• États-Unis-Chine : les deux puissances capitalistes plus que jamais au bord de la confrontation. Et naturellement la préparation des esprits à la guerre va bon train…

    Décrivant un pouvoir politique américain en agresseur permanent, #Qin_Gang, le nouveau ministre des Affaires étrangères chinois, a expliqué que les #États-Unis semblaient s’attendre à voir Pékin encaisser toutes « les attaques et calomnies » sans la moindre réaction. « C’est tout simplement impossible, s’est-il agacé. Si les Etats-Unis n’appuient pas sur le frein, mais continuent à accélérer sur la mauvaise voie, aucun garde-fou ne pourra empêcher un déraillement et il y aura sûrement un conflit et une #confrontation. Qui devra alors en supporter les conséquences catastrophiques ? », a interrogé le ministre des Affaires étrangères, visiblement friand de métaphores.

    « Le véritable objectif de la #stratégie_indo-pacifique est de contenir la Chine », a martelé Qin Gang, qui a noté que les Etats-Unis s’efforçaient notamment, « dans un effort malveillant », de priver Pékin de #semi-conducteurs de pointe. « Mais cet endiguement et la répression ne rendront pas l’Amérique plus grande et les Etats-Unis n’arrêteront pas la renaissance de la Chine », a soufflé le cadre, en reprenant fidèlement le discours nationaliste du régime communiste et de son leader #Xi_Jinping.

    (Les Échos)

    #impérialisme

  • Défense et illustration des libertés académiques : un eBook gratuit

    Mediapart propose sous la forme d’un livre numérique téléchargeable gratuitement les actes du colloque de défense des libertés académiques organisé par #Éric_Fassin et #Caroline_Ibos. Témoignant d’une alliance entre #journalistes et #intellectuels face à l’#offensive_réactionnaire contre le droit de savoir et la liberté de chercher, il sera présenté lors du débat d’ouverture de notre Festival, samedi 25 septembre.

    Dans un passage trop ignoré de ses deux conférences de 1919 réunies sous le titre Le Savant et le Politique, Max Weber plaide pour une sociologie compréhensive du #journalisme. Lui faisant écho à un siècle de distance, ce livre numérique à l’enseigne de La savante et le politique témoigne d’une alliance renouvelée entre intellectuels et journalistes, dans une #mobilisation commune en défense du #droit_de_savoir et de la #liberté_de_dire, de la #liberté_de_chercher et du #droit_de_déranger.

    Constatant que le journaliste, échappant « à toute classification sociale précise », « appartient à une sorte de #caste de #parias que la “société” juge toujours socialement d’après le comportement de ses représentants les plus indignes du point de vue de la #moralité », Max Weber en déduisait, pour le déplorer, que « l’on colporte couramment les idées les plus saugrenues sur les journalistes et leur métier ». Dans une réminiscence de son projet inabouti de vaste enquête sur la #presse, présenté aux « Journées de la sociologie allemande » en 1910, il poursuit : « La plupart des gens ignorent qu’une “œuvre” journalistique réellement bonne exige au moins autant d’“intelligence” que n’importe quelle autre œuvre d’intellectuels, et trop souvent l’on oublie qu’il s’agit d’une œuvre à produire sur-le-champ, sur commande, à laquelle il faut donner une efficacité immédiate dans des conditions de création qui sont totalement différentes de celles des autres intellectuels ».

    Ce plaidoyer en défense de l’artisanat du métier n’empêchait pas la lucidité sur les corruptions de la profession, avec un constat sans âge qui peut aisément être réitéré et actualisé : « Le #discrédit dans lequel est tombé le journalisme, ajoutait en effet Weber, s’explique par le fait que nous gardons en mémoire les exploits de certains journalistes dénués de tout sens de leurs #responsabilités et qui ont souvent exercé une influence déplorable. » De tout temps, le journalisme est un champ de bataille où s’affrontent l’idéal et sa négation, où la vitalité d’une discipline au service du public et de l’#intérêt_général se heurte à la désolation de sa confiscation au service d’intérêts privés ou partisans, idéologues ou étatiques. Tout comme, dressée contre les conservatismes qui voudraient l’immobiliser et la figer dans l’inéluctabilité de l’ordre établi, la République elle-même ne trouve son accomplissement véritable que dans le mouvement infini de l’émancipation, dans une exigence démocratique et sociale sans frontières dont l’égalité naturelle est le moteur.

    C’est ce combat qui réunit ici des journalistes et des intellectuels, le journal en ligne que font les premiers et le colloque qu’ont organisé les seconds. Si Mediapart publie en eBook, après l’avoir diffusé dans son Club participatif, les actes du colloque La savante et le politique organisé les 7-10 juin 2021 par Éric Fassin et Caroline Ibos, c’est tout simplement parce qu’à travers des métiers différents, avec leurs légitimités propres, leurs procédures universitaires pour les uns et leurs écosystèmes économiques pour les autres, intellectuels et journalistes sont aujourd’hui confrontés à la même menace : la fin de la #vérité. De la vérité comme exigence, recherche et audace, production et #vérification, #confrontation et #discussion. L’#assaut lancé contre les libertés académiques, sous prétexte de faire la chasse aux « pensées décoloniales » et aux « dérives islamo-gauchistes », va de pair avec l’offensive systématique menée contre l’#information indépendante pour la marginaliser et la décrédibiliser, la domestiquer ou l’étouffer.

    Les adversaires que nous partageons, qui voudraient nous bâillonner ou nous exclure en nous attribuant un « #séparatisme » antinational ou antirépublicain, sont en réalité les vrais séparatistes. Faisant sécession des causes communes de l’#égalité, où s’épanouit l’absence de distinction de naissance, d’origine, de condition, de croyance, d’apparence, de sexe, de genre, ils entendent naturaliser les #hiérarchies qui légitiment l’#inégalité de #classe, de #race ou de #sexe, ouvrant ainsi grand la porte aux idéologies xénophobes, racistes, antisémites, ségrégationnistes, suprémacistes, sexistes, homophobes, négrophobes, islamophobes, etc., qui désormais ont droit de cité dans le #débat_public. S’ils n’en ont pas encore toutes et tous conscience, nul doute que la nécrose des représentations médiatique et politique françaises à l’orée de l’élection présidentielle de 2022 leur montre déjà combien ils ont ainsi donné crédit aux monstres de la #haine et de la #peur, de la guerre de tous contre tous.

    Pour entraver ce désastre, nous n’avons pas d’autre arme que notre liberté, et la #responsabilité qui nous incombe de la défendre. Liberté de penser, d’informer, de chercher, de dire, de révéler, d’aller contre ou ailleurs, d’emprunter des chemins de traverse, de réfléchir en marge ou en dehors, de créer sans dogme, d’imaginer sans orthodoxie. Si la chasse aux dissidences et aux mal-pensances est le propre des pouvoirs autoritaires, elle est aussi l’aveu de leur faiblesse intrinsèque et de leur fin inévitable, quels que soient les ravages momentanés et désastres immédiats de leurs répressions.

    La richesse, la vitalité et la force des contributions de ce livre numérique ne témoignent pas seulement d’une résistance au présent. Elles proclament ce futur de l’#émancipation qui germe sur les ruines d’un ordre agonisant.

    Pour télécharger l’eBook :
    https://static.mediapart.fr/files/defense_et_illustration_des_libertes_academiques.epub

    https://blogs.mediapart.fr/edwy-plenel/blog/230921/defense-et-illustration-des-libertes-academiques-un-ebook-gratuit

    #livre #Caroline_Ibos #livre #liberté_académique #libertés_académiques #recherche #université #ESR #islamo-gauchisme

  • #Police attitude, 60 ans de #maintien_de_l'ordre - Documentaire

    Ce film part d´un moment historique : en 2018-2019, après des affrontements violents entre forces de l´ordre et manifestants, pour la première fois la conception du maintien de l´ordre a fait l´objet de très fortes critiques et d´interrogations insistantes : quelle conception du maintien de l´ordre entraîne des blessures aussi mutilante ? N´y a t-il pas d´autres manières de faire ? Est-ce digne d´un État démocratique ? Et comment font les autres ? Pour répondre à ces questions, nous sommes revenus en arrière, traversant la question du maintien de l´ordre en contexte de manifestation depuis les années 60. Pas seulement en France, mais aussi chez nos voisins allemands et britanniques, qui depuis les années 2000 ont sérieusement repensé leur doctrine du maintien de l´ordre. Pendant ce temps, dans notre pays les autorités politiques et les forces de l´ordre, partageant la même confiance dans l´excellence d´un maintien de l´ordre « à la française » et dans le bien-fondé de l´armement qui lui est lié, ne jugeaient pas nécessaire de repenser la doctrine. Pire, ce faisant c´est la prétendue « doctrine » elle-même qui se voyait de plus en plus contredite par la réalité d´un maintien de l´ordre musclé qui devenait la seule réponse française aux nouveaux contestataires - lesquels certes ne rechignent pas devant la violence, et c´est le défi nouveau qui se pose au maintien de l´ordre. Que nous apprend in fine cette traversée de l´Histoire ? Les approches alternatives du maintien de l´ordre préférées chez nos voisins anglo-saxons ne sont sans doute pas infaillibles, mais elles ont le mérite de dessiner un horizon du maintien de l´ordre centré sur un rapport pacifié aux citoyens quand nous continuons, nous, à privilégier l´ordre et la Loi, quitte à admettre une quantité non négligeable de #violence.

    https://www.dailymotion.com/video/x7xhmcw


    #France #violences_policières
    #film #film_documentaire #Stéphane_Roché #histoire #morts_de_Charonne #Charonne #répression #mai_68 #matraque #contact #blessures #fractures #armes #CRS #haie_d'honneur #sang #fonction_républicaine #Maurice_Grimaud #déontologie #équilibre #fermeté #affrontements #surenchère #désescalade_de_la_violence #retenue #force #ajustement_de_la_force #guerilla_urbaine #CNEFG #Saint-Astier #professionnalisation #contact_direct #doctrine #maintien_de_l'ordre_à_la_française #unités_spécialisées #gendarmes_mobiles #proportionnalité #maintien_à_distance #distance #Allemagne #Royaume-Uni #policing_by_consent #UK #Angleterre #Allemagne #police_militarisée #Irlande_du_Nord #Baton_rounds #armes #armes_à_feu #brigades_anti-émeutes #morts #décès #manifestations #contestation #voltigeurs_motoportés #rapidité #23_mars_1979 #escalade #usage_proportionné_de_la_force #Brokdorf #liberté_de_manifester #innovations_techniques #voltigeurs #soulèvement_de_la_jeunesse #Malik_Oussekine #acharnement #communication #premier_mai_révolutionnaire #Berlin #1er_mai_révolutionnaire #confrontation_violente #doctrine_de_la_désescalade #émeutes #G8 #Gênes #Good_practice_for_dialogue_and_communication (#godiac) #projet_Godiac #renseignement #état_d'urgence #BAC #brigades_anti-criminalité #2005 #émeutes_urbaines #régime_de_l'émeute #banlieue #LBD #flashball #lanceur_de_balles_à_distance #LBD_40 #neutralisation #mutilations #grenades #grenade_offensive #barrage_de_Sivens #Sivens #Rémi_Fraisse #grenade_lacrymogène_instantanée #cortège_de_tête #black_bloc #black_blocs #gilets_jaunes #insurrection #détachement_d'action_rapide (#DAR) #réactivité #mobilité #gestion_de_foule #glissement #Brigades_de_répression_des_actions_violentes_motorisées (#BRAV-M) #foule #contrôle_de_la_foule #respect_de_la_loi #hantise_de_l'insurrection #adaptation #doctrine #guerre_civile #défiance #démocratie #forces_de_l'ordre #crise_politique

  • Elle l’a bien cherché

    Sur les 250 000 #victimes de viols ou de #tentatives_de_viols dénombrées chaque année en France, seules 16 000 franchissent la porte d’un #commissariat. Entre tribunaux saturés et préjugés tenaces, ce documentaire montre le douloureux parcours de quatre victimes de viol pour se faire entendre. Une plongée sans fard dans un processus archaïque.

    Souvent rongées par la #honte ou la #peur de ne pas être prises au sérieux, seules 16 000, sur les 250 000 #victimes de viols ou de tentatives de viols dénombrées chaque année en France, franchissent la porte d’un commissariat. Elles ne verront pas toutes leur agresseur condamné puisqu’une plainte sur dix seulement aboutit aux assises. Débordés, #policiers et #magistrats sont contraints de ne garder que les dossiers les plus « solides ». Un témoignage fragile, des circonstances obscures ou une absence de séquelles physiques peuvent conduire au #classement_sans_suite de l’affaire. Victimes de viol, Marie, 20 ans, Manon, 27 ans, Michèle, 56 ans et Muriel, 42 ans, expérimentent ce long combat où, à tout moment, le destin de leur plainte peut basculer.

    #Suspicion latente

    #Auditions au commissariat, confrontations, suivi à l’hôpital, entretiens avec l’avocat puis procès : #Laetitia_Ohnona n’omet rien du #parcours_du_combattant qui incombe aux victimes de viol. Il leur faudra répéter inlassablement leur histoire, maîtriser leurs angoisses, subir les #questions_intimes des policiers et les #examens_gynécologiques. Au plus près de quatre #femmes à différents stades de la procédure, la réalisatrice questionne aussi les représentations pesant sur elles. « Le jury populaire a souvent de nombreux #a_priori », prévient l’avocate de Muriel, violée à la suite d’une soirée arrosée qui a dérapé. L’alcool, une tenue légère ou un flirt renvoient souvent à une #suspicion_latente de #coresponsabilité. Sans pour autant incriminer une institution judiciaire dépourvue de moyens, ce documentaire lève le voile sur les lacunes du processus et interroge notre conscience de juré potentiel.

    https://www.arte.tv/fr/videos/075213-000-A/elle-l-a-bien-cherche
    #film #film_documentaire
    #abus_sexuel #plainte #viol #viols #confrontation #justice #examen_sérologique #maladies_sexuellement_transmissibles #culpabilisation #procédure_judiciaire #stress_post-traumatique #TSPT #impunité #procès #inversion_du_sentiment_de_culpabilité #juré_populaire #France #culture_du_viol

  • IM TUNNEL | Theaterstück von Kai-Uwe Kohlschmidt

    Und wenn wir fliehen, dann hoffen wir.

    Wir hoffen auf die andere Welt.

    Das Land gelobt von unser Not und Träumen.

    Die Sphinx ein Auge hebt. Ihr Lächeln goldenstarr.

    Gehst du den Schritt, den nächsten.

    Menemenetekel. Was wiegt mein Ich.

    Die Asylrichterin Anna wird mit dem geheimnisvollen Fall der Syrerin Naida konfrontiert. Während der Anhörungen sieht die Richterin plötzlich Gesichter, hat Déjà-vus. Es scheint, als evoziere die Syrerin in ihr diese Bilder von einem Ort, an dem die Richterin als Baby ihre Eltern verlor: ein Fluchttunnel im Berlin der 60er Jahre.

    Ihre Mutter Hanna, Schriftstellerin, und ihr Vater Bartsch, Stasi-Offizier, haben sich in zunehmenden Konflikten mit der Gesellschaft in der DDR auseinandergelebt. Fritz, der Bruder der Mutter, ist bereits nach Westberlin geflohen. Er beginnt nun, einen Tunnel zu graben, um ihr und ihrer kleinen Tochter, die noch ein Baby ist, die Flucht zu ermöglichen. Die Widerstände sind vielfältig: Wassereinbrüche, ein Stasi-Gegentunnel, Streit und Verrat...

    Alb-und Schachtelträume — die Geschichte der Richterin Anna — die Geschichte der Syrerin Naida. Sind sie nur Reflektionen ihres eigenen Schicksals? Nur eine Imagination? Vielleicht der Schlüssel zu ihrem eigenen Trauma...

    http://www.kaiuwekohlschmidt.com/theater.html

    #théâtre #Allemagne #RDA #Syrie #asile #migration #confrontation #histoire

  • #Viol : pas la pulsion, la #prédation – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2018/06/10/viol-pas-la-pulsion-la-predation

    Les #procédures judiciaires sont maltraitantes envers les #victimes de violence sexuelles. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un pour qui ça se soit bien passé. En France, quelqu’un qui a été violé n’obtient pas justice. Ou alors il faut que le violeur soit, comme dans mon cas, quelqu’un sur qui on puisse jeter l’opprobre ; si c’est un père de famille ou un notaire, c’est mort, on ne leur fera jamais rien.

    Quand vous parlez de confrontations, vous parlez de ces confrontations où on se retrouve face à face avec l’agresseur dans le bureau d’un juge avec les avocats ?

    F.S. : Oui, les confrontations qui font partie de la procédure avant le procès.

    A.B. : Heureusement, j’étais bien accompagnée, on m’avait prévenue : « si on te propose une #confrontation, tu dis non ». Quand j’ai été me faire expertiser, l’experte a essayé de m’extorquer une réponse positive. L’expertise psychologique, d’ailleurs, c’est souvent une nouvelle violence, j’avais beau être préparée, ça m’a complétement laminée. Ce passage figure in extenso dans mon #livre, pour prévenir les victimes des pièges qui nous sont tendus. A la fin de l’expertise, j’enfilais mon manteau, l’experte m’a posé la question de la confrontation comme s’il s’agissait d’une formalité. Soit elle est ignorante de ce qu’est la dissociation, et donc incompétente à expertiser des victimes de violence sexuelles, soit elle se fout royalement de la souffrance des victimes. Moi, face à Giovanni Costa (NDLR son agresseur), dans un bureau, je me serais dissociée immédiatement, rien qu’à croiser son regard – quelle marge de manœuvre aurai-je eu pour me faire entendre et obtenir justice ? Elle aurait été absolument nulle, je n’aurais rien pu dire, je n’aurais rien ressenti – j’aurais été dissociée. Le juge aurait pensé : « ah et bien, elle n’est pas si traumatisée finalement », et basta ! C’est ce qui se passe dans une confrontation. L’arsenal législatif existant indigent et si peu appliqué, la correctionnalisation massive des viols en agressions sexuelles, …, il y a mille raisons d’être en colère aujourd’hui – mais alors demander aux victimes d’être confrontées à leur agresseur, pour empêcher un peu plus leur parole et les exposer à une nouvelle violence, je trouve que c’est carrément criminel.

    #dissociation

  • Seule l’histoire collective a un sens | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/seule-lhistoire-collective-a-un-sens

    Rien n’est programmé à l’avance. C’est l’histoire qui trace le chemin. Notre seule référence a été le type d’#agriculture qu’on allait définir plus tard comme #agriculture_paysanne. Notre engagement à la FDSEA (#FNSEA) était naturel pour qui, dans le contexte de l’époque, voulait s’investir dans le milieu #paysan. Certes, on était critique par rapport à “notre maison commune” dans laquelle on s’investissait, mais on pensait qu’on pouvait y exprimer nos convictions et notre projet agricole pour le Pays Basque. Malheureusement cela n’a pas été possible. On s’est rendu compte que la FDSEA n’est pas le syndicat que les paysans d’un #territoire en font, mais qu’elle porte en elle un projet agricole en contradiction avec la réalité et les besoins de l’agriculture du Pays Basque. Ce n’était donc pas une question de personne mais d’orientation et de fonds. Il a fallu rompre pour créer un autre outil.

    Quels ont été vos conflits internes au sein de cette fédération, notamment à la Chambre d’agriculture de Pau, et quelles en étaient les raisons profondes ?

    Il y avait d’abord, le débat lié au type d’agriculture à défendre et promouvoir. Notre passage à la JAC nous avait donné des clés d’analyse essentielles. Pour nous, défendre l’agriculture, c’était défendre un type d’agriculture, c’était défendre prioritairement la catégorie de paysans qui pouvait être menacée par l’évolution des choses, c’était défendre un modèle agricole lié au sol et au territoire, c’était éviter à tout prix la soumission aux industries agroalimentaires et aux banques qui cherchaient à avoir une emprise sur l’agriculture et les paysans. Pour nous toutes les agricultures n’étaient pas les mêmes, tous les paysans n’avaient pas les mêmes intérêts.

    Nous étions déjà convaincus que le type d’agriculture dont la société mais aussi les paysans avaient besoin était une agriculture avec des paysans nombreux. Le but d’un syndicat agricole et de la chambre d’agriculture ne devait donc pas être celui d’organiser le cannibalisme à l’intérieur du monde paysan où les gros boufferaient toujours les petits au nom d’une pseudo loi de la nature et d’une conception désastreuse de la compétitivité. Nous voulions que des choix soient faits en faveur des petits et moyens paysans et en faveur d’une agriculture liée au sol. Nous voulions peser sur les politiques agricoles pour qu’elles aillent dans ce sens.

    Nous étions persuadés que les systèmes intensifs et industriels qui se dessinaient déjà n’étaient rentables que parce qu’elles bénéficiaient du soutien accru de la puissance publique. Notre engagement à la FDSEA d’abord, puis à la Chambre en tant que #ELB était basé sur cette analyse. Il s’est traduit par énormément de travail par rapport à l’agriculture de #montagne, à la filière lait de brebis ou lait de vache, sur une autre répartition des aides, etc. etc. toujours en lien avec l’agriculture que nous voulions pour le #Pays_Basque (qui était aussi, d’après nous, l’agriculture dont les autres territoires avaient besoin…). Chaque fois, la FDSEA et la chambre se sont opposées de toutes leurs forces en imposant leur diktat à l’administration.

    En même temps, mais tout est lié, nous plaidions pour une organisation de la chambre qui prennent en compte le territoire Pays Basque. Mais, là aussi, c’était le niet ! En fait, si un jour ELB puis Euskal Herriko Laborantza Ganbara (#EHLG) ont été créés et dans les deux cas avec succès, les principaux artisans auront été ceux qui, durant près de trente ans ont écarté tous nos dossiers. C’est comme s’ils s’étaient acharnés à nous démontrer que le cadre départemental n’était pas le bon cadre pour le Pays Basque. Ils n’ont pas voulu voir comment le divorce entre le Pays Basque et Pau s’amplifiait tous les six ans, d’élection en élection à la chambre d’agriculture… Il ne nous restait plus qu’à tirer les conclusions et on ne peut pas nous dire qu’on les a tirées à la première occasion…

    Quel a été le déclic qui vous a fait décider de créer Laborantza Ganbara ?

    Le déclic, c’est la conjonction de plusieurs choses : le fait que la revendication de la chambre d’agriculture était à son maximum et que s’il n’y avait pas un débouché, la mobilisation allait inévitablement baisser en créant une frustration terrible qui pouvait déboucher peut-être sur des types d’actions que nous ne voulions pas voir.

    Nous nous étions engagés à poursuivre le rapport de force, mais dans la non-violence, ce que le syndicat #ELA du PB Sud qui nous soutiendra fortement par la suite, appelait “la #confrontation_démocratique ” ; Il y avait aussi Batera, mouvement dans lequel on était impliqué, qui portait aussi notre revendication et qui appelait à la #désobéissance_civile pour faire avancer les causes. Enfin, il y a eu la visite de José Bové à l’occasion d’une fête de ELB, qui a donné comme exemple de lutte la construction de la bergerie de la Blaquière sur le terrain que l’armée voulait acquérir au #Larzac. Avec tous ces éléments, nous nous sommes dit qu’on avait l’obligation de trouver une sortie, et que la chambre qu’on devait construire n’était pas de pierres mais de contenu. Et on a travaillé cette option. Elle a été validée par une AG extraordinaire de ELB et annoncée publiquement quelques jours plus tard à l’AG de Batera.

    Quel a été l’accueil de la société basque à la mise en place de cette Chambre d’agriculture spécifique au Pays Basque ?

    L’accueil a été extraordinaire. C’était le fruit d’une campagne de 10 ans qui a permis d’expliquer l’importance d’une chambre d’agriculture avec le projet d’une agriculture paysanne pour les #paysans, les #consommateurs, les élus, pour la vie de nos villages. Il y avait un véritable #mouvement_social pluriel, citoyen, démocratique, plein d’énergie et d’audace. L’attitude stupide de l’Etat n’a fait que renforcer la détermination et l’obligation de réussir ! Des gens très différents se sont retrouvés pour soutenir Euskal Herriko Laborantza Ganbara. Certains pour créer de la proximité, d’autres pour le projet d’agriculture, d’autres pour doter le Pays Basque d’un premier cadre institutionnel, d’autres pour s’opposer à la bêtise de l’Etat, d’autres enfin pour mener un combat juste, voire juste un combat avec les paysans…

    Pensez-vous que la série de procès et des offensives du préfet soient derrière nous ?

    Je pense que oui, mais sait-on jamais ? Tout est possible, surtout dans le mauvais sens…

    Quel avenir pour Laborantza Ganbara dans les dix prochaines années ?

    Je ne sais pas. On ne fonctionne pas avec une carte routière où le chemin pour aller d’un point à un autre est tracé. Nous fonctionnons avec une boussole. Je pense que Laborantza Ganbara dans les dix prochaines années continuera à être une référence par son organisation, ses compétences et sa capacité à aborder tous les sujets, des plus faciles aux plus délicats. Au lieu de faire de la résistance face à l’inéluctable, Laborantza Ganbara aura la volonté et la capacité d’intégrer dans son projet agricole au service des paysans les défis les plus importants que sont l’#énergie, le #climat, la #biodiversité, l’attractivité et la viabilité économique du métier de paysan.

    La seule question qui vaille est celle de savoir si nous serons capables de démontrer qu’un autre modèle agricole que celui de la restructuration et de l’élimination permanente des paysans est possible dans la durée, ou si, comme l’affirment les libéraux, il n’y qu’un chemin possible que l’on rejoindra avec 20 ou 30 ans de décalage par rapport aux autres. Nous sommes persuadés qu’un autre modèle social, économique et environnemental est possible sans que cela coûte plus cher ; que la diminution de la population active agricole n’est pas LE critère de modernité de l’agriculture et de la société. Quant à la question institutionnelle, je pense qu’au jour d’aujourd’hui personne ne sait ce que sera ce cadre pour le Pays Basque, ni la place de l’agriculture là-dedans. Ce que je sais c’est qu’on y avance et que dans le nouveau dispositif, Laborantza Ganbara
    devra trouver une place.

    #paysannerie vs #agrobusiness
    voir aussi http://mediabask.naiz.eus/es/info_mbsk/20150114/mixel-berhocoirigoin-nous-sommes-dans-la-normalite-des-partenaires-d
    et http://www.enbata.info/articles/lart-de-la-guerre

    L’importance d’Euskal Herriko Laborantza Ganbara se mesure aux moyens qui ont été mis en oeuvre pour l’anéantir. Des moyens consignés dans les 680 pages d’un Livre noir et qui constituent un aveu. L’État, qui pendant des années a joué de promesses vagues, de rapports incertains, de SUAT, qui a maintenu par le jeu démocratique les membres d’ELB dans une posture du “cause toujours”, a été contraint d’abattre son jeu publiquement et de montrer un acharnement presque irrationnel.

    C’est cette leçon qu’on peut encore méditer dix ans après, comme un art de la guerre inspirant de nouveaux chapitres aux revendications en panne. Il n’en manque pas.

  • La bataille du Chili est sans conteste un des plus saisissants films politique qui m’ait été donné de voir.
    Le cinéaste et son équipe arrivent à capter cet instant si fragile ou la conscience politique collective du « peuple de gauche » entend le bruit des bottes et de la cravache de la soumission. les poings levés vont être coupés, l’ordre bourgeois, patronal, et militaire va régner. Une résistance sans armes va s’opérer jusqu’à la chute finale.
    Bouleversant de voir comment une telle volonté politique d’organiser les moyens de productions, la répartition des richesses, et de la propriété va être écrasée par les forces les plus réactionnaires et conservatrices du pays.

    La bataille du Chili (1973) un film documentaire en trois parties de Patricio Guzman avec la collaboration entre autres de Chris Marker

    Ici est présenté la première partie :
    L’insurrection de la bourgeoisie

    http://www.dailymotion.com/video/x8ujr2_la-bataille-du-chili-1-sur-

    Une analyse du film par Rosa Llorens
    http://www.legrandsoir.info/la-bataille-du-chili-40-ans-apres-21028.html

    Le #film, tourné pendant la présidence d’#Allende, dans des conditions dramatiques, pourrait s’intituler #Chronique d’un Coup d’État annoncé : effectivement, dès la victoire d’Allende aux élections de septembre 1970, les #partis_politiques de #droite, les secteurs #radicaux de l’#armée et la #CIA avaient mis au point la stratégie du #chaos qui devait conduire au #coup_d_État.
    La grande difficulté, pour l’équipe de #tournage, dit P. Guzman, était le décalage entre le peu de moyens matériels (le film fut tourné grâce à la #pellicule offerte par #Chris_Marker, et monté, après le coup d’État, à #Cuba) et la masse d’#événements et l’#effervescence des années 70-73 : il fallait choisir et planifier ce qu’on allait couvrir ; les choix furent judicieux, puisqu’on suit le film dans l’angoisse, l’estomac noué, revivant les possibilités extraordinaires de cette période, tout en pensant aux #tragédies #humaines auxquelles elle a abouti ; mais on assiste aussi, au-delà du #documentaire, à de grands moments de #cinéma.
    Les #séquences font alterner trois groupes, trois centres de #pouvoir : les #ouvriers dans leurs #usines, la #droite_parlementaire appuyée sur l’#armée, et, entre les deux, Allende et le gouvernement d’#Unité #Populaire.

    http://www.dailymotion.com/video/x8ulm1_la-bataille-du-chili-2-sur-5_news

    Face à la #stratégie de tension et de #sabotage de la part de la droite, Allende ne pouvait compter que sur le #peuple : il a donc encouragé les ouvriers à s’#organiser, ce qu’ils ont fait avec une détermination et une efficacité impressionnantes ; les usines passent entre les mains du peuple, constituant les nouveaux « #cordones », où le travail est inséparable des #actions_de_défense : on voit les ouvriers dresser des #barricades et obliger la police mais aussi le #gouvernement, qui voulait revenir sur ces nationalisations sauvages, à reculer.

    Mais le moment le plus fort, c’est l’assemblée des responsables de cordones face à la direction des #syndicats, la #CUT, où les #communistes jouent un rôle (modérateur) important. Un ouvrier, visiblement exaspéré par les discours du responsable de la CUT, prend la parole : « Vous nous avez demandé de nous organiser, nous nous sommes organisés - mais pour quoi faire ? Les #camarades sont fatigués de s’entendre dire que ce n’est pas le moment, qu’il faut rendre des usines, parce qu’elles appartiennent à la reine d’Angleterre ou à des #banques suisses. Les camarades ne comprennent pas, ils veulent agir pour soutenir notre camarade #Président. »

    http://www.dailymotion.com/video/x8um4k_la-bataille-du-chili-p-guzman-3-sur_news


    (...)

    Pendant ce temps, la droite déroule son plan. L’armée suit sa propre #politique : elle encercle les usines pour vérifier qu’il ne s’y cache pas d’armes, fouillant et arrêtant les ouvriers - sans qu’elle ait jamais rien trouvé ; mais ces opérations servent à étudier les lieux possibles de #résistance et à habituer les jeunes #soldats à #affronter les ouvriers. Parallèlement, la « #société_civile », appuyée par les #médias (ou du moins 75% des médias) s’organise : en 1972, la grève des #transporteurs routiers paralyse le pays ; les « ménagères » typiques, en grosses lunettes de soleil de marque et coiffure au brushing impeccable, celles auxquelles les médias français donnaient toujours la parole pour rendre compte de la situation au Chili, collectent des fonds pour soutenir les grévistes (déjà subventionnés par la CIA) et les médias accusent le gouvernement d’atteinte à la #propriété_privée quand il essaie de #réquisitionner les camions.

    http://www.dailymotion.com/video/x8vwjm_la-bataille-du-chili-p-guzman-4-sur_news

    Entre les deux, il y a Allende, fidèlement soutenu par des #manifestations #populaires, et toujours respectueux de la #Constitution, même quand la droite fait assassiner son aide de camp, le commandant #Araya, pour le couper des secteurs #loyalistes de l’armée. La séquence des funérailles d’Araya est la plus magistrale du film : on voit, littéralement, les officiers supérieurs, filmés en plan américain, se féliciter, dans le dos d’Allende, de leur succès et se concerter pour les étapes suivantes du plan. Guzman explique comment il a obtenu cet effet de naturel : il avait juché, bien en vue, un cameraman sur une chaise, pendant qu’un autre, plus discrètement, avec un zoom, prenait les vraies images. Mais que pesait le soutien des ouvriers aux mains_nues face aux #tanks et à l’aviation ? L’issue de la #confrontation, on la connaît, et le film nous fait entendre le dernier message d’Allende, depuis la #Moneda bombardée : « Que mes paroles soient le châtiment de ceux qui ont trahi », « Je paierai avec ma vie la loyauté du peuple », « L’#histoire est à nous et elle est faite par le peuple », bientôt, de nouveau, « s’ouvriront les larges avenues par où passe l’#homme #libre pour #construire une #société #meilleure ».

    http://www.dailymotion.com/video/x8w0ls_la-bataille-du-chili-p-guzman-5-sur_news

    #Chili #Salvador_Allende #Patricio_Guzman #Commando_communal #coopérative #Nationalisation #Expropriation #Capitalisme #Socialisme #Marxisme #Fascisme #Ordre #Etudiant #Etats_unis #La-bataille_du_Chili #Vidéo