• La fin de la « maison » #Joumblatt a-t-elle sonné ? | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/decryptages/la-fin-de-la-maison-joumblatt-t-elle-sonne

    La troisième étape du processus d’affaiblissement du leader druze anti-syrien devrait avoir lieu lors des nominations administratives, qui sont réparties au Liban sur des bases communautaires, conformément au système du « confessionnalisme politique » en vigueur dans le pays. C’est surtout à travers ces nominations que les chefs politiques entretiennent une fidèle clientèle qui leur permet d’asseoir et de pérenniser leur #pouvoir.

    Depuis la fin de la guerre, grâce à ses alliances, M. Joumblatt se réservait la part du lion et ne laissait à ses adversaires ou aux indépendants de sa communauté que des miettes dans l’administration civile, militaire et judiciaire. 

    Avec les nouvelles alliances, il risque de perdre le tiers de la part druze, et, par conséquent, verrait son influence s’éroder au profit de Talal Arslan et d’un nouveau venu, l’ancien ministre Wiam Wahhab, soutenu par le Hezbollah et la Syrie.

    C’est à travers ce prisme qu’il faut comprendre les incidents sanglants du dimanche 30 juin. Se sentant acculé, marginalisé et ostracisé, Walid Joumblatt a réagi dans la rue. Si l’État, aujourd’hui incarné par Michel Aoun, recule, le mandat du président sera vidé de son sens.

    Si de trop fortes pressions sont exercées sur Joumblatt, il est peu probable que cette « maison », installée aux commandes de la communauté druze depuis des siècles, acceptera de disparaître sans résister.

    #Liban #clientélisme #confessionalisme

  • Le mariage civil est-il désormais institutionnalisé au Liban ? | Politique Liban | L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/824169/le-mariage-civil-est-il-desormais-institutionnalise-au-liban-.html
    Un dossier de l’Orient-Le Jour

    En novembre 2012, un jeune couple libanais, Khouloud Succariyé et Nidal Darwiche, s’est marié civilement au Liban. Une première, qui a fait un énorme tapage médiatique. Ce mariage, reconnu et validé par les ministères de la Justice et de l’Intérieur, est désormais enregistré dans les registres d’état civil. Il a été contracté par deux conjoints initialement de religion musulmane (l’un sunnite, l’autre chiite), qui ont rayé la mention de leur appartenance religieuse sur les registres officiels. Conformément à la loi 60 LR, ils ont donc le droit de se marier civilement au Liban.

    Le mariage de Khouloud et Nidal fera-t-il jurisprudence ? A-t-il institutionnalisé le mariage civil au pays du Cèdre ? Deux points de vue divergents s’affrontent sur la procédure, mais se rejoignent sur le droit au mariage civil.

    Voir aussi : http://www.lorientlejour.com/article/824171/les-autorites-mises-devant-le-fait-accompli-assure-talal-husseini.htm
    « Le mariage civil de Khouloud et Nidal se situe dans le cadre d’un plan d’action en trois étapes. La première procédure remonte au 10 avril 2007 lorsque, suite à une campagne, nous avons barré pour la première fois la mention de la religion sur les registres d’état civil »
    #mariage_civil
    #confessionalisme

    Mais, dans la même édition du journal :

    Les deux hommes qui ont agressé et amputé le pénis de Rabih Ahmad, 39 ans, originaire de Hrar dans le Akkar, pour avoir épousé Roudayna Malaeb, de Baïssour, une jeune femme qui n’appartient pas à la même communauté religieuse, ont été arrêtés. Il s’agit des deux frères de la jeune femme.

    http://www.lorientlejour.com/article/824178/baissour-arrestation-des-deux-hommes-qui-ont-ampute-le-penis-de-leur-

    • Dans l’OJ du 19/7/2013

      Pas de mariage civil pour les musulmans
      « En l’absence d’une loi civile codifiant et organisant la catégorie des personnes qui ont barré la mention de leur religion, Nidal et Khouloud appartiennent toujours à la communauté musulmane, même s’ils ont rayé la mention de leur religion », assure Me Traboulsi. Leur union est donc renvoyée au statut personnel communautaire. « Car le mariage civil de deux musulmans est soumis à la charia, même s’il est contracté à l’étranger », explique-t-il, les communautés musulmanes du Liban ayant refusé de se soumettre à l’arrêté LR 60. Et d’insister : « Jusqu’à ce jour, les musulmans ne sont pas autorisés à contracter un mariage civil. »
      Pour cet académicien, la décision des deux conjoints de faire appliquer la loi française à leur union est « une hérésie au niveau juridique ». « Ils ont mis la charrue devant les bœufs, constate-t-il. Ils auraient plutôt dû commencer par demander l’abrogation ou l’amendement de la loi, afin d’autoriser les personnes de confession musulmane à être soumises à l’arrêté 60 LR et à contracter un mariage civil. »
      Autre vice concernant le mariage du jeune couple, « le notaire n’est pas mandaté à recevoir la volonté des deux époux », selon l’avocat. Sans compter qu’il n’y a pas eu de cérémonie solennelle, comme cela se fait dans tous les pays du monde où se pratique le mariage civil. « C’est une autre raison pour laquelle ce mariage est nul », estime-t-il.

      http://www.lorientlejour.com/article/824310/de-lurgence-dun-code-civil-martele-ibrahim-traboulsi.html

    • Voir aussi les propos d’Ogarit Younan, de l’Association libanaise pour les droits civils

      L’activiste se déclare toutefois « contre la nécessité de devoir forcer les individus à sortir de leur communauté religieuse pour qu’ils aient le droit de se marier civilement ». Car ils sont ainsi « marginalisés » et mis « en position de faiblesse ». Se disant non favorable à cette initiative, « parce qu’elle confirme la loi communautaire », elle évoque sa lutte contre le régime confessionnel au Liban. Mme Younan considère à ce propos que « l’initiative du couple n’a pas servi la cause du mariage civil, mais qu’elle a consacré le droit des personnes désireuses de rayer la mention de leur religion des registres d’état civil ». « La procédure arrange les communautés religieuses, estime encore la chercheuse, car elle limite le mariage civil aux seules personnes qui ont barré la mention de leur religion. »
      « Ce que nous réclamons, c’est le droit au mariage civil sur le territoire national, pour tous les Libanais », insiste-t-elle. D’où « la nécessité d’une loi libanaise » qui éviterait aux citoyens « la contrainte » de devoir partir à l’étranger pour se marier civilement, ou d’avoir recours à une loi étrangère. Sans mentionner « le flou » qui entoure la loi s’appliquant au mariage de Khouloud et Nidal, les deux étant initialement de confession musulmane.

      http://www.lorientlejour.com/article/824311/ce-sera-lescalade-promet-ogarit-younan.html