Travailleurs saisonniers du #Maghreb : la #FNSEA lance son propre business
Grâce à des #accords passés en #Tunisie et au #Maroc, le syndicat agricole a décidé de fournir des « saisonniers hors Union européenne » aux agriculteurs. Elle fait des prix de gros et recommande d’éviter de parler de « migrants ».
Le syndicat de l’#agrobusiness ne laisse décidément rien au hasard. Après avoir mis des pions dans la banque, l’assurance, les oléoprotéagineux ou le biodiesel, la FNSEA vient de lancer un service destiné à fournir des saisonniers aux agriculteurs français. #Jérôme_Volle, vice-président du syndicat agricole, a organisé, mercredi, au Salon de l’agriculture, une réunion de présentation du dispositif, fermée au public et aux journalistes.
Pour l’instant, la chambre d’agriculture Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) a été la seule à promouvoir ce « nouvel outil » destiné « à faire face à la pénurie de main-d’œuvre ». Le nom du service, « Mes #saisonniers_agricoles », a été déposé, le 9 janvier, à l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi).
Ce « #service_de_recrutement » de la FNSEA repose sur « un #partenariat avec les ministères et les partenaires emploi de la Tunisie et du Maroc » et ne proposera que des saisonniers recrutés hors Union européenne. Ce #service n’est pas sans but lucratif. Selon des documents obtenus par Mediapart, le syndicat s’apprête à facturer aux agriculteurs « 600 euros hors taxe » par saisonnier en cas de commande « de 1 à 3 saisonniers », mais il fait un prix « à partir du 4e saisonnier » : « 510 euros hors taxe le saisonnier ».
Cette note interne précise qu’un montant de 330 euros est affecté à la « prestation fixe » du syndicat (« rétribution FNSEA »), pour la « recherche / formalité » et le fonctionnement de la « #cellule_recrutement ». Et qu’une rétribution de 270 euros, « ajustable », pourra être perçue par la fédération départementale du syndicat.
Ces montants sont calculés « pour la première année », car la FNSEA propose aussi son « offre renouvellement », pour un ou plusieurs saisonniers « déjà venu(s) sur l’exploitation », soit « 120 euros hors taxe par saisonnier, puis au 4e 20 euros par saisonnier ». Le syndicat entend donc prélever sa dîme aussi pour les saisonniers déjà connus de l’employeur.
« Le réseau FNSEA est le premier à mettre en place un schéma organisé et vertueux incluant la phase amont de #recrutement dans les pays hors UE », vante un autre document, qui précise les « éléments de langage » destinés à promouvoir le service « auprès des employeurs agricoles ». « La construction d’un cadre administratif conventionné a été réalisée en concertation avec les ministères de l’intérieur, du travail, des affaires étrangères, les agences pour l’emploi », indique ce document, qui signale que « les premiers pays engagés dans la démarche sont la Tunisie et le Maroc », mais que « d’autres suivront ».
Dans le lot des récentes #concessions_gouvernementales à la FNSEA figure d’ailleurs la possible inscription de plusieurs #métiers_agricoles dans la liste des #métiers_en_tension – agriculteurs, éleveurs, maraîchers, horticulteurs, viticulteurs et arboriculteurs salariés. Cette mesure qui pourrait être prise par arrêté, le 2 mars, après consultation des partenaires sociaux, doit permettre d’accélérer les procédures de recrutement hors UE. Et devrait donc faciliter le fonctionnement de la cellule ad hoc du syndicat.
Dans sa note de cadrage, la FNSEA avertit son réseau d’un « point de vigilance » sur le #vocabulaire à employer s’agissant des saisonniers et recommande d’éviter d’employer les termes « #migrant » ou « #primo-migrant » dans leur description du service.
Le fonctionnement de la « cellule recrutement » des saisonniers n’est pas détaillé par la FNSEA. « Les candidats sont retenus selon les critères mis en place par un #comité_de_sélection composé d’exploitants qui examinent la pertinence des candidatures », précise seulement le syndicat.
« L’exploitant retrouve le pouvoir de déterminer les compétences souhaitées pour les saisonniers qu’il recrute, il redevient donc maître de ses choix en matières RH. La FD [la fédération départementale – ndlr] l’accompagne et vérifie avec lui la cohérence de ses besoins avec les productions pratiquées (nombre de saisonniers, périodes, tâches). »
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Le précédent de Wizifarm
« Nos saisonniers agricoles » n’est pas la première tentative de la FNSEA sur le marché du travail des saisonniers. En 2019, sa fédération départementale de la Marne et deux entreprises contrôlées par le syndicat avaient créé une #start-up, #Wizifarm, pour offrir aux agriculteurs une #plateforme de recrutement de saisonniers en ligne « en s’inspirant du modèle des sites de rencontre ». Lors du premier confinement, cette plateforme est mise à profit par la FNSEA et Pôle emploi pour tenter de fournir de la #main-d’œuvre à l’agriculture dans le cadre de l’opération « desbraspourtonassiette.wizi.farm ».
La structure a été initialement capitalisée à hauteur de 800 000 euros par « l’apport en nature de logiciels » achetés par la FDSEA à la société #TER’informatique – présidée par le secrétaire général adjoint de la FDSEA, #Mickaël_Jacquemin –, et par l’apport de 100 000 euros de la société d’expertise comptable de la fédération, #AS_Entreprises – présidée par le président de la FDSEA #Hervé_Lapie.
Cinq fédérations départementales du syndicat et la chambre d’agriculture de la Marne ont rejoint la start-up en 2021. Mais, fragile financièrement, Wizifarm s’essouffle. La société vote sa dissolution anticipée et sa mise en liquidation judiciaire fin 2022. Wizifarm laisse un passif de 1,3 million d’euros. Contactés, Hervé Lapie et Mickaël Jacquemin ont refusé de répondre aux questions de Mediapart.
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On ne sait pas précisément comment la cellule de la FNSEA fonctionnera avec ses « fédés » départementales mais « un process informatique national » doit charpenter l’initiative. Sollicité par Mediapart au Salon de l’agriculture, Jérôme Volle, artisan de ce dispositif, vice-président de la FNSEA et président de sa commission emploi, n’a pas souhaité répondre à nos questions.
En 2022, il soulignait que « les filières viticoles et arboricoles », « très gourmandes en main-d’œuvre », étaient « les plus mobilisées dans la recherche de candidats », suivies par la filière maraîchage.
Aucune des différentes notes de cadrage obtenues par Mediapart n’évoque la #rémunération des saisonniers ou leurs #conditions_de_travail ou d’hébergement, pourtant récemment au cœur de l’actualité. En septembre dernier, après la mort de quatre personnes lors des vendanges en Champagne, la Confédération paysanne avait demandé un « plan de vigilance et d’amélioration des conditions de travail et de rémunération » pour les saisonniers, ainsi que « le contrôle des sociétés de prestation de services internationales ».
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/290224/travailleurs-saisonniers-du-maghreb-la-fnsea-lance-son-propre-business
#travail_saisonnier #saisonniers #agriculture #France #accords_bilatéraux #migrations #business
The Congo Tribunal
En plus de 20 ans, la #guerre du #Congo a déjà fait plus de 6 millions de victimes. La population souffre de cet état d’#impunité totale, les #crimes_de_guerre n’ayant jamais fait l’objet de poursuites judiciaires. Cette région recèle les gisements les plus importants de #matières_premières nécessitées par les technologies de pointe. Dans son « #Tribunal_sur_le_Congo », Milo Rau parvient à réunir les victimes, les bourreaux, les témoins et les experts de cette guerre et à instituer un #tribunal d’exception du peuple du Congo de l’Est. Un portrait bouleversant de la guerre économique la plus vaste et la plus sanglante de l’histoire humaine.
▻https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/53668_0
#film #documentaire #film_documentaire #extractivisme #tribunal_des_peuples #justice_transformatrice #justice #vérité_et_justice #multinationales #responsabilité #Banro #RDC #massacres #témoignage #Twangiza #massacre_de_Mutarule #mine #extractivisme #Sud-Kivu #or #Banro_Corporation #impunité #crimes #douleur #tribunal #engagement #viols #vérité_et_justice #multinationales #guerre #concessions_minières #ressources_naturelles #pillage #minerai #Mining_and_Processing_Congo (#MPC) #Walikale #Bisie #droits_humains #MCP_Alptamin #Mukungwe #milices #Cheka_Group #groupes_armés #diamants #cassiterite #marché_noir #loi_Dodd_Frank #minerai_critique #Mutarule #MONUSCO #ONU #Nations_Unies
]]>7 mars : amplifier la lutte pour faire reculer Macron et le Medef
▻https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/7-mars-amplifier-la-lutte-pour-faire-reculer-macron-et-le-me
3 semaines après la dernière manifestation contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, l’#intersyndicale appelle à faire du 7 mars « une journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les lieux d’études, les transports » et « à participer massivement aux manifestations »...
C’est bien dans la rue, par les manifestations, et plus encore dans les entreprises, par la grève, que les travailleurs peuvent faire ravaler leur projet à Borne et Macron. Malgré un rejet massif parmi toutes les catégories de #travailleurs, rejet qui augmente chaque fois qu’un ministre ouvre la bouche, le #gouvernement_Borne peut trouver une majorité de parlementaires pour faire adopter sa loi. À défaut, il dispose de l’article 49-3. Même les minuscules #concessions sur les longues carrières, imposées par les députés, ont disparu du texte soumis aux sénateurs. Il n’y a rien à attendre du côté du Parlement.
La force des travailleurs est qu’ils font fonctionner toute l’économie. S’ils se mettent massivement en #grève, ils arrêtent la machine à profits de la #bourgeoisie. Et c’est bien les capitalistes qu’il faut viser pour faire reculer #Macron, simple exécutant de leurs exigences. Roux de Bézieux, président du #Medef, l’a dit sans fard sur CNews : « Les politiques doivent prendre des décisions qui ne sont pas populaires. » Et de préciser : « Cette réforme est douloureuse mais indispensable. » Douloureuse, elle l’est pour les #salariés qui devront s’user deux ans de plus au travail ou finir leur vie active au chômage ou en invalidité ; indispensable, elle l’est pour augmenter la part de richesses qui revient aux capitalistes.
Cette réforme n’a pas d’autres raisons d’être. Elle est d’autant plus insupportable qu’elle s’ajoute à la flambée de tous les prix. À l’angoisse de ne plus pouvoir payer les factures, se chauffer correctement, se déplacer quand on veut et même d’être obligé de se restreindre sur la nourriture, s’ajoute le cauchemar de se faire exploiter jusqu’à la tombe. Pendant ce temps, les grandes entreprises annoncent les unes après les autres des records historiques pour leurs profits. Les bénéfices en hausse pour les capitalistes, les sacrifices multiples pour les travailleurs sont les deux bouts du même bâton. Eh bien ce bâton, les travailleurs doivent le briser pour défendre leur droit à l’existence !
Sur Cnews, #Roux_de_Bézieux s’est dit plus préoccupé des grèves pour des augmentations, en cours un peu partout dans le pays à l’occasion des négociations annuelles obligatoires sur les salaires dans les entreprises du privé, que des grèves pour les #retraites. Son inquiétude confirme qu’il faut présenter l’addition au grand patronat : cela inclut les retraites, les salaires, la précarité, l’emploi. Macron et les patrons ne céderont que si la grève part dans quelques secteurs et menace de s’étendre à toutes les entreprises.
Contrairement à l’intersyndicale interprofessionnelle, plusieurs fédérations syndicales, à la SNCF, dans l’énergie, la chimie, les ports et docks, appellent d’ores et déjà à une grève reconductible à partir du 7 mars. Sans s’arrêter aux petits calculs des divers chefs syndicaux, tous les travailleurs conscients, dans tous les secteurs, doivent s’appuyer sur le succès prévisible de la journée du 7 mars pour convaincre leurs collègues de travail qu’il est nécessaire d’engager le combat. Il devra être placé sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes et devra s’élargir à l’ensemble de leurs revendications, à commencer par les #salaires. Il sera difficile car les capitalistes, qui s’affrontent dans une guerre économique acharnée, ne lâcheront rien facilement. Mais, s’ils la déploient sans réserve, la force collective des travailleurs est immense.
#capitalisme #lutte_de_classe #mouvement_social #mobilisation_sociale #grève_illimitée #réforme_des_retraites #inflation #dividende #super-profits
]]>Terres suisses d’outre-mer
Les traders domiciliés en Suisse possèdent de gigantesques territoires agricoles à l’étranger qu’ils cultivent souvent sans égard pour les populations locales et la nature.
Des superficies de plantations équivalentes à près de sept fois les terres arables de la Suisse. C’est ce que quatorze des principaux négociants en matières premières basés en Helvétie contrôlent dans des pays du Sud, comme le Brésil, le Cameroun et le Laos. C’est le résultat d’une nouvelle enquête de Public Eye, ONG qui surveille de près depuis 2011 le secteur des matières premières, dont la Suisse est devenue la première place mondiale depuis une quinzaine d’années1. Ainsi, des traders qui opèrent principalement depuis Genève ou Zoug tels que Cargill, Cofco ou LDC ont la haute main sur au moins 2,7 millions d’hectares dans 561 plantations de 24 pays. Canne à sucre, huile de palme, céréales, oléagineux et caoutchouc tiennent le haut du pavé.
Cette mainmise s’accompagne souvent de violations des droits humains, d’atteintes à l’environnement et prive les populations locales de leurs moyens de subsistance. « La concurrence pour la terre entre les multinationales de l’agro-industrie et les communautés locales augmente alors que ces dernières ont un besoin vital de ces ressources », détaille Silvie Lang, responsable du dossier chez Public Eye. Un accaparement des terres (land grabbing) qui a explosé depuis la crise financière de 2008 et qui est aussi régulièrement dénoncé pour sa dimension néocoloniale (lire ci-après).
En tant qu’hôte de ces géants de l’agronégoce, la Suisse aurait une responsabilité toute particulière pour réglementer leurs activités dans ce secteur à risque, mais elle n’en prendrait pas le chemin. Publiée il y a quinze jours, l’ordonnance du Conseil fédéral sur l’application du contre-projet à l’initiative pour des multinationales responsables n’imposerait presque aucune obligation à ces dernières (lire ci-dessous).
Dépossédés sans compensation
Pourtant, expulsions de populations, déforestations illégales, dégâts environnementaux seraient légion autour des plantations contrôlées par les traders helvétiques. En coopération avec ses partenaires de la société civile locale, Public Eye a documenté dix cas problématiques dans neuf pays. Ils sont présentés sur une carte interactive constellée de petits drapeaux suisses où sont recensés de nombreux autres « territoires suisses d’outre-mer ».
En Ouganda, les 4000 personnes expulsées de force il y a vingt ans pour faire place nette à une plantation de café aux mains du groupe allemand Neumann Kaffee (NKG) attendent toujours une indemnisation digne de ce nom. « La filiale suisse de NKG, qui gère non seulement le négoce de café vert mais aussi les plantations – y compris en Ouganda –, a une part de responsabilité à assumer », estime Public Eye.
De même, 52 familles d’agricultrices et d’agriculteurs auraient perdu leurs moyens de subsistance sur le plateau du Boloven au Laos au bénéfice du trader Olam, qui dispose d’un de ses principaux départements de négoce en Suisse. Histoire similaire en Tanzanie, où nombre d’habitants assurent, selon l’association allemande Misereor, avoir été dépossédés de 2000 hectares par Olam qui cultive des caféiers sur leurs terres. En 2015, mille personnes œuvraient dans ces plantations dans des conditions de travail déplorables, privées d’accès à l’eau, à une nourriture décente, et exposées à l’épandage de pesticides dangereux, selon l’ONG.
Une autorité de surveillance ?
Au Brésil aussi, en plus de l’accaparement des terres, les pesticides posent des problèmes insolubles dans les plantations de canne à sucre. Le négociant Biosev, propriété jusqu’à peu du groupe suisse Louis Dreyfus, n’a toujours pas réparé les destructions environnementales occasionnées sur et autour de vastes étendues de terres qu’il exploitait illégalement dans la région de Lagoa da Prata.
Au Cambodge, enfin, l’expulsion des autochtones qui a eu lieu en 2008 sous la responsabilité de Socfin pour y exploiter le caoutchouc n’aurait pas encore abouti à une réparation. Un processus de médiation entre la firme et les communautés, initié en 2017 et cofinancé par la Suisse, devait finalement permettre de trouver une solution à l’amiable. Mais « les personnes concernées sont insatisfaites de la procédure totalement opaque et globalement inutile », indique Public Eye, relayant les rapports de plusieurs autres ONG. Pain pour le prochain et Alliance Sud avaient pour leur part dénoncé en octobre les pratiques d’évasion fiscale agressive de Socfin au Cambodge à destination de Fribourg, qui privent ce pays de précieuses ressources3.
Ce nouveau dossier donne toujours plus d’arguments à Public Eye pour réclamer une action déterminée des autorités fédérales. Les mannes financières apportées par les traders en Suisse entraîneraient une responsabilité correspondante : « Le Conseil fédéral reconnaît certes officiellement que le secteur des matières premières est confronté à des défis à prendre au sérieux, notamment en matière de droits humains, mais il continue de miser principalement sur la bonne volonté des entreprises à assumer leurs responsabilités. » Regrettant l’échec de l’initiative pour des multinationales responsables, l’ONG recommande à nouveau la création d’une autorité de surveillance du secteur des matières premières (Rohma), proposée en 2014 déjà. Celle-ci s’inspirerait de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), créée en 2009 sous la pression internationale.
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Un accaparement ralenti mais prometteur
Le phénomène de l’accaparement des terres a fait grand bruit au début des années 2010. Après la crise financière de 2008, on avait assisté à une ruée sur ce nouvel investissement estimé plus sûr et prometteur pour les détenteurs et détentrices de grands capitaux. Le tumulte s’est ensuite calmé avec le tassement progressif du nombre de terres achetées depuis. Entre 2013 et 2020, indique le dernier rapport de l’initiative de monitoring Land Matrix, qui dispose d’une base de données étendue sur l’accaparement dans les pays à revenus bas et moyens, seuls 3 millions d’hectares supplémentaires ont été enregistrés, sur un total de 30 millions. Le grand bon avait été réalisé entre 2006 (6 millions d’hectares environ) à 2013 (27 millions).
Différentes raisons expliquent ce ralentissement, selon Land Matrix. D’abord, l’envolée attendue des prix dans la décennie 2010 des produits alimentaires, des agrocarburants et du pétrole n’aurait pas atteint les niveaux espérés. D’autre part, alertés par la société civile, certains Etats ont pris de mesures : « Citons, notamment, les moratoires sur les terres dans d’importants pays cibles, la diminution du soutien aux biocarburants de première génération et les restrictions sur la vente de terres aux investisseurs étrangers, dans certains cas », explique l’initiative.
Les prix repartent à la hausse
Mais la vapeur pourrait s’inverser sitôt la crise du Covid-19 passée, craint Land Matrix, d’autant que les prix reprennent l’ascenseur. « Certains pays, dont l’Indonésie et l’Inde, ont déjà libéralisé leurs marchés fonciers afin d’attirer les investissements étrangers. » Le Brésil représente également une plateforme florissant en matière agro-industrielle et connaît des évolutions favorables à un possible boom de l’accaparement des terres, indique un rapport en voie de publication de l’Université fédérale rurale de Rio de Janeiro (nous y reviendrons dans une prochaine édition.)
Cette situation inquiète la société civile, qui souligne les conséquences souvent désastreuses du phénomène pour les populations paysannes, les autochtones, l’environnement et le climat. Certaines ONG, cependant, se focalisent parfois uniquement sur les violations des droits humains qui accompagnent le processus, sans remettre en cause sur le fond les dynamiques néocoloniales de l’accaparement et l’expansion du capitalisme foncier basé sur l’expropriation des communautés locales, regrettent certains observateurs : « Nous observons aujourd’hui un véritable processus d’enclosure (clôture des parcelles provenant de la division des terrains) à l’échelle mondiale », observe Michel Merlet, ex-directeur de l’Association pour l’amélioration de la gouvernance de la terre, de l’eau et des ressources naturelles (AGTER) en France. « Tout comme en Angleterre avant et pendant la révolution industrielle, ce phénomène se traduit par la dépossession des populations rurales, le développement d’un prolétariat rural, de nouvelles modalités de gestion des pauvres, une foi aveugle dans le progrès. » Une logique qui s’oppose de front à la terre en tant que bien commun.
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La Suisse, carrefour du land grabbing ?
Difficile de connaître l’importance relative de la Suisse dans l’accaparement de terres dans le monde. Pour l’heure, aucune étude exhaustive n’existe. Observons pour commencer que le chiffre de 2,7 millions d’hectares contrôlés par des traders suisses est très élevé comparé au total de 30 millions d’hectares de territoires agricoles recensés par Land Matrix dans le monde (qui n’incluent pas les traders basés en Suisse recensés par Public Eye). Un indicateur à considérer avec prudence toutefois, car cette base de données est probablement loin d’être exhaustive, selon plusieurs sources.
D’autres acteurs helvétiques possèdent-ils ou louent-ils sur une longue durée des terres ? Firmes, fonds de pension, banques, assureurs disposent-ils de ce type d’actifs ? Land Matrix a recensé 6,3 millions d’hectares contrôlés via des investissements de firmes helvétiques, incluant des territoires forestiers cette fois, en plus des terres agricoles. A noter toutefois que 5,9 millions de ces 6,3 millions d’hectares se trouvent en Russie et concernent des concessions forestières, via la société Ilim, domiciliée en Suisse (les fonds pourraient provenir de Russie, ou d’ailleurs).
Autres pays concernés : la Tanzanie, le Cameroun, la Sierra Leone, le Paraguay, l’Argentine, le Brésil, etc. En tout sont impliquées une quarantaine d’entreprises suisses, dont Nestlé, Louis Dreyfus, Chocolats Camille Bloch, Novartis et Addax Bioenergy SA.
Aucune information, en revanche, sur les acteurs purement financiers : « Nos données n’incluent pas de banques ou de fonds de pension suisses. Nous ne savons pas s’ils sont impliqués dans ce type d’affaires. Leur investissement n’est pas transparent. Beaucoup passent par des paradis fiscaux ou des hubs financiers, comme Chypre, Singapour, Hong-Kong et les île Vierges », détaille Markus Giger, coresponsable de Land Matrix et chercheur au Centre pour le développement et l’environnement de l’université de Berne.
L’opacité règne donc. On sait par ailleurs que le secteur financier helvétique cible par exemple des investissements dans l’agriculture, surtout là où il y a de fortes opportunités de profits, et les proposent ensuite sous forme de fonds. Les entreprises financées de cette manière peuvent elles-mêmes être impliquées dans l’accaparement de terres.
En tant qu’une des principales places financières du monde, la Suisse joue indéniablement un rôle dans les transactions opérées sur nombre de ces terres. Après avoir enquêté sur l’accaparement et la financiarisation des terres au Brésil, le chercheur Junior Aleixo a pu le constater : « De nombreux acteurs impliqués dans l’achat ou la location de terres passent par des intermédiaires suisses ou possèdent des comptes dans des banques helvétiques parce que la Suisse dispose de législations peu regardantes et permet l’évasion fiscale », a confié au Courrier l’universitaire, membre du Groupe d’étude sur les changements sociaux, l’agronégoce et les politiques publiques (GEMAP) de l’Université fédérale rurale de Rio de Janeiro. Le gouvernement suisse lui-même voit d’un bon œil ces investissements sur le principe : « Le Conseil fédéral est d’avis que des investissements privés effectués avec circonspection dans l’agriculture ont des répercussions positives, à condition que les standards sociaux et écologiques soient respectés », avait-il répondu en 2011 à une interpellation de la conseillère nationale verte Maya Graf. Le gouvernement prône des normes et des codes de nature volontaire pour réglementer ce négoce et éviter la spoliation des communautés locales.
▻https://lecourrier.ch/2021/12/16/terres-suisses-doutre-mer
#traders #matières_premières #terres #accaparement_des_terres #Suisse #plantations #Cargill #Cofco #LDC #Canne_à_sucre #huile_de_palme #céréales #oléagineux #caoutchouc #multinationales #industries_agro-alimentaires #colonialisme #néo-colonialisme #agronégoce #dépossession #Neumann_Kaffee (#NKG) #Laos #Boloven #Olam #Tanzanie #Brésil #Biosev #Louis_Dreyfus #Lagoa_da_Prata #Cambodge #Socfin #biocarburants #enclosure #prolétariat_rural #opacité
#Concessions_autoroutières : des profits futurs à partager équitablement avec l’État et les usagers - rapport - Sénat
▻http://www.senat.fr/notice-rapport/2019/r19-709-1-notice.html
Quinze ans après leur #privatisation, la commission d’enquête s’est penchée sur la situation des #sociétés_autoroutières « historiques » dont la rentabilité est perçue comme excessive.
Elle évalue à 6,5 milliards d’euros la perte de recettes pour l’État résultant du processus de cession (2002 2006) et constate que les contrats n’ayant pas fait l’objet d’une révision préalable l’État est en position de faiblesse vis à vis des sociétés autoroutières.
L’étude indépendante demandée par le rapporteur estime que les groupes Vinci et Eiffage atteindraient la rentabilité attendue lors de la privatisation dix ans avant la fin de leurs concessions. La commission préconise en conséquence l’organisation d’un sommet des autoroutes pour définir l’équilibre économique des concessions, ce qui permettra d’affecter une partie de la rentabilité à de nouveaux investissements, à des modulations des péages en faveur des trajets du quotidien, du covoiturage, et des véhicules propres, ainsi qu’aux autres modes de transports.
Elle estime par ailleurs que la durée des concessions ne doit plus être prolongée et demande à l’État de veiller au maintien d’un niveau d’investissements assurant la remise en bon état des infrastructures à la fin des concessions.
Enfin, elle invite à réfléchir dès maintenant à la gestion future des autoroutes à la fin des concessions actuelles (entre 2031 et 2036) et recommande, si le modèle concessif était retenu, que la durée des concessions n’excède pas quinze ans et que le contrat de concession encadre la rentabilité et en organise le suivi.
Le rapport :►http://www.senat.fr/rap/r19-709-1/r19-709-1.html ;
sa note de synthèse : ▻http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/redaction_multimedia/2020/2020_Infographies/20200918_Synthese_4p_VF.pdf.
Et si mettre fin à la privatisation des autoroutes coûtait zéro euro à l’Etat ?
Comment Marc : une bombe rédigée par deux camarades, dont il va être intéressant de voir l’accueil que vont lui réserver les medias...
▻https://www.marianne.net/economie/economie-francaise/et-si-mettre-fin-a-la-privatisation-des-autoroutes-coutait-0-euro-a-letat
]]>#Privatisation des #autoroutes : au #Sénat, l’ex-ministre Gilles de Robien raconte les coulisses du conflit avec Bercy | Public Senat
▻https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/privatisation-des-autoroutes-au-senat-l-ex-ministre-gilles-de-robien-rac
La commission d’enquête sénatoriale, sur les #concessions_autoroutières, a auditionné l’ancien ministre des Transports Gilles de Robien, en fonction avant l’opération de privatisation de 2005. Le centriste a raconté comment l’influence de #Bercy a pesé sur la cession, à laquelle il était opposé.
]]>Benjamin Netanyahu: ’Palestinians must make concessions to Israel’s national interests’ | SyriaNetwork
▻https://syrianetwork.wordpress.com/2013/07/22/netanyahu-palestinians-must-make-concessions-to-israels-nati
‘Our negotiating partners will have to make concessions that enable us to preserve out security and crucial national interests’.
Palestinians must make concessions to Israel’s national interests for the future Middle East peace talks to bring fruit, says the Israeli prime minister. The negotiations promise to be hard, with a wave of criticism already coming from both sides.
Benjamin Netanyahu said his two principal goals in the negotiations would be maintaining a Jewish majority in Israel and avoiding creation of an Iran-backed “terrorist state” on its borders.
palestine #frontières #annexions #concessions (sic)
]]>#Penan Community Mapping: Putting the Penan on the map
▻https://www.youtube.com/watch?v=KwGdEzh1e3w
#cartographie #visualisation #peuples_autochtones
#vidéo reçue via la mailing-list du Bruno Manser Fonds (26.12.2018):
Chères amies, chers amis du Bruno Manser Fonds,
Que diriez-vous d’une brève pause durant les fêtes ? Alors prenez-vous 12 minutes et apprenez comment les Penan sauvent la forêt pluviale avec des cartes topographiques.
Avec la publication de 23 #cartes_topographiques de la forêt pluviale par le Bruno Manser Fonds, soudainement les Penan prennent vie sur la carte. Sur les documents du gouvernement, les rivières dans la zone penane n’ont pas de nom et les arbres utilisés par les Penan pour récolter le poison à flèches ou pour fabriquer des sarbacanes ne sont même pas signalés. Pour le gouvernement, les Penan ne disposent d’aucun droit sur leur forêt traditionnelle. C’est là qu’interviennent les cartes que nous avons publiées : elles démontrent les #droits_territoriaux des Penan et constituent un précieux instrument dans la lutte contre les sociétés forestières, qui défrichent illégalement la #forêt.
Apprenez dans le bref #documentaire comment ces cartes servent la #forêt_pluviale et les autochtones ! Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir à visionner la vidéo !
Notre travail de cartographie a éveillé un grand enthousiasme en #Malaisie. D’autres villages de Penan, de même que d’autres groupes ethniques, se sont adressés à nous en nous demandant également de soutenir la cartographie de leur forêt pluviale. Ils souhaitent, au moyen des cartes, faire cesser les défrichages et la mise en place de plantations de #palmiers_à_huile sur leurs terres.
#déforestation #cartographie_participative #huile_de_palme #cartographie_communautaire #résistance #Bornéo #visibilité #Sarawak #Baram #biodiversité #répression #community_mapping #empowerment
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Quelques citations tirées de la vidéo...
Rainer Weisshaidinger, of the Bruno Manser Fonds:
“When we came to the Penan area, the maps we had were from the British. They were quite good in telling us the topography, but there were no names. It was empty maps. The British cartographers did not have the chance to go to the communities, so very few rivers had names in these maps”
#toponymie #géographie_du_vide #vide #cartographie_coloniale #colonialisme #post-colonialisme #exploitation
“Joining the Federation of Malaysia on 16th of September 1963, Sarawak was granted self-government free from the British colonial administration. However, the government undertook no effort to map the interior areas. This lead to unfair and unsustainable #exploitation of the land and its people”
#terre #terres
Voici un exemple des cartes officielles:
Simon Kaelin, of the Bruno Manser Founds:
“The perspective from the government for this area... It was an empty area, for logging activity, for palm oil activity. Open for concessions and open for making big money”
#extractivisme #concessions #déforestation
Lukas Straumann, of the Bruno Manser Founds:
“If you have a map with every river, having names (...) you see that it has been used for hundered years, it makes a really big difference”
"The Penan started mapping their lands back in the 1990s, when they heard from indigenous people in #Canada that they have been very successful in claiming back their lands from the Canadian government, with maps
Rainer Weisshaidinger, of the Bruno Manser Fonds:
“To understand why these maps are important for the Penan community, it is because there is the Penan knowledge inside these maps”
Bateudah, community mapper:
“Our work is to map the land. This is very important because it makes our community’s boundaries visibile”
Rose Melai, community mapper:
"All that is important in the forest is on the maps.
The Penan worked about 15 years on their map...
Au total, ils ont produit 23 cartes.
Voici le coffret avec les cartes:
Sophie Schwer, of the Bruno Manser Fonds:
When they started, they relied in easy techniques, like skatch mapping and just the compass:
But in the end they used the state-of-the art mapping #drones to present and show where their settlements are, so that they could no longer be neglected by the government.
Le “mapping drone”:
Peter Kallang, indigenous activist:
“Community mapping can help to eliminate or reduce the #corruption, because you have everything there in black and white. It is so transparent. So when the government gives timber licences, when it overlaps with these, we can see from the map”
Rainer Weisshaidinger, of the Bruno Manser Fonds:
“The map of the government, they represent the government’s perspective, which means: nobody is in this area. The Penan map represents the Penan perspective on their own area. If you look at these maps, you will see that the Penan are living in this area. On each of these maps, it’s not only a topographic knowledge, there is a small history specific of this area. Below that, the drone images are very important, because it is very easy to mark one point. In order to give credibility to these maps, it was very important for the Penan to also be able to fly over their own villages to get the images of their villages.”
Un cartographe autochtone:
“With these maps we document our history. Our myths and legends stay alive. The next generation will remember our way of life long after our elders have passed on”.
#mythes #légendes #histoire #mémoire
#ressources_pédagogiques (mais malheureusement la vidéo est disponible uniquement avec des sous-titres en anglais)
#géographie_politique
Et je suis sure que ça intéresse aussi @_kg_
La #privatisation des barrages menace la gestion de l’#eau
Sous l’impulsion de l’Union européenne, le gouvernement français prépare la mise en concurrence des #concessions des #barrages_hydroélectriques. Ce projet inquiète l’auteur de cette tribune, qui rappelle le rôle joué par les barrages dans la régulation des eaux, dans la transition énergétique et dans l’indépendance du pays.
ping @albertocampiphoto @daphne @marty
#Cambodge : Terrains défrichés, droits piétinés
Le gouvernement cambodgien et des entreprises européenne et cambodgienne impliquées dans un conflit de droits de l’Homme
Au Cambodge, les droits des populations autochtones ne pèsent pas lourd face aux sociétés agro-industrielles et au gouvernement cambodgien. C’est ce qu’établit un rapport de mission internationale d’enquête de la FIDH qui s’est penchée sur les impacts des plantations industrielles d’hévéa opérées par l’entreprise #Socfin-KCD à #Bousra dans la province de #Mondulkiri à l’est du pays. Socfin-KCD est une joint venture détenue à 20% par une entreprise de construction cambodgienne proche du pouvoir et à 80% par une société holding basée au Luxembourg (#Socfinasia), elle-même détenue par d’autres sociétés holdings administrées par le groupe #Bolloré et les familles belges de #Ribes et #Fabri.
Socfin-KCD exploite deux concessions totalisant environ 7000 hectares qui affectent plus de 850 familles autochtones #Bunong pratiquant une #agriculture traditionnelle itinérante, qui ont du quitter leurs terres agricoles. Le rapport met en lumière le manque de transparence et les irrégularités qui ont entouré l’octroi des #concessions, l’absence d’une véritable consultation et de compensation adéquate des communautés autochtones expulsées par les concessions et la destruction de sites sacrés et ancestraux des Bunong.
« Face à la pression et sans être consultées préalablement, la majorité des familles n’ont eu d’autre choix que d’accepter de vendre leur terre pour un prix dérisoire. Avec la perte de leurs terres et la destruction de sites ancestraux, les communautés se retrouvent aujourd’hui dans une situation de #vulnérabilité extrême », souligne Thun Saray, Président de l’ADHOC (Association pour les droits de l’homme et le développement au Cambodge - organisation membre de la FIDH au Cambodge).
« Nous demandons au gouvernement cambodgien d’appliquer un moratoire immédiat sur toutes les concessions foncières à vocation économique et à Socfin-KCD de suspendre ses opérations, revoir les compensations offertes aux familles affectées et prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir les droits des Bunong, la protection de leurs traditions et le maintien durable de leurs moyens de subsistance », a déclaré Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH.
Un rapport qui date de 2012, que je mets ici pour archivage. Découvert en lisant cela : ▻https://seenthis.net/messages/693300
▻https://www.fidh.org/fr/regions/asie/cambodge/Terrains-defriches-droits-pietines
#terres #accaparement_de_terres #Mondulkiri #peuples_autochtones #Punong #expulsions #Concessions_foncières #caoutchouc #plantations #travail #exploitation #cartographie #visualisation
Lien vers le rapport :
Cambodge Terrains défrichés, droits piétinés
La terre au coeur des préoccupations des Libériens - RFI
▻http://www.rfi.fr/emission/20180105-terre-coeur-preoccupations-liberiens
Georges Weah qui succèdera ce mois-ci a Ellen Johnson Sirleaf à la tête du #Libéria a fait de la #sécurité_alimentaire l’une de ses priorités. 60% des Liberiens travaillent dans l’#agriculture, de grandes compagnies possèdent des #concessions immenses mais pourtant le pays importe 80% de ses produits de base. Depuis 2014, le pays tente d’adopter une nouvelle loi sur le #foncier qui garantirait aux communautés rurales des #droits sur leurs #terres.
]]>L’Agence française de développement se défend de livrer les forêts du Congo aux grandes concessions
▻http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/06/26/l-agence-francaise-de-developpement-se-defend-de-livrer-les-forets-du-congo-
Pour protéger la #forêt, livrez-la aux industriels !
Le projet incriminé par #Rainforest_Foundation et d’autres ONG comme #Global_Witness ou #Greenpeace est porté par l’Agence française de développement (#AFD, partenaire du Monde #Afrique). D’un montant de 18 millions de dollars (environ 16 millions d’euros), dont 6 millions de dollars financés par la France, il est censé contribuer à la gestion durable des forêts à laquelle s’est engagée la #RDC en adoptant une stratégie nationale de lutte contre la déforestation en 2012. Au total, à travers CAFI, Kinshasa devrait recevoir 200 millions de dollars d’ici à 2020 pour financer cette stratégie dont la réussite détermine l’avenir de 7 % des #forêts tropicales mondiales.
« La feuille de route n’a jamais été d’octroyer de nouvelles concessions industrielles », un membre de l’Initiative pour les forêts d’#Afrique_centrale.
La multiplication des grandes #concessions_forestières peut-elle être la pièce maîtresse d’une telle ambition ? C’est ce qui ressort de la proposition de l’AFD, qui met en avant la sous-exploitation de la forêt congolaise et les importantes « opportunités de développement économique » que cela permet d’envisager. Elle évalue ainsi un scénario qui conduirait à multiplier par trois les superficies accordées aux exploitants industriels – de 11 millions d’hectares aujourd’hui à 30 millions d’hectares – et à multiplier par quinze le volume de bois prélevé.
Sous-exploitation
Cette perspective n’a pas simplement fait s’étrangler les ONG environnementales, elle a aussi fait tousser les partenaires de CAFI. Lors de la réunion du comité technique organisée par visioconférence le 3 mai depuis Kinshasa, l’AFD a reçu 39 recommandations pour retravailler son projet. « La feuille de route n’a jamais été d’octroyer de nouvelles concessions industrielles. Tout le monde connaît la situation. L’essentiel de la coupe en RDC est illégal, le ministère n’a pas les moyens de contrôler les opérateurs sur le terrain et l’argent qui ressort de ces trafics alimente les rébellions dans le pays. L’amélioration de la gouvernance du secteur devrait être au centre d’un programme de gestion durable. Or il n’en est quasiment pas question », critique un membre de CAFI, en demandant aussi à comprendre comment la multiplication par trois des superficies exploitées ne conduira pas à un accroissement des émissions de #gaz_à_effet_de_serre.
]]>Madagascar : les droits fonciers des paysans sont régulièrement violés, selon le CETIM - Agence Ecofin
▻http://www.agenceecofin.com/droits-humains/2003-45832-madagascar-les-droits-fonciers-des-paysans-sont-reguliereme
Dans un compte-rendu adressé au rapporteur spécial des Nations unies sur l’environnement et les droits de l’homme, la semaine dernière, le Centre de recherches et de publications sur les relations entre le tiers-monde et l’Europe (CETIM) dénonce les #expropriations abusives dont sont victimes les propriétaires du #foncier rural #malgache. Des expropriations réalisées au profit des #multinationales minières et des trafiquants de #bois précieux.
« De nombreux paysans sont #déplacés ou #expulsés de leurs #terres au mépris de la loi foncière qui reconnaît les droits coutumiers. Du nord au sud de #Madagascar, les #compagnies_minières et de l’#agro-industrie obtiennent des permis d’exploitation au détriment de la biodiversité », révèle notamment le CETIM.
Toutefois, s’il admet que les efforts déployés pour venir à bout des réseaux de trafic de bois ne portent pas encore leurs fruits, le secrétaire général du ministère de l’Environnement rejette toute violation de la loi dans les attributions de #concessions minières. « Les terrains ne peuvent s’octroyer aux sociétés qu’après consultations de tous les concernés », y compris les populations locales, a-t-il déclaré à RFI.
]]> En 2015, la revue Nature pointait du doigt un phénomène alarmant touchant le Cambodge : 36% des terres agricoles du pays ont été achetées sous forme de #Economic_land_concessions par des investisseurs nationaux ou étrangers.
Près de la moitié des terres cédées par le gouvernement cambodgien, à travers ce type de concession, était, quinze ans plus tôt, couverte de forêts. Aujourd’hui, ce sont des plantations de #caoutchouc, de #noix_de_cajou ou de #poivre.
Un phénomène qui ne déracine pas uniquement les arbres, mais également les animaux, dont les éléphants, et les populations, souvent autochtones. Désormais sans terre et, donc, sans ressources, celles-ci se voient obligées d’abandonner leurs villages.
Accompagné de Mony Hong, un guide khmer amoureux de la région, je me suis aventuré dans une jungle située à quelques dizaines de kilomètres de la ville de Sen Monorom, dans le nord-est du Cambodge. J’ai traversé des hameaux isolés, où la vie des habitants est parfois égayée par des rires d’enfants qui jouent dans le jardin de leur maison.
Pour l’heure épargnée par les concessions agricoles, cette jungle forestière est menacée par les coupes d’arbres sélectives effectuées par... des membres de la communauté, qui vendent le bois à #Sen_Monorom, gagnant ainsi un peu d’argent pour l’achat de biens matériels ou de services. Une menace silencieuse mais insidieuse pour la biodiversité.
C’est dans ce territoire, composé de dix villages autochtones de la communauté Pnong, que #Mony_Hong veut implanter un projet d’écotourisme afin de pouvoir protéger la jungle et les populations qui y vivent.
#Photographie de @albertocampiphoto publiée dans l’édition de février de @lacite et dans la rubrique « photojournalisme » du site du journal : ►https://www.lacite.info/hublot/fevrier-2017
#déforestation #Cambodge #Pnong #Bunong #peuples_autochtones #plantations #forêt #jungle #concessions #land_grabbing #terres #accaparement_des_terres
cc @franz42 @odilon
Le #Parc_national de #La_Réunion menacé de #déclassement
▻https://reporterre.net/Le-Parc-national-de-La-Reunion-menace-de-declassement
Menace sur l’écrin du Piton de la Fournaise. Le conseil régional de La Réunion souhaite transformer le Parc national en un parc naturel régional, à la réglementation moins protectrice pour l’environnement. Cette démarche s’inscrit dans un contexte troublé, entre projet de construction d’un écolodge de luxe sur le volcan et éviction brutale de la directrice du Parc.
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Grand mensonge : le gouvernement parle climat, mais il relance les #autoroutes
▻https://reporterre.net/Grand-mensonge-le-gouvernement-parle-climat-mais-il-relance-les-autorout
Un nouveau #plan_autoroutier vient compléter un premier plan de relance toujours en cours. L’État français poursuit le transfert de recettes juteuses aux concessionnaires privés, dans l’opacité et aux frais des contribuables. Stimulant le #transport_routier, donc les émissions de gaz à effet de serre.
]]>DR Congo to publish land deals in bid to gain public trust
▻http://news.trust.org/item/20161005040240-0830w
The Democratic Republic of Congo (DRC) plans to make all of its large-scale agricultural contracts public, in an effort to increase transparency over land deals and improve management of natural resources, officials and researchers said on Wednesday.
DRC will provide summaries of the deals including social, environmental and fiscal provisions, as well as tools for comparing contracts in an online #database, which will be linked to global land database OpenLandContracts.org.
Africa’s second largest country by geographical area is rich in land, minerals and other natural resources but conflict and corruption have kept many of its 81 million people in poverty, analysts say.
Investment in the country’s fertile farmland could help boost development but large-scale land deals must take into account the land rights of local populations and subsistence farmers, campaigners say.
#RDC #terres #concessions
]]>#Autoroutes : Bercy se bat pour éviter toute #Transparence
►https://www.mediapart.fr/journal/economie/180916/autoroutes-bercy-se-bat-pour-eviter-toute-transparence
Le ministère de l’économie et des finances se pourvoit en cassation auprès du conseil d’État, dans l’espoir de ne pas avoir à transmettre à #Raymond_Avrillier l’accord signé entre l’État et les sociétés autoroutières en avril 2015. Mais qu’a donc à cacher Bercy pour s’opposer avec tant de constance à toutes les demandes de communication de ce document ?
#Economie #concessions #Emmanuel_Macron #Manuel_Valls #ministère_de_l'économie #services_publics #transports
]]>Asie. Des terres cambodgiennes aux mains de l’armée vietnamienne
L’armée vietnamienne contrôlerait 40 000 hectares du #Ratanakiri, dans le nord-est du #Cambodge. Le quotidien The Cambodia Daily révèle les liens entre les entreprises qui dirigent des #concessions_foncières au Cambodge et l’armée vietnamienne.
#autoroutes en #France : un service cher mais au top niveau
▻http://fr.myeurop.info/2016/02/18/autoroutes-en-france-un-service-cher-mais-au-top-niveau-14480
▻http://cdn3.myeurop.info/sites/default/files/imagecache/third_thumbnail/media/images/AUTOROUTE+FRANCE.JPG
Daniel Vigneron
Les #Péages autoroutiers continuent d’augmenter alors qu’ils sont déjà plus chers en France qu’ailleurs. Mais le réseau hexagonal est le mieux entretenu, le mieux équipé et l’un des plus sûrs d’Europe.
Le 1er février, les tarifs des péages sur les autoroutes françaises ont augmenté en moyenne de 1,13% alors qu’ils avai lire la suite
#EUROFOCUS #Allemagne #Autriche #Belgique #Espagne #Italie #Pays-Bas #République_tchèque #Royaume-Uni #ASF #concessions #concessions_autoroutières #Eiffage #réseau_routier #RFI #Sanef #tarifs_autoroutiers #Vinci
]]>Un scandale de #Corruption ébranle le #Burundi et la RDC
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/181215/un-scandale-de-corruption-ebranle-le-burundi-et-la-rdc
Un investisseur français, fraudeur du fisc, qui fait la « danse du ventre » aux ministres africains ; son ami et associé, vieux routard de la vie politique sénégalaise et ancien représentant de l’ONU, qui rafle de juteux marchés pétroliers. Les arcanes d’un scandale de corruption dans plusieurs États d’Afrique.
#International #France #Afrique #concessions #exploitation_pétrolière #lac_Tanganyika #Moustapha_Niasse #pétrole #Pierre_Achach #République_démocratique_du_Congo
]]>Le scandale de la vente des barrages hydroélectriques
▻http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2015/12/le-scandale-de-la-vente-des-barrages.html
La Commission européenne a adressé récemment une mise en demeure à la France afin qu’elle lance, sans plus tarder, le processus de mise en concurrence des concessions hydroélectriques françaises, en gestation depuis 2008. L’Europe, dans sa grande bienveillance, exige la privatisation de ces barrages, pour l’essentiel construits par nos aînés et financés par les impôts de nos parents et grands-parents… En juillet 2008, le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, signait le décret de mise en concurrence des concessions des barrages hydroélectriques français. EDF bénéficiait jusqu’à cette date d’un droit de préférence sur le renouvellement des concessions mais avec la transformation de l’électricien en société anonyme en 2004, et le vote en 2006 (à la demande de la Commission européenne) d’un (...)
]]>Le radeau de la Méduse climatique (1)
►http://www.eauxglacees.com/Le-radeau-de-la-Meduse-climatique
« Pourquoi les meilleurs d’entre nous s’en vont-ils à vau-l’eau tandis que les pires continuent à prospérer ? Je veux savoir (*) ». Jeudi 26 novembre, 10 heures du matin, au carrefour de la rue du Jourdain et de la rue des Pyrénées, dans le 20ème arrondissement à Paris. La petite place pavée où se tiennent les innombrables brocantes qui font désormais l’ordinaire des loisirs métropolitains est cernée de barrières, envahie de camions, illuminés de gilets fluo qui s’agitent dans tous les sens. Mon premier (...)
]]>Open Oil Concession Map in Africa
▻http://maps.openoil.net/concessions
Each area on the map is the co-ordinates of an oil or gas “block”, “field” or “concession” and provides basic information about contractors and available contracts.
The map is an open framework to contain further data, such as in the Open Data Tour of Tanzania, part of a formal, open data standard around extraction rights.
]]>LICADHO : Cambodia’s Concessions
▻http://www.licadho-cambodia.org/land_concessions
In May 2012, the Prime Minister signed a directive declaring a moratorium on the granting of new Economic Land Concessions (ELCs). The directive also contained the announcement of a systematic review of ELCs. However, so far the government has yet to fully disclose the extent of its grand land giveaway.
To date, the Ministry of Agriculture, Forestry and Fishery has published an oversimplified and incomplete list of companies; the Ministry of Environment has done even less, simply releasing the total number of companies involved and the total land area leased. Neither has disclosed the exact location of the 2.1 million hectares of Cambodian land covered by existing ELCs. A proper review can only be carried out if the government fully disclose all its land dealings to the public.
LICADHO is releasing its land concession dataset and renewing its call for the government to fully disclose all concessions. We hope the information can help progress the debate on the ELC scheme and its impacts.
On estime à 15 milliards d’euros la valeur des #réserves_aurifères que recèle l’île. Attirées par cet eldorado, de grandes #compagnies_minières ont commencé à mettre la main sur le magot. Elles ont acquis des #concessions sur 20 % du territoire. Mais attendent encore d’avoir le droit de les exploiter. Certains habitants ont déjà tenté leur chance en creusant des #mines_sauvages. Pour extraire la précieuse poussière, ils sont prêts à risquer leur vie.
For you, @odilon !
“Rubber in a Rice Bowl”
The reportage addresses the topic of the current rubber boom and how it affects livelihoods and food security through the voices of the local population. It further raises the question as to how the local community takes part in the process of the agrarian transition driven by large scale rubber companies and to what extent it can benefit from the transformation.
▻http://www.rubberinaricebowl.ch
Trailer :
▻https://www.youtube.com/watch?v=gFs4z93gxoo
#caoutchouc #terres #accaparement_des_terres #agriculture #Cambodge #transition_agraire #film #documentaire #déforestation #forêt
#Autoroutes : l’Autorité de la concurrence, saisie par la commission des Finances de l’Assemblée nationale, rend public son avis.
Le principal constat : la rentabilité exceptionnelle des sociétés concessionnaires d’autoroutes « historiques » est assimilable à une #rente, qui doit être davantage régulée en faveur de l’Etat et des usagers.
Elle propose 13 recommandations novatrices : parmi elles, la mise en place d’une nouvelle formule de calcul du tarif des péages, prenant en compte l’évolution du trafic, susceptible de limiter leur hausse, voire de permettre leur baisse.
Si le plan de relance autoroutier peut constituer un facteur favorable à l’emploi et à l’investissement, la prolongation – jusqu’à 6 ans pour un cas – de la durée des #concessions doit être l’occasion d’une renégociation avec les sociétés d’autoroutes, dans laquelle l’Etat doit reprendre la main.
...
]]>Blog gaulliste libre : Vinci révèle le scandale des concessions
▻http://www.gaullistelibre.com/2013/12/vinci-revele-le-scandale-des-concessions.html
C’est un article, ou plutôt quelques chiffres des Echos qui révèlent le pot aux roses, dont tout le monde est au courant. Les concessions de service public ne sont que des rentes absolument scandaleuses que l’Etat donne à des entreprises privées. A quand une remise en cause ?
Le beurre dans les épinards pour Vinci
Les chiffres sont extravagants et ont l’avantage de parler d’eux-même. Alors que les concessions (parkings, autoroutes, stades, aéroports) ne réalisent que 13,9% du chiffre d’affaire de Vinci (contre 85,6% pour les contrats classiques de construction), et à peine 8% de ses effectifs, elles représentent pas moins de 58,8% de son résultat opérationnel, contre seulement 38,2% pour les activités de construction ! En clair, alors que la marge opérationnelle atteint seulement 4,2% dans ces dernières, elle atteint 39,4% pour les concessions, soit 9,4 fois plus !!! Les concessions sont la poule aux œufs d’or du groupe.
Mais si ces activités sont extrêmement profitables pour Vinci, cela signifie aussi que l’Etat et les collectivités négocient extrêmement mal ces contrats. Pour quelle raison faudrait-il que la rentabilité de ces activités soit tellement supérieure à celle des contrats traditionnels ? Chacun en tirera les conclusions qu’il souhaite. Mais du coup, cela signifie également que les prix pourraient sans doute être baisser d’un tiers et que l’Etat ne perdrait pas d’argent si l’exploitation était restée dans le domaine public ! La privatisation des services publics a un seul bénéficiaire : les actionnaires des groupes qui les contrôlent....
#économie
#Joseph-Stiglitz
#partenariat-public-privé ( PPP )
#Vinci
#autoroutes
#concessions
Le tunnel Prado Carénage de la cité phocéenne, qui coûte 2,70 euros pour 2,5 kilomètre, rapporte 61 centimes de dividendes par passage aux actionnaires, dont notamment Vinci et Eiffage.
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