• #Mauvaises_mères

    Le dossier du mois met à l’honneur les #daronnes. Celles auxquelles on reproche d’être trop ceci, pas assez cela, qu’on juge si facilement et qu’on excuse si difficilement, alors qu’elles sont prises en tenaille entre les injonctions du #capitalisme et du #patriarcat. Ici, des voix s’élèvent pour revendiquer d’autres manières d’être femmes et mères, et tracer des lignes émancipatrices pour des #maternités_libérées.


    https://cqfd-journal.org/CQFD-no221-juin-2023

    #maternité #femmes #jugement #émancipation

    ping @_kg_

  • La vasectomie sans scalpel, moins invasive pour les hommes, se développe pour répondre à une demande en forte hausse - Orléans (45000)
    https://www.larep.fr/orleans-45000/actualites/la-vasectomie-sans-scalpel-moins-invasive-pour-les-hommes-se-developpe-pour-re

    23.000 vasectomies ont été pratiquées en 2021, en France. Il n’y en avait que 2.000 en 2010. Soit 11 fois plus en 11 ans !
    4 mois de réflexion sont obligatoires pour les hommes avant cette intervention. Tout comme pour les femmes avant une ligature des trompes (loi de 2001).

  • Le Planning familial de la Gironde ciblé par un groupuscule d’extrême droite pour la deuxième fois en deux semaines
    Un message contre le droit à l’avortement a été inscrit en rouge sur la façade des locaux à Bordeaux. L’association a déposé une nouvelle plainte « pour délit d’entrave à l’IVG ».

    https://www.francetvinfo.fr/societe/ivg/le-planning-familial-de-la-gironde-cible-par-un-groupuscule-d-extreme-d

    Article rédigé par
    franceinfo avec AFP
    France Télévisions
    Publié le 24/02/2023 07:19 Mis à jour le 24/02/2023 07:40

    « Ces attaques sont inadmissibles et choquantes. » Pour la deuxième fois en deux semaines, le Planning familial de la Gironde a été vandalisé par un #groupuscule_d'extrême_droite, a annoncé l’association, jeudi 23 février, dans un communiqué. Cette dernière a déposé une plainte « pour délit d’entrave à l’IVG », comme la première fois.

    Dans la nuit de mardi à mercredi, « une inscription en lettres rouges, ciblant l’#IVG, revendiquée par ’#Action_directe_identitaire' et une Croix de Lorraine » ont été inscrits sur la façade de nos locaux à Bordeaux, a précisé à l’AFP Annie Carraretto, coprésidente du Planning familial dans le département. D’après elle, le précédent message découvert sur la devanture le 8 février « visait, lui, les actions menées en faveur de la #contraception_masculine ».

    « Faire front commun face à ces attaques incessantes »

    « Si l’inscription diffère, le message reste le même : nos actions pour défendre les #droits_sexuels
    _ et_reproductifs dérangent. Mais nous ne nous laisserons jamais impressionner ni par ces méthodes, ni par ces personnes. Attaquer notre devanture, c’est aussi tenter d’intimider nos publics par des actions ’choquantes’ », écrit le Planning familial.

    Ces « attaques » sont « la traduction d’une extrême droite de plus en plus implantée et décomplexée sur notre territoire, comme en témoigne le grand nombre d’élus locaux attachés au Rassemblement national. Elles sont aussi l’expression d’un conservatisme anti-choix, anti-IVG, anti-LGBT fort sur notre ville de #Bordeaux », estime le #Planning_familial. Afin de « faire front commun face à ces attaques incessantes », l’association appelle à un rassemblement de soutien le 1er mars à 17h30 à Bordeaux.

    De son côté, le maire de la ville, Pierre Hurmic, a condamné « avec la plus grande fermeté », sur Twitter, cette « attaque inadmissible qui démontre la décomplexion de ces idées nauséabondes ».

  • Les crimes de Benoît XVI Jean-François Lisée - https://jflisee.org/category/devoir-de-memoire

    La chose se passait au Cameroun, pays pour moitié catholique, en 2009. Il s’agissait de la première visite du pape Benoît XVI en Afrique, continent où, depuis alors 10 ans, le VIH-sida était la première cause de décès. L’Organisation mondiale de la santé, les ONG, plusieurs gouvernements et l’archevêque sud-africain anglican Desmond Tutu redoublaient d’efforts pour prévenir la contagion grâce au programme AFC (abstinence, fidélité, condom). Oui, mais qu’en pensent Dieu et son représentant sur terre ? pouvaient alors se demander les quelque 160 millions d’Africains catholiques.


    Historiquement, le Vatican a toujours été opposé à la contraception — et au condom —, prônant seulement les deux premiers éléments du triptyque : abstinence et fidélité. Mais alors que le nombre de morts en Afrique avait franchi les 30 millions https://www.everycrsreport.com/reports/RL33584.html et que l’épidémie se propageait aux femmes (61 % des personnes infectées) et aux enfants (90 % de tous les enfants infectés au monde étaient africains), fallait-il se montrer plus flexible ? Ou du moins rester muet sur le condom pour ne pas nuire aux efforts ?

    Devant cette énorme responsabilité, Benoît XVI allait surprendre. Désagréablement. « On ne peut résoudre ce fléau par la distribution des préservatifs : au contraire, ils augmentent le problème », a-t-il dit. Le pape allait gauchement tenter de rectifier le tir l’année suivante en affirmant que le condom pouvait être utilisé dans des cas « exceptionnels » — chez les prostitués mâles, par exemple, pour lesquels ce serait « un premier pas vers la moralisation ». La question n’était pas là.

    On ne peut évidemment quantifier le nombre de vies qui auraient pu être sauvées si le pape s’était rangé du côté de la santé publique plutôt que du côté de la version la plus rigide du dogme. Une seule chose est certaine : par sa faute, davantage de personnes furent infectées, malades, mortes prématurément, y compris des femmes et des enfants.

    L’inflexibilité de Benoît XVI dans des situations où la tolérance et le pardon auraient dû prévaloir s’était peu avant illustrée au sujet de l’avortement.

    Au Brésil, pays à 61 % catholique, une enfant de neuf ans plusieurs fois violée par son beau-père avait eu recours à l’avortement. L’archevêque local, ultraconservateur, réagit en excommuniant les médecins ayant pratiqué l’interruption de grossesse ainsi que la mère de l’enfant, qui avait approuvé l’intervention. Le tollé fut général, mais le Vatican approuva les excommunications au nom du « droit à la vie ». Ici encore, on peine à mesurer l’impact de cette insensibilité sur la vie de jeunes catholiques latino-américaines victimes d’agressions, mais sommées par leur Église de mener leur grossesse à terme, même dans les pires conditions.


    Depuis le décès de Benoît XVI, on entend des voix charitables estimer qu’il a entamé la marche de l’Église vers la reconnaissance de sa responsabilité dans les agressions sexuelles extrêmement nombreuses perpétrées par des membres du clergé. Il est vrai qu’il fut le premier, en 2008, à se dire « profondément désolé » pour les souffrances que les victimes ont endurées. Mais le critère d’appréciation qui devrait s’appliquer ici n’est pas de savoir s’il a su commencer à gérer, en 2008, une crise devenue aiguë. Il faut plutôt se demander s’il a tout fait ce qui était en sa responsabilité pour limiter le nombre de victimes dès qu’il en a été mis au courant et dès qu’il a été en situation de pouvoir au sein de l’Église.

    La réponse est un assourdissant non. Évêque de Munich de 1977 à 1982, il a, selon un rapport indépendant https://www.ledevoir.com/depeches/662226/agressions-sexuelles-en-allemagne-l-ancien-pape-benoit-xvi-est-eclabousse , couvert les actions de quatre agresseurs punis par la justice allemande, mais maintenus dans leurs fonctions pastorales par le futur pape, qui ne les a aucunement sanctionnés. Il a ainsi personnellement envoyé aux autres agresseurs un grave signal d’impunité et ignoré cette injonction de Jésus : « Si quelqu’un fait tomber dans le péché l’un de ces petits qui croient en moi, il vaut mieux qu’on lui attache une grosse pierre au cou et qu’on le jette au fond de la mer » (Matthieu 18.6).

    Il est devenu ensuite l’un des personnages les plus puissants au Vatican, officiant pendant 23 ans à titre de préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et centralisant à son bureau, à compter de 2001, les dossiers d’agression sexuelle.

    Il ne fait rétrospectivement aucun doute qu’il fut longtemps à ce poste l’un des principaux rouages de la plus grande opération de camouflage de crimes sexuels de l’ère moderne. Cette action se déployait, on le sait, par le refus de dénoncer aux forces policières les agresseurs — 4 % des membres du clergé catholique, estime-t-on —, par la pratique de muter les agresseurs d’une paroisse à une autre sans évidemment en informer les fidèles. Pendant des décennies, particulièrement celles où Joseph Ratzinger fut aux affaires, la réponse du Vatican fut de nier, de minimiser, de camoufler.

    Devant l’ampleur grandissante du scandale et talonné par l’ONU, Ratzinger se mit à sévir tardivement, au tournant de 2010, expulsant près de 400 prêtres en deux ans. Même pape, il a continué à minimiser la responsabilité du Vatican, blâmant plutôt les Églises nationales, voire les effets du concile Vatican II, plutôt que la complicité de toute la hiérarchie. Sa gestion de la crise n’a pas satisfait les enquêteurs de l’ONU, qui ont conclu en 2019 que, notamment sous sa gouverne, se déroulait au Vatican une « action apparemment systémique de camouflage (cover-up) et d’obstruction à la mise en responsabilité des abuseurs ».

    Il est encore impossible de calculer le nombre de victimes contemporaines, mais un récent rapport officiel faisait état de 330 000 victimes en France seulement. Ratzinger, devenu Benoît XVI, n’est évidemment pas seul en cause, loin de là. Un groupe de survivants avait réclamé en 2013 à la Cour pénale internationale (CPI) d’intenter contre lui et d’autres responsables catholiques un procès de crime contre l’humanité pour avoir « toléré et permis la dissimulation systématique et généralisée des viols et des crimes sexuels commis contre des enfants dans le monde ». La CPI a décliné la demande. C’est dommage. On aurait pu ainsi aller au fond des choses. En avoir le coeur net.

    Mais puisque le moment est venu de faire le bilan de son action à lui, comment ne pas conclure que non seulement un saint homme, mais simplement un homme bon — ou, comme le dit notre droit civil, « un bon père de famille » —, informé que se déroulaient sous sa responsabilité d’innommables crimes visant des dizaines de milliers d’enfants — voire un seul —, aurait remué ciel et terre, dès le matin de son premier jour à l’ouvrage, pour que cela cesse ? Pas lui. Il s’est plutôt réfugié, selon les mots de Matthias Katsch, représentant des survivants allemands des sévices, derrière un « édifice de mensonges ».

    Jean François Lisee
    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/777008/chronique-les-crimes-de-benoit-xvi

     #benoît_xvi #pape #histoire #sida #VIH #épidémie #contraception #préservatif #pédophilie #viol #culture_du_viol #catholicisme #enfants #pédocriminalité #viols #religion #violences_sexuelles #pornographie #impunité #violophilie #pedocriminalité

  • Un peu d’or dans vos bijoux de famille : les nanotechnologies au service de la contraception masculine
    https://theconversation.com/un-peu-dor-dans-vos-bijoux-de-famille-les-nanotechnologies-au-servi

    La nanocontraception consiste à activer ou de désactiver la glande génitale à volonté, un peu comme un interrupteur. On y parvient en implantant dans le testicule des nanoparticules d’un diamètre d’environ 100 nanomètres — un millième de l’épaisseur d’un cheveu humain — que l’on échauffe ensuite par effet magnétique ou photothermique.

    Encore une fois dans ce domaine, on est loin d’un résultat probant.

  • Implant contraceptif Essure : l’autorité sanitaire alertée en 2017 sur un risque de corrosion
    https://www.mediapart.fr/journal/france/191022/implant-contraceptif-essure-l-autorite-sanitaire-alertee-en-2017-sur-un-ri

    Depuis des années, des milliers de femmes alertent sur le calvaire qu’elles attribuent à la pose de l’implant de Bayer. À ce jour, le fabricant conteste tout problème de sécurité du produit. Un rapport commandé en 2017 par les autorités sanitaires pointe un risque de défectuosité lié à sa composition. Il n’a jamais été rendu public, Splann ! se l’est procuré.

    #contraception #violences_gynecologique #sexisme #santé #essure

  • Appel à développer la contraception masculine : arrêtez de vous dorer la pilule !

    Alors que la contraception concerne aussi bien les hommes que les femmes, le constat est implacable : en 2022, en France, le contrôle des naissances reste encore à la charge des femmes. Au point que la contraception masculine semble carrément taboue pour bien des Français : en 2020, elle ne concernait que 200 rendez-vous sur les 21 000 consultations autour de la contraception recensées par le Planning familial. Qu’attendons-nous ?

    Pourtant, il existe des solutions : slip chauffant, injection hormonale, gel bloquant… Des alternatives à la contraception féminine sont depuis des décennies à l’étude. Mais elles en sont encore à leurs balbutiements, en raison de la frilosité du monde politique et de l’industrie pharmaceutique. Sans parler de la vasectomie. Autorisée en France depuis 2001, l’intervention coûte une soixantaine d’euros, et est presque intégralement remboursée par la Sécurité sociale. Il est possible au préalable de faire congeler son sperme. Mais en France, moins de 1% des hommes y ont recours, contre plus d’un homme sur cinq au Royaume-Uni ou au Canada.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/08/29/appel-a-developper-la-contraception-masculine-

    #contraception

  • Nicole Athea, Médicalisation de la vie reproductive des femmes, 2020 – Et vous n’avez encore rien vu…
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/07/10/athea-medicalisation

    La pilule était presque devenue le synonyme de contraception, bien que d’autres moyens fussent existants, et que selon les périodes de leur vie, les besoins des femmes diffèrent. Sur le plan individuel, les médecins ont été les vecteurs de cette norme contraceptive « tout pilule » à travers leurs prescriptions si ce n’est totalitaire, du moins totalisante. La France a été, et reste, un des pays européens dont la couverture contraceptive est la plus élevée, et le pays dans lequel l’utilisation de pilule a été la plus importante, alors que les autres moyens contraceptifs étaient beaucoup moins prescrits […] Pourtant, elle reste aussi un pays dans lequel les avortements restent très nombreux et stables en nombre : autour de 200 000 par an, ce que N. Bajos nomme « le paradoxe français » (Bajos, Ferrand, 2002a). Ce paradoxe souligne, entre autres, l’inadéquation de la pilule pour assurer une protection efficace des femmes, puisque, parmi celles qui vont faire une IVG, une sur deux est sous pilule. On sait que les oublis de pilule sont nombreux, estimés aujourd’hui à un oubli tous les trois mois. Malgré ces informations, la pilule comme moyen contraceptif privilégié a poursuivi son chemin.

    Peut-on penser que les intérêts des laboratoires pharmaceutiques distribuant les contraceptifs oraux n’ont pas influencé les politiques et les médecins dans ce choix contraceptif ? L’influence des laboratoires sur les prescriptions médicales, bien établie, n’est pas sans permettre de le penser

    […]

    Il n’est pas sans intérêt de constater qu’après la médiatisation de cet accident vasculaire, ce sont les femmes qui ont voulu changer de contraception (Le Guen et al., 2017) ; l’utilisation de pilule a beaucoup baissé, et le préservatif et le stérilet ont été leurs nouveaux choix. Et il n’y a pas eu d’augmentation des IVG comme certains médecins le prédisaient. Ce sont donc les femmes qui ont imposé aujourd’hui une plus grande diversité contraceptive, mieux adaptée à leurs besoins.

    […]

    Les procréations médicalement assistées (PMA) posent le problème d’une réponse exclusivement médicale à une question essentiellement sociale […] Ces techniques ont une efficacité très médiocre et leur lourdeur ainsi que les risques pour les femmes et les enfants doivent être soulignés. Mais c’est un nouveau marché qui s’est mis en place, dont les enjeux économiques au premier plan priment souvent sur l’intérêt des femmes.

    […]

    Quant au don de sperme ou d’ovule utilisé dans certaines PMA, le tri médical des donneurs en France, ou la possibilité de choisir les caractères d’un donneur rétribué à l’étranger ont une fonction de plus en plus eugéniste, par la multiplication des contrôles réalisés chez les donneurs. Ainsi, le rôle essentiel des PMA est moins de traiter la stérilité que d’assurer une biologisation de la parentalité, dont elles ont ainsi modifié la représentation, comme elles ont transformé la représentation de l’enfant. Le fantasme d’un enfant parfait, dont on définit au mieux les attributs, a pris corps, comme a pris corps l’idée que les PMA sont un nouveau mode de conception.

    […]

    Ces techniques sont déjà à l’œuvre dans certains pays si l’on peut se les offrir, et sont déjà utilisées par des couples n’ayant aucun problème de fertilité et voulant choisir les caractères techniquement accessibles de leurs enfants. Les nouvelles possibilités de contrôle et de modification du génome ouvrent la porte à des possibilités très élargies de choix parental. L’eugénisme qui ne peut que s’étendre n’est pas l’œuvre d’un diktat politique, mais est promu par les PMA, qui en ont modifié les représentations sociales, en redorant le blason d’un eugénisme positif. On ne peut oublier que l’adoption est une solution sociale possible pour des personnes qui souhaitent vivre une relation de parentalité, permettant à des enfants vivants de trouver une famille ; les enfants dans cette situation sont nombreux, dans un monde où les inégalités, qu’il faut continuer à combattre, sont majeures et s’accroissent. Pourtant, l’adoption a beaucoup diminué depuis le développement des technologies de reproduction, démontrant comment les PMA représentent une biologisation de la procréation avant que d’être un moyen pour vivre une relation parentale avec un enfant ; si l’adoption n’est pas simple, les professionnels qui s’en occupent demandent des aménagements de son cadre qui la faciliteraient. Mais comparée aux PMA, qui n’ont rien de simple non plus, elle permet d’assurer le projet parental dans la quasi-totalité des cas, contrairement aux PMA.

    […]

    la « stérilité » est aujourd’hui avant tout une construction sociale, d’une part liée à la réduction du temps d’exposition à la grossesse et au retard apporté à la conception et, d’autre part, au changement de définition de la stérilité qui se caractérise par un délai d’attente. En effet, ce délai a été réduit à un an dès l’introduction des PMA, alors qu’il était de deux ans auparavant, ce qui a permis d’inclure de plus en plus de femmes non stériles mais « impatientes »

    […]

    Cette médicalisation de la conception qui inclut beaucoup plus de femmes pressées que de femmes stériles est donc bien devenue un nouveau mode de conception. De la représentation sociale de la stérilité fréquente et de celle de l’efficacité des PMA, surévaluée, il résulte une entrée rapide en FIV. Cette surmédicalisation conduit les femmes à être exposées à des traitements dont les effets secondaires sont nombreux, les risques à long terme non nuls, et à un vécu difficile qu’elles doivent supporter pour des résultats bien maigres. Et cela, sans évoquer le nombre important de pathologies de grossesse et de prématurité post PMA. Ce qui signifie que rentrer avec un enfant à la maison ne veut pas toujours dire rentrer avec un enfant en bonne santé. Le coût social de ces situations est très important, et pas seulement en termes financiers, mais en termes de bien-être des personnes qui aujourd’hui définit la santé.

    […]

    Il est possible que les banques de gamètes s’ouvrent en milieu libéral, ce qui conduira à une rétribution des donneurs qui fera sortir la France d’une politique de gratuité du don, concept de haute importance de santé et d’éthique, qu’elle avait tenu jusqu’à présent. Cette ouverture représente une aubaine pour des appétits mercantiles qui ont permis à des banques telles Cryos de se développer au Danemark, ou celles du Dr Pellicero, médecin espagnol qui affiche un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros par an avec les dons de sperme, d’ovocytes…, activités qui représentent une marchandisation des produits du corps humain. De tels projets sont en préparation en France ; certains médecins s’y attellent, et ils sont soutenus par les associations de femmes comme Maman ‘solo et d’autres.

    […]

    Une étude du Transparency Market Research fait état de 4,8 milliards d’euros dépensés pour les PMA au plan mondial. Quand on connaît un tant soit peu le sort fait aux enfants vivants dans le monde, qu’une telle somme soit allouée à « une stérilité » qui est plus une construction sociale qu’un problème médical a quelque chose d’indécent. […] On doit constater que le sort fait à une volonté d’enfant qui, le plus souvent, ne trouvera pas sa solution dans une PMA, est mieux pris en compte aujourd’hui que le quotidien d’enfants vivants, dont on connaît la fragilité et le risque de mortalité accrue quand ils sont sans abri.

    #femmes #maternité #contraception #pilule #DIU #IVG #PMA #FIV #santé #santé_publique

  • États-Unis : De nouvelles restrictions sur la contraception pourraient ramener les femmes en arrière de plusieurs générations

    Le droit d’accès à la contraception a radicalement élargi les perspectives économiques des femmes. En annulant l’arrêt Roe v. Wade, la Cour suprême étasunienne vient de créer une feuille de route pour remettre en question ce droit.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/07/06/etats-unis-de-nouvelles-restrictions-sur-la-co

    #féminisme #contraception #usa

  • The Janes, un nouveau documentaire sur l’avortement aux États-Unis
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1894511/documentaire-avortement-etats-unis-reactions-realisatrices

    Les réalisatrices de ce documentaire sont découragées et pessimistes face à l’avenir du droit des femmes.

    Sorti sur HBO et Crave, au Canada, le 8 juin dernier, The Janes relate l’histoire d’un réseau clandestin qui permettait aux femmes de se faire avorter dans les années 1960 à Chicago. Réalisé par Tia Lessin et Emma Pildes, ce documentaire décrit la réalité de l’avortement aux États-Unis avant l’arrêt Roe c. Wade en 1973.

    C’est ce même arrêt que la Cour suprême a invalidé vendredi dernier laissant de nombreuses personnalités artistiques américaines inquiètes pour l’avenir du droit à l’avortement dans leur pays.


    Quelques femmes du réseau clandestin d’avortement parmi les sept arrêtées par la police de Chicago en 1972. Photo : HBO

    L’histoire d’un réseau clandestin
    The Janes est l’histoire des femmes composant ce réseau clandestin d’avortement qui utilisaient des noms de code et des couvertures pour se protéger. Elles se faisaient ainsi appeler “Jane” et se cachaient dans des refuges.

    Sept de ces femmes ont été arrêtées au printemps 1972, quand la police a fait une descente dans un appartement du sud de Chicago.
    https://www.youtube.com/watch?v=pRbquE2BAkQ

    Des coréalisatrices découragées
    “Je suis vidée, a déclaré Tia Lessin à Deadline ¨. Cela fait plusieurs mois que nous tirons la sonnette d’alarme. Et même si la fuite de la nouvelle nous a donné un aperçu des choses à venir, je pense que le fait de vivre ce moment maintenant est déchirant.”

    L’autre coréalisatrice de The Janes , Emma Pildes, n’en revient pas que la Cour suprême ait enterré Roe c. Wade. Ce jugement va forcer les femmes vivant dans certains États à se faire de nouveau avorter dans la clandestinité, “avec tout ce que l’on sait sur les conséquences de la criminalisation de l’avortement. Tout va se reproduire. Des femmes vont mourir, être blessées, humiliées et agressées sexuellement.”

    Plusieurs autres films traitant de la question de l’avortement ont été tournés aux États-Unis ces dernières années, dont Roe v. Wade : La véritable histoire de l’avortement (Reversing Roe) _ . On peut voir ce documentaire, réalisé par Annie Sundberg et Ricki Stern en 2018, sur Netflix.

    Certaines femmes plus touchées
    Les réalisatrices de ces deux documentaires pensent que les femmes pauvres et de couleur feront davantage les frais de la décision de la Cour suprême.

    Annie Sundberg explique que son film montre bien que les femmes qui avaient de l’argent pouvaient se payer un avortement. “Même si ce n’était pas toujours sécuritaire.”

    Tia Lessin ajoute que les femmes qui habitent loin des villes et loin des frontières avec les États permettant l’avortement n’y auront pas accès. “Ces femmes ne peuvent pas se permettre de s’absenter de leur travail, de faire garder leurs enfants pour quitter leur domicile un jour ou deux.”

    Tia Lessin s’inquiète des lois interdisant l’avortement dans certains États, lois qui sont encore plus sévères qu’avant 1973. “Ces lois sont beaucoup plus punitives que tout ce qui existait à l’époque des "Janes". Dans certains États, il n’y a aucune exception pour les victimes de viol ou d’inceste. On incite les gens à espionner leur voisinage, les membres de leur famille et à les dénoncer”, soutient-elle.

    Les cinéastes sont également préoccupées par les prochaines décisions que la Cour suprême pourrait rendre, notamment en ce qui concerne les droits des membres de la communauté LGBTQ+ et l’accès aux moyens de contraception.

    “Ce n’est que la pointe de l’iceberg, soutient Emma Pildes. C’est une guerre contre les femmes. C’est dangereux et ça commence vraiment à ressembler à de la tyrannie et à la chute d’une démocratie.”

     #avortement #femmes #ivg #sexisme #contraception #santé #viol #droits_des_femmes #pologne #usa #catholicisme #international #religion #documentaire

  • Fertility myths put millions off contraception, UN report warns | Global health | The Guardian
    https://www.theguardian.com/global-development/2022/mar/30/contraception-myths-mean-nearly-half-of-pregnancies-worldwide-unintende
    https://i.guim.co.uk/img/media/f850258c94ac2a37410e81f1ffc7b9216ce3d492/0_371_5568_3341/master/5568.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Myths and misinformation surrounding the use of contraception are putting women off using modern family planning methods, the UN population fund has warned, as figures showed that nearly half of all pregnancies worldwide are unintended.

    More than half of all pregnancies—~121 million—are unintended. But lack of access to family planning isn’t the issue—myths, stigma, and misinformation are to blame, says UNFPA, according to a recent UNFPA report, The Guardian reports.

    ~250 million+ women aren’t using effective contraception, despite wanting to avoid getting pregnant

    +60% of unintended pregnancies end in abortion; ~45% of all abortions are unsafe

    Women from around the world in a small survey cited the rumors they’d heard, that contraceptives make people grow fat, or cause infertility and cancer.

    Shame stigma, fear, poverty, gender inequality and many other factors undermine women and girls’ ability to choose, writes UNFPA executive director Natalia Kanem in the report’s foreword—raising “provocative and unsettling questions about how much the world values women and girls beyond their reproductive capacities.”

    A solution: The report calls for governments to deliver comprehensive sexuality education to combat myths—and promote communication, consent, and respect.

    The Quote: “For the women affected, the most life-altering reproductive choice – whether or not to become pregnant – is no choice at all,” Kanem told The Guardian.

    #Contraception #Avortement #Grossesse #Féminisme

  • Une pilule contraceptive masculine efficace à 99 % sur les souris

    https://www.nouvelobs.com/societe/20220324.OBS56128/une-pilule-contraceptive-masculine-efficace-a-99-sur-les-souris.html

    Administré oralement aux souris mâles pendant quatre semaines, YCT529 a drastiquement réduit la production de spermatozoïdes et a été efficace à 99 % pour prévenir les grossesses, sans que ne soient observés d’effets secondaires. Et six semaines après l’arrêt de l’ingestion de YCT529, les souris pouvaient à nouveau procréer.

    L’équipe, financée par les Instituts américains pour la santé (NIH) et l’organisation à but non lucratif Male Contraceptive Initiative, travaille avec l’entreprise YourChoice Therapeutics pour commencer des essais cliniques dans la deuxième moitié de 2022, a précisé la professeure Gunda Georg.

    #contraception #pilule #contraception_masculine #enfin ?

  • « Cet enfant que je t’avais fait ». Le drame des époux Bac ou le malheur des grossesses subies à répétition.

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2022/01/cet-enfant-que-je-tavais-fait-le-drame.html

    "L’histoire des Bac devient fait divers en raison de la mort de la fillette, mais l’arrière plan du drame s’avère terriblement banale. Dans le contexte du baby boom, de nombreuses femmes enchaînent les grossesses, de plus en plus mal vécues au fil des accouchements. Les couples se retrouvent alors vite dépassés par une progéniture très nombreuse et parfois non désirée. En cas de dépression post-partum ou/et de difficultés financière sévères, la situation se délite rapidement. La situation semble d’autant plus paradoxale que l’État accorde une grande importance à la protection de la petite enfance au cours des années 1950. Ainsi, pour ses deux premiers enfants, Ginette Bac est suivie par le centre de protection maternelle et infantile de Saint-Ouen. La toute nouvelle institution a été instituée par l’ordonnance du 2 novembre 1945.

    Un procès s’ouvre finalement le 4 juin 1954 devant la cour d’assises de la Seine. Les juges d’instruction retiennent l’homicide involontaire contre les Bac. Les médecins en charge de l’expertise de Ginette rendent des rapports plutôt indulgents. Les auditions menées par le juge d’instruction laissent apparaître une coupable négligence de Claude et un manque de considération pour sa femme qu’il tient pour seule responsable de ses grossesses. « C’est qu’elle était enceinte facilement, mais aussi parce qu’elle ne prenait jamais aucune précaution. De mon côté, je ne désirais pas encore avoir des enfants et je ne prenais pas les précautions suffisantes à en juger le résultat », déclare le père de Danielle. « Vous ne semblez pas avoir songé, en rendant Ginette mère d’une famille si nombreuse, à la tâche morale et psychique que vous imposiez à une jeune femme de 22 ans. Elle n’était pas apte à y faire face et vous vous en étiez rendu compte dès avant la quatrième grossesse. Votre responsabilité morale commence là. Nous allons voir comment vous l’avez aggravé au point de mériter votre inculpation », l’admoneste le juge dans le procès verbal d’instruction. Au terme de deux jours de procès, les époux Bac sont condamnés à 7 ans de prison pour « privation d’aliments et de soins à enfant, ayant entraîné la mort sans intention de la donner. » Claude est déchu de sa puissance paternelle. Le couple doit également payer 38 807 francs d’amende de frais de justice et 2800 de frais de poste. Or, le jugement est cassé pour vice de forme, un second procès doit avoir lieu."

  • Le Bénin légalise l’IVG pour « protéger la vie des femmes »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/271221/le-benin-legalise-l-ivg-pour-proteger-la-vie-des-femmes
    L’Assemblée nationale du Bénin a voté en octobre l’élargissement des conditions d’accès à l’avortement. Mais les décrets d’application n’ont toujours pas été publiés et l’opposition reste vive. Dans les hôpitaux, la demande est déjà forte.

    #femmes #contraception #ivg

  • #Féminicide : Ils défilent après la mort d’une mère enceinte
    Une femme enceinte de 30 ans a perdu la vie en Pologne, victime de la nouvelle loi sur l’avortement. Samedi, de nombreuses personnes ont manifesté dans tout le pays.

    Des dizaines de milliers des personnes ont manifesté samedi dans toute la Pologne choquées par la mort d’une femme enceinte, victime, selon les ONG de défense des droits des femmes, de la législation en vigueur depuis le début de l’année, interdisant pratiquement tout avortement. Izabela, âgée de 30 ans et dont la grossesse avait commencé 22 semaines plus tôt, s’est éteinte fin septembre dans un hôpital à Pszczyna en Silésie (sud). « Les médecins ont attendu la mort du fœtus. Le fœtus est mort, la patiente est morte. Choc septique », a écrit Jolanta Budzowska, l’avocate de la famille, dans un tweet. Selon elle, Izabela est la première à avoir perdu la vie en conséquence de la décision du Tribunal constitutionnel d’octobre 2020, entrée en vigueur fin janvier.

    Avortement proscrit
    Le Tribunal, soutenu par le gouvernement nationaliste de Droit et Justice (PiS), a alors proscrit l’interruption volontaire de grossesse en cas de malformation grave du fœtus, ce qui a abouti à l’interdiction de toute IVG, sauf en cas de viol ou d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger.

    « Pas une de plus ! » ont scandé les milliers de manifestants à Varsovie qui se sont réunis devant le siège du Tribunal avant de se rendre devant le ministère de la Santé. « Je suis ici pour que la vie d’aucune femme ne soit plus en danger. L’actuelle législation tue les femmes », a déclaré à l’AFP Ewa Pietrzyk, une Varsovienne d’une quarantaine d’années portant une photo d’Izabela.

    Des manifestations semblables se sont déroulées dans environ soixante-dix autres villes polonaises. Selon une déclaration de sa famille, les médecins de l’hôpital de Pszczyna « ont adopté une attitude attentiste », ce qu’Izabela a interprété comme une volonté de ces derniers de ne pas avoir à procéder à un avortement. Toute personne, y compris les médecins aidant à pratiquer une IVG, est passible d’une peine de prison de trois ans.

    « L’enfant pèse 485 grammes. Pour l’instant, grâce à la loi sur l’avortement, je dois rester couchée. Et il n’y a rien qu’ils puissent faire. Ils attendront qu’il meure ou jusqu’à ce que quelque chose commence et, sinon, je peux, génial, m’attendre à une septicémie », a écrit Izabela à sa mère dans un de ses sms rendus publics. « Ma fièvre monte. J’espère que je n’aurai pas de septicémie, sinon je ne m’en sortirai pas », a-t-elle encore écrit. « C’est l’horreur, ma vie est en danger. Et je dois attendre ».

    Mère d’une fille de 9 ans
    Mariée depuis dix ans, Izabela avait une fille de neuf ans. Selon les nationalistes au pouvoir, la mort de cette jeune femme n’est pas due à la décision du tribunal. Deux médecins de l’hôpital de Pszczyna ont été suspendus de leurs fonctions après sa mort et le parquet local a ouvert une enquête. Selon les organisations de défense des droits des femmes, plusieurs milliers de Polonaises ont demandé leur aide dans le but de procéder à un avortement, principalement à l’étranger.

    #Pologne pays membre de l’#union_européenne #avortement #religion #femmes #ivg #contraception #santé #droits_des_femmes #pologne #catholicisme #misogynie

    • Curieux que ce féminicide avec préméditation n’ai pas déjà été signalé.

      Pour ce qui est de l’attitudes des médecins, il est possible qu’ils aient été paralysés par des poursuites judiciaires.
      L’église catholique est implacable dans la violence.
      Exemple : Retransmettre une messe à la télévision, présidée par un violeur d’enfants, condamné.
      A vomir.

  • Contraception masculine : « Levons le tabou ! » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/191021/contraception-masculine-levons-le-tabou#at_medium=custom7&at_campaign=1047

    Ce soir, « À l’air libre » se penche sur le tabou de la contraception masculine, un symbole du patriarcat encore bien enraciné. On en parle avec nos invités Stéphane Jourdain, coauteur de la BD Les Contraceptés, Maxime Labrit, fondateur de Thorème, et Florence Boitrelle, andrologue.

    • #contraception_masculine #contraception

      voire aussi : https://www.franceinter.fr/emissions/l-interview/l-interview-de-secrets-d-info-du-samedi-16-octobre-2021
      Les contraceptés : qui a torpillé la contraception masculine ?

      Alors que l’usage de contraceptifs est autorisé en France depuis plus de 50 ans, comment expliquer que la contraception soit toujours considérée comme une affaire de femmes ? Les journalistes Stéphane Jourdain et Guillaume Daudin ont mené l’enquête.
      En 1967, la loi Neuwirth est adoptée. Elle permet la fabrication, l’importation de moyens de contraception et leur vente en France. Un demi-siècle plus tard, la charge mentale et les effets secondaires des contraceptifs reviennent presque exclusivement aux femmes. Caroline Lee a illustré l’enquête de Stéphane Jourdain (rédacteur en chef du numérique à France Inter) et Guillaume Daudin (journaliste à l’AFP) : ensemble ils tentent d’expliquer pourquoi 13 contraceptifs féminins ont été développés alors que les méthodes de contraception masculines n’ont que très peu, voire pas évolué.
      À quand la pilule masculine ?

      À partir des années 50 et 60, la pilule féminine est étudiée et inventée. Pourquoi n’a-t-on pas vu se développer la pilule contraceptive pour homme en même temps ? Stéphane Jourdain nous explique qu’il y a deux raisons majeures à ce retard. Premièrement, la demande ne suit pas :

      Les hommes ne sont pas demandeurs de contraceptifs, ça les arrange que ce soit les femmes qui endossent 100% de cette charge contraceptive, et encore plus dans les années 30-40 qu’aujourd’hui.

      Deuxièmement, la testostérone à haute dose, qui permet de bloquer la production de spermatozoïdes, devient toxique lorsqu’elle est ingérée par le foie. C’est pour cela que certains pensent que la pilule masculine n’existera jamais.

      Pourtant, dans les années 80 la presse annonce que la pilule masculine sera pour demain. Or 40 ans plus tard, le sujet est au point mort.

      Dans les années 90, l’OMS lance deux études internationales pour tester la méthode de contraception masculine hormonale, c’est-à-dire des injections hebdomadaires de testostérone - sans passer par le système digestif. Les résultats de ces études sont sans équivoque : la contraception hormonale masculine est efficace à plus de 95%. Mais ni l’industrie pharmaceutique, ni les responsables politiques ne s’approprient le sujet.

      Pour les laboratoires, développer un contraceptif masculin se montrerait très couteux puisqu’il faudrait mener une étude très large et toucher énormément de monde. La demande et donc le marché économique étant faibles, l’industrie pharmaceutique ne voit donc aucune raison de se lancer dans cette voie.

      En 2017, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes assure qu’elle veillera au développement de la contraception masculine. Trois ans plus tard, lorsque Stéphane Jourdain et Guillaume Daudin la rencontrent, son discours semble avoir changé :

      Marlène Schiappa nous a dit que sa priorité avait été de lutter contre les violences faites aux femmes et qu’il était trop tôt pour porter le sujet de la contraception masculine.

      Aller plus loin :

      BD | Les Contraceptés, un livre de Stéphane Jourdain et Guillaume Daudin, illustré par Caroline Lee, aux éditions Steinkis.

    • Les auteurs mentionnent-ils que cette promesse mille fois réitérée d’une contraception masculine (alors que les hommes ne sont pas foutus d’enfiler une capote, de se faire vasectomiser ou de baiser autrement que par pénétration vaginale) est une vaste farce pour tenir les femmes en respect ?

    • Je documente ce sujet depuis longtemps sur seenthis sans le prendre pour une farce. Rendre les hommes responsables de leurs gamètes ca me semble important pour toutes et tous. Perso je me réjouie que Médiapart aborde la question.

  • Sexualité : un monde de croyances, avec Marianne Niosi — SHOCKING ! 20 Part.2/5
    https://www.youtube.com/watch?v=rgvxzQSKNbU

    Chapitre 2 : Trouver contraception à son pied.
    Quels sont les moyens dont nous disposons pour vivre une sexualité libre de grossesses non désirées, mais aussi de maladies et infections qui pourraient gravement nuire à notre santé ? L’horizon des mythiques préservatif, pilule et stérilet, est-il indépassable ou existe-t-il d’autres options dont nous ignorerions l’existence ?

    T I M E C O D E S
    01:42 : Tests de grossesse et méthodes d’urgence : test sanguin, faux positif, faux négatif, pilule d’urgence, pilule du lendemain, stérilet au cuivre, stérilet hormonal, implant hormonal.

    09:11 : La crise de la pilule : Marion Lara, quatrième génération de pilule, facteur génétique, effets secondaires, entrisme des mouvements religieux et conservateurs, Dr Henri Joyeux, États-Unis, Porto Rico, colonialisme, racisme, classisme, féminisme, pilule de deuxième génération.

    17:02 : Les alternatives à la pilule : œstrogène et progestérone, stérilet au cuivre, responsabilité de la femme, diaphragme, anneau vaginal, injections d’hormone, arrêt des règles, risques pour la santé, études scientifiques, cape cervicale, éponge, spermicide, indice de Pearl.

    27:07 : La contraception définitive : ligature des trompes, vasectomie, difficulté d’accès, childfree, temps de réflexion, conservation du sperme, personnes trans, transition, traitement hormonal, psychiatrie, détresse psycho-sociale.

    32:54 : La contraception masculine : méthode hormonale, slip chauffant, remonte-couilles toulousain, testostérone (injection, patch, gel), préjugés, infantilisation des hommes, retrait, coït interrompu, reste d’éjaculât, choisir sa contraception en couple.

    40:24 : Les méthodes de contraception naturelle : méthode Ogino, cycles menstruels variables, méthode symptothermique, choisir la bonne méthode, dimension médicale.

    46:09 : La grossesse non désirée : honte, culpabilité, tabou, une femme sur trois avorte, charge de la grossesse sur les femmes, baisse du nombre d’IVG, IVG médicamenteuse, IVG chirurgicale, aspiration, anesthésie, prise de sang, échographie, problèmes d’accès, vécu de l’avortement, accompagnement du Planning familial.

    S O U T E N I R
    Pour que Méta de Choc vive, vous pouvez faire un don sur :
    – uTip : https://bit.ly/3tiam1D (nouveau :-)
    – Tipeee : http://bit.ly/3e5abBb
    – PayPal : https://bit.ly/3rnObFH (à partir de 10€ pour éviter la commission exorbitante de PayPal)
    – LiberaPay : https://bit.ly/2WH4Lpt (nouveau :-)
    – Patreon : https://bit.ly/3t3zbhJ (nouveau :-)

    R E S S O U R C E S
    Retrouvez de nombreuses références sur le site Méta de Choc :
    https://www.metadechoc.fr

    S U I V R E
    Facebook : https://bit.ly/2yWeVXl
    Twitter : https://bit.ly/2xpJ5BH
    Instagram : https://bit.ly/2KPLclt
    LinkedIn : https://bit.ly/3t1kQ4b

    PeerTube : https://bit.ly/3f5qX1b
    YouTube : https://bit.ly/35jqGmF

    #contraception
    #grossesse
    #ivg

  • Rebecca Weiss designs ultrasound-powered male contraceptive device
    https://www.dezeen.com/2021/09/02/coso-ultrasound-male-contraception-device

    German design graduate Rebecca Weiss has won a James Dyson Award for a male contraceptive device called Coso, which uses ultrasound waves to temporarily halt sperm regeneration.


    #contraception_masculine #ultra_sons #prototype

    • Plein de questions tout de même…

      Ça vous semble confortable, à vous ? Sinon y’a plusieurs tailles ? Ça passe au lave-vaisselle ? Ça fait pas double-emploi avec le vaccin (soit-disant) contre le Covid ? Et est-ce que c’est plus ou moins agréable que l’Andro-Switch référencé ici au début de l’été :
      https://seenthis.net/messages/919057

      Et plus sérieusement : il m’a semblé comprendre qu’il faut faire une séance tous les deux mois, ça ne s’utiliserait pas tous les jours ? Ce n’est pas très clair.

  • Messieurs, il est temps de prendre votre contraception en main !

    Si la planification familiale a depuis toujours été le lot des personnes ayant un utérus, il existe désormais, et depuis plusieurs décennies, des contraceptifs masculins efficaces, mais qui peinent à gagner en popularité.

    Messieurs, il est temps de prendre votre contraception en main ! D’autant plus lorsque des contraceptions fiables existent désormais !

    Le sujet de la planification familiale est éminemment genré ; il est le lot des personnes ayant un utérus depuis la nuit des temps, alors même qu’il faut bien toujours un spermatozoïde pour féconder un ovule, et que les détenteurs d’un pénis sont fertiles 365 jours par an, 24 heures sur 24.

    Pourtant, bien que je ne sois potentiellement fertile qu’environ 5 jours par mois, c’est à moi que revient la charge mentale de ne pas oublier ma pilule, de changer mon anneau ou mon diaphragme, de vérifier que mon stérilet est bien positionné ou encore que mon implant me convient. C’est moi qui planifie des rendez-vous annuels chez le gynécologue, « juste pour vérifier que tout va bien », alors même qu’on ne semble pas se préoccuper plus que ça de la santé sexuelle de mon partenaire, qui, comme beaucoup d’hommes, ne s’y intéresse d’ailleurs pas forcément lui-même.

    Heureusement, les temps changent peu à peu, et de plus en plus d’hommes se sentent concernés par la contraception. Seulement, ils ne sont pas informés, puisque le corps médical rechigne encore à mettre en avant des méthodes pourtant fiables et sans effets secondaires.

    La contraception thermique

    La France se place d’ailleurs en pionnière concernant la contraception thermique : à Toulouse, un slip qui remonte les testicules à l’intérieur du pubis, pour remonter leur température de quelques degrés, a vu le jour dès les années 1980 grâce au docteur Mieusset. En effet, à partir de 37 degrés, les testicules ne produisent plus de spermatozoïdes. Niveau utilisation, le slip est doté d’un trou où l’on passe la verge et le scrotum, pour ensuite remonter les testicules dans le corps. C’est une méthode non hormonale, non invasive et bien sûr, temporaire. Il faut porter le slip 15 heures par jour, et attendre 3 mois (la durée de la spermatogenèse) pour qu’il soit efficace.

    Il existe aujourd’hui des ateliers Do It Yourself pour fabriquer son propre slip, mais des médecins en mettent également en vente dans leurs cabinets.

    Autre option thermique, qui fonctionne sur le même principe : l’Androswitch. Il s’agit d’un rond en silicone, dans lequel on passe la verge et le scrotum, pour que les testicules remontent dans le pubis et que leur température augmente. Là aussi, on le porte 15 heures par jour. La différence entre les deux options citées plus haut est une question de confort.

    La contraception hormonale

    Si la contraception hormonale existe bel et bien, elle ne semble pas intéresser ni les concernés, ni les laboratoires pharmaceutiques. Comme l’explique Elodie Serna dans son ouvrage Opération vasectomie, là où l’on calcule un rapport bénéfices - risques pour les femmes, la contraception masculine semble devoir être dénuée de tout effet secondaire pour être envisageable.

    La douleur et l’inconfort, voire les risques de santé liés à la contraception hormonale sont normaux pour les femmes, mais il est inenvisageable qu’un homme prenne des risques pour ne pas procréer ! Comme on peut le lire dans cet article de la RTBF, le laboratoire Bayer connaît un contraceptif hormonal qui consiste en un implant et une injection, qui est parfaitement efficace, mais qui n’est pas commercialisé par manque d’intérêt.

    Bien plus tôt, le docteur Soufir avait mis en place, dès 1978, un gel contraceptif, parfaitement efficace, et d’ailleurs validé par l’OMS en 1996 comme étant aussi efficace que les contraceptions féminine. Des méthodes existent, mais elles ne seront jamais mises en avant si les hommes ne prennent pas leur responsabilité sur le sujet.

    La vasectomie

    Passons enfin à l’option dite « définitive » (bien que la vasovasostomie existe et fonctionne) : la vasectomie. Il s’agit d’une opération qu’on peut faire grâce à un anesthésie locale, qui dure 15 minutes, et qui n’entraîne pas d’effets secondaires particuliers. Contrairement à la ligature des trompes, elle est non-invasive !

    Légalisée depuis 2001, la pratique de la vasectomie remonte pourtant en France à la fin du 19ème siècle. Seulement, par manque de rentabilité (elle est facturée 60 euros en France, un coût qui ne couvrirait pas les frais réels selon les médecins) mais aussi à cause de stéréotypes liés à la virilité et à un manque d’information cruel, elle n’est pratiquée que par 10 000 hommes par an dans notre pays.

    A l’inverse, 44% des Néo-zélandais de plus de 40 ans y ont recours, en général après avoir eu des enfants, et alors que la conjointe ne supporte plus une contraception qu’elle a déjà subi depuis bien trop longtemps.

    Alors, messieurs, vous vous y mettez quand au juste ?

    https://blogs.mediapart.fr/bettinazourli/blog/300821/messieurs-il-est-temps-de-prendre-votre-contraception-en-main

    #contraception #contraception_masculine

  • La Californie dédommage les victimes de stérilisation forcée Katja Schaer/jfe
    https://www.rts.ch/info/monde/12353527-la-californie-dedommage-les-victimes-de-sterilisation-forcee.html

    L’Etat de Californie, aux Etats-Unis, a décidé cette semaine d’octroyer 7,5 millions de dollars de son budget aux victimes de stérilisation forcée. La pratique remonte au début du XXe siècle, portée par plusieurs scientifiques de renom favorables à l’eugénisme.

    Au moins 20’000 personnes - femmes et hommes - ont subi une stérilisation forcée en Californie. Mais ce chiffre est peut-être l’arbre qui cache la forêt, les documents et les données étant difficiles à se procurer et souvent gardés secrets.


    La stérilisation forcée trouve son origine au XIXe siècle. A l’époque, plusieurs pans de la médecine convergent vers le même objectif : l’amélioration de la race humaine.

    Jusqu’en...2014
    Cette amélioration passe notamment par la stérilisation forcées des personnes jugées « anormales ». En 1909, la Californie adopte alors sa première loi eugéniste, qui l’autorise à stériliser les personnes emprisonnées et institutionnalisées.

    La loi va connaître deux modifications qui permettront d’élargir la définition de l’anormalité. Les personnes handicapées, les malades psychiques et mentaux, les pauvres et les personnes de couleur - en particulier d’origine latine - pourront être stérilisées. De nombreuses femmes jugées « sursexuées » seront elles aussi soumises à cette procédure.

    Officiellement, la loi autorisant la stérilisation forcée a été invalidée en 1979. La pratique a toutefois été maintenue dans les prisons. Les dernières affaires remontent à 2014.

    La pratique était autorisée dans la majorité des Etats américains, mais la Californie compte pour un tiers des quelque 60’000 interventions pratiquées à l’échelle nationale.

    Basée sur l’eugénisme
    Si la stérilisation forcée a été si largement appliquée en Californie, c’est parce qu’au début du XXe siècle, l’Etat est l’épicentre de la pensée eugéniste aux Etats-Unis. L’amélioration de la race s’est imposée en science et la Californie abrite plusieurs scientifiques de renom, favorables à cette théorie.

    Ce concept est même porté par les grandes universités, comme Stanford, notamment. En 1920, le président de l’université californienne, David Starr Jordan, postule que des traits de caractères ou mêmes des conditions sociales comme le talent et la précarité, sont héréditaires.

    Le directeur s’oppose au mélange de races et déplore ce qu’il appelle le déclin de la race nordique, à laquelle il associe les Anglo-Saxons. Ces scientifiques n’auraient pas pu exister sans l’aide d’organisations comme l’institution Carnegie ou la fondation Rockefeller.

    Au début du XXe siècle, Oliver Wendell Holmes, juge à la Cour suprême américaine, soutient la pratique de la stérilisation forcée. Ses propos seront d’ailleurs repris pour défendre les pratiques nazies lors du procès de Nuremberg.

    #eugénisme #racisme #transhumanisme #stérilisation #contraception_forcée #histoire #santé #inégalités #femmes #stérilisation #Pauvres #Femmes #Hommes #nefants #Californie #USA #états_unis #Stanford #philanthropie #philanthropes #Carnegie #Rockefeller #philanthrocapitalisme #philanthropie

    • La Californie, cet état qu’on nous présente toujours comme un paradis.
      Quand aux bienfaiteurs professionnels de l’institution Carnegie ou de la fondation Rockefeller, ce sont aussi des innocents professionnels.

    • En France,le nombre de stérilisations dans la population générale, déjà peu élevé, a diminué au cours des dix dernières années, il est de 22.000environ par an.Pour les handicapés, aucune enquête n’était disponible, en matière ni de stérilisation, ni de contraception. La mission a réalisé une étude spécifique à partir des actes de stérilisation masculine et féminine effectués en1995 et1996 dans les hôpitaux publics et quelques établissements privés, selon les données du PMSI.D’après ces données déclaratives, l’ampleur du phénomène, notamment pour les personnes handicapées, apparaît faible, mais non marginal . On a ainsi repéré en 1996 environ 15 cas de stérilisation d’hommes handicapés sur les 423 actes de ligatures des canaux déférents et quand même 2% de stérilisations de femmes, handicapées ou en grandes difficultés sociales, selon le diagnostic associé, c’est à dire 211 cas sur10.453. Enfin, la tranche d’âge des femmes de moins de 25 ans qui ont eu une ligature bilatérale des trompes comprend vingt femmes, soit un quart de l’effectif.

      https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/984001636.pdf

  • Andro-Switch - #contraception #contraception_masculine -
    https://www.lamaisondesmaternelles.fr/article/j-ai-invente-l-anneau-contraceptif-masculin-rencontre-avec-l-

    Maxime est le créateur d’Andro-switch, un anneau contraceptif masculin. Son idée ? Que les hommes puissent enfin prendre leur part dans la charge contraceptive.

    Le principe d’Andro-switch est simple, comme nous explique son créateur, Maxime :

    « C’est un anneau en silicone. Ce n’est pas l’anneau qui contracepte, mais il permet de maintenir les testicules au plus proche du corps, ce qui permet de freiner la spermatogenèse suffisamment pour mettre le garçon en état contracepté. Ça va faire 4 ans que je l’utilise. »

    Une idée qui peut paraître un peu folle, et pourtant :

    « J’ai fait le pari fou de dire : si je rends accessible l’information sur la méthode, et que je propose aux garçons un outil qu’ils peuvent recevoir chez eux : est-ce qu’ils passeront à la pratique ? Il s’avère que l’accessibilité de l’outil et une information la plus juste possible, permet de faire levier, permet aux garçons et aux couples d’envisager une contraception mutualisée ou de basculer la charge contraceptive sur l’un des partenaires à une période donnée. Le pari fonctionne ! »

    Comment ça fonctionne exactement ?

    Il y a 2 choses à savoir concernant l’anneau masculin :

    Depuis 40 ans, un protocole médical existe et a été testé : si les testicules sont exposés à la chaleur du corps 15 heures par jour, la production de spermatozoïdes n’est plus assez importante, le garçon n’est plus fécondant. Il y a donc une relation entre la production de la spermatogenèse avec la chaleur.
    Pour que les testicules soient "chauffés" à la bonne température, il faut donc qu’ils soient rapprochés du corps. Pour cela, il existait déjà des outils textiles : le slip chauffant, le jockstrap, qui datent des années 80. L’andro-switch vient compléter cette offre, comme explique Maxime :

    « Moi j’ai inventé un anneau souple, bio-compatible, dans lequel il suffit d’insérer sa verge et son scrotum, et naturellement les testicules vont migrer dans la poche supérieure, se retrouvant au niveau du pubis, là où il y a les poils : ainsi, ils sont à 37 degrés. »
    androswitch

    Qu’en disent les utilisateurs ?

    Conscients de la charge que cela représente, et persuadés que leur conjointe ne devrait pas supporter seule cette responsabilité, de plus en plus d’hommes cherchent des solutions pour partager la contraception avec leur partenaire. Ils sont environ 2000 à utiliser l’anneau Andro-switch dans le monde selon Maxime :

    « Il y a un temps d’adaptation car c’est un nouvel outil avec une phase d’apprentissage qui peut être complexe pour des raisons techniques. Ce n’est pas simple de passer sa verge dans l’anneau. Il y a des contraintes aussi qui sont liées à l’ignorance du corps. Le garçon ne sait pas ce qu’il a entre les jambes : il peut avoir peur d’y toucher. Il y a des contraintes archétypales, symboliques, car quelque part les testicules « disparaissent », ne sont plus entre les jambes. Tous ces freins là peuvent faire que c’est complexe de se saisir de l’outil et de sa phase d’apprentissage. Mais une fois celle-ci passé, appliquer le protocole en lui même et donc ne rien faire, simplement porter l’anneau, ça se passe très bien en général. Les garçons disent qu’ils l’oublient au bout de quelques heures. »

    Les hommes doivent prendre leur part de charge contraceptive

    « C’est affolant de se rendre compte qu’on ne sait rien sur la contraception masculine, qu’on ne connait rien des méthodes existantes. Avant c’était dans des milieux militants, un peu fermés, inaccessibles d’une certaine façon, mais il existait des pratiques et revendications qui s’inscrivent totalement en alliance féministe.

    La contraception testiculaire est un plus. Ce que je prône, c’est de rappeler que la fertilité est une responsabilité individuelle qui s’inscrit dans une démarche collaborative et inclusive. C’est bien la rencontre de 2 gamètes qui va donner la fécondité et donc potentiellement, un bébé. Dans cette rencontre il y a bien 2 acteurs responsables : un garçon et une fille. Il suffit de donner à chacun des outils pour se responsabiliser et modifier à terme les pratiques et les représentations sociales et politiques. »

    Partager son parcours contraceptif avec son conjoint

    Mais alors, comment réagissent les hommes face à ce nouveau moyen de contraception ? Si chacun est évidemment différent, Maxime explique :

    « Les garçons, quand ils reçoivent cette information, réagissent en 2 temps. La première c’est « Moi, jamais ! ». Il y a cette impuissance, cette méconnaissance, cette ignorance, cette fragilité, de se dire : "Je peux faire quelque chose avec mon propre corps" : ils ne l’avaient pas envisagé. Le second temps va être un temps de réflexion, où ils vont envisager, et l’appréhender. »

    Car les pratiques contraceptives sont en train d’évoluer, et il est important que les femmes puissent communiquer sans tabous avec leurs conjoints à ce sujet :

    « Les temps des pratiques contraceptives que nous sommes en train de vivre, c’est-à-dire d’un modèle genré entre 2 clans à un modèle beaucoup plus uni, ça va prendre du temps. La clé c’est la discussion dans le couple. Les femmes doivent partager leur ressenti et leur parcours contraceptif pour que les garçons puissent envisager ce que c’est réellement la charge physique et psychologique. Maintenant qu’ils savent que des outils existent pour eux, qu’ils peuvent aussi prendre leur part ou la partager avec leur partenaire, je suis intimement persuadé qu’ils vont s’y mettre »

    Plus d’informations sur www.thoreme.com

    • En remontant aux années 70 et à l’émergence de discours volontaristes et idéalistes sur la contraception masculine, on constate que ces discours piétinent dans une posture qui affirme sans la moindre preuve une hypothétique bonne volonté des hommes ("l’intime persuasion" alléguée ci-haut par « Maxime ») et qui ne mentionne que pour mieux la réfuter la réalité de la non-contraception masculine et - pire - la volonté de ne pas se contracepter tout en prétendant qu’on le fait, p. ex. la pratique bien documentée du « stealthing », soit le retrait subreptice et délibéré du préservatif au cours d’un coït vaginal consenti à cette condition. Le désir, voire, la menace d’engrosser la partenaire doit être reconnue comme un élément de la sexualité de beaucoup d’hommes, et son déni (au nom d’une soi-disant morale masculine) constitue une dimension énorme du problème.

    • C’est vrai que c’est pas un sujet qui intéresse les hommes. Sur la spermatogenèse j’avais même découvert le principe grâce à un amant de jeunesse qui portait un slip rafraichissant afin d’augmenter son pouvoir de fécondité. Quoiqu’il en soit c’est toujours bien d’avoir des solutions pour les rares hommes motivés et de faire suivre l’info.

    • « ...c’est pas un sujet qui intéresse les hommes... »
      On peut reconnaître, a contrario, que le risque, la possibilité d’engrosser la femme est un sujet qui obsède bien des hommes, hélas, d’où la naïveté ou le cynisme du projet de leur faire confiance.
      Quant à l’injonction balancée aux cibles par notre bon apôtre-promoteur, « Les femmes doivent partager leur ressenti et leur parcours contraceptif, » elle se passe de commentaire.

  • Une grande conquête pour les Femmes : la pilule.

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2020/06/soeur-sourirela-pilule-dor-1965.html

    "Les réactions ne se firent pas attendre. Neuwirth suscita la haine de tous les opposants à l’avortement. Les tentatives de pressions à son encontre se multiplièrent : renvoi de sa fille de 13 ans de don collège privé, inscriptions insultantes sur les murs de son domicile ("assassin d’enfants", « fossoyeur de la France »), réception d’un colis contenant un fœtus accompagné d’un mot : « Salop ! Voilà ce que tu as fait. »...
    En juin 1966, une commission parlementaire spéciale réunit experts, médecins, biologistes, démographes, politiques, représentants du monde religieux et associations familiales. Les représentants juifs et protestants se déclarèrent favorables à la contraception médicale, à la différence de l’Église catholique. Par l’encyclique Humanae vitae, le pape Paul VI affirmait que "tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie."De nombreux Français considéraient également que la contraception était contraire à la loi naturelle. D’aucuns allèrent jusqu’à affirmer qu’elle poussait les honnêtes femmes à l’adultère ou la prostitution. L’ordre des médecins restait hostile à la contraception médicale et donc à la pilule. Le Dr Chauchard, fervent adversaire des « petites dames du planning familial » écrivait : « la femme bouchée ou pilulée ne connaîtra que l’amour stérile des drogués. » D’autres praticiens, en revanche, s’engageaient en faveur du recours à la pilule. Le directeur du collège médical du Planning familial, Pierre Simon, formait depuis de nombreuses années les médecins à la contraception. C’était aussi le cas d’Etienne-Emile Beaulieu, le futur inventeur de la pilule du lendemain ou d’André Berger, médecin du Planning. Le Dr Weill-Halllé, quant à elle envisageait la contraception comme un moyen de favoriser l’harmonie et du couple. Elle parlait de la « grande peur d’aimer », c’est-à-dire de tomber enceinte en faisant l’amour, une peur qui paralysait bien des couples.

    Au delà du clivage entre pro et anti pilule, les revendications des militantes évoluaient. La bataille pour la pilule correspondit ainsi aux balbutiements d’un féminisme plus radical que celui du Planning familial. Il ne s’agissait plus seulement de sexualité, mais du droit des femmes à disposer de leur corps et de leur liberté sexuelle. Parce qu’elle se prenait en amont du rapport, la pilule permettait à ces dernières de prendre le contrôle de leur sexualité, de s’émanciper."