• Quels sont les bienfaits du bilinguisme ?

    Quels sont les avantages du bilinguisme chez l’#enfant et l’3adolescent ? #Développement_cérébral, réussite scolaire, perception du monde : nos invités, spécialistes et parents, partagent leurs expériences.

    Quelles sont les #vertus du bilinguisme, notamment chez les enfants et les adolescents, quand on sait que la moitié des enfants du monde parle une langue différente de celle parlée à la maison ? Dans notre pays, un enfant sur quatre parle chez lui une autre langue que le français… Alors à quoi ressemble le développement cérébral et intellectuel des bilingues ? De quelle façon le bilinguisme ou le plurilinguisme contribue-t-il à la #réussite_scolaire ? Les bilingues pensent-t-ils et voient-ils le monde autrement ? Nous verrons également si certaines langues sont plus valorisées que d’autres.

    Langues invisibles : un bilinguisme à deux vitesses

    Dans une France où le plurilinguisme est une réalité pour des millions d’enfants, toutes les langues ne bénéficient pas de la même #reconnaissance. Si l’#arabe est la deuxième langue la plus parlée du pays avec près de 4 millions de locuteurs, elle est pourtant « sept fois moins transmise que l’#anglais », souligne Anna Stevanato, fondatrice de l’association Dulala, qui milite pour la valorisation de toutes les #langues_familiales, en accompagnant parents et professionnels de l’éducation.

    Cette #inégalité de #transmission, souvent liée à des freins culturels et institutionnels, se manifeste dans la manière dont certaines langues sont perçues. Michel Launay, linguiste et auteur de La République et les langues (Raisons d’agir, 2023), dénonce ainsi un « #bilinguisme_du_riche », valorisé lorsqu’il s’agit d’anglais ou d’#espagnol, face à un « #bilinguisme_du_pauvre », souvent stigmatisé : « Si un enfant parle anglais à la maison, on s’extasie ; mais s’il parle wolof, on s’inquiète de sa réussite scolaire », déplore-t-il.

    Dans ce contexte, les parcours familiaux diffèrent : certains parents, attachés à leur #culture_d’origine, transmettent leur langue comme un trésor identitaire ; d’autres préfèrent inscrire leurs enfants à des cours privés de langues pour anticiper leur réussite. Par ailleurs, environ 80 000 enfants allophones, nouvellement arrivés, sont scolarisés dans des dispositifs spécifiques (UPE2A) dès le primaire, mais très peu en maternelle, où l’on attend souvent des enfants qu’ils fassent seuls le pont entre la langue du foyer et celle de l’école.

    Briser les #mythes : les bienfaits du bilinguisme enfin reconnus

    Malgré les preuves scientifiques actuelles en faveur du bilinguisme, de nombreuses familles issues de l’immigration continuent de douter de ses bienfaits. « À l’hôpital Robert-Debré, en échangeant avec des familles venues du monde entier, j’ai été frappée d’entendre que certaines ne voulaient pas que leurs enfants parlent leur #langue_maternelle », rapporte Nawal Abboub, chercheuse spécialisée en développement du cerveau et de l’apprentissage à l’Université Paris-Cité. Un renoncement souvent motivé par la peur d’entraver le développement cognitif de l’enfant, une inquiétude profondément enracinée dans l’histoire.

    « Dès les années 1920, on trouvait dans les écrits l’idée que parler deux langues provoquait une #confusion mentale, voire un #retard intellectuel », explique-t-elle. Ces #représentations ont été renforcées par des études américaines peu rigoureuses qui comparaient des enfants anglophones à des enfants issus de l’immigration encore en phase d’#apprentissage. « Pendant longtemps, y compris dans les milieux médicaux et éducatifs, on a véhiculé la croyance que le plurilinguisme nuisait au développement de l’enfant », rappelle Michel Launay. Il cite l’ouvrage d’AndréeTabouret-Keller, Le bilinguisme en procès, cent ans d’errance, qui retrace cette période où la diversité linguistique était perçue comme pathogène.

    Or, les avancées scientifiques depuis les années 1960 sont catégoriques : non seulement le bilinguisme n’a aucun effet négatif, mais il favorise au contraire les capacités intellectuelles. « Il n’y a aucun retard cognitif chez les enfants bilingues, bien au contraire », insiste Nawal Abboub. Des recherches menées sur des enfants franco-anglais au Canada ont montré qu’ils « surpassaient les monolingues dans les mesures verbales et non verbales de l’intelligence ». Il est donc urgent de « rassurer les familles » et de former les professionnels de l’éducation et de la santé pour en finir avec ces mythes.
    le cerveau des tout-petits, une machine à langues

    Les recherches en neurosciences confirment aujourd’hui ce que beaucoup pressentaient : le cerveau des jeunes enfants est une véritable #éponge_linguistique. « Les neurones au début de la vie ont encore cette flexibilité, cette malléabilité », explique Nawal Abboub, soulignant leur capacité « incroyable » à apprendre plusieurs langues en simultané, bien avant que les automatismes d’une langue maternelle ne s’ancrent durablement.

    Contrairement aux idées reçues, les bébés bilingues ne confondent pas les langues. « Ils font la différence très tôt dans le développement, dès les premiers mois de vie », assure-t-elle, rappelant qu’un mot peut être tiré d’une langue ou d’une autre, selon sa pertinence. Ce mécanisme, loin d’être un frein, leur confère même un avantage : « Ils compensent plus facilement, ce qui leur donne des atouts linguistiques, mais aussi cognitifs. »

    Les données de la neuro-imagerie renforcent ces observations : chez les bilingues précoces, les deux langues activent les mêmes zones du cerveau, tandis que les bilingues tardifs sollicitent des circuits supplémentaires liés à l’effort attentionnel. « Leur cerveau fait plus d’effort pour traiter l’information », explique la neuroscientifique. Une fatigue que ressentent bien des adultes apprenant une langue étrangère sur le tard. Mais le #bilinguisme_précoce va bien au-delà du langage : « À seulement sept mois, des enfants exposés à deux langues montrent déjà une meilleure #flexibilité_mentale », affirme-t-elle, évoquant leur capacité à s’adapter à des changements de règles dans des jeux simples. Une preuve, s’il en fallait, que le bilinguisme n’est pas un obstacle au développement, mais bien une richesse à cultiver dès la naissance.

    Invités :

    – Nawal Abboub, spécialiste du développement du cerveau et de l’apprentissage, docteure en sciences cognitives de l’université Paris-Cité. Elle participe activement à la lutte contre les inégalités sociales en co-construisant des programmes dans le champ de la petite enfance. Elle est l’autrice de La puissance des bébés (Fayard, 2022 ; rééd. Poche, 2023).

    – Claire Etchegoyhen, directrice du pôle héros Bayard Jeunesse.

    – Michel Launey, linguiste. Il a travaillé sur deux langues amérindiennes (nahuatl et palikur) et sur la scolarisation en français des élèves allophones, en particulier en Guyane. Il est l’auteur de La République et les langues (Raisons d’agir, 2023) et membre des linguistes atterrées.

    – Ninon Ninghui Liu-Merlin, interprète, et son fils Victor Wolfenstein, enfant multilingue.

    – Anna Stevanato, linguiste spécialisée dans le bilinguisme. Elle est la fondatrice et directrice de l’association « Dulala » (D’une langue à l’autre), qui vise à faire du multilinguisme un levier pour favoriser l’égalité des chances et lutter contre les discriminations.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-du-mercredi-14-mai-2025-5992942

    #langues #bilinguisme #multilinguisme #stigmatisation
    #podcast #audio

  • Essor de l’#enseignement_privé, asphyxie des #universités : l’Etat joue contre son camp

    Mathis d’Aquino, doctorant à Sciences Po Bordeaux, estime que les pouvoirs publics doivent cesser de financer l’offre d’enseignement supérieur privée et de placer les universités dans une situation financière intenable.

    La chronique de fin d’année 2024 sur les aides à l’embauche d’apprentis1 soulève des interrogations quant au financement de l’enseignement supérieur privé. Depuis la réforme de 2018 sur l’#apprentissage, le secteur privé lucratif du supérieur connaît une croissance exponentielle, portée par la création massive de #centres_de_formation_d’apprentis (#CFA), captant les fonds publics de l’apprentissage.

    Soutenues par un cadre législatif aussi libéral qu’obsolète, ces écoles jouissent d’une agilité déconcertante, là où les #universités_publiques subissent une #rigidité_structurelle. Le privé se déploie très vite, sur des niches sectorielles qui s’étendent du design jusqu’au droit.

    Mais ce « succès » repose sur une demande artificielle créée par des dispositifs marchands, et sur un soutien de l’État dont il est difficile de comprendre les justifications.

    Les #écoles_privées s’insèrent en effet dans un maquis informationnel, où l’#opacité devient une stratégie. La recherche empirique que j’ai menée à Bordeaux entre 2023 et 2024 révèle que familles et étudiants peinent à distinguer les degrés de reconnaissance d’une formation.

    Certaines écoles vendent comme « #diplôme_d’Etat » de simples titres #RNCP [#Répertoire_national_des_certifications_professionnelles, NDLR.], alors que ces derniers ne sont qu’une #certification par le ministère du Travail de l’adéquation entre la #formation et les #besoins_économiques à un instant T, sans contrôle de la qualité des enseignements délivrés.

    De même, les établissements privés jouent du halo terminologique qui entoure les noms des diplômes, comme « Bachelor » (terme non réglementé) ou « Mastère », jouant clairement sur l’ambiguïté avec le « Master » délivré par les universités publiques et reconnu, lui, par l’État. Malheureusement pour les étudiants qui peinent – légitimement – à s’y retrouver, un petit « e » en plus, ce sont de grandes opportunités en moins.

    Au-delà de cette #confusion délibérément entretenue, les stratégies de captation versent parfois dans la #publicité_mensongère. En 2023, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a mis en lumière l’usage illégal de mentions telles que « #licence » ou « #master », facilement observable dans les #salons_d’orientation et sur Internet.

    Ces salons eux-mêmes, prétendument conçus pour éclairer les familles, deviennent des vitrines biaisées où les écoles lucratives sont surreprésentées. Ils sont devenus un véritable maquis d’où les familles ressortent désorientées, ce qui est un comble.

    Discours trompeurs

    Il est d’autant plus difficile de s’y retrouver que les établissements privés développent un discours transformant leurs vices en vertus. L’absence d’un corps professoral permanent, remplacé par des intervenants qui font quelques tours et puis s’en vont, est ainsi valorisée comme une marque de #professionnalisation, masquant en réalité une incapacité à recruter et maintenir des enseignants qualifiés.

    Plus généralement, les écoles privées s’approprient le discours dominant sur « l’#employabilité » (relayé par les pouvoirs publics) en proposant des formations en #alternance rendues « gratuites » grâce aux #aides_publiques. Dans un contexte de réduction des aides à l’embauche d’apprentis, la contraction des offres de contrat d’apprentissage va rendre cette promesse de « gratuité » plus difficile à tenir, exigeant des étudiants et de leurs familles qu’ils redoublent de vigilance.

    De la même façon, l’argument du recrutement « hors #Parcoursup » masque leur incapacité à répondre aux critères de la plate-forme d’accès à l’enseignement supérieur, tout en jouant sur les peurs et imaginaires des étudiants. Mais aujourd’hui ces établissements créent des alternatives telles que #ParcoursPrivé, revendiquant un rôle d’#anti-Parcoursup, tout en mimant son modèle.

    Dépendance aux #subventions_publiques

    Dernier ingrédient pour assurer au privé un avenir radieux : l’injection de #subventions. La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » de 2018 a conduit à une explosion du supérieur lucratif, en faisant sauter toutes les barrières à l’entrée dans la création d’une école, et en finançant le secteur privé via l’apprentissage.

    Ces écoles, qui derrière des noms rutilants sont souvent des Centres de Formation d’Apprentis (CFA), ne pourraient survivre sans ces aides publiques, qu’elles défendent naturellement avec une ardeur révélatrice. La « réussite » actuelle de la politique d’apprentissage ne dépend que des financements à guichet ouvert, alimentant des profits privés, à l’heure où les #universités sont, elles, assoiffées (d’aucuns diront volontairement ?).

    Une des solutions récemment avancées par les pouvoirs publics était de créer un #label attestant de la qualité des formations. Mais on ne dénombre déjà pas moins d’une trentaine de labels dans le supérieur ! Ce chaos normatif reporte sur les familles la responsabilité du tri, alors qu’elles sont déjà perdues dans cet univers saturé de certifications. L’État a la responsabilité de faire le ménage, y compris au sein des gros groupes (chez qui pantouflent par ailleurs certains architectes de la loi de 2018).

    Ce nettoyage est d’autant plus important qu’en parallèle, les universités publiques, en sous-financement chronique, envisagent de fermer des formations et des campus. Cette #asphyxie_budgétaire accélère la privatisation du supérieur et place l’État dans une position intenable de grand financier du privé et de grand désengagé du public.

    La privatisation de l’#enseignement_supérieur pose de graves questions de #démocratie, de contrôle et de qualité. Par son financement aveugle et sa passivité réglementaire, l’État soutient sur fonds publics un système qui finance des profits privés.

    À l’heure où les universités luttent pour leur survie, il est urgent que l’État reprenne la main : en régulant fermement, en surveillant les pratiques abusives et en soutenant et valorisant ses établissements publics, où la qualité de la formation et de la recherche est assurée.

    L’État doit défendre ses propres établissements, réguler le secteur privé bien au-delà de la simple apposition d’un label, et ne pas faire reposer sur des familles endettées, déçues et désemparées, la #responsabilité de choisir l’incertain.

    https://www.alternatives-economiques.fr/essor-prive-asphyxie-universites-letat-a-contre-emploi-lens/00113661
    #privatisation #ESR #enseignement_supérieur #France #financement #facs #université #régulation

  • Charlie Nash à propos de la vidéo extrêmement bizarre de la correspondante de CNN qui « découvre » un prisonnier qui n’avait pas encore été libéré d’une prison syrienne :
    https://x.com/CharlieNash/status/1867070374623707166

    Taking a look at the extremely bizarre video of CNN correspondent Clarissa Ward supposedly rescuing a Syrian prisoner, and the huge number of questions it raises:

    In the video, Ward and CNN are led by an armed “guard”. A member of the new Islamist regime, he takes CNN on a tour through the complex

    They soon stumble upon a locked cell - in a prison which has been completely emptied, the prisoners freed.

    “The guard makes us turn the camera off while he shoots the lock off the cell door,” Ward reports.

    Viewers do not get to see the “guard” opening the door
    After a fade to black, we see Ward and the camera crew enter the cell. From what we can see, the cell is clean. There is no waste. Only a blanket, which Ward repeatedly calls out to to see if anyone is underneath

    Receiving no response, the guard lifts the blanket, revealing a man who quickly gets up and raises his hands in the air. He looks healthy, his clothes clean, hair and nails trimmed. He says he has been in the cell for three months, without food/water for four days

    Presumably, the man did not hear the guard shooting the lock off his door, or the camera crew calling out to him from a few feet away. But he appears to be in remarkably good condition. He is quickly on his feet and in conversation. He can hear the guard and the CNN crew

    They escort the man outside, but instead of taking him straight to a hospital or doctor - the logical thing to do with a man who has been in a windowless cell for three months, without food & water for four days - they sit him in a chair and interview him

    Asked by Anderson Cooper what is known “about this man and how he ended up in the prison,” Ward admits, “Well, we don’t know that much because you can see from the report, Anderson, that he’s in a deep state of shock.”

    Ward admits she knows nothing about the man or if his statements are true. Everything in the report is taken at face value, from the guard opening the door (they were not allowed to film) to the prisoner’s claims

    C’est assez invraisemblable ces falsifications : les conditions de détention et la torture dans les prisons du régime syrien, c’est connu et documenté, très sérieusement, depuis des années, et là on a une journaliste de CNN qui participe à une mise en scène ridiculement transparente (on dirait une séance photo de BHL…). Et ce faisant, ouvre la porte à la remise en doute de tout ce qui était pourtant établi de manière sérieuse depuis des années…

    • La libération de la prison de Sednaya a d’ailleurs donné lieu à des manipulations (affirmation qu’il y avait 150 000 détenus, ainsi que des passages secrets et des sous-sols non documentés, etc.). Au point que les Casques blancs ont dû émettre un communiqué contredisant les rumeurs et demandant à cesser de les diffuser :
      https://whitehelmets.org/node/1691

      The search did not uncover any unopened or hidden areas within the facility. […]

      The operation involved five teams, including two K9 (trained police dog) units. The teams inspected all entrances, exits, ventilation shafts, sewage systems, water pipes, electrical wiring, and surveillance camera cables. Despite these extensive efforts, no hidden or sealed areas were identified.

      […]

      We urge social media users to be mindful of the widespread misinformation and rumors circulating about prisons and detainees. Please exercise caution when receiving or sharing such information online to respect the victims’ families and avoid causing unnecessary psychological distress.

      Alors même que les conditions de détention dans les prisons syriennes ont déjà été documentées et que la réalité devrait suffire, au lieu de monter des falsifications.

      –---

      J’ai bien conscience qu’il y a aussi beaucoup de manipulations dans l’autre sens, mais ce que je souligne ici, c’est le fait que ces manipulations-là n’ont pas de sens alors qu’elles sont censées soutenir des faits qui, eux, sont déjà avérés, ce qui est, à tout le moins, totalement con.

    • Oui, outre l’effacement total de la différence entre le vrai et le faux (et comme tu dis, ici elle doit être persuadée que mentir pour illustrer un mouvement plus généralement vrai, ce n’est pas vraiment mentir, sa falsification est sans doute un moment du vrai), je pense qu’il y a une volonté de mise en scène dans laquelle la journaliste est elle-même actrice de l’événement.

      Dans le genre, j’ai un vague souvenir de quelqu’un qui avait prétendu « sauver un bébé syrien » en le ramenant dans ses bagages. C’était BHL ? Un·e journaliste ? Ça ne me revient pas.

      Dans une moindre mesure, ça me fait penser aux journalistes météo, aux États-Unis, qui se font un devoir d’être au milieu de la rue pendant une tempête pour montrer que, eux aussi, sont des acteurs du coup de vent.

      https://www.youtube.com/watch?v=beSJ7EWfO0U

      Par contre, je ne regarde jamais les journaux télévisés, alors je ne saurais pas dire si cette tendance à se mettre en scène en tant qu’acteur·ice de l’événement (même sans totalement falsifier), c’est généralisé, si désormais le ou la journaliste se met assez systématiquement en vedette de son propre sujet, ou si ça reste relativement marginal.

    • Dans l’abattoir humain d’Assad
      https://lesjours.fr/obsessions/syrie-prisons
      Le régime syrien est tombé, ses prisons s’ouvrent.
      https://seenthis.net/messages/1087758

      L’activiste Mazen Al-Hamada avait témoigné face caméra des tortures subies en détention. Son corps a été retrouvé ce lundi à Saidnaya

      Dans un pays où les services de renseignement ont été formés par le bras droit d’Adolf #Eichmann, #Aloïs_Brunner, qui s’était vu accorder l’asile en 1954 en échange de conseils sur les techniques d’interrogatoire des #nazis, le régime a aussi mis en place une « politique d’extermination » à #Saidnaya, selon Amnesty.

      Merci @arno j’avais plus qu’à moitié gobé la video de #CNN

    • Did CNN Fabricate the Story of “Freeing a Prisoner from a Secret Jail”?
      https://verify-sy.com/en/details/10562/Did-CNN-Fabricate-the-Story-of--Freeing-a-Prisoner-from-a-Secret-Jail--

      The Verify-Sy team searched public records for the name “Adel Gharbal” to verify the circumstances and duration of his detention but found no results. Gharbal, who claimed to hail from Homs and whose dialect supported this claim, prompted further inquiries in the city. The team discovered that his real name is “Salama Mohammad Salama,” a revelation that brought shocking details to light. Salama, known as “Abu Hamza,” is a first lieutenant in Syrian Air Force Intelligence, notorious for his activities in Homs. Residents of the Al-Bayyada neighborhood identified him as frequently stationed at a checkpoint in the area’s western entrance, infamous for its abuses.

      Abu Hamza reportedly managed several security checkpoints in Homs and was involved in theft, extortion, and coercing residents into becoming informants. According to locals, his recent incarceration—lasting less than a month—was due to a dispute over profit-sharing from extorted funds with a higher-ranking officer. This led to his detention in one of Damascus’s cells, as per neighborhood sources.

      Despite his seemingly innocent and composed demeanor in the CNN report, Salama has a grim history. He participated in military operations on several fronts in Homs in 2014, killed civilians, and was responsible for detaining and torturing numerous young men in the city without cause or on fabricated charges. Many were targeted simply for refusing to pay bribes, rejecting cooperation, or even for arbitrary reasons like their appearance. These details were corroborated by families of victims and former detainees who spoke with Verify-Sy.

  • Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon, annonce Emmanuel Macron
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/11/23/marc-bloch-historien-et-resistant-va-entrer-au-pantheon-annonce-emmanuel-mac

    Resté en France malgré la répression qui s’abattait sur les juifs, Marc Bloch s’engage dans la Résistance en 1943, dont il devient un des chefs pour la région lyonnaise. « Marc Bloch ne désespéra jamais du ressort de notre peuple, certain que le courage n’est pas une affaire de carrière ou de caste », a résumé le chef de l’Etat. Il est arrêté le 8 mars 1944 à Lyon, emprisonné et torturé à la prison de Montluc, et fusillé le 16 juin avec 29 de ses camarades.

    Dans une lettre au président de la République, dont l’AFP a obtenu copie, la famille demande, au regard de son engagement, que « l’extrême droite, dans toutes ses formes, soit exclue de toute participation à la cérémonie » d’entrée au Panthéon. « L’œuvre de ce patriote convaincu est profondément antinationaliste, construite contre le roman national et la réduction de l’histoire française aux frontières nationales », écrivent sa petite-fille Suzette Bloch et son arrière-petit-fils Matis Bloch, au nom des ayants droit. _[voir : https://blogs.mediapart.fr/laurent-mauduit/blog/231124/pantheonisation-les-conditions-posees-par-la-famille-de-marc-bloch]_

    Macron n’est pas soralien, il cause pas depuis le même endroit. En même temps, il a fort bien retenu la méthode.

    #confusionnisme

    • Laissez Marc Bloch tranquille, M. Sarkozy, par Suzette Bloch et Nicolas Offenstadt, 28 novembre 2009
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2009/11/28/laissez-marc-bloch-tranquille-m-sarkozy-par-suzette-bloch-nicolas-offenstadt

      Pour l’historien, la France c’était l’ouverture.

      Petite-fille de Marc Bloch et historien médiéviste, nous avons décidé de joindre nos voix pour dire stop à l’utilisation abusive de l’historien, de l’intellectuel, du résistant Marc Bloch par le président de la République, Nicolas Sarkozy - et ceux qui l’entourent - pour habiller leurs discours idéologiques
      Un jour, moi, Suzette Bloch, j’ai demandé à mon père : "Mais comment as-tu fait pour avoir le courage physique de résister à l’occupant ?" Il m’a répondu : "Tu sais, quand tu es agressé, tu ripostes, c’est comme un réflexe, tu ne te poses même pas la question." Mon père s’appelait Louis Bloch. Il était modeste. Ses hauts faits de résistant contre les nazis et leurs auxiliaires français, je les ai appris par le récit d’autres. J’aurais pu poser la question à mon grand-père. Mais je ne l’ai pas connu. Il a été fusillé. Le 16 juin 1944. Il est tombé sous les balles allemandes. Le soir, dans un champ. A Saint-Didier-de-Formans (Ain). Il était lui aussi dans la Résistance. Il s’appelait Marc Bloch. J’aurais pu poser la question à ma grand-mère. Mais je ne l’ai pas connue. Elle est morte le 2 juillet 1944. A Lyon. De douleur, de privations, sans nouvelles de son mari, de ses fils, Etienne, Louis et Daniel, tous engagés dans l’armée de l’ombre. Elle s’appelait Simonne.

      Marc, Simonne, Louis m’ont laissé une mémoire, la mémoire d’une famille qui a érigé la liberté d’esprit au rang de première des valeurs humaines. Aujourd’hui, je suis indignée. Au point où j’en arrive à surmonter la timidité que j’ai aussi reçue en héritage. Pour dire « Assez ! ».

      Le 12 novembre à La-Chapelle-en-Vercors, dans la Drôme, le président de la République a prononcé un discours destiné à apporter sa "contribution" au débat qu’il a lancé sur l’"identité nationale", une notion qui ne s’impose en rien et qui peut servir les pires desseins idéologiques. Il en a appelé à mon grand-père à l’appui de son hymne à la France repliée, chrétienne et éternelle. "Honneur", « patrie », « fierté d’être français », « identité nationale française », "héritier de la chrétienté" : ces termes sont légion dans ce discours où le chef de l’Etat prétend décrire ce que doit être sa France, cautionnée par le "plus grand historien".

      A plusieurs reprises, pendant la campagne présidentielle, il avait cru bon de citer L’Etrange Défaite, ce retour réflexif sur 1940, écrit par l’historien, qui avait été aussi combattant. Mais là, trop, c’est trop. Je suis révulsée. Pourquoi ce besoin de recourir à Marc Bloch pour se vêtir de ses qualités d’homme irréprochable. Peut-être parce qu’il faut rendre noble et acceptable un débat qui sert à la fois de courtes visées électorales et un projet idéologique de retour au « national », sans rapport aucun avec les engagements et la vision du monde, savant et citoyen, de Marc Bloch.

      Je refuse que mon grand-père soit utilisé pour célébrer la patrie selon Nicolas Sarkozy, qui joue de la peur de « l’Autre ». « L’étranger » ? « L’immigré » ? Toujours sommé de se justifier, forcément marginalisé par un débat centré sur l’"identité nationale", pourchassé quant il n’est pas « en règle », obligé de se cacher, de cacher ses enfants ou de travailler aux sinistres conditions du travail au noir. Quels sont ces "renoncements" qui menacent la patrie ? Toute cette phraséologie n’a rien à voir avec Marc Bloch, qui s’est battu dans un tout autre contexte contre de vrais ennemis des libertés.

      "Je suis, je m’en flatte, un bon citoyen du monde et le moins chauvin des hommes. Historien, je sais tout ce que contenait de vérité le cri fameux de Karl Marx : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »", écrivait aussi le médiéviste dans L’Etrange Défaite, soucieux d’articuler son intense patriotisme et de plus larges horizons.

      Non, moi, sa petite-fille, je ne veux pas que Marc Bloch soit instrumentalisé par Nicolas Sarkozy. Il n’aurait pas approuvé cette idéologie nationaliste malsaine. Je demande au président de laisser la pensée de mon grand-père à l’étude, à la critique, aux historiens, ainsi qu’à tous les lecteurs de ses oeuvres.
      L’historien coauteur de ces lignes doit dire, avec bien d’autres, que le fameux passage cité à plusieurs reprises par le président et ses proches, et encore à La Chapelle-en-Vercors, pour faire croire que l’histoire de France s’adopte comme un tout, comme un animal de compagnie, est un détournement bien abusif. Voici la phrase exacte : "Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération."

      Lorsqu’on remet cette phrase dans son contexte, on comprend qu’elle sert avant tout à dénoncer l’étroitesse d’esprit du patronat des années 1930, incapable de saisir l’élan des luttes ouvrières, et en particulier de celles de 1936. "Dans le Front populaire", ajoute Bloch - le vrai, celui des foules, non des politiciens -, il revivait "quelque chose de l’atmosphère du Champ de Mars, au grand soleil du 14 juillet 1790." Surtout, Marc Bloch dénonce ici l’incapacité des élites à bâtir de grands moments de rassemblement autour des idéaux démocratiques, face à ceux des régimes fascistes. Les spécialistes de Marc Bloch invitent à la prudence dans l’usage de la phrase, déjà formulée pendant la Grande Guerre. Ils en ont proposé de multiples lectures, insistant sur ce double contexte de guerre. A l’évidence, ce genre de discours d’union sacrée est un lieu commun pendant un conflit et mérite d’être entendu dans ce contexte.

      Comme d’habitude, le président sort des mots et des icônes de leurs contextes et de leurs engagements pour les peindre aux couleurs du jour, les plus nationales en l’occurrence, oubliant l’époque qui les a produits, empêchant toute compréhension des enjeux du temps. Comme le note l’historien Gérard Noiriel, "alors que Nicolas Sarkozy n’a cessé de stigmatiser la pensée critique comme une menace sur l’identité nationale, Marc Bloch l’a, au contraire, toujours encouragée".

      Suzette Bloch est Journaliste, petite-fille de Marc Bloch
      Nicolas Offenstadtest Maître de conférences en histoire à l’université Paris-I, auteur de "L’Histoire bling-bling", Stock

      #histoire #pensée_critique

    • « Les héritiers intellectuels de Marc Bloch dérangent, qu’ils écrivent sur le réchauffement climatique, la colonisation ou les violences de genre »
      CHRONIQUE, Pierre-Cyrille Hautcœur, Economiste
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/12/11/les-heritiers-intellectuels-de-marc-bloch-derangent-qu-ils-ecrivent-sur-le-r

      L’annonce de la panthéonisation de l’historien par Emmanuel Macron doit faire prendre conscience de l’importance de l’indépendance des chercheurs et de leurs travaux, souligne l’économiste Pierre-Cyrille Hautcœur, dans sa chronique.

      L’entrée de Marc Bloch au Panthéon est sans doute l’une des brillantes diversions dont le président de la République a le secret. Elle peut cependant nous aider à comprendre pourquoi la #recherche_universitaire est tant remise en cause. Historien, professeur des universités, mais aussi ancien combattant et résistant, Marc Bloch est devenu respectable. Il fut pourtant en son temps un perturbateur du savoir historique établi et un critique aigu de la société de l’entre-deux-guerres et de ses hypocrisies paresseuses.

      Comme universitaire, Marc Bloch découvre en 1919 à l’université de Strasbourg (son premier poste universitaire après quelques années de lycée avant-guerre) les pratiques de recherche de l’université allemande (en avance sur la française alors), en particulier le séminaire et la confrontation systématique aux publications nouvelles comme aux innovations méthodologiques. Influencé par la sociologie et l’économie, il pense l’histoire comme une intervention intellectuelle dans le monde, non comme l’accumulation de connaissances sur le passé. Après en avoir tiré toutes les conséquences, il crée en 1929 avec Lucien Febvre une revue nouvelle, les Annales d’histoire économique et sociale, qui appelle à une rupture avec les pratiques ordinaires de l’histoire et à l’engagement d’un dialogue permanent avec les autres sciences, naturelles comme sociales, pour répondre aux questions du présent.

      L’influence des Annales, prolongée après la guerre par la création de la sixième section de l’Ecole pratique des hautes études (aujourd’hui l’EHESS), n’a pas d’équivalent dans la recherche historique à l’échelle mondiale. Quand il écrit L’Etrange Défaite, au lendemain de la débâcle, Marc Bloch s’appuie sur son savoir d’historien, sur sa pratique comparatiste et sur son expérience militaire pour, par exemple, démontrer impitoyablement en quoi et pourquoi l’état-major français a été incapable intellectuellement de remettre en cause ses doctrines forgées durant la Grande Guerre.

      Multiples assauts

      Ces savoirs nouveaux sont souvent dérangeants, et L’Etrange Défaite ne pouvait pas être publiée sous Vichy. Aujourd’hui, les héritiers #intellectuels de Marc Bloch dérangent aussi, qu’ils écrivent sur le réchauffement climatique, l’impact des pollutions sur la santé, la colonisation ou les violences de genre. Et ceux qu’ils dérangent dans leurs certitudes et dans leurs acquis ont largement les moyens de contester ou de marginaliser ces savoirs.

      C’est pourquoi l’indépendance des chercheurs et des universitaires est garantie par la Constitution et devrait être un sujet de vigilance des gouvernements. Elle subit actuellement de multiples assauts, dont certains viennent de l’intérieur même des institutions républicaines. La première attaque conteste l’engagement social et politique des chercheurs, comme s’il n’était pas nécessaire à la pertinence de leur recherche aujourd’hui, et comme s’il affectait la qualité de la connaissance scientifique. C’est oublier que celle-ci ne peut pas s’apprécier à l’échelle d’un travail individuel, mais seulement à celle du débat savant, impitoyable envers l’erreur.

      Une deuxième remise en cause, plus insidieuse et bureaucratique, absorbe le temps de recherche dans d’innombrables tâches à l’utilité réduite. La troisième, plus radicale, remet en cause la nécessité de la recherche pour l’enseignement universitaire, alors qu’elle est la condition d’un enseignement actualisé. La réduction des budgets des universités (constante en termes de dépense par étudiant depuis le début des années 2010) amène à remplacer les enseignants-chercheurs par des vacataires ou des enseignants non chercheurs. Elle expose les étudiants à des enseignants sans expérience ou sans pratique de la recherche, alors que leur demande d’actualisation des savoirs est immense et que leur efficacité sociale postérieure en dépend.

      Mais il y a une raison contre laquelle Marc Bloch n’a pu nous prémunir : les élites françaises ont, dans leurs grandes écoles, été si peu exposées à la recherche qu’elles n’imaginent pas que celle-ci puisse leur manquer et manquer au pays. Puisse cette panthéonisation les faire changer d’avis.

      Pierre-Cyrille Hautcœur est directeur d’études à l’EHESS (Ecole d’économie de Paris).

      #grandes_écoles #élites_françaises

  • Des institutions scientifiques entretiennent le #doute sur les bénéfices du #bio

    Une vaste #étude française de 2018, montrant un lien entre #alimentation bio et baisse de certains #cancers, a été selon ses auteurs dénigrée par des organismes comme l’#Institut_national_du_cancer ou l’#Académie_de_médecine.

    Pour peu qu’elle soit suffisamment médiatisée, toute publication mettant en évidence les bénéfices de l’alimentation bio pour la #santé se heurte à un tir de #barrage de #dénigrements et de #contrevérités. Avec comme circonstance singulière que ces #fausses_informations ne circulent pas seulement sur les réseaux sociaux ou dans la presse : ce sont parfois des #sociétés_savantes ou des #institutions_scientifiques qui produisent ou relaient ces informations trompeuses. Selon plusieurs chercheurs en #nutrition et en #santé_publique, l’Académie nationale de médecine, l’Académie d’agriculture de France (#AAF) et l’#Institut_national_du_cancer (#INCa) ont ainsi, chacun à leur manière, participé à alimenter la #confusion sur le sujet.

    En cause, une #étude_épidémiologique française publiée en 2018 dans JAMA Internal Medicine, ayant suivi 70 000 personnes pendant quatre ans et demi, et mettant en évidence une baisse significative de #lymphomes (– 75 %) et du #cancer_du_sein postménopausal (– 34 %) chez les plus gros consommateurs et consommatrices de bio, par rapport à ceux qui n’en consomment pas. Trois jours seulement après la publication, l’AAF diffuse sur son site Web un « point de vue » de deux de ses membres, qui l’éreintent.

    « Ce texte était un modèle des techniques utilisées par les industriels pour fabriquer du doute, avec un empilement de critiques méthodologiques frisant la #mauvaise_foi, mais qui parviennent à donner l’illusion d’une discussion scientifique légitime, raconte Serge Hercberg, l’une des figures de l’épidémiologie nutritionnelle, et coauteur de cette étude. Nous ne sommes évidemment pas hostiles au débat, mais il s’agissait, à l’évidence, d’une volonté de jeter le #discrédit plus que de débattre. » Interrogé, le secrétaire perpétuel de l’AAF rappelle que les « points de vue » des académiciens, bien que diffusés par la société savante, ne sont pas formellement endossés par elle.

    En avril 2019, plusieurs mois après la publication de la fameuse étude, l’Académie nationale de médecine publie un bref communiqué qui « alerte sur l’interprétation trop rapide des résultats épidémiologiques ». Le texte fait valoir que les groupes comparés (consommateurs de bio, et non-consommateurs) diffèrent par d’autres facteurs : « La consommation de fruits et légumes, le niveau socio-économique, l’activité physique… tous [sont] susceptibles d’expliquer à eux seuls une différence. »

    Une critique qui suggère que les auteurs auraient fait preuve de négligence en ne tenant pas compte de ces facteurs de confusion dans leur analyse. « C’est complètement ridicule, répond le biochimiste et nutritionniste Denis Lairon, coauteur de l’étude attaquée. Il est impensable qu’une revue comme JAMA Internal Medicine, l’une des plus réputées et exigeantes, accepte de publier une étude épidémiologique qui ne tiendrait pas compte de ces facteurs de confusion ! »

    « #Infox »

    De son côté, l’épidémiologiste Emmanuelle Kesse-Guyot de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, coautrice de l’étude, ne s’explique pas le communiqué de l’Académie. « Je suis allée présenter notre travail aux académiciens pendant plus d’une heure et demie, en leur détaillant les efforts que nous avons faits pour prendre en compte des facteurs de confusion, et les analyses de sensibilité que nous avons conduites avant de publier nos résultats », raconte-t-elle.

    Pourquoi l’Académie a-t-elle publié un communiqué qu’elle savait erroné ? La société savante n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Le caractère trompeur de son communiqué a été porté à l’attention de l’Académie à plusieurs reprises depuis sa publication, voilà plus de cinq ans, mais aucune modification ou rectificatif ne lui a été apportée.

    L’Institut national du cancer n’est pas en reste. En juin 2021, l’institution publie sur son site Web un « éclairage » en forme de fact-checking. L’INCa assure que l’affirmation selon laquelle « manger bio permet de diminuer le risque de cancers » relève d’une « infox ». Et de souligner les limites de l’étude française de 2018.
    Liste de griefs

    En janvier, Le Monde a soumis à l’INCa une demande d’accès aux documents administratifs pour comprendre la genèse de ce communiqué. Suite au refus de l’institution, Le Monde a saisi la Commission d’accès aux documents administratifs qui a fait droit à sa demande en mars. Les correspondances internes, finalement transmises, indiquent d’abord que la publication de ce communiqué s’est faite sous la supervision du cancérologue Norbert Ifrah, le président de l’institut.

    Ensuite, elles montrent qu’en février 2022 quatre chercheurs d’institutions publiques protestent par écrit auprès de l’institut. Une protestation d’autant plus autorisée que les auteurs du courrier sont les animateurs du Réseau NACRe (Nutrition, Activité physique, Cancer, Recherche), qui fédère une quarantaine de laboratoires publics travaillant, entre autres, sur la prévention nutritionnelle des cancers. « Il nous paraît important de signaler que le fait de qualifier l’association entre alimentation bio et risque de cancer comme une “infox” n’est pas tout à fait exact, compte tenu du nombre croissant de publications sur le sujet, écrivent les chercheurs à l’INCa. Ce n’est pas encore avéré avec un niveau de preuve solide, mais cela n’est pas une infox non plus. »

    Dans leur courrier, ils soulignent que d’autres travaux vont à l’appui d’une telle association, et citent une étude française de mars 2021 sur un lien entre faible teneur en résidus de pesticides et risque diminué de cancers de sein (https://www.inrae.fr/actualites/certains-cocktails-pesticides-favoriseraient-risque-cancer-du-sein-femmes-meno), et une autre, américaine, de janvier 2022, sur un risque diminué de #gliomes (un type de cancer cérébral). L’INCa n’a pas donné de suites à l’interpellation des chercheurs. Leur critique était formulée mezza voce, mais d’autres spécialistes sont bien plus critiques.

    Denis Lairon retourne ainsi à l’INCa l’amabilité : pour le chercheur, la communication de l’institution publique « frôle la fake news ». Le chercheur transmet au Monde une longue liste de griefs sur de nombreux points du #fact-checking de l’INCa et estime que certains sont « totalement injustifiés et témoignent d’une forte ignorance des méthodologies utilisées et/ou d’un biais partisan totalement inacceptable ». L’INCa n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/11/04/des-institutions-scientifiques-entretiennent-le-doute-sur-les-benefices-du-b

    voir aussi ici, signalé par @colporteur
    https://seenthis.net/messages/1080446

    • Association of Frequency of Organic Food Consumption With Cancer Risk. Findings From the NutriNet-Santé Prospective Cohort Study

      Key Points

      Question What is the association between an organic food–based diet (ie, a diet less likely to contain pesticide residues) and cancer risk?

      Findings In a population-based cohort study of 68 946 French adults, a significant reduction in the risk of cancer was observed among high consumers of organic food.

      Meaning A higher frequency of organic food consumption was associated with a reduced risk of cancer; if the findings are confirmed, research investigating the underlying factors involved with this association is needed to implement adapted and targeted public health measures for cancer prevention.
      Abstract

      Importance Although organic foods are less likely to contain pesticide residues than conventional foods, few studies have examined the association of organic food consumption with cancer risk.

      Objective To prospectively investigate the association between organic food consumption and the risk of cancer in a large cohort of French adults.

      Design, Setting, and Participants In this population-based prospective cohort study among French adult volunteers, data were included from participants with available information on organic food consumption frequency and dietary intake. For 16 products, participants reported their consumption frequency of labeled organic foods (never, occasionally, or most of the time). An organic food score was then computed (range, 0-32 points). The follow-up dates were May 10, 2009, to November 30, 2016.

      Main Outcomes and Measures This study estimated the risk of cancer in association with the organic food score (modeled as quartiles) using Cox proportional hazards regression models adjusted for potential cancer risk factors.

      Results Among 68 946 participants (78.0% female; mean [SD] age at baseline, 44.2 [14.5] years), 1340 first incident cancer cases were identified during follow-up, with the most prevalent being 459 breast cancers, 180 prostate cancers, 135 skin cancers, 99 colorectal cancers, 47 non-Hodgkin lymphomas, and 15 other lymphomas. High organic food scores were inversely associated with the overall risk of cancer (hazard ratio for quartile 4 vs quartile 1, 0.75; 95% CI, 0.63-0.88; P for trend = .001; absolute risk reduction, 0.6%; hazard ratio for a 5-point increase, 0.92; 95% CI, 0.88-0.96).

      Conclusions and Relevance A higher frequency of organic food consumption was associated with a reduced risk of cancer. If these findings are confirmed, further research is necessary to determine the underlying factors involved in this association.

      https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2707948

    • #Pesticides et santé – Nouvelles données (2021)

      Ce document présente la synthèse issue des travaux du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre de la procédure d’expertise collective pour répondre à la demande de cinq directions de l’État, la Direction générale de la prévention des risques, la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la recherche et de l’innovation, ainsi que le secrétariat général du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ce travail s’inscrit dans le cadre de l’actualisation du rapport d’expertise collective Inserm intitulé Pesticides : Effets sur la santé, publié en 2013 (https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-effets-sur-sante).

      https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021

    • Certains #cocktails_de_pesticides favoriseraient le risque de cancer du sein chez les #femmes ménopausées

      Certains pesticides utilisés en Europe sont suspectés d’avoir des effets néfastes sur la santé humaine. Ils provoqueraient des #perturbations_hormonales et auraient également des propriétés carcinogènes, déjà observées en milieu professionnel. Le lien entre l’exposition à ces pesticides via l’alimentation et le cancer du sein dans la population générale est encore peu étudié. Des chercheurs d’une équipe mixte INRAE, Inserm, Cnam et Université Sorbonne Paris Nord ont déjà montré que les consommatrices d’aliments issus de l’agriculture biologique de la cohorte NutriNet-Santé, avaient un moindre risque de cancer du sein en post-ménopause (1). Cette même équipe a poursuivi ses travaux en s’intéressant cette fois à l’exposition à différents cocktails de ces pesticides sur cette catégorie de la population. Leurs travaux, parus le 15 mars dans la revue International Journal of Epidemiology apportent un éclairage sur l’impact de l’exposition alimentaire aux pesticides dans la survenue de cancer du sein en post-#ménopause.

      https://www.inrae.fr/actualites/certains-cocktails-pesticides-favoriseraient-risque-cancer-du-sein-femmes-meno

  • Résumé de l’approche de la valeur de Graeber

    L’argent, par exemple, peut être considéré dans des termes marxistes comme la représentation (de l’importance) du travail productif (de la création humaine), aussi bien que comme le moyen par lequel il est mesuré et coordonné socialement ; mais il s’agit aussi d’une représentation qui fait exister la chose même qu’elle représente puisque, après tout, les gens travaillent pour avoir de l’argent. On peut raisonnablement penser que quelque chose du même genre se produit dans d’autres domaines. On pourrait alors soutenir que la valeur est la manière dont nos propres actions s’inscrivent dans l’imagination et que c’est toujours par transfert dans un langage social plus large, ou dans un système de significations, en s’intégrant dans une totalité sociale plus compréhensive. Cela se produit toujours au moyen d’un truchement concret, quel qu’il soit, qui peut être pratiquement tout et n’importe quoi : wanpum, performances oratoires, vaisselle somptueuse, artefacts kula, pyramides égyptiennes - et ces objets, à leur tour (à moins qu’ils ne soient des substances hautement génériques comme l’argent qui représente une pure potentialité), tendent à incorporer dans leur propre structure une espèce de modèle schématique de formes d’actions créatives qui les font exister, mais deviennent aussi des objets de désir qui finissent par motiver les acteurs à accomplir ces actions mêmes. Tout comme le désir d’argent pousse quelqu’un à travailler, le désir pour les signes honorifiques inspire des formes de conduite honorables, le désir de signes d’amour inspire une conduite romantique, et ainsi de suite.

    Possibilités p. 137

    Autrement dit, avec mes propres mots, la valeur est pour Graeber un signe matériel représentant un certain style d’actions, qui motive les personnes à accomplir ces actions. Les individus ne mènent donc pas ces actions pour elles-mêmes, mais pour acquérir ces signes, qui ont une importance parce que autrui leur accorde une importance (en cela, l’important n’est pas tant que le signe ait un support matériel, mais qu’il puisse être rendu public ).

    #Graeber #valeur #argent #anthropologie

    • Et de façon plus développée, dans ce passage :

      En qualifiant une forme de scansion des chefs de « médiation de valeur » [là il parle de la société Kayapo décrite dans les pages précédentes], ne serais-je pas en train de pousser la comparaison avec Marx au-delà de toute raison ? Quel point commun y a-t-il entre une oraison publique et un billet de banque ? Lorsqu’on étudie la question de plus près, on leur trouve de nombreuses propriétés communes. Voici une liste des qualités les plus notables que partagent tous ces « instruments de circulation », dans les mots de Turner :

      1. ils sont des mesures de valeur , car ils servent à marquer un contraste entre des degrés plus ou moins élevés de domination, de beauté, d’honneur, de prestige ou de toute autre qualité particulière valorisée. Cette mesure peut prendre l’une de ces 3 formes possibles :

      a. la présence/absence . Même quand il s’agit de valeurs uniques et incommensurables, la différence existe toujours entre le fait de les posséder (ou d’être identifié à elles) et le fait de ne pas les posséder. Les « beaux noms » Kayapo et les insignes qui leur sont associés, par exemple, ne sont pas ordonnés hiérarchiquement - chacun constitue une valeur en soi -, mais les cérémonies de remise de noms sont toutes organisées autour de la distinction entre « ceux avec la richesse », qui les portent, et « ceux qui n’ont rien », qui ne les portent pas - même si toutes les autres distinctions sociales sont effectivement dissoutes (Turner 1987 p 28).

      b. un classement, similaire à la hiérarchie des types de don établie par Gregory. Les genres de performance Kayapo sont eux aussi ordonnées hiérarchiquement : l’oraison des hommes est généralement considérée comme supérieure au chant des femmes, et la scansion des chefs comme supérieure aux deux autres.

      c. la proportionnalité , comme avec l’argent.

      Dans tous les cas, on mesure en fin de compte l’importance des énergies créatrices (par-dessus tout, dans le cas des Kayapo, celles consacrées à la création d’être humains pleinement socialisés) nécessaires à leur production.

      2. ils sont des médiations de valeur, car ils constituent les moyens concrets et matériels par lesquels cette valeur est réalisée. Autrement dit, il ne suffit pas que les signes de valeur fournissent un moyen d’établir un contraste entre les différents niveaux de valeur ; il est aussi nécessaire qu’il y ait des objets ou des performances matériels. Ces supports ont pour fonction d’actualiser ces valeurs de manière à ce qu’elles soient - au moins potentiellement - perceptibles par un public large (ce public, du point de vue de l’acteur, constitue plus ou moins la « société ») ou traduites en choses qui le sont.

      3. enfin, ces signes en viennent inévitablement à être considérés comme des fins en soi . Les vrais gens ont tendance à ne pas apprécier ces objets comme des « instruments » pour mesurer la valeur ou la transmettre, mais plutôt comme des incarnations de la valeur en soi, voire dans un style fétichiste très classique, comme l’origine même des valeurs (Turner 1979c pp 31-34)

      Ce dernier point est crucial, car il ouvre la voie à la réconciliation entre structure sociale et désir individuel, ce qui est précisément ce qu’une théorie de la valeur était supposée faire.

      La fausse monnaie de nos rêves p 127

    • Pour Marx, c’est sûr, notre imagination est ce qui fait de nous des humains. La production et la révolution constituent donc à ses yeux les deux actes d’humanité par excellence. L’imagination suppose la possibilité d’agir autrement ; aussi, regarder avec imagination le monde tel qu’il existe équivaut à l’examiner de manière critique ; essayer ensuite de faire naître une société que l’on a imaginée, c’est s’engager dans une révolution. Bien-sûr, les changements historiques sont rarement la conséquence de ce genre de prise de conscience : les personnes, la majorité d’entre elles en tout cas, ne cherchent pas délibérément à reproduire leur société ; elles sont simplement en quête de valeur ; c’est ce qui leur permet de transformer avec tant de facilité cette même société. Cela peut toutefois changer en temps de crise : un ordre social peut être principalement considéré comme une arène dans laquelle il est possible de produire et de réaliser certains types de valeur ; à ce titre, on peut les défendre (imaginez que l’une des sociétés dont il est question dans ce chapitre soit incorporée de force dans un Etat moderne), et, à l’inverse, celles et ceux qui pensent que ces types de valeur de correspondent pas à ce qu’elles ou ils recherchent peuvent aussi les contester. Dans toute situation sociale réelle donnée, nombre de ces totalités imaginaires sont à l’œuvre, articulées autour de conception différentes de la valeur. Elles peuvent être fragmentaires, éphémères, n’exister que sous forme de rêves ou de projets à demi réalisés, proclamées d’un air provocant par des sectaires ou des révolutionnaires. Il est tout simplement impossible de prévoir comment elles s’agenceront - ou pas. La seule certitude, c’est qu’elles ne concorderont jamais parfaitement.

      La fausse monnaie de nos rêves , p. 145

      #Marx #valeur

  • SOIREE CARITATIVE Voices for Gaza - Aymeric Lompret & Blanche Gardin - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=5riRhsKYH0Q

    4 juil. 2024 #BlancheGardin #Gaza #humour
    « Voilà le sketch que nous avons fait hier à La Cigale avec Aymeric Lompret lors d’une soirée caritative en solidarité avec les gazaouis qui crèvent sous les bombes israéliennes depuis 9 mois.
    Merci à Voices for Gaza.
    Merci aux artistes présents et au public.
    C’était beau.
    Alors il est vrai que je n’ai pas complètement respecté les accords toltèques dans ce sketch.
    Mais est-ce que respecter les accords toltèques c’est pas un peu de l’appropriation culturelle ? »
    Blanche Gardin

  • Comment les idées d’#extrême_droite se sont #banalisées dans le monde "intellectuel français

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/07/05/comment-les-idees-d-extreme-droite-se-sont-banalisees-dans-le-monde-intellec

    La #propagation continue des idéologies #ultraconservatrices et néoréactionnaires dans l’espace public depuis une vingtaine d’années explique pourquoi une partie des intellectuels médiatiques inclinent vers le Rassemblement national et renoncent désormais au front républicain.

    La période d’extrême tension politique accentue le sentiment de #confusion idéologique. Vendredi 28 juin, à deux jours du premier tour des élections #législatives, lors desquelles la France peut basculer à l’extrême droite pour la première fois depuis le régime de #Vichy (1940-1944), l’essayiste Alain Finkielkraut devait donner une conférence au Cercle de Flore, l’espace de rencontres de l’Action française, à Paris.

    « Faut-il être moderne ? », devait se demander l’écrivain « mécontemporain » devant un parterre de royalistes. Se représenter l’auteur du Juif imaginaire (Seuil, 1980) et de L’Avenir d’une négation (Seuil, 1982) discourant devant un mouvement fondé par l’écrivain monarchiste Charles Maurras (1868-1952), antidreyfusard et antisémite notoire, a quelque chose de vertigineux, même si les inclinations antimodernes de l’Académicien sont bien connues. Celui dont les grands-parents et le père ont été déportés à Auschwitz, et dont la mère est une rescapée de la Shoah, devait donc dialoguer avec les héritiers du pamphlétaire du journal L’Action française (1908-1944). Charles Maurras disait du capitaine Dreyfus que « douze balles lui apprendr[aie]nt enfin l’art de ne plus trahir ». Le théoricien du « nationalisme intégral » qualifiait le socialiste Léon Blum (1872-1950), figure tutélaire du Front populaire, de « détritus humain », parlait de lui comme d’« un homme à fusiller, mais dans le dos », espérant dans les années 1940 qu’« avec Pétain nous sortions du tunnel de 1789 ».

    Devant le tollé, Alain Finkielkraut a annulé sa participation. « J’ai répondu à l’invitation d’anciens étudiants, mais aussi parce que des intellectuels très recommandables, comme les philosophes Marcel Gauchet, Pierre Manent et Olivier Rey s’y sont rendus avant moi », se défend-il. Et l’Action française « a rompu avec l’antisémitisme », fait observer M. Finkielkraut.

    « Levée générale des tabous »
    « Le juif n’est plus un ennemi pour l’extrême droite, confirme l’historien Laurent Joly, spécialiste de la France de Vichy. L’ennemi qui ronge le pays de l’intérieur pour ce courant, c’est le musulman. » Mais, précise l’auteur de Naissance de l’Action française (Grasset, 2015), le mouvement monarchiste reste profondément « révisionniste », au sens où « il considère que le maréchal Pétain fut un “bouclier” qui sauva des juifs français, au mépris de la vérité historique ».

    Alain Finkielkraut se défend de tout autre lien avec l’Action française comme de tout ralliement au parti de Marine Le Pen. « Le Rassemblement national [RN] n’est plus pétainiste, mais, entre l’Ukraine et la Russie, il a constamment choisi la Russie, et j’en tire toutes les conséquences », déclare-t-il. Toutefois, le rapprochement, et parfois même le basculement, d’une partie du monde intellectuel français vers les idées d’extrême droite est un long processus, qui s’est accéléré depuis une vingtaine d’années. Dans Le Rappel à l’ordre (Seuil, 2002), l’historien des idées Daniel Lindenberg (1940-2018) estimait que cette inflexion provenait de la « libido réactionnaire » et de la « levée générale des tabous » portées au tournant des années 1990-2000 par des intellectuels souvent venus de la gauche. Dans sa postface de 2016, il écrivait qu’elle s’était transformée en une véritable « révolution conservatrice ». Mais, dès 1981, l’écrivain Alain de Benoist, alors rédacteur en chef de Nouvelle école, qualifiait la « guerre culturelle » occidentaliste qu’il voulait mener de « gramscisme de droite ».

    Le concept, venu du fondateur du Parti communiste italien, Antonio Gramsci (1891-1937), désigne une hégémonie culturelle à conquérir sur le front non seulement politique mais aussi idéologique. Et celle-ci devait passer de gauche à droite. Issu d’une matrice néopaïenne, « le gramscisme de droite était trop ouvertement différentialiste et percutait trop frontalement la culture politique égalitaire française pour s’imposer », analyse le philosophe Serge Audier, auteur de La Pensée anti-68. Essai sur les origines d’une restauration intellectuelle (La Découverte, 2008).

    Les intellectuels d’extrême droite ont pris le temps de comprendre pourquoi la gauche était culturellement dominante depuis Mai 68 et les mouvements d’émancipation des années 1970. Ils ont veillé à ne plus se cantonner aux officines confidentielles, même si la revue Eléments, organe de la « nouvelle droite », recevait sondeurs, éditorialistes et intellectuels mainstream, invités à dénoncer le « gauchisme culturel », la « cancel culture » et le « camp du Bien », à la manière des poncifs trumpistes relayés par le conformisme antiprogressiste ambiant. Non sans complicités journalistiques, ils se sont engouffrés dans les émissions de commentaires où s’est répandue leur idéologie réactionnaire. Et les médias du milliardaire défenseur de l’Occident chrétien Vincent Bolloré sont arrivés, accentuant un mouvement qui avait déjà commencé.

    « L’extrême droite ne gagne pas la bataille des idées, elle gagne la bataille des “écrans”, qu’ils soient télévisuels ou ceux des réseaux sociaux », d’autant que « le mode algorithmique privilégie la binarisation et la radicalisation », précise la philosophe Cynthia Fleury. « Comment voulez-vous que les gens qui pensent “s’informer” en regardant des chaînes focalisées sur le traitement des faits divers, des crimes, des catastrophes, etc., ne soient pas enclins à croire des partis dont le fonds de commerce consiste à les exploiter pour alimenter des discours sécuritaires qu’ils présentent comme des programmes politiques ? », se demande l’historien Gérard Noiriel. Cette « nouvelle logique communicationnelle », poursuit-il, conduit à « une manipulation des émotions au détriment de la raison et de la place accordée aux explications ». Pour la mouvance conservatrice, expliquer équivaut à vouloir excuser. Et les analyses venues des sciences sociales sont régulièrement affublées du terme disqualifiant d’« excusisme ».

    Propagandistes du déclin
    L’offensive médiatique a produit des effets. Certains journalistes sont devenus de véritables courroies de transmission, d’autres ont tout simplement rejoint le RN, comme Philippe Ballard, ancien animateur d’émissions de débats sur LCI, réélu député dans l’Oise. Des convergences idéologiques se sont opérées et une « extrême droite “de gauche” », comme le dit le philosophe Jacques Rancière dans Les Trente Inglorieuses (La Fabrique, 2022), s’est peu à peu installée. La bataille idéologique de l’extrême droite a en effet consisté à capter des grandes valeurs démocratiques et de gauche en les vidant de leur substance émancipatrice et universaliste. Ainsi, « la République est devenue synonyme de l’ordre et de l’autorité ; l’Etat social est devenu l’Etat national réservé aux autochtones ; la laïcité a été lestée d’un contenu “civilisationnel” antimusulmans. En somme, l’identitarisme réactionnaire s’est niché au cœur du socle qui fait le “commun” de la République », relève Serge Audier.

    « Toute une partie de la gauche a sous-estimé la constance de cette droite contre-révolutionnaire », insiste le politiste Laurent Jeanpierre, qui a notamment dirigé, avec Christophe Charle, La Vie intellectuelle en France. Tome 2 (Seuil, 2016). Par paresse ou dédain, nombre d’intellectuels progressistes n’ont pas été curieux du ressort idéologique de ces propagandistes du déclin. Des percées, comme celle de l’essayiste Hervé Juvin, devenu député européen du RN en 2019 après avoir publié cinq ouvrages aux éditions Gallimard, aurait pu pourtant avertir du glissement de terrain. L’historien des idées Daniel Lindenberg fut l’un des premiers à en repérer l’émergence, notamment chez des romanciers tel Michel Houellebecq.

    Jacques Rancière a montré comment l’ancienne critique du communisme s’est muée en une critique de l’individualisme démocratique (La Haine de la démocratie, La Fabrique, 2005) ; les historiens des idées François Cusset et Serge Audier ont montré les ressorts d’un vaste « contre-Mai 68 » ; dans Récidive (PUF, 2018), le philosophe Michaël Fœssel a réfléchi aux échos contemporains de l’année 1938 ; et, dans Le Venin dans la plume (La Découverte, 2019), Gérard Noiriel a établi les correspondances entre le pamphlétaire antisémite et raciste Edouard Drumont (1844-1917) et Eric Zemmour, qui « légitime une forme de délinquance de la pensée ». Mais l’alerte ne fut jamais vraiment prise très au sérieux. Et, peu à peu, tous les étages de la fusée se sont agencés : des journalistes, des écrivains, des humoristes, des sportifs ou des cuisiniers ont rejoint les partis de la réaction française.

    Oppositions binaires
    La droite extrême, par contre, a lu les auteurs de gauche. Président de l’institut de sondage PollingVox, directeur de la formation des cadres au RN et actuellement en campagne dans la première circonscription des Hautes-Alpes, Jérôme Sainte-Marie fut sans doute l’un des artisans les plus actifs de ce retournement. Le croisement des analyses critiques du « bloc bourgeois », notamment portées par les économistes néomarxistes Bruno Amable et Stefano Palombarini, avec celles de la fracture territoriale menées par le géographe Christophe Guilluy sur la « France périphérique » ont, selon Serge Audier – qui a consacré un article à ce sujet dans la revue Cités (n° 82, 2020) –, « permis à Jérôme Sainte-Marie et d’autres de disposer d’une grille de lecture “bloc contre bloc” ».

    Prisés par la presse dextriste, les oppositions binaires entre les élites des grandes villes – les « anywhere » (qui viennent de partout) – et le peuple périurbain et rural – les « somewhere » (« qui sont ancrés quelque part ») –, comme dit le journaliste britannique David Goodhart, ont « renforcé cette matrice idéologique ». D’un côté, un bloc qualifié d’élitaire, libéral, bobo et mondialiste ; de l’autre, un bloc populaire considéré comme périphérique, local et patriote national. Une vision de la France « d’autant plus puissante que le clivage entre ouverture et repli caractérisait aussi l’idéologie macroniste qui pensait ainsi disposer d’une rente électorale », poursuit Serge Audier. C’est ainsi que, sur le plan idéologique, le RN a su trouver sa colonne vertébrale. D’autant que, en ciblant au moins autant Jean-Luc Mélenchon que Marine Le Pen, toute une partie de l’intelligentsia a changé de diable.

    Mais le RN « ne ressemble plus à la vieille extrême droite », rétorque Alain Finkielkraut, intarissable contre cette gauche qui ne peut se passer de son meilleur ennemi et qui semble s’exclamer, affirme-t-il : « Le fascisme ne trépassera pas ! » Dans un entretien accordé en janvier 2022 à La Revue des deux mondes, l’historien Marcel Gauchet est explicite : « Tout cela est mort et enterré ou ne subsiste plus qu’à l’état résiduel. » L’ancien rédacteur en chef de la revue Le Débat en est convaincu : « Est réputé d’extrême droite le discours politique hostile à une immigration hors de contrôle et aux effets du multiculturalisme. » Et de conclure : « L’étiquette d’extrême droite fonctionne en réalité comme le moyen de disqualifier un discours qui dérange par rattachement à un passé honni. »

    Le RN est d’extrême droite, réplique Laurent Joly, notamment à cause de « sa focalisation sur l’identité et les immigrés », son aspect clanique qu’il s’attache à gommer – « il est difficile d’y faire une grande carrière sans être membre ou proche de la famille Le Pen » –, mais aussi en raison des propos sur les prétendus « comptes cachés de l’Etat ». Il l’est également en raison du projet de Jordan Bardella visant à interdire certaines hautes fonctions à des binationaux, « qui fait écho à la toute première loi adoptée par le régime pétainiste, le 12 juillet 1940 ». Cela dit, poursuit Gérard Noiriel, dans les années 1930, l’extrême droite antidémocratique « ne cherchait pas à prendre le pouvoir par les urnes ». Le caractère inédit de la situation dans laquelle nous sommes, indique l’auteur de Préférence nationale (Gallimard, collection « Tracts » no 55, 64 pages, 3,90 euros), c’est que, « pour la première fois dans l’histoire de la France, il est possible que l’extrême droite accède au pouvoir d’Etat par la voie électorale ».

    « Trahison des clercs »
    Certains intellectuels ont longtemps considéré que la majorité présidentielle était une digue politique face au RN. « Emmanuel Macron n’est pas un rempart au RN, mais une passerelle, déclare au contraire l’historien des idées François Dosse. Il a contribué à banaliser ses idées. » Le biographe de Cornelius Castoriadis et de Pierre Vidal-Naquet a été le professeur du futur président à Sciences Po. C’est grâce à lui qu’Emmanuel Macron a rencontré le philosophe Paul Ricœur, dont il fut assistant éditorial. Dans un entretien accordé à Valeurs actuelles sur la question migratoire, le 31 octobre 2019, le président de la République désigna les représentants des associations de défense des migrants comme des « droits-de-l’hommistes la main sur le cœur ». Emmanuel Macron juge désormais le programme du Nouveau Front populaire « totalement immigrationniste », a-t-il déclaré lors des commémorations du 84e anniversaire de l’appel du 18 juin. Comme le fait remarquer François Dosse, « c’est le mot employé par Jean-Marie Le Pen et tous les idéologues de l’extrême droite consacrés par Le Figaro, d’Eric Zemmour à Ivan Rioufol ».

    C’est aussi le terme du sociologue Paul Yonnet dans Voyage au centre du malaise français, publié en 1993 aux éditions Gallimard dans la collection « Le Débat », puis réédité en 2022 à L’Artilleur. Immigrationnisme : ce néologisme désigne « une valorisation de l’immigration justifiant l’opposition à toute mesure de contrôle ou de restriction de ses flux », explique Marcel Gauchet dans sa préface. Dans cette perspective, déclare-t-il, « la vocation » de la France n’est autre, en fin de compte, que de « disparaître en tant que patrie singulière, au nom des droits universels de ceux qui demandent à la rejoindre ».

    Dans une tribune parue le 21 juin dans Libération, l’historien #Patrick_Boucheron, professeur au Collège de France, estime qu’« Emmanuel Macron est sorti de l’histoire ». Ou bien il y rentrera « pour y occuper la place la plus infâme qui soit en République, celle des dirigeants ayant trahi la confiance que le peuple leur a accordée en ouvrant la porte à l’extrême droite, d’abord en parlant comme elle ». Une partie de la Macronie n’a, en effet, pas cessé de manier le vocable de la rhétorique ultraconservatrice, à l’image de Frédérique Vidal, alors ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, annonçant, le 14 février 2021, diligenter une enquête sur l’« islamo-gauchisme à l’université », ou bien du ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, assurant dans un colloque à la Sorbonne, en janvier 2022, que le « wokisme » était un « virus » auquel il fallait trouver le « vaccin ». Des propos qui ont indigné de nombreux chercheurs, en particulier parce qu’il s’agit de termes utilisés en permanence par l’extrême droite, comme Marine Le Pen, qui déclare aujourd’hui que « le bloc islamo-gauchiste prône la disparition de l’ensemble de nos libertés » (Le Figaro, 16 juin), ou Eric Zemmour, expliquant à ses électeurs que « la propagande wokiste endoctrine [leurs] enfants à l’école ».

    Si le RN parvient au pouvoir, « un certain nombre d’intellectuels de droite, mais aussi de gauche, porteront une grave responsabilité », prévient Serge Audier, notamment en raison de « la guerre culturelle quotidienne pour acculer l’ensemble de la gauche et des écologistes dans un statut de minorité clivante, bobo, islamo-gauchiste, woke, etc. ». Le fait que « certains des intellectuels les plus médiatisés à droite – Alain Finkielkraut, Luc Ferry, Pascal Bruckner, Michel Onfray, etc. – ciblent prioritairement le NFP [Nouveau Front populaire], avec la caisse de résonance de puissants médias, est une nouvelle “trahison des clercs” qui risque de contribuer à l’effondrement démocratique en cours », dit-il.

    Sentiment de déclassement
    La gauche n’est pas non plus épargnée dans ses responsabilités. Historien de l’immigration, Gérard Noiriel trouve « symptomatique » que « le cri d’alarme » lancé il y a une vingtaine d’années par le philosophe américain Richard Rorty (1931-2007) ait été « complètement ignoré chez nous ». Celui-ci craignait que « le ressentiment qu’éprouvent les Américains peu instruits à l’idée de se voir dicter leurs manières par les diplômés universitaires » aboutisse à l’élection d’un « homme fort qui remettrait en cause les acquis dans la lutte contre les discriminations, le sexisme et le racisme », écrivait-il en 1998. Un texte « prémonitoire », rédigé une vingtaine d’années avant l’élection de Donald Trump. Les législatives n’étant qu’un préalable à l’élection présidentielle de 2027, « voilà ce qui nous guette aujourd’hui en France », prévient Gérard Noiriel.

    Une gauche représentée par des partis de diplômés se serait largement déconnectée de certaines réalités et prendrait cette révolte contre les élites de plein fouet. Elle s’est parfois « embourbée dans des débats pour trancher ce qui importait le plus entre la race, le genre ou la classe », analyse Laurent Jeanpierre. Le vote pour le RN témoigne de la rancœur de ceux « d’en bas » contre ceux « d’en haut » et comporte des « bases ressentimistes », estime Cynthia Fleury. La précarisation et le sentiment de déclassement des classes populaires sont des ferments puissants. « Bien entendu, les déserts médicaux, le manque de services publics jouent un rôle capital dans certains territoires, mais ils ne me paraissent pas suffire à expliquer l’importance cruciale de l’idéologie identitaire et xénophobe », poursuit Serge Audier. En résumé, une partie des Français ne votent pas à l’extrême droite simplement parce qu’ils sont éloignés d’un pôle de santé, mais aussi parce que certains d’entre eux sont animés par un puissant rejet de l’étranger.

    L’un des points d’orgue de la confusion précipitée par la dissolution de l’Assemblée, c’est celui d’une partie des intellectuels français juifs prêts à voter pour le RN. Le retournement le plus saisissant est sans doute celui de Serge Klarsfeld. L’avocat et président des Fils et filles de déportés juifs de France a expliqué que, entre le NFP et le RN, il donnerait sa voix au second qui, dit-il, a fait sa « mue », « soutient Israël » et serait devenu « pro-juif ». Le couple Klarsfeld a même reçu, dans son appartement, le 19 février 2024, la présidente du RN, fille de Jean-Marie Le Pen, l’ancien leader du Front national qui expliquait en 1987 que les chambres à gaz étaient « un point de détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale.

    Signifiants chargés et puissants
    « Ça fout un coup », remarque l’écrivain #Régis_Debray. Il faut dire que ce « gaulliste d’extrême gauche », tel qu’il se définit lui-même en riant, connaît bien le célèbre chasseur de nazis. Compagnon de route du Che, Régis Debray a même préparé avec Serge Klarsfeld, depuis le Chili d’Allende, en 1972, l’enlèvement de Klaus Barbie, criminel nazi qui fit torturer Jean Moulin et ordonna la déportation de milliers de juifs, dont 44 enfants d’Izieu (Ain). L’opération a échoué, même si Barbie sera finalement extradé onze ans plus tard. Mais une amitié s’était nouée. Depuis L’Exil à domicile (Gallimard, 2022), Régis Debray se tient le plus souvent à l’écart de la mêlée. Sollicité par Le Monde afin d’analyser le chavirement politique historique en cours, l’ancien chargé de mission pour les relations internationales auprès de François Mitterrand, entre 1981 et 1985, ne cache pas son « trouble » devant « le passage de gauche à droite de nombre d’intellectuels juifs ».

    Justifiant son choix, Serge #Klarsfeld dit aujourd’hui que le RN est devenu « philosémite » et que « les musulmans ne manifestent pas leur attachement à la France ». Pourtant, remarque Régis Debray, « depuis l’affaire Dreyfus, les juifs sont ancrés à gauche. Et une partie de mes amis, que je considérais comme partisans de l’universel, semblent s’être repliés, face aux attaques, sur leur particularisme ». Si la recrudescence de l’antisémitisme est indéniable depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, « elle doit nous alerter mais pas nous faire oublier le massacre en cours à Gaza appuyé par l’extrême droite israélienne », explique Régis Debray.

    Alain #Finkielkraut considère Benyamin Nétanyahou comme « le pire premier ministre de l’histoire d’Israël » et estime qu’Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, respectivement ministres israéliens de la sécurité nationale et des finances, sont « d’authentiques fascistes ». Mais il ajoute : « Je suis un adversaire résolu du RN. Cependant, si je dois choisir entre Raphaël Arnault, candidat de La France insoumise dans le Vaucluse et qui a salué l’“offensive sans précédent” du 7 octobre et la députée sortante du RN [Catherine Jaouen], je voterai la mort dans l’âme pour cette dernière. » Selon l’auteur de L’identité malheureuse (Stock, 2013), « appeler à faire barrage au RN sans condition, c’est considérer l’antisémitisme comme un point de détail ».

    Alain Finkielkraut se souvient que son père disait, avant de prendre sa décision chaque veille d’élection : « Est-ce bon pour les juifs ? » Et déclare : « Moi, je ne me suis jamais posé cette question, mais pour la première fois aujourd’hui je vote aussi en tant que juif. » Alain Finkielkraut souligne qu’il a voté au premier tour pour un candidat Ensemble. Régis Debray considère que « substituer l’ethnique au politique a quelque chose d’attristant. Aujourd’hui, on vote en fonction de son identité familiale, non d’un projet collectif. Ce n’est pas ce qu’on appelait la gauche, non ? Essayons de la sauvegarder ». Il signale qu’il a voté de son côté NFP.

    « Les voix juives sont plurielles, irréductibles aux personnalités médiatiques que l’on présente comme des défenseurs d’Israël ou des juifs, alors qu’elles sont principalement des porte-parole d’une offensive idéologique dont la proximité avec l’extrême droite, tant en France qu’en Israël, ne cesse de se préciser », analyse, quant à lui, le philosophe Ivan Segré, auteur de Misère de l’antisionisme (Editions de l’éclat, 2020).

    Rarement une campagne électorale aura mobilisé autant de signifiants aussi chargés et puissants. Et il n’est pas indifférent que la figure du maréchal Pétain soit revenue ces dernières années sur le devant de la scène, notamment par Eric Zemmour, qui a voulu imposer ses mots, ses thèmes et ses haines. Et qui a notamment popularisé la notion complotiste et xénophobe du « grand remplacement ». Sans doute ne faut-il pas minorer ce « transcendantal pétainiste de la France », analysé par le philosophe Alain Badiou, qui consiste à imputer une crise morale nationale à un événement émancipateur : 1789 pour les contre-révolutionnaires, le Front populaire pour Pétain, Mai 1968 pour la droite extrême d’aujourd’hui. Sans doute convient-il également de rappeler, avec l’historien israélien Zeev Sternhell (1935-2020), que le parti de la famille Le Pen incarne « le refus des valeurs intellectuelles et morales des Lumières françaises ». Contrairement à ce que disait Marx, l’histoire ne se répète pas toujours sous la forme d’une farce. Il est encore temps d’empêcher cette étrange défaite et, afin d’éviter une nouvelle trahison des clercs, toujours possible de sortir d’un « ni-ni » mortifère.

    #Nicolas_Truong

  • SAINTE SOLINE, AUTOPSIE D’UN CARNAGE

    Le 25 mars 2023, une #manifestation organisée par des mouvements de défense de l’environnement à #Sainte-Soline (#Deux-Sèvres) contre les #megabassines pompant l’#eau des #nappes_phréatiques pour l’#agriculture_intensive débouche sur de véritables scènes de guerre. Avec près de 240 manifestants blessés, c’est l’une des plus sanglantes répressions de civils organisée en France depuis le 17 octobre 1961 (Voir en fin d’article le documentaire de Clarisse Feletin et Maïlys Khider).

    https://www.off-investigation.fr/sainte-solineautopsie-dun-carnage
    Vidéo :
    https://video.off-investigation.fr/w/9610c6e9-b18f-46b3-930c-ad0d839b0b17

    #scène_de_guerre #vidéo #répression

    #Sainte_Soline #carnage #méga-bassines #documentaire #film_documentaire #violences_policières #violence #Gérald_Darmanin #résistance #militarisation #confédération_paysanne #nasse
    #off_investigation #cortège #maintien_de_l'ordre #gaz_lacrymogènes #impuissance #chaos #blessés #blessures #soins #élus #grenades #LBD #quads #chaîne_d'élus #confusion #médic #SAMU #LDH #Serge_Duteuil-Graziani #secours #enquête #zone_rouge #zone_d'exclusion #urgence_vitale #ambulances #évacuation #plainte #justice #responsabilité #terrain_de_guerre #désinformation #démonstration_de_force #récit #contre-récit #mensonge #vérité #lutte #Etat #traumatisme #bassines_non_merci #condamnations #Soulèvements_de_la_Terre #plainte

    à partir de 1h 02’26 :

    Hélène Assekour, manifestante :

    « Moi ce que je voudrais par rapport à Sainte-Soline c’est qu’il y ait un peu de justice. Je ne crois pas du tout que ça va se faire dans les tribunaux, mais au moins de pouvoir un peu établir la vérité et que notre récit à nous puisse être entendu, qu’il puisse exister. Et qu’il puisse même, au fil des années, devenir le récit qui est celui de la vérité de ce qui s’est passé à Sainte-Soline ».

    • question « un peu de vérité », il y avait aussi des parlementaires en écharpe, sur place, gazé.es et menacé.es par les quads-à-LBD comme le reste du troupeau alors qu’ils protégeaient les blessés étendus au sol ; personne n’a fait de rapport ?

      Il y a eu une commission d’enquête parlementaire aussi, je crois, qui a mollement auditionné Gérald ; pas de rapport ?

  • "Le #populisme sordide de #Macron

    Pour justifier sa loi immigration, le #président de la #République en appelle soudainement aux sondages et aux « Français ». Piétinant des valeurs fondamentales, il surfe sur un invariant humain : la #peur de l’autre qui, dans sa version ultime, s’appelle le #racisme. (...)"



    #politique #France #confusion #déliquescence #démagogie #spéculation #langue_de_bois #double_langage #société #seenthis #vangauguin

    https://www.politis.fr/articles/2023/12/le-populisme-sordide-de-macron

  • ★ Ⓐ Le libertarien / proprietarien et des médias aux ordres - Le Café Anarchiste

    Il y a des acteurs politiciens ou journalistes qui utilisent des mots sans considération pour leur signification. En ce moment, les médias sont obnubilés par un politicien argentin propriétarien antisystème qui se présente aux élections avec des termes “anarco” ou “libertario”. Si les médias savaient faire leur travail de journalistes, ils sauraient que le terme libertario, dans ce cas, signifie “libertarien” (lorsqu’il s’agit de libéraux de la droite extrême) et non libertaire. Ne pas faire ce travail d’analyse basique c’est travailler pour la confusion organisé par la classe des riches. On sait que la propriété c’est le vol. Pour ceux-là, la pratique de la propriété, donc du vol, est une habitude et une norme. Pour eux un mot est une marchandise, donc ça se vole, ça se manipule. Le terme propriétarien (plutôt que libertarien) leur conviendrait pourtant bien mieux, on les définit ainsi dans cet article (...)

    #escroquerie #confusionnisme #libertarien #libertarianisme #extrêmedroite #capitalisme #étatisme
    ★ Ⓐ #anarchisme #anticapitalisme #antiétatisme

    https://le-cafe-anarchiste.info/le-libertarien-et-les-perroquets-idiots

  • Je stock ca ici au cas ou ca disparaisse avec ce défenseur de l’agression sexuel des femmes sur leur lieu de travail.

    –-------------
    Lieux commun post ca ;

    Un livre à lire...
    https://collectiflieuxcommuns.fr/?413-Un-livre-a-lire

    Le Mirage #Metoo

    Sabine Prokhoris

    Le Cherche Midi, 2021

    Conseils pour commander
    en librairie
    *
    D’autres livres à lire...

    @lieuxcommuns CC BY-NC-ND
    –-----

    @mad_meg
    mad meg il y a 3 semaines

    J’ai été cherché le resumé,

    Une critique féministe et argumentée du mouvement #MeToo et de ses déclinaisons. La révolution #MeToo est-elle une bonne nouvelle pour le féminisme, et pour la société toute entière ? La propagation immédiatement virale du hashtag, en ses diverses déclinaisons, est-elle le signe que cette « libération de la parole » n’avait que trop tardé ? Ne faut-il pas se réjouir que les violences faites aux femmes, et l’arrogance odieusement sexiste de certains comportements inacceptables, se voient de cette façon publiquement dénoncées ? Ce « moi aussi » ne porte-t-il pas un espoir neuf ?Tous ou presque ont d’emblée passionnément voulu le croire, concédant tout au plus quelques regrettables excès. Portée par les #MeToo, #BalanceTonPorc, et autres piloris virtuels, la parole des victimes sexuelles auto-proclamées est alors apparue comme exclusive source de vérité. Et le mot d’ordre « On vous croit ! » a fermé tout questionnement sur le bien-fondé du mouvement #MeToo, comme sur la nature de ses promesses.En prenant appui sur l’analyse du cas français, durablement marqué par le « moment Adèle Haenel », ce livre ouvre le débat interdit. Il entreprend de décrire, et de discuter précisément les croyances théoriques qui cimentent le hashtag désormais sacré. Et il démontre combien les conséquences en sont en réalité funestes, pour les femmes et pour tous.

    –—
    Je suis d’accord pour le titre, #metoo en tant que survivante de l’inceste ca m’a fait plus de mal que de bien et au niveau collectif il y a moins de condamnation des auteurs de violences sexuelles après metoo qu’avant et une aggravation du sexisme. Metoo me fait souffrir car je n’ai pas attendu metoo pour « m’auto-proclamé victime » et ca m’a plutot attiré du mépris que de la compassion. Voire la terre entière simuler la « découverte » du fait que les femmes subissent des violences sexuelles au travail était bien amère car ils le savent tous très bien que les femmes subissent des agressions sexuelles et font mine de découvrir. Ca me fait pareil lorsque les mecs font les étonnés lorsqu’on leur « apprend » qu’il y a du harcelement dans la rue aussi ... et ne parlons pas du foyer et des violences commises par les pères, les freres et conjoints. Metoo n’est absolument pas la liberation de la parole des victimes, dire cela c’est n’avoir rien compris à #metoo et prendre le parti de celles et ceux qui fond les sourds. Metoo c’est l’étalage de l’hypocrisie des masses qui ne peuvent plus rester dans le déni aussi confortablement que d’habitude, et font les indignés en attendant impatiemment que le silence retombe sur les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants.

    Dans le résumé il y a ceci : « la parole des victimes sexuelles auto-proclamées » - l’expression m’interroge. je connais des gens qui fraudent aux assurances, si une victime de cambriolage « s’auto-proclame » cambriolée on part du principe qu’elle est victime réellement même si la personne a pu dissimulé des objets elles même et brisée sa porte pour faire croire à une infraction. Il y a des victimes « auto-proclamées » et des accusations calomnieuses mais comment prouvé les violences sexuelles ?
    Car ce sont les preuves du refu de consentement qui sont biaisées. En vrai dans le patriarcat la seule vrai preuve du refus de consentement qu’une femme victime de violences sexuelles puisse auto-proclamée, c’est d’avoir lutter pour son honneur jusqu’à la mort . C’est la mort de la femme qui est la preuve de son refu, tout autre comportement de la victime est non satisfaisant du point de vue de la preuve. Une survivante du viol est forcement suspecte vu qu’elle a survécu à l’agression et n’a plus de valeur sur le marché reproductif des hommes, si elle n’est pas morte c’est donc qu’elle le voulait bien un peu. Toute survivante d’une violence sexuelle est suspecté de s’auto-proclamé indument vu qu’elle est pas morte.

    Le résumé montre plutot que Sabine Prokhoris est pas mal au service du statu quo patriarcat, et comme elle a pas compris les enjeux de metoo sur le travail (metoo c’est la révolte des travailleuses contre le droit de cuissage des patrons, un angle qu’on bien fait attention de ne surtout pas voire à gauche). Sabine Prokhoris nous parle des pauvre innocents (hommes) qui sont mis au pilori par des prétendues victimes sacrées auto-proclamées dont la parole serait jamais remise en cause... sauf par Sabine Prokhoris qui nous vend un super bloubiboulga de lieux communs féministe mais pas féministe car le féminisme va trop loin...
    Un point de vue qui semble fort compatible avec celui d’Elizabeth Lévi, qui parle aussi de féminisme au singulier, de pilori, de parole sacrée, de sujet interdit, de victimes auto-proclamée...
    @mad_meg CC BY
    @mad_meg
    –----
    mad meg il y a 3 semaines
    @lieuxcommuns

    Je me demande pourquoi tu recommande cette lecture @lieuxcommuns - Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi ca te semble interessant à lire stp ? Je dit pas ca pour te faire un procès, mais pour comprendre ce qui distingue le discours de Sabine Prokhoris de celui d’Elizabeth Lévi car le résumé ne me permet pas cette distinction. Metoo c’est une révolte des travailleuses contre les patrons et leur « droit de cuissage ». Aborder #metoo sous l’angle de la mise au pilori d’innocents par des auto-déclarations c’est un point de vue très à droite sur le sujet. Tu conseille de lire ce bouquin, ca serait bien de dire pourquoi on devrait le faire.
    @mad_meg CC BY
    @lieuxcommuns
    –----------
    LieuxCommuns il y a 3 semaines

    Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi ca te semble interessant à lire stp ?

    Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre.

    Le « mirage #MeToo » selon Sabine #Prokhoris
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-16-octobre-2021-2663023

    Sabine Prokhoris : "Quand le #MeTooféminisme dissout le réel"
    https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/sabine-prokhoris-quand-le-metoofeminisme-dissout-le-reel

    Sabine Prokhoris : « Le féminisme #MeToo s’apparente au fanatisme religieux »
    https://revuecommune.fr/2022/10/07/sabine-prokhoris-le-feminisme-metoo-sapparente-au-fanatisme-religieux

    Sabine Prokhoris : « Me Too, c’est rendre la justice en violant la loi »
    https://tv.marianne.net/rencontres/sabine-prokhoris-me-too-c-est-rendre-la-ju

    Sabine Prokhoris : "#MeToo, une illusion de libération et un vrai terrorisme intellectuel"
    https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/sabine-prokhoris-metoo-une-illusion-de-liberation-et-un-vrai-terrorisme-int

    Entretien avec Sabine Prokhoris. Le mirage Metoo : « La violence verbale des néo-féministes est un appel direct à la haine. »
    http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2022/07/16/entretien-avec-sabine-prokhoris-le-mirage-metoo-un-moralisme

    Sabine Prokhoris - Libération
    https://www.liberation.fr/auteur/sabine-prokhoris

    Sabine Prokhoris, Auteur à Revue Des Deux Mondes
    https://www.revuedesdeuxmondes.fr/auteur/sprokhoris

    Sabine Prokhoris, auteur sur Mezetulle
    https://www.mezetulle.fr/author/sapro
    @lieuxcommuns CC BY-NC-ND
    –------------

    @touti
    vide il y a 3 semaines

    Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre.

    Uhuh, typique de la manipulation, c’est trop facile de faire croire aux autres qu’ils sont ignorants ou que tu es là pour leurs offrir les moyens de comprendre, quand il n’y a vraiment que peu à comprendre, sans préciser ce qui te motive toi, histoire de ne pas te mouiller. Tu ne listes ici que des articles de Prokhoris, sans aucune critique. A part prouver qu’une célébrité qui parle d’elle à la troisième personne du singulier a sut étendre son influence sur différentes plateformes médiatiques. Peut-être bien simplement n’est-ce qu’une psychanalyste qui peut radoter ces âneries sexistes aux médias contents d’avoir enfin une femme pour casser metoo. Ta finalité est précisément de faire la publicité de ce bouquin que l’on retrouve en une sur ton site.

    #confusionniste
    #gardiennes_de_la_patriarchie
    #antiféminisme
    @touti
    @mad_meg
    –----------

    mad meg il y a 3 semaines
    @touti @lieuxcommuns

    merci @touti et @lieuxcommuns pour vos réponses mais justement @lieuxcommuns tu ne me donne pas les moyens de comprendre pourquoi tu conseil la lecture de ce livre. Les copié collé d’article promotionnel de cette Sabine Prokhoris ne m’apprenne rien et c’est à toi que je demande pourquoi toi tu trouve ce livre recommandable puisque c’est toi qui en fait la promo ici et en une de ton site.

    J’aimerais bien savoir ce que cette lecture t’as apporté comme moyen de comprendre la dénonciation des violences sexuelles faites aux femmes sur leur lieu de travail, sincèrement. Comme je t’ai dit le discours de cette Sabine Prokhoris me semble proche de celui d’Elizabeth Levi ou C.Deneuve sur la liberté d’importuné. Peut etre que je me trompe et c’est pour ca que je t’ai demandé des precisions, mais les articles que tu ajoute confirment mon intuition sur l’antiféminisme de cette personne. Ne partant pas du principe que tu es un ou une masculiniste je me suis dit qu’il devait y avoir des trucs interessant sur S.Prokhoris que tu va me dire.

    Enfin puisque tu as l’air d’avoir compris des trucs sur #metto que j’aurais pas compris, aurais tu l’amabilité stp de me dire de quoi il s’agit vu que j’aimerais vraiment comprendre. Ce sujet est important au point que tu en fasse la une de ton site alors pourquoi ne discuterions nous pas de cela ici ensemble ?

    Bonne journée en tous les cas
    @mad_meg CC BY
    @mad_meg
    –----------

    mad meg il y a 3 semaines

    Par rapport aux articles ajouté ici, je met ici quelques notes des fois que je trouve du féminisme chez cette psychanalyste.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-16-octobre-2021-2663023

    "Dans son dernier ouvrage, elle dénonce les illusions et la « dérive totalitaire » du mouvement féministe."
    (ca commence reelement vers 25 minutes)
    "le féminisme est devenu un terrorisme intellectuel"
    Elle dit avoir quelques reserves sur la tribune Deneuve mais ne dira pas lesquelles et trouve que les femmes (les femmes de metoo) ont pas été gentilles avec d’autres femmes (celles de la liberté d’importuné) et que les débats étaient trop violents (uniquement entre femmes pour l’instant la violence des hommes et leur manière de débattre n’est pas en cause jusqu’ici et les mots "violences sexuelles" n’ont pas été prononcés . Pour l’instant elle dit elle même etre proche de Deneuve/Lévi comme je l’avis senti.
    Le présentateur souligne que les femmes de metoo dénoncent des violences physiques et la psy rétorque que les slogan vus en manifs féministe (le kerozen c’est pas pour les avions mais pour les violeurs) qui sont eux la vrai violence. Il y aurais eu des "têtes" car des féministes ont dit "il faut que des têtes tombent"...

    Polony rappel que le livre part du témoignage de Adel Haenel chez Médiapart en disant que Metoo chercherait plutot à "faire emergé un autre point de vue" plutot que "la vérité". Elle judiciarise le mot victime prétendant qu’on ne peu utilisé ce mot hors d’un tribunal. Elle y a réfléchi 2 ans souligne t-elle
    Elle dit que "la france entière a été hypnotisée" par l’émission de médiapart (qu’elle a pas vu mais étudié sur transcription) même Brigitte Macron était hypnotisée dit elle !

    Pour Prokhoris metoo est "un mouvement de panique sexuelle" ....
    Elle dit qu’elle etait " un peu embarassée par Metoo car les femmes subissent des atteintes et comme dit Catherine Kingsley Atteindre une femme, c’est toute la nation qui est atteinte... pas seulement les femmes, mais la nation entière... car elles sont pas attaqué entant que femmes mais sujet humain et citoyen "

    Pour elle metoo n’est pas "une grande révolution avec des degats collatéraux à la marge", c’est l’inverse, elle le voit grâce à son experience de psychanalyste (au secours !! ). Elle dit " Pour moi c’est un mouvement structurellement vicié avec un double projet qui serait de fabriqué un meilleur des mondes féministe et un rapport avec les faits et la vérité qui est quand même animé par des logiques qui est véritablement frauduleuse. "
    Pour elle c’est pas " une liberation de la parole mais un enrégimentement de la parole", une "illusion de liberation ". Car metoo ne distingue pas les differentes formes de violences. Quand on dit l’ampleur, on nous donne des chiffres mais tout cela est construit à partir d’un postulat qui serait qu’on serait dans la culture du viol qu’elle récuse. Car dans un livre sur le sujet il y a un argument faible. Mais pour elle un regard mal placé serait mis au meme niveau qu’un viol... car une de ses patiente a mal vecu de voire les deux assimilé dans un article de press... ce qui l’aurais traumatisée en entrainé dans une grave faille temporelle...

    Et là Sabine Prokhosis dénonce la " shoahtisation des victimes " (wahoo j’étais pas prète ! ) cad qu’elle pointe ici l’usage d’une espèce de vocabulaire parallèle entre les violences sexuelles et la Shoah par exemple selon elle un théoricien parle de "génocide individuel" et des féministes parlent de "survivantes". L’expression viens de Finkelkraut qui parlait de "Shoahisation de la main au cul" et qu’elle trouve judicieuse et à utilisé comme titre d’un de ses chapitres...

    Le mot de survivante qu’elle voit partout la choque car elle a lu des recits de prisonnières de Bachar Al Assad qui n’utilisent pas une seule fois le mot victime - cherchez l’erreur souligne S.Prokhoris - Un article qu’elle commente compare le témoignage d’Adel Haenel à celui de Primo Levi (c’est le même auteur qui avais parlé du viol comme d’un génocide individuel - je chercherais la ref de ce monsieur)
    SP dénonce le fait que Adrien Taquet (secrétaire d’etat à l’aide à l’enfance de l’époque) a repris l’expression "crime sans cadavre" dans un tweet, expression qui est aussi utilisé parfois pour la Shoah. Pour elle ce tweet est revelateur du fait que Metoo a un rapport distant avec la vérité... car elle s’est interessé au cas Polansky qui as un rapport avec cette shoahtisation mais ou les choses s’inversent puisque Polansky = Hitler ... la fois d’avant il devait être gazé... . Dans son quartier il y avait des pochoir au sol "polansky bois mes règles" ce qui pour elle est en rapport avec l’antisémitisme....

    Le mot "victime" doit etre remplacé par "plaignantes" car il faut que les femmes aient le courage de porter plainte ou se taire.
    Le mot "emprise" est mauvais car les femmes sont selon SP sont reduites au statu de victime et ce mot "emprise" est une sorte d’échappatoire. Elle dit qu’a 14-15 ans on est pas enfant et V Springora est ambigue dans ses sentiments.

    Et elle fini par dire que Zemmour est une émanation de Metoo une consequence de metoo. (là je lui donne pas tord, le succès de Zemmour est liée à la misogynie et au desir de maintenir la violences sexuelles sur les femmes à son point le plus fort possible cf - #backlash ).
    –--------

    https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/sabine-prokhoris-quand-le-metoofeminisme-dissout-le-reel
    tribune écrite pas Prokhoris elle même ;

    Inspirée de « spécialistes » en « victimologie traumatique » auto-proclamés, la doctrine « psy » militante qui règne aujourd’hui en matière de dénonciations d’abus sexuels soutient ceci : le choc d’un traumatisme – un abus sexuel notamment – provoquerait mécaniquement une amnésie, parfois très longue. Une fois cette amnésie levée comme par miracle, les scènes traumatiques ressurgiraient, inaltérées. Voilà pourquoi les « victimes » « révéleraient » si tardivement les abus et sévices qu’elles auraient endurés. Leurs « souvenirs » équivaudraient ainsi à des preuves matérielles. Mais l’épisode du syndrome des faux souvenirs d’inceste aux USA dans les années 1990 – en réalité suggérés – incite à la plus grande prudence face à des théories douteuses, qui méconnaissent plusieurs points s’agissant des dynamiques complexes de la vie psychique.

    Les victimologues (je pense qu’elle cible ici Muriel Salmona qu’elle a attaqué nommément dans l’émission France inter ci dessus) ne disent pas que l’amnésie traumatique est automatique mais que ca arrive parfois. Ce n’est pas non plus la seule explication apporté à la faible quantité de dépôt de plainte ou le dépassement des prescriptions par les victimologues et les féministes radicales (dans les violences sexuelles les agresseurs sont des proches, conjoints, collegues, amis il y a beaucoup d’autres raisons que l’amnesie qui expliquent qu’on ne porte pas plainte).
    Pour les faux souvenirs je ne conteste pas leur existance
    et le nombre de fausses accusations est difficile à évalué mais ca rend l’argument inutilisable par les deux parties mais je suis d’accord pour la prudence.

    Pour le vocabulaire Prokhoris parle beaucoup d’un besoin de précisions judiciaire dont manque les féministes et qui est la cause de toutes les dérives et se permet de parlé "d’abus sexuels" ce qui n’est pas un terme juridique mais un euphemisme utilisé par la press pour qualifier les "agressions sexuelles" qui est le terme adéquat.

    Ensuite, pour la psychanalyse, les souhaits et fantasmes inconscients, sexuels en particulier, sont en eux-mêmes traumatiques, en raison de l’intensité pulsionnelle qui les habite. Le refoulement, au sens freudien, vise à les bannir loin de « soi », mais ne les supprime pas. Intimement conflictuelle donc, cette intensité confuse est une source d’angoisses souvent insupportables, d’affects douloureux et ambivalents. Conjuguée à la frustration inévitable, la panique face à ses propres vœux inavouables peut alors donner lieu à diverses projections, accusatrices et vengeresses autant parfois que rageusement énamourées, sur une figure persécutrice qui cristallise ces fantasmes, et apparaît aux yeux du sujet envahi par ses propres pulsions et déchirements ingérables comme la cause de tous ses maux. Mais la réalité indubitable d’une souffrance ne saurait attester la justesse objective des convictions par lesquelles la personne qui l’éprouve explique son mal-être.

    Ici le discours freudiste habituel de culpabilisation des victimes qui sont en fait "rageusement enamourées" et "ambivalentes" et accusent faussement pour cela.

    Jadis, les hommes, les femmes, les enfants pouvaient mentir – ou affabuler. Dans le monde qui vient, sous la pression continue d’un #MeTooféminisme « d’atmosphère » à l’impressionnant pouvoir de suggestion, c’est la croyance collective, dûment guidée par l’orthopensée dont se nourrissent ces « nouveaux récits », qui fait la vérité. Alors les mots perdent leur sens, le réel se dissout, la confusion règne.

    Je ne sais pas qui prétend que les hommes, les femmes et les enfants d’aujourd’hui ne peuvent plus mentir. Les statistiques post-metoo montrent plutot une baisse des condamnations pour les violences sexuelles.
    Ca viens de TF1, source qu’on ne pourra pas soupconné d’être vendu au néo-féminisme -
    https://www.tf1info.fr/societe/5-ans-de-metoo-seulement-1-des-viols-condamnes-en-france-2220984.html

    le nombre de condamnations pour viols a baissé de 31% entre 2019 et 2020, souligne le gouvernement, sans pour autant renvoyer au Covid-19 qui a ralenti le fonctionnement des tribunaux. Mais ce taux de condamnations des viols est aussi plus faible qu’en 2016, lorsque la pandémie était encore loin. Cette année-là, la proportion des viols condamnés s’approchait des 1% (0,9% précisément), toujours selon cette source, avec 108.000 viols déclarés et seuls 1012 condamnations prononcées.

    –--------
    Sur le Néo-féminisme, le féminisme radicale, le féminisme intersectionnel et le féminisme de Bigitte Macron, Prokhoris est pas claire. A un moment elle se dit contre les néo-féministes (expressions utilisé par les antiféministes et pas par des féminisites dont elle se revendique pourtant) et en même temps ces sois disant néo-fémnistes sont aussi assimilées au féministes radicales, qui n’ont pourtant rien de "Néo" et son utilisation du mot "intersectionnel" montre qu’elle a pas du tout compris, elle le dit elle même et enfin que viens faire B.Macron ou Adrien Tachet dans Metoo .... c’est très confus. Elle se dit féministe mais lorsqu’on lui demande quel est son agenda positif du féminisme (cad pas dans une attaque d’autres féministes mais dans un effort constructif pour les femmes), elle dit qu’elle n’est que dans la lutte contre des féministes et rien d’autre ce qui fait d’elle une antiféministe assumée.
    –--------
    https://revuecommune.fr/2022/10/07/sabine-prokhoris-le-feminisme-metoo-sapparente-au-fanatisme-religieux

    Prokhoris s’en prend au mot "féminicide" et prend le cas de J.Sauvage

    Prenons l’exemple de Jacqueline Sauvage [condamnée pour le meurtre de son mari violent, puis graciée par François Hollande et devenue un modèle pour le mouvement féministe, NDLA] : personne n’a jamais parlé de masculinicide. Pourtant, ce n’était pas de la légitime défense, c’était un meurtre commis de sang-froid. Cette femme avait parfaitement les moyens de quitter son mari, puisque c’est elle qui avait le pouvoir économique. Condamnée aux assises, avec les circonstances atténuantes, elle a été graciée par François Hollande, puis est devenue le symbole des violences conjugales. La presse lui a rendu hommage lors de sa mort, comme à Gisèle Halimi décédée à peu près en même temps ! C’est aberrant.

    S.Prokhoris contestait le mot "emprise" dans sa tribune sur Marianne, voici la mise en pratique de son besoin de recadrage linguistique des féministes et des victimes de violences sexuelles. L’emprise n’existe pas vraiment pour elle à la limite pour les enfants mais à 14-15ans elle a bien dit sur france inter qu’on est plus des enfants et que l’emprise n’est plus valable. Comme SP est lâche la journaliste (Polony je crois) lui dit que tant qu’on est mineur on considère qu’il y a emprise - SP concède alors un "oui oui" et passe à la suite.

    J’ajouterai que lors des disputes furieuses qui éclatent au sein d’un couple, chacun faisant également monter la scène de ménage en puissance, ou bien s’agissant des dynamiques de harcèlement, humiliations, pressions de toute sorte, y compris sexuelles, les femmes sont largement à égalité avec les hommes, voire peuvent les dépasser.

    L’expérience ordinaire, et la clinique psychanalytique, montrent que la conflictualité dans une relation de couple – cela tout autant d’ailleurs au sein des couples gays ou lesbiens –, qui peut dégénérer en destructivité ravageuse, procède non du genre/sexe des partenaires du couple, mais de la dynamique de la relation telle qu’elle s’est nouée entre deux personnes. Et comme l’écrit la romancière américaine Nancy Crampton Brophy, auteur d’un essai intitulé Comment tuer son mari – récemment reconnue coupable du meurtre de son conjoint –, « la chose à savoir avec le meurtre, c’est que chacun en est capable si on le pousse suffisamment. » Sans en arriver à ces extrémités « l’effort pour rendre l’autre fou », à coup d’injonctions contradictoires et autres comportements persécuteurs, est une tentation dont nul, homme ou femme, ne peut se croire à l’abri.

    A chaque fois je me dit que SP ne peu pas me surprendre mais non elle est très forte ! C’est un bel inventaire de l’antiféminisme, tout y passe. Ici elle lance des affirmations universelles sur la foie de ses observations personnelles en consultation et se sert d’une romancière criminelle pour montrer que tout le monde peut tué et nier qu’il y a des différences entre les comportements masculins et féminins et fini par l’affirmation qu’on peu être poussé à bout par son mais surtout sa conjointe vu les statistiques. J’entend bien le "c’est elle m’a poussé à bout" dans les mots de SP, ca doit être bien doux à entendre pour les agresseurs.

    C. : Dans les partis de gauche, on parle désormais des « violences sexistes et sexuelles ». C’est une expression-slogan, mais plus encore c’est devenu un acronyme dans le jargon militant : les VSS. Est-on sûr que ce sigle est pertinent du point de vue même des batailles féministes ?

    S. P. : Déjà comme c’est un acronyme, on sait encore moins de quoi on parle. De plus, sexiste et sexuel, ce n’est pas pareil. Le terme de violence, de plus, est chargé d’une dimension émotionnelle, il vise à susciter l’empathie et l’indignation. Je préfère parler d’infraction. C’est un terme juridique. Il peut y avoir des infractions sans violence, d’autres avec violence. Mais il faut distinguer. À force d’accoler d’emblée le terme de « violence » à ce qui est « sexiste » et « sexuel », on a l’impression qu’on pourrait écrire l’expression en un seul mot, les violencessexistesetsexuelles. Ce pseudo-concept a une fonction de propagande, et ainsi fabrique une réalité. Il s’appuie sur un des éléments principaux de l’idéologie #MeToo : le continuum (des VSS). Quand on parle d’un regard appuyé, d’un baiser volé, d’une gifle occasionnelle, ou de frapper son conjoint tous les jours, ce ne sont pas les mêmes actes, mais le continuum permet de mettre tout ça dans le grand sac des « VSS ». Cela renforce la sérialité du mouvement #MeToo. Pour la quête de la messe #MeToo, les piécettes sont autant bienvenues que les gros billets…

    On retrouve sa lubie pour le juridique avec cette fois l’affirmation que c’est le coté euphemisme qui est recherché par SP. Si je met en pratique ce qu’elle dit les féministes ne devraient plus dénoncer les "violences sexuelles" mais "les infractions sexuelles" car selon elle ca permettrais de mieux distingué les mains au fesses, des viols avec torture ou les assassinats, des propos sexistes... mais personnellement le mot "infractions" ne me permet pas de faire cette distinction non plus et il efface le caractère violent de l’agression pour le convertir en un simple délit civil (car on ne parle pas d’infractions pour un crime dans le vocabulaire juridique. Alors puisque le mot qu’elle propose ne permet pas de nuance mais seulement un euphémisme c’est que c’est l’atténuation de la dénomination des actes qui est recherché par SP.

    Je souligne ici son usage habituel du vocabulaire religieux, sectaire, dogmatique. Ici "la quete de la messe #metoo" mais elle fait ca tout le temps.
    De la part d’une psychanalyste freudienne c’est assez cocasse.

    C. : Est-ce que vous connaissez le « violentomètre » ? C’est un outil mis en place notamment par la Ville de Paris, dans lequel la jalousie du conjoint est le degré zéro d’une échelle qui semble conduire au féminicide.

    S. P. : Le continuum commence même au regard. En Australie, vous avez ainsi des « gilets roses » dans les boîtes de nuit, décrits dans un article du magazine Traxx : ces types ont pour tâche de vérifier s’il y a durant la soirée des regards trop insistants et « non-consentis ». Si c’est le cas, les auteurs sont dégagés, afin que la boîte demeure un safe space.

    Le "Violentomètre" SP ne connais manifestement pas. Personnellement il m’a bien été utile pour prendre conscience que je subissait des violences il y a pas si longtemps. Le violentomètre m’as permis de voire que les actes qu’une personne commettais contre moi n’etaient pas normaux ni acceptable et étaient dans le rouge de cette échelle des degrès de violence. L’echelle m’as permis de comprendre que ce que je subissait etait des violences et d’en comprendre l’empleur et la gravité à sa juste mesure. Car justement ici nous sommes dans un domaine que Prokhoris réclame pourtant de la part des féministes soit DE LA NUANCE. Le violentomètre c’est cette échelle des nuances qui met certains comportement de "jalousie du conjoint" dans le vert, jaune ou l’orange et le féminicide dans le rouge voire le noir car quand tu as été feminicidé tu t’en fiche bien du violentomètre. Prokhoris reproche aux féministes de ne pas apporter de nuances et lorsqu’on lui montre un de ces exemples de nuance, elle montre qu’elle ne connais pas le violentomètre (elle ne répond pas là dessus) et parle d’un continum qu’elle récuse.

    C. : Dans Le mirage #MeToo, vous parlez à propos du vocable de « culture du viol » de « causalisme simpliste ». Avec la notion de « culture du viol », on peut expliquer à peu près tout. Or quand on peut tout expliquer c’est qu’on n’explique rien.

    S. P. : Exactement, mais par contre, on produit de la croyance. « Culture du viol », c’est assez conspirationniste d’ailleurs. La « culture » inciterait en somme à pratiquer le viol. Sur une affiche des activistes, représentant Éric Dupond-Moretti, on lit « Mon ministre de la justice pratique la culture du viol ». Franchement grotesque. C’est un slogan creux, qui n’explique rien, mais qui fabrique une réalité alternative. Et plus c’est simpliste, plus ça fonctionne. Notez que cette idée de « culture de … » est réservée au sexe : lorsqu’un crime de sang est commis, avez-vous jamais entendu parler de « culture du meurtre » ?

    Pauvre Aquittator les slogans qui le dénoncent en une phrase sont trop simplistes. C’est pas gentil !
    Pour son idée de "culture du meurtre" on peu avoir dénoncé les meurtres racistes ou coloniaux aussi comme étant de nature culturelle ou sinon ca s’appel "la guerre". Même que les féministes appellent cette culture du meurtre "la virilité toxique" ou le "virilisme" mais si elle l’apprenait elle en avalerais son dentier alors ne lui dites pas svp.

    C. : Diriez-vous que #MeToo révèle chez certaines une peur du sexe ?

    S. P. : Ce que j’observe c’est une détestation du sexe, devenant alors pure obscénité, et lieu du « monstrueux ». Voyez les César 2021, scaltologiques à souhait, l’actrice Corinne Masiero dénudée avec le manteau de Peau d’Ane (inceste, pédophilie), tampax aux oreilles.

    C’est vraiment de pire en pire. Je sais pas trop ce qui est scatologique dans l’inceste, la pédophilie ou les tampax aux oreilles. Elle demande qu’on utilise les mots pour leur sens précis mais ne le fait pas elle même. J’arrete la lecture des liens que tu propose. Je croi avoir fait un effort pour comprendre et avoir mis des arguments et des sources pour soutenir mes propos qui sont je crois resté courtois et respectueux.

    J’ai pas résisté à mettre la fin, c’est tellement typique du discours misogyne des psychanalystes.

    C. : Dans votre livre vous relatez aussi l’anecdote amusante d’une suffragette qui s’est jetée sur Churchill.

    S. P. : Oui, et on peut la comprendre ! Mais qu’on ne vienne pas nous raconter que les femmes sont des êtres suaves dépourvus de violence, car la violence (forcément « prédatrice ») serait d’essence patriarcale. Ça n’a aucun sens.

    C. : Ou les renvoyer du seul côté de la douceur, de la maternité.

    S. P. : Mais la maternité, c’est violent. Et à propos de relations d’emprise, il y en a de sacrément puissantes dans les relations mère/enfant. La maternité n’est pas toute douceur. Winnicott, qui a construit le concept de « mère suffisamment bonne » [good enough mother], énumère les dix-sept raisons qu’a une mère de détester son enfant. Eh oui, et c’est normal, c’est humain. L’enfant, il vous bouffe, il vous prend votre temps, il vous fait mal quand il tète, parfois vous avez envie de le jeter par la fenêtre. La maternité, ce n’est pas oblativité, douceur, etc., et rien d’autre. D’ailleurs, cette image fausse fait énormément de mal. C’est très culpabilisant pour les jeunes femmes, qui se rendent compte qu’elles mettent parfois du temps à aimer leur nourrisson, qu’il arrive qu’elles soient dégoûtées quand il naît, ou qu’elles puissent ressentir des affects négatifs envers lui. La maternité, c’est ambivalent. Nier cette ambivalence, c’est une façon d’abraser les choses, c’est déréalisant. Le féminisme #MeToo est déréalisant. Il évacue la complexité de la réalité pour lui substituer un récit simpliste de type « révolution culturelle », qui est très brutalement – et stupidement tant ses slogans sont de la bouillie – destructeur. Parce que c’est un discours épurateur.

    La vrai violence c’est pas les viols par paquets de 100.000 dont 96% des victimes sont des femmes et 98% des auteurs des hommes, mais la maternité qui est la seul vrai emprise. Avec SP nous sommes dans un discours très antiféministe et assumé à l’extrême droite (les ref que valide SP sont Deneuve, Levi, Finkenkraut, Madzneff... ).

    –-------

    L’écoute du premier lien que tu partage me questionne encore plus sur ton choix de recommandation mais il confirme le rapprochement que j’avais fait entre Elizabeth Levi et elle. Dès le début Prokhoris se dit plus proche des pétitionnaires de la liberté d’importuné que des féministes et utilisatrices du tag #metoo
    Tu dit que cette lecture est utile "Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre." ce qui me semble interessant à moi aussi. Est ce que tu pourrais m’expliqué en quoi le chapitre sur la "Shoahtisation des mains aux cul" t’as aidé à comprendre #metoo stp et ce que tu as compris. Là encore c’est pas dans l’idée de te tombé dessus, mais je comprend pas comment ce discours peut trouver audiance et j’aimerais savoir quels sont les arguments de cette psychanalyste qui te semblent bons et dont on pourrait discuter.

    Il reste encore 8 liens que tu as fournis j’éditerais ce message pour complété les propos de Prokhoris si il y a matière.

  • Les universités d’été du confusionnisme – Juives et Juifs Révolutionnaires
    https://juivesetjuifsrevolutionnaires.wordpress.com/2023/09/02/les-universites-dete-du-confusionnisme

    Viktor Dedaj, invité par #LFI, dirige le média conspirationniste et confusionniste Le Grand Soir. En 2009, c’est ce site qui a annoncé notamment la création du Parti Anti Sioniste de Yahia Gouasmi, tête de la liste du même nom avec Alain #Soral et #Dieudonné. Pour prendre des exemples plus récents, rien que pour le mois d’août 2023 nous avons trouvé un article vantant « le succès massif de l’éradication de l’opium par les talibans » ; un saluant la « décision courageuse de la Russie de rejeter la tentative de l’OTAN de faire de l’Ukraine un avant-poste atlantique » ; et un autre qualifiant de « canular » les massacres de la place Tian’anmen et niant, entres autres, la politique génocidaire du gouvernement chinois à l’encontre des Ouïghours. Viktor Dedaj est également annoncé pour débattre à la prochaine fête de l’Humanité.

    #Alexis_Poulin, également invité par LFI, bénéficiait d’une émission hebdomadaire sur la chaîne gouvernementale russe en français Russia Today. C’est également un habitué de nombreux médias d’extrême-droite, notamment de la matinale de Radio Courtoisie (radio dirigée de 2007 à 2017 par le suprémaciste blanc Henri de Lesquen) et de Boulevard Voltaire (site internet fondé par le maire de Béziers Robert Ménard). Il a déclaré lors de l’université d’été « Il y a des gens qui ont le droit d’être racistes dans les grands médias. Antisémites non mais racistes, oui ! » Venant de quelqu’un avec un tel passif, nous y voyons un appel à la division du camp antiraciste, en faisant sortir les Juifs et Juives de celui-ci.

    De la même manière, la présence prévue aux universités du PCF d’#Hubert_Védrine ne semble pas provoquer plus de vagues. Rappelons que ce dernier est régulièrement mis en cause pour le rôle clé qu’il a joué en tant que secrétaire général de l’Élysée dans la décision française d’armer et de soutenir au Rwanda les génocidaires hutus. Le génocide des Tutsis a fait huit-cent mille mort·e·s, les deux guerres du Congo qui sont en partie les conséquences de l’opération Turquoise, intervention militaire française ayant pour but de protéger les tueurs en déroute et de leur permettre de reconstituer des forces au Zaïre voisin, en ont fait plusieurs millions.

    Du fait de la progression des idées d’#extrême-droite dans la société, une partie de la #gauche semble de plus en plus tentée de sortir de son impasse électorale par la multiplication d’appels du pied envers les réactionnaires. On l’a constaté ces dernières années à de multiples sujets, notamment concernant la vaccination contre le #Covid_19 ou la manifestation policière du 19 mai 2021 contre l’État de droit. C’est également la stratégie du « populisme de gauche » défendue par une partie de LFI, de l’alliance « beaufs et barbares » des bouteldjistes, et de la gauche barbecue de Fabien Roussel. Cette stratégie pousse sur une pente dangereuse, on le voit aujourd’hui où des conspirationnistes, des négationnistes, des campistes, etc. sont invités et applaudis à des universités d’été. Ajoutons que la droite semble n’y voir un sujet à polémique que quand l’invité est un rappeur musulman.

    #confusionisme

  • Dieudonno-soralisme, paternalisme vert et philo franchouillarde (mais pas seulement)
    Affaire Médine : la gauche est dans le déni face à l’antisémitisme, par Marylin Maeso – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/affaire-medine-la-gauche-est-dans-le-deni-face-a-lantisemitisme-par-maryl

    La polémique autour de l’invitation du rappeur aux journées d’été d’Europe Ecologie-les Verts, après la publication d’un tweet antisémite, met en lumière les difficultés de la gauche, selon la philosophe et essayiste.

    Invitée sur France Inter à quelques jours des Journées d’été des écologistes, la secrétaire nationale du parti EE-LV, Marine Tondelier, a abordé la polémique suscitée par l’invitation du rappeur #Médine dans ce cadre. Elle a tenu à souligner la gravité de l’#antisémitisme en distinguant deux manifestations : il y a d’abord, explique-t-elle, l’antisémitisme conscient, revendiqué, théorisé. Mais il existe aussi une autre forme d’antisémitisme, insidieuse et parfois naïve.

    Le fait que Médine chante « l’antisémitisme est un cancer » (RER D, 2008), mais fasse sur Twitter (rebaptisé X), il y a peu, un jeu de mots nauséabond autour du nom de Rachel Khan (« resKHanpée ») tout en niant en bloc le moindre sous-entendu antisémite illustre, selon la conseillère municipale, cette seconde forme d’antisémitisme, et montre que le rappeur a encore du chemin à parcourir, ce qu’elle l’engage à faire le 24 août.

    « La solidarité avec le peuple palestinien »

    Si la lucidité de Marine Tondelier est à saluer, on se permettra d’ajouter qu’elle ne croit pas si bien dire. Car cet antisémitisme refoulé s’insinue à gauche, nourri par un déni sans cesse renouvelé. Un déni contre lequel Europe Ecologie-les Verts, bien qu’il soit, comme elle l’a rappelé, le seul parti à s’être doté d’un groupe de travail sur l’antisémitisme, n’est pas immunisé. Quand la porte-parole du groupe Ecologiste à l’Assemblée nationale, Eva Sas, a résumé en ces termes, au mois d’avril, la journée d’étude EE-LV sur l’antisémitisme en France : « Je revendique notre droit à défendre les droits du peuple palestinien, tout en étant pleinement engagés dans la lutte contre l’antisémitisme. »

    Se rendait-elle compte du sous-entendu que charriaient ses paroles ? Le même qui a poussé la députée LFI Ersilia Soudais à inaugurer l’action du groupe de travail sur l’antisémitisme à l’Assemblée par une réunion sur « la lutte contre l’antisémitisme et la solidarité avec le peuple palestinien » : impossible d’évoquer les discriminations que subissent les Français juifs sans immédiatement faire référence à un conflit étranger, comme on adjoint un bémol pour anticiper d’éventuels soupçons. Comment ne pas s’inquiéter de ce renvoi systématique des Français juifs au conflit israélo-palestinien ? Quelle autre lutte progressiste est ainsi conditionnée ?

    « Jugez-moi sur mes actes »

    Que peut-on légitimement reprocher à Médine ? Ce qu’on reproche à un grand nombre de personnalités publiques : d’avoir la remise en question difficile. Quand Libération l’interrogeait, en 2018 [https://www.liberation.fr/checknews/2018/06/12/le-rappeur-medine-est-il-ambassadeur-de-l-association-havre-de-savoir_165 ], sur ses rapports avec l’association Havre de Savoir, connue notamment pour avoir offert une tribune à des prédicateurs antisémites, homophobes et misogynes, Médine a menti en affirmant n’avoir jamais été son ambassadeur, tandis qu’une vidéo circulait où il revendiquait le contraire. Ses soutiens dénoncent une cabale injuste, certifiant qu’il a changé depuis.

    Mais qui évolue sans reconnaître ses erreurs ? « Jugez-moi sur mes actes », rétorque-t-il, faisant valoir ses engagements associatifs contre les discriminations. Les paroles, pourtant, peuvent nuire autant que les actes. Ce n’est pas à un rappeur virtuose qu’on apprendra le pouvoir des mots, et l’impact des insinuations.

    Dire (en le regrettant) que la quenelle qu’il fit en 2014 en soutien à Dieudonné était un geste « antisystème », en dépit du fait que sa signification antisémite était difficile à ignorer venant d’un humoriste qui fustigeait dans une vidéo de 2009 un monde tombé aux mains du « puissant lobby des youpins sionistes », c’est un peu court. Revendiquer une « démarche de chercheur » pour justifier sa présence à une conférence du militant complotiste et antisémite #Kémi_Séba pour qui il avait accepté d’assurer une première partie, c’est un peu comme si on félicitait Eric Naulleau d’avoir fait avancer la recherche sur les discriminations en cosignant avec Alain Soral un livre où ce dernier déverse sans retenue ses lubies complotistes, homophobes et antisémites. Quand Médine aura fini de jouer avec l’euphémisme, peut-être sera-t-il encore temps d’appeler les choses par leur nom.

    #Médine #gauchoantifa_washing #Dieudonné #Alain_Soral #EELV #LFI #socialisme_des_imbéciles

    • haussez les épaules, pincez-vous le nez, détournez les yeux, voici une version revue de mon post précédent

      Force est de constater que, de toute part, et pas exclusivement sur le covid, le faux est un moment du vrai.

      Le déni de l’antisémitisme est chez certains chevillé au corps. Par habitude, par électoralisme, par conviction, l’antisémitisme (qui se doit d’être masqué pour ne pas tomber sous le coup de la loi, sauf lorsque l’on s’appelle Darmanin et alibi, cf. les parcours de Dieudonné et Soral, rendus forts difficiles) est toléré ou approuvé.

      Oui, en qualifiant Médine de "déchet" sur les RS, Khan a dit de la merde (déshumanisante). Mais ce qui passe de manière spectaculaire et en contrebande dans la blaguounette "resKHANpée" ne saurait être dénié.

      Une "blague" qui en cache une autre...

      Suite au bad buzz (par ici les pépettes), on a vite trouvé des experts de l’inculcation de la surdité volontaire. Le LFI David Guiraud entend "resCApée" dans "resKHANpée" et un pacson de politiciens, et pas que, font et feront comme lui. Tranquille, il a pourtant substitué à la syllabe centrale "KHAN" un "ca" ou un "kha", éludant quoi ? le N car, si on le prononce, on retombe sur ce truc dont "les juifs" nous bassinent, un camp !
      Ah non, non, c’est pas ça ! mais pas du tout ! notre chanteur est engagé mais parfois maladroit (c’est le peuple vous savez), ou bien il dit des choses qui ne veulent rien dire (c’est un artiste), mais il est des nôtres.
      Un autre, photographe de presse et antifa, ne lit pas non plus ce N (comme Nation, voir l’entretien sur RFI cité plus bas), et explique que le fils de M. est appelé Khan (en fait Gengis…), qu’en famille, ça blague tout le temps là-dessus, comme si il lisait « rescanepé ». Bref, il n’y a pas de N, il n’y a pas de blague, il n’y a pas de camps.

      Pourtant, l’acte premier d’un chanteur "contestataire", c’est soit d’improviser, soit d’écrire (ne se dit-il pas "amoureux de la langue" ? https://musique.rfi.fr/rap/20220527-lidentite-francaise-selon-medine ). Dans ce cas, nous avons affaire à des textes écrits. Mais ces textes, au delà de ce qui les flatte (Qué s’appelerio aujourd’hui "biais de confirmation" semble-t-il), nos gauches n’y portent pas attention.

      Partout à gauche et chez les antifas, on se focalise sur le fait que Médine est attaqué par les fafs, les laicards, etc.. C’est bien ce qui prouve que, non ? Ça ne peut être que par racisme qu’on s’en prend à "un arabe", un "représentant des quartiers" (ô fiction adorée).
      On s’est opportunément trouvé une (petite) vedette pour se faire mousser comme alliés des quartiers, perméables et ouvert au public rap (ça me rappelle le "chébran" utilisé par Mitterrand), ça fait du monde ça, hein ! Et hop ! tous ensemble sous la bannière de l’antifacisme et de la lutte contre le régime. Et qui y regarde de plus près ? Ben c’est un allié objectif de la réaction et du racisme. Qu’est-ce que ça pourrait être d’autre ? Bullshit.

      Car il se trouve que si M. a pu dénoncer l’antisémitisme des autres - dont celui des quartiers, à l’époque où il en était, de Havre de savoir - sans évoquer sa propre position, ce chanteur a, bien après la quenelle, distillé des tropes antisémites.
      Ainsi - fallait l’inventer ! - cet « Étoile de David sur une machette rwandaise », (Porteur saint 2017). La recette est connue, on s’appuie sur un fait : Israël a fourni des armes et soutenu diplomatiquement ce génocide ( Le génocide rwandais et la politique israélienne, Yaïr Auron https://www.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2009-1-page-225.htm ), et, avec l’appât, le poisson avale l’hameçon. Et hop ! il est ferré. (nb : si il a de la chance, se bat pour décrocher et réussit, il s’échappe !).

      Dans ce "étoile de David", on dira que l’on entend Israël. C’est mentir et c’est se mentir à soi-même. Il s’agit tout autant de "les israéliens", "les juifs", français (puisque Maeso y tient tant...), ou pas, croyants, ou pas. Un bel amalgame où tous (on ne sait QUI) sont visés.

      Tour de passe-passe.
      Cette chanson qui renvoie dos-à-dos les extrémismes religieux cite deux génocides. L’un commis par des bouddhistes à l’encontre des Rohingyas. L’autre, par des Hutus à l’encontre des Tutsis, avec l’appui principal de la France, et, secondairement, d’Israël. Si il fallait évoquer un appui décisif, c’est celui de la France ! Ce n’est pas le cas. Que vient faire là cette "étoile de David" ? Substituer aux auteurs leurs complices. Troublant, pour ne pas dire trouble. Faut-il alors penser que l’image condense quelque chose comme une "France enjuivée" ? On en saura rien. Libre à chacun de se faire son idée, ou plutôt de prêter à la formule un sens qui lui préexistait (voir Israël comme une tête de pont de "l’occident" est d’ailleurs une bonne approximation, et puis, ensuite, ça glisse de Israël, c’est les israéliens, puis à Israël c’est "les juifs")

      "Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous"

      Ce chanteur tient par ailleurs des propos abjects que personne n’a relevé. Invité à parler rap à l’ENS en 2017, il évoque par deux fois une « arme de combat », la « technique du bambou », dont il semble attribuer l’utilisation au FLN Vietnamien (n’oublions pas que nous sommes entre anti-impérialistes, hein), ici, peu après 30 mn :
      http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=3114
      Sauf que cette "arme de guerre" est en fait une technique de torture, une technique d’exécution lente. Et qu’il ne semble pas (?) qu’elle ait été employée durant la guerre de libération du Vietnam
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Torture_au_bambou
      À la tribune comme dans ce public d’étudiants et d’amateurs de rap, on dirait que ça passe crème. Puissance de l’amour.

      Ce chanteur qui se revendique de "l’éducation populaire" (sic) peut aussi écrire un "J’pisse sur les pédérastes de pétainistes" (Généric, Médinefrance 2022). On devrait étudier ça à l’école. Sûr que ça contribuerait à mettre en cause la domination masculine et l’homophobie, voire à réviser l’histoire du pétainisme (dont depuis l’autre côté de la scène, on nous a dit que le chef avait "sauvé des juifs"...).
      Bref, semant la confusion, notre chanteur engagé renouvelle le virilisme dieudonno-soralien. Sans oublier de se fendre par la suite de déclarations amicales pour les LGBT... (on se souviendra que par deux fois déjà Dieudonné à demandé pardon aux juifs, les vrais hein, pas les "faux").

      Et ces oscillations (...), ne dérangent pas révolutionnaires, écolos, degauche et je ne sais qui encore ? Un tel manque de scrupule est tout simplement honteux. En manière de contestation, on refuse de lire, d’entendre, insensible à tout... détail. Fausse contestation, contestation falsifiée.

      Et si cela ne durait pas, si cette cécité se voyait réparée par un décillement salvateur, si cet illettrisme cultivé cédait le pas à une réappropriation de l’activité de lecture - ce que j’espère, mais ne vois pas venir - faudrait-il par avance se résigner à ce qu’une autre personnalité, un autre hochet régressif vienne offrir une nouvelle occasion de jouir d’une telle communauté... gazeuse ? Je le crains, car cette gauche n’en a fini ni avec sa part dieudonno_soralienne, ni avec l’antisémitisme.

      #confusionnisme #gauche #gauches

    • il y a 5 mois, j’écrivais à propos de la grève à Gonfreville

      Médine est sur le blocage ! autant dire que côté « jeunesse » et féminisme de la lutte [Adèle Haenel était également sur le piquet], ça va pas être easy à gouverner.

      https://seenthis.net/messages/995780#message995856
      depuis, il avait ma sympathie, bien que par ailleurs je ne sache rien de lui si ce n’est que les fafs et la droite s’en prenaient à lui. puis, des camarades ont attiré mon attention sur des trucs pas clairs du tout. et qui ne relevaient pas seulement du passé (oui, on rêverait qu’à l’instar du Michaux, il passe de l’extrême droite à un ailleurs assez proche pour qu’un voisinage soit possible, mais...).
      j’ai donc cherché à en savoir davantage sur ce chanteur (textes, entretiens), et relevé quelques propos qui n’allaient pas sans soucis, loin de là. ce dont je rends partiellement compte ici.
      cinq mois plus tard, des journées d’été EELV à celles de LFI, de la Fête de l’Huma à l’Olympia, on assiste à l’avènement de cette carrière « anti-système ». et, ne serait-ce qu’en souvenir de cette petite fraction de l’ultra gauche qui fut négationniste, ne serait-ce que prenant en compte l’empreinte laissée depuis par le dieudonno-soralisme, c’est bien le moins de se rappeler que l’amitié ou quoi que ce soit de sérieux implique une exigence, ce qui, entre autre chose, fait que, selon la formule bien connue, les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis...
      souvenons-nous. en 2008, après bien des alertes sérieuses depuis 2005 (?), Dieudonné s’est finalement totalement démasqué en invitant Faurisson sur la scène du Zénith. mais il aura fallut des années à bon nombres de gens qui avaient envie de se faire manipuler pour le lâcher. et d’autres sont restés dieudo-soraliens. quitte à apprécier qui ajoute des touches prolo, gaucho, arabe et variétés ?

      #show_bizz #fallace #spectacle

    • c’est tout schuss pour la droite raciste, Édouard Philippe https://www.lefigaro.fr/flash-actu/edouard-philippe-muscle-son-discours-sur-l-immigration-20230605 n’ira pas dire le mot de bienvenue prévu aux journées d’été de EELV dans « sa » ville du Havre.

      La venue de Médine chez EELV et LFI continue de déchirer la gauche
      https://www.mediapart.fr/journal/politique/220823/la-venue-de-medine-chez-eelv-et-lfi-continue-de-dechirer-la-gauche

      Milo Lévy-Bruhl, bon connaisseur des textes de Médine, reste réservé sur la réception de la polémique à gauche. « D’un côté, il ne faut pas faire des procès anachroniques : le Médine que je critique n’est pas le Médine d’aujourd’hui, qui en outre fait face à des attaques scandaleuses qui sont de l’islamophobie pure », dit-il. Mais il s’indigne que la gauche en vienne à considérer qu’il n’y a « que de l’instrumentalisation de l’antisémitisme par la droite, comme le fait toujours LFI », prévient-il, soulignant « l’énorme silence de la gauche depuis vingt ans sur l’antisémitisme ».

      Il rappelle en effet la proximité passée de Médine avec la « dissidence » [une proximité bien plus longue avec les Frères musulmans, ce dont seul un faf est autorisé à parler, ndc] et estime que « le retour de Médine sur cette période est très timide », alors que jusqu’en 2014, il faisait des références élogieuses à Dieudonné, des quenelles, et avait fait la première partie d’une conférence de Kemi Seba.
      D’où sa circonspection face à son invitation en star des universités d’été d’EELV et de LFI : [ en adoptant un point de vue de normand, un chouille à l’ouest, et pas mal au centre, je dirais qu’] « Il est totalement légitime par plein d’aspects : après tant de paternalisme et de misérabilisme de la gauche vis-à-vis des populations racisées et des #quartiers_populaires [qui sont, c’est bien connu, le fief de Médine, auquel il convient donc de rendre hommage, n’en déplaise aux athées, aux mécréants, et à nombre de musulmans], son invitation symbolise la fin d’une certaine période de l’#antiracisme politique , et c’est une bonne chose [puisque l’on passe des pubs Dior de Harlem Désir, ou de l’admiration de Bouteldja les blancs et moi pour Soral, à Georges Brassens, Renaud et pis même Victor Hugo (regardez la pochette, c’est le gars du plus gros enterrement qui ait jamais eu lieu dans le pays !) façon Médine, yes !]. Mais le risque, c’est que tant qu’il ne clarifie pas son rapport à son propre passé, elle signifie aussi une indifférence [et là, je reste archi-poli hein]_de la gauche à la question de l’antisémitisme. »

      Ironiquement, sur le morceau « Global », où Médine faisait l’inventaire de ses erreurs, il disait : « Faut que j’arrête de jouer au cyberactiviste / En leur répondant sur le Web j’donne de la force à mes ennemis. » [alors que lorsque j’écris "pédérastes pétainistes" dans une chanson récente, parle d’arme de guerre" à propos de la torture à des gauchiasses naïfs, ou raconte que le génocide des Tutsis s’est fait à coups de machettes à "étoile de David", ça passe crème, personne n’écoute, ne lit, sauf ceux que ça branche, et des pisse froids qu’aiment pas "les arabes", c’est bien connu.]_

      #politique #marketing

    • Rentrée, les gauches rendues inaudibles par la polémique Médine et leurs divisions
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/08/23/pour-leur-rentree-des-gauches-rendues-inaudibles-par-la-polemique-medine-et-

      le groupe de travail contre l’antisémitisme [d’EELV] débattra à huis clos au Havre avec le rappeur.

      A la différence des Verts, les « insoumis » sont prompts à fermer le ban sur cette polémique. L’épineux sujet de l’antisémitisme à gauche, LFI le balaie et le considère comme une instrumentalisation par l’extrême droite.

      #rouge_brun

      edit pour les « justifications » reprises ici
      https://seenthis.net/messages/1014567#message1014572
      https://seenthis.net/messages/1014362
      https://seenthis.net/messages/1013817

    • Notre astre de la punch line : "Je lutte contre l’antisémitisme (...) depuis vingt ans"
      « On me traite d’antisémite et cela me broie » : le Havrais Médine répond à la polémique
      https://www.paris-normandie.fr/id442162/article/2023-08-22/me-traite-dantisemite-et-cela-me-broie-le-havrais-medine-repond-la-p

      Alors pourquoi ce tweet qualifié de nauséabond sur Rachel Khan ?

      « C’est une réponse à quelqu’un qui m’attaque en me traitant de déchet à trier, en lien avec les universités d’été. Je réponds en parlant de Rachel Khan qui vient du hip-hop, reçoit des compliments sur son livre de Marine Le Pen. Mon tweet parlait de ça, c’est une maladresse avec le mot rescapé ["ResKHANpé" dans le texte] qui ne prenait pas en compte la charge historique. Je ne savais pas qu’elle avait une histoire familiale liée à la Shoah. Ma propre famille utilise ce mot « khan » avec la même orthographe, c’est un sobriquet familial depuis cinq ans. J’appelle ma famille la « Khan family » [ah, c’est pas la KA family ?] parce que mon dernier fils s’appelle Gengis en référence à Gengis Khan (figure mongole).

      On se fédère autour de ce terme qui a une #sonorité poétique. Je m’excuse aussitôt de la maladresse auprès de la personne et auprès de ceux qui ont pu être heurtés par ce jeu de mots. Des excuses inaudibles. Je lutte contre l’antisémitisme , poison que l’on doit combattre, depuis vingt ans [depuis qu’une sardine bouche le port de Marseille, en fait]. On me taxe d’antisémite et cela me broie. Si ce tweet avait été antisémite, il aurait été attaqué depuis longtemps. »

      Vous traînez pourtant une réputation sulfureuse et on vous prête un certain nombre de prises de position… [euh...]

      (...) J’ai fait des erreurs, ma parole a dépassé ma pensée, des prises de position ont été des impasses idéologiques mais [c’était avant 2003 ?] je m’en suis toujours amendé. J’ai toujours fait marche arrière quand je me trompais. C’est salvateur pour le public qui me suit. Et je regrette certaines choses. »

      Comme le geste de la quenelle ?

      « Oui quand je croyais que la quenelle de Dieudonné était de la liberté d’expression [édulcoration ++, l’euphémisation en vigueur la présentait comme un "geste antisystème"]. Alors que c’était un signe de ralliement antisémite qui a fini par être récupéré [ah bon, quelle histoire étrange, on nous parle de récupération de la contestation, comme dans le topo gauchiste 70’s] on [qui ? !] lui a donné un autre sens. Il est trop tard quand on s’en rend compte. Dieudonné a toujours été très ambigu sur ce sujet [moi pas, d’ailleurs je n’ai appris l’existence du show avec Faurisson qu’ne 2015, je crois] . Quand je m’excuse, que je regrette, moi on ne m’entend pas [mais parfois on écoute et te lit avec attention]. D’autres personnes, comme des politiques, qui font des erreurs, on les entend [dire qu’ils assument]. Moi qui suis d’un certain univers culturel, l’excuse ne m’est pas autorisée. Je traîne un certain nombre de boulets. »

      Comme celle de l’homophobie liée à une vidéo où vous évoquez le mot « tarlouze » ?

      « Cela date de 2007. Je parle des standards d’acceptabilité dans la sphère publique, je ne parle pas d’homosexualité. Il y a une erreur de langage de qui n’est pas acceptable. On oublie mes prises de position courageuses de 2012 sur le mariage pour tous au moment où la plupart des politiques se drapent dans une moralité en disant qu’ils ont toujours été pour cette disposition. Je fais une vidéo dès 2012 (« Petit délire ») en disant que le mariage homosexuel ne doit pas être soumis à la discrimination. Que fait-on de mes prises de positions sur les discriminations sur les personnes racisées, les juifs [où ?], les musulmans, les féministes, les LGBTQ+ [et les pédérastes pétainistes, en 2022]. On cherche [ou on découvre] une maladresse ancienne [ou actuelle] pour me disqualifier, discréditer la gauche à travers moi [alors que j’en commet publiquement une tous les trimestres]. C’est de l’#anti-racisme_de_salon. »

    • Le cas Médine " illustre la dérive constante d’une certaine [de la] gauche face à l’antisémitisme en France », comme le confirme l’ensemble des réponses faites ici, entre déni des faits, sauf à dire que les mots comptent pour rien) et désinformation (la preuve que Médine a changé : il "lutte contre l’antisémitisme depuis 20 ans" sic), circonvolutions distractives (tout sur le contexte, la droite, les arabes, tout ça, tout ça, rien sur lui-même) et indifférence. Staline n’a pas travesti l’antisémitisme soviétique en "antisionisme" pour rien.
      https://seenthis.net/messages/1013817
      https://seenthis.net/messages/1014362
      https://seenthis.net/messages/1014567

      #rangerunanimentlamerdesousletapis

    • Il semblerait qu’une partie de mon message t’as échappé :

      https://seenthis.net/messages/1014567#message1014654

      Suite à la provocation méprisante et raciste d’une personnalité proche des sphères du pouvoir visant Médine, ce dernier a fourni une réponse qui me semble, sans guère d’ambiguïté, racistes et antisémites. LFI a décidé de maintenir le cap derrière son icône alors que (si j’ai bien compris) une partie d’EELV s’en dissocie.

      À la limite, peut importe la position : que ce soit pour marquer sa différence ou pour s’en différencier, ce qui compte c’est qu’on en parle. Ça peut paraître cynique, mais c’est la logique fondamentale de la com. Une fois qu’on est engagé, il est difficile de s’en dégager. Et c’est parfois dans la douleur, en tordant plus ou moins la réalité, comme semble le faire actuellement LFI, pour convaincre que Médine est un gars vraiment tout à fait sympathique.

      Ce qui pose problème, au-delà de ces péripéties stratégiques douteuses d’appareils politique, c’est le fait que les sous-entendus ou les propos ouvertement antisémites (passés) de Médine soient populaires.

      De mon point de vue, cela me semblait un peu court de ne m’en tenir qu’à constater le propos raciste de Médine et le fait que LFI ne s’en dissocie pas. J’ai donc changé la focale. Peut-être est-ce cela que tu désignes comme « circonvolutions distractives » ?

      Quant à la « gauche », ça fait bien longtemps que je considère qu’elle ne représente pas un enjeu essentiel pour changer ce monde.

    • @Pr_Logos
      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1696488192118263844

      Tout ce passe comme si l’intégralité des figures de la gauche institutionnelle et syndicale avait décidé de démontrer en cette rentrée qu’elle est perclue de tares, du soralisme antisémite au poutinisme, du complotisme vaccinal à la haine des arabes.
      Dans un moment de bascule, au sortir de six mois de réveil du mouvement social - de la République démocratique et sociale - ça fait l’effet d’une balle de LBD dans le dos.

    • @poubelleenosier
      https://twitter.com/poubelleenosier/status/1696253690322018774

      Lignes de crêtes accuse des anti autoritaires qui ont critiqué l’afa-pb pour leur invitation au chanteur dont tout le monde parle (le sardou de gauche) de piocher dans les cibles du ministère de l’intérieur. Ce post fb supprimé le montre : en 2018 on croisait à beauvau aussi ldc

    • @cabou lorsque je dis "la gauche" (mais aussi "les révolutionnaires") ce que je vise c’est une démission intellectuelle et politique quasi (?) générale de ce côté. comme le montre compris un post de Lignes de crêtes (supprimé https://seenthis.net/messages/1014151#message1014973 et remplacé par l’affichage d’une solidarité avec Médine).

      Les propos antisémites passés et actuels de Médine sont-ils populaires ? je ne sais pas. le type pleure depuis des années déjà pour ne pas avoir eu le disque d’or dont il estime qu’il lui revient. et c’est la gauche, sous couvert d’#antifascisme et d’#antiracisme qui lui fournit le marchepied dont sa carrière a besoin.

      que l’antisémitisme, bourgeois et populaire, existe est une autre question, d’ailleurs bien renouvelée depuis la guerre des 6 jours (« les Juifs, un peuple sûr de lui-même et dominateur », De Gaulle), l’existence (et la politique) d’Israël étant utilisée(s) pour que l’antisémitisme ne pose plus question, soit défendu sous couvert d’antisionisme comme le faisait déjà Staline dans les années 50, ou instrumentalisé, comme le font les droites (jusqu’à génération identitaire...).

      je n’ai pas envie de revenir sur la manière dont, du coté populaire, il s’agit d’un socialisme des imbéciles et d’un anti-impérialisme des imbéciles (quoi que l’on sache par ailleurs du rôle de "tête de pont de l’Occident" joué par Israël) défendu au nom de "nouveaux damnés de la terre" (depuis les luttes de décolonisation et le tiers-mondisme qui les ont accompagné). les israéliens ce n’est pas tout à fait Israel ("je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand, disait l’autre), et "les juifs" c’est vraiment too much.

      En revanche, je persiste à penser qu’un minimum d’intelligence politique laisserait moins de place à un tel prurit barbare. Or du côté des militants en tout genre, derrière tel ou tel semblant de mise en cause, "vas-y Médine [fait comme Dieudonné, really ?], excuse-toi !", c’est bien d’une forme d’encouragement que l’on fait preuve. Débile, et dangereux. (mes deux centimes que ça n’arrangera pas le sort fait ici aux arabes et aux noirs, contrairement à l’hypothèse officielle adoptée partout à gauche, pour mieux jouer des cartes de boutiquiers, grand ou petits).

    • Concernant Médine : ni islamophobie, ni complaisance avec l’antisémitisme - Juives et Juifs Révolutionnaires

      https://juivesetjuifsrevolutionnaires.wordpress.com/2023/08/31/concernant-medine-ni-islamophobie-ni-complaisance-avec-lantisemitisme

      Suite à ces accusations, Médine a reconnu sur Mediapart le 22 août « avoir été trompé à un moment donné » sur le sens de la quenelle et avoir fait « une vraie erreur », celle de ne pas s’en être suffisamment désolidarisé. De certains qui avaient critiqué son attitude à l’époque, il dit maintenant « Ils avaient raison sur l’impasse idéologique où je me trouvais à ce moment là. Je leur ai dit et je me suis excusé d’avoir eu une attitude réactionnaire à l’époque. » Si le rappeur lui même semble avoir moins de difficultés à situer le problème que certain·es de ses avocat·es à gauche, notamment issu·es de LFI, ce début d’autocritique reste limité : deux jours plus tard, il déclare à l’Humanité « en vingt années de carrière, il n’y a jamais eu un soupçon crédible d’antisémitisme me concernant ». Au niveau de ses défenseurs, c’est souvent pire puisqu’on en vient à retirer purement et simplement l’antisémitisme de l’équation. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, dont il est vrai qu’on attend peu sur le sujet, twittait « C’est un plaisir de recevoir Médine aux Amfis 2023. La victime de racisme, c’est lui ». On notera (encore) son sens de la formule.

      Nous estimons pour notre part nécessaire qu’un travail de retour critique soit mené sur le sujet de la part de tout celles et ceux qui se sont compromis avec les discours kemistes ou dieudo-soraliens, y compris donc Médine. Cependant, il ne nous semble pas que de cette polémique puisse déboucher une avancée sur ce plan, notamment du fait du paternalisme, de l’opportunisme et de la reprise de discours islamophobe d’une grande partie des réactions. Nous estimons quant à nous que le combat contre l’antisémitisme ne peut se faire en adoptant un discours islamophobe ou en prenant la forme d’une injonction adressée uniquement aux membres de la minorité musulmane. Réciproquement, la lutte contre l’islamophobie ne peut ignorer la question de l’antisémitisme et donc passer ces discours et ces compromissions sous silence.

  • ★ L’étincelle révolutionnaire de l’activisme climatique ? - GLJD Le Libertaire

    Les climatosceptiques y vont de leur couplet. Regardez l’été pourri que l’on a eu au-dessus de la Loire. Même si les canicules en Rhône-Alpes vont bon train aujourd’hui. Ils ressortent les vieilles archives de l’été 1911 où durant deux mois la population française a suffoqué avec un bilan très lourd de 40 000 décès notamment des enfants en bas âge.
    Le RN s’engouffre dans la brèche sans toutefois remettre en cause l’origine anthropique du réchauffement climatique ; le consensus scientifique est passé par là. Mais il lui reste des marges de manœuvre. C’est un parti qui concurrence le PC de Roussel et inversement. Il ne faut pas emmerder les Français et il faut arrêter l’écologie punitive. Il faudrait une écologie de bon sens et le tour est joué. Il faudrait aller vers les jours heureux et stopper tout ce qui est pessimiste et alarmiste. Voilà les recettes magiques des politiciens du terroir. Car l PC tout comme LFI aimeraient bien s’implanter dans le monde rural tandis que Marine Le Pen entend, elle, cliver les citadins avec son électorat rural et rurbain. On égratigne au passage Sandrine Rousseau et ses propos sur le barbecue et on se fait les défenseurs du consommer Français et des coutumes françaises ; les thématiques identitaires ne sont jamais loin à l’extrême droite. Chez certains communistes non plus (...)

    🛑 💥🌍 #écologie #environnement #climat #productivisme #consumérisme #croissancisme #dérèglementclimatique... #dénialisme #climatosceptique... #capitalisme #RN #confusionnisme #Roussel... #greenwashing...
    #Anticapitalisme #antiproductivisme #décroissance #anarchisme

    ⏩ Lire l’article complet...

    ▶️ https://le-libertaire.net/letincelle-revolutionnaire-de-lactivisme-climatique

  • Du #fascisme en France
    https://www.lemondemoderne.media/du-fascisme-en-france

    La tendance visant à installer un régime autoritaire est plus qu’évidente, avec les nombreuses censures des opposants, la violence de la répression contre les mouvements sociaux, et le pouvoir d’un seul sur un parti fantôme de figurants soumis à son autorité.

    Concernant l’attitude violente, les mauvaises pratiques de management et les nombreuses démissions pour harcèlement, sont légions au sein de la macronie. Dernier drame en date, un employé de l’Élysée, remercié à 50 ans après 23 ans de bons et loyaux services, s’est jeté sous un RER et demeure aujourd’hui dans un état critique. J’avais d’ailleurs alerté dès 2019 sur ce président de la violence qui n’a pas sa place en République.

    Il suffit donc de se référer à la définition officielle du fascisme pour se rendre compte que le macronisme est bien un fascisme au sens de sa définition politique.

    Il n’est plus nécessaire de se cacher derrière des pudeurs de gazelles pour nommer le mal qui défigure et torture la société française, toute négation serait simplement une condamnation de notre pays à la nuit.

    « L’ordre, l’ordre, l’ordre », a donc remplacé « liberté, égalité, fraternité ». Macron est un autocrate, qui a trahi son rôle de garant des institutions, pour en devenir le fossoyeur. Il assume sans vergogne ce rôle, en revendiquant l’autorité comme seule forme de ciment de la société française violentée par ses politiques de fracturation.

    • Ah ben ça n’a pas trainé !
      La « modération » ou la « censure » a encore frappé sur Seenthis ! :)))
      Mais il vaut mieux citer un article vide du bienveillant et de l’illustre Libé réservé aux abonnés que balancer des qualificatifs trop faciles de complotiste ou de rouge-brun pour nous faire comprendre qu’il faut éviter ici de référencer des articles du Monde Moderne...

    • @marielle Blablabla, un jour tu regarderas « qui parle » avant de crier à la « censure » (lol) et autres ouin ouin ?
      Tu manges vraiment à tous les rateliers…

      https://www.lignes-de-cretes.org/la-start-up-nation-insoumise-itineraire-rouge-brun-dun-patron-de-l

      Mais peu importe la source : quelqu’un qui décide de parler régulièrement sur Sud Radio ou Boulevard Voltaire, est-il quelqu’un a écouter avec complaisance, sans distanciation ?

      Non.
      Ou alors c’est qu’on a un soucis des seuils et curseurs où « tracer des lignes », comme disait Valérie Gérard.

    • on est pas sur l’oiseau mort. ce serait pas mal de s’essayer à minimum de justesse dans le propos, voire de précision. pour ma part, je reste souvent brouillon et vague, d’éventuelles remarques formulées par d’autres me sont fréquemment utiles, c’est aussi pour cela que je suis là.

      il n’y a là, ni « modération » ni « censure » [edit même avec des «  » pour faire passer la malveillance façon cool et distant] mais un nécessaire et bien minimal complément d’info, une démarche contributive absolument légitime qui fait tout le sel d’un site coopératif où la multiplicité des points de vue, centres d’intérêt, connaissances, permet de tabler sur une forme d’intelligence collective (nous n’en finirons jamais de lutter contre la bêtise).

      un point (pré)Godwin sur l’avant 1933 en Allemagne puisqu’il a été question des SA ici il y a peu, je t’invite @marielle à consulter cette notice https://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_des_Longs_Couteaux avec en arrière plan le souvenir non seulement de la défaite militaire de l’Allemagne (obviously) mais de la défaite des conseils. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseils_d%27ouvriers_et_de_soldats en politique, la défaite, l’impuissance et la confusion ne sont pas que des manques, elles constituent le terreau de prises d’initiatives dont la maturation et la portée peuvent être inouïes.

      ce n’est qu’une analogie, mais nous existons davantage mal que bien dans une ambiance d’impuissance (à un niveau jamais égalé : crise écologique globale du capitalocène) et de défaites (l’affaissement des luttes victorieuses contre le colonialisme, les révolution arabes, les gilets jaunes, les mobilisations sociales, la droitisation/fascisation planétaire), une situation qui nous embarque et où l’on se retrouve vite noyé dans l’eau tiède de la « liberté d’expression » (de n’importe quoi). bon, la métaphore file pas, elle coule, puisque l’on se débat aussi dans les eaux glacées du calcul égoïste pendant que, grenouilles, nous attendons plus ou moins comateux de bouillir dans l’eau néolibérale et néofasciste qui progressivement chauffe.

      l’écueil nationaliste (un certain « commun ») conduit au naufrage. en France, disons depuis Chevenement, l’incapacité de la gauche à être autre chose que gouvernante et la débilité d’un anti-impérialisme campiste qui ruine toute perspective internationaliste ont permis à un #souverainisme composite de prendre ses aises, d’accoucher du laïcisme, de rappels à l’ordre divers (Roussel), d’un consensus xénophobe (actif ou passif) dans la classe politique (voir Ruffin qui a foot lorsqu’il s’agit d’Adama Traoré). poison.

      on disait autrefois « tout ce qui bouge n’est pas rouge », il en est de même dans la sphère des « idées » (susceptibles de devoir des forces matérielles), théories, prises de position, analyses, et de leur circulation (voir les cas Agamben, Stiegler et tant d’autres, dont, auparavant, les dirigeants maos ou trotskistes passés de la révolution à la gestion du capitaliste).

      donc oui, ce n’est pas seulement à cheval donné on ne regarde pas les dents mais aussi le vers est-il dans le fruit ?

      les oukases contre la recherche de la vérité sont non seulement contre révolutionnaires (et on peut ne pas s’en soucier) mais contre productifs.

      @rastapopoulos, #merci !

    • Tu manges vraiment à tous les rateliers…

      Non mais je rêve : on parle du fascisme et de la nature du macronisme dans cet article et ça ne mérite pas d’être référencé sous prétexte qu’Alexis Poulin s’exprime sur Sud Radio au même titre que Françoise Degois auquel vous accordez plus de crédit peut-être !
      De la distanciation je sais en faire preuve. Et je n’ai pas besoin de votre morale à deux balles et de votre jugement de bourgeois bien-pensants.
      Cet article je l’ai lu attentivement justement avant de le sélectionner car je m’attendais à ce genre de réaction de votre part.
      Et je n’ai pas été déçue ; j’attends plutôt des commentaires sur le fonds de l’article qui a également retenu l’attention de notre chère @monolecte. Voilà !

    • Je ne sais même pas qui est « Françoise Degois », et je ne vois absolument pas le rapport de pourquoi tu « pop » un nom random comme ça, sans rapport avec rien… wtf l’argument

      « Tout ce qui bouge n’est pas rouge » comme le rappel colporteur plus haut, mais on peut en faire une autre : « tout ce qui insulte de bourge n’est pas rouge » non plus haha…

      (il est vrai que mon flux public de seens postés et étoilés montre sans ambiguités des préoccupations bourgeoises et bien pensantes 😅 qu’est-ce qu’il faut pas lire…)

    • Le rapport c’est que Françoise Degois qu’on ne peut qualifier ni de complotiste ni de rouge-brune intervient aussi sur Sud Radio.
      C’est une socio-démocrate ex conseillère de Ségolène Royal.
      Je n’ai pas lu Valérie Gérard mais je connais l’essayiste Françoise Degois, par la fondation de son blog « Nos Lendemains » et aussi par la qualité de ses éditos sur son compte twitter (en provenance de Sud Radio ou LCI) que je n’écoute pas par ailleurs car je ne suis pas dupe...
      https://seenthis.net/messages/1011642

    • tu regardes le sale doigt sud radio et surtout tu voudrais que l’on se braque dessus, non merci. ta lune Poulin, ce vieux cheval de droite, ce chroniqueur sur Boulev@rd Voltaire, ses copinages avec V.A., son biz, ses buzzs et son idéologie, tu ne veux rien en savoir ou ça te parait ok ?

      La télé insoumise qui a brassé des rouges-bruns, des conspis, des chouaristes (avant que Chouard lui-même vienne y tenir des propos négationnistes), des frexiteurs, des pro-Assad, des souverainistes ! Et Poulin a intégré la vase dès la toute première émission et a vécu la grande époque de le Média, avant la crise Lancelin / Chikirou, cette époque bénie où tout le marigot rouge-brun des amis de la France Insoumise était uni et heureux, se délectait de nier les preuves des crimes d’Assad, d’inviter Jean Frédéric Poisson et Djordje Kuzmanivic, et d’interviewer Asselineau. Une interview menée par Alexis Poulin lui-même !

      C’est avec ce passage et son émission sur l’Europe que Alexis Poulin se prend de passion pour lui-même à la télévision. A partir de là il n’aura de cesse d’essayer d’intégrer les plateaux des télés. Sur le 28 minutes d’Arte en commençant par la tranche d’été. Puis via les plateaux et télés d’extrême droite ou surfant la vague réactionnaire : C-NEWS, Sud Radio pour parler “Laïcité” et bien évidemment, Russia Today. Et c’est ainsi que, de selfie avec Laurence Ferrari sur CNEWS, en opportunité de la tranche d’été du 28 minutes, et en resservant le discours souverainisto-rouge-brun appris grâce à le Média sur les ondes de Sud Radio, la société Monsieur Alexis Poulin fait fructifier son capital médiatique et devient “le journaliste Alexis Poulin, spécialisé dans les questions de politique internationale et invité régulier des plateaux d’Arte, de France 24, de France Info, de BFM TV, CNews, RCF et Sud Radio.” (ainsi qu’il est présenté ici).

      Cette histoire est aussi, bien entendu, celle de la percée du discours souverainiste et du recyclage des stars rouge-brunes ou simplement brunes. L’histoire d’Alexis Poulin est quelque part sur la même échelle que l’histoire de Zemmour sur C NEWS ou de Taddei sur Russia Today.

      https://www.lignes-de-cretes.org/la-start-up-nation-insoumise-itineraire-rouge-brun-dun-patron-de-l

    • Et c’est reparti ! En finir par continuer à jeter le discrédit sur toute la Fi la seule force de Gauche de rupture à pouvoir affronter ce qui vient avec l’aide de certains tout de même (NPA tendance claire, ContreAttaque, certains écolos...)

      Bravo les gars ! Il est temps de prendre des vacances et d’arrêter le fameux Blablabla ...

    • les rouges bruns n’existent pas puisque Djordje Kuzmanivic n’a jamais été viré de LFI.

      « la définition officielle du fascisme » est dans le Larousse :-) et il faudrait lire ce texte sans intérêt qui ramasse des bribes prises de ci de là pour « contester » un régime inféodé aux puissances étrangères et à la finance (suivez mon regard) au nom de la démocratie en se gargarisant du mot « français » écrit par un affairiste de sa petite personne. ce n’est pas sérieux.

    • Le directeur de Publication de Lignes-de-crêtes que vous citez souvent, Antoine Grégoire ( La Veille ) et le témoignage de Marie Peltier, historienne et spécialiste du complotisme, victime de harcèlement :
      https://twitter.com/Marie_Peltier/status/1535983031672004609

      Suite au podcast sur mon expérience d’emprise & vu le nombre de retours reçus : c’est j’espère la seule et dernière fois que j’exprimerai ceci. Au sujet du « collectif » Lignes de Crêtes et du harcèlement que je vis de la part de Antoine (Antonin) Grégoire depuis maintenant 3 ans

      « Face à un pervers manipulateur, la seule réaction est le mur le plus complet »

      https://mariepeltier.org/blog/article/militantisme-et-emprise-sectaire-sortir-du-silence
      C’est en tout cas ce qui m’a dévastée : réaliser que des personnes que j’admirais de tout mon cœur, en qui j’avais une confiance d’enfant, que je pensais les plus intègres et les plus cohérentes, étaient en réalité des impostures. Que tout n’était que posture précisément, et malveillance de surcroit.

      Marie Peltier, L’ère du complotisme : La maladie d’une société fracturée

      Quelqu’un qui harcèle sa collaboratrice pendant trois ans, est-il quelqu’un à lire avec complaisance, sans distanciation ?

      Non.

    • Merci @sombre j’aime guère Corcuff et ce Marlière là

      La notion [de confusionisme] sert à décrire, non un état, mais un processus ou une dynamique de recoupements de récits issus de traditions politiques différentes, souvent antagoniques. Et c’est dans ce clair-obscur discursif que surgissent des monstres idéologiques.

      m’avait échappé, alors même que la pandémie a radicalement relancé cette dynamique, et pour longtemps je le crains.

      @marielle il suffit de connaître des contributeurs de Lignes de crêtes pour ne pas leur accorder une confiance aveugle (litote). nombreux sont d’ailleurs les militants dont je me tiens à distance au vu des sordides rapports de pouvoir qu’ils cultivent. ça n’implique pas de ne faire aucun usage d’aspects tout à fait excellents de leur taf.

      quelque soient les nombreux désaccords fondamentaux avec LFI, je juge également l’arbre à ses fruits. ainsi cette organisation a-t-elle été dans l’ensemble correcte, malgré ses divisions internes sur ces enjeux, lorsqu’elle a refusé de manifester avec la police, souligné le racisme dont sont victimes les « musulmans », refusé de condamner les violences (des manifestants) à Sainte Soline. bien sûr, il s’agit pour une part de réalisme électoral (moissonner mieux du vote jeunes, des quartiers, prolos, répondre elle aussi à la contrainte subie par EELV d’avoir à suivre le mouvement écologiste réel, ...). autant de cas où je préfère le réalisme politique de LFI à son idéologie.

      l’unanimisme, ce n’est pas la fabrication attentive et patiente d’un accord, d’un consensus, dans les différences voire les contradictions, c’est un mensonge (et ça se voit). la politique c’est la division. ta manière, @marielle de jouer la forteresse assiégée ("vous vous en prenez à LFI, comme la drouate quoi"), a priori, pour préserver un minimum de confiance, justement, je ne peut la voir que comme une tactique stérilisante et malheureuse pour éviter de répondre aux questions posées sur le chauvinisme, le nationalisme et le confusionnisme (Poulin et son évitement constant de l’étranger - à coups de rabâchage du mot « français »- sauf sous la forme de la sujétion nationale, par ex.)

    • si, si, c’est bien ça :-)
      mais l’assemblage du logo de Renaissance en mode drapeau nazi, des jeunes du SNU, de l’air fourbe d’EM qu’on croirait sorti d’une caricature antisémite couplé avec l’invocation des méfaits des puissances de l’argent du nom de l’image, ça fait un peu trop pour moi

    • Inspection de l’image (menu contextuel avec Firefox)

      lemondemoderne.media/wp-content/uploads/2023/07/FRAIS-BANCAIRES-LARNAQUE-CONTINUE66.png

      Certains cookies utilisent incorrectement l’attribut recommandé « SameSite » 4
      Le cookie « _gd1691035022759 » n’a pas de valeur d’attribut « SameSite » appropriée. Bientôt, les cookies dont l’attribut « SameSite » est manquant ou défini avec une valeur invalide seront traités comme « Lax ». Cela signifie que le cookie ne sera plus envoyé dans des contextes tiers. Si votre application dépend de la disponibilité de ce cookie dans de tels contextes, veuillez lui ajouter l’attribut « SameSite=None ». Pour en savoir plus sur l’attribut « SameSite », consultez https://developer.mozilla.org/docs/Web/HTTP/Headers/Set-Cookie/SameSite contentScript_once.js:166:4
      Le cookie « _gd1691035022759 » n’a pas de valeur d’attribut « SameSite » appropriée. Bientôt, les cookies dont l’attribut « SameSite » est manquant ou défini avec une valeur invalide seront traités comme « Lax ». Cela signifie que le cookie ne sera plus envoyé dans des contextes tiers. Si votre application dépend de la disponibilité de ce cookie dans de tels contextes, veuillez lui ajouter l’attribut « SameSite=None ». Pour en savoir plus sur l’attribut « SameSite », consultez https://developer.mozilla.org/docs/Web/HTTP/Headers/Set-Cookie/SameSite contentScript_once.js:168:2
      Le cookie « _gd1691035022975 » n’a pas de valeur d’attribut « SameSite » appropriée. Bientôt, les cookies dont l’attribut « SameSite » est manquant ou défini avec une valeur invalide seront traités comme « Lax ». Cela signifie que le cookie ne sera plus envoyé dans des contextes tiers. Si votre application dépend de la disponibilité de ce cookie dans de tels contextes, veuillez lui ajouter l’attribut « SameSite=None ». Pour en savoir plus sur l’attribut « SameSite », consultez https://developer.mozilla.org/docs/Web/HTTP/Headers/Set-Cookie/SameSite contentScript_once.js:166:4
      Le cookie « _gd1691035022975 » n’a pas de valeur d’attribut « SameSite » appropriée. Bientôt, les cookies dont l’attribut « SameSite » est manquant ou défini avec une valeur invalide seront traités comme « Lax ». Cela signifie que le cookie ne sera plus envoyé dans des contextes tiers. Si votre application dépend de la disponibilité de ce cookie dans de tels contextes, veuillez lui ajouter l’attribut « SameSite=None ». Pour en savoir plus sur l’attribut « SameSite », consultez https://developer.mozilla.org/docs/Web/HTTP/Headers/Set-Cookie/SameSite contentScript_once.js:168:2

  • Un long fil [de @Themislv_vls] sur les différentes prises de positions de B. STIEGLER ces dernières années, « puisque certains semblent étonnés du partage de ce tweet antisémite »
    https://threadreaderapp.com/thread/1678894070767206407.html

    (...) dès le 22 octobre 2020, en réponse à l’éditorial de Horton, Emily Mendenhall, à l’origine [du concept de syndémie],

    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)32218-2/fulltext
    🧵explique qu’il est erroné de qualifier le COVID-19 de "syndémie" de façon générale, que le contexte compte et qu’une telle erreur passe complètement à côté de l’intérêt même du concept.
    🧵E. Mendenhall explique ainsi que “la syndémie nous permet de reconnaître comment les facteurs politiques et sociaux favorisent, perpétuent ou aggravent l’émergence et le regroupement des maladies”, citant la Nouvelle Zélande où le leadership politique en réponse à la crise
    🧵a été exemplaire, de telle sorte que le Covid n’y est pas syndémique.
    Le concept n’est donc en aucun cas utilisé pour nier la réalité de la pandémie ni la nécessité d’une prévention.


    cet excellent fil recense les trucages de cette bonimenteuse et bon nombre des membres cultivés des sections d’assaut de l’obscurantisme. n’hésitons pas à le communiquer aux gens de gauche, syndicalistes, révolutionnaires éventuellement intéressés par cette extension de la gauche de droite. ping @rezo

    edit en plus d’inspirer les orientations de LFI, Stiegler siège au comité de surveillance de l’#ARS Aquitaine et est vice-présidente du comité d’#éthique du #CHU de Bordeaux
    .

    #toctoc #pandémie #mensonge #obscurantisme_cultivé #santé_publique #philosophie #Barbara_Stiegler #confusionisme #GBD #protection_ciblée #syndémie (dévoyée) #enfants #minimisers #prévention #Alt_Right #covid_19 #gauche #gauchededroite #antivax #Aude_Lancelin

    • La perspective de B. Stiegler et F. Alla, appliquée au Covid19, combine à la fois une conception particulière de la santé publique et de la prévention, une négligence des droits fondamentaux à la vie et à la santé et une ignorance de l’état des connaissances scientifiques.
      Tout cela participe à l’adoption de positions contraires à l’éthique et à une dérive frôlant l’eugénisme.
      […]
      Enfermée dans un cadre d’analyse bancale rejetant la prévention réduite à un acte médical quand elle relève avant tout de la santé publique, collective, enfermée dans un cadre ouvrant la voie aux idées délétères, contraires à l’éthique, validistes et frôlant l’eugénisme, B. Stiegler continue donc d’ignorer les victimes d’un néolibéralisme qui a porté l’absence de prévention au rang de normes pour la préservation des profits, quoi qu’il en coûte pour la population.
      […]
      On peut sérieusement se demander, et avec inquiétude, pourquoi cette philosophe enfermée dans son récit, étanche à l’éthique et aux faits, tenant un discours si délétère, est encore associée aux luttes de la gauche et aux institutions & autorités sanitaires.

    • tenant un discours si délétère, est encore associée aux luttes de la gauche

      Parce qu’à « gauche » il y a un paquet de gens qui ont les mêmes opinions moisies que cette « philosophe » et qui sont bien contents d’intellectualiser leur connerie en citant Stiegler.

    • Trois ans déjà. L’un des effets politiques parmi les plus décisifs de la pandémie, c’est d’avoir conduit à l’émergence d’une nouvelle gauche de droite. Non gouvernementale cette fois, elle s’est créée « par le bas ». Ce qui la rend autrement dangereuse. Pour ma part, c’est par elle que l’irrespirable domine.
      « Critique » du « système » elle est excrément - le correcteur m’a suggéré un lapsus signifiant, je le garde ! - [extrêmement] composite, elle inclue tout aussi bien politiciens et gauchistes extra-parlementaires, écologistes qu’anarchistes, intellectuels et Gilets jaunes, insiders et outsiders. Terreau d’une fascisation qui n’en porte pas le nom, on la voit et la rencontre partout.
      Headshot. Le taf de snipper réalisé par @Themislv_vls suffira pas. Mais on peut imaginer que d’autres s’en saisiront, pour déciller, pour réouvrir à une position critique, une pensée et des actes qui ne reposeraient pas sur la falsification, la confusion plus ou moins délibérée.

  • Cartographie de l’écologie d’extrême-droite et réactionnaire
    FLED – Twitter
    https://twitter.com/Eco_Decoloniale/status/1667221356922978322

    En collaboration avec @daphne_dsch journaliste chez @Politis_fr, nous avons réalisé une cartographie de certains partis politiques, mouvements, organisations et personnalités qui abordent l’écologie avec une perspective d’extrême droite ou réactionnaire.

    via @cdb_77

    • Ce qui nous amène à une autre inversion ici, quand on se demande ce que des féministes radicales font dans une liste dénonçant l’écologie réactionnaire : il s’agit de prétendre que les féministes radicales, qui refusent que le fait d’être nées femelles les contraignent aux stéréotypes genrés imposés aux femelles humaines, sont en fait les véritables essentialistes. (Alors que les gens qui prétendent qu’il faut changer de sexe pour se conformer à l’idée stéréotypée qu’on se fait des genres, ne seraient pas du tout essentialistes.)

      Et évidemment, on va ainsi tirer des traits pour relier les radfems et des militantes lesbiennes (rebaptisées TERF, des fois qu’il existe un mouvement organisé de féministes qui se qualifient elles-mêmes de TERF, avec un logo associé), à la Manif pour tous qui, elle, soutient justement les rôles stéréotypés/religieux des mâles et des femelles dans la société.

      On pourrait aussi dans ce tableau s’attaquer aux personnes qui luttent contre la négrophobie (qui refusent que leur identité soit réduite à la couleur de leur peau) et les accuser de racisme parce qu’elles prétendent qu’elles subissent la négrophobie justement à cause de la couleur de leur peau (quel affreux essentialisme), et surtout parce qu’elles n’acceptent pas l’idée que se blanchir la peau serait un acte progressiste de lutte contre la négrophobie. Dans cette logique, je ne serais pas loin de penser que la généralisation du terme « TERF », balancé comme une évidence, est du même tonneau que le terme « racisme anti-blanc ».

    • @arno c’est complexe et on peut s’y perdre un peu (notamment en perdant la possibilité de se questionner sur le transgenrisme et ses attaques contre les féministes au risque d’être catalogué·e transphobe) , parce qu’il y a aussi (d’après mes plus jeunes sources familiales) des radfems qui rallient les fachos par transphobie commune et publient dans les torchons comme V.A …
      #sidération #on_fait_quoi_alors

    • De même, les traits du genre grosbloc vers grosbloc comme Deep Green Resistance <-> Décroissance, font croire qu’il y a alors un lien entre les sous-trucs qui sont à l’intérieur de ses blocs. Or dans « Décroissance » ya… que des trucs de fachos + Pierre Rahbi, et dans l’autre… PMO et Floraisons et Nicolas Casaux n’ont jamais eu de lien avec Krisis, Pierre Rahbi etc, bien au contraire… donc ces liens n’ont aucun sens.

      Càd qu’au lieu de critiquer tels groupes pour les idées précises qu’ils ont (ça pourrait, pourquoi pas), ils font juste des liens avec d’autres groupes pourris qui n’ont aucun rapport.

      Comme si Floraisons critiquaient des trucs qu’illes considèrent essentialistes et anti-féministes pour les mêmes raisons que Thais d’Escufon et la Manif pour tous (comme le dit arno c’est au contraire pour des manières de voir le monde totalement inverse !)

    • Des radfems historiques comme Dworkin et Mackinon ont noué des alliances avec la droite chrétienne américaine, pour lutter contre la pornographie. Elles ont aussi, avec d’autres, participé à des paniques morales colossales, qui ont foutu des milliers de gens innocents en prison.

      Pas facile a entendre, mais comme toutes les grandes institutions, le féminisme a du sang sur les mains.

      Ca me semble important de ne pas escamoter ces liens avec la droite ou l’extrême droite, hier comme aujourd’hui. Je me répète un peu, mais c’est ici même que j’ai contracté une vision presqu’angelique de ces mouvements, porté généralement par des hommes d’ailleurs, comme le traducteur de Dworkin, qui publie ici, martin je ne sais plus comment.

      Par contre c’est vrai qu’en mode carte c’est un peu ultralight pour un écheveau pareil. Et peut-être que les alliances d’aujourd’hui ne sont pas exactement directes. C’est pas très précis là.

    • Ne pas escamoter des glissements et les personnes qui se livrent au confusionnisme, je veux bien (m’enfin je pense qu’il est déjà assez difficile d’échapper aux polémiques autour de Moutot et Stern par exemple). Par contre ces cartes qui systématiquement font dans la culpabilité par association pour résumer radfem à « TERF » et extrême-droite, non, et plus généralement cette façon de placer les féministes radicales comme cibles privilégiées de gens qui se prétendent progressistes, franchement beurk. Surtout si au final pour une partie de la jeunesse désormais, on passe joyeusement de « This machine kills fascists » à « This machine kills TERFs ». (Même topo, mais plus discret parce que sans doute moins facile à faire gober, le lobbying intense contre les femmes et associations « abolitionnistes », requalifiées « putophobes ».)

      On joue au même genre de simplifications à base de culpabilité par association, et d’inversions assez systématiques, pour provoquer la méfiance pavlovienne à l’encontre des mouvements anti-racistes qui n’entrent pas dans les bonnes cases, les mouvements dénonçant l’islamophobie sont d’excellentes cibles pour en prendre plein la gueule, les antifas, les écolos radicaux, etc. et évidemment les pro-Palestinien·nes subissent ce genre de méthodes de manière continue et massive : antisioniste devient antisémite de manière automatique, et partisan de l’apartheid israélien serait le véritable progressisme.

    • @tintin, stp, parler d’institution pour le féminisme, avec du sang sur les mains, qui plus est, et surtout pour Dworkin, c’est je l’espère, une bad blague hein.
      Et je me suis déjà moquée ici de tes assertions contre les radfems https://seenthis.net/messages/1005668#message1005790
      Quitte à se répéter, voila ma réponse

      Curieux comment les féministes radicales sont devenues en quelques années l’ennemi public N°1
      Je pense que le changement climatique elles n’y sont pas pour rien, mais ce n’est que mon point de vue, je peux me tromper.

    • On remarque que certains groupuscules sont très isolés des autres.
      Que l’autoritarisme et la méritocratie est une caractéristique commune.

      C’est chaud de se rendre compte qu’on peut partager des idées avec certains, sans pour autant embrasser le reste.
      – baisse de la démographie
      – liberté et aide publique aux systèmes agricoles indépendants

    • Le seul sang que les féministes ont sur les mains, c’est celui de leurs menstruations et de leurs IVGs.

      Le sang des personnes trans c’est les proxénètes, les pornographes et les putiers qui le verse, pas les féministes.

      Pour ce qui est du rappochement de Stern avec l’ED (Moutot n’est pas une radfem, mais une liberale à mon avis) c’est les consequences des années de harcelement mais aussi liée à l’histoire de Stern, qui etait femen au depart, un mouvement assez proche de l’ED ukrainnienne. Mais en face le mouvement transactiviste est un mouvement masculiniste violent qui appel à la mort des féministes (terf au bucher, une balle une terf qui étaient légion samedi pour les prides) afin de legaliser le proxenetisme et la mise sous hormone cancerigènes à vie de personnes qui souffrent de troubles mentaux liés aux discriminations misogynes et/ou homophobes qu’illes ont subit.

      Comment être écolo et recommander des transitions hormonales ? J’ai des copines queer, ecolo, ati-vax qui se soigneraient le cancer avec de la camomille et qui se font des soirée testo avec leur pote trans.
      Comment être contre les violences sexuelles et promouvoir le proxenetisme ? L’auto-entreprenariat de son humiliation sexuel sur onlyfan n’est pas differente du systhème traditionnel de la maison close, sauf pour des macronnards convaincus.
      Comment être féministe et prétendre que les femmes s’auto-identifient à leur genre ? Le genre n’est pas une question d’auto-identifdication, les femmes ne s’auto-identifient pas à ce qui est le mécanisme de leur oppression. On ne s’auto-identifie pas plus à son genre qu’on le fait à ses races, ses classes, ses handicapes, son age...

      Le transactivisme n’est pas un mouvement de gauche, au mieux c’est du libéralisme identitaire qui s’auto-identifie de gauche mais à mon avis c’est un mouvement réactionnaire qui détruit méticuleusement tous les aquis des féministes de ces dernières décennies (et pas seulement les aquis féministes, mais ceux de tous les groupes vulnérables, mineurs, homos, personnes racisées, classes sociales défavorisées (le passing est un privilège bourgeois))....

      #inversion_patriarcale #fauxminisme #allié

    • Réaction de Nicolas Casaux :
      https://www.partage-le.com/2023/06/09/politis-la-gauche-technologiste-et-la-chasse-aux-heretiques-par-nicolas-

      Autre imbécilité, Deschamps écrit elle-même que, contrairement à la collapsologie, DGR n’a pas de lien avec « les communautés survivalistes » d’extrême droite, mais relie néanmoins DGR et lesdites « communautés survivalistes » dans sa glorieuse cartographie de « l’écologie d’extrême droite ou réactionnaire ».

      On pourrait continuer longtemps à lister les mensonges et autres absurdités nous concernant dans le torchon de Deschamps/Politis. En fin de compte, ce qui est terriblement dommage, c’est qu’analyser la récupération de l’écologie par des idéologies autoritaires, par l’extrême droite, par diverses sortes de réactionnaires, est effectivement un travail important. Mais avec ce lamentable dossier, Politis n’y contribue pas du tout. Au contraire, il propage un confusionnisme pathétique. On note d’ailleurs que le survivaliste Piero San Giorgio est oublié de la cartographie de l’écologie d’extrême droite de Politis, alors que son concept de B.A.D. (Base d’autonomie durable) a été inventé par Serge Ayoub, un militant d’extrême droite proche des individus qui ont tué Clément Méric. Enfin bref, un travail calamiteux.

    • Combien est détestable la fasciste et sempiternelle phrase « les extrêmes se rejoignent ». Il faudrait faire une cartographie de celleux qui la prononcent à longueur de temps.

      À cet égard, l’extrême gauche et l’extrême droite, la gauche et la droite en géné­ral, se rejoignent lar­ge­ment. Poli­tis rejoint Éric Zem­mour et Marine Le Pen. Tous sou­haitent conser­ver l’es­sen­tiel de la civi­li­sa­tion techno-industrielle.

      Et donc pour cette fois, c’est Cazaux qi-ui te la mouline à sa sauce, argument zéro, grosse fatigue revient.
      #dichotomistes_du_milieu #proverbistes_de_mes_deux

      Et sur le lien donné, pour des personnes qui critiquent la tech et te mettent près de 50 scripts wordpress consorts et google, avec impossibilité de ne pas te faire sniffer tes infos car il y a un blocage sur TOR.

      https://www.partage-le.com/.well-known/captcha/?r=%2F2023%2F06%2F09%2Fpolitis-la-gauche-technologiste-et-la-chasse-aux-

      Our system thinks you might be a robot!
      We’re really sorry about this, but it’s getting harder and harder to tell the difference between humans and bots these days.

      …partage-le.com
      …facebook.net
      …googletagmanager.com
      …gstatic.com
      …pinterest.com
      …printfriendly.com
      …wp.com

  • Face aux épidémies, la mollesse du gouvernement n’est pas sérieuse – l’édito de Ration double la gauche, les syndicats, les révolutionnaires
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/face-aux-epidemies-la-mollesse-du-gouvernement-nest-pas-serieuse-20221130
    https://www.liberation.fr/resizer/F5cbVx28JWPAOrRS7k_BQvokTZg=/1200x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(3565x2795:3575x2805)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/DEGQMU2H7FAMHJ467Y7WZI3BVY.jpg
    Les urgences de l’hôpital André-Grégoire à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 14 juin. (Marie Rouge/Libération)

    Confronté à une triple épidémie hivernale et fragilisé par les crises successives, le système hospitalier ne cesse d’envoyer des alertes. Les réponses que l’exécutif y apporte depuis des semaines sont d’une légèreté déconcertante.

    Cela fait plusieurs semaines qu’ici ou là, la sonnette d’alarme est tirée : le froid arrive, les fenêtres vont se refermer et les virus s’en donner à cœur joie. Une évidence comme le nez rougi au milieu de la figure. Nous sommes pour la plupart convaincus qu’il va falloir « vivre avec » le virus du #Covid, comme nous « vivons avec » celui de la grippe saisonnière depuis longtemps. Est-ce une raison pour rester les bras ballants et les sinus au vent ? Evidemment non, pour trois raisons. Nous savons aujourd’hui que certains gestes de base permettent de limiter la diffusion des virus, à commencer par le port du #masque et le lavage des mains [Pittet, sors de ce corps... ndc] . Cela ne coûte rien de les appliquer. Il existe désormais des vaccins dont le rappel diminue de 50 % le risque de transmission du virus (aux plus âgés et aux plus faibles notamment). Surtout, l’état des structures hospitalières est tel que l’on ne peut plus courir le risque d’engorger des hôpitaux déjà fragilisés par une épidémie de bronchiolite en plein boum.

    Dans ce contexte, la sagesse aurait été, de la part du gouvernement, d’imposer le port du masque dans les transports en commun [pour l’enlever au travail, à l’école, dans les salles d’attente de la Caf et d’ailleurs ? ndc ] dès la fin des beaux jours. Il suffit d’une ou deux personnes non masquées, malades du Covid ou de la grippe, dans une rame de métro ou de RER surchargée, pour contaminer plusieurs personnes alentour. C’est ce qui est en train de se passer avec ces deux épidémies qui progressent de concert. Il a fallu attendre cette semaine pour que le gouvernement appelle à porter le masque dans des zones de promiscuité et à se faire vacciner. Cette mollesse n’est pas sérieuse. De même, constater qu’aucun progrès réel n’a été fait sur la qualité de l’#air en intérieur dans les #écoles laisse songeur. Pendant ce temps-là, les structures hospitalières, où les conditions de travail se sont encore dégradées, peinent à surmonter une épidémie de bronchiolite. On n’ose imaginer l’impact sur les hôpitaux d’une flambée de la grippe combinée à l’arrivée d’une neuvième vague d’ampleur du Covid.

    edit avec pas mal de #confusion, ingrédient de base au pays des Lumières éteintes

    #hôpital #santé_publique #RDR #réduction_des_risques

    • A Londres et Paris, le même déni de l’effondrement du système de santé, Christian Lehmann
      https://www.liberation.fr/societe/sante/journal-depidemie-a-londres-et-paris-le-meme-deni-de-leffondrement-du-sys

      Le système de santé s’est effondré. Ces mots, qu’aucune autorité sanitaire ne veut entendre, ne devraient pas étonner ceux, dont je suis, qui depuis plus de vingt-cinq ans alertent en vain sur la situation, et bataillent au quotidien dans leurs cabinets et leurs services pour tenter de s’opposer aux décisions politiques et économiques qui nous ont collectivement amené à cette situation. Et pourtant, ces mots sont difficiles à intégrer, même pour nous, au cœur du système. (...) Même nous, qui tentions d’alerter sur les conséquences de directives prises par des tutelles à qui seule importait la maîtrise des dépenses d’un système social jugé trop dispendieux, même nous, qui observions l’eau monter dans les compartiments supposément étanches, qui assistions impuissants à l’absorption de la biologie médicale et des cliniques par les grands groupes privés, à la prise de pouvoir des assureurs à la Sécurité sociale et au ministère, n’arrivions à envisager pleinement ce qui se profilait, ni à quoi ressemblerait ce monde d’après.

      « Bon, faut pas déconner, ça coûte du pognon tout ça »

      Le Covid, dans ce contexte, fut la tempête parfaite. Les soignants, dans leur grande majorité, firent front, malgré le dénuement des débuts, malgré les mensonges. Dans ces premiers mois, face à des instances décisionnaires tétanisées qui pour la première fois depuis des décennies étaient confrontées au réel, les injonctions bureaucratiques, les vexations administratives, durent céder devant l’urgence. Cela eût un temps. Comme me l’avait dit Ohian, 34 ans, urgentiste à Toulouse, dès juillet 2020 : « On nous a filé des moyens temporaires pour passer la crise, qui en pratique correspondent aux moyens dont on aurait besoin pour bosser décemment en temps normal. Les trois quart de ces moyens ont été repris dès le bordel fini et on nous a gentiment expliqué que oui, mais bon, faut pas déconner non plus, hein, ça coûte du pognon tout ça. » Et au stade où nous en sommes, ce n’est même plus une question d’argent, c’est une question de survie. Le système de santé s’est effondré et nous évoluons, sans parfois en avoir bien conscience, dans des ruines.

      (...) les annonces ministérielles répétées selon lesquelles les médecins généralistes seront amenés à prendre en charge plus de patients chaque jour grâce aux réformes en cours, les injonctions à « soulager l’hôpital » en participant à la permanence des soins, alors que la durée moyenne de travail d’un généraliste est de 53 heures par semaine (DREES), sont d’autres symptômes de ce déni constant de l’effondrement du système.
      https://justpaste.it/caedr

  • Philippe Descola, Bruno Latour et Ramsès II - La Hutte des Classes
    http://www.lahuttedesclasses.net/2022/11/philippe-descola-bruno-latour-et-ramses.html

    (...) j’avais souligné à quel point les positions philosophiques de l’anthropologue Philippe Descola, tout en se gardant de l’assumer trop clairement, ouvraient la porte à un relativisme dévastateur. Et je tentais de montrer que la manière dont il abordait sa classification des «  ontologies  » (le terme lui-même est tout sauf innocent) suggérerait qu’il n’est pas de représentation du monde plus juste, ou plus fidèle, qu’une autre. Il suffit d’un peu de logique pour comprendre que cette position revient à affirmer que la réalité elle-même n’existe pas indépendamment de l’idée qu’on s’en fait – même si, une fois encore, P. Descola se gardait bien de tirer cette conclusion explicitement.

    Or, ce pas avait été franchi sans ambages par son collègue et ami Bruno Latour, qui vient de décéder et qui était considéré depuis longtemps comme un intellectuel majeur par de nombreux chercheurs en sciences sociales (je crois nos collègues des sciences expérimentales globalement beaucoup moins sensibles à sa rhétorique, pour des raisons assez évidentes).

    Parmi les nombreux écrits de B. Latour, il en est un qui possède le mérite d’être bref, relativement simple, et de permettre à tout un chacun de juger des fruits que porte son arbre. Il s’agit d’un article paru en 1998 dans La Recherche, sous le titre «  Jusqu’où faut-il mener l’histoire des découvertes scientifiques  ?  », où l’auteur explique en substance que Ramsès II n’a pas pu mourir de la tuberculose étant donné que le bacille n’a été découvert par Koch qu’au 19e siècle. Je renvoie tous ceux, incrédules, qui pensent que j’invente, que je caricature ou que je déforme ses propos, à l’article en question, en y relevant notamment ce passage  :

    Avant Koch, le bacille n’a pas de réelle existence. Avant Pasteur, la bière ne fermente pas encore grâce à la Saccharomyces cerevisiae. (...) Affirmer, sans autre forme de procès, que Pharaon est mort de la tuberculose découverte en 1882, revient à commettre le péché cardinal de l’historien, celui de l’anachronisme .

    (...) on peut, et on doit, tout autant s’interroger sur les raisons qui font que des positions aussi manifestement absurdes exercent une fascination sur une large fraction du monde intellectuel. Tout comme pour la religion, la persistance (ou la résurgence) d’idées aberrantes ou réfutées depuis longtemps ne peut s’expliquer que par des causes étrangères à leur force de conviction propre  : ces idées satisfont un besoin, et possèdent une fonction sociale.

    #Philippe_Descola #Bruno_Latour #relativisme_généralisé #idéalisme_philosophique

    • Citons le texte de Latour, qui, de mon point de vue, ne dit rien de bien méchant.

      Jusqu’où faut-il mener l’histoire des découvertes scientifiques ?
      https://books.openedition.org/pressesmines/170

      On peut croire que Ramsès II crachait déjà des bacilles de Koch en postillonnant contre Moïse ; on ne peut le savoir avec certitude qu’en le faisant venir au Val de Grâce.

      C’est ce que le journaliste de Paris-Match a si bien compris : 3 000 ans plus tard, « nos savants » rendent enfin Ramsès II malade et mort d’une maladie découverte en 1882 et diagnostiquée en 1976.

      L’an – 1000 se compose, par exemple, d’un Pharaon mort de cause inconnue, et, à partir de l’année 1976, d’un Pharaon mort de cause parfaitement connue. Toutes les années – 1000 produites « à partir » de 1976 vont comporter ce trait nouveau : un Ramsès II dont la bouche était remplie de bacilles de Koch.

      L’an – 1000, solidement ancré, grâce au Val de Grâce, dans la médecine moderne, comprend dorénavant et jusqu’à preuve du contraire, un bacille qui causa la mort de son plus célèbre Pharaon.

    • Je crois qu’elle sert – et là est la clé de son succès – précisément à ne servir à rien. Son utilité consiste à permettre à qui l’endosse de se perdre dans les infinies circonvolutions et dans les faux-semblants d’une prétendue profondeur, sans jamais l’engager à quelque confrontation que ce soit avec le réel. Elle sert, par essence, à prendre des poses.

    • Ramsès II à Paris :

      Sa momie, gravement endommagée par des parasites, avait besoin d’une sérieuse restauration. Les savants français ont été choisis pour en être les maîtres d’œuvre.

      Où l’on voit que « Bruno » ne voyait que ce qu’il voulait voir, puisque ce n’est pas la tuberculose qui amenait le pharaon à Paris mais une exposition et des parasites.

      Donc @lyco, tout comme il fait dire à James des choses qu’il ne dit pas, Nono le sacro-saint, fait dire à Paris Match des choses qu’il ne dit pas et tous les graphiques du monde n’y changeront rien, dans le passé ou le présent, quel que soit le moment de la découverte (ou redécouverte donc) de ses raccourcis expéditifs ravageurs.

      Ce ne serait pas bien méchant, si certains milieux, notamment artistiques et culturels, ne lisaient pas de travers en plus, ses idées ou leurs succédanés pour achever une dépolitisation encore plus grande de ces espaces sociaux, et finir par mettre sur le même plan des chamans et des laboratoires d’analyses médicales. Ou dire que les virus ne sont qu’une question de point de vue.

      https://www.lhistoire.fr/rams%C3%A8s-ii-%C3%A0-paris

    • mais aussi sans doute @supergeante qu’il a récemment remis en cause son relativisme généralisé en raison d’un contexte de catastrophe écologique. en venir, par exemple, à évoquer Schmitt pour ne défendre la nécessité de ne pas rester neutre dans un polythéisme des valeurs où le climatonégationnisme (comme le déni de la pandémie) aurait non seulement une existence mais une légitimité.

      le souci, pour s’en tenir à un pragmatisme des effets, c’est que la réception fait l’oeuvre (d’où l’utilité du papier de Jeanpierre), et que des artistes aux académiques, des journalistes aux révolutionnaires (LM et d’autres), ça baigne dans un brouet de confusion qui crée des conflits superflus et nuisibles au lieu d’orienter une écologie politique consistante (cf. encore, le déni de la pandémie, entre autres).

    • Y’a beaucoup de choses à redire sur Latour, c’est dommage d’aller l’asticoter sur Ramses (j’étais sûr que c’était déjà sorti sur ST, mais j’ai dû rêver). Pour moi ça se résume à : Un événement datant de -1000 a été écrit de plusieurs façons depuis ; en 1976 on a fait une découverte importante sur cet événement qui ne nous fera plus l’écrire de la même façon ; cette découverte ne doit pas pour autant justifier de tout réécrire rétrospectivement, au risque d’aplatir l’histoire et d’en faire perdre la dimension sédimentaire. Ca me semble assez banal comme propos.

      Quand il dit : Grâce à la science moderne on sait maintenant avec certitude que Ramsès 2 est mort de la tuberculose, le gars conclut : Latour ne tient aucun compte des faits, il se fout de la réalité. Je comprends pas…

      Alors y’a cette phrase citée qui vient du début du texte de Latour :

      Affirmer, sans autre forme de procès, que Pharaon est mort de la tuberculose découverte en 1882, revient à commettre le péché cardinal de l’historien, celui de l’anachronisme.

      L’important là-dedans c’est « sans autre forme de procès ». Bien sûr que les petits gènes du bacille de Koch n’ont pas attendu Koch pour avoir une existence matérielle. Ce serait en effet stupide de dire le contraire (et c’est pour ça que personne ne dit le contraire – vaut toujours mieux partir du principe que personne n’est stupide). Mais Latour rejette cette idée que l’action des scientifiques ne consiste qu’à lever le voile sur une réalité déjà là à côté de nous. Pas parce qu’il n’y a rien à côté de nous, mais parce que les scientifiques ne lèvent pas de voile – ils produisent des faits. Et c’est bien plus compliqué. (C’est d’ailleurs parce qu’il sait que c’est plus compliqué qu’il met en valeur la découverte scientifique faite au val de grâce - c’est aussi pour ça qu’il ne discute pas les faits scientifiques, qu’il fait confiance à l’institution et qu’il prône le recours positif à l’argument d’autorité, etc.) Et ces faits ont une histoire, etc.

      Bref, je vois pas où ça peut se résumer à « tout se vaut » ou « tout n’est qu’une question de point de vue ».

      Par contre je sais que sur seenthis y’a plein de critiques intéressantes de Latour (le Latour écolo dernière période), par exemple ce très bon texte de LM (j’arrange pas mon cas) : https://seenthis.net/messages/699971

      ... où d’autres, de Frédéric Neyrat ou Andréas Malm :
      https://seenthis.net/messages/492604
      https://seenthis.net/messages/772354

    • De même qu’il n’y a de visible qu’indexé à un point de vue, il n’y a de vrai qu’ancré dans des épreuves et dans les réseaux qui le soutiennent : il n’y a de vérité que conjonctive.

      Nous touchons ici au cœur du malentendu que Bruno Latour a suscité au cours de sa carrière, à savoir son « relativisme ». On le lui a reproché au point de le faire passer pour un mystificateur. Pourtant, loin de s’en défendre, il revendiquait ce relativisme – « le contraire est l’absolutisme », avait-il pour habitude de rétorquer. Le quiproquo était parfait : lui et ses détracteurs ne s’accordaient pas même sur la signification du terme « relativisme ».

      #Dominique_Linhardt, « No Sociology ! »
      https://revuepragmata.wordpress.com/les-numeros/6-2023

  • De la #démocratie en #Pandémie. #Santé, #recherche, #éducation

    La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant.

    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/De-la-democratie-en-Pandemie

    –-

    Et une citation :

    « La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des #polémiques à la #confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le #savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’ _#omerta_ n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant. »

    #syndémie #désert_médical #zoonose #répression #prévention #confinement #covid-19 #coronavirus #inégalités #autonomie #état_d'urgence #état_d'urgence_sanitaire #exception #régime_d'exception #Etat_de_droit #débat_public #science #conflits #discussion_scientifique #résistance #droit #santé #grève #manifestation #déni #rationalité #peur #panique #colère #confinement #enfermement #défiance #infantilisation #indiscipline #essentiel #responsabilité #improvisation #nudge #attestation_dérogatoire_de_déplacement #libéralisme_autoritaire #autoritarisme #néolibéralisme #colloque_Lippmann (1938) #économie_comportementale #Richard_Thaler #Cass_Sunstein #neuroscience #économie #action_publique #dictature_sanitaire #consentement #acceptabilité_sociale #manufacture_du_consentement #médias #nudging #consulting #conseil_scientifique #comité_analyse_recherche_et_expertise (#CARE) #conseil_de_défense #hôpitaux #hôpital_public #système_sanitaire #éducation #destruction #continuité_pédagogique #e-santé #université #portefeuille_de_compétences #capital_formation #civisme #vie_sociale #déconfinement #austérité #distanciation_sociale #héroïsation #rhétorique_martiale #guerre #médaille_à_l'engagement #primes #management #formations_hybrides #France_Université_Numérique (#FUN) #blended_learning #hybride #Loi_de_programmation_de_la_recherche (#LPR ou #LPPR) #innovation #start-up_nation #couvre-feu #humiliation #vaccin #vaccination
    #livre #livret #Barbara_Stiegler

    • secret @jjalmad
      https://twitter.com/jjalmad/status/1557720167248908288

      Alors. Pour Stiegler je veux bien des ref si tu as ça, j’avais un peu écouté des conf en mode méfiance mais il y a un moment, sans creuser, et je me disais que je devais pousser parce qu’en effet grosse ref à gauche

      @tapyplus

      https://twitter.com/tapyplus/status/1557720905828253698

      Check son entretien avec Desbiolles chez les colibris par ex. T’as aussi ses interventions à ASI, son entretien avec Ruffin, etc. C’est une philosophe médiatique, on la voit bcp. Et elle dit bien de la merde depuis qq tps. Aussi un live de la méthode scientifique avec Delfraissy

      Je suis pas sur le PC mais je peux te lister pas mal de sources. D’autant plus pbtk parce que « réf » à gauche. Mais dans le détail elle dit de la merde en mode minimiser le virus + méconnaissance de l’antivaccinisme. Et du « moi je réfléchit » bien claqué élitiste et méprisant.

      Quelques interventions de B Stiegler (en vrac) :
      Alors la première m’avait interpellée vu qu’elle était partie en HS complet à interpeller Delfraissy sur les effets secondaires des vaccins : https://radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/et-maintenant-la-science-d-apres-8387446
      (le pauve N Martin se retrouvait sur un débat complètement HS)

      Il y a d’une part la critique politique (rapport à la démocratie en santé publique), mais pour Stiegler outre la position « le gvt en fait trop, c’est des mesures autoritaires inutiles » elle se positionne par ailleurs sur des choix

      Parler des EI des vaccins sans balancer avec les effets de la maladie. Utilisation de la santé mentale des enfants pour critiquer le port du masque à l’école, lecture de la situation où il n’y aurait que gvt vs libertay, et en omettant complètement toutes les positions développées par l’autodéfense sanitaire et les militants antivalidistes et de collectifs de patients (immunodéprimés, covid long, ...) quand ils ne vont pas dans son narratif.

      Elle met de côté toutes les lectures matérialistes de la situation et sort clairement de son champ de compétence sur certains points, tout en ne donnant que très peu de sources et de points de référence pour étayer ses propos.

      Genre elle critique la pharmacovigilance et les EI mais elle ne donne jamais aucune source ni aucune information sur les outils, méthodes et acteurs qui travaillent ces sujets. Pareil quand elle dit découvrir les critiques des vaccination. Il y a de quoi faire avec les travaux historique sur la #santé_publique et la vaccination. A t elle interrogé des spécialiste de ces sujets, notamment les spécialistes qui ne vont pas que dans le sens de son propos. Elle semble manquer cruellement de référence historique sur le sujet alors qu’elle s’en saisit et qu’elle a une aura d’#intellectuelle_de_gauche, donc plein de monde lui accorde une confiance et trouve qu’elle est très pertinente sur certains sujets. Mais sur le traitement des points techniques elle me semble plutôt à la ramasse et ce qui ne va pas dans son sens est renvoyé à la doxa gouvernementale ou technoscientiste liberale, sans apparemment regarder les contenus eux même. Et Desbiolles c’est pareil. Alla je connais moins et je l’ai entendu dire qq trucs pertinents (sur les profils des non vaccines par exemple) mais le fait qu’il cite Desbiolles devant l’opecst, alors que celle ci racontait des trucs bien limites sur les masques et les enfants, ça me met des warnings.

      Je rajouterai 2 points : 1) il y a des sujets super intéressants à traiter de trouver comment on construit une position collective sur des questions de santé publique, ni individualiste ni subissant l’autorité de l’état. Genre comment penser une réflexions sur les vaccinations (en général, pas spécifiquement covid) dans une perspective émancipatrice et libertaire, comment on fait collectif, comment on mutualise des risques, comment on se donne des contraintes individuelles pour soutenir celles et ceux qui en ont plus besoin.

      Stiegler ne fait que critiquer l’autoritarisme d’état, parle de démocratie, mais ne propose aucune piste concrète ni axe de réflexion pour développer cela. D’autres personnes le font et développent cela, et c’est des sujets non triviaux sur lesquels il est important de délibérer.

      2) Un autre point c’est son discours, comme ceux d’autres intellectuels, est surtout axé sur la partie « choix libre » de la phrase « choix libre et éclairé », et n’évoquent pas vraiment la manière dont on construit collectivement la partie « éclairé »

      Il y a des sujets super importants à traiter sur le rapport aux paroles d’expert, de la place des scientifiques dans un débat public, de la dialectique entre connaissance scientifique et choix politiques et éthiques, bref plein d’enjeux d’éducation populaire

      Ah et aussi dernier point que j’ai déjà évoqué par le passé : l’axe « liberté » sur les questions de vaccination, c’est un argument central des discours antivaccinaux, qui axent sur le fait que les individus peuvent choisir librement etc. C’est assez documenté et c’est par exemple un registre argumentaire historique de la Ligue Nationale Pour la Liberté de Vaccination (LNPLV), qui défend le rapport au choix, défendant les personnes qui ont refusé les vaccinations obligatoires. Mais sous couvert de nuance et de démocratie, ce sont des positions antivaccinales assez claires qui sont défendues. Ce truc de la nuance et de la liberté, tu la retrouves par exemple également chez les anthroposophes (j’en parlais récemment dans un thread).

      j’ai enfin compris pourquoi on dit intellectuel de gauche : c’est pour indiquer avec quel pied leur marcher dessus.