• L’étau se resserre autour des exilés ukrainiens en âge de combattre
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/29/l-etau-se-resserre-autour-des-exiles-ukrainiens-en-age-de-combattre_6230650_

    L’étau se resserre autour des exilés ukrainiens en âge de combattre
    Une décision « juste ». C’est ainsi que le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a justifié l’ordre qu’il a donné, mardi 23 avril, de suspendre temporairement toutes les activités consulaires concernant les Ukrainiens en âge de servir dans l’armée. Le pays, qui manque cruellement de soldats pour aller combattre, ne délivrera plus de passeport aux hommes de 18 à 60 ans exilés à l’étranger, sauf exception. Seules les « cartes d’identité pour rentrer en Ukraine » sont maintenues. « Cette décision est purement politique », fulmine Vlodymyr Dovhan, un informaticien rencontré devant le consulat d’Ukraine à Varsovie.
    Arrivé en Pologne avec sa femme et sa fille le 23 février 2022, à la veille de l’invasion russe, cet Ukrainien estime que « ce n’est pas ça qui va faire revenir les Ukrainiens résidant en Pologne. Ma fille parle déjà polonais et se sent très bien ici. Quant à moi, j’[y] ai monté mon autoentreprise. »Les restrictions annoncées, dont les modalités sont encore peu claires, visent à empêcher les Ukrainiens de « se soustraire à l’obligation de résoudre la question de l’enregistrement militaire », selon Kiev. Une façon de faire pression sur les dizaines de milliers d’hommes qui ont fui le pays après l’attaque russe afin de les inciter à revenir et à participer à l’effort de guerre. « Dans le contexte de l’agression à grande échelle de la Russie, la priorité absolue est de protéger notre patrie de la destruction, a justifié Dmytro Kuleba. Voilà à quoi cela ressemble aujourd’hui : un homme en âge de combattre est parti à l’étranger, a montré à son Etat qu’il ne se souciait pas de sa survie, puis il vient et veut recevoir les services de cet Etat. Cela ne marche pas comme ça. Notre pays est en guerre (…) Vivre à l’étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers la patrie. »
    L’interdiction est censée se poursuivre jusqu’à la clarification des dispositions de la loi sur le renforcement de la mobilisation, qui entrera en vigueur le samedi 18 mai. Celle-ci vise à durcir les punitions pour les récalcitrants, et abaisse l’âge de la mobilisation de 27 à 25 ans. La suspension des services consulaires ne s’applique pas aux personnes déjà autorisées à franchir la frontière en vertu de certaines exceptions, comme un handicap ou l’accompagnement d’orphelins.
    Cette mesure suscite une vague d’inquiétude et de colère. En Pologne, des centaines d’Ukrainiens se sont aussitôt pressés devant le consulat. Un incident technique survenu le jour même a ajouté à la panique. « Le ministère ukrainien des affaires étrangères a précisé que les services consulaires seraient à nouveau disponibles à ceux qui auront mis à jour leurs informations militaires, souligne au Monde Oksana Pestrykova, coordinatrice du centre de soutien de La Maison ukrainienne à Varsovie, une ONG venant en aide aux Ukrainiens de la diaspora. Mais les Ukrainiens de Pologne redoutent qu’une fois ces informations transmises, ils reçoivent des documents les obligeant à rejoindre l’armée. »
    La Pologne compte plus de 952 000 réfugiés ukrainiens enregistrés, dont 16 % d’hommes en âge de servir dans l’armée, soit plus de 152 600, selon les chiffres des Nations unies pour les réfugiés. Oksana Pestrykova ne se dit pas surprise par la suspension des services consulaires, car « l’Ukraine est en guerre et l’opinion publique ne voit pas d’un bon œil les hommes en âge de se battre qui se trouvent à l’étranger ». La majorité des Ukrainiens vivant en Pologne sont encore domiciliés en Ukraine. Or « la conscription est un devoir, et tout citoyen qui ne se présente pas à une convocation dans les temps enfreint la loi, ajoute-t-elle. Ce qui est problématique, en revanche, c’est que les Ukrainiens qui se trouvaient en Pologne avant 2022, qui travaillent légalement et ont une famille dans le pays, soient perçus comme des personnes qui violent la loi ».(...) La Pologne et la Lituanie se sont déclarées prêtes à aider Kiev à faire revenir les hommes expatriés en âge de combattre. « Cela ne m’étonne nullement que les autorités ukrainiennes fassent tout pour envoyer des soldats sur le front », a déclaré le ministre polonais de la défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz. Interrogé pour savoir si son pays répondrait positivement à une éventuelle demande de Kiev de renvoyer ces hommes mobilisables en Ukraine, il a répondu que « tout [était] possible ». La Lituanie est disposée à suivre les pas de la Pologne. « L’Ukraine manque cruellement de réserves mobilisables (…). Ce n’est pas juste pour les citoyens qui se battent pour leur pays », a indiqué le ministre de la défense, Laurynas Kasciunas.
    En Allemagne, refuge privilégié des Ukrainiens en Europe, les exilés s’attendaient depuis longtemps à une telle mesure. Quelque 1,1 million d’entre eux vivent actuellement dans le pays, dont la plupart sont arrivés après l’invasion russe, selon les chiffres d’avril de l’Office allemand des statistiques.
    (...)« Il ne faut pas que nos compatriotes s’inquiètent », tente de rassurer une source diplomatique ukrainienne, consciente que le sujet est « sensible ». « Nos consuls attendent des clarifications concernant les dispositions de la loi. On voit que c’est la panique sur les réseaux sociaux, mais la protection des droits des Ukrainiens reste la priorité pour nos consuls. » Après l’entrée en vigueur de la loi sur la mobilisation, en mai, « le processus d’acceptation et d’examen des demandes d’actions consulaires se poursuivra en tenant compte des nouvelles exigences découlant des dispositions de la loi », a indiqué le ministère ukrainien des affaires étrangères, sans autre précision. Et sans parvenir à rassurer les intéressés, qui voient l’étau se resserrer sur eux.

    #Covid-19#migrant#migration#ukraine#allemagne#pologne#lituanie#refugie#conscription#sante#guerre

  • Bribes and hiding at home: the Ukrainian men trying to avoid #conscription
    https://www.theguardian.com/world/2023/aug/15/bribes-and-hiding-at-home-the-ukrainian-men-trying-to-avoid-conscriptio

    The man, who asked for anonymity to discuss the matter, admitted that he had paid a $5,000 bribe to escape a potential draft into the Ukrainian army and service on the front lines in the war with Russia.

    I knew there was no way I would be able to sit in a trench, so I took my savings and contacted a ‘fixer’. Everyone knows where to find them. I paid in cash, they sent me to a hospital to do a spinal MRI; the hospital gave me a medical report claiming I had a major spinal defect, and with that I could get papers allowing me to leave the country. I had the feeling that, at every stage of the way, people knew what was happening and were getting a cut,” said the man.

    The whole process took two weeks; the man was able to leave Ukraine and now lives elsewhere in Europe.

    [...] Fathers of more than three children, people with disabilities and those working in strategically important jobs are exempt from the draft, but everyone else is expected to join up if called. Crews of mobilisation officers roam the streets and sometimes go door to door to hand out notices. Viral videos show officers bundling men into vans to deposit them at enlistment offices.

    Some Ukrainian men say they would not relish receiving mobilisation papers, but would accept it if called, as a part of life in a country at war. But others are desperate to avoid receiving draft papers, and not everyone can afford a $5,000 (£3,945) bribe.

    [...] In Lviv, one man who was served with mobilisation papers outside a supermarket in the city said he was conscripted, sent to Britain for training, dispatched to the frontline and then wounded all within a two-month time span.

    The stakes have left many people reluctant to comply with mobilisation calls, and those who receive the initial set of papers often lock themselves away to avoid being dragged to the recruitment office.

    There are two categories of people – one is already in the army and the other is too scared to go outside so as not to be conscripted, and no salary will make them leave their houses,” said the factory owner.

    #ukraine

  • #Suisse : Les officiers favorables au service militaire obligatoire pour les femmes ats/jfe

    La Société Suisse des Officiers (SSO) réclame l’extension de la conscription militaire obligatoire aux femmes. « Il est temps que les deux sexes aient les mêmes droits et devoirs dans l’armée », déclare dans la NZZ am Sonntag son président, Stefan Holenstein.

    « Nous sommes convaincus que l’armée ne peut plus se passer de plus de 50% du potentiel de la société ». La proportion de femmes dans l’armée est de 0,9% actuellement. Pour la SSO, cette mesure doit permettre de renflouer les rangs de l’armée.

    Quatre variantes à l’étude

    Le Département fédéral de la défense examine actuellement quatre variantes du service militaire obligatoire. Trois d’entre elles prévoient l’obligation de servir pour les femmes.

    Selon le journal, l’association genevoise « Service Citoyen » prévoit de lancer le 1er août une initiative qui vise à obliger tous les Suisses, hommes et femmes, à servir dans l’armée ou dans une organisation de milice pendant plusieurs semaines.

    #conscription #service_militaire #femmes #égalité #Service_Citoyen

    • Les femmes dans l’armée et les femmes armés, c’est tres mal vu car les femmes n’ont pas le droit de savoir se défendre, ce sont les hommes qui doivent s’en chargé. Les vésuviennes (féministes du XIXeme siècle qui voulaient l’égalité devant le service militaire) ont été carricaturé en long et en large tant l’accès des femmes aux armes est un tabou puissant. https://archive.org/details/lesvesuviennesou00beau/page/n9/mode/2up

      La féminisation de l’armée est une bonne chose pour les antimilitariste, car on sais qu’une pratique est jugé dévalorisante du seul fait qu’elle est pratiqué par des femmes. Ainsi une forte féminisation de l’armée garantie un appauvrissement de l’institution et un mépris profond par la population ainsi qu’une panne de recrutement, comme ce qu’on observe dans l’enseignement, la justice et la santé. Féminiser l’armée c’est aussi réduire les viols de guerre et de paix car moins il y a d’hommes moins il y a de viols. Je voie plutot de bonnes raisons de trouvé rassurant que les femmes soient armées et les hommes désarmés.

  • Turkey to Resume Mass Prayers, Demobilize 66,000 Soldiers - Bianet English

    Easing the measures for the Covid-19 pandemic, Turkey will resume mass Friday prayers and recruitment of soldiers for compulsory military service, the authorities have stated.

    Minister of National Defense Hulusi Akar said that the demobilization of soldiers would begin on Sunday (May 31) after a one-month postponement. In April, the ministry postponed the recruitment of 53,000 soldiers and demobilization of 66,000 to prevent Covid-19 from spreading in military facilities.

    Akar’s announcement came after a teleconference meeting with commanders-in-chief of the armed forces and his deputies. He also said that new soldiers would be tested three or four days before their recruitment.

    #Covid-19#Turquie#Déconfinement#Mosquée#Prière#Conscription#réfugiés#migrant#migration

    https://bianet.org/english/health/224904-turkey-to-resume-mass-prayers-demobilize-66-000-soldiers

  • Eritrea-Etiopia – Si tratta la pace ad Addis Abeba

    Una delegazione eritrea di alto livello è arrivata in Etiopia per il primo round di negoziati di pace in vent’anni. Il ministro degli Esteri eritreo Osman Sale è stato accolto in aeroporto dal neo premier etiopico Abiy Ahmed che, ai primi di giugno, ha sorpreso il Paese dichiarando di accettare l’Accordo di pace del 2000 che poneva fine alla guerra con l’Eritrea.

    L’Accordo, nonostante la fine dei combattimenti nel 2000, non è mai stato applicato e i rapporti tra i due Paesi sono rimasti tesi. Etiopia ed Eritrea non hanno relazioni diplomatiche e negli ultimi anni ci sono stati ripetute schermaglie militari al confine.


    https://www.africarivista.it/eritrea-etiopia-si-tratta-la-pace-ad-addis-abeba/125465
    #paix #Ethiopie #Erythrée #processus_de_paix

    • Peace Deal Alone Will Not Stem Flow of Eritrean Refugees

      The detente with Ethiopia has seen Eritrea slash indefinite military conscription. Researcher Cristiano D’Orsi argues that without a breakthrough on human rights, Eritreans will still flee.

      Ethiopia and Eritrea have signed a historic agreement to end the 20-year conflict between the two countries. The breakthrough has been widely welcomed given the devastating effects the conflict has had on both countries as well as the region.

      The tension between the two countries led to Eritrea taking steps that were to have a ripple effect across the region – and the world. One in particular, the conscription of young men, has had a particularly wide impact.

      Two years before formal cross-border conflict broke out in 1998, the Eritrean government took steps to maintain a large standing army to push back against Ethiopia’s occupation of Eritrean territories. Initially, troops were supposed to assemble and train for a period of 18 months as part of their national service. But, with the breakout of war, the service, which included both military personnel and civilians, was extended. All Eritrean men between the ages of 18–50 have to serve in the army for more than 20 years.

      This policy has been given as the reason for large numbers of Eritreans fleeing the country. The impact of the policy on individuals, and families, has been severe. For example, there have been cases of multiple family members being conscripted at the same time. This denied them the right to enjoy a stable family life. Children were the most heavily affected.

      It’s virtually impossible for Eritreans to return once they have left as refugees because the Eritrean government doesn’t look kindly on repatriated returnees. Those who are forced to return to the country face persecution and human rights abuses.

      In 2017, Eritreans represented the ninth-largest refugee population in the world with 486,200 people forcibly displaced. By May 2018, Eritreans represented 5 percent of the migrants who disembarked on the northern shores of the Mediterranean.

      Things look set to change, however. The latest batch of national service recruits have been told their enlistment will last no longer than 18 months. The announcement came in the midst of the dramatic thawing of relations between Ethiopia and Eritrea. It has raised hopes that the service could be terminated altogether.

      With that said, it remains to be seen whether the end of hostilities between the two countries will ultimately stem the flow of Eritrean refugees.

      It’s virtually impossible for Eritreans to return once they have left as refugees because the Eritrean government doesn’t look kindly on repatriated returnees. Those who are forced to return to the country face persecution and human rights abuses.

      The Eritrean government’s hardline position has led to changes in refugee policies in countries like the UK. For example, in October 2016, a U.K. appellate tribunal held that Eritreans of draft age who left the country illegally would face the risk of persecution and abuse if they were involuntarily returned to Eritrea.

      This, the tribunal said, was in direct violation of the European Convention on Human Rights. As a result, the U.K.’s Home Office amended its immigration policy to conform to the tribunal’s ruling.

      Eritrean asylum seekers haven’t been welcome everywhere. For a long time they were persona non grata in Israel on the grounds that absconding national service duty was not justification for asylum. But in September 2016, an Israeli appeals court held that Eritreans must be given the chance to explain their reasons for fleeing at individual hearings, overruling an interior ministry policy that denied asylum to deserters.

      The situation is particularly tense for Eritreans in Israel because they represent the majority of African asylum seekers in the country. In fact, in May 2018, Israel and the United Nations refugee agency began negotiating a deal to repatriate African asylum seekers in western countries, with Canada as a primary destination.

      An earlier deal had fallen through after public pressure reportedly caused Prime Minister Benjamin Netanyahu to back out of it.

      Eritreans living as refugees in Ethiopia have been welcomed in Australia where they are one among eight nationalities that have access to a resettlement scheme known as the community support program. This empowers Australian individuals, community organizations and businesses to offer Eritrean refugees jobs if they have the skills, allowing them to settle permanently in the country.

      The government has always denied that conscription has anything to do with Eritreans fleeing the country. Two years ago it made it clear that it would not shorten the length of the mandatory national service.

      At the time officials said Eritreans were leaving the country because they were being enticed by certain “pull factors.” They argued, for example, that the need for low cost manpower in the West could easily be met by giving asylum to Eritreans who needed just to complain about the National Service to obtain asylum.

      But change is on the cards. After signing the peace deal with Ethiopia, Eritrea has promised to end the current conscription regime and announcing that national service duty will last no more than 18 months.

      Even so, the national service is likely to remain in place for the foreseeable future to fulfil other parts of its mandate which are reconstructing the country, strengthening the economy, and developing a joint Eritrean identity across ethnic and religious lines.

      Eritrea is still a country facing enormous human rights violations. According to the last Freedom House report, the Eritrean government has made no recent effort to address these. The report accuses the regime of continuing to perpetrate crimes against humanity.

      If Eritrea pays more attention to upholding human rights, fewer nationals will feel the need to flee. And if change comes within Eritrean borders as fast as it did with Ethiopia, a radical shift in human rights policy could be in the works.

      https://www.newsdeeply.com/refugees/community/2018/08/09/peace-deal-alone-will-not-stem-flow-of-eritrean-refugees

      #asile #réfugiés

    • Eritrea has slashed conscription. Will it stem the flow of refugees?

      Ethiopia and Eritrea have signed an historic agreement to end the 20-year conflict between the two countries. The breakthrough has been widely welcomed given the devastating effects the conflict has had on both countries as well as the region.

      The tension between the two countries led to Eritrea taking steps that were to have a ripple effect across the region – and the world. One in particular, the conscription of young men, has had a particularly wide impact.

      Two years before formal cross border conflict broke out in 1998, the Eritrean government took steps to maintain a large standing army to push back against Ethiopia’s occupation of Eritrean territories. Initially, troops were supposed to assemble and train for a period of 18 months as part of their national service. But, with the breakout of war, the service, which included both military personnel and civilians, was extended. All Eritrean men between the ages of 18 – 50 have to serve in the army for more than 20 years.

      This policy has been given as the reason for large numbers of Eritreans fleeing the country. The impact of the policy on individuals, and families, has been severe. For example, there have been cases of multiple family members being conscripted at the same time. This denied them the right to enjoy a stable family life. Children were the most heavily affected.

      In 2017, Eritreans represented the ninth-largest refugee population in the world with 486,200 people forcibly displaced. By May 2018 Eritreans represented 5% of the migrants who disembarked on the northern shores of the Mediterranean.

      Things look set to change, however. The latest batch of national service recruits have been told their enlistment will last no longer than 18 months. The announcement came in the midst of the dramatic thawing of relations between Ethiopia and Eritrea. It has raised hopes that the service could be terminated altogether.

      With that said, it remains to be seen whether the end of hostilities between the two countries will ultimately stem the flow of Eritrean refugees.
      The plight of Eritrean refugees

      It’s virtually impossible for Eritreans to return once they have left as refugees because the Eritrean government doesn’t look kindly on repatriated returnees. Those who are forced to return to the country face persecution and human rights abuses.

      The Eritrean government’s hard line position has led to changes in refugee policies in countries like the UK. For example, in October 2016 a UK appellate tribunal held that Eritreans of draft age who left the country illegally would face the risk of persecution and abuse if they were involuntarily returned to Eritrea.

      This, the tribunal said, was in direct violation of the European Convention on Human Rights. As a result, the UK’s Home Office amended its immigration policy to conform to the tribunal’s ruling.

      Eritrean asylum seekers haven’t been welcome everywhere. For a long time they were persona non grata in Israel on the grounds that absconding national service duty was not justification for asylum. But in September 2016 an Israeli appeals court held that Eritreans must be given the chance to explain their reasons for fleeing at individual hearings, overruling an interior ministry policy that denied asylum to deserters.

      The situation is particularly tense for Eritreans in Israel because they represent the majority of African asylum-seekers in the country. In fact, in May 2018, Israel and the United Nations refugee agency began negotiating a deal to repatriate African asylum-seekers in western countries, with Canada as a primary destination.

      An earlier deal had fallen through after public pressure reportedly caused Prime Minister Benjamin Netanyahu to back out of it.

      Eritreans living as refugees in Ethiopia have been welcomed in Australia where they are one among eight nationalities that have access to a resettlement scheme known as the community support programme. This empowers Australian individuals, community organisations and businesses to offer Eritrean refugees jobs if they have the skills, allowing them to settle permanently in the country.
      The future

      The government has always denied that conscription has anything to do with Eritreans fleeing the country. Two years ago it made it clear that it would not shorten the length of the mandatory national service.

      At the time officials said Eritreans were leaving the country because they were being enticed by certain “pull factors”. They argued, for example, that the need for low cost manpower in the West could easily be met by giving asylum to Eritreans who needed just to complain about the National Service to obtain asylum.

      But change is on the cards. After signing the peace deal with Ethiopia, Eritrea has promised to end the current conscription regime and announcing that national service duty will last no more than 18 months.

      Even so, the national service is likely to remain in place for the foreseeable future to fulfil other parts of its mandate which are reconstructing the country, strengthening he economy, and developing a joint Eritrean identity across ethnic and religious lines.

      Eritrea is still a country facing enormous human rights violations. According to the last Freedom House report, the Eritrean government has made no recent effort to address these. The report accuses the regime of continuing to perpetrate crimes against humanity.

      If Eritrea pays more attention to upholding human rights, fewer nationals will feel the need to flee. And if change comes within Eritrean borders as fast as it did with Ethiopia, a radical shift in human rights policy could be in the works.

      https://theconversation.com/eritrea-has-slashed-conscription-will-it-stem-the-flow-of-refugees-

      #conscription #service_militaire #armée

    • Out of Eritrea: What happens after #Badme?

      On 6 June 2018, the government of Ethiopia announced that it would abide by the Algiers Agreement and 2002 Eritrea-Ethiopian Boundary Commission decision that defined the disputed border and granted the border town of Badme to Eritrea. Over the last 20 years, Badme has been central to the dispute between the two countries, following Ethiopia’s rejection of the ruling and continued occupation of the area. Ethiopia’s recently appointed Prime Minister Abiy Ahmed acknowledged that the dispute over Badme had resulted in 20 years of tension between the two countries. To defend the border areas with Ethiopia, in 1994 the Eritrean government introduced mandatory military service for all adults over 18. Eritrean migrants and asylum seekers often give their reason for flight as the need to escape this mandatory national service.

      Since 2015, Eritreans have been the third largest group of people entering Europe through the Mediterranean, and have the second highestnumber of arrivals through the Central Mediterranean route to Italy. According to UNHCR, by the end of 2016, 459,390 Eritreans were registered refugees in various countries worldwide. Various sources estimate Eritrea’s population at 5 million people, meaning that approximately 10% of Eritrea’s population has sought refuge abroad by 2016.
      Mandatory military service – a driver of migration and displacement

      As data collection from the Mixed Migration Centre’s Mixed Migration Monitoring Mechanism Initiative (4Mi) shows, 95% of Eritrean refugees and migrants surveyed gave fear of conscription into national service as their main reason for flight out of Eritrea. Men and women from 18 to 40 years old are required by law to undertake national service for 18 months — including six months of military training followed by 12 months’ deployment either in military service or in other government entities including farms, construction sites, mines and ministries.
      In reality, national service for most conscripts extends beyond the 18 months and often indefinite. There are also reported cases of children under 18 years old being forcefully recruited. Even upon completion of national service, Eritreans under the age of 50 years may been enrolled in the Reserve Army with the duty to provide reserve military service and defend the country from external attacks or invasions.

      According to Human Rights Watch, conscripts are subject to military discipline and are harshly treated and earn a salary that often ranges between USD 43 – 48 per month. The length of service is unpredictable, the type of abuse inflicted on conscripts is at the whim of military commanders and the UN Commission of inquiry on human rights in Eritrea reported on the frequent sexual abuse of female conscripts. Eritrea has no provision for conscientious objection to national service and draft evaders and deserters if arrested are subjected to heavy punishment according to Amnesty International, including lengthy periods of detention, torture and other forms of inhuman treatment including rape for women. For those who escape, relatives are forced to pay fines of 50,000 Nakfa (USD 3,350) for each family member. Failure to pay the fine may result in the arrest and detention of a family member until the money is paid which further fuels flight from Eritrea for families who are unable to pay the fine.

      The government of Eritrea asserts that compulsory and indefinite national service is necessitated by continued occupation of its sovereign territories citing Ethiopia as the main threat. In its response to the UN Human Rights Council Report that criticised Eritrea for human rights violations including indefinite conscription, Eritrea stated that one of its main constraints to the fulfilment of its international and national obligations in promoting and protecting human rights and fundamental freedoms is the continued occupation of its territory by Ethiopia.

      In 2016, Eritrea’s minister for Information confirmed that indefinite national service would remain without fundamental changes even in the wake of increased flight from the country by citizens unwilling to undertake the service. The Minister went on to state that Eritrea would contemplate demobilization upon the removal of the ‘main threat’, in this case Eritrea’s hostile relationship with Ethiopia. Eritrea and Ethiopia have both traded accusations of supporting opposition/militia groups to undermine each other both locally and abroad. If the relations between the countries turn peaceful, this could potentially have an impact on Eritrean migration, out of the country and out of the region.

      In the absence of hostilities and perceived security threats from its neighbour, it is possible that Eritrea will amend – or at least be open to start a dialogue about amending – its national service (and military) policies from the current mandatory and indefinite status, which has been one of the major root causes of the movement of Eritreans out of their country and onwards towards Europe. Related questions are whether an improvement in the relations with Ethiopia could also bring an immediate or longer term improvement in the socio-economic problems that Eritrea faces, for example through expanded trade relations between the two countries? Will this change usher in an era of political stability and an easing of military burdens on the Eritrean population?
      A possible game changer?

      The border deal, if it materialises, could at some time also have serious implications for Eritrean asylum seekers in Europe. Eritreans applying for asylum have relatively high approval rates. The high recognition rate for Eritrean asylum seekers is based on the widely accepted presumptionthat Eritreans who evade or avoid national service are at risk of persecution. In 2016 for example, 93% of Eritreans who sought asylum in EU countries received a positive decision. This recognition rate was second to Syrians and ahead of Iraqis and Somalis; all countries that are in active conflict unlike Eritrea. If the government of Eritrea enacts positive policy changes regarding conscription, the likely effect could be a much lower recognition rate for Eritrean asylum seekers. It is unclear how this would affect those asylum seekers already in the system.

      While Eritreans on the route to Europe and in particular those arriving in Italy, remain highly visible and receive most attention, many Eritreans who leave the country end up in refugee camps or Eritrean enclaves in neighbouring countries like Sudan and Ethiopia or further away in Egypt. After they flee, most Eritreans initially apply for refugee status in Ethiopia’s and Sudan’s refugee camps. As Human Rights Watch noted in 2016, the Eritrean camp population generally remains more or less stable. While many seek onward movements out of the camps, many refugees remain in the region. With these potentially new developments in Eritrea, will the Eritreans in Sudan, Ethiopia and other neighbouring countries feel encouraged or compelled to return at some, or will they perhaps be forced to return to Eritrea?
      What’s next?

      Conservative estimates in 2001 put the cost of the war between Eritrea and Ethiopia at USD 2.9 billion in just the first three years. This has had an adverse effect on the economies of the two countries as well as human rights conditions. In 2013, Eritrea expressed its willingness to engage in dialogue with Ethiopia should it withdraw its army from the disputed territory which it further noted is occupied by 300,000 soldiers from both countries. Ethiopia has previously stated its willingness to surrender Badme, without in the end acting upon this promise. Should this latest promise be implemented and ties between two countries normalized, this might herald positive developments for both the economy and the human rights situation in both countries, with a potential significant impact on one of the major drivers of movement out of Eritrea.

      However, with the news that Ethiopia would move to define its borders in accordance with international arbitration, the possibilities for political stability and economic growth in Eritrea remain uncertain. On 21 June 2018, the President of Eritrea Isaias Aferwerki issued a statement saying that Eritrea would send a delegation to Addis Ababa to ‘gauge current developments… chart out a plan for continuous future action’. The possibility of resulting peace and economic partnership between the two countries could, although a long-term process, also result in economic growth on both sides of the border and increased livelihood opportunities for their citizens who routinely engage in unsafe and irregular migration for political, humanitarian and economic reasons.

      http://www.mixedmigration.org/articles/out-of-eritrea

    • Despite the peace deal with Ethiopia, Eritrean refugees are still afraid to return home

      When Samuel Berhe thinks of Eritrea, he sees the sand-colored buildings and turquoise water of Asmara’s shoreline. He sees his sister’s bar under the family home in the capital’s center that sells sweet toast and beer. He sees his father who, at 80 years old, is losing his eyesight but is still a force to be reckoned with. He thinks of his home, a place that he cannot reach.

      Berhe, like many other Eritreans, fled the country some years ago to escape mandatory national service, which the government made indefinite following the 1998-2000 border war with Ethiopia. The war cost the countries an estimated 100,000 lives, while conscription created a generation of Eritrean refugees. The UNHCR said that in 2016 there were 459,000 Eritrean exiles out of an estimated population of 5.3 million.

      So, when the leaders of Ethiopia and Eritrea signed a sudden peace deal in July 2018, citizens of the Horn of Africa nations rejoiced. Many took to the streets bearing the two flags. Others chose social media to express their happiness, and some even dialed up strangers, as phone lines between the nations were once again reinstated. It felt like a new era of harmony and prosperity had begun.

      But for Berhe, the moment was bittersweet.

      “I was happy because it is good for our people but I was also sad, because it doesn’t make any change for me,” he said from his home in Ethiopia’s capital, Addis Ababa. “I will stay as a refugee.”

      Like many other Eritrean emigrants, Berhe fled the country illegally to escape national service. He fears that if he returns, he will wind up in jail, or worse. He does not have a passport and has not left Ethiopia since he arrived on the back of a cargo truck 13 years ago. His two daughters, Sarah, 9, and Ella, 11, for whom he is an only parent, have never seen their grandparents or their father’s homeland.

      Now that there is a direct flight, Berhe is planning on sending the girls to see their relatives. But before he considers returning, he will need some sort of guarantee from Eritrea’s President Isaias Afwerki, who leads the ruling People’s Front for Democracy and Justice, that he will pardon those who left.

      “The people that illegally escaped, the government thinks that we are traitors,” he said. “There are many, many like me, all over the world, too afraid to go back.”

      Still, hundreds fought to board the first flights between the two capitals throughout July and August. Asmara’s and Addis Ababa’s airports became symbols of the reunification as hordes of people awaited their relatives with bouquets daily, some whom they hadn’t seen for more than two decades.

      “When I see the people at the airport, smiling, laughing, reuniting with their family, I wish to be like them. To be free. They are lucky,” Berhe said.

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      Zala Mekonnen, 38, an Eritrean Canadian, who was one of the many waiting at arrivals in Addis Ababa, said she had completely given up on the idea that the two nations — formerly one country — would ever rekindle relations.

      Mekonnen, who is half Ethiopian, found the 20-year feud especially difficult as her family was separated in half. In July, her mother saw her uncle for the first time in 25 years.

      “We’re happy but hopefully he’s [Afwerki] going to let those young kids free [from conscription],” she said. “I’m hoping God will hear, because so many of them died while trying to escape. One full generation lost.”

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      Mekonnen called the peace deal with Ethiopia a crucial step towards Eritrean democracy. But Afwerki, the 72-year-old ex-rebel leader, will also have to allow multiple political parties to exist, along with freedom of religion, freedom of speech and reopening Asmara’s public university while also giving young people opportunities outside of national service.

      “The greeting that Afwerki received here in Ethiopia [following the agreement to restore relations], he didn’t deserve it,” said Mekonnen. “He should have been hung.”

      Since the rapprochement, Ethiopia’s leader, Abiy Ahmed, has reached out to exiled opposition groups, including those in Eritrea, to open up a political dialogue. The Eritrean president has not made similar efforts. But in August, his office announced that he would visit Ethiopia for a second time to discuss the issue of rebels.

      Laura Hammond, a professor of developmental studies at the School of Oriental and African Studies in London, said that it is likely Afwerki will push for Ethiopia to send Eritrean refugees seeking asylum back to Eritrea.

      “The difficulty is that, while the two countries are normalizing relations, the political situation inside Eritrea is not changing as rapidly,” Hammond said. “There are significant fears about what will happen to those who have left the country illegally, including in some cases escaping from prison or from their national service bases. They will need to be offered amnesty if they are to feel confident about returning.”

      To voice their frustrations, thousands of exiled Eritreans gathered in protest outside the UN headquarters in Geneva on Aug. 31. Amid chants of “enough is enough” and “down, down Isaias,” attendees held up placards calling for peace and democracy. The opposition website, Harnnet, wrote that while the rapprochement with Ethiopia was welcomed, regional and global politicians were showing “undeserved sympathy” to a power that continued to violate human rights.

      Sitting in front of the TV, Berhe’s two daughters sip black tea and watch a religious parade broadcast on Eritrea’s national channel. Berhe, who has temporary refugee status in Ethiopia, admits that one thing that the peace deal has changed is that the state’s broadcaster no longer airs perpetual scenes of war. For now, he is safe in Addis Ababa with his daughters, but he is eager to obtain a sponsor in the US, Europe or Australia, so that he can resettle and provide them with a secure future. He is afraid that landlocked Ethiopia might cave to pressures from the Eritrean government to return its refugees in exchange for access to the Red Sea port.

      “Meanwhile my girls say to me, ’Why don’t we go for summer holiday in Asmara?’” he laughs. “They don’t understand my problem.”


      https://www.pri.org/stories/2018-09-13/despite-peace-deal-ethiopia-eritrean-refugees-are-still-afraid-return-home

    • Etiopia: firmato ad Asmara accordo di pace fra governo e Fronte nazionale di liberazione dell’#Ogaden

      Asmara, 22 ott 09:51 - (Agenzia Nova) - Il governo dell’Etiopia e i ribelli del Fronte nazionale di liberazione dell’Ogaden (#Onlf) hanno firmato un accordo di pace nella capitale eritrea Asmara per porre fine ad una delle più antiche lotte armate in Etiopia. L’accordo, si legge in una nota del ministero degli Esteri di Addis Abeba ripresa dall’emittente “Fana”, è stato firmato da una delegazione del governo etiope guidata dal ministro degli Esteri Workneh Gebeyehu e dal presidente dell’Onlf, Mohamed Umer Usman, i quali hanno tenuto un colloquio definito “costruttivo” e hanno raggiunto un “accordo storico” che sancisce “l’inizio di un nuovo capitolo di pace e stabilità in Etiopia”. L’Onlf, gruppo separatista fondato nel 1984, è stato etichettato come organizzazione terrorista dal governo etiope fino al luglio scorso, quando il parlamento di Addis Abeba ha ratificato la decisione del governo di rimuovere i partiti in esilio – tra cui appunto l’Onlf – dalla lista delle organizzazioni terroristiche. La decisione rientra nella serie di provvedimenti annunciati dal premier Abiy Ahmed per avviare il percorso di riforme nel paese, iniziato con il rilascio di migliaia di prigionieri politici, la distensione delle relazioni con l’Eritrea e la parziale liberalizzazione dell’economia etiope.

      https://www.agenzianova.com/a/5bcd9c24083997.87051681/2142476/2018-10-22/etiopia-firmato-ad-asmara-accordo-di-pace-fra-governo-e-fronte-nazional

    • UN: No Rights Progress in Eritrea After Peace Deal With Ethiopia

      U.N. experts say Eritrea’s human rights record has not changed for the better since the government signed a peace agreement with Ethiopia last year, formally ending a two decades-long border conflict. The U.N. Human Rights Council held an interactive dialogue on the current situation in Eritrea this week.

      After a 20-year military stalemate with Ethiopia, hopes were high that the peace accord would change Eritrea’s human rights landscape for the better.

      U.N. Deputy High Commissioner for Human Rights Kate Gilmore said that has not happened. She said Eritrea has missed a historic opportunity because the government has not implemented urgently needed judicial, constitutional and economic reforms.

      She said the continued use of indefinite national service remains a major human rights concern.

      “Conscripts continue to confront open-ended duration of service, far beyond the 18 months stipulated in law and often under abusive conditions, which may include the use of torture, sexual violence and forced labor,” she said.

      Gilmore urged Eritrea to bring its national service in line with the country’s international human rights obligations.

      “The peace agreement signed with Ethiopia should provide the security that the government of Eritrea has argued it needs to discontinue this national service and help shift its focus from security to development…. In the absence of promising signs of tangible human rights progress, that flow of asylum-seekers is not expected to drop,” Gilmore said.

      Human rights groups say unlimited national service forces thousands of young men to flee Eritrea every month to seek asylum in Europe. They say many lose their lives making the perilous journey across the Sahara Desert or while crossing the Mediterranean Sea to Europe.

      The head of the Eritrean delegation to the Council, Tesfamicael Gerahtu, said his country has had to adopt certain measures to counter the negative effect of the last 20 years on peace, security and development. He insists there is no human rights crisis in his country.

      He accused the Human Rights Council of exerting undue pressure on Eritrea by monitoring his country’s human rights situation and adopting detrimental resolutions. He called the actions counterproductive.

      “The honorable and productive way forward is to terminate the confrontational approach on Eritrea that has been perpetrated in the last seven years and that has not created any dividend in the promotion of human rights. And, there is no crisis that warrants a Human Rights Council agenda or special mandate on Eritrea,” Gerahtu said.

      Daniel Eyasu , head of Cooperation and International Relations of the National Youth Union and Eritrean Students, agrees there is no human rights crisis in Eritrea. He offered a positive spin on the country’s controversial national service, calling it critical for nation building.

      Unfortunately, he said, the reports of the council’s special procedures characterizing national service as modern slavery is unwarranted, unjustified and unacceptable.

      The Founder of One Day Seyoum, Vanessa Tsehaye, said the government has not changed its stripes. She said it is as repressive today as it was before the peace accord with Ethiopia was signed.

      Tsehaye’s organization works for the release of her uncle, a journalist who has been imprisoned without a trial in Eritrea since 2001 and for all people unjustly imprisoned. She said they continue to languish in prison.

      “The standoff at the border cannot justify the fact that all capable Eritreans are enlisted into the national service indefinitely. It cannot justify the fact that the country’s constitution still has not been implemented and that the parliament still has not convened since 2002. It does not justify the fact that the only university in the country has been shut down, that the free press has still not been opened and that tens of thousands of people have been imprisoned without a trial simply for expressing their opinions, practicing their religion or attempting to leave their country,” Tsehaye said.

      But delegates at the council welcomed the peace process and expressed hope it will result in better protection for the Eritrean people. But they noted the prevailing abusive conditions are not promising.

      They urged the government to reform its military service, release all political prisoners, stop the practice of arbitrary arrests, and end torture and inhumane detention conditions.

      https://www.voanews.com/a/eritrea-human-rights/4834072.html
      #processus_de_paix #droits_humains

  • Déclaration de #Veronica_Almedon à Berne, sur la place fédérale lors d’une manifestation en soutien à la communauté érythréenne :

    “Depuis quelques années, on assiste à un réel acharnement sur les demandeurs d’asile érythréens. D’abord, par des partis de droite qui se donnent à des jeux politiques de très mauvais goûts. Ensuite, par certains médias qui discréditent l’exode de tout un peuple qui vit dans la tyrannie.

    Et à présent, le pire, après les partis de droite et certains médias, le Tribunal administratif fédéral, le garant même de nos droits, qui s’écarte très visiblement du droit en se mêlant à une posture politique.

    Madame La Présidente Spälti, Monsieur Bovier, Madame Brüschweiler, Monsieur Cattaneo, Madame Cotting-Schalch, Monsieur Felley, Madame Fuchs, Monsieur Lang, Madame Scherrer, Monsieur Scherrer, Monsieur Schürch, Monsieur Tellenback, Madame Theis, Monsieur Thurnheer, Monsieur Wespi savez-vous que si vous étiez en Erythrée votre rôle de juges serait contrôlé de très près par le Président qui a pour habitude de faire disparaître et de torturer toute personne qui ne se conforme pas à son idéologie ? Savez-vous que le moindre désaccord de votre part vous aurait valu au minimum une disparition forcée ? Savez-vous que cette règle est aussi valable pour les juges, que pour les serveurs dans les cafés, les médecins, les gérants d’hôtels, les fermiers, les journalistes, les prêtres, les domestiques, les ministres, les personnes âgées. L’arbitraire est une règle qui valable pour l’ensemble de la société érythréenne. Vous savez comment on appelle cela : de la tyrannie. Est-ce-que c’est de cette Erythrée-là dont vous parlez en statuant qu’il est « maintenant plus sûr » d’y retourner ? Un pays où le CICR ne peut pas mettre les pieds, où les délégations européennes sont suivies à la trace de près comme de loin, mais suivies pour sûre. Un pays où il est impossible pour une institution comme le SEM de mener librement une recherche de terrain car les évidences de violations de droits humains y sont débordantes. Les collaborateurs du SEM eux-mêmes ne jouissent pas d’une complète liberté de mouvement lorsqu’ils voyagent dans le pays !

    Comment dormir la nuit dans un environnement aussi hostile ? Un territoire où chaque individu sans exception est suspecté par l’Etat, où le moindre comportement émancipatoire de chaque individu est perçu comme un acte de désobéissance et un acte de contestation vis-à-vis de l’autorité. Comment est-ce-qu’on développe sa personnalité dans un tel contexte ? Comment est-ce-qu’on se réalise librement ? J’aimerais demander au Consul honoraire de l’Erythrée, Monsieur Locher et ses amis de partis de droite de nous expliquer où se trouve le facteur économique dans tout cela.

    A titre d’illustration, notre démarche d’aujourd’hui qui est celle de manifester pacifiquement et qui peut nous sembler banale, nous aurait tous fait disparaître dans l’heure si nous étions en Erythrée. Les organisateurs auraient été emmenés en prison, battus et torturés. Leurs familles (même innocentes) auraient aussi été emmenées, violentées pour avoir été de “potentiels complices”. Je ne parle pas de fiction, mais de faits qui se sont déroulés à maintes reprises et dont la dernière fois était le 31octobre 2017 à Asmara.

    Mais pour revenir à cette pratique qui est hautement nuisible :

    · Nuisible car, elle dessert gravement l’image de la Suisse qui se trouve actuellement devant le Comité de l’ONU contre la torture ;

    · Nuisible Car, elle ruine les nombreux efforts fournis par les cantons et les associations qui mettent en place de nombreux projets pour améliorer l’intégration des érythréens ; et

    · Finalement, nuisible car elle détruit à petit feu le sentiment d’appartenance des érythréens en Suisse.

    Le SEM est sorti du cadre raisonnable de nos politiques migratoires helvétiques. Avec cette pratique tout le monde est perdant. Mais surtout les personnes potentiellement visées qui vivent maintenant dans l’angoisse et qui sont davantage isolées. Cette pratique est rétrograde et socialement humiliante !

    Ces personnes ont déjà été abandonnées, maltraitées et trahies par leur propre gouvernement. Et maintenant, la CH n’a pas à renforcer ce sentiment de rejet lié à leur condition d’apatride. Je demande ainsi aux juges du TAF de faire preuve de bon sens, mais surtout d’équité en ne se basant pas uniquement sur des rapports de source étatique pour prendre des décisions, mais en gardant comme élément central la voix des ONG et celle de la société civile érythréenne qui ELLES, reflètent avec beaucoup plus d’exactitude la réalité sur le terrain. Finalement, je demande au SEM de cesser d’exploiter :

    – La difficulté d’action politique des érythréens qui n’est que le résultat d’une stratégie de survie à cause de l’environnement tyrannique dans lequel ils ont dû évoluer ;

    – Et de cesser de sournoisement tirer avantage de l’absence d’information.

    Le SEM est allé sur place, il sait que les dirigeants rejettent toute forme de dialogue sur les questions d’Etat de droit avec sa population, le SEM n’a donc aucune raison de se montrer ambigu, confus, désorienté sur la situation dans le pays.

    Je leur demande ainsi de faire preuve d’honnêteté.”


    https://www.facebook.com/veronica.almedom/posts/10214515288170406

    #manifestation #Erythrée #asile #migrations #réfugiés #Suisse #Berne

    • 12,000 petitioners demand “humane” treatment of Eritreans

      Some 1,500 Eritreans have demonstrated in the Swiss capital, Bern, and handed a petition of 12,000 signatures to Justice Minister Simonetta Sommaruga calling for a more humane asylum policy.


      https://www.swissinfo.ch/eng/asylum-policy_12-000-petitioners-demand--humane--treatment-of-eritreans/44129352
      #réfugiés_érythréens

    • Eritreans Protest in Bern Against Tough New Asylum Rules

      Over a thousand Eritreans protested outside the Swiss national parliament on Friday against tough new rules that could see as many as 3,200 people returned to the autocratic African country.

      vidéo:
      https://twitter.com/NatalieRickli/status/997393141257863169

      After the demonstration, which Swiss People’s Party politician Natalie Rickli filmed on her mobile phone, protesters handed authorities a petition signed by 12,000 people and addressed to Justice Minister Simonetta Sommaruga. The document called for the increasingly tough asylum rules targeting the group to be relaxed.
      Friday’s protest comes after Bern announced in April it planned to review the status of 3,200 of the 9,400 Eritreans granted temporary residence in Switzerland.

      That decision came after the Federal Administrative Court ruled in August last year that it was reasonable to return Eritrean citizens who had already previously performed military service to the African country as they were unlikely either to be required to re-join the military or to face other punishment.

      http://www.eastafro.com/2018/05/18/video-eritreans-protest-in-switzerland-against-tough-new-asylum-rules

    • Medienspiegel 18. Mai 2018

      Eritreer demonstrieren auf dem Bundesplatz
      Auf dem Bundesplatz demonstrierten am Freitag rund 1500 Personen für das Recht von eritreischen Flüchtlingen auf Asyl in der Schweiz.
      https://www.bernerzeitung.ch/region/bern/demo-fuer-asyl-eritreischer-fluechtlinge/story/19840327
      –> Petition: https://www.change.org/p/bundesr%C3%A4tin-simonetta-sommaruga-behalten-sie-das-recht-auf-asyl-f%C3%BC
      –> Demoaufruf: https://www.facebook.com/events/214398415814918
      –> TeleBärn: https://www.telebaern.tv/118-show-news/24110-episode-freitag-18-mai-2018/58123-segment-2-000-eritreer-kaempfen-gegen-verschaerfung-der-asylpraxis#2
      –> https://www.telezueri.ch/62-show-zuerinews#2000-eritreer-demonstrieren-auf-bundesplatz
      –> https://www.nzz.ch/schweiz/schaerfere-asylpraxis-fuer-eritreer-bewirkt-wenig-ld.1386902
      –> Video: https://www.facebook.com/mylifeinswiss/videos/2005820796413140
      –> https://www.derbund.ch/bern/Eritreer-protestieren-gegen-Schweizer-Asylpolitik/story/26990508
      –> https://www.nau.ch/nachrichten/schweiz/2018/05/18/bern-eritrea-demo-auf-dem-bundesplatz-65340421
      –> https://www.blick.ch/news/politik/petition-gegen-verschaerfte-asylpraxis-eritreer-demonstrieren-auf-dem-bundespl
      –> https://www.24heures.ch/suisse/erythreens-manifestent-asile/story/23350331
      –> https://www.swissinfo.ch/ger/petition-gegen-verschaerfung-der-asylpraxis-gegenueber-eritreern/44128788
      –> https://www.facebook.com/giveahand.ch
      –> https://www.facebook.com/eritreischermedienbundschweiz/?hc_ref=ARRkQ-8RotZywFTYc22HzoIg5fSTC4QyDb_G2NSdNlrjvnT8-_nqC9Cx5UWDPX-L3Y
      –> https://www.nau.ch/politik-wirtschaft/bundeshaus/2018/05/18/andreas-glarner-svp-hatte-bei-eritrea-demo-alle-eingesammelt-und-heimspediert-65

      https://antira.org/2018/05/19/medienspiegel-18-mai-2018

    • Petition gegen Verschärfung der Asylpraxis gegenüber Eritreern

      Rund 1500 Eritreerinnen und Eritreer haben sich am Freitag auf dem Bundesplatz versammelt. Mit ihrer Kundgebung fordern sie, dass die Schweiz Verschärfungen der Asylpraxis rückgängig machen müsse.

      Organisationen und Verbände reichten eine Petition mit 12’000 Unterschriften ein, wie die «Bürgeraktion für eine menschenwürdige Asylpolitik der Schweiz» mitteilte. Das Staatssekretariat für Migration (SEM) hatte im Sommer 2016 beschlossen, die Praxis gegenüber Eritreern zu verschärfen.

      Eritreischen Staatsangehörigen wird nicht mehr allein wegen der illegalen Ausreise aus dem Land Asyl gewährt. Für Personen, die vom Nationaldienst befreit oder aus diesem entlassen wurden, gilt eine Rückkehr als grundsätzlich zumutbar. Das Bundesverwaltungsgericht bestätigte entsprechende Asylentscheide.

      Die Flüchtlingsorganisationen fordern nun, dass die Schweiz wieder die alte Praxis anwendet. Seit 2016 würden deutlich mehr Asylgesuche von Menschen aus Eritrea abgewiesen – «einer der brutalsten Diktaturen der Welt», wie sie schreiben.
      Dossiers werden überprüft

      Weiter kritisieren die Organisationen, dass das Urteil Auswirkungen auf Eritreerinnen und Eritreer haben könnte, die vor der Änderung vorläufig aufgenommen wurden. Die Bundesbehörden müssen die vorläufigen Aufnahmen von Gesetzes wegen regelmässig überprüfen. Derzeit überprüft das SEM die Dossiers von 3200 vorläufig aufgenommenen Personen aus Eritrea.

      Es betont, dass jeder Fall individuell geprüft werde. Die Betroffenen können individuelle Gründe geltend machen, weshalb eine Rückkehr nicht zumutbar ist. Ausserdem haben die Kantone die Möglichkeit, gut integrierten Menschen nach fünf Jahren eine Aufenthaltsbewilligung zu gewähren.
      Nur noch Nothilfe

      Wie viele Personen den Status der vorläufigen Aufnahme am Ende tatsächlich verlieren, ist offen. Fest steht, dass Zwangsausschaffungen nach Eritrea nicht möglich sind, da der Staat diese nicht akzeptiert. Viele dürften damit in der Schweiz bleiben, auch wenn sie das Land verlassen müssten. Allerdings hätten die Betroffenen dann nur noch Anspruch auf Nothilfe.

      Die «Bürgeraktion» kritisiert das. Die Schweiz verhindere so die soziale und berufliche Integration, schreibt sie. Die Unterzeichnerinnen und Unterzeichner der Petition fordern den Bundesrat und das SEM auf, eritreische Flüchtlinge weiterhin vor Verfolgung zu schützen. Die Lage in dem Land habe sich nicht verbessert, betonen sie.

      http://www.marchanzeiger.ch/2018/05/18/petition-gegen-verschaerfung-der-asylpraxis-gegenueber-eritreern

    • Eritreer protestieren gegen Schweizer Asylpolitik

      Auf dem Bundesplatz demonstrierten am Freitagvormittag über tausend Eritreer und Eritreerinnen aus der ganzen Schweiz. Im Anschluss an die Demonstration überreichten sie der Staatskanzlei eine Petition für Bundesrätin Simonetta Sommaruga (SP). 12’000 Personen fordern sie darin auf, die Asylpraxis für Eriteer und Eritreerinnen wieder zu lockern.

      Eindrückliche Anzahl

      Hintergrund der Demonstration und der Petition sind zwei Urteile, die das Bundesgericht im letzten Herbst fällte. Das Gericht sagte damals, es sei zulässig, Eritreer und Eritreerinnen, die den Militärdienst absolviert hätten, wieder zurückzuschicken. Sie müssten bei einer Rückkehr nicht generell mit erneuter Einberufung und Bestrafung rechnen. Daher sei eine Rückkehr nach Eritrea nicht generell unzumutbar. In der Folge kündigte das Staatssekretaritat für Migration an, 3200 Dossiers von total 9400 vorläufig aufgenommenen Eritreern zu überprüfen.
      Die Menge auf dem Platz sei eindrücklich, sagt Veronica Almedon. Sie ist eine junge Eritreerin, die in der Schweiz aufgewachsen ist. Normalerweise hätten die Menschen aus Eritrea Angst, öffentlich zu sprechen, da sie aus ihrem Heimatland Überwachung und Zensur mit drastischen Folgen gewöhnt seien. «Aber nun haben sie den Punkt erreicht, wo sie etwas tun müssen», sagt Almedon. Die Demonstrierenden seien nicht zur Freude da. «Eine Rückkehr nach Eritrea ist gefährlich.»

      Obwohl die meisten Demonstrierenden kaum Deutsch sprechen, skandieren sie auf Deutsch. Sie fordern einen Stopp der Verhandlungen mit der eritreischen Regierung. «Wir sind nicht zum Spass geflüchtet», steht auf einem Transparent.

      Wer Eritrea verlasse, tue dies illegal, sagt Annelies Djiellal-Müller vom Organisationskomitee. Er riskiere, von Soldaten erschossen zu werden. Danach stehe ihm eine Reise durch die Sahara und über das Meer bevor. Und von allfälligen Rückkehrern verlange die Eritreische Botschaft, dass sie sämtliche Familienmitglieder und Freunde angeben. Zudem müssten sich die Rückkehrwilligen bereiterklären, eine allfällige Strafe für das illegale Verlassen des Landes anzunehmen. «Würden Sie dieses Risiko für sich und ihre Liebsten eingehen?», fragt Djiellal rhetorisch.

      Eritrea gilt als autoritärer Staat. Gemäss UNO-Bericht verübt das Regime an seiner Zivilbevölkerung seit mehr als einem Vierteljahrhundert systematisch Verbrechen gegen die Menschlichkeit. Die Bürger müssen zum Teil während Jahrzehnten Militärdienst leisten. In Internierungslagern wird laut UNO gefoltert und vergewaltigt. Menschen verschwinden. Mit dem Klima der Angst verhindere das Regime jede politische Opposition. Im letzten Jahr kehrten gerade mal 29 Personen freiwillig nach Eritrea zurück.

      Für die Schweiz dürfte es zudem schwierig werden, die Eritreer zurückzuschicken. Mit Eritrea besteht kein Rückübernahmeabkommen. Das Regime akzeptiert zudem keine Zwangsausschaffungen, sondern nur freiwillige Rückkehrer.

      https://www.derbund.ch/news/standard/eritreer-wehren-sich/story/26990508

    • Andreas Glarner (SVP) hätte bei Eritrea Demo alle «eingesammelt und heimspediert»

      Eritreer in der Schweiz kritisieren Justizministerin Simonetta Sommaruga. Seit knapp zwei Jahren gilt: Allein wegen der illegalen Ausreise aus dem Land wird kein Asyl mehr gewährt. Diese Verschärfung in der Asylpraxis müssten rückgängig gemacht werden, fordern 13’000 Personen mit einer Petition, die nach einer Demonstration auf dem Bundesplatz eingereicht wurde.
      «Wer demonstriert ist kein Flüchtling»

      Kritik an Bundesrätin Sommaruga ist üblicherweise ganz auf der Wellenlänge von SVP-Nationalrat Andreas Glarner. Nicht in diesem Fall: «Die Massnahme ist sowieso reine Augenwischerei. Da gehen keine 300 heim am Schluss, das weiss auch Sommaruga.» Glarner hätte bereits während der Demo durchgegriffen: «Eritreer sind ja praktisch alles Wirtschaftsflüchtlinge, ich hätte sie eigentlich gleich eingesammelt und heimspediert!»

      Und zwar nicht einfach so aus Lust und Laune. Sondern aus Grundsatz: «Wer an Leib und Leben bedroht ist und dann demonstrieren geht, verliert seine Flüchtlingseigenschaft und wird heimspediert», so die Haltung von Glarner. Auch sein Parteikollege Claudio Zanetti sieht dies ähnlich: Anhand der Wohlstandsmerkmale «gutgenährt» und «Smartphone» will er erkannt haben, dass viele der Demonstranten heimgeschickt werden können.
      Für Eritreer nur eines: Ausschaffungshaft

      Dass der Verschärfungsentscheid des Justizdepartements wenig bewirken wird, glauben allerdings auch Linke. «Sie werden weiterhin in der Schweiz bleiben und in die Nothilfe abgeschoben werden», sagt Grünen-Fraktionspräsident Balthasar Glättli zu Nau.

      Nach der Methode Glarner würde man aber gar nie im Szenario Glättli ankommen: «Ein Eritreer hat einfach keinen Fluchtstatus, keine Flüchtlingseigenschaft. Den muss man sofort nach dem Entscheid in Ausschaffungshaft stecken und heimschicken.» Etwas, was nicht nur der Schweiz kaum gelingt, solange mit Eritrea nicht zusammengearbeitet werden kann.
      Petition ohne Folgen

      Ebenso aussichtslos wie das Heimschicken von Eritreern ist aber die Petition, die der Form halber von den Parlamentskommissionen beraten werden wird. Glarner sitzt selbst in der zuständigen Staatspolitischen Kommission. «Die Petition wird eine Stunde zu diskutieren geben und dann wird sie gespült.»

      Was despektierlich tönt, ist eigentlich das pure Gegenteil, erklärt Glarner: «Normalerweise brauchen wir fünf Minuten. Aber die Sozialisten werden wohl darüber reden wollen.»

      https://www.nau.ch/politik-wirtschaft/bundeshaus/2018/05/18/andreas-glarner-svp-hatte-bei-eritrea-demo-alle-eingesammelt-und-heimspediert-65

    • Eritreer demonstrieren auf dem Bundesplatz

      Eritreer belagern am Freitag Vormittag den Bundesplatz. Sie demonstrieren gegen die verschärfte Asylpraxis, und übergeben zu diesem Zweck eine Petition an Bundesrätin Sommaruga (SP).
      Auf dem Bundesplatz demonstrieren heute Freitagvormittag rund 1500 Eritreer. Anlass für die Kundgebung ist die Übergabe einer Petition an Bundesrätin Simonetta Sommaruga (58, SP). Darin fordern die Eritreer, dass sie wieder ein faires Asylverfahren bekommen. Natalie Rickli (41, SVP) hat die Szenen mit ihrem Handy festgehalten.

      Ziel: Praxisverschärfung rückgängig machen

      Seit 2016 herrscht nämlich eine verschärfte Praxis. Seither müssen eritreische Asylsuchende die Schweiz vermehrt verlassen, wenn sie in Eritrea noch nie für den Nationaldienst aufgeboten, von diesem befreit oder aus diesem entlassen worden sind. Dadurch erhalten Eritreer immer häufiger einen negativen Asylentscheid. Nun wollen sie diese Praxisverschärfung rückgängig machen.

      Von der Verschärfung sind aber auch bereits aufgenommen eritreische Flüchtlinge betroffen. Die Bundesbehörden müssen die vorläufigen Aufnahmen von Gesetzes wegen regelmässig überprüfen. Derzeit überprüft das Staatssekretariat für Migration (SEM) die Dossiers von 3200 vorläufig aufgenommenen Personen aus Eritrea.
      Zwangsausschaffungen nach Eritrea sind nicht möglich

      Es betont, dass jeder Fall individuell geprüft werde. Die Betroffenen können individuelle Gründe geltend machen, weshalb eine Rückkehr nicht zumutbar ist. Ausserdem haben die Kantone die Möglichkeit, gut integrierten Menschen nach fünf Jahren eine Aufenthaltsbewilligung zu gewähren.

      Wie viele Personen den Status der vorläufigen Aufnahme am Ende tatsächlich verlieren, ist offen. Fest steht, dass Zwangsausschaffungen nach Eritrea nicht möglich sind, da der Staat diese nicht akzeptiert. Viele dürften damit in der Schweiz bleiben, auch wenn sie das Land verlassen müssten. Allerdings hätten die Betroffenen dann nur noch Anspruch auf Nothilfe.

      https://www.blick.ch/news/politik/petition-gegen-verschaerfte-asylpraxis-eritreer-demonstrieren-auf-dem-bundespl

    • Les Erythréens manifestent contre la politique d’asile suisse

      La Confédération doit annuler le durcissement de sa politique d’asile envers les Erythréens. Environ 1500 Erythréens ont manifesté vendredi sur la Place fédérale et remis une pétition avec plus de 12’000 signatures à l’attention de Simonetta Sommaruga.

      La Suisse doit auditionner les migrants selon des critères respectant sa tradition humanitaire et accorder l’asile à tout requérant d’asile érythréen menacé de mauvais traitements dans son pays. La pétition de « L’Action citoyenne pour une politique d’asile digne de la Suisse » qui regroupe des personnes et associations en contact régulier avec des Erythréens l’exige avec effet immédiat et rétroactif.

      La ministre en charge de l’asile doit demander au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) d’assouplir sa pratique et d’accorder la même protection aux Erythréens que ce qui a été fait jusqu’en 2016. La Confédération a annoncé début avril qu’elle allait réexaminer un tiers des admissions provisoires et envoyé une lettre à 3200 Erythréens concernés par cette mesure qui vise à pousser aux départs.

      Chaque cas est examiné individuellement et toutes les personnes qui doivent être protégées le seront, a toutefois promis le SEM. Actuellement, la Suisse ne peut imposer le renvoi d’aucun Erythréen dans son pays d’origine. Le gouvernement érythréen ne montre pas de volonté à accueillir ses ressortissants qui ont fui. Et il n’existe pas d’accord de réadmission.

      En août 2017, le Tribunal administratif fédéral avait néanmoins jugé que les déserteurs ne risquaient pas de traitements inhumains. Il en va de même pour les personnes qui se trouvent déjà depuis plusieurs années à l’étranger et qui ont réglé leur situation dans leur Etat d’origine. En février 2017, le même tribunal avait déjà durci les conditions d’octroi de l’asile, estimant que le seul fait d’avoir quitté illégalement leur pays ne suffisait plus.

      Selon l’Action citoyenne, le durcissement n’est pas lié à une amélioration de la situation en Erythrée, mais à une pression de plus en plus forte de l’UDC sur le Parlement. Le Conseil fédéral et le SEM doivent continuer à protéger les personnes qui fuient les persécutions d’une des « dictatures les plus brutales de la planète ». Les refus d’asile à des Erythréens sont passés de 9,1% en 2016 à 14,6% en 2017, indique l’Action citoyenne.


      https://www.swissinfo.ch/fre/les-erythr%C3%A9ens-manifestent-contre-la-politique-d-asile-suisse/44128858

    • Les Erythréens manifestent contre l’asile

      Une faute ?

      La Confédération doit annuler le durcissement de sa politique d’asile envers les Erythréens. Environ 1500 Erythréens ont manifesté vendredi sur la Place fédérale et remis une pétition avec plus de 12’000 signatures à l’attention de Simonetta Sommaruga.

      La Suisse doit auditionner les migrants selon des critères respectant sa tradition humanitaire et accorder l’asile à tout requérant d’asile érythréen menacé de mauvais traitements dans son pays. La pétition de « L’Action citoyenne pour une politique d’asile digne de la Suisse » qui regroupe des personnes et associations en contact régulier avec des Erythréens l’exige avec effet immédiat et rétroactif.

      La ministre en charge de l’asile doit demander au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) d’assouplir sa pratique et d’accorder la même protection aux Erythréens que ce qui a été fait jusqu’en 2016. La Confédération a annoncé début avril qu’elle allait réexaminer un tiers des admissions provisoires et envoyé une lettre à 3200 Erythréens concernés par cette mesure qui vise à pousser aux départs.

      Pas de renvoi imposé

      Chaque cas est examiné individuellement et toutes les personnes qui doivent être protégées le seront, a toutefois promis le SEM. Actuellement, la Suisse ne peut imposer le renvoi d’aucun Erythréen dans son pays d’origine. Le gouvernement érythréen ne montre pas de volonté à accueillir ses ressortissants qui ont fui. Et il n’existe pas d’accord de réadmission.

      En août 2017, le Tribunal administratif fédéral avait néanmoins jugé que les déserteurs ne risquaient pas de traitements inhumains. Il en va de même pour les personnes qui se trouvent déjà depuis plusieurs années à l’étranger et qui ont réglé leur situation dans leur Etat d’origine. En février 2017, le même tribunal avait déjà durci les conditions d’octroi de l’asile, estimant que le seul fait d’avoir quitté illégalement leur pays ne suffisait plus.

      Selon l’Action citoyenne, le durcissement n’est pas lié à une amélioration de la situation en Erythrée, mais à une pression de plus en plus forte de l’UDC sur le Parlement. Le Conseil fédéral et le SEM doivent continuer à protéger les personnes qui fuient les persécutions d’une des « dictatures les plus brutales de la planète ». Les refus d’asile à des Erythréens sont passés de 9,1% en 2016 à 14,6% en 2017, indique l’Action citoyenne.


      http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Les-Erythreens-manifestent-contre-l-asile-22510501

    • Les Erythréens manifestent contre l’asile

      La Confédération doit annuler le durcissement de sa politique d’asile envers les Erythréens. Environ 1500 Erythréens ont manifesté vendredi sur la Place fédérale et remis une pétition avec plus de 12’000 signatures à l’attention de Simonetta Sommaruga.

      La Suisse doit auditionner les migrants selon des critères respectant sa tradition humanitaire et accorder l’asile à tout requérant d’asile érythréen menacé de mauvais traitements dans son pays. La pétition de « L’Action citoyenne pour une politique d’asile digne de la Suisse » qui regroupe des personnes et associations en contact régulier avec des Erythréens l’exige avec effet immédiat et rétroactif.

      La ministre en charge de l’asile doit demander au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) d’assouplir sa pratique et d’accorder la même protection aux Erythréens que ce qui a été fait jusqu’en 2016. La Confédération a annoncé début avril qu’elle allait réexaminer un tiers des admissions provisoires et envoyé une lettre à 3200 Erythréens concernés par cette mesure qui vise à pousser aux départs.

      Pas de renvoi imposé

      Chaque cas est examiné individuellement et toutes les personnes qui doivent être protégées le seront, a toutefois promis le SEM. Actuellement, la Suisse ne peut imposer le renvoi d’aucun Erythréen dans son pays d’origine. Le gouvernement érythréen ne montre pas de volonté à accueillir ses ressortissants qui ont fui. Et il n’existe pas d’accord de réadmission.

      En août 2017, le Tribunal administratif fédéral avait néanmoins jugé que les déserteurs ne risquaient pas de traitements inhumains. Il en va de même pour les personnes qui se trouvent déjà depuis plusieurs années à l’étranger et qui ont réglé leur situation dans leur Etat d’origine. En février 2017, le même tribunal avait déjà durci les conditions d’octroi de l’asile, estimant que le seul fait d’avoir quitté illégalement leur pays ne suffisait plus.

      Selon l’Action citoyenne, le durcissement n’est pas lié à une amélioration de la situation en Erythrée, mais à une pression de plus en plus forte de l’UDC sur le Parlement. Le Conseil fédéral et le SEM doivent continuer à protéger les personnes qui fuient les persécutions d’une des « dictatures les plus brutales de la planète ». Les refus d’asile à des Erythréens sont passés de 9,1% en 2016 à 14,6% en 2017, indique l’Action citoyenne. (ats/nxp)

      https://www.24heures.ch/suisse/Les-Erythreens-manifestent-contre-l-asile/story/23350331

    • Critiqué, le SEM continue à réexaminer les admissions provisoires des requérants érythréens

      Passant outre les vives critiques, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) poursuit son réexamen du statut de 3200 requérants érythréens admis provisoirement, malgré une plainte devant le Comité de l’ONU contre la torture.


      https://www.rts.ch/info/suisse/9674767-critique-le-sem-continue-a-reexaminer-les-admissions-provisoires-des-req

    • La justice fédérale limite le droit des Erythréens à la protection en Suisse

      La situation des demandeurs d’asile érythréens en Suisse va se durcir, à en croire un arrêt du #Tribunal_administratif_fédéral publié jeudi. Cette nouvelle décision restreint encore leurs chances d’obtenir la protection de la Suisse.

      Les juges de Saint-Gall ont en effet estimé que le renvoi au pays est exigible, même quand le requérant débouté risque d’être contraint là-bas d’effectuer son service militaire.

      En l’espace d’un an et demi, c’est la troisième décision de justice qui restreint le droit des Erythréens à obtenir la protection de la Suisse.

      En janvier 2017, le Tribunal administratif fédéral (TAF) concluait qu’avoir quitté le pays illégalement n’était pas un motif suffisant pour obtenir le droit d’asile en Suisse.

      En août dernier, ce même tribunal statuait que le renvoi d’Erythréens dans leur pays d’origine était licite et exigible si le ressortissant avait terminé son service militaire avant de quitter l’Erythrée.

      « Pas contraire aux droits de l’homme »

      Dans ce troisième arrêt, le TAF s’est penché sur le cas d’un jeune requérant érythréen qui avait demandé l’asile en Suisse car il craignait d’effectuer son service militaire - réputé très dur - dans son pays. Après examen, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) avait rejeté sa demande d’asile et ordonné l’ exécution de son renvoi. Aujourd’hui, le Tribunal donne raison au SEM : un ressortissant érythréen peut être renvoyé, même s’il risque l’enrôlement dans l’armée à son retour.

      Le tribunal estime certes que les conditions du service militaire en Erythrée sont difficiles et problématiques. Mais elles ne contreviennent pas à la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Pour rappel, cette dernière interdit le renvoi lorsqu’il y a un risque de violation de l’interdiction du travail forcé. Le TAF considère que dans le cas d’espèce, cette condition n’est pas remplie.

      Enfin, le TAF est également d’avis que le ressortissant n’a pas à craindre l’emprisonnement ni un traitement inhumain en cas de retour volontaire au pays.
      Dossiers en cours de révision

      Ce jugement va faire jurisprudence en ce qui concerne le renvoi des requérants érythréens déboutés qui n’ont pas encore effectué leur service militaire. Contacté, le SEM rappelle qu’il étudie toujours chaque cas attentivement et individuellement avant de prononcer un renvoi volontaire. S’il y a un risque avéré d’abus ou de maltraitance au retour, le renvoi ne sera pas décrété.

      Le dernier jugement du #TAF en août 2017 a conduit la Confédération à reprendre le dossier de 3200 ressortissants érythréens admis provisoirement. Deux cents cas sont actuellement en révision, une procédure en cours qui n’a abouti sur aucune décision de renvoi.

      http://www.rts.ch/info/suisse/9710779-la-justice-federale-limite-le-droit-des-erythreens-a-la-protection-en-su
      #justice (voire #injustice)

    • Un arrêt négligent sur l’Érythrée

      Le 10 juillet 2018, le Tribunal administratif fédéral (TAF) a rendu un arrêt qui remet en question le besoin de protection de l’ensemble des réfugiés érythréens en Suisse. Il a ainsi avalisé le renvoi vers son pays d’origine d’un requérant d’asile érythréen malgré la menace d’enrôlement forcé au service national. La Suisse n’a actuellement pas d’accord de réadmission conclu avec les autorités érythréennes. Les personnes érythréennes vivant en Suisse risquent donc de perdre avant tout leur statut de séjour légal et donc d’affronter des conditions de vie de plus en plus précaires. L’Organisation Suisse d’Aide aux Réfugiés (OSAR) a pris position dans un communiqué de presse pour dénoncer le manque d’information sur l’Érythrée qui ne permet pas un jugement “aussi lourd de conséquences”.

      https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2018/07/OSAR_CP_erythree_07.2018.pdf

    • Les restrictions autour du droit à l’asile des Erythréens en Suisse fait réagir

      La situation des demandeurs d’asile érythréens en Suisse va se durcir, à en croire un arrêt du Tribunal administratif fédéral publié jeudi. Cette décision restreint leurs chances d’obtenir la protection de la Suisse. Interview de Manon Schick, directrice générale d’Amnesty International Suisse.

      https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/les-restrictions-autour-du-droit-a-lasile-des-erythreens-en-suisse-fait-reagir?i

    • Global slavery index for Eritrea :


      https://www.globalslaveryindex.org/2018/data/country-data/eritrea
      Avec ce commentaire de Vernoica Almedon sur FB :

      Well, well, well, it looks like the Universe is showing some type of justice to Eritrean victims.

      Today, the Global Slavery Index published a very detailed report which highlights that Eritrea, together with North Korea have the highest of modern day slavery. 93% for Eritrea !

      This report comes at a time when the Swiss Federal Court together with the State Secretariat for Migration are sending the most inhumane letters to victims of modern day slavery telling them that the indefinite national service in Eritrea is bad, but actually not that bad.

      As if somehow, Eritreans are built differently. Somehow constituted in way that allows them to cope with imprisonment, with “harsh corporal punishment and capital punishment”.

      Here is the Country data for the TAF and SEM officials to read !!

      #esclavage #néo-esclavage #esclavagisme

    • « Nous devons en finir avec l’exception de l’Érythrée »

      L’accord de paix avec l’Éthiopie et les dernières décisions de justice motivent le bloc bourgeois à durcir les conditions pour accorder l’asile.

      « L’automatisme qui prévalait jusqu’ici appartient au passé. » Pour la conseillère nationale Roberta Pantani (Lega/TI), il faut analyser l’octroi de l’asile aux Érythréens avec un œil nouveau. Une vision qui séduit de plus en plus d’élus bourgeois à Berne. Le thème reste brûlant. Bien que les demandes aient diminué, l’Érythrée reste le premier pays de provenance des requérants d’asile en Suisse (lire encadré).

      Trois éléments ont récemment changé la donne. Tout d’abord, il y a eu l’accord de paix signé au début du mois entre l’Érythrée et l’Éthiopie, et qui pourrait mettre fin à un conflit larvé qui dure depuis vingt ans. Il y a ensuite plusieurs jugements du Tribunal administratif fédéral qui a durci les conditions d’octroi au statut de réfugié. En clair, le service militaire obligatoire n’est plus synonyme de droit à l’asile en Suisse pour les Érythréens. Enfin, sur le plan des relations bilatérales entre la Suisse et l’Érythrée, les choses sont aussi en train d’évoluer.

      Cassis en Érythrée ?

      Depuis l’automne, la Direction du développement et de la coopération (DDC) a repris des projets dans le pays. Et en mai dernier, le parlement a enjoint au Conseil fédéral d’y renforcer sa présence diplomatique. À tel point qu’une visite d’Ignazio Cassis, ministre des Affaires étrangères, n’est plus taboue. « Un tel voyage n’est pas prévu », précise le Département fédéral des affaires étrangères, qui laisse toutefois planer le doute. « Si cela devait changer, une information serait donnée à temps. Ignazio Cassis n’a pas encore pris de décision à ce sujet. »

      Cette évolution à tous les niveaux pousse les élus fédéraux, notamment de droite, à vouloir durcir les pratiques à l’égard des requérants d’asile érythréens. Une proposition du sénateur Damian Müller (PLR/LU) sera notamment débattue cet automne. Elle demande de mieux exploiter la marge de manœuvre existant sur le plan juridique afin de lever autant d’admissions provisoires que possible. « C’est le moment », estime Roberta Pantani, qui siège avec le groupe UDC.

      L’argument trouve aussi un écho auprès d’élus du PDC, notamment du Vaudois Claude Béglé, qui avait effectué en 2016 un voyage controversé en Érythrée avec d’autres parlementaires. « C’est un État avec un gouvernement peu recommandable, sans tribunaux, ni Constitution, ni même parlement, mais ce n’est pas le seul État d’Afrique où l’arbitraire règne, relève le Vaudois. Pourquoi la Suisse devrait-elle être plus clémente à l’égard des requérants érythréens qu’elle ne l’est pour ceux qui viennent de Somalie ou du Sud-Soudan ? L’accord de paix signé avec l’Éthiopie va d’ailleurs changer le service obligatoire qui avait été mis sur pied en raison de ce conflit. Pour toutes ces raisons, il est temps de mettre fin à l’exception des réfugiés érythréens. Il ne s’agit pas de les traiter plus sévèrement, mais sur un pied d’égalité avec ceux issus de pays similaires. »

      « Une euphorie prématurée »

      Cette nouvelle appréciation des partis bourgeois fait craindre le pire à la gauche. « Le rapprochement avec l’Éthiopie est positif, mais je ne vois pas en quoi cela va changer les pratiques internes, réagit Laurence Fehlmann Rielle (PS/GE). On sait que le service militaire en Érythrée peut engendrer des pratiques comparables à la torture. Je regrette les différents jugements du TAF qui hypothèquent la vie de beaucoup d’Érythréens. Il est dangereux de faire comme si d’un coup de baguette magique tout était redevenu normal en Érythrée. »

      Le pays est toujours pointé du doigt par la communauté internationale pour ses atteintes aux droits de l’homme. En juin, l’ONU estimait même qu’on ne pouvait pas y renvoyer des réfugiés, car il était impossible de savoir ce qui s’y passait réellement. « Depuis la signature du traité de paix entre l’Érythrée et l’Éthiopie, l’euphorie régnant dans les médias et les milieux politiques de notre pays en ce qui concerne l’avenir de la politique intérieure de l’Érythrée est prématurée », prévient l’OSAR, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés dans un communiqué.

      « Il reste des risques importants », ajoute Nadia Boehlen, porte-parole d’Amnesty international Suisse, qui estime aussi qu’il serait prématuré de changer les pratiques aujourd’hui. « Il faut séparer les avancées diplomatiques et la politique d’asile. Le voyage de parlementaires dans ce pays a été un tournant dans la volonté de réhabiliter le régime. Et comme il s’agit du premier pays de provenance de réfugiés en Suisse, il y a une volonté politique de diminuer leur nombre. » Mais elle rappelle que les chiffres de l’asile sont totalement maîtrisés, et en baisse ces dernières années.

      https://www.tdg.ch/suisse/politique/Nous-devons-en-finir-avec-l-exception-de-lErythree/story/31882248

    • Suisse : les migrants érythréens face au durcissement de la politique migratoire

      Plusieurs milliers d’Erythréens devraient manifester ce vendredi 31 août devant l’ONU à Genève pour alerter sur la nature du régime d’Asmara. Les ONG de défense des droits de l’homme qualifient l’Érythrée de « Corée du Nord africaine » ou de « prison à ciel ouvert ». Mais depuis plus d’un an, les conditions d’obtention de l’asile se sont durcies en Suisse pour les Érythréens. Dernière mesure en date : un tribunal a décidé cet été qu’il était légal de renvoyer les déboutés de l’asile en Érythrée. Même s’ils risquent les travaux forcés. L’annonce a créé un vent de panique dans la communauté.

      http://www.rfi.fr/europe/20180831-suisse-manifestation-erythreens-durcissement-accueil-suisse?ref=tw

    • Suisse : les migrants érythréens face au durcissement de la politique migratoire

      Depuis plus d’un an, les conditions d’obtention de l’asile se sont durcies en Suisse pour les Érythréens. Dernière mesure en date : un tribunal a décidé cet été qu’il était légal de renvoyer les déboutés de l’asile en Érythrée, même s’ils risquent les travaux forcés. L’annonce a créé un vent de panique dans la communauté.

      La décision intervient alors que l’Érythrée vient de signer un accord de paix avec l’Éthiopie. Mais pas sûr que cela change quoi que ce soit pour les candidats à l’exil, estime Aldo Brina, chargé de l’asile au Centre social protestant de Genève.

      « Les requérants d’asile érythréens qui arrivent en Suisse ne fuient pas à cause de la guerre avec l’Ethiopie. D’ailleurs, dans les décisions de justice, le tribunal reconnaît lui-même qu’il y a un certain nombre de mauvais traitements, d’abus sexuels au sein de l’armée. Le service national dure très longtemps, voire une durée indéterminée. Et il est actuellement dangereux d’y renvoyer des personnes. »

      Tedros Eyasu a demandé l’asile il y a plus de vingt ans en Suisse. Il sait que ceux qui arrivent aujourd’hui n’ont pas la même chance d’obtenir une protection. « Les critères de la demande d’asile sont assez compliqués. Et aujourd’hui, c’est la terreur totale parce qu’ils voient les portes qui se ferment, les frontières… »

      La Suisse accueille 30 000 Érythréens. Certains sont réfugiés, d’autres en attente de statut. Pour le député socialiste et membre de la commission de politique extérieure du parlement Carlo Sommaruga, si les Érythréens sont pointés du doigt, c’est avant tout pour des raisons politiques. « En Suisse, il y a une pression politique énorme par le parti nationaliste. Et je suis relativement inquiet pour la communauté érythréenne en Suisse mais aussi pour d’autres communautés qui pourraient subir le même sort. »

      Et à cause du durcissement des conditions d’accueil, au moins une centaine de requérants d’asile auraient déjà quitté la Suisse pour la France, l’Allemagne et l’Angleterre.

      Plusieurs milliers d’Erythréens devraient manifester ce vendredi 31 août devant l’ONU à Genève pour alerter sur la nature du régime d’Asmara. Les ONG de défense des droits de l’homme qualifient l’Érythrée de "Corée du Nord africaine" ou de "prison à ciel ouvert".

      http://www.infomigrants.net/fr/post/11668/suisse-les-migrants-erythreens-face-au-durcissement-de-la-politique-mi

    • ODAE romand | Le SEM met en doute le récit et prononce le renvoi d’un Erythréen de 19 ans

      Résumé du cas :

      « Bereket » est emprisonné à 16 ans et interrogé au sujet de son frère, soupçonné de désertion. À sa sortie de prison il est exclu de l’école et reçoit une convocation pour le service national. Il décide de fuir l’Erythrée et arrive en Suisse en 2015 en tant que MNA après un périple de sept mois. L’audition sur ses motifs d’asile a lieu deux ans plus tard. Devenu majeur, il ne bénéficie plus des mesures spécifiques prévues pour les enfants (art. 17 LAsi et art. 7 OA1). Son récit n’est pas considéré comme vraisemblable par le SEM qui rejette sa demande d’asile. Dans son recours au TAF, sa mandataire reproche au SEM de ne pas avoir tenu compte de son jeune âge. Elle affirme que « Bereket » aurait pu donner des détails sur ses conditions de détention si ceci lui avait été demandé explicitement, plutôt que par des questions générales telles que : « Racontez-nous tout ce que vous pouvez ». Par ailleurs, le SEM doute de ses déclarations relatives à son recrutement car il n’a pas présenté la convocation reçue. Le jeune homme explique qu’au moment de fuir, il n’a pas pensé que ce document aurait une importance dans sa future procédure d’asile. Lors du recours, il verse au dossier un rappel reçu par sa mère après sa fuite. Le SEM considère ce document comme un faux, arguant qu’il est aisé de s’en procurer en Erythrée, et considère peu probable que « Bereket » ait été interrogé une seule fois puis détenu durant un mois. Pour la mandataire, le SEM fait preuve d’arbitraire en appréciant ainsi les propos de « Bereket » qui concordent pourtant avec les informations qui existent sur la situation en Erythrée, par exemple concernant la détention arbitraire de proches de déserteurs (persécution réfléchie). Remettant en cause la manière dont le SEM a établi les faits, la mandataire demande la reconnaissance du statut de réfugié, subsidiairement l’admission provisoire pour « Bereket ». Le recours est pendant au TAF.

      https://odae-romand.ch/fiche/le-sem-met-en-doute-le-recit-et-prononce-le-renvoi-dun-erythreen-de-19-a

    • Non les conditions ne sont pas remplies pour des #renvois en Erythrée

      Les autorités suisses rêvent de pouvoir renvoyer vers l’Erythrée des personnes démises de leur permis F (admission provisoire). Elles disent agir en conformité avec les récentes jurisprudences du Tribunal administratif fédéral (TAF) que l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), Amnesty International (AI) et les Bureaux de consultation juridique (BCJ) en Suisse estiment absolument inadmissibles (1).

      Clairement, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) doit suspendre la procédure de levée des admissions provisoire et attendre que la situation des droits humains dans ce pays s’améliore. Sheila B. Keetharuth, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Érythrée estime que rien n’a été fait. Au contraire il semblerait même que les choses s’empirent. Des Erythréens victimes du régime, disent que la situation s’est dégradée et depuis l’ouverture des frontières avec l’Ethiopie le 11 septembre des milliers de personnes ont traversé la frontière pour s’installer en Ethiopie.

      Monsieur Mario Gattiker, Secrétaire d’Etat aux migration, se trompe quand il dit que les “conditions sont réunies pour des renvois en Erythrée” comme il le déclarait au Temps il y a peu. Encore une fois, le Tribunal administratif fédéral (TAF) a montré à quel point il est influencé par le politique ce qui justifie le besoin d’une surveillance supranationale – comme celle de la Cour européenne des droits de l’homme – sur le respect des droits fondamentaux des personnes en Suisse.
      La répression politique continue en Erythrée

      La répression politique continue en Erythrée malgré les efforts diplomatiques d’Asmara pour demander à la communauté internationale de lever les sanctions.

      Deux mois après la signature de l’accord de paix (1) entre l’Ethiopie et l’Erythrée et au lendemain de la consolidation de cet accord à Djeddah le 16 septembre 2018, Abrehe Kidane Berhane, un ancien ministre des finances a été arrêté pour avoir critiqué, sur YouTube et dans un livre, le président Isaias Afwerki en demandant la fin de la dictature et le transfert du pouvoir vers une nouvelle génération de jeunes dirigeants.

      Dans une vidéo diffusée par Human Rights Watch (https://www.youtube.com/watch?v=Pv0FHalsOY4&feature=youtu.be

      ), les familles de prisonniers politiques témoignent de la dureté du régime à l’égard de milliers de personnes détenues au secret, parmi lesquelles figurent 21 personnes – onze hauts représentants du gouvernement et dix journalistes – arrêtés en 2001 après avoir critiqué le président Isaias Afewerki. Selon le neveu d’Abrehe Kidane Berhane qui témoigne dans la vidéo, en Erythrée la situation des droits humains est pire qu’avant.

      Il y a quelques jours, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le Ministre érythréen des affaires étrangères demandait que les sanctions imposées en 2009 et 2011 soient levées. La question sera à nouveau soulevée en novembre au Conseil de sécurité où les Etats-Unis, la France et l’Angleterre conditionnent heureusement cette levée à des progrès en matière de respect des droits humains.

      Les Erythréens continuent de fuir leur pays par milliers

      Depuis l’ouverture le 11 septembre de la frontière éthiopienne, près de 15’000 Erythréens sont arrivés en Ethiopie, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). C’est la combinaison de conditions inchangées à l’intérieur de l’Érythrée et de l’ouverture des frontières qui a entraîné une nette augmentation du nombre de réfugiés. Le taux d’arrivée quotidien moyen a plus que quadruplé, selon le HCR. Cela porte à 175 000 le nombre total de réfugiés érythréens en Éthiopie, dont une grande partie sont des mineurs non accompagnés. Les organisations sur place prévoient une poursuite des arrivées.

      La levée des permis F (admissions provisoires) n’aura aucun impact sur les départs

      Début septembre, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a annoncé la fin du Projet pilote d’examen des admissions provisoires de 250 ressortissants érythréens et a conclu favorablement à la levée de l’admission provisoire pour une vingtaine de personnes puisque leur renvoi vers l’Erythrée pouvait être exigé sans pour autant être forcé. Cette levée peut faire l’objet d’un recours et le Tribunal administratif fédéral (TAF) se penche actuellement sur un cas soumis par le Centre social protestant à Genève. D’autres recours sont attendus et certains avocats se disent prêts à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme.

      D’ici l’été 2019, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) prévoit de poursuivre l’examen de la situation d’environ 2’800 Erythréens admis provisoirement et a indiqué son intention de se pencher en priorité sur les dossiers concernant les familles, les mineurs non-accompagnés (MNA) et les jeunes en formation. Le SEM explique avoir aligner sa pratique en matière de renvoi sur deux arrêts récents et difficiles à comprendre du TAF (1).

      Ulcéré par l’arrêt du mois de juillet (Arrêt E-5022/2017 – 10. 7. 2018), l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) a qualifié la décision de “négligente” pointant du doigt les incohérences du jugement dans lequel le tribunal, tout en avouant le manque d’informations à disposition, base sa décision sur des présomptions et non sur des sources sûres (3).

      La levée des permis F (admissions provisoires) est une mesure principalement dissuasive à ce stade puisque les personnes concernées se retrouvent à l’aide d’urgence. Leur départ dépend de leur bonne volonté car les renvois forcés vers l’Erythrée ne sont pas réalisables pour l’instant précise Madame Emmanuelle Jaquet von Sury, Porte-parole du SEM :

      “Une fois que la décision de renvoi est prise, les cantons sont responsables de son exécution. Le SEM apporte son soutien aux cantons qui le demandent. Il est également rappelé aux personnes concernées que leur devoir de coopération avec les autorités leur impose de quitter le territoire dans le délai imparti. Le SEM fait un suivi des départs uniquement lorsqu’il a été saisi par les cantons. Le SEM paie le billet d’avion. Ces personnes ont droit à une aide individuelle au retour de CHF 1000 .- et peuvent obtenir une aide additionnelle matérielle pouvant atteindre CHF 3’000.- pour financer un projet individuel de réintégration dans leur pays de provenance. En cas de problèmes de santé, une aide médicale au retour peut compléter l’aide financière.”

      Compte tenu de la situation actuelle en Erythrée, il est bien probable que les personnes visées disparaissent dans la nature en Suisse ou en Europe ou décident de s’installer en Ethiopie comme tant d’autres. Mais même en Ethiopie, les réfugiés craignent encore les représailles du pouvoir et cherchent des garanties sur place du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) afin de ne pas perdre leur statut.

      Il est encore temps pour le Secrétariat d’Etat aux migration (SEM) de geler cette procédure en attendant la mise à exécution des réformes démocratiques recommandées par Sheila B. Keetharuth, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Érythrée (3). Elles sont claires et simples et lorsque ces réformes seront mises à exécutions, la Suisse pourra alors considérer la levée des admissions provisoire au cas par cas.



      https://blogs.letemps.ch/jasmine-caye/2018/10/11/non-les-conditions-ne-sont-pas-remplies-pour-des-renvois-en-erythree

    • Drôle de News | Érythrée : Le TAF fait du #relativisme_culturel

      Dans leur arrêt du 10 juillet 2018 sur l’Érythrée, les juges du Tribunal administratif fédéral ont reconnu que la #conscription (dont la durée n’est pas déterminée) pouvait être considérée comme du #travail_forcé. Ils ont aussi reconnu que des #mauvais_traitements et des #abus_sexuels étaient commis durant le #service_national.

      MAIS… ajoutent les juges, ce travail forcé doit être vu à la lumière du « « contexte érythréen », qui est un « système économique caractérisé comme « socialiste » et basé sur « l’auto-suffisance » ».

      Et deuxième « mais » : « ces mauvais traitements et abus sexuels ne sont pas commis DE MANIÈRE À CE POINT GÉNÉRALISÉE » (sic !)

      En termes crus, actes de tortures et viols sont commis au nom de l’effort national, dans des camps d’entraînement aux relents de rééducation. Et il n’y a rien à y redire, selon les juges : ils estiment « licite » et « exigible » l’exécution du renvoi de personnes pouvant être enrôlées dans le « service national » à leur arrivée.

      https://asile.ch/2018/10/15/drole-de-news-erythree-le-taf-fait-du-relativisme-culturel
      #viols #service_militaire

    • SOS Asile Vaud | Du travail forcé ? Oui, mais tolérable en Érythrée

      Dans un article publié dans le bulletin de SOS Asile, Lucien Colliander et Sarah Frehner reviennent sur l’arrêt du #Tribunal_administratif_fédéral (#TAF) du 10 juillet 2018 dans lequel les juges ont reconnu que le service militaire érythréen était du travail forcé. Les juges ont toutefois conclu que les renvois vers l’Érythrée étaient licites et exigibles. L’analyse démontre la faiblesse de l’argumentation juridique du TAF et laisse apparaître les motivations politiques d’un tel durcissement de la politique d’asile envers les ressortissants érythréens.

      Depuis des années, l’UDC construit sa campagne pour un système d’asile plus restrictif autour de la figure du réfugié érythréen. Cette dernière cristallise plusieurs vieilles psychoses helvétiques ; celles de la barque pleine, des abus à l’aide sociale ou encore de l’illégitimité du refuge. Loin de s’opposer à ce narratif, le monde politique suisse s’est engouffré dans la brèche.

      Dès 2012, le Parlement s’est ainsi attelé à la création d’une lex eritrea, tentative de priver les déserteurs, soit la majorité des Erythréens arrivant en Suisse, du statut de réfugié. Ce fut le début d’un effort législatif visant à restreindre les droits des Erythréens dans le domaine de l’asile. Cette campagne se poursuit aujourd’hui comme le montre la proposition de révoquer automatiquement le statut de réfugié en cas de voyage dans le pays d’origine ou dans un état limitrophe.

      Alarmés par une augmentation du nombre d’arrivants érythréens en 2015, plusieurs parlementaires suisses, de toutes les couleurs politiques, se sont même offert une « course d’école » en Erythrée pour rendre compte de la situation locale. Au vu de l’accès plus que limité à des sources d’information indépendantes, il est évident qu’une telle initiative visait avant tout à légitimer l’idée que les Erythréens renvoyés dans leur pays ne courent aucun danger.

      L’exécutif et son administration suivent eux­ aussi cette mouvance. Début 2016, le Secrétariat d’état aux migrations (SEM) a ainsi organisé « une mission d’établissement des faits sur le terrain ». Le Conseiller fédéral Ignazio Cassis s’est quant à lui dit prêt à un rapprochement diplomatique avec l’Erythrée incluant, à terme, l’ouverture d’une ambassade à Asmara.

      Le pouvoir judiciaire ne semble pas non plus être à l’abri de cette dynamique, puisque cette dernière se reflète également dans la jurisprudence du Tribunal administratif fédéral (TAF).

      Comme le rappelait Philippe Stern dans le bulletin N°126, la pratique à l’égard des requérant⋅e⋅s d’asile érythréen⋅ne⋅s a été durcie à plusieurs égards ces dernières années. D’une part, la seule sortie illégale du pays ne suffit désormais plus pour fonder la qualité de réfugié (D-­7898/2015 du 30 janvier 2017). D’autre part, le TAF a reconnu comme licite et exigible l’exécution du renvoi pour les personnes dont on suppose qu’elles ne seront plus astreintes au service national, sous réserves de circonstances particulièrement défavorables (D­-2311/2016 du 17 août 2017). Restait ainsi ouverte la question de savoir si l’exécution du renvoi pouvait être licite et exigible pour les personnes risquant d’être enrôlées dans le service national à leur arrivée en Erythrée.

      Dans un arrêt récent daté du 10 juillet 2018 (E-­5022/2017), le TAF a répondu à cette question. Pour cela, il a procédé à un examen de la licéité et de l’exigibilité de l’exécution du renvoi sous l’angle des articles 3 et 4 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH).

      Dans un premier temps, les juges ont estimé que l’enrôlement dans le service national érythréen ne constituait pas une violation de l’interdiction de l’esclavage et de la servitude concrétisée par l’art 4 al 1 CEDH. Ils ont en effet considéré que l’Etat érythréen n’exerçait pas un droit de propriété sur les recrues. Le tribunal a également retenu que la condition d’immuabilité (soit le sentiment des victimes que leurs conditions est immuable et que la situation n’est pas susceptible d’évoluer) n’était pas remplie.

      Dans un deuxième temps, le TAF a répondu par l’affirmative à la question de savoir si le service national érythréen pouvait être qualifié de travail forcé au sens de l’art. 4 al. 2 CEDH. Le tribunal a notamment tenu compte des sanctions extrêmement rigoureuses encourues par les déserteurs et réfractaires, de la très faible rémunération des recrues et du caractère imprévisible de la durée du service et de l’octroi de permissions.

      Malgré cela, les juges de Saint­-Gall ont estimé que le risque d’incorporation dans le service national en cas de retour en Erythrée ne contrevenait pas au principe de non­-refoulement !
      Comment sont-­ils arrivés à cette conclusion ?

      Le TAF a considéré que seul un risque réel de violation flagrante ou crasse (sic) de l’art. 4 al. 2 CEDH était à même de fonder l’illicéité de l’exécution du renvoi. Il a décidé d’appliquer un seuil plus élevé pour l’interdiction du travail forcé que pour l’interdiction de l’esclavage (art.4 al.1 CEDH) ou de la torture (art. 3 CEDH) où seul un risque réel de violation est requis.

      Sur la base d’une analyse en deux étapes, le TAF a considéré que le service national ne constituait pas une violation flagrante de l’art. 4 al. 2 CEDH. Dès lors, le risque d’être incorporé lors d’un retour en Erythrée ne justifierait pas l’interdiction du refoulement.

      Les juges ont d’abord analysé les circonstances concrètes du service national érythréen. A cet égard, ils ont estimé qu’il convenait de tenir compte du contexte érythréen dans leur analyse, à savoir un système économique caractérisé comme « socialiste » et une doctrine de « self reliance ». Bien que le TAF ait reconnu qu’il s’agissait de travail forcé interdit, il a ainsi relativisé le caractère disproportionné de la charge représentée par le service national.

      Dans un deuxième temps, le tribunal a analysé la question des violences subies par les recrues. Il a admis que ces dernières étaient exposées à des mauvais traitements et à des abus sexuels. Toutefois, les juges ont estimé qu’il manquait la preuve formelle que ces actes de violence étaient suffisamment systématiques pour faire courir un risque réel à tous les conscrits.

      C’est sur la base de cette même argumentation que le TAF a exclu l’existence d’une violation de l’interdiction de la torture consacrée par l’art. 3 CEDH du fait des violences subies lors du service national.

      Finalement, les juges ont retenu qu’il existait suffisamment de cas d’Erythréen⋅ne⋅s étant rentrés dans leur pays sans être inquiété⋅e⋅s par les autorités, et ce malgré leur sortie illégale du pays. Le tribunal a ainsi estimé que les personnes sorties de manière illégale d’Erythrée n’étaient pas exposées à un risque réel de mauvais traitement en cas de renvoi.

      Le nouvel arrêt du TAF est critiquable sur plusieurs points. Le propos de cet article n’est pas d’en présenter une analyse juridique approfondie. Nous renvoyons pour cela à d’autres publications [1]. Nous nous contenterons ici de mettre en exergue un certain nombre d’aspects de cet arrêt qui paraissent problématiques au regard du droit international.

      En effet, de par son analyse, le TAF ne se limite pas à mettre en œuvre la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CourEDH). Bien au contraire, il a introduit de manière autonome une distinction entre l’alinéa 1 et 2 de l’art. 4 CEDH au regard de l’interdiction du refoulement. De jurisprudence constante, la CourEDH a pourtant toujours considéré l’art. 4 CEDH comme une des garanties fondamentales de la Convention. Elle a par ailleurs reconnu que cet article, dans sa globalité, impliquait des obligations positives pour les Etats signataires.

      Dans cette nouvelle jurisprudence, le TAF s’est permis de relativiser la portée de cette obligation positive. En effet, il a considéré que la violation de l’interdiction du travail forcé causée par le service national Erythréen devait être comprise au regard du contexte politique prévalant dans le pays. Si on en suit cette logique, plus un pays connaîtrait de violation des droits de l’homme, moins il faudrait leur accorder d’importance. Il s’agit donc d’une approche « deux poids, deux mesures » qui revient à tolérer un grand nombre de violations graves des droits de l’homme.

      Après son analyse de l’article 4 al. 2 CEDH, le TAF s’est encore penché rapidement sur la question de savoir si une sortie illégale d’Erythrée entraînait de façon systématique un risque de violation de l’interdiction de la torture consacrée par l’art. 3 CEDH en cas de renvoi. Les juges ont nié l’existence d’un tel risque. Leur conclusion hâtive et superficielle n’est pas convaincante puisqu’elle contredit les conclusions auxquelles était arrivé la CEDH dans son arrêt [M.O. contre Suisse]. A cette occasion, les juges de Strasbourg avaient en effet considéré que l’existence d’un tel risque devait être reconnu pour peu que le recourant rende vraisemblable sa sortie illégale d’Erythrée.

      Finalement, ce revirement de jurisprudence est incompréhensible au vu de l’insuffisance – admis par le tribunal lui-même — des données concernant la situation en Erythrée. A défaut d’informations fiables démontrant un changement durable, stable et fondamental des circonstances, il paraît en effet insoutenable de nier l’existence d’un risque qui était auparavant reconnu de manière constante par la jurisprudence suisse en matière d’asile.
      Quelles sont les conséquences pratiques de ce nouvel arrêt du TAF ?

      Il réduit de façon drastique la protection offerte en Suisse aux Erythréens. Cela concerne d’abord le traitement des nouvelles demandes d’asile qui seront maintenant en grande majorité rejetées. Par ailleurs, il expose également les personnes bénéficiant d’une admission provisoire à voir leur statut levé. En cela, cette nouvelle jurisprudence élargit encore la brèche ouverte par l’arrêt D-­2311/2016 (17 août 2017). Cette situation prive de nombreuses personnes de statut légal et leur suggère de rentrer « volontairement » dans un pays où elles seront sans doute obligées de se soumettre à un régime de travail forcé. Les conséquences ne se font pas attendre puisque ce durcissement a poussé de nombreuses personnes à entrer en clandestinité.

      Par ailleurs, la faiblesse de l’argumentation juridique mise en avant par le TAF fait apparaître de manière flagrante les motivations politiques d’un tel durcissement de la politique d’asile envers les ressortissants érythréens. En cela, les juges de Saint­-Gall semblent aujourd’hui avoir toujours plus de peine à se soustraire à l’influence du narratif politique exposé au début de cet article.

      La faiblesse de la motivation de ce jugement met en exergue la nécessité d’un contrôle juridictionnel supplémentaire. Or, il n’existe aujourd’hui pas de voie de recours interne en matière d’asile [2] en Suisse. Une modification en ce sens n’est pas non plus au pro­ gramme de la révision de la Loi sur le tribunal Fédéral (LTF) qui est actuellement en discussion au Parlement. Pour de telles décisions, aussi critiquables que lourdes de conséquences, la garantie d’une double instance judiciaire n’existe donc qu’à travers la possibilité de s’adresser à des instances internationales. C’est justement cette dernière possibilité qui est aujourd’hui remise en question par l’initiative contre les juges étrangers de l’UDC qui sera soumise au vote le 25 novembre 2018. Ne les laissons pas faire !

      Lucien Colliander, avocat stagiaire au Collectif d’avocat⋅e⋅s
      Sarah Frehner, collaboratrice juridique à l’OSAR

      https://asile.ch/2018/10/15/sos-asile-vaud-du-travail-force-oui-mais-tolerable-en-erythree

    • Berne met sous pression les réfugiés de la dictature érythréenne

      Les réfugiés d’Érythrée au bénéfice d’une admission provisoire font l’objet d’une campagne de réexamen de leur situation. Les retours forcés n’auront pas lieu, mais la diaspora craint de replonger dans l’#insécurité.

      La diaspora érythréenne, le groupe de réfugiés le plus important vivant en Suisse, est sous pression. Ils et elles sont environ 23 000 à avoir été reconnus comme réfugiés ; 9500 sont au bénéfice d’une admission provisoire et 3000 sont en attente d’une décision. Ce deuxième groupe, dont les membres font l’objet d’une décision de renvoi jugée impossible à appliquer, fait l’objet depuis l’été d’une campagne de réexamen. Celle-ci s’est matérialisée sous la forme d’un courrier du Secrétariat d’État aux migrations (SEM) adressé aux détenteurs du livret F. « Nous envisageons de lever votre admission provisoire, ce qui entraînerait l’exécution de votre renvoi de Suisse. »

      Envoyée dans un premier temps à environ 200 personnes, la missive a plongé la diaspora en émoi. « Les gens, y compris ceux qui sont au bénéfice d’une situation juridique stable, comme un permis B ou C, craignent de voir leur situation se dégrader », explique Tzeggai Tesfaldet, opposant politique au régime d’Asmara et cofondateur à Genève de deux associations d’aide aux réfugiés. « Par peur, des adolescents ont décroché de leur scolarité », constate Aldo Brina, chargé d’information sur l’asile au Centre social protestant genevois (CSP).
      La perte du livret F sera brutale

      Les personnes concernées, si elles ne font pas appel, passeront de l’aide sociale à l’aide d’urgence, avec 10 francs de solde par jour, et devront quitter leur logement. « Ces personnes se trouveront logées dans les foyers les plus délabrés. C’est la voie ouverte vers la désintégration sociale », prévoit Aldo Brina. Elles n’auront plus accès au marché du travail.

      Pour ce spécialiste des questions d’asile, cette politique vise surtout à dévier les arrivées des Érythréens vers d’autres pays. « En Suisse, les gens ne partiront pas. Ils tomberont dans la précarité ou disparaîtront dans la clandestinité », analyse-t-il.

      Les destinataires du courrier – groupe qui sera élargi au fur et à mesure – sont invités à faire part de leurs remarques aux SEM. Le CSP rapporte que la Confédération est déjà revenue en arrière sur plusieurs cas. « Le projet pilote a démontré que dans 9 % des cas, la levée de ces admissions s’est finalement révélée proportionnée et défendable sur le plan juridique, indique Emmanuelle Jaquet von Sury, porte-parole du SEM. Une vingtaine de levées en ont résulté. Plusieurs procédures de recours sont pendantes auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF) ». Quant aux exclus du livret F, ils pourront « retourner volontairement dans leur pays d’origine sans risque pour leur intégrité », estime le SEM.

      Service national et risque de #viols

      Ce changement de cap vis-à-vis des Érythréens a été opéré en plusieurs sauts juridiques. Le plus récent date de juillet et consiste en une décision du TAF. Celle-ci a trait au #service_national en Érythrée, rendu obligatoire depuis la guerre avec l’Éthiopie (1998–2000). Certes, le tribunal est « convaincu que des #mauvais_traitements ont lieu au cours de ce service (…), mais il n’est pas établi qu’ils soient à ce point répandus que toute personne l’accomplissant serait exposée au risque sérieux de subir de telles atteintes ».

      Le risque de #viol pour des #femmes enrôlées de force n’est pas non plus jugé comme un critère suffisant. « Les sources ne permettent pas de conclure que chaque femme accomplissant le service national est concernée par une probabilité suffisante de subir de telles agressions », détaille le tribunal. Plus généralement, les recrutements à durée illimitée ne consisteraient pas de façon suffisamment nette en du travail forcé, que le droit international condamne.

      Changement de cap radical

      En 2006, la Suisse avait décidé d’accueillir tous les #déserteurs fuyant un enrôlement forcé sous le drapeau érythréen, faisant passer le taux de reconnaissance des demandeurs d’asile érythréens de 6 % à 82 %. Cette période est terminée. « Les Érythréens constituent le plus grand groupe de demandeurs d’asile en Suisse, il y a donc une immense #pression_politique pour réduire leur nombre, estime Peter Meier, porte-parole de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés. Le Département fédéral de justice et police y cède de plus en plus. »

      « Cette politique n’est pas liée au fait que les réfugiés proviennent de ce pays en particulier, ou à des problèmes que poserait cette population, qui n’en cause pas, mais au nombre de personnes qu’elle constitue, juge Tzeggai Tesfaldet. Ce travailleur social estime que cette #dissuasion porte ses fruits, puisque les arrivées diminuent, même si effectivement la fermeture du passage de la Méditerranée centrale joue un rôle important ». En outre, les nouvelles demandes d’asile sont désormais examinées sous cette lumière, diminuant les chances d’obtenir une protection.

      Bataille sur l’#image des réfugiés

      Deux arguments, relayés par les médias, ont peut-être pesé sur l’image des Érythréens en Suisse. Le premier a trait à la difficulté qu’aurait cette population à s’intégrer. « Un grand nombre (d’Érythréens) ne possèdent qu’une formation médiocre (…), la plupart ne connaissent pas notre écriture et doivent donc être réalphabétisés », avance le SEM. Une étude du SEM indique que depuis 2002, tous les élèves doivent terminer leur enseignement secondaire au sein d’une #école_militaire, et que seul un nombre limité est autorisé à suivre des études dans l’un des collèges du pays. Les autres sont forcés d’accomplir leur #service_militaire.

      Autre grief, le fait que certains réfugiés soient retournés dans leur pays pour y passer des vacances. « En 2017, le SEM a retiré le statut de réfugié à quatre ressortissants érythréens en route vers l’Érythrée. Au cours du premier semestre 2018, cette situation a touché neuf personnes », informe Emmanuelle Jaquet von Sury.

      Selon un rapport du Bureau européen d’appui en matière d’asile, daté de mai 2015, des Érythréens exilés ont apparemment eu la possibilité d’entrer sur le territoire national pour rendre visite à leur famille. Pour ce faire, ou pour obtenir n’importe quel document officiel, ils doivent obligatoirement s’être acquittés d’une #taxe de 2 % sur les revenus exigée par l’Érythrée auprès de tous les membres de la diaspora. « Je ne paie pas cet impôt, qui est utilisé sans aucune transparence et qui prend en otage les droits des réfugiés », précise Tzeggai Tesfaldet.

      Parlementaires invités en Érythrée en disent du bien

      La perception du régime autoritaire d’Asmara a peut-être été influencée par le #voyage en février 2016 de quatre parlementaires. Interrogé sur place par la Radio Télévision Suisse, le conseiller national PDC #Claude_Béglé, avait notamment jugé que « l’Érythrée s’ouvre ». Pour Aldo Brina, cette opération médiatique a contribué à modifier la perception du public, alors que sur le fond, la situation sur place n’aurait pas évolué.

      Les déserteurs rapatriés risquent-ils de subir des mauvais traitements ? « Étant donné que les observateurs des droits de l’homme ne peuvent pas se rendre en Érythrée et que le Comité international de la Croix-Rouge n’est pas autorisé à visiter les prisons, il est impossible de le vérifier », indique le Bureau européen d’appui en matière d’asile. Quant à la Direction du développement et de la coopération suisse elle s’est vue « obligée de mettre un terme à son engagement de plusieurs années en Érythrée en 2006 au vu des difficultés rencontrées par les organisations d’œuvre d’entraide sur place », selon le SEM.

      https://www.revue.ch/fr/editions/2018/06/detail/news/detail/News/berne-met-sous-pression-les-refugies-de-la-dictature-erythreenne

      Plus sur le « voyage en Erythrée » de parlementaires suisses :
      https://seenthis.net/messages/717908

    • ODAE | Durcissement à l’encontre des Érythréen·ne·s : une communauté sous pression

      Depuis quelques mois, un nombre croissant de requérant·e·s d’asile érythréen·ne·s se retrouvent avec une décision de renvoi. Comment s’explique ce changement de pratique des autorités suisses ? Que savons-nous de la situation des droits humains en Érythrée ? Quel est le parcours et le déroulement de la procédure d’asile pour ces personnes, majoritairement des jeunes, qui forment le groupe le plus important de réfugié·e·s en Suisse. Le rapport de l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE romand) apporte plusieurs éléments de réponses à ces questions.

      Les durcissements juridiques :

      https://asile.ch/2018/11/29/odae-durcissement-a-lencontre-des-erythreen%c2%b7ne%c2%b7s-une-communaute-sous

      Lien pour télécharger le #rapport :
      https://odae-romand.ch/wp/wp-content/uploads/2018/11/RT_erythree_web.pdf

    • Atteintes généralisées au droit d’asile

      En appliquant les renvois vers l’Erythrée, la Suisse fait figure d’exception en Europe. L’Observatoire romand du droit d’asile dénonce un durcissement qui cible cette population.

      Les milieux de défense des migrants sont en rogne. Jeudi, l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE) a dévoilé un rapport qui détaille un changement des pratiques de renvoi par les autorités suisses. Les Erythréens seraient la cible d’un durcissement injustifié dû à l’évolution de la jurisprudence du Tribunal administratif fédéral (TAF). La situation des résidents de ce pays reste pourtant préoccupante.

      Avec 24 000 ressortissants, les Erythréens représentent le premier groupe de requérants d’asile en Suisse dont 77% bénéficient d’une protection (statut de réfugié ou permis provisoire). Pourtant, depuis le mois d’avril, 3200 admis provisoires font l’objet d’un réexamen par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM). Les référents de l’ODAE ont enquêté et leur présidente, Inge Hoffmann, décrit une « augmentation des décisions de renvoi qui constitue un virage dangereux. »

      Si les autorités sont plus sévères sur les motifs d’asile, c’est que la situation en Erythrée se serait améliorée : « Depuis un arrêt de juillet 2018, le TAF confirme ces décisions sous prétexte qu’il n’y a plus de preuves d’abus systématiques des droits humains », explique Sarah Frehner, collaboratrice juridique à l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR).

      « Les Erythréens sont victimes de décisions immorales. » Véronica Almedom.

      Une application de la loi qui renverse le fardeau de la preuve, en jugeant les récits des requérants invraisemblables. « Il est devenu très difficile de prouver son statut de réfugié », abonde Veronica Almedom, codirectrice de l’ONG Information Forum for Eritrea. « Ce n’est pas parce que l’Erythrée et l’Ethiopie ont signé un accord de paix cet été que tout va bien. La situation intérieure reste si autoritaire que même l’Ethiopie accepte des réfugiés érythréens. » La Suisse fait figure d’exception en Europe en prononçant des renvois. « Les Erythréens sont victimes de décisions immorales », assène Véronica Almedom.

      A., requérant de 24 ans, est sous le coup d’une décision de renvoi. Il narre dans un français limpide une situation de détresse inattendue. « J’avais un travail, un logement, des projets de formation. Ils sont complètement détruits. » Il est depuis réduit à quitter son studio, vivre avec l’aide d’urgence (10 francs par jour) et à organiser son propre départ. Intégré dans la vie locale genevoise, il pointe une procédure qui désocialise. « J’étais pourtant presque autonome », raconte-t-il, marqué.

      « Ces développements sont emblématiques d’atteintes généralisées au droit d’asile », selon Mélissa Llorens, coordinatrice à l’ODAE. Qui y voit l’effet des pressions politiques des milieux UDC et PLR sous la Coupole. « Que le TAF aille dans leur sens interroge sur la séparation des pouvoirs. » Ce dernier indique au Courrier ne pas commenter ses arrêts et leurs motivations.

      https://lecourrier.ch/2018/11/30/atteintes-generalisees-au-droit-dasile

    • CSDM | La Suisse a violé la Convention contre la torture dans une décision de renvoi vers l’Érythrée

      Le Centre suisse pour la défense des migrants (CSDM) publie un communiqué annonçant la décision du Comité de l’ONU contre la torture de lui donner raison sur le cas d’un jeune Érythréen ayant déserté l’armée et quitté illégalement le pays. La Suisse voulait le renvoyer en Érythrée. Le Comité de l’ONU exige que la Suisse procède à une nouvelle instruction du dossier en tenant compte des risques dont il ferait face en cas de renvoi vers son pays d’origine. Une instruction que ni le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) ni le Tribunal administratif fédéral (TAF) n’avaient fait de façon correcte et équitable, estime le CAT. Leur décision viole la Convention contre la torture.

      https://asile.ch/2018/12/19/csdm-la-suisse-a-viole-la-convention-contre-la-torture-dans-une-decision-de-re

      Le communiqué de presse :
      https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2018/12/Communique-de-presse-G.E.-c.-Suisse-CSDM-19.12.2018.pdf

    • Les requérants érythréens dénoncent une pression croissante en vue de leur renvoi

      Depuis l’été 2018, le Tribunal administratif fédéral (TAF) a rendu plusieurs centaines de décisions de renvoi. Les candidats à l’asile s’inquiètent en parallèle des efforts de la Confédération pour conclure un accord de retour avec le gouvernement d’Asmara.


      https://www.letemps.ch/suisse/requerants-erythreens-denoncent-une-pression-croissante-vue-renvoi

    • Erythréens : réexamen cynique et politique

      Suite au réexamen de 2 400 dossiers d’Érythréennes et Érythréens, quatorze admissions provisoires ont été levées. Il y a quelque chose de cynique à engager une procédure de réexamen aussi longue et coûteuse pour finir par contraindre quatorze personnes à vivre de l’aide d’urgence et à se réfugier dans l’illégalité.

      34 annulations sur un total de 2750 réexamens : voilà le bilan du zèle actuel dont font l’objet les Érythréennes et Érythréens en Suisse de la part du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM). Un article paru dans la Sonntagszeitung du 21 avril (accès payant) qualifie cette vague de réexamen de flop.

      Dès lors, il apparaît clairement que la suspicion générale à l’égard des réfugié-e-s érythréen-ne-s n’est pas justifiée. Plus de 98% des personnes concernées sont admises à juste titre en Suisse en tant que réfugiés provisoires. On ne peut donc exiger de les renvoyer. L’OSAR mène une analyse régulière et fondée sur ce pays de la Corne de l’Afrique. A plusieurs reprises, elle a souligné que la situation en Érythrée reste très incertaine pour les réfugié-e-s qui retournent au pays. Il n’est d’ailleurs pas anodin que la Suisse n’ait pas été en mesure de conclure un accord avec l’Érythrée concernant les retours au pays. Le régime ne peut garantir la sécurité des personnes expulsées de Suisse.

      Ce flop renforce la position de l’OSAR : le contrôle du statut de séjour d’Érythréennes et Érythréens admis provisoirement est une pure esbroufe politique. Pour les 34 personnes directement touchées, cependant, le mal est fait. Elles ne bénéficieront plus que de l’aide d’urgence et feront face à des conditions très précaires. Certaines préféreront certainement se réfugier dans l’illégalité.

      Tant que la situation en Érythrée ne s’améliorera pas sensiblement, les exigences de l’OSAR resteront inchangées : la Confédération doit offrir aux réfugié-e-s érythréen-ne-s de meilleures chances d’intégration au lieu de les pousser à se réfugier dans l’illégalité.

      https://www.osar.ch/news/archives/2019/erythreens-reexamen-cynique-et-politique.html

  • * La Grande Guerre dans les rues de Québec Le Devoir - Pierre-Yves Renaud et Martin Pâquet - 10 mars 2018
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/522365/100e-anniversaire-de-l-emeute-de-la-conscription-la-grande-guerre-dans-les

    Jeudi, 28 mars 1918. À la veille de Pâques, trois policiers fédéraux chargés de débusquer les réfractaires à la conscription militaire des « spotters » interpellent Joseph Mercier et deux autres jeunes hommes à la salle de quilles de la rue Notre-Dame-des-Anges, dans le quartier Saint-Roch de Québec. Rapidement, une foule de 3000 personnes se rassemble autour du poste de police. Mercier est libéré prestement, un des deux autres jeunes s’enfuit et les manifestants s’en prennent au poste de police et à l’un des « spotters » , un certain Bélanger. Les incidents du Jeudi saint sont l’événement déclencheur de cinq jours de désordres.
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    L’embrasement
    Une émeute est violente, mais elle n’est pas irrationnelle. Les émeutiers s’en prennent toujours à des symboles précis qui représentent à leurs yeux une oppression intolérable. Les émeutiers de Québec obéissent à cette règle. L’escalade des événements en témoigne : le 28 mars, les émeutiers envahissent le poste de police no 3 dans la basse-ville ; le 29 mars, ils saccagent les bureaux de l’Auditorium de la place Montcalm où sont les bureaux du registraire du service militaire ; la même journée, ils cassent les fenêtres de deux journaux pro-conscriptionnistes, The Quebec Chronicle et L’Événement ; le 30 mars, ils visent le Manège militaire sur la Grande-Allée.

    Réduire une émeute obéit aussi à des règles. D’abord, il importe d’établir une médiation avec des figures d’autorité respectées par les émeutiers. Le maire populiste de Québec Henri-Edgar Lavigueur et le député nationaliste Armand La Vergne tentent de calmer la foule les 29 et le 31 mars. Puis, il y a un coup de semonce pour le rappel à l’ordre : le cardinal Louis-Nazaire Bégin fait lire au cours de la messe de Pâques une lettre pastorale qui ordonne aux fidèles de respecter la loi.

    Ensuite, il y a la répression qui vise le contrôle manu militari de l’espace public. Menées par le major-général François-Louis Lessard, la cavalerie et l’infanterie en provenance de l’Ontario et du Manitoba quadrille les rues de la basse-ville le soir du lundi 1er avril. Un peloton se tient à l’embranchement des rues Saint-Joseph, Bagot et Saint-Vallier et, après une brève sommation, tire sur la foule. Atteints par des balles explosives, Édouard Tremblay, George Demeule, Honoré Bergeron et Alexandre Bussière tombent. Enfin, le maintien de l’ordre s’applique avec toute sa sévérité. Le 4 avril, le gouvernement Borden applique la loi martiale à Québec et suspend l’habeas corpus. Quelque 6000 militaires sont déployés à Québec jusqu’en mars 1919.
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    #guerre #1914 #conscription #émeute #spotters #jeudi-saint #Canada #Quebec #Angleterre #loi_martiale

  • Desperate Assad conscripting 50-year-olds as beleaguered Syrian regime forces halved by deaths, defections and draft-dodging
    http://www.telegraph.co.uk/news/2017/01/13/desperate-assad-conscripting-50-year-olds-beleaguered-syrian/?WT.mc_id=tmg_share_tw

    Karim Habib never imagined he would join the millions of refugees fleeing his country, but on Monday he got a call he had long been dreading.

    A friend in the Syrian army informed him that he would soon be called up for military service, which the 48-year-old oil worker believed was long behind him. He decided to pack his bags and head for the border.

    “I did not think they would come for me,” he says from a relative’s house in Beirut, the capital of neighbouring Lebanon. “But they are recruiting more men now than at any other time during the war.

    “The regime is so desperate they are coming for anyone that can carry a weapon. The age limit is supposed to be 42, but now even those in their 50s and those with health problems are having to fight.

    "They are being stationed around the country - manning checkpoints in Aleppo and even on the frontlines around Damascus,” he said.

    #Syrie #conscription

  • The Draft Dodgers of Ukraine | Foreign Policy
    http://foreignpolicy.com/2015/02/18/the-draft-dodgers-of-ukraine-russia-putin

    Last week, high-profile journalist Ruslan Kotsaba was detained on charges of treason and espionage after he spoke out against mobilization. Days later, President Petro Poroshenko announced that the security service had “detained 19 active critics of mobilization” for their “anti-Ukrainian activity.” New regulations reportedly in the works could soon prevent those eligible from service for going abroad or even leaving their home regions without permission.

    The reports of large-scale draft dodging have raised questions about whether Ukraine will, in the face of a cease-fire that appears increasingly shaky, be able to recruit the manpower it needs to defend itself against Russia aggression — and whether it will be able to do so without repressing freedom of speech or civil liberties.

    #Ukraine #conscription #répression

  • Les Arabes israéliens chrétiens recevront l’appel à la conscription
    Terresainte.net | 24 avril 2014
    http://www.terrasanta.net/tsx/articolo.jsp?wi_number=6355&wi_codseq=%20%20%20%20%20%20&language=fr

    (...) Cette nouvelle fait polémique dans la communauté arabe israélienne.

    Gabriel Nadaf, un prêtre grec orthodoxe de Nazareth, est un fervent défenseur de cette idée qui permettra selon lui à améliorer l’intégration des jeunes arabes chrétiens dans la société israélienne (1).
    « Dans ce pays, l’IDF est la première école si on veut devenir un véritable citoyen israélien, » a insisté Shadi Haloul, un maronite ancien engagé volontaire dans l’IDF.
    (...)
    Bassel Ghattas, un chrétien israélien membre du parti majoritairement arabe Hadash (communiste) a déclaré à l’AFP : « Il s’agit d’une mesure attendue dans le cadre de la campagne de la droite israélienne visant à couper les chrétiens de leur peuple, en les incitant à penser qu’ils ne sont pas arabes ».

    M. Ghattas a appelé les jeunes chrétiens qui recevront ces convocations à les « renvoyer ou à les brûler en public car la prochaine étape pourrait être le service militaire ou civil obligatoire ».

    Jusqu’en 2012, 35 arabes chrétiens s’engageait en moyenne chaque année dans les forces de défense israéliennes. En 2013, ils sont presque 150, alors que 427 arabes chrétiens s’étaient portés volontaires pour le service civil, majoritairement des femmes.
    Si aucun texte officiel de l’Église catholique n’a (encore ?) été écrit sur le sujet précis de la conscription pour les Arabes chrétiens israéliens, des voix se sont déjà fait entendre pour s’y opposer. Telle celle de Mgr Sabbah dès novembre 2012 qui déclarait « Le « fusil » israélien est pointé contre les Palestiniens. Il n’est donc pas logique qu’un Palestinien se fasse enrôler dans cette armée. Il s’agit d’une question de conscience et de dignité. Le chrétien palestinien israélien est un élément qui participe à la construction de sa société israélienne, mais ne peut pas la construire par le sang versé de son frère palestinien sous Occupation israélienne. » (voir article original ici : http://fr.lpj.org/2012/11/01/contre-le-recrutement-des-chretiens-arabes-dans-larmee-israelienne )

    #conscription_chrétiens

  • Le bouton #like, ou les ressorts d’un clic - SMC France
    http://socialmediaclub.fr/2013/11/le-bouton-like-ou-les-ressorts-d%E2%80%99un-clic-gustavo-gomez-mejia

    "le bouton Like effectue une opération primordiale : la « #conscription » ; le fait d’écrire avec ou ensemble. Liker revient à autoriser que son nom soit écrit avec un autre nom ou contenu donné", explique Gustavo Gomez-Mejia, chercheur au laboratoire Citeres et co-auteur avec Etienne Candel de "Signes passeurs et signes du web : le bouton like, ou les ressorts d’un clic". Et de rappeler combien les effets de sens dépendent du contexte d’affichage sur #Facebook, même si nous ne maîtrisons pas ou ne (...)