• Mieux s’alimenter pour moins cher, l’objectif des supermarchés et réseaux d’achat coopératifs

    #Supermarchés_coopératifs et #groupements_d'achat proposent aux consommateurs une meilleure alimentation à des #prix plus accessibles. Ils cherchent maintenant à toucher un public plus large et plus mixte socialement.

    A la #Louve, les caissiers et les caissières sont aussi des clients. Ils font partie des 4 000 coopérateurs du supermarché coopératif et participatif qui a ouvert ses portes en 2016 dans un quartier populaire du nord de la capitale. Toutes les quatre semaines, chaque coopérateur vient assurer un service bénévole. Les tâches sont variées : mise en rayon, nettoyage, travail administratif…

    Pour devenir membre de la #coopérative, ils ont versé cent euros, et en ont acheté dix parts sociales à10 euros. #La_Louve a fait des émules, à Toulon, Toulouse, Lille, Bruxelles, d’autres supermarchés coopératifs et participatifs ont ouvert leurs portes même s’ils sont de taille plus modeste.

    C’est en visitant #Brooklyn en 2009 que #Tom_Boothe, l’un des cofondateurs du projet, découvre la #Park_Slope_Food_Coop (#PSFC), fondée en 1973. « Pendant les années 1970, dans le sillage du mouvement hippie, de nombreux magasins participatifs, inspirés des #épiceries_coopératives, ont vu le jour. Mais presque tous ont disparu dans les années 1980. Seul PSFC a survécu », raconte-t-il. PSFC a aidé à la naissance de la Louve.

    L’histoire des coopératives de consommateurs est bien plus ancienne et remonte la première moitié du XIXe siècle. En 1844, à #Rochdale en Angleterre, des tisserands se sont rassemblés pour fonder les #Equitables pionniers de Rochdale. Constatant que leur niveau de vie dépendait des marchands qui fixaient les prix des marchandises qu’ils achetaient, ils ont créé un magasin coopératif.

    Leur but était non seulement de garantir aux clients des prix raisonnables, mais aussi une bonne qualité des produits à une époque où les fraudes étaient légion. Rapidement, la taille de la coopérative s’est accrue au point de compter plus de 10 000 membres en 1880.

    Une large gamme de produits

    La Louve propose une palette étendue de produits alimentaires et d’hygiène. Dans un même rayon voisinent grandes marques, produits bio et produits « gourmets », mais tous sont de 20 % à 50 % moins chers que dans la grande distribution. Les produits vendus sont choisis par les adhérents via un classeur de suggestions.

    « Notre but n’est pas d’être un complément, mais de permettre d’acheter l’ensemble des produits : nous ne nous en interdisons aucun. Nous ne sommes pas un club, mais un #magasin où des adultes font leurs choix en conscience », explique Tom Boothe.

    Tous les produits ne sont donc pas biologiques. « On peut acheter à la Louve des tomates en hiver, mais dans les faits, nous en vendons très peu », précise toutefois Tom Boothe.

    Si la Louve a vocation à toucher le public le plus large, dans les faits, cela reste compliqué : 10 % des membres ne souscrivent qu’une part sociale car ils sont bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), étudiants boursiers ou en service civique. 16 % payent leur souscription en plusieurs chèques.

    « Ceux qui fréquentent la Louve sont sans doute plus "blancs" et ont des revenus plus élevés que la moyenne de la population. Malgré une action volontariste, dont des portes ouvertes tous les premiers samedis du mois, les gens du quartier présument que comme nous sommes un supermarché alternatif, cela va être plus cher », regrette-t-il.

    Un chèque-déjeuner avec bonus alimentation durable

    Elargir l’accès à une alimentation de qualité, c’est la démarche d’une autre coopérative, #Up_Coop, la société coopérative et participative (Scop) qui a popularisé le #chèque-déjeuner. « Le titre-restaurant s’étant largement démocratisé auprès des salariés, nous nous sommes demandé comment ramener ces ressources vers l’économie locale », explique Yassir Fichtali, directeur général secteur public chez Up Coop.

    En 2023, la Scop s’est donc associée à la ville de #Creil pour lancer le programme #Up+. La municipalité a proposé de bonifier sur une cagnotte la somme versée à ses agents s’ils l’utilisent sur la ville de Creil, et encore davantage en centre-ville. La carte #Up_Déjeuner devient ainsi un outil pour soutenir le commerce de centre-ville.

    « Nous allons tirer maintenant ce fil vers l’alimentation durable, inciter les gens à passer de la junk food à des achats dans des magasins bio, du vrac… », poursuit-il.

    Plusieurs villes se sont ensuite engagées dans le programme Up+ : Bourg-en-Bresse, Valenciennes, Haguenau, Nancy, Halluin, Mulhouse, Bagnolet et Angers. En Seine-Saint-Denis et dans le Gers, Up Coop participe à des expérimentations visant à orienter vers une #alimentation_durable la consommation de populations en difficulté.

    Le département du 93 a ainsi mis en place sur quatre territoires un #chèque_alimentation sous forme de carte, #Vital’im, en ciblant à chaque fois un public spécifique : à Montreuil, les personnes accompagnées par le CCAS, à Villetaneuse, un public étudiant, à Clichy-sous-Bois et Sevran, des familles. Son montant est bonifié de 50 % si les achats sont effectués chez un commerçant durable (Biocoop, primeurs locaux, les commerces et producteurs locaux).

    « On ne peut pas demander à des personnes en difficulté de payer le juste prix du durable. Cette politique publique permet à des publics de ne plus avoir à arbitrer entre le #pouvoir_d’achat et le #pouvoir_d’agir », commente Yassir Fichtali.

    Les CCAS, la Fondation Armée du salut, Action contre la faim sont associés à cette initiative. « Certains bénéficiaires n’osaient pas entrer dans un Biocoop, ils avaient l’impression que ce n’était pas pour eux. Des #freins que l’on peut déconstruire », souligne-t-il. Encore faut-il que cette offre alimentaire durable existe sur le territoire : à Clichy-sous-Bois, ce n’est par exemple pas le cas.

    Cette difficulté n’existe pas dans le département rural du Gers, où Up Coop participe au programme public #Mieux_manger, lancé en 2024. La mission a d’abord consisté à affilier les producteurs bio. Un groupement d’intérêt public rassemblant des collectivités et des associations a ensuite identifié plusieurs centaines de personnes destinataires d’une bonification en cas d’achat alimentaire durable et cette bonification évolue au fil des usages.

    « L’idée de cette expérimentation est de vérifier que le changement des pratiques va perdurer même si la bonification baisse », indique Yassir Fichtali.

    #Vrac, un groupement d’achat agroécologique

    #Vers_un_réseau_d’achat_en_commun (Vrac) mobilise aussi le soutien des pouvoirs publics dans une démarche résolument démocratique, en proposant des achats alimentaires sans emballages issus de l’agroécologie. Depuis 2013, il permet ainsi aux plus modestes – mais pas seulement – de se réapproprier leur #consommation_alimentaire.

    Au départ, son initiateur, #Boris_Tavernier, qui avait monté à Lyon un bar restaurant coopératif cuisinant des produits paysans, a été sollicité par un bailleur social lyonnais et la Fondation Abbé-Pierre (désormais Fondation pour le logement des défavorisés) pour monter un projet d’achat en commun afin d’améliorer le pouvoir d’achat des locataires. C’est ainsi qu’est né le premier #groupement_d’achat sous forme d’association.

    « Pas question toutefois de chercher les prix les plus bas, mais plutôt d’orienter les achats vers une alimentation durable et de qualité rémunératrice pour les producteurs », explique Lorana Vincent, déléguée générale de Vrac France, l’association nationale qui rassemble désormais 22 structures locales.

    Douze ans après, le réseau emploie une centaine de salariés. Une épicerie éphémère ouvre une fois par mois dans un local de chacun des quartiers où le réseau est implanté (association, maison des jeunes et de la culture, centre social…). Des bénévoles pèsent les produits, et chaque adhérent apporte ses contenants.

    En 2013, le projet a été lancé dans le quartier lyonnais de la #Duchère, à #Villeurbanne et #Vaux-en-Velin. L’initiative s’est tout d’abord heurtée à l’absence d’offre de qualité dans ces territoires emblématiques de la politique de la ville où le hard discount est très présent, et aux réticences de leurs habitants. Pour vaincre celles-ci, Vrac s’est appuyé sur des personnes-ressources, en très grande majorité des femmes.

    « Nous leur avons fait goûter les produits sans les présenter comme bio. Nous avons construit avec elles le catalogue en partant de leurs besoins. L’#huile_d’olive a été un formidable levier. Elles se sont emparées du projet », poursuit Lorana Vincent.

    Cette démarche de #démocratie_alimentaire s’est inscrite dans le temps. Sur chaque territoire, un « club produits » associant bénéficiaires et bénévoles est régulièrement réuni pour faire évoluer le catalogue. Les produits sont vendus sans marge, à un prix rémunérateur pour le producteur.

    « Vrac est un espace collectif où les habitantes et les habitantes ont accès à l’information sur l’origine des produits, la rémunération des producteurs. Cela permet de prendre ses décisions de manière éclairée et participe à faire de l’alimentation un sujet politique. »

    Le soutien crucial des pouvoirs publics

    Cette absence de marge est rendue possible par des #financements_publics. Depuis 2023, Vrac est notamment soutenu par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), via le fonds #Mieux_manger_pour_tous. Les habitants des #quartiers_populaires peuvent acheter les produits 10 % moins cher que les prix coûtants, et même 50 % pour les personnes bénéficiant des minima sociaux.

    Si l’aventure Vrac a commencé dans ces quartiers populaires et continue à s’y développer, le réseau souhaite s’adresser à tous et toutes. Certes, les personnes non issues de ces quartiers payent, elles, 10 % de plus par rapport au prix coûtant. Mais « c’est un prix d’équilibre, cela permet que leurs achats ne coûtent rien au réseau », souligne Lorana Vincent. Et cela reste inférieur à ce qui se pratique dans le commerce traditionnel.

    Cette volonté de favoriser la mixité sociale est au cœur de la démarche de Vrac. « ATD Quart-monde a pour habitude de rappeler qu’une politique pour les pauvres, c’est une pauvre politique », conclut sa déléguée générale.

    https://www.alternatives-economiques.fr/mieux-salimenter-cher-lobjectif-supermarches-reseaux-d/00114404
    #alimentation #qualité #réseaux #supermarché_participatif #bénévolat #mixité_sociale

  • Della Terra riparte dalla “contadinanza” per favorire la giustizia sociale e ambientale

    La cooperativa “#Della_Terra_Contadinanza_Necessaria” gestisce alcuni terreni fra #San_Ferdinando, #Laureana_di_Borrello e #Rosarno proponendo una visione incentrata sull’umanità, sugli animali e sulla natura. Attraverso una rete coesa con le altre realtà del territorio porta avanti progetti che migliorano la vita dell’ambiente e delle persone.

    La seconda tappa del viaggio alla riscoperta della mia terra è più a sud. Autostrada direzione Rosarno, destinazione finale: San Ferdinando. Proprio lì c’è la tendopoli (l’ennesima) dove vivono circa 500 lavoratori migranti in gravi condizioni abitative, senza contare il campo container e gli insediamenti informali sparsi sul territorio. Ma non è lì che devo andare. Sto invece per conoscere la cooperativa Della Terra Contadinanza Necessaria, che si occupa di agricoltura sociale e agro-ecologia proprio in quell’area.

    Ad accogliermi in fondo a una stradina di campagna c’è Nino Quaranta, socio fondatore della cooperativa, o meglio “cantautore e contadino”, come si definisce lui stesso. Mentre mi mostra le coltivazioni e il punto vendita in costruzione sotto il primo sole caldo di questa primavera, mi racconta la storia del progetto.

    La cooperativa affonda le sue radici nelle lotte contro lo sfruttamento lavorativo e della terra nella piana di #Gioia_Tauro. Nata nel maggio 2020, alcuni dei suoi soci hanno fatto parte per molto tempo di #SOS_Rosarno, una rete nata nel 2012 – due anni dopo la rivolta di Rosarno – per sostenere i migranti sia da un punto di vista lavorativo (attraverso l’agricoltura) che abitativo. «Abbiamo sempre detto che la situazione dei migranti non va trattata come un fenomeno emergenziale, ma come un fenomeno strutturale», dice Nino, che denuncia le mancanze delle istituzioni nell’affrontare la questione.

    Negli anni, infatti, sono state costruite ben quattro tendopoli, mentre circa 34.000 abitazioni nei 33 comuni della Piana rimanevano sfitte. «Quello che invece noi abbiamo cercato di fare è una goccia in mezzo ad un mare di indifferenza e cattiveria: pensare ad una società diversa, partendo anche dall’economia e quindi dall’agricoltura».

    Grazie a Della Terra, ad esempio, i migranti assunti dalla cooperativa hanno potuto avere un’abitazione in cui vivere e sono sostenuti nelle spese con i fondi del progetto Liberiamo gli schiavi di Rosarno. Spartacus, che fa capo alla cooperativa Chico Mendes. Al momento, i lavoratori sono 6 (fra migranti e non) e fra loro c’è I., senegalese, che mi racconta come si trovi bene in questo contesto, dove ha trovato un po’ di stabilità dopo aver vissuto per circa due anni in una tendopoli. Si tratta dunque di un piccolo passo verso la costruzione di qualcosa di diverso, che non riguarda però solamente la questione dello sfruttamento lavorativo.

    Tutto questo, infatti, è strettamente intrecciato al rapporto con la natura: a Rosarno non sono sfruttate solo le braccia dei migranti, ma anche le terre, sottoposte a metodi colturali intensivi e devastanti. La cooperativa invece vuole portare alla ribalta il ruolo centrale della terra: «L’agricoltura spesso è considerata di basso livello, ma in realtà è proprio lei che porta nutrimento ed è da qui che bisogna partire: vediamo già da ora le conseguenze negative di un’agricoltura intensiva che non fa altro che contribuire alla distruzione del pianeta», continua Nino.

    «Per questo noi parliamo di agro-ecologia e di agricoltura resiliente». Tradotto nella pratica questo significa coltivazione naturale e diversificata, non intensiva o monoculturale, e nel rispetto dei cicli stagionali. Nei loro campi in questo momento ci sono fave, insalate, sedano, cipolle, peperoncini, ora persino piante di avocado. Da alcuni di questi, poi, danno vita a dei trasformati naturali e genuini.

    Nel frattempo arriva Germana Loiacono, altra socia fondatrice della cooperativa. Germana ha dato in comodato d’uso il terreno su cui ci troviamo in questo momento e gestisce il villaggio turistico Porta del sole, grazie al quale sostiene la cooperativa e promuove un turismo sostenibile anche attraverso l’alimentazione e i prodotti di Della Terra. In questa lotta, infatti, la cooperativa non è sola: «Ci sono altre persone che stanno facendo il nostro stesso discorso: piccoli e grandi produttori con cui collaboriamo, che producono eticamente e senza sfruttamento alcuno».

    E questo è il punto di partenza per creare sinergie positive, che portano verso un lavoro collettivo e non della singola realtà. Ad esempio, grazie al Consorzio Macramè di cui la cooperativa fa parte, Nino e gli altri hanno preso in gestione un terreno di Rosarno confiscato alla ‘ndrangheta: lo hanno rimesso in sesto e ci hanno creato un parco della biodiversità, rendendolo realmente un bene comune. O ancora, le cooperative del consorzio si sostengono in maniera reciproca, commercializzando quando possibile i prodotti le une delle altre. E poi c’è una finestra aperta sul mondo: Della Terra è rappresentante regionale dell’#Associazione_Rurale_Italiana e questo le permette di essere parte del #Coordinamento_Europeo_Via_Campesina, organizzazione europea di base di agricoltori, e di confrontarsi all’interno di un network internazionale.

    Grazie alla distribuzione nei #GAS (#Gruppi_di_Acquisto_Solidale), presidi di consumo equo e sostenibile, Della Terra riesce poi a raggiungere anche alcune città del Nord Italia e in alcuni casi dell’Europa. E ora si sta attrezzando per costruire un punto vendita proprio nel terreno in cui mi trovo: per adesso è solo una struttura vuota, ma presto si riempirà dei colori dell’estate. È arrivato il momento di andarsene. Si è fatta ora di pranzo, per loro arriva la pausa e io devo tornare verso nord. Prima di partire, Nino mi regala una cassetta di fresco: cipolle, sedani e fave appena raccolte. Ne assaggio una: sono dolcissime. E, con questa sensazione che mi pervade i sensi, saluto tutti e metto in moto.

    https://www.italiachecambia.org/2021/05/della-terra-contadinanza-giustizia-sociale-ambientale
    #contadinanza #Calabre #agriculture #coopérative #biens_confisqués #confiscation_de_biens_à_la_mafia #Nino_Quaranta #paysannerie

  • La droite imite Trump et attaque l’#ESS

    Si jusqu’à présent seul le Rassemblement national constituait une menace pour l’économie sociale et solidaire (ESS), le consensus républicain l’entourant semble s’éroder depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.

    En région #Auvergne-Rhône-Alpes, le précédent président et actuel président du groupe dit de « La Droite républicaine » à l’Assemblée nationale, #Laurent_Wauquiez s’était surtout illustré par l’affaire du « Dîner des Sommets » à 180 000 euros, des déjeuners coûteux et des sondages en série.

    Il a ouvert le feu en début d’année en supprimant la totalité de sa #subvention à la #Chambre_régionale_de_l’ESS (#Cress), soit 230 000 euros et un quart de son #budget. Et ce au mépris de la #loi qui prévoit que la région, en partenariat avec l’Etat, doit conclure une #convention_d’agrément avec celle-ci afin qu’elle puisse mettre en œuvre les missions qui lui sont confiées.

    C’est une atteinte plus grave encore aux #libertés_associatives que sept députés Les Républicains (LR) viennent de commettre en proposant la triple #suppression du #Conseil_supérieur_de_l’ESS, une instance consultative placée auprès de Bercy dont les membres sont bénévoles, les Cress dont le budget alloué par l’Etat n’est en moyenne que de 80 000 euros, et ESS France qui représente l’ensemble des mouvements de l’ESS dont la subvention de 500 000 euros pèse bien peu en comparaison des soutiens de l’Etat à hauteur de 600 millions d’euros pour les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) et de 250 millions d’euros pour les Chambres des métiers et de l’artisanat (CMA).

    Une atteinte aux libertés associatives

    La suppression des Cress comme d’#ESS_France n’est par ailleurs pas du ressort de l’Assemblée nationale car, si leurs missions sont organisées par la loi, elles sont constituées en associations. Leur suppression par la loi serait donc une #répression de la #société_civile sans équivalent depuis la guerre.

    Ces #amendements, déposés dans le cadre de l’examen du #projet_de_loi de #simplification_de_la_vie_économique, ont heureusement été rejetés en commission. Ils ont cependant de quoi étonner, tant parce qu’ils peuvent difficilement prétendre à la résorption des déficits de l’Etat au regard des montants engagés, que parce qu’ils se font sans considération de la ministre en charge de l’ESS, Véronique Louwagie, pourtant issue du groupe de La Droite républicaine.

    Excès de zèle ? Simple cafouillage ? Ou début de fronde chez Les Républicains ? Le président d’ESS France, Benoit Hamon, pointe à juste titre que cette initiative relève de la « #post-vérité » digne de Donald Trump ou d’Elon Musk puisque le chiffre avancé d’un #coût de fonctionnement de 15,6 millions d’euros d’ESS France est totalement faux et grotesque. Son budget n’est que de 2 millions d’euros.

    Certes l’ESS a le plus souvent été soutenue par des gouvernements de gauche depuis son institutionnalisation par Michel Rocard en 1981 (création d’une délégation interministérielle et d’un Institut de développement de l’économie sociale, intégration au Plan, adoption d’une loi, etc.). Mais jusqu’à présent elle a toujours fait l’objet d’un consensus transpartisan en raison de sa participation à l’#intérêt_général.

    La IIIe République elle-même, pour renforcer sa légitimité sociale après avoir éloigné le risque d’une restauration monarchique, s’est beaucoup reposée sur l’économie sociale dans la conception et la mise en œuvre de ses politiques de solidarité.

    Le 3 mars dernier, la ministre Véronique Louwagie, annonçant devant le Conseil supérieur l’élaboration d’une stratégie nationale de l’ESS, soulignait que celle-ci ne devait pas être celle « d’un gouvernement ou d’un camp politique : elle doit être celle de notre pays ».

    L’ESS : un enjeu européen

    Cette stratégie est en effet exigée par l’Europe. Chaque Etat membre doit s’en doter d’ici la fin de l’année. Alors que la France et les pays latins sont souvent apparus isolés en matière d’ESS sur le vieux continent, cette politique bénéficie aujourd’hui d’une assise plus large grâce au soutien en particulier de l’Allemagne et de la Pologne.

    Cette orientation résiste à la vague conservatrice des dernières élections européennes, puisqu’il y a toujours une commissaire qui doit appliquer le plan d’action en faveur de l’économie sociale, la roumaine Roxana Minzatu, ainsi qu’un intergroupe dédié au Parlement européen.

    Des craintes existent aujourd’hui au niveau européen de ne considérer l’ESS que comme une économie réparatrice, cantonnée aux politiques de l’emploi alors qu’elle est parvenue ces dernières années à être reconnue par la Commission européenne comme l’un des quatorze écosystèmes industriels européens.

    A l’heure où la #souveraineté_industrielle est mise à l’agenda, elle pourrait prétendre à une place plus importante en Europe. N’obéissant pas aux diktats financiers, les emplois de l’ESS sont le plus souvent des emplois non délocalisables. Les entreprises détenues par leurs salariés, à l’image des sociétés #coopératives et participatives (#Scop), survivent par ailleurs plus longtemps et ont une meilleure #productivité.

    L’ESS pourrait même contribuer à réconcilier l’exigence de #compétitivité avec la #transition_écologique. C’est ce que démontre un rapport d’experts européens sur les clusters d’innovation sociale et écologique (https://www.lelabo-ess.org/system/files/inline-files/ET0621205FRN.fr%20%282%29.pdf) qui, à l’instar des #pôles_territoriaux_de_coopération_économique (#PTCE) en France, regroupent une diversité de parties prenantes (ESS, entreprises, société civile, pouvoirs publics, enseignement et recherche) pour « améliorer la prospérité et la régénération économique, écologique et sociétale locale en facilitant la coopération, la mise en commun des ressources et le renforcement des capacités d’innovation ».

    Ainsi, plutôt que de chercher à détruire l’écosystème de l’ESS sous couvert de #simplification, les représentants de la nation devraient au contraire le renforcer. Une solution simple et sans surcoût serait de réorienter vers les Cress une part de la taxe parafiscale1 attribuée aux CCI et aux CMA correspondant aux contributions des organisations de l’ESS. Aux élus de retrouver leur boussole républicaine.

    https://www.alternatives-economiques.fr/timothee-duverger/imite-trump-attaque-less/00114509
    #économie_sociale_et_solidaire #France #attaque

  • Pourquoi les #supermachés coopératifs n’arrivent pas à passer à la vitesse supérieure

    Neuf ans après l’ouverture de #La_Louve, premier #supermarché coopératif et participatif en France, le modèle s’est étendu. Sans pour autant réussir à franchir une barrière sociale.

    « Quand il n’y a plus de carottes, je regarde dans les réserves pour en remettre. Comme ça, je ne dérange pas celui qui est à la caisse. » Au moment de faire vos courses, cela ne vous viendrait pas à l’idée. Pour Pascale, si. Elle est coopératrice de #Supercoop, « supermarché coopératif et participatif » à Bègles, dans la métropole bordelaise.

    Ici, ce sont des #bénévoles qui permettent à la boutique de tourner : pour faire leurs courses dans le magasin, il leur faut effectuer chaque année treize créneaux de trois heures de #bénévolat. Cela allège les charges de fonctionnement et permet de réduire les marges sur les produits… et donc les #prix finaux.

    Le premier modèle du genre est né aux États-Unis, en 1973, avec le magasin #Park_Slope_Food_Coop, à New York. En France, la première enseigne, La Louve, a ouvert en 2016 à Paris. Aujourd’hui, on dénombre une cinquantaine d’#épiceries et de supermarchés coopératifs dans le pays.

    Retour à Bègles. L’aventure Supercoop a démarré en 2016 avec une #mini-épicerie ouverte deux jours par semaine. Elle rassemble aujourd’hui 600 consommateurs réguliers et 400 personnes qui effectuent « leurs services », selon l’expression consacrée. Sur l’exercice 2023-2024, le magasin a réalisé 1 million d’euros de chiffre d’affaires, pour un résultat net de 15 000 euros. Le deuxième bilan positif en neuf ans de fonctionnement, bien aidé par une subvention annuelle de 20 000 euros de la métropole bordelaise.

    Supercoop cherche les clés de son « #autonomie » admet Jean-Paul Taillardas, son président : « Il suffit d’un poil pour qu’on soit bien ». Cela passe par plus de consommateurs, et donc plus de coopérateurs qui prennent des parts sociales et effectuent leurs heures de service.

    Des bénévoles volatils

    C’est là que le bât blesse. « Aujourd’hui, on a cinq ou six personnes dans les réunions d’information contre 40 ou 50 à notre lancement », relate Jean-Paul Taillardas. La structure a enregistré huit nouveaux coopérateurs au mois de novembre 2024. La tendance est plutôt à la stagnation.

    « Il y a beaucoup de turnover côté bénévole : les personnes peuvent ne plus se retrouver dans les choix de la structure, ou tout simplement déménager, accueillir un enfant dans leur foyer, connaître les aléas de la vie, analyse Clotilde Grassart, coopératrice bénévole de #SuperQuinquin à Lille, et également docteure en économie et sociologie. C’est une éternelle insatisfaction pour les structures car les recrutements actuels permettent seulement de combler les départs, pas de grossir. »

    Pour glaner de nouveaux consommateurs, Supercoop cherche à alléger la contrainte des « services ». L’épicerie a mis en place les « binômes » : « On donne la possibilité de former des duos pour faire treize services à deux, au lieu de treize par personne », explique Jean-Paul Taillardas. Une idée qui revient à diviser par deux la charge de travail.

    Supercoop s’est pour cela inspiré de #La_Cagette, le supermarché coopératif de Montpellier ; la pratique a également cours chez SuperQuinquin, à Lille. Cette dernière a par ailleurs ouvert ses portes aux non-coopérateurs lors de l’été 2024 pour une durée limitée. De quoi combler une habituelle période creuse tout en attirant de potentiels nouveaux sociétaires.

    Dans les étals de Supercoop, les coopérateurs convaincus n’en sont pas moins lucides. Rabia, la trentaine, convient ainsi que le projet « est séduisant sur le papier mais ça reste contraignant », tout en achetant ses pommes bio et locales.

    Depuis cinq ans, cette médecin y trouve son compte : « Ça me sort de mon quotidien. Ça nous rapproche des producteurs locaux tout en leur permettant de vivre correctement. » Chez Supercoop, ce sont eux qui fixent les prix, sans négociation de la part du magasin.

    #Inégalités_sociales face au #temps_libre

    Jean-Paul Taillardas saute d’étals en étals. « Pour six œufs bio, produits dans le Lot-et-Garonne (département limitrophe, NDLR) on est à 2,52 €. Pour des spaghettis bio, farine complète, produits en France, on est à 2 € le kilo. Sur ces produits, on est imbattables. » Pourquoi cela n’attire pas plus, notamment les personnes les plus défavorisées ?

    « Les #prix des produits ne suffisent pas à rendre le modèle attractif, pointe Alban Ouahab, docteur en sciences de gestion. C’est plus facile de se dire “ça me vide la tête” quand on est médecin que quand votre métier c’est déjà de vider des palettes ou de faire une tâche répétitive, de travailler sans être déclaré ou de faire des heures supplémentaires pour boucler les fins de mois »

    Le temps libre inégalement réparti selon le genre et les milieux sociaux est une difficulté structurelle difficile à dépasser. Après neuf ans d’existence, le constat reste amer pour Jean-Paul Taillardas : « Notre rêve du bio pour tous à très bon marché, on a du mal à l’atteindre. On ne peut pas bien payer les producteurs et faire du low cost. »

    D’autant que, dans les supermarchés coopératifs, « le bénévolat reste une pratique socialement marquée alors qu’à l’origine, ces projets ont pour objectif d’aller vers un modèle de consommation inclusif socialement », rappelle Clotilde Grassart. Clarisse Da Col, membre active de l’épicerie associative et participative #Coqueli’Coop, à Cachan (Val-de-Marne), raconte comment la structure s’est heurtée à cette limite après son ouverture à Fresnes, en 2020.

    « On avait une prévision de croissance trop ambitieuse. Un magasin de 150 m2, beaucoup d’emprunts, des équipements très chers. Rapidement on a atteint un plafond de 250 coopérateurs, alors qu’on visait 500. »

    En 2023, le projet est arrêté dans cette commune pour être poursuivi à Cachan, une commune voisine plus aisée. « La mairie est plus impliquée, les associations aussi, et la population est plus à l’écoute et réceptive. Le profil des habitants de Cachan est différent de celui des habitants de Fresnes », décrit-elle en se demandant : « Comment intégrer nos voisins plus largement ? »

    https://www.alternatives-economiques.fr/supermaches-cooperatifs-narrivent-a-passer-a-vitesse/00113858

    #coopérative #supermarchés_collaboratifs

  • Il bene ritrovato. Turismo responsabile e beni confiscati alla criminalità organizzata

    Spesso l’immagine dell’Italia è legata alla criminalità organizzata, ma esiste un’altra realtà. Questo libro racconta come il turismo responsabile possa trasformare i beni confiscati alle mafie in risorse per lo sviluppo socioeconomico e culturale, restituendoli alla collettività.

    Attraverso storie e testimonianze, scopriremo come questi luoghi, un tempo simboli di potere criminale, siano oggi strumenti di legalità, offrendo opportunità di lavoro, educazione e sensibilizzazione.

    Un viaggio tra cooperative turistiche come Addiopizzo Travel e Libera Terra, che promuovono un turismo consapevole e impegnato, capace di valorizzare i territori e contrastare l’illegalità.

    Un’indagine sul ruolo dello Stato, delle associazioni e dei cittadini nel combattere le mafie e nel costruire un futuro più giusto.

    Il turismo responsabile non è solo una forma di sviluppo sostenibile, ma anche uno strumento di cambiamento sociale, capace di generare consapevolezza e coinvolgere le nuove generazioni.

    https://altreconomia.it/prodotto/il-bene-ritrovato
    #biens_confisqués #confiscation_de_biens #mafia #Italie #tourisme #livre #coopératives #Addiopizzo_Travel #Libera_Terra

  • La #coopérative de l’#électronique sobre et engagée

    #Éco-conception et location sans option d’#achat

    La seule façon de limiter l’impact des produits électroniques est d’augmenter au maximum leur #durée_de_vie. Pour cela nous sélectionnons des appareils plus réparables et plus durables. Notre modèle de location sans option d’achat garantit que notre coopérative aura tout intérêt à faire vivre ces appareils le plus longtemps possible, sur plusieurs cycles de location si besoin. À l’inverse du modèle de vente où tous les moyens sont bons pour pousser au renouvellement, #Commown vous accompagne dans la durée sur le même appareil.

    https://commown.coop
    #alternative #location #smartphones #ordinateurs #réparabilité

  • La ruche

    Devenue veuve pendant la #guerre_du_Kosovo, une jeune mère veut se lancer dans l’artisanat local. Mais elle se heurte aux mentalités des hommes de son village et doit se battre pour sa liberté... Un premier film d’émancipation âpre et frondeur.

    Fahrije n’a plus de nouvelles de son mari, porté disparu depuis la fin de la guerre du Kosovo en 1999. Seule avec ses deux enfants et son beau-père, elle n’a que ses quelques ruches pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle décide de se lancer dans une fabrique artisanale d’ajvar, une spécialité locale, et propose à d’autres veuves voisines de l’accompagner dans son projet. Mais dans son village reculé aux traditions patriarcales étouffantes, les femmes qui veulent s’émanciper sont considérées comme des moins que rien. Fahrije ne se laisse pas impressionner par l’hostilité sournoise des habitants et décide de continuer coûte que coûte...

    Contre la domination
    Ce premier film de Blerta Basholli s’inspire de l’histoire vraie de Fahrije Hoti, une Albanaise kosovare endeuillée après le massacre perpétré par les forces serbes dans le village de Krushë e Madhe, en mars 1999. La jeune femme avait pris l’initiative d’une structure collective avec ses voisines, défiant alors le qu’en-dira-t-on et les ragots. Parfaitement incarné par Yllka Gashi, son personnage impressionne par sa détermination d’airain et sa colère froide, comme renforcées par sa tragédie personnelle qui lui impose de ne jamais s’effondrer – du moins aux yeux des autres. Autour d’elle, les hommes aux mentalités rétrogrades et formatés par des règles tacites qui assurent leur domination n’agissent jamais frontalement mais toujours dans son dos, ou en son absence. Âpre et sobre, une œuvre à l’os, et l’histoire d’une combattante qui se reconstruit et s’émancipe dans le même mouvement.

    https://www.arte.tv/fr/videos/114148-000-A/la-ruche
    #film
    #Kosovo #ajvar #femmes #sororité #indépendance #autonomie #patriarcat #massacre #disparus #identification #veuves #Fahrije_Hoti #massacre #Krushë_e_Madhe #Velika_Kruša

  • Il contratto fantasma tra #Medihospes e la prefettura di Roma per i centri in Albania

    A un mese dall’arrivo dei primi naufraghi a #Shëngjin e a più di sei dall’aggiudicazione della gara, l’ufficio del Viminale non ha ancora siglato il contratto con la cooperativa che si è aggiudicata il bando da oltre 133 milioni di euro. Un’anomalia amministrativa. Intanto 13 organizzazioni della società civile chiedono alle realtà medico-sanitarie di non rendersi “complici” del protocollo

    Solo un verbale di esecuzione in urgenza: tra la prefettura di Roma e Medihospes, la cooperativa sociale che ha vinto l’appalto da oltre 133 milioni di euro per la gestione dei centri per migranti in Albania, non è stato ancora siglato alcun contratto.

    A oltre un mese di distanza dall’arrivo delle prime 16 persone nei centri di Shëngjin e Gjadër ma soprattutto a più di sei mesi dall’aggiudicazione della gara pubblica. “Uno schema molto insolito”, osserva l’avvocata Maria Teresa Brocchetto, avvocata amministrativista e socia dell’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione.

    Secondo il codice degli appalti infatti è previsto che dal momento dell’aggiudicazione la stazione appaltante -in questo caso la prefettura di Roma- entro sessanta giorni stipuli il contratto con chi ha vinto la gara pubblica: un termine ampiamente superato dall’aggiudicazione da parte della Cooperativa sociale Medihospes del 16 aprile 2024. Un ritardo facilmente imputabile alle lungaggini dei lavori di allestimento dei centri, che hanno fatto slittare l’inaugurazione alla metà di ottobre. Sei mesi di limbo che non hanno però impedito alla cooperativa romana di procedere, da un lato, con l’apertura a metà luglio di più di cento posizioni lavorative e soprattutto con la creazione di una “succursale” albanese per la gestione dei centri. Il tutto sulla “fiducia”, senza alcun contratto firmato. Infatti a metà novembre la prefettura di Roma ha fatto sapere formalmente ad Altreconomia di non aver ancora stipulato né sottoscritto alcun contratto con la cooperativa aggiudicataria della gara.

    “Ritardare in questo modo la stipula del contratto contraddice apertamente il carattere d’urgenza che ha connotato tutta l’avventura albanese, a partire dalla decisione di indire una procedura negoziata senza pubblicazione di bando”, aggiunge Brocchetto. Da un punto di vista giuridico, l’aver superato i termini di legge potrebbe essere giustificato dalle deroghe al codice degli appalti previste espressamente proprio dal protocollo Italia-Albania che autorizza all’esecuzione dei contratti “anche in deroga ad ogni disposizione di legge diversa da quella penale”.

    Quello che dovrebbe essere stato siglato è una sorta di verbale d’urgenza con cui è stato riconosciuto a Medihospes, a partire dalla consegna delle strutture, l’importo “parametrato” sulla ridottissima capienza con cui il centro è stato aperto.

    “Una ‘deroga’ è per definizione un’eccezione e quindi quella al codice degli appalti, anche se ammessa dalla legge italiana di ratifica del protocollo Italia-Albania, deve essere giustificata dall’urgenza o comunque dall’impossibilità di attuarlo rispettando il codice e sempre comunque nei limiti strettamente necessari. Presupposti che non si comprendono in presenza di una procedura negoziata già conclusa con l’aggiudicazione”, spiega Francesca Dealessi, avvocata di Torino ed esperta di diritto amministrativo.

    Insomma, i punti interrogativi sono molti. “Sebbene l’area del Cpr e quella funzionante come carcere non siano ancora operative, tutto è già pronto per un potenziale utilizzo -spiega Francesco Ferri, esperto di migrazioni di ActionAid Italia, che ha visitato i centri albanesi insieme a una delegazione del Tavolo asilo e immigrazione e ad alcuni parlamentari-. Il centro di Gjäder è in piena fase di ampliamento: ho osservato un cantiere a cielo aperto, destinato a occupare una porzione sempre più vasta della campagna circostante il piccolo centro abitato”.

    Nel capitolato della gara d’appalto è prevista la possibilità di assicurare “una ricettività progressiva rispetto a quella massima prevista, nelle more del completamento dei lavori di allestimento degli stessi”. La latitanza della prefettura di Roma nel seguire questa via potrebbe anche essere legata alla “fragilità” del modello Albania, il cui funzionamento è stato nuovamente bloccato lo scorso 11 novembre quando il Tribunale di Roma non ha convalidato -per la seconda volta- il trattenimento di sette persone, sospendendo la decisione e rinviando alla Corte di giustizia dell’Ue a causa dei “vari profili di dubbia compatibilità con la disciplina sovranazionale”.

    Intanto Medici senza frontiere e altre 13 organizzazioni hanno lanciato un appello chiedendo a tutte le realtà medico-sanitarie di non rendersi “complici” del protocollo. Secondo i firmatari, l’intesa siglata tra Roma e Tirana “viola il codice di deontologia medica e i diritti umani e mette a rischio la salute fisica e psicologica delle persone migranti”. Durante le procedure di identificazione a bordo della nave militare Libra e delle motovedette italiani non sussisterebbero “le condizioni perché possa essere effettuata una valutazione adeguata dello stato di salute di una persona” anche per la mancanza di un ambulatorio medico e di stanze che garantiscono un’adeguata tutela della privacy.

    A conferma dell’inadeguatezza delle valutazioni medico-sanitarie in sede di primo assessment delle vulnerabilità l’Asgi ha ottenuto dal ministero dell’Interno le cosiddette Sop (Standard operating procedures) che descrivono le modalità con cui vengono condotte le attività di screening in mare e lo sbarco sulle coste albanesi.

    La “sequenza operativa” da seguire prevede esclusivamente una “valutazione dello stato di salute generale di ciascun migrante, volto all’identificazione di condizioni di interesse sanitario meritevoli di attenzione e/o di ulteriori condizioni di vulnerabilità”. Per individuare questi profili il funzionario di polizia a bordo, con l’aiuto del team dedicato al pre-screening, raccoglie informazioni sulle nazionalità dichiarate e “su eventuali vulnerabilità immediatamente rilevabili e sugli eventuali legami di parentela per individuare nuclei familiari”.

    “Non c’è una definizione della vulnerabilità di tipo sanitario e sociale -spiega il medico Nicola Cocco-. Inoltre non è chiaro da chi è costituito il team che comprende il personale sanitario e non viene mai menzionata la soggettività migrante come destinataria di una tutela, ma vengono fatte solo indicazioni generiche sulla ‘sicurezza’ a bordo”. Una procedura quindi che, come già successo, che rischia di concludersi con il trasferimento nei centri albanesi di persone vulnerabili e minori. Come previsto fin dall’inizio.

    https://altreconomia.it/il-contratto-fantasma-tra-medihospes-e-la-prefettura-di-roma-per-i-cent

    #Albanie #Italie #externalisation #migrations #réfugiés #accord #privatisation #coopérative #contrat #MoU #Gjadër #sous-traitance

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    https://seenthis.net/messages/1043873

  • #Bergère_de_France : la #filature de #laine reprise par ses salariés

    Le salon Made in France ouvre ses portes le 8 novembre 2024. 100 000 visiteurs sont attendus, l’occasion de découvrir des produits locaux et des entreprises symboles du savoir-faire français. Parmi ces marques : Bergère de France, l’incontrounable du secteur de la laine.

    Dans une mercerie parisienne, Chantal Berchot vend des pelotes de laine depuis plus de 45 ans. Aujourd’hui, la marque Bergère de France représente l’essentiel de ses ventes. Pour elle, c’est un soulagement d’apprendre que cette laine fabriquée en France a été sauvée. Pour Chantal, la marque aurait commis plusieurs erreurs : changer la qualité de sa laine et surtout augmenter trop rapidement ses prix. Depuis le début de l’année 2024, une pelote coûte un euro de plus.
    La réussite d’une longue aventure industrielle

    Il reste quand même des clientes fidèles, toujours prêtes à tricoter : “C’est bien que les employés aient repris et que cela continue parce que nous pourrons continuer à réaliser de belles choses”, se réjouit une cliente. Lancée en 1946 à Bar-le-Duc dans la Meuse, Bergère de France a su préserver son héritage jusqu’à aujourd’hui. En avril dernier, la marque avait été placée en redressement judiciaire. Depuis deux semaines, l’entreprise est officiellement une société coopérative reprise par ses salariés.

    https://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/bergere-de-france-la-filature-de-laine-reprise-par-ses-salaries_6885701
    #France #coopérative

    • #Louboulbil : une boulangerie paysanne anarchiste et solidaire

      #Jean-Pierre_Delboulbe est un paysan boulanger. À la tête de la société Louboulbil, ce patron a une vision de l’entreprise bien à lui. Ici pas question de PIB mais de BIB, bonheur intérieur brut…

      Une semaine de travail de 4 jours, un salaire mensuel entre 2000 et 3000 euros, incluant des primes et des bénéfices partagés, et surtout entre 7 et 13 semaines de congés payés. Bienvenue dans l’entreprise Louboulbil ! Une société « déplafonnée », anarchiste et solidaire.

      Pour comprendre ce fonctionnement atypique, il faut s’intéresser à son fondateur : Jean-Pierre Delboulbe. Âgé de 54 ans aujourd’hui, le gérant est issu d’une famille d’agriculteurs installée à Castelsagrat au nord du Tarn-et-Garonne. « Nous avions une ferme en polyculture. On faisait du blé, de l’orge, du maïs, un peu de melon aussi. On avait des poules et des vaches. On faisait même du tabac, je me souviens qu’on le faisait sécher ici », raconte-t-il en pointant du doigt un espace qui fait partie aujourd’hui du fournil.
      Une première carrière dans une grande entreprise en région parisienne

      Pour autant, le quinquagénaire n’a pas immédiatement pris le chemin pour être agriculteur. « Nos parents nous avaient dit qu’on pourrait toujours être agriculteur mais qu’avant on devait faire des études », révèle-t-il. Le jeune homme suit alors des études scientifiques. Elles le conduisent à faire math sup, math spé et l’École nationale supérieure de chimie de Paris. Un cursus « royal », songe-t-il à ce moment-là.

      Embauché dans une grande société, il se conforme à ce que ses études ont fait de lui. Mais ce carcan lui pèse et l’oppresse. « Je pense que j’étais trop sensible pour ce genre de modèle. Le monde de l’entreprise m’a fait ressentir comme une grande baffe. Je me sentais mal, confie-t-il. Il n’y avait pas de place à la compétence, on subissait la tyrannie des diplômes et il y avait toujours quelqu’un au-dessus de vous avec un diplôme plus important. Avec du recul, ça me fait penser à aujourd’hui, aux gens qui à 45 ans font des burn-out, décident de changer de boulot et de remettre du sens à ce qu’ils font. Moi j’ai fait un refus de ce monde capitaliste », détaille-t-il.

      À 28 ans, il quitte donc la capitale et rentre dans le giron familial. « Mes parents m’ont toujours soutenu sans poser de questions », souligne-t-il, reconnaissant. À 28 ans, il se lance dans une activité surprenante pour son cursus : « J’ai fait des gâteaux et je suis allé les vendre au marché », révèle-t-il.
      Plusieurs années pour trouver sa voie

      Cette activité ne lui permet pourtant pas d’en vivre et il a des difficultés à gérer les stocks et la logistique. « Pour la fête des mères, il manquait toujours des gâteaux et d’autre fois je revenais avec tous mes gâteaux », se souvient-il. Aussi quand son cousin lui suggère de faire du pain, l’entrepreneur se lance. Il achète un pétrin, moud la farine à partir du blé qu’il sème et devient boulanger. L’activité prend petit à petit, tant et si bien que le Castelsagratois se met à embaucher des salariés. Si les débuts sont difficiles, la clientèle, qu’il séduit sur les marchés, se fait de plus en plus nombreuse. Aujourd’hui, Louboulbil est présent sur une vingtaine de marchés situés autour de ses locaux. Et il n’est pas rare de voir les clients faire la queue afin de pouvoir acheter un des nombreux pains proposés par les boulangers.

      Mais attention, chez Louboulbil pas question de venir avec un CV et faire étalage de ses diplômes. Le patron veut des personnes motivées. « C’est une entreprise déplafonnée », aime-t-il expliquer. Comprendre « sans plafond de verre ». « J’ai cassé à coups de masse tous les plafonds que je pouvais pour donner envie aux salariés de s’impliquer. D’ailleurs parmi les 30 salariés, il y en pas ou peu qui ont des diplômes. Pourtant, on n’arrête de pas de progresser, je suis même obligé de contenir notre croissance car pour l’instant on n’a pas envie de se développer trop. Ça voudrait dire qu’il faudrait acheter un quatrième four, et ça, c’est beaucoup de boulot pour moi car je les achète aux enchères, je les démonte et je les remonte, donne-t-il pour exemple. Et puis se développer pour quoi faire ? », se demande-t-il.
      Un patron au service de ses salariés

      La réussite de Louboulbil, c’est en grande partie à ses salariés qu’il la doit, estime-t-il. « Je vois la société comme une pyramide inversée. Les clients ce sont eux les patrons, puis il y a les salariés et en dessous, le patron, qui est là pour aider les employés à faire fonctionner l’entreprise. Je suis à leur service. De temps en temps, je leur laisse ma main pour signer des documents, s’amuse-t-il à donner comme image. J’ai déjà embauché de personnes que je n’ai jamais rencontrées. Ce sont chacun des services qui me disent qui et quand il faut embaucher. Ils font les entretiens et me disent ensuite à qui je dois faire un contrat », explique-t-il.

      Et ça marche aussi dans l’autre sens. Si quelqu’un ne fait pas l’affaire, on lui laisse un peu plus de temps que dans une entreprise traditionnelle pour changer ce qui ne va pas, mais s’il ne fait rien, et que l’équipe le décide, on met un terme à son contrat", précise-t-il.

      Louboulbil, c’est donc une entreprise « anarchique mais pas dans le sens où on nous l’apprend à l’école. Ça ne veut pas dire sans ordre, mais sans hiérarchie, insiste-t-il. Ils se gèrent tous seuls ».
      Concrètement comment est-ce possible ?

      Louboulbil est une société d’intérêt collectif agricole. Il y a d’une part un salaire qui est défini pour les employés, auquel s’ajoutent différentes primes. Certains des employés sont aussi agriculteurs et contribuent à faire tourner la société en apportant du blé. Ce dernier est ensuite moulu au moulin de Montricoux et servira à faire la farine des différents pains. Certaines primes sont ainsi versées en fonction du tonnage de blé apporté par chacun d’eux, ce qui explique que tous les salaires ne sont pas identiques.

      « On a reversé aussi une prime Macron dès qu’on a pu. Certains à temps plein ont touché le maximum 6000 euros, et les temps partiels ont eu au prorata de cette somme », donne pour exemple le patron.

      « Si on ne partageait pas ce qu’on gagnait avec les salariés, ils dépenseraient leur énergie contre le patron, leurs collègues…, imagine le boulanger. Là, on récupère le maximum d’énergie des salariés pour faire avancer l’entreprise », se félicite l’entrepreneur.
      Ici pas de PIB mais du BIB, bonheur intérieur brut

      Mais surtout ce que donne l’entreprise à chacun de ses salariés c’est du temps. « La boulangerie c’est un métier difficile, on commence tôt, on travaille les samedis, les dimanches, il faut aussi que les personnes puissent passer du temps avec leur famille », insiste Jean-Pierre Delboulbe. C’est ce qui lui permet au boulanger de parler de BIB, le bonheur intérieur brut, explique-t-il en désignant un document où est répertorié le nombre de semaines de congé pris par chacun des salariés.

      Ce sont eux aussi qui décident du nombre de semaines de congé qu’ils souhaitent. « En fonction de leur besoin, ils définissent le nombre de congés qu’ils prennent et quand ils les prennent. Ils gèrent aussi leur temps, je ne sais même pas à quelle heure ils arrivent », explique-t-il en prenant un grand calendrier accroché au mur. « Ah bah les vendeuses ont déjà calé leurs congés jusqu’à noël », découvre-t-il.
      Une grande liberté

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      Louboulbil : une boulangerie paysanne anarchiste et solidaire
      Economie, Entreprise, Castelsagrat
      Publié le 25/02/2023 à 16:03 , mis à jour le 04/11/2024 à 17:12
      Émilie Lauria

      l’essentiel Jean-Pierre Delboulbe est un paysan boulanger. À la tête de la société Louboulbil, ce patron a une vision de l’entreprise bien à lui. Ici pas question de PIB mais de BIB, bonheur intérieur brut…

      Une semaine de travail de 4 jours, un salaire mensuel entre 2000 et 3000 euros, incluant des primes et des bénéfices partagés, et surtout entre 7 et 13 semaines de congés payés. Bienvenue dans l’entreprise Louboulbil ! Une société « déplafonnée », anarchiste et solidaire.

      Pour comprendre ce fonctionnement atypique, il faut s’intéresser à son fondateur : Jean-Pierre Delboulbe. Âgé de 54 ans aujourd’hui, le gérant est issu d’une famille d’agriculteurs installée à Castelsagrat au nord du Tarn-et-Garonne. « Nous avions une ferme en polyculture. On faisait du blé, de l’orge, du maïs, un peu de melon aussi. On avait des poules et des vaches. On faisait même du tabac, je me souviens qu’on le faisait sécher ici », raconte-t-il en pointant du doigt un espace qui fait partie aujourd’hui du fournil.
      Une première carrière dans une grande entreprise en région parisienne

      Pour autant, le quinquagénaire n’a pas immédiatement pris le chemin pour être agriculteur. « Nos parents nous avaient dit qu’on pourrait toujours être agriculteur mais qu’avant on devait faire des études », révèle-t-il. Le jeune homme suit alors des études scientifiques. Elles le conduisent à faire math sup, math spé et l’École nationale supérieure de chimie de Paris. Un cursus « royal », songe-t-il à ce moment-là.

      Embauché dans une grande société, il se conforme à ce que ses études ont fait de lui. Mais ce carcan lui pèse et l’oppresse. « Je pense que j’étais trop sensible pour ce genre de modèle. Le monde de l’entreprise m’a fait ressentir comme une grande baffe. Je me sentais mal, confie-t-il. Il n’y avait pas de place à la compétence, on subissait la tyrannie des diplômes et il y avait toujours quelqu’un au-dessus de vous avec un diplôme plus important. Avec du recul, ça me fait penser à aujourd’hui, aux gens qui à 45 ans font des burn-out, décident de changer de boulot et de remettre du sens à ce qu’ils font. Moi j’ai fait un refus de ce monde capitaliste », détaille-t-il.

      À 28 ans, il quitte donc la capitale et rentre dans le giron familial. « Mes parents m’ont toujours soutenu sans poser de questions », souligne-t-il, reconnaissant. À 28 ans, il se lance dans une activité surprenante pour son cursus : « J’ai fait des gâteaux et je suis allé les vendre au marché », révèle-t-il.
      Plusieurs années pour trouver sa voie

      Cette activité ne lui permet pourtant pas d’en vivre et il a des difficultés à gérer les stocks et la logistique. « Pour la fête des mères, il manquait toujours des gâteaux et d’autre fois je revenais avec tous mes gâteaux », se souvient-il. Aussi quand son cousin lui suggère de faire du pain, l’entrepreneur se lance. Il achète un pétrin, moud la farine à partir du blé qu’il sème et devient boulanger. L’activité prend petit à petit, tant et si bien que le Castelsagratois se met à embaucher des salariés. Si les débuts sont difficiles, la clientèle, qu’il séduit sur les marchés, se fait de plus en plus nombreuse. Aujourd’hui, Louboulbil est présent sur une vingtaine de marchés situés autour de ses locaux. Et il n’est pas rare de voir les clients faire la queue afin de pouvoir acheter un des nombreux pains proposés par les boulangers.

      Carlos, mécanicien qui entretient les fours et les véhicules de la société, et Sébastien, un des 5 boulangers de Louboulbil.
      Carlos, mécanicien qui entretient les fours et les véhicules de la société, et Sébastien, un des 5 boulangers de Louboulbil. Louboulbil

      Mais attention, chez Louboulbil pas question de venir avec un CV et faire étalage de ses diplômes. Le patron veut des personnes motivées. « C’est une entreprise déplafonnée », aime-t-il expliquer. Comprendre « sans plafond de verre ». « J’ai cassé à coups de masse tous les plafonds que je pouvais pour donner envie aux salariés de s’impliquer. D’ailleurs parmi les 30 salariés, il y en pas ou peu qui ont des diplômes. Pourtant, on n’arrête de pas de progresser, je suis même obligé de contenir notre croissance car pour l’instant on n’a pas envie de se développer trop. Ça voudrait dire qu’il faudrait acheter un quatrième four, et ça, c’est beaucoup de boulot pour moi car je les achète aux enchères, je les démonte et je les remonte, donne-t-il pour exemple. Et puis se développer pour quoi faire ? », se demande-t-il.
      Un patron au service de ses salariés

      La réussite de Louboulbil, c’est en grande partie à ses salariés qu’il la doit, estime-t-il. « Je vois la société comme une pyramide inversée. Les clients ce sont eux les patrons, puis il y a les salariés et en dessous, le patron, qui est là pour aider les employés à faire fonctionner l’entreprise. Je suis à leur service. De temps en temps, je leur laisse ma main pour signer des documents, s’amuse-t-il à donner comme image. J’ai déjà embauché de personnes que je n’ai jamais rencontrées. Ce sont chacun des services qui me disent qui et quand il faut embaucher. Ils font les entretiens et me disent ensuite à qui je dois faire un contrat », explique-t-il.

      Et ça marche aussi dans l’autre sens. Si quelqu’un ne fait pas l’affaire, on lui laisse un peu plus de temps que dans une entreprise traditionnelle pour changer ce qui ne va pas, mais s’il ne fait rien, et que l’équipe le décide, on met un terme à son contrat", précise-t-il.

      Louboulbil, c’est donc une entreprise « anarchique mais pas dans le sens où on nous l’apprend à l’école. Ça ne veut pas dire sans ordre, mais sans hiérarchie, insiste-t-il. Ils se gèrent tous seuls ».
      Concrètement comment est-ce possible ?

      Louboulbil est une société d’intérêt collectif agricole. Il y a d’une part un salaire qui est défini pour les employés, auquel s’ajoutent différentes primes. Certains des employés sont aussi agriculteurs et contribuent à faire tourner la société en apportant du blé. Ce dernier est ensuite moulu au moulin de Montricoux et servira à faire la farine des différents pains. Certaines primes sont ainsi versées en fonction du tonnage de blé apporté par chacun d’eux, ce qui explique que tous les salaires ne sont pas identiques.

      « On a reversé aussi une prime Macron dès qu’on a pu. Certains à temps plein ont touché le maximum 6000 euros, et les temps partiels ont eu au prorata de cette somme », donne pour exemple le patron.

      « Si on ne partageait pas ce qu’on gagnait avec les salariés, ils dépenseraient leur énergie contre le patron, leurs collègues…, imagine le boulanger. Là, on récupère le maximum d’énergie des salariés pour faire avancer l’entreprise », se félicite l’entrepreneur.
      Ici pas de PIB mais du BIB, bonheur intérieur brut

      Mais surtout ce que donne l’entreprise à chacun de ses salariés c’est du temps. « La boulangerie c’est un métier difficile, on commence tôt, on travaille les samedis, les dimanches, il faut aussi que les personnes puissent passer du temps avec leur famille », insiste Jean-Pierre Delboulbe. C’est ce qui lui permet au boulanger de parler de BIB, le bonheur intérieur brut, explique-t-il en désignant un document où est répertorié le nombre de semaines de congé pris par chacun des salariés.

      Ce sont eux aussi qui décident du nombre de semaines de congé qu’ils souhaitent. « En fonction de leur besoin, ils définissent le nombre de congés qu’ils prennent et quand ils les prennent. Ils gèrent aussi leur temps, je ne sais même pas à quelle heure ils arrivent », explique-t-il en prenant un grand calendrier accroché au mur. « Ah bah les vendeuses ont déjà calé leurs congés jusqu’à noël », découvre-t-il.
      Une grande liberté

      Anne-Charlotte, assistante de direction.
      Anne-Charlotte, assistante de direction. DDM - DDM HAZEM ALATRASH

      « On est indépendant. On fait ce qu’on veut quand on veut », confirme Danielle, une des salariées. On sait ce qu’on a à faire et quand on doit le faire". Anne-Charlotte, l’assistante de direction a le même discours. « On a une grande autonomie. Jean-Pierre n’est pas présent comme un chef d’entreprise, tout le monde se gère ». Pour la jeune femme, la semaine de quatre jours et les nombreux jours de congé sont des atouts indéniables pour chacun des membres de l’entreprise.

      « Je travaille 4 jours par semaine, j’ai un très bon salaire, des primes, un intéressement, bien sûr que c’est un très bon principe », se réjouit Nathalie une des 21 vendeuses. Alors bien sûr on travaille les week-ends, mais c’est comme ça, balaie-t-elle. Ce que j’aime beaucoup, c’est que le patron n’est jamais là, plaisante-t-elle, il ne nous surveille pas, on est en pleine autonomie", conclut-elle.

      https://www.ladepeche.fr/2023/02/25/louboulbil-une-boulangerie-paysanne-anarchiste-et-solidaire-11020466.php

    • Du même journal

      Publié le 15/05/2022

      L’histoire de Louboulbil a commencé il y a un peu plus de vingt-cinq ans lors d’un repas d’une famille avec des agriculteurs. Un convive lâche : « Nous sommes bien bêtes, on vend notre blé pour rien alors que les boulangers le vendent transformé bien plus cher ! ». Un an plus tard, Jean-Pierre se mettait à fabriquer, le 1er mai 1997, des tourtières pour les vendre le 3 mai, au marché de Montauban, puis aux supermarchés locaux.

  • S’émanciper par les coopératives ?

    https://laviedesidees.fr/Wagner-Cooperer-Les-Scop-et-la-fabrique

    Cependant, ces Scop « ont en commun de se construire contre la conception internationalisée et financiarisée de la propriété du capital » (p. 311). Ainsi, tout en étant « insérées dans le marché et en partie soumises à ses règles [...] elles réussissent avec succès à faire valoir leur différence » (p. 310).

    À rebours de la thèse de « dégénérescence coopérative » selon laquelle, « [n]ées d’un projet de rupture avec le capitalisme, les coopératives deviendraient inéluctablement des instruments d’intégration dans l’ordre économique dominant » (p. 275), Wagner montre que, malgré le fait de devoir jouer selon les règles du jeu, la nécessité de démontrer la viabilité économique de la coopérative est une activité militante en soi.

    #scop
    #coopératives
    #travail
    #capital
    #hiérarchie
    #autoexploitation

  • Duralex : Il y a écrit « coopérative » au fond de mon verre !

    Une partie des salarié⸳es a travaillé sur une reprise en coopérative avec le soutien de la section CFDT, syndicat majoritaire, et de l’encadrement de direction du site. Considérant que la priorité était d’avoir des investissements, la CGT défendait pour sa part l’arrivée de nouveaux patrons avec un projet de reprise qui ne conservait que 183 personnes. C’est finalement sous forme de SCOP [1], en maintenant les 227 emplois, que la production a redémarré avec la bénédiction du tribunal de commerce d’Orléans en juillet dernier.

    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Duralex-Il-y-a-ecrit-cooperative-au-fond-de-mon-verre

    #autogestion
    #coopérative

  • Olivier Hamant, chercheur en #biologie et #biophysique :

    « Dans la question socio-écologique ce qui domine c’est le climat. On a réduit la #complexité_écologique à une molécule, le #CO2, c’est une aberration.

    Du coup les solutions qu’on apporte c’est pour réduire la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Cet été en Islande on a construit la première grande usine de capture CO2.

    Un enfant de 5 ans comprendrait que ça n’a aucun sens, c’est bcp d’énergie et de métaux et c’est une opération financière. On a privatisé le CO2.

    Le #climat c’est le pire levier, il faut commencer par la #biodiversité. Notre #performance est une #guerre_à_la_vie.

    La #biodiversité ça coute rien, on peut le faire à toutes les échelles et c’est positif pour le #climat et les #pénuries »

    Eloquente prise de parole d’Olivier Hamant qui rappelle que la révolution à accomplir est avant tout culturelle et non une question d’#innovation technologique.

    Pour faire de la robustesse, il nous faut aller contre la performance et sortir du #capitalisme en s’inspirant des pratiques naissantes à la marge telles les #coopératives et l’#économie_de_la_fonctionnalité & de l’usage."

    https://x.com/GabrielMalek9/status/1847973387106152647

    Survie dans le Chaos : La #robustesse à l’épreuve ? #Olivier_Hamant
    https://www.youtube.com/watch?v=JPW_m8JBl2Q

    #CO2 #économie_de_l'usage #imprévisibilité #fluctuation #compétition #colonisation #mécanisation #grande_accélération #culte_de_la_performance #délire_de_la_performance #agriculture_circulaire #basculement #interactions #crises

  • Good coop, bad coop ?
    https://www.questionsdeclasses.org/good-coop-bad-coop

    Dans notre #école REP du 19ème, pour l’année 2022-2023 les dons des parents s’élevaient à 3975 euros. Dans l’école, quand on enlève les frais bancaires, l’adhésion à l’#OCCE et une réserve dédiée aux projets collectifs de l’école, chaque classe dispose de 250 euros pour l’année à gérer. Ainsi, une amie enseignante dans le 16ème arrondissement de Paris dispose elle de 2800 euros pour sa classe pour l’année, soit plus de 10 fois le budget de nos classes. Une autre dans le 14ème de 800 euros, soit 3 fois plus que le budget de nos classes mais 3 fois moins que celles du 16ème. Nous n’avons pas trouvé d’étude approfondi sur les budgets des coopératives scolaires, mais à l’heure où le Nouveau Front Populaire parle d’instaurer une réelle « gratuité de l’école », la question des #coopératives mériterait d’être explorée.

    En outre, l’adhésion à l’OCCE a un coût (son prix est calculé en fonction du nombre de « coopérateurs·rices » dans l’école, c’est-à-dire le nombre d’enseignant·es et d’enfants de l’école). Dans le cas de l’OCCE, chaque OCCE départemental définit une cotisation (dont une partie reviendra à l’OCCE national), entre 1€50 et 2€50 par coopérateurs·rices en fonction des départements. Si ce coût est le même pour toutes les écoles publiques d’un même département, son impact est ressenti de manière bien différente selon les écoles. Pour notre école, notre adhésion OCCE nous revient à 584,75 euros (adhésion et assurance scolaire) soit presque 15% des dons des parents. Il ne semble pas exister au sein de l’OCCE (du moins pas à Paris, ni dans d’autres départements où nous avons « enquêté ») de tarification sociale de l’adhésion.

  • « Ce ne sont pas les #bassines qui ont sauvé les nappes, mais les règles de gestion plus strictes »

    Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation contre ces retenues très gourmandes en eau se tient ce samedi dans le Sud-Ouest et l’Ouest, l’hydroclimatologue #Florence_Habets fait le point sur ce que la science en dit.

    « La guerre de l’eau a commencé » : le titre était bien trouvé. Samedi 13 juillet, l’hydroclimatologue Florence Habets s’est glissée parmi le public du Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne (Lot-et-Garonne) pour assister à un débat entre l’activiste Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci, et l’agriculteur Patrick Franken, vice-président de la chambre d’agriculture départementale. Le débat n’a pas vraiment eu lieu, tant les positions étaient inconciliables, regrette la directrice de recherche au CNRS et professeure attachée à l’Ecole normale supérieure de Paris.

    Ce vendredi 19 juillet, les écologistes, rassemblés depuis mardi et ce week-end non loin du chantier de la bassine controversée de #Sainte-Soline (#Deux-Sèvres), ont manifesté près du site où doit être construit un autre ouvrage du même genre, à Saint-Sauvant (Vienne). De leur côté, une centaine d’agriculteurs hostiles à la contestation se sont pressés à Melle (Deux-Sèvres). « Opposée à toute violence » mais acculée à soutenir la « désobéissance civile » au nom de la science, Florence Habets constate tristement que seul le vacarme militant a permis de questionner l’#irrigation intensive. Pour nourrir les « échanges » qu’elle rêverait apaisés, la chercheuse passe en revue quelques publications récentes consacrées aux bassines et autres retenues d’eau.

    Qu’est-ce qu’une bassine, selon la science ?

    On ne trouve pas trace de ce mot dans la littérature scientifique ; les Anglo-Saxons parlent de « reservoir » ou de dam (« barrage »). Une bassine, c’est une #retenue_artificielle_d’eau, creusée sur plusieurs mètres de profondeur avec des #digues sur les quatre côtés, rendue étanche au moyen d’une #bâche. Une sorte de version extra-large des petits #bassins_de_rétention au bord des autoroutes. Une bassine ne se remplit pas de façon naturelle mais par #pompage, dans une nappe ou une rivière. C’est ce qui la distingue d’une retenue plus classique, « collinaire » (alimentée par l’écoulement venu des collines et par le captage de sources), ou posée sur un cours d’eau (barrage).

    A partir de quand les retenues d’eau artificielles se sont-elles multipliées ?

    L’irrigation massive a commencé dans les années 70-80, surtout après la sécheresse historique de 1976. Des agriculteurs ont construit de petites #retenues_collinaires dans leurs champs. C’était rentable : ils ne payaient pas les volumes qu’ils prélevaient. Aujourd’hui, l’irrigation continue de croître, notamment dans le Nord.

    Combien y a-t-il de bassines et autres réserves artificielles d’eau en France ?

    On connaît mal l’ensemble des retenues en France. Certaines ont été déclarées, lorsqu’il y avait des aides de l’Etat ou de la Politique agricole commune européenne, mais pas toutes. Aujourd’hui, alors que leur construction est soumise à autorisation, beaucoup restent méconnues, voire illégales. Un rapport présenté en avril par France Stratégie a estimé le nombre des retenues artificielles à 670 000 grâce à des données satellitaires. C’est beaucoup, une par kilomètre carré, 1 % de la surface du pays. L’opération a été bien plus délicate que le comptage des piscines, car la végétation ou les algues peuvent masquer leur surface. Le volume stocké dans ces réserves artificielles serait de 18 milliards de m³.

    Quel volume total est consacré à l’irrigation en France ?

    En 2020, plus de 3 milliards de m³, soit 11 % des prélèvements d’eau. Mais comme il n’y a pas de compteurs, il ne s’agit que d’une estimation.

    Les détracteurs des bassines leur reprochent de favoriser l’#évaporation de l’eau. Quel volume ce #gaspillage représente-t-il ?

    D’après le rapport de France Stratégie, environ un milliard de m³ s’évapore chaque année sur 18 milliards. Le chiffre demande à être affiné en fonction des types de retenues. L’hypothèse la plus vraisemblable est qu’il y a davantage d’évaporation dans les bassines où l’eau est stockée sans mouvement ni renouvellement pendant des mois.

    Vous avez encadré une étude de master sur la situation hydrologique dans le bassin des #Autizes, en #Vendée, lieu d’implantation des premières bassines françaises à partir de 2006. Quelles sont ses conclusions ?

    Ce travail raconte que les premières bassines sont des pansements sur des plaies. A l’époque, dans cette partie du Marais poitevin où les #cultures_intensives se sont développées sur d’anciennes prairies à coups d’irrigation massive, les agriculteurs pompaient tellement dans les nappes phréatiques, l’été, que des cours d’eau se trouvaient à sec. Parfois, le sens du courant changeait car, dans ce coin, les rivières sont souvent connectées avec les réserves souterraines. Et le niveau de certaines nappes descendait si bas, au-dessous du niveau de la mer, que de l’eau salée menaçait de faire intrusion et de les polluer. Pour donner un fondement scientifique à leurs craintes, les bénévoles des associations environnementales ont fait des mesures et produit des données. Les résultats étaient alarmants.

    Comment l’Etat a-t-il réagi à cette alerte ?

    Ce milieu naturel emblématique est protégé au niveau européen, donc l’Etat a dû trouver une solution pour limiter les atteintes écologiques. Au lieu de réduire fortement l’irrigation, il a choisi de faire construire ces fameuses premières bassines tout en les finançant. En parallèle, la gestion des prélèvements a été confiée à l’#Etablissement_public_du_Marais_poitevin, qui a des missions de protection de l’eau et de la biodiversité. Les seuils en deçà desquels les prélèvements dans les nappes sont impossibles ont aussi évolué, ce qui a permis de préserver ces réserves. Le tout s’est fait dans la concertation, avec des échanges entre irrigants, l’accord des associations écologistes, et sous la supervision de l’Etablissement public du Marais poitevin.

    Les promoteurs des bassines disent qu’après la construction de ces ouvrages en Vendée, le niveau des nappes est remonté durant l’hiver.

    Ce ne sont pas les bassines qui ont sauvé les nappes, mais les règles de gestion plus strictes qui ont mis un terme aux pratiques agricoles malmenant le milieu ; elles ont aussi rendu les contraintes environnementales acceptables. Mais tout n’est pas parfait. Le projet controversé de la #Coop_79 [#coopérative_des_Deux-Sèvres, ndlr] dont fait partie la bassine de Sainte-Soline, est, lui, porté par un groupement d’irrigants, sans le contrôle d’une structure chargée de préserver l’eau et la #biodiversité. Les engagements environnementaux sont assez limités.

    Le plan d’adaptation de la France au changement climatique dort dans les tiroirs du ministère de la Transition écologique. Un futur texte éclairé par la science devrait-il prôner un moratoire sur les bassines ?

    Les 10 % d’économies d’eau prévues par le #plan_Eau, présenté l’an dernier, font malheureusement l’impasse sur l’#agriculture : les seules économies demandées portent sur l’#eau_potable. En mai, après la crise agricole, beaucoup de décisions défavorables à l’eau et à la biodiversité ont été prises ; un décret a même limité les possibilités de recours contre les bassines. L’urgence serait plutôt d’aider ceux qui se tournent vers une irrigation raisonnée et raisonnable. Aujourd’hui, beaucoup d’agriculteurs se trouvent coincés dans un système qui leur impose de produire plus pour rentabiliser des outils de production et d’irrigation chers. Les bassines sont coûteuses à construire (une bâche immense est plus onéreuse qu’un simple petit lit d’argile), à faire fonctionner (le prix de l’électricité pour pomper l’eau s’envole), et elles ont une durée de vie limitée (les bâches ne sont pas éternelles). Les premières ont été vues comme des objets de transition, non pérennes. Ce ne sont pas des moyens d’adaptation au changement climatique. On a affaire, ici, à un problème de #politique_publique stupide, pas d’agriculteurs.

    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/ce-ne-sont-pas-les-bassines-qui-ont-sauve-les-nappes-mais-les-regles-de-g
    #nappes_phréatiques #méga-bassines #eau

  • Les #Voix_croisées - #Xaraasi_Xanne



    Using rare cinematic, photographic and sound archives, Xaraasi Xanne (Crossing Voices) recounts the exemplary adventure of #Somankidi_Coura, an agricultural #cooperative created in #Mali in 1977 by western African immigrant workers living in workers’ residences in France. The story of this improbable, utopic return to the Sahel region follows a winding path that travels through the ecological and decolonial challenges and conflicts of agriculture practices and sensing from the 1970s to the present day. One of the major actors of the movement, #Bouba_Touré, tells this story by plunging into the heart of his personal archives, which document the fights of farmers in France and in Mali, as well as those of immigrant workers, over a period of decades. The film is also a story about dialogues and transmission, friendships and cinematic geographies. Over the course of the film, different voices, enter the sound-scape to accompany Bouba Touré’s telling; they bring the tale of a forgotten memory toward a possible future sung by a polyphonic griot.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64570
    #film #documentaire #film_documentaire #travailleurs_immigrés #coopérative_agricole #Somankidi #agriculture #retour_au_pays #fleuve_Sénégal #régularisation #sans-papiers #travailleurs_sans-papiers #travail #exploitation #logement #racisme #mal-logement #foyer #marchands_de_sommeil #conditions_de_vie #taudis #tuberculeuse #Fode_Sylla #lutte #grève_des_loyers #université_libre_de_Vincennes #L'Archer #Djiali_Ben_Ali #Association_culturelle_des_travailleurs_africains_en_France (#ACTAF) #manoeuvres #main_d'oeuvre_non_qualifiée #grève #Sahel #famine #1971 #sécheresse #Haute-Volta #aide_humanitaire #exode_rural #Larzac #récupération_des_sols #charité #luttes_de_libération #termites #Samé #aide_au_retour #luttes #arachide #travail_forcé #modernisation #mécanisation #graines #semences #endettement #Kayes #autonomie #femmes #genre #irrigation #radio #radio_rurale_Kayes #radio_rurale #permaculture #intelligence_collective

    –—

    A partir de 1h07’14, où l’on explique que les lois restrictives contre les migrations fixent les gens... alors qu’avant il y avait de la #migration_circulaire : beaucoup de personnes venaient en France 1-2 ans, repartaient au pays et ne revenaient plus jamais en France...
    #fermeture_des_frontières #sédentarisation #agroécologie

  • Sowing Somankidi Coura: A Generative Archive

    #Sowing_Somankidi_Coura, a Generative Archive is a long-term research endeavor by #Raphaël_Grisey in collaboration with #Bouba_Touré around the permacultures and archives of Somankidi Coura, a self-organized agricultural cooperative along the Senegal river founded by a group of former African migrant workers and activists in France in 1977 after the Sahel drought of 1973. Sowing Somankidi Coura unfolds and generates cine-geographies that reveal the boundaries between the liberation struggles of migrant workers in France, the Pan-African history of the cooperative and potentialities of #permaculture.

    Through a practice of filmmaking, archiving, publication, workshop and theatre, Sowing Somankidi Coura, engages in the articulation of liberation narratives, collective care and peasant alliances towards a denaturalisation and decolonization of development politics.

    The research navigates the liaisons across partial perspectives; situated knowledges and ecosystems; hetero-temporalities; affinities between soils, plants, animals and farming technologies; archives and reservoirs. Deploying diverse modes of image circulation, the work aimed at resisting forces of erosion, determination, national migration management politics, and the patenting of colonial agro-industries.

    https://raphaelgrisey.net/research
    #Sénégal #coopérative #agriculture #sécheresse #décolonial #Mali #diaspora #archive #histoire #histoire_coloniale

    ping @reka @cede

    • #Xaraasi_Xanne – Crossing Voices
      https://vimeo.com/678901326

      Using rare cinematic, photographic and sound archives, Crossing Voices recounts the exemplary adventure of Somankidi Coura, an agricultural cooperative created in Mali in 1977 by western African immigrant workers living in workers’ residences in France. The story of this improbable, utopic return to the homeland follows a winding path that travels through the ecological challenges and conflicts on the African continent from the 1970s to the present day. To tell this story, Bouba Touré, one of its principal actors, returns to the heart of his personal archives. They document peasant struggles in France and Mali as well as following the personal stories of migrant workers over many decades. Furthermore, the film is a story of transmission, kinship and cinematographic geographies. Throughout the film, voices come to accompany Bouba and bring forth the narrative of a forgotten memory leading towards the future.

      https://raphaelgrisey.net/works/xaraasi-xanne-crossing-voices-in-production

      #film #documentaire #film_documentaire

  • Planter 1 milliard d’arbres : comment le plan de #Macron rase des #forêts

    Le projet du gouvernement de planter #1_milliard_d’arbres est « une #supercherie », dénoncent des associations. D’après des documents obtenus par Reporterre, il servirait à financer des #coupes_rases et à industrialiser la filière.

    L’État plante des arbres pour mieux raser des forêts. C’est la réalité cachée du projet de plantation de 1 milliard d’arbres vanté par Emmanuel Macron. Dix-huit mois après son annonce en grande pompe, au lendemain des incendies de l’été 2022, le plan qui avait pour ambition de « renouveler 10 % de la forêt française » et de « #réparer_la_nature » montre un tout autre visage : les millions d’euros d’argent public déversés dans la filière servent de prime aux coupes rases et transforment des forêts diversifiées en #monocultures_résineuses. Une situation qui inquiète gravement les associations écologistes.

    D’après les documents officiels du ministère de l’Agriculture, que Reporterre a pu consulter, 50 millions d’arbres ont déjà été plantés, sur 35 935 hectares. Dans de nombreuses régions, les conditions dans lesquelles se sont déroulés ces chantiers posent problème.

    Les documents indiquent que 15 millions de plants d’arbres auraient été replantés sur 10 000 hectares de forêts qualifiées de « pauvres » par le gouvernement. Ces forêts rasées étaient en réalité « saines et bien portantes », assure l’association Canopée, qui a enquêté sur le terrain. Des coupes rases sur 6 500 hectares auraient même été réalisées en zone Natura 2000. Sur ces surfaces dévolues d’ordinaire à la protection du vivant, 1 500 hectares auraient été ensuite plantés exclusivement en #pins_douglas, une essence prisée par les industriels.

    Adapter la forêt aux besoins de l’industrie

    « On nage en plein délire, s’emporte Bruno Doucet, chargé de campagnes au sein de l’association. Alors même qu’il y a urgence à préserver les forêts, on les rase pour les transformer en #champs_d’arbres. » Les associations écologistes dénoncent un « coup de communication » et « un projet mégalomane ». Le milliard d’arbres plantés aurait vocation non pas à aider la forêt à affronter le dérèglement climatique, mais à l’adapter aux besoins de l’#industrie. « Si tous les arbres du plan “1 milliard d’arbres” sont plantés dans les mêmes conditions, cela signifierait que 200 000 hectares de forêts saines et vivantes seraient rasés d’ici 2032 », ajoute-t-il.

    « La #biodiversité a peu à peu été rejetée au second plan pour prioriser la #récolte_de_bois et les #fonctions_productives de la forêt », regrette de son côté Christophe Chauvin, pilote du réseau forêt à France Nature Environnement (FNE). En septembre 2023, plusieurs ONG écologistes [1] alertaient déjà sur les dérives en cours. « La stratégie s’est éloignée de l’enjeu qui en a initié l’élaboration », écrivaient-ils dans un rapport. « La restauration des écosystèmes » et le « renforcement de la résilience des forêts » ont été délaissés au profit d’une logique simpliste et comptable qui privilégie « les #plantations_en_plein », c’est-à-dire les #plantations après coupes rases, prévenaient-ils.

    « Plutôt que de protéger les peuplements existants, en les enrichissant et en travaillant avec finesse, les industriels préfèrent tout couper pour les substituer à d’autres essences, du #résineux majoritairement, qu’ils jugent plus résistant et plus intéressant économiquement », observe Christophe Chauvin.

    Plus de 80 % des arbres sont plantés après une coupe rase

    Selon un rapport du Conseil supérieur de la forêt et du bois, un organisme ministériel, les plantations en plein, donc après coupes rases, représenteraient près de 80 % des opérations à effectuer pour atteindre la cible du milliard d’arbres, et donc se feraient en lieu et place d’anciennes forêts. Seuls 7 % des arbres plantés viendraient s’ajouter aux forêts existantes, principalement sur des terres agricoles abandonnées. À TF1, le ministère de l’Agriculture a tenu à préciser que « l’objectif du milliard d’arbres ne visait pas à créer de nouvelles forêts, mais bien à renouveler celles déjà existantes ».

    « #Renouveler », ou plutôt « #transformer » la forêt et « #abattre » des parcelles entières pour y #replanter de jeunes arbres. Ce que le ministère assume auprès de Reporterre : « France Relance s’adresse à des forêts malades ou non adaptées au changement climatique. Il est donc normal que les plantations en plein soient très majoritaires. Les coupes rases sont essentiellement sanitaires », assure-t-il.

    Les grandes #coopératives_forestières en embuscade

    Concrètement, 35 935 hectares ont été replantés de 2021 à 2023 pour un coût de 150 millions d’euros, d’après la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE). Le #pin_maritime et le #douglas ont été les principales essences replantées sur d’anciennes #forêts_feuillues et les plantations après coupes rases ont représenté 32 046 hectares (soit 89 % de la surface totale). Ces chantiers lourds et coûteux ont été portés en grande majorité par les coopératives forestières, des entreprises qui plaident pour l’#industrialisation de la filière.

    « Ce plan favorise une logique prométhéenne »

    Selon le document de la DGPE, les #coopératives ont capté plus du tiers des #subventions totales, le reste est allé aux particuliers et aux propriétaires (parfois eux-même en lien avec des coopératives). « Le #plan a constitué un effet d’aubaine pour asseoir leur #modèle_productiviste. Ces acteurs se sont accaparé l’argent public pour leur business », dénonce Bruno Doucet. La plus grande coopérative, #Alliance_Forêts_Bois, critiquée pour ses méthodes destructrices des écosystèmes, a même perçu 10 % des subventions. C’est en #Nouvelle-Aquitaine, dans la forêt des #Landes — où l’entreprise est hégémonique —, qu’il y a d’ailleurs eu le plus de #reboisements. À l’inverse, les experts et gestionnaires indépendants qui privilégient souvent d’autres méthodes sylvicoles plus proches de la nature n’ont reçu que des miettes. Ils ne représentent que 7 % des dossiers soutenus par les pouvoirs publics.

    « Ce plan favorise une logique prométhéenne, soutient Christophe Chauvin, c’est une négation de l’#écologie et de ses équilibres. On croit à la toute-puissance de l’intervention humaine et à celles des machines. C’est soit naïf, soit complètement opportuniste. »

    « Si une forêt est pauvre, il faut l’enrichir, pas la détruire »

    Au cœur des polémiques résident les critères d’attribution de ces #aides. Pour être éligible aux #subventions et pouvoir replanter sa forêt au nom du milliard d’arbres, il faut que son peuplement soit considéré comme « dépérissant »,« vulnérable » ou « pauvre ».

    Pour l’État, un « #peuplement_dépérissant » est une forêt où 20 % des arbres seraient morts après une catastrophe naturelle ou une attaque de pathogènes. Une forêt « vulnérable » est une forêt que l’on suppose menacée à terme par le réchauffement climatique avec des essences jugées fragiles comme le châtaignier ou le hêtre. Tandis qu’un peuplement est considéré comme « pauvre », lorsque sa valeur économique est inférieure à 15 000 euros l’hectare, soit environ trois fois son coût de plantation.

    Ces définitions font l’objet de vifs débats. Les ONG écologistes jugent trop faible le curseur de 20 % pour un peuplement dépérissant. Par exemple, dans une forêt composée à 80 % de chênes sains et à 20 % d’épicéas attaqués par des scolytes, le propriétaire pourrait légalement tout raser, toucher des subventions et dire qu’il participe au grand projet du milliard d’arbres.

    Les peuplements dits « vulnérables » suscitent aussi des controverses. Sans nier les conséquences du réchauffement climatique sur les forêts — la mortalité des arbres a augmenté de 80 % en dix ans —, la vulnérabilité d’un massif reste très difficile à établir. Elle dépend de multiples facteurs et repose aussi sur le scénario climatique auquel on se réfère, à +2 °C, +4 °C, etc.

    « Il faut être vigilant quant à ces projections, prévient Marc Deconchat, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). On ne sait pas exactement comment les essences vont survivre ou non. On connaît encore mal leur capacité d’adaptation et d’évolution génétiques. »

    Les modèles qui prédisent une migration vers le nord de certaines essences d’arbres indigènes ou leur disparition reposent sur des moyennes générales, avec des échelles parfois très grossières. « Quand on regarde de manière plus subtile, en prenant en compte les variations de pente, le type de sol ou d’orientation au soleil, le risque de disparition est très variable, affirme Marc Deconchat. Ce ne sont d’ailleurs pas uniquement les essences qui sont en cause, mais aussi le mode de #sylviculture qui leur est associé. »

    Un exemple de #maladaptation

    C’est surtout le terme de « #peuplement_pauvre » qui provoque l’ire des écologistes. Cette expression servirait de prétexte pour tout ratiboiser. Selon les calculs de plusieurs forestiers et écologistes, près de 95 % des forêts françaises auraient une valeur sur pied inférieur à 15 000 euros l’hectare. Avec ce critère, quasiment toute la forêt métropolitaine pourrait donc être considérée comme pauvre et être remplacée par des plantations.

    Dans un documentaire, le journaliste Hugo Clément montre comment des parcelles de forêts #feuillues diversifiées considérées comme pauvres ont été rasées, partout à travers la #France, avec ce type d’argumentaire. Le #bois a été transformé en #broyat pour partir ensuite en fumée, nourrir des chaudières ou faire de l’électricité. « C’est une supercherie, un non-sens écologique et climatique. Une forêt pauvre, il faut l’enrichir, pas la détruire », enchérit Christophe Chauvin.

    Les défenseurs de l’environnement craignent que ce plan de 1 milliard d’arbres ne soit finalement qu’un exemple de maladaptation au changement climatique. Ils rappellent que les #monocultures sont plus fragiles que les vieilles forêts face aux aléas naturels. 38 % des plantations de jeunes arbres sont morts l’an dernier à cause de la sécheresse. La coupe rase est aussi décriée pour ses conséquences climatiques. « Elle est à éviter autant que possible et ne doit être utilisée qu’en dernier recours », déclare le climatologue Philippe Ciais. Dans une expertise scientifique commandée par le ministère de la Transition écologique, soixante-dix chercheurs affirment que « les principaux effets des coupes rases sur le milieu physique et chimique sont généralement négatifs et globalement bien documentés, notamment sur la structure, la fertilité et le stockage de carbone des sols, la biodiversité, l’érosion ou encore la qualité des cours d’eau ».

    « Dans une période de restriction budgétaire où le ministre de l’Économie appelle à faire la chasse aux dépenses inutiles, on peut se demander légitimement si ce plan n’en fait pas partie », déclare Bruno Doucet. Jusqu’à 2032, l’État souhaite mobiliser 8 à 10 milliards d’euros pour planter son milliard d’arbres.

    https://reporterre.net/1-milliard-d-arbres-plantes-le-mensonge-de-Macron-Le-milliard-d-arbres-d
    #déforestation

  • De la nécessité de déplacer la centralité du #Travail
    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/05/08/de-la-necessite-de-deplacer-la-centralite-du-travail

    Il est pratiquement impossible aujourd’hui d’avoir une conversation avec quelqu’un sans que le sujet du travail ne soit abordé. Où que vous travailliez, il est rare que les conversations ne commencent pas par cette question : Et alors ? Comment ça va ton boulot ? Que vous le vouliez ou non, il est vrai que sans […]

    #Communalisme #[VF] #Communautarisme #Condition_ouvrière #Coopératives #Murray_Bookchin #Politique #Syndicalisme


    https://1.gravatar.com/avatar/46a8338aaea3e8c2f0b55823f63e5830dbaf48b194f5c58c33332e1e74e5d5dd?s=96&d=

  • À Clermont-Ferrand, la success story de la librairie Les Volcans, sauvée par le modèle coopératif | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200424/clermont-ferrand-la-success-story-de-la-librairie-les-volcans-sauvee-par-l

    Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).– « Nous nous sommes fait confiance. » En une phrase, Martine Lebeau révèle le secret de la réussite d’une entreprise que banquiers et autres experts jugeaient promise à un échec cuisant. En effet, comment de simples chef·fes de rayon et des caissiers et caissières auraient-ils pu gérer avec succès une librairie de plus de trente salarié·es, là où des managers confirmés n’avaient pu éviter la liquidation ? Et pourtant, ils et elles l’ont fait.

  • Migranti, nei centri italiani in Albania un rotolo di carta igienica a persona a settimana

    I paradossi del #bando da 34 milioni di euro pubblicato dal Viminale per la gestione delle strutture. Applicata la procedura di estrema urgenza, negoziazione tra tre soli operatori economici, una sola settimana di tempo per la manifestazione d’interesse.

    Un appalto da 34 milioni di euro e un rotolo di carta igienica a settimana per migrante. Basterebbe questo paradosso a bollare come frettoloso e sommario il bando per l’affidamento dei servizi per i centri di accoglienza e trattenimento dei richiedenti asilo che il governo Meloni prevede di aprire in Albania entro il 20 maggio. Una improbabile corsa contro il tempo per un’operazione che ancora manca del requisito di legittimità giuridico fondamentale ma che la premier intende giocarsi in vista della campagna elettorale per le Europee del 9 giugno.

    Misteriose ragioni di estrema urgenza

    E dunque ecco il ricorso a «#ragioni_di_estrema_urgenza» ( che non si sa quali siano visto che gli sbarchi sono nettamente diminuiti) per giustificare la procedura negoziale riservata a tre soli concorrenti che, nel giro di soli sette giorni, dovrà aggiudicare l’affidamento dei servizi di accoglienza e di gestione dei tre centri previsti dove i lavori non sono neanche cominciati: quello nel porto di Shengjin, adibito allo screening sanitario, all’identificazione e alla raccolta delle richieste di asilo, e i due di Gjader, la struttura di accoglienza da 880 posti dove i migranti resteranno (teoricamente) per un mese in attesa di conoscere l’esito della procedura accelerata di frontiera, e il Cpr da 144 posti dove verranno trasferiti quelli destinati al rimpatrio.

    Si risparmia sull’igiene dei migranti

    Il bando è stato pubblicato il 21 marzo, con avviso di manifestazione di interesse che si concluderà nel tempo record di una settimana. Un appalto da 34 milioni di euro a cui si aggiungono i rimborsi ( non quantificabili) di servizi di trasporto, utenze, raccolta dei rifiuti, manutenzione ordinaria e straordinaria, e dell’assistenza sanitaria. Non proprio quattro spiccioli, a fronte dei quali, però, spulciando il bando si trovano vere e proprie “perle”. Sull’igiene personale dei migranti, tanto per cominciare, chi si aggiudicherà l’appalto, potrà risparmiare: un solo rotolo di carta igienica a settimana a testa dove i richiedenti asilo attenderanno ( in detenzione amministrativa) l’esito della richiesta di asilo. Rotoli che, chissà poi perchè, diventeranno sei a settimana per gli sfortunati che, a fronte del diniego, verranno trasferiti nell’ala destinata a Cpr.

    Solo un cambio di abiti a stagione

    Nel kit di primo ingresso nei centri solo un paio di mutande e un paio di calze e, più in generale, un solo cambio di abiti a stagione.E dunque, a differenza dei centri di accoglienza italiani dove i migranti sono liberi e possono procurarsi altri abiti, i richiedenti asilo portati in Albania saranno detenuti e costretti ad indossare sempre gli stessi. Avranno il detersivo per lavarli due volte a settimana, nel frattempo evidentemente staranno in pigiama. Almeno si consoleranno con il cibo che prevede persino la pizza e il dolce due volte a settimana.

    Per raccontare la loro storia alla commissione d’asilo che deciderà il loro destino o per comparire davanti ai giudici di Roma, competenti sui ricorsi, dovranno accontentarsi di un collegamento da remoto, con tutte le limitazioni in tema di diritti che nascono dalle difficoltà di espressione e comprensione.

    Magi: “Un gigantesco spot elettorale”

    «Una bella photo-opportunity elettorale - commenta Riccardo Magi di Più Europa - Giorgia Meloni vuole allestire questi centri in fretta e furia e usarli come un gigantesco spot a pochi giorni dal voto a spese degli italiani».

    https://www.repubblica.it/cronaca/2024/03/23/news/migranti_centri_albania_bando_viminale-422362144

    #Albanie #Italie #asile #migrations #réfugiés #coût #urgence #gestion #appel_d'offre #externalisation

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    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...
    https://seenthis.net/messages/1043873

    • Protocollo Italia-Albania: il Viminale avvia la gara milionaria per la gestione dei centri

      Dal bando pubblicato il 21 marzo dalla prefettura di Roma emergono i primi dettagli dell’accordo contro i migranti: solo per le spese vive e il personale delle strutture, due hotspot e un Centro di permanenza per il rimpatrio, sono assicurati al gestore privato quasi 40 milioni di euro all’anno. I tempi sono strettissimi, le europee incombono

      Il ministero dell’Interno ha pubblicato i bandi di gara per la gestione delle nuove strutture per i migranti in Albania che diventeranno operative, documenti alla mano, entro il 20 maggio 2024. Un primo passo concreto verso la messa in pratica del protocollo annunciato dal Governo Meloni con Tirana lo scorso 6 novembre 2023 -poi ratificato dal Parlamento a fine febbraio 2024- e che prevede di dislocare i naufraghi soccorsi in operazioni di salvataggio in mare sul territorio albanese. Più precisamente in tre strutture con una capienza totale che supera i mille posti disponibili: due hotspot, ovvero i centri di identificazione, che in Italia troviamo nei cosiddetti “punti di crisi”, principali punti di sbarco (Lampedusa, Pozzallo e Taranto tra gli altri), più un Centro di permanenza per il rimpatrio (Cpr) dove trattenere coloro che sono in attesa di essere espulsi nel proprio Paese d’origine. La spesa annuale stimata è pari a quasi 40 milioni di euro, calcolando esclusivamente il costo a persona (pro-capite pro-die), che però esclude diverse spese vive (dal trasporto all’assistenza sanitaria fino alle utenze).

      La gara è stata pubblicata il 21 marzo e individua nella prefettura di Roma la stazione appaltante, la quale ha scelto di attivare una procedura negoziata con cui consulterà un “numero congruo di operatori economici” per aggiudicare i servizi all’ente gestore. Un bando di questo genere può essere giustificato solo in casi di estrema urgenza. E secondo il ministero l’affidamento in oggetto, essendo un presupposto fondamentale per “l’attuazione del Protocollo tra Italia e Albania in conformità ai tempi ed agli adempimenti che risultano necessari per rispettare, alle scadenze previste, gli impegni assunti dal Governo della Repubblica Italiana”, rientra tra quelle procedure basate proprio su “ragioni di estrema urgenza”.

      La prima struttura è sita nella città portuale di Shenjin e sarà a tutti gli effetti un hotspot. “Una struttura dimensionata per l’accoglienza, senza pernottamento, dei migranti condotti in porto e destinati alle procedure di screening sanitario, identificazione e raccolta delle eventuali domande di asilo, all’esito delle quali i migranti saranno trasferiti presso le strutture di Gjader”. Gjader è la seconda località coinvolta dove saranno costruite le altre due strutture: un centro destinato “all’accertamento dei presupposti per il riconoscimento della protezione internazionale” con un’accoglienza massima a regime di 880 migranti, e un altro, sempre nella stessa città albanese che sarà invece un Centro di permanenza per il rimpatrio, che ricalca quelli presenti sul territorio italiano, con una capienza fino a 144 persone. A Gjader saranno disponibili poi 168 posti per alloggi di servizio, di cui 60 riservati al personale dell’ente gestore.

      Come detto, i corrispettivi riconosciuti pro-capite pro-die, secondo la tipologia di centro ed il relativo numero degli ospiti presenti, ammontano “presuntivamente a complessivi 33.950.139 euro annui”. La gara d’appalto ha una durata di due anni, prorogabili fino ad un massimo di altri due. Sono esclusi dai quasi 40 milioni di euro, invece, i costi di trasporto, le utenze idriche, elettriche, del servizio di raccolta rifiuti, la connessione wifi e la manutenzione ordinaria e straordinaria. Così come quelli per la “predisposizione e manutenzione dei presidi antincendio” e quelli “relativi all’assistenza sanitaria”.

      Proprio questo è uno degli aspetti paradossali affrontati dal bando. Per la struttura sita nel porto di Shenjin si prevede “un ambulatorio medico dedicato per assistenza sanitaria, inclusa la stabilizzazione di condizioni cliniche ai fini del trasferimento” con “una sala per visite ambulatoriali, una stanza per osservazioni brevi con tre posti letto e una stanza di isolamento con due posti”.

      Invece nel sito di Gjader verrà di fatto allestito un vero e proprio “mini ospedale”. Vengono previste “tre sale per visite ambulatoriali, due stanze per osservazioni brevi (ognuna dotata di tre posti letto), una medicheria, una sala operatoria e una recovery room, un laboratorio analisi, una stanza per diagnostica per immagini (rx ed ecografia), una per visite psicologiche/psichiatriche all’uopo utilizzabile anche per consulenze in telemedicina e due stanze di isolamento”. Una struttura in cui opererà un elevatissimo numero di personale sanitario. Oltre a medici e infermieri per l’attività standard, viene prevista una équipe operativa 24 ore al giorno formata rispettivamente da: “medico specialista in anestesia-rianimazione, medico specialista in chirurgia generale, medico specialista in ortopedia con competenze chirurgiche, personale medico specialista in psichiatria, un infermiere strumentista, un operatore socio-sanitario (in caso di attivazione della sala operatoria), un tecnico di laboratorio, un tecnico di radiologia, un personale medico specialista in radiologia”.

      L’ente gestore, oltre a fornire kit di primo ingresso, sia igienici sia vestiari e a garantire la fornitura dei pasti e l’informativa legale, dovrà garantire la predisposizione di “appositi locali e strumenti tecnici che assicurino la connessione alla rete e il collegamento audio-visivo nel rispetto della privacy e della libertà di autodeterminazione del beneficiario per l’eventuale audizione da remoto davanti alle Commissioni territoriali, nonché davanti al Tribunale ordinario e ad altri uffici amministrativi”. In altri termini: saranno implementate delle stanze per svolgere le audizioni di chi, una volta richiesto asilo, dovrà affrontare l’iter per vedersi o meno riconosciuto il permesso di soggiorno. Tutto inevitabilmente online. Dovrà esserci anche un locale “al fine di tutelare la riservatezza della persona nei colloqui con il proprio legale” o favorire l’incontro con “eventuali visitatori ammessi”. La prefettura di Roma, dovrà essere messa a conoscenza “di ogni notizia di rilievo inerente la regolare conduzione della convivenza e le condizioni del centro e tenuta di un registro con gli eventuali episodi che hanno causato lesioni a ospiti od operatori”, nonché la consegna della certificazione di idoneità al trattenimento.

      La gara è aperta fino al 28 marzo. La prefettura valuterà le offerte pervenute da imprese o cooperative già attive nel settore con un fatturato complessivo, negli ultimi tre esercizi disponibili, non inferiore a cinque milioni di euro. Non certo piccole realtà dell’accoglienza. L’avvio dell’operatività dei centri è prevista non oltre il 20 maggio 2024. Quindici giorni prima di quella data, il ministero dell’Interno potrà confermare o meno l’effettivo avvio a pieno regime oppure anche con “una ricettività progressiva rispetto a quella massima prevista nelle more del completamento degli eventuali lavori di allestimento”. L’importante è partire: le elezioni europee di inizio giugno incombono.

      https://altreconomia.it/protocollo-italia-albania-il-viminale-avvia-la-gara-milionaria-per-la-g

    • Albania-Italy migrant deal moves ahead as Rome publishes tender for processing centre

      As of 20 May 2024, camps in Albania that will process the asylum applications of individuals rescued by the Italian authorities will be up and running, as a recently published tender document reveals more details about the deal and how the site will function.

      In November 2023, Albanian Prime Minister Edi Rama and Italian Prime Minister Giorgia Meloni signed a deal that would see migrants rescued in Italian territorial waters or by Italian authorities sent to Albania for their asylum applications to be processed. The deal has divided opinion on both sides of the Adriatic from the outset, but both governments remain adamant about it going ahead.

      The tender notifications, published by the Rome prefect’s department, invite bidders to submit their offers before 28 March with the deadline of 20 May as the start of operations.

      According to the tender details, worth €34 million, the site will consist of three structures able to accommodate a total of around 3000 people.

      One structure will be built at the port of Shengjin, where landing and identification procedures will be carried out.

      The other two sites will be located in Gjader. One will be dedicated to ascertaining the prerequisites for the recognition of international protection, while the other will serve as a repatriation detention centre.

      According to the Italian government, the site will process individuals rescued by the Italian authorities involved in maritime rescue, such as the coast guard, financial police, or navy, and explicitly exclude those rescued by NGOs. It will also not include disabled people, women, children, or other vulnerable individuals.

      The tender states that the facility in Shengjin will have a medical clinic, including a room for outpatient visits, an isolation room, and a three-bed ward. In Gjader, there will be three outpatient rooms, two wards, an operating theatre, a laboratory, an x-ray and ultrasound room, and a space for psychological and psychiatric visits.

      Medical specialists on site will include a doctor specialising in anaesthesia and resuscitation, a doctor specialising in general surgery, a doctor specialising in orthopaedics with surgical skills, medical staff specialising in psychiatry, an instrumental nurse, a social doctor, a health worker, a laboratory technician, a radiology technician, and a health worker specialising in radiology.

      Upon arrival, welcome kits will also be presented to each individual, including an undershirt, T-shirt, pair of pyjamas, three pairs of shorts, and three pairs of socks. They will also be given one roll of toilet paper a week, one toothbrush and 100ml tube of toothpaste per week, and one bottle of shampoo and liquid soap per week.

      The Italian Interior Ministry will conduct spot checks on the site to ensure compliance with the tender.

      During their stay in Albania, estimated at around three months for each person, individuals will not be able to leave the centre, which is to be guarded by Italian and Albanian authorities. If they do, the Albanian police will return them. Once their application has been processed, whatever the outcome, they will be removed from Albania’s territory.

      While on-site, individuals can access legal assistance from representatives of international organisations, including the EU, which aims to provide legal aid to all asylum seekers as required by Italian, Albanian and EU law.

      The agreement caused controversy in Italy and Albania, with the Constitutional Court in Tirana narrowly ruling that it did not violate the laws of the land earlier this year. Meanwhile, despite claims from international law experts that it is not compliant with EU law, European Commissioner for Home Affairs Ylva Johansson said it did not break the law as it is “outside of it”.

      Work has not yet begun at the sites in Shengjin and Gjader, leading to questions about whether they can be operational by spring.

      Shengjin was also home to hundreds of Afghan refugees that Albania took in after the US withdrawal from Afghanistan led to the takeover of the Taliban. While the US promised to take responsibility for them, asking Albania to keep them while it processed their visas, a number still remain with no news or idea if they will ever leave.

      As for the migrant deal, several other EU countries have hinted they may look at similar deals to deal with their immigration issues, a move likely to score votes from the conservative parts of society, ahead of EU elections.

      https://www.euractiv.com/section/politics/news/albania-italy-migrant-deal-moves-ahead-as-rome-publishes-tender-for-proces

    • #Medihospes, #Consorzio_Hera, #Officine_sociali: chi gestirà i centri per migranti in Albania

      La prefettura di Roma ha reso noti i tre partecipanti selezionati tra le trenta proposte pervenute per gestire i due hotspot e il Cpr previsti dall’accordo tra Roma e Tirana. Entro il 20 maggio la gara verrà aggiudicata per un importo che supera i 150 milioni di euro. Ma i lavori di adeguamento alle strutture non sono ancora completati

      Medihospes, Consorzio Hera e Officine sociali. Sono le tre cooperative in corsa per la gestione dei centri italiani in Albania selezionate per le “esperienze contrattuali pregresse afferenti a questi servizi” tra le trenta che hanno manifestato alla prefettura di Roma la propria volontà di partecipare alla gara. Un appalto da oltre 151 milioni di euro (per quattro anni) che verrà aggiudicato, nelle prossime settimane, all’operatore economico che ha presentato l’offerta economicamente più vantaggiosa.

      Alle tre cooperative in corsa una certa “esperienza” non manca. Officine sociali, con sede legale a Siracusa, gestisce attualmente il Centro di permanenza per il rimpatrio (Cpr) di Palazzo San Gervasio a Potenza e l’hotspot di Taranto in Puglia. Attualmente è in gara anche per l’aggiudicazione della gestione del Cpr di Gradisca d’Isonzo, dove sta correndo al fianco di Martinina Srl, finita sotto indagine della Procura di Milano per le condizioni disumane in cui versavano i trattenuti al Cpr di via Corelli di Milano. Il legame tra le due società, come già raccontato su Altreconomia, perdura da tempo: insieme hanno partecipato anche alla gara pubblica per la gestione del Cpr di Torino.


      Consorzio Hera, invece, con sede legale a Castelvetrano, in provincia di Trapani, gestisce attualmente il Cara e il Cpr di Brindisi e quello di Trapani, in cordata con la cooperativa Vivere Con. Inoltre la cooperativa ha “vinto” anche l’hotspot di Pozzallo e Ragusa di cui è l’attuale ente gestore.

      Poi c’è Medihospes, è un colosso da 126 milioni di euro di fatturato nel 2022 che si occupa di assistenza ad anziani, alle persone con disabilità, servizi alberghieri e accoglienza ai migranti. Gestisce attualmente l’ex caserma Cavarzerani di Udine -di cui abbiamo già raccontato in precedenza- ma è attiva in diverse province italiane nell’accoglienza dei richiedenti asilo. Basti pensare che nel 2022 ha incassato, in totale, oltre 34 milioni di euro in tutta Italia per la gestione dei centri.

      Briciole rispetto agli oltre 151 milioni di euro preventivati dalla prefettura di Roma per la “gara” relativa alla gestione delle strutture previste dal protocollo Italia-Albania: un centro nella città portuale albanese Shengjin (hotspot) e due strutture (un altro hotspot e un Cpr) a Gjader (ne abbiamo parlato in questo approfondimento).

      La fornitura di servizi è preventivata con una base d’asta di 130 milioni di euro, con l’aggiunta di quasi sei milioni per il pocket-money e la tessera telefonica. La durata è di 24 mesi, prorogabili per altri 24 a partire dal 20 maggio 2024. Data entro la quale la prefettura di Roma dovrebbe aggiudicare la gara alla cooperativa che avrà presentato l’offerta economicamente più vantaggiosa. Nei nuovi documenti di gara si sottolinea che i lavori di adeguamento delle strutture non sono ancora stati conclusi. Una corsa contro il tempo. Obiettivo: non certo la tutela dei diritti delle persone ma le elezioni europee.

      https://altreconomia.it/medihospes-consorzio-hera-officine-sociali-chi-gestira-i-centri-per-mig
      #externalisation #Italie #accord #Albanie #migrations #réfugiés #coopérative #sous-traitance #Engel #Engel_Italia #business #Shengjin #Gjader

  • Fermes, coopératives... « En #Palestine, une nouvelle forme de #résistance »

    Jardins communautaires, coopératives... En Cisjordanie et à Gaza, les Palestiniens ont développé une « #écologie_de_la_subsistance qui n’est pas séparée de la résistance », raconte l’historienne #Stéphanie_Latte_Abdallah.

    Alors qu’une trêve vient de commencer au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, la chercheuse Stéphanie Latte Abdallah souligne les enjeux écologiques qui se profilent derrière le #conflit_armé. Elle rappelle le lien entre #colonisation et #destruction de l’#environnement, et « la relation symbiotique » qu’entretiennent les Palestiniens avec leur #terre et les êtres qui la peuplent. Ils partagent un même destin, une même #lutte contre l’#effacement et la #disparition.

    Stéphanie Latte Abdallah est historienne et anthropologue du politique, directrice de recherche au CNRS (CéSor-EHESS). Elle a récemment publié La toile carcérale, une histoire de l’enfermement en Palestine (Bayard, 2021).

    Reporterre — Comment analysez-vous à la situation à #Gaza et en #Cisjordanie ?

    Stéphanie Latte Abdallah — L’attaque du #Hamas et ses répercussions prolongent des dynamiques déjà à l’œuvre mais c’est une rupture historique dans le déchaînement de #violence que cela a provoqué. Depuis le 7 octobre, le processus d’#encerclement de la population palestinienne s’est intensifié. #Israël les prive de tout #moyens_de_subsistance, à court terme comme à moyen terme, avec une offensive massive sur leurs conditions matérielles d’existence. À Gaza, il n’y a plus d’accès à l’#eau, à l’#électricité ou à la #nourriture. Des boulangeries et des marchés sont bombardés. Les pêcheurs ne peuvent plus accéder à la mer. Les infrastructures agricoles, les lieux de stockage, les élevages de volailles sont méthodiquement démolis.

    En Cisjordanie, les Palestiniens subissent — depuis quelques années déjà mais de manière accrue maintenant — une forme d’#assiègement. Des #cultures_vivrières sont détruites, des oliviers abattus, des terres volées. Les #raids de colons ont été multipliés par deux, de manière totalement décomplexée, pour pousser la population à partir, notamment la population bédouine qui vit dans des zones plus isolées. On assiste à un approfondissement du phénomène colonial. Certains parlent de nouvelle #Nakba [littéralement « catastrophe » en Arabe. Cette expression fait référence à l’exode forcé de la population palestinienne en 1948]. On compte plus d’1,7 million de #déplacés à Gaza. Où iront-ils demain ?

    « Israël mène une #guerre_totale à une population civile »

    Gaza a connu six guerres en dix-sept ans mais il y a quelque chose d’inédit aujourd’hui, par l’ampleur des #destructions, le nombre de #morts et l’#effet_de_sidération. À défaut d’arriver à véritablement éliminer le Hamas – ce qui est, selon moi, impossible — Israël mène une guerre totale à une population civile. Il pratique la politique de la #terre_brûlée, rase Gaza ville, pilonne des hôpitaux, humilie et terrorise tout un peuple. Cette stratégie a été théorisée dès 2006 par #Gadi_Eizenkot, aujourd’hui ministre et membre du cabinet de guerre, et baptisée « la #doctrine_Dahiya », en référence à la banlieue sud de Beyrouth. Cette doctrine ne fait pas de distinction entre #cibles_civiles et #cibles_militaires et ignore délibérément le #principe_de_proportionnalité_de_la_force. L’objectif est de détruire toutes les infrastructures, de créer un #choc_psychologique suffisamment fort, et de retourner la population contre le Hamas. Cette situation nous enferme dans un #cycle_de_violence.

    Vos travaux les plus récents portent sur les initiatives écologiques palestiniennes. Face à la fureur des armes, on en entend évidemment peu parler. Vous expliquez pourtant qu’elles sont essentielles. Quelles sont-elles ?

    La Palestine est un vivier d’#innovations politiques et écologiques, un lieu de #créativité_sociale. Ces dernières années, suite au constat d’échec des négociations liées aux accords d’Oslo [1] mais aussi de l’échec de la lutte armée, s’est dessinée une #troisième_voie.

    Depuis le début des années 2000, la #société_civile a repris l’initiative. Dans de nombreux villages, des #marches et des #manifestations hebdomadaires sont organisées contre la prédation des colons ou pour l’#accès_aux_ressources. Plus récemment, s’est développée une #économie_alternative, dite de résistance, avec la création de #fermes, parfois communautaires, et un renouveau des #coopératives.

    L’objectif est de reconstruire une autre société libérée du #néolibéralisme, de l’occupation et de la #dépendance à l’#aide_internationale. Des agronomes, des intellectuels, des agriculteurs, des agricultrices, des associations et des syndicats de gauche se sont retrouvés dans cette nouvelle forme de résistance en dehors de la politique institutionnelle. Une jeune génération a rejoint des pionniers. Plutôt qu’une solution nationale et étatique à la colonisation israélienne — un objectif trop abstrait sur lequel personne n’a aujourd’hui de prise — il s’agit de promouvoir des actions à l’échelle citoyenne et locale. L’idée est de retrouver de l’#autonomie et de parvenir à des formes de #souveraineté par le bas. Des terres ont été remises en culture, des #fermes_agroécologiques ont été installées — dont le nombre a explosé ces cinq dernières années — des #banques_de_semences locales créées, des modes d’#échange directs entre producteurs et consommateurs mis en place. On a parlé d’« #intifada_verte ».

    Une « intifada verte » pour retrouver de l’autonomie

    Tout est né d’une #prise_de_conscience. Les #territoires_palestiniens sont un marché captif pour l’#économie israélienne. Il y a très peu de #production. Entre 1975 et 2014, la part des secteurs de l’agriculture et de l’#industrie dans le PIB a diminué de moitié. 65 % des produits consommés en Cisjordanie viennent d’Israël, et plus encore à Gaza. Depuis les accords d’Oslo en 1995, la #production_agricole est passée de 13 % à 6 % du PIB.

    Ces nouvelles actions s’inscrivent aussi dans l’histoire de la résistance : au cours de la première Intifada (1987-1993), le #boycott des taxes et des produits israéliens, les #grèves massives et la mise en place d’une économie alternative autogérée, notamment autour de l’agriculture, avaient été centraux. À l’époque, des #jardins_communautaires, appelés « les #jardins_de_la_victoire » avait été créés. Ce #soulèvement, d’abord conçu comme une #guerre_économique, entendait alors se réapproprier les #ressources captées par l’occupation totale de la Cisjordanie et de la #bande_de_Gaza.

    Comment définiriez-vous l’#écologie palestinienne ?

    C’est une écologie de la subsistance qui n’est pas séparée de la résistance, et même au-delà, une #écologie_existentielle. Le #retour_à_la_terre participe de la lutte. C’est le seul moyen de la conserver, et donc d’empêcher la disparition totale, de continuer à exister. En Cisjordanie, si les terres ne sont pas cultivées pendant 3 ou 10 ans selon les modes de propriété, elles peuvent tomber dans l’escarcelle de l’État d’Israël, en vertu d’une ancienne loi ottomane réactualisée par les autorités israéliennes en 1976. Donc, il y a une nécessité de maintenir et augmenter les cultures, de redevenir paysans, pour limiter l’expansion de la #colonisation. Il y a aussi une nécessité d’aller vers des modes de production plus écologiques pour des raisons autant climatiques que politiques. Les #engrais et les #produits_chimiques proviennent des #multinationales via Israël, ces produits sont coûteux et rendent les sols peu à peu stériles. Il faut donc inventer autre chose.

    Les Palestiniens renouent avec une forme d’#agriculture_économe, ancrée dans des #savoir-faire_ancestraux, une agriculture locale et paysanne (#baladi) et #baaliya, c’est-à-dire basée sur la pluviométrie, tout en s’appuyant sur des savoirs nouveaux. Le manque d’#eau pousse à développer cette méthode sans #irrigation et avec des #semences anciennes résistantes. L’idée est de revenir à des formes d’#agriculture_vivrière.

    La #révolution_verte productiviste avec ses #monocultures de tabac, de fraises et d’avocats destinée à l’export a fragilisé l’#économie_palestinienne. Elle n’est pas compatible avec l’occupation et le contrôle de toutes les frontières extérieures par les autorités israéliennes qui les ferment quand elles le souhaitent. Par ailleurs, en Cisjordanie, il existe environ 600 formes de check-points internes, eux aussi actionnés en fonction de la situation, qui permettent de créer ce que l’armée a nommé des « #cellules_territoriales ». Le #territoire est morcelé. Il faut donc apprendre à survivre dans des zones encerclées, être prêt à affronter des #blocus et développer l’#autosuffisance dans des espaces restreints. Il n’y a quasiment plus de profondeur de #paysage palestinien.

    « Il faut apprendre à survivre dans des zones encerclées »

    À Gaza, on voit poindre une #économie_circulaire, même si elle n’est pas nommée ainsi. C’est un mélange de #débrouille et d’#inventivité. Il faut, en effet, recycler les matériaux des immeubles détruits pour pouvoir faire de nouvelles constructions, parce qu’il y a très peu de matériaux qui peuvent entrer sur le territoire. Un entrepreneur a mis au point un moyen d’utiliser les ordures comme #matériaux. Les modes de construction anciens, en terre ou en sable, apparaissent aussi mieux adaptés au territoire et au climat. On utilise des modes de production agricole innovants, en #hydroponie ou bien à la #verticale, parce que la terre manque, et les sols sont pollués. De nouvelles pratiques énergétiques ont été mises en place, surtout à Gaza, où, outre les #générateurs qui remplacent le peu d’électricité fournie, des #panneaux_solaires ont été installés en nombre pour permettre de maintenir certaines activités, notamment celles des hôpitaux.

    Est-ce qu’on peut parler d’#écocide en ce moment ?

    Tout à fait. Nombre de Palestiniens emploient maintenant le terme, de même qu’ils mettent en avant la notion d’#inégalités_environnementales avec la captation des #ressources_naturelles par Israël (terre, ressources en eau…). Cela permet de comprendre dans leur ensemble les dégradations faites à l’#environnement, et leur sens politique. Cela permet aussi d’interpeller le mouvement écologiste israélien, peu concerné jusque-là, et de dénoncer le #greenwashing des autorités. À Gaza, des #pesticides sont épandus par avion sur les zones frontalières, des #oliveraies et des #orangeraies ont été arrachées. Partout, les #sols sont pollués par la toxicité de la guerre et la pluie de #bombes, dont certaines au #phosphore. En Cisjordanie, les autorités israéliennes et des acteurs privés externalisent certaines #nuisances_environnementales. À Hébron, une décharge de déchets électroniques a ainsi été créée. Les eaux usées ne sont pas également réparties. À Tulkarem, une usine chimique considérée trop toxique a été également déplacée de l’autre côté du Mur et pollue massivement les habitants, les terres et les fermes palestiniennes alentour.

    « Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement »

    Les habitants des territoires occupés, et leur environnement — les plantes, les arbres, le paysage et les espèces qui le composent — sont attaqués et visés de manière similaire. Ils sont placés dans une même #vulnérabilité. Pour certains, il apparaît clair que leur destin est commun, et qu’ils doivent donc d’une certaine manière résister ensemble. C’est ce que j’appelle des « #résistances_multispécifiques », en écho à la pensée de la [philosophe féministe étasunienne] #Donna_Haraway. [2] Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement. Une même crainte pour l’existence. La même menace d’#effacement. C’est très palpable dans le discours de certaines personnes. Il y a une lutte commune pour la #survie, qui concerne autant les humains que le reste du vivant, une nécessité écologique encore plus aigüe. C’est pour cette raison que je parle d’#écologisme_existentiel en Palestine.

    Aujourd’hui, ces initiatives écologistes ne sont-elles pas cependant menacées ? Cet élan écologiste ne risque-t-il pas d’être brisé par la guerre ?

    Il est évidemment difficile d’exister dans une guerre totale mais on ne sait pas encore comment cela va finir. D’un côté, on assiste à un réarmement des esprits, les attaques de colons s’accélèrent et les populations palestiniennes en Cisjordanie réfléchissent à comment se défendre. De l’autre côté, ces initiatives restent une nécessité pour les Palestiniens. J’ai pu le constater lors de mon dernier voyage en juin, l’engouement est réel, la dynamique importante. Ce sont des #utopies qui tentent de vivre en pleine #dystopie.

    https://reporterre.net/En-Palestine-l-ecologie-n-est-pas-separee-de-la-resistance
    #agriculture #humiliation #pollution #recyclage #réusage #utopie

    • La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine

      Dans les Territoires palestiniens, depuis l’occupation de 1967, le passage par la prison a marqué les vécus et l’histoire collective. Les arrestations et les incarcérations massives ont installé une toile carcérale, une détention suspendue. Environ 40 % des hommes palestiniens sont passés par les prisons israéliennes depuis 1967. Cet ouvrage remarquable permet de comprendre en quoi et comment le système pénal et pénitentiaire est un mode de contrôle fractal des Territoires palestiniens qui participe de la gestion des frontières. Il raconte l’envahissement carcéral mais aussi la manière dont la politique s’exerce entre Dedans et Dehors, ses effets sur les masculinités et les féminités, les intimités. Stéphanie Latte Abdallah a conduit une longue enquête ethnographique, elle a réalisé plus de 350 entretiens et a travaillé à partir d’archives et de documents institutionnels. Grâce à une narration sensible s’apparentant souvent au documentaire, le lecteur met ses pas dans ceux de l’auteure à la rencontre des protagonistes de cette histoire contemporaine méconnue.

      https://livres.bayard-editions.com/livres/66002-la-toile-carcerale-une-histoire-de-lenfermement-en-pal
      #livre

  • Je suis toujours frappé de constater combien les services publics sont peu démocratiques. Les usagers n’y sont pas représentés. Ils ne décident rien des choses qui les concernent. Ils ne contrôlent pas non plus l’impact des actions engagées par l’administration.

    Pourquoi les services publics sont-ils si peu démocratiques ? Pourquoi devraient-ils le devenir ? Voilà les questions auxquelles tente de répondre le professeur de droit, Thomas Perroud dans son livre, "Services publics et communs : à la recherche du service public coopératif". Dans le pays "le plus animé par l’idée d’égalité, le rapport à la puissance publique est probablement le plus inégalitaire dans son vécu", explique-t-il, dans un livre qui vise à remobiliser les citoyens afin qu’ils arrêtent de se prêter aux consultations pour les convier à réclamer le pouvoir, seul à même de limiter l’arbitraire administratif et politique. Les défis qui sont devant nous, à savoir ceux du climat et de l’opacité du calcul, nécessitent plus que jamais de trouver des pratiques permettant de modifier la relation administrative. Il nous faut passer des services publics aux communs, et pour y parvenir, il faut faire une place inédite aux usagers.

    Le principe démocratique devrait toujours être un objectif de service public, rappelle le professeur de droit. « L’intérêt central du commun est non seulement d’apprendre la démocratie et l’égalité, mais aussi d’apprendre à l’individu à orienter son comportement par des motifs alignés sur l’intérêt général ». C’est par la démocratie qu’on apprend à prendre soin des autres, à tenir compte des autres. C’est par la démocratie qu’on apprend la démocratie.
    https://hubertguillaud.wordpress.com/2023/10/10/cest-encore-loin-les-communs

  • « 90 kg de pain sans subir la hausse des coûts de l’énergie » : pourquoi le modèle du four solaire se diffuse - Basta !
    https://basta.media/90-kg-de-pain-sans-subir-la-hausse-des-couts-de-l-energie-pourquoi-le-model

    Pour produire suffisamment de pain et rendre l’activité viable, Arnaud Crétot a doublé la surface de son four il y a trois ans, passant de 5 m2 à 11 m2 de miroirs. Aujourd’hui, la coopérative emploie quatre personnes. Le four est mis en route tous les jours de soleil de la semaine pour cuire le pain ou des graines. Et il est visité par des scolaires, des associations, des entreprises et des porteurs de projet en formation. Près de 150 artisans y ont été formés depuis 2021.

    L’alternative de NeoLoco consiste à s’adapter à l’énergie intermittente qu’est le soleil. Puisque celui-ci ne brille en moyenne que 40 % du temps en Normandie, il faut utiliser ces moments en priorité pour la cuisson. « Il suffit de transformer le modèle économique en pensant l’organisation du travail en fonction d’une énergie qui ne peut pas être utilisée en continu détaille le boulanger ingénieur. Pour les produits périssables, comme le pain, il faut remettre à plat les savoir-faire et maximiser la production à chaque étape : utiliser une farine au levain, qui permet une plus longue conservation du pain, varier les temps de levée et de cuisson en fonction de l’ensoleillement disponible, précommander les pains à l’avance pour ne cuire que ce dont on aura besoin et livrer le jour prévu… »

    Et si vraiment le soleil ne se lève pas, on cuit au feu de bois ! « Avec ce système, on arrive à produire 90 kg de pain en une journée sans avoir à subir la hausse des coûts de l’énergie et donc à augmenter nos coûts auprès de nos clients », indique le boulanger.

    #électricité #autonomie #coopérative

  • Il sistema delle “coop pigliatutto”

    Per anni hanno dominato il settore dell’accoglienza in Veneto prima di sbarcare nella detenzione amministrativa. Oggi gestiscono due Cpr, tra cui quello di Gradisca d’Isonzo, dove dalla sua riapertura sono morte quattro persone

    Il 16 dicembre del 2019 il Centro di permanenza per il rimpatrio (Cpr) di Gradisca d’Isonzo, in provincia di Gorizia, riapre, a sei anni dalle proteste che hanno portato alla sua chiusura. Tra i primi trattenuti del nuovo corso, c’è un gruppo di circa settanta persone provenienti dal centro di Bari, dove sono stati bruciati tre degli ultimi quattro moduli rimasti dopo le proteste dei mesi precedenti. Bibudi Anthony Nzuzi è tra coloro che sono stati trasferiti «di punto in bianco», dice, in Friuli. L’accoglienza non è stata delle migliori: «Pioveva, faceva freddo, ci siamo ritrovati i poliziotti in tenuta antisommossa. Non avevamo materassi, non c’erano coperte, non avevamo niente per poterci vestire. Ci siamo ritrovati a dormire al freddo perché non c’era il riscaldamento», racconta.

    Nzuzi è nel Cpr friulano anche tra il 17 e il 18 gennaio 2020, quando muore un trattenuto georgiano di 37 anni, Vakhtang Enukidze. I poliziotti di cui parla Nzuzi stanno sedando una protesta. «Hanno inizialmente pestato tutti, solo che lui [Vakhtang Enukidze] era caduto – racconta – ma continuavano a pestarlo e gli altri ragazzi si sono buttati addosso ai poliziotti e l’hanno tirato via».

    Nzuzi si trova nello stesso reparto di Enukidze ma in un’altra cella. «La sera lui [Vakhtang Enukidze] lamentava dolori, non si sentiva bene – ricorda, ripensando ai momenti dopo che la polizia ha lasciato il Cpr -. È andato a dormire e non si è più risvegliato». Questa versione è stata confermata da alcune testimonianze raccolte dal deputato Riccardo Magi durante due visite ispettive subito dopo il decesso. Non dagli investigatori, però.

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    L’inchiesta in breve

    - Ekene nasce nel 2017 come diretta emanazione di Ecofficina ed Edeco, enti che hanno dominato il mercato dell’accoglienza in Veneto guadagnandosi l’appellativo di “coop pigliatutto”
    - A gestirla è Simone Borile, imprenditore padovano che proviene dal business dei rifiuti. Sebbene non compaia mai nella visura camerale, viene considerato dagli inquirenti di Venezia “amministratore di fatto” delle cooperative
    - Nel 2016, Ecofficina-Edeco si aggiudica due centri di accoglienza, a Cona e Bagnoli. Per la gestione dei due hub, sono nati due processi paralleli a Padova e Venezia, dove sono indagati alcuni funzionari delle due prefetture e i vertici della cooperativa, tra cui Simone Borile. Le accuse, a vario titolo, sono di frode nell’esecuzione del contratto, inadempimento e frode degli obblighi contrattuali, rivelazioni di segreto d’ufficio
    - Con la liquidazione di Edeco nasce Ekene, che segna l’ingresso nel mondo della detenzione amministrativa con l’aggiudicazione dei Cpr di Gradisca d’Isonzo, in Friuli-Venezia Giulia, e Macomer, in Sardegna
    – Dalla sua riapertura nel gennaio 2019, nel Cpr friulano sono morte quattro persone. Borile è indagato per omidicio colposo per il decesso di Vakhtang Enukidze, lasciato secondo l’accusa per nove ore senza soccorsi
    – Nell’ottobre 2022, la cooperativa veneta ha vinto la gara per la gestione del Cpr di Caltanissetta. Dopo sette mesi la Prefettura ha annullato l’aggiudicazione per i procedimenti a carico dei vertici

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    A seguito della morte di Enukidze, la procura di Gorizia ha cominciato a indagare. L’autopsia sul deceduto ha stabilito come causa della morte un edema polmonare e cerebrale dovuto non a un pestaggio, ma a un cocktail di farmaci e stupefacenti. Così a essere riviati a giudizio con l’accusa di omicidio colposo sono stati il direttore del centro, Simone Borile, e il centralinista che era di turno quel giorno. La cooperativa che ha in gestione il Cpr si chiama Ekene. È nata dalle ceneri di Ecofficina ed Edeco, conosciute in Veneto come “coop pigliatutto”, per aver dominato per anni la gestione dell’accoglienza in tutta la regione.

    Secondo la ricostruzione degli inquirenti, Enukidze è stato lasciato senza soccorso per diverse ore, nonostante le richieste di aiuto degli altri trattenuti, prima di essere trasferito in ospedale, dove è morto alle 15:37. La sorella, Asmat, ricorda l’ultima telefonata in cui percepiva una voce diversa: «Sembrava che avesse bevuto. Aveva dei dolori e gli avevano dato qualcosa per calmarlo, un antidolorifico. Stava talmente male che non riusciva nemmeno ad andare all’udienza. Mi diceva di contattare l’ambasciata georgiana, per farlo uscire dal Cpr», racconta. Simone Borile, raggiunto al telefono da IrpiMedia, ha una versione diversa dei fatti: «È stato soccorso immediatamente, appena c’è stata la chiamata», il problema «riguarda il mancato funzionamento del sistema di chiamata. Niente a che vedere con il mancato soccorso».
    L’ascesa di Ecofficina tra le coop dell’accoglienza

    Borile ha cominciato a lavorare con i migranti dai tempi di Ecofficina Educational, cooperativa con sede a Battaglia Terme, in provincia di Padova, fondata il 2 agosto 2011. Il direttore del Cpr di Gradisca non appare nella visura camerale in quanto sarebbe stato un semplice consulente esterno. Gli inquirenti di Venezia e Padova che indagheranno sulla società, sosterranno tuttavia che sia lo stesso Borile l’amministratore di fatto delle “coop pigliatutto”.

    I legami tra Borile e i vertici di Ecofficina sono però evidenti: vicepresidente della cooperativa è la moglie Sara Felpati mentre il presidente del consiglio di amministrazione è Gaetano Battocchio, coinvolto con lui nel processo per bancarotta della società di gestione dei rifiuti della Bassa Padovana, Padova Tre srl, ma poi assolto, al contrario di Borile che a marzo 2023 è stato uno dei due condannati in primo grado a quattro anni e otto mesi per peculato perché avrebbe trattenuto illegalmente un importo di oltre tre milioni di euro.

    È nel dicembre 2014 che per la prima volta il nome di Ecofficina viene accostato a un caso di frode nelle pubbliche forniture e maltrattamenti sugli ospiti. Il processo che ne è scaturito si chiuderà otto anni e mezzo dopo, il 12 luglio 2023, con l’assoluzione dei vertici della cooperativa perché il fatto non sussiste.

    Durante gli anni passati a processo, Ecofficina Educational – che nel 2015 ha ceduto parte dell’azienda a un’altra cooperativa, Ecofficina Servizi – si aggiudica diversi appalti per l’accoglienza migranti in particolare nella provincia di Padova, con un monopolio che comprende l’ex Caserma Prandina di Padova, l’Hotel Maxim’s a Montagnana, lo Sprar del comune di Due Carrare e l’accoglienza di più di 700 migranti nelle province di Venezia, Vicenza e Rovigo.

    Nel caso dello Sprar di Due Carrare, uno dei requisiti fondamentali per partecipare era aver svolto in modo continuativo, e per almeno due anni, l’attività di accoglienza. A gennaio 2016, la cooperativa ha depositato una dichiarazione attestante una convenzione con la Prefettura di Padova che provava l’inizio dell’attività il 6 gennaio 2014, nonostante Ecofficina fosse entrata nel settore solo nel maggio dello stesso anno. Grazie alla documentazione falsa, secondo l’ipotesi degli inquirenti di Padova, Ecofficina avrebbe ottenuto l’aggiudicazione provvisoria delle gare per la gestione di centri di accoglienza. Il processo che è scaturito dall’indagine è ancora in corso, riporta il Mattino di Padova. IrpiMedia non ha ricevuto alcuna risposta a domande di chiarimento rivolte via email alla cooperativa su questo e su altri temi.

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    Cpa, Cas, Sai: le sigle dell’accoglienza

    In Italia il sistema di accoglienza dovrebbe svilupparsi su due binari: a un primo livello ci sono i Centri di prima accoglienza (Cpa) e gli hotspot, e a un secondo il Sistema di accoglienza e integrazione (Sai), strutture gestite dagli enti locali su base volontaria, che dovrebbero rappresentare il sistema ordinario. I Centri di accoglienza straordinaria (Cas), invece, dovrebbero essere individuati e istituiti dalle prefetture nel caso in cui i posti negli altri centri fossero esauriti. La maggior parte delle persone che arrivano sul territorio però sono accolte nei Cas, sintomo di una gestione perennemente emergenziale del fenomeno. In base ai dati del rapporto di Actionaid Centri d’Italia del 2022, i posti nei Cas, dove è ospitato oltre il 65% delle persone, e nei Cpa sono infatti quasi 63 mila, a fronte dei 34 mila posti del Sai.

    I centri di prima accoglienza e gli hotspot sono invece strutture nate per identificare, fotosegnalare e assistere dal punto di vista sanitario le persone appena arrivate in Italia. Dovrebbero fornire anche le prime informazioni legali per la richiesta di protezione internazionale.

    Nel Sai – prima conosciuto come Siproimi (Sistema di protezione per titolari di protezione internazionale e per minori stranieri non accompagnati) e prima ancora come Sprar (Sistema di protezione per richiedenti asilo e rifugiati) – i servizi assicurati sono solitamente superiori rispetto agli altri centri e mirano ad accompagnare le persone accolte nei loro percorsi di vita e di autonomia: oltre al vitto e all’alloggio, sono infatti assicurate assistenza legale, mediazione linguistica, orientamento lavorativo, insegnamento della lingua italiana, assistenza psicosociale.

    A parte alcune categorie di soggetti, come i minori stranieri non accompagnati, il decreto firmato il 10 marzo 2023 dal ministro dell’Interno Matteo Piantedosi ha escluso i richiedenti asilo dalla possibilità di essere accolti nel sistema ordinario, riservando loro i pochi servizi di base garantiti dal Cas, ulteriormente ridotti: l’assistenza materiale, sanitaria e linguistica, vitto e alloggio, eliminando i servizi di assistenza psicologica, i corsi di italiano e l’orientamento legale.

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    Gli anni di Edeco

    Dopo le vicende di Ecofficina, la cooperativa cambia nome. Spunta dunque un nuovo attore nel mercato dell’accoglienza in Veneto: Edeco. I vertici però rimangono invariati. La cooperativa inizia a partecipare ai bandi per la gestione dell’accoglienza a partire dal 2016, quando il suo organigramma si arricchisce di nuove figure. Tra queste, Annalisa Carraro, che con Battocchio, Felpati e Borile sarà imputata nel processo di Venezia. Quell’anno in Italia il numero dei Centri di accoglienza straordinaria (Cas) cresce di quasi il doppio rispetto all’anno precedente, con 137 mila strutture dove si concentra il 78% dei richiedenti asilo. In particolare, in Veneto questa tendenza si affianca alla resistenza degli amministratori locali verso il sistema di accoglienza diffusa rappresentato dagli Sprar (oggi Sai).

    È in questo contesto che nascono centri come la tendopoli nell’ex base militare di Cona, in provincia di Venezia, gestita provvisoriamente da Ecofficina fino al luglio del 2016. Quel mese sarà proprio Edeco, in un raggruppamento temporaneo d’imprese con Ecos e Food Service, ad aggiudicarsi il nuovo appalto.

    Le denunce sulle condizioni interne emergono già dal giugno dello stesso anno, quando alcune associazioni effettuano una visita al centro evidenziando il sovraffollamento e la carenza dei servizi essenziali. Le proteste successive dei richiedenti asilo spingono il presidente della Confcooperative del Veneto, Ugo Campagnaro, a prendere la decisione di sospendere Ecofficina-Edeco con queste motivazioni: «Non esiste una legge che impedisca di ospitare e gestire centinaia di profughi in un’unica struttura. Questo però è un sistema che non risponde alle logiche della buona accoglienza […]. Si tratta invece di un modello che guarda soprattutto al business».

    I problemi diventano evidenti quando a gennaio 2017 Sandrine Bakayoko, 25enne ivoriana ospite del centro di Cona, muore per trombosi polmonare. Questo episodio porterà ad alcuni lavori di ristrutturazione e alla riduzione degli ospiti da 1.600 a 1.000, misure comunque non sufficienti a evitare la protesta dei richiedenti asilo, che a novembre si mettono in marcia verso Venezia per ottenere un incontro con il prefetto di Venezia, che alla fine deciderà di spostarli in altre strutture, scrive Internazionale.

    Due anni più tardi la Procura di Venezia chiede il rinvio a giudizio per i vertici di Ecofficina-Edeco. Borile, sempre “amministratore di fatto” a quanto afferma l’accusa, e i suoi colleghi avrebbero impiegato un numero di operatori inferiore agli obblighi contrattuali, un’inadempienza che sarebbe stata coperta dai trasferimenti di personale dall’altro grande centro gestito dalla cooperativa, quello di Bagnoli, in provincia di Padova, e dalla falsificazione dei documenti, che avrebbero fatto apparire un numero di operatori superiore. Inoltre, l’impiego di medici e infermieri con turni e orari inferiori rispetto a quanto previsto dal capitolato d’appalto avrebbe procurato un ingiusto profitto di oltre 200 mila euro. Tutto questo sarebbe stato possibile anche grazie alle informazioni fornite dalla Prefettura. Secondo quanto emerge da alcune intercettazioni contenute nelle carte processuali, ex prefetti e funzionari avrebbero preannunciato e in alcuni casi concordato con i responsabili della cooperativa l’orario e la data delle visite ispettive. Una prassi che avrebbe permesso a Ecofficina-Edeco di organizzarsi in anticipo per coprire eventuali falle.

    Per questo motivo, la giudice per le indagini preliminari ha accolto le richieste di rinvio a giudizio, tra gli altri, anche nei confronti dell’ex prefetto pro tempore di Venezia Domenico Cuttaia e dell’allora vice prefetto vicario Vito Cusumano per rivelazione di segreto d’ufficio.

    Raggiunto al telefono, Simone Borile ha commentato in questo modo: «Non si trattava di ispezioni, ma esclusivamente di una visita di cortesia». Il processo è ancora in primo grado, in fase dibattimentale: nell’ultima udienza, un’ex operatrice ha raccontato che era il personale a firmare il foglio presenze per conto dei richiedenti asilo, in modo da poter ricevere dalla Prefettura la quota diaria per ogni persona accolta, riporta Il Gazzettino.

    Un processo molto simile si sta svolgendo a Padova sulla gestione del Cas di Bagnoli. Tra gli imputati ci sono ancora una volta Sara Felpati, Simone Borile, Gaetano Battocchio, oltre all’ex viceprefetto Pasquale Aversa, il vicario Alessandro Sallusto e una funzionaria della Prefettura. Le accuse a vario titolo sono di turbativa d’asta, frode nelle forniture pubbliche, truffa, concussione per induzione, rivelazione di segreti d’ufficio e falso ideologico. Secondo l’accusa, grazie ai contatti con la Prefettura, Borile, Battocchio e Felpati avrebbero ottenuto informazioni sui concorrenti, partecipando a un bando su misura per Edeco. Anche in questo caso viene contestata la presenza di personale in numero inferiore rispetto al capitolato d’appalto e le chiamate di preavviso della Prefettura prima di alcune ispezioni per permettere alla cooperativa di farsi trovare in regola.
    I danni delle indagini

    Le indagini finiscono per danneggiare la “coop pigliatutto” che alla fine del 2018, anno di chiusura delle strutture di Cona e Bagnoli, avvia una procedura di licenziamento collettivo per 57 lavoratori, a cui se ne aggiungono 71 in scadenza di contratto. Si tratta di addetti alle pulizie e custodia, operai, insegnanti, tecnici, psicologi, educatori che riducono sensibilmente la rosa di Edeco, composta fino ad allora da 228 dipendenti. Nel 2020, Edeco inizia il processo di liquidazione, ma comincia a prendere nuova forma, sempre con lo stesso sistema: la creazione di nuove cooperative.

    Questa volta sono due le cooperative che prendono il testimone di Edeco, segnando l’ingresso nel mondo del trattenimento dei cittadini stranieri: Ekene e Tuendelee. La prima è dedicata quasi esclusivamente alla gestione dei Cpr, la seconda all’attività principale di «pulizia generale (non specializzata) di edifici», oltre a servizi educativi e socio-sanitari come le «attività di prima accoglienza per cittadini stranieri».

    Simone Borile, che di nuovo non compare nelle visure camerali, ha giustificato così a La Nuova Venezia la necessità di creare nuovi soggetti: «Era impossibile continuare a lavorare a causa del danno reputazionale che abbiamo subito». Le stesse persone coinvolte nei processi di Padova e Venezia sono presenti anche nei nuovi organigrammi, come Sara Felpati, prima presidente del Cda di Ekene, ruolo passato poi alla sorella Chiara, e Annalisa Carraro, ex consigliera di Edeco, che oggi ricopre il ruolo di vicepresidente di Ekene e di consigliera in Tuendelee.

    Le controversie del passato non hanno quindi impedito l’aggiudicazione di nuove strutture: nell’agosto del 2019 Edeco ottiene in gestione il Cpr di Gradisca d’Isonzo, poi ceduto due anni dopo a Ekene, e nel dicembre 2021 quello di Macomer. In Friuli, la cooperativa si aggiudica una gara da quasi cinque milioni di euro, grazie al ribasso dell’11,9% rispetto alla base d’asta, dopo l’esclusione delle prime quattro società in graduatoria. Ekene a marzo 2023 vince anche un ricorso al Tar per ottenere la gestione di un centro di accoglienza a Oderzo, nel trevigiano, nell’ex caserma Zanusso.

    Ekene ha poi preso in gestione il Cpr di Macomer dopo l’aggiudicazione della gara del 2021. In una visita, l’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione (Asgi) ha riportato criticità simili a quelle emerse nella struttura friulana, come la violazione del diritto alla salute, all’informazione normativa e alla corrispondenza, poiché «neanche i difensori possono contattare i loro assistiti in caso di comunicazioni urgenti se non attraverso il filtro del gestore», si legge nel rapporto. Inoltre, secondo Asgi la visita medica è spesso assente o viene fatta in modo superficiale.

    La cooperativa veneta ha poi vinto, nell’ottobre 2022, la gara per la gestione del Cpr di Caltanissetta. Ma dopo sette mesi, a maggio 2023, la Prefettura ha annullato l’aggiudicazione per i procedimenti a carico dei vertici: nel decreto di esclusione si riconosce esplicitamente Ekene come diretta emanazione di Edeco. Ricordando i gravi reati contestati nei procedimenti penali in corso, la Prefettura afferma di non poter «valutare favorevolmente l’integrità e l’affidabilità dell’operatore economico». Considerazioni diverse rispetto a quelle della Prefettura di Gorizia, che ha permesso a Simone Borile di mantenere il ruolo di direttore del centro di Gradisca d’Isonzo.

    L’imputazione di Borile per omicidio colposo, secondo i verbali della nuova gara indetta dalla Prefettura di Gorizia per la gestione del Cpr, «può avere rilievo solo al fine di considerare l’affidabilità dell’operatore economico sotto la cui gestione è occorso l’evento morte», dato che Borile non ricopre alcun incarico formale in Ekene. Nella stessa gara, la cooperativa Badia Grande è stata esclusa per il rinvio a giudizio del rappresentante legale per diversi reati, tra cui frode nelle pubbliche forniture per la gestione dei Cpr di Trapani e Bari. Dai verbali della prefettura disponibili in rete risulta che la posizione della cooperativa veneta sia ancora in fase di valutazione.
    Morire di Cpr a Gradisca d’Isonzo

    Dalla riapertura del 2019 ad oggi sono morti quattro trattenuti al Cpr di Gradisca d’Isonzo. Dopo Vakhtang Enukidze, Orgest Turia, cittadino albanese di 28 anni, è morto per overdose da metadone quattro giorni dopo essere entrato nel centro, il 10 luglio 2020, in una cella di isolamento, dove si trovava con altre cinque persone per il periodo di quarantena. Andrea Guadagnini, avvocato di Turia, ha scoperto della sua morte proprio in sede di convalida del trattenimento ed esprime perplessità sulla provenienza di quella sostanza. Altre due persone si sono poi tolte la vita nella struttura: Anani Ezzedine era un cittadino tunisino di 44 anni. Anche lui in isolamento per il periodo di quarantena, si è suicidato nella sua cella nella notte tra il 5 e il 6 dicembre 2021. Arshad Jahangir, un ragazzo 28enne di origine pakistana, si è suicidato il 31 agosto 2022 in camera un’ora dopo essere entrato nel Cpr.

    «È chiaro che per noi i Cpr debbano essere chiusi, ma nel frattempo volevamo instaurare delle prassi virtuose per agevolare la tutela dei diritti dei detenuti», afferma Eva Vigato, che insieme ad altre due colleghe, tra dicembre 2019 e novembre 2020 ha svolto il servizio di assistenza legale per l’ente gestore. Sostiene che anche per lei fosse molto difficile intervenire: i diritti dei trattenuti nei Cpr non sono delineati da una legge, ma da un semplice regolamento ministeriale, di cui non possono essere contestate le violazioni.

    https://www.youtube.com/watch?v=xq-OrG9-V7c&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Firpimedia.irpi.eu%2

    «Sono successe delle cose che ci hanno sconvolto», ricorda l’avvocata Vigato. Dopo la morte di Vakhtang Enukidze, Vigato e le sue colleghe hanno assistito a un’altra serie di irregolarità: «Abbiamo deciso di tener duro e ci siamo date come limite la Convenzione di Ginevra – spiega -. Di fronte a una violazione del trattato internazionale avremmo sporto denuncia».

    L’occasione si è presentata a novembre 2020: le legali si sono rese conto che dal Cpr transitavano cittadini tunisini senza che venisse registrato il loro ingresso nel sistema e senza che riuscissero a incontrarli e a informarli dei loro diritti, tra cui la richiesta di asilo, tutelata proprio dalla Convenzione di Ginevra. Le avvocate avevano dunque incaricato formalmente i mediatori di informare i trattenuti della possibilità di chiedere protezione internazionale e di metterlo per iscritto. In risposta, l’ente gestore ha deciso di diminuire le ore di ufficio legale, portando l’avvocata a inviare una segnalazione per denunciare la violazione della Convenzione di Ginevra alla Prefettura e al Garante nazionale. Ha risposto «il prefetto in persona – racconta Vigato – dicendo che non c’era nulla di irregolare ravvisabile nell’operato. Mi domando come abbia fatto, in così pochi giorni e senza un serio controllo, ad affermare una cosa del genere». La sera stessa Edeco ha rimosso Vigato e le sue colleghe dall’incarico.

    Nella segnalazione inviata alle autorità, Vigato ha evidenziato la violazione di molteplici diritti, tra cui quello alla salute e all’assistenza legale. Sostiene ci fosse un abuso di medicine nella struttura: «A un certo punto ci siamo rese conto che non c’era un controllo reale sui farmaci e potevano essere utilizzati anche in modo improprio dai detenuti». Le legali spesso non riuscivano ad accedere alle informazioni sanitarie e, in alcuni casi, non veniva caricato il resoconto delle visite, soprattutto quelle psicologiche. «L’impressione che è uscita sia dal processo Edeco sia dalla mia esperienza nel Cpr – conclude Vigato – è che ci sia una sorta di soluzione di comodo tra l’ente gestore e l’istituzione, per cui va bene così».

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    La storia di Anthony

    Bibudi Anthony Nzuzi è nato in Libano, da genitori congolesi, nel 1983, in piena guerra civile. «Era la fase del bombardamento massiccio», racconta, ma dopo cinque anni «la situazione era diventata veramente insostenibile». Per questa ragione, sua madre ha deciso di mandare i figli fuori dal Paese: due dei tre fratelli più grandi sono emigrati in Congo Brazzaville, ma lui, il più piccolo, è rimasto con lei. Poi sono fuggiti insieme in Siria e, visto che il conflitto si stava avvicinando, in Turchia, ad Ankara e a Istanbul.

    Infine, hanno deciso di venire in Italia per ricongiungersi con il fratello maggiore, che si trovava nel Paese da diversi anni. «Nel 1998 mia madre, dopo anni di duro lavoro, è riuscita a riunire tutta la famiglia qui a Jesi, nelle Marche», dice Anthony, che ha poi studiato come perito elettrotecnico, mentre uno dei fratelli ha partecipato alle Olimpiadi di Pechino del 2008 con l’Italia nella disciplina delle arti marziali.

    Anthony vive quindi in Italia da quasi trent’anni e ha conosciuto il mondo dei Cpr «per un errore», racconta: «Vivevo a Modena e mi sono fidato di una persona, sbagliando. Mi sono trovato a dover scontare una pena di 11 mesi e 29 giorni in carcere». Mentre era recluso gli è scaduto il permesso di soggiorno senza, sostiene, che gli fosse data la possibilità di rinnovarlo. «A luglio mi è arrivato il foglio di via e il 10 ottobre a mezzanotte sono venuti a prendermi in cella, mi hanno fatto preparare tutte le mie cose perché dovevano espatriarmi in Congo». Ma dopo essere stato trasferito a Fiumicino alle quattro di mattina e alcune ore di attesa, il volo non è partito ed è stato riportato in cella.

    Uscito dal carcere, dopo uno sconto di pena per buona condotta, ha potuto passare un giorno con la famiglia per poi essere recluso in un Cpr. «Era l’unico modo per me per rimanere in Italia – racconta con commozione – non è facile, ma sono riuscito ad andare avanti». È stato portato al Cpr di Bari, ma per la sua avvocata, che esercita nelle Marche, era diventato difficile seguirlo.

    Dopo pochi giorni le condizioni nel centro pugliese erano già critiche: cibo ammuffito, carenze igieniche e, secondo Anthony, negli altri moduli la situazione era anche peggiore. Per questo sono iniziate rivolte interne che hanno reso inagibile la struttura, andata a fuoco. «La mattina dell’incendio ci siamo ritrovati caricati su dei pullman e portati a Gorizia – dice – di punto in bianco».

    Anthony considera il carcere molto meglio del Cpr: «Hai una vita dignitosa, per quanto è possibile. Sei detenuto, ma comunque hai la tua dignità. Nel Cpr ti tolgono tutto, o almeno ci provano». E aggiunge: «Se arrivo a dire una cosa del genere significa che stavo meglio in carcere per davvero. I primi giorni a Gradisca abbiamo patito il freddo, il cibo arrivava gelato e crudo. Non è stato per niente facile».

    Grazie all’assistenza legale della sua avvocata è riuscito a uscire, ma se fosse stato rimpatriato nel Paese di origine dei suoi genitori, dove lui non è mai stato, avrebbe dovuto arrangiarsi senza soldi: «Non mi hanno dato un euro quando sono arrivato in aeroporto», spiega. Anthony rischiava di essere rimpatriato in Congo, dove ha alcuni parenti, «ma non so neanche dove siano, come si chiamino o come contattarli». E, oltre ad avere sempre avuto i documenti in regola, già prima di entrare nel Cpr, aveva un figlio di nazionalità italiana.

    «Metà delle persone che trovi nel Cpr – conclude Anthony – hanno semplicemente voglia di trovare un futuro. Magari c’è chi vorrebbe veramente lavorare, ma non ha possibilità perché lo trattano come un cane. Dagli la possibilità di dimostrarti che può rimanere nel tuo Paese. Non ne vuole tante, gliene basta una».

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