• Autonomie, « post-travail », biens communs et paysannerie
    (parce-que ce commentaire de @rastapopoulos http://seenthis.net/messages/262461#message263284 méritait un post à part)

    À propos de #biens_communs, ce week-end on a revu un couple de nos connaissances qu’on avait pas vu depuis un baille, et dans notre conversation on a parlé d’accès aux terrains mais aussi de leurs voyages en Europe de l’est. Et de mettre les deux en rapports était assez saisissant.

    En fait ces dernières années ils sont allés plusieurs fois vers la Bosnie et le Monténégro avec leur fille, en camionnette retapée. Et là-bas, partout où ils sont allés, les gens n’ont pas de travail ou très peu. Mais ça reste très rural y compris dans les grandes villes. Et les gens ont à peu près tous un toit, un bout de terrain, des légumes, des poules, des cochons. Régulièrement ce couple cherchait un endroit où garer leur véhicule pour dormir sans déranger, mais à chaque fois qu’ils demandaient à quelqu’un pour être poli, ils finissaient toujours par se faire inviter chez les gens, à manger, etc. Et le lendemain ils partaient avec une poche de légumes et de pains alors qu’ils n’avaient rien demandé. Les gens n’ont pas de travail mais ils arrivent à manger et même à offrir des choses aux gens de passage.

    Chez nous, on a encore un peu de #travail, on a trois ordis par foyer, mais à moins de faire partie du haut du panier, on a aucun toit à nous, aucun terrain, aucun moyen de se nourrir sans argent et donc sans travail (ou sans voler).

    L’ère post-travail (au sens capitaliste) devra avoir une grande part de #ruralité, sinon je ne vois pas comment on peut parler d’#émancipation individuelle. Pour pouvoir être socialement progressiste, il ne faut pas être en train de se monter les uns sur les autres pour subvenir à nos #besoins_de_base.

    À nous de travailler (hihi) pour que le fait de revenir en arrière matériellement sur certains points, ne signifie pas revenir à l’ensemble d’une époque passée avec ses mauvais côtés sociaux inégalitaires. L’Histoire (et donc y compris l’histoire des conditions matérielles d’existence) n’est pas linéaire.

    #autonomie #convivialité #paysannerie

    Je repense à un reportage qui était passé sur arte je crois (je ne retrouve plus l’extrait) sur les chômeurs espagnols qui retournaient dans les zones rurales et y reconstruisaient comme ils pouvaient une autonomie. L’un d’entre eux disait en gros « aujourd’hui tu peux traverser l’Europe en avion pour 30 euros et tout le monde voit ça comme un progrès, mais tu ne peux plus te loger, et pas grand monde ne voit ça comme une régression ».
    Peut-être que l’Espagne de demain ressemblera par endroits à certains coins des Balkans d’aujourd’hui...

    et Ivan Illich http://seenthis.net/messages/199193 qui disait en son temps :

    Nous devons et, grâce au progrès scientifique, nous pouvons édifier une société post-industrielle en sorte que l’exercice de la créativité d’une personne n’impose jamais à autrui un travail, un savoir ou une consommation obligatoire.

    Il est devenu difficile d’imaginer une société simplement outillée, où l’homme pourrait parvenir à ses fins en utilisant une énergie placée sous contrôle personnel. Nos rêves sont standardisés, notre imagination industrialisée, notre fantaisie programmée. Nous ne sommes capables de concevoir que des systèmes hyper-outillés d’habitudes sociales, adaptés à la logique de la production de masse. Nous avons quasiment perdu le pouvoir de rêver un monde où la parole soit prise et partagée, où personne ne puisse limiter la créativité d’autrui, où chacun puisse changer la vie.

    Une société équipée du roulement à bille et qui irait au rythme de l’homme serait incomparablement plus efficace que toutes les sociétés rugueuses du passé et incomparablement plus autonome que toutes les sociétés programmées du présent.

    Une société conviviale est une société qui donne à l’homme la possibilité d’exercer l’action la plus autonome et la plus créative, à l’aide d’outils moins contrôlables par autrui. La productivité se conjugue en termes d’avoir, la convivialité en termes d’être. Tandis que la croissance de l’outillage au-delà des seuils critiques produit toujours plus d’uniformisation réglementée, de dépendance, d’exploitation, le respect des limites garantirait un libre épanouissement de l’autonomie et de la créativité humaines.

  • Festival La Ferme Electrique - 5ème édition

    #paris #festival #musique #indépendant #participatif #convivialité

    Ce festival a l’air vraiment pas mal, c’est pour ça que je fais tourner.

    La cinquième édition du Festival la Ferme Electrique aura lieu les 4 & 5 Juillet 2014, à la Ferme du Plateau de Tournan-en-Brie, à 25 minutes de Paris.

    La Ferme Electrique est un festival de musique implanté en Seine-et-Marne, à la Ferme du Plateau de Tournan-en-Brie, aux portes de Paris (25 minutes de la gare de Paris Est), France. Durant deux soirées, la Ferme Electrique met en scène une vingtaine de concerts, des installations, des performances, des expériences sonores participatives, des expositions d’arts en liens avec la musique, des projections de films musicaux rares et inédits.

    Né de l’impulsion de l’association Fortunella et du collectif La Ferme de la Justice, le festival La Ferme Electrique s’est constitué avec les idées et l’implication de musiciens, d’artistes et de techniciens réunis autour d’une même conception de la musique, de la fête et du partage.

    La Ferme Electrique c’est également un ancien corps de ferme aménagé le temps du festival par une équipe d’installateurs, de bricoleurs et d’artistes, qui créent un décor à partir d’objets de récupération. Ce cadre intime, convivial et fraternel, défie les conventions et la froideur des grands festivals pour proposer une alternative Do It Yourself participative et créative.

    Cette cinquième édition du festival La Ferme Electrique aura lieu les 4 & 5 Juillet 2014. Celle-ci propose une programmation à la fois audacieuse et éclectique. Peu soucieuse des étiquettes, la ferme électrique valorise essentiellement des groupes aux esthétiques singulières, en marge du grand circuit.

    http://www.la-ferme-electrique.fr

  • Sans Serveur | Long-term laziness
    http://longtermlaziness.wordpress.com/2013/12/16/sans-serveur

    Je me suis trompé sur le #Web. J’aime HTTP, mais ça reste un protocole #client-serveur, donc fondamentalement #centralisateur. Toute solution impliquant d’installer un serveur est réservée à une élite, donc ne peut être émancipatrice. Il nous faut remettre l’intelligence à la marge, dans les mains des gens, dans leurs ordiphones plutôt que sur des #serveurs, fussent-ils Web.

    [XXX] est une application PHP qu’on installe sur un serveur. Je ne veux plus installer d’applications PHP sur mes serveurs. Ni Ruby ou Python d’ailleurs.

    (...) Le coût imposé à chaque personne pour être #autonome sur le web est trop élevé, donc des #silos se sont créés en réponse à cette difficulté pour apporter les bénéfices sociaux du web (#partage, collaboration instantanés, etc.) en abaissant les coûts.
    Nous aurions perdu le web #décentralisé à ne pas reconnaître la barrière à l’entrée qu’imposait de gérer son propre serveur. L’enjeu pour récupérer le web serait d’abaisser cette barrière.

    et #merci à @0gust1 qui a repéré cette excellente réponse à l’excellent article de @clochix http://esquisses.clochix.net/2013/12/15/gloubiboulga

    #unhosted #cccp

  • Convivialité, modernité et progrès

    Suite aux différences d’acception de la modernité et du progrès exprimées dans cette discussion http://seenthis.net/messages/196021 quelques extraits de « La Convivialité » (1973) d’Ivan Illich

    J’entends par convivialité l’inverse de la productivité industrielle. Chacun de nous se définit par relation à autrui et au milieu et par la structure profonde des outils qu’il utilise. Ces outils peuvent se ranger en une série continue avec, aux deux extrêmes, l’outil dominant et l’outil convivial. Le passage de la productivité à la convivialité est la passage de la répétition du manque à la spontanéité du don.

    Une société qui définit le bien comme la satisfaction maximale du plus grand nombre de gens par la plus grande consommation de biens et de services industriels mutile de façon intolérable l’autonomie de la personne. Une solution politique de rechange à cet utilitarisme définirait le bien par la capacité de chacun de façonner l’image de son propre avenir.

    Nous devons et, grâce au progrès scientifique, nous pouvons édifier une société post-industrielle en sorte que l’exercice de la créativité d’une personne n’impose jamais à autrui un travail, un savoir ou une consommation obligatoire.

    Il est devenu difficile d’imaginer une société simplement outillée, où l’homme pourrait parvenir à ses fins en utilisant une énergie placée sous contrôle personnel. Nos rêves sont standardisés, notre imagination industrialisée, notre fantaisie programmée. Nous ne sommes capables de concevoir que des systèmes hyper-outillés d’habitudes sociales, adaptés à la logique de la production de masse. Nous avons quasiment perdu le pouvoir de rêver un monde où la parole soit prise et partagée, où personne ne puisse limiter la créativité d’autrui, où chacun puisse changer la vie.

    Une société équipée du roulement à bille et qui irait au rythme de l’homme serait incomparablement plus efficace que toutes les sociétés rugueuses du passé et incomparablement plus autonome que toutes les sociétés programmées du présent.

    Une société conviviale est une société qui donne à l’homme la possibilité d’exercer l’action la plus autonome et la plus créative, à l’aide d’outils moins contrôlables par autrui. La productivité se conjugue en termes d’avoir, la convivialité en termes d’être. Tandis que la croissance de l’outillage au-delà des seuils critiques produit toujours plus d’uniformisation réglementée, de dépendance, d’exploitation, le respect des limites garantirait un libre épanouissement de l’autonomie et de la créativité humaines.

  • Showcase Of Beautiful But Unusable Websites - Smashing Magazine
    http://www.smashingmagazine.com/2010/11/25/showcase-of-beautiful-but-unusable-websites

    “In this showcase we present websites that sacrifice usability for beauty and present issues related to clutter, loading, navigation, archiving or visibility. Unfortunately, although the sites featured in this showcase are visually appealing, they are quite difficult to use. By studying such examples, we can learn what mistakes we can avoid in our designs and how not to strive for strong aesthetic appearances on the account of #usability.”

    #webdesign

    • traduction :
      « Dans cette vitrine, nous présentons les sites Web qui utilisabilité sacrifice pour les questions de beauté et de présenter liés à l’encombrement, le chargement, la navigation, l’archivage ou la visibilité. Malheureusement, bien que les sites présentés dans cette vitrine sont visuellement attrayants, ils sont assez difficiles à utiliser. En étudiant ces exemples, nous pouvons apprendre ce que nous pouvons éviter les erreurs dans nos conceptions et comment ne pas s’efforcer de fortes apparences esthétiques sur le compte du #convivialité. »