• École : les « petites mains » haussent le ton | Cécile Kiefer, Laurent Perez, Tiphaine Guéret & Émilien Bernard
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    Mini-salaires et contrats précaires. Voilà avec quoi sont remerciés un paquet de professionnels essentiels au bon fonctionnement de l’école. Parmi eux, il y a celles qui accompagnent les élèves en situation de handicap. Celles et ceux qui règlent les conflits dans la cour du bahut et font le lien entre l’institution et les familles. D’autres encore qui accueillent les enfants avant et après la classe. Fragments de quotidiens en lutte. Source : CQFD

    • Dans les débats sur la dégringolade de l’Éducation nationale, ce sont souvent les grands oubliés. Qu’ils soient assistants d’éducation (#AED – parfois appelés « surveillants »), accompagnantes d’élèves en situation de handicap (#AESH, à 93 % des femmes) ou animateurs périscolaires, beaucoup estiment ne pas être suffisamment considérés.

      C’est le cas des « anim’ » embauchés par les mairies pour assurer l’accueil des élèves de maternelle et de primaire sur le temps de la cantine ainsi qu’avant et après la classe. En 2013, ils « avaient servi de variable d’ajustement lors de la réforme des rythmes scolaires, écrit Libération. Recrutés en nombre lors de la mise en place de la semaine de quatre jours et demi sous le quinquennat Hollande, [ils ont ensuite été] évincés lorsque Jean-Michel Blanquer [a laissé] aux communes le choix de revenir à la semaine de quatre jours. » La plupart de ceux qui continuent aujourd’hui d’officier dans les écoles gagnent entre 800 et 900 euros mensuels. En décembre dernier, ils ont été nombreux à débrayer pour dénoncer leur #précarité.

      AESH et AED sont pour leur part rémunérés par les inspections académiques (IA). Les premières sont recrutées par contrat de droit public pour trois ans, renouvelable une fois. Ce n’est qu’à l’issue de ces six années qu’elles peuvent prétendre à une embauche en CDI. Quant aux seconds, ils cumulent les CDD sans perspective de contrat pérenne. Si une loi vient d’être adoptée en première lecture à l’Assemblée pour améliorer leurs statuts, à l’heure où ces lignes sont écrites, elle doit encore passer par le Sénat et reste largement insuffisante : les AED ne pourraient ainsi être CDIsés qu’au bout de six ans de contrats à durée déterminée (trois ans pour les AESH). Logique, dans ces conditions, qu’ils crient leur ras-le-bol et luttent pour des statuts moins précaires. Depuis fin 2020, les débrayages se succèdent, à l’image des 20 et 27 janvier derniers, où AED et AESH ont défilé dans la rue aux côtés des enseignants. On a donné la parole à quatre de ces travailleurs et travailleuses précaires. Amel*2, Charlie*, Anouk et Célia nous racontent leur quotidien et leurs luttes en temps de Covid. Verbatim

      #contrats-précaires