• Des Etats-Unis à la France, comment la société s’imprègne de l’imaginaire complotiste de QAnon
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/12/01/des-etats-unis-a-la-france-comment-la-societe-s-impregne-de-l-imaginaire-com

    S’il est difficile de quantifier le mouvement [en France], certains indices laissent penser qu’il est moins implanté qu’outre-Atlantique. Le film sur le trafic d’enfants Sound of Freedom, qui avait généré plus de 170 millions de dollars (156 millions d’euros) au box-office américain avec le soutien de la complosphère trumpiste, n’a réuni que 63 000 spectateurs en première semaine en salles françaises, du 15 au 22 novembre. Mais combien l’avaient déjà vu, en ligne, par le biais de copies pirates traduites de façon artisanale ?

    Une enquête de l’IFOP confirme la pénétration moindre du #complotisme dans l’Hexagone : 35 % des Français sondés déclarent croire aux théories du complot, contre 55 % des Américains. Elle témoigne d’une influence directe des Etats-Unis : 20 % des Français sondés pensent que Joe Biden a volé l’élection de 2020. Autre signe de contamination : en 2022, l’élection présidentielle française avait été touchée par des rumeurs similaires. Elles étaient à ce point calquées sur les Etats-Unis qu’elles incriminaient les machines à voter Dominion, alors qu’elles ne sont pas utilisées en France.
    Comment les thèses de QAnon, remplies de personnages et de symboles américains, ont-elles réussi à s’implanter hors d’Amérique ? L’une des raisons tient à leur dimension fédératrice, à l’image du mot d’ordre de la mouvance, « where we go one, we go all » (« là où l’un de nous va, nous allons tous »), et de sa dénonciation d’une élite malfaisante « mondialiste », qui par nature menace les peuples de tous les pays.
    Héritière des stéréotypes antisémites sur la finance internationale qui avaient essaimé dans l’Europe des années 1920, elle a pu s’arrimer, en France, au fait que le président Emmanuel Macron a travaillé à la banque Rothschild de 2008 à 2012, le nom de Rothschild étant la cible historique d’attaques #conspirationnistes.

    Des théories du complot traduites et localisées

    L’imaginaire QAnon a aussi pu compter sur le relais d’influenceurs francophones, du complotiste québécois Alexis Cossette-Trudel, qui a été le premier des passeurs, à la chaîne conspirationniste française des DéQodeurs, devenue ADNM, ou au compte spécialisé Quantum Leap Traduction.
    Encore aujourd’hui, une importante partie de leur production consiste à traduire, expliquer et défendre des théories du complot américaines venues de la mythologie QAnon. Ces derniers sont à l’origine de la récente rumeur infondée sur Vinted.
    Arrivées en France, elles se colorent de personnalités locales, à l’image de Jacques Attali, déjà cible d’attaques antisémites depuis des décennies, réinterprété en avatar français de l’« élite mondialiste » honnie de #QAnon ; de Brigitte Macron, objet de rumeurs transphobes, à l’instar de Michelle Obama avant elle ; tandis que l’animateur Karl Zero, très investi dans la dénonciation des trafics d’enfants, est devenu le héraut de la lutte contre une supposée élite pédosataniste.
    Plusieurs infox typiques continuent ainsi de franchir l’Atlantique, telles quelles ou adaptées. Ainsi de l’affabulation des enfants vendus sous forme d’annonces codées sur les sites d’e-commerce grand public, transvasée de Wayfair à Vinted en novembre. Ainsi encore de l’adrénochrome, fantasme d’une drogue obtenue par concoction de sang d’enfant, évoquée sur le plateau de « Touche pas à mon Poste ! » en mars. Autant de signes d’une imprégnation sur le long terme de l’imaginaire complotiste français.

  • Allemagne : un problème de terminal bancaire oblige des milliers de clients à payer en liquide depuis mardi r Florence Grandon - France3 Régions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/alsace/allemagne-un-probleme-de-terminal-bancaire-oblige-des-m

    Des clients qui laissent leurs courses à la caisse, la scène est récurrente dans de nombreux magasins Outre-Rhin. Depuis mardi, un problème logiciel empêche certains terminaux bancaires de fonctionner et contraint des milliers de clients à payer en liquide leurs courses.

    Samedi, jour de courses à Kehl en Allemagne pour de nombreux Strasbourgeois. Si vous êtes concernés, armez-vous de patience... et d’argent liquide. De nombreux terminaux bancaires sont hors-service depuis mardi 24 mai Outre-Rhin.

    En cause, un bug survenu après la mise à jour d’un logiciel sur certains terminaux de l’entreprise américaine Verifone. Le modèle précis touché par la panne est principalement vendu en Allemagne. D’où une panne présente presque uniquement Outre-Rhin.

    Les magasins DM, Edeka, Rossman, Aldi Nord et Netto sont concernés. Mais à Kehl, les désagréments semblent limités à quelques enseignes (Aldi Süd, le plus présent dans la région, n’est pas concerné).

    Une chaîne de droguerie concernée
    Une mère et sa fille sortent d’un DM vendredi, elles ont pu payer en carte bancaire, « après un message d’erreur à la caisse, il a fallu passer à la caisse 5, et là ça a marché normalement », expliquent-elles.

    Sabine, une cliente occasionnelle originaire de Bischheim a eu elle aussi la mauvaise surprise mercredi déjà. « Les vendeuses m’ont expliqué que le bug datait du matin-même. Il y avait une caisse où le paiement par carte restait possible. Heureusement, parce que je vais à Kehl une fois tous les deux mois faire le plein de litière pour chats, entre autre, et j’y laisse à chaque fois plus de 60 euros, et je n’ai jamais autant de liquide sur moi ! »

    Un autre client a dû attendre plus de 20 minutes, mercredi, à la caisse d’un autre DM, « parce qu’une cliente a fait une scène. Elle a reproché aux vendeuses de n’avoir pas écrit sur la porte que le terminal bancaire ne marchait pas, expliquant très énervée que retirer de l’argent lui coûterait trop cher. Elle a fini par partir en laissant ses courses », raconte Richard, lui même étonné de voir sa carte refusée. Il a cru à un problème isolé et a payé en liquide.

    Dans ce tweet : " « Vous voulez payer par carte ? Ce n’est pas possible aujourd’hui », ont du entendre certains clients d’Edeka, Rossmann and Co depuis mardi" :

    Sur le net, beaucoup d’Allemands parlent d’un « retour au Moyen-Âge », alors que traditionnellement, il y a quelques années encore, ils étaient nombreux à préférer payer en liquide. Lors du passage à l’euro en 2002, le billet de 500 euros avait été édité d’abord à la demande de l’Allemagne. Mais la pandémie a accéléré d’un coup les contacts « sans liquide » (bargeldlos). Une solution digitale reste encore possible : le paiement par QR Code, qui n’a pas besoin de s’effectuer via ces terminaux.

    Tweet mi-énervé, mi-amusé de Landgans : « c’est sûr que c’est bête quand on n’arrive pas à payer avec sa carte. Mais c’est encore plus bête, quand le distributeur automatique de province est en réparation jusque mi-juin. » :

    L’entreprise Verifone a demandé aux commerçants de laisser les terminaux branchés sans les éteindre pour éviter la mise à jour automatique. Elle va essayer d’organiser au plus vite un échange d’appareil pour aider ses clients à sortir de ce problème. Mais une solution immédiate et générale semble impossible. Il va falloir s’armer de patience... et de liquide donc, c’est plus sûr.

    #Allemagne #banques #économie #distributeur #guichet #dématérialisation #argent #cartes_bancaires #bug

    • Ca ne doit pas trop les déranger.
      Car contrairement à la France, où ne peut pas se passer les CashPay, sans contact, CB, VIsa et autres moyens de paiements, les allemands utilisent bcp l’argent liquide.
      Il est tres commun de remettre un billet de 200 euros à la caisse d’un supermarché. Tout le monde a plein de liquide sur lui. C’était les premiers opposants à la suppression du billet de 500.

      Communément, un distributeur auquel tu demandes 50 euros va te donner 1 billet de 50 en Allemagne, tandis qu’en France, ca sera des plus petites coupures. C’est pour illustrer comme ils trouvent cela normal d’avoir des grosses sommes sur eux.

    • Voici une série des entrées détaillés sur Twitter concernant des problèmes de #certificat, ainsi que des remarques sarcastiques sur des considérations #conspirationnistes, que ce soit en rapport avec la guerre en Ukraine ou d’autres spéculations.

      Au temps où les #psyops pullulent, un dysfonctionnement aussi grave entraîne inévitablement des #rumeurs, d’autant plus s’il n’y a pas des réactions compétentes (au contraire !) de la part des #médias pour éclaircir de manière satisfaisante les faits concernants.

      https://twitter.com/jwildeboer/status/1530227390286290944

      https://threadreaderapp.com/thread/1530227390286290944

      “One single type of #payment terminal (the Verifone H5000), a rather old platform, officially announced End of Life 2018 with some sort of support until 2023, brought down big parts of card payment all over Germany as one of the embedded certificates expired unnoticed on Tuesday. ...”

  • Le « Convoi de la liberté » canadien, un mouvement plus proche de #QAnon que des Gilets jaunes
    https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20220208-le-convoi-de-la-libert%C3%A9-canadien-un-mouvement-plus-proche-de

    Grace à ces extrêmement dangereux illuminés les nuisibles dirigeants étasuniens et autres non moins nuisibles Bill Gates peuvent apparaître comme des humanistes.

    Canada Unity, le groupe à l’origine de ce mouvement, a été fondé par James Bauder, un conspirationniste qui a publiquement soutenu les thèses « QAnonistes » sur l’existence d’un complot de politiciens satanistes dirigeant les États-Unis, voire le monde. Il baigne aussi dans les théories du complot autour de la pandémie de #Covid-19, qu’il appelle la « plus grande arnaque de l’Histoire ».

    Une partie des manifestants canadiens portent d’ailleurs des tee-shirts « QAnonistes » et agitent le drapeau confédéré des États-Unis, des signes distinctifs généralement associés aux fans de Donald Trump plutôt qu’à des camionneurs canadiens. « C’est un parfait exemple de convergence entre des extrémistes nourris aux théories du complot venus des États-Unis et les amateurs des ’médecines alternatives’ qui rejettent les vaccins contre le Covid-19 », écrit Christopher Curtis, un journaliste canadien auteur de la lettre canadienne d’informations The Rover. 

    Le « Convoi de la liberté » canadien a ainsi reçu le soutien aussi bien de la chanteuse canadienne Amélie Paul, qui se décrit comme « rockeuse vegan » et #antivax, que des mouvements américains de #suprémacistes blancs qui pensent que Bill Gates veut injecter aux humains la 5G grâce aux vaccins contre le Covid-19. Patrick King, l’un des porte-paroles autodéclarés du « Freedom Convoy », a ainsi par le passé mis en garde contre « le grand remplacement de la race blanche par des ’Ishmael’ et des ’Mahmoud’ », rappelle le Canadian Anti-Hate Network, une organisation de lutte contre la haine raciale.

    C’est donc un mouvement qui repose sur des fondations bien plus ancrées à l’#extrême_droite que celui des Gilets jaunes. Pour une partie des commentateurs canadiens, les délires des « QAnonistes » ont servi de déclencheur pour les extrémistes canadiens qui attendaient une occasion pour exprimer leur colère contre le gouvernement de Justin Trudeau.

    Cependant, il n’y a pas que ce type de profils dans les rangs du « Convoi de la liberté ». Le mouvement a aussi attiré « une minorité assez significative de gens qui veulent avant tout exprimer leur frustration à l’égard de la situation sanitaire et économique, sans avoir d’engagement politique », assure à France 24 Daniel Beland, de l’Institut d’études canadiennes de McGill.

    « Nous avons tous des amis qui participent au ’convoi de la liberté’ parce qu’ils en ont juste ras-le-bol de la pandémie », reconnaît Christopher Curtis. Pour lui, ce mouvement risque d’entraîner la « radicalisation par la frustration » de ces manifestants qui vont se retrouver aux côtés d’éléments bien plus extrémistes, susceptibles de les convertir à leurs causes #conspirationnistes ou suprémacistes. Ou les deux.

    • Canada protesters dig in with military-style proficiency
      https://www.france24.com/en/live-news/20220212-canada-protesters-dig-in-with-military-style-proficiency

      A Ottawa, la logistique bien rodée des manifestants
      https://information.tv5monde.com/info/ottawa-la-logistique-bien-rodee-des-manifestants-444496

      Le groupe Police on Guard, qui regroupe des policiers opposés aux mesures sanitaires, telles que la vaccination obligatoire pour les employés fédéraux, explique sur son site internet soutenir le mouvement et diffuse des vidéos de la manifestation.

      Et le centre névralgique de cette organisation se trouve finalement en dehors du centre-ville à quelques kilomètres de là, près du stade de baseball, sur le chemin Coventry, a constaté une journaliste de l’AFP.

      Cet immense stationnement ressemble à un camp de base : des tentes où sont entreposés des stocks de nourriture, de l’essence, mais aussi des rangées de toilettes chimiques portatives.

      Dans ce véritable centre d’approvisionnement, Daniel Gagnon, portant bouc et petites lunettes rondes, confectionne des pancartes qu’il vend pour 20 dollars, une somme qu’il reverse aux camionneurs.

      « S’il manque quelque chose pour un camionneur, pas de problème, on le trouve », et ce gratuitement, assure ce grand-père québecois.

      Des petites mains s’assurent aussi que les camionneurs puissent aller se doucher, en chambre d’hôtel ou chez des habitants qui les soutiennent.

      – Cagnottes gelées -

      Sur place, le gel de millions de dollars récoltés en ligne pour les manifestants ne semble pas avoir eu de conséquences. Ouverte fin janvier sur GoFundMe, une cagnotte de soutien comptant plus de 10 millions de dollars canadiens (6,8 millions d’euros) avait en effet été suspendue.

      Dans la foulée, une autre campagne de dons avait été lancée sur le site chrétien GiveSendGo, récoltant aussi plusieurs millions de dollars, avant qu’elle ne soit à son tour gelée jeudi par la Cour supérieure de l’Ontario.

      Vendredi, Justin Trudeau a indiqué que 50% des fonds donnés pour cette contestation, baptisée « convoi de la liberté » venaient des Etats-Unis. Le mouvement est soutenu depuis le début par les milieux conservateurs américains.

      « Je n’ai pas besoin de ça », balaie Scott Holt à propos des cagnottes.

      « Je suis soutenu financièrement : les gens m’apportent de l’argent ! Si j’ai besoin de nourriture, j’en ai. Si j’ai besoin d’essence, j’en ai. De quoi d’autre ai-je besoin ? », lance ce Canadien de 58 ans, présent depuis le premier jour, et installé dans son camion.

  • Manifeste conspirationnniste, pub : Vaccins, « Great Reset »... Julien Coupat et le Seuil légitiment le complotisme d’extrême gauche - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/vaccins-great-reset-quand-julien-coupat-et-le-seuil-legitiment-le-complotis

    Une couverture noire, un titre choc, un éditeur prestigieux, une quatrième de couverture dont la grandiloquence prête à sourire ("Nous vaincrons parce que nous sommes plus profonds"), mais des auteurs masqués. Défendant une vision complotiste qui se veut de gauche, le Manifeste conspirationniste doit paraître le 21 janvier aux éditions du Seuil. 

    « Nous sommes conspirationnistes, comme tous les gens sensés désormais. Depuis deux ans que l’on nous balade et que nous nous renseignons, nous avons tout le recul nécessaire pour départager ’le vrai du faux’. Les ridicules autoattestations que l’on a prétendu nous faire remplir avaient bel et bien pour but de nous faire consentir à notre propre enfermement et de faire de nous nos propres geôliers. Leurs concepteurs s’en félicitent à présent. La mise en scène d’une meurtrière pandémie mondiale, ’pire que la grippe espagnole de 1918’, était bien une mise en scène » peut-on lire en préambule. Quelques lignes après : « L’acharnement furieux à balayer tout traitement qui n’impliquerait pas d’expérimenter des biotechnologies sur des populations entières, réduites à l’état de cobaye, avait quelque chose de suspect. Une campagne de vaccination organisée par le cabinet McKinsey et un ’pass sanitaire’ plus loin, la brutalisation du débat public prend tout son sens. C’est sans doute la première épidémie mortelle dont il faut convaincre les gens qu’elle existe. » Les 5,5 millions officiellement morts du Covid (selon l’Organisation mondiale de la santé, le bilan pourrait être deux ou trois fois plus élevé) ? Une manipulation statistique destinée à accélérer l’agenda néolibéral, si l’on croit cet ouvrage. 

    Le texte recycle des éléments qui font fureur dans la complosphère. En 2019, le Centre Johns Hopkins, financé par la Fondation Bill et Melinda Gates ou le Forum économique de Davos, a organisé l’Event 201, un exercice de simulation d’une pandémie de coronavirus. Ce serait là une des « preuves » que l’élite avait bien planifié cette crise sanitaire. Selon les auteurs, le timing de la pandémie ne devrait d’ailleurs rien au hasard. Au vu des mouvements sociaux de 2019 à Hongkong, au Liban, en Catalogne, en Chili ou en Colombie, les « puissances organisées » ayant « intérêt au maintien de l’ordre mondial » auraient voulu « siffler la fin de la récréation ». Et pour littéralement confiner les populations, rien de mieux donc que de créer la frayeur à travers un coronavirus. 

    "Les vaccins dominants sont plus néfastes que le virus"

    Sans surprise, la prouesse scientifique des vaccins à ARN ne trouve pas plus grâce aux yeux des auteurs du Manifeste conspirationniste : « La campagne mondiale de vaccination générale ne correspond à aucune rationalité médicale. Les ’vaccins’ dominants sont plus néfastes que le virus pour la plupart des gens, et n’immunisent pas contre la maladie en tant que telle. Ils favorisent même l’éclosion de variants plus virulents. Bref : ils ne satisfont que la passion d’expérimenter de nouveaux joujoux à l’échelle du globe, et la rapacité de ceux qui les vendent » assurent-ils. Rappelons tout de même que c’est la circulation du virus qui favorise l’émergence de nouveaux variants. Les vaccins, même s’ils sont bien moins efficaces contre Omicron, limitent les contaminations et donc les chances de se répliquer du virus. Leur protection contre les formes sévères de Covid reste, elle, conséquente. 
    Le livre reproche notamment à la France d’avoir masqué les effets des vaccins sur les troubles menstruels. Or, selon une récente étude publiée dans la revue Obstetrics & Gynecology, juste après avoir reçu un vaccin contre le Covid-19, le cycle menstruel est rallongé de moins d’une journée en moyenne, un effet non-grave et qui apparaît comme temporaire.

    #paywall ou #datawal express au choix... si vous avez accès aux élucubrations anti-gauchistes du journal...

    "Le conspirationnisme procède de l’anxiété de l’individu impuissant confronté à l’appareil gigantesque de la société technologique et un cours historique inintelligible. Il ne sert donc à rien de balayer le conspirationnisme comme faux, grotesque ou blâmable ; il faut s’adresser à l’anxiété d’où il sourd en produisant de l’intelligibilité historique et indiquer la voie d’une sortie de l’impuissance.
    On peut bien s’épuiser à tenter d’expliquer aux « pauvres en esprit » pourquoi ils se trompent, pourquoi les choses sont compliquées, pourquoi il est immoral de penser ceci ou cela, bref : à les évangéliser encore et toujours. Les médias peuvent bien éructer d’anathèmes. C’est le plus généralement sans effet, et parfois contre-productif.

    La vérité est qu’il y a dans le conspirationnisme une recherche éperdue de vérité, un refus de continuer à vivre en esclave travaillant et consommant aveuglément, un désir de trouver un plan commun en sécession avec l’ordre existant, un sentiment inné des machinations à l’œuvre, une sensibilité au sort que cette société réserve à l’enfance, au caractère proprement diabolique du pouvoir et de l’accumulation de richesse, mais surtout un réveil politique qu’il serait suicidaire de laisser à l’extrême-droite."

    http://www.fr.fnac.ch/a16372086/Anonyme-Manifeste-conspirationniste

    on peut s’attendre à des choses... diverses depuis ce recyclage esthétisant du _"cospirare vuol dire respirare insieme", de 1977 (Radio Alice, Bologne)

    #conspirationniste mais... #covido-négationnistes

    • quoi qu’il en soit je crois qu’il faut davantage prendre au sérieux les quelques lignes de l’auteur relayées par la fnac que tel ou tel journal du pays des lumières éteintes qui trouve à justifier une énième dénonciation des gauchistes (qui n’existent plus).

      Sans en appeler encore aux mânes de Thomas Muntzer (qui croirait aujourd’hui faire advenir le paradis sur terre ?), je suggère de (re)lire l’historien Nicolas Guilhot sur ces modalités de refus théories du complot et impasses du debunking
      https://seenthis.net/messages/941895

      plutôt que de dire "négationniste"quoi qu’en ait l’inventeur mort de ce terme si bienvenu pour caractériser son objet il me semble que dénègateurs serait plus approprié.

      intention. il ne s’agit pas non plus semble-t-il de s’enrôler comme tant d’autres voix dans le ou les complotismes (les théories du complot) mais d’en proposer une signification afin d’armer une conspiration contre ce monde.

      (je fulminerais plus tard, à la lecture)

      #conspirationnisme #livre

    • l’apocalypse dévoilée par l’Express, suite et fin

      Le constat n’a rien de surprenant. En 1913, il avait déjà été montré que la vaccination contre la typhoïde était associée à des irrégularités du cycle menstruel.

      Au-delà du Covid, le livre défend la thèse qu’être lucide sur l’état du monde ne peut que mener au conspirationnisme. Les conspirationnistes sont ceux qui cherchent des vérités cachées. Les autres ? Des « somnambules », des « endormis », des « esclaves » assoupis par les « fact-checkers » journalistes, forcément complices du pouvoir. « Dans un monde de paranoïaque, ce sont les paranoïaques qui ont raison », assure [profond, ndc] ce manifeste. On apprend ainsi que le réchauffement climatique aurait été sciemment voulu par l’élite néolibérale ("rien de tel que les catastrophes pour créer de la rareté, donc de nouveaux marchés et de nouveaux sujets économiques"). Que tous les objets de notre environnement, de la pissotière au smartphone, sont planifiés à nos dépens par des designers malveillants ("sous chaque détail de notre environnement se cachent des desseins informulés"). Qu’il faut se méfier du CNRS car il aurait été impulsé par la maléfique Fondation Rockefeller. Ou même que l’immunité serait une notion biologique idéologiquement nocive. « Avec ses systèmes de détection en éveil, ses menaces d’invasions, ses corps étrangers à refouler et ses déplacements de commandos d’anticorps, elle exhale à plein nez le militarisme étatique de son époque de naissance [NDLR : le XIXe siècle]. »

      De La fabrique au Seuil

      « Ce livre est anonyme car il n’appartient à personne ; il appartient au mouvement de dissociation sociale en cours » peut-on lire au début. Le ton aussi insurrectionnel que lyrique, l’usage des italiques pour souligner un propos se voulant important, les illustrations situationnistes appartiennent pourtant à quelqu’un. Selon nos informations, ce Manifeste est ainsi l’oeuvre de Julien Coupat et de son Comité invisible. Auteur de L’Insurrection qui vient en 2007, ce groupe s’est retrouvé au coeur de l’actualité en 2008 avec l’affaire de Tarnac. Julien Coupat avait été arrêté par la police antiterroriste et mis en examen pour sabotage d’une voie de TGV. Libéré en 2009, il avait bénéficié d’une importante mobilisation, notamment de la part des milieux intellectuels de gauche, qui ont dénoncé une enquête policière orientée et bâclée. En 2018, il sera finalement relaxé par le tribunal correctionnel de Paris. La même année, lors d’une manifestation des gilets jaunes, Coupat a été interpellé et placé en garde à vue. On apprend dans ce livre que les auteurs ont participé à la manifestation sauvage contre le couvre- feu du 17 octobre 2020. « Nous étions ce soir-là quelques centaines, pour braver la nouvelle mesure de vexation, à déambuler de la place du Châtelet jusqu’à la gare de l’Est. En refaisant au passage la façade d’un petit commissariat. »

      Influent dans la gauche radicale, le Comité invisible a longtemps été édité par La Fabrique. Une maison fondée par Eric Hazan, marqué « à gauche de la gauche », qui a l’habitude des auteurs sulfureux (Houria Bouteldja, Norman Finkelstein...). Le passage chez un éditeur généraliste, le Seuil, propriété du groupe Média-Participations, peut surprendre, d’autant plus avec un contenu aussi ouvertement conspirationniste. Patron du Seuil engagé très à gauche, Hugues Jallon avait signé une tribune en faveur d’Eric Hazan au moment de l’affaire de Tarnac. Du côté de l’éditeur, on assure n’avoir pas hésité avant de publier ce texte présenté comme « littéralement très puissant » et proposant un « horizon d’émancipation ».

      Ce Manifeste conspirationniste n’a rien d’un point de vue solitaire au sein de la gauche radicale intellectuelle. En février 2020, le philosophe italien Giorgio Agamben, mentor de Coupat, avait par exemple publié une tribune sur le Covid qualifié de « simple grippe », dans laquelle on pouvait lire : « Il semblerait que, le terrorisme étant épuisé comme cause de mesures d’exception, l’invention d’une épidémie puisse offrir le prétexte idéal pour les étendre au-delà de toutes les limites. » Des propos dénoncés par Conspiracy Watch comme relevant d’un « complotisme sophistiqué ».

      Similitudes avec Philippe de Villiers

      Assisterait-on à une convergence des conspirationnismes d’extrême droite et d’extrême gauche ? Il est frappant de comparer ce Manifeste conspirationnisme avec les best-sellers de Philippe de Villiers, pourtant à l’opposé absolu sur l’échiquier politique. Comme dans Le jour d’après, on retrouve ici la théorie du Great Reset et une obsession pour Klaus Schwab, patron du Forum économique de Davos. Diffusée à partir de l’été 2020 sur Internet, avant d’être popularisée par le documentaire à succès Hold-up, cette théorie assure que le Great Reset, ou grande réinitialisation, serait un plan des élites pour instaurer un « nouvel ordre mondial » grâce à la pandémie. Au départ, il y a ce concept lancé par le Forum de Davos en juin 2020 appelant de ses voeux un « capitalisme responsable ». Un mois plus tard, Klaus Schwab en fait un essai, cosigné avec le prospectiviste Thierry Malleret ( Covid-19 : La Grande Réinitialisation, Forum Publishing). « Quel ridicule se sont donné les médias à faire passer pour une ’théorie de la conspiration’ ce qui figure en toutes lettres dans des livres qu’ils n’ont pas pris la peine de parcourir, eux ! », assure le Comité invisible. Nous pouvons les rassurer : L’Express a soigneusement lu La Grande Réinitialisation. Diagnostiquant l’échec du néolibéralisme, le livre plaide pour un capitalisme plus respectueux de l’environnement et pour l’avènement d’un monde plus inclusif, moins inégalitaire. Voeux pieux ? Bons sentiments ? Concept marketing un peu creux ? Sans doute. Mais voir dans le très scolaire essai de Schwab et Malleret un projet diabolique ne peut que faire sourire.

      Ce ne sont pas les seuls points communs entre Julien Coupat et Philippe de Villiers. Les deux dissertent sur la « biopolitique » qui viserait à imposer un projet transhumaniste. Les deux font de Jean Monnet, des Rockefeller ou de John Foster Dulles (secrétaire d’Etat américain sous Eisenhower) des figures diaboliques. En revanche, la différence de style est notable : emphatique et truffé de références intellectuelles chez le révolutionnaire, gouailleur et riche en anecdotes aussi amusantes qu’imaginaires chez le vicomte vendéen.

      Du côté du Seuil, on défend le livre en expliquant que le conspirationnisme représente un « réveil politique qu’il serait suicidaire de laisser à l’extrême droite ». Dans la course à la récupération politique des thèses complotistes, il est pourtant loin d’être certain que ce soit l’extrême gauche qui l’emporte. Paru en avril 2021, Le jour d’après de Philippe de Villiers a dépassé les 100 000 exemplaires vendus.

    • À ce point, il serait saugrenu de se demander s’ils conspirent, les 1 % qui détiennent 48 % de la richesse mondiale, qui fréquentent partout le même type d’écoles, de lieux et de gens, qui lisent les mêmes journaux, succombent aux mêmes modes, baignent dans les mêmes discours et dans le même sentiment de leur supériorité héréditaire.
      Évidemment qu’ils respirent le même air.
      Évidemment qu’ils conspirent.
      Ils n’ont même pas besoin de comploter pour cela.

      #plume (et du coup, il y a quand même de quoi alléger)

    • J’en parlais hier ici même, nous voilà donc bien revenu au socialisme des imbéciles (qui désignait l’antisémitisme rance de l’extrême gauche début XXème), bien sûr sous une forme différente. Tout cela a fini par accoucher du fascisme, en d’autres temps... évidemment.

    • Non, le nietzschéisme humanitaire des talk show de Stiegler, la gentillesse d’un hippie qui ne s’arrête pas au "chacun son trip" du gourou Fouché, restent malgré des intersections réelles et potentielles, distinctes de ce #messianisme apocalyptique. Le pari politique veut s’appuyer sur une dynamique présente où toute autorité se trouve fondamentalement récusée depuis l’expérience et la compréhension qui en découle (ce qui a pour avers la quasi déification d’individus sacrés par delà tout logique représentants et incarnation du vrai). Le spectre de la retombée antisémite de l’anticapitalisme hante la gauche, et d’autres. Pas de ça ici (c’est à vérifier par une lecture de l’ensemble).

      Avec cette modestie mégalomane artisane d’un dire par dessus le bruit, on est loin de ces postures minables.

      Ainsi, les quelques lignes citées dans mon seen précédent sont-ils la reprise d’une vérité constitutive découverte depuis la pratique par l’autonomie des années 70 en Italie ("conspirer c’est respirer ensemble"), appliquée ici aux militants de l’économie. Nonobstant des désaccords profonds quant au style politique de divers énoncés intenables (et dangereux), j’y vois une manière bien plus claire de dire la mondialisation du capitalisme mur que ce que les petits complotismes de gauche ont pu raconter à ce sujet ces dernières années. (voir les passages sur la Société du Mont-Pèlerin par exemple).
      Et ce bien que par certains aspects, le texte rappelle cette logique du dévoilement par l’exemple de la mystification du Sanguinetti-Censor Véridique rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie , dont on se souviendra qu’il faisait des BR un jouet aux mains des services secrets italiens. Jusqu’où faut-il croire à son intox ?

      Un choix de citations qui jalonnent (ah ah ah) ce texte pour inciter à aller y voir

      Le pouvoir est un rapport de forces complexes
      http://palimpsestes.fr/textes_philo/foucault/pouvoir.html

      « La différence entre une pensée vraie et un mensonge consiste dans le fait que le mensonge requiert logiquement un penseur et non la pensée vraie. Il n’y a besoin de personne pour concevoir la pensée vraie. […] Les seules pensées auxquelles un penseur est absolument nécessaire sont les mensonges. » (Wilfred R. Bion, L’Attention et l’Interprétation, 1970)

      « Une opinion largement répandue veut que la terreur fasciste n’ait été dans l’histoire moderne qu’un épisode éphémère, à présent heureusement derrière nous. Je ne peux partager cette opinion. Je crois que la terreur est profondément enracinée dans les tendances mêmes de la civilisation moderne, et plus spécialement dans la structure de l’économie moderne. […] Le système moderne de terreur revient essentiellement à l’atomisation de l’individu. Nous tremblons devant les tortures infligées aux corps des hommes ; mais nous ne devrions pas être moins horrifiés par la menace sur l’esprit des hommes. La terreur accomplit son travail de déshumanisation par l’intégration totale de la population en collectivités ; elle vise à priver les hommes des moyens psychologiques de communication directe entre eux malgré le – ou plutôt à cause du – formidable appareil de communications auquel ils sont exposés. L’individu en situation de terreur n’est jamais seul et toujours seul. Il s’engourdit et s’endurcit non seulement vis-à-vis de son voisin, mais vis-à-vis de lui-même ; la peur lui dérobe son pouvoir de réaction émotionnelle et mentale spontanée. Penser devient un crime stupide ; cela met en danger sa vie. La conséquence inévitable est que la stupidité se répand comme une maladie contagieuse parmi la population terrorisée. Les êtres humains vivent alors dans un état de stupeur – dans un coma moral. » (Leo Löwenthal, « L’atomisation de l’homme par la terreur », 1946)

      « gouverner, c’est mettre vos sujets hors d’état de vous nuire et même d’y penser » (Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live)

      Un point de vue d’historien récemment relié ici, qui remonte plutôt au communisme qu’a son avatar socialiste : D’un chaman à l’autre : théories du complot et impasses du debunking https://seenthis.net/messages/941895

      Chez Muntzer et dans la Guerre des paysans, une croyance en dieu se libérant de l’église, la Réforme, avait été tordue : c’est sur terre que le paradis pouvait être instauré, par les croyants.

      Ici, on veut partir de l’expérience commune, par delà les chiffres décrivant la pandémie, ce que la sensibilité retient le mieux c’est la dureté des traitements (un phénomène courant avec des cancers passant inaperçus jusqu’à ce que ce soient les traitements qui rendent malades). Les dégueulasseries d’Agamben sur "la gripette" ne lui appartiennent pas, pas plus qu’elles n’appartiennent à Peronne, Macron (c’est une mauvaise grippette de l’économie, qui n’en mourra pas et en sortira renforcée), Raoult ou Fouché.

      Je préfèrerais que ce qui compte dans les esprit soit une affirmation fausse (le paradis sur terre, or on sait que nulle harmonie ne viendra nous sauver) plutôt que la dénégation actuellement de rigueur (bien au-delà des "radicaux dont il est question là https://ravageeditions.noblogs.org/post/2020/05/01/denegations-maria-desmers on peut y inclure les salauds de la déclaration de Great Barrington)

      Il s’agit toujours d’opérer un partage dans le partage, de cliver ce qui tient lieu de commun (destin, situation, croyance). Le coup de dé tenté ici pour un renversement (il y a un siècle il s’agissait de "transformer la guerre impérialiste en guerre civile") me parait plus que glissant. Il persiste à se penser en majesté, contrairement à l’attention et au soin qui conditionne l’existence de néoténiques de longue durée voués à l’interdépendance https://seenthis.net/messages/944319

      Oui, le plaisir d’échapper aux tendances victimaires qui nous tiennent, nous, les perdants, se paye certainement trop cher, on le sait des avoir vu d’exécrables exemples : https://lundi.am/La-guerre-veritable

      C’est au point que Lundi matin semble peut-être ne plus s’en tenir à un pluralisme pour la montre et a voulu répondre par avance à la sortie de La conspiration qui vient :
      https://lundi.am/Sur-la-catastrophe-en-cours-et-comment-en-sortir

      Parce que le pouvoir n’a jamais été aussi technocratique, livide et inhumain, certains tendent une oreille bienveillante aux premiers charlatans venus leur chanter « le #vivant ». Mais l’engrenage est vicieux et une fois qu’on a adhéré à une supercherie du simple fait qu’elle prétende s’opposer au gouvernement, on a plus d’autre choix que de s’y enferrer et d’y croire.

      Dans et contre la #biopolitique. Nous n’en avons pas fini avec l’errance, et les confrontations. Mais, après deux ans, la sidération s’atténue. Et c’est ce que je veux retenir depuis l’an neuf qui a vu la publication enfin d’un point de vue militant (-Pour une santé communautaire-, PLI) qui dise la centralité d’un point de vue (et non pas de "la" science !!) qui parte de la "réduction des risques" contre la société du risque et sa gestion (Ewald, Medef, et alii), et tout ce que "les gauches" et chacun.e de nous lui offre et lui laisse comme terrain.

      Pour revenir sur cet l’opuscule, malgré la disqualification qu’entraîne la théorie de la grippette, je ne crois pas possible de rejeter le texte avant lecture.
      Divers rejetons de l’appelisme ( http://1libertaire.free.fr/Appel01.html ) - plus qu’un courant, une empreinte dominante depuis la lutte contre le CPE parmi bien des révoltés en recherche - en diront quelque chose. Et c’est aussi sans eux qu’il y a à collectivement passer en revue les tours de passe passe et les impasses d’un texte qui ne table pas exclusivement sur son aptitude à séduire.

      Après tout, ce qu’en disait la promo de l’éditeur adressée aux libraires en début d’année, et dépubliée depuis, n’est pas rien. :

      Le conspirationnisme procède de l’anxiété de l’individu impuissant confronté à l’appareil gigantesque de la société technologique et un cours historique inintelligible. Il ne sert donc à rien de balayer le conspirationnisme comme faux, grotesque ou blâmable ; il faut s’adresser à l’anxiété d’où il sourd en produisant de l’intelligibilité historique et indiquer la voie d’une sortie de l’impuissance.

      #singularité #histoire

    • Merci pour tous ces liens et réflexions @colporteur .
      Loin de moi l’idée de dire que Coupat ou Stiegler sont des antisémites. L’histoire se répète rarement (et même jamais) à l’identique. Ce qui me frappe ce sont ces schémas de pensée, absolument pauvres. Ils ont beau être bien tournés, bien écrits, bien parlés (sûrement mieux que ce dont je suis capable de produire), ces discours sont d’une simplicité confondante. C’est ce simplisme qui a conduit des anti-pass/anti-vax de gauche comme de droite (extrême) à défiler main dans la main. Le fascisme est venu en partie de syndicalistes révolutionnaires il y a plus d’un siècle. On ne se dit jamais ou rarement fasciste comme ça, du jour au lendemain, on le devient sans crier gare, au fil du temps, par glissement continuel sur des pentes dangereuses.
      Bon, je n’ai pas lu l’ouvrage en question donc je ne pourrai en dire plus, peut-être que c’est éloigné de ce que je peux présupposer.

    • Bon, au moins n’est tu pas lassé par ce qui pourrait apparaître comme des leçons vu la quantité de mots et de références que charrient des élucubrations où je tourne en rond à me demander ce que c’est et comment ça marche. Ça évite un malentendu puisque je ne sais que penser de ce machin, entre rejet viscéral, curiosité, et un certain effroi.

      Sinon, je ne trouve pas que Stiegler écrive :-). Et son cas est surtout différent du fait qu’elle ne dit pas, elle « il faut conspirer contre ce monde » mais se contente de dénoncer un complot (idée à la racine de laquelle, par « chez nous », on retrouve toujours un antisémitisme : le Juif c’est une fonction dans le monde des Gentils, un embrayeur).

      Ce « Manifeste » m’intéresse de proclamer que rien ne se réglera sans conflit depuis la trame même des existences (respirer ensemble), que la conspiration n’est pas l’apanage des dominants. Si j’ai des réserve sur l’abolition des classes qui y est bien prématurément à l’oeuvre, sous couvert d’appel au sensible et aux formes de vie, c’est ce retournement que je trouve juste. Et puis ce texte se disqualifie de s’appuyer, sous prétexte qu’il règne, sur le mensonge.

      Dérive du style post situ, le faux y devient un moment du vrai. C’est étrange. Mais si ça, ça rappelle effectivement les négationnistes d’ultra-gauche (la fausse question de l’existence des chambres à gaz pour mettre à nu l’autolégitimation de démocraties qui nous relieraient religieusement dans la conviction que « les camps de concentration sont l’enfer d’un monde dont le paradis est le supermarché. ») ? j’essaie comme je l’ai dit d’attendre d’avoir lu et échange sur cette lecture, de ne pas céder trop vite à la colère.

    • Et si conspirer était une bonne idée ? Hervé Kempf
      https://reporterre.net/Et-si-conspirer-etait-une-bonne-idee

      (...) parce qu’on étouffe que cela fait un grand bien de lire le Manifeste conspirationniste.

      Le Manifeste estime clairement que la gravité de la pandémie a été exagérée, mais surtout qu’elle a été « une divine surprise », permettant de mettre en œuvre des stratégies de contrôle préparées de longue date, afin de mettre un terme à des révoltes de plus en plus massives.

      La thèse reste cependant inaboutie, dans la mesure où elle n’indique ni ne suggère clairement ce qu’il aurait fallu faire devant la pandémie. Certes, « le Covid est une maladie de civilisation, comme le cancer. Au vu du caractère bénin de l’affection chez la plupart des sujets, il faut bien admettre que, s’il y a une ‘cause’ à celle-ci, c’est bien moins le virus lui-même que l’état pathologique normal propre à ce monde ». La focalisation exclusive sur le vaccin et les mesures policières qui l’accompagnent, au détriment de toute politique de santé publique sur les maladies - dites comorbidités - qui accroissent la vulnérabilité au virus, confirme la validité de ce point de vue. Il aurait cependant été utile d’être plus explicite, le refus des injonctions ne pouvant suffire à convaincre.

      « Pendant des millénaires, avant que la biologie ne vienne tout embrouiller, ce que l’on appelle à présent “le #vivant ” était plutôt l’animé — ce qui est doté d’une âme. En latin, en grec, en hébreu et dans tant d’autres langues, la notion d’âme — anima, psyché, rouakh — renvoie au souffle, au vent, à la respiration. Ce qui est vivant est donc ce qui est traversé, traversé d’un souffle. Vivre, ce n’est pas être un centre organique autogène, ni même une volonté de puissance ou une forme d’organisation — c’est participer de ce qui nous entoure. C’est être en état de participation cosmique. »

    • La focalisation exclusive sur le vaccin et les mesures policières qui l’accompagnent, au détriment de toute politique de santé publique sur les maladies - dites comorbidités - qui accroissent la vulnérabilité au virus, confirme la validité de ce point de vue.

      J’en peux plus d’entendre cet argument moisi depuis le tout début de la part de la gauche/des écolos/anti-industriels. J’en peux plus parce que c’est parfaitement vrai MAIS que c’est dans le même temps pourtant évident que rationnellement ça n’a aucun sens pour sauver concrètement les gens LÀ MAINTENANT.

      Se battre contre le sucre, l’obésité, le diabète, les produits cancérigènes, etc, c’est parfaitement nécessaire et obligatoire, mais ce sont des combats sur des années, pour que par génération ces maladies syndémiques du monde capitaliste et industriel se réduisent petit à petit.

      À aucun putain de moment il n’y a d’actions de santé publique possibles qui va D’UN COUP faire disparaître l’obésité, le diabète, etc, et faire que les gens qui ont le covid AUJOURD’HUI n’auront magiquement presque plus de cas graves réa/mort.

      Donc les anti-indus bas du front et comités invisibles brillent surtout par leurs mesures invisibles pour sauver des vies NOW. Et quand on dit sauver des vies, c’est pas juste une image, c’est pas du putain de luxe de riches de vivre un peu mieux, etc, on parle de millions de gens dans le monde qui sont morts à cause de ça en moins de deux ans et encore plus qui vont finir avec des séquelles permanents de covids longs (rappel aux anti-indus français : tout le monde n’a pas la chance d’avoir encore la sécu et des hopitaux publics qui marchent encore et qui ont pu sauver beaucoup de gens, alors même que le but réel doit être de NE PAS arriver à l’hopital du tout !).

      Depuis le début on le dit tout en critiquant le gouvernement pour sa gestion autoritaire : qu’est-ce que NOUS on aurait mis en place pour se protéger les un⋅es les autres ? Pour se protéger réellement MAINTENANT, pas pour réduire les cancers dans 50 ans !

      Ces philosophes discutent la fin des temps, etc, mais sont même pas capable de faire la distinction entre des actions qui s’appliquent en mois, et des actions qui s’appliquent en décennies.

    • l’invocation de La Solidarité comme valeur absolue sert seulement interdire de poser les questions vitales : « avec qui ? sur quelle base ? contre qui dans quelles relations ? »
      Nous interdire de nous les poser, c’est nous interdire de nous défendre contre ce qui nous affaiblit. Contre ce qui nous tue. C’est vouloir nous rendre malades. Et nous livrer à nos bourreaux. Cela advient même physiologiquement chez toutes ces victimes de « #Covid_long » qui n’ont en réalité jamais contracté la maladie. En vertu de l’effet nocébo, ils sont littéralement malades de solidarité ». p. 273

    • La pub écolo droits de l’homme

      Le Manifeste estime clairement que la gravité de la pandémie a été exagérée, mais surtout qu’elle a été « une divine surprise »

      #Raphael_Kampf relève dans Reporterre le clin d’oeil maurrassien, mais ne le commente pas. Dans les gamelles de Maurras, quelle genre de cuisine fait-on ?

      [MBK] a raison sur un certain nombre de points, comme l’idée qu’il n’y a pas de véritable danger dans la pandémie et que l’hystérisation autour de ce virus est profitable financièrement à bien des intermédiaires

      #Stéphane_Zagdanski, Lundi Matin 17/1/2022.

      https://lundi.am/A-quoi-comparer-cela

      les échanges entre covid-négationistes

      Toujours aussi passionnant à lire. Ici, l’application des théories cognitives, de psychologie sociale et comportementale - développées depuis les années 60 aux USA pour la domination et la régulation des populations - lors de la « crise » de 2020 !

      https://twitter.com/SZagdanski/status/1485308377475518473
      La Gestion Génocidaire du Globe @SZagdanski
      et aussi : @parolesdesjours

      (Liké par Aude Lancelin)

      Il tient un séminaire youtube « La Gestion Génocidaire du Globe Réflexion sur l’extermination en cours » pas moins.

    • En ce 24 janvier, l’organe du Horsolistan persiste dans le n’imp

      « C’est donc tout à fait logique que l’on ne trouve pas d’alternatives au vaccin pour justifier son refus. L’équation en face de nous n’est pas vaccin vs tisane au miel mais vaccin vs révolution. »

      https://lundi.am/Toujours-sur-la-catastrophe-et-comment-en-sortir

      avec un autoportrait

    • Ce dernier article est une réponse à https://seenthis.net/messages/945088

      c’est que la science d’État ne cesse pas d’imposer sa forme de souveraineté aux inventions de la science nomade : elle ne retient de la science nomade que ce qu’elle peut s’approprier, et, pour le reste, elle en fait un ensemble de recettes étroitement limitées, sans statut vraiment scientifique, ou bien le réprime et l’interdit simplement

      Ou bien… plus prosaïquement… c’est qu’une bonne partie de ces recettes ne marchent pas ? Sauf que comme durant tout le long cette personne parle dans le vide en ne donnant aucun exemple concret de ce qui marcherait ou pas, ça reste dans la théorie, donc improuvable et indiscutable.

      la science impériale veut s’imposer partout, les sciences nomades sont traquées et détruites. Lorsque le prestige des sciences itinérantes est trop important, des ersatz farfelus et inoffensifs viennent également les remplacer et servir de fausses alternatives aux crétins.

      Sert à critique ensuite Raoult, Fouché etc, sauf que pareil : autrement que « en théorie ça existe », de quoi parle-t-on ça évoque des savoirs nomades qui ne sont ni la science d’État, ni les faux prophètes ?

      Je veux bien que ça existe, et c’est totalement avéré qu’il y a certaines maladies qui peuvent être soignées avec des plantes locales ou diverses méthodes non chimie de synthèse, mais c’est toujours à voir au cas par cas : telle maladie c’est possible et telle autre pas du tout.

      Il n’y a strictement aucun raisonnement magique qui ferait que 100% des maladies (et pire épidémie, pandémie générées par le capitalisme) pourraient forcément se soigner avec un « savoir nomade » qui ne soit ni science industrielle, ni la tisane au miel.

      Du reste, l’aération et les (vrais) masques, sont des solutions plus appropriables, mais qui dépendent tout autant du savoir : le fait qu’on sache de manière certaine que le virus se transmet par aérosol, c’est dû à la recherche par « méthode scientifique », avec des tests reproductibles, etc, et non à un magique savoir nomade qui viendrait… d’où ? L’article ne le dit jamais, on ne sait pas d’où ça sort, par qui, par quelles méthodes…

      On se retrouve avec d’un côté une réponse impériale à la pandémie, de l’autre des sciences nomades inaudibles et invisibilisées par la répression

      Mais QUELLES sciences nomades ? Quoi ? Qui ?

      mais peut-être également s’en remettre à certaines inventions farfelues qui s’avéreront efficaces

      Le flou, le peut-être, la théorie (enfin ya rien de « théorie » là dedans, c’est surtout de la pensée magique)

    • Bé non @alexcorp justement ce n’est pas ça puisque l’article critique l’option « la tisane au miel » + Raoult Fouché etc. Les « savoirs nomades » dont il parle sont un concept issu de Deleuze, et qui concernait des savoirs et outils « qui marchent vraiment » mais qui ne sont ni de la science capitaliste industrielle ni de la tisane au miel. Sauf que comme je le dis, ça reste tellement dans le flou théorique total, sans le moindre début d’exemple, et ça veut tellement rien dire d’une maladie ou accident à l’autre, que ça veut rien dire tout court, pour l’instant, de mon point de vue.

    • @rastapopoulos effectivement, dans ce cas pour ce qui est de définir ce qu’est le « savoir nomade », je pencherais plutôt pour dire que c’est avant tout un positionnement intellectuel surplombant qui n’a pas besoin de se définir, c’est à dire qu’il sert à mépriser à la fois tous les tâcherons qui suivent bêtement toute démarche scientifique et à la fois les remèdes de grand-mère, parce que quand même faut pas déconner. Donc voilà ce qu’est probablement le concept de « savoir nomade » : une pirouette de mauvais philosophe.

    • oups, confondant sans doute avec un autre fils nommé Raphaël (qui travaillait pour son père), j’ai par erreur écrit Raphaël Kempf (honorable avocat, jusqu’à plus ample informé) en lieu et place de son père, Hervé Kempf (Reporterre et ses penchants complotistes). c’est corrigé.

      Deux mots des morts - sur le Manifeste conspirationniste
      https://seenthis.net/messages/946004

      Émergentisme et effet de Seuil - Le Moine Bleu
      https://seenthis.net/messages/946423

    • Manifeste conspirationniste : le style conspirationniste
      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/01/26/manifeste-style-conspirationniste

      Un livre sans auteur, tout de noir vêtu, avec titre en lettres blanches. Une épitaphe empruntée à Miles Davis, une quatrième de couverture mystérieuse et prophétique : « Nous vaincrons parce que nous sommes plus profonds. ». Un tableau apocalyptique et halluciné du monde entier, mais aussi des âmes, dont l’objectif semble de provoquer une peur panique. On entend souvent que notre époque est livrée au complotisme. Si cela est le cas, voici le livre qu’elle mérite. Mais comment ce Manifeste conspirationniste fonctionne-t-il ?

    • isolé, l’auteur publie un texte signé Comité invisible :
      COMMUNIQUÉ N°0
      https://schisme.org/comite-invisible/communique-n-0

      La parution récente d’un livre réellement anonyme et parfaitement inacceptable pour l’époque, Le manifeste conspirationniste, a fourni l’occasion d’une remarquable tentative de revanche de tous ceux qui s’étaient sentis humiliés, à ce jour, par les « succès » du Comité invisible. Le signal du lynchage public fut donné à L’Express par des « informations » émanant de la police – une filature mal faite suivie de l’interception et de la destruction des correspondances visant un « prestigieux » éditeur parisien, filature que l’on n’ose attribuer, une nouvelle fois, à la DGSI. La valetaille journalistique suivit courageusement, sans se rappeler combien hurler avec les loups contre le Comité invisible lui avait peu réussi par le passé. Au point culminant de sa campagne, elle se flattait de ne rien comprendre audit Manifeste, non sans s’être préalablement plainte que le livre était trop informé dans trop de domaines pour pouvoir le contredire – pauvres choux ! Et quelle singulière époque ! Pour finir, on vit se joindre à la curée les vieux partisans négristes d’une « biopolitique mineure » voire d’une « biopolitique inflationniste » dont la défaite historique coïncide très exactement avec le succès de leurs idées du côté de l’Empire : c’est maintenant Klaus Schwab, du Forum Économique Mondial, qui est invité au Vatican pour deviser avec le Pape François de son philanthropique projet de revenu universel. Quant à la « biopolitique inflationniste », personne n’a plus besoin de dessin, après ces deux dernières années. « Parce que la plus redoutable ruse de l’Empire est d’amalgamer en un grand repoussoir – celui de la “barbarie”, des “sectes”, du “terrorisme” voire des “extrémismes opposés” – tout ce qui s’oppose à lui » (« Ceci n’est pas un programme », Tiqqun 2, 2001), nos spectres négristes en déroute et autres sous-foucaldiens d’élevage s’empressèrent de crier à la « confusion », au « fascisme », à l’« eugénisme » et pourquoi pas – tant qu’on y est – au « négationnisme ». Il est vrai, après tout, que le Manifeste en question fait un sort au positivisme. CQFD. Ceux dont le cours des choses invalide depuis les Gilets jaunes au moins toutes les certitudes, préfèrent se dire que ce sont les révoltes elles-mêmes qui sont confuses, et non eux-mêmes. Le « fascisme » qu’ils discernent partout est celui qu’au fond ils désirent, car il leur donnerait sinon intellectuellement du moins moralement raison. Quelque chance leur serait alors offerte de devenir enfin les victimes héroïques en lesquelles ils se rêvent. Ceux qui ont renoncé à combattre historiquement préfèrent oublier que la guerre de l’époque se livre aussi sur le terrain des notions – sans quoi, au reste, Foucault n’aurait pas arraché la « biopolitique » à ses concepteurs nazis et comportementalistes. Nous laissons à la gauche impériale la croyance qu’il existe une sorte de révolution qui soit drapée de pureté, et que c’est en multipliant les anathèmes moralisants, les mesures de prophylaxie politique et le snobisme culturel que l’on défait les contre-révolutions. Elle ne fait ainsi que se condamner, décomposée derrière ses cordons sanitaires et ses gestes-barrières, agrippée à ce qu’elle croit être son capital politique accumulé – se condamner à voir sa rhétorique tendre asymptotiquement vers celle des gouvernants.
      Pour nous, nous préférons de loin donner des coups, en prendre et en redonner.
      Nous préférons opérer.
      Nous ne nous rendrons jamais.

      un site et un compte tw. avaient té créés en décembre dernier, @entetementrevue, https://www.entetement.com

      la distance prise d’avec LM s’accompagne d’une icono en n&b qui ravira, elle-aussi, les fans de Debord.

      #manifeste_conspirationniste

    • L’autre organe créé pour l’occasion : Entêtement - La prise des Champs-Élysées par le convoi de la liberté
      https://www.entetement.com/la-prise-des-champs-elysees-par-le-convoi-de-la-liberte

      Les routes de France sont habitées par un non-mouvement inconnu déjà largement méprisé. L’immanence de ce non-mouvement est antipolitique comme un certain autre non-mouvement de 2018. Voir ce surgissement de l’antipolitique en pleine campagne présidentielle montre le désir de vivre sans les tocards de la politique. Dès avant vendredi, les premières critiques ont fusé contre le convoi de la liberté. L’extrême gauche insulte et s’indigne sur leur smartphone et nie encore une fois la singularité de ce qui se trame sur les routes. Préférant encore une fois dénigrer et insulter ce non-mouvement de fascistes, de non-vax eugénistes, de conspirationnistes. Oui ! Il y a des groupes d’extrêmes droites, mais ils restent bien isolés face au reste de la composante de ce non-mouvement. Et non ! Cette puissance n’est pas contre la communauté, bien au contraire elle diffuse une joie immense de vivre ensemble de tenir un monde commun, de sortir de l’isolement du quotidien pour partager son expérience vécue. Toutes ces images de liesse au passage des convois sur les lieux de repos, cette entraide entre les êtres définissent la tonalité de cette puissance, de cette communauté qui circule. Il faut se rendre compte du vide métaphysique de la France laide périurbaine pour comprendre en soi le soulagement d’une irruption. Aux rageux qui continuent de pleurnicher perpétuellement sur la pureté, nous conseillons de tracer des lignes dans le néant de leur existence pathétique.

      L’ambition audacieuse du convoi de la liberté est de bloquer Bruxelles avec l’aide d’autres convois européens. Cela n’est pas sans rappeler un autre convoi cinématographique mené par Kris Kristofferson contestant les persécutions policières. Mais avant cela, il fallait s’attaquer au symbole même du mépris, s’attaquer à la Métropole, monter sur Paris. Si la tentative audacieuse du convoi de la liberté de bloquer Paris et son périph’ fut une bataille bien compliquée, la prise des Champs-Élysées pendant plus de huit heures fut une réussite. Ce fut une joie immense de revenir sur ces fameux Champs, de bloquer de nouveau cette incarnation d’un monde marchandisé, de se rappeler l’histoire de luttes, de ressentir encore à quel point la police n’aime personne et surtout pas les sentiments communs. La police avec ses intimidations et ses armes a échoué à détruire la volonté commune de bloquer les Champs. Quoi que l’on en dise, ce fut une victoire éthique de monter sur Paris et de tenir le symbole. La route est encore longue. Il y a encore de nombreuses occasions de porter des coups aux pouvoirs, il y a une variété de cibles à briser, pas seulement institutionnelles, mais aussi industrielles. Car, s’il semble qu’il y est quelque chose que le convoi ait compris avec les « gilets jaunes », c’est que le monde est logistique. Il ne reste plus qu’à approfondir les liens tissés dans ce convoi de la liberté, de continuer à s’organiser pour frapper fort. Comme nous l’avons vu inscrit sur les murs des Champs-Élysées samedi soir : « les conspirationnistes triompheront ! »

  • L’anthropologue Didier Fassin et son bilan de santé publique – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/lanthropologue-didier-fassin-et-son-bilan-de-sante-publique-20210915_JGAK

    [...]Le regard de Didier Fassin est passionnant, car il décortique « la vérité du chiffre ». Il rappelle que « la naissance de la santé publique, sous la notion d’hygiène publique coïncide peu ou prou, avec celle de la statistique moderne au début du XIXe siècle ». Puis, en gardant toujours le fil conducteur de l’évolution des données sur le saturnisme, il va s’attarder longuement sur la question des chiffres du VIH en Afrique du Sud, ou encore celle du nombre de morts bien fluctuant lors de la canicule de 2003. Dans ces variations de données, que retenir ? « Ce n’est pas un, ce sont des chiffres. Et ce n’est pas une, ce sont des vérités », tranche-t-il. « S’en tenir au relativisme que ces variations et ces instrumentalisations suggèrent est toutefois insuffisant. Car ces chiffres incertains invitent à l’exploration de vérités bien plus riches, plus profondes et plus indécises sur le monde contemporain que celles que le positivisme prétend leur faire dire. Ils parlent de pratiques du développement et de modes d’évaluation, de rapports aux temps et de valeurs de vie. Ils parlent en somme de morale et de politique…. »

    Les chiffres ne sont donc que des signes, de petits cailloux jetés sur la route sanitaire pour s’y repérer ; en rien ce ne sont des certitudes. Les données sont parfois ainsi formatées par des volontés politiques qui les sous-tendent. Exemple en France, où l’association Act Up a présenté, dans les années 90, des chiffres épidémiques démesurés pour pouvoir dénoncer l’inaction des politiques. Ce constat ne doit pas conduire à « un relativisme de bon aloi » pour Didier Fassin, mais il doit inspirer de la modestie pour la lecture des faits qui sont toujours partiels, ainsi que pour l’établissement de causalités qui seront toujours multiples. Pour la petite histoire, cette humilité aura fortement manqué dans l’épisode du Covid-19, où nos experts se sont servis des chiffres comme d’une vérité absolue, oubliant que toutes les données n’étaient qu’un morceau d’un puzzle plus vaste.

    Comme dans un voyage, lors de ces leçons Didier Fassin navigue. Il va s’attarder sur les thèses conspirationnistes qui, découvre-t-on, ont toujours accompagné les problèmes de santé publique (ainsi de l’accusation portée à l’encontre de juifs pour la peste de 1348). « Ces thèses révèlent des réactions de défiance à l’égard des savoirs autorisés et des pouvoirs officiels », rappelle-t-il. Dans le cas du saturnisme, il décortique le rôle des acteurs, souligne combien l’industrie de la peinture a pu nier toute responsabilité pour laisser libre cours à d’autres hypothèses. C’est sur ce terreau opaque qu’il pointe des distinctions essentielles, comme celle entre « théorie du complot » et « théorie critique ». Mais aussi entre « complot » et « théorie du complot ». « Dans le premier cas, il y a bien une conspiration, dans le second, cette conspiration est imaginaire. » Il insiste enfin sur l’importance de distinguer croyance des uns et mensonges des autres. « Les thèses conspirationnistes éclairent souvent une vérité plus profonde sur la société qui les produit ; elles sont sources d’intelligibilité des relations de pouvoir et d’inégalités, du rapport au savoir et à l’autorité, d’un passé qui ne passe… Ce sont nos dragons, et notre tâche est de les comprendre, si on veut les combattre. »

    [à propos de Didier Fassin : les Mondes de la #santé_publique. Excursions anthropologiques. Cours au Collège de France 2020-2021, Seuil.]

    #complotisme #conspirationnistes #théorie_critique

  • Covid-19 : onze mois à suivre « les Experts : autoproclamés » - Christian Lehmann
    https://www.liberation.fr/france/2020/12/28/covid-19-onze-mois-a-suivre-les-experts-autoproclames_1809794

    De retour d’un voyage d’affaires à Macao, Beth Emhoff (interprétée par Gwyneth Paltrow) trompe son mari lors d’une escale à Chicago. Atteinte d’une forte fièvre et d’une toux insomniante, elle est hospitalisée et meurt bientôt, non sans avoir disséminé un nouveau virus responsable d’une pandémie dévastatrice. Nous sommes en 2011. C’est le monde d’avant, un monde lointain. On y va au cinéma sur un coup de tête, sans masque ni distanciation. Et Gwyneth Paltrow ne vante pas encore le sauna vaginal. Lorsque j’ai vu Contagion, de Steven Soderbergh, deux ans après la fausse alerte H1N1, je me souviens avoir tiqué sur le personnage d’Alan Krumwiede, interprété par Jude Law. Il m’avait semblé qu’en créant ce personnage de youtubeur complotiste, les scénaristes avaient surtout voulu confronter leurs héros du CDC (Center of Disease Control) à un antagoniste humain incarné en chair et en os, alors que le virus Mev-1 qui dévaste la planète reste invisible et insaisissable. Jude Law prête son charisme à ce conspirationniste qui prétend s’être guéri du virus en utilisant un traitement homéopathique à base de forsythia. S’autoproclamant voix du peuple et pourfendeur des lobbies pharmaceutiques, il crée des émeutes violentes quand son produit miracle disparaît des pharmacies. A l’époque, j’avais trouvé la ficelle scénaristique un peu grossière. Avec le recul, je réalise à quel point j’avais tort. A quel point j’avais sous-estimé la présence des adeptes du chaos dans nos rangs.

    Depuis le début de la pandémie, certains experts autoproclamés n’ont eu de cesse de porter une parole prétendument disruptive, d’aller à l’encontre des recommandations sanitaires comme des informations scientifiques disponibles. Si la communication gouvernementale avait réellement été aussi transparente que possible, comme l’avait promis Olivier Véran en succédant à Agnès Buzyn, leur pouvoir de nuisance aurait probablement été amoindri. (...)

    [La quasi-disparition des "rassuristes"] sur les plateaux télé des médias « mainstream » n’est en rien liée à leur dangerosité, comme l’explique à Libération le directeur de la rédaction de LCI avec une candeur sidérante : « Ces personnes ont pu avoir un temps d’antenne à un moment donné, parce que le tempo était plutôt en leur faveur, avec des propos qui faisaient écho dans la société. Ils avaient une certaine aura, ils étaient écoutés, c’est moins le cas aujourd’hui. Pour le moment, on estime que ces propos n’ont pas suffisamment d’écho dans la société pour être relayés. » La vérité scientifique, le simple respect de la méthode scientifique, la vérification des sources, tout ceci importe peu. Si demain un nouvel charlatan pique l’intérêt du public, il aura l’honneur des plateaux.

    (...) parmi les nouveaux venus, le docteur #Louis_Fouché, de l’hôpital de la Conception à Marseille. Nouvelle star des anti-masques, il utilise la #rhétorique de Chomsky sur « la fabrication du consentement » pour se faire inviter à Radio Courtoisie et chez Alain Soral, ou servir la soupe au gourou Thierry Casasnovas, qui explique dans une vidéo que boire du jus de légumes peut faire repousser un membre. Nul doute qu’un brillant avenir lui est réservé, de CNews à Sud Radio.

    Scott Z. Burns, scénariste de Contagion
    https://www.lesinrocks.com/2020/03/18/cinema/actualite-cinema/le-scenariste-de-contagion-se-confie-a-propos-du-coronavirus

    Je n’aurais jamais pensé, en écrivant le scénario de Contagion, que l’une des variables serait un #gouvernement qui ne croit pas en la #science et qui ensuite désinforme la population. Mais c’est ce que nous avons.

    #mensonge_d'État #désinformation #pandémie #Covid-19 #conspirationnistes #rassuristes #media

  • « Tout ce que nous avons appris du sida est effacé, on gère cette épidémie comme si c’était la première » - Christian Lehmann donne la parole à un militant d’Act up
    https://www.liberation.fr/france/2020/10/30/il-est-temps-d-envoyer-chier-ces-mandarins-egocentriques_1803948

    J’ai rencontré Fred Bladou dans une autre vie, en 2007, quand je militais au côté d’Act Up contre les franchises qu’imposait Nicolas Sarkozy pour défaire la prise en charge solidaire des soins. Jeune médecin en loden, bon client pour les journaux télévisés, j’ai été adopté par cette troupe courageuse. Ces « usual suspects » n’hésitaient pas à zapper les meetings de Sarkozy, à asperger de faux sang l’entrée du ministère de la Santé. Ils poursuivaient dans les allées de Solidays Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, qui réformait l’hôpital public et mettait en place la tarification à l’activité et des économies drastiques qui ont fait le lit de la situation actuelle. Nous avons perdu. Les malades ont payé dans leur chair. Parce qu’il n’y avait déjà pas d’argent magique, et que piquer de la petite monnaie dans la poche des cancéreux et des séropos était mieux vu que de taxer les stock-options, comme l’avait alors proposé Philippe Seguin, qui n’était pourtant pas exactement le sous-commandant Marcos. Toujours militant, toujours en colère, toujours activiste du sida, Fred Bladou aborde le Covid avec en mémoire la lutte contre cette autre pandémie :

    [...]

    « Françoise Barré-Sinoussi et Jean-François Delfraissy ont demandé à de nombreuses reprises la création d’une instance citoyenne composée d’acteurs de la santé, de citoyens, d’associatifs. Ces demandes sont restées vaines. La santé de toute la population ne dépend que de la décision politique sur fond de luttes fratricides entre médecins médiatiques et experts choisis prompts à soutenir un Etat défaillant. L’expérience du sida nous a enseigné que les politiques publiques, la prévention et la prise en charge des personnes vivant avec le VIH se construisent entre médecins, décideurs politiques et représentants associatifs des groupes les plus exposés. Pour qu’une stratégie de santé fonctionne, il faut susciter l’adhésion du plus grand nombre. On construit avec les gens et pas pour les gens.

    « Les erreurs du gouvernement ont lâché sur la Toile des milliers de conspirationnistes. Il faut changer de braquet et coconstruire avec le peuple, une stratégie adaptée. Il est temps d’envoyer chier ces quelques mandarins égocentriques qui monopolisent le débat public et les chaînes d’infos pour vendre un traitement inefficace. Il est temps de prendre la place des associations plus préoccupées par leur train de vie et les cocktails ministériels que par notre survie, notre bien-être et notre qualité de vie.

    #act-up #sos_addictions #serge_bladou #réduction_des_risques #auto_support #acteurs_de_santé #covid-19 #prévention #mensonges_d'État #madarins #conspirationnistes #usagers_du_système_de_santé #malades

  • Plusieurs questions sincéres
    https://nantes.indymedia.org/articles/44572#comment-299766

    Je sais bien que plus rien n’est en mesure de choquer personne aujourd’hui. Au-delà de la question posée plus haut, l’intitulé de la manif [https://paris.demosphere.net/rv/67842] est hallucinant. Le problème serait-il "les actes antisémites et leur instrumentalisation" ou bien l’#antisémitisme ? La réponse semble claire dans ce texte.

    On apprend que le #racisme est un produit de LREM (fondé en 2016…) et que les actes antisémites sont instrumentalisés par « des ambassades et officines », un mot qui en dit long sur les fantasmes #conspirationnistes et antisémites, parce qu’il est clair qu’on ne parle pas ici de l’ambassade russe ou syrienne…
    Ensuite, il est dit que "Les tags antisémites du week-end du 9 Février comme la dégradation du lieu de mémoire d’Ilan Halimi s’inscrivent dans le contexte de cette période de brouillage politique et informatif. " Que faut-il comprendre à part que la revendication principale de ces braves gens est bien la déspécification du caractère antisémite de ces actes ? Mais pour quoi faire ? On pourrait penser qu’il s’agit là d’un refus de séparation des racismes, qui sont tous en effet une même gangrène (c’est d’ailleurs à ce titre que l’on pourrait critiquer le terme « antisémitisme », comme on pourrait critiquer « négrophobie », « islamophobie », « rromophobie » etc.), mais à vrai dire, alors que l’on cherche à invalider le caractère "antisémite" d’un tag, on nous parle de négrophobie, islamophobie, rromophobie, elles, bien réelles et dont les instrumentalisations eventuelles ne sont jamais questionnées... En tout ici (qu’en est-il au passage des ouvriers d’Europe de l’est, des immigrés hindous, sri lankais, bengladais, etc etc.). Le but est donc clair. Il s’agit de nous expliquer que l’antisémitisme, en fait, on n’en a rien à foutre, qu’on manifeste pour le crier haut et fort et que c’est cela qui fait de nous des subversifs... Non mais sérieux on se réveille !?

    L’ennemi, ce serait donc le CRIF et autres « officines » qui dirigent le monde. Exit le capital, l’Etat et les rapports de domination.
    Les anciens se rappelleront du militant Pierre Guillaume et de ses amis, dans les années 80, ceux qui ne connaissent pas trouveront rapidement des informations en tapant son nom dans google (et qui voudra aller plus loin pourra aussi taper « Serge Thion », « La Banquise » ou « Le Brise-Glace » pour en savoir un peu plus sur une mouvance que l’on croyait encore il y a peu, éteinte. Mais que l’on retrouve aujourd’hui à nouveau décomplexée par des appels de manifs pareils, qui auraient été impossible il y a dix ans, grâce une vigilance antifasciste réelle qui n’a plus lieu (mais où sont passé REFLEX, La Horde et les autres ???).

    On fait beaucoup d’efforts pour affirmer également que l’antisémitisme en France ne serait que le fait d’une vieille extrême-droite de type vieille France... Mais rappelons-nous, parmi les signataires, par exemple le PIR (et d’autres) pour qui l’enjeu principal de l’antiracisme aujourd’hui (dans le livre de son leader Houria Bouteldja édité à la fabrique) est de combattre, avec la négrophobie, l’islamophobie ou la rromophobie, non pas l’antisémitisme, mais le "philosémitisme d’Etat", c’est de dézinguer les "chouchous de la république", c’est le nom qu’elle donne aux juifs dans son livre "Les blancs, les juifs, et nous".

    Concrètement il y a une manifestation de la bourgeoisie contre l’antisémitisme. Les pseudos "antifas" de l’AFA n’ont ils pas mieux à faire que d’organiser une CONTRE-MANIFESTATION contre la récupération des actes antisémites à des fins anti-anti-sémites, et d’organiser en fin de compte une manif contre le "philo-sémitisme d’Etat" ?
    On savait l’AFA complétement perdue politiquement, à organiser des meetings avec Bouamama à coup de hashtag « make anti-imperialism great again », à manifester avec des pancartes « touche pas à mon prophète » après les attentats, à lutter contre le « racisme structurel » des anarchistes avec leurs grosses couilles de machos, d’ailleurs tous exclusivement blancs des quartiers huppés de la capitale, et à régler leurs différends politiques par le tabassage et l’intimidation.

    Contre l’Etat et ses manifs de récupération du refus du racisme et de l’antisémitisme
    Mais aussi contre les racistes qui contre-manifestent pour l’antisémitisme sous pavillon pseudo antifasciste

    Voila, merci aux modérateurs de ne pas me censurer, j’essaye d’argumenter rationnellement malgré ma colère (je hais le racisme au fin fond des mes entrailles et pas seulement parce qu’il a lézardé ma vie).

  • Pour l’acte IX des #gilets_jaunes à Paris, un service d’ordre les encadre | Le Huffington Post
    https://www.huffingtonpost.fr/2019/01/12/pour-lacte-ix-des-gilets-jaunes-a-paris-un-service-dordre-les-encadre

    L’acte IX de la mobilisation a été marqué à Paris par la mise en place d’un #service_d'ordre repérable aux brassards blancs.

    L’un des responsable de ce S.O est Victor Lanta, un identitaire adepte des ratonnades : Cet ancien para de Carcassonne qui combat aux côtés des « pro-russes »
    https://www.ladepeche.fr/article/2014/08/28/1940999-ancien-para-carcassonne-combat-cotes-pro-russes.html

    #extrême_droite


    • « Gilets jaunes » : l’ultradroite reprend des couleurs, Lucie Delaporte
      https://www.mediapart.fr/journal/france/180119/gilets-jaunes-l-ultradroite-reprend-des-couleurs?onglet=full

      Depuis la mi-novembre, la mouvance hétéroclite de l’extrême droite radicale tente de se refaire une santé grâce au mouvement des « gilets jaunes ». Des #identitaires aux #royalistes, en passant par les #conspirationnistes #dieudonno-soraliens, tour d’horizon d’une nébuleuse dopée par cette mobilisation aux contours politiques inédits.

      Sa vidéo fin octobre avait rapidement atteint les 4,5 millions de vues. Frank Buhler, qui appelait à une « mobilisation générale » le 17 novembre dernier contre la hausse du prix des carburants, est alors un parfait inconnu. La presse découvrira plus tard qu’il est responsable de circonscription pour Debout la France dans le Tarn-et-Garonne, et qu’il a été exclu du Front national pour avoir tenu des propos trop ouvertement racistes. La CGT s’était d’ailleurs appuyée sur le cas de celui qui se réclamait de la « patriosphère » pour expliquer, dans un communiqué daté du 30 octobre, pourquoi elle se désolidarisait du mouvement des gilets jaunes, « clairement […] d’extrême droite ».

      Si Frank Buhler sera rapidement mis à l’écart par les gilets jaunes, le mouvement dans sa majorité refusant d’être assimilé de près ou de loin à l’extrême droite, la place de cette mouvance dans les mobilisations n’en reste pas moins incontestable.

      Du Rassemblement national aux Patriotes de Florian Philippot en passant par Debout la France, depuis le début de la mobilisation, les partis d’extrême droite se sont très vite engouffrés dans la fronde des gilets jaunes, espérant en tirer quelques bénéfices électoraux quand la gauche paraissait plus divisée. Pour eux, les revendications antifiscales, la défense d’une France rurale oubliée ou un certain discours « antisystème » des gilets jaunes les désignaient comme les porte-voix naturels du mouvement.

      Pourtant, alors qu’une grande partie de la mobilisation des gilets jaunes s’est faite contre les partis, ils sont aussi dépassés sur leur droite par toute une mouvance radicale très présente dans la rue comme sur les réseaux sociaux, et qui n’entend surtout pas se faire récupérer par un jeu électoral qu’elle méprise.

      Pour le politologue Jean-Yves Camus, « cette nébuleuse d’extrême droite qui a déjà battu le pavé en 2013 et 2014 avec le “Printemps français” et “Jour de colère” a su monter dans le train assez vite et parvient à se refaire une santé grâce à ce mouvement, alors qu’elle était un peu atone depuis quelques années ».

      À la droite de la droite, à travers le mouvement des gilets jaunes se rejoue une bataille entre extrême droite électorale et extrême droite radicale. Cette dernière, qui attend le grand soir insurrectionnel pour changer de régime, pouvant aussi le cas échéant faire la courte échelle à un Rassemblement national avec lequel elle n’a pas toujours coupé les ponts.

      Le procès, la semaine dernière, des six prévenus membres des « Zouaves Paris » ou du Bastion social – deux émanations du GUD – condamnés pour « violences et dégradations » a rappelé la présence dans les cortèges de cette ultradroite pas toujours si éloignée des partis. L’un des prévenus, membre du Bastion social, avait également sa carte au Rassemblement national. Au-delà de ces groupuscules numériquement marginaux, certains débordements, comme les actes antisémites devant le Sacré-Cœur lors de l’acte VI du mouvement, ont aussi rendu manifeste l’influence de la sphère dieudonno-soralienne sur une partie des gilets jaunes. « Ce qui m’a le plus surpris, ce sont les primo-manifestants. Je n’avais pas imaginé que quand vous consommiez du Soral et du Dieudonné derrière votre écran, vous pouviez passer à un autre mode d’action politique », reconnaît à ce sujet Jean-Yves Camus.

      Alors que le mouvement des gilets jaunes dans son ensemble échappe largement à l’extrême droite, quelle attitude tenir vis-à-vis de la gauche et de l’extrême gauche honnies ? Pour une partie de l’ultradroite, il est temps de faire des alliances stratégiques, comme y appelle l’écrivain #négationniste Hervé Ryssen qui théorise une « union sacrée » contre le système. « Cette conjonction des forces entre l’extrême droite et l’extrême gauche, c’est le principal qu’il faut retenir sur le plan politique de ce mouvement des gilets jaunes », explique-t-il dans une vidéo alors que, sur le terrain, les batailles rangées entre antifas et ultradroite sont venues rappeler que peu de ces acteurs y étaient prêts.

      Comme l’explique Jean-Yves Camus : « Ils ont vis-à-vis de l’extrême gauche une stratégie en deux temps : on fait la révolution avec tous ceux qui veulent bien mettre la main à la pâte et on les écrase après. »

      Tour d’horizon de cette ultradroite qui tente, depuis des semaines, de faire une OPA sur le mouvement des gilets jaunes.

      Les soralo-dieudonnistes

      « Gilets jaunes, la révolution qui vient. » Comme à son habitude Alain Soral a gardé secret le lieu de sa réunion, prévue samedi prochain. Mais l’affiche, qui rassemble la crème de la crème de l’antisémitisme français, illustre à elle seule comment l’ultradroite tente de faire son miel du mouvement qui bouscule la classe politique depuis plus de deux mois. Ce jour-là, Alain Soral sera accompagné du directeur de l’hebdomadaire Rivarol Jérôme Bourbon, de « l’écrivain » négationniste Hervé Ryssen mais aussi d’Yvan Benedetti, ancien président de l’Œuvre française aujourd’hui dissoute.

      Une tentative de récupération du mouvement des gilets jaunes par la fine fleur de l’#antisémitisme français, comme l’a déjà raconté Street Press. Gourou des réseaux sociaux, Soral a très vite senti le potentiel de la révolte des gilets jaunes et posté très tôt des vidéos de soutien à ce mouvement « antisystème » et aux accents insurrectionnels. Il s’est immédiatement reconnu dans une fronde marquée par la défiance envers les partis comme les syndicats et aux contours politiques flous, lui qui définit son mouvement Égalité et réconciliation comme réunissant la « gauche du travail » et « la droite des valeurs ». Celui dont la pensée politique s’apparente, selon l’expression du chercheur André Déchot (lire ici nos enquêtes sur le personnage), à « une espèce de Tetris idéologique » se sent parfaitement à l’aise dans le caractère protéiforme de la révolte des gilets jaunes.

      Alain Soral n’a évidemment pas manqué de rappeler qu’il a de longue date défendu le RIC, en donnant maintes fois sur son site la parole à Étienne Chouard.

      « On n’en a rien à foutre des élections »

      Les références au passé chez Rothschild d’Emmanuel Macron sont évidemment l’occasion de clins d’œil antisémites appuyés et certaines banderoles aperçues ces dernières semaines laissaient peu de place au doute sur ce point. Alain Soral, qui se dit « national-socialiste à la française », n’aime rien tant que mixer les références historiques. À cet égard le mouvement des gilets jaunes, qui déconcerte parfois par les références allant de Robespierre au 6 février 1934, lui convient parfaitement.

      Le 1er décembre, Dieudonné, compère de longue date d’Alain Soral, avec qui il partage notamment la même obsession antisémite, est applaudi par certains gilets jaunes sur les Champs-Élysées. « Paralysons les administrations de l’État et le gouvernement et les chaînes TV et radios de propagande qui ne cessent de nous mentir depuis plus de 20 ans », écrit-il ce jour là sur Twitter. Il poste une vidéo le montrant avec un groupe de gilets jaunes, manifestement ravis de faire des selfies avec lui.

      Pour l’acte VI du mouvement, une petite centaine de manifestants s’est retrouvée sur les marches du Sacré-Cœur pour entonner la chanson de Dieudonné, « Manu la sens-tu... », faisant force « quenelles », signe de ralliement antisémite bien connu de la « dieudosphère ». Comme Alain Soral, Dieudonné a très tôt enfilé un gilet fluo. Dès le 19 novembre, il se fait photographier à Langon au côté d’un des initiateurs locaux du mouvement, Mathieu Seurot, sur un blocage de l’A62. Dans une vidéo aux accents lyriques, postée le 23 novembre et vue 300 000 fois, il salue un « mouvement apolitique né de l’augmentation frénétique du prix des carburants » et qui rassemble « agriculteurs, ouvriers, fonctionnaires ». « Chaque gilet jaune est une étincelle dans la nuit qui annonce le retour à la lumière », avance-t-il, invitant son public à venir désormais en gilet jaune à ses spectacles.

      Une nouvelle fois, Dieudonné rappelle que l’intérêt de ce mouvement est de passer au-dessus des partis. « Les prétendus responsables politiques de la soi-disant opposition semblent dépassés par l’ampleur du phénomène, empêtrés qu’ils sont dans leur stratégie politicienne, ils n’arrivent plus à dissimuler leur véritable objectif qui est de se goinfrer au maximum le temps de leur mandat », affirme celui qui a toujours échoué à se faire élire.

      Signe de la pénétration de cette sphère auprès de certains leaders du mouvement, lorsque Éric Drouet organise une conférence de presse, il choisit d’ailleurs deux « médias », Brut et Vincent Lapierre. Or le « journaliste » Vincent Lapierre, qui a longtemps collaboré au site d’Alain Soral et s’est récemment rapproché de Dieudonné, est une figure bien connue de cette mouvance conspirationniste.

      Sylvain Baron, qui s’est illustré dans le mouvement des gilets jaunes en organisant des rassemblements devant le siège des médias, est aussi, comme l’a déjà raconté Arrêt sur images, très proche de cette nébuleuse soralo-dieudodienne. Celui qui publie des textes en hommage à Faurisson invitait par exemple, sur sa page Facebook, les « djihadistes » à faire quelque chose lors du rassemblement en mémoire de Mireille Knoll – assassinée car juive – parce qu’il « n’y aura que des enculés d’europeïstes (sic), des larbins soumis à tous les intérêts prédateurs ainsi que tout ce que la France comporte de collabos et de parasites notoires à cette marche », écrivait-il.

      Hervé Ryssen

      Il a fait la une de Paris Match avec son drapeau français le 5 décembre dernier. L’heure de gloire pour cet essayiste négationniste, auteur notamment du succès de librairie Le Racisme antiblanc – Assassins d’hommes blancs (éditions Baskerville). Celui qui participera, aux côtés de Soral, au colloque « Gilets jaunes, la révolution qui vient », s’est incrusté lui aussi très tôt dans la mobilisation. « Moi, j’étais gilet jaune depuis le tout début », clame-t-il, n’hésitant pas à se présenter comme l’un des initiateurs du mouvement.

      Dans sa dernière vidéo, mise en ligne le 8 janvier et vue 140 000 fois, prenant acte du succès de l’acte VIII du mouvement, il masque mal son excitation devant les derniers débordements vis-à-vis des élus. Il se réjouit notamment du saccage du bureau de Benjamin Griveaux en des termes équivoques. « Effectivement une foule furieuse peut pénétrer dans un ministère. Et on l’a vu à certaines époques, dans certains pays, il y a des gens qui sont défenestrés. Alors ce n’est pas du tout ce à quoi on appelle […], mais quand les gens sont dans la misère, au bout du rouleau… », poursuit-il, sentencieux.

      Comme Soral et Dieudonné, cette figure de l’extrême droite pressent qu’un rapprochement, ponctuel et tactique, avec l’extrême gauche est à travers cette fronde inédite enfin possible. « Cette conjonction des forces entre l’extrême droite et l’extrême gauche, c’est le principal qu’il faut retenir sur le plan politique de ce mouvement des gilets jaunes […]. Depuis 1934, il y a une interdiction de parler avec les fachos […], cet interdit est en train de se déliter, de se fracasser », se réjouit-il. « Sur le plan électoral 11 millions d’électeurs FN, 7 millions FI, les abstentionnistes qui sont je pense très largement représentés parmi les gilets jaunes… Ça fait 22, 23, 24 millions d’électeurs… On est quand même très largement majoritaire dans le pays. On prend le pouvoir là ! Après il s’agit de se partager les ministères, c’est comme ça que je vois les choses », s’enflamme-t-il, assurant qu’il n’est pas forcément opportun de « polémiquer » sur l’immigration avec l’extrême gauche en ce moment, au nom justement de « l’union sacrée contre la macronie ».

      Comme Soral ou Dieudonné, Hervé Ryssen exhorte les vrais « patriotes » à ne pas se laisser abuser par la récupération électorale, fût-ce celle du RN, dont il a été un temps proche. « On n’en a rien à foutre des élections. On a compris que ces élections ne représentaient pas le petit peuple […]. Moi je suis abstentionniste depuis bien longtemps, affirme-t-il. Alors vous pouvez nous parler de Marion Maréchal... mais Marion Maréchal en 2048, c’est ça votre truc ? Mais en 2048, le Français de souche il sera très largement minoritaire dans le pays. Ce sera terminé. »

      Le parti nationaliste français d’Yvan Benedetti

      Cet ancien membre du FN proche de Bruno Gollnisch a été exclu du parti d’extrême droite en 2011 après s’être revendiqué « antisémite, antijuif ». « La révolte des gilets jaunes au pied du sapin France a été le plus surprenant et le plus heureux des cadeaux de la fin d’année 2018 », assure celui qui, depuis la dissolution de l’Œuvre française, est devenu porte-parole du Parti nationaliste français. Lui qui n’avait pas connu pareil enthousiasme depuis les manifs contre le mariage pour tous se sent manifestement revivre. « Cette année s’annonce difficile et périlleuse, mais la moisson de tant d’années de labours au service de la reconquête nationale a commencé. Souhaitons que les Français redeviennent maîtres de leurs lois. Les blés refleuriront plus beaux, ensoleillés du jaune de la révolte des gilets ! En avant la Victoire ! », poursuit-il, ce 1er janvier, dans ses vœux à ses militants.

      Dès le 10 décembre, devant l’ampleur du mouvement, Yvan Benedetti organise une conférence de presse pour saluer cette « révolte grandeur nature du peuple central, le peuple français historique ». Une « révolte » qui serait dans le fond le « troisième tour de l’élection présidentielle », les personnes mobilisées correspondant « peu ou prou au vote mariniste du second tour de l’élection présidentielle », selon lui.

      Devant les Champs-Élysées, le 1er décembre, il arbore le slogan « À bas les voleurs, révolution nationale », référence à la manifestation antiparlementaire du 6 février 1934. Pour lui, il faut impérativement aiguiller le mouvement des gilets jaunes vers la prévention du « génocide français, le génocide blanc » en mettant « fin à l’invasion migratoire ».

      Il sera ce jour-là, comme il l’a lui-même reconnu, violemment pris à parti par des antifas et devra quitter le cortège.

      L’Action française

      Depuis les grandes heures de la Manif pour tous, le vieux mouvement maurrassien n’avait pas connu pareil enthousiasme. « Ces dernières semaines, c’est de la folie. On a dû doubler notre secrétariat qui est passé de deux à quatre personnes pour faire face à l’afflux d’appels et de demandes d’adhésion », assure le jeune porte-parole de l’Action française Antoine Berth, qui part ce jour-là ouvrir une section de l’AF à Angers.

      Les monarchistes de l’Action française ont, eux aussi, été de presque tous les cortèges depuis le début. « On a été présents sur les ronds-points et même avant le 17 novembre », précise-t-il.

      Pour Antoine Berth, l’Action française s’est reconnue dans les revendications sociales du mouvement mais également, aussi étonnant que cela puisse paraître, dans ses aspirations démocratiques. « Il n’est pas normal qu’en France on soit pauvre en travaillant et ce alors que les plus riches reçoivent des cadeaux fiscaux et que certains touchent des allocations de manière indue », affirme-t-il. Sur les aspirations démocratiques du mouvement, l’Action française opposée à la « démocratie des partis » se dit « très à l’aise avec le RIC », le référendum d’initiative populaire. « Ce que nous défendons, c’est une monarchie populaire. Un roi avec des fonctions régaliennes très limitées et les lois seraient du ressort des citoyens. » Une des plus flagrantes preuves de déni actuel de démocratie ? Le pacte de Marrakech, affirme-t-il. « C’est typique, le gouvernement signe un texte engageant sans le consulter le peuple et alors que les Français sont globalement contre. Les gilets jaunes ne supportent pas le fait qu’une partie de la dépense publique soit consacrée à l’accueil des #migrants. »

      Ces zélateurs de Maurras ne voient pas trop d’inconvénients à côtoyer dans ces cortèges La France insoumise ou le NPA avec qui ils partagent, rappelle-t-il, la critique du libéralisme. « Les gens savent à peu près qui pense quoi, mais ils mettent de côté leurs différences, mais il y a des sujets sur lesquels on peut avancer ensemble. Il y a un décalage non pas entre la droite et la gauche sur ces sujets, mais entre les Français et leurs dirigeants. »

      Les nombreuses références à 1789 dans les rassemblements de gilets jaunes n’ont pas non plus découragé ces royalistes. « Bien sûr à l’AF, on condamne la révolution de 1789, mais celle de 1791 était archi-justifiée, car le roi n’avait pas mené les réformes nécessaires. Aujourd’hui encore il faut remettre en question les privilèges. Il faut une nouvelle nuit du 4 août ! », assure-t-il.

      L’organisation, qui tente de décoller l’étiquette d’antisémitisme, a précisé qu’Élie Hatem, présenté au prochain colloque de Soral comme membre de l’Action française, n’en faisait en réalité plus partie. Dans un communiqué, l’Action française a même dénoncé la tenue de ce « colloque raciste et haineux ». Pour autant, précise Antoine Berth, « il y a une fabrication de la présence de l’antisémitisme dans ce mouvement à partir de quelques gestes alors que, par rapport à la masse, c’est un épiphénomène. Il s’agit de casser un grand mouvement populaire ».

      Les enfants du GUD

      « Aujourd’hui nous avons une pensée toute spéciale pour notre camarade des Zouaves Paris qui passera Noël incarcéré à Fresnes, dans cette même prison où Robert Brasillach a rédigé ce poème, en 1944. » Pour la page Facebook Ouest Casual, qui relate ces dernières semaines les faits et gestes des différents héritiers du GUD dans le mouvement des gilets jaunes, les références – à travers la mention de cet écrivain collaborationniste – sont posées.

      Le procès des six prévenus d’extrême droite en marge de l’acte III, aux Champs-Élysées, qui ont été reconnus coupables de « participation à une entente en vue de commettre des violences ou des dégradations », a en effet été l’occasion de renouer avec des accents de martyrs très prisés par cette mouvance. L’audience a aussi permis de montrer la grande fluidité entre ces groupuscules, qui ont manifestement saisi la fronde des gilets jaunes comme l’occasion rêvée de faire parler d’eux à travers quelques opérations coups de poing.

      Parmi les prévenus, les quatre Parisiens ont commencé au GUD puis, lorsque le groupe a été mis en sommeil, ont poursuivi leur activisme aux Zouaves, alors que l’Alsacien et le Lyonnais se revendiquent, eux, du Bastion social, là encore créé par d’ex-gudards.

      S’ils sont numériquement peu nombreux, ces groupuscules ont un savoir-faire particulier pour la communication. Ils savent parfaitement déployer une banderole, au dernier moment, en tête de cortège, pour laisser croire qu’ils sont soutenus par l’ensemble des manifestants. Comme ce 15 décembre à Chambéry.

      En revanche, alors qu’une de leurs activités principales consiste à faire le coup de poing contre les « antifas », l’union sacrée avec « les gauchistes » n’est pas tout à fait à leur goût. De retour de manif, ils ne résistent pas au plaisir de raconter leurs bagarres.

      « Samedi 8 décembre, belle mob faf pour la manifestation des gilets jaunes à Lyon. Environ 150 gones, écrivent-ils sur leur page Facebook. Nous prenons la tête de cortège. Après un tour sur la presqu’île, nous décidons d’aller à la préfecture. Des participants à la manif pour le climat (et son lot d’antifas et autres crasseux) rejoignent la queue de cortège des gilets jaunes. Nous sommes environ 3 000. Après des gazages et charge de flics sur les quais, la manif est bloquée. Décision est prise de charger le groupe d’antifas reconnu. Les mêmes qui appelaient, sur internet, à nous virer des manifs, ont été beaucoup moins démonstratifs face à nous. Les pendules ont été remises à l’heure. We are Lyon ! »

      « Le renversement du pouvoir établi »

      Les Identitaires

      « Les bobos et les pseudo-élites ne comprennent pas ce ressentiment qui explose enfin », écrit une plume des Identitaires (ex-Bloc identitaire) sur leur site officiel au sujet du mouvement des gilets jaunes auquel, dès le lendemain du 17 novembre, ils ont tenté de donner une orientation bien particulière. « Que les observateurs ne s’y trompent pas ! Le mouvement des gilets jaunes est avant tout une révolte, plus ou moins consciente, contre l’immigration massive. Pourquoi ces hausses des taxes et des impôts, incessantes, si ce n’est pour payer les coûts toujours plus faramineux de l’immigration voulue par les bobos, ceux-là mêmes qui vomissent la France périphérique, la France qui souffre, la France qui travaille et qu’on tond ? »

      Passerelle entre les Identitaires, dont il est issu, et le RN, Damien Rieu, qui a été l’un des initiateurs de l’opération contre les migrants dans les Alpes et travaille à la communication du maire RN de Beaucaire, a changé sa photo de profil sur les réseaux sociaux pour revêtir, lui aussi, un gilet jaune et ne cesse de faire l’éloge du mouvement. Il relaie abondamment les textes de Pierre Sautarel, de « Fdesouche », qui diffuse le live de RT sur les mobilisations, interrogeant, par exemple, « un ancien parachutiste de Bretagne » qui rappelle à la caméra : « On est français, la France, elle appartient aux Français et pas à quatre politiciens à la con. »

      Proche de Marion Maréchal, cette mouvance identitaire a beaucoup relayé la chanson « gilets jaunes » du rappeur identitaire Kroc Blanc, qui contient une adresse explicite à Macron : « Te remercient mes fascistes t’es l’ennemi commun qui permet qu’on fraternise avec les gauchistes, frères, Français, humains ou citoyens, on est d’accord sur l’essentiel, venez on fait comme les Italiens »

      Vidéo de Kroc Blanc © Kroc Blanc

      Des Barjols aux Volontaires pour la France

      Groupuscule créé par des déçus du RN, les Barjols ont eux aussi défilé avec les gilets jaunes. Interrogé par Le Monde, son initiateur, Denis Collinet, expliquait avoir tourné la page du FN après le débat à la présidentielle raté de sa candidate. L’un de ses membres a été arrêté début novembre pour avoir fomenté un attentat contre Emmanuel Macron. Selon nos informations obtenues auprès des services de renseignement, deux militants des Barjols sont même parvenus à s’imposer localement comme des coordinateurs régionaux et porte-parole du mouvement en Mayenne et dans le Nord.

      Eux aussi adeptes de la manière forte, les Volontaires pour la France, qui se sont fixé comme objectif de « défendre l’identité française » et « combattre l’islamisation du pays » et dont Mediapart a raconté l’implication de la frange radicale dans des projets d’attentat contre des imams, n’ont pas manqué non plus d’enfiler leur gilet jaune ces dernières semaines. Avec, là encore, l’objectif de « renverser le pouvoir ». « L’ensemble de cette situation engendre la tentation chez de plus en plus de gilets jaunes de recourir à l’insurrection, soit le renversement du pouvoir établi. […] La responsabilité en échoit sans nul doute à un pouvoir autiste et arrogant, incapable de remise en cause, pieds et poings liés à ceux qui lui ont permis d’accéder au pouvoir au prix d’un hold-up démocratique au printemps 2017. L’addition va être salée », écrit un des volontaires sur leur site.

      Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.

      #racisme #fascisme

  • À #Bure ou ailleurs, complotistes et confusionnistes : Hors de nos luttes !
    http://lahorde.samizdat.net/2016/08/01/a-bure-ou-ailleurs-complotistes-et-confusionnistes-hors-de-nos-lut

    Lu sur le site Manif-Est.Info : À l’heure où les diverses tendances de l’extrême droite cherchent à élargir leur audience en adoptant des discours à caractère social ou écologiste, nous, militant-e-s antifascistes, tenons à alerter sur les multiples tentatives effectuées par des confusionnistes et complotistes pour infiltrer la lutte contre CIGEO, le projet d’enfouissement de [&hellip

    #Non_classé #conspirationniste

  • Saisies d’armes en Algérie : Du jamais vu. Les monarchies du golfe suspectées
    http://french.almanar.com.lb/adetails.php?eid=298373&cid=76&fromval=1&frid=76&seccatid=173&s1=

    Les forces de l’ordre algériennes ont saisi ces derniers temps d’importantes quantités d’armements, du jamais vu dans l’histoire du pays, de plus en plus lourdes destinées aux milices wahhabites takfiristes d’Al-Qaïda et de Daesh (Etat islamique) .

    Selon le quotidien algérien al-Watan, jamais autant d’armes de gros calibre n’ont été saisies en Algérie qu’entre février et aujourd’hui. Elles sont le signe d’une nouvelle stratégie des groupes terroristes pour s’installer dans la région.

    Les monarchies du Golfe sont soupçonnées d’être derrière ces armements.

    Une source militaire interrogée par le journal affirme que ces monarchies, excédées par l’attitude d’Alger et très impliquées militairement en Libye, seraient aussi intéressées par la fragilisation de l’Algérie et le sabotage de son industrie pétrolière.
    « Et puis il y a les forces qui ont fait basculer la Libye et la Syrie dans le chaos, qui ont compris qu’il serait difficile de parier sur une dislocation de l’Algérie, l’effondrement de son armée et la dispersion de ses armements et qui seraient en train d’y pallier en injectant un important potentiel en puissance de feu en attendant le moment propice », a-t-elle précisé.

    _Au risque de paraître #conspirationniste, je trouve que ce qui se passe en #Algérie fait un peu penser au scénario en #Syrie...

    • Donc je ne sais pas si je comprends bien : il pourrait s’agir de sommes d’argent envoyés aux groupes armés qui s’approvisionnent en Libye directement ?ou d’armes achetées par les Saoudiens etc... et livrées aux groupes armés ? Où d’armements originellement achetés directement par les saoudiens etc... soit en France/Europe/US/Israël ou sur le second marché (Libye, Ukraine, etc...) et livrés aux groupes armés ? Plus généralement, je me demande si on pourrait, sans trop de risques, imaginer créer l’embryon d’une carte de cette circulation, s’il y a des sources à peu près crédibles qui surveillent tout cela ? (Pardon si les questions sont idiotes, mais je me pose la question dans le cadre d’un projet d’atlas pour lequel on souhaite créer des visions carto avec d’autres données que celles du Sipri)

    • rectification : d’après les autorités algériennes il s’agirait non pas de systèmes de missiles anti-aériens « stinger, mais de lance-roquettes RPG-7.
      pas la même chose !

  • Le plus grand cauchemar des USA devient réalité / Sputnik France - Actualités - Prises de Position - Radio
    http://fr.sputniknews.com/international/20150825/1017779298.html

    "Dans une certaine mesure, un tel partenariat existe déjà. La Chine suit habituellement la Russie à l’ONU ; elles ont ensemble bloqué les sanctions contre Assad en Syrie, faisant en sorte que l’opération de renversement du colonel Mouammar Kadhafi en Lybie soit la dernière de son genre, sous le slogan du +devoir de protéger+. Le « recul de la démocratie » blâmé par Freedom House (son affaiblissement dure depuis déjà neuf ans de suite) va encore s’accélérer".

  • Turkey conflict with Kurds: Was approving air strikes against the PKK America’s worst error in the Middle East since the Iraq War? - Patrick Cockburn
    http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/turkey-conflict-with-kurds-was-approving-air-strikes-against-the-pkk-

    Turkish air attacks on the PKK have provoked bloody Kurdish retaliation. With claims that America approved the strikes that restarted the conflict, Patrick Cockburn argues that the US may have made its worst mistake since invading Iraq

    • Je dois être d’une grande naïveté, mais comment une personne sensée, sensément au courant de la géopolitique régionale, pourrait, dans les cercles du pouvoir US, prendre une telle décision (ie laisser les Turques cogner sur le PKK) sans imaginer que ça va tourner vinaigre ? Je sais, je suis #conspirationniste

  • ISRAELI SPECIAL FORCES ASSASSINATED SENIOR SYRIAN OFFICIAL
    Matthew Cole Jul. 15 2015,
    https://firstlook.org/theintercept/2015/07/15/israeli-special-forces-assassinated-senior-syrian-official

    Les #conspirationnistes le savaient déjà,

    Last year, Hezbollah leader Hassan Nasrallah told journalists that the Israeli government killed Suleiman, and that the assassination was “linked” to Suleiman’s role in the July 2006 war between Israel and Hezbollah.

  • Le pseudo-complot sataniste des Illuminati — Deux siècles d’irrésistible mondialisation d’une mystification à la con (1797-2015). « Pense-bête
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=6278

    À l’origine de cette #légende, un #fait établi : l’Ordre des #Illuminati a bien été fondé en 1776 dans le duché de Bavière (à dominante catholique alors que l’Allemagne du Nord était luthérienne) par l’ancien élève des Jésuites & juriste à la Faculté d’Ingolstadt Adam Weishaupt (1748-1830). En soi, le phénomène n’a rien d’original. Depuis le début du XVIII siècle, à travers toutes les villes d’Europe, des universitaires, scientifiques, philosophes ou notables, épris d’un rationalisme « éclairé » et d’une quête éthico-spirituelle hétérodoxe, créent des sociétés et confréries plus ou moins secrètes pour propager leurs idées sans subir les interdits professionnels et autres emprisonnements arbitraires à la demande du clergé. Leur clandestinité répond d’abord à la brutalité répressive d’un ordre moral théocratique, même si chez certaines Loges de la franc-maçonnerie cette dissimulation obligée s’accompagne d’un goût ésotérique pour les rituels d’initiation, d’un cloisonnement pyramidal et de signes de reconnaissance symboliques.(...)

    C’est juste après les attentats du #11 _septembre_2001, que toutes les légendes démoniaques touchant à l’emprise mondiale d’une seule et même société secrète trouvent leur synthèse dans le méta-complot Illuminati. Côté évangélistes d’ultra-droite, via la caisse de résonance du Net ou des télés privées, leur propagande prend une ampleur considérable, s’appuyant entre autres sur les signes de connivences qu’échangeraient ces maîtres du monde ainsi que les images subliminales obscènes introduites jusque dans les dessins animés de Disney.

    Côté scène Hip Hop, on observe une prolifération d’une obnubilation similaire en rumeurs incontrôlables. La plus prégnante concerne le rappeur 2Pac (fils d’une militant des #Black_Panthers) qui aurait été assassiné en septembre 1996 par les sbires de ladite Loge satanique pour avoir projeté d’intituler son album Killuminati. Au milieu des années 2000, une mutation s’opère. Ce sont désormais des stars du Rap ou R&B qui sont accusées, via interviews ou réseaux sociaux, d’être les marionnettes manipulées par leurs maîtres restées dans l’ombre (autrement dit, des Noirs ayant vendus leur âme à l’élite « judéo-maçonnique » blanche, mais sans prendre ni le risque ni la peine de le dire, comprend qui peut…). A tel point que le mouvement des Five Percenters est lui-même suspecté d’être une confrérie à la solde de ses frères ennemies. Parmi les cibles privilégiées de ces règlements de compte en cascades : Jay-Z, Beyoncé ou Rihana, ceux-ci n’hésitant pas à mimer exprès certaines gestuelles sataniques pour faire le buzz… Comme si les bobards ad hominem n’étaient plus ici que le prétexte à mettre en scène leur rivalité et agrémenter leur showbizness d’un storytelling fort rentable. On objectera qu’il ne s’agit plus là que d’un storytelling ludique où les Illuminati jouent le rôle d’Anti-Héros de pacotille, à l’image de leur frères ennemis les Super-Heros des Comics Marvel.

    Il n’empêche, que des millions de jeunes groupies du monde entier se familiarisent avec cette forme de #scepticisme-là – une méfiance envers le discours dominant des médias aussitôt retournée en hypothèse complotiste –, fait froid dans le dos. Ces racontars juvéniles ont beau, la plupart du temps, être déconnectés de leur background idéologique d’origine, – une Secte « judéo-maçonnique » à l’emprise mondialisée –, cette coquille presque vide produit son effet dévastateur : le dévoiement de toute conscience politique, remettant en cause l’ordre social, la propagande de tel ou tel Pouvoir institué, par l’esprit a-critique d’une fixette paranoïaque.

    D’autant que la jonction entre les argumentaires de #conspirationnistes de l’#extrême-droite évangéliste et les dérivatifs Killuminati de la contre-culture Hip Hop est toujours possible. En puisant, par exemple, à la source des mêmes best-sellers, ceux de Dan Brown, de Anges et Démons (2000) à Da Vinci Code (2003), surfant sur l’ambigu fil du rasoir de l’authentique révélation documentée et de la pure fiction, pour brouiller les pistes et diffuser de pernicieuses contre-vérités historiques.

    Autre cas de jonction, plus alarmant encore, quand le scénariste animateur-radio Alex Jones, figure de proue du mouvement Tea Party et climato-sceptique accusant l’État fédéral de planifier un eugénisme à l’échelle planétaire, reçoit dans son émission-vidéo PrisonPlanet.com, diffusée sur le Web, le rappeur KRS-One, lui suggérant que le président Obama et lui aussi une « puppet of the New World Order », alias les Illuminati, thèse reprise par le Professor Griff de Public Ennemy ou par le chanteur américano-péruvien du groupe Immortal Technique. Jusqu’à ce que, par retour de flamme du délire paranoïde, ce même Axel Jones soit dénoncé sur la Toile comme un « #juif_caché » et « agent provocateur » manipulé par les Illuminati.

    Et la scène française n’a pas été épargnée par cette résurgence du message idéologique anti-« judéo-maçonnique » dans le phrasé a priori émancipateur dudit « rap conscient ». Il n’y a qu’à voir le véritable délire antisémite de la chanson « Illuminazi 666 », produite en 2008 par un ancien membre du groupe Assassin, sous son nouveau blaze, Rock’n squat, alias Mathias Cassel, frère de l’acteur et pote de Mathieu Kassovitz :

    « Ils sont tous impliqués dans ces sociétés secrètes / John Kerry, George Bush, Tony Blair, Elysabeth / Grande Patronne du trafic d’opium / Illuminazi 6.6.6., le mensonge démasqué dans mon mix, mix ,mix / Y a pas de guerres que des bénéfices, les bankers, les cartels 6.6.6. / Skulls & Bones pratiquent des rites sataniques / Vénèrent Jabulon le nom de diable pour les juifs, / Magog est le nom de George Bush dans leurs rites / c’est le nom de l’armée de Satan, aïe aïe y a un hic ! »

    Ce cas demeure sans doute assez isolé, mais le virus dormant de la rumeur peut aussi profiter à d’autres cinglés.

    Arrêtons-nous là, sous peine de surestimer le nombre des adeptes identitaires, d’où qu’ils viennent, de cette idéologie du soupçon ciblé (ou de sombrer comme P.-A. Taguieff dans le délire néo-complotiste contre le péril « gauchisto-islamiste »).
    Reste que la vigilance est plus que jamais nécessaire – comme le dossier « Complot partout, révolution nulle part », du journal CQFD de décembre 2014 le soulignait – face à la contamination de la pensée critique contemporaine par les pires #contrefaçons_du_discours_contestataires. Un dernier coup d’œil du côté du Street Art suffit à montrer comment la dénonciation orwellienne d’un Big Brother totalitaire d’hier & de demain peut virer, à son insu ou pas, du côté d’une imagerie ésotérico-fascisante.

  • Les manifestations du lundi en Allemagne : comment des conspirationnistes veulent faire main basse sur le pacifisme
    http://www.lesinrocks.com/2014/07/26/actualite/les-manifestations-du-lundi-en-allemagne-conspirationnnistes-veulent-fai

    Si, en France, ce que certains nomment la nébuleuse #conspirationniste (ou #confusionniste) reste encore relativement cantonnée au Net ou à des réunions publiques à l’audience limitée (même s’il faudra faire le bilan de sa participation ou pas aux manifestations pro-palestiniennes), elle a apparemment débarqué dans les rues en #Allemagne. C’est pas rassurant (en même temps, c’est pas faute qu’il y ait eu de nombreuses alertes).

    Mouvement pacifiste transversal ou manifestations conspirationnistes aux forts relents d’extrême-droite ? Chaque lundi, les “#Montagsdemos” réunissent en Allemagne une foule disparate mobilisée contre la guerre, les Etats-Unis, et la “désinformation”.

    (…)

    Derrière les grands principes bouillonne un brouet idéologique plutôt trouble. L’antiaméricanisme domine. “Yankees Go Home, Leave Europe alone”, clame une pancarte tandis qu’une affiche appelle à “virer la junte au pouvoir à Kiev” au milieu de photos de corps sanglants… La crise ukrainienne a servi de catalyseur au mouvement – même si ce samedi, c’est aussi contre l’intervention israélienne que l’on proteste. D’autres pancartes appellent à supprimer la Réserve fédérale américaine, censée se cacher derrière “l’Otan-fascisme”. Plus loin, des manifestants déploient côte à côte une banderole contre l’influence des chemtrails, ces traînées blanches d’avion censées disséminer des produits chimiques manipulant l’atmosphère, et de l’autre un drapeau palestinien.

    (…)

    Le mouvement tente, selon ses adversaires, d’opérer un “front transversal” (“Querfront”) entre extrême droite et gauche radicale. Le ralliement en mai dernier de Pedram Shahyar, militant anti-mondialisation et figure d’Attac Allemagne, et celui de Diether Dehm, député de Die Linke, ont laissé penser à un tournant. Mais ce dernier a été désavoué par son parti. Dans un communiqué du 31 mai, Die Linke s’est “distancié sans ambivalence des activités d’extrème droite, nationalistes et conspirationnistes, qui utilisent la crainte d’un guerre et d’une escalade de la situation [en Ukraine] pour faire des Manifs du lundi le cadre de leur vision du monde populiste et droitière et rendre plus acceptable leur stratégie transversale”.

    Ces mobilisations sont également citées dans un article de La Horde au sujet de l’extrême droite allemande, et rappellent certains éléments français (notamment sur la question de la "patrie").
    http://lahorde.samizdat.net/2014/06/25/allemagne-lavenir-allemand-dans-limpasse

    Ces Manifs du lundi (en référence aux manifestations qui précédèrent la chute du Mur à l’automne 1989) sont également appelées Montagsmahnwachen (Veillées du souvenir). Il s’agit de rassemblements hebdomadaires qui ont lieu à Berlin, dont le dénominateur commun semble être une certaine forme de pacifisme (contre la guerre en Syrie ou en Ukraine) et dont la clé de voûte est l’anti-américanisme. À ce mouvement participent toutes sortes de gens dont c’est la première démarche politique et dont les idées sont loin d’être claires. Une grande partie d’entre eux refusent le clivage droite / gauche, et leur anticapitalisme « régressif » comme le qualifient les observateurs antifascistes allemands, se teinte parfois de conspirationnisme confinant lui-même à l’antisémitisme. Certains confusionnistes, tel Elsässer (qui publie le magazine Compact) en font leurs choux gras, et quelques nostalgiques de la RDA voudraient braconner sur les terres de ce qui ressemble furieusement à un nouvel Occupy. Ce sont les mêmes qui, malgré leur appartenance à Die Linke, aimeraient se réapproprier l’idée de patrie ou de Heimat en allemand…


    Un autre article sur Linksunten (en all.) : https://linksunten.indymedia.org/fr/node/111267

    Encore un autre sur le Tagesspiegel
    http://www.tagesspiegel.de/medien/streit-um-neue-montagsdemos-friedensaktivisten-oder-verschwoerungstheoretiker/9778562.html

    Un mouvement qui n’est pas passé inaperçu auprès de l’#extrême_droite #complotiste en France comme en témoigne cet article d’Egalité & Réconciliation, le site de Soral :

    « Structuration d’une dissidence en Allemagne ?
    Un mouvement de rue alternatif, antimondialiste et transcourant émerge outre-Rhin »

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Structuration-d-une-dissidence-en-Allemagne-26251.html

    Ken Jebsen est devenu le véritable haut-parleur de ce mouvement transcourant qui gêne les partis politiques traditionnels. Ainsi le parti Die Linke (communiste), a pris ses distances, jugeant le mouvement composé de « populistes, nationalistes, théoriciens de la conspiration de droite et les antisémites ». Cependant le 9 juin 2014, un député de ce parti, Diether Dehm, apportait son soutien en se rendant à la veillée pour la paix à la Porte de Brandebourg à Berlin, désobéissant ainsi aux consignes de son parti.

    #bouillie_mentale et #déconfiture_de_la_gauche

  • En finir avec les théories du complot
    http://lahorde.samizdat.net/2014/05/10/en-finir-avec-les-theories-du-complot

    Les théories du complot ne datent pas d’hier. Pour mémoire, l’une des première théories relève elle-même d’un complot : l’invention d’un faux document (le Protocole des sages de Sion) par la police secrète tsariste afin d’utiliser l’antisémitisme pour canaliser la contestation naissante au sein du prolétariat russe, et le détourner de la critique du régime. [&hellip

    #Argumentaires #Non_classé #Repères #antisémitisme #conspirationniste #théorie_du_complot

  • Why Julian Assange Is a Crucial Historical Figure — New York Magazine
    http://nymag.com/news/intelligencer/julian-assange-2013-10

    The insight that Assange husbanded (and Snowden’s evidence confirmed) is that the sheer seduction of this trove—the possibility of secretly knowing everything about other people—would lead governments and companies to abandon their own laws and ethics. This is the paranoid worldview of a hacker, assembled from a lifetime of chasing information. But Assange proved that it was accurate, and the consequence of his discovery has been a strange political moment, when to see the world through the lens of conspiracies has not only made you paranoid. It’s also made you aware.

    #wikileaks #nsa #surveillance #portrait #confiance

    • But that’s not enough.” Assange has come to be seen, as a journalist at The Guardian put it, as nothing more than “a useful idiot.”

      the consequence of his discovery has been a strange political moment, when to see the world through the lens of conspiracies has not only made you paranoid. It’s also made you aware.

      > Assange, moins un #conspirationniste qu’un théoricien des conspirations.

      Why, if 480,000 people have Snowden’s security clearance and more than 1 million have Manning’s, have there been no other leaks?

      #whistleblowers

      If his work has proved the dangers of trusting too much, then his life has demonstrated the impossibility of living without any trust at all.

      http://seenthis.net/messages/185208
      excellent - regarde « Mediastan », vraiment.

  • Pour mémoire (parmi de nombreux textes disponibles à propos de ce site) : Le Grand soir : analyse des dérives droitières d’un site alter
    http://www.article11.info/?Le-Grand-soir-analyse-des-derives

    Il fait depuis longtemps partie du paysage : dans le monde militant, Le Grand Soir est lu et respecté. Et il n’y aurait rien à y redire si les choix éditoriaux du site n’avaient lourdement évolué ces dernières années, avec la publication d’auteurs issus de l’#extrême_droite ou de la mouvance #conspirationniste. Une dérive regrettable, sur fond de confusionnisme politique et avec l’anti-impérialisme pour seule grille de lecture.

    #négationnisme

  • Conspirationnisme : la paille et la poutre - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2012-08-24-Conspirationnisme-la-paille-et-la-poutre

    Le peuple est bête et méchant, le peuple est obtus. Au mieux il pense mal, le plus souvent il délire. Son délire le plus caractéristique a un nom : #conspirationnisme. Le conspirationnisme est une malédiction. Pardon : c’est une bénédiction. C’est la bénédiction des élites qui ne manquent pas une occasion de renvoyer le peuple à son enfer intellectuel, à son irrémédiable minorité. Que le peuple soit mineur, c’est très bien ainsi. Surtout qu’il veille à continuer d’en produire les signes, l’élite ne s’en sent que mieux fondée à penser et gouverner à sa place.

    • « le référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005 a montré ce que peut, pourtant dans un extraordinaire climat d’adversité, un corps politique auquel on donne le temps de la réflexion et du débat : s’emparer des matières les plus complexes et se les approprier pour produire un suffrage éclairé. » LOL

    • Aller au delà de la simple condamnation des délires conspirationnistes pour en comprendre les mécanismes est intéressant, et je suis d’accord sur l’analyse et ce thème de la dépossession mais prendre le cas de figure de 2005 comme une illustration d’un débat politique éclairé est risible. Au contraire c’est précisément parce que le débat sur les enjeux européens est absent de la vie publique - tant les acteurs politiques nationaux qui ont un accès prioritaires aux médias s’efforcent de préserver l’illusion selon laquelle ils sont les seuls et principaux décideurs, quitte à utiliser l’Europe comme bouc-émissaire des décisions les plus impopulaires ; - que le débat de 2005 a été à ce point encombré de contre-vérités (d’un côté et de l’autre). Le plus symptomatique a été la thématique de la « troisième partie » du texte qui était l’archétype d’un hors sujet total.

    • Ce que moi je retiens de ce papier c’est que je me considère après lecture attentive comme un conspirationniste et fier de l’être et que je partage les quelques remarques de @vientz

      @monolecte, je me délecte à chaque fois de la pertinence de tes références, mais pour celle-ci je suis beaucoup moins enflammé. Ce papier ne vaut pas grand chose, du blablabla, des grands mots mais au final ça débouche sur du vent.

      Je ne considère pas être monoïdéiste, ni exclusif dans ma pensée et pourtant je me qualifie de « grand » conspirationniste devant l’éternel (grand au sens ne jamais accepter pour vrai ce qui n’est pas corroboré pas d’autres éléments ou informations).

      La partie qui décrédibilise entièrement le papier sous trouve référencée avec le n°4. En effet, pour nous parler du « complot » de la loi de 73 qui a fait de nous (et de lui) des esclaves éternels (exemple : crédit sur 15 ans, taux à 3,8%, 5 années de payées (80 000 €) et …. le principal commence à être remboursé à partir de la 6ème année ! un honte !!)

      Donc, pour nous expliquer que se poser des questions légitimes sur la loi de 73 est du conspirationnisme, il intitule sa partie :

      ...poursuivre un fantôme de lièvre...

      (sic !) et il référence de manière scientifique son affirmation : tenez vous bien car c’est du lourd, sa référence est …. Beitone et son torchon insipide écrit dans le Monde. Oui, oui, le chasseur d’antisémites, le « génie » de l’économie, en un mot : dieu.

      Ben c’est dommage pour M. Lordon car ça veut dire qu’il n’a même pas regardé (au moins un peu) sur le web les quelques réactions qu’a entrainé le torchon de Beitone et en particulier la réaction magistrale de Chouard que je lui conseille de lire et de relire mais attention, au risque de finir conspirationniste. Il lit un truc, dans le Moooonnde, d’un dénommé Beitone, ça va dans son sens alors c’est réglé, la loi de 73 c’est du conspirationnisme car un scientifique « M. Beitone, prof de son état » l’a dit et écrit.

      M. Lordon, avec internet l’esbroufe ne suffit plus. Une affirmation ne devient pas vérité une fois lancée en l’air, et lorsque vous citez des pseudos « experts » assurez vous qu’ils n’aient pas été botulisés.

      #conspirationniste #beitone #chouard #loi_de_73

  • Parano Magazine
    http://paranomagazine.blogspot.com
    Rigoler des paranoïaques et autres conspirationnistes n’est pas toujours facile. Heureusement, Parano Mag est arrivé. Pour tout savoir, vraiment tout, notamment à propos du terrible complot maçonnique sur les playmobils


    Avec des vrais morceaux de conspis dedans...
    http://www.youtube.com/watch?v=eWG_1UYKres

    #lol #conspirationnistes

    • Scoop : les Anonymous sont des Illuminati (entre autres) : http://paranomagazine.blogspot.com/2011/10/anonymous-illuminati-entre-autres.html

      Enfin, n´oublions pas qu’aux vues de toutes ces preuves accablantes, il n´est très difficile de remonter la filière jusqu’aux origines satanistes du groupe qui s’en prend gratuitement aux gentils dictateurs du Moyen-Orient qui ne leur ont rien fait, pendant que ces tristes hacktivistes produisent des films sur le Nouvel Ordre Mondial avec leurs pouvoirs magiques en soutenant un bouseux affilié au Tea Party.