Encore des notes sur le conspirationnisme .
J’ai du retirer beaucoup de notes, et trancher pour aller a l’essentiel. Par contre il y a plein de fautes en bous, comme d’hab. Si ça peu servir...
Dispo. au format PDF (meilleure mise en page, mais ça reste des notes) là :
►http://www.mediafire.com/view/?72s7nf9kffpi0rn
La quête du sens se répend communément à travers ses proches, la philosophie, les religions, les narrations des médias. Cependant de nombreuses raisons de douter de la qualité et de l’intérêt de ces narrations sont apparus au cours des siècles.
Organisation sociale. Les guerres de religions et les lumières ratio-humanistes européennes ont largement miner l’emprise religieuse (sans complètement la faire disparaître). Les médias très corporatiste, constitué par une classe relayant non seulement l’idéologie dominante, mais proche des milieux dont certains pensaient qu’ils devaient être un contre-pouvoir, ont une influence grandement relativisé, mais omniprésente (les espaces de liberté conquis par la diminution du travail se sont reportés sur la consommation d’industrie médiatique comme la télévision).
Il y a de bonne raison de douter de ces histoires, et le savoir de type scientifique ne donnant pas de réponse immédiate et simple a la recherche du sens, celle-ci s’épuise à travers d’autres moyens.
Mais cet épuisement, cette recherche spécifique de connaissance ne se pratique pas forcément avec méthode d’une part, et d’autre part même orienté, tous les chemins ne se valent pas, même s’ils mènent a un « sens », un paysage attendu.
Nous avons été formé, instruit. Mais cette formation n’est pas adéquate à l’acquisition d’une habileté à trier les propositions en distinguant leur qualité et en établissant des critères a la fois de vérité et de justice.
Aujourd’hui le problème n’est pas tant l’exigence de clarté et de transparence envers le pouvoir, que l’éviction de la population a la participation et la masse d’information est telle que nos capacités, même entraînées sont rapidement saturées. Enfin la vitesse, l’urgence avec laquelle se pose la question (difficile de supporter d’être en proie au doute en permanence, de ne pas avoir de perspective stable), ne facilite en rien, a la fois une recherche appliquée sur ces questions et l’établissement de savoir sur (entraînant même, des erreurs ou contradictions dans certains rapports d’informations qui pourront ensuite être retourné comme « preuve » d’un complot).
Il y a des facteurs « naturel » de sélection d’informations qui sont sensiblement les mêmes que ceux qui explique la transmission des rumeurs : la confiance en une personne (proche, « star », expert). Le lieu ou la proposition est apparu signifiante (une salle d’attente, l’univeristé).
Le contenu de la proposition est important aussi, son style (formulation), mais l’information elle-même. On retransmet plus facilement une proposition qui conforte nos croyances...
Les théories du complot pourrait exister depuis la nuit des temps, mais apparaissent clairement par écrit avec la fin de l’hégémonie religieuse (avec comme cible principale la révolution française).
Après 1980, les complots changent d’apparences, elles sont réactivées par hybridation avec des thèmes ésotériques (satanisme, magie, ancienne civilisation, extraterrestre, énergie ou armes cachés). Le complot mêle des domaines plus originaux comme la géographie (La théorie de la terre creuse), la médecine (vaccins) ou des mythes plus urbains (11 Septembre 2001, zone 51, triangle des bermudes, camps FEMA).
Avec l’Internet le complot mute. Il va favoriser : la banalisation et prolongation des rumeurs en permettant leur support anonymisé a travers la toile (là ou une personne entendant des arguments contraires pouvait l’abandonner et participer a son éradication collective), de rassembler les tenants qui étaient plutôt solitaire et minoritaire, tout en leur permettant une élaboration collective (là ou elles étaient essentiellement le fruit d’une oligarchie, ou d’une personne a son service, qui avait le pouvoir de faire et de décider un complot). Le complotisme est une occasion pour la population d’avoir l’impression d’être à l’initiative de certains raisonnements (même si dans les fait il s’agit surtout de relayer quelques « spécialistes »).
On peut distinguer 3 éléments :
1) La conspiration comme fait (complot, ou conspiration événementielle). Dans les analyses juridique du droit canadiens le complot est reconnu (comme crime non parfaits, procédé que peut employer un groupe) ; Des historiens on établies certains complots. Ces conspirations existent de manière isolée.
Mais si elle désigne le fait de personnes aux pouvoirs d’institutions (comme la CIA, ou la commission trilatérale) de planifier des attaques, c’est un fait courant, pour ainsi dire entendu. Le fait que des personnes d’institutions différentes se retrouvent est banal, y compris dans les institutions classiques, tout comme le cumul des mandats.
D’autres désignent un pouvoir non-institutionnel ou d’institutions cachées, secrètes ou discrètes (franc maçonnerie). Si ce type de pratiques existent, il n’est qu’un type parmi d’autres pouvoirs réels déjà connus (comme les institutions économique, la classe politique, la reproduction patriarcale, les journaux...).
Ces complots réels, ainsi que le secret d’État, les secrets industriels permettent de douter rationnellement de l’honnêteté et des agissements des gouvernements, d’institution nationales ou internationales.
Cependant rester critique et vigilant à l’égard des exploiteurs, tout en étant ouvert aux théories, n’implique pas de les croire toute sans discernement. De fait, il est plus facile de trouver des boucs-émissaires que de vivre avec des doutes.
2) Le conspirationnisme (complotisme, vaste ou méga-complot, grande ou super-conspiration). Le Conspirationnisme ressemble a une vision politique autosuffisante selon laquelle l’ensemble des pouvoirs, des forces, sont le fruit de conspirations. Ces conspirations peuvent s’étendre a travers toute l’Histoire et relevé d’un « plan global voire cosmique, ourdi à très long terme par une puissance ayant les attributs de Dieu (omniscience, éternité, toute-puissance...), plan à l’intérieur duquel les multiples complots opèreraient de façon hiérarchique ou en réseau.1 »
Il semble avant tout avoir pour objectif, non de rétablir la justice, mais de dénoncer l’existence de groupes, agences ou d’intentions occultes. Habituellement, il ne s’achève pas par un appel a la manifestation dans la rue, mais, à la révélation. A « l’éveil des consciences ». Le complotisme dénonce mais ne donne aucune méthode pour lutter contre le complot. Il semblerait que sa révélation suffise à faire disparaître les rapports de forces.
Plutôt qu’un objectif politique, il s’agit d’une sorte de méthode de développement personnel. L’impression de la « trouvaille », va rendre d’autant plus forte l’adhésion et le sentiment de mission (mêlé au stress exaltant de devoir rester caché des conspirateurs). Sur le plan de l’efficacité, elle apporte beaucoup a l’égo, mais a quel prix d’exclusion sociale et de potentielle conséquences sociale ? Comme l’impression de supériorité par la détention d’un savoir plus ou moins caché. Ou encore la nécessité d’éduquer les autres, de les « réveiller ».
Par ailleurs, elles-même sont l’objet de tromperies, d’influence de différents lobbies (par ex. critiquant la proximité et rapidité d’un changement climatique et en particulier la participation des activités industrielles).
Ambiguité de la critique (Doute, Nihilisme et Paranoïa). L’usage du « scepticisme » que revendique les dit « climato-sceptique » ou autre partisans d’un conspirationnisme, peut-être distinguer du relativisme, qui est un outil situant, et du nihilisme, selon lequel « tout se vaut ». Le doute conspirationniste est un doute aliéné. Il suit le visage en creux d’une thèse particulière (existence de Dieu, conspiration) et adopte certains croyances spécifiques. C’est une forme de doute que l’on met communément en place par peur (dissonance cognitive), ou méfiance, plus que par raison. Cela traduit une certaine dépendance psychologiquement à une croyance sur laquelle serait bâtie d’autres croyances, voire comportements ou la personnalité toute entière. On élabore alors des défenses plus ou moins proportionnelle a la sensation d’agression, qui peuvent paraître irrationnelles. Radicalisé ce chemin mène a un tempérament paranoïde. Le style paranoïaque, n’est pas la paranoïa, mais « l’utilisation de modes d’expression paranoïaques2 », il ne s’agit pas de catégoriser des personnes ou de les psychologiser, mais de relever la banalisation d’un style de critique, initialement marginal qui certes, n’est pas le nôtre, mais est susceptible de devenir celui de n’importe qui3. Il est remarquable par :
a) Aucun accès « direct » au réel. Tout est signe de quelque chose. La représentation est le réel, et le réel n’existe qu’a travers sa représentation. Il est possible que l’idée terminale du conspirationnisme, soit que le monde, et chaque partie du monde à une finalité. Et si cette fin guide les objets sans être inscrit en eux, il faut se détacher des objets du monde et examiner leurs dynamiques pour en déterminer, décrypter la téléologie.
b) Holisme occulte. Dans cette dynamique « tout est lié, mais de façon occulte4 » (contrairement a un holisme scientifique). Il faut trouver les indices d’interconnexions, là ou rien n’est tel qu’il paraît être. « Les ennemis réels ou véritables ne sont pas nécessairement les plus visibles, ils sont même le plus souvent des ennemis cachés. Quant aux amis, il convient de s’en méfier. Les pires ennemis savent se travestir en amis proches. ». On passe de la rationalisation a la ratiocination. On est voué « au décodage interminable. Le démon du soupçon fait couple avec le démon de l’analogie. Toute interprétation est vouée à rebondir en une autre, à être elle-même réinterprétée, sans fin. Car les indices sont contradictoires et les pistes multiples. ». La méfiance est reine, sauf sur la possibilité de se tromper, d’invalidé sa thèse de départ.
c) Volontarisme omniscient. Tout est le produit d’intention ou de volonté cachées. Tout à été pensée, préparé, programmé et donc non seulement rien n’est insensé (même les catastrophes dites naturelles sont le fruit de Dieu, ou plus laïque : d’arme climatique), mais en plus, rien n’arrive par hasard ou accident. Il en est souvent déduis que « tout ce qui arrive a été voulu par ceux à qui cela profite.5 » C’est-à-dire que l’analyse des personnes qui bénéficie d’une action signe dans le même mouvement ceux qui en sont a l’origine.
On peu, aussi mettre de côté cette « l’explication », et se contenter de cerner les problèmes de certains raisonnements :
La considération que toute déclaration non critiquée sera retenue « comme « confirmée » par accord tacite6 ». Le Déséquilibre des exigences, ou comparaisons inadéquate : Il est demandé pour la moindre affirmation quantité de preuve et de détail du scénario critiqué, mais la propre présentation de son scénario est loin de répondre aux même exigences. L’Erreur systématique favorable a une thèse spécifique. Tout le monde peu faire des erreurs, mais pas systématiquement en faveur de sa thèse, et l’on admet et corrige les erreurs (voire à travers une démarche publique dans le cadre d’un historique d’avancement, une trace de progression). Approuver des croyances contradictoires. Croire en des scénarios alternatifs, même s’ils se contredisent entre-eux, tant qu’ils permettent de repousser la croyance perçue comme oppressante. L’aporie qui renverse la charge de la preuve (ce serait au gouvernement de prouver qu’il n’y a pas de complot par ex.).
Le problème de certains propos de « types paranoïde », n’est pas qu’ils évoquent la conspiration, mais qu’ils refusent que l’on puisse critiquer leur moindre argument a eux, l’idée que des personnes puissent dire qu’il n’y a pas de conspirations, ou encore que c’est une question de probabilité, ou d’avancer des propositions qui si elles étaient invalidable par la personne a qui elle les proposes7 lui feraient abandonner le qualificatif de « conspiration ».
3) la théorie, soupçon, ou doute, de la conspiration (conspiration systémique). Est une explication qui n’est pas nécessairement lié a une adhésion au Conspirationnisme. On rattache des situations éparses à un complot a long terme ayant un rapport avec un pouvoir particulier dans l’objectif de dénoncer son infiltration, voire de le faire tomber (moins courant).
Ces théories insistent plus sur l’aspect « caché » ou secret (alors que le capitalisme, ou le patriarcat n’en relève pas). Cette attribution est donné parfois a un groupe, a un accord, ou à une action particulière (le groupe ou l’action peuvent donc aussi, être connues).
On pourrait voir l’adhésion aux théories du complot facilité par des esprits critiques ayant en quelque sorte dérapé. N’ayant pas les outils pour faire leur tri parmi leurs interprétations, ils finissent par rejoindre des hypothèses (en fait des boucs-émissaire) offert sur un plateau. « La théorie du complot, en simplifiant l’espace politique, permet l’économie d’un examen attentif des réalités.8 » Du nihilisme hyper critique, de la destruction de tout repère, mais de la nécessité d’en avoir tout de même un minimum, s’encre d’opportune politiques, qui font ainsi l’économie de partager les outils d’émancipation mentale pour y préférer l’adhésion a travers le remaniement de l’aliénation complotiste.
Le problème n’est pas tant la théorie du complot elle-même, mais le manque de moyen pour s’en défendre, la facilitation de l’aliénation, les encouragements politiques associés a certaines de ces idées.
Cibles courantes. D’abord « Mage », Ventriloque ; Puis Juif, Jésuite et Franc Maçon ; Plus moderne : Bolchévik et Nazie. Contemporaine : Bildeberg, Illuminati, Extraterrestre.
Types. Il semble que si la peur et la méfiance soient corrélé (sans forcément être cause) à tout les genres de conspirations, celles accusant les autorités (type « Système ») semble plutôt marqué par « l’irrationalité » (« croyance dans certains phénomènes ésotériques et le degré de croyance religieuse »), et celles mettant en scène des minorités (type « Minorités », p. ex. juifs ou terroristes musulmans) marqué par un « conservatisme politique »9. Ce n’est pas un type de complot qui succède historiquement à l’autre, mais des types qui co-existent aujourd’hui.
Je pense que l’on peut donc distinguer 3 types de complots, ceux anti-système, ceux marqué par l’irrationnel, (souvent lié, il est vrai aux personnes qui croit au précédent) et ceux type Minorité.
Risques réels. Certaines cibles, ou croyances on des conséquences sociales moindre que les autres. Accuser Dieu, ou les Extraterrestres entraînent relativement peu de danger pour la population (sauf si la personne pense que les extraterrestres ont pris l’apparence d’humains), par contre quand l’accusation porte sur des ensembles socialement reconnus (Juif, Noir, Femmes...) le danger est le plus élevé. Quelque part l’inexistence, le flou, ou la discrétion (Illuminati, Bildeberg, Franc Maçon) qu’entoure certains ensemble diminue les risques, sans les éliminer pour autant : le soupçon lié à une méconnaissance des enjeux politiques peut amener a soutenir des groupes dangereux, tout comme le soupçon lié à la méconnaissance à par le passé mené à brûler des prétendues « sorcières ».
La théorie de la conspiration est une des méthodes pour s’accaparer a peu de frais les convictions des masses. À lier avec les théories de l’âge d’or et de l’homme providentiel.
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