settlements are, so that they could no longer be neglected by the government.

    Le “mapping drone”:

    Peter Kallang, indigenous activist:

    “Community mapping can help to eliminate or reduce the #corruption, because you have everything there in black and white. It is so transparent. So when the government gives timber licences, when it overlaps with these, we can see from the map”

    #transparence

    Rainer Weisshaidinger, of the Bruno Manser Fonds:
    “The map of the government, they represent the government’s perspective, which means: nobody is in this area. The Penan map represents the Penan perspective on their own area. If you look at these maps, you will see that the Penan are living in this area. On each of these maps, it’s not only a topographic knowledge, there is a small history specific of this area. Below that, the drone images are very important, because it is very easy to mark one point. In order to give credibility to these maps, it was very important for the Penan to also be able to fly over their own villages to get the images of their villages.”


    L’histoire du village marquée sur la carte:

    L’image prise par les drones:

    Les cartes sont signées par les #empreintes_digitales des cartographes autochtones:

    Les empreintes digitales servent aussi à “valider” (c’est le mot utilisé dans le documentaire) les cartes.

    Un cartographe autochtone:

    “With these maps we document our history. Our myths and legends stay alive. The next generation will remember our way of life long after our elders have passed on”.

    #mythes #légendes #histoire #mémoire

    #ressources_pédagogiques (mais malheureusement la vidéo est disponible uniquement avec des sous-titres en anglais)
    #géographie_politique

    ping @reka @odilon

    Et je suis sure que ça intéresse aussi @_kg_

  • La #privatisation des barrages menace la gestion de l’#eau

    Sous l’impulsion de l’Union européenne, le gouvernement français prépare la mise en concurrence des #concessions des #barrages_hydroélectriques. Ce projet inquiète l’auteur de cette tribune, qui rappelle le rôle joué par les barrages dans la régulation des eaux, dans la transition énergétique et dans l’indépendance du pays.


    https://reporterre.net/La-privatisation-des-barrages-menace-la-gestion-de-l-eau
    #France #énergie #électricité

    ping @albertocampiphoto @daphne @marty

  • #Cambodge : Terrains défrichés, droits piétinés

    Le gouvernement cambodgien et des entreprises européenne et cambodgienne impliquées dans un conflit de droits de l’Homme

    Au Cambodge, les droits des populations autochtones ne pèsent pas lourd face aux sociétés agro-industrielles et au gouvernement cambodgien. C’est ce qu’établit un rapport de mission internationale d’enquête de la FIDH qui s’est penchée sur les impacts des plantations industrielles d’hévéa opérées par l’entreprise #Socfin-KCD à #Bousra dans la province de #Mondulkiri à l’est du pays. Socfin-KCD est une joint venture détenue à 20% par une entreprise de construction cambodgienne proche du pouvoir et à 80% par une société holding basée au Luxembourg (#Socfinasia), elle-même détenue par d’autres sociétés holdings administrées par le groupe #Bolloré et les familles belges de #Ribes et #Fabri.

    Socfin-KCD exploite deux concessions totalisant environ 7000 hectares qui affectent plus de 850 familles autochtones #Bunong pratiquant une #agriculture traditionnelle itinérante, qui ont du quitter leurs terres agricoles. Le rapport met en lumière le manque de transparence et les irrégularités qui ont entouré l’octroi des #concessions, l’absence d’une véritable consultation et de compensation adéquate des communautés autochtones expulsées par les concessions et la destruction de sites sacrés et ancestraux des Bunong.

    « Face à la pression et sans être consultées préalablement, la majorité des familles n’ont eu d’autre choix que d’accepter de vendre leur terre pour un prix dérisoire. Avec la perte de leurs terres et la destruction de sites ancestraux, les communautés se retrouvent aujourd’hui dans une situation de #vulnérabilité extrême », souligne Thun Saray, Président de l’ADHOC (Association pour les droits de l’homme et le développement au Cambodge - organisation membre de la FIDH au Cambodge).

    « Nous demandons au gouvernement cambodgien d’appliquer un moratoire immédiat sur toutes les concessions foncières à vocation économique et à Socfin-KCD de suspendre ses opérations, revoir les compensations offertes aux familles affectées et prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir les droits des Bunong, la protection de leurs traditions et le maintien durable de leurs moyens de subsistance », a déclaré Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH.

    Un rapport qui date de 2012, que je mets ici pour archivage. Découvert en lisant cela : https://seenthis.net/messages/693300

    https://www.fidh.org/fr/regions/asie/cambodge/Terrains-defriches-droits-pietines
    #terres #accaparement_de_terres #Mondulkiri #peuples_autochtones #Punong #expulsions #Concessions_foncières #caoutchouc #plantations #travail #exploitation #cartographie #visualisation

    Lien vers le rapport :
    Cambodge Terrains défrichés, droits piétinés


    https://www.fidh.org/IMG/pdf/cambodgefran574_aout_2012.pdf

    cc @albertocampiphoto

  • La terre au coeur des préoccupations des Libériens - RFI
    http://www.rfi.fr/emission/20180105-terre-coeur-preoccupations-liberiens

    Georges Weah qui succèdera ce mois-ci a Ellen Johnson Sirleaf à la tête du #Libéria a fait de la #sécurité_alimentaire l’une de ses priorités. 60% des Liberiens travaillent dans l’#agriculture, de grandes compagnies possèdent des #concessions immenses mais pourtant le pays importe 80% de ses produits de base. Depuis 2014, le pays tente d’adopter une nouvelle loi sur le #foncier qui garantirait aux communautés rurales des #droits sur leurs #terres.

  • L’Agence française de développement se défend de livrer les forêts du Congo aux grandes concessions
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/06/26/l-agence-francaise-de-developpement-se-defend-de-livrer-les-forets-du-congo-

    Pour protéger la #forêt, livrez-la aux industriels !

    Le projet incriminé par #Rainforest_Foundation et d’autres ONG comme #Global_Witness ou #Greenpeace est porté par l’Agence française de développement (#AFD, partenaire du Monde #Afrique). D’un montant de 18 millions de dollars (environ 16 millions d’euros), dont 6 millions de dollars financés par la France, il est censé contribuer à la gestion durable des forêts à laquelle s’est engagée la #RDC en adoptant une stratégie nationale de lutte contre la déforestation en 2012. Au total, à travers CAFI, Kinshasa devrait recevoir 200 millions de dollars d’ici à 2020 pour financer cette stratégie dont la réussite détermine l’avenir de 7 % des #forêts tropicales mondiales.
    « La feuille de route n’a jamais été d’octroyer de nouvelles concessions industrielles », un membre de l’Initiative pour les forêts d’#Afrique_centrale.

    La multiplication des grandes #concessions_forestières peut-elle être la pièce maîtresse d’une telle ambition ? C’est ce qui ressort de la proposition de l’AFD, qui met en avant la sous-exploitation de la forêt congolaise et les importantes « opportunités de développement économique » que cela permet d’envisager. Elle évalue ainsi un scénario qui conduirait à multiplier par trois les superficies accordées aux exploitants industriels – de 11 millions d’hectares aujourd’hui à 30 millions d’hectares – et à multiplier par quinze le volume de bois prélevé.
    Sous-exploitation

    Cette perspective n’a pas simplement fait s’étrangler les ONG environnementales, elle a aussi fait tousser les partenaires de CAFI. Lors de la réunion du comité technique organisée par visioconférence le 3 mai depuis Kinshasa, l’AFD a reçu 39 recommandations pour retravailler son projet. « La feuille de route n’a jamais été d’octroyer de nouvelles concessions industrielles. Tout le monde connaît la situation. L’essentiel de la coupe en RDC est illégal, le ministère n’a pas les moyens de contrôler les opérateurs sur le terrain et l’argent qui ressort de ces trafics alimente les rébellions dans le pays. L’amélioration de la gouvernance du secteur devrait être au centre d’un programme de gestion durable. Or il n’en est quasiment pas question », critique un membre de CAFI, en demandant aussi à comprendre comment la multiplication par trois des superficies exploitées ne conduira pas à un accroissement des émissions de #gaz_à_effet_de_serre.

    #forêt #exploitation_forestière #bois #conflits_d'intérêt

  • Madagascar : les droits fonciers des paysans sont régulièrement violés, selon le CETIM - Agence Ecofin
    http://www.agenceecofin.com/droits-humains/2003-45832-madagascar-les-droits-fonciers-des-paysans-sont-reguliereme

    Dans un compte-rendu adressé au rapporteur spécial des Nations unies sur l’environnement et les droits de l’homme, la semaine dernière, le Centre de recherches et de publications sur les relations entre le tiers-monde et l’Europe (CETIM) dénonce les #expropriations abusives dont sont victimes les propriétaires du #foncier rural #malgache. Des expropriations réalisées au profit des #multinationales minières et des trafiquants de #bois précieux.

    « De nombreux paysans sont #déplacés ou #expulsés de leurs #terres au mépris de la loi foncière qui reconnaît les droits coutumiers. Du nord au sud de #Madagascar, les #compagnies_minières et de l’#agro-industrie obtiennent des permis d’exploitation au détriment de la biodiversité », révèle notamment le CETIM.

    Toutefois, s’il admet que les efforts déployés pour venir à bout des réseaux de trafic de bois ne portent pas encore leurs fruits, le secrétaire général du ministère de l’Environnement rejette toute violation de la loi dans les attributions de #concessions minières. « Les terrains ne peuvent s’octroyer aux sociétés qu’après consultations de tous les concernés », y compris les populations locales, a-t-il déclaré à RFI.

  • En 2015, la revue Nature pointait du doigt un phénomène alarmant touchant le Cambodge : 36% des terres agricoles du pays ont été achetées sous forme de #Economic_land_concessions par des investisseurs nationaux ou étrangers.

    Près de la moitié des terres cédées par le gouvernement cambodgien, à travers ce type de concession, était, quinze ans plus tôt, couverte de forêts. Aujourd’hui, ce sont des plantations de #caoutchouc, de #noix_de_cajou ou de #poivre.

    Un phénomène qui ne déracine pas uniquement les arbres, mais également les animaux, dont les éléphants, et les populations, souvent autochtones. Désormais sans terre et, donc, sans ressources, celles-ci se voient obligées d’abandonner leurs villages.

    Accompagné de Mony Hong, un guide khmer amoureux de la région, je me suis aventuré dans une jungle située à quelques dizaines de kilomètres de la ville de Sen Monorom, dans le nord-est du Cambodge. J’ai traversé des hameaux isolés, où la vie des habitants est parfois égayée par des rires d’enfants qui jouent dans le jardin de leur maison.

    Pour l’heure épargnée par les concessions agricoles, cette jungle forestière est menacée par les coupes d’arbres sélectives effectuées par... des membres de la communauté, qui vendent le bois à #Sen_Monorom, gagnant ainsi un peu d’argent pour l’achat de biens matériels ou de services. Une menace silencieuse mais insidieuse pour la biodiversité.

    C’est dans ce territoire, composé de dix villages autochtones de la communauté Pnong, que #Mony_Hong veut implanter un projet d’écotourisme afin de pouvoir protéger la jungle et les populations qui y vivent.

    #Photographie de @albertocampiphoto publiée dans l’édition de février de @lacite et dans la rubrique « photojournalisme » du site du journal : https://www.lacite.info/hublot/fevrier-2017

    #déforestation #Cambodge #Pnong #Bunong #peuples_autochtones #plantations #forêt #jungle #concessions #land_grabbing #terres #accaparement_des_terres
    cc @franz42 @odilon

  • Le #Parc_national de #La_Réunion menacé de #déclassement
    https://reporterre.net/Le-Parc-national-de-La-Reunion-menace-de-declassement

    Menace sur l’écrin du Piton de la Fournaise. Le conseil régional de La Réunion souhaite transformer le Parc national en un parc naturel régional, à la réglementation moins protectrice pour l’environnement. Cette démarche s’inscrit dans un contexte troublé, entre projet de construction d’un écolodge de luxe sur le volcan et éviction brutale de la directrice du Parc.

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    Grand mensonge : le gouvernement parle climat, mais il relance les #autoroutes
    https://reporterre.net/Grand-mensonge-le-gouvernement-parle-climat-mais-il-relance-les-autorout

    Un nouveau #plan_autoroutier vient compléter un premier plan de relance toujours en cours. L’État français poursuit le transfert de recettes juteuses aux concessionnaires privés, dans l’opacité et aux frais des contribuables. Stimulant le #transport_routier, donc les émissions de gaz à effet de serre.

    #concessions_autoroutières

  • DR Congo to publish land deals in bid to gain public trust
    http://news.trust.org/item/20161005040240-0830w

    The Democratic Republic of Congo (DRC) plans to make all of its large-scale agricultural contracts public, in an effort to increase transparency over land deals and improve management of natural resources, officials and researchers said on Wednesday.

    DRC will provide summaries of the deals including social, environmental and fiscal provisions, as well as tools for comparing contracts in an online #database, which will be linked to global land database OpenLandContracts.org.

    Africa’s second largest country by geographical area is rich in land, minerals and other natural resources but conflict and corruption have kept many of its 81 million people in poverty, analysts say.

    Investment in the country’s fertile farmland could help boost development but large-scale land deals must take into account the land rights of local populations and subsistence farmers, campaigners say.

    #RDC #terres #concessions

  • #Autoroutes : Bercy se bat pour éviter toute #Transparence
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/180916/autoroutes-bercy-se-bat-pour-eviter-toute-transparence

    Le ministère de l’économie et des finances se pourvoit en cassation auprès du conseil d’État, dans l’espoir de ne pas avoir à transmettre à #Raymond_Avrillier l’accord signé entre l’État et les sociétés autoroutières en avril 2015. Mais qu’a donc à cacher Bercy pour s’opposer avec tant de constance à toutes les demandes de communication de ce document ?

    #Economie #concessions #Emmanuel_Macron #Manuel_Valls #ministère_de_l'économie #services_publics #transports

  • Asie. Des terres cambodgiennes aux mains de l’armée vietnamienne

    L’armée vietnamienne contrôlerait 40 000 hectares du #Ratanakiri, dans le nord-est du #Cambodge. Le quotidien The Cambodia Daily révèle les liens entre les entreprises qui dirigent des #concessions_foncières au Cambodge et l’armée vietnamienne.


    http://www.courrierinternational.com/article/asie-des-terres-cambodgiennes-aux-mains-de-larmee-vietnamienn
    #Vietnam

  • #autoroutes en #France : un service cher mais au top niveau
    http://fr.myeurop.info/2016/02/18/autoroutes-en-france-un-service-cher-mais-au-top-niveau-14480

    http://cdn3.myeurop.info/sites/default/files/imagecache/third_thumbnail/media/images/AUTOROUTE+FRANCE.JPG

    Daniel Vigneron

    Les #Péages autoroutiers continuent d’augmenter alors qu’ils sont déjà plus chers en France qu’ailleurs. Mais le réseau hexagonal est le mieux entretenu, le mieux équipé et l’un des plus sûrs d’Europe.

    Le 1er février, les tarifs des péages sur les autoroutes françaises ont augmenté en moyenne de 1,13% alors qu’ils avai lire la suite

    #EUROFOCUS #Allemagne #Autriche #Belgique #Espagne #Italie #Pays-Bas #République_tchèque #Royaume-Uni #ASF #concessions #concessions_autoroutières #Eiffage #réseau_routier #RFI #Sanef #tarifs_autoroutiers #Vinci

  • Un scandale de #Corruption ébranle le #Burundi et la RDC
    https://www.mediapart.fr/journal/international/181215/un-scandale-de-corruption-ebranle-le-burundi-et-la-rdc

    Un investisseur français, fraudeur du fisc, qui fait la « danse du ventre » aux ministres africains ; son ami et associé, vieux routard de la vie politique sénégalaise et ancien représentant de l’ONU, qui rafle de juteux marchés pétroliers. Les arcanes d’un scandale de corruption dans plusieurs États d’Afrique.

    #International #France #Afrique #concessions #exploitation_pétrolière #lac_Tanganyika #Moustapha_Niasse #pétrole #Pierre_Achach #République_démocratique_du_Congo

  • Le scandale de la vente des barrages hydroélectriques
    http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2015/12/le-scandale-de-la-vente-des-barrages.html

    La Commission européenne a adressé récemment une mise en demeure à la France afin qu’elle lance, sans plus tarder, le processus de mise en concurrence des concessions hydroélectriques françaises, en gestation depuis 2008. L’Europe, dans sa grande bienveillance, exige la privatisation de ces barrages, pour l’essentiel construits par nos aînés et financés par les impôts de nos parents et grands-parents… En juillet 2008, le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, signait le décret de mise en concurrence des concessions des barrages hydroélectriques français. EDF bénéficiait jusqu’à cette date d’un droit de préférence sur le renouvellement des concessions mais avec la transformation de l’électricien en société anonyme en 2004, et le vote en 2006 (à la demande de la Commission européenne) d’un (...)

  • Le radeau de la Méduse climatique (1)
    http://www.eauxglacees.com/Le-radeau-de-la-Meduse-climatique

    « Pourquoi les meilleurs d’entre nous s’en vont-ils à vau-l’eau tandis que les pires continuent à prospérer ? Je veux savoir (*) ». Jeudi 26 novembre, 10 heures du matin, au carrefour de la rue du Jourdain et de la rue des Pyrénées, dans le 20ème arrondissement à Paris. La petite place pavée où se tiennent les innombrables brocantes qui font désormais l’ordinaire des loisirs métropolitains est cernée de barrières, envahie de camions, illuminés de gilets fluo qui s’agitent dans tous les sens. Mon premier (...)

    • En fait j’avais tout faux ! Y avait les barrières, les camions, les gilets fluo, le gros moteur diesel, mais c’était pas Canal Bolloré et les intégristes ! C’était Paris qui plantait des arbres pour « compenser » la #COP_21 !

      Déjà là on a l’instantané de la période. Une vraie scène de crime. D’un côté de la placette, vers Jourdain, les librairies, les terrasses, avec les brunchs « populaires et familiaux » à 35 euros le dimanche, de l’autre les kebabs, l’épicier paki, les bazars à deux balles…

      Et donc, au milieu, maintenant, poussent les #arbres ! Enfin faut pas pousser, d’ailleurs je me pince pour y croire. A trois jours de l’ouverture de la grande caravane #publicitaire, la Ville a donc été chercher à grands frais, au moins à plusieurs centaines de bornes, donc les camions, l’autoroute, j’en passe et des pires, des « arbres » arrachés à une quelconque pépinière industrielle, qui, après avoir été transbahutés à grand frais, sont transplantés dans tout Paris, à grands coups de marteau piqueurs et de générateurs carburant bruyamment au diesel… (...)

      Les WWF, Greenpeace, Fondation Henrich Böhl, LDH… montent alors au créneau pour expliquer que la COP, l’ONU et les gouvernements c’est vachement bien, que la COP est un lieu de dialogue avec les gouvernements, les habituelles conneries...

      #Emmanuelle_Cosse, dont le directeur de la communication est un (ancien ?) haut-cadre de la direction de la communication de… Veolia (...)

      Les manifestations sont maintenues si elles ont lieu « dans les espaces fermés et aisément sécurisables », souligne le communiqué du secrétariat de la COP21.

      #Ville_de_Paris #Coalition_Climat #état-d'urgence et ses caniches.

    • A l’origine, une « Marche Mondiale pour le Climat » devait avoir lieu à Paris le 29 novembre, et dans d’autres villes comme Berlin, Milan... les 28 ou 29 novembre.

      Ensuite un « climat-forum » devait se tenir les 5 et 6 décembre durant le « Sommet citoyen pour le climat » organisé lui à Montreuil, en lisière de Paris, en Seine-Saint-Denis.

      Deux salles de 500 places, 3 salles de 200 places et beaucoup de salles de 50 places, genre salles de classe d’un lycée. La réservation d’une salle pour une tranche horaire de deux heures avait débuté dès le mois d’octobre sur le site web de la Coalition climat qui recensait les évènements et mobilisations prévues en parallèle de la COP21 « officielle ».

      Enfin, une « action de masse pour la justice climatique » était programmée à Paris le 12 décembre. L’une des initiatives proposées, dénommée « Red Line » étant une action de désobéissance sur le site officiel de la COP21 à Paris-Le Bourget, où se gobergeront les entreprises privées et les « ONG » accréditées.

      Evidemment, très tôt, aucun consensus ne pouvait être réuni pour l’action « Red Line » au sein de la Coalition climat, puisque certaines « ONG » membres de la Coalition climat seraient aussi présentes… à l’intérieur de la COP21 officielle à Paris-Le Bourget…

      Autre problème, sur un budget global initialement évalué à 590 millions d’euros, l’Etat, la Région Ile-de-France et la ville de Paris allaient donner beaucoup moins d’argent que prévu.

      Avec un « trou » de 100 millions d’euros, la traduction (interprètes et matériel) des échanges « alternatifs » n’était plus financée, et ce dès le mois de septembre. La Coalition climat envisageait dès lors de solliciter pouvoirs publics et collectivités.

    • Les membres d’Attac se reconnaissant à leur âge avancé (60 ans et quelques grosses brouettes), et les membres d’Alternatiba à leur jeune âge (moins de 30 ans) et un super t-shirt bling-bling, souvent avec la coupe de douilles genre Julien Bayou, ou la variante petite natte qu’on associe tout de suite aux braies des Gaulois (et tout le tintouin, les toilettes sèches qui sauveront le genre humain, et tutti frutti...). Ca à l’air de rien mais ça rend bien sur les selfies, faut pas déconner avec ça…
      [...]
      A la fin de la réunion, il est demandé à l’assistance d’approuver une déclaration rédigée avant la réunion par la petite poignée de gens qui pilotent le truc. Jusque là rien de surprenant. Sauf que, une personne demande à ce qu’un mot soit supprimé dans une phrase. La phrase était « La COP21 n’est pas la seule solution pour lutter contre le changement climatique ». Le mot à supprimer était « seule ».

      De nombreux participants agitent leurs petites mains en guise d’approbation. Les WWF, Greenpeace, Fondation Henrich Böhl, LDH… montent alors au créneau pour expliquer que la COP, l’ONU et les gouvernements c’est vachement bien, que la COP est un lieu de dialogue avec les gouvernements, les habituelles conneries...

    • Les moyens puissants sont oppressifs, les moyens faibles sont inopérants. Toutes les fois que les opprimés ont voulu constituer des groupements capables d’exercer une influence réelle, ces groupements, qu’ils aient eu nom partis ou syndicats, ont intégralement reproduit dans leur sein toutes les tares du régime qu’ils prétendaient réformer ou abattre, à savoir l’organisation bureaucratique, le renversement du rapport entre les moyens et les fins, le mépris de l’individu, la séparation entre la pensée et l’action, le caractère machinal de la pensée elle-même, l’utilisation de l’abêtissement et du mensonge comme moyens de propagande, et ainsi de suite. L’unique possibilité de salut consisterait dans une coopération méthodique de tous, puissants et faibles, en vue d’une décentralisation progressive de la vie sociale ; mais l’absurdité d’une telle idée saute immédiatement aux yeux. Une telle coopération ne peut pas s’imaginer même en rêve dans une civilisation qui repose sur la rivalité, sur la lutte, sur la guerre

      http://seenthis.net/messages/406040

  • Open Oil Concession Map in Africa
    http://maps.openoil.net/concessions

    Each area on the map is the co-ordinates of an oil or gas “block”, “field” or “concession” and provides basic information about contractors and available contracts.

    The map is an open framework to contain further data, such as in the Open Data Tour of Tanzania, part of a formal, open data standard around extraction rights.

    #concessions #hydrocarbures #Afrique #cartographie

  • LICADHO : Cambodia’s Concessions
    http://www.licadho-cambodia.org/land_concessions

    In May 2012, the Prime Minister signed a directive declaring a moratorium on the granting of new Economic Land Concessions (ELCs). The directive also contained the announcement of a systematic review of ELCs. However, so far the government has yet to fully disclose the extent of its grand land giveaway.

    To date, the Ministry of Agriculture, Forestry and Fishery has published an oversimplified and incomplete list of companies; the Ministry of Environment has done even less, simply releasing the total number of companies involved and the total land area leased. Neither has disclosed the exact location of the 2.1 million hectares of Cambodian land covered by existing ELCs. A proper review can only be carried out if the government fully disclose all its land dealings to the public.

    LICADHO is releasing its land concession dataset and renewing its call for the government to fully disclose all concessions. We hope the information can help progress the debate on the ELC scheme and its impacts.


    #cambodge #concessions #terres #cartographie

  • Pour tout l’#or d’#Haïti

    On estime à 15 milliards d’euros la valeur des #réserves_aurifères que recèle l’île. Attirées par cet eldorado, de grandes #compagnies_minières ont commencé à mettre la main sur le magot. Elles ont acquis des #concessions sur 20 % du territoire. Mais attendent encore d’avoir le droit de les exploiter. Certains habitants ont déjà tenté leur chance en creusant des #mines_sauvages. Pour extraire la précieuse poussière, ils sont prêts à risquer leur vie.


    http://l-instant.parismatch.com/Jour-apres-jour/Pour-tout-l-or-d-Haiti-710468#

    #mines

  • For you, @odilon !

    “Rubber in a Rice Bowl”

    The reportage addresses the topic of the current rubber boom and how it affects livelihoods and food security through the voices of the local population. It further raises the question as to how the local community takes part in the process of the agrarian transition driven by large scale rubber companies and to what extent it can benefit from the transformation.

    http://www.rubberinaricebowl.ch

    Trailer :
    https://www.youtube.com/watch?v=gFs4z93gxoo


    #caoutchouc #terres #accaparement_des_terres #agriculture #Cambodge #transition_agraire #film #documentaire #déforestation #forêt

    • La lutte contre la malédiction des #concessions au Cambodge

      Le groupe #Pheapimex est bien connu au Cambodge et à l’étranger pour le volume de ses investissements qui lui permettent d’accéder sans contrainte à des forêts, des terres et des réserves d’eau, mais aussi pour ses propriétaires, que l’on appelle « le couple puissant » en raison de leur poids politique et financier. (1) L’article ci-dessous, rédigé en 2013, décrit l’avancée de la concession économique de terres sur les provinces de #Pursat et de #Kampong_Chhnang. La concession est devenue tristement célèbre pour ses énormes dimensions, pour la destruction écologique qu’elle a provoquée et pour ses conflits avec les communautés locales au sujet des terres agricoles, des pâturages, des forêts et des réserves d’eau.

      En 2016, après 16 années de lutte, les communautés concernées de la province de Kampong Chhnang ont remporté la victoire. La Pheapimex est convenue de rendre 170 000 hectares (sur les près de 176 000 hectares de la concession) à leurs ayants droit. D’après les habitants de la région, l’entreprise était dans une situation critique à cause de la chute du prix du manioc, de la rébellion des travailleurs des plantations et des tensions grandissantes entre ses employés et les communautés concernées. Les travailleurs des plantations n’était pas payés avec régularité et ils avaient commencé à saboter les activités de l’entreprise en volant des pièces des machines. En général, le gouverneur de la province avait soutenu les revendications des communautés qui réclamaient les terres et les forêts.

      La Pheapimex n’a pas encore quitté la province de Pursat, quoique, là aussi, ses activités semblent avoir beaucoup diminué. À la différence des dernières années, il n’y a maintenant que cinq sites de travail avec 20 ou 30 travailleurs, et personne ne s’occupe des maniocs qui ont déjà été plantés. En 2016, les travailleurs ont commencé à réclamer à l’entreprise les salaires impayés et, aux dernières nouvelles, des activités de sabotage auraient également démarré. La concession de Pursat s’étend sur 130 000 hectares, dont près de 30 000 ont été défrichés. On ne sait pas encore si l’entreprise va garder toutes les terres jusqu’à la fin de la durée de la concession, ou si elle va rendre aux communautés les terres en litige, comme elle a décidé de faire dans la province de Kampong Chhnang.

      La situation concernant la concession de la Pheapimex à Kampong Chhnang représente une victoire décisive pour les communautés locales, et elle pourrait finir par se reproduire à Pursat. Néanmoins, l’entreprise et ses propriétaires sont loin d’être vaincus dans le pays. La Pheapimex fait maintenant partie d’une joint-venture dans la province de #Mondulkiri, avec l’entreprise chinoise de plantation #Wuzhishan_LS et la société minière chinoise #Cambodia_International_Investment_Development_Group (#CIIDG). (2) Les propriétaires de la Pheapimex sont aussi les propriétaires de la #Shukaku Ltd, responsable du grand projet immobiliser du lac Beung Kak, et ils sont très impliqués dans la concession minière accordée à l’#Alex_Corporation à Mondulkiri. (3) Ils ont aussi des liens avec la #Sinohydro (Cambodia) United Ltd, qui avait obtenu le contrat pour le projet hydroélectrique, maintenant annulé, d’#Areng_Valley dans les montagnes Cardamom. La concession minière de la CCIDG inclut les terres du groupe indigène Phnong, lequel a manifesté des inquiétudes au sujet des conséquences pour les forêts sacrées et les cimetières. Les Phnong – qui représentent près de la moitié de la population de la province – ont déjà subi des violations de ce genre dans la concession de la #Wuzhishan LS, où leurs sites traditionnels ont été profanés par les activités de l’entreprise. Avec l’aide d’un réseau de plus en plus large d’activistes pour les droits communautaires, ils s’apprêtent à arrêter les opérations de l’entreprise avant que leurs domaines ancestraux ne soient perturbés ou profanés.

      En 2017, les concessions continuent d’être une malédiction au Cambodge, mais la lutte des peuples continue également. Comme les pousses de bambou qu’un habitant de Krang Skea, dans la province de Kampong Chhnang, mentionnait dans le bulletin du WRM de 2013, leurs luttes pour mettre fin à cette malédiction, pour récupérer la terre, la forêt et l’eau et pour restaurer les écosystèmes endommagés deviennent de plus en plus fortes.

      Cambodge : la malédiction des concessions

      Article publié pour la première fois dans le Bulletin 193 du WRM.

      « L’entreprise avait promis d’augmenter la couverture forestière, mais elle a planté des maniocs ; le manioc n’est pas un arbre ; une plantation de maniocs n’est pas une forêt » (Habitant d’Ansar Chambor, Pursat, Cambodge.

      Depuis 2000, les habitants de plus de 111 villages se battent contre la concession gigantesque de 315 028 hectares de terres dans les provinces cambodgiennes de Pursat et Kampong Chhnang. Le contrat de concession permet à Pheapimex – une entreprise cambodgienne puissante – d’occuper des terres agricoles, forestières et communales pour y installer des monocultures d’acacias et de maniocs. Propriété de Choeung Sopheap et de son mari le sénateur Lao Meng Khin, membre du Parti Populaire Cambodgien (PPC) au pouvoir, le groupe Pheapimex est considéré par beaucoup comme un groupe quasiment intouchable en raison des relations étroites qu’il entretient avec le Premier ministre Hun Sen, et des dons d’argent qu’il fait au PPC.

      La loi actuelle limite la taille de chaque concession de terres à 10 000 hectares, mais Pheapimex a signé son contrat en 1997, avant l’approbation des lois réglementant les concessions économiques de terres. Ses objectifs initiaux étaient d’établir une plantation d’eucalyptus et des usines de cellulose et de papier en partenariat avec le Chinese Farm Cooperation Group et avec le soutien financier de l’Export-Import Bank of China. Pheapimex est également l’associée cambodgienne de l’entreprise chinoise de plantations Wuzhishan. Depuis l’instauration de la loi sur les concessions, elle collabore avec des intermédiaires et d’autres entreprises qui ont acquis des terres aux conditions de la loi actuelle. Mais toutes ces actions font partie de la grande opération de Pheapimex.

      En 2002, l’entreprise a commencé à supprimer des forêts et des terres agricoles, à construire des routes et des canaux et à préparer une pépinière de jeunes pousses dans la commune d’Ansar Chambor (district de Krakor, Pursat). En guise de protestation, les habitants du village ont bloqué les routes et présenté leurs doléances au cabinet royal à Phnom Penh, la capitale du pays. Même si le gouvernement n’y a pas répondu favorablement, la mobilisation locale a permis d’interrompre les opérations à Ansar Chambor pendant une courte période. Néanmoins, l’entreprise a de son côté continué à délimiter, entourer et défricher des terres dans d’autres zones. En 2008, la pépinière d’Ansar Chambor fonctionnait totalement et l’entreprise Pheapimex avait déjà commencé à expulser les habitants d’autres terres de sa concession, à bloquer l’accès des populations locales à la forêt, à planter des maniocs et des acacias et à construire des camps de travail.

      Depuis, les opérations de l’entreprise ont augmenté et se sont accélérées ; des tracteurs et des pelleteuses sont en action sur toute la zone de la concession. Si l’expansion est clairement planifiée, les communautés concernées ne reçoivent aucune information sur les plans de l’entreprise et la plupart du temps elles sont prises de court. L’entreprise déploie plusieurs stratégies pour garantir la « coopération » locale, des pots de vin et des fraudes jusqu’à l’intimidation, la violence et l’incarcération. En 2010, Pheapimex a organisé une cérémonie de « donation de cadeaux » à Ansar Chambar : les habitants ont reçu du riz, des pâtes instantanées et des krumahs (foulards traditionnels) comme preuve des bonnes intentions de l’entreprise. Dans la foulée, des représentants du gouvernement ont salué les efforts menés par Pheapimex pour faire prospérer la région et demandé aux communautés qui venaient de bénéficier de la générosité de l’entreprise d’y rétribuer en coopérant.

      Des fonctionnaires du district et de la commune ont dit aux communautés concernées que Pheapimex ne peut être contestée ni arrêtée dans son travail, et que les habitants des villages doivent accepter tous les accords que l’entreprise est disposée à offrir. Pheapimex utilise régulièrement son propre service de sécurité armé ainsi que la police communale et la police militaire pour « protéger » ses terres quand il y a des protestations locales. Même si la police locale sympathise avec les communautés affectées, les ordres sont avant tout de protéger l’entreprise.

      Appauvrissement des personnes

      « Avant la plantation, 100 hectares de terres agricoles et forestières faisaient vivre des centaines de familles, et aujourd’hui des milliers d’hectares sont donnés à une seule entreprise et ça ne nourrit même pas totalement une famille » Habitant de Psach Latt, Pursat, Cambodge.

      Des témoins des communautés affectées affirment que la concession de Pheapimex vole le patrimoine et les richesses naturelles du peuple cambodgien, appauvrit les communautés situées sur les zones de la concession et des alentours, supprime les options de subsistance pour les générations futures. Les zones concédées à Pheapimex incluent des fermes, des pâturages, des marécages, des forêts, des bosquets, des lacs et des bassins hydrographiques, qui constituent un système d’infrastructure naturelle dont dépendent les populations rurales et qui fournit les aliments nécessaires à leur survie quotidienne et à leur bien-être. Dans certaines zones, la plantation bloque l’accès entre les villages et les forêts et pâturages. Dépouillées de leurs pâturages, des familles ont commencé à vendre leurs vaches et leurs buffles, symboles d’un type de richesse traditionnel dans les campagnes cambodgiennes.

      La déforestation pour la concession détruit la biodiversité et les écosystèmes locaux, la forêt primaire, les sources d’eaux, les poissons et les animaux sauvages. Des arbres d’une grande valeur économique (comme les Knyung Beng, Neang Nun, Chheu Krom, Khnong et Phchel) sont en train de disparaître, l’habitat de la faune sauvage n’existe plus et les bassins hydrographiques ont été très réduits. L’entreprise a recouvert des lacs, bloqué des ruisseaux et construit des canaux pour dévier l’eau vers ses pépinières et ses plantations. Certains ruisseaux ont complètement séché. Des habitants craignent que cela ait un impact sur la pêche, en particulier dans le lac Tonle Sap. Les ruisseaux apportent de la nourriture aux poissons du lac, et beaucoup d’entre eux vont dans la rivière plus haut pour frayer. Si les ruisseaux et les lacs sont bloqués, la santé générale et la qualité des poissons vont diminuer. En outre, l’agriculture est devenue plus difficile : les habitants ne parviennent pas à cultiver leurs légumes et à produire commercialement parce que l’accès à l’eau est sous le contrôle de l’entreprise. Sans couverture forestière, l’eau de pluie s’écoule plus rapidement, l’érosion du sol n’est pas contenue et les quelques ruisseaux restants sont de moins en moins profonds.

      Les forêts et les bois sont d’importants réservoirs de nourriture et de médicaments pour les communautés touchées, mais aussi des sources de combustible, de matériaux de construction et de produits forestiers non ligneux (PFNL) comme les champignons, pousses de bambous et de calamus, miel, lianes, résines, racines, herbes sauvages et fruits. Les forêts ont également des valeurs culturelles et religieuses importantes pour ces communautés. Malgré tout, l’entreprise a déboisé des forêts sacrées et spirituelles qui sont la scène de rites traditionnels pour la paix, de bonnes récoltes, la prospérité et la santé. Plus de 6 000 hectares de forêts communautaires ont été perdues dans les communes d’Ansar Chambor et de Kbal Trach (Pursat). Des habitants de Kbal Trach estiment que la perte de revenu pour chaque famille, seulement avec les PFNL, est supérieure à un million de riels (245 US$) par récolte.

      En raison de l’augmentation des familles, les nouvelles générations ont besoin de terres pour cultiver. Mais elles ne sont déjà plus disponibles. Le Premier ministre Hun Sen a lancé en 2012 la Directive 01BB, qui prévoit de donner aux villages des titres de propriétés de terres dans et autour des concessions économiques, à raison de 5 hectares de rizières et champs par adulte ; dans la réalité, la plupart des villages concernés par la concession de Pheapimex reçoivent beaucoup moins. Quoi qu’il en soit, même la limite de 5 hectares ignore les besoins futurs de terres de ceux qui seront adultes dans quelques années.

      Désespérés, plusieurs habitants se font embaucher à la plantation, qui paie peu (600 000 riels ou 147 US$/mois) et de manière irrégulière. Sans compter la précarité des conditions de travail. Désormais, beaucoup de familles doivent survivre avec le salaire d’un membre de la famille qui travaille à la plantation, une ressource insuffisante pour soutenir toute une famille qui vivait avant des aliments et du revenu obtenus des rizières, potagers, forêts et ruisseaux. Résultat : une croissance de l’endettement total et de l’émigration, et des familles qui éclatent avec le départ de ses membres en ville ou dans le pays voisin, la Thaïlande, pour trouver du travail.

      Continuer la lutte

      Depuis qu’ils ont pris connaissance de la concession, des habitants des communautés affectées tentent de défendre leurs terres, leurs forêts, leurs moyens de subsistance et leur vie de différentes manières. Ils ont organisé des protestations devant les administrations des communes, des districts et des provinces, bloqué la circulation sur la route 5 pour obtenir le soutien du public, arrêté les machines défrichant les forêts et les terres, déposé des plaintes auprès des autorités à tous les niveaux. Ils ont réalisé des cérémonies de prière pour la justice dans les villages, sur les pagodes et en face des bureaux du gouvernement. Ils ont consacré des arbres sur leurs lieux sacrés (au moins 1000 dans l’un de ces lieux), mais cela n’a pas empêché l’entreprise de les couper.

      Mobiliser et organiser les personnes des huit grands districts concernés par la concession sont de grands défis pour les habitants locaux qui tentent d’alimenter leur famille et de boucler leur fin de mois. La concession n’est pas seulement énorme en termes de tailles, elle l’est aussi en termes d’argent et de pouvoir politique. Ceux qui protestent sont qualifiés d’« incitateurs », emprisonnés sur de fausses accusations et obligés de payer de grosses amendes. Beaucoup sont épuisés et découragés, néanmoins d’autres croient au changement sur le long terme. Les récentes élections nationales ont montré une diminution du soutien général au PCC et semblent indiquer un affaiblissement de la masse du parti là où les conflits de terres sont plus intenses.

      Comme le dit un habitant de Krang Skea (Kampong Chnang), « on est comme le bambou, qui commence avec une pousse ; on doit attendre jusqu’à ce qu’il y ait plus de pousses et que le bambou soit plus grand ».

      https://wrm.org.uy/fr/les-articles-du-bulletin-wrm/section1/la-lutte-contre-la-malediction-des-concessions-au-cambodge
      #accaparement_de_terres #terres