• #Désintégration - Journal d’un conseiller à Matignon

    Pendant dix-huit mois, #Matthieu_Angotti a travaillé aux côtés du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, et c’est ce qu’il raconte ici, dans un récit percutant qui tente le pari fou de nous mettre dans la peau d’un #conseiller_politique.« Le jour de mon entrée au cabinet du Premier ministre, j’ai commencé à prendre des notes, le temps que durerait l’aventure. Les voici mises en images, dessinant le quotidien d’un #conseiller, avec ses hauts et ses bas, ses #espoirs, ses #découragements, sa #solitude parfois... Ce livre raconte la #réforme manquée de la #politique_d'intégration, comme une lucarne sur les rouages du sommet de l’état, du côté de ses discrets artisans... »

    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-desintegration-journal-d-un-conseiller-matignon/album-desintegration-journal-d-un-conseiller-matignon
    #BD #bande_dessinée #livre
    #plan_de_lutte_contre_la_pauvreté #François_Hollande #Jean-Marc_Ayrault #pauvreté #intégration #étrangers #Thierry_Tuot #rapport_Tuot #France

    ping @isskein @karine4

  • Aides-soignants, caissiers, camionneurs... Les gilets jaunes sont devenus les « premiers de tranchée », Jérôme Fourquet et Chloé Morin, 9/4/2020
    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/aides-soignants-caissiers-camionneurs-les-gilets-jaunes-sont-devenus-les-pr


    PASCAL GUYOT/AFP

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Chloé Morin et Jérôme Fourquet ont recroisé les données des gilets jaunes d’hier et des professions actuellement mobilisées comme « premiers de tranchée ». Ce sont les « Back Row Kids » (« ceux assis au fond de la classe ») qui font vivre aujourd’hui l’ensemble du pays.

    Jérôme Fourquet est directeur du département « Opinion et stratégies d’entreprise » de l’institut de sondages Ifop, et auteur de L’Archipel français (Seuil).

    Chloé Morin est l’ancienne conseillère opinion du Premier ministre de 2012 à 2017. Elle travaille actuellement comme experte associée à la Fondation Jean Jaurès.

    Bien qu’il soit trop tôt pour tirer des enseignements de la pandémie du coronavirus, on peut déjà affirmer qu’elle aura permis de mettre en lumière un contraste frappant que nous avions tous intégré, sans forcément le questionner, entre l’utilité sociale de certains métiers et leur degré de reconnaissance salariale et symbolique. Chauffeurs routiers, livreurs, caissières, magasiniers et caristes, aides-soignantes et infirmières, éboueurs… sont brusquement devenus des héros, alors qu’ils étaient hier encore des rouages invisibles et souvent méprisés de notre économie. Portant l’économie de guerre (sanitaire) à bout de bras, ils recueillent désormais sourires et applaudissements dont un grand nombre de nos concitoyens se montraient fort avares hier.

    Ce sont d’ailleurs souvent - notons-le en passant - des métiers majoritairement féminins qui sont aujourd’hui mobilisés : 97 % des aides à domicile sont des femmes, 90 % des aides-soignants, 87,7 % des infirmières et sages-femmes, 73,5% des vendeurs sont des vendeuses…

    Cette France des « premiers de tranchée » évoque, à première vue, celle des gilets jaunes, ne serait-ce qu’à travers ses figures symboliques : Maxime Nicolle, alias Fly Rider, a occupé les fonctions de chauffeur ou de mécanicien ; Ingrid Levavasseur est aide-soignante ; Éric Drouet est chauffeur routier…

    Il existe une correspondance entre la sociologie des gilets jaunes et celle des « premiers de tranchée ».

    La comparaison du profil sociologique des gilets jaunes établi à partir de données Ifop recueillies en plein cœur du mouvement, avec les données identifiant les travailleurs continuant aujourd’hui à se rendre sur leur lieu de travail, permet d’affiner cette intuition. Comme on peut le constater, il existe une correspondance étroite, bien qu’imparfaite dans certaines professions, entre la sociologie des gilets jaunes et celle des « premiers de tranchée ». Ouvriers, travailleurs indépendants, salariés peu ou pas diplômés étaient ainsi sur-représentés tant chez les gilets jaunes d’hier que chez les actifs aujourd’hui « au front ». Certains milieux professionnels, en revanche, étaient peu mobilisés hier et le sont davantage aujourd’hui : par exemple, les salariés du public (on pense évidemment à tout le secteur médical), ou encore - mais l’on ne dispose pas de statistiques précises - les travailleurs étrangers ou issus d’une immigration récente, souvent mobilisés aujourd’hui (notamment ceux qui travaillent dans la livraison, le gardiennage, la propreté, d’où, et c’en est l’une des raisons, une forte prévalence de l’épidémie en Seine Saint-Denis) mais que l’on voyait bien peu sur les ronds-points hier.


    Chloé Morin

    Bien qu’imparfaite, cette correspondance sociologique n’en est pas moins réelle. Par la force des choses, les « premiers de tranchée » dépassent aujourd’hui largement les gilets jaunes par leur nombre (le double). Mais ce qui frappe, à la lecture des propos tenus par les gilets jaunes dans leurs groupes Facebook et autres posts sur les réseaux sociaux, plus encore que l’identité sociale, c’est l’identification symbolique. Même ceux qui ne sont pas « au front » semblent s’identifier à ces catégories qui portent aujourd’hui l’économie à bout de bras, et semblent voir dans le renversement de la hiérarchie de la considération symbolique imposée temporairement par la crise, une forme de revanche sociale. Les héros d’aujourd’hui constituent ainsi, à leurs yeux, la preuve frappante du rôle central que jouent les invisibles et les soutiers du système dans le fonctionnement de la société. En enfilant leur vêtement de haute visibilité (définition administrative du « gilet jaune ») et en investissant les ronds-points, les travailleurs du back office, pour reprendre une expression de Denis Maillard, s’étaient rappelés aux souvenirs des salariés du front office, exerçant les métiers les plus considérés et valorisés financièrement et symboliquement. En tenant aujourd’hui leur poste en pleine épidémie quand beaucoup de cadres et de managers télétravaillent depuis chez eux (ou depuis leur résidence secondaire), ces travailleurs du back office ont de nouveau acquis une haute visibilité sociale.

    L’économie de confinement constitue la revanche des « Back Row Kids », des derniers de classe.

    Emmanuel Todd insiste à juste titre sur le fait que le niveau de diplôme est depuis une trentaine d’années le nouvel élément structurant les sociétés occidentales et déterminant la place qu’y occupent les individus. Dans la nouvelle stratification éducative résultant de la démocratisation de l’accès au niveau Bac, les moins ou les non diplômés occupent non seulement les emplois les moins rémunérés mais souffrent, en plus, d’une forte dévalorisation culturelle et statutaire. Alors que près de 80 % d’une classe d’âge atteint désormais le niveau Bac, un ouvrier ou un livreur titulaire d’un CAP ne dispose pas aujourd’hui de la même estime de soi qu’il y a trente ans, quand seulement un tiers d’une classe d’âge obtenait le Bac. Le revers de la valorisation et de l’incitation à la poursuite d’études a été une dégradation supplémentaire de l’image des métiers manuels et de ceux qui les occupaient. Dans notre société méritocratique basée sur la détention d’un diplôme, la lutte des classes prend de plus en plus souvent la forme d’une opposition entre ce que Christoph Arnade appelle les Front Row Kids (les bons élèves du premier rang) et les Back Row Kids (les cancres assis au fond de la classe). L’économie de confinement, en mettant le projecteur sur le rôle important joué dans notre société par les salariés peu diplômés, constitue quelque part une réhabilitation de ces Back Row Kids, ou de ceux que sur les forums de discussion du type JeuxVideo.com on appelle les « désco » (pour « déscolarisés »)

    À ce titre, la figure de Didier Raoult - très populaire chez les gilets jaunes d’hier, comme en témoigne une étude Ifop récente - est tout à fait intéressante. Look peu conventionnel, provincial, ancien « élève rebelle » (après un bac littéraire, il s’engagea deux ans dans la marine marchande avant d’entamer des études de médecine), il incarne à lui seul la revanche des « parcours atypiques » - « décrocheur » revendiqué, auquel peuvent s’identifier bon nombre de gilets jaunes ou de « premiers de tranchée » peu diplômés, voire « décrocheurs » - sur une technocratie perçue comme déconnectée et méprisante. Son combat est vu par nombre de gilets jaunes s’exprimant sur les réseaux sociaux comme le miroir du leur, une sorte de revanche du bon sens de « ceux d’en bas » sur une élite par ailleurs largement perçue par l’opinion comme inefficace, n’ayant pas su anticiper la crise, et peinant à la gérer - la polémique autour des masques est ici devenue symptomatique.

    Espérons que cette période ne soit pas un simple « quart d’heure de gloire », et que les #entreprises sachent tirer les conséquences de la période actuelle en termes de dialogue social et de rétribution symbolique et financière. Sinon, il y a fort à parier que bien que leur #sociologie ne se recoupe qu’imparfaitement, leurs causes communes amènent bientôt « premiers de tranchées » d’aujourd’hui et #gilets_jaunes d’hier à porter des revendications communes.

    À lire aussi : Emmanuel Todd et Jérôme Fourquet : « La France au XXIe siècle, #lutte_des_classes ou archipel ? »

    https://seenthis.net/messages/842069

    #lejourdaprès #premiers_de_corvée #travail #conseiller_du_prince #police

  • En #Prison, les travailleurs sociaux deviennent des agents doubles
    https://www.mediapart.fr/journal/france/121216/en-prison-les-travailleurs-sociaux-deviennent-des-agents-doubles

    Le travail des conseillers pénitentiaires d’insertion et de #probation évolue pour renseigner l’État sur la #radicalisation des détenus. Au grand malheur de ces professionnels, de l’ensemble des détenus et de leurs chances de #réinsertion.

    #France #administration_pénitentiaire #CGT #conseiller_pénitentiaire_d'insertion_et_de_probation #Justice #renseignement

  • Un robot remplacera 220 conseillers RBS
    http://cestpasmonidee.blogspot.ca/2016/03/un-robot-remplacera-220-conseillers-rbs.html

    Avec l’annonce par RBS de son intention de supprimer 220 emplois de conseiller en investissement, la menace de robotisation qui pèse sur un certain nombre de métiers de la banque se fait désormais plus précise, puisque la mesure sera accompagnée de la mise en place d’une solution de substitution entièrement automatique.

    [...]

    [L]a banque britannique va relever à 250 000 livres sterling (contre 100 000 auparavant) le seuil de portefeuille à partir duquel elle mettra un conseiller humain à la disposition de ses clients investisseurs. Et les moins fortunés seront donc orientés vers un « robo-advisor », disponible exclusivement en ligne.

    #Automatisation #Banque #Chômage #Conseiller_financier #Emploi #Finance #Grande-Bretagne #Robotisation #Royal_Bank_of_Scotland

  • APPEL à amplifier la mobilisation pour sauver les communes

    25 maires, adjoints et conseillers municipaux élus en 2014 et 10 citoyens*, réunis le 10 février
    2016, certains d’exprimer le refus maintes fois répété dans les localités, de la politique de
    disparition des communes, appellent les élus et la population à amplifier la mobilisation pour
    sauver les communes qui doivent pouvoir choisir librement leur avenir !

    En Maine-et-Loire, 133 communes en moins, au 1er janvier 2016, pour 25 communes nouvelles (pour l’essentiel des
    grandes, voire des très grandes communes nouvelles). D’autres devraient suivre au 1er juillet prochain.

    C’est la démocratie qui est en danger !

    . Jamais la question ne fut abordée pendant la campagne électorale de 2014, et depuis, la population et parfois
    même une partie des conseillers municipaux ont été tenues à l’écart.
    . Il a fallu décider très vite : en quelques mois l’affaire a été conclue. Certains cabinets ou conseils privés ont
    produit des chiffres tronqués et les conseils municipaux ont décidé, sans avoir tous les éléments en main.
    . Dans toutes les grandes communes nouvelles, c’est le bureau, les adjoints et le maire, qui traitent les dossiers.
    Le conseil municipal (jusqu’à 200 membres) vote mais sans véritable débat.
    . Le sommet est atteint à Baugé en Anjou, où le Maire de Clefs Val d’Anjou a été écarté du poste de Maire
    délégué, comme les adjoints, parce qu’ils se sont opposés à la commune nouvelle de Baugé, avec 400 foyers (sur
    550) qui soutiennent leur démarche ! C’est pourtant eux, et eux seuls, qui ont été régulièrement élus en mars
    2014 par la population ! Où est la démocratie ? Un recours au tribunal administratif est en cours.

    Avec les grandes communes nouvelles, demain avec les immenses intercommunalités, les centres de décisions seront
    loin des citoyens. Elles sont les instruments de la soumission des communes à un pouvoir centralisé. Les communes
    déléguées, sans aucun pouvoir, ne sont là que pour faire écran.

    En même temps ce sont les services de la commune, publics ou non, qui seront mutualisés, rationnalisés. Les agents
    territoriaux sont les premiers visés. Les écoles devraient suivre le chemin de la Poste. Et derrière, inévitablement, ce
    sont les services pour le social, la culture, la petite enfance, la jeunesse, les personnes âgés qui devront s’adapter. Puis
    les professions libérales, les commerces et les associations se concentreront peu à peu autour des communes centres,
    comme dans d’autres pays européens précurseurs.

    Une résistance est née. Lorsqu’elle a été consultée, la population s’est prononcée pour la préservation de la commune
    historique, ou pour de plus petites communes nouvelles, comme à Pruillé, à la Ferrière de Flée, ou à Clefs Val d’Anjou. A
    Bauné, de nombreux habitants se sont prononcés contre la commune nouvelle. Des conseils municipaux rejettent la
    commune nouvelle comme à Carbay, à Armaillé, à Chazé sur Argos... D’autres n’ont pas adhéré à la transformation de
    leur Communauté de Communes, comme dans le Beaufortais ou le Vihiersois, par exemple. Des associations ou des
    collectifs d’habitants et d’élus se constituent à Corné, à Pruillé, à Rablay/Layon. En signe de protestation, des conseillers
    municipaux démissionnent dans beaucoup de communes nouvelles. Leur nombre n’a jamais été aussi important en
    Maine et Loire mais aussi dans d’autres départements.

    Nous invitons les élus et les citoyens à organiser des réunions publiques dans les cantons, les communes et les
    communes nouvelles autour des revendications suivantes :

    . Le gouvernement doit maintenir les dotations des collectivités, quelle que soit leur taille.

    . Il doit revenir sur les dispositions des lois de 2010 et de 2015 sur les communes nouvelles, et de
    la loi NOTRe qui entraînent les communes dans les dérives des grandes communes nouvelles et
    des grandes intercommunalités.

    . Aux élus des communes dans tout le pays, nous proposons de préparer une rencontre pour la
    défense des communes et des services publics qui pourrait avoir lieu en Maine et Loire dans les
    prochaines semaines. Nous proposons de multiplier les initiatives pour médiatiser au plan national nos
    actions via internet, les réseaux sociaux et tous les médias.

    Premiers signataires :

    Yannick Benoist adjoint St Laurent du Mottay, Pascal Brebion ex conseiller Rablay/layon, Didier Brémaud Association de défense de la démocratie
    communale (ADDC) Mûrs-Erigné, Olivier Chauveau maire La Ferrière de Flée, Cathy Cottin conseillère Chemillé Melay, Guy Dailleux maire Cernusson,
    Hubert Dupont 1er adjoint Le May/Evre, Laurent Girard adjoint Chemillé Melay, Hubert Lardeux ex candidat aux municipales à Angers (Contre les
    politiques d’austérité), Céline Maury conseillère Les Ponts de Cé, Olivier Schaffer conseiller Coron, Patrice Fournier ex 1er adjoint Marigné, Denis
    Chaleil et Jean-Michel Leray (Association Pruillé), Dany Rosier (Saumur), Viviane Tulasne conseillère Chigné, Pierre Devêche conseiller St Macaire en
    Mauges, Bernard Pannefieu conseiller Corné, Jocelyne et Didier Cousseau Le Mesnil en Vallée, Michel Renault maire Clefs Val d’Anjou, Mireille
    Villette ADDC Mûrs-Erigné, R Bineau pdt de l’association de défense de Clefs Val d’Anjou, Laurent Cadou maire Carbay, Hugues Vaulerin maire St
    Jean de la Croix, Joël Bruand adjoint Carbay, Nicole Glacial ex adjointe Bauné, Alain Cotteverte Rablay/Layon, Patrice Daviau maire Marcé, Jean-Luc
    Poidevineau adjoint Ecouflant, Monique Deslandes conseillère Corné, Laurent Pluchart ex conseiller Nyoiseau, Frédéric Mortier maire
    Longué-Jumelles, Bertrand Saget maire Chazé sur Argos, Dominique Philippeau adjoint Chazé sur Argos,

    * Parmi lesquels des responsables et membres d’associations ou de groupements de défense des communes

    Pour nous joindre ou transmettre vos signatures :

    defendonslescommunes@gmail.com

    https://www.facebook.com/defensedescommunes49/?ref=hl

    #communes#communes_nouvelles#réforme_territoriale#loi_NOTRe#services_publics#collectivités_territoriales#communes_déléguées#démocratie#démission#conseiller_municipal#dotation_de_l'état#D.G.F.#maine_et_loire

    • à défaut de critique (pas lu ce livre), c’était juste une évocation trop rapide du parcours de cet intellectuel (ex-taulard), qui me semble - pour avoir lu son Passer à l’acte - un rallié (et renégat), qui passe du temps à expliquer en quoi le capitalisme est trop stupide pour s’en sortir intelligement sans ses thèses... Bref, un triste sire. Dans cette optique, il est sûr que l’on peut faire mieux que Attali, Minc ou même Rifkin (fin du travail, théorie de l’accès). Il me fait penser à Onfray, la recherche d’une revanche sociale individuelle (avec surenchère sur une forme plus ou moins sophistiquée de « normalité ») prenant le pas sur toute autre considération. Apporter un vernis de « pensée » à l’état des choses pour y gagner une place. Mais il s’agit juste d’une impression. Et celle-ci manque de générosité. Il faudrait à tout le moins prendre le temps de lire autre chose que son autobio (citée) et je ne sais plus quel truc plus théorique que j’ai lu de lui il y a déjà un bout de temps.

  • Thomas Piketty refuse la Légion d’honneur, Médias
    http://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/0204049800735-thomas-piketty-refuse-la-legion-dhonneur-1079442.php

    L’accueil réservé au livre a été plus tiède en France, notamment de la part du gouvernement, malgré de très fortes ventes.

    Il est où le « que sais-je » qui me permettra d’apprendre ce qu’il convient de comprendre d’une telle phrase ?

    • Pas besoin d’un Que sais-je, il me semble. Il y a davantage d’acheteurs de livres qui voudraient croire à la possibilité d’un réformisme que d’aptitude au réformisme parmi des gouvernants dont les contre réformes sont l’activité principale.

      Piketty fait le #conseiller_du_Prince (il vient d’avoir rdv avec les conseillers d’Obama) et était proche du #P.S comme de tout ce qui grenouille du côté de la domination (même incantation de « la #croissance »). Si son (faux) Le capital s’est bien vendu, ses propositions de #réforme_fiscale (pour un impôt plus progressif) sont non seulement restées lettre morte mais ont été contredites par la politique d’un gouvernement (hausse de la TVA, par exemple) qu’il avait soutenu et espérait conseiller. Accueil tiède de la part du gouvernement pour ses thèses car ils ne veulent surtout pas admettre que l’accumulation de richesses engendre des inégalités plus fortes. Bref, querelle entre crypto-keynésiens et authentiques adeptes de la pensée HEC. Par delà ces bisbilles, l’économie reste la #politique_du_capital.

      En refusant la légion d’honneur, Piketty fait son auto-promo (lui au moins se distingue) et nous fait, malgré tout, le plaisir de voir l’année commencer par une petite gifle au gouvernement « pas en mesure de décider de l’honneur » (euphémisme).

      Ce que disait Didier Éribon critiquant Piketty :
      La gauche contre elle-même
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/05/10/la-gauche-contre-elle-meme_4414550_3232.html

      (...)en insistant sur le mérite personnel comme fondement juste des inégalités, on renvoie à leur responsabilité individuelle, à leur manque de talent ou de compétence tous ceux qui ne réussiront pas à sortir de la pauvreté.

  • Mort de Rémi Fraisse : l’État à l’épreuve
    http://www.laviedesidees.fr/Mort-de-Remi-Fraisse-l-Etat-a-l.html

    Rémi Fraisse est le premier mort en manifestation sous un gouvernement de gauche sous la Ve République. Comment en est-on arrivé là, et que nous dit ce drame sur les conditions du maintien de l’ordre en France ? Pour Fabien Jobard, politiste, spécialiste de la #police, seule une commission parlementaire permettrait de tirer toutes les conséquences politiques de cet événement.

    Essais & débats

    / police, #violence, #crime_d'Etat, #révolte

    #Essais_&_débats

    • Si j’en crois ces mêmes rapports d’enquête judiciaire, on dénombrerait la nuit du 25 au 26 octobre 312 grenades lacrymogènes MP7, 261 grenades lacrymogènes CM6, 78 grenades explosives assourdissantes F4, 10 grenades lacrymogènes instantanées GLI, 42 grenades offensives OF, ainsi que 74 balles en caoutchouc LBD 40 mm . Cela signifie par exemple, pour être très concret, 74 tirs de #flash-balls dans l’obscurité, quand bien même, depuis la première circulaire de 1995 qui en prévoyait l’usage, au moins 25 personnes ont été grièvement blessées, parmi lesquelles un mort, le 13 décembre 2010 à Marseille, et une quinzaine de personnes énuclées. L’instruction dont j’ai parlé à l’instant visait certes les grenades de désencerclement, en leur consacrant 3 pages, mais aussi les LBD 40 mm, auxquelles 4 pages sont consacrées. Si elles étaient attestées, les transformations de la violence protestataire justifieraient-elles un tel déploiement de la force publique ? (...)

      On ne peut en revanche passer sous silence une transformation notable, qui est le renversement du rapport à la durée. Des entretiens que j’ai pu mener avec les policiers en charge du maintien de l’ordre ressort toujours l’idée que, au fond, l’avantage décisif de la police est de pouvoir tenir une position sur une durée illimitée . Ce que Pierre Favre et moi caractérisions comme une « réserve quasi-inépuisable de forces de la police » [4] est avant tout une réserve de ressources humaines. Quasiment 30 000 agents sont exclusivement dédiés au maintien de l’ordre en France, ce qui est considérable. Ils sont donc à même de se succéder sur des positions ou des lignes, et d’épuiser ainsi les forces de l’adversaire ; ce d’autant plus qu’ un investissement considérable a été fait, ces trente dernières années, sur l’équipement défensif des agents . Mais, à Sivens ou à Notre-Dame-des-Landes, la contestation est portée par des acteurs qui ont une relation totale au politique : ils ne pratiquent pas la protestation après leur journée de travail, une fois les enfants couchés ; ils font de la protestation leur relation même à la société. Une « zone à défendre » est une zone de vie. D’un point de vue #tactique, les protestataires privent la force publique du monopole de la durée. C’est sans doute cela qui explique la stratégie d’escalade apparemment déployée par le préfet du Tarn à Sivens dès le début du mois de septembre. À mes yeux, c’est donc moins un saut qualitatif dans l’usage de la violence protestataire qui explique la débauche de force par les pouvoirs publics, que le rapport des protestataires au politique et leur appropriation de la durée.(...)

      Imaginer que les autorités puissent faire croire qu’il ne s’était rien passé, ou qu’elles ne savaient pas dans quelles circonstances les gendarmes avaient découvert un corps au hasard de leur promenade quelques heures après des échauffourées, montre que le gouvernement, en pareille crise, s’est défait de tous les instruments de lucidité sur la société dans laquelle il agit. Cette béance de la parole publique montre que les élites administratives et politiques qui avaient à gérer l’événement ont été écrasées par lui. (...)

      On sait depuis au moins les travaux de Lawrence Sherman aux États-Unis que l’un des moteurs essentiels de réforme de la police est le #scandale. Mais un scandale n’est pas un fait naturel, déposé par l’événement. Dans ma thèse, j’avais travaillé sur « l’épreuve des faits », c’est-à-dire les conditions pour qu’une violence alléguée devienne avérée : la matérialité de l’atteinte (que la blessure et son origine policière soient indéniables), la taille de l’atteinte (que le dommage soit incommensurable par rapport au danger encouru par le policier), la virginité pénale de la victime et de ses soutiens (qu’il ne soit pas « connu des services de police », pour reprendre l’expression préfectorale convenue) [11]. Dans le cas d’espèce, j’ai signalé toute l’importance de l’appréciation qui sera faite du caractère « critique » de la situation au moment des tirs de grenades par la gendarmerie. Mais, pour que la violence illégitime, si elle est établie comme telle, acquière une dimension de scandale, c’est-à-dire de transformation des institutions, il faut qu’un rapport de forces se mette en place entre des contradicteurs. Et l’issue de ce rapport de forces dépend très largement des arènes dans lesquelles il se jouera.(...)

      Bon, malgré tous les éléments utiles qui sont ainsi rabouttés, on en reste là au classique procès en incompétence des dirigeants, ce qui agure mal de toute reconnaissance d’une aptitude des quelconques (plus #incompétents encore) à décider du sort commun. On en revient à une apologie du savoir et de la science qui permettrait de mieux orienter/rationaliser l’action politique (et au parlement comme arène politique qui devrait être décisive, ah ! ah ! ah !. C’est la traditionnelle figure de l’intellectuel en #conseiller_du_prince.

      Comme dirait l’autre : " On peut définir les intellectuels comme ceux sur qui l’intelligence de la bourgeoisie produit un effet d’aveuglement et de bêtise. Ceux qui le nient sont des amuseurs publics, ils méconnaissent le sérieux de la lutte." #Michel_Foucault, La société punitive , Cours au Collège de France, 1972-1973, p.168.

    • Imaginer que les autorités puissent faire croire qu’il ne s’était rien passé, ou qu’elles ne savaient pas dans quelles circonstances les gendarmes avaient découvert un corps au hasard de leur promenade quelques heures après des échauffourées, montre que le gouvernement, en pareille crise, s’est défait de tous les instruments de lucidité sur la société dans laquelle il agit. Cette béance de la parole publique montre que les élites administratives et politiques qui avaient à gérer l’événement ont été écrasées par lui.

      Jusqu’à quand supporter que des abrutis (patentés par l’ENA) s’arrogent le pouvoir ?

  • A propos de Stiegler (cf http://seenthis.net/messages/213006)
    Passé du braquage à l’amour de la loi (cf son récit bio : Passer à l’acte), #Stiegler est un ignoble gros con de repenti. Tout son baratin #philosophique si modasse - lui aussi, comme Finkelkraut, et bien que plus #technolâtre que technophile, est dans la déploration constante et le c’était mieux avant « civilisationnel »… - se présente comme une offre de service destinée à un capitalisme qu’il propose de rénover.

    #réaction #conseiller_du_prince #poubelles_de_l'histoire

    Par ailleurs, pour ce qui est d’un dépassement de l’opposition producteur/consommateur, c’est pas parce qu’ils en causent que c’est pour autant absurde ou idéologique. Marx analysait déjà la production en termes de consommation productive (et pas seulement de « demande » keynésienne, comme on le dira plus tard). Si on accorde quelque valeur analytique à la notion de capital fixe , on doit bien constater que, pas plus que le travail, ce dernier ne reste enfermé dans l’entreprise. Plutôt que se centrer sur « ’la #technique » on peut partir de la socialisation de la production (l’usine sociale) pour analyser dans ce contexte les techniques et les dispositifs, en tant que formes de contrôle de l’activité… Dans l’aveuglement général, l’absence d’horizon d’émancipation, il est légitime de prendre le risque de la myopie, et de chercher ce qui pourrait avoir un rôle central dans le devenir de nos sociétés. Sauf que la conscience du désastre (et le small is beautiful autarcique qui va souvent avec des survivalistes aux alternativistes) ne peut à elle seule servir de point d’appui.

    Bon, c’est encore trop vite dit et mal, grossier et fainéant, tant pis.

    • Ce gros con de repenti, comme tu dis, prêche la restauration de la libido du capital.... mission dévolue aux artistes bien sur. Et je suis sure qu’il se considère comme l’un d’eux et non comme un éhonté marchand d’art-gens.
      Et j’arrête là itou !

  • Etendre le revenu de solidarité active est une fausse bonne idée ! (Le Monde)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/04/20/etendre-le-revenu-de-solidarite-active-est-une-fausse-bonne-idee_1688529_323

    Dans un entretien (Le Monde du 17 avril), Martin Hirsch, l’ancien haut-commissaire aux solidarités actives, « inventeur » du revenu de solidarité active (RSA) - et fossoyeur du revenu minimum d’insertion (RMI) -, dit souhaiter qu’un nouveau gouvernement étende le RSA à l’ensemble des travailleurs pauvres. Nous pensons au contraire que la page de cette malheureuse expérience doit être tournée. Près de trois ans après son entrée en vigueur, les effets négatifs de cette réforme sont patents. (...) Source : Le Monde