• Quand tout le monde conduit, personne n’avance
    http://carfree.fr/index.php/2021/04/26/quand-tout-le-monde-conduit-personne-navance

    Voici une sympathique mise en application de la marche-mobile dont nous avons parlé récemment sur Carfree. Cette petite #vidéo nous rappelle que quand tout le monde conduit, personne n’avance… et Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Marche_à_pied #Vélo #circulation #congestion #humour #trafic

  • State pension money invested in ‘questionable’ Congo palm oil company
    https://www.farmlandgrab.org/post/view/30234-state-pension-money-invested-in-questionable-congo-palm-oil-comp

    The South African Government Employees Pension Fund (GEPF) is invested in a Congolese palm oil business linked to past human rights abuses and land expropriation.

    The Public Investment Corporation (PIC) has confirmed that pension funds are being indirectly invested in Plantations et Huileries du Congo (#PHC). The funds are ploughed in via a US investment company, Kuramo Capital Management, PHC’s majority stakeholder. PHC’s previous owners include British multinational consumer goods company Unilever and Canadian company Feronia. Kuramo acquired a majority stake in PHC late last year.

    PHC’s alleged human rights abuses are detailed in a report released last month by US think-tank the Oakland Institute. In a press release published two weeks ago, the institute drew attention to the report’s broad findings and themes, which include a list of key investors in the PHC’s DRC business.

    #industrie_palmiste #fonds_de_pension #Congo

  • Travail, congés, #RTT : au bon vouloir des patrons
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2021/04/07/travail-conges-rtt-au-bon-vouloir-des-patrons_156880.html

    Comme lors du premier confinement, le patronat a reçu la bénédiction du gouvernement pour disposer des #congés des salariés et aménager le temps de travail de ces derniers comme il le souhaite. Pour les patrons, le gouvernement dispense les recommandations, pour les salariés les obligations.

  • Bassin du Congo, la perte des forêts primaires s’accélère en 2020 | InfoCongo
    https://infocongo.org/fr/bassin-du-congo-la-perte-des-forets-primaires-saccelere-en-2020

    Le bassin du #Congo a perdu plus de 600 mille hectares de #forêts_primaires en 2020, soit une augmentation de 9% par rapport à l’année 2019, selon les récentes données de l’Université de Maryland disponibles sur Global Forest Watch. Ces vingt dernières années, l’année 2020 été la 3ème année la plus difficile pour les forêts […]

    #déforestation

  • Inde : les villages sans utérus

    C’est l’un des secrets les mieux gardés de l’Inde rurale. Un mal invisible qui ronge le #corps de milliers de femmes dans le sous-continent.

    Alors que le taux d’hystérectomie est de 2/1000 en Occident, il atteint 17/1000 en Inde, et surtout jusqu’à 350/1000 dans l’Etat du Maharashtra à l’Ouest du pays, la « Sugar Belt ».

    Premier producteur de sucre au monde, l’Inde compte environ 1,5 million d’Indiens qui convergent, après la mousson, dans les champs de cannes à sucre. Parmi ces forçats, la moitié sont des femmes issues des castes les plus basses de la société indienne.

    Ces femmes, qui ont déjà donné naissance à plusieurs enfants et pour qui les #règles sont un fardeau, se laissent facilement convaincre de la nécessité de l’opération, sans connaître les #risques pour leur #santé et sans comprendre que ces actes médicaux ne sont absolument pas nécessaires. Pas de jour de #congé, pas de #couverture_sociale, encore moins de #convalescence : après une #opération coûteuse entièrement à leur charge – entre 250 et 500 euros – ces #ouvrières_agricoles retournent, mutilées, dans les champs de canne à sucre pour rembourser leur #dette, à la merci de l’avidité des barons du sucre.

    https://www.arte.tv/fr/videos/100785-000-A/inde-les-villages-sans-uterus

    #Inde #canne_à_sucre #plantations #saisonniers #saisonnières #travail #femmes #hystérectomie #mukadam #exploitation #coupeuses_de_canne_à_sucre #santé_mentale #hormones #ménopause #cliniques_privées #industrie_du_sucre #industrie_sucrière #hygiène #ruralité #mutilation
    #vidéo #documentaire #film_documentaire #menstruations

  • Congo-Brazzaville : Guy-Brice Parfait Kolelas, principal opposant de Denis Sassou-Nguesso, meurt du Covid-19
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/03/22/congo-brazzaville-guy-brice-parfait-kolelas-principal-opposant-de-denis-sass

    Congo-Brazzaville : Guy-Brice Parfait Kolelas, principal opposant de Denis Sassou-Nguesso, meurt du Covid-19. L’opposant avait été testé positif au Covid-19 vendredi après-midi, et n’avait pu animer son dernier meeting de campagne à Brazzaville.Opposant historique, M. Kolelas, 60 ans, est apparu cette année comme le seul vrai rival du président sortant, Sassou Nguesso, 77 ans dont trente-six au pouvoir. Il avait été investi par l’Union des démocrates humanistes-YUK et était le principal rival de Denis Sassou Nguesso à la présidentielle qui s’est tenue dimanche 21 mars au Congo-Brazzaville : l’opposant congolais Guy-Brice Parfait Kolelas, 60 ans, est mort des suites du Covid-19 lors de son évacuation sanitaire vers la France.
    « Il est décédé dans l’avion médicalisé qui était venu le chercher à Brazzaville dimanche après-midi », a déclaré Christian Cyr Rodrigue Mayanda, son directeur de campagne, ajoutant : « On va continuer à compter les bulletins. Il était en tête dans un certain nombre de localités. »
    L’opposant avait été testé positif au Covid-19 vendredi après-midi, et n’avait pu animer son dernier meeting de campagne à Brazzaville. A quelques heures du scrutin, il avait publié une vidéo dans laquelle il affirmait « se battre contre la mort ».« Mes chers compatriotes, je me bats contre la mort, mais cependant, je vous demande de vous lever. Allez voter pour le changement. Je ne me serais pas battu pour rien », affirme dans cette vidéo M. Kolelas, alité, affaibli, juste après avoir retiré un masque d’assistance respiratoire.« Levez-vous comme un seul homme. Faites-moi plaisir. Je me bats sur mon lit de mort. Vous aussi, battez-vous, pour votre changement. Il en va de l’avenir de vos enfants », avait-il ajouté avant de remettre son masque.

    #Covid-19#migrant#migration#congobrazzaville#sante#mortalite#evacuationsanitaire#elite#circulation

  • #Développement_humain (2020)

    - L´#indice_de_développement_humain et ses composantes
    – L´évolution de l´indice de développement humain
    – L´indice de développement humain ajusté aux #inégalités
    – L´indice de développement de #genre
    – L´indice d´#inégalités_de_genre
    – Indice de #pauvreté multidimensionnelle : pays en développement
    – Tendances démographiques
    #Santé
    – Niveaux d´#instruction
    #Revenu_national et composition des ressources
    #Travail et #emploi
    #Sécurité_humaine
    #Mobilité humaine et flux de capitaux
    – Qualité du développement humain
    – Inégalités femmes-hommes sur le cycle de vie
    – Autonomisation des #femmes
    #Durabilité_environnementale
    – Viabilité socio-économique

    http://www.cartostat.eu/dr=2020_developpement_humain/F/TABLEAU.html

    #cartothèque #cartes #visualisations #développement_humain
    #ressources_pédagogiques #statistiques #chiffres #monde
    #inégalités #démographie #éducation #mobilité_humaine #dette #tourisme #migrations #téléphone #téléphone_mobile #mortalité_infantile #paludisme #tuberculeuse #VIH #HIV #scolarisation #alphabétisation #PIB #chômage #réfugiés #IDPs #déplacés_internes #suicide #suicides #violence_domestique #violence_conjugale #alimentation #déficit_alimentaire #espérance_de_vie #lits_d'hôpitaux #soins #médecin #PISA #électricité #eau_potable #assainissement #travail_domestique #accouchement #contraception #congé_maternité #combustibles_fossiles #CO2 #émissions_de_CO2 #forêt #engrais #industrie_agro-alimentaire #pollution #pollution_atmosphérique #hygiène #dépenses_militaires #armée #pauvreté

    ping @reka

  • Penser le politique par les #déchets

    Instruments et territoires de la gouvernance des déchets au #Liban
    Instruments and spaces of waste governance in Lebanon
    Jihad Farah et Éric Verdeil

    –—

    Réparer, recoudre, restaurer… Des collectivités locales en tâtonnement
    Repair, sew up, restore… Local communities in the process of trial and error
    Julie Gobert et José-Frédéric Deroubaix

    –---

    #Récup', #glanage, #zéro_déchet : une nouvelle conception du politique ?
    Recycling, gleaning, zero waste : a new conception of politics ?
    Isabelle Hajek

    –—

    La triple politisation de la #tarification_incitative. Rapports de force, réagencements et effets d’un instrument politique
    The triple politicization of incentive pricing. Power relations, rearrangements and effects of a political instrument
    Kevin Caillaud et Renaud Nougarol

    –---

    De la réglementation aux relations d’affaires, actions et instruments de publicisation de la gestion des #gravats [Texte intégral]
    From regulations to business relations, actions and publicity tools for rubble management
    Laëtitia Mongeard

    –---

    Service public ou communs ? Les limites mouvantes de la #gestion_des_déchets dans les pays du Sud
    Public service or Commons ? Shifting boundaries of solid waste management in the Global South
    Mathieu Durand, Jérémie Cavé et Irène Salenson

    –—

    Quand les déchets bousculent la politique locale d’une ville intermédiaire en crise (#Dolisie, #Congo)
    Une approche par la recherche – action
    When waste upsets the local politics of an intermediate city in crisis (Dolisie, Congo). A research - action approach
    Adeline Pierrat, Florian Marchadour et Renaud Colombier

    –---

    The politics of waste picking : reflections from the upscaling of a co-management model for recyclable waste in Buenos Aires (Argentina) [Texte intégral]
    Les politiques de #collecte_des_déchets : réflexions de la montée en gamme d’un modèle de #cogestion des #déchets_recyclables à #Buenos_Aires (#Argentine)
    Sebastián Carenzo et Santiago Sorroche

    –—

    Faire collectif avec les déchets : essai sur l’ordre public #rudologique
    Working collectively with waste : an essay on rudological public order
    Rémi Barbier

    –—

    La politisation des déchets en #Campanie. Conversation à trois voix
    Entretien avec #Claudia_Cirelli et #Fabrizio_Maccaglia
    The politicization of waste in Campania. Three voices conversation
    Marco Armiero, Giacomo D’Alisa et Salvatore Paolo De Rosa

    https://journals.openedition.org/geocarrefour/16173

    #revue

  • Plantage dans les plantations
    https://www.farmlandgrab.org/post/view/30074-plantage-dans-les-plantations

    Un fiasco financier doublé d’un pétrin social. C’est à cela que ressemble le destin des #plantations de palmiers_à_huile #Feronia-Plantations et huileries du #Congo (PHC), en République démocratique du Congo. En juillet 2020, la société canadienne Feronia a été mise en liquidation. Depuis qu’elle avait repris, en 2008 et pour à peine 2,8 millions de dollars, les plantations coloniales historiques d’Unilever dans les provinces de la Tshopo et de la Mongala (107 000 hectares), elle avait accumulé 160 millions de dollars de pertes.

    Une société soutenue

    L’histoire pourrait s’arrêter là si Feronia et sa filiale opérationnelle congolaise PHC n’étaient pilotées que par des actionnaires privés, frappés par la chute du cours de l’huile de palme au niveau mondial. Mais Feronia n’est pas une société comme les autres. Depuis 2012, elle a été soutenue à bout de bras par les institutions de financement du développement (#IFD) européennes. En huit ans, ces « banques » publiques ont prêté ou ont investi près de 150 millions de dollars dans Feronia-PHC. De l’argent public venu du Royaume-Uni, d’Allemagne, des Pays-Bas, de France mais aussi de Belgique. Ainsi, en 2015, la Société publique belge d’investissement pour les pays en développement, BIO, détenue à 100% par l’Etat, prêtait 9,7 millions d’euros à PHC.

  • « You Sold Me a Dream » : un hymne internationaliste pour Jupiter&Okwess et Ana Tijoux - Radio Nova
    https://www.nova.fr/musiques/you-sold-me-a-dream-un-hymne-internationaliste-pour-jupiterokwess-et-ana-tijoux

    En Afrique et en Amérique du Sud, ces constats-là furent nombreux, et ils le sont encore aujourd’hui. Alors, c’est avec une même voix que s’expriment ici, sur ce morceau au titre et aux propos accusateurs (« You Sold Me a Dream »), le Congolais Jupiter&Okwess et la Chilienne Ana Tijoux. Un hymne anti-colonisateur et internationaliste pour ces deux artistes qui n’en sont pas à leurs coups d’essais, la rappeuse chilienne (née en France) étant même à l’origine, durant le soulèvement qui mobilisa le peuple chilien l’an dernier, d’un morceau, « Cacerolazo », devenu l’un des grands hymnes de la révolte.

    https://www.youtube.com/watch?v=diqsrgtJj9g

    https://www.youtube.com/watch?v=tVaTuVNN7Zs

    #musique #politique #musique_et_politique #Ana_Tijoux #Jupiter_Kobondji #Okwess #Congo #Chili #colonisation

  • #Bruxelles en #voiture… ou pas ! - Inter-Environnement Bruxelles
    https://www.ieb.be/Bruxelles-en-voiture-ou-pas

    Le système automobile a démontré ses limites en matière de #transport de masse. Chaque jour, la #congestion des voiries rend impossible le maintien du statu quo. Ces dernières années, une série d’autres arguments majeurs ont émergé remettant en cause le « tout à la voiture ». D’abord, son omniprésence rend la ville inhabitable. Ensuite, son usage entraîne des accidents et une mortalité évitable. Enfin, la combustion des moteurs engendre une dégradation importante de la qualité de l’air. La conjonction de ses trois arguments s’est transformée en injonction morale triant les comportements vertueux et les pratiques déviantes.
    Aujourd’hui, la « ville apaisée » s’érige donc comme une norme sociale et, se faisant, elle invisibilise les rapports de force inhérents aux politiques urbaines. La transformation programmée des systèmes de transports va favoriser des catégories sociales. Les classes moyennes qui ont réinvesti la ville vont voir leur cadre de vie amélioré et la valeur foncière de leurs habitats augmenter. Les grandes entreprises, elles aussi, profiteront de voiries libérées tout en préservant leurs vastes espaces de stationnement [26]. Les commerçants, enfin, vont bénéficier d’un centre-ville attractif. Mais il y aura aussi des perdants : le petit entrepreneur ne disposant pas de stationnement privé, le périurbain sans transport collectif, l’habitant des quartiers populaires de la première couronne ne disposant pas de garage… De plus, l’injonction morale agit comme un mantra, réduire la place de la voiture en ville est argument se suffisant à lui -même. Pourtant, derrière cet impératif, les politiques publiques opèrent une série d’#arbitrages entre le centre-ville et la province, entre les services et les infrastructures, entre les parkings de surfaces ou en voirie ! Si l’objectif est consensuel, la stratégie pour y parvenir devra néanmoins être le fruit de délibération collective. Parce qu’en se présentant comme un prescrit neutre, les politiques de mobilité dissimulent leur caractère technocratique. Il est urgent d’édicter démocratiquement des critères clairs pour parvenir à une nouvelle mobilité. En omettant cette étape, l’autorité clive le débat et, crée un climat social où pour et anti s’affrontent.

  • La “Passion Lumumba”, chronique d’une mise à mort annoncée - le carnet de Colette Braeckman
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2021/01/18/la-passion-lumumba-chronique-dune-mise-a-mort-annoncee


    Elle commence par un sale coup cette année 1961. Le 17 janvier les colonialistes belges font assassiner un jeune hommes qui menace leurs profits. Pendant ce temps à Berlin un petit garcon se réveille sans avoir la moindre idée que le 13 août de la même année les communistes transformeront sa ville dans un énorme bac à sable où il construira ses châteaux de rêve pendant les 28 ans à venir.

    Jacques Brassinne se souvient que quelques heures plus tard on apprend à Elizabethville que des « charbonniers » ( qui produisent du charbon de bois) sont passés par la clairière. Craignant qu’ils donnent l’alerte, que le lieu attire des curieux sinon plus tard des pélerinages, l’ordre est donné de faire disparaître les corps. L’inspecteur de police Gérard Soete et son frère prennent les choses en mains. A l’arrière du camion, ils ont embarqué une scie électrique et une cuve d’acide, sans doute fournie par l’Union minière, leur intention étant de dissoudre les corps. Soete, en 2000, confiera à l’AFP qu’ « en pleine nuit africaine nous avons commencé par nous saouler pour nous donner du courage. On a écartelé les corps, le plus dur fut de les découper avant de verser l’acide. » Soete était un grand sentimental : après chaque découpe, il buvait une lampée de whisky pour se donner du courage
    L’opération terminée, alors que les corps découpés se dissolvaient dans l’acide, Soete ne résista pas au désir d’emmener un trophée : deux dents arrachées à Patrice Lumumba. L’une d’elles a été perdue, l’autre est toujours en possession des autorités belges.
    Une dent, c’est tout ce qui reste du héros de l’indépendance congolaise. Cependant, répondant aux vœux de la famille Lumumba, la ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès a promis de rapatrier solennellement les restes de Lumumba au Congo.

    Patrice Lumumba
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrice_Lumumba

    Patrice LumumbaN 1 (né le 2 juillet 1925 à Onalua1, Congo belge, et mort assassiné le 17 janvier 1961 près d’Élisabethville au Katanga) est un homme d’État congolais, premier Premier ministre de la République démocratique du Congo (République du Congo de 1960 à 1964) de juin à septembre 1960. Il est, avec Joseph Kasa-Vubu, l’une des principales figures de l’indépendance du Congo belge.

    #Congo #Berlin #histoire

    Il est considéré en République démocratique du Congo comme le premier « héros national » du pays.

  • Campagne de vaccination : l’histoire d’un naufrage - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060121/campagne-de-vaccination-l-histoire-d-un-naufrage

    Des ratés logistiques ont empêché de distribuer suffisamment tôt le vaccin Pfizer. Selon notre enquête, comme pour les masques, le ministère de la santé n’a pas été assez réactif, ne prévoyant la mise en place que de 38 des 113 congélateurs susceptibles de stocker les doses fin décembre. Au moins trois semaines ont été perdues.

    (Pas lu : #paywall)

    • Merci @odilon.

      Mais, à cause des contraintes opérationnelles, les doses de vaccins livrées par Pfizer sont restées bloquées dans les centres nationaux, sans possibilité d’être distribuées en masse sur le territoire

      […]

      Cette lenteur fait que la France a pris, au moins,
      trois semaines de retard par rapport à des pays comme l’Allemagne (400 000 vaccinés) ou le Royaume-Uni (1,3 million de vaccinés, Londres ayant autorisé le vaccin dès le 2 décembre).

      Un document interne du ministère de la santé (voir ci-dessous), présenté au cours d’une réunion le 23 décembre, révèle en effet que l’État, qui disposait alors de tous les congélateurs nécessaires pour répartir les doses de vaccin sur le territoire (113), n’était en mesure de n’en faire fonctionner que 38 la semaine du 28 décembre, date du début de la campagne de vaccination. Au cours de cette même réunion, le ministère a donc acté que le « déploiement du vaccin sur l’ensemble du territoire » ne pourrait se faire qu’à la « mi-janvier ».

      Ce qui va dans le sens de @biggrizzly : tout ce bruit sur les ceusses qui ne veulent pas se faire vacciner et qu’il faudrait rassurer, etc., c’est juste une façon de masquer le fait que de toute façon, le gouvernement s’est merrrrrdé sur la logistique :

      Pour justifier ce retard, le pouvoir a dans un premier temps invoqué la défiance d’une partie de la population à l’égard d’un vaccin testé en vitesse pour contrer la pandémie mondiale.

    • Ou sinon, en alternative à la dropbox de @odilon :

      Campagne de #vaccination : l’histoire d’un naufrage

      Des ratés logistiques ont empêché de distribuer suffisamment tôt le #vaccin #Pfizer. Selon notre enquête, comme pour les masques, le ministère de la santé n’a pas été assez réactif, ne prévoyant la mise en place que de 38 des 113 congélateurs susceptibles de stocker les doses fin décembre. Au moins trois semaines ont été perdues.

      C’est l’un des postes stratégiques pour la distribution du vaccin en France, et il est actuellement vacant. Selon les informations de Mediapart, la cheffe de la « direction alerte et crise » (DAC) de l’agence nationale Santé publique France (SPF), chargée par le ministre Olivier Véran de distribuer les millions de doses de vaccin, n’a pas été remplacée après avoir quitté ses fonctions au 31 décembre 2020.

      Mandaté depuis novembre par SPF pour trouver un nouveau directeur, un cabinet de recrutement continue en ce moment à recueillir les candidatures, comme si la France avait tout son temps.

      Cette vacance n’est qu’une illustration parmi d’autres du fiasco de la vaccination contre le Covid-19 en France, tel qu’a pu le reconstituer Mediapart. Notre enquête montre que les autorités ont décidé d’un plan de vaccination extrêmement lent, contraintes par un déficit d’anticipation logistique.

      Le 3 décembre, Jean Castex expliquait : « Acheminer des millions de vaccins est une opération d’une très grande complexité. Nous y travaillons aussi depuis plusieurs mois, nous avons acheté le matériel et les équipements nécessaires. Nous serons prêts pour les premières vaccinations dès que les vaccins seront disponibles. »

      Le 16 décembre, le « Monsieur Vaccin » du gouvernement Alain Fischer, à la tête de la « Task force » qui fixe les objectifs logistiques à Santé publique France, annonçait devant le Sénat la « livraison d’au moins un million de doses fin décembre ou début janvier ».

      Mais, à cause des contraintes opérationnelles, les doses de vaccins livrées par Pfizer sont restées bloquées dans les centres nationaux, sans possibilité d’être distribuées en masse sur le territoire. Cette lenteur fait que la France a pris, au moins, trois semaines de retard par rapport à des pays comme l’Allemagne (400 000 vaccinés) ou le Royaume-Uni (1,3 million de vaccinés, Londres ayant autorisé le vaccin dès le 2 décembre).

      Un document interne du ministère de la santé (voir ci-dessous), présenté au cours d’une réunion le 23 décembre, révèle en effet que l’État, qui disposait alors de tous les congélateurs nécessaires pour répartir les doses de vaccin sur le territoire (113), n’était en mesure de n’en faire fonctionner que 38 la semaine du 28 décembre, date du début de la campagne de vaccination. Au cours de cette même réunion, le ministère a donc acté que le « déploiement du vaccin sur l’ensemble du territoire » ne pourrait se faire qu’à la « mi-janvier ».

      Face à l’incompréhension de la population et à la fronde des élus locaux, qui commence à gagner ses propres troupes, le gouvernement a finalement décidé de changer de braquet en catastrophe, lundi 4 janvier. Mais il n’y parvient pas vraiment. Et le retard ne pourra pas être rattrapé : alors même que des centaines de milliers de doses d’un vaccin efficace à 95 % ont été livrés, et que le variant anglais du coronavirus, a priori plus contagieux, est officiellement dans l’Hexagone, seulement 7 000 personnes ont à ce jour été vaccinées, selon les autorités. « Chaque jour de retard, ce sont des morts illégitimes », dénonce auprès de Mediapart un parlementaire de la majorité (lire ici).

      Pour justifier ce retard, le pouvoir a dans un premier temps invoqué la défiance d’une partie de la population à l’égard d’un vaccin testé en vitesse pour contrer la pandémie mondiale. Ce jeudi, le ministre de la santé Olivier Véran a sorti une nouvelle explication de son chapeau dans L’Opinion en estimant que ce qu’il qualifie de « période de rodage » a été « utile » : « On a évité les réactions allergiques graves, on a appris de l’expérience des Allemands, qui ont parfois administré cinq doses à un patient. Ça nous a permis de sécuriser le protocole », a défendu le ministre.

      Un argumentaire qui fait fi des ratés logistiques, malgré les évidences. « On a remonté que la logistique ne se mettait pas en place de manière satisfaisante. En décembre, on ne savait pas comment acheminer ce vaccin… C’était un problème ! », critique un membre du conseil d’administration de la Fédération hospitalière de France (FHF). « Certes, c’est compliqué, ajoute cet interlocuteur, mais c’est une simple question de logistique. Or il y a des loupés. On a des pompiers, des médecins militaires qui savent faire, ils n’ont pas été mobilisés ! Les critiques n’ont pas été entendues. On devrait être, si on était bons, à 300 000 vaccinés en France aujourd’hui. »

      « Des centaines de milliers de doses dorment actuellement dans des congélateurs ! », a aussi dénoncé Aurélien Rouquet, professeur de logistique, dans une tribune publiée dans Le Monde, en considérant que « le plus rageant, c’est que les savoirs logistiques nécessaires sont disponibles, et que les acteurs qui les détiennent sont prêts à se mettre au service du gouvernement ! ». Le spécialiste rappelle en effet que « l’association France Supply Chain, [qui] réunit les responsables de la logistique de la plupart des entreprises, proposait son aide au gouvernement, et suggérait la création d’un comité ‘Supply Chain Vaccin’ ».

      Au lieu de cela, le ministère d’Olivier Véran a décidé de s’appuyer sur Santé publique France (SPF), malgré les doutes sur sa capacité de gérer une mission d’une telle ampleur. Au début de la crise, les difficultés rencontrées par l’agence pour commander et distribuer des masques avaient poussé le premier ministre Édouard Philippe à la dessaisir, le 4 mars, de ces missions au profit d’une « cellule de coordination interministérielle de logistique », comme l’avait révélé Mediapart.

      Malgré l’engagement de ses agents, SPF est aussi apparue dépassée dans l’organisation de la réserve sanitaire, dont elle avait également la charge. Et pour cause : l’agence, peu réactive et insuffisamment dotée, est « armée comme un plan quinquennal au temps de l’Union soviétique », déplorait, au printemps, une source ministérielle.

      Le général Richard Lizurey a clairement identifié le problème dans son rapport commandé par le gouvernement cet été, document censé préparer le pays à affronter une deuxième vague. « Santé publique France, chargée de la gestion de la réserve sanitaire et des stocks stratégiques nécessaires à la protection des populations, a rencontré des difficultés à assurer cette manœuvre logistique faute notamment de compétences et de moyens suffisants », y écrivait en particulier l’ancien directeur général de la Gendarmerie nationale. Les sept personnes qui travaillent habituellement à la manutention logistique n’ont reçu que quelques maigres renforts pour affronter la crise.

      « La question logistique des équipements de protection ayant été un point de fragilité majeure dans la gestion de cette crise, il serait utile de conduire un RETEX [retour d’expérience – ndlr] sur la mobilisation des compétences logistiques dans le champ de la santé », concluait alors le général Lizurey. Ce dernier estimait notamment important « d’étudier la manière de conforter Santé publique France en termes de moyens et de compétences, et d’étudier les synergies qui pourraient être créées avec d’autres ministères, notamment le ministère des Armées qui dispose de logisticiens sanitaires ».

      Santé publique France doit s’adapter en catastrophe

      Selon nos informations, les équipes de SPF, déjà épuisées par des mois de travail acharné, n’ont pas reçu de coups de main substantiels après la remise du rapport Lizurey en juin. Il est vrai que le ministre de la santé Olivier Véran a lui-même reconnu, en novembre, qu’il n’avait pas été destinataire du document pourtant commandé par son propre gouvernement…

      La mission d’information de l’Assemblée nationale s’est elle aussi inquiétée de « l’absence de ressources internes au sein de Santé publique France pour gérer la réponse à une crise sanitaire et la persistance d’une organisation qui n’anticipe pas un changement d’échelle logistique ». Tandis que la commission d’enquête du Sénat a pour sa part relevé que « le poste de ‘directeur de la communication et du dialogue avec la société’ de Santé publique France est resté vacant des mois de mars à mai 2020 puis de nouveau de juillet 2020 à octobre 2020 », ce qui « a pu peser sur la capacité de l’agence à imposer sa voix dans le débat public sur les mesures de prévention de l’épidémie ».

      Malgré cet épisode, personne n’a visiblement cru bon s’assurer qu’un tel problème ne se reproduirait pas avec le départ au 31 décembre, programmé depuis plusieurs semaines, de la directrice de la « direction alerte et crise » (DAC), qui chapeaute la petite unité de l’« établissement pharmaceutique », chargée de la logistique pour le vaccin. Interrogée sur les raisons de ce manque d’anticipation, SPF n’a pas répondu à nos questions.

      L’agence joue un rôle crucial dans la distribution puisque c’est elle qui fait l’interface entre les sept lieux de stockage nationaux des vaccins, en provenance de l’usine Pfizer en Belgique, avant leur répartition sur le territoire dans des super-congélateurs.
      Disposés dans chaque département, ces congélateurs permettent de maintenir les vaccins à une température de– 70 °C pour un stockage long terme (jusqu’à six mois). Pour le transport comme pour un stockage court terme (cinq jours maximum), la température peut être de 2 °C à 8 °C.

      Selon le document du 23 décembre, la livraison des 100 établissements choisis pour recevoir les super-congélateurs à – 70 ° n’a commencé que dans la semaine du 21 décembre. Lors d’une conférence de presse de la Fédération hospitalière de France (FHF), mardi 5 janvier, son directeur de l’offre de soins, Alexandre Mokede, a expliqué que seuls « la moitié des établissements supports ont été livrés en congélateurs » et que « tous devraient l’être d’ici la mi-janvier » seulement.

      Pour le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux, « la campagne ne devait réellement commencer que le 15 janvier. Rien n’empêchait qu’on puisse afficher tout de suite une campagne plus vaste. C’était notre avis, nous n’avons pas été entendus ». C’est même lundi 18 janvier qu’était programmée la « mise à l’échelle » de la campagne de vaccination dans les Ehpad, c’est-à-dire une vaccination massive. Jusque là, dans les Ehpad, les premières vaccinations ont été réalisées pour l’exemple.

      À l’enjeu de respecter la chaîne du froid, s’ajoute un impératif de sécurité, le gouvernement craignant que des convois de vaccins puissent faire l’objet d’attaques. Santé publique France, chargée d’organiser les livraisons sur le terrain, travaille en étroite liaison avec la « task force » de l’exécutif dédiée à la vaccination au sein de laquelle, preuve des difficultés rencontrées, la personne chargée de la logistique vient d’être remplacée.

      Malgré les déclarations d’intention du gouvernement, qui souhaite désormais accélérer la campagne de vaccination, plusieurs hôpitaux ont, selon nos informations, constaté des blocages au début de la semaine, SPF n’étant pas en mesure de leur donner des informations sur les livraisons à venir. Questionnée sur ce point, l’agence n’a pas répondu.

      Dans les pharmacies des hôpitaux qui ont reçu de Santé publique France les vaccins, mais aussi les seringues, des pharmaciens se sont publiquement étonnés d’avoir réceptionné du matériel jugé « inadapté ». Ils ont reçu d’une part des seringues de 5 millilitres pour reconstituer la dose de vaccin en y injectant le chlorure de sodium : il faut en réalité injecter 1,8 ml dans le flacon de 5 doses, des seringues de 2 ml auraient donc été plus adaptées. D’autre part, les hôpitaux ont été surpris de recevoir des aiguilles de 18 millimètres pour l’injection en intramusculaire, alors que le guide de la vaccination indique bien que les aiguilles doivent être de 25 millimètres.

      En réalité, Santé publique France a dû s’adapter en catastrophe au changement de pied du gouvernement. « Les aiguilles de 18 mm sont adaptées pour les personnes âgées, qui ont moins de masse musculaire », explique Bernadette Coret-Houbart, la cheffe de service de la pharmacie d’Aulnay-sous-Bois, qui réceptionne les doses de vaccins et les répartit dans une grande partie de la Seine-Saint-Denis. « Nous avons reçu dans un second temps les aiguilles de 25 millimètres, adaptées aux professionnels de santé. Cette campagne est inédite, très rapide, il va y avoir des ajustements et c’est normal. »

      La pharmacienne ne cache pas son agacement devant la polémique qui monte et qu’elle juge « inutile » : « On est dans le Covid depuis février, on a eu beaucoup de morts, on est épuisés. On veut tous sortir de cette crise. Maintenant, il faut vacciner. »

      Le soir du 31 décembre, Olivier Véran a donc annoncé, contre toute attente, que la vaccination serait finalement ouverte aux professionnels de santé de plus de 50 ans. Elle a débuté dès le samedi 2 janvier à l’Hôtel-Dieu, à Paris, par la vaccination devant les caméras du président du Conseil national de l’ordre des médecins. « On a d’abord ouvert un box de vaccination, on en est aujourd’hui à cinq, on vaccine plusieurs centaines de professionnels de santé par jour. On a beaucoup, beaucoup de demandes », se félicite l’immunologiste Jean-Paul Viard, qui a participé à l’ouverture de ce premier centre de vaccination en France.

      L’attente est si forte que le gouvernement a également avancé la vaccination des + de 75 ans à la fin du mois de janvier, ainsi que celle des pompiers et des aides à domicile. Ces annonces égrenées ont bouleversé de fond en comble le plan établi au départ, preuve de la panique qui saisit le gouvernement.

      Nous nous sommes procuré le document présenté le 23 décembre aux directeurs d’hôpitaux par la direction générale de la santé assistée par le cabinet de conseil McKinsey, comme l’a révélé Le Canard enchaîné ce mercredi 6 janvier. Seules les personnes âgées vivant en établissement devaient se faire vacciner dans l’étape 1 de la vaccination. L’étape 2 ne devait s’ouvrir qu’à partir de la fin du mois de février.

      Tout est sens dessus dessous, modifié en catastrophe, car il apparaît désormais inacceptable que la stratégie française accuse trois semaines de retard par rapport à ses voisins européens qui ont lancé la vaccination au même moment. Alors que 7 000 personnes ont été vaccinées en France, 340 000 l’ont été en Croatie, 300 000 en Italie et en Espagne, 240 000 en Estonie, selon le recensement du site Our World in data.

      Les autorités connaissaient le plan allemand depuis décembre

      Il n’y a aucune surprise, le gouvernement français était parfaitement informé que l’Allemagne, au moins, allait démarrer beaucoup plus vite sa campagne vaccinale. Pour le savoir, il a missionné le cabinet de conseil McKinsey qui a participé à la construction de la stratégie vaccinale, et à son « benchmark », cette technique de marketing consistant à comparer des performances.

      Or, le 23 décembre, il était clair que les Allemands seraient bien plus performants. La première étape allemande a débuté dès le 27 décembre et vise un public très large : toutes les personnes à risque élevé, qu’elles soient âgées ou atteintes d’autres maladies, tous les professionnels de santé et du médico-social, les résidents des maisons de retraite et les populations défavorisées. Pour y parvenir, des équipes mobiles se déplacent dans les maisons de retraites, et des centres de vaccination « de masse » sont ouverts. L’armée allemande a même été mobilisée en soutien du dispositif.

      Si la France a 1 million de vaccins disponibles et seulement 7 000 doses utilisées, selon le gouvernement, l’Allemagne a désormais le problème inverse : la polémique porte sur la capacité du laboratoire Pfizer/BioNTech à fournir des vaccins.

      Comme l’expliquait Olivier Véran début décembre, la France a au contraire fait le choix de s’appuyer sur « les acteurs habituels » de la vaccination, excluant les « vaccinodromes » dénigrés depuis la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1.

      Les acteurs de terrain ne cachent pas leur agacement devant la polémique qui monte. Car eux estiment suivre le plan qui leur a été présenté par le ministère. « On a commencé à se réunir début novembre. On déroule le processus, il n’y a pas de retard. On nous demande même d’accélérer pour vacciner les professionnels de santé. La demande est forte, c’est un très gros travail, mais je suis optimiste. Ici, on a pris deux vagues, on est traumatisés par ce virus, on veut en sortir », assure la cheffe de service de la pharmacie de l’établissement pivot du département de Seine-et-Marne.

      La pharmacienne souligne aussi les errements de l’opinion publique : « D’abord, on a craint de ne pas avoir le vaccin. Puis on a craint de l’avoir trop tôt, sans recul suffisant. Et maintenant, on craint de l’avoir trop tard. »

      Le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), Pascal Champvert, n’a pas craint de dénoncer la « faute lourde de l’État sur les masques, puis sur les primes ». Mais il est cette fois plus clément : « Le gouvernement a fait l’erreur de ne pas ouvrir plus rapidement la vaccination aux plus de 75 ans qui vivent à domicile, et qui sont tout aussi exposés au virus par leur famille ou leurs aides à domicile. L’erreur est rectifiée, j’en suis ravi. »

      Çà et là, l’entourage du président raconte sa fureur contre l’administration « incapable d’organiser une campagne d’administration massive », ou seulement capable de « pondre un guide de vaccination incompréhensible de 45 pages ». Le Guide en question détaille le processus de la vaccination en Ehpad : sa préparation, la consultation pré-vaccinale, son administration. Olivier Véran a annoncé qu’il allait « simplifier cette consultation vaccinale », sans plus de précisions.

      Pascal Champvert prévient : « Si l’idée est d’alléger le dispositif, elle est mauvaise. Il n’est pas trop lourd, il est issu d’une concertation. Les personnes âgées ont le droit d’exprimer leur consentement, les médecins ne vont pas décider à leur place. Cela prend du temps, car certains ont des problèmes cognitifs, et cela crée des problèmes juridiques auxquels personne ne s’est jamais intéressé. »

      Pour le sociologue des organisations et directeur de recherche au CNRS Henri Bergeron, « la mise en accusation de nos bureaucraties est parfois un peu facile, très typique des imputations de responsabilité en temps de crise. Il y avait la formule “l’intendance suivra”, maintenant on a aussi “l’intendance prendra”. On peut conclure que dans certains cas l’administration sanitaire est impotente, mais il faut administrer la preuve sur des cas précis. Et n’oublions pas qu’en général, le système de santé français a des performances tout à fait honorables, et reste relativement peu coûteux ».

      Et le gouvernement, avec l’aide de McKinsey, n’a-t-il pas péché par défaitisme ? Dans le document du 23 décembre, il prévoit des « hypothèses hautes » d’adhésion à la vaccination de 80 % en Ehpad et de 60 % en population générale.

      À l’issue de cette première semaine de campagne vaccinale, alors que les craintes légitimes sur ce nouveau vaccin commencent tout juste à être levées, la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées a de « premiers retours d’une enquête flash : entre 50 et 90 % des personnes âgées en Ehpad acceptent la vaccination, en moyenne 70 % », se félicite sa directrice Annabelle Veques.

      « Quand on dit qu’il faut restaurer la confiance des citoyens dans les autorités publiques et sanitaires, il y a aussi quelque chose à faire sur la confiance des autorités en elles-mêmes, estime le sociologue Henri Bergeron. La peur de quelques effets secondaires médiatisés, de quelque chose qui s’enclenche soudainement et qui devient incontrôlable, est une peur qui a structuré en partie la stratégie vaccinale. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/060121/campagne-de-vaccination-l-histoire-d-un-naufrage?page_article=1

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  • Fondamentalement, qu’est-ce qui se passe ? Dans quel état est ce monde ? Face à la crise du capitalisme, quelles sont les perspectives ?...

    Comme chaque année, les textes du Congrès annuel de Lutte Ouvrière aident à comprendre :

    Au sommaire de la Lutte de Classe n°212 (décembre 2020-janvier 2021) : Le 50e congrès de Lutte ouvrière https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/01/02/le-50e-congres-de-lutte-ouvriere_153820.html

    L’aggravation de la crise de l’économie capitaliste https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/01/02/laggravation-de-la-crise-de-leconomie-capitaliste_153821.htm

    La situation internationale https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/01/02/la-situation-internationale_153822.html

    La situation intérieure https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/01/02/la-situation-interieure_153823.html

    Aujourd’hui comme hier, socialisme ou barbarie https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2020/10/25/aujourdhui-comme-hier-socialisme-ou-barbarie_152433.html

    Motion : « Afin d’assurer la présence du courant communiste révolutionnaire à l’élection présidentielle
    de 2022 et d’y faire entendre le camp des travailleurs, Lutte ouvrière décide de présenter la candidature de Nathalie Arthaud ».

    Discussion sur les textes d’orientation (extraits) https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/01/02/discussion-sur-les-textes-dorientation-extraits_153825.html

    Interventions de groupes invités (extraits) https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/01/02/interventions-de-groupes-invites-extraits_153826.html

    Lutte de classe n° 212 / décembre 2020-janvier 2021 | Le mensuel https://mensuel.lutte-ouvriere.org//lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/212-decembre-2020-janvier-2021

    Format pdf https://mensuel.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/ldc/files/ldc212.pdf
    Format epub https://mensuel.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/ldc/files/ldc212.epub
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  • La justice congolaise condamne Sheka à la prison à vie
    https://www.justiceinfo.net/fr/tribunaux/tribunaux-nationaux/46063-justice-congolaise-condamne-sheka-prison-a-vie.html

    La justice militaire congolaise a reconnu l’ancien chef milicien Ntabo Ntaberi, alias Sheka, coupable de crimes de guerre, le 23 novembre, et l’a condamné à la prison à vie. Un jugement majeur et un succès pour les victimes de l’Est de la République démocratique du Congo. Notamment les femmes.

    De son vrai nom Ntabo Ntaberi, il est plus connu sous le pseudonyme de Sheka. Dans les territoires de Walikale et Masisi, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la simple évocation de son nom et de sa milice Nduma Defence of Congo (NDC), également appelée Maï Maï Sheka, faisait trembler les civils. En particulier les femmes. Les femmes de cette partie du Nord-Kivu ne sont certes pas au bout de leur calvaire car des hommes du redoutable chef de guerre circulent toujours dans ces zones forestières. (...)

    #Tribunaux_nationaux

  • La difficile mise en place du télétravail dans la fonction publique
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/26/la-difficile-mise-en-place-du-teletravail-dans-la-fonction-publique_6057426_


    PASCAL GROS

    Exhortée par le premier ministre à installer « deux à trois jours de télétravail par semaine », l’administration tente de s’adapter à la crise. Un vrai défi tellement cette pratique est peu dans la culture de la #fonction_publique.

    L’évolution peut paraître modeste au regard de l’objectif fixé par le premier ministre. Le 15 octobre, Jean Castex a demandé à l’administration de mettre en place rapidement « deux à trois jours de télétravail par semaine » . Or, depuis, le taux d’agents publics qui travaillent depuis leur domicile « au moins un jour par semaine » est passé de 24 % à 28 %, selon les chiffres du ministère de la transformation et de la fonction publiques.

    Encore ne s’agit-il que de la fonction publique d’Etat. Car, à l’hôpital, l’heure n’est pas vraiment au télétravail. Quant aux collectivités locales, « Castex n’a pas le pouvoir de nous imposer cela » , précise d’emblée Philippe Laurent, maire de Sceaux (Hauts-de-Seine) et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale.

    Le télétravail est un vrai défi pour la fonction publique. « C’est une montée en puissance » , positive-t-on dans l’entourage de la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, en assurant « être dans le Meccano » pour que les choses avancent vite. Quelque 200 millions d’euros seront mobilisés pour relancer la machine et une enveloppe de 90 millions d’euros est également disponible pour aider les collectivités locales. Le cabinet met la pression sur les ministères, car « ça remonte au compte-gouttes » . Il consulte également les syndicats afin de déceler les blocages locaux, qu’il s’agisse d’équipement informatique ou de freins culturels.

    Au printemps, il a fallu s’y mettre à marche forcée et ce n’est pas allé de soi. « On a demandé à la fonction publique de se mettre au télétravail dans l’urgence alors qu’elle n’en avait, en outre, pas l’expérience » , note Pascal Airey, chargé de mission à l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), qui a suivi cette question de près.

    La pratique était, il est vrai, très peu répandue parmi les fonctionnaires. Mais, pendant le confinement, un agent de l’Etat sur deux s’y est mis, selon un bilan partiel établi à la rentrée par le ministère qui relève lui aussi le « manque de préparation » de l’administration. Cette pratique était « tellement peu dans la culture de la fonction publique que, globalement, cela s’est passé de manière assez chaotique » , assure Carole Chapelle, secrétaire générale adjointe de la CFDT Fonctions publiques.

    Problème de l’équipement

    A Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), par exemple, la part des agents municipaux qui, avec le confinement, ont subitement commencé à travailler depuis chez eux est passée de 3 % à 40 %, indique Emmanuel Gros, directeur général des services de la ville et vice-président du Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales.
    « Avec une progression aussi brutale, évidemment, cela se passe comme ça peut… , reconnaît-il. Cela ne veut pas dire que ça s’est mal passé pour autant. D’ailleurs, beaucoup d’agents veulent continuer. » Et cet engouement n’est pas isolé. Selon l’enquête menée par l’Anact au printemps, parmi les 8 700 salariés qui ont répondu, il se trouvait 86 % d’agents publics déclarant vouloir continuer à télétravailler après la fin du confinement. « De très nombreux agents sont satisfaits d’avoir découvert cette manière de travailler » , confirme Carole Chapelle.

    « Le public s’y est mis plus tardivement que le privé , ajoute M. Gros, mais plus vite. Et le confinement fut un accélérateur formidable. » Pour le meilleur comme pour le pire, d’ailleurs. Car le directeur général reconnaît également que « la crise a mis en valeur les effets négatifs » . La mise à mal du collectif, la limitation des contacts humains ou la difficulté d’articuler vie privée et vie professionnelle, ces difficultés, les fonctionnaires les ont connues comme les salariés du privé.

    Certains aspects sont plus spécifiques à l’administration.
    « L’équipement informatique, indique le bilan du ministère, n’était pas toujours adapté à la situation, ce qui a pu poser des problèmes aux agents et susciter des improvisations. » Côté syndical, on évoque également ce point. « Certains agents ont travaillé avec leur matériel personnel , rappelle Carole Chapelle. D’autres ont bénéficié d’une autorisation spéciale d’absence [l’équivalent, pour la fonction publique, du chômage partiel] parce qu’ils ne pouvaient pas travailler faute d’équipement. Ils se sont retrouvés totalement isolés… » Dans la territoriale, la situation était meilleure, si l’on en croit M. Gros : « Les collectivités locales ont su réagir, dit-il. On a été poussés à innover. »
    « Message ambigu »

    Le point qui revient de manière unanime, en revanche, est celui du #management. « Les cadres du public ont eu du mal, a constaté M. Gros. Pas assez agiles » pour gérer de forts contingents en télétravail. « Cela ne participe ni de leur formation ni de leurs pratiques. Ils n’étaient vraiment pas préparés à ça » , souligne le directeur général.
    La culture managériale de la fonction publique ne conduirait pas aisément à faire confiance et à donner de l’autonomie aux agents. « Les cadres restent sur l’idée qu’un agent qui n’est pas sur place ne travaille pas », regrette Carole Chapelle, qui déplore que cinq jours de #congés aient été enlevés aux agents qui étaient en télétravail pendant le confinement, et pas à ceux qui étaient présents . « Le message est ambigu » , souligne-t-elle.

    Quant aux missions de service public, « l’Etat est parvenu à assurer la continuité de ses missions essentielles », indique le bilan ministériel, à défaut de toutes les garantir. « Les agents ont fait comme ils pouvaient, témoigne Mme Chapelle, mais ils n’étaient pas en mesure d’exercer pleinement leurs missions. Il faut y travailler parce que le télétravail, ça ne peut pas être de bricoler comme on peut vis-à-vis des missions… »

    Alors que le gouvernement incite de nouveau les fonctionnaires à travailler de chez eux, l’administration a-t-elle tiré les leçons de l’expérience « chaotique » du printemps ? A en croire le document ministériel, la pratique à marche forcée du télétravail a permis de « lever certains freins » . « On capitalise sur les efforts déjà fournis par les administrations depuis le confinement du printemps » , assure-t-on chez Mme de Montchalin en soulignant le fait que « l’évolution globale est positive » . Le télétravail devrait être évoqué dans une négociation avec les syndicats, début 2021, sur la qualité de vie au travail.

    Covid-19 : les employeurs « invités » à mettre en place le télétravail partiel
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/16/les-employeurs-invites-a-mettre-en-place-le-teletravail-partiel_6056263_8234

    Quand c’est possible, le gouvernement plébiscite un nombre minimal de jours de travail à distance hebdomadaire mais ne contraint pas.

    Il faut une dose de télétravail dont le volume est laissé à l’appréciation des patrons et des élus du personnel. Jeudi 15 octobre, l’exécutif a formulé cette demande, lors d’une conférence de presse à laquelle participaient – entre autres – le chef du gouvernement, Jean Castex, et la ministre du travail, Elisabeth Borne. Le but de l’exercice était de détailler les annonces faites la veille par Emmanuel Macron, lors d’un entretien télévisé, pour contenir la propagation de l’épidémie de Covid-19.

    Dans les métropoles soumises au couvre-feu, les pouvoirs publics veulent que soit désormais fixé « un nombre minimal de jours de télétravail par semaine, pour les postes qui le permettent ». Cette valeur plancher sera déterminée « dans le cadre du dialogue social de proximité » , précise une version quasi définitive du nouveau protocole sanitaire pour les « salariés en entreprise » , qui a été présentée jeudi aux syndicats et au patronat.

    Mercredi soir, le président de la République avait évoqué « deux à trois jours » par semaine – un ordre de grandeur qui n’a donc qu’une valeur indicative. Par ailleurs, là où le couvre-feu n’est pas instauré, les employeurs sont seulement « invités » à le faire.

    Pour l’exécutif, il n’est nullement question de pousser les actifs à exercer à 100 % leur activité à distance, même dans les zones d’alerte maximale. L’objectif est de trouver un équilibre, comme l’a expliqué, mercredi, M. Macron : d’un côté, « réduire un peu la pression collective » dans les établissements et les transports en commun ; de l’autre, éviter de « réisole [r] l es gens » .

    Jeudi, Mme Borne a rappelé que le protocole sanitaire pour les entreprises, mis à jour plusieurs fois depuis le début de l’épidémie, s’inscrit dans une « démarche de prévention du risque d’infection » : dès l’instant qu’il est appliqué, il est « efficace » et empêche, selon elle, que les lieux de travail deviennent « une chaîne de contamination » . « Les salariés peuvent [prendre leur poste] en toute sérénité » , a-t-elle assuré.

    Risques psychosociaux

    La nouvelle mouture du protocole a été publiée, vendredi, après consultation des partenaires sociaux. Les changements apportés à ce vade-mecum sont jugés favorablement par Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. Pour lui, le seuil de « deux ou trois jours de télétravail par semaine » , cité par M. Macron, lui semble bon. Il n’est pas forcément partisan d’aller au-delà : « Il n’y a pas une demande uniforme des salariés » , avance le responsable cédétiste, tout en mettant en exergue les risques psychosociaux, en particulier pour les jeunes et les célibataires.

    Cyril Chabanier, le président de la CFTC, se retrouve également dans les intentions du gouvernement. « L’idée est d’avoir environ 50 % des salariés sur place » , résume-t-il, estimant qu’il s’agit d’une mesure de « bon sens ». Il aurait toutefois aimé que l’Etat soit « un peu plus dans l’injonction » . Les syndicats, insiste-t-il, ont maintenant un rôle important à jouer « dans les entreprises » pour que ce guide soit bel et bien appliqué.

    Au nom de la CFE-CGC, Gérard Mardiné pense qu’il est positif que le « bon équilibre » soit recherché, à travers un « dialogue » entre les patrons et les représentants du personnel. Béatrice Clicq (FO) s’en félicite également. Cependant, elle souhaiterait aller au-delà de la définition du nombre de jours en télétravail.

    « Il faut tirer les enseignements du confinement pour faire mieux qu’en mars » , plaide-t-elle, en mentionnant plusieurs pistes : déterminer clairement les plages horaires de travail à distance et les moments où le salarié peut être joint. Autant de thématiques qui devraient être abordées lors de la négociation interprofessionnelle qui s’ouvre le 3 novembre entre les partenaires sociaux. Plus critique, Céline Verzeletti (CGT) considère que le nouveau protocole ne sera « pas suffisant » pour garantir la santé et la sécurité des salariés.

    De leur côté, les organisations patronales paraissent plutôt satisfaites des orientations dévoilées jeudi. « Il y a maintenant un avis général pour dire que le télétravail est une bonne chose mais que trop de télétravail tue le collectif », déclare Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef. Pour lui, il est exclu de « normer » le télétravail – comprendre : d’imposer des règles au niveau national. Le nombre de jours à définir « dépend de l’entreprise, sa taille, son secteur, sa localisation » , argumente-t-il.

    S’il reconnaît qu’il n’y a pas encore assez d’accords sur le sujet négociés dans les entreprises, il juge que la situation actuelle « va accélérer » les choses. « C’est déjà le cas », assure-t-il. Numéro un de la Confédération des petites et moyennes entreprises, François Asselin tient à ce que les employeurs disposent de « souplesse » pour organiser le télétravail. Un nombre minimal de jours télétravaillés n’est pas forcément la bonne référence, observe-t-il, certaines sociétés préférant faire venir à tour de rôle, chaque semaine, une partie de leurs collaborateurs.

    La fermeture des crèches et écoles en réponse à la pandémie de Covid-19 a fait apparaître un nouveau mode de garde des enfants : celui de la garde par le télétravailleur, constate le juriste Francis Kessler dans sa chronique.

    « On en reste donc à l’institutionnalisation d’un nouveau principe : il convient de garder ses enfants tout en télétravaillant, sauf au cas où la nature de l’activité rendrait impossible le télétravail »

    Droit social. Les parents doivent veiller à la sécurité de l’enfant et contribuer à son entretien matériel et moral. C’est là l’article 371-2 du code civil. S’ils sont mariés, l’article 203 du code dispose que « les époux contractent ensemble, par le fait seul du mariage, l’obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants ». Ces textes ne préjugent pas la façon dont s’exerce cette manifestation de la solidarité familiale. Le modèle familial traditionnel, baptisé « Monsieur Gagne-Pain », veut que cette tâche incombe à celui des parents qui n’a pas d’activité rémunérée, statistiquement la femme ou l’épouse.
    Le droit français du travail, à travers divers congés, parfois accompagnés d’une indemnisation, parfois non, permet aux salariés de ne pas travailler pendant un certain temps pour se consacrer aux enfants. Le droit de la sécurité sociale accompagne aussi ces catégories de la population à travers plusieurs dispositifs de prise en charge partielle d’une perte de revenu ou d’un coût engendré par la garde d’un enfant.

    Inclus dans la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE), la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PréPare) compense partiellement la diminution de revenu de celui qui a choisi de cesser ou de réduire son activité professionnelle pour élever son (ses) enfant(s), et le complément de libre choix de mode de garde (CMG) finance, partiellement, sous condition de ressources, la garde de l’enfant de moins de 6 ans par un assistant maternel agréé, une garde à domicile, une entreprise habilitée ou une micro-crèche lorsque le (les) parent(s) travaille (nt).

    Attestation sur l’honneur

    La fermeture des crèches et écoles en réponse à la pandémie de Covid-19 a fait apparaître un nouveau mode de garde des enfants : celui de la garde par le télétravailleur. C’est là une constante, tant les règles qui ouvraient le droit à l’arrêt de travail dérogatoire Covid-19 et le versement corollaire d’indemnités journalières d’assurance-maladie que les textes spéciaux du droit du chômage partiel, posent le principe du télétravail pour tous ceux dont l’activité le rend possible.
    Le 9 septembre 2020, le gouvernement a annoncé que « les salariés du privé contraints de garder leurs enfants en raison de la fermeture de leur crèche, école ou collège et qui seront dans l’impossibilité de télétravailler seront placés en activité partielle » mais aussi que « cette indemnisation pourra bénéficier à un parent par foyer, en cas d’incapacité de télétravail des deux parents et sur présentation d’un justificatif ». Chose dite, chose faite et même de façon rétroactive au 1er septembre.

    Toutefois, si la mise à jour datée du 29 septembre de la circulaire ministérielle « questions/réponses activité partielle » indique que le salarié doit remettre une attestation sur l’honneur à son employeur indiquant qu’il est le seul des deux parents demandant à bénéficier d’un arrêt de travail au titre de la garde de son enfant contraint de demeurer à domicile pour les jours concernés, elle n’indique en rien ce qui pourrait constituer « une incapacité de télétravail ». Cette question relève donc de l’appréciation de l’employeur, ou éventuellement d’une discussion entre l’employeur et le salarié.

    On en reste donc à l’institutionnalisation d’un nouveau principe : il convient de garder ses enfants tout en télétravaillant, sauf au cas où la nature de l’activité rendrait impossible le télétravail, ou accord au cas par cas entre l’employeur et salarié qui constaterait l’impossibilité de travailler et engendrerait la mise en œuvre du dispositif « d’activité partielle ».

    #crise_sanitaire #travail #télétravail

    • Télétravail ?

      Lors de la première vague de cette « maladie de retraités » ça a contribué à accroître la sélectivité sociale de la mortalité pandémique parmi les actifs :

      (...) les distinctions sociales, professionnelles ou d’origine apparaissent criantes. Ainsi 50 % des cadres ont pu télétravailler, contre 1 % des ouvriers. Là encore les immigrés sont en première ligne : ils sont les moins nombreux à avoir travaillé à distance (15,4 %) et les plus nombreux à n’avoir pas pu travailler du tout (18,4 %). [Epicov]

      https://seenthis.net/messages/880243

      Et on voit ci-dessus qu’il n’est pas lié à mettre en oeuvre dans la fonction publique. Nos pères de la nation ne veulent pas perdre la main sur l’appareil d’état dans toutes ses ramifications (et pourquoi pas deux jours de télétravail par semaine et basta !).

      Pas plus qu’il n’est possible d’ordonner la fermeture de tous les commerces le soir sans décréter un couvre feu. Privés des espaces marchands, les désordres, les atteintes aux biens, la mise ne place d’autres sociabilités que celle liées au commerce seraient incontrôlables.

      L’économie et aussi un maintien de l’ordre, et tout comme le travail, une forme de contrôle (qui se développe aussi avec le télétravail, surveillé, évalué). C’est en cela qu’elle reste « rentable » malgré les pertes.

  • Les journalistes pigistes auront enfin droit à un congé maternité digne de ce nom
    https://www.20minutes.fr/arts-stars/medias/2879843-20201007-journalistes-pigistes-enfin-droit-conge-maternite-digne-n

    Jusqu’ici, les #journalistes #pigistes devaient prouver avoir perçu 20.000 euros brut sur les 12 derniers mois pour ouvrir des droits aux indemnités journalières de la #Sécurité_sociale. Une somme trois fois plus élevée que pour les permanentes et permanents des #rédactions, voire n’importe quel assuré social rémunéré à l’heure. Une fois la réforme instituée, les pigistes n’auront plus besoin que d’accumuler qu’environ 6.000 euros brut cotisés de salaires sur cette période.

    #congé_maternité #droits_sociaux

  • Une fois bébé arrivé, bon nombre de pères souhaitent plus de jours de congé

    Voilà bientôt deux décennies que la Suisse discute de l’introduction d’un congé paternité. Jusqu’ici, le Parlement s’y est toujours opposé. Mais la tendance est en train de changer, et le peuple pourra prendre une décision clé en septembre.

    À la naissance de son premier enfant, Hauke Krenz a reçu un seul jour de congé de son employeur. C’était il y a cinq ans. Ensuite, il aurait dû laisser sa femme et son nouveau-né seuls, et retourner au #travail. Mais pour lui, il n’en était pas question : « J’aurais eu mauvaise conscience. Je voulais faire partie de cette famille dès le début, endosser des responsabilités et nouer un lien étroit avec mon enfant », explique ce père vivant dans la commune genevoise de Lancy : « Un jour de congé, ce n’est souvent même pas suffisant pour vivre pleinement la naissance. »

    Cet économiste d’entreprise a donc utilisé son congé annuel pour pouvoir être auprès de sa femme et de son enfant pendant les semaines suivant la naissance. En même temps, il s’est « plaint avec véhémence » à son employeur de ne pas avoir la possibilité de prendre un congé paternité plus long. Entre-temps, l’ancien employeur de Hauke Krenz a changé sa #politique_familiale : à la naissance de son deuxième enfant, il y a deux ans, l’économiste a pu prendre dix jours de congé paternité. Un changement culturel est apparemment en marche.

    Les jeunes employés cherchent des modèles de congé attrayants

    De fait, Hauke Krenz n’est pas un cas isolé. En Suisse, de nombreuses jeunes familles sont aujourd’hui d’avis que les pères ont eux aussi un rôle important à jouer après la naissance. Par conséquent, de plus en plus d’entreprises proposent un congé paternité pour rester attrayantes auprès des jeunes employés. L’entreprise pharmaceutique Novartis, par exemple, est la pionnière suisse en matière de congé paternité : elle octroie 90 jours de congé aux pères qui travaillent chez elle après la naissance d’un enfant. Des entreprises comme Migros, Coop ou Swisscom accordent 15 jours.

    Il faut savoir que le congé paternité en tant que tel n’est pas légalement réglementé en Suisse. Seul le congé maternité de 14 semaines est inscrit dans la loi. Après la naissance de leurs enfants, les pères n’ont toujours droit qu’à un seul jour de congé. Les employeurs sont libres de leur accorder ou non un congé paternité plus long.

    Mais cela pourrait bientôt changer, et tous les pères se verraient attribuer le droit de prendre dix jours de congé – d’un seul tenant ou un à un – au cours des six premiers mois suivant la naissance de leur enfant. C’est du moins ce que prévoit le projet sur lequel les Suisses voteront le 27 septembre 2020.
    Plus de 30 tentatives sans succès

    En Suisse, le congé paternité fait débat depuis des années déjà. À compter de 2003, 30 interventions parlementaires ont été déposées au plan fédéral pour demander un congé paternité ou un congé parental à répartir entre la mère et le père. Mais le Parlement s’y est toujours opposé. L’argument massue a chaque fois été le même : les coûts. D’après les calculs de la Confédération, l’actuel projet de congé paternité coûterait 230 millions de francs par an.

    C’est la première fois que la population suisse peut se prononcer directement sur un congé paternité légal de dix jours, et cela est le fruit d’une initiative populaire déposée en 2017, qui exigeait un congé paternité de quatre semaines. L’association « Le congé paternité maintenant ! » a toutefois retiré son initiative il y a un an en faveur d’un contre-projet du Parlement, qui a proposé un compromis de dix jours de congé. Mais certains jugent que même ce compromis va encore trop loin. Un comité interpartis qui s’oppose « à la hausse constante des ponctions sur les salaires » a rassemblé des signatures pour un référendum, et obtenu ainsi de force la votation qui s’annonce.
    Contre : les pères sont responsables « pendant 18 ans »

    L’image du père est en train de changer en Suisse, les opposants au projet ne remettent pas cela en question. « De nombreuses jeunes femmes possèdent aujourd’hui une excellente formation, et veulent continuer de travailler même après une naissance », déclare la conseillère nationale UDC Diana Gutjahr, elle-même à la tête d’une entreprise et, avec d’autres politiciens de droite, du comité référendaire. D’après elle, le comité ne désapprouve pas le fait que de nombreux pères veuillent aujourd’hui jouer un rôle actif au sein de la famille. Mais : « Un congé paternité de dix jours payé par l’État ne fait pas de l’homme un père prévenant. Les pères doivent être prêts à assumer leurs responsabilités et à être présents pour leurs enfants pendant 18 ans au moins. »

    Deux autres points déplaisent en outre au comité référendaire : le financement des deux semaines de congé, qui relève dans le projet du régime des allocations pour perte de gain à l’instar du congé maternité, et l’ingérence de l’État dans le marché du travail libéral. « Les assurances sociales sont déjà endettées à présent : il ne faut pas les mettre davantage à contribution. Elles sont là pour amortir les difficultés financières, non pour exaucer tous les désirs de luxe », assène Diana Gutjahr. Elle souligne qu’on prive ainsi également les entreprises de la possibilité de réglementer individuellement le congé paternité et de se doter ainsi d’un avantage concurrentiel.
    Pour : il faut dans tous les cas un « père présent »

    Or, ce sont justement les réglementations individuelles qui gênent les partisans du projet : « Pour qu’une vie de famille commence bien, il faut un père présent. Les pères devraient donc tous avoir la possibilité d’y prendre part dès le début, et pas seulement ceux qui peuvent s’offrir un congé non payé ou qui travaillent dans une entreprise proposant déjà un congé de paternité plus long », relève Adrian Wüthrich, homme politique PS et président de Travail Suisse, l’organisation faîtière des travailleurs. « Par ailleurs, la Suisse est le seul pays qui n’a pas de congé paternité ou de congé parental légal en Europe », souligne-t-il, « alors que les pères jouent depuis longtemps un rôle central dans la garde des enfants. »

    Quel que soit le résultat de la votation : Hauke Krenz n’a jamais regretté sa décision de rester plus longtemps à la maison après la naissance de ses enfants. « Je pense que cela permet de créer un lien plus naturel et plus étroit avec l’enfant », déclare-t-il. Et il a même renforcé ce lien, puisqu’il s’occupe actuellement de ses enfants à plein temps et a provisoirement laissé son métier de côté. Explication : « Dans dix ans, je ne veux pas me dire que j’ai manqué cette période. »

    https://www.revue.ch/fr/editions/2020/04/detail/news/detail/News/une-fois-bebe-arrive-bon-nombre-de-peres-souhaitent-plus-de-jours-de-conge
    #parentalité #congé #congés #congé_paternel #congé_paternité #congé_parental #enfants #enfance #Suisse

  • On parle souvent d’Israfrique aujourd’hui, coopération israélo-africains sous couvert de trafic d’armes, de corruption etc. Mais l’histoire de ces relations est intéressante, et pas très glorieuse pour israel :

    « Attendez les Uzis » — Les relations israéliennes avec Martin Luther King et les leaders africains n’étaient guère idéales dans les années 60, malgré la nostalgie
    Eitay Mack, Mondoweiss, le 21 juillet 2020
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/07/27/attendez-les-uzis-les-relations-israeliennes-avec-martin-luther

    dès les début des années 1960, l’État d’Israël a fourni de l’aide militaire à presque tous les pays africains sub-sahariens, du Libéria à Madagascar. L’aide militaire incluait de l’entraînement et des armes, mais aussi la construction à partir de rien d’unités militaires et policières entières. En particulier, le Mossad israélien (l’institut israélien pour le renseignement et les opérations spéciales) a aidé à l’établissement et à l’entraînement de services de sécurité intérieure et de services de renseignement. Dans certains pays, les forces de sécurité qu’Israël a aidé à entraîner et à établir dans les années 1960 ont été des éléments clés dans la répression et dans les efforts pour empêcher pendant des décennies une transition vers un régime démocratique.

    #Martin_Luther_King #Congo #Ouganda #Rwanda #Centrafrique #RCA

    A rajouter à la compile #Israfrique :
    https://seenthis.net/messages/685758

  • En RDC, le jeu trouble du milliardaire israélien Dan Gertler face aux sanctions américaines
    Selon Global Witness et la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique, l’homme d’affaires a réorganisé son empire pour continuer d’opérer dans le pays.

    Par Joan Tilouine Publié le 02 juillet 2020
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/02/en-rdc-le-jeu-trouble-du-milliardaire-israelien-dan-gertler-face-aux-sanctio

    En deux décennies, l’homme d’affaires israélien Dan Gertler est devenu milliardaire en République démocratique du Congo (RDC), sa « deuxième maison » comme il dit. Dans cet immense pays d’Afrique centrale, il a connu les guerres et s’est lié d’amitié avec Joseph Kabila, l’ancien chef de l’Etat (2001-2019) – une proximité utile pour ses acquisitions minières et pétrolières. Le successeur et allié de M. Kabila, Félix Tshisekedi, à peine proclamé vainqueur de l’élection présidentielle en janvier 2019, a rencontré Dan Gertler et s’interdit de le critiquer en public.

    Pourtant, avec ses circuits financiers offshore tortueux, le tycoon israélien – qualifié de « pilleur » des richesses extractives congolaises par des ONG locales et occidentales – aurait fait perdre plus de 1 milliard de dollars de revenus à l’Etat, dans un pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète. Sa fortune (1,2 milliard de dollars en 2020, selon le magazine Forbes), il l’a amassée « grâce à des opérations minières et pétrolières opaques et corrompues portant sur des centaines de millions de dollars en RDC », selon le département du trésor des Etats-Unis, qui a décrété des sanctions économiques en décembre 2017 contre l’homme d’affaires, lequel conteste cette accusation. Six mois plus tard, quatorze de ses sociétés et véhicules financiers offshore ont été visés à leur tour par les autorités américaines. Il lui est désormais interdit de manipuler des dollars, la devise des affaires en RDC.

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    RDC : un rapport révèle comment Dan Gertler a essayé d’échapper aux sanctions
    Publié le : 02/07/2020
    http://www.rfi.fr/fr/afrique/20200702-rdc-enquete-glencore-rapport-gertler-echapper-sanctions

    C’est une nouvelle enquête sur le milliardaire israélien Dan Gertler. Depuis décembre 2017, il est sous sanctions des États-Unis, accusé par le Trésor américain d’avoir servi d’intermédiaire dans la vente d’actifs miniers en RDC et ce qui aurait coûté au pays près d’un milliard et demi de dollars entre 2010 et 2012. Le nouveau rapport de Global Witness et PLAAFF, la plateforme de lanceurs d’alerte d’Afrique, explique comment Dan Gertler a essayé d’échapper à ces sanctions.

    Le rapport s’intitule « Des sanctions, mines de rien » et explique comment Dan Gertler a créé, à partir octobre 2017, quelques semaines avant l’annonce officielle des sanctions qui le frappent, une nouvelle holding Gerco SAS et une dizaine de sociétés.

    Différents prête-noms les chapeautent, sa femme, des membres de sa famille, des amis. Ces sociétés lui ont permis de continuer de faire des affaires en RDC. Elles ont encore obtenu des permis miniers à bas prix juste avant le départ du pouvoir de Joseph Kabila. L’une de ces sociétés a même signé un contrat avec la Gécamines, la société d’État. (...)

  • Au Congo-Kinshasa, c’est le remède qui risque de tuer le malade | Alexis Huguet
    http://cqfd-journal.org/Au-Congo-Kinshasa-c-est-le-remede

    En République démocratique du Congo, le Covid-19 reste encore discret. Mais les mesures prises pour éviter sa propagation ont des effets secondaires néfastes. Entre autres phénomènes, la fermeture des frontières, le ralentissement de l’économie et la réduction des budgets humanitaires dédiés à d’autres maladies pourraient faire bien plus de morts que le coronavirus. Photojournaliste basé à Goma, dans l’Est du pays, Alexis Huguet raconte ici la crise sanitaire dans sa version congolaise, sans oublier de jeter un regard caustique sur lui-même et ses semblables : les reporters, chercheurs et humanitaires occidentaux qui « vivent des crises ». Source : (...)