• Je ne sais pas (que je ne sais pas), version numérique
    http://www.zeroseconde.com/2014/11/je-ne-sais-pas-que-je-ne-sais-pas-version-numerique

    « Comment appelle-t-on le XVIIIe siècle, qui a vu triompher la raison et le progrès sur l’obscurantisme et les superstitions ? Seulement 24 % des gens ont su répondre « les Lumières » ». Le score obtenu par les Québécois qui ont participé à un test de connaissances générales à choix multiple réalisé par CROP pour La Presse a été […]

    #Connaissance

  • INFOGRAPHIE • Quand les livres brûlent | Courrier international

    http://www.courrierinternational.com/article/2014/10/06/quand-les-livres-brulent

    via @cdb_77

    Samuel Granados. Ce journaliste espagnol a dirigé le département infographie du quotidien argentin La Nación. Il collabore régulièrement à La Lettura, le supplément culturel du journal italien Corriere della Sera, qui a publié cette infographie le 29 juin. Il tente ici de mesurer les informations perdues lors des destructions de bibliothèques. Il s’agit d’une quantification de données : la valeur des manuscrits uniques détruits à Tombouctou ou des rouleaux qui ont brûlé à Alexandrie est, par définition, inestimable.

    #livres #savoir #connaissance #visualisation #guerre #conflit

  • What’s New in Digital and Social Media Research: The realities of citizen journalism, and new possibilities for transparency » Nieman Journalism Lab

    http://www.niemanlab.org/2014/09/whats-new-in-digital-and-social-media-research-the-realities-of-citizen-j

    signalé par @cdb_77

    Editor’s note: There’s a lot of interesting academic research going on in digital media — but who has time to sift through all those journals and papers?

    Our friends at Journalist’s Resource, that’s who. JR is a project of the Shorenstein Center on Media, Politics and Public Policy at the Harvard Kennedy School, and they spend their time examining the new academic literature in media, social science, and other fields, summarizing the high points and giving you a point of entry. Here, John Wihbey sums up the top papers in digital media and journalism this month.

    Recent papers from academe have continued to highlight tensions over letting citizens into the news process, as well as the need to be more open and transparent with the public. Many of the papers below have insights on related themes. In addition, several think tanks have published some important new reports. “Social Media and the ‘Spiral of Silence,’” from the Pew Research Center, highlights the sociological factors that inhibit robust discussion of controversial issues on notionally “open” platforms, while the American Press Institute has a paper advising news organizations on how to find extra money through shows, conferences, expos, and more: “The Best Strategies for Generating Revenue through Events.”

    Here is a sampling of recent academic studies:

    #média #internet #journalisme #communication #savoir #connaissance

  • Levan : l’encyclopédie en ligne qui sait « tout sur tout »
    Checklist du Monde, 16 juin 2014

    L’encyclopédie participative #Wikipedia agrège énormément d’informations sur beaucoup de sujets.
    https://en.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Statistics

    Mais elle ne peut se développer qu’à un rythme « humain » : seuls les internautes peuvent ajouter de nouveaux articles. C’est en voulant dépasser cela qu’une équipe de chercheurs de l’Institut Allen pour l’intelligence artificielle et de l’université de Washington a commencé à développer #Levan, un programme qui se nourrit tout seul de l’immense quantité d’informations disponibles sur Internet.
    http://levan.cs.washington.edu

    https://www.youtube.com/watch?v=kg4As_JLR84

    La nouveauté est que le site n’est ni supervisé ni non supervisé : il est supervisé par le Web. Il fonctionne en parcourant notamment l’outil linguistique #Ngram viewer de Google, adossé à Google Livres, pour trouver des termes associés à un concept. Levan cherche ensuite les visuels associés sur Google Images, Flickr et Bing. L’#algorithme associe des visuels car ils ont l’avantage de faire comprendre plus facilement un concept : l’illustration du mot « cheval » est plus efficace que sa définition pour le comprendre. Ce que la plateforme revendique, c’est de savoir « tout sur tout ». Par exemple, le terme « courir » est associé à 501 sous-catégories et 705 320 images : il s’agit de toutes les images et de tous les termes qui sont associés au mot « courir » sur le Web. Actuellement, Levan compte 161 entrées, pas de quoi affoler Wikipedia et ses 31 millions d’articles en
    285 langues, mais ce chiffre devrait augmenter rapidement. Par ailleurs, alors que Wikipedia est une encyclopédie « classique », bien qu’elle n’existe qu’en ligne, Levan s’apparente davantage à un dictionnaire des savoirs du Web. Les internautes sont invités à soumettre de nouveaux termes, qui apparaîtront en moyenne vingt-quatre heures après avoir été saisis sur la plateforme, une fois que l’algorithme aura fini son long calcul.

  • FLOK Society en Équateur : et si cela changeait véritablement la donne ? - Framablog
    http://www.framablog.org/index.php/post/2014/04/04/flok-society

    Après plus de vingt ans de néolibéralisme, nous devons démontrer que le paradigme des biens communs peut nous aider à créer et implémenter de nouveaux modes de production, de circuits de distributions monétaires et de flux. Nous espérons que le projet de société FLOK impactera la possibilité d’un changement structurel et démontrera que le champs de l’économie politique est plus large que ce que voudraient nous faire croire les paradigmes dominants.

    #equateur #buen_vivir #flok #partage #connaissance #p2p

  • Donner soif à l’enfant (Dits de Mathieu, Coop’ICEM)
    http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/39561

    Si votre #enfant n’a pas soif de #connaissances, s’il n’a aucun appétit pour le travail que vous lui présentez, ce sera de même peine perdue que de lui « entonner » dans les oreilles vos démonstrations les plus éloquentes. C’est comme si vous parliez à un sourd. Vous pouvez flatter, caresser, promettre ou frapper, le cheval n’a pas soif ! Et méfiez-vous : par votre insistance ou votre brutale autorité, vous risquez de susciter chez vos élèves une sorte de dégoût physiologique pour la nourriture intellectuelle, et vous boucherez à jamais peut-être les chemins royaux qui mènent aux profondeurs fécondes de l’être.

    Donnez soif, par quelque biais que ce soit. Rétablissez les circuits. Suscitez un appel du dedans vers la nourriture souhaitée. Alors, les yeux s’animent, les bouches s’ouvrent, les muscles s’agitent. Il y a aspiration, et non atonie ou répulsion. Les acquisitions se font désormais sans intervention anormale de votre part, à un rythme qui est sans commune mesure avec les normes classiques de l’Ecole.

    Toute méthode est regrettable qui prétend faire boire le cheval qui n’a pas soif. Toute méthode est bonne qui ouvre l’appétit de savoir et aiguise le besoin puissant de travail.

    #éducation #école #apprentissage #Freinet #méthode

  • ▶ François Taddéi : « Les élèves doivent contribuer à produire des #connaissances » - YouTube

    Prenez le temps d’écouter F Taddéi qui remet en question beaucoup de façons d’enseigner.
    Le #partage de la connaissance est aujourd’hui essentiel. De plus en plus le partage de la connaissance est au coeur des enjeux de l’#enseignement.
    Le mot clé est « open » l’ouverture : des individus créent des contenus et ouvrent ce qu’ils ont pour échanger et communiquer dans un écosystème ouvert et hybridé.

    L’idée est de mixer les capacités et les compétences au tour de projets partagés. Le professeur apprend ainsi aussi avec ses étudiants qui ont repéré les nouveautés. Chacun se nourrit des richesses respectives des uns et des autres.

    Dans le numérique l’étudiant partage et apprend, parfois même à son propre professeur. La #classe est ainsi inversée. Ce sont les étudiants qui définissent les projets sur lesquels ils veulent travailler. Les élèves peuvent être notés sur leur capacité à partager le savoir, à créer quelque chose, à contribuer à l’élaboration d’un savoir partagé.

    #Twitter est également évoqué dans cette interview.

    http://www.youtube.com/watch?v=1JvoleZmfyQ&desktop_uri=/watch?v=1JvoleZmfyQ&app=desktop

  • Islam et égalité citoyenne - Université populaire iReMMO/Nouvelles d’Orient

    Samedi 7 décembre (10h30-18h)

    – Séance 1 (10h30-12h30)
    Les chrétiens d’Orient, avec Jean-Michel Cadiot, Journaliste à l’AFP, auteur de Les Chrétiens D’Orient. Vitalité, Souffrances, Avenir, ed. Salvator, 2010.

    – Séance 2 (14h-16h)
    La Charia, avec Baudoin Dupret, Directeur de recherche au CNRS, Directeur du CJB (Centre Jacques-Berque pour le développement des sciences humaines et sociales au Maroc)

    – Séance 3 (16h15-18h)
    Les juifs d’Égypte, projection-débat autour du documentaire d’Amir Ramis, avec Joyce Blau, linguiste, membre de l’Institut Kurde.

    Pour (re)découvrir et apprendre des choses avec des intervenants qui sortent des discours habituels et dépassionnent le débat.

    Inscriptions
    http://www.iremmo.org/spip/spip.php?article401

    #UniversitéPopulaire #savoir #connaissance #littérature #islam #citoyenneté #judaïsme #christianisme #mondearabe #débat #juifs #Egypte #charia #chrétiens #sharia

  • Seenthis et Big data

    Avec quelques centaines de contributeurs actifs, et des dizaines de milliers de billets, de signalement d’articles, de blogs de sites d’images, d’émissions de radio, de blogs improbables et d’autres probables ; d’infos prises sur le vif, de résumés de conf, de traductions d’articles, de synthèses...

    Seenthis va bientôt devenir si ça ne l’est déjà un énorme ensemble (très riche) de big data, non ?

    Que pourrait-on faire d’intelligent de cet ensemble, de ce savoir ? comment peut-on le « traiter » de sorte que rien n’en soit perdu, que tout soit « reconsultable » facilement (j’avoue, y a des trucs que je ne retrouve pas mais il est possible que je me démerde comme une brel et que je ne sache pas me servir du moteur de recherche vraiment) ?

    Y aurait-il des belles synthèses à faire sur des thèmes pour lesquels il y a de vraies contributions collectives (si vous voyez de quoi je veux parler...)

    #seenthis #données #data #big_data #données_quantitatives #données_qualitatives #savoir #connaissance

  • Révolutionnaires sans #révolution
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/05/BURLAUD/49078

    Figure de proue, aux côtés d’Antonio Negri, de l’opéraïsme italien, Mario Tronti offre aujourd’hui quelques souvenirs et réflexions sur ce mouvement qui, dans les années 1960, adopta, contre le pouvoir démocrate-chrétien et souvent aussi contre les autorités du Parti communiste italien (PCI), le « point de vue ouvrier » : centralité de la classe ouvrière et de son lieu propre, la grande usine, où se saisissent et s’avivent les contradictions du #capitalisme contemporain. - #2013/05

    #Italie #Communisme #Histoire #Idées #Idéologie #Mouvement_de_contestation #Parti_politique #Politique #Syndicalisme #Socialisme #Marxisme

  • Le Dictionnaire des femmes créatrices

    Quarante siècles de création des femmes à travers le monde dans tous les domaines de l’histoire humaine, des arts, de la culture, de la science.

    Au terme de six années de travail, auquel vous avez pris une grande part - et nous vous en remercions - , la publication du Dictionnaire des femmes créatrices par les éditions des femmes-Antoinette Fouque est maintenant proche : elle doit intervenir en novembre prochain.

    Né de la volonté de mettre en lumière les créations des femmes et de rendre visibles leurs apports à la civilisation, cet ouvrage unique, dirigé par Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber, et appelé à faire référence, sera ainsi proposé au plus grand nombre.

    Pour commencer dès maintenant à le faire connaître, et pour favoriser sa diffusion, nous avons lancé une souscription avec notre partenaire les éditions Belin. Jusqu’au 30 septembre prochain, celle-ci permet aux personnes et aux institutions d’acquérir à un prix préférentiel l’édition « papier » du Dictionnaire, présentée en trois volumes sous un coffret cartonné.

    Cette offre est détaillée dans la plaquette d’information que nous vous adressons en pièce jointe.

    Sûres que vous aurez à cœur de contribuer au succès de cette démarche, en faisant très largement circuler ce document auprès de vos ami-es et réseaux, nous vous prions de croire, chère amie, à notre sincère considération.

    Télécharger le bon de souscription là :

    https://www.dropbox.com/s/ojtb1tacwnsp30t/dicofemmessouscriptions.pdf

    #géographie #femmes #savoir #enseignement #connaissance

  • Le temps, l’espace, le passé, le présent : quelle combinatoire pour quel enseignement ? | aggiornamento hist-geo

    http://aggiornamento.hypotheses.org/1332

    La réforme et la contreréforme de l’enseignement de l’histoire-géo en série scientifique au lycée ont suscité de nombreuses protestations, quoique pas toujours médiatisées ni très convergentes, et ont abouti à une mesure régressive autant sur le plan des horaires que sur celui des programmes. Dont acte. Il est cependant un point particulier éclipsé par le débat général : pendant deux années scolaires, de la rentrée 2012 au bac 2014, aura été brièvement expérimenté un enseignement optionnel à la teneur inédite fusionnant histoire et géographie. Plus de programmes disjoints, juxtaposés, comme à l’accoutumé, mais une seule et unique liste de questions où s’entremêlent à des degrés divers l’histoire et la géographie : deux questions obligatoires portant sur la période allant du début du XXe siècle à nos jours, l’une sur la mondialisation, l’autre sur les enjeux et les recompositions géopolitiques du monde, et deux questions au choix, « représenter le monde » ou « innovations et sociétés », sans période précisée[1].

    #enseignement #éducation #savoir #connaissance #géographie

  • Aaron Swartz : sur les traces d’une étoile filante du Net - L’actu Médias / Net - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/medias/aaron-swartz-sur-les-traces-d-une-etoile-filante-du-net,95428.php?xtatc=INT

    L’enjeu crucial des années 2010 étant, selon son ami Doc Searls, « cette menace pour la démocratie que fait peser le passage de l’ordinateur de bureau, de type PC – reposant sur des technologies ouvertes compatibles avec les logiciels libres – au smartphone, dominé par des acteurs comme Apple qui défendent des technologies fermées. » Traduction : en utilisant de plus en plus nos téléphones comme des mini-ordinateurs, nous nous lions dangereusement à des fournisseurs d’accès et à des acteurs privés qui n’ont pas nécessairement le bien commun comme préoccupation première.

    « Cette idée de voir Internet tomber aux mains de groupes de communication et de téléphonie rendait Aaron fou de rage », complète Doc Searls. « Le grand public a peut-être le sentiment que la neutralité d’Internet est une cause entendue, que rien de sérieux ne menace, mais il faut écouter et entendre les lanceurs d’alerte comme Aaron : l’information et la connaissance sont évidemment en danger. »

    #logiciel_libre #Droit_d_auteur #gachi #hacktivisme #connaissances #bien_commun

  • Le congrès annuel des géographes américains est payant (400 dollars) depuis l’année dernière, ce qui suscite des réactions étonnées voire indignées des géographes critiques, comme ce coup de gueule qui nous vient de Jordi Nofre de l’université de Lisbonne et qui ne manque pas d’intérêt :

    “...since the AAG began to require the previous and mandatory payment (400$) before sending your abstract to participate in its Annual Meeting, I could understand that something allien to the fundational spirit of the Association is happening.

    One year ago I sent a formal letter to the AAG director wondering wether this payment requirement had any kind of ’legitimacy’, as it was the first time it happened, and, on the other hand, it coud limit the participation of young researchers from those countries which are investing few funds in science despite their young researchers have a huge potential.

    His answer was like “bla bla bla bla”...

    Two phenomena features today’s AAG.

    1. It seems that ’the right to participate’ is exclusive for participants with high purchase power or well-funded. This means that AAG is really not interested in young researchers, who often present communications and posters much more attractive, interesting than the majority of Professors.

    2. On the other hand, the current “pre-payment” policy of AGG is contributing to elitize its Annual Meeting and, therefore, to ’residualize’ Geography in this global world.

    Maybe we, young researchers (PhD Students, postdocs, young lecturers) should begin to do a boycot against this elitization of social sciences by avoiding to participate in this kind of “luxurious” events, and priorizing new forms of meeting new colleagues (Linkedin, Academia.eu, Webminars, Workshops, Mini-conferences, etc).

    They are hard times for Social Sciences, but I’m strongly convinced that we ’The Youngs’ continue to have the power to revert this situation...”

    #géographie #savoir #connaissance #open-source #gratuité

  • Un débat intéressant sur la "défense de la langue française" dans les milieux académiques

    Tout commence par un message tout neutre, tout classique, l’annonce en anglais d’une conférence organisée à Nice, donc en France, sur la liste de géographes [géotamtam]

    Gabriel Vatin, doctorant en géomatique au Centre de recherche sur les Risques et les Crises à Sophia-Antipolis poste cette annonce :

    Dear colleagues,

    The Institute MINES-TELECOM, the University of Nice-Sophia Antipolis and its partners are setting up the next international conference OCOSS (Ocean & Coastal Observation: Sensors and observing systems, numerical models & information Systems), in Nice (French Riviera) on 2013, October, 28th-31st. [...]
    You will find more information about the conference at :

    http://2013.ocoss.org

    Réponse immédiate d’un ancien professeur belge, Michel Vandenbroucke :

    Bande de Schnocks ! Quand vous déciderez-vous à vous exprimer en français devant un lectorat francophone ?! C’est une question de principe mais surtout de bienséance.

    Le message n’est pas très fin, et suppose une posture que nous connaissons bien : le rejet de l’anglais (en particulier) sous prétexte de défendre becs et ongles la langue française. Voilà une position très réductrice, très étroite, et pourquoi ne pas le dire, très rétrograde. Vouloir défendre "notre" langue contre "une autre" langue nous ramène quelques fragrances de la période coloniale. C’est aussi tellement réducteur, à l’heure où nous travaillons presque partout de manière "multiculturelle".

    A Arendal, en Norvège, dans le centre affilié au PNUE où je travaillais, il y avait 40 personnes et 20 nationalités. Nous communiquions indifféremment en anglais, norvégien, espagnol parfois et même en français. On entendait parler le russe, le letton, parfois des langues africaines ou de minorités arctiques. Je me souviens de l’atmosphère comme un beau "ballet de langues". Les cultures, les mentalités, les langues se mélangeaient en un joli bouquet.

    A Goldsmith, d’où je reviens juste, les étudiants qui participaient à notre séminaire venaient de Syrie, de Tunisie, de Norvège, de Zambie, du Canada, de Chine, de Corée, d’Italie, d’Israël... Outre que ce mélange est magnifique et d’une richesse inouïe, il suppose au moins une langue de communication commune. Mais l’expérience montre que tous ces étudiants, en général, parlent au moins couramment trois langues...

    Pour en revenir aux messages postés sur [géotamtam], Il n’en fallait pas plus pour déclencher des réactions que j’ai trouvé très intéressantes et qui méritent d’être portées à la connaissance d’un public plus large. Ces réflexions sont au coeur d’une problématique importante : comment le savoir [la connaissance] peut et doit se transmettre auprès du plus grand nombre. Dans quelle(s) langue(s), dans quelle forme (simplifiée ou synthétisée pour que ce soit accessible aux non-académiques), etc...

    Stéphane Rosière, professeur à l’université de Reims est le premier à tirer :

    Le mal est en la matière très profond. On peut citer Geneviève Fioraso, notre ministre : "si nous n’autorisons pas les cours en anglais, nous n’attirerons pas les étudiants de pays émergents comme la Corée du Sud et l’Inde. Et nous nous retrouverons à cinq à discuter de Proust autour d’une table, même si j’aime Proust…"

    Le mouvement d’anglicisation de nos échanges s’accélère prodigieusement, la langue n’étant considéré que comme un outil, rien de plus. Il y a certainement des moyens de ne pas accélérer ce nivellement.

    Et de poster cette image :

    https://dl.dropbox.com/s/t3ic0ipx6nh4m4a/proust.png

    Kamala Marius-Gnanou, maître de conf à Bordeaux ajoute :

    En tout cas, beaucoup de mes étudiants français (géographes et aménageurs) vont en Inde pour des stages et sont encore confrontés au problème de la langue (anglaise) non maîtrisée. Certes en Inde, l’anglais indien est un outil avant tout ! Mes étudiants se plaignent d’avoir trop peu de cours en anglais en géo (à Bordeaux)... En revanche, les étudiants de l’EHESS, des Ecoles de commerce et de Sciences Po maîtrisent de mieux en mieux l’anglais et soutiennent leur projet (mémoire, projet professionnel etc..) en anglais. Sinon, il y a dix fois moins d’étudiants indiens que d’étudiants chinois en France !!! La ministre a donné de mauvais exemples...

    Maxime Forriez, docteur en géographie précise :

    Ecrire français dans un réseau français ne me semble pas aberrant.
    Ecrire anglais dans un réseau français pour toucher d’hypothétiques relations anglophones me paraît plus surprenant. Il existe d’autres réseaux pour cela, me semble-t-il ?

    A mon tour de vous livrer, une petite méditation sur la magnifique langue de Shakespeare. L’anglais n’est qu’un outil, certes, mais est-ce le bon outil ? Pour des raisons purement historiques, l’anglais s’est imposé en tant que langue vernaculaire internationale, et il n’a toujours pas débouté le français. Question : pourquoi ? La raison est simple ; la langue française est beaucoup plus riche en vocabulaire que la langue anglaise. Nombreuses idées en français sont purement et simplement intraduisibles en anglais.

    Récemment,un juriste m’expliquait que, lors d’un jugement à la cour internationale de la Haye, les juges étaient obligés de rendre plusieurs fois le même jugement. Non pas parce qu’ils sont incompétents, ou qu’il y a eu un appel, mais parce que, par habitude, ils utilisent l’anglais lors d’un premier procès, et que, systématiquement, le jugement rendu est intraduisible dans la langue officielle, le français. Pourquoi ? Simplement parce qu’un mot anglais peut être traduit par trois ou quatre mots en français, parfois même beaucoup plus, les juges, qui maîtrisent les deux langues parfaitement, sont donc obligés, pour trouver le bon terme français, de rendre un second jugement en langue française, donc refaire toute l’analyse de l’affaire jugée.

    La traduction française effectuée, il devient alors très facile de la traduire en n’importe quelle autre langue.

    Cela tend à montrer que l’imprécision de la langue anglaise permet de commercer idéalement, car elle permet de « noyer le poisson » lors d’une négociation, personne ne parlant vraiment de la même chose. On reste dans le flou, et c’est ce qu’il faut pour arriver à un consensus acceptable.

    Cette réflexion me rappelle un problème de traduction (ou d’interprétation) lors de la publication de la résolution 242 du conseil de sécurité des Nations unies en novembre 1967 : il y avait une ambiguïté entre le texte anglais et français qui mentionaient, en français "le retrait « des » territoires occupés" et "from occupied territories (c’est-à-dire "de" territoires occupés)" en anglais. Les israéliens n’ont pris en compte que la version anglaise parce qu’elle leur permettrait (éventuellement) de garder certains territoires acquis et "colonisés".

    Anne-Laure Amilhat Szary, professeure à l’université de Grenoble se scandalise, et avec juste raison :

    Qu’une manifestation scientifique ait lieu en Anglais n’a rien d’exceptionnel si on veut attirer d’autres collègues que nationaux ou québécois, ou membres des cercles de la francophonie ! Il est injuste de discréditer les collègues qui s’engagent sur ce terrain difficile de l’ouverture internationale.

    La discussion sur l’empire de la langue anglaise dégage des relents de regrets du pouvoir que le Français avait pu jouer dans des circonstances analogues par le passé. Personne ne nous empêche de penser en Français. Les Américains tiennent la « pensée française » et autre « French theory » en haute estime d’ailleurs. Il existe d’autres langues qui passent les frontières, l’espagnol en Amérique Latine, l’Arabe .... mais la majorité des publications se font en Anglais, ce qui nous permet de prendre connaissance de la façon dont la science se fait hors de l’Hexagone

    La langue ne doit pas être le véhicule d’un aplanissement de la pensée. C’est difficile du fait des barrières culturelles et des périmètres protégés que nous connaissons moins, dont nos mandarins n’ont pas les codes, mais pas impossible... Ce n’est pas en refusant ce dialogue que nous serons les plus constructifs. Il me semble essentiel de transmettre cette ouverture à nos étudiants.

    Stéphane Rosière tient à préciser ensuite :

    Bien sûr une manifestation en anglais banal et désormais l’utilité de telles manifestations n’est pas à démontrer. j’ai aussi intégré des cours en anglais dans la maquette du diplôme que je dirige.
    Tout l’enjeu me semble-t-il est de savoir à partir de quand nous décidons de faire une croix sur notre langue (le jour où nous disons : à quoi bon un appel à communication en français par exemple ?). C’est ce point d’inflexion, ce « seuil » à partir duquel nous considérons que notre culture n’est plus un vecteur de communication et de culture, qu’elle est inutile (no tool). C’est ce seuil qui me fait réfléchir et m’inquiète, c’est vrai.

    Et si les Américains tiennent la « french theory » en haute estime, c’est uniquement parce qu’elle est traduite en anglais, ils n’ont que faire du texte original.

    J’avais mis en exergue la citation de Fiorasso car elle relève à mon avis d’une pensée qui a passé ce seuil, qui est purement commerciale, c’est une stratégie d’attraction qui est celle d’une entreprise, mais la pensée et la langue ne sont évidemment pas seulement des outils de marketing et de rayonnement.

    Et puis, il y a ce malaise à s’attaquer à Proust, comme autrefois un président dont j’ai oublié le nom qui s’en prenait à la Princesse de Clèves, mais Proust est plus précieux que notre ministre, et son mépris qu’elle étale dans cette phrase haineuse et stupide me rappelle les propos de Goering vis-à-vis des intellectuels (sic !). L’anglais devient là clairement le masque (la justification) de la déculturation et de rien d’autre.

    Virginie Mamadouh, de l’université d’Amsterdam, s’insurge aussi avec juste raison contre l’usage exclusif du français sur une liste prétendument francophone, et s’exprime avec nuance :

    On croit halluciner en lisant certaines des dernières contributions à propos de l’usage de l’anglais sur [géotamtam].

    Les questions de politesse, ça se discute ; et même une police linguistique (plutôt intolérante et contraire aux idées de la libre circulation de l’information scientifique) pourrait se défendre, bien qu’à mon avis on doivent plutôt se réjouir des efforts faits par les géographes francophones ces dernières années pour ouvrir leurs travaux et leurs colloques aux autres (surtout à ceux qui parlent autre chose que le français et l’anglais dans la vie de tous les jours).

    Mais l’appropriation exclusive de [géotamtam] - liste française ? que les francophones hors de France se le disent ! Le statut intouchable du français comme langue des institutions internationales ?
    Ou les qualités intrinsèques du français ? (plus de vocabulaire ? plus précis ? intraduisible ?)

    On aimerait en rire.

    Si vous vous inquiétiez des effets néfastes du « sabir international dérivé de l’anglais » dans lequel vos étudiants prennent l’habitude de s’exprimer, pensez-vous vraiment qu’il serait plus pratique et bénéfique pour les miens de devoir impérativement manier deux langues au lieu d’une pour communiquer avec d’autres géographes dans des rencontres internationales ?

    Tant que les Français ne comprendront pas la différence entre français et francophone, ils auront peu de leçons à donner aux anglophones britanniques ou américain en matière de respect de la diversité linguistique. Celle-ci n’est d’ailleurs ni une condition nécessaire, ni une condition suffisante à la diversité culturelle et à la pluralité de la pensée et des approches géographiques en l’occurrence.

    Cela dit, tout à fait d’accord pour discuter des effets du statut hégémonique de l’anglais dans les échanges internationaux, et pour promouvoir le plurilinguisme, mais nous risquons d’attendre encore longtemps les étudiants de géographie qui se mettraient au néerlandais pour faire un séjour Erasmus chez nous...

    Camille Schmoll, maîtresse de conférences à l’université de Paris VII rappelle :

    Certains d’entre nous travaillent, communiquent, enseignent en anglais, sans être forcément des traîtres à la nation, à la discipline ou à la langue...

    Adrien Mangiavillano, géographe, explique avec beaucoup de toucher :

    Même si on considère le français comme plus précis, ce qui reste à prouver, car il est probable que c’est notre maitrise de l’anglais et de ses subtilités qui nous échappe, une démarche qui consiste à se priver systématiquement de 75% à 90% de l’auditoire scientifique mondial pour exposer des travaux aussi brillants et fondamentaux soient-ils ne peut que résulter d’une stratégie qui évoque une question bien connue de philo :

    peut-on avoir raison tout seul ?

    Sans chercher à y répondre et au delà des questions linguistiques (même en français, il est aisé de se rendre incompréhensible), il me semble tout de même que l’on peut voir ici une forme d’autosatisfaction bien pratique pour générer des vérités, ce qui est tout de même problématique dans une démarche scientifique. Au delà, c’est la relation à autrui, le faire « sans » dont il est question. Mais c’est peut-être, en fait, l’objectif initial.

    Oui, je trouve aussi très infantile et prétentieux de dire que la langue anglaise est moins riche que la langue française, ou telle langue moins riche que telle autre, nous savons bien que chaque langue recèle ses propres trésors, ses propres subtilités, et nous, qui prétendons parler un très bon anglais, n’en connaissons en fait pas un centième. Une simple promenade dans Londres à écouter les gens nous le prouve : parfois, nous n’en comprenons pas un mot.

    Enfin, Frédéric Dobruszkes, maître de conférences à l’Université Libre de Bruxelles (actuellement en poste au Royaume-Uni) termine par trois remarques :

    1. Il n’est guère intéressant d’opposer les langues. Rien n’empêche d’organiser, si cela s’y prête, des événements multilingues (voir email récent annonçant le colloque sur le vin au Brésil, en trois langues) ou de publier dans plusieurs langues selon les contextes. Pour ma part, je publie en français sur la politique des transports urbains, afin de contribuer au débat bruxellois et belge, et en anglais sur les dynamiques spatiales du transport aérien, vu le public scientifique beaucoup plus large intéressé par ces questions.

    2. Que telle ou telle langue soit plus riche qu’une autre, c’est à voir. Je crois savoir qu’il existe tout de même une littérature anglo-saxonne, des prix Nobel de littérature décernés à des Anglo-Saxons, etc. De toute façon, l’anglais scientifique est généralement pauvre et basique. Mais ce n’est pas pour cela que les idées véhiculées ne sont pas potentiellement intéressantes. Je conseille la lecture de quelques articles de Geoforum, Area ou Transactions of the Institute of British Geographers, parmi d’autres, à ceux qui en doutent. De même, il y avait au colloque annuel de l’Association des géographes américains (AAG) 2012 de New York, où j’ai croisé plusieurs géographes français, plus de 5 000 papiers présentés et plus de 8 000 participants. J’ai du mal à penser que malgré une langue supposément moins riche, il n’y avait rien d’intéressant et, surtout, de complémentaire aux approches plus françaises dans tout cela.

    3. A Oxford, la moitié de mes collègues directs ne sont pas britanniques mais viennent de Turquie, Grèce, Brésil, Portugal, Pays-Bas, Emirats Arabes Unis, Canada anglophone, Chine, USA et Japon, sans parler des visiteurs qui défilent du Chili, de Norvège, etc. Jusqu’à preuve du contraire, les élites intellectuelles de ces pays apprennent aujourd’hui l’anglais plutôt que le français. On peut le regretter, et la domination du champ scientifique par quelque langue que ce soit (l’allemand, le français, etc.) est d’office dommage. Il n’empêche, dialoguer avec ces collègues d’horizon divers est enrichissant, comme peut l’être tout événement scientifique où l’on confronte des approches différentes, selon les langues et/ou les orientations épistémologiques.

    Vaste et intéressant débat qu’il faut nourrir...

    #anglais #français #francophonie #monde-académique #science #savoir #connaissance

    • Et voici les dernières contributions, qui ne manquent pas de piquant

      Henri Chamussy, célèbre (et souvent fort drôle) géographe aujourd’hui à la retraite mais qui reste très actif (il est le co-auteur d’un livre sur le Liban qui vient de sortir) :

      Géotamtam qui est un réseau socio-professionnel joue bien son rôle - et de mieux en mieux - comme diffuseur d’information ; mais comme plateforme d’échanges d’idées, malgré une ou deux tentatives timides, il ne joue pas son rôle comme lieu de discussions, voire comme lieu de polémiques ; il faudrait plus souvent qu’il y ait ce que nos ancêtres clercs universitaires médiévaux appelaient une disputatio (mais ils n’avaient pas de querelles linguistiques ; tout se faisait en latin !)

      Cette disputatio sur les langues est assez para-scientifique, mais elle est importante en ces temps d’internationalisation.

      [...]

      J’ai été choqué par le fait que certains parlent de géotamtam comme d’un réseau francophone, voire français. Il serait bon qu’il devienne un réseau international, cela nous apporterait beaucoup, et alors il nous faudra nous faire, résigner, réjouir (rayez la mention inutile...) à ce qu’il soit au minimum bilingue (français et anglais).

      J’ai été, pendant plus de 10 ans, responsable des échanges Erasmus et franco-canadiens à l’IGA. Beaucoup d’étudiants renonçaient à partir à cause de leur nullité en langues, et j’étais obligé de mettre un numerus clausus aux départs au Québec, dont le succès - outre l’exotisme du Canada - résidait en ce que les gens là-bas, comme chacun sait, parlent français. D’ailleurs, preuve par neuf, j’avais peu de demandes pour McGill, comme par hasard.

      [...]

      Confronter plusieurs manières d’exprimer la géographie est un exercice absolument captivant et très instructif. Je me souviens de la réflexion de notre collègue Roy Bradshaw (Nottingham) à qui j’avais donné un article qui abordait des questions épistémologiques et didactiques, que j’avais écrit en anglais, et que je lui demandais de vérifier et de corriger ; sa réponse a été :

      "It’s very difficult, Henri ; anyway, we, french and english, we don’t think in the same way."

      Eh oui , Descartes contre Hume... A Leeds, j’ai organisé avec les collègues un staff seminar sur ce problème et j’y ai découvert des tas de choses, comme par exemple que le mot « problématique » n’existait pas en anglais (il paraît que les choses ont changé), que le mot « informatique » n’existait pas (on disait « computer science », mais ça n’a pas le même contenu conceptuel), qu’il ne faut pas traduire « épistémologie » par « epistemology » (extension du concept plus étroite, plus technique), mais par « philosophy of science », et que, comble et peut-être origine d’une grave méprise, il ne faut pas traduite « artificial intelligence » par « intelligence artificielle », le mot « intelligence » ayant le plus souvent en anglais le vieux sens français d’"information".

      Et plus récemment encore, à l’occasion de la soutenance de thèse d’une étudiante libanaise, nous avons eu une discussion passionnante sur des concepts intraduisibles, prolongée la semaine dernière à Beyrouth : le patrimoine (heritage en anglais, mais pas tout à fait avec la même extension) n’a qu’un équivalent très approximatif en arabe : « tourass », et la discussion a continué sur un autre concept, dont Ibn Khaldoun est peut-être à l’origine, « umran », intraduisible en français, mais dont l"équivalent presque judicieux est le mot anglais « settlement » (essayez de le traduire correctement en français... et dites-moi le résultat !).

      Ces discussions ont été fort enrichissantes, elles ont permis de dégager la charge des concepts derrière les mots, de dégager des mentalités collectives (et soit dit en passant, de m’éloigner définitivement du nominalisme et de régler pour mon compte la Querelle des Universaux ; qui disait du concept que ce n’était qu’un « flatum vocis » ?)

      [...] Il faut être absolument bilingue, si possible trilingue, et nos étudiants ne les sont pas assez (pour le dire politiquement incorrect : les étudiants anglophones non plus, du moins ceux à qui j’ai eu affaire ; ce sont, toujours dans le cadre de mon expérience (mais qui porte sur plusieurs centaines d’étudiants en géographie de 15 nationalités), les Allemands qui maîtrisent le mieux plusieurs langues, ainsi que les Suédois - pour ces derniers, l’anglais, rarement le français !)

      Il serait bon, voire obligatoire que dans tous les Instituts de géographie il y ait un enseignement (d’un module au moins) qui soit fait en anglais, et un autre éventuellement dans une autre langue, allemand, espagnol au choix, et que nos étudiants fréquentent les lieux où l’on apprend des langues (à l’Université Saint Joseph de Beyrouth, il y a un Institut Confucius et des étudiants libanais, tous trilingues, apprennent le mandarin).

      [...]

      Et à tous, salve (c’est du latin...)

      Nous terminerons par un deuxième message du géographe qui a été à l’origine de cette discussion passionnante, Michel Vandenbroucke, cette fois plus modéré même s’il continue de montrer quelques signes d’irritation... :

      Ma mauvaise humeur est venue du fait que l’information véhiculée par Géotamtam était rédigée dans la seule langue anglaise, alors que le lectorat est en majorité francophone. Je pense qu’il y a là quelque chose d’inconvenant et, à la limite, de cuistre.

      Je suis tout à fait d’accord pour que Géotamtam s’exprime aussi en anglais et même, si l’opportunité s’en présente, dans une autre langue par exemple en italien, en espagnol ou en allemand.

      Une des convenances voudrait, à mon avis, que l’on fasse un effort, au sein de l’Union Européenne, pour s’adonner aussi à la pratique des langues de voisinage.

      Je ne rechigne pas à m’attaquer à un texte en anglais que je pense dans l’ensemble maîtriser assez bien. Je ne prône aucunement la primauté du français ni ne prétend à sa supériorité.

      Mais nom d’une pipe ne peut-on tout de même recevoir en France, d’un groupe francophone quelque chose qui soit aussi rédigé en français !

    • En même temps, on peut entendre la crainte (justifiée ou non) de certains chercheurs ? Il y a un paquet de travaux qui ne sont publiés qu’en anglais. Pour reprendre l’exemple du latin cité plus haut, c’était la langue pratiquée par l’Église (et non comprise par les illettrés) pour asseoir son autorité. Pour le dire un peu vite, n’est-ce pas une façon de limiter l’accès au savoir que de le limiter à une seule langue... c’est une question, hein.

    • Les échanges ont continué (un peu) aujourd’hui, avec encore des idées intéressantes : Gabriel Vatin, auteur du « message originel » si je puis dire écrit :

      Comment se retrouver initiateur d’un buzz sans le vouloir ? C’est drôle de recevoir tant de courriels, tous très intéressants, sur un débat auquel je n’avais pas du tout pensé. Et maintenant, on en parle sur la toile :

      http://94.seenthis.net/tag/person:gabriel%20vatin

      [...]

      bravo à toutes et à tous pour vos messages riches en anecdotes et vos points de vue si variés !

      [...]

      Selon moi, une liste de diffusion francophone est un outil de partage d’événements, que ceux-ci soient organisés en français ou dans autre langue. C’est pour cela que j’ai diffusé cette information sur Géotamtam, après tout !

      Je vous promets de faire mes prochaines annonces en français, même si l’évènement organisé est en anglais ! Quitte à ce que l’orateur ait une mauvaise surprise au moment de prendre la parole devant le public...

      Mon point de vue sur le sujet : l’anglais est pour moi, comme pour la majorité des chercheurs, une langue fondamentale pour me faire lire. Certes, le monde de la recherche francophone peut écrire en français, pour écrire, mais si l’on cherche à se faire lire et avoir les échanges les plus intéressants, l’anglais est assez important. Après tout, quelle déception quand je trouve un article qui semble intéressant... mais écrit en russe !

      Jean-Yves Puyo, de l’université de pau ajoute :

      Je suis partisan moi aussi de la diversité linguistique. C’est ce que nous essayons de faire au sein de la commission Histoire de la Géographie de l’UGI, avec mon président (Espagnol) et mon vice-président (Anglais). Ainsi, lors des sessions « régionales » que nous co-organisons, nous prônons bien sûr l’usage les deux langues officielles de l’UGI (l’Anglais mais aussi le Français, si, si) et la langue du pays qui nous accueille.

    • Une réaction tardive en forme de proposition, qui vient de Charlotte Prieur (enseignante à l’université de paris IV)

      Comment aider nos étudiants géographes à mieux maîtriser la langue anglaise ?

      L’UFR de géographie et aménagement de Paris IV, organise depuis plusieurs années maintenant des cours de géographie en anglais pour les étudiants, plutôt que de laisser ce soin aux UFR d’anglais (la versification shakespearienne retenant peu l’attention de nos étudiants géographes).

      On se doute que la plupart des universités sont désormais fortement incitées à le faire et que les collègues en charge de ces cours rencontrent les mêmes types de difficultés que nous : niveaux très hétérogènes des étudiants, pas de manuel d’anglais de spécialité géographie, développer la pratique orale dans des classes souvent fournies, quête d’une revue de géographie en anglais qui serait accessible à nos étudiants (à Paris Sorbonne, on penche pour Focus on Geography plus que pour Geographical)...

      Il existe en même temps de belles opportunités : magnifiques conférences en ligne de géographes anglophones, manuels de premier cycle anglophones assez époustouflants (Introducing Human Geographies par exemple), et mise à disposition des mooc (massive open online courses) qu’il faut apprendre à sélectionner et utiliser à bon escient.

      Que ceux qui sont intéressés par ces questions n’hésitent pas à s’inscrire en envoyant un message à geographyinenglish@googlegroups.com

  • « La Fabrique des Savoirs Migratoires »

    Présentation

    Ce carnet est dédié au programme de recherche intitulé La fabrique des migrations et des savoirs associés (FABRICAMIG.SA. Le projet de recherche ANR pluridisciplinaire en sciences sociales (sociologie, géographie, démographie, psychologie-sociale et anthropologie) « La Fabrique des Savoirs Migratoires » (2011-2013) porte sur l’étude des mécanismes de production des savoirs migratoires, tels qu’ils s’élaborent dans les mobilités et les activités des populations transmigrantes et transfrontalières dans deux régions du monde (Amérique du Nord et Centrale, Maghreb-Machrek). L’objectif du projet est d’étudier le phénomène des migrations internationales dans ses dynamiques sociales, selon des vecteurs spatiaux, économiques et temporels, interrogeant, par là même, les présupposés d’une société de la connaissance qui s’impose dans le discours des organismes internationaux.

    http://fabricamig.hypotheses.org/a-propos

    @reka
    #migration #frontière #sciences_sociales #mobilité #populations_transmigrantes #migrations_transfrontalières #Maghreb #Amérique_du_Nord #Amérique_centrale #dynamiques_sociales #espace #temps #économie #connaissance #organismes_internationaux

  • La vieille et obscène idée du domaine public payant est de retour… (S.I.Lex)
    http://scinfolex.wordpress.com/2012/10/13/la-vieille-et-obscene-idee-du-domaine-public-payant-est-de-reto

    Car c’est bien là que réside « l’obscénité » de la proposition du domaine public payant, comme le dit Philippe Aigrain. Le domaine public constitue en réalité l’état « naturel » de la #connaissance, puisque le monopole accordé aux créateurs au titre de la propriété intellectuelle est limité dans le temps. Les oeuvres sont issues d’un fonds préexistant, formées par les idées qui ont cours à un moment donné au sein d’une société. Chacun peut venir y puiser librement, pour donner forme à de nouvelles créations originales. A l’issue de la période de protection (70 ans après la mort de l’auteur, en principe), l’œuvre retourne dans ce fonds commun et devient disponible pour alimenter à son tour la création.

    Grâce au domaine public, rien ne se perd dans la création, tout se transforme et ainsi va la #Culture.

  • Multitudes Web - 02. Antagonism under cognitive capitalism : class composition, class consciousness and beyond.
    http://multitudes.samizdat.net/Antagonism-under-cognitive

    La #connaissance et la production de connaissance entretiennent un rapport très particulier à la #production et à la question du sujet. Une connaissance n’est pas un produit, mais une oeuvre, une création, lorsqu’elle est objectivée, une information ou des données quand elle est codifiée. Elle est totalement immatérielle (même s’il existe des possibilités de la repérer à la trace) quand elle correspond à un savoir implicite. Quant à la production de connaissance (apprentissage, usage, création, invention) elle présente la particularité de comporter un caractère très difficilement divisible du sujet connaissant ou apprenant, se servant d’elle ou y coopérant. La lecture pas plus que le livre ne sont des produits ou des activités facilement réductibles à la transformation d’un matériau au moyen de machines mécaniques ou de dépense d’énergie [12. Sur le livre qui sert de point de départ à Gabriel Tarde pour son analyse de la valeur, dans sa Psychologie économique ( Les Emêcheurs de penser en rond , Paris, 2002) voir M. Lazzarato (2002) Puissance de l’Invention , Paris, Les Emêcheurs de penser en rond-Le Seuil (2002)].
    Les connaissances et donc les activités qui visent à les produire ne se vendent pas, ne se transforment pas directement et naturellement en « #marchandises ». Les connaissances sont indivisibles, non rivales, leur #valeur économique ne dépend pas de leur rareté mais au contraire de leur diffusion et de leur usage par un grand nombre de personnes. Bref elles ont les caractéristiques des biens collectifs. L’éducation, la science, la création sont largement, parfois exclusivement des biens publics. Leur marchandisation suppose un dispositif juridique compliqué (l’attribution conventionnelle d’un monopole temporaire artificiel).

    #capitalisme #travail #néocapitalisme (et #verbeux faut bien le reconnaître)

  • A lire ailleurs du 07/09/2012 au 13/09/2012 | Internetactu
    http://www.internetactu.net/2012/09/14/a-lire-ailleurs-du-07092012-au-13092012

    . FaceDeals : Un Check-In en reconnaissance faciale – golem13 Une caméra qui reconnait les visages des personnes sur Facebook pour faire leur check-in à leur place, distribuer des coupons voir demain servir de pointeuse… . 4 idées qui vont changer la réalité augmentée – Augmented Stories Pour la chercheuse et designer Helen Papagiannis la réalité augmentée va être transformée…

    #A_lire_ailleurs

    • L’impulsion coloniale de l’informatique ubiquitaire – Putting people first
      http://www.experientia.com/blog/ubicomps-colonial-impulse
      Paul Dourish et Scott Mainwaring sont les fondateur du Contre de recherche sur l’informatique sociale d’Intel à l’université d’Irvine. A la conférence Ubicomp 2012, ils ont présenté un article intitulé, l’impulsion #coloniale de l’#informatique omniprésente : http://www.dourish.com/publications/2012/ubicomp2012-colonial.pdf Dans leur article ils expliquent que l’entreprise de connaissance est désormais globale et qu’elle implique une volonté hégémonique, “colonialiste”. D’abord parce que la connaissance et les bases de l’innovation sont inégalement distribuées dans le monde et que le but de l’Ubicomp est de déplacer la connaissance des centres de pouvoir à là où elle manque. La #connaissance et sa #représentation induite peuvent être appliquées à tout lieux… Elle est désormais mesurée, évaluée, comparée (et prédite) partout avec des outils similaires.