• Contre-histoire des États-Unis, Roxanne Dunbar-Ortiz – Éditions Wildproject
    https://wildproject.org/livres/contre-histoire-des-etats-unis

    Le monde qui vient
    novembre 2021
    9-782-381140-278
    336 pages
    22 €
    13 × 20 cm
    Préface et traduction par Pascal Menoret
    Première édition française 2018

    Ce livre répond à une question simple : pourquoi les Indiens dʼAmérique ont-ils été décimés ? Nʼétait-il pas pensable de créer une civilisation créole prospère qui permette aux populations amérindienne, africaine, européenne, asiatique et océanienne de partager lʼespace et les ressources naturelles des États-Unis ? Le génocide des Amérindiens était-il inéluctable ?

    La thèse dominante aux États-Unis est quʼils ont souvent été tués par les virus apportés par les Européens avant même dʼentrer en contact avec les Européens eux-mêmes : la variole voyageait plus vite que les soldats espagnols et anglais. Les survivants auraient soit disparu au cours des guerres de la frontière, soit été intégrés, eux aussi, à la nouvelle société dʼimmigrés.

    Contre cette vision irénique dʼune histoire impersonnelle, où les virus et lʼacier tiennent une place prépondérante et où les intentions humaines sont secondaires, Roxanne Dunbar-Ortiz montre que les États-Unis sont une scène de crime. Il y a eu génocide parce quʼil y a eu intention dʼexterminer : les Amérindiens ont été méthodiquement éliminés, dʼabord physiquement, puis économiquement, et enfin symboliquement.

    L’autrice

    Roxanne Dunbar-Ortiz est une historienne et militante née en 1938. Docteur en histoire (UCLA, 1974), elle est également diplômée en droit international et droits de lʼHomme de lʼIDH de Strasbourg (1983). Militante de la cause amérindienne depuis 1967, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) aux États-Unis en 1968, elle a aussi vécu en Europe, au Mexique et à Cuba. Elle est lʼautrice dʼune quinzaine dʼouvrages.

    On en parle

    Avec ce compte-rendu de la conquête des États-Unis du point de vue de ses victimes, Roxanne Dunbar-Ortiz nous rend un service immense. Renseigné en profondeur, éloquent et lucide, ce puissant récit dʼun crime terrible prend aujourdʼhui un sens nouveau : les survivants rejoignent en effet les peuples indigènes du monde pour lutter – en idées et en actions – contre la destruction écologique du monde causée par la civilisation industrielle.
    Noam Chomsky, linguiste

    Voici sans doute la plus importante histoire des États-Unis jamais écrite. Voici, restituée de façon honnête et souvent poétique, lʼhistoire de ces traces et dʼun peuple qui a survécu, meurtri mais insoumis. Spoiler alert : la période coloniale nʼest pas close – et tous les Indiens ne sont pas morts.
    Robin Kelley, historien

    Lʼoubli de lʼhistoire est la maladie fondamentale de la plupart des Américains blancs. Dunbar-Ortiz demande à ses lecteurs de retourner à ce point de départ : de sʼenraciner dans la poussière rouge et les débris de la mémoire.
    Mike Davis, sociologue

    Issue dʼun milieu ouvrier, ayant grandi en Oklahoma, Roxanne Dunbar-Ortiz a participé à tous les grands mouvements féministes ou révolutionnaires des années 1960 et 1970. Elle éclaire ces expériences avec une implacable précision, et fait preuve dʼune fière et admirable indépendance.
    Howard Zinn, historien

    Roxanne Dunbar-Ortiz a écrit le livre fondamental, celui qui remet à l’endroit l’histoire nationale américaine, structurée par un génocide originel et une violente colonisation de peuplement.
    Raoul Peck, cinéaste

    Sommaire

    Préface du traducteur
    Note de lʼauteure

    Introduction. Cette terre

    Suivez le maïs
    La culture de la conquête
    Le culte de lʼalliance
    Des empreintes de sang
    Naissance dʼune nation
    Le Dernier des Mohicans et la république blanche dʼAndrew Jackson
    Dʼun océan à lʼautre, étincelant
    Pays indien
    Triomphalisme et colonialisme en temps de paix
    La prophétie de la danse des esprits : une nation arrive
    La Doctrine de la Découverte

    Conclusion. Lʼavenir des États-Unis

    • Roxane Dunbar-Ortiz est une historienne et une militante connue aux USA pour sa participation active aux luttes d’émancipation des années 60 (droits civiques, anticolonialiste,féministe). Elle nous propose cette contre-histoire passionnante des États-Unis, « telle que les peuples indigènes la vécurent », ce qui « requiert de mettre à neuf le récit national ».

      S’appuyant sur une description précises des faits, Roxane Dunbar-Ortiz n’hésite pas à qualifier en terme de « génocide », la politique de colonisation de peuplement conduite par les colons états-uniens. D’autres auteurs, notamment Robert Jaulin, ont employé le terme d’ethnocide pour décrire les conséquences du colonialisme (voir le lien ci-dessous).

      La première partie du livre est consacrée à l’examen historique des faits concernant l’éradication des nations autochtones. Il semblerait que ces faits historique soient méconnus ou ignorés de la grande partie de la population états-unienne. Des mises en perspectives expliquent comment ces faits structurent encore largement l’idéologie du pays.

      Les fondations de l’histoire des États-Unis sont à trouver dans le débarquement des caravelles espagnoles sur le continent d’Amérique. Le mythe fondateur états-unien, proprement dit, débute officiellement, à l’issue de la guerre d’indépendance des colonies anglaises, en 1783. Environ 4 millions d’européens vivent alors sur 13 colonies britanniques, le long de la côte atlantique. « La conquête de l’Ouest » qui s’en suit, conduit progressivement en un siècle à la dépossession de l’intégralité des territoires autochtones situés sur cette partie du continent.

      L’autrice explique par le détail comment les conquérants étasuniens ont systématiquement mis en œuvre une politique de colonisation de peuplement en chassant les nations indigènes afin de s’approprier leurs terres. Plusieurs méthodes furent employées à cette fin : les massacres des populations, la destruction de leurs ressources végétales et animales (notamment les bisons), la manipulation des nations indigènes dressées les unes contre les autres, la signature d’accords systématiquement violés, l’enferment des autochtones dans des réserves racistes, l’assimilation forcée, l’acculturation, la corruption, leur dépendance aux logiques capitalistes…

      Le mythe colonialiste du « nouveau monde » est taillé en pièces par l’autrice. Ce récit évoque un continent vide et habité par des sauvages avant l’arrivée des Européen ; ces derniers s’émerveillent, par exemple, de la présence de « bois ouverts », estimant qu’il s’agissait d’une configuration caractéristique de l’Amérique du nord, sans voir que ce paysage n’était rien d’autre que la résultante du rapport que les peuples indigènes entretiennent avec la nature.

      L’autrice remet en cause le contenu du mythe fondateur états-unien qui fait de cette nation, se constituant sur le colonialisme le plus brutal, une nation exceptionnelle. On glorifie l’appropriation du continent par une sorte de délire mystique alors que la création des États-Unis est directement liée à l’émergence du capitalisme et de ses contingences de développement économique.

      Outre son intérêt pour la restitution historique de faits qui semblent méconnus au pays de l’oncle Sam, l’ouvrage propose une réflexion assez approfondie sur les considérants idéologiques structurant l’imaginaire états-unien encore aujourd’hui. Ce qui constitue la seconde partie de l’ouvrage.

      On voit comment, à partir de fables nationales telles que celle du « destin manifeste », on construit un mythe selon lequel les États unis est une nation prédestinée à conquérir les territoires « d’un océan à l’autre ». Le pays est composé « d’exceptionnelles entités » eu égard à l’influence calviniste des premiers colons. De ce fait, la fin justifiant les moyens, rien n’est plus ordinaire que d’y entendre des voix conduite à vanter « les conséquence positives de la colonisation ».

      Enfin, Roxane Dunbar-Ortiz explique comment la guerre permanente contre les peuples autochtones a construit une logique militarise omniprésente, encore aujourd’hui, dans l’idéologie dominante de ce pays. Le militarisme états-unien sert de justificatif à la politique impérialiste conduite dans le monde entier. Il est rappelé, aussi, en quoi le deuxième amendement de la constitution (sur le port d’arme) en est tributaire.

      L’autrice explique comment le passé colonial contre les nations indigènes, a directement structuré des concepts militaires, encore mis en pratique à notre époque par les États-Unis dans leur politique impérialiste (guerres du Vietnam, d’Irak, etc.). Les termes en usage pour définir les tactiques guerrières pour exterminer les nations indigènes lors de le « conquête de l’Ouest » tels que « guerre totale », « guerre irrégulière » ou « guerre de contre-insurrection » font encore partie du vocabulaire des militaires états-uniens d’aujourd’hui. On apprend, enfin que, bien au-delà des frontières du continent américain, le terme de « pays indiens » est encore employé encore de nos jours, par l’administration militaire États-unienne pour désigner une zone située derrière les lignes ennemies.

    • Un extrait de la conclusion de Contre-histoire des États-Unis, Roxanne Dunbar-Ortiz :

      https://www.salon.com/2014/10/13/north_america_is_a_crime_scene_the_untold_history_of_america

      North America is a crime scene: The untold history of America this Columbus Day
      The founding myth of the United States is a lie. It is time to re-examine our ruthless past — and present
      By Roxanne Dunbar-Ortiz
      Published October 13, 2014 5:45PM (EDT)

      Excerpted from “An Indigenous Peoples’ History of the United States”

      That the continued colonization of American Indian nations, peoples, and lands provides the United States the economic and material resources needed to cast its imperialist gaze globally is a fact that is simultaneously obvious within—and yet continually obscured by—what is essentially a settler colony’s national construction of itself as an ever more perfect multicultural, multiracial democracy. . . . [T]he status of American Indians as sovereign nations colonized by the United States continues to haunt and inflect its raison d’etre. —Jodi Byrd

      The conventional narrative of U.S. history routinely segregates the “Indian wars” as a subspecialization within the dubious category “the West.” Then there are the westerns, those cheap novels, movies, and television shows that nearly every American imbibed with mother’s milk and that by the mid-twentieth century were popular in every corner of the world. The architecture of US world dominance was designed and tested by this period of continental U.S. militarism, which built on the previous hundred years and generated its own innovations in total war. The opening of the twenty-first century saw a new, even more brazen form of U.S. militarism and imperialism explode on the world scene when the election of George W. Bush turned over control of U.S. foreign policy to a long-gestating neoconservative and warmongering faction of the Pentagon and its civilian hawks. Their subsequent eight years of political control included two major military invasions and hundreds of small wars employing U.S. Special Forces around the globe, establishing a template that continued after their political power waned.

      Injun Country

      One highly regarded military analyst stepped forward to make the connections between the “Indian wars” and what he considered the country’s bright imperialist past and future. Robert D. Kaplan, in his 2005 book Imperial Grunts, presented several case studies that he considered highly successful operations: Yemen, Colombia, Mongolia, and the Philippines, in addition to ongoing complex projects in the Horn of Africa, Afghanistan, and Iraq. While US citizens and many of their elected representatives called for ending the US military interventions they knew about—including Iraq and Afghanistan—Kaplan hailed protracted counterinsurgencies in Africa, Asia, the Middle East, Latin America, and the Pacific. He presented a guide for the U.S. controlling those areas of the world based on its having achieved continental dominance in North America by means of counterinsurgency and employing total and unlimited war.

      Kaplan, a meticulous researcher and influential writer born in 1952 in New York City, wrote for major newspapers and magazines before serving as “chief geopolitical strategist” for the private security think tank Stratfor. Among other prestigious posts, he has been a senior fellow at the Center for a New American Security in Washington, D.C., and a member of the Defense Policy Board, a federal advisory committee to the US Department of Defense. In 2011, Foreign Policy magazine named Kaplan as one of the world’s “top 100 global thinkers.” Author of numerous best-selling books, including Balkan Ghosts and Surrender or Starve, Kaplan became one of the principal intellectual boosters for U.S. power in the world through the tried-and-true “American way of war.” This is the way of war dating to the British-colonial period that military historian John Grenier called a combination of “unlimited war and irregular war,” a military tradition “that accepted, legitimized, and encouraged attacks upon and the destruction of noncombatants, villages and agricultural resources . . . in shockingly violent campaigns to achieve their goals of conquest.”

      Kaplan sums up his thesis in the prologue to Imperial Grunts, which he subtitles “Injun Country”:

      By the turn of the twenty-first century the United States military had already appropriated the entire earth, and was ready to flood the most obscure areas of it with troops at a moment’s notice.

      The Pentagon divided the planet into five area commands—similar to the way that the Indian Country of the American West had been divided in the mid-nineteenth century by the U.S. Army. . . . [A]ccording to the soldiers and marines I met on the ground in far-flung corners of the earth, the comparison with the nineteenth century was . . . apt. “Welcome to Injun Country” was the refrain I heard from troops from Colombia to the Philippines, including Afghanistan and Iraq. To be sure, the problem for the American military was less [Islamic] fundamentalism than anarchy. The War on Terrorism was really about taming the frontier.

      Kaplan goes on to ridicule “elites in New York and Washington” who debate imperialism in “grand, historical terms,” while individuals from all the armed services interpret policy according to the particular circumstances they face and are indifferent to or unaware of the fact that they are part of an imperialist project. This book shows how colonialism and imperialism work.

      Kaplan challenges the concept of manifest destiny, arguing that “it was not inevitable that the United States should have an empire in the western part of the continent.” Rather, he argues, western empire was brought about by “small groups of frontiersmen, separated from each other by great distances.” Here Kaplan refers to what Grenier calls settler “rangers,” destroying Indigenous towns and fields and food supplies. Although Kaplan downplays the role of the U.S. Army compared to the settler vigilantes, which he equates to the modern Special Forces, he acknowledges that the regular army provided lethal backup for settler counterinsurgency in slaughtering the buffalo, the food supply of Plains peoples, as well as making continuous raids on settlements to kill or confine the families of the Indigenous fighters. Kaplan summarizes the genealogy of U.S. militarism today:

      Whereas the average American at the dawn of the new millennium found patriotic inspiration in the legacies of the Civil War and World War II, when the evils of slavery and fascism were confronted and vanquished, for many commissioned and noncommissioned officers the U.S. Army’s defining moment was fighting the “Indians.”

      The legacy of the Indian wars was palpable in the numerous military bases spread across the South, the Middle West, and particularly the Great Plains: that vast desert and steppe comprising the Army’s historical “heartland,” punctuated by such storied outposts as Forts Hays, Kearney, Leavenworth, Riley, and Sill. Leavenworth, where the Oregon and Santa Fe trails separated, was now the home of the Army’s Command and General Staff College; Riley, the base of George Armstrong Custer’s 7th Cavalry, now that of the 1st Infantry Division; and Sill, where Geronimo lived out the last years of his life, the headquarters of the U.S. Artillery. . . .

      While microscopic in size, it was the fast and irregular military actions against the Indians, memorialized in bronze and oil by Remington, that shaped the nature of American nationalism.

      Although Kaplan relies principally on the late-nineteenth-century source of US counterinsurgency, in a footnote he reports what he learned at the Airborne Special Operations Museum in Fayetteville, North Carolina: “It is a small but interesting fact that members of the 101st Airborne Division, in preparation for their parachute drop on D-Day, shaved themselves in Mohawk style and applied war paint on their faces.” This takes us back to the pre-independence colonial wars and then through US independence and the myth popularized by The Last of the Mohicans.

      Kaplan debunks the argument that the attacks on the World Trade Center and the Pentagon on September 11, 2001, brought the United States into a new era of warfare and prompted it to establish military bases around the world. Prior to 2001, Kaplan rightly observes, the US Army’s Special Operations Command had been carrying out maneuvers since the 1980s in “170 countries per year, with an average of nine ‘quiet professionals’ on each mission. America’s reach was long; its involvement in the obscurest states protean. Rather than the conscript army of citizen soldiers that fought World War II, there was now a professional military that, true to other imperial forces throughout history, enjoyed the soldiering life for its own sake.”

      On October 13, 2011, testifying before the Armed Services Committee of the US House of Representatives, General Martin Dempsey stated: “I didn’t become the chairman of the Joint Chiefs to oversee the decline of the Armed Forces of the United States, and an end state that would have this nation and its military not be a global power. . . . That is not who we are as a nation.”

      The Return of Legalized Torture

      Bodies—tortured bodies, sexually violated bodies, imprisoned bodies, dead bodies—arose as a primary topic in the first years of the George W. Bush administration following the September 2001 attacks with a war of revenge against Afghanistan and the overthrow of the government of Iraq. Afghans resisting U.S. forces and others who happened to be in the wrong place at the wrong time were taken into custody, and most of them were sent to a hastily constructed prison facility on the U.S. military base at Guantánamo Bay, Cuba, on land the United States appropriated in its 1898 war against Cuba. Rather than bestowing the status of prisoner of war on the detainees, which would have given them certain rights under the Geneva Conventions, they were designated as “unlawful combatants,” a status previously unknown in the annals of Western warfare. As such, the detainees were subjected to torture by U.S. interrogators and shamelessly monitored by civilian psychologists and medical personnel.

      In response to questions and condemnations from around the globe, a University of California international law professor, John C. Yoo, on leave to serve as assistant U.S. attorney general in the Justice Department’s Office of Legal Counsel, penned in March 2003 what became the infamous “Torture Memo.” Not much was made at the time of one of the precedents Yoo used to defend the designation “unlawful combatant,” the US Supreme Court’s 1873 opinion in Modoc Indian Prisoners.

      In 1872, a group of Modoc men led by Kintpuash, also known as Captain Jack, attempted to return to their own country in Northern California after the U.S. Army had rounded them up and forced them to share a reservation in Oregon. The insurgent group of fifty-three was surrounded by U.S. troops and Oregon militiamen and forced to take refuge in the barren and rugged lava beds around Mount Lassen, a dormant volcano, a part of their ancestral homeland that they knew every inch of. More than a thousand troops commanded by General Edward R. S. Canby, a former Civil War general, attempted to capture the resisters, but had no success as the Modocs engaged in effective guerrilla warfare. Before the Civil War, Canby had built his military career fighting in the Second Seminole War and later in the invasion of Mexico. Posted to Utah on the eve of the Civil War, he had led attacks against the Navajos, and then began his Civil War service in New Mexico. Therefore, Canby was a seasoned Indian killer. In a negotiating meeting between the general and Kintpuash, the Modoc leader killed the general and the other commissioners when they would allow only for surrender. In response, the United States sent another former Civil War general in with more than a thousand additional soldiers as reinforcements, and in April 1873 these troops attacked the Modoc stronghold, this time forcing the Indigenous fighters to flee. After four months of fighting that cost the United States almost $500,000—equal to nearly $10 million currently—and the lives of more than four hundred of its soldiers and a general, the nationwide backlash against the Modocs was vengeful. Kintpuash and several other captured Modocs were imprisoned and then hanged at Alcatraz, and the Modoc families were scattered and incarcerated on reservations. Kintpuash’s corpse was embalmed and exhibited at circuses around the country. The commander of the army’s Pacific Military Division at the time, Lieutenant General John M. Schofield, wrote of the Modoc War in his memoir, Forty-Six Years in the Army: “If the innocent could be separated from the guilty, plague, pestilence, and famine would not be an unjust punishment for the crimes committed in this country against the original occupants of the soil.”

      Drawing a legal analogy between the Modoc prisoners and the Guantánamo detainees, Assistant U.S. Attorney General Yoo employed the legal category of homo sacer—in Roman law, a person banned from society, excluded from its legal protections but still subject to the sovereign’s power. Anyone may kill a homo sacer without it being considered murder. As Jodi Byrd notes, “One begins to understand why John C. Yoo’s infamous March 14, 2003, torture memos cited the 1865 Military Commissions and the 1873 The Modoc Indian Prisoners legal opinions in order to articulate executive power in declaring the state of exception, particularly when The Modoc Indian Prisoners opinion explicitly marks the Indian combatant as homo sacer to the United States.” To buttress his claim, Yoo quoted from the 1873 Modoc Indian Prisoners opinion:

      It cannot be pretended that a United States soldier is guilty of murder if he kills a public enemy in battle, which would be the case if the municipal law were in force and applicable to an act committed under such circumstances. All the laws and customs of civilized warfare may not be applicable to an armed conflict with the Indian tribes upon our western frontier; but the circumstances attending the assassination of Canby [Army general] and Thomas [U.S. peace commissioner] are such as to make their murder as much a violation of the laws of savage as of civilized warfare, and the Indians concerned in it fully understood the baseness and treachery of their act.

      Byrd points out that, according to this line of thinking, anyone who could be defined as “Indian” could thus be killed legally, and they also could be held responsible for crimes they committed against any US soldier. “As a result, citizens of American Indian nations become in this moment the origin of the stateless terrorist combatant within U.S. enunciations of sovereignty.”

      Ramped Up Militarization

      The Chagos Archipelago comprises more than sixty small coral islands isolated in the Indian Ocean halfway between Africa and Indonesia, a thousand miles south of the nearest continent, India. Between 1968 and 1973, the United States and Britain, the latter the colonial administrator, forcibly removed the indigenous inhabitants of the islands, the Chagossians. Most of the two thousand deportees ended up more than a thousand miles away in Mauritius and the Seychelles, where they were thrown into lives of poverty and forgotten. The purpose of this expulsion was to create a major U.S. military base on one of the Chagossian islands, Diego Garcia. As if being rounded up and removed from their homelands in the name of global security were not cruel enough, before being deported the Chagossians had to watch as British agents and U.S. troops herded their pet dogs into sealed sheds where they were gassed and burned. As David Vine writes in his chronicle of this tragedy:

      “The base on Diego Garcia has become one of the most secretive and powerful U.S. military facilities in the world, helping to launch the invasions of Afghanistan and Iraq (twice), threatening Iran, China, Russia, and nations from southern Africa to southeast Asia, host to a secret CIA detention center for high-profile terrorist suspects, and home to thousands of U.S. military personnel and billions of dollars in deadly weaponry.”

      The Chagossians are not the only indigenous people around the world that the US military has displaced. The military established a pattern during and after the Vietnam War of forcibly removing indigenous peoples from sites deemed strategic for the placement of military bases. The peoples of the Bikini Atoll in the South Pacific and Puerto Rico’s Vieques Island are perhaps the best-known examples, but there were also the Inughuit of Thule, Greenland, and the thousands of Okinawans and Indigenous peoples of Micronesia. During the harsh deportation of the Micronesians in the 1970s, the press took some notice. In response to one reporter’s question, Secretary of State Henry Kissinger said of the Micronesians: “There are only ninety thousand people out there. Who gives a damn?” This is a statement of permissive genocide.

      By the beginning of the twenty-first century, the United States operated more than 900 military bases around the world, including 287 in Germany, 130 in Japan, 106 in South Korea, 89 in Italy, 57 in the British Isles, 21 in Portugal, and 19 in Turkey. The number also comprised additional bases or installations located in Aruba, Australia, Djibouti, Egypt, Israel, Singapore, Thailand, Kyrgyzstan, Kuwait, Qatar, Bahrain, the United Arab Emirates, Crete, Sicily, Iceland, Romania, Bulgaria, Honduras, Colombia, and Cuba (Guantánamo Bay), among many other locations in some 150 countries, along with those recently added in Iraq and Afghanistan.

      In her book The Militarization of Indian Country, Anishinaabe activist and writer Winona LaDuke analyzes the continuing negative effects of the military on Native Americans, considering the consequences wrought on Native economy, land, future, and people, especially Native combat veterans and their families. Indigenous territories in New Mexico bristle with nuclear weapons storage, and Shoshone and Paiute territories in Nevada are scarred by decades of aboveground and underground nuclear weapons testing. The Navajo Nation and some New Mexico Pueblos have experienced decades of uranium strip mining, the pollution of water, and subsequent deadly health effects. “I am awed by the impact of the military on the world and on Native America,” LaDuke writes. “It is pervasive.”

      Political scientist Cynthia Enloe, who specializes in US foreign policy and the military, observes that US culture has become even more militarized since the attacks on the World Trade Center and the Pentagon. Her analysis of this trend draws on a feminist perspective:

      Militarization . . . [is] happening at the individual level, when a woman who has a son is persuaded that the best way she can be a good mother is to allow the military recruiter to recruit her son so her son will get off the couch. When she is persuaded to let him go, even if reluctantly, she’s being militarized. She’s not as militarized as somebody who is a Special Forces soldier, but she’s being militarized all the same. Somebody who gets excited because a jet bomber flies over the football stadium to open the football season and is glad that he or she is in the stadium to see it, is being militarized. So militarization is not just about the question “do you think the military is the most important part of the state?” (although obviously that matters). It’s not just “do you think that the use of collective violence is the most effective way to solve social problems?”—which is also a part of militarization. But it’s also about ordinary, daily culture, certainly in the United States.

      As John Grenier notes, however, the cultural aspects of militarization are not new; they have deep historical roots, reaching into the nation’s British-colonial past and continuing through unrelenting wars of conquest and ethnic cleansing over three centuries.

      “Beyond its sheer military utility, Americans also found a use for the first way of war in the construction of an ‘American identity.’. . . [T]he enduring appeal of the romanticized myth of the ‘settlement’ (not the conquest) of the frontier, either by ‘actual’ men such as Robert Rogers or Daniel Boone or fictitious ones like Nathaniel Bumppo of James Fenimore Cooper’s creation, points to what D. H. Lawrence called the ‘myth of the essential white American.’”

      The astronomical number of firearms owned by U.S. civilians, with the Second Amendment as a sacred mandate, is also intricately related to militaristic culture. Everyday life and the culture in general are damaged by ramped-up militarization, and this includes academia, particularly the social sciences, with psychologists and anthropologists being recruited as advisors to the military. Anthropologist David H. Price, in his indispensable book Weaponizing Anthropology, remarks that “anthropology has always fed between the lines of war.” Anthropology was born of European and U.S. colonial wars. Price, like Enloe, sees an accelerated pace of militarization in the early twenty-first century: “Today’s weaponization of anthropology and other social sciences has been a long time coming, and post-9/11 America’s climate of fear coupled with reductions in traditional academic funding provided the conditions of a sort of perfect storm for the militarization of the discipline and the academy as a whole.”

      In their ten-part cable television documentary series and seven-hundred-page companion book The Untold History of the United States, filmmaker Oliver Stone and historian Peter Kuznick ask: “Why does our country have military bases in every region of the globe, totaling more than a thousand by some counts? Why does the United States spend as much money on its military as the rest of the world combined? Why does it still possess thousands of nuclear weapons, many on hair-trigger alert, even though no nation poses an imminent threat?” These are key questions. Stone and Kuznick condemn the situation but do not answer the questions. The authors see the post–World War II development of the United States into the world’s sole superpower as a sharp divergence from the founders’ original intent and historical development prior to the mid-twentieth century. They quote an Independence Day speech by President John Quincy Adams in which he condemned British colonialism and claimed that the United States “goes not abroad, in search of monsters to destroy.” Stone and Kuznick fail to mention that the United States at the time was invading, subjecting, colonizing, and removing the Indigenous farmers from their land, as it had since its founding and as it would through the nineteenth century. In ignoring that fundamental basis for US development as an imperialist power, they do not see that overseas empire was the logical outcome of the course the United States chose at its founding.

      North America is a Crime Scene

      Jodi Byrd writes: “The story of the new world is horror, the story of America a crime.” It is necessary, she argues, to start with the origin of the United States as a settler-state and its explicit intention to occupy the continent. These origins contain the historical seeds of genocide. Any true history of the United States must focus on what has happened to (and with) Indigenous peoples—and what still happens. It’s not just past colonialist actions but also “the continued colonization of American Indian nations, peoples, and lands” that allows the United States “to cast its imperialist gaze globally” with “what is essentially a settler colony’s national construction of itself as an ever more perfect multicultural, multiracial democracy,” while “the status of American Indians as sovereign nations colonized by the United States continues to haunt and inflect its raison d’etre.” Here Byrd quotes Lakota scholar Elizabeth Cook-Lynn, who spells out the connection between the “Indian wars” and the Iraq War:

      The current mission of the United States to become the center of political enlightenment to be taught to the rest of the world began with the Indian wars and has become the dangerous provocation of this nation’s historical intent. The historical connection between the Little Big Horn event and the “uprising” in Baghdad must become part of the political dialogue of America if the fiction of decolonization is to happen and the hoped for deconstruction of the colonial story is to come about.

      A “race to innocence” is what occurs when individuals assume that they are innocent of complicity in structures of domination and oppression. This concept captures the understandable assumption made by new immigrants or children of recent immigrants to any country. They cannot be responsible, they assume, for what occurred in their adopted country’s past. Neither are those who are already citizens guilty, even if they are descendants of slave owners, Indian killers, or Andrew Jackson himself. Yet, in a settler society that has not come to terms with its past, whatever historical trauma was entailed in settling the land affects the assumptions and behavior of living generations at any given time, including immigrants and the children of recent immigrants.

      In the United States the legacy of settler colonialism can be seen in the endless wars of aggression and occupations; the trillions spent on war machinery, military bases, and personnel instead of social services and quality public education; the gross profits of corporations, each of which has greater resources and funds than more than half the countries in the world yet pay minimal taxes and provide few jobs for US citizens; the repression of generation after generation of activists who seek to change the system; the incarceration of the poor, particularly descendants of enslaved Africans; the individualism, carefully inculcated, that on the one hand produces self-blame for personal failure and on the other exalts ruthless dog-eat-dog competition for possible success, even though it rarely results; and high rates of suicide, drug abuse, alcoholism, sexual violence against women and children, homelessness, dropping out of school, and gun violence.

      These are symptoms, and there are many more, of a deeply troubled society, and they are not new. The large and influential civil rights, student, labor, and women’s movements of the 1950s through the 1970s exposed the structural inequalities in the economy and the historical effects of more than two centuries of slavery and brutal genocidal wars waged against Indigenous peoples. For a time, US society verged on a process of truth seeking regarding past atrocities, making demands to end aggressive wars and to end poverty, witnessed by the huge peace movement of the 1970s and the War on Poverty, affirmative action, school busing, prison reform, women’s equity and reproductive rights, promotion of the arts and humanities, public media, the Indian Self-Determination Act, and many other initiatives.

      A more sophisticated version of the race to innocence that helps perpetuate settler colonialism began to develop in social movement theory in the 1990s, popularized in the work of Michael Hardt and Antonio Negri. Commonwealth, the third volume in a trilogy, is one of a number of books in an academic fad of the early twenty-first century seeking to revive the Medieval European concept of the commons as an aspiration for contemporary social movements. Most writings about the commons barely mention the fate of Indigenous peoples in relation to the call for all land to be shared. Two Canadian scholar-activists, Nandita Sharma and Cynthia Wright, for example, do not mince words in rejecting Native land claims and sovereignty, characterizing them as xenophobic elitism. They see Indigenous claims as “regressive neo-racism in light of the global diasporas arising from oppression around the world.”

      Cree scholar Lorraine Le Camp calls this kind of erasure of Indigenous peoples in North America “terranullism,” harking back to the characterization, under the Doctrine of Discovery, of purportedly vacant lands as terra nullis. This is a kind of no-fault history. From the theory of a liberated future of no borders and nations, of a vague commons for all, the theorists obliterate the present and presence of Indigenous nations struggling for their liberation from states of colonialism. Thereby, Indigenous rhetoric and programs for decolonization, nationhood, and sovereignty are, according to this project, rendered invalid and futile. From the Indigenous perspective, as Jodi Byrd writes, “any notion of the commons that speaks for and as indigenous as it advocates transforming indigenous governance or incorporating indigenous peoples into a multitude that might then reside on those lands forcibly taken from indigenous peoples does nothing to disrupt the genocidal and colonialist intent of the initial and now repeated historical process.”

      Excerpted from “An Indigenous Peoples’ History of the United States” by Roxanne Dunbar-Ortiz (Beacon Press, 2014). Copyright 2014 by Roxanne Dunbar-Ortiz. Reprinted with permission of the publisher. All rights reserved.

      By Roxanne Dunbar-Ortiz

    • Je trouve que c’est bien traduit ; en tous cas, agréable à lire. Le traducteur a aussi écrit l’introduction.

      Autre chose, qui n’a rien à voir avec la traduction... maintenant que j’y pense ; j’ai oublié de le mettre dans ma présentation : le seul reproche que je ferais c’est l’absence de cartes, à l’exception de la reproduction, à la fin de l’ouvrage, d’un document à peine lisible. Dommage cela aurait été bien utile.

    • pour ce qui est devenu le Québec, Marie-Christine Lévesque et Serge Bouchard, tombés en amour pour les Innus, décrivent dans Le peuple rieur, Hommage à mes amis innus (ethnographie qui ne propose pas une histoire d’ensemble), un bref moment de rapport plutôt égalitaire, à l’arrivée de Champlain, où l’établissement de comptoirs commerciaux isolés, rares, occasionne des échanges (traite des fourrures), et durant lequel les Innus sont admirés par les arrivants pour leurs capacités cynégétiques ainsi que leur manière de réussir à subsister sur un territoire que les arrivants voient comme principalement hostile. mais c’était avant qu’ils deviennent des ostie de sauvages.
      #peuples_premiers #nations_sans_état

    • Aussi, une #BD ...
      Une histoire populaire de l’empire américain

      Depuis le génocide des Indiens jusqu’à la guerre en Irak en passant par le développement d’un capitalisme financier globalisé, les États- Unis se sont constitués au fil des siècles comme un empire incontournable. Peu à peu, leur histoire est devenue mythologie, mais ce livre propose le récit d’une nation, un récit qui a réussi à changer le regard des Américains sur eux-mêmes.

      https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-une-histoire-populaire-de-l-empire-americian/album-une-histoire-populaire-de-l-empire-americian
      #bande-dessinée #histoire_populaire

      que j’avais signalé ici :
      https://seenthis.net/messages/784696

  • LES OTAGES. #Contre-histoire d’un #butin_colonial

    Derrière les objets issus des guerres coloniales que nous admirons dans les musées se trouve une histoire violente, il est temps de l’écouter.

    1890 : un colonel français entre dans #Ségou, ville d’Afrique de l’Ouest, et s’empare d’un trésor. Parmi les #objets du butin, des bijoux et un sabre. Alors que le #Sénégal réclame la #restitution du sabre depuis des décennies, symbole de sa mémoire collective, la #France peine à répondre, prise dans un carcan idéologique et juridique. Ironie du sort, les bijoux ont, eux, été perdus, oubliés ou volés.
    Partie sur les traces de ce trésor, T. Tervonen découvre une #histoire_coloniale violente dont les objets sont les témoins silencieux, une histoire dont nous resterons prisonniers tant qu’elle ne sera pas racontée.

    https://www.editions-marchialy.fr/livre/les-otages
    #objets #colonialisme #colonisation #livre #Taina_Tervonen #histoire

    ping @isskein @karine4 @reka @cede @_kg_ @olivier_aubert

  • Le chant des grenouilles. Chapitre I : de 1860 à 1900

    Une contre histoire d’Italie à travers le chant populaire.

    « Senti le rane che cantano… »
    « Ecoute les grenouilles qui chantent… »
    C’est ainsi que commence l’un des #chants les plus anciens du répertoire des #mondines, les travailleuses des rizières du nord de l’Italie. L’un de ces nombreux chants oubliés, ou édulcorés dans sa version proposée au grand public à partir des années 70, et où les grenouilles ont disparu pour laisser place à un plus agréable : « Amore mio non piangere… » « Mon amour, ne pleure pas… »

    L’Etat italien a il y a peu célébré son 150e anniversaire, et sa rhétorique patriotique a envahi le débat public en imposant une version de l’histoire : un beau conte, dont le héros est un peuple abstrait autant qu’idéalisé, bien éloigné de la réalité douloureuse et quotidienne des classes populaires et de leurs tentatives d’émancipation.
    Dans ce spectacle mêlant récits, chants et musique, nous vous ferons entendre d’autres voix : celles, orgueilleuses et enragées, des brigands méridionaux et de leur guerre désespérée contre le nouvel Etat ; celles des paysans et des ouvriers agricoles, dont les luttes pour une existence meilleures seront sans relâche ; celles des travailleurs des carrières de marbre de Toscane, des mineurs de soufre de Sicile ; les voix fières et impertinentes des mondines ; celles des émigrés qui, après des décennies de défaites, allaient poursuivre leur rêve de justice dans d’autres terres.
    Quarante année de révoltes, de rebellions, d’illusions destinées à briser la fureur répressive d’un Etat qui punit impudemment les justes et récompense les assassins.
    Un lointain mais persistant coassement de grenouilles, refusant de se taire devant les fanfares sonores du pouvoir.

    https://www.terracanto.org/podcast-3

    #podcast #contre-histoire #histoire #Italie #unification_d'Italie #TerraCanto #Terra_canto #chant #chant_populaire #musique

    ping @sinehebdo

    Terracanto a déjà quelques entrées sur seenthis :
    https://seenthis.net/tag/terracanto

  • Le chant des grenouilles - Une contre histoire d’Italie à travers le chant populaire

    "Senti le rane che cantano…"
    « Ecoute les grenouilles qui chantent... »
    C’est ainsi que commence l’un des chants les plus anciens du répertoire des mondines, les travailleuses des rizières du nord de l’Italie. L’un de ces nombreux chants oubliés, ou édulcorés dans sa version proposée au grand public à partir des années 70, et où les grenouilles ont disparu pour laisser place à un plus agréable : « Amore mio non piangere... » « Mon amour, ne pleure pas... »

    L’Etat italien a il y a peu célébré son 150e anniversaire, et sa rhétorique patriotique a envahi le débat public en imposant une version de l’histoire : un beau conte, dont le héros est un peuple abstrait autant qu’idéalisé, bien éloigné de la réalité douloureuse et quotidienne des classes populaires et de leurs tentatives d’émancipation.
    Dans ce spectacle mêlant récits, chants et musique, nous vous ferons entendre d’autres voix : celles, orgueilleuses et enragées, des brigands méridionaux et de leur guerre désespérée contre le nouvel Etat ; celles des paysans et des ouvriers agricoles, dont les luttes pour une existence meilleures seront sans relâche ; celles des travailleurs des carrières de marbre de Toscane, des mineurs de soufre de Sicile ; les voix fières et impertinentes des mondines ; celles des émigrés qui, après des décennies de défaites, allaient poursuivre leur rêve de justice dans d’autres terres.
    Quarante année de révoltes, de rebellions, d’illusions destinées à briser la fureur répressive d’un Etat qui punit impudemment les justes et récompense les assassins.
    Un lointain mais persistant coassement de grenouilles, refusant de se taire devant les fanfares sonores du pouvoir.

    https://www.terracanto.org/fr/le-chant-des-grenouilles-une-contre-histoire-ditalie-%C3%A0-travers-le-c
    #Italie #chants_populaires #chansons_populaires #chanson #musique #histoire_populaire #contre-histoire #musique_et_politique

    ping @wizo @albertocampiphoto

  • #Internet : face à « l’#utopie déchue », « débrancher les machines »

    Dans L’Utopie déchue. Une #contre-histoire d’Internet, le sociologue et hacktiviste #Félix_Tréguer tire les conséquences de l’#échec des mouvements nés des contre-cultures numériques et propose de renouveler la #technocritique. « Ce qu’il nous faut d’abord et avant tout, c’est débrancher la machine. »


    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/140919/internet-face-l-utopie-dechue-debrancher-les-machines?onglet=full
    #livre #contre-culture #histoire
    ping @fil

  • Une carte des massacres d’#aborigènes de l’ère coloniale australienne - Pacha cartographie

    https://www.pacha-cartographe.fr/massacres-aborigenes

    Deux projets cartographiques révèlent la réalité sanglante de l’histoire coloniale australienne.

    Pendant des décennies, les historiens, les politiciens et à peu près tout le monde ayant des opinions bien arrêtées sur la nationalité australienne se disputaient avec acharnement pour déterminer si les massacres des populations aborigènes avaient joué un rôle important dans la genèse de l’Australie moderne.

    A ma gauche les tenant du oui pour qui la conquête européenne de l’Australie a été caractérisée par une violence systémique, de fréquentes effusions de sang et même un génocide. A ma droite les partisans d’une absence d’intention malveillante : supériorité technologique (des colons) et susceptibilité aux maladies (des indigènes) suffisant à expliquer la rapidité et l’ensemble du processus de colonisation…

    En tout état de cause, l’histoire officielle ne laisse que peu de place à la possible acceptation d’un passé sanglant puisqu’il n’existe actuellement qu’une poignée de toponymes faisant référence à cette période sombre. De même, une vingtaine de monuments seulement commémore des massacres d’autochtones dans toute l’Australie. Souvent, les emplacements ne sont marqués que par une plaque ou un simple rocher.

    #colonisation #australie

  • Une #contre-histoire de la #civilisation (par Jedediah Purdy) – Le Partage
    http://partage-le.com/2017/11/8288

    Scott finit sur une note élégiaque, suggérant que l’âge d’or des barbares prit fin aux environs de l’an 1600 — à savoir, à peu près au moment où les premiers États modernes commençaient à prendre forme et où le discours juridique sur la souveraineté se développait. Les barbares commencèrent à disparaître en partie parce qu’ils s’incorporaient à l’État, en tant qu’esclaves ou mercenaires, jusqu’à ce que l’État augmenté rende ses frontières universelles. Un mode de vie différent, une alternative vitale et persistante, et son peuple — les barbares — furent relégués dans une histoire de l’Encyclopaedia.

    Les barbares n’ont pas seulement disparu. Le sentiment que nous avons d’être piégés dans un monde que nous avons construit est encore plus fort que cela. Le monde bâti qui nous soutient est si vaste que, pour chaque kilo du poids d’une personne moyenne, il existe 60 tonnes d’infrastructure[5] : routes, maisons, trottoirs, réseau de service public, sol cultivé industriellement, et ainsi de suite. Sans tout cela, la population mondiale retomberait à 10 millions d’individus, à peu près, ce qu’elle était durant la majeure partie du récit de James C. Scott, ou peut-être à 200 millions, ce qu’elle était au début de l’Ère Commune. Nous sommes des créatures du monde artificiel qui a vu le jour avec les murs et les canaux décrits par James C. Scott. Ce monde a tellement submergé la Terre que nos animaux domestiques pèsent 25 fois plus que l’ensemble des mammifères terrestres sauvages.

    L’État-infrastructure est devenu planétaire. Il n’y a plus de dehors. Tout cela nous mène à nous demander si nous pouvons dépasser cette logique héritée d’exploitation machinale, et ce qu’il restera du monde non-humain si nous y parvenons. Toute réponse émanera inéluctablement de projets politiques visant à rendre ce monde plus humble et en mesure de laisser de la place pour plus de créatures et de modes de vie.

  • Débat sur l’esclavage : « Débaptiser les collèges et lycées Colbert est une mauvaise idée »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/09/21/debaptiser-les-colleges-et-lycees-colbert-est-une-mauvaise-idee_5188833_3232

    Certes, Colbert a fondé l’esclavagiste Compagnie des Indes occidentales. Est-il utile de rappeler qu’il est aussi celui qui a su redresser l’économie de la France ? Les auteurs de la tribune balaient par avance cet argument. Certes, il a posé les bases du Code noir, qui a légalisé la pratique de l’esclavage. Ce texte comportait bien des aspects monstrueux : outre l’horreur de base qu’est le fait de considérer l’esclavage comme une norme, il autorisait peine de mort et mutilation, souvent pour des motifs au fond bien légers.

    Sert-il à quelque chose de rappeler que, néanmoins, le Code noir avait aussi vocation à encadrer la violence des propriétaires d’esclaves et à ne pas leur autoriser tout et n’importe quoi ? Peut-on rappeler cette vérité sans se voir taxé de cynisme ou d’indifférence face à des souffrances infinies ? Il faut aller plus loin. Colbert n’était après tout que le principal ministre de Louis XIV. Louis-Georges Tin et Louis Sala-Molins souhaitent-ils également débaptiser le lycée Louis-le-Grand ? Allons-nous ensuite débaptiser les collèges et lycées Voltaire au prétexte de ses écrits antisémites ?

    #paywall #racisme #colonialisme #histoire #historicisation

    • Dans une tribune au « Monde », Aurélien Dupouey-Delezay, professeur d’histoire-géographie, estime que si le ministre de Louis XIV contribua à légaliser l’esclavage, vouloir retirer son nom des écoles témoigne d’une incapacité à assumer l’histoire.

      Tribune. Dans Le Monde daté du 19 septembre, un collectif de personnalités mené par Louis Sala-Molins et Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), et dont j’ai souvent trouvé les textes intelligents et bien argumentés, publie une tribune demandant à ce que soient débaptisés les collèges et lycées Colbert. Pour le professeur d’histoire autant que pour le citoyen que je suis, il s’agit d’une franche mauvaise idée.

      Certes, Colbert a fondé l’esclavagiste Compagnie des Indes occidentales. Est-il utile de rappeler qu’il est aussi celui qui a su redresser l’économie de la France ? Les auteurs de la tribune balaient par avance cet argument. Certes, il a posé les bases du Code noir, qui a légalisé la pratique de l’esclavage. Ce texte comportait bien des aspects monstrueux : outre l’horreur de base qu’est le fait de considérer l’esclavage comme une norme, il autorisait peine de mort et mutilation, souvent pour des motifs au fond bien légers.

      Sert-il à quelque chose de rappeler que, néanmoins, le Code noir avait aussi vocation à encadrer la violence des propriétaires d’esclaves et à ne pas leur autoriser tout et n’importe quoi ? Peut-on rappeler cette vérité sans se voir taxé de cynisme ou d’indifférence face à des souffrances infinies ? Il faut aller plus loin. Colbert n’était après tout que le principal ministre de Louis XIV. Louis-Georges Tin et Louis Sala-Molins souhaitent-ils également débaptiser le lycée Louis-le-Grand ? Allons-nous ensuite débaptiser les collèges et lycées Voltaire au prétexte de ses écrits antisémites ?

      Assumer le passé

      L’essentiel, toutefois, n’est pas encore là. Chercher à débaptiser les collèges et lycées Colbert est une initiative qui témoigne chez ceux qui la portent d’une incapacité à assumer notre passé. Qu’ils aient une difficulté personnelle à le faire, passe encore ; mais il est dangereux qu’ils cherchent à transmettre cette difficulté à la société tout entière. Pour reprendre l’expression d’Henry Rousso, il est des cas où le passé « ne passe pas ». Mais quand il passe, quand il est consensuel, est-il sain de chercher à le vomir ? Est-il sain de créer des querelles qui ne reflètent aucun débat réel au sein de la population ?

      Assumer son passé est, pour une société comme pour un individu, une des conditions nécessaires pour bien vivre le présent. Il ne s’agit nullement de tout se pardonner à soi-même ; il ne s’agit pas plus d’aimer tout ce qu’on a fait. Mais il est indispensable de l’accepter pour être tourné vers l’avenir. Le déni et le refoulement ne sont jamais des solutions viables sur le long terme. Dans une société déjà aussi fracturée que l’est la nôtre, aussi peu unie par une culture commune toujours plus mince, de telles tentatives sont porteuses d’un réel danger social.

      Pour assumer son passé, il est d’abord nécessaire de le comprendre. Les auteurs de cette tribune l’ont écrite au nom de la mémoire de l’esclavage ; mais avant que de faire un travail de mémoire, nous avons à faire un travail d’histoire. L’histoire est en effet la science qui permet de donner un sens au passé ; en histoire, on ne juge pas, on cherche à comprendre.

      Ne pas tout mélanger

      Bien sûr, il est possible – et même indispensable – de qualifier les faits du passé ; personne ne demande à la société de n’être qu’historienne. Il est parfaitement normal qu’une société exalte ses héros et conspue ceux dont elle considère qu’ils ont trahi ses valeurs : toutes l’ont fait, et cela fait aussi partie du ciment social, de la culture commune qui lie les individus les uns aux autres. Mais cela, il faut le faire ensuite, dans un second temps. Le jugement du citoyen doit venir après le travail de l’historien, sauf à perdre toute pertinence, toute crédibilité, enfin toute justice.

      Comprendre le passé, accomplir son « devoir d’histoire », permet d’abord, par la contextualisation qui est le préalable à tout travail historique, de ne pas tout mélanger. Il n’est pas question de créer des « lycées Pétain » ou des « collèges Laval », parce que ces personnages ont porté une politique violemment antisémite à une époque où tout le monde ne l’était pas ; à une époque où d’autres, nombreux, luttaient, au péril de leur vie, pour sauver des juifs de la déportation et de la mort.

      Au contraire, Colbert était esclavagiste à une époque où tout le monde ou presque l’était – où, en tout cas, l’esclavage était considéré comme une norme. Il n’est pas le seul. Aristote, en son temps, avait lui aussi cherché à justifier l’injustifiable.

      Dire cela, ce n’est pas tomber dans le relativisme moral. Je ne prétends pas que l’esclavage, crime contre l’humanité, ne l’était pas au XVIIe siècle. Je veux seulement rappeler qu’à cette époque qui ignorait jusqu’à la notion même de crime contre l’humanité, il ne pouvait pas être considéré comme tel. Je ne prétends pas que tout se vaut, ni que les systèmes de valeurs des différentes civilisations et des différentes époques soient moralement équivalents – bien au contraire. Aristote, considérant que l’esclavage était normal et moralement justifié, se trompait. Mais on ne peut pas plus lui tenir rigueur de cette erreur qu’on ne peut lui tenir rigueur d’avoir cru que la Terre était au centre de l’Univers. Du passé, ne faisons pas table rase : en équilibre précaire, et de plus en plus précaire, nous sommes debout dessus.

    • En ce moment les médias mainstream caricaturent toutes les positions radicales (féminisme, lgbt, antiracisme, etc.). A chaque fois que je lis un de leur articles je m’étrangle. Nous sommes considérés comme des extrémistes et notre pensée est tournée en ridicule.
      Ici par exemple. Le sujet c’est Colbert et le code noir. Le sujet c’est « faut-il continuer à honorer quelqu’un qui, pour réguler un marché financier, a fixé des règles commerciales à la vente d’esclaves humains ? ». Et aussitot, le journaliste extrapole avec ses peurs et ses fantasmes...

    • Oui et les « arguments » sont tres paradoxaux.
      D’un côté il est dit que le code noire

      autorisait peine de mort et mutilation, souvent pour des motifs au fond bien légers.

      (comme si les motifs des blancs esclavagistes pouvaient parfois etre fondés sur du serieux ! ) et de l’autre

      le Code noir avait aussi vocation à encadrer la violence des propriétaires d’esclaves et à ne pas leur autoriser tout et n’importe quoi

      Vu que le code noire autorisait aux esclavagistes blancs de nourrir leurs chiens avec des esclaves noirs vivants je me demande de quel encadrement parle ce mec !
      Quant au fait de dire que Colbert a relancé l’économie francaise grâce a l’esclavage et au commerce de la déportation des populations africaines c’est bien tout le probleme. Pour ce Marcheur du é-monde.fr le Comorien se compte au Kilogramme a l’époque de Colbert comme à celle de Jupiter.
      #grand_homme

    • Je suis surpris qu’on ai pas pensé à l’idée de ne pas nommer collèges et lycées du noms des « grandes personnalités ayant marqués la France ». D’abord, c’est principalement des hommes - très peu de femmes, ensuite nommer les lycées d’une autre manière permettrai de considérer ces personnages historiques dans leur « entier » sans avoir à glorifier ou réécrire l’histoire. L’argument avancé de « ne pas assumer son histoire » pour justifier les noms est vraiment débile. C’est justement en prenant de la distance et en évitant de glorifier les personnages historiques ou politique qu’on peut pleinement assumer l’histoire et l’explorant de manière complète et scientifique. Mais s’il faut cacher le passé honteux sous prétexte que ça salirait le nom d’un lycée ou ’un établissement public.

      Perso, ça me ferait vraiment chier d’envoyer mes enfants au « conservatoire national de musique Nicolas Sarkozy » ou Giscard d’Estaing sous prétexte qu’il jouait de l’accordéon.

      Franchement est-ce raisonnable, Est-ce nécessaire ?

    • Débaptisé les rues des grands hommes c’est pas de l’amnesie. Le nom des rues ou des lycées c’est pas le moyen qu’on utilise pour connaître son histoire. Les noms de rue servent à célébré des personne, des éventements dont on est fières. Si les français tiennent tant à leur bouchers historiques qu’ils s’en souvienne avec les éléments qui manquent actuellement. Le lycée peut tres bien devenir « lycée du code noir de Colbert » ou « Lycée Colbert le négrier » ou prendre le nom d’esclaves qui se sont échappés. Ne plus avoir de rue Colbert c’est pas oublié qui est cet ordure mais juste ne plus etre fière de nos crimes contre l’humanité.
      Les noms des rues correspondent aux valeurs d’une collectivité, en France les valeurs sont « esclavagisme, guerre et viol » puisqu’on célèbre surtout les militaires les esclavagistes et les misogynes.

    • Décolonisons #Grenoble

      L’ensemble des noms de rues, places et avenues d’une ville comme Grenoble forme un système : le système ouvert qui dresse un tableau à la gloire d’une certaine histoire de la ville, de sa région et de la France. Ce « Panthéon urbain » construit discursivement et symboliquement un #imaginaire_urbain qui conforte un certain regard sur l’histoire, regard articulé à des notions comme « la grandeur de la France », « les grands hommes », « les grandes victoires de nos armées » etc.

      Toutes ces notions sont liées à des formes occultées de #domination comme les guerres de #conquête et le #colonialisme, l’histoire du #capitalisme et de l’hégémonie de la bourgeoisie, l’appropriation « scientifique » des savoir-faire populaires et ressources naturelles, ou encore la réécriture opportuniste de l’histoire de la résistance à l’occupation nazie.

      Le #Panthéon_urbain que dessine ces noms de la voirie grenobloise, propose les contours d’une #élite qui aurait forgé historiquement l’imaginaire et la forme de la ville contemporaine. Or cette lumière honorifique projetée sur ces présumées élites produit également des ombres faites de non-dits, d’opacité, de contre-vérités voire de manipulations : c’est l’envers du décors qui raconte une contre-histoire inouïe (mais pas inaudible), une autre vérité de l’histoire, vécue et murmurée par ceux qui n’apparaissent jamais au fronton de nos monuments : chair à canon des armées, prolétariat urbain et damnés de la terre, petites mains illettrées, migrants sans-papiers, créateurs spoliés, femmes de…

      Une #contre-histoire n’est pas une #anti-histoire, c’est-à-dire un récit d’opposition idéologique qui confronterait l’histoire dominante terme à terme. Une contre-histoire est un commentaire historique produit par des groupes dominés dans des formes, de langages et de discours propres à ces groupes, divergentes des formes académiques du récit historique des élites. Ainsi la production d’une contre-histoire populaire porte la marque des métissages langagiers et des imaginaires transgressifs qui expriment la réalité culturelle des quartiers populaires.

      Il ne s’agit pas de faire le procès de tel ou tel personnage mais de rétablir une perspective qui réintègre les parts d’ombre du discours officiel sur l’histoire et les contributions « oubliées » des hommes et des femmes qui n’ont pas eu l’honneur et la reconnaissance de la mémoire d’État.

      http://asso-contrevent.org/decolonisons-grenoble
      #contre-histoire #géographie_culturelle #géographie_décoloniale #géographie_postcoloniale

  • La contre-histoire de l’Internet
    http://www.davduf.net/la-contre-histoire-de-l-internet

    Ce mardi, à 22h40, Arte diffuse le documentaire de Jean-Marc Manach, Julien Goetz et Sylvain Bergère. ô joie ! L’idée avait germé dans un restau pourri, dans un passage quelconque de Paris. Et si Manach se penchait sur les débuts des débuts du Net. Des années plus tard, avec son compère Goetz, et le réalisateur Sylvain Bergère c’est chose faite. Ça s’appelle la Contre histoire de l’Internet. Ça dure 88 minutes. Et on aurait bien pris le double. Il existe 4 heures de bonus sur Youtube ou ci-dessous. Et (...)

    #netManiaks #Une #La_Rafale #Société_de_contribution #Wikileaks #Spip
    http://jean-marc.manach.net
    http://julien.goetz.free.fr
    http://pro.arte.tv/tag/sylvain-bergere
    http://www.arte.tv/guide/fr/047954-000/une-contre-histoire-de-l-internet
    http://www.thehighline.org
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/05/14/une-contre-histoire-de-l-internet_3175015_3246.html
    http://www.linformaticien.com/actualites/id/28753/confessions-hacker-ma-premiere-fois-sur-internet.aspx

    • voui on s’est fait la même réflexion avec les quelques dinos qui étaient au bidule Arte de lancement, tous des wasp barbus. Et on a même posé la question à @manach qui a répondu : « ben si t’en connais toi , des meufs qui ...? »
      A quoi j’ai répondu « oui quelques unes ». moi entre autre, mais on m’a pas demandé et j’aurais décliné anyway. P’têtre que les autres c’est pareil ;-)

    • J’allais envoyer une petite liste établie en deux secondes, mais ça me pose un problème de penser qu’il faut justifier par une liste de noms, qui se fera ensuite pinailler ligne à ligne par les trolls.

    • J’enverrai une liste de noms… en privé… à celui/celle qui voudra se lancer dans des interviews pour la contre-contre-histoire.

    • si j’ai bien compris « à un moment ils se sont rendus compte que... » mais le mieux c’est de demander @manack

      Quand à la liste ben oui à la demande c’est un bon principe, c’est un peu pour ça que je ne n’ai pas mis la mienne.
      Et du coup @fil a dit l’essentiel : quand est-ce qu’on commence la contre-contre histoire ?

    • On avait interviewé Amelia Andersdotter, mais elle était crevée, et a donc été coupée au montage. On a raté Meryem Marzouki, qu’on avait sollicité. L’interview de Jac sm Kee était passionnante, mais on n’a pas pu l’insérer dans le film, que dans le webdoc : http://lesinternets.arte.tv/search/?q=%23jac%20sm%20kee

      Je suis conscient du problème, et j’ai déjà eu l’occasion d’en causer avec pas mal de monde, et jamais personne ne m’a donné de nom de femme que j’aurais oublié. Mais à part Chris, qui d’autre aurais-je pu interviewer, sachant que l’angle était donc politique, avec des défenseurs des libertés ? Mona ? Mais on avait déjà Arno (qui a lui aussi été coupé au montage), et que je voulais avoir pour causer du sommet mondial des régulateurs.

      On aurait pu opter pour la porte-parole du CCC, mais je connais Andy, et voulais l’interviewer lui pour avoir le côté historique du CCC... Je suis conscient du problème, et ça me fait chier, mais quand on a préparé le documentaire, on n’a pas trouvé de solutions permettant d’éviter cette situation.

    • Peut-être que tout le monde connait tout le monde, et depuis longtemps, c’est chouette, mais pour comprendre la réponse du sympathique Jean-Marc, il a fallu que j’use de quelques minutes de mon temps.

      J’en fais profiter tout le monde, pour faire oeuvre de pédagogie :

      #Amelia_Andersdotter est députée européenne pour la suède depuis 2009, élue sur la liste du parti pirate. Elle est née en 1987, elle a donc presque l’âge du web de Tim-Berners Lee ! :)

      #Meryem_Marzouki est chercheuse au LIP6 CNRS : Laboratoire d’informatique de Paris 6. Elle s’intéresse aux TICs depuis 2002, notamment dans ce que ça apporte à la démocratie.

      #Jac_SM_Kee : Elle n’est pas une pionnière à proprement parler mais son témoignage justifie complètement sa place dans l’émission (mais pas de chance, elle n’est pas insérée)

      (5m18s)
      http://www.youtube.com/watch?v=2GZmKQjBfAo

      (1m31s)
      http://www.youtube.com/watch?v=PoRhA4x-b-o

      Chris, c’est @Chris1 (je ne sais pas pourquoi tu aurais décliné anyway, mais ça ne me regarde pas.)

      Mona, c’est @mona, à #Suivre_Mardi, tiens, au fait...

      Le sommet mondial des régulateurs : http://www.uzine.net/article5.html (un des tous premiers article d’Uzine !!!)

      http://www.youtube.com/watch?v=iKSxG35A5yM

      vidéo dans laquelle on apprend que V. Lacambre était dans le coup, et comme il est aussi parmi les interviewés, y aurait sans doute eu moyen, surtout qu’au final, cette histoire de CSA n’est pas insérée dans l’émission. Mais je dis ça pour faire mon intéressant, je ne suis pas journaliste... :p

      Sinon, le CCC, je pense que c’est le #Chaos_Computer_Club, groupe de hackers berlinois fondé en 1981 et Andy, je suppose que c’est #Andy_Müller-Maguhn, membre de ce groupe depuis 1986 (on note au passage qu’on « perd » 5 ans d’historique dans l’affaire, mais là encore, c’est juste pour déconner que je dis ça :D). Pas trouvé d’infos sur « la porte-parole »...

      Bref. Pour comparer, j’aimerais bien la liste qui n’a pas été rendue publique, mais je ne me lancerai pas dans la contre-contre-histoire, j’aurai jamais les moyens d’Arte pour ça.

  • L’impact des censures sur Internet, sur les sociétés
    http://neosting.net/actualite/limpact-des-censures-sur-intertnet-sur-les-societes.html

    Jac sm Kee est une chercheuse, poète et féministe Philippine. En menant l’étude eroTICs (https://www.apc.org/en/node/11958), elle a découvert comment la censure, attribuée généralement à l’état, a un impact bien plus large que simplement la parole politique, notamment sur ... #censure #internet #sexualite

    • Pour normaliser la censure, l’État commence à expliquer qu’il a besoin de protéger les gens des dangers de la pornographie, ou des contenus sexuels explicites, qu’il présente comme un « devoir », et puis cela devient la norme. Puis, au fur et à mesure, la censure de l’Internet devient peu à peu la norme. Et personne ne se demande en quelle mesure cela influe sur ceux qui dépendent vraiment de l’Internet pour accéder à toutes sortes d’informations, communautés, ou pour être capables d’exprimer certaines choses qui sont censurées dans la vie quotidienne, et qui ne sont pas considérées comme importantes d’un point de vue politique. Par exemple, les propos relatifs au sexe et exprimés par des femmes, des filles, des LGBTQ, etc.

      (...)

      le plus intéressant, c’est de voir qui a vraiment besoin d’aller en bibliothèque pour accéder à l’Internet : les pauvres, qui n’ont pas d’accès Internet à la maison, et ceux qui parviennent à surmonter ces blocages, à contourner les systèmes de filtrage, sont ces enfants qui ont déjà un certain niveau d’"alphabétisation numérique", et donc les gens qui seront les plus affectés par ces mesures de filtrage et de blocage sont les pauvres, et les enfants pauvres, ou les enfants qui n’ont pas de compétence particulière, donc c’est une forme de double discrimination : la loi est censée les protéger, mais elle finit par leur nuire...

  • Ma contre-histoire de l’internet
    http://reflets.info/ma-contre-histoire-de-linternet

    Voici, reproduit à peu près à l’identique, ma contribution au projet d’Arte.tv « la contre-histoire de l’internet », suite à la diffusion d’un documentaire de 90′ mardi 16 mai (à revoir jusqu’au 23 mai), accompagné du site contributif lesinternets.arte.tv. Désolé pour le côté ancien combattant et le ton très personnel de ce billet. Promis, ça ne se [...]

  • #A_lire_ailleurs du 3 au 16 mai 2013
    http://www.internetactu.net/2013/05/16/a-lire-ailleurs-du-3-au-16-mai-2013

    . Une contre-histoire de l’Internet – videos.arte.tv Il vous reste 7 jours pour voir ou revoir une contre-histoire de l’internet, le documentaire de Julien Goetz et Jean-Marc Manach pour comprendre les enjeux du réseau. http://lesinternets.arte.tv . Les sales petits secrets de la publicité programmée : la fraude est à la hausse – Adotas L’achat programmé de publicité (qui permet d’acheter…

  • Une contre-histoire de l’Internet | ARTE
    http://www.arte.tv/guide/fr/047954-000/die-wilden-wurzeln-des-world-wide-web

    À voir. Je vais même le mirorer. Ce que je retiens, c’est que la conservation de nos liberté passe par un combat de tous les instants contre le pouvoir des États et des entreprises capitalistes. Cette lutte passe par une meilleur maitrise, une meilleur connaissance et une meilleur démocratisation des technologies. Internet est un fabuleux outils, à nous de nous l’approprier pour qu’il ne tombe pas entre de mauvaises mains. Pour l’autogestion des (...)

    ##Internet ##Libre ##Liberté ##Société ##Autoritarisme ##Totalitarisme ##Autogestion

  • Une contre-histoire de l’Internet - videos.arte.tv
    http://videos.arte.tv/fr/videos/une-contre-histoire-de-l-internet--7495632.html

    Il vous reste 7 jours pour voir ou revoir une contre-histoire de l’internet, le #documentaire de Julien Goetz et Jean-Marc Manach pour comprendre les enjeux du réseau. http://lesinternets.arte.tv Tags : fing internetactu internetactu2net #video (...)

  • Une contre-histoire des internets - ARTE
    http://lesinternets.arte.tv/contribution/287
    via @manhack sur twitter

    Vous savez à qui appartient Internet ? À Valentin Lacambre (http://fr.wikipedia.org/wiki/Valentin_Lacambre), fondateur d’altern.org, qui avait aussi ouvert le 3615internet sur Minitel aux première heures du réseau. Il l’a même déposé pour le protéger /-)

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=A2hA3Bvm1n4

    • L’affaire « Brel-Sardou » :

      JURISPRUDENCES | Tribunal de grande instance de Paris, Ordonnance de référé du 14 août 1996 | Legalis.net
      http://www.legalis.net/spip.php?page=article&id_article=117

      Soutenant qu’il résulte des termes des procès-verbaux de constat dressés les 9 et 15 juillet 1996 par un agent assermenté de l’Agence pour la Protection des Programmes, que des oeuvres musicales dont Jacques Brel est l’auteur des textes et souvent de la musique, ont été, sans autorisation, numérisées et mises en ligne sur le réseau Internet à l’initiative de Xavier B., élève de l’Ecole nationale supérieure des télécommunications (ENST), et Guillaume V., élève de l’Ecole centrale de Paris (ECP), dans leurs pages Web sur le serveur étudiant de leur école, faits qui constitueraient, d’une part, l’infraction de contrefaçon, le stockage numérique constituant la reproduction illicite d’oeuvres protégées et l’apparition de données sur l’écran caractérisant la communication par télédiffusion et, d’autre part, une infraction à la loi du 30 septembre 1986, les opérateurs qui ont la qualité de services de communication audiovisuelle n’ayant pas satisfait à l’obligation de déclaration préalable prévue à l’article 43 de la loi, les sociétés Editions Musicales Pouchenel, Warner Chappell France et MCA Caravelle, qui déclarent être cessionnaires des droits de reproduction et de représentation des oeuvres précitées, nous demandent de :

    • Et sur la notion de « chilling effect » :

      Chilling effect (law)
      http://en.wikipedia.org/wiki/Chilling_effect_(law)

      In a legal context, a chilling effect is the inhibition or discouragement of the legitimate exercise of a constitutional right by the threat of legal sanction.[1] The right that is most often described as being suppressed by a chilling effect is the right to free speech. A chilling effect may be caused by legal actions such as the passing of a law, the decision of a court, or the threat of a lawsuit; any legal action that would cause people to hesitate to exercise a legitimate right (freedom of speech or otherwise) for fear of legal repercussions. When that fear is brought about by the threat of a libel lawsuit, it is called libel chill.[2] A lawsuit initiated specifically for the purpose of creating a chilling effect may be called a Strategic Lawsuit Against Public Participation, or “SLAPP” suit.

    • superbe gestuelle en effet... de gauche à droite comme il se doit...

      et puis ça fait plaisir de te voir, enfin dans le poste, parce que en vrai c’est pas souvent...
      euh... t’aurais pas perdu des poils ?

      la bizzz de lag...

    • labiz, labiz, lag… c’est vrai qu’à un moment j’m’ai dit que j’allais ouvrir un élevage d’enfants. Du coup c’est ce que j’ai fait, mais j’avais pas trop calculé que ça prenait autant de temps.

    • tu m’aurais demandé jt’aurais dit, moi qui n’en élève pas mais qui regarde attentivement les zautres et leurs « zinconvénients » (comme dit ce cher-loco (oui oui le gland du chêne soi-même et qui en récupéré 2) .

      Bon mais t’as bonne mine, c’est l’principal hein ! allez @12c4