• Des « #sciences_coloniales » au questionnement postcolonial : la #décolonisation invisible ?

    En 1962, se tient à Accra, au Ghana, le premier #congrès_international_des_africanistes. Il naît par scission, l’idée a été lancée au congrès des orientalistes de Moscou en 1960, et il se conclut sur la fondation d’une association internationale chargée de promouvoir les #études_africaines sur une base internationale, d’encourager les contributions africaines dans tous les domaines pour renforcer ainsi la conscience d’eux-mêmes des Africains , enfin d’organiser tous les trois ans un nouveau congrès. Accueilli par le premier État en Afrique subsaharienne à avoir obtenu son indépendance en 1957, le congrès incarne les ambitions et les ambiguïtés du moment des indépendances en #Afrique. Il veut internationaliser les études africaines tout en les mettant au service de la cause panafricaine. De même, les héritages scientifiques coloniaux suscitent des évaluations contradictoires. Lors de l’ouverture du congrès, Kwame N’Krumah (président du Ghana) oppose frontalement les sciences coupables de collusion avec le colonialisme (l’anthropologie) et celles qui sont appelées à devenir les sciences de l’indépendance (l’histoire). Chargé de présenter les études africaines dans leur ensemble, l’historien nigérian Kenneth Onwuka Dike, rend au contraire un hommage appuyé aux structures coloniales de recherche, en particulier au réseau des Instituts Français (puis Fondamentaux) d’Afrique Noire [2]. Ainsi, tout en admettant des formulations assez différentes, la question de la #décolonisation des sciences et de leurs pratiques est solennellement posée au moment des indépendances.

    https://www.cairn.info/revue-histoire-des-sciences-humaines-2011-1-page-3.htm
    #colonialisme #colonisation #post-colonialisme #in/visibilité #invisibilité #panafricanisme