La plus vieille #société_savante de #France promeut le climatoscepticisme
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« Nous entrons dans un momentum critique pour la science », écrivent-ils après la victoire de Donald Trump et du #climatoscepticisme aux États-Unis. À « l’aube d’une colonisation des imaginaires » et d’attaques de plus en plus violentes contre la science et l’écologie, la #Société_de_géographie se présente comme « un bastion du climatoscepticisme en #France », dénoncent-ils.
Peu active et marginalisée, bien qu’auréolée de son prestige passé, cette Société a-t-elle réellement un pouvoir d’influence ? Le fait qu’elle organise régulièrement ses #conférences et déjeuners dans les salons du Sénat n’est pas anodin. « Ces anciens chercheurs mis en avant par la Société de géographie, qui souvent ne font plus de recherche depuis longtemps, sont plébiscités par les milieux politiques #conservateurs, hélas dénués de culture scientifique et de contact avec les #scientifiques actifs. Ils diffusent au nom de leur autorité académique des thèses et des opinions très éloignées de la recherche actuelle », regrette une #chercheuse en #géographie.
Interrogé sur ses prises de position et celles de la Société qu’il préside, Jean-Robert Pitte n’a pas souhaité répondre à #Reporterre. Il bénéficie en revanche d’une certaine notabilité : il présidera, pour l’année 2025, l’Académie des sciences morales et politiques. L’une des cinq prestigieuses académies de l’Institut de France, au côté de l’Académie des sciences ou de l’Académie française. La première conférence organisée sous sa présidence, gratuite et ouverte au public, sera donnée par… Sylvie Brunel.
Cette Académie des sciences morales et politiques vient par ailleurs d’envoyer un signal inquiétant quant à ses dispositions vis-à-vis de la climatologie. Le 15 novembre, elle a abrité un colloque rassemblant la fine fleur du climatoscepticisme français, ainsi que l’a relaté un article du Nouvel Obs. L’Académie s’est désolidarisée de l’événement, ayant simplement prêté une salle aux organisateurs. Parmi lesquels on retrouve pourtant l’une des membres de l’Académie, Chantal Delsol, philosophe réactionnaire à son aise dans les cercles « climatoréalistes ».
« Nous ne sommes qu’à l’aube d’une guerre d’opinion contre la science. La Société de géographie n’est qu’un exemple parmi d’autres d’un climatoscepticisme rampant », alerte Maxime Blondeau. Quels que soient les soubresauts à venir contre les faits scientifiques, le message des démissionnaires est clair : « La Société de géographie n’est plus la gardienne du temple. »