#confwinslowcovid24

  • Architecture et air intérieur, un angle mort de la pandémie
    #ConfWinslowCovid24
    Association ARRA @arra@toot.aquilenet.fr
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    4e conf de cette journée @winslow_la : Emmanuel Caillet, architecte, défenseur d’une santé publique Zéro #Covid, « Architecture et air intérieur, un angle mort de la pandémie. Les enjeux de l’insécurité sanitaire des lieux de constitution sociale »

    Ces 4 années ont peut-être permis de remettre en question nos syndromes de l’imposteur-ice, vu le nombre d’inepties que nous entendons en permanence sur le Covid.

    En 2020, tombe sur des articles sur la transmission du SARS en 2003, notamment dans des appartements situés au même étage de tours distinctes dans un ensemble. On est loin des gouttelettes.

    A très vite choisi de se protéger du Covid. Et ensuite s’est centré sur comment la maladie passe d’une personne à l’autre et comment on s’en protège. Hypothèse : architecture est un angle mort et une clé de résolution de la pandémie.

    SARS-CoV-2 se transmet quasi exclusivement par voie aérienne depuis expiration de personne contagieuse jusqu’à inspiration par personne saine. « Je me situe sur cette voie entre les 2. »

    Limiter la concentration de CO2 dans l’air permet d’éviter beaucoup de contaminations. Il faut éviter de respirer ce que qq a expiré. Le problème est surtout ce qui se respire en intérieur.

    On passe +/- 90% de notre temps dans bâtiments fermés dont 1/3 hors de chez nous et 6% dans les transports.

    On s’isole de l’extérieur (en hiver pour se protéger du froid, en été pour se protéger du chaud), c’est une problématique architecturale.

    Jusqu’à la fin des années 1930, l’architecture hospitalière cherchait à accueillir les gens malades dans des lieux à l’hygiène meilleure que chez elleux. A partir des années 1940, un scientifique propose de s’affranchir des fenêtres dans les hôpitaux.

    Il y a eu à cette époque volonté de techniciser l’architecture et les soins, ce qui ne pouvait pas se faire avec fenêtres. L’hôpital est devenu un énorme machine contenant des machines, accueillant brièvement les malades.

    On vit aujourd’hui dans des archis de + en + étanches, où il faut amener l’air extérieur mécaniquement. Simultanément on vit de + en + en intérieur. Conditions explosives pour virus aérosolisé.

    On est dans un bâtiment tout neuf avec les dernières technos mais l’air que nous respirons est potentiellement chargé en virus. La nécessité d’une qualité de l’air proche de l’extérieur n’a pas été pensé dans l’archi.

    Le taux de CO2 permet de mesurer la quantité d’air déjà expiré. Dans une voiture en 30 minutes on peut arriver à 8000 ppm de CO2. + les ppm montent + on inspire de l’air déjà expiré. A 8000 ppm, 20% d’air déjà expiré.

    Jeff Smith, spécialiste rénovation énergétique aux USA : aération + ventilation + UV germicides pourraient résoudre drastiquement contamination. Mais bcp obstacles, en termes de régulation, de main d’œuvre, de maintenance.

    Archi contemporaine représente une menace structurelle pour notre santé. « Je perçois tous les lieux où je rentre comme des dangers. » Certain-es parlent de l’épidémie de Covid 19 comme une épidémie de bâtiments.

    Joseph Allen disait dès mars 2020 : « Votre bâtiment peut vous rendre malade. » On a construit lieux de vie qui nous matraquent la santé simplement parce qu’on y respire. On ne peut pas garantir aux gens qu’iels vont ressortir dans le même état sanitaire.

    Message de l’OMS du 28 mars 2020 sur le fait que le
    Covid n’est pas aéroporté est le message le + létal de toute la santé publique.

    Au même moment, le siège des Nations unies a au contraire immédiatement amélioré ses conditions d’aération avec davantage d’apport d’air frais.

    Joseph Allen milite pour des « bâtiments sains » (healthy buildings).

    « Je suis adepte du zéro Covid, ce qui est contesté même au sein des gens conscient-es du Covid. Je ne l’ai jamais eu, ni ma femme ni nos enfants. Aujourd’hui ça semble inaccessible. La santé est à 4 mètres de nous, juste de l’autre côté de cette fenêtre. »

    L’eau propre c’était + compliqué à obtenir que l’air propre, qui est juste à 4 mètres. Pourtant nous avons de l’eau propre et un air qui ne l’est pas dans un bâtiment neuf. L’air propre est inaccessible.

    Pour 120 milliards de $ l’ensemble des bâtiments publics aux USA (360$ par Etatsunien-ne) aurait un air propre. Dérisoire par rapport au coût de la pandémie, 10.000 milliards de $.

    On peut filtrer l’air intérieur ou le désinfecter. Le filtrer avec purifs HEPA. Mais fait du bruit, il y a le coût des pièces, dépend de la bonne volonté des gens qui l’utilisent et du placement des appareils. Pas idéal.

    Désinfection UVC est une technique ancienne : avec l’upper room on désinfecte l’air près du plafond, donc tout ce qu’on expire est désinfecté très rapidement. Ça a bientôt un siècle.

    Aujourd’hui il y a des petites lampes Nukit, qui utilisent une longueur d’ondes qui peut être dirigée vers des personnes. Mais système fragile, aléatoire, dépend de la bonne volonté des gens.

    6 ACH (renouvellement de l’air par heure) nécessaire avec purifs. Coût de désinfection par UVC bien moindre pour une désinfection + rapide et efficace.

    On ne va pas réhabiliter le parc bâti dans les 10 ans qui viennent pour apporter une bonne aération mécanique. Si on veut que ce soit fait dans 20 ans il faut commencer maintenant. Dans l’immédiat, on peut utiliser filtres HEPA et UVC.

    Impact social de tout cela : pour tenter d’éviter infections, il reste 2 hypothèses, qui sont toutes 2 individuelles. Un paradoxe car l’air est partagé. Soit l’évitement, soit le masque FFP2.

    Il y a de la paresse à ne pas envisager la vie extérieure et aussi une confiance aveugle dans les bâtiments.

    L’évitement n’est pas toujours possible. On se soustrait du corps social. Quand c’est subi, c’est très problématique. Annulation de week-ends amicaux, de soins… On se protège côté infectieux mais on se fait matraquer côté social.

    Difficile d’avoir une activité professionnelle sans être en intérieur. Port du masque est seule solution acceptée par autorités. Mais est devenu une marque de stigmatisation qui a un impact moral et psychologique.

    « Je sens sinon de l’hostilité sinon de la défiance si je porte un FFP2. On se demande si on est malade ou bien paranoïaque. On ne nous considère pas comme dignes de confiance. »

    Sur cette affiche, on voit que la question de l’air intérieur était prise en compte en 1900, mais aussi que c’était un mode de vie bourgeois.


    poster mural qui oppose les bonnes et les mauvaises pratiques sanitaires domestiques : bon : air, lumière, exercice, sobriété mauvais : air confiné, alcool, sédentarité
    ALT

    Les populations les + pauvres aujourd’hui sont les + exposées à de forts taux de CO2 (suroccupation, mauvaise aération, mauvaise ventilation) et à un sous-équipement en matériel pour réduire les risques.

    Le tri social s’accélère soit par évitement soit par stigmatisation soit par impact répété du Covid.

    On ne va faire que creuser l’écart entre personnes qui auront pu faire de l’évitement ou avoir accès à une bonne qualité de l’air, et les personnes qui devront subir les réinfections répétées.

    Question du public : est-ce que ventilation double flux peut suffire pour sécuriser un appartement ?
    Non. C’est une RDR mais le niveau de renouvellement de l’air ne sera pas suffisant pour annuler le risque.

    Systèmes actuels pas conçus pour garantir moins de 600 ppm de CO2 dans les appartements. Problème de fiabilité des systèmes, qui sont mal maintenus et colmatés par la poussière.

    Ouvrir les fenêtres et avoir froid l’hiver, chaud l’été, est la seule solution fiable. Avec une aération traversante pour que ça aille vite, car une seule ouverture ne renouvelle que très lentement l’air.

    Un capteur de CO2 est un très bon indicateur.

  • Les canaris dans la mine. L’activisme des patients dans les 1er épicentres de #Covid. A la fois patient.e et lanceur.se d’alerte., par Association ARRA @arra@toot.aquilenet.fr
    #ConfWinslowCovid24
    27 sept. 2024
    https://toot.aquilenet.fr/@arra/113208954056976534

    2e conf de la journée @winslow_la par @elisaperego78, patiente-experte, Covid long : « Les canaris dans la mine. L’activisme des patients dans les 1er épicentres de Covid. A la fois patient.e et lanceur.se d’alerte.

    Elisa Perego est italienne, vit en Lombardie. L’activisme des malades Covid est un événement central de la pandémie, tout en luttant pour elleux-mêmes dans un contexte de santé publique détruite.

    Les canaris étaient utilisés dans les mines pour alerter d’une explosion de grisou, car ils en mourraient avant les humain-es. Les travailleur-euses se précipitaient à la surface dès que les canaris mouraient.

    Forte mortalité et morbidité du Covid : 7 à 30 millions de morts, 20 millions de vies sauvées par les vaccins la 1e année, 65 à 400 millions de Covids longs. Une des + gdes catastrophes sanitaires dans l’histoire humaine.

    Covid long = terme conçu par des malades pour une infection Covid de long terme.
    Symptômes = preuve subjective de la maladie (douleur dans la poitrine)
    Signes cliniques = mesures objectives

    En 2020, Covid présenté comme « maladie brève, bénigne, surtout respiratoire » pour la majorité, risquée uniquement pour les personnes âgées et malades. Tout était faux dans cette description.

    Covid long = 1e maladie nommée, identifiée et définie par ses malades. La 1e recherche sur les symptômes persistants a été produite par les malades.

    Activisme sur les réseaux sociaux, blogs, revues médicales. Parmi les 1e publis peer-reviewed, certaines menées par patient-es-expert-es.

    Dès 2020, les malades alertent sur les symptômes persistants et sur le fait que le Covid n’est pas « bénin » y compris pour des personnes non hospitalisées.

    Mars 2020 : première publi scientifique sur symptomes persistants. Avril 2020 : malades Covid long témoignent sur les réseaux sociaux, échangent symptômes, hypothèses, font de la veille scientifique sur le Covid.

    Mai 2020 : conversation sur le Covid long prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Première étude menée par les malades aux USA. 20 mai : Elisa Perego lance le hashtag #LongCovid.

    Juin juillet août 2020 : le Covid long devient très visible. Intensification des rapports me20 h
    arra@toot.aquilenet.fr
    Association ARRA @arra@toot.aquilenet.frnés par des malades dans les revues médicales à comité de lecture. 21 août : rencontre de malades (dont E. Perego) avec l’OMS.

    Septembre 2020 : reconnaissance du terme Covid long dans publi scientifique. Définition + précise du Covid long, notamment effets cardiovasculaires, thrombotiques et neurologiques.

    Octobre 2020 : publi d’article dans « Nature »
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0277953620306456

    Décembre 20 - janvier 21 : près d’un an de Covid long. Création de Long Covid Italia.

    Février - avril 2021 : imagerie médicale de séquelles vasculaires thrombotiques après 1 an par Marta Esperti.

    Publication d’un article par E. Perego intitulé « « Empowerment through long covid : a patient’s scientific journey » / « L’empouvoirement à travers le Covid long : le voyage scientifique d’une patiente »

    Question du public : comment définir l’activisme Covid en 2024 ?
    E. Perego : il faut toujours définir le Covid long (problème avec la définition officielle) + bcp de personnes ne font plus rien par manque d’info. C’est une période difficile.