• Citation :

    Les #guerres_civiles, les #conflits_ethniques ou religieux provoquent des mouvements de population qui, en termes quantitatifs, n’ont pas de précédent dans l’histoire de l’humanité. Ces #crises posent clairement un problème de #territorialité dans la mesure où
    elles créent la pire des #exclusions, le #déracinement par l ’#exil. La
    #mémoire et le #culte du #territoire perdu deviennent alors la trame même du #lien_social. Les dizaines de millions de personnes #réfugiées sur les #lignes-frontières ou « #déplacées » rappellent que les #exodes d’aujourd’hui seront peut-être les #diasporas de demain.

    (p.11)

    Tiré de Bonnemaison « Le lien territorial entre frontières et identités », in Géographies et cultures , 1996

    #migration #asile

    • Plus loin dans l’article...

      Par sa seule existence, la #frontière permet à des centaines de milliers de personnes, « vrais » #réfugiés d’un conflit ou combattants vaincus mais toujours armés, de bénéficier de la #protection de la « #communauté_internationale » et de son #assistance_humanitaire, dans un pays limitrophe. La seule marge de manoeuvre du pouvoir central du pays d’accueil concerné réside dans le choix de la région d’installation des #camps_de_réfugiés. On autorisera cette installation dans des régions marginales dont on n’a que faire, mais on l’interdira partout où elle pourrait faire obstacle à des activités économiques ou touristiques lucratives.

      (pp.12-13)

    • Et plus loin...

      Dans ce contexte, le véritable accueil est bien souvent celui, spontané ou non, que donnent les #populations_locales sur le territoire desquelles l’installation des réfugiés a été tolérée par un pouvoir central indifférent ou contraint. En fait, les réfugiés s’imposent d’autant plus qu’ils sont nombreux et n’ont plus rien à perdre. Si le territoire est la #richesse des #pauvres, ce sont les plus pauvres qui doivent encore partager leurs maigres ressources.
      Dans les aires d’accueil, plusieurs logiques territoriales s’affrontent. Celle de la géopolitique internationale, fondée sur le principe du respect des frontières s’impose à celle, toute pragmatique, d’un pouvoir national qui voit son autorité sur le territoire s’affaiblir. Les espaces incertains qui en résultent deviennent des sanctuaires rêvés pour toutes sortes de troupes armées. Dans ce contexte, la logique de survie des réfugiés - lorsqu’ils ne sont pas sur les routes de l’#errance - se mesure aux quelques mètres carrés, au besoin chèrement défendus, d’une hutte de branchages. Quant aux sociétés locales, elles voient leurs territoires envahis, leur économie bouleversée et leurs règles sociales et politiques mises à mal par ces germes de chaos. On sait comment ce type de situation inextricable a conduit certains pays, par exemple le Liban, à la plus meurtrière des guerres civiles ... ou à des situations inextricables, comme dans la région de Kivu dans l’Est du Zaïre, où la spirale de l’interminable guerre civile se double d’un conflit frontalier dramatique.

      (p.13)

  • #Mostar : “C’est une guerre de territoire, pas de religion” | Damien Dubuc
    http://owni.fr/2011/08/17/mostar-territoire-religion-bosnie-croatie-serbie

    16 ans après les accords de Dayton, le modèle multiethnique de Mostar est en danger : des stades de foot aux programmes d’histoire, un sourde division idéologique et territoriale continue d’éloigner Bosniaques, Croates et Serbes de la paix des esprits.

    #Reportage #bosnie #conflits_ethniques #croate #ex-yougoslavie