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  • En Belgique, une #répression de plus en plus brutale contre les collectifs d’accueil des migrants

    Perquisitions musclées, détention préventive pendant de longues semaines, poursuites judiciaires... Depuis plusieurs mois, les autorités belges se montrent particulièrement sévères envers les personnes qui viennent en aide aux migrants. Un premier procès en correctionnelle s’est tenu début novembre à Bruxelles. Plusieurs citoyens belges y sont accusés d’avoir participé à un trafic d’êtres humains après avoir aidé et hébergé des migrants, eux-mêmes inculpés et désignés comme étant des passeurs. Face à ces politiques de plus en plus répressives, un collectif s’est créé pour rappeler que la « solidarité n’est pas un crime ».

    Onze personnes étaient sur le banc des accusés les 7, 8 et 9 novembre derniers devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Parmi eux, plusieurs jeunes hommes, la plupart d’origine égyptienne ou soudanaise – des migrants venus en Belgique après des séjours plus ou moins longs passés à Calais, qui évoquent tous leur intention de se rendre au Royaume-Uni. A leurs côtés, trois femmes, des citoyennes belges mères de famille, et un Tunisien établi en Belgique depuis longtemps. « Je n’avais jamais vu ces personnes, avant de les rencontrer au tribunal », assure Anouk van Gestel, l’une des prévenues, qui n’avait été en contact qu’avec deux d’entre elles. Pourtant, le groupe a été présenté à la justice comme faisant partie... d’un réseau organisé de passeurs. Huit personnes, dont deux « hébergeurs », ont déjà effectué de deux à dix mois de détention préventive.
    Premier procès, d’autres affaires à suivre

    Pendant les trois jours de l’audience, les avocats des prévenus ont réussi à faire reconnaître à la procureure du Roi que l’enquête de police, menée par une juridiction flamande à partir d’écoutes téléphoniques, avait été dirigée dans le but de présenter l’affaire comme une organisation criminelle qui, en réalité, n’existait pas. Le Parquet, dans son réquisitoire, a demandé l’acquittement pour deux des quatre « hébergeurs ». Des peines de prison de un à trois ans ont été requises pour les neuf autre personnes. Le verdict, qui sera rendu le 12 décembre prochain, ne sera que le premier d’une série d’affaires où se disputent les notions d’aide « humanitaire » et d’aide à l’immigration illégale.
    Plusieurs associations de défense des droits humains et d’aide aux exilés ont dénoncé une volonté de la part des autorités belges de « faire peur » aux personnes apportant leur soutien aux quelques milliers de migrants et « transmigrants » - qui transitent par le pays pour gagner le Royaume-Uni. Jusqu’à présent, aucun citoyen solidaire n’a été puni pour trafic d’êtres humains. Avant la tenue de ce procès – largement médiatisé –, le récit de plusieurs perquisitions policières brutales chez des « hébergeurs » a particulièrement secoué les membres de la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés de Bruxelles.

    Créée il y a trois ans, par des volontaires, cette plateforme est un réseau qui compte près de 50 000 soutiens sur Facebook et 7000 bénévoles actifs. Ils proposent des repas, des trajets en voiture et surtout des hébergements chez l’habitant, aux centaines de migrants venus d’Afrique et du Moyen-Orient, qui se sont établis en campements sommaires dans le Parc Maximilien et aux alentours de la gare du Nord, à Bruxelles. La plateforme a reçu mi-octobre un prix de la fondation Henri Lafontaine (prix Nobel de la paix 2013) en récompense de l’engagement de tous ces volontaires...
    Deux mois de prison pour une jeune mère de famille

    La répression s’est pourtant vite abattue sur les premiers bénévoles. En octobre 2017, la police a fait irruption à l’aube dans l’appartement de Zakia S., une assistante sociale belgo-marocaine, où dormait son bébé de 2 ans. La jeune femme est ensuite incarcérée deux mois, à Gand en Flandres, une situation particulièrement traumatisante pour la mère de famille, qui ne parle d’ailleurs quasiment pas néerlandais. Elle faisait partie, selon son avocate, des premières bénévoles du parc, où elle s’est très vite impliquée dans l’aide quotidienne aux migrants.

    « Elle y venait car les autorités ne faisaient rien, parce qu’elle voulait sauver l’honneur de la Belgique, et parce qu’elle n’est pas indifférente à la souffrance d’autrui », a plaidé sa défense. Grâce à sa connaissance de la langue arabe, elle s’était notamment impliquée dans la recherche d’informations pour retrouver l’identité d’un jeune migrant, décédé en voulant passer Outre-Manche, afin que celui-ci n’ait pas une sépulture anonyme. La police lui reproche d’avoir donné des renseignements à de jeunes hommes qu’elle hébergeait, sur l’emplacement de parkings de poids lourds et leur destination. Ce qui serait, selon l’accusation, une aide active à l’immigration illégale.

    Une autre bénévole, Anouk van Gestel, qui a hébergé plusieurs mois un jeune mineur soudanais particulièrement vulnérable, a subi à la même époque une « descente de police affreuse », et un interrogatoire de près de sept heures. Journaliste de profession, elle avait découvert la réalité des conditions de vie des migrants lors d’un reportage à Calais, avec son amie et consœur Myriam Berghe, co-accusée dans le même procès. « Ils ont mobilisé une vingtaine de policiers, une débauche de moyens, tout ça pour faire peur aux gens de la plateforme et pêcher des voix à l’extrême droite. C’est un procès politique ! », a dénoncé à plusieurs reprises celle qui est devenue, malgré elle, porte-parole de la cause. Il lui est reproché d’avoir voulu faire passer la frontière à son protégé. Elle nie toute contrepartie financière et affirme avoir simplement voulu prendre des renseignements avant de renoncer à ce projet.

    Actions de solidarité, nouvelles descentes de police

    Début septembre, les deux journalistes avait adressé une lettre ouverte au premier ministre Charles Michel, pointant notamment les « agissements du secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration » [Theo Francken, du parti nationaliste flamand N-Va, ndr], qui « poussent la justice à poursuivre les personnes aidantes. » C’est aussi l’avis du collectif « Solidarity is not a crime », créée suite à plusieurs affaires. Celui-ci, en plus de défendre les « hébergeurs », dénonce les « rafles » et les arrestations des migrants eux-mêmes, comme celle qui a eu lieu en février dans un centre culturel bruxellois, le Globe aroma, ou les poursuites engagées contre six passagers d’un vol Bruxelles-Douala qui s’étaient opposés à l’expulsion d’un migrant en 2016. « L’État belge cherche à donner une vision négative à la fois des exilés et des personnes qui leur viennent en aide », peut-on lire dans leur manifeste.

    Le collectif a organisé, quelques jours avant le procès, une action devant 25 commissariats belges. Des affiches, avec le slogan « Les rafles et les visites domiciliaires ne nous protègent pas », ont été collées à l’attention des forces de l’ordre. Car les actions policières se poursuivent, et de nouveaux citoyens ont été perquisitionnés à leur domicile le mois dernier. La Plateforme citoyenne s’en est alarmée dans un communiqué : « Des ménages belges ont été ciblés comme s’ils étaient devenus les repères de narcotrafiquants. Portes et serrures forcées, plaquages au sol, mandats d’amener, citoyens menottés. Si la lutte contre le trafic d’êtres humains est indéniablement nécessaire, nous ne comprenons pas que des hébergeurs puissent de la sorte être traités comme des criminels pour avoir été solidaires envers un public plus souvent victime de traite d’êtres humains que coupable de trafic d’êtres humains. »

    Les nationalistes flamands opposés au pacte mondial sur les migrations

    Parmi ces personnes se trouve Dounia D., une comédienne et chanteuse belge qui a pris la parole devant 500 personnes lors d’un rassemblement, le premier jour du procès, pour raconter comment la police est venue chez elle l’arrêter, ainsi que deux migrants qu’elle hébergeait. « Les migrants aussi sont victimes, autant que les citoyens belges », rappelle l’une des membres du collectif. « La différence de traitement qu’ils subissent dans cette affaire est flagrante. Ce sont tous des gens vulnérables. Ils ont peut-être participé à "fermer la porte du camion", contre quelques euros, mais nous, nous les soutenons. »

    Les plaidoiries décrivent en effet des parcours de migrations faits de misère et d’errance, où la Libye et Calais reviennent souvent. Pendant de longues heures, le Parquet insiste pour faire avouer à ces hommes, las des mois passés en prison et déboussolés par les menottes et la traduction, qu’ils ont touché ici 800 euros, là 2000 euros. « Vous voyez bien, Madame la Présidente, que nous n’avons pas à faire à de gros poissons », lancent à plusieurs reprises les avocats à une juge pas toujours à l’aise avec un dossier transmis in extremis par ses collègues de Flandre, pour des raisons linguistiques. Les hébergeurs sont en effet francophones, et les migrants arabophones avaient pour la plupart des notions de français.

    « C’est une bonne chose pour nous que le procès ait été transféré dans une juridiction francophone, car les pressions politiques sont plus fortes en Flandre », estime Anouk van Gestel, qui craignait la sévérité des juges de Termonde, principale ville de la région qui abrite le tribunal. Pendant le procès, les avocats ont pointé le fait que les policiers flamands avaient un biais anti-migrants dans leur enquête, voir raciste puisque les deux hébergeurs avec un prénom arabe (Walid et Zakia) ont été plus malmenés que deux autres femmes. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon, et le ministre de l’immigration Theo Franken, tous deux membres du parti nationaliste N-Va tentent actuellement de s’opposer à la signature par le gouvernement du pacte mondial sur les migrations de l’Onu (lire notre article : que propose vraiment le Pacte mondial sur les migrations de l’Onu, qui fait tant peur aux partis xénophobes ?). Face aux questions migratoires, la Belgique reste, comme sur beaucoup de sujets, très divisée.


    https://www.bastamag.net/En-Belgique-une-repression-de-plus-en-plus-brutale-contre-les-collectifs-d
    #aide #solidarité #réfugiés #asile #migrations #Belgique #criminalisation

    via @isskein

  • Facebook a déjoué une campagne de propagande en français
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/11/28/facebook-a-dejoue-une-campagne-de-propagande-en-francais_5389576_4408996.htm

    Au total, six pages Facebook et une dizaine de comptes Instagram postaient des messages ou des images en français. Tous formaient un seul et unique réseau, piloté par un ou plusieurs individus. Ils brassaient des thèmes variés, mais beaucoup abordaient, à intervalles réguliers, des questions sociales ou politiques. Trois se faisaient passer pour des femmes noires ; un autre postait des contenus liés aux femmes et à la mode musulmanes ; un compte était consacré au football ; d’autres prétendaient être un trotskiste, un militant nationaliste ou un citoyen engagé dans l’écologie. Les deux comptes Facebook semblaient, selon les éléments recueillis par le DFR Lab, aborder essentiellement des problématiques féministes.
    [...]
    Outre la politique, de nombreux comptes ont partagé des images et des textes plus neutres, voire positifs, très vraisemblablement pour construire leur audience auprès de catégories bien spécifiques de la population, expliquent les chercheurs,
    [...]
    Certains comptes, sans poster d’images ou de textes ouvertement politiques, abordaient des thèmes sociétaux, comme les discriminations, l’exploitation de l’Afrique par l’Occident ou l’écologie.
    [...]
    D’abord, la stratégie déployée par ces comptes pour attirer des abonnés, notamment auprès de segments bien précis de la population. Ensuite, la prégnance des thématiques sinon politiques, du moins sociales, qui parfois sont loin de faire consensus dans la société française.
    [...]
    La combinaison de ces deux facteurs fait penser « aux opérations de manipulation de la Russie, qui utilisaient des inquiétudes et des tensions sociales pour promouvoir la division et attaquer des hommes et femmes politiques dans différents pays », écrivent-ils. Ils ajoutent cependant qu’il « n’y a pas suffisamment de preuve pour attribuer avec certitude [ce réseau de comptes] à l’Internet Research Agency. »

  • #Burkina : controverse autour de #moustiques #OGM contre le #paludisme
    http://www.burkinaonline.com/wp/burkina-controverse-autour-de-moustiques-ogm-contre-le-paludisme

    Le Collectif citoyen pour l’agro-écologie, regroupant une soixantaine d’organisations, est radicalement contre le projet, estimant que « le risque zéro n’existe pas, surtout avec des manipulations génétiques ».

    « Le lâcher des moustiques génétiquement modifiés comporte un risque de catastrophe #sanitaire effroyable. La modification du #génome d’une espèce vivante peut entraîner un changement de comportement de cette espèce. La #technologie à laquelle #TargetMalaria veut in fine arriver est un forçage #génétique qui va amener les moustiques à disséminer un trait de caractère qui va descendre et contaminer toute la descendance de l’espèce ».

  • Le #cuivre de #Zambie au gré des négociants suisses

    La Suisse est la plaque tournante mondiale du négoce des matières premières. Pourtant, elle refuse d’imposer plus de transparence au secteur. Un projet de recherche financé par SNIS (Swiss Network for International Studies) s’est penché sur la chaîne de valeur du cuivre zambien et le rôle de la Suisse. Débat le 10 décembre au Graduate Institute de Genève.

    A Lusaka, le 10 novembre, le ministre des Mines de Zambie révélait que #Konkola_Copper_Mines (#KCM), une filiale de #Vedanta_Resources, devait 80 millions USD à 400 fournisseurs, dont 7 millions USD à 91 fournisseurs locaux. En relayant l’information, le Zambia Business Times soulignait que seuls 12,5% des travaux de la compagnie minière étaient confiés à des sous-traitants locaux. « Une situation qui doit être améliorée urgemment », continuait le magazine économique, regrettant que le pays « ait été incapable de réguler l’industrie d’extraction du cuivre, alors même qu’elle représente 70% des recettes d’exportation. » Une mauvaise passe de plus, pourrait-on ajouter, pour la multinationale indienne, qui doit faire face à une plainte collective devant les tribunaux britanniques, où 1’826 habitants de Zambie l’accusent d’avoir pollué les eaux et les sols.

    A Berne, le 7 novembre, une commission parlementaire n’a pas délibéré dans un sens favorable au peuple zambien. Elle a certes préconisé d’intégrer dans le droit suisse une disposition obligeant les sociétés qui extraient les matières premières à publier les paiements effectués aux Etats producteurs, pour améliorer la transparence et lutter contre la corruption. Mais cette disposition ne s’adresse qu’aux sociétés extractives et non aux sociétés de négoce (traders), si bien qu’elle ne touche de fait que… 4 des 544 multinationales présentes en Suisse ! Bien qu’elle soit la principale plaque tournante du négoce (trading) de matières premières, la Suisse n’est prête à imposer plus de transparence aux négociants qu’après qu’un autre pays l’ait fait avant elle – et encore, cela reste à voir. Or, comme le montre le cas zambien, les pays producteurs n’ont ni les moyens, ni la capacité de réguler le secteur.

    Les mines de cuivre de Zambie entre les mains de 4 multinationales

    Pourtant, selon une étude du McKinsey Global Institute, si les populations des pays producteurs de ressources naturelles bénéficiaient davantage de la rente des matières premières, plus de 540 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté. Mais quoi faire ? Comment réguler ? Quel rôle peut jouer la Suisse, à l’exemple de la chaîne de valeur du cuivre de Zambie ? C’est le sujet d’un débat sur Life Along the Copper Value Chain : The Swiss Commodity Trading Hub and its Impact on the Global South, organisé le 10 décembre, au Graduate Institute de Genève parl’UNRISD et le projet de recherche Valueworks : Effects of Financialisation along the Copper Value Chain.

    Ladite recherche arrive à des conclusions édifiantes : les mines de cuivre de Zambie sont entre les mains de quatre multinationales, dont #Glencore – la plus importante entreprise de matières premières au monde (et la première société suisse du point de vue du chiffre d’affaires). L’un des problèmes majeurs posés par Glencore, comme par toutes les entreprises minières, est la pollution. L’autre est qu’elles paient très peu d’impôts sur place. Dans le budget 2019, le gouvernement zambien prévoit d’augmenter les taxes minières et les royalties, afin de réduire son déficit colossal. Sans surprise, les entreprises minières refusent.

    Le transport du cuivre entre les mains des entreprises suisses

    Les multinationales helvétiques pratiquent l’optimisation fiscale vers la Suisse, où la pression fiscale est notoirement très basse, en s’adonnant notamment au transfer pricing, un mécanisme par lequel, par exemple, la division mines de Glencore vend le cuivre à la division négoce de Glencore. Est-ce illégal ? Cela dépend, cela peut l’être, ou pas, mais il n’a jamais été prouvé que Glencore employait des moyens illégaux en Zambie. Cependant, la perte de revenus pour les pays producteurs est très importante.

    Les matières premières sont achetées et revendues depuis la Suisse, sans jamais y transiter (à l’exception de l’or). Les entreprises suisses sont parmi les acteurs qui déterminent le transport du cuivre en Afrique sub-saharienne. A côté de Glencore, la genevoise Trafigura joue un rôle de premier plan dans le transport et la logistique du cuivre de Zambie, tout comme la société navale MSC et, pour la surveillance, la SGS. Ces trois sociétés sont basées à Genève, un canton dont 20% du PIB provient du négoce des matières premières. Il y a aussi beaucoup d’autres négociants, comme les branches de négoce des banques, des assurances et des fonds d’investissement.

    Si Trafigura est, depuis 2014, l’une des deux ou trois sociétés qui publient les paiements effectués aux Etats, le secteur manque cruellement de transparence. « Il est impossible de suivre l’entièreté de la route du cuivre. Les contrats ne sont pas transparents, on ne sait pas à quelles conditions les négociants achètent et vendent le minerai », dénoncent les chercheurs. Une seule chose est sûre : la population ne profite pas assez de la manne des matières premières. Par contre, elle paie de ses impôts les infrastructures nécessaires à la réalisation de ces affaires.

    Les travailleurs ont payé le prix des privatisations

    En 2000, la Zambie a privatisé la société nationale des mines de cuivre. Depuis, 13 milliards USD ont été investis dans le secteur, permettant d’ouvrir de nouvelles mines, de transférer la technologie et d’acheter des machines. La production de cuivre et cobalt a augmenté exponentiellement, faisant de la Zambie le 2ème producteur de cuivre d’Afrique, après la République démocratique du Congo (RDC).

    Les exportations de minerais ont explosé, passant de 670 millions USD en 2002 à 4 milliards en 2008, ce qui équivaut à une augmentation de 500%. Les revenus du cuivre par rapport à l’aide internationale sont passés à 7 :1. Depuis 2004, le PIB a crû de 5% – 7% par an. Malgré cela, l’optimisation fiscale des multinationales a fait perdre au pays 3 milliards USD de recettes.

    Qui a payé le prix de ce boom économique et des dividendes exorbitants versés aux actionnaires des multinationales ? Les travailleurs des mines. Avec la privatisation, leur nombre a chuté de 60% entre 1991 et 2015. Les emplois précaires ont augmenté : à court terme, mal payés, sans assurances sociales et peu syndiqués. Aujourd’hui plus de 75% des travailleurs du secteur minier ont des dettes bancaires, avec des taux d’intérêt exorbitants à 40%. Le pays est étranglé par la corruption, la mauvaise gouvernance et la restriction de l’espace démocratique.

    Plus du tiers des matières premières dans le monde sont vendues, acheminées et achetées en Suisse. Les chercheurs pensent qu’elle a un rôle à jouer pour améliorer la transparence et la redevabilité du secteur.

    https://blogs.letemps.ch/isolda-agazzi/2018/11/26/le-cuivre-de-zambie-au-gre-des-negociants-suisses
    #extractivisme #Suisse #matières_premières #mines
    ping @albertocampiphoto @daphne

    • #Ignazio_Cassis et Glencore : le ministre, la mine de cuivre et le tweet

      En allant visiter une exploitation appartenant à Glencore, Ignazio Cassis a déchaîné la fureur des ONG suisses. Le comité d’initiative sur les multinationales responsables se frotte les mains.

      Ignazio Cassis suscite à nouveau la polémique. En déplacement en Afrique australe, plus précisément en #Zambie, il tweetait ce lundi : « Visite des installations de #Mopani_Copper_Mines. Impressionné par les efforts en faveur de la #modernisation des installations et de la formation des jeunes. » Son partage donne immédiatement lieu à une levée de boucliers.

      La raison : le filon de #cuivre est exploité par le géant anglo-suisse Glencore, dont les activités sont fortement critiquées par les défenseurs des droits de l’homme et de l’environnement. L’entreprise partage également en ligne sa joie de recevoir le conseiller fédéral, ce qui ne fait qu’enfler la controverse. Mais cette visite à une firme helvétique est-elle vraiment surprenante de la part du chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ?

      Une des mines les plus décriées du monde

      « Non, c’est parfaitement normal », répond Jean-Marc Crevoisier, porte-parole du département. « Ignazio Cassis a pris la décision d’aller en Zambie. Une fois là-bas, il paraît logique de se rendre sur le site de Glencore, qui emploie 16 000 personnes sur place et dont le siège est en Suisse. » Il cite en outre les 4,4 milliards d’investissements de l’entreprise dans cette mine depuis l’an 2000 et souligne que les émissions nocives de l’exploitation sont aux limites imposées par l’Organisation mondiale de la santé (OMC).

      « Je ne remets pas en question le fait qu’un ministre voyage et qu’il rende visite à des firmes helvétiques lors de ses déplacements », rétorque Manon Schick, directrice d’Amnesty International Suisse. « Mais la mine de Mopani est l’une des plus décriées du monde, tout comme l’est son exploitant. Comme toute première visite sur le continent, la symbolique me reste en travers de la gorge. » Régulièrement accusé d’atteinte à l’environnement, d’#évasion_fiscale ou encore de #corruption, le groupe basé à Zoug a remporté un #Public_Eye_Award de l’entreprise « la plus irresponsable » en 2008.

      La communication d’Ignazio Cassis en question

      « Se rendre en Afrique, visiter cette mine et ramener des informations sur le sujet est une bonne chose, cela montre que c’est à l’agenda », tempère un politicien de gauche proche du sujet. Le problème avec Ignazio Cassis réside plutôt dans le manque de distance de sa communication. » Le premier tweet du ministre, lors de son premier voyage en Afrique, aurait pu s’orienter davantage vers la coopération internationale, résume-t-il.

      Cette polémique montre une chose, se réjouit le comité d’initiative pour des multinationales responsables, « la sensibilité sur le sujet va crescendo ». Déposée en 2016, l’initiative qui exige que les entreprises domiciliées en suisses respectent également les droits de l’homme à l’étranger a été catégoriquement refusée par le Conseil fédéral. Le Conseil national a toutefois accepté un contre-projet en juin. « La pression augmente et les soutiens aussi », commente le comité. Les chiffres parlent pour lui : 14 000 drapeaux aux couleurs de l’initiative ont été vendus en Suisse au cours de ces six derniers mois.

      https://www.letemps.ch/suisse/ignazio-cassis-glencore-ministre-cuivre-tweet

  • Le président tchadien effectue une visite inédite en Israël - OLJ/Agences - 25/11/2018
    https://www.lorientlejour.com/article/1145128/le-president-tchadien-effectue-une-visite-inedite-en-israel.html

    Le président tchadien Idriss Déby sera reçu dimanche par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem, ont annoncé les services de ce dernier.

    « Il s’agit d’une rencontre historique. C’est la première visite d’un président tchadien en Israël depuis la création de l’Etat. Elle fait suite aux nombreux efforts diplomatiques déployés par le Premier ministre Netanyahu au cours des dernières années », soulignent-ils dans un communiqué.

    Le Tchad, pays d’Afrique de l’Ouest à majorité musulmane a rompu ses relations avec Israël en 1972, dans la foulée de la guerre israélo-arabe de juin 1967.

    En juillet 2016, le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Dore Gold, avait rencontré le président tchadien Idriss Déby. A l’époque, cette annonce faisait suite à une tournée du Premier ministre israélien en Afrique et un diplomate israélien avait estimé que de nombreux pays d’Afrique subsaharienne qui font actuellement face à une poussée de l’islam radical estiment qu’Israël pourrait les aider dans la lutte antiterroriste. (...)

    #IsraelTchad

  • Un Américain tué par les flèches d’une tribu coupée du monde | S. BINOY RAJ | Asie & Océanie
    https://www.lapresse.ca/international/asie-oceanie/201811/21/01-5205015-un-americain-tue-par-les-fleches-dune-tribu-coupee-du-monde.php

    Le 16 novembre, John Chau, un Américain de 27 ans, a été encerclé et tué à peine arrivé sur l’île de North Sentinel. Il avait payé des pêcheurs pour le transporter jusqu’à ce lieu, situé au large à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Port Blair, mais il avait fini le trajet seul.

    Souvent décrites comme la tribu la plus isolée de la planète, les Sentinelles vivent en autarcie depuis des siècles sur cette île que l’État indien interdit d’approcher à moins de cinq kilomètres.

    Survival International pense que cette tribu descend des premières populations humaines à être parties d’Afrique et vit aux Andaman depuis 60 000 ans.

    Le gouvernement indien a tenté plusieurs expéditions pendant les années 1970 et 1980 pour entrer contact avec les Sentinelles. Après une succession d’échecs, l’Inde y a officiellement renoncé dans les années 1990.

    #résistance

    • Détruire la vie de ces indigènes

      @bce_106_6 effectivement ça fait partie des inquiétudes que soulève cet évenement , au delà des interrogations légitimes sur l’aspect « missionnaire » de cette tentative, la simple présence même fugace de ce type avec ses germes exotiques fait courir un risque sanitaire à la population de l’ile.

    • North Sentinel : deux missionnaires américains dans le viseur de la police indienne
      https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/01/north-sentinel-deux-missionnaires-americains-dans-le-viseur-de-la-police-ind


      Au moins deux missionnaires américains auraient encouragé John Chau (sur la photo) à se rendre dans une île isolée, où il a été tué par une tribu coupée du monde, a fait savoir la police indienne le 1er décembre 2018.
      SOCIAL MEDIA / REUTERS

      La police indienne a déclaré, samedi 1er décembre, enquêter sur le rôle de deux missionnaires américains qui auraient encouragé John Chau à se rendre dans une île isolée où il a été tué par une tribu coupée du monde, qu’il voulait christianiser.

      « Nous enquêtons sur le rôle d’au moins deux Américains, un homme et une femme, qui ont rencontré l’homme parti sur l’île », a déclaré Dependra Pathak, chef de la police dans l’archipel indien d’Adaman-et-Nicobar dans le golfe du Bengale. « Ces deux personnes, qui ont depuis quitté le pays, auraient eu des activités évangéliques et l’auraient encouragé à se rendre sur l’île ».

      hors-sujet : notez le crédit de la photo, Social Media, donc récupéré sur FB ou autre, mais quand même Reuters

  • Jean-Claude Michéa - Une lettre à propos du mouvement
des Gilets jaunes 21 Novembre 2018 - Le Blog de Bartleby
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2018/11/22/jean-claude-michea-une-lettre-a-propos-du-mouvement-des-gilets-jaunes%e2%80%89/#more-1561
     

    Le 21 novembre 2018

    Chers Amis,

    Juste ces quelques mots très brefs et donc très lapidaires – car ici, on est un peu débordés par la préparation de l’hiver (bois à couper, plantes et arbres à pailler  etc.). Je suis évidemment d’accord avec l’ensemble de vos remarques, ainsi qu’avec la plupart des thèses de Lieux communs https://collectiflieuxcommuns.fr/?Gilets-jaunes-la-democratie-en-germe (seule la dernière phrase me paraît un peu faible en raison de son «  occidentalisme  » : il existe aussi, bien entendu, une véritable culture de l’émancipation populaire en Asie, en Afrique ou en Amérique latine !).

    Le mouvement des «  gilets jaunes  » (bel exemple, au passage, de cette inventivité populaire que j’annonçais dans Les Mystères de la gauche ) est, d’une certaine manière, l’exact contraire de «  Nuit Debout  ». Ce dernier mouvement, en simplifiant, était en effet d’abord une tentative – d’ailleurs encouragée par une grande partie de la presse bourgeoise – des «  10 %  » (autrement dit, ceux qui sont préposés – ou se préparent à l’être – à l’encadrement technique, politique et «  culturel  » du capitalisme moderne), pour désamorcer la critique radicale du Système, en dirigeant toute l’attention politique sur le seul pouvoir (certes décisif) de Wall Street et des fameux «  1 %  ». Une révolte, par conséquent, de ces urbains hypermobiles et surdiplômés (même si une fraction minoritaire de ces nouvelles classes moyennes commence à connaître, ici ou là, une certaine «  précarisation  ») et qui constituent, depuis l’ère Mitterrand, le principal vivier dans lequel se recrutent les cadres de la gauche et de l’extrême gauche libérales (et, notamment, de ses secteurs les plus ouvertement contre-révolutionnaires et antipopulaires : Regards, Politis , NP“A”, Université Paris VIII etc.). Ici, au contraire, ce sont bien ceux d’en bas (tels que les analysait Christophe Guilluy – d’ailleurs curieusement absent, jusqu’ici, de tous les talk-shows télévisés, au profit, entre autres comiques, du réformiste sous-keynésien Besancenot), qui se révoltent, avec déjà suffisamment de conscience révolutionnaire pour refuser d’avoir encore à choisir entre exploiteurs de gauche et exploiteurs de droite (c’est d’ailleurs ainsi que Podemos avait commencé en 2011, avant que les Clémentine Autain et les Benoît Hamon du cru ne réussissent à enterrer ce mouvement prometteur en le coupant progressivement de ses bases populaires).

    Quant à l’argument des «  écologistes  » de cour – ceux qui préparent cette «  transition énergétique  » qui consiste avant tout, comme Guillaume Pitron l’a bien montré dans La Guerre des métaux rares, à délocaliser la pollution des pays occidentaux dans les pays du Sud, selon lequel ce mouvement spontané ne serait porté que par «  une idéologie de la bagnole  » et par «  des gars qui fument des clopes et roulent en diesel  », il est aussi absurde qu’immonde : il est clair, en effet, que la plupart des Gilets jaunes n’éprouvent aucun plaisir à devoir prendre leur voiture pour aller travailler chaque jour à 50 km de chez eux, à aller faire leurs courses au seul centre commercial existant dans leur région et généralement situé en pleine nature à 20 km, ou encore à se rendre chez le seul médecin qui n’a pas encore pris sa retraite et dont le cabinet se trouve à 10 km de leur lieu d’habitation. (J’emprunte tous ces exemples à mon expérience landaise ! J’ai même un voisin, qui vit avec 600 € par mois et qui doit calculer le jour du mois où il peut encore aller faire ses courses à Mont-de-Marsan, sans tomber en panne, en fonction de la quantité de diesel – cette essence des pauvres – qu’il a encore les moyens de s’acheter !) Gageons qu’ils sont au contraire les premiers à avoir compris que le vrai problème, c’était justement que la mise en œuvre systématique, depuis maintenant 40 ans, du programme libéral par les successifs gouvernements de gauche et de droite, a progressivement transformé leur village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du moindre commerce de première nécessité, et où la première entreprise encore capable de leur offrir un vague emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines de kilomètres (s’il existe des «  plans banlieues  » – et c’est tant mieux – il n’y a évidemment jamais eu rien de tel pour ces villages et ces communes – où vit pourtant la majorité de la population française – officiellement promis à l’extinction par le «  sens de l’histoire  » et la «  construction européenne  » !).

    Ce n’est donc évidemment pas la voiture en tant que telle – comme «  signe  » de leur prétendue intégration dans le monde de la consommation (ce ne sont pas des Lyonnais ou des Parisiens !) – que les Gilets jaunes défendent aujourd’hui. C’est simplement que leur voiture diesel achetée d’occasion (et que la Commission européenne essaye déjà de leur enlever en inventant sans cesse de nouvelles normes de «  contrôle technique  ») représente leur ultime possibilité de survivre, c’est-à-dire d’avoir encore un toit, un emploi et de quoi se nourrir, eux et leur famille, dans le système capitaliste tel qu’il est devenu, et tel qu’il profite de plus en plus aux gagnants de la mondialisation. Et dire que c’est d’abord cette gauche kérosène – celle qui navigue d’aéroport en aéroport pour porter dans les universités du monde entier (et dans tous les «  Festival de Cannes  ») la bonne parole «  écologique  » et «  associative  » qui ose leur faire la leçon sur ce point ! Décidément, ceux qui ne connaissent rien d’autre que leurs pauvres palais métropolitains n’auront jamais le centième de la décence qu’on peut encore rencontrer dans les chaumières (et là encore, c’est mon expérience landaise qui parle !).

    La seule question que je me pose est donc de savoir jusqu’où un tel mouvement révolutionnaire (mouvement qui n’est pas sans rapport, dans sa naissance, son programme rassembleur et son mode de développement, avec la grande révolte du Midi de 1907) peut aller dans les tristes conditions politiques qui sont les nôtres. Car n’oublions pas qu’il a devant lui un gouvernement thatchérien de gauche (le principal conseiller de Macron est d’ailleurs Mathieu Laine – un homme d’affaires de la City de Londres et qui est, en France, le préfacier des œuvres de la sorcière Maggie), c’est-à-dire un gouvernement cynique et impavide, qui est clairement prêt – c’est sa grande différence avec tous ses prédécesseurs – à aller jusqu’aux pires extrémités pinochetistes (comme Maggie avec les mineurs gallois ou les grévistes de la faim irlandais) pour imposer sa «  société de croissance  » et ce pouvoir antidémocratique des juges, aujourd’hui triomphant, qui en est le corollaire obligé. Et, bien sûr, sans avoir quoi que ce soit à craindre, sur ce plan, du servile personnel médiatique français. Faut-il rappeler, en effet, qu’on compte déjà 3 morts , des centaines de blessés, dont certains dans un état très critique. Or, si ma mémoire est bonne, c’est bien à Mai 68 qu’il faut remonter pour retrouver un bilan humain comparable lors de manifestations populaires, du moins sur le sol métropolitain. Et pour autant, l’écho médiatique donné à ce fait effarant est-il, du moins pour l’instant, à la hauteur d’un tel drame ? Et qu’auraient d’ailleurs dit les chiens de garde de France Info si ce bilan (provisoire) avait été l’œuvre, par exemple, d’un Vladimir Poutine ou d’un Donald Trump ?

    Enfin, last but not the least , on ne doit surtout pas oublier que si le mouvement des Gilets jaunes gagnait encore de l’ampleur (ou s’il conservait, comme c’est toujours le cas, le soutien de la grande majorité de la population), l’État benallo-macronien n’hésitera pas un seul instant à envoyer partout son Black Bloc et ses «  antifas  » (telle la fameuse «  brigade rouge  » de la grande époque) pour le discréditer par tous les moyens, où l’orienter vers des impasses politiques suicidaires (on a déjà vu, par exemple, comment l’État macronien avait procédé pour couper en très peu de temps l’expérience zadiste de Notre-Dame-des-Landes de ses soutiens populaires originels). Mais même si ce courageux mouvement se voyait provisoirement brisé par le PMA – le Parti des médias et de l’argent (PMA pour tous, telle est, en somme, la devise de nos M. Thiers d’aujourd’hui !) ; cela voudra dire, au pire, qu’il n’est qu’une répétition générale et le début d’un long combat à venir. Car la colère de ceux d’en bas (soutenus, je dois à nouveau le marteler, par 75 % de la population – et donc logiquement stigmatisé, à ce titre, par 95 % des chiens de garde médiatiques) ne retombera plus, tout simplement parce que ceux d’en bas n’en peuvent plus et ne veulent plus. Le peuple est donc définitivement en marche ! Et à moins d’en élire un autre (selon le vœu d’Éric Fassin, cet agent d’influence particulièrement actif de la trop célèbre French American Fondation) , il n’est pas près de rentrer dans le rang. Que les Versaillais de gauche et de droite (pour reprendre la formule des proscrits de la Commune réfugiés à Londres) se le tiennent pour dit !

    Très amicalement,
JC

    #GiletsJaunes #gazoil #diesel #Jean-Claude_Michéa #Mathieu_Laine #adolf_thiers #chiens_de_garde #Nuit_Debout#podémos #gauche_kérosène #pinochet #macron #tatcher

  • Maroc / Israël : Le collier de la reine, un tribut de vassalité à un suzerain ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/22/maroc-israel-le-collier-de-la-reine-un-tribut-de-vassalite-a

    Un collier en or aurait été offert par Lalla Salma, épouse du Roi du Maroc, à Tzipi Livni, le co-ordonnateur de la guerre de destruction israélienne de Gaza (2007-2008). Un cadeau offert en 2009 à l’occasion d’une visite de l’ancien ministre israélien des Affaires étrangères au Maroc, un an après la fin de la guerre israélienne contre l’enclave palestinienne.

    Cette information explosive a été démentie de piètre façon par le Maroc, par un communiqué laconique du ministère des affaires étrangères publié le 26 juillet, soit deux semaines après la fuite du Maariv. Le journal israélien précisait, pourtan, dans son édition en date du 13 juillet 2011, que le parlement israélien avait pris la décision de dévoiler une liste de cadeaux offerts aux officiels et parlementaires israéliens par des personnalités étrangères, liste où figurerait « Lalla Salma » pour un « collier en or » à Tzipi Livni lors de sa visite au Maroc en 2009 à l’invitation de l’Institut Amadeus pour le Forum MEDays organisé à Tanger.
    Dans ce qui apparait comme un geste d’apaisement destiné à détourner le courroux de l’opinion publique, la communauté juive du Maroc a volé au secours du Trône, lui emboitant le pas, endossant le même jour la responsabilité de ce cadeau. Non pas par un communiqué franc et précis qui aurait coupé court à toutes les spéculations mais par un procédé oblique, en des termes alambiqués, des propos confus faisant état d’ une indication d’un membre de la communauté juive, à l’identité non définie, se dévouant pour confier à un site électronique marocain que Mme Livni « n’a rencontré aucune princesse du Maroc, uniquement des personnalités marocaines et des responsables de la communauté juive » et que « le collier a pu lui être offert par la communauté juive » (2).

    Sauf à y voir la marque d’un travail de sophistication journalistique, un tel amateurisme dans la gestion de cette affaire pourrait avoir eu un effet inverse de confirmer plutôt que d’infirmer cette information. Un effet pervers
    Selon Maariv, pourtant, Lalla Salma n’aurait pas été la seule à couvrir de bijoux la ministre israélienne. La Fédération des Juifs du Maroc lui aurait aussi offert « un collier d’or serti de diamants et de pierres précieuses assorties de deux bagues ». Soit, en fin de compte, deux colliers et deux bagues. Une belle pioche pour un voyage si controversé d’un si sinistre personnage.

    Au delà du démenti formel, le pouvoir marocain a incontestablement commis un impair dans sa communication de crise, d’autant moins explicable que le sujet est d’une grande volatilité, accréditant l’idée d’un malaise par sa réaction tardive et son laconisme. Le démenti marocain, de même que la revendication indirecte de la communauté juive n’évacuent pas pour autant le débat sur le bien fondé de ce geste de courtoisie à l’égard d’une belliciste coresponsable de deux guerres contre des objectifs arabes, le Liban en juillet 206, et Gaza, en 2007, ni même sur sa présence au Maroc un an après la guerre de Gaza. Pas plus Tzipi Livni que son collier n’avaient de raison d’être au Maroc. Le service minimum sur un sujet de grande controverse porte la marque d’une désinvolture et pointe désormais du doigt le rôle ambigu de l’Institut Amadeus, initiateur de ce projet frappé de suspicion.
    Quelqu’en soit le bienfaiteur, au-delà des démentis de circonstance, le cadeau parait placer la Monarchie dans l’embarras en ce qu’il peut être ressenti, à juste titre, par une large fraction de cette population nationaliste comme un geste d’une gratuité provocante, une humiliation vécue comme un tribut de vassalité envers un suzerain.

    LA LÉGITIMITÉ DU JUDAÏSME MAROCAIN ET SON INSTRUMENTALISATION POUR UNE IMPUNITÉ DU TRÔNE
    Le laxisme traditionnel marocain à l’égard d’Israël, à contre courant de la position officielle arabe, est généralement expliqué par les rapports historiques qu’entretient la dynastie alaouite avec le judaïsme marocain (3), particulièrement du fait de la position du sultan du Maroc, sous le régime de l’Etat français de Vichy, dont le refus de faire appliquer sur son territoire les lois racistes du gouvernement collaborationniste, notamment le port de l’étoile jaune pour les ressortissants de l’Empire, lui a valu la gratitude éternelle de ses sujets de confession juive.
    Une autre interprétation, moins valorisante mais plus conforme à la realpolitik, explique ce lien privilégié par le souci du futur Roi Mohamad V de contourner l’ostracisme français à son égard, sous le protectorat, par une alliance avec le judaïsme marocain, avec l’appui américain, en vue de contraindre la France à renoncer à son rival, le Glaoui de Marrakech, et à rompre son exil malgache, permettant ainsi aux Etats-Unis de prendre pied dans ce qui était à l’époque une chasse gardée française.

    Au delà de ses interprétations polémiques, un fait demeure. Le judaïsme marocain dispose d’une place légitime au Maroc, par son ancrage et son apport. Mais cette légitimité ne saurait impliquer une légitimation d’Israël, par extension, sans règlement préalable de la question palestinienne, ni l’instrumentalisation de cette équation pour camoufler le partenariat stratégique souterrain entre la dynastie alaouite et l’ennemi officiel du Monde arabe, Israël, à l’effet d’aménager l’impunité du pouvoir chérifien qui en découle.

    Cinquante ans après son indépendance, sous une solidarité de façade, le Maroc apparait comme un tire-au-flanc de la stratégie arabe au même titre que la Jordanie et l’Arabie saoudite, au point de se retrouver dans une configuration inique de trois royaumes arabes dotés, chacun, d’une légitimité sacrale constituant un cordon sanitaire autour d’Israël, au détriment de la cause palestinienne, supposée être leur cause prioritaire, du fait de la sacralité de leur pouvoir ; le commandeur des croyants alaouite en sa qualité de président du comite « Al Qods » de la conférence islamique ; le gardien wahhabite des Lieux Saints de l’islam, en raison de sa responsabilité particulière à l’égard de Jérusalem, le 3 me haut lieu saint de l’Islam ; le hachémite, enfin, de par sa descendance directe de la tribu des Koraïchites, la tribu du Prophète. Trois royaumes, l’Arabie saoudite, la Jordanie et le Maroc, désormais liés au sein d’une confédération disparate des pétromonarchies du Golfe, dans une fusion contre nature qui révèle, face à la contestation de l’ordre établi dans le Monde arabe, leur préoccupation d’assurer la survie de leur trône, plutôt que la promotion du Monde arabe, encore moins la Libération de la Palestine.
    La presse internationale abonde de la connivence israélo-marocaine sous le règne de Hassan II, de la fuite des Juifs marocains vers Israël, à la collaboration des services secrets des deux pays dans l’affaire Ben Barka, à la guerre du Sahara, aux escales techniques des unités israéliennes dans les ports marocains durant la guerre de juin 1967 (4), à la germination hormonale, enfin, du jeune prince héritier de l’époque envers une compatriote de confession juive qui donna par la suite deux soldats à l’armée israélienne (5).

    Mais le fait nouveau est la pérennisation de cette connivence sous le nouveau Roi Mohamad VI, au point de faire du Maroc une enclave diplomatique d’Israël, dans des conditions outrageusement méprisantes pour le peuple palestinien et ses nombreux sympathisants à travers le monde. Au risque d’exposer à l’opprobre public, pour la première fois dans les annales du Royaume, la propre épouse du Souverain.

    A moins d’impérieuses nécessités d’intérêt national touchant au règlement du conflit israélo palestinien, à quel besoin répondait le fait d’exposer sa propre épouse à l’opprobre, dans un geste malvenu auprès de l’opinion publique marocaine et arabe, en honorant une belliciste impénitente. Tzipi Livni (6), l’officier traitant du Mossad en France dans une décennie qui a vu la décapitation des principaux dirigeants palestiniens en poste en Europe et non Rachel Corrie, la pacifiste américaine broyée par un tracteur pour la défense de la terre palestinienne contre la confiscation israélienne. Tzipi Livni, objet d’un mandat d’arrêt de la justice britannique pour les crimes contre l’humanité » commis par son gouvernement à Gaza et non Rony Brauman, le franc tireur courageux pourfendeur du blocus de Gaza. Sauf à y voir la marque d’une perfidie complémentaire, à quel besoin répondait le souci du bénéficiaire de révéler son présent, sinon à embarrasser son hôte prévenant ? A l’ombre de la révolte arabe du printemps 2011, gageons que pareille gracieuseté ne saurait se reproduire sans exposer son auteur à un tollé généralisé.

    L’INSTITUT AMADEUS SUR LE GRILL (7)
    Quiconque connaît la tétanie qui frappe tous les acteurs politiques du royaume à l’égard du trône alaouite, le séjour de Mme Livni ne relevait pas du domaine du fortuit et ne répondait à aucun besoin de dialogue tant sont permanents les canaux de communications entre Rabat et Tel Aviv. Officiellement un « think tank » marocain, indépendant, l’Institut Amadeus, dirigé par le propre fils du ministre marocain des Affaires étrangères, Brahim Fassi-Fihri, aura servi de paravent au séjour de Mme Livni au Maroc. Crée en 2008, l’institut est soutenu par les entreprises traditionnellement perméables aux intérêts occidentaux, notamment l’hebdomadaire Jeune Afrique, le support médiatique des états africains pro occidentaux prospères. Le mandat d’arrêt lancé le 14 décembre 2009 par la justice britannique à l’encontre de Mme Tzipi Livni pour sa responsabilité dans la guerre de destruction israélienne de Gaza a retenti comme un désaveu du Maroc, un camouflet d’autant plus cinglant que le Roi Mohamad VI préside le comité chargé de préserver les Lieux saints musulmans de Jérusalem, une ville en voie de judaïsation rampante et quasiment annexée par Israël.
    En vertu de quel passe droit, un institut élitiste s’arroge-t-il le droit de prendre, seul, sans l’aval d’une autorité légitiment investie, l’initiative d’engager lourdement son pays sur un point essentiel de sa diplomatie ? Que de surcroît, face au tollé, ce même institut, visiblement déconnecté des réalités sociales, se dispense de la moindre explication, accentuant ainsi la suspicion sur l’ensemble de la galaxie royale en ce que le silence de cette coterie de technocrates ne manquera d’alimenter le mécontentement et les supputations, s’agissant d’un acte éminemment diplomatique à portée morale.

    Que l’initiative soit le fait du propre fils du ministre des affaires étrangères pose la question de savoir si l’héritier présomptueux a pu y procéder sans la caution des autorités marocaines. Auquel cas, la sanction est inévitable au double titre d’une infraction au fonctionnement démocratique des institutions du pays, au titre d’exemple ensuite, pour sanctionner le mépris d’Amadeus envers les sentiments profonds du peuple marocain et son aventurisme suspect. Dans le cas contraire, l’aval du pouvoir à son initiative rendrait le démenti officiel, sans objet et non avenu.
    En l’absence d’une mise au point -mise au clair- de l’institut Amadeus, l’Affaire Tzipi Livni accrédite cette singulière institution comme le sous traitant diplomatique des sujets épineux du Royaume. En un mot, Amadeus assumerait pour la compte de la diplomatie marocaine ce que la rendition était à la torture, la première entreprise de délocalisation de la politique étrangère du Maroc, et sur le plan de la bataille pour la conquête de l’opinion internationale, une opération de ravalement cosmétique destinée à pérenniser le trône auprès des chancelleries occidentales.

    En plein printemps arabe, une telle affaire, en tout état de cause, est très malvenue tant pour le Trône que pour ses parrains occidentaux d’autant que, si elle était confirmée, elle placerait les officiels marocains dans un embarras d’autant plus grand qu’elle survient dans la foulée d’une affaire autrement plus consternante qui concerne cette fois le roi en personne. Mohammed VI avait en effet décerné une distinction honorifique à un dirigeant du lobby juif américain dans la foulée de l’intervention israélienne de Gaza. Dans un geste controversé, en septembre 2009, le monarque avait remis le titre de Chevalier de l’ordre du trône du royaume du Maroc à Jason F. Isaacson, directeur des affaires internationales du Comité américano-juif (AJC), qui se trouve être un des fervents soutiens à l’équipée militaire israélienne contre l’enclave palestinienne. L’information sur la remise du titre n’avait pas été annoncée officiellement au Maroc, mais révélée par un site communautaire juif aux Etats-Unis. Si, là aussi, l’objectif était la paix, pourquoi la distinction s’est portée sur un belliciste du lobby juif américain et non sur Jeremy Ben Ami, le directeur de « J Street », le contre lobby juif américain favorable à un règlement négocié.

    D’autres indices tendent à confirmer la permanence du primat israélien dans la stratégie marocaine. Le cas le plus flagrant aura été le licenciement par la Sofrecom, filiale du groupe France Télécom au Maroc, d’un ingénieur, Mohamed Benziane, après neuf ans de service pour « faute grave », laquelle, en la circonstance, à consister à refuser de participer à la formation dispensée par un prestataire de services israélien. Le vendredi 11 décembre 2009, la police marocain imposera donc sans ménagement la normalisation par le bâton aux salariés de l’entreprise conformément aux choix diplomatiques d’une monarchie alaouite n’hésitant pas à privilégier les intérêts économiques des entreprises françaises implantées sur son sol au détriment des besoins démocratiques de ses “sujets”, qui, contrairement aux Iraniens, n’ont pas la “chance” de faire l’objet de la compassion occidentale ni d’aucune espèce de vaste mise en scène médiatique. Ce licenciement abusif d’un élément de main-d’œuvre -de surcroît, indigène- qui a eu l’outrecuidance de penser par lui-même et d’obéir à une loi morale qui n’arrange ni les multinationales, ni le gouvernement marocain, a répondu à une double injonction : l’injonction néo libérale, d’une part, et l’injonction autoritaire du Makhzen, d’autre part, qui se renforcent mutuellement dans le prolongement d’une logique coloniale (8).

    A quelle logique obéit ce besoin de tirer constamment contre son propre camp ? Quel besoin pressant à pousser le Maroc à inviter officieusement un personnage si controversé dans la foulée du traumatisme de Gaza ? Sauf à masquer un dessein machiavélique, pourquoi privilégier systématiquement la distinction des plus anti palestiniens et xénophobes des dirigeants israéliens ? La cause de la paix gagne-t-elle devant tant de complaisance ? Comment expliquer cette inversion des valeurs qui fait que de prestigieux militants marocains de confession juive, l’ingénieur Abraham Sarfati et le mathématicien Sion Assidon, auront croupi longtemps dans les geôles royales pour leur soutien à la cause palestinienne, quand, en contrechamps, tenaient table ouverte à Tanger et Marrakech des figures de proue du sionisme exacerbé, le philosophe du botulisme Bernard Henri Levy et le priapique Dominique Strauss Khan, sans que nul au Royaume ne pipe mot sur cette incohérence, en recommandant par exemple à ces zélés sionistes de vivre leur passion dans le pays de leur premier choix et non en terre arabe, dont ils dénigrent tant la cause majeure ?

    Quelle aubaine que la « sacralité » de la personne du Roi consacrée par la constitution qui dispense ainsi le monarque de toute critique de ses sujets, mais le prive, par voie de conséquence, d’un garde fou. L’hospitalité arabe, quoique légendaire, ne relève pas de la niaiserie. Elle obéit à de codes rigoureux qu’aucun monarque, ni président ne saurait enfreindre sans s’exposer, à plus ou moins long terme, à une réplique. Le gauleiter de Gaza, Hosni Moubarak, le vassal par excellence des Israéliens au Moyen Orient, en a payé le prix fort au terme d’un règne de 32 ans bercé par le cantique des laudateurs occidentaux, auparavant son prédécesseur Anouar el Sadate, de même que le Roi Abdallah 1 er de Jordanie, le fondateur de la dynastie hachémite et Gardien des lieux saints de Jérusalem, son neveu Faysal II d’Irak, ainsi que l’iranien, au titre ronflant, Chahin Chah Araymehr, « Sa Majesté Impériale, le Roi des Rois, lumière des aryens », renvoyé dans les ténèbres de l’histoire.

    Que le souverain prenne garde. Le cortège des laudateurs fait entendre, à son tour, son concert de louanges au Maroc, tressant ses couronnes, à coup de poncifs, sur l’ingéniosité royale d’un pays promu nouveau rempart contre l’intégrisme depuis l’éviction du dictateur tunisien Zine el Abidine Ben Ali. Sa réforme constitutionnelle est encensée par une cohorte de plumitifs parasitaires, sans le moindre regard critique comparatif entre l’orignal et la copie, alors que la nouvelle version ne fait qu’amplifier les tares autoritaires du régime. Le oui l’aurait emporté avec plus de 98% pour un taux de participation de près de 73%. Est-ce vraiment raisonnable ce score à la Nicolas Ceausescu, du nom du dictateur roumain passé par le peloton d’exécution à la chute du communisme ? Ne s’agit pas plus tôt d’un triomphe en trompe l’œil, à la Pyrrhus, jusqu’à la chute finale. Devant tant de congratulations empressées, il serait judicieux que sa Majesté veuille bien garder en mémoire cette maxime de Jean de La Fontaine qui veut que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » (9).

    LE MAROC, DESTINATION PRÉFÉRÉE DES POLITICIENS FRANÇAIS
    Une quarantaine de personnalités françaises de premier plan ont opté pour le Maroc pour leurs vacances de fin d’année lors de la révolte arabe de 2010. De l’ancien président Jacques Chirac, à Taroudant, dans le sud du pays, à son successeur Nicolas Sarkozy, qui y a passé des vacances de Noël en 2009 et en 2010, à la résidence royale de Jnane Lekbir, à 3 kms de Marrakech, à son ancienne adversaire socialiste de 2007, Ségolène Royal, qui y a séjourné en 2010, avec son compagnon André Hadjez, au sein d’un “palace de Ouarzazate”, dans le sud du pays, à Jean Louis Borloo, ministre de l’écologie, au couple Balkany, Isabelle et Patrick Balkany, maire de Levallois, à Hervé Morin (et 18 membres de sa famille à l’hôtel Es-Saâdi de Marrakech), à Brice Hortefeux et naturellement Philippe Douste Blazy, ancien ministre des Affaires étrangères qui fit l’objet d’un scandale.
    La « tribu Maroc » s’étend bien au-delà de ces attaches. De Bernard-Henri Lévy à Thierry de Beaucé, à Dominique Strass Khan et Anne Sinclair, à Elizabeth Guigou et Dominique de Villepin, nombre de dirigeants politiques, chefs d’entreprise, intellectuels médiatiques et célébrités du showbiz ont à Marrakech ou ailleurs une résidence secondaire. Le « plus beau pays du monde », comme le veut la publicité de l’Office marocain du tourisme, devient ainsi un lieu de rendez-vous culte pour la classe politique française, où la délocalisation d’un Conseil des ministres serait presque envisageable durant les fêtes de fin d’année. La Mamounia est la carte maîtresse de cette politique de séduction du Makhzen, le pouvoir féodal marocain. Tous y sont reçus avec les attentions particulières que sait déployer le Maroc pour ses hôtes de marque. Les invitations spéciales sont l’atout maître de l’arsenal diplomatique du royaume chérifien pour séduire les politiques français. La pratique est érigée en politique d’Etat.

    Quoique l’on dise, quoique l’on fasse, le collier de la reine à Tzipi Livni constitue une faute politique impardonnable, qui fera tache ; une tache que rien ne saurait gommer de la mémoire des peuples en lutte ce qu’elle sera éternellement ressentie comme une prime à une belliciste impunie qui compte à son actif deux guerres, l’une, en 2006 contre le Liban, l’autre, en 2007-2008 contre Gaza, avec le
    Etat policé, le Maroc est aussi un état policier et son parc hôtelier, comme il se doit de l’être, est sonorisé et scanné, témoin muet des galipettes des uns, des roucoulades des unes, des valses hésitations des uns et des autres, de leurs chapardages et de leurs chuchotements, qui fait dire à un diplomate français que « la France est captive de la diplomatie marocaine », tout comme le monarchie marocaine est tributaire de sa survie de son allégeance israélienne.
    Le Royaume se gangrène de tant de dérives. De tant de licences. Lupanar des pétromonarchies du Golfe, enclave diplomatique israélienne, mercenaires sous traitant de la stratégie américaine en Afrique dans le cadre du « Safari Club » chargé de la protection des dictatures africaines pro occidentales, notamment le Zaïre du général Joseph Désiré Mobutu, sur fond de corruption, de népotisme et d’autoritarisme bureaucratique. A n’y prendre garde, le royaume pourrait en porter les stigmates indélébiles avec à sa tête un commandeur de peu, d’un royaume déserté de ses oiseaux migrateurs de mauvais augure, les vacanciers parasitaires envolés vers d’autres cieux à la recherche de nouvelles pitances.

    Et si le Maroc, par la somptuosité de son accueil, le nombre des bénéficiaires de ses prestations, ses abus et ceux de ses invités, ses dérives et les leurs, le silence complice des observateurs occidentaux, n’était en fin de compte que la plus grande mystification politico-médiatique de l’époque contemporaine, un syndrome tunisien sur une plus grande échelle ? Sur les débris de son trône ne subsistera alors au souverain qu’à méditer la fin pitoyable du dernier roi de Grenade, l’infortuné Bouabdil, raillé par sa mère « de pleurer comme une femme ce qu’il n’a su défendre comme un homme ».

    Le référendum du 1er juillet 2011 sur la Constitution marocaine a permis au roi Mohammed VI de donner au moins, dans le contexte des révoltes arabes, l’illusion d’une démocratisation.
    Etude comparative du texte original de la Constitution marocaine et du nouveau texte adopté par la réforme. Une réforme en trompe l’œil en ce que les pouvoirs du Roi sont encore plus étendus.

    1-Le collier de la Reine : L’affaire du collier de la reine est une escroquerie qui eut pour victime, en 1785, le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg, et qui éclaboussa la réputation de la reine Marie Antoinette.

    2- Harissa.com http://www.harissa.com/news/article/le-maroc-d%C3%A9ment-avoir-offert-un-collier-en-diamants-%C3%A0-tzipi-livni

    3- Sur la problématique du judaïsme marocain cf. à ce propos, l’analyse de Abraham Sarfati https://www.renenaba.com/jordanie-et-maroc-additif
    – Sur le partenariat stratégique entre Israël et le Maroc, Cf. à ce propos La Jordanie et le Maroc, deux voltigeurs de pointe de la diplomatie occidentale
    –1re partie : Hassan et Hussein, le modernisme au service de l’archaïsme https://www.renenaba.com/hassan-et-hussein-le-modernisme-au-service-de-l%E2%80%99archaisme
    2eme partie La Cia de l’un, le Mossad de l’autre https://www.renenaba.com/la-jordanie-et-le-maroc-deux-voltigeurs-de-pointe-de-la-diplomatie-occiden

    4-Abdel Monein Diouri, dans son livre « A qui appartient le Maroc » (Editions l‘Harmattan), chapitre IV « Une diplomatie captive », page 103, soutient que « durant la guerre de juin 1967, des navires israéliens ont fait de discrètes escales techniques dans les ports marocains. Les bases américaines au Maroc ont servi de ponts aériens entre les Etats-Unis et Israël. Les bateaux marocains de pêche en haute mer (propriété du Roi) étaient équipés pour servir au Mossad de système d’écoute des communications téléphoniques, via le détroit de Gibraltar, point de passage des communications internationales entre l4Europe et l4Afrique. Les renseignements recueillis par ce système servaient aussi bien Israël que le Maroc ». De son côté, Agnès Bensimon, auteur eu célèbre « Hassan II et les Juifs », affirme que c’est parce que les services secrets israéliens ont fourni des renseignements très précis quant à un complot visant à tuer le prince héritier en février 1960 que les relations entre le Maroc et Israël ont débuté. L’historien Yigal Bin-Nun dément une telle version des faits. Pour lui, c’est en 1963 que la coopération officielle entre les deux pays a commencé. Quel intérêt pour Hassan II ? Les Israéliens avaient contacté Emile Benhamou, un ami d’enfance de Mohamed Oufkir, afin qu’il les fasse entrer en contact avec le chef des services de sécurité marocains. Après plusieurs tentatives, la rencontre est finalement arrangée en février 1963 chez Benhamou lui-même, rue Victor Hugo à Paris, entre l’agent Yaakov Karoz et Oufkir. Les Marocains craignaient qu’un membre de l’opposition ne se fasse passer pour un représentant du Palais pour acheter des armes. Le Mossad confirmera plus tard qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Les relations entre le Maroc et Israël deviennent dès lors officielles. Hassan II craignait que son trône ne soit menacé par le panarabisme. Il faisait mine de sympathiser avec la vague nassérienne qui submergeait le monde arabe ; en réalité, il le faisait pour ne pas se laisser distancer par l’opposition. Selon Yigal Bin-Nun, le Roi a peut-être voulu se rapprocher d’Israël parce qu’il était attiré par ce qu’on appelait alors le « miracle israélien ». Beaucoup étaient fascinés par la capacité qu’avait eue ce jeune Etat à « fleurir le désert », selon l’expression consacrée. L’inexistence des relations israélo-arabes était propice à un rapprochement entre le Palais et les dirigeants israéliens, d’autant plus que Ben Gourion avait décidé d’opter pour la politique dite des Etats périphériques : il fallait développer une ceinture d’Etats lointains mais conciliants. L’intrusion du Mossad au Maroc s’est faite par des voyages clandestins de nombreux agents du Mossad et de leur chef Isser Harel, entre 1958 et 1960. Le premier eut lieu le 1er septembre 1958. Si les autorités marocaines eurent vent de sa visite, elles n’en laissèrent rien paraître, préparant ainsi le terrain à “l’accord de compromis” conclu entre le Palais et Israël favorisant l’exode des Juifs marocains. Plus tard, les officiers Oufkir, Dlimi et bien d’autres se rendirent clandestinement en Israël et des politiques et militaires israéliens firent durant de longues années le chemin inverse. Les archives nationales d’Israël regorgent de documents historiques qui retracent ces liens. Les Marocains auraient souvent demandé aux Israéliens de les renseigner sur les Etats arabes favorables à un renversement de la monarchie alaouite. Israël aurait aussi soutenu le Maroc dans sa “Guerre des Sables” avec l’Algérie en livrant des blindés. Des officiers de l’armée et du Mossad ont formé et encadré la jeune armée royale et les services de sécurité dont le célèbre Cab-1, l’embryon de la DST. En retour, et malgré l’envoi de troupes au Golan jugé “anecdotique”, le Maroc n’a eu de cesse de normaliser l’existence de l’Etat hébreu auprès du monde arabe ou ouvrir à Rabat et à Tel-Aviv des antennes diplomatiques. Israël aurait continué à aider “technologiquement” le Maroc au Sahara, notamment dans la sécurisation du Sud par la construction du Mur de défense, ceinture modernisée de la fameuse ligne Barleev expérimentée dans le Sinaï.
    http://www.mamfakinch.com/au-maroc-en-2011-mieux-vaut-militer-pour-israel-que-pour-la-democratie-o

    5- Selon une dépêche AFP 19 août 2005 : La juive israélienne Hedva Selaa, 53 ans, ancienne, soldate de l´armée israélienne, aujourd’hui réceptionniste dans un hôtel à Eilat, dit être la fille naturelle du “commandeur des croyants” Hassan II et sœur du “nouveau commandeur des croyants” marocains ! C’est le “scoop” présenté- le 19 août 2005 – à la Une d’un supplément du quotidien israélien à grand tirage Yediot Aharonot. Sous le titre “le roi et moi”, Hedva (Selaa est le nom de son mari) pose avec une photo du roi défunt – un cliché censé souligner leur ressemblance. Intitulé “une princesse marocaine”, l’article raconte la romance qu’aurait eue Anita Benzaquen, la mère de Hedva, en 1952, avec le prince héritier Moulay Hassan, alors âgé de 23 ans. Deux enfants seraient nés des amours illégitimes du prince Hassan (future Hassan II) et de sa maîtresse juive Anita, nièce de Léon Benzoïque, figure de la communauté juive marocaine et futur ministre des PTT du premier gouvernement marocain sous Mohamed V. Si Jacky, l’aîné, refuse toujours de parler à la presse, Hedva, la cadette, a décidé de “tout révéler” 8 ans après le décès de sa mère Anita, en 1997. Une mère que Hedva n’hésite pas à qualifier de femme frivole et multipliant les aventures. “Un test ADN n’est pas envisageable, admet Hedva, et mon frère Jacky a brulé toutes les archives de notre mère après sa mort”.
    Son récit s’appuie sur des recoupements familiaux. La réceptionniste ne demande rien, et notamment pas d’argent. Son unique souhait, dit-elle, est de “rencontrer mon demi-frère, le roi Mohammed VI”. Pour tenter de donner suite à cette demande, Yediot Aharonot a, contacté Badreddine Radi, un fonctionnaire du ministère de la Communication à Rabat. Après “24 heures de réflexion”, dit le quotidien israélien, le marocain a décliné l‘offre.

    6- Quand le Maroc offre de « généreux cadeaux » aux criminels de guerre israéliens. Selon le quotidien israélien Maariv, du mercredi 13 juillet 2011, le parlement israélien a pris la décision de dévoiler une liste de cadeaux offerts aux officiels et parlementaires israéliens par des personnalités étrangères. Maariv révèle ainsi que « Lalla Salma » a offert un « collier en or » à Tzipi Livni lors de sa visite au Maroc en 2009. Madame Tzipi Livni, a séjourné au Maroc à l’invitation de l’Institut Amadeus pour le Forum MEDays organisé à Tanger, du 19 au 21 novembre 2009, le think tank de Brahim Fassi Fihri, fils du ministre marocain des Affaires étrangères Taib Fassi Fihri. La famille royale marocaine compte parmi les plus « généreux donateurs » de cadeaux aux responsables de l’Etat hébreu. En 1981, pour remercier Shimon Peres de sa venue au Maroc pour rassurer le régime des soutiens juifs américains. Le Commandeur des croyants lui avait offert une cargaison complète de vin de bon cru de ses vignes personnelles, chargée à bord de l’avion qui le transportait en Israël ! URL courte : http://www.demainonline.com/?p=6338 the Hebrew-language daily Maariv reported Thursday http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/145701
    Tzipi Livni, dont la famille originaire de Pologne, est la fille du chef des opérations de l’Irgoun. A ce titre, en 1946 et sur ordre de Menahem Begin, il avait organisé le célèbre attentat à la bombe contre l’hôtel King David, où se trouvait le QG britannique, et qui a coûté la vie à 91 Anglais, Arabes et Juifs. Plus tard et toujours aux côtés de Begin, Livni père a été l’un des architectes de la naissance du Likoud et de la victoire du parti qui a porté Begin au pouvoir en 1977. Au décès de son père, Tzipi Livini a cherché à succéder à son paternel à la Knesset sur le ticket du Likoud, optant pour un slogan bien particulier : « Mon nom est une institution » Un slogan lourd de sens car, en hébreu, le mot « institution » signifie Mossad, le nom des services secrets israéliens, en référence à son passage au Mossad, où elle fut un agent clé en Europe pour quatre ans, dans les années 80. Et notamment en France -elle est francophone- où elle a dirigé une « safe house » (maison sécurisée servant de base arrière ou de lieu de repli) pour ses collègues du Mossad au moment où le service entamait une campagne d’assassinats en Europe. Elle était notamment en poste en France en 1980, lorsqu’un scientifique égyptien spécialisé dans le nucléaire et travaillant pour Saddam Hussein a été assassiné dans la chambre de son hôtel parisien par le Mossad. Le gouvernement israélien a refusé de confirmer officiellement que le service était derrière cet assassinat mais le Premier ministre de l’époque, Menachem Begin, a glissé un jour à un journaliste américain qu’il espérait que la France qui aidait l’Irak avait« appris la leçon ». Tzipi Livni était toujours en poste en Europe lorsque un dirigeant de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine), Mamoun Meraish, a été tué par des balles tirées par un agent du Mossad à Athènes, en Grèce, en 1983. Un assassinat où, pour le Times de Londres en date du 1er juin 2008, Tzipi Livni était impliquée. A la suite du meurtre de Mamoun Meraish, Livni est rentrée en Israël pour reprendre ses études de droit. En cause selon le Times, de trop fortes « pressions » dans son boulot d’agent secret. Etait-elle elle-même l’un des tueurs dans cet assassinat et dans d’autres, comme le prétend la presse britannique ? Lorsqu’elle se lance dans la politique au sein du Likoud, elle devient vite une disciple d’Ariel Sharon, l’homme qu’une commission officielle israélienne a désigné comme étant « personnellement responsable » du massacre dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, au Liban, en 1982. Par la suite, elle sera sous le patronage de Sharon ministre de la Coopération régionale, ministre de l’Agriculture, ministre de l’Absorption des immigrés et ministre de la Justice. Elle suivra Sharon lorsqu’il claque la porte du Likoud en 2005 pour fonder Kadima. Quand Ehud Olmert succède à Ariel Sharon comme Premier ministre, Tzipi sera nomme vice premier ministre et ministre des Affaires Etrangères..

    7- L’Institut Amadeus : Créé en 2008, basé à Rabat, Amadeus est un « think tank » marocain, indépendant, qui se présente comme un centre d’expertise, de réflexion, de conseil, de proposition et de consultation, une plateforme d’échanges, de rencontres et de coopération Nord-Sud et Sud-Sud. Amadeus bénéficie du partenariat d’une vingtaine d’entreprises notamment Alsthom, la chaine hôtelière Movenpick, l’Hebdomadaire Jeune Afrique, Maroc Telecom Et Medi1 SAT. Animé par une équipe de quinze personnes composées de managers, de chercheurs et d’experts avec des pôles de compétence et des horizons culturels diversifiés, il se propose de consolider l’image de marque du Maroc et de la région du Maghreb, au niveau international, en menant des actions de lobbying.
    L’équipe dirigeante est composée des trois personnalités suivantes :

    –Brahim Fassi-Fihri : Diplômé en sciences politiques de l’Université de Montréal, le président de l’Institut Amadeus a effectué de nombreux travaux de recherche dans le domaine des relations internationales. Brahim fonde l’association Amadeus en 2005. En 2007, il approfondit sa connaissance des enjeux euro-méditerranéens en intégrant la Direction Générale des Relations Extérieures de la Commission Européenne. Il est nommé durant cette période responsable du comité d’organisation de la 11eme conférence ministérielle Euromed de la Transition économique. En tant que Président de l’Institut Amadeus, Brahim coordonne l’ensemble des activités de l’Institut et apporte son expertise des enjeux politiques et géostratégiques contemporains. Il est l’initiateur et le créateur des MEDays, un forum international organisé chaque année à Tanger. Brahim a développé un réseau international de personnalités de la sphère politique et économique et des medias, faisant des MEDays le rendez-vous annuel des pays den la région sud.

    –Mekki Lahlou : Diplômé en sciences politiques de l’Université de McGill à Montréal, titulaire d’un Master en relations internationales et droit international à Sciences Po Paris et doctorant en droit aérien Mekki est un spécialiste des relations internationales. Il a travaillé dans la fonction publique internationale et s’est par la suite spécialisé dans les problématiques de la libéralisation et de la déréglementation du transport aérien international, notamment lors de son séjour à l’Association du Transport Aérien International à Genève. A l’Institut Amadeus, Mekki s’occupe plus particulièrement des relations extérieures, et notamment des partenariats et du financement des activités de l’Institut.

    –Younès Slaoui : Vice-président et co-fondateur de l’Institut Amadeus Issu de l’Ecole Nationale d’Administration française (ENA), promotion Jean-Jacques Rousseau, et diplômé de l’EM Lyon, Younes est spécialisé en administration publique, en stratégie et en finance d’entreprise. Ses expériences à Calyon et DTZ lui ont permis de participer à des opérations de financement d’entreprises et de conseil financier. Au cours de son expérience au sein de la Direction Générale française de l’Énergie et du Climat, il a intégré l’équipe du Plan Solaire Méditerranéen de l’Union pour la méditerranée (UPM) et a été chargé d’un rapport sur le financement du nucléaire. Younes a également collaboré à la réflexion stratégique et à l’étude du développement international du groupe EM Lyon en tant que chargé de mission auprès du directeur général de cette institution. Au niveau associatif, Younes a occupé en 2006 la fonction de Président de l’AMGE Lyon et Vice-président régional de l’AMGE (Association des Marocains des Grandes Ecoles). Younes apporte ses connaissances des enjeux et problématiques de développement économique et social, et est un acteur de premier rang dans l’élaboration.

    8 – Sentence philosophique du blog « Princesse de Clèves islamo-gauchiste ».

    9 – Alexandre Adler, Rachida Dati, le Maroc et les chantres de la démocratie « contrôlée » blog du monde diplo lundi 4 juillet 2011, par Alain Gresh http://blog.mondediplo.net/2011-07-04-Alexandre-Adler-Rachida-Dati-le-Maroc-et-les                                                                                                                                                       https://www.renenaba.com/le-collier-de-la-reine

  • Maroc-Israël: Hassan II, la grande imposture, par René Naba – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/22/maroc-israel-hassan-ii-la-grande-imposture-par-rene-naba

    Le Roi Hassan II du Maroc, Président du Comité Al Qods » (Jérusalem), hôte du premier sommet islamique de l’époque contemporaine (Rabat 1969), apparaît rétrospectivement comme l‘un des grands traîtres à la cause arabe et son long règne de 38 ans (Mars 1961-Juillet 1999) une vaste supercherie, si toutefois sont avérées les révélations contenues dans le livre du journaliste israélien Ronen Bergman « Rise and Kill First : The secret History of Israel’s targeted assassinations », ED. Penguin Random House.

    LES DIRIGEANTS ARABES PLACÉS SUR ÉCOUTE SUR ORDRE DE RABAT
    Réputé pour son sérieux, chroniqueur militaire de Yedioth Aharonoth et du New York Times, l’auteur soutient que les dirigeants arabes ont été placés sur écoute des services israéliens grâce à la connivence marocaine lors du Sommet arabe de Casablanca de septembre 1965. Du jamais vu même dans les fictions les plus satiriques, cette trahison dénote la désinvolture du monarque chérifien à l’égard de ses pairs et de son mépris pour la cause palestinienne.

    Version arabe de ce récit selon la recension de l’ouvrage établi par le site en ligne Ar Rai Al Yom à l’intention du locuteur arabophone.
    https://www.raialyoum.com/?p=821705

    La date n’est pas anodine. Scellé par la signature d’un pacte de solidarité et de coexistence pacifique entre régimes arabes, ce sommet s’est tenu en septembre 1965, au terme d’un été particulièrement brûlant au Maroc, marqué par la terrible répression de la révolte étudiante de Casablanca (23 mars 1965) qui fit officiellement 7 morts et 168 blessés. En fait 400 morts selon l’ambassade de France à Rabat.

    Sentant le vent du boulet, le jeune monarque a eu la lumineuse idée de se tourner alors vers les Israéliens, comme garde fou aux débordements de son opposition interne et externe. Autrement dit, contre la volonté de son peuple, il s’allia aux ennemis du Monde arabe pour la survie de son trône, dans la pure tradition de la servitude coloniale. Un schéma identique sera observé 70 ans plus tard par le trône wahhabite, bradant la Palestine, par une alliance ouverte avec Israël.

    Dans une sorte d’échange de bons procédés, Hassan II percevra le prix de sa forfaiture au plan arabe, un mois plus tard, par l’élimination d’un des espoirs de la renaissance arabe, Mehdi Ben Barka.

    Figure mythique de l’opposition démocratique marocaine, l’ancien professeur de mathématiques d’Hassan II sera enlevé en octobre 1965 à Paris avec la complicité du Mossad, et carbonisé par des sbires marocains, un mois après la tenue du sommet de Casablanca.

    Principal opposant socialiste au roi Hassan II et leader du mouvement tiers-mondiste et panafricaniste, Mehdi Ben Barka a été enlevé le 29 octobre 1965 à Paris alors qu’il tentait, en sa qualité de « commis-voyageur de la révolution », de fédérer les mouvements révolutionnaires du tiers-monde en vue de la Conférence Tri-continentale devant se tenir en janvier 1966 à la Havane en vue de faire converger « les deux courants de la révolution mondiale : le courant surgi avec la révolution d’Octobre et celui de la révolution nationale libératrice ». Pour l’historien René Galissot, « c’est dans cet élan révolutionnaire de la Tri-continentale que se trouve la cause profonde de l’enlèvement et de l’assassinat de Ben Barka ».

    Sur ce lien, Le rôle de Mehdi Ben Barka et de la tri-continentale dans le réveil des peuples colonisés

    https://www.madaniya.info/2015/12/20/non-alignes-tricontinentale-60-eme-anniversaire-1-2
    https://www.madaniya.info/2015/12/26/non-alignes-tri-continentale-60-eme-anniversaire-2-2
    La mise sur écoute des dirigeants arabes a permis aux Israéliens de prendre note de la stratégie de reconquête de la Palestine, comme des divergences inter arabes. La décision marocaine aura constitué « Le plus grand trésor stratégique d’Israël ». Le journaliste israélien a estimé que cette information était « la raison principale qui a poussé Israël à prendre la décision de faire la guerre aux États arabes en Juin 1967 », deux ans après le sommet de Casablanca, et qui a infligé une terrible défaite à l’Égypte, à la Syrie et à la Jordanie.

    L’incendie de la Mosquée Al Aqsa par un illuminé israélien, en 1969, donne l’occasion au souverain chérifien de se refaire une virginité politique à l’occasion du sommet Islamique de Rabat, en 1969. Deux ans après la défaite de juin 1967, dont il en a été indirectement responsable, le « Commandeur des Croyants » va cumuler cette fonction spirituelle avec celle plus politique de président du « Comité Al Qods ».

    Le sommet islamique de Rabat a marqué, sur le plan idéologique, le début de l’instrumentalisation de l’Islam comme arme politique contre l’athéisme soviétique et le nationalisme arabe, et, sur le plan stratégique, le détournement du combat pour la libération de la Palestine, vers des contrées périphériques, à des milliers de km du champ de bataille de la Palestine, avec Al Qaida en Afghanistan et les djihadistes arabo afghans au Caucase et en Bosnie au Kosovo, avant d’être dirigé contre les pays arabes à structure républicaine (Libye, Syrie) à l’occasion du déclenchement de la séquence dite du « printemps arabe » et le surgissement de groupements terroristes islamistes Daech, Jabat An Nosra, Jaych al Islam, opérant, dans le sud de la Syrie, en coopération avec Israël.

    Le Maroc figurera lors de cette séquence comme l’un des plus gros exportateurs du terrorisme islamique vers l’Europe occidentale (Attentat de Madrid 2004 qui a fait 200 morts, l’assassinat de Théo Van Gogh, les attentats de Bruxelles en 2015 et les attentats de Barcelone en 2017).

    Pour aller plus loin sur ce thème

    http://www.renenaba.com/de-l-instrumentalisation-de-l-islam-comme-arme-de-combat-politique

    Nonobstant la coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël, Hassan II, fait rarissime dans les annales, devra faire face à deux séditions militaires, à son palais de Skhirat, le 10 juillet 1971, jour de son anniversaire, puis l’année suivante contre son propre Boeing par un groupe d’aviateurs ; indice d’un fort ressentiment à son égard, deux ans après son sacre de Rabat.

    Au delà du rôle du Mossad dans l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, la vassalité du trône alaouite à l’égard de l’État Hébreu s’est concrétisée sous le règne de son successeur Mohammad VI avec le scandale du « Collier de la Reine » dans sa version tropicale ; un scandale qui titre son nom du bijou offert par l’épouse du Roi à Tzipi Livni, ancien ministre israélien des Affaires étrangères, dans la foulée de la destruction de la bande de Gaza (2007-2008), dont l’ancienne agent du Mossad en Europe en a été la coordonnatrice.

    Pour aller plus loin sur l’affaire du collier de la reine
    http://www.renenaba.com/le-collier-de-la-reine

    LE MAROC, PIVOT CENTRAL DU DISPOSITIF OCCIDENTAL EN AFRIQUE VIA LE SAFARI CLUB
    Pivot central du dispositif occidental en Afrique, le Royaume fondera, en 1976, avec la France, l’Egypte, l’Iran et l’Arabie saoudite, le « Safari Club », se donnant ainsi l’illusion de « jouer dans la cour des grands ». En pleine négociation de paix égypto-israélienne, il assumera le rôle de gendarme, non sur le champ de la confrontation israélo-arabe, mais à des milliers de kilomètres de là, non pour la récupération des Lieux Saints de l’Islam, mais pour le maintien au pouvoir d’un des dictateurs les plus corrompus de la planète le Zaïrois Mobutu, agent attitré des Américains dans la zone centrale de l’Afrique, l’assassin de Patrice Lumumba, le chef charismatique de l’Indépendance du Congo ex belge.

    En soutien à Jonas Savimbi, l’agent de la CIA en Angola ; ou encore l’ivoirien Félix Houphouet Boigny, le principal pourvoyeur des djembés et des mallettes à une caste politico médiatique française vénale.

    Le Maroc était représenté au sein de cette structure par le général Ahmad Dlimi, un des artisans de la liquidation de Mehdi Ben Barka, l’ancien lieutenant du général Mohamad Oufkir, l’homme des basses oeuvres de la dynastie alaouite, tous les deux liquidés sans autre forme de procès sur ordre du Palais royal.

    À propos du safari Club

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Safari_Club

    La dynastie chérifienne a constamment justifié sa relation privilégiée avec Israël par la spécificité du judaïsme marocain.

    Cf sur ce point, l’analyse d’Abraham Sarfati, l’un des plus célèbres opposants marocain à Hassan II.
    http://www.renenaba.com/jordanie-et-maroc-additif

    Il n’en demeure pas moins que le règne d’Hassan II, malgré les prosternations d’une presse française vénale, sera néanmoins qualifié de « Règne du Bagne et de la Terreur », dont le cas le plus illustre aura été le bagne de Tazmamart et l’arbitraire qui frappa notamment les Frères Bourequat.

    Pour aller plus loin sur cette affaire, cf le lien suivant
    http://www.renenaba.com/maroc-les-trois-freres-bourequat-40-ans-apres-le-retour-des-fantomes-vivan

    LE MAROC, POURVOYEUR DE PROSTITUÉES POUR LES PÉTROMONARCHIES ET REFUGE DE LA MAFIA ISRAÉLIENNE
    Un des principaux pourvoyeurs de la prostitution à destination du Golfe pétro monarchique, où près de vingt mille marocaines y font l’objet d’exploitations sexuelles, le Maroc passe de surcroît pour être un refuge pour la mafia israélienne. Le royaume aurait accueilli plusieurs anciens membres de la mafia israélienne, selon le quotidien israélien Haaretz, en date du vendredi 14 septembre 2012.

    Gabriel Ben-Harush et Shalom Domrani, deux figures puissantes de la mafia israélienne, recherchées depuis des années par l’Interpol, figuraient parmi les noms cités par le journal. Cf à ce propos : http://www.yabiladi.com/articles/details/12903/maroc-refuge-pour-mafia-israelienne.html

    Pour aller plus loin sur ce sujet cf :
    http://www.renenaba.com/yves-mamou-et-le-phenomene-de-serendipite

    Ronen Bergman mentionne 2700 assassinats ciblés orchestrés par Israël ; soit en moyenne 40 opérations par an. Les Israéliens n’auront fait que reprendre les méthodes en vigueur en Palestine par les britanniques, notamment le général Orde Wingate, qui avait créé dans la décennie 1930 les « Special Night Squads », les « Escadrons Nocturnes Spéciaux » composés de combattants juifs chargés des raids contre les villages arabes en procédant à l’élimination des meneurs.

    La France en a fait usage pendant la guerre d’Algérie et François Hollande a même admis que Paris y avait eu recours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les deux derniers présidents américains ont eu également recours aux « assassinats extrajudiciaires », George W. Bush jr, après les attentats terroristes du 11 Septembre 2001, et Barack Obama a ordonné plusieurs centaines d’exécutions ciblées par drones.

    YASSER ARAFAT, CHEIKH AHMAD YASSINE, ABDEL AZIZ RANTISSI
    La connivence israélo-marocaine s’est poursuivie en dépit de la décapitation du leadership palestinien, par les Israéliens, et le recours aux assassinats « extra judiciaires » des deux principaux dirigeants du Hamas, Cheikh Ahmad Yassine et son successeur Abdel Aziz Rantissi. Une collision qui acte une forme de forfaiture de la part du pouvoir chérifien.

    Le livre suggère aussi clairement qu’Israël a utilisé un poison radioactif pour tuer Yasser Arafat, le chef historique palestinien, ce que les dirigeants israéliens ont toujours nié. Bergman écrit que la mort d’Arafat en 2004 correspondait à un modèle et avait des partisans. Mais il évite d’affirmer clairement ce qui s’est passé, expliquant que la censure militaire israélienne l’empêche de révéler ce qu’il pourrait savoir.

    Deux monuments ont été édifiés au Maroc pour immortaliser l’oeuvre d’Hassan II : son mausolée à Rabat et la Mosquée de Casablanca, l’une des plus grandes du monde, qui porte son nom. Mais celui que la presse occidentale, particulièrement la presse française engourdie par la diplomatie de la Mamouniya, encensait comme un « Machiavel arabe doté de la baraka », se révélera être, à la lecture des révélations du livre de Ronen Bergman, un mauvais génie, une imposture.

    Et les deux monuments édifiés à la gloire posthume du Commandeur des Croyants et Président du comité Al Qods, -mais néanmoins un des principaux artisans du bradage de la Palestine, au même titre que l’Arabie saoudite-, se perçoivent, rétrospectivement, comme les stigmates du règne hideux d’un parfait sous traitant de l’impérium israélo-occidental. D’un être maléfique. D’un souverain vil et servile.

    Source : Madaniya, René Naba, 17-11-2018                                           https://www.les-crises.fr/maroc-israel-hassan-ii-la-grande-imposture-par-rene-naba

  • Violences gynécologiques et obstrétriques
    http://www.radiopanik.org/emissions/du-pied-gauche/violences-gynecologiques-et-obstretriques

    Ce mercredi, nous parlerons des différentes formes de violences gynécologiques et obstrétriques, qu’elles soient verbales ou physiques, qu’elles se passent pendant un rendez-vous gynécologique ou lors d’un accouchement...Nous verrons comment les pratiques évoluent au sein du corps médical et soignant et quelles sont les recommandations des intervenantes pour le futur.

    Les invitées :

    Mélanie Dechalotte, journaliste-documentariste, autrice de plusieurs documentaires radiophoniques sur le sujet, dont Maltraitance gynécologique et autrice du Livre noir de la gynécologie (First éditions, 2017).

    Marie-Hélène Lahaye, créatrice et animatrice du blog Marie, accouche-là et autrice du livre Accouchement. Les femmes méritent mieux ( Michalon, 2018)

    Annick Faniel, fociologue, formatrice spécialisée (...)

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/du-pied-gauche/violences-gynecologiques-et-obstretriques_05746__1.mp3

  • La #fermeture_des_frontières empêche le #retour des migrants africains au pays

    En Europe, quand on parle de migrations africaines, on fait souvent référence aux arrivées de migrants, moins au fait qu’ils pourraient rentrer volontairement dans leur pays d’origine.

    Ces hommes et femmes sont la plupart du temps associés à des individus fuyant la misère et la guerre, recherchant des conditions de vie meilleures et n’ayant aucune intention de retourner d’où ils viennent. Quand les décideurs politiques européens parlent de « retour », ils font référence aux expulsions de migrants en situation irrégulière ou aux programmes incitant à un retour définitif, avec l’idée de décourager toute migration à venir.

    Tout cela laisse croire que la plupart des migrants africains voudraient s’établir définitivement en Europe et qu’aucun ne souhaiterait rentrer au pays, à moins d’y être contraint. Pourtant, l’éventualité d’un retour est toujours présente et fait partie de la #stratégie_de_mobilité de tout migrant. La migration est une #circulation et non un aller simple dans un sens ou dans l’autre. Le plus souvent, c’est le migrant qui décide de se mettre en mouvement.

    Des retours effectifs nombreux

    Les enquêtes « Migrations entre l’Afrique et l’Europe », menées à la fin des années 2000, ont montré que, à leur arrivée en Europe, de nombreux migrants envisageaient seulement une #migration_temporaire et avaient l’intention de #repartir. Ainsi, la moitié des migrants sénégalais et congolais arrivés en Europe entre 1960 et 2009 projetaient de rentrer dans leur pays d’origine.

    Les retours effectifs vers l’Afrique ont été nombreux. Après 10 ans, 20 % des Sénégalais et 40 % des Congolais qui avaient migré en Europe avaient effectué un retour au pays d’une durée d’un an ou plus, ou y étaient revenus temporairement avec l’intention de s’y installer.

    En fait, la grande majorité des retours sont décidés spontanément ou volontairement par les migrants eux-mêmes. Ils ne rentrent pas parce qu’ils y ont été forcés ou encouragés par les autorités du pays d’accueil. Seuls 11 % des Sénégalais et 3 % des Congolais ayant effectué un retour l’imputent à l’absence de titre de séjour régulier en Europe.

    Préparer soi-même son retour

    Les programmes d’#aide_au_retour « volontaire » (bien que ce choix résulte plutôt de contraintes) ne dissuadent pas de revenir en Europe. Les migrants circulent et les retours peuvent donner lieu à de nouvelles migrations si l’installation n’a été ni voulue ni préparée. C’est le cas, par exemple, de ceux dont le séjour en Europe a été trop court pour qu’ils puissent acquérir suffisamment de ressources pour réussir leur réinstallation réussie au pays d’origine. La part des Sénégalais de retour qui repartent en Europe est impressionnante : au bout de 10 ans, un peu moins de la moitié sont repartis pour l’Europe.

    Les migrants sont bien plus susceptibles de rentrer dans leur pays et d’y rester lorsqu’ils ont eux-mêmes préparé leur retour. Si on connaît mal la réalité statistique des retours décidés et mis en œuvre par les migrants dans le monde (rares sont les pays d’origine et de destination à enregistrer les migrations de retour), on cerne mieux les motivations de retour des migrants africains depuis les enquêtes biographiques MAFE. Particulièrement riches, ces enquêtes ont collecté des informations sur les parcours de vie des migrants, notamment sur leur trajectoire migratoire, leur vie familiale et professionnelle et leur expérience administrative en Europe et en Afrique.

    Les enquêtes MAFE montrent, enfin, que les politiques restreignant l’accès des migrants à l’Europe, même si elles sont accompagnées de programmes d’aide au retour « volontaire », ont un effet négatif sur les retours. Plus il est difficile de migrer vers l’Europe, moins les migrants retournent dans leur pays d’origine. Ils anticipent les difficultés de réinsertion dans un pays qu’ils ont parfois quitté depuis longtemps. Quand la situation du pays d’origine est instable et les conditions de vie difficiles, comme c’est le cas pour les Congolais partis après la crise de 1990, les migrants qui rentrent au pays le font le plus souvent à condition d’avoir l’assurance de pouvoir repartir.

    Les restrictions à l’immigration interrompent cette circulation et découragent les retours en poussant les migrants à s’installer définitivement en Europe. Un paradoxe sur lequel les décideurs pourraient méditer.

    https://theconversation.com/la-fermeture-des-frontieres-empeche-le-retour-des-migrants-africain
    #migration_circulaire #aller_et_venir #migrations #Afrique #Europe #retour_volontaire #mobilité #préjugés

  • « Entre la guerre et le #Climat, c’est le changement climatique qui nous fait le plus mal »
    https://www.bastamag.net/Entre-la-guerre-et-le-climat-c-est-le-changement-climatique-qui-nous-fait-

    Collectivités locales et société civiles africaines s’organisent pour solidifier la démocratie, lutter contre le dérèglement climatique, assurer l’accueil de migrants : 5000 maires, élus et militants associatifs se rencontrent en ce moment à Marrakech, au Maroc, pour le 8ème sommet d’Africités. Basta ! s’en fait l’écho. Paroles de participants. « Entre la guerre et le climat, c’est le changement climatique qui nous fait le plus mal. La guerre, c’est réversible, on peut l’arrêter si on y met les moyens. Si (...)

    #Résister

    / #Afrique, Climat, Démocratie !

    #Démocratie_ !

  • Biens culturels africains : le rapport Savoy-Sarr évoque des restitutions définitives - RFI
    http://www.rfi.fr/afrique/20181121-biens-culturels-rapport-savoy-sarr-restitutions-definitives

    D’après Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, 90 000 objets provenant d’Afrique subsaharienne se trouvent actuellement dans les collections publiques françaises, dont 70 000 au musée du Quai Branly à Paris. Les 20 000 autres sont réparties dans d’autres musées ou villes portuaires françaises (Cherbourg, Le Havre, La Rochelle, Bordeaux, Nantes, Marseille).
    Les objets qui pourraient être restitués
    Evidemment, il est encore trop tôt pour déterminer combien d’œuvres seront rendues à leurs pays d’origine. Néanmoins, pour les auteurs du rapport, ces restitutions pourraient concerner quatre types d’objets. Les objets saisis dans le cadre d’agressions militaires, à condition que leur acquisition soit antérieure à l’adoption en 1899 des premières conventions de la Haye codifiant les lois de la guerre, les objets réquisitionnés durant la période coloniale (1885-1960) par des militaires, des administrateurs ou leurs descendants, les objets pris ou achetés de force lors des grandes expéditions scientifiques françaises en Afrique au 20e siècle et les objets acquis illégalement après les indépendances, notamment par le biais de trafics.
    La majorité des objets africains se trouvant actuellement dans les collections publiques françaises ont été acquis durant la période coloniale. Le rapport mentionne aussi des objets provenant de pays n’ayant pas été colonisés par la France : le Ghana, le Nigeria ou encore l’Ethiopie. « Nous sommes d’avis que ce patrimoine culturel recoive la même attention et bénéficie de la même importance dans le processus de restitution que les objets provenant des anciennes colonies françaises », expliquent Bénédicte Savoy et Felwine Sarr.

    #Afrique #Arts #Postcolonialisme

  • 21.11.2018 – UE - Tunisie - Conseil d’association - Priorités stratégiques

    Décision n° 1/2018 du Conseil d’association UE-Tunisie du 9 novembre 2018 adoptant les priorités stratégiques UE-Tunisie pour la période 2018-2020

    (...)

    Consolider le partenariat privilégié UE-Tunisie : priorités stratégiques pour la période 2018-2020

    (...)

    2.3. Rapprochement entre les peuples, mobilité et migration

    Le rapprochement entre les sociétés tunisiennes et européennes constitue un pilier essentiel du partenariat privilégié, à travers le renforcement des échanges entre peuples, sociétés et cultures. Cette dimension mobilité revêt une importance particulière dans la mise en œuvre du partenariat pour la Jeunesse. La mise en œuvre effective de l’association de la Tunisie à Horizon 2020 et sa participation à Europe Créative et Erasmus+ seront les pierres angulaires de ces efforts.

    La gestion concertée de la migration est une priorité politique, tant pour la Tunisie que pour l’Union européenne. Les deux parties s’engagent à intensifier le dialogue et la coopération, notamment par la mise en œuvre du partenariat pour la mobilité, le renforcement de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière, ainsi qu’une disponibilité européenne pour soutenir la mise en place d’un système d’asile tunisien. Cette coopération, qui reflétera aussi la dimension régionale de ces problématiques, inclura :

    -- la mise en œuvre de la stratégie nationale tunisienne en matière de migration, couvrant également l’asile et la protection internationale, y inclus la mise en œuvre d’un cadre législatif approprié,

    -- la conclusion des négociations d’accords de réadmission et de facilitation des visas,

    -- la bonne gouvernance de la migration légale, par une meilleure coordination avec les États membres de l’Union européenne dans le respect de leurs compétences, y compris à travers la mise en place de schémas pilotes de mobilité et une meilleure intégration des migrants dans les pays hôtes,

    --

    le soutien à la mobilisation des Tunisiens de l’étranger pour les investissements dans les secteurs innovants en Tunisie,

    -- le soutien à la prévention de la migration irrégulière, en particulier par une meilleure prise en compte des questions migratoires dans les stratégies de développement ; ceci passe également par une gestion des frontières renforcée et par des campagnes de sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière,

    -- le soutien aux activités de prévention, et de lutte contre le trafic des migrants et la traite des êtres humains, y compris à travers la détection et la poursuite des réseaux criminels, et

    -- la consolidation de la coopération en matière de retour et réadmission, y compris à travers le soutien à la réinsertion durables des Tunisiens de retour.

    –-> https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=uriserv:OJ.L_.2018.293.01.0039.01.FRA&toc=OJ:L:2018:293:TOC

    http://www.europeanmigrationlaw.eu/fr/articles/actualites/ue-tunisie-conseil-d-association-priorites-strategiques.html
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #Tunisie #EU #UE #Europe

    Commentaire de Claudia Charles sur la mailing-list Migreurop :

    En complément du message envoyé par Alizée, voici un article sur la décision n° 1/2018 du conseil d’association (en vertu de l’#accord_d'association UE - Tunisie) "adoptant les priorités stratégiques UE - Tunisie pour la période 2018 - 2020

    Le point sur « rapprochement entre les peuples, mobilité et migration » se résume (rien de nouveau) à l’adoption, par la Tunisie, d’une réglementation en matière de migration et d’asile, des mesurettes concernant la mobilité (ce qui était déjà dit à multiples occasions et enceintes (processus de Rabat, Sommet de Malte, FFU, partenariat pour la mobilité), et les #accords_de_réadmission / facilitation de #visa.

    L’#OIM aura sa part du gâteau : « la consolidation de la coopération en matière de retour et #réadmission, y compris à travers le soutien à la #réinsertion durables des Tunisiens de retour. »

    #IOM #retours #renvois #expulsions

    ping @_kg_

    • L’émigration irrégulière : Conception de l’opération et parade

      L’émigration vers l’Europe n’est pas un phénomène nouveau en Tunisie car elle date depuis 1970. Par contre, l’émigration irrégulière (la #Harga) entre les côtes tunisiennes et italiennes a commencé en 1990 lorsque l’#Italie a ratifié les accords #Schengen imposant ainsi des #visas d’entrée pour les ressortissants tunisiens.

      Une étude élaborée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) montre qu’avant la révolution de 2011, 30% des Tunisiens de moins de 35 ans exprimaient le désir de migrer vers l’Europe. En raison de la #crise_économique qui ne cesse de frapper le pays durant la période de transition démocratique, ce chiffre a grimpé à 54% en 2017.

      La recrudescence de l’#émigration clandestine à partir de 2015 s’est traduite par des chiffres très alarmants. En effet, 119.369 migrants sont arrivés en Italie en 2017 alors que le nombre de victimes en 2016 est de 5000 selon un rapport publié par les Nations Unies.

      Face à cette situation préoccupante, l’Europe cherche à coordonner avec les #pays_de_transit en vue de trouver une solution à ce quelle considère une menace asymétrique qui pèse sur la sécurité de l’Occident.

      Aujourd’hui, les causes de l’émigration irrégulière sont connues et toute solution au problème doit passer par une combinaison de mesures politiques, économiques, sociales et sécuritaires.
      Sachant que les mesures politiques et socio-économiques ont fait l’objet de plusieurs études, le présent article est consacré à l’explication du volet opérationnel de l’émigration irrégulière. Une explication sans laquelle toute mesure sécuritaire reste incomplète et non concluante.

      Ainsi, après une présentation succincte de l’importance géographique de la Tunisie qui fait du pays un tremplin pour l’Europe, je prendrai en détails la conception de l’opération d’émigration clandestine avant de proposer les actions à entreprendre pour interdire ou contrer cette opération.

      1. Importance géographique de la Tunisie

      Selon une carte tracée par l’Union Européenne, les flux de l’émigration clandestine à destination de l’Europe suivent trois routes en mer méditerranéenne : La route occidentale qui passe par Gibraltar, la route centrale qui passe par la Tunisie et la Libye (carte nr1) et la route orientale qui passe par la Turquie et la mer Egée.

      Sur cette route centrale, la Tunisie occupe une place privilégiée. En effet, située sur le canal de Sicile qui constitue un pont entre l’Afrique et l’Europe et marquée par des conditions météorologiques clémentes sur la quasi-totalité de l’année, elle offre plusieurs possibilités pour rallier l’Italie (carte nr2) :

      Au nord, on trouve deux routes : La Galite-La Sardaigne (130 km) et Bizerte-Mazzara (175km).
      le nord-est présente trois options : Kélébia-Pantelleria (70km), Al Hawaria-Mazzara (160km) et Béni Khiar-Lampedusa (195km).
      au sud, trois autres itinéraires vers Lampedusa : à partir de Chebba (135km), de Kerkennah (140km) et de Zarzis (250km).

      En outre, la Tunisie est devenue le seul pays de transit après la fermeture des routes partant de la Libye. En effet, le flux d’émigrés à partir de ce pays a significativement tari suite à la signature d’un mémorandum d’entente le 2 février 2017 entre Rome et Tripoli (appuyé par les dirigeants européens dans la déclaration de Malte). Aux termes de cet accord, l’Italie doit coopérer avec les forces armées et les garde-frontières libyennes afin de juguler l’afflux de migrants illégaux. Un dispositif a été alors mis en place et 20.000 émigrants ont été interceptés en 2017 et reconduits en Libye, dans des centres de détention. Ainsi, le flux venant essentiellement des pays du Sahel africain a basculé sur le territoire tunisien.
      2. Déroulement d’une opération d’émigration clandestine

      De prime abord, il est à signaler que Les voyages clandestins sont organisés par des réseaux criminels. Le trafic est devenu transnational et apporte beaucoup d’argent. Une étude publiée par le journal d’actualités américain « The Christian Science Monitor » souligne « l’apparition de groupes mafieux d’envergure internationale italiens, albanais, libyens et autres » qui se livrent à ce trafic et gagnent 400 milliards de dollars à travers leurs actions qui englobent toute la région. Selon la même étude, Le candidat à l’émigration clandestine à partir de la Tunisie doit dépenser entre 3000 et 8000 dinars.
      L’organisation d’une opération d’émigration irrégulière passe par trois phases :
      2.1. La phase de recrutement

      Il s’agit de se servir d’agents et intermédiaires pour chercher et d’identifier les postulants à l’émigration sur le territoire national. Les quartiers pauvres et les zones grises du pays sont visés en priorité. Le contact se fait soit directement de bouche à l’oreille dans les cafés et les lieux publics soit par internet et notamment à travers les réseaux sociaux. Ceux qui viennent des pays étrangers sont recrutés et regroupés dans les pays limitrophes avant de les transférer par des passeurs en Tunisie.
      2.2. La phase de préparation logistique

      Tout d’abord, il faut trouver des caches (locaux) où regrouper les postulants au voyage et stocker des vivres pour subvenir à leur besoin durant la période d’attente. Ensuite, on prévoit le moyen de transport. Il est généralement un moyen vétuste acheté à moindre coût pour effectuer un aller sans retour (canot pneumatique, embarcation ou un vieux chalutier). Ce moyen est dépourvu de tout équipement de sécurité, de navigation et de communication. Enfin, le chef de réseau doit coordonner avec ses agents locaux et ses pairs à l’étranger pour fixer les moyens et les procédures nécessaires pour passer et/ou diriger les émigrés sur le lieu du regroupement. Cette phase englobe aussi une collecte de renseignement sur les dispositifs de sécurité déployés sur le théâtre de l’opération.
      2.3. Phase de préparation du transit

      C’est la phase la plus importante car elle fait appel à une bonne expérience pour choisir l’itinéraire, la période propice au voyage et le passeur (patron) qui sera chargé de la traversée.

      2.3.1. Choix de l’itinéraire : Le choix de la route doit prendre en compte la caractéristique physique du milieu marin, la sûreté du transit et le temps mis pour la traversée :

      La route La Galite-La Sardaigne est relativement longue (130km). Elle traverse une zone connue par la faible densité du trafic maritime et le mauvais temps. Elle est donc favorable à la détection radar (difficulté de dissimulation) et défavorable à la navigation des petites embarcations.
      Les deux routes à destination de Mazzara à partir de Bizerte (175km) et de Hawaria (160km) sont similaires. Elles sont longues et traversent une zone de séparation de trafic par laquelle passe plusieurs centaines de navires par jour. La zone est caractérisée par des courants giratoires relativement forts. Elle est donc favorable à la dissimulation mais défavorable à la navigation des petites embarcations.
      La route Kélébia-Pantellaria est la plus courte (70km). Cependant, elle est risquée en raison des patrouilles, de la couverture radar et du dispositif de sécurité mis en place par les autorités italiennes.
      La route Béni Khiar-Lampedusa (195km) est longue et traverse une zone peu fréquentée sur une grande partie de l’année. Elle est donc très défavorable à l’emploi des embarcations pneumatiques qui sont handicapées par le manque d’autonomie et le mode de propulsion.
      Les deux routes à destination de Lampedusa à parir de Chebba (135km) et de Kerkenah (140km) sont très similaires. Elles ont la même distance et traversent la zone de pêche réservée délimitée par l’isobathe de 50m (la zone verte sur la carte nr3). C’est une zone de haut fond qui s’étend jusqu’aux approches de Lampedusa. Cette zone est très hospitalière pour les petits navires. Elle est fréquentée par plusieurs milliers de chalutiers et embarcations. L’environnement est donc très favorable à la navigation et la dissimulation.

      La route Zarzis-Lampedusa est la plus longue (250km). L’emploi de petites embarcations sur cette route est très risqué à moins qu’elles soient utilisées comme relais pour rallier une plate-forme plus grande stationnée au large (navire ou chalutier).

      2.3.2. Le critère de compétence : Les iles Kerkennah se distinguent par le nombre de compétences (des anciens pêcheurs) qui coopèrent avec les réseaux criminels. Ces pêcheurs reconvertis en passeurs sont chargés de la traversée. Cette reconversion s’explique par une pollution maritime qui a mis ces gens de mer au chômage. En effet, les déchets chimiques provenant des industriels dont notamment Thyna Petroleum Services (TPS) et Petrofac ont dégradé l’environnement marin détruisant ainsi la faune marine (poissons, poulpes et éponges). victime de cette pollution et de la pêche illicite, la mer n’est plus généreuse comme au bon vieux temps. D’après The Christian Science Monitor, “les pêcheurs gagnaient jusqu’à 40$ - 100$ par jour (entre 100 et 250 dinars tunisiens). Maintenant, ils ont du mal à gagner 4 à 7$ (entre 10 et 17 dinars) par jour”. Ils ce sont alors livrés aux contrebondiers et leurs embarcations sont vendues aux réseaux criminels à un coût qui fait trois fois le prix réel.

      C’est cette qualité de pêcheur qui explique l’enrôlement des Kerkéniens dans les réseaux de trafic de migrants. Les statistiques du ministère de l’intérieur montrent que la majorité des patrons d’embarcations arrêtés lors des opérations avortées sont originaires de l’archipel.

      2.3.3. Le choix de la période et lieu d’embarquement :

      C’est le critère le plus important pour décider de l’exécution de l’opération. Tout s’explique par la force et la direction du vent. Une étude élaborée par l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques ( ITES) montre des chiffres très significatifs tirés à partir des opérations avortées en 2017 :

      le gouvernorat de Sfax est classé premier sur la liste avec 62 opérations suivi par Nabeul (34 opérations), Bizerte (24 opérations) et Zarzis (11 opérations). En outre, les statistiques montrent que 60% de ces opérations sont effectuées pendant les mois de septembre et d’octobre, 14% pendant juin et juillet. Le reste (26%) est réparti sur toute l’année. Ceci s’explique par la force et la direction (moyenne sur toute l’année) du vent dans ces régions (voir tableau).
      En effet, dans la région de Sfax, le vent atteint sa force la plus faible durant septembre et octobre (inférieur à 10 km/h). Il souffle du secteur Est engendrant de petites vagues qui ne gênent pas le mouvement des embarcations qui naviguent bout au vent (face au vent). Les accidents qui surviennent durant cette période sont causés essentiellement par un manque de stabilité en raison d’un excès de chargement. Ces caractéristiques du vent qui s’ajoutent aux caractéristiques physiques de l’environnement et aux compétences des pêcheurs font de Kerkénah le port préféré pour l’embarquement.
      Le fait que Nabeul et Bizerte occupent respectivement la deuxième et la troisième place s’explique par le vent du secteur Ouest qui souffle sur ces régions et qui pousse les embarcations (vent arrière) sur les côtes de Pantellaria et Mazzara. Les itinéraires partant de la Galite vers la Sardaigne et de Béni Khiar vers Lampeduza, qui sont déjà discriminés par le facteur physique, sont écartés en raison du vent très défavorable (vent de travers).
      La place occupée par Zarzis (4ème place) s’explique uniquement par sa proximité des frontières libyennes et par le vent modéré qui domine la région.

      3. Comment lutter contre le fléau ?

      Tout d’abord, il faut signaler que nos voisins européens déploient leur force (Opération Sofia) sur nos frontières et cherchent à s’ingérer dans nos affaires intérieures sous prétexte de lutter contre l’immigration clandestine. Plusieurs déclarations de responsables européens rentrent dans ce sens :

      Le 15 février 2011, le ministre de l’intérieur italien Roberto Maroni propose de déployer des policiers italiens en Tunisie. Le 9 avril de la même année, il parle de « débarquement » de 22.000 Tunisiens sur les côtes italiennes.
      Le 26 mai 2011, le député maire de Nice, Christian Estrosi, déclare “On constate aussi qu’une partie d’entre eux (les imigrés) – et cela est plus grave – appartiennent aux 10 000 délinquants condamnés et évadés des prisons.”
      Le 3 juin 2018, le nouveau ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini déclare « Il y a de plus en plus de migrants clandestins qui arrivent de Tunisie ici. Ce ne sont pas des réfugiés de guerre mais bien souvent des délinquants et ex-détenus. »
      Dans son projet de rapport 2018/2044(INI), la commission spéciale sur le terrorisme demande au parlement européen « que le mandat de l’opération #EUNAVFOR_MED Sophia soit étendu et que sa portée territoriale soit élargie afin de mieux répondre à l’évolution des schémas migratoires tels que les débarquements fantômes en provenance de la Tunisie, et que la lutte contre le terrorisme soit spécifiquement couverte par son mandat ». Elle propose aussi de « saisir Conseil de sécurité de l’ONU en vue d’adopter une résolution permettant à Sophia d’accéder aux eaux territoriales des États côtiers afin d’effectuer des contrôles sur les navires suspects ».
      Ensuite, il faut appliquer les textes juridiques propres à la matière :
      le Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, additionnel à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée en 2000.
      notre réglementation intérieure en matière de lutte contre l’émigration clandestine et notamment la loi du 3 février 2004 relative à la traite des personnes et au trafic des migrants.
      Les accords bilatéraux (avec la France et l’Italie) concernant les migrants.

      Sur le plan opérationnel, la lutte doit se baser sur deux volets ; le renseignement et l’intervention. Le renseignement est la seule solution pour compenser le manque de moyens matériels dont souffrent nos unités.

      Aujourd’hui, l’intervention est handicapée par le manque d’unités navales et la diversité des intervenants en mer qui appartiennent aux différents ministères (marine nationale, garde maritime nationale et douane). Pour assurer notre souveraineté sur les espaces maritimes qui nous reviennent de droit et remplir nos missions en mer (dont la lutte contre l’émigration clandestine), il faut agir en deux directions :

      Adopter le concept de la sauvegarde maritime pour assurer la synergie des efforts entre tous les intervenants en mer,
      Déployer nos unités en fonction des impératifs du moment. A titre d’exemple, basculer des unités sur le port de Sfax, durant les mois de septembre et d’octobre pour couper la route à l’émigration clandestine entre Kerkennah et Lampedusa.

      Ainsi, ce sont quelques idées proposées aux décideurs pour les éclairer sur le coté opérationnel de l’émigration irrégulière. La guerre contre ce fléau ne peut être gagnée qu’avec la combinaison de mesures d’ordre économique et social.

      http://www.leaders.com.tn/article/25601-l-immigration-irreguliere-conception-de-l-operation-et-parade
      #émigration_irrégulière #migrations #asile #réfugiés #Tunisie #statistiques #chiffres #histoire #opération_sophia #externalisation
      ping @_kg_

  • Pour un abandon des peines privatives de liberté en matière de délits de presse – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/21/pour-un-abandon-des-peines-privatives-de-liberte-en-matiere-

    Après deux semaines de détention provisoire, Abdou Semmar, rédacteur en chef du site « Algérie Part », et son collaborateur Merouane Boudiab -poursuivis pour diffamation et atteinte à la vie privée, après une plainte du groupe Ennahar et du wali d’Alger-, ont été remis en liberté le 9 novembre 2018 à l’issue de leur comparution devant le tribunal correctionnel d’Alger, en attendant un « complément d’information ». 

    Si on ne peut que saluer cette libération, il ne faut pas oublier qu’Abdou Semmar et Merouane Boudiab ont été détenus pendant deux semaines et encouraient une peine d’emprisonnement. La possibilité qu’un journaliste puisse être placé en détention provisoire et puisse encourir une peine d’emprisonnement pour avoir tenu des propos prétendument diffamatoires en 2018 est inacceptable, non seulement au regard des obligations internationales de l’Algérie en matière de droit de l’Homme, mais également au regard de sa Constitution. 

    En effet, l’Algérie est partie prenante des conventions internationales qu’elles a ratifiées, telles que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ou la Charte africaine des droits de l’Homme, ayant consacré chacune la liberté d’expression dont découle la liberté de la presse, cette dernière constituant « un droit fondamental et inaliénable et un élément indispensable de la démocratie 1 » . 

    De plus, par une révision constitutionnelle en date du 7 mars 2018, il a été consacré à l’article 502 de la Constitution algérienne la liberté de la presse et l’interdiction de prononcer une peine privative de liberté en cas de délit de presse. Cette consécration constitutionnelle s’inscrit alors dans la continuité de la loi du 12 janvier 2012 réformant le Code de l’information, qui avait posé les prémices de cette révision, notamment en supprimant l’ensemble des peines privatives de liberté en matière de délits de presse et en les remplaçant par des amendes allant de 50.000 à 500.000 DA. 

    Si ces avancements ne peuvent être que salués, il n’en demeure pas moins qu’il reste encore du chemin à parcourir pour que les délits de presse ne soient plus passibles de peines d’emprisonnement comme la situation des journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab a pu le mettre en lumière. 

    À l’heure actuelle, il existe des inadéquations entre la Constitution, le Code de l’Information et le Code pénal algérien puisque ce dernier prévoit encore des peines d’emprisonnement en matière de droit de la presse. À titre d’exemple, son article 298 (issu de la loi n° 01-09 du 26 juin 2001) prévoit que « toute diffamation commise envers des particuliers est punie d’un emprisonnement de deux (2) à six (6) mois ». 

    Or, comme le Comité des droits de l’Homme des Nations unies a pu l’affirmer : « Les États parties devraient envisager de dépénaliser la diffamation et, dans tous les cas, l’application de la loi pénale devrait être circonscrite aux cas les plus graves et l’emprisonnement ne constitue jamais une peine appropriée3 ». 

    Ainsi, nous exhortons l’ensemble des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux algériens à militer pour qu’une réforme pénale en matière de liberté de la presse soit entreprise afin que l’emprisonnement des journalistes ne soit plus une sanction en cas de délit de presse. Il est nécessaire que des sanctions proportionnées aux délits de presse soient adoptés, les peines privatives de liberté n’entrant pas dans ce champ. Il en va de la sauvegarde de la liberté d’expression afin de créer un meilleur espace démocratique en Algérie car elle constitue « l’un des fondements essentiels d’une société démocratique et l’une des conditions fondamentales de son progrès et de son développement4 ». 

    Notes : 

    1 Ré solution sur l’Adoption de la Déclaration de Principes sur la Liberté d’Expression en Afrique 17 au 23 octobre 2002, [http://www.achpr.org/fr/sessions/32nd/resolutions/62/]

    2 Article 50 de la Constitution Algérienne : « La liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information est garantie. Elle n’est restreinte par aucune forme de censure préalable. Cette liberté ne peut être utilisée pour attenter à la dignité, aux libertés et aux droits d’autrui. La diffusion des informations, des idées, des images et des opinions en toute liberté est garantie dans le cadre de la loi et du respect des constantes et des valeurs religieuses, morales et culturelles de la Nation. 

    Le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté 

    3 Comité des droits de l’Homme, Observation générale n° 34 CCPR/C/GC/34 adoptée à Genève lors de la session du 11 au 29 juillet 2011. 

    4 Conseil des droits de l’Homme, Résolution 21/12, Sécurité des journalistes, 27 septembre 2012, A/67/53/Add.1. 

    Avocats au Barreau de Paris et Shannon Valentino, juriste                         
    par Fayçal Megherbi Et Bernard Schmid

  • En Israël, la culture est prise entre deux feux
    Pierre Sorgue, Le Monde, le 16 novembre 2018
    https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2018/11/16/en-israel-la-culture-est-prise-entre-deux-feux_5384505_4497186.html

    Lana Del Rey, Brian Eno, Peter Gabriel ou Arcade Fire… L’appel au boycott d’Israël pour dénoncer le sort des Palestiniens rencontre de plus en plus d’écho chez les artistes. Un dilemme pour le monde de la culture israélien.

    A trois heures du matin, The Block est à bloc. Le plus célèbre club électro de Tel-Aviv, enfoui sous le béton de la gare routière centrale, reçoit Carl Craig, ponte de la techno de Detroit (Michigan) aux Etats-Unis.

    La foule ondule, saute, tressaute au rythme des basses, dans le brouillard bleu que découpent les faisceaux de projecteurs épileptiques.

    BDS pour Boycott, désinvestissement, sanctions

    Yaron Trax, le maître des lieux, s’est glissé entre les danseurs pour s’assurer des bons réglages de sa sono analogique, réputée l’une des meilleures du monde. Le quadragénaire aux airs adolescents est aux anges parmi ces jeunes gens dont beaucoup sont venus au club comme ils étaient à la plage, en short et tee-shirt. Celui que porte Yaron ce soir-là reproduit les briques et la typographie reconnaissable entre toutes : Pink Floyd, The Wall. Lorsqu’on lui fait remarquer, il sourit comme un enfant contrit : « C’est un tee-shirt formidable et l’album l’est aussi. Quel dommage que Roger Waters soit devenu aussi décevant… »

    Car le musicien britannique, ex-membre de Pink Floyd, est le spectre qui hante la scène israélienne et dérange l’intelligentsia de gauche, celui qui empêche la bulle libérale et hédoniste qu’est Tel-Aviv de flotter innocemment à cinquante kilomètres du mouroir à ciel ouvert qu’est la bande de Gaza.

    Depuis des années, Roger Waters offre sa voix aux militants internationaux du BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), mouvement né en 2005 de la société civile palestinienne, un an après que la Cour internationale de justice a jugé illégal le mur de séparation construit entre Israël et les territoires occupés.

    Il prône les pressions sur l’État d’Israël pour parvenir à ce que n’ont jamais obtenu des décennies de guerre, de résolutions de l’ONU et de vains processus de paix pendant lesquels le nombre des colons n’a cessé de croître (500 000 aujourd’hui) : la fin de l’occupation des territoires, la pleine égalité pour les citoyens palestiniens d’Israël, le droit au retour des réfugiés chassés de leurs terres.

    La scène musicale comme estrade politique

    Il suffit de voir les gratte-ciel bleutés qui poussent à Tel-Aviv pour s’en convaincre : le boycott économique n’a que peu d’effets. La « start-up nation » se porte bien, ses relations commerciales et diplomatiques n’ont cessé de se développer avec l’Afrique, l’Inde, la Chine, voire certains pays arabes. En ce mois d’octobre encore estival, les plages sont noires de monde, les ruelles de la vieille ville de Jérusalem, pleines de visiteurs : le pays aura accueilli plus de 4 millions de touristes à la fin de l’année, soit 46 % de plus qu’en 2016.

    Au-delà du portefeuille, le BDS s’attaque aussi aux cœurs et aux têtes. Il appelle au boycott culturel et académique, comme celui qui s’exerçait sur l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. Et celui-là trouve, ces derniers mois, un écho bien supérieur. Depuis longtemps, la scène musicale sert d’estrade politique. D’un côté, Roger Waters, Peter Gabriel, Brian Eno, Elvis Costello, Lauryn Hill (The Fugees), Arcade Fire et d’autres ont annoncé qu’ils ne joueront plus en Israël tant qu’ils ne pourront en accepter la politique.

    De l’autre, Nick Cave, Radiohead, Paul McCartney, Alicia Keys, parmi beaucoup, sont venus au nom du dialogue et du refus de se voir dicter leur conduite. Mais, récemment, deux chanteuses moins politisées et plus populaires parmi les adolescents ont suivi le mouvement : en décembre, Lorde, la jeune rockeuse néo-zélandaise, annulait son concert après avoir été « alertée » par une lettre ouverte signée de deux fans – l’une Juive, l’autre Palestinienne –, puis en septembre, après de nombreux appels dont celui de Roger Waters, Lana Del Rey faisait faux bond. Parce qu’elle ne pourrait pas se produire également dans les territoires palestiniens, dit-elle, elle renonçait à jouer au festival Meteor qui devait être une sorte de Coachella version kibboutznik, dans le nord d’Israël.

    Un « tsunami d’annulations »

    Après le refus, en avril, de l’actrice Natalie Portman de recevoir le Genesis Prize (considéré comme un « Nobel » israélien) pour exprimer son désaccord avec le gouvernement Nétanyahou et les violences commises à Gaza, après la défection de l’équipe d’Argentine de Lionel Messi qui, en juin, a annulé une rencontre amicale avec celle d’Israël à la suite de pressions internationales (de menaces, dit-on du côté israélien), le retrait de Lana Del Rey fut une autre secousse médiatique.

    « Une belle surprise qui aidera peut-être les jeunes à se poser des questions sur une politique insoutenable dans les territoires occupés, mais aussi en Israël, où les Palestiniens, qui représentent 20 % de la population, sont victimes d’une cinquantaine de lois discriminatoires, à commencer par le logement et la terre », explique Kobi Snitz, chercheur en neurobiologie au Weizmann Institute et cofondateur de Boycott from Within (« boycott de l’intérieur »), qui rassemble une poignée de militants suffisamment téméraires pour affronter les torrents de haine qu’ils suscitent au sein du pouvoir, des médias et sur les réseaux sociaux.

    Dans la foulée de Lana Del Rey, quatorze artistes, dont plusieurs DJ, ont décliné l’invitation du festival. Des dizaines d’autres ont exprimé leur soutien au boycott sur les réseaux sociaux. Yaron Trax commence à se faire du souci pour « la capitale du clubbing » qu’est Tel-Aviv. Idit Frenkel, qui officie souvent derrière les platines de The Block, a signé un long article dans le quotidien israélien Haaretz, pour évoquer le « tsunami d’annulations ». Le titre de la tribune était emprunté aux paroles d’une chanson de Don McLean, American Pie (1971) : « The day the music died » [« le jour où la musique est morte »].

    Le boycott la laisse amère : « On peut comprendre ceux qui veulent lutter de manière non violente contre les morts de Gaza, le développement des colonies ou la décision de Trump d’installer l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Mais ne pas venir, c’est punir ceux qui essaient de changer les choses, y compris dans la minuscule scène underground qu’abhorrent les nationalistes et les religieux du gouvernement. »

    Si certaines figures de l’électro, comme l’Américano-Chilien Nicolas Jaar ou les Français d’Acid Arab, viennent encore en Israël, ils ne jouent plus à Tel-Aviv mais à Haïfa, au Kabareet, tenu et animé par Jazar Crew, un collectif d’artistes palestiniens. Haïfa, la cité portuaire qui soigne sa réputation de tolérance et de coexistence entre Juifs et Arabes…

    Une forme d’apartheid ?

    Attablé dans un café du centre-ville, Ayez Fadel, 31 ans, l’un des fondateurs et DJ de Jazar Crew, connaît l’antienne par cœur : « Mais même ici, grandir en étant palestinien, c’est éprouver la discrimination. Les écoles publiques arabes moins dotées que les établissements juifs, les boîtes de nuit où l’on te demande ton “Hoger”, le livret militaire que tu n’as pas [la majorité des Arabes citoyens d’Israël n’effectuent pas leur service militaire], la langue… Une nouvelle loi fait de l’hébreu la seule langue officielle, elle dit aussi que le pays est “l’Etat-nation du peuple juif”, alors que je suis un Palestinien vivant ici par la force de l’histoire, que mes impôts servent à protéger les colonies juives et à financer une armée qui a tué 44 enfants palestiniens ces trois derniers mois… Parler d’apartheid ne me paraît pas exagéré. »

    Ayez Fadel comprend le boycott et revendique la dimension politique de Jazar Crew : « Une manière de sensibiliser les jeunes. Nous n’avons plus honte d’être palestiniens, nous sommes éduqués et confiants. Et nous ne cessons de répéter que nos positions ne sont pas contre les Juifs mais contre ce régime. » Le jeune homme se dit prêt à collaborer avec Yaron Trax, qui l’a appelé pour que The Block et Kabareet « organisent quelque chose ensemble ». Mais, précise-t-il, « à condition qu’il fasse une déclaration claire sur l’occupation des territoires et les droits des Palestiniens ».

    Les turbulences qui agitent le microcosme underground reflètent assez bien le désarroi du monde de la culture devant ces appels au boycott. « En ce moment, pas un dîner sans qu’on en parle », reconnaît la responsable d’une galerie d’art installée aux franges de Florentine, ancien quartier d’entrepôts et d’ateliers de Tel-Aviv devenu le préféré des artistes et des bobos. Comme beaucoup d’opposants à l’occupation, elle refuse d’acheter les produits des colonies – certaines se sont spécialisées dans l’agriculture et l’élevage bio – ou le vin venu du Golan. « Mais le BDS culturel, dit-elle, frappe ce qui reste de l’élite de gauche, celle que Nétanyahou et son gouvernement détestent. Si on la muselle, on n’entendra plus que les voix des plus réactionnaires… »

    C’est aussi ce que pense Avi Pitchon, écrivain, critique et commissaire d’expositions : « Le boycott culturel réduit le débat à une polarisation extrême entre les activistes et le gouvernement, il déshumanise et nourrit la paranoïa, ce “nous” contre “eux” dont joue un régime de moins en moins démocratique. Ce tout ou rien est un piège, quoi que disent les créateurs ils seront perdants. Alors, ils préfèrent laisser parler leur art… »

    C’est peut-être pour cela que chercher à les rencontrer pour évoquer la question relève de la chasse au dahu. Groupe pop connu pour ses textes radicaux, écrivain loué comme l’une des « grandes voix morales » du pays, cinéastes, producteurs de concerts, responsables de théâtre, de centre d’art contemporain… tous se disent trop occupés. D’autres se ravisent après avoir parlé et demandent à n’être plus cités.

    Pnina Blayer, la directrice artistique du Festival international du film de Haïfa qui s’est déroulé fin septembre sans les « grands noms » invités, exige les questions par courriel et adresse des réponses aussi sèches que le fleuve Jourdain surexploité : selon elle, la situation dans la bande Gaza et la guerre en Syrie sont les motifs des absences, dont aucune n’a été motivée par le BDS, qui n’aura découragé qu’un film marocain, et si Agnès Varda, à qui le festival rendait hommage, n’est pas venue, ce n’est pas pour des raisons politiques.

    Il faut comprendre sa prudence : pendant que le festival est soumis aux pressions de l’étranger, sa propre ministre de la culture, la très droitière Miri Regev, demande à celui des finances de lui couper les vivres pour avoir accueilli deux films israéliens qui « sapent les valeurs et symboles » de l’Etat (l’un d’eux raconte l’histoire d’un metteur en scène palestinien qui monte une pièce narrant un amour entre une Juive et un Arabe…).

    Le projet de loi « Loyauté dans la culture »

    La même ministre se démène pour l’adoption d’un projet de loi « Loyauté dans la culture » qui veut supprimer les fonds à toute organisation déniant « Israël comme un Etat juif et démocratique » ou qui ferait du jour de l’indépendance celui de la Nakba, la « catastrophe » que vécurent 700 000 Palestiniens expulsés en 1948.

    Le monde de la culture a manifesté le 27 octobre contre ce texte, de nombreux cinéastes israéliens, comme Amos Gitaï ou Ari Folman, sont parmi les signataires d’une tribune parue lundi 12 novembre dans Le Monde pour demander le retrait du texte. En attendant, des députés ont également proposé de punir de sept ans de prison tout appel au boycott et l’entrée du pays est déjà interdite à tout étranger qui soutient activement le BDS.

    Car, pour le gouvernement, c’est la guerre. Au vingt-neuvième étage d’une tour de Bnei Brak, dans la banlieue de Tel-Aviv, une trentaine de personnes travaillent au sein de la National Task Force for Countering Delegitimization (« force d’intervention contre la délégitimisation »), qui dépend du ministère des affaires étrangères.

    « Nous révélons les relations entre le BDS et des organisations terroristes comme le Hamas ou le Front populaire de libération de la Palestine ; comment, sous couvert de droits de l’homme, il s’attaque à la légitimité d’Israël ; comment il bombarde les artistes par des cyberattaques menées par des robots. Nous travaillons avec des centaines d’organisations pro-israéliennes en leur offrant articles, vidéos et autres outils pour affronter les arguments du BDS », résume Tzahi Gavrieli, le directeur.

    Le bureau a lancé la plate-forme 4il sur Internet, Facebook et Twitter : des images de jolies filles montrent la diversité du pays, des vidéos soulignent la réussite de certains « Arabes israéliens ». Des posts saluent la criminalisation du boycott en France (en 2015, la justice a confirmé la condamnation de militants ayant appelé au boycott des produits israéliens) ou en Allemagne (le BDS a été jugé antisémite par l’Office fédéral de la protection de la constitution de Berlin).

    Un post du 23 octobre relaie le rapport de Human Rights Watch sur la torture pratiquée par le Hamas et l’Autorité palestinienne en demandant si la communauté internationale va exercer sur eux les mêmes pressions que sur Israël… Des messages vantent le concours Eurovision de la chanson de mai prochain : avec ses 186 millions de téléspectateurs, la manifestation est une vitrine que le gouvernement ne veut pas voir entachée, malgré l’appel au boycott lancé par 140 artistes internationaux.

    L’« instrumentalisation » du monde de la culture ?

    La lutte contre le BDS est aussi l’affaire d’Adam Shay au sein du Jerusalem Center for Public Affairs, un think tank niché dans un quartier tranquille de la ville sainte. Il « scrute » les militants locaux, conseille les promoteurs de spectacles, essaie de convaincre des artistes ciblés que ce qu’on leur raconte est un tissu de mensonges et qu’ils ne regretteront pas de venir.

    « David Guetta était là la semaine dernière », se réjouit le jeune homme avant de confier qu’il cherchait à faire venir Rachid Taha, peu avant sa mort, en septembre : « Cela aurait été un gros truc » (vu les relations qui liaient le rockeur français à Brian Eno, très impliqué dans le BDS, on imagine mal une réponse positive).

    C’est cette « instrumentalisation » du monde de la culture qui, aux yeux des militants du BDS, justifie les appels au boycott de ceux dont les travaux ou les voyages sont financés par le gouvernement. Ils aident, disent-ils, le pays à soigner son image de démocratie favorable à la liberté d’expression. Les artistes se retrouvent coincés entre le marteau du gouvernement, qui tient (et serre) les cordons de la bourse, et l’enclume des pressions internationales.

    « À l’étranger, nous sommes considérés par certains comme des collaborateurs ; ici, comme des traîtres. Mais l’argent du ministère est aussi celui de mes impôts. Si la solution est de dire non, où va-t-il aller et qui va dire ce que l’on dit ? », demande Hillel Kogan, danseur et chorégraphe de la célèbre compagnie Batsheva, qui dut affronter cet été quelques militants pro-BDS à Montpellier et à Toulouse alors que, invité de la très diplomatique saison « France-Israël », il s’apprêtait, avec le Palestinien d’Israël Adi Boutros, à interpréter sa pièce We Love Arabs.

    Certains dans le pays ont regretté que l’écrivain David Grossman, considéré comme une « conscience » par le camp de la paix, se laisse « enrôler » par le pouvoir en acceptant le prix Israël de littérature 2018 des mains du ministre de l’éducation ou, en 2017, lorsqu’il accompagne à New York une pièce tirée de l’un de ses romans et adaptée par deux troupes israéliennes qui s’étaient produites dans les colonies (ce que l’auteur désapprouve). Ce, sous les yeux de la ministre de la culture qui avait fait le voyage. « Une manière de résister au BDS qui est une nouvelle forme d’antisémitisme », avait dit Miri Regev ce jour-là.

    Car c’est l’argument massue des contempteurs du BDS. Le mouvement a beau condamner racisme et antisémitisme, le public hétéroclite qu’il mobilise laisse parfois suinter des attaques haineuses, voire négationnistes. Dans le petit théâtre de Jérusalem où il travaille avec de jeunes comédiens juifs et arabes, Arik Eshet se souvient du festival de théâtre d’Édimbourg de 2014, lorsque des militants « agressifs » avaient fait annuler son spectacle : « Tu entends des gens crier qu’Israël ne devrait pas exister. C’est traumatisant… »

    La nécessaire mobilisation de la société civile

    Roger Waters est systématiquement accusé d’infamie. Du coup, Gideon Levy, le journaliste de Haaretz qui se démène inlassablement pour évoquer le sort des Palestiniens, ne cesse de défendre le chanteur. « J’ai passé de longues nuits à discuter avec lui, rien ne lui est plus étranger que les sentiments antisémites, ces accusations sont intolérables », assène-t-il dans le salon de sa maison, dont un mur est orné d’une vieille publicité ensoleillée où est inscrit : « Visit Palestine ».

    Un BDS efficace, ajoute-t-il, serait le seul moyen d’en finir avec les bains de sang : « Le changement ne viendra pas de l’intérieur d’Israël, la vie est trop bonne ici. Or les Etats-Unis soutiennent le pays et l’Europe est une plaisanterie : le seul espoir est la mobilisation de la société civile. La gauche sioniste appelle depuis des lustres à deux Etats mais n’a rien fait pour ça, nous devons en payer le prix. La criminalisation du BDS est un scandale : pourquoi serait-il légitime de boycotter l’Iran et pas Israël ? »

    En les réduisant au rang de producteurs de « biens culturels » ou d’instruments du soft power d’un Etat dont ils n’approuvent pas la politique, le BDS interroge les artistes de manière inconfortable sur leurs responsabilités de créateurs et de citoyens au cœur d’une opinion publique au mieux indifférente, au pis de plus en plus xénophobe. Et dans les conversations un nom revient souvent, comme s’ils étaient orphelins d’une figure capable d’indignation, de « courage », disent certains.

    « Il nous manque un penseur comme Leibowitz », glisse le photographe Miki Kratsman, l’un des fondateurs de l’ONG Breaking the Silence qui recueille les témoignages des soldats sur les exactions auxquelles les contraint l’occupation. C’est aussi ce que dit Zeev Tene, un vieux rockeur dont Ari Folman utilisa une chanson pour son film Valse avec Bachir et qui, depuis deux ans, part, le 6 juin, date anniversaire de la guerre des Six-Jours, le long du mur de séparation avec quelques musiciens et un camion en guise d’estrade pour jouer devant une banderole qui proclame « Make Israel small again ».

    Yeshayahu Leibowitz, mort en 1994, grand penseur et moraliste, religieux convaincu et sioniste affirmé, fut un critique féroce de l’occupation qui « détruit la moralité du conquérant ». Outré par la torture, il alla jusqu’à employer le terme de « judéo-nazis »… Or, constate l’historien « post-sioniste » Shlomo Sand, qui fait lui aussi référence à Leibowitz, « je n’ai pas vu l’Université se mettre en grève lorsqu’une succursale a été ouverte dans la colonie d’Ariel. Je n’ai entendu aucune de nos voix de la gauche sioniste prôner l’objection de conscience dans les territoires ou soutenir les refuzniks [qui refusent de servir dans l’armée]. Le BDS les met devant leurs contradictions… »

    Mais le malaise, explique-t-il, vient aussi du fait que, « en posant le droit au retour des réfugiés, le BDS questionne les conditions mêmes de la naissance d’Israël dans un pays encore hanté par la Shoah. Ce droit au retour ne peut être ignoré, mais il faut être honnête : on ne pourra pas accueillir 5 millions de réfugiés. Je soutiens le BDS à condition qu’il ne mette pas en danger l’existence d’Israël. »

    Une situation parfois absurde

    L’historien déplore aussi la « stupidité » de certains appels au boycott culturel. Les musiciens d’Apo and the Apostles, un Arménien de Jérusalem et trois Palestiniens de Bethléem, partagent sûrement son avis. Lorsque ces talentueux garçons qui mêlent leur folk-rock à des nuances orientales doivent se produire dans un festival de musique alternative arabe à Tel-Aviv, le BDS décrète que ce n’est pas acceptable parce qu’ils ne sont pas des « Palestiniens de 48 », ceux restés en Israël…

    Shady Srour aussi a quelques remarques à faire sur les censeurs du BDS : cinéaste palestinien de Nazareth, il a tourné un très joli film dans sa ville natale, Holy Air, où comment un homme essaie de s’en sortir en vendant de l’« air saint » aux touristes venus sur les traces de Jésus. C’est drôle, féministe, sexy, acide, « beckettien », plus grave lorsque les rêves sont empêchés par le seul fait de n’être pas un citoyen comme les autres.

    Mais le BDS ne rit pas : il a demandé son retrait d’un festival du film israélien à Londres, puis du Festival des cinémas arabes de l’Institut du monde arabe, à Paris, qui a congédié le réalisateur d’un bref courrier. « Je suis palestinien, mon père fut l’un de ceux chassés vers le Liban. Me boycotter, c’est m’empêcher d’affirmer mon propre récit face à celui des Israéliens. Le BDS vient chez moi pour me couper la langue… Aucun financement arabe ne m’est accordé parce que j’ai un passeport israélien, où est-ce que je trouve l’argent ? » On comprend que son film soit teinté de tristesse et d’absurde.

    #Palestine #Culture #Apartheid #BDS #Boycott_culturel

  • Le cimetière des vanités – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/20/le-cimetiere-des-vanites

    Photo  : S.Sellami
    Le tsar Poutine s’est interrogé sur comment développer un cimetière ? Il parlait, bien-sûr, de l’Africain qui devient riche. Ses comptes bancaires sont domiciliés en Suisse, il se soigne en France et investit en Allemagne ou ailleurs, mais jamais dans son pays ou chez les voisins. Il fait ses emplettes à Dubaï, prie à Rome ou à La Mecque, selon la nationalité de son Dieu, et ses enfants étudient en Europe. Il part faire du tourisme au Canada, aux Etats-Unis d’Amérique et s’il vient à mourir, il veut être enterré dans son Afrique natale. L’Afrique n’est qu’un cimetière pour l’Africain d’où ce point d’interrogation de Poutine. L’Algérien est aussi l’Africain et c’est cette soudaine richesse qui le fait fuir le ciel originel. Cette richesse qui naît du jour au lendemain, sans que les astres, eux-mêmes, ne comprennent grand-chose à cette subite fortune qui propulse des inconnus au CV aussi indigents qu’un va-nu-pieds à Buckingham palace au hit-parade des fortunes nationales et continentales. 

    L’affaire de Kamel Chikhi, alias le ‘Boucher’ de par son activité première, est l’un des cas d’école de ces patrimoines qui voient le jour à partir d’un nom, d’un lien de parenté, parfaits paravents à des hommes qui œuvrent dans l’ombre. Ce n’est un secret pour personne, que nombre de prétendus hommes d’affaires, dans ce pays, ne sont qu’en paille pour des puissants, en prenant leurs marges bénéficiaires au passage. De supers employés qui touchent des milliards et ne payent pas leurs impôts, alors que le Smic est une seconde peau chez l’Algérien. Poutine et le reste du monde n’ignorent plus que l’argent volé dans les pays africains fait le bonheur de la vieille Europe qui enregistre, avec plaisir, l’afflux d’investissements, en ces temps de crise économique. Et tant que la crise durait, les banques, là-bas, étaient peu regardantes sur l’origine de cet argent. 

    L’Espagne, la France et d’autres pays préféraient ne pas savoir, l’important est que l’immobilier soit boosté par des acquisitions de ses anciennes colonies et que les affaires marchent. Maintenant que l’économie s’est rétablie, on demande plus de renseignements sur la provenance de ce fric. « Min ayna laka hada » semble être plus en vogue dans les banques européennes qu’en Afrique, avec cette incapacité, pour les pays désireux de rétablir la vérité, de récupérer l’argent sale placé ailleurs. L’Algérie est un cimetière pour l’Algérie, par choix, pour celui qui s’est enrichi sur le dos du pays. Par obligation, pour les autres alors que beaucoup d’Algériens n’ont même pas eu la chance d’être enterré dignement.                                 
    par Moncef Wafi                                                                                                  http://www.lequotidien-oran.com/?news=5269355

  • L’Espagne appelle l’UE à aider le Maroc sur la gestion des frontières

    Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a demandé à la Commission de mettre en place des aides pour aider le Maroc ainsi que l’Espagne à gérer la frontière Méditerranéenne.

    La mise en place d’un fonds de 55 millions d’euros dans le cadre du programme de gestion des frontières du Maroc a déjà été approuvée par l’Europe. Ces financements devraient surtout servir à équiper les #gardes-frontières_marocains.

    Le gouvernement marocain demande cependant plusieurs autres actions, des demandes reprises en annexe dans la lettre adressée à Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, par le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez. Selon les sources d’Euractiv, l’exécutif analyseront cette lettre « rapidement ».

    La route de la Méditerranée occidentale, qui passe par le Maroc et l’Espagne, est devenu le principal point d’entrée des migrants illégaux à l’UE. À la date du 30 juillet, 23 993 personnes sont arrivées en Europe par cette voie, alors qu’ils étaient 18 298 à arriver en Italie. La coopération hispano-marocaine est essentielle pour limiter le nombre d’arrivées.

    La lettre de Pedro Sánchez suit un engagement du Conseil européen, selon lequel le soutien aux pays d’arrivée, « surtout l’Espagne », et les pays d’origine et de transit, « en particulier le Maroc », afin d’empêcher l’immigration illégale.

    Plus tôt dans le mois, la Commission européenne a octroyé 24,8 millions d’euros à l’Espagne pour qu’elle puisse améliorer ses capacités d’accueil, notamment en ce qui concerne les soins, la nourriture et le logement des migrants qui arrivent notamment sur l’enclave de Ceuta et Melilla.

    720 000 euros supplémentaires ont été mis à disposition du ministère de l’Intérieur pour renforcer le système de retours.

    « Durant l’année écoulée, l’Espagne a vu le nombre d’arrivants augmenter et nous devons renforcer notre soutien pour renforcer la gestion de ces arrivées et le retour de ceux qui n’ont pas le droit de rester », avait alors déclaré le commissaire aux migrations, Dimitris Avramopoulos.

    Dans le cadre des programmes sur l’immigration, les frontières et la sécurité, l’Espagne doit toucher 692 millions d’euros pour la période budgétaire 2014-2020.

    L’agence Frontex a également renforcé sa présence en Espagne. Quelque 195 agents, deux bateaux, un avion et un hélicoptère ont été déployé pour contribuer à la surveillance des frontières, aux opérations de sauvetage et à la répression de la criminalité organisée.

    Les opérations Frontex en Espagne étaient jusqu’ici organisées de manière saisonnière, mais l’augmentation des arrivées a forcé l’agence à s’y établir de manière permanente.

    Plateformes de débarquement

    Des représentants de l’UE, de l’Organisation internationale pour les migrations, de l’UNHCR, des pays d’Afrique du Nord (à l’exception de la Lybie et de l’Algérie) et de l’Union africaine se sont réunis à Genève le 30 juillet.

    Le principal objectif de cette rencontre était d’assurer une meilleure coopération sur les opérations de sauvetage en Méditerranée, de favoriser la mise en place de partenariats et de partager les points de vue des participants sur la création de plateformes de débarquement dans des pays tiers.

    L’UE avait annoncé ne pas s’attendre à un résultat particulier, mais espérer des discussions ouvertes avec ses voisins, afin de préparer un accord plus formel qui pourrait être négocié à l’automne.

    https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/tues-morning-sanchez-backs-moroccos-call-for-support-to-stem-migrat-flows
    #Maroc #Espagne #externalisation #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #Méditerranée

    • Le Maroc et l’Espagne pour un renforcement de la coopération sur l’immigration

      Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez effectue lundi sa première visite officielle au Maroc, au moment où la question migratoire est devenue centrale dans les relations entre Rabat et Madrid.

      « La migration est une responsabilité commune et nous devons renforcer notre coopération sur cette question », a dit M. Sanchez, à l’issue d’entretiens avec son homologue marocain Saad-Eddine el Othmani.

      « Le partenariat économique est également important, c’est pourquoi nous avons convenu de l’organisation l’an prochain d’un forum économique maroco-espagnol », a poursuivi le dirigeant espagnol, accompagné de plusieurs membres de son gouvernement pour sa première visite officielle dans le royaume qui s’achève plus tard dans la journée.

      « Le Maroc fait tout ce qui est en son pouvoir en matière de lutte contre l’immigration clandestine », a souligné de son côté le chef du gouvernement marocain, issu du Parti justice et développement (PJD, islamiste).

      « La question migratoire est complexe et ne peut être réglée uniquement par une approche sécuritaire malgré son importance, il faut privilégier le développement des pays de départ en Afrique », a ajouté M. Othmani.

      Le socialiste Pedro Sanchez avait annoncé vendredi avoir demandé une audience avec le roi Mohammed VI, mais sa tenue n’était toujours pas confirmée lundi en fin de matinée.

      L’Espagne est l’un des principaux alliés du Maroc en Europe et son premier partenaire commercial.

      Tout au long de l’année, plusieurs ministres et responsables espagnols se sont rendus à Rabat pour parler lutte antiterroriste et surtout migration, louant « l’excellence » des relations entre les deux voisins.

      Devenue cette année la première porte d’entrée des migrants en Europe, l’Espagne plaide depuis des mois pour que l’Union européenne débloque des aides à destination du Maroc afin de mieux gérer les flux clandestins sur la route occidentale de la Méditerranée.

      Près de 47.500 migrants sont arrivés en Espagne par voie maritime depuis le début de l’année, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et 564 sont morts ou portés disparus.

      Si certains tentent la traversée à bord de bateaux pneumatiques au départ des côtes marocaines, d’autres escaladent les barrières hérissées de barbelés des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres entre l’Afrique et l’Europe.

      Outre les migrants subsahariens, ces derniers mois ont vu se multiplier les tentatives de départ de migrants marocains, prêts à tout pour gagner le continent européen.

      Entre janvier et fin septembre, le Maroc a stoppé 68.000 tentatives d’immigration clandestine et démantelé 122 « réseaux criminels actifs », selon un bilan officiel.

      https://www.h24info.ma/actu/le-maroc-et-lespagne-pour-un-renforcement-de-la-cooperation-sur-limmigration

    • Migration : Où iront les 140 millions d’euros ?

      Le partenariat Maroc-UE en matière de migration connait un coup d’accélérateur. De nouveaux fonds ont été débloqués par la Commission européenne. « Les Inspirations ÉCO » retrace le circuit de ces fonds et leur affectation.

      C’est l’aboutissement de six mois de négociations entre le Maroc et la Commission européenne (CE) pour renforcer le soutien destiné au royaume pour « développer davantage son système de gestion des frontières, et de lutter de manière plus efficace contre le trafic d’êtres humains ». Les nouvelles annonces prises dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique contribueront à améliorer la capacité du Maroc et de la Libye à gérer leurs frontières.

      Une aide en trois volets

      Un montant de 40 millions d’euros a été libéré par la CE sur les 140 millions d’euros adopté à l’issue de négociations. Dans ces pourparlers, le Maroc pouvait compter sur un avocat de taille : l’Espagne. Le royaume aussi a fait prévaloir les chiffres de la lutte contre les flux de la migration irrégulière stoppés en 2018 sur les côtes marocaines. « Nous évoluons dans un contexte régional marqué par une reprise de la pression migratoire sur le Maroc », rappelle Khalid Zerouali, directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières, au ministère de l’Intérieur. Et d’ajouter : « En 2018, nous sommes à 78.000 interceptions contre 32.000 en 2016 sur la route de la méditerranée occidentale ». Même son de cloche de Dimitris Avramopoulos, commissaire chargé de la migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté : « Le Maroc est soumis à une pression migratoire particulièrement forte, du fait de l’augmentation des flux. C’est pourquoi, nous nous employons à intensifier et approfondir notre partenariat avec ce pays, en augmentant notre soutien financier ». Ces 140 millions d’euros seront destinés « à l’acquisition d’équipements et de moyens de détection », indique le haut responsable du ministère de l’Intérieur. Ces budgets seront gérés par le voisin ibérique à travers la Fondation internationale et ibéro-américaine pour l’administration et les politiques publiques. Ces nouveaux fonds seront axés sur « la lutte contre le trafic de migrants et la traite d’êtres humains, dont un renforcement de la gestion intégrée des frontières », indique la CE. Dans les détails le soutien européen au Maroc en matière migratoire se compose de trois volets : soutien à la gestion des frontières, lutte contre les réseaux de trafic et le soutien à la politique d’intégration des migrants. Le premier volet s’inscrit dans le programme de soutien à la gestion des frontières dans la région du Maghreb. « Sur l’ensemble de ce budget, le Maroc bénéficiera d’une enveloppe de 30 millions d’euros, ce qui aidera les services marocains de contrôle aux frontières. Ce programme est d’ores et déjà déployé, en concertation étroite avec les autorités marocaines », précise l’UE. Le deuxième volet est un programme d’une valeur de 70 millions d’euros, qui a été récemment adopté pour aider le Maroc « dans sa lutte contre le trafic de migrants et la traite d’êtres humains, au moyen, notamment, d’une gestion des frontières renforcée », continue l’UE. Le troisième volet porte sur un programme de 8 millions d’euros visant à aider le Maroc à renforcer encore ses politiques dans le domaine de la gouvernance des migrations au niveau régional. Johannes Hahn, commissaire chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement, avait déclaré à ce propos : « avec le concours de ses États membres, l’UE intensifie actuellement son aide au Maroc, un partenaire de premier plan pour l’Union européenne ». Pour ce responsable de l’UE, « la coopération va cependant bien au-delà de la seule migration : nous nous employons à renforcer notre partenariat par le développement socioéconomique, la décentralisation et l’intégration des jeunes, au profit des citoyens marocains et européens ». À la fin de cette année, l’UE aura pris en faveur du Maroc des engagements à hauteur de 148 millions d’euros en matière d’assistance liée aux migrations.

      Les niet du Maroc

      Lors des négociations avec l’UE, le Maroc continue d’afficher une position ferme sur deux points : les centres de débarquement de migrants (hotspot) et un accord de réadmission globale Maroc-UE. Les dix ans de partenariat avec l’UE sur le thème de la migration, avec des engagements se hissant à 232 millions d’euros, n’ont pas changé l’avis du Maroc sur le sujet. Depuis 2013, ce partenariat s’inscrit dans le cadre de l’Accord de partenariat de mobilité. L’UE soutient la Stratégie nationale pour l’immigration et l’asile adoptée par le Maroc en 2014, dont certaines mesures mettent tout particulièrement l’accent sur l’intégration des migrants, ainsi que sur la promotion et la protection de leurs droits, mettent en place des systèmes durables en matière de retour et de réintégration et promeuvent un dialogue régional sur la migration. Depuis 2014, l’UE dispose de différents fonds et instruments afin de soutenir des actions liées à la migration au Maroc.

      http://www.leseco.ma/decryptages/grand-angle/72929-migration-ou-iront-les-140-millions-d-euros.html

    • Alemania y los países del Grupo Visegrado anuncian un plan para que Marruecos frene la inmigración, como pide España

      Alemania y los cuatro países del Grupo de Visegrado (V4) planean un proyecto de desarrollo en Marruecos con el objetivo de frenar la migración del Norte de África a Europa, según han anunciado este jueves en Bratislava la canciller alemana, Angela Merkel, y el primer ministro eslovaco, Peter Pellegrini.

      Desde el pasado verano, el Gobierno español está actuando como «el abogado de las peticiones marroquíes», en palabras del Ministro del Interior, para impulsar el desembolso de millones de euros desde la Unión Europea a Marruecos a cambio de que el país norteafricano aumente el control de la inmigración hacia España. A finales de enero, la secretaria de Estado de Migraciones, Consuelo Rumí, viajó a Bruselas para agilizar partidas por valor de 140 millones con esta finalidad.

      Entre las demandas se encontraba el apoyo a Marruecos en el desarrollo de políticas sociales, como la educación. Las reclamaciones del Ejecutivo socialista parecen haber convencido a Alemania y los cuatro países del V4 (R.Checa, Eslovaquia, Hungría y Polonia).

      «Debemos actuar sobre las causas de la migración o destierro, y por eso en el futuro nos dedicaremos a este proyecto con Marruecos», dijo Merkel en rueda de prensa tras finalizar una cumbre de jefes de Gobierno de Alemania y los países V4.

      «Queremos enviar el mensaje de que colaboramos cuando se trata de combatir las raíces de la migración», resaltó Merkel tras reconocer que la Unión Europea (UE) ya tiene «actividades» en el país africano.

      «Marruecos es un país de donde llegaron muchos refugiados y por eso queremos incidir aquí de una forma muy concreta», insistió. Ni Merkel ni Pellegrini dieron detalles sobre el proyecto.

      El jefe del Gobierno eslovaco se limitó a indicar que se prevé crear un fondo de dinero y una estructura administrativa, y que esperan estar en condiciones de concretarlo en un futuro cercano.

      Merkel consideró que el acuerdo alcanzado es un «ejemplo» de que los V4 y Alemania «quieren estrechar su cooperación también en este campo», en una alusión a las posturas hasta ahora distantes entre Berlín y las otras cuatro capitales.

      Los Estados de Visegrado son reacios a conceder asilo a refugiados o a aceptar inmigrantes, sobre todo si vienen de Oriente Medio o África, y especialmente los Gobiernos de Polonia y Hungría han criticado duramente a Merkel por su política de 2015, cuando Alemania abrió las puertas a centenares de miles de refugiados que llegaron a través de la ruta de los Balcanes.

      Los V4 se han mantenido inflexibles en su negativa a aceptar las cuotas obligatorias de reubicación solicitantes de asilo entre todos los socios de la Unión Europea (UE), propuesta por la Comisión Europea en 2015, y abogan por reforzar el control de las fronteras externas del bloque comunitario para frenar la inmigración

      «Necesitamos una migración legal y también la defensa de las fronteras, para lo cual es necesario mantener buenas relaciones con los vecinos, y uno de ellos es Marruecos», declaró Merkel.

      https://www.eldiario.es/desalambre/Alemania-Grupo-Visegrado-Marruecos-Espana_0_865464385.html
      #Allemagne #Groupe_de_Visegrad #République_Tchèque #Slovaquie #Hongrie #Pologne

    • Nouvelle #aide_en_nature de Madrid à Rabat pour contenir l’immigration irrégulière

      Dans son édition d’aujourd’hui, le quotidien espagnol El Pais annonce l’octroi au Maroc d’une aide sous forme de #véhicules. Le #don est estimé à 26 millions d’euros. Ce soutien devrait être validé le même jour, en Conseil des ministres à Madrid.

      Nouvel appui de Madrid à destination du Maroc pour la gestion de la migration irrégulière en Méditerranée occidentale. Le quotidien espagnol El Pais annonce l’allocation d’une aide de 26 millions d’euros au gouvernement marocain. Une aide qui s’inscrit dans le décaissement de 140 millions d’euros, promis par la Commission européenne au Maroc afin de “compenser les efforts [du Maroc] mis en oeuvre en matière de surveillance de ses frontières”, écrit le journal de référence ibère.

      Cette aide prendra la forme d’un achat de véhicules. Celui-ci devrait comprendre, selon El Pais, sept lots de véhicules types 4×4, dont des ambulances. Des camions-citernes et réfrigérants seraient également prévus dans ce dispositif qui attend d’être approuvé lors du Conseil des ministres de ce vendredi avant de débloquer les fonds.

      Cette aide s’inscrit dans un budget spécifique prévu pour l’année 2019 au titre de “l’appui à la gestion intégrale des frontières et des migrations au Maroc”. C’est dans ce même fonds, d’après El Pais, que Madrid avait validé l’octroi de 108 véhicules et équipements informatiques d’une valeur totale de 3,2 millions d’euros. Le Maroc, ainsi que la Mauritanie et le Sénégal, en avait bénéficié en octobre 2018.
      Peser en faveur du Maroc

      Depuis 2015, les deux voisins du Détroit ont multiplié les actions conjointes pour réguler le phénomène migratoire en Méditerranée occidentale. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, avait salué “un binôme exemplaire” lors d’une conférence de presse avec son homologue espagnol en marge de la visite d’État du roi Felipe VI.

      Le ministère espagnol de l’Intérieur a annoncé “avoir enregistré, au 13 juin, l’arrivée de 13.263” personnes en situation irrégulière. Soit une baisse de 23% par rapport à la même période janvier-fin juin 2018. En février, Nasser Bourita avait affirmé que le Maroc déployait quelque 13.000 agents des forces de l’ordre sur le littoral nord, “pour agir avec responsabilité dans la lutte contre la migration clandestine”.

      Devenue la première porte d’entrée en Europe, l’Espagne compte bien peser en faveur du Maroc pour réguler la pression migratoire accrue. Le chef de la diplomatie espagnol, Josep Borell, avait également rappelé que “l’Espagne était prête à soutenir la relance de la relation spéciale et singulière du Maroc avec l’Union européenne”. Une phrase qui prend une tout autre allure depuis ces derniers jours. En début de semaine, ce dernier a en effet été désigné à la tête de la diplomatie européenne.

      D’après El Pais, “les Vingt-huit souhaitent que la coopération et les efforts soient maintenus et négociés, au-delà des 140 millions d’euros”. “Un effort important”, pour le Premier ministre socialiste espagnol, Pedro Sanchez, qui avait appelé dans une interview en marge des législatives espagnoles à le soutenir “à moyen et long terme par un véritable partenariat stratégique entre l’Union européenne et le Maroc”.

      Parmi les dossiers qui pourraient compter pour Madrid, El Pais évoque “une flexibilité” de l’Espagne sur l’attribution des visas pour les Marocains, en échange de la coopération des autorités marocaines concernant l’expulsion de ses ressortissants en situation irrégulière sur le sol européen.

      https://telquel.ma/2019/07/05/nouvelle-aide-en-nature-de-madrid-a-rabat-pour-contenir-limmigration-irregul
      #aide

  • Le journaliste Peter Greste : En Lettonie, à mon arrivée, je me suis senti chez moi

    Journaliste Peter Greste : À mon arrivée en Lettonie, je me suis senti chez moi.

    Auteure : Paula Justoviča (LTV Ziņu dienests) - 19 nov 2018 18:31

    Le journaliste Peter Greste a appris qu’il était en détention pour avoir obtenu la citoyenneté lettone. Ses racines lettones se sont avérées fatales pour lui à cette époque. La Lettonie, en tant que membre de l’Union européenne, a joué un rôle important dans les efforts diplomatiques qui ont abouti à sa libération. Pour lui, c’était comme une nouvelle amitié avec un pays qu’il peut maintenant appeler « chez soi ».

    La Lettonie a appris à vous connaître la première fois au cours de votre emprisonnement. Je suppose que vous connaissiez auparavant vos racines en Lettonie . Quelle est la relation de votre famille avec la Lettonie ?

    Mon père est né à Liepaja. Mon grand-père était un chimiste industriel et dirigeait une usine à Liepaja. Avant l’arrivée des Russes, il rejoignit l’armée allemande. Il a dit à la famille de mon père qu’ils s’éloigneraient le plus possible des communistes, peu importe ce qui se passerait pendant la guerre. Mon grand-père a ensuite été capturé et est décédé dans une prison d’un camp de prisonniers en Belgique. Mais ma grand-mère a ensuite écouté son nom et s’est enfuie en Allemagne avec toute la famille, mais est ensuite venue en Australie en tant que réfugiée. Par conséquent, j’ai toujours eu ce lien avec la Lettonie. Mon père a toujours été actif dans la communauté de la diaspora lettone australienne. Mais je pense toujours plus à moi-même en tant qu’Australien avec un père letton, je n’ai jamais vraiment compris mes racines lettones.

    En 2012, à Noël, nous sommes allés en Lettonie. Et j’ai réalisé que mes racines lettones étaient bien plus profondes que je ne le pensais. Ce que j’ai vu ici semblait m’être familier - langue, culture, nourriture, gens. C’est comme si j’étais à la maison.

    Je voulais donc devenir citoyen de Lettonie. En 1992, j’avais déjà postulé mais je n’ai pas terminé le processus. En prison, j’ai lu le journal dans lequel on m’a présenté comme un journaliste australo-letton, cela m’a impressionné. Il s’est avéré que le gouvernement letton m’a accordé la citoyenneté lettone pendant que j’étais en prison.

    Diriez-vous que le temps passé en prison et tout ce qui s’est passé après cela vous a permis de vous sentir plus proche de la Lettonie ?

    Oui, pour plusieurs raisons. Bien sûr, j’ai senti le soutien du gouvernement letton. Mais quand je suis arrivé ici quelques mois après avoir été emprisonné pour participer à la Journée de la liberté de la presse, j’ai réalisé que j’étais soutenu par le peuple letton. Et je voulais être ici, dire merci. Depuis lors, j’ai beaucoup d’amis et de connaissances.

    Parlez-vous le letton ?

    Juste quelques mots. Je voudrais en savoir plus. Pendant un certain temps, j’étais à l’école en Lettonie, mais en général, la langue est assez difficile à apprendre.

    Suivez-vous toujours la scène politique, avez-vous entendu parler des élections ?

    J’ai pris part à l’élection - j’ai voté en Australie. J’étais très fier de ça. Le système électoral proportionnel en Lettonie est bon car il garantit la diversité des opinions au parlement, mais il crée également des gouvernements instables. Bien assis, il n’y a toujours pas de gouvernement.

    Votre expertise est la liberté de la presse. Avant les élections, nous avons également assisté à une partie d’attaques contre des politiciens. Les journalistes peuvent-ils faire quelque chose pour maintenir des relations saines avec les politiciens ? Ou bien la relation complexe entre ces deux pouvoirs est-elle inévitable ?

    Nous devons vous rappeler que la relation entre les médias et la politique ne sera jamais facile. Lorsque la presse fait son travail - elle doit être maladroite et compliquée, elle n’est jamais à l’aise. Un bon journalisme implique de défier et de questionner le gouvernement. Dans le même temps, les journalistes ont la responsabilité d’être honnêtes, de reconnaître le succès quand ils le sont et de rester sceptiques. Je pense qu’il est possible de gagner des arguments contre ceux qui qualifient les médias de fausses informations. Les journalistes doivent donc travailler davantage ensemble plutôt que de se faire concurrence.

    Que souhaitez-vous pour les 100 prochaines années de la Lettonie ?

    Je souhaite que la Lettonie continue d’être un pays fort, prospère au sein de l’Union européenne. Rien de plus ne semble être souhaitable. J’aimerais voir l’économie croître et les inégalités diminuer.

    source : https://www.lsm.lv/raksts/zinas/latvija/zurnalists-peteris-greste-ierodoties-latvija-sajutos-ka-majas.a300181

    _" Peter Greste (né le 1er décembre 1965) est un journaliste et correspondant australo-letton. Il a travaillé comme correspondant pour Reuters, CNN et la BBC, principalement au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Afrique. Le 29 décembre 2013, Greste et deux autres journalistes anglais d’Al Jazeera, Mohamed Fadel Fahmy et Baher Mohamed, ont été arrêtés par les autorités égyptiennes. Le 23 juin 2014, Greste a été reconnu coupable par le tribunal et condamné à sept ans d’emprisonnement. Le 1er février 2015, un mois après l’annonce du nouveau procès de Greste, Fahmy et Mohammad, celui-ci a été déporté et envoyé à Chypre. Ses collègues ont été libérés sous caution le 12 février 2015. (https://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Greste)"_

    #Lettonie, #LV100, #centenaire, #journaliste, #Liepaja, #élection, #Australie, #citoyenneté_lettone, #liberté_de_la_presse

  • Les étudiants africains, laissés-pour-compte de la nouvelle stratégie universitaire française, Maryline Baumard
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/11/19/les-etudiants-africains-laisses-pour-compte-de-la-nouvelle-strategie-univers

    Place aux #étudiants choisis… Baptisé « Stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux », le plan qu’a dévoilé le premier ministre français, Edouard Philippe, dans le cadre des Rencontres universitaires de la francophonie, lundi 19 novembre, vise à augmenter le nombre d’étudiants étrangers en France… ou plutôt de certains étudiants.

    Quatrième pays d’accueil avec plus de 324 000 étudiants étrangers (dont 245 000 préparent un diplôme), la France serait en « risque de décrochage » dans la bataille des cerveaux qui se joue beaucoup sur la séduction des meilleurs étudiants. Raison pour laquelle il fallait lancer une campagne de sensibilisation aux charmes de l’Hexagone, baptisée « Choose France » . C’est la première campagne de ce genre sous Emmanuel Macron, mais la guerre des talents, elle, est récurrente depuis une vingtaine d’années.

    La logique est toujours la même. L’accueil d’étudiants internationaux est vu comme un élément du soft power d’un pays, un moyen de promouvoir ses valeurs et son économie en accroissant son rayonnement. Les étudiants en mobilité rapporteraient 4,5 milliards d’euros (pour un coût de 3 milliards d’euros) et seraient ensuite des ambassadeurs de la France.

    « Etudiants indiens, russes, chinois »
    Reste que les propositions annoncées par le premier ministre semblent surtout avoir vocation à faire le ménage dans le groupe de ceux qui viennent traditionnellement et qu’on accueille davantage en sciences humaines que dans les disciplines scientifiques à haut potentiel. Déjà, le discours sur la langue française et la francophonie prononcé par Emmanuel Macron à l’Institut de France, le 20 mars, donnait quelques indices. Il précisait que « la France devra accroître le nombre d’étudiants étrangers sur son territoire et le nombre de ceux qui viennent des pays émergents doublera ». Et d’ajouter, s’il fallait être plus clair : « Etudiants indiens, russes, chinois seront plus nombreux et devront l’être. »

    L’#Afrique, elle, n’est pas citée. Ce continent est pourtant le plus présent dans les universités françaises. Selon Campus France, six pays africains sont dans la liste des dix qui envoient le plus d’étudiants en France (Maroc, Algérie, Tunisie, Sénégal, Côte d’Ivoire et Cameroun). Plus globalement, 45 % des étudiants étrangers présents en France sont originaires du continent. Difficile de parier qu’il en sera de même, demain, avec l’augmentation des frais d’inscription qui se prépare.

    Comme l’a annoncé le premier ministre, le #droit_d’étudier sera désormais fixé à 2 770 euros en licence (contre 170 euros aujourd’hui) et 3 770 euros en master et doctorat (contre 243 euros en master et 380 euros en doctorat jusqu’à présent). C’est toujours moins du tiers du coût réel de la formation, explique-t-on, mais c’est néanmoins assez dissuasif pour les moins fortunés. Même avec les 6 000 bourses d’établissement et l’augmentation du nombre de bourses d’Etat réservées aux étudiants étrangers, qui passeront de 7 000 à 15 000 et « concerneront prioritairement les étudiants en provenance du Maghreb et des pays d’Afrique », précise le détail du plan. En fait, seul un étudiant africain sur sept pourra y prétendre, puisque ces derniers sont plus de 150 000 à choisir la France.

    Donc le soft power c’est de former les enfants de la grande bourgeoisie chinoise et de ne plus le faire pour les Africains et Maghrébins pas assez friqués venus d’ailleurs (on en a assez qui sont de chez nous pour assurer au loin des fonctions d’encadrement ?) alors que la Chine taille des croupières au vieux modèle de la Françafrique ? Où de s’assurer que ceux qui vont racheter les barrages hydrauliques et aéroports aient pu baigner dans la ’culture française au préalable ? Est-ce qu’il faudra une collaboration avec les flics chinois pour policer les facs, à l’instar de ce qui se passe à Paris où les touristes fortunés venus d’Asie sont en butte à diverses formes de réappropriation ? Avec ce machin viennent aussi de futurs directeur de fac de banlieue issus de la gendarmerie, comme l’est le nouveau principal [edit proviseur adjoint ] du Lycée Utrillo à Stains ?

    #immigration_choisie #université #privatisation #sélection #xénophobie_d'État #frais_d'inscription

  • La Chine bannit l’importation de 32 nouveaux types de déchets Le figaro
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/11/19/97002-20181119FILWWW00021-la-chine-bannit-l-importation-de-32-nouveaux-type

    La Chine, qui bloque l’importation de certains déchets depuis janvier, va encore allonger la liste des produits bannis à partir du 31 décembre, au risque d’aggraver l’accumulation de matières à recycler dans les pays riches.

    Selon un document officiel cité lundi par l’agence Chine nouvelle, 32 types de déchets solides, allant des rebuts d’acier inoxydable au bois, aux pièces automobiles et de navires, ne pourront plus rentrer dans le pays à compter de la fin de l’année.

    Ce document émane des ministères de l’Environnement ainsi que du Commerce, de la Commission nationale pour la réforme et le développement, et des Douanes.

    En avril, le ministère de l’Environnement avait annoncé que les prochaines interdictions interviendraient en deux temps : d’ici au 31 décembre pour 16 catégories de produits, d’ici à fin 2019 pour les 16 autres.

    Pour ne plus être la première destination mondiale du recyclage, Pékin a déjà fermé la porte en janvier à 24 catégories de déchets solides, dont certains plastiques, papiers et textiles, au grand dam de certains industriels du recyclage américains et européens obligés d’entreposer des déchets dans l’attente d’une solution.

    Ses importations ont en conséquence chuté durant les dix premiers mois de l’année, alors que la Chine, avide de matières premières, absorbait les déchets occidentaux depuis des décennies.

    Déchets plastique, papiers et métal importés ont totalisé 17,27 milliards de tonnes sur la période janvier-octobre, en baisse de 51,5% par rapport aux dix premiers mois de 2017, selon des chiffres des Douanes récemment cités par Chine nouvelle.

  • Dépasser le « mirage néocolonial » et créer une nouvelle épistémologie de la mondialisation
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2018/11/15/depasser-le-mirage-neocolonial-et-creer-une-nouvelle-epist

    à paraître dans : Benoît Awazi Mbambi Kungua (Dir.), L’inexistence de l’État en Afrique contemporaine et l’opérationnalisation des alternatives politiques émancipatrices, Afroscopie IX/2019, (Revue savante et pluridisciplinaire sur l’Afrique et les communautés noires), Ottawa-Paris : Le Cerclecad-Harmattan, 2019. Critique du néolibéralisme, d’une mondialisation « esclavagiste » qui « mutile » l’Afrique, « du féminisme du Nord libéral », tels sont les axes … Lire la suite →


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  • La crucifixion de Julian Assange – Ce qui arrive à Assange devrait terrifier la presse (Truth Dig) – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/14/la-crucifixion-de-julian-assange-ce-qui-arrive-a-assange-dev

    Le silence sur le traitement d’Assange n’est pas seulement une trahison à son égard, mais une trahison de la liberté de la presse elle-même. Nous paierons cher cette complicité.

    L’asile de Julian Assange à l’ambassade d’Equateur à Londres s’est transformé en une petite boutique des horreurs. Au cours des sept derniers mois, il a été largement coupé de toute communication avec le monde extérieur. Sa nationalité équatorienne, qui lui a été accordée en tant que demandeur d’asile, est en cours de révocation. Sa santé s’est détériorée. On lui refuse l’accès à soins médicaux appropriés [ie à l’extérieur de l’ambassade – NdT]. Ses efforts pour obtenir réparation ont été paralysés par les « règles du bâillon » [« gag rules » – Une règle de bâillon est une règle qui limite ou interdit la discussion, la considération ou la discussion d’un sujet particulier par les membres d’un organe législatif ou exécutif. – NdT], y compris les ordres équatoriens lui interdisant de rendre publiques ses conditions de vie à l’intérieur de l’ambassade dans sa lutte contre la révocation de sa citoyenneté équatorienne.

    Le Premier ministre australien Scott Morrison a refusé d’intercéder en faveur d’Assange, un citoyen australien, même si le nouveau gouvernement équatorien, dirigé par Lenín Moreno – qui appelle Assange un « problème hérité » et un obstacle à de meilleures relations avec Washington – rend la vie du fondateur de WikiLeaks dans cette ambassade insupportable. Presque tous les jours, l’ambassade impose des conditions plus dures à Assange, notamment en lui faisant payer ses frais médicaux, en lui imposant des règles obscures sur la façon dont il doit prendre soin de son chat et en lui demandant d’effectuer diverses tâches ménagères dégradantes.

    Les Équatoriens, réticents à expulser Assange après lui avoir accordé l’asile politique et la citoyenneté, ont l’intention de rendre son existence si pénible qu’il accepterait de quitter l’ambassade pour être arrêté par les Britanniques et extradé vers les États-Unis. L’ancien président de l’Equateur, Rafael Correa, dont le gouvernement a accordé l’asile politique à l’éditeur, qualifie les conditions de vie actuelles d’Assange de « torture ».

    Sa mère, Christine Assange, a déclaré dans un récent appel vidéo : [L’auteur cite de longs extraits. Voir l’appel en entier et en français : https://www.legrandsoir.info/unity4j-christine-assange-lance-un-appel-… – NdT]

    Assange était loué et courtisé par certains des plus grands médias du monde, dont le New York Times et le Guardian, pour les informations qu’il possédait. Mais une fois que ses documents sur les crimes de guerre commis par les États-Unis, en grande partie fournis par Chelsea Manning, ont été publiés par ces médias, il fut mis à l’écart et diabolisé. Un document du Pentagone qui a fait l’objet d’une fuite et préparé par la Cyber Counterintelligence Assessments Branch (Direction du contre-espionnage cybernétique) du 8 mars 2008 a révélé une campagne de propagande visant à discréditer WikiLeaks et Assange. Le document dit que la campagne de diffamation doit chercher à détruire le « sentiment de confiance » qui est le « centre de gravité » de WikiLeaks et à salir la réputation d’Assange. Cela a largement fonctionné. Assange est particulièrement vilipendé pour avoir publié 70 000 courriels piratés appartenant au Comité national démocrate (DNC) et à de hauts responsables démocrates. Les démocrates et l’ancien directeur du FBI, James Comey, affirment que les courriels ont été copiés des comptes de John Podesta, chef de campagne de la candidate démocrate Hillary Clinton, par des pirates du gouvernement russe. Comey a dit que les messages ont probablement été transmis à WikiLeaks par un intermédiaire. Assange a dit que les e-mails n’avaient pas été fournis par des « acteurs étatiques ».

    Le Parti démocrate, qui cherche à imputer sa défaite électorale à l’ » ingérence » russe plutôt qu’à la grotesque inégalité des revenus, à la trahison de la classe ouvrière, à la perte des libertés civiles, à la désindustrialisation et au coup d’Etat des entreprises que le parti a aidé à orchestrer, accuse Assange d’être un traître, bien qu’il ne soit pas un citoyen américain. Ni un espion. Et à ma connaissance, aucune loi ne lui interdit de publier les secrets du gouvernement US. Il n’a commis aucun crime. Aujourd’hui, les articles parus dans les journaux qui publiaient autrefois des articles de WikiLeaks mettent l’accent sur son comportement prétendument négligeant – ce qui n’était pas évident lors de mes visites – et sur le fait qu’il est, selon les mots du Guardian, « un invité indésirable » à l’ambassade. La question vitale des droits d’un éditeur et d’une presse libre a cédé le place à la calomnie contre la personne.

    Assange a obtenu l’asile à l’ambassade en 2012 afin d’éviter l’extradition vers la Suède pour répondre à des questions sur des accusations d’infractions sexuelles qui ont finalement été abandonnées. Assange craignait qu’une fois détenu par les Suédois, il soit extradé vers les États-Unis [un accord d’extradition entre la Suède et les Etats-Unis autorise l’extradition d’une personne comme simple « témoin » – NdT]. Le gouvernement britannique a déclaré que, bien qu’il ne soit plus recherché pour interrogatoire en Suède, Assange sera arrêté et emprisonné s’il quitte l’ambassade pour avoir violé les conditions de sa libération sous caution.

    WikiLeaks et Assange ont fait plus pour dénoncer les sombres machinations et crimes de l’Empire américain que toute autre organisation de presse. Assange, en plus de dénoncer les atrocités et les crimes commis par l’armée américaine dans nos guerres sans fin et de révéler les rouages internes de la campagne Clinton, a rendu publics les outils de piratage utilisés par la CIA et la NSA, leurs programmes de surveillance et leur ingérence dans les élections étrangères, notamment les élections françaises. Il a révélé le complot contre le chef du Parti travailliste britannique Jeremy Corbyn par des députés travaillistes au Parlement. Et WikiLeaks s’est rapidement mobilisé pour sauver Edward Snowden, qui a exposé la surveillance totale du public américain par le gouvernement, de l’extradition vers les États-Unis en l’aidant à fuir Hong Kong pour Moscou. Les fuites de Snowden ont également révélé, de façon inquiétante, qu’Assange était sur une « liste de cibles d’une chasse à l’homme » américaine.

    Ce qui arrive à Assange devrait terrifier la presse. Et pourtant, son sort se heurte à l’indifférence et au mépris sarcastique. Une fois expulsé de l’ambassade, il sera jugé aux États-Unis pour ce qu’il a publié. Cela créera un précédent juridique nouveau et dangereux que l’administration Trump et les futures administrations utiliseront contre d’autres éditeurs, y compris ceux qui font partie de la mafia qui tentent de lyncher Assange. Le silence sur le traitement d’Assange n’est pas seulement une trahison à son égard, mais une trahison de la liberté de la presse elle-même. Nous paierons cher cette complicité.

    Même si ce sont les Russes qui ont fourni les courriels de Podesta à Assange, il a eu raison de les publier. C’est ce que j’aurais fait. Ces courriers ont révélé les pratiques de l’appareil politique Clinton qu’elle et les dirigeants démocrates cherchaient à cacher. Au cours des deux décennies où j’ai travaillé en tant que correspondant à l’étranger, des organisations et des gouvernements m’ont régulièrement divulgué des documents volés. Ma seule préoccupation était de savoir si les documents étaient authentiques ou non. S’ils étaient authentiques, je les publiais. Parmi ceux qui m’en ont transmis, il y avait les rebelles du Front de Libération Nationale Farabundo Marti (FMLN) ; l’armée salvadorienne, qui m’a un jour donné des documents du FMLN ensanglantés trouvés après une embuscade, le gouvernement sandiniste du Nicaragua ; le Mossad, le service de renseignement israélien ; le FBI ; la CIA ; le groupe rebelle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ; l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ; le service de renseignement français, la Direction générale de la sécurité extérieure, ou DGSE ; et le gouvernement serbe de Slobodan Milosovic, qui a ensuite été jugé comme un criminel de guerre.

    Nous avons appris par les courriels publiés par WikiLeaks que la Fondation Clinton a reçu des millions de dollars de l’Arabie saoudite et du Qatar, deux des principaux bailleurs de fonds de l’État islamique. En tant que secrétaire d’État, Hillary Clinton a remboursé ses donateurs en approuvant la vente de 80 milliards de dollars d’armes à l’Arabie saoudite, ce qui a permis au royaume de mener une guerre dévastatrice au Yémen qui a déclenché une crise humanitaire, notamment une grave pénurie alimentaire et une épidémie de choléra, et fait près de 60 000 morts. Nous avons appris que Clinton avait touché 675 000 $ pour une conférence chez Goldman Sachs, une somme si énorme qu’elle ne peut être qualifiée que comme un pot-de-vin. Nous avons appris que Mme Clinton avait dit aux élites financières, lors de ses entretiens lucratifs, qu’elle voulait » l’ouverture du commerce et des frontières » et qu’elle croyait que les dirigeants de Wall Street étaient les mieux placés pour gérer l’économie, une déclaration qui allait directement à l’encontre de ses promesses électorales. Nous avons appris que la campagne Clinton avait pour but d’influencer les primaires républicaines pour s’assurer que Donald Trump était le candidat républicain. Nous avons appris que Mme Clinton avait obtenu à l’avance les questions posées lors du débat pendant les primaires. Nous avons appris, parce que 1 700 des 33 000 courriels provenaient d’Hillary Clinton, qu’elle était l’architecte principale de la guerre en Libye. Nous avons appris qu’elle croyait que le renversement de Moammar Kadhafi lui permettrait d’améliorer ses chances en tant que candidate à la présidence. La guerre qu’elle a voulu a plongé la Libye dans le chaos, vu la montée au pouvoir des djihadistes radicaux dans ce qui est aujourd’hui un État en déliquescence, déclenché un exode massif de migrants vers l’Europe, vu les stocks d’armes libyens saisis par des milices rebelles et des radicaux islamiques dans toute la région, et fait 40 000 morts. Cette information aurait-elle dû rester cachée ? Vous pouvez dire oui, mais dans ce cas vous ne pouvez pas vous qualifier de journaliste.

    « Ils sont en train de piéger mon fils pour avoir une excuse pour le livrer aux États-Unis, où il fera l’objet d’un simulacre de procès« , a averti Christine Assange. « Au cours des huit dernières années, il n’a pas eu accès à un processus juridique approprié. A chaque étape, c’est l’injustice qui a prévalu, avec un énorme déni de justice. Il n’y a aucune raison de penser qu’il en sera autrement à l’avenir. Le grand jury américain qui produit le mandat d’extradition se tient en secret, a quatre procureurs mais pas de défense ni de juge.

    Le traité d’extradition entre le Royaume-Uni et les États-Unis permet au Royaume-Uni d’extrader Julian vers les États-Unis sans qu’il y ait de preuve prima facie. Une fois aux États-Unis, la National Defense Authorization Act permet la détention illimitée sans procès. Julian risque d’être emprisonné à Guantánamo Bay et torturé, d’être condamné à 45 ans de prison de haute sécurité, ou la peine de mort.« 

    Assange est seul. Chaque jour qui passe lui est plus difficile. C’est le but recherché. C’est à nous de protester. Nous sommes son dernier espoir, et le dernier espoir, je le crains, pour une presse libre.

    Chris Hedges

    Chris Hedges, a passé près de deux décennies comme correspondant à l’étranger en Amérique centrale, au Moyen-Orient, en Afrique et dans les Balkans. Il a fait des reportages dans plus de 50 pays et a travaillé pourThe Christian Science Monitor, National Public Radio, The Dallas Morning News et The New York Times, pour lesquels il a été correspondant à étranger pendant 15 ans.

    Traduction « il y aura des comptes à rendre » par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles » »https://www.truthdig.com/articles/crucifying-julian-assange/URL de cet article 34082 
    https://www.legrandsoir.info/la-crucifixion-de-julian-assange-ce-qui-arrive-a-assange-devrait-terri